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global inter religieux du 27 avril Page 1 sur 52

RENCONTRE INTER RELIGIEUSE

« Expériences de miséricorde»

M. Christian Saget pour le Bouddhisme,

Président de Dire, Association inter religieuse

M. Meyer Benzecrit pour le Judaïsme,

Président du Consistoire, Carpentras

M. Hillel Feuewerker

Hébraïsant

M. Mohammed Elmahdi Krabch pour l’Islam,

Membre de l’Instance nationale de dialogue avec l’Islam de France

Membre du Conseil Régional du Culte musulman

M. le Pasteur Thomas Mentzel,

Pasteur de l’Eglise Protestante Unie,

Père Bruno Jolet,

Prêtre de l’Eglise Catholique.

27 avril 2016 – 20H

Maison Paroissiale, 11 rue Jean Théophile,

84800 L’Isle-sur-la-Sorgue


LA RENCONTRE

Plus de cent vingt participants venus de l’ensemble du Département deVaucluse ont répondu à l’invitation de la Communauté paroissiale de l’Isle surla Sorgue et du Père Bruno Jolet le 27 avril 2016 à l’Isle sur la Sorgue. Notonsqu’il y avait eu plusieurs rencontres interreligieuses ou ouvertures de lieux deculte au public ces derniers mois, en Avignon, à Carpentras, à Apt, à Pertuis,pour n’en citer que quelques unes. Il n’y en avait encore jamais eu à l’Isle surla Sorgue. Certaines de ces rencontres étaient conviviales autour d’une visitepatrimoniale, d’un repas et d’un échange. D’autres ont pris la forme de prièresde miséricorde portées par les représentants des divers cultes. Noussouhaitions aborder différemment la rencontre interreligieuses à partir de laproposition du Pape François.

L’objet pour nous était d’entendre ce que chaque religion ou tradition desagesse a comme expérience de la miséricorde (ou des diverses façons devivre, de concevoir, de faire l’expérience de la miséricorde). Il était hors dequestion de se livrer à des comparaisons ou à des confrontations. Il était parcontre désiré une démarche en profondeur vers les textes sacrés, vers ladimension spirituelle qu’implique la miséricorde. Et cela également dans lesens de la fraternité et de l’écoute.

Les dix minutes de parole concédées à chaque intervenant (pour rester dansune durée de réunion acceptable pour le public à cette heure de la soirée)étaient bien évidemment trop courtes pour autre chose que de nous faire sentirla richesse du terme miséricorde. Certains intervenants n’ont pu prononcertout le texte qu’ils avaient prévu. Toutefois, le public a pu poser des questionset s’entretenir avec les intervenants au terme des exposés. Un pot de l’amitié aclôturé la soirée.

Il nous a semblé utile au vu de l’importance et de la qualité des contributions età la demande de plusieurs participants, qu’elles puissent faire l’objet d’uneédition électronique. Ce qui permettra soit à ceux qui ont assisté à la réunion,de revenir sur certains points à partir d’un écrit. Soit à ceux qui n’ont pu yassister de prendre connaissance des contenus abordés. Voilà qui est fait.

Nous tenons à remercier tout particulièrement tous ceux qui ont permis parleur aide que cette soirée soit une réussite. La communication sur le projets’est faite avec l’appui de l’ensemble des communautés judaïque, catholique,protestante, musulmane, bouddhiste. L’assistance proposée par le Diocèse aété précieuse pour diffuser l’information sur son site. RCF a égalementconsacré un temps d’antenne à l’événement.

Pour le Comité d’organisation,

Dominique et Myriam Jaquet


L’esprit de la rencontre

Notre pape François demande aux catholiques d’accueillir et découvrir l’autre, etréciproquement de se donner à connaître :

« La valeur de la miséricorde dépasse les frontières de l’Église. Elle est le lienavec le Judaïsme et l’Islam qui la considèrent comme un des attributs les plussignificatifs de Dieu. Israël a d’abord reçu cette révélation qui demeure dansl’histoire comme le point de départ d’une richesse incommensurable à offrir àtoute l’humanité (…) L’Islam de son côté, attribue au Créateur, les qualificatifsde Miséricordieux et Clément. (…)

Que cette année jubilaire, vécue dans la Miséricorde, favorise la rencontre avecces religions, et les autres nobles traditions religieuses. Qu’elle nous rendeplus ouverts au dialogue pour mieux nous connaître et nous comprendre.Qu’elle chasse toute forme de fermeture et de mépris. Quelle repousse touteforme de violence et de discrimination »

Pape François, Misericordia vultus, bulle d’induction du Jubilé extraordinaire de lamiséricorde n° 23.


Résumé des interventions :

M. Christian SAGET : Le concept de Miséricorde n'existant pas dans leBouddhisme, je vais d'abord introduire l'intervention en présentant brièvement lecontexte de la tradition et, par le truchement d'une parabole, mettre en lumière lesconcepts de bienveillance et de compassion qui peuvent résonner avec lamiséricorde.

M. Meyer BENZECRIT, M. Hillel FEUERWERKER : La miséricorde pour leJudaïsme s'inscrit dans une longue généalogie textuelle. Cette notion a-t-elle unsens unique ou bien peut-on lire une évolution de cette notion à travers la littératureTalmudique et Rabbinique ?Et enfin de quelle manière cette notion peut-elleencore toucher notre humanité moderne ?

M. Mohamed Elmahdi KRABCH : Deux des noms de Dieu sont dérivés du motmiséricorde, ce sont « Al-Rahman » et El Rahim », le tout miséricordieux et le trèsmiséricordieux. Ces deux attributs sont mentionnés au début de 113 sourates duCoran, dans la phrase : « Au nom de Dieu le tout miséricordieux, le trèsmiséricordieux ». (…) Ma miséricorde embrasse toute choses (sourate 7 verset156). Le Prophète que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui, dit : « ceuxqui sont compatissant envers les autres reçoivent la miséricorde du ToutMiséricordieux ».

M. Thomas MENTZEL :Je voudrais parler d’un aspect particulier de laMiséricorde de DIEU, à savoir “La Féminité de DIEU et ses implications pour laplace des femmes dans la vie communautaire”. En Occident comme en Orient,l’image dominante de la Paternité de DIEU a justifié la suprématie des hommes surles femmes dans la religion et dans toute la société. Pourtant, à l’origine de la foichrétienne, il n’en était pas ainsi. Par sa façon originelle de réconcilier le féminin et lemasculin, Jésus de Nazareth a voulu donner aux femmes et aux hommes unenouvelle dignité. Cela se laisse encore reconnaître dans les Evangiles canoniques.Mais cela ressort surtout de manuscrits apocryphes, notamment ceux qui ont étéretrouvés en 1945 à Nag Hammadi en Egypte, à savoir : les Evangiles de Marie deMagdala, de Thomas et de Philippe.

M. Bruno JOLET : La miséricorde dans les Évangiles.


Une approche

de la Miséricorde

selon le BOUDDHISME


CHRISTIAN SAGET

Intervention sur la Miséricorde 27/4/16 Isle/Sorgue

Bonsoir à toutes et à tous, je suis très heureux de participer à cettesoirée en votre compagnie et à côté de si précieux intervenants, jevous remercie tous du fond du cœur. Si je dis cela ce n’est parhasard, l’engagement dans le dialogue interreligieux est unedémarche où la persévérance et le courage sont primordiaux. C’estun chemin parsemé d’obstacles et d’embûches, où l’on est parfoisraillé, insulté voire attaqué dans son intégrité. Mais il est essentielde chérir cet engagement, Martin Luther King disait : « Vivonsensemble comme des frères, ou nous finirons comme des fous ».Je tiens à ajouter que je m’exprime ici en tant que Bouddhiste maisje n’ai pas la prétention de représenter le Bouddhisme qui estmultiple et varié selon les écoles.

Le propos de ce soir est la Miséricorde, ce concept n’existe pasen tant que tel en Bouddhisme, déjà parce qu’il n’y a pas de Dieudans le sens monothéiste du terme. Le Bouddha désigne unhomme éveillé, il y a bien sûr Shakyamuni qui est largement connu


et qui nous a laissé son enseignement, Taho qui est cité dans lesutra du lotus, de nombreux autres et chacun de nous avons lacapacité d’éveiller un tel état, c’est d’ailleurs ce qu’il nous expliquedans ce sutra. Ce que peux rapprocher le plus de la miséricorde,c’est la bienveillance ou la compassion, les deux mots contiennentla même signification et sont d’ailleurs traduits en japonais par lemême mot : Ji Hi. Ji signifie « apporter de la joie aux autres » et Hi :« alléger les souffrances ». Ce partage empathique est lacaractéristique des Bouddhas et des boddhisattvas. Je tiens àl’illustrer avec une parabole contenue dans le sutra du lotus :

La Parabole du père riche et du fils pauvre : Un fils, très jeune,fuit la maison de son père. Il erre de pays en pays pendantcinquante années. Durant ce temps le père le cherche, puis fini pars’installer en un certain pays, il y devient très riche, très influent ettrès respecté. Il garde cependant au cœur cette blessure de son filsperdu, à qui il pourrait transmettre toutes ses richesses. Un jour lefils dans son interminable périple passe devant la maison de sonpère. Il est stupéfait devant la magnificence de la demeure qu’ilprend pour le palais d’un roi. Le père aperçoit son fils, décharné,sale et affamé devant la porte, il est fou de joie et demande à un deses serviteur d’aller le chercher. Quand le serviteur approche le filsprend peur, pensant que l’on vient l’arrêter il s’enfuit. Quand il estenfin rejoint, il s’évanouit. Le père voyant cela comprend que sonfils est tombé dans une condition si misérable qu’il est inutile de luirévéler, pour l’instant, sa véritable identité. Il décide de le laisserpartir. Après réflexion, il envoie deux de ses serviteurs pauvrementvêtus proposer à son fils de nettoyer les immondices pour un bonsalaire. Ravi, le fils accepte immédiatement. Il se met au travail etdéblaye les saletés et la crasse de la maison. Le père observantson fils décide de le rejoindre, s’habille en haillons et prend unepelle pour les immondices, il arrive par ce biais à l’approcher. Il luidit que son salaire sera doublé, qu’il sera correctement nourri etqu’il aura une natte épaisse et une chaude couverture. Il ajoute« pour moi tu es comme mon fils ». Petit à petit le fils peut aller et


venir dans la maison et après une vingtaine d’année le père en faitson intendant, lui montrant or, argent, perle, cristal et toutesmarchandises qui entraient et sortaient de sa demeure afin qu’il soitau courant de tout. Le fils continuait pourtant à loger hors des grillesdormant dans une hutte de roseaux, puisqu’il se considéraittoujours comme un pauvre et pensait : « Rien de tout cela n’est àmoi ». Le père s’étant aperçu que son fils prenait de l’assurance etmanifestait plus de courage pensa que le moment était venu. Il fitvenir sa famille, le roi du pays et tous ses ministres, les nobles etles chefs de clans. Devant cette grande assemblée, il déclarasolennellement : « Voilà mon fils qui m’abandonna autrefois etcourut le monde pendant cinquante années, je l’ai cherché partoutavant de m’établir ici. Tout ce que je possède, je lui remetstotalement qu’il en use à sa guise ». Le fils pensa à la grandepauvreté qu’il avait connue, à son effacement et à son manque deconfiance en lui. De recevoir à présent la charge de tels trésorsl’emplit d’une grande joie, car il avait obtenu ce qu’il n’avait jamaiseu auparavant.

Il y aurait beaucoup à dire à partir de cette parabole. Restons auniveau qui nous intéresse, le père représente le Bouddha qui utilisedes moyens opportuns pour faire prendre conscience au fils quireprésente les êtres humains encore dans l’illusion, toute larichesse intérieure qu’ils possèdent : leur état de Bouddha. Pourcela il va même jusqu’à expérimenter les mêmes difficultés. C’estl’expression de cette grande compassion, cette grande empathie.Nous pouvons tous la manifester, nous pouvons tous nous appuyersur cette lumière intérieure. Nous aider à tour de rôle, être parfois lepère, parfois le fils. Dans le bouddhisme que je pratique nousappelons cela « changer le karma en mission », ce que nous vivonsde difficultés servant non seulement à nous dépasser mais à aiderles autres. Vivant donc ces épreuves plus légèrement en en prenanttoute la responsabilité et en essayant donc de ne plus les ressentircomme une « charge » résultant de notre karma.


C’est pour cela que je vous remerciais si chaleureusement audébut, ainsi que les intervenants à cette soirée. Parce que je saisque les épreuves que nous pouvons endurer dans notre démarchede dialogue et d’ouverture ont un sens profond et manifeste cetesprit de compassion dont je viens de parler.

Je vous remercie de votre attention.


Une approche

de la Miséricorde

selon le Judaïsme

« Miséricorde » le 27 04 2016

A l’Isle sur la Sorgue

Paroisse Saint Laurent

11, rue Jean Théophile

84800- Isle / Sorgue

04 90 38 03 26

[email protected]


MEYER BENZECRIT ET HILLELE FEUERWERKER

Remerciements à tous ceux qui sont venu ce soir témoigner de leur fraternité, et pourquoine pas dire de leur miséricorde.

טוב מעד = Bonne Fête , ou encore réunion

Bonne fête puisque nous sommes en plein milieu de la fête pascale.

Mais également le terme MOED signifie rassemblement, rencontre,que notre rencontre se déroule sous le signe de la joie !

Définition du terme Miséricorde en français

En français ; Miséricorde :

Nom féminin du Latin Misericordia (de Miseri = avoir Pitié et Cor ; cordis = Cœur) = pitié ducœur

Synonymes : 20


AbnégationAltruismeBénignitéBienveillanceBontéCharitéClémence

ComplaisanceCompassionCompréhensionDébonnairetéFaveurGénérositéHumanitéIndulgenceLonganimitéMagnanimitéMansuétudePhilanthropiePitié

Définition du terme Miséricorde en Hébreu

1) Pour le Judaïsme

Miséricorde :

Le mot hébreu « pour miséricorde » ou « compassion » est RAHAMIM.

Même s’il existe des synonymes comme par exemple Hessed auquel est souvent associé leterme de Rahamim.

Il provient de la racine trilittère (RESH HET MEM) « REHEM » qui signifie Matrice,Utérus indiquant le sentiment de la mère pour son enfant.

Et pourtant, RAHAMIM, Miséricorde est masculin pluriel en hébreu.

Il s’agit d’un Attribut Divin qui doit inspirer l’homme en général.


Si l’on fait pivoter ces trois consonnes ont obtient de nouveaux termes.

חם = chaud avec un v ou un youd manquant cela donnerait = souffle = רוחou = exhalaison = ריח

Et à l’inverse חרם = exterminer, excommunier, interdit. Mais également le filet du pêcheur

מחר = un lendemain possible ;

Tout au long du déroulement de mon propos, le fil rouge que je suivrai sera le terme deRAHAMIM

Généalogie du terme2) Les occurrences où l’on retrouve ce terme

En traversant le pentateuque ce n’est qu’à quatre occurrences que l’on trouve le terme deRAHEM et de RAHOUM ou RAHAMIM.

Dans l’Exode il s’agit de l’épisode du « veau d’Or » et du bris des deux Tables de la Loi,

1° dans l’exode 33 ; 19

-הראני נא, אתויאמר:יח

אשר ארחם.-, ורחמתי אתאשר אחן--טובי על-ויאמר, אני אעביר כליט


18 Moïse reprit: "Découvre-moi donc ta Gloire."

19 Il répondit: "C'est ma bonté tout entière que je veux dérouler à ta vue, et, toi présent, jenommerai de son vrai nom l'Éternel; alors je ferai grâce à qui je ferai grâce et je seraimiséricordieux pour qui je serai Miséricordieux."

2° dans l’exode 34 ; 6,7 Les TREIZE attributs, Chlosh Essreï Midoth, qui seront abondamment creusésdans les traités cabalistiques.

וירד יהוה בענן, ויתיצב עמו שם; ויקרא בשם, יהוה.ה

חסד ואמת.- --וחנוןרחוםקרא, יהוה יהוה, אל פניו, וי - ויעבר יהוה עלו


Ces versets seront abondamment utilisés dans la liturgie juive ; mais particularité du comtatVenaissin, cette formule sera utilisée pour la prière à la Papauté, rapportée dans le Rituelcomtadin par le Rabbin Abraham Montiel, né et élevé (dans son nid, comme il le mentionne)ici à l’Isle sur la Sorgue à deux rues d’ici.

Dans les psaumes :

On le retrouve à maintes reprises

Psaume 145 : ACHEREI (tehila le David)

וגדל־חסד אפים ארך , ‘’ ה ורחום חנון 8

Hashem est Miséricordieux et magnanime, longanime et de grande bonté.

על-כל-מעשיו ורחמיו, .טוב-יהוה לכל; 9 L’Eternel est bon pour tous, sa pitié (sa Miséricorde) s’étend à toutes ses créatures.Tov H ‘lakol verahamav al kol maassav

[Tétragramme (Hashem) est bon pour tous, et sa miséricorde sur toutes ses créatures.]

Il y aurait d’autres choix possibles dans le livre des psaumes pour illustrer ce terme deMiséricorde, mais nous nous arrêtons sur celui-ci parce qu’il est le plus récité dans la liturgiejuive, en ouverture ou fermeture des prières quotidiennes et par ses acrostiche Alphabétiques

שלשים -בני בנים, על-בנים ועל-ן אבות עלפקד עו-- נצר חסד לאלפים, נשא עוזרבעים.-ועל

5 L'Éternel descendit dans la nuée, s'arrêta là,près de lui et proclama nominativement l'Éternel.

6 La Divinité passa devant lui et proclama: "tétragramme, tétragramme, Dieu de grâce et de miséricorde,longanime, plein de bienveillance et d'équité;

7 il conserve sa faveur à la millième génération; il supporte le crime, la rébellion, la faute, et il absout[pour ceux qui se repentent] mais il ne les absout point [s’ils persistent] : il poursuit le méfait des pèressur les enfants, sur les petits-enfants, jusqu'à la troisième et à la quatrième descendance."


Certains prophètes seront plus prolixes avec cette expression de Miséricorde, mais à chaquefois cette occurrence apparait lors d’une catastrophe annoncée (Isaïe) ou constatée(Lamentations de Jérémie).

Dans les Prophètes

ISAIE 30 ; 18

{פ}חוכי לו.-משפט יהוה, אשרי כל-כי:לרחמכםולכן יחכה יהוה, לחננכם, ולכן ירום, יח

18 Pourtant, le Seigneur ne demande qu'à vous rendre sa faveur; pourtant, il se lèvera pour vous prendreen pitié (miséricorde), car le Seigneur est un Dieu de justice: heureux ceux qui espèrent en lui!

ISAIE 49 ; 10

ISAI 54 ; 7

וברחמים גדליםז7 Un court instant je t'ai délaissée, et avec une grande tendresse je veux te recueillir.

ISAIE 55 ; 7

מבועי מים ינהלם.- , ועלמרחמם ינהגם-כייכם שרב ושמש:-י

10 Ils n'éprouveront ni faim ni soif; ni sécheresse ni soleil brûlant ne les feront souffrir, carCelui qui les a pris en pitié les dirigera et les mènera près des sources d'eau

ISAI E 49 ; 15

אלה תשכחנה- ; גםבטנה- , מרחם בןהתשכח אשה עולהטו

15 Est-ce qu'une femme peut oublier son nourrisson, ne plusaimer le fruit de ses entrailles? Fût-elle capable d'oublier, moi jene t'oublie point!


ירבה לסלוח.--, ואלוירחמהויהוה - יעזב רשע דרכו, ואיש און מחשבתיו; וישב אלז

7 Que le pervers abandonne sa voie, et l'impie ses machinations, qu'il revienne à l'Eternel, ilaura pitié de lui, à notre Dieu, car il prodigue son pardon!

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Dans le livre des lamentations de Jérémie on ne trouve l’expression de Miséricorde qu’à deux reprises l’une pourrappeler qu’au fond du désespoir on peut encore espérer dans la miséricorde divine,l’autre pour évoquer les limites même du sentiment maternel où dans la folie de laguerre et des sièges de citadelles même les mèrepeuvent mettre à mal leurs sentiments maternels de Miséricorde, dans le désespoirdans lequel elles se trouvent.

Une façon de mettre en parallèle l’infinie miséricorde Divine et la finitude extrême du sentiment maternel etHumain.

Lamentations de Jérémie 3 ; 21,22

{ס}אוחיל.כן -לבי, על-זאת אשיב אלכא

כלו רחמיו.--כב

21 Mais voici la pensée qui s'éveille en moi, et c'est pourquoi j'espère.

22 C'est que les bontés de l'Eternel ne sont pas taries et que sa miséricorde n'estpas épuisée.

Lamentations Jérémie 4 ; 10

נשים

{ס}עמי.-בשלו, ילדיהן; היו לברות למו, בשבר בת--רחמניות

10 De leurs propres mains, de tendres femmes ont fait cuire leurs enfants, pour s'en nourrir:dans le désastre de la fille de mon peuple

Habaquouq

,תפלהא—לחבקוק הנביא

על, שגינות.

; ברגז, רחם תזכור.--ב

2 "Seigneur, j'ai entendu ton message et j'ai été pris de crainte; l'œuvre que tu as projetée, Seigneur, fais-la surgir aucours des années, au cours des années, fais-la connaître! Mais, au milieu de la colère, souviens-toi de la

clémence


(royaume du Nord) vivant à la fin du règne deIsraëlOsée fut un prophète d’IIJéroboam753 env.)-(782

connu grâce à des oracles le concernant, mis par écrit par des disciples dans lespremières décennies

La vie conjugale d’Osée, simple berger, est le thème dominantC.-J.av.siècleeVIIIdudu livre qui porte son nom:

symbole prophétique de la relation entre Dieu et son peuple.elle devientIl y est présenté comme un mari qui découvre

.4avec douleur et détresse l'infidélité de sa femme, considérée dès lors comme prostituéeUnion, procréation et nomsdes enfants sont l'occasion des oracles prophétiques du livre. Amour humain,union et progéniture sont mis en scènepour signifier les rapports tumultueux du peuple élu avec Dieu. Il est comparé à uneépouse infidèle parce qu'il s’est

»,unique. Dieu en revanche est l’époux, fidèle et surtout «idolesvoué au culte des» du peupleparle au cœurqui «

t, à le reconquérir, prêt à pardonner au moindre signe(Os 2, 14) et s'emploie, en l'éprouvande repentir


וברחמים.כא

21 Alors, je te fiancerai à moi pour l'éternité; tu seras ma fiancée par la droiture et la justice,par la tendresse et la Miséricorde

{פ}יהוה.-לי, באמונה; וידעת, אתכב

22 Ma fiancée en toute loyauté, et alors tu connaîtras l'Eternel

{פ}- עמי עמי- -ורחמתי אתוזרעתיה לי בארץ, כה

25 Et je me complairai à l'implanter dans le pays, je rendrai mon affection à Lo Rouhama, et àLo Ammi je dirai: "Tu es mon peuple", et lui, il me dira: "Mon Dieu!"

Joel 2 ; 12, 13, 14ובבכי, ובמספד.םלבבכם; ובצו -יהוה, שבו עדי, בכל-עתה, נאם-וגםיב

עמי-בשבר בת,ידייבשלו, ילד--רחמניות

Osée 2 ; 18,19, 20,21, 22, 23, 24, 25

עוד, בעלי.לי-תקראי--ההוא נאם-והיה ביוםיח

18 A cette époque, dit l'Eternel, tu m'appelleras: "Mon Epoux"; tu ne m'appelleras plus mon

« Baal » maitre.

יזכרו עוד, בשמם.--והסרתי אתיט

19 Je proscrirai de sa bouche ces dénominations de Baals: leur nom sera voué à l'oubli

Noces Mystiques

עוף השמים-חית השדה ועם-וכרתי להם ברית, ביום ההוא, עםכ, ורמש האדמה;

הארץ, והשכבתים לבטח.-מןוקשת וחרב ומלחמה אשבור 20 A cette époque, je ferai un pacte en leur faveur avec les animaux des champs,

avec les oiseaux du ciel et les reptiles de la terre; arcs, épées, tout attirail guerrier,

je les briserai dans le pays, et je ferai en sorte que chacun y dormira en paix.

עתה, -וגםיב- נאם

יהוה, שבו עדי,

- בכללבבכם; ובצום ובבכי, ובמספד.

12 Et maintenant il en est temps encore revenez à moi de toutvotre cœur, avec des jeûnes, des pleurs et des plaintes

funèbres

יהוה -בגדיכם, ושובו אל-וקרעו לבבכם ואליג-- , הואחנון ורחום- כי:

הרעה.-חסד, ונחם על- אפים ורב

13 Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et retournez àl'Eternel, votre Dieu, car il est clément, miséricordieux, lent à

la colère et abondant en grâce, enclin à revenir sur le mal.

מי יודע, ישוב ונחם; והשאיר אחריו, יד-- ברכה

{פ}

14 Qui sait? Peut-être, se ravisant, regrettera-t-il [le mal qu'il vous afait] et laissera-t-il quelque bénédiction à sa suite: des

offrandes et des libations pour l'Eternel, votre Dieu.

Zacharie 1 ; 12


12 Et maintenant il en est temps encore revenez à moi de tout votre cœur, avec des jeûnes, despleurs et des plaintes funèbres.

חסד, ונחם --- הוא, חנון ורחום-כי:-בגדיכם, ושובו אל-וקרעו לבבכם ואליגהרעה.-על

13 Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et retournez à l'Eternel, votre Dieu, car il estclément, miséricordieux, lent à la colère et abondant en grâce, enclin à revenir sur le mal

Zacharie 7 ; 8 9,10

זכריה, לאמר.-יהוה, אל-ויהי, דברח8 Puis la parole de l'Eternel fut adressée à Zacharie en ces termes:

כה אמר יהוה צבאות, לאמר:ט.אחיו-, שפטו, וחסד ורחמים, עשו איש אתמשפט אמת

9 "Ainsi parle l'Eternel-Cebaot: Rendez des jugements de vérité, pratiquez l'un envers l'autrela charité et la pitié.

תחשבו בלבבכם.-תעשקו; ורעת איש אחיו, אל-ואלמנה ויתום גר ועני, אלי

10 N'opprimez pas la veuve et l'orphelin, l'étranger et le pauvre;ne méditez pas dans votre cœur de méchanceté l'un contre l'autre.

Alors que dans les 24 livres du TENACH , acronyme de (Tora – le Pentateuque ; Neviim –les Prophètes ; Ketouvim – les écrits) , Même si nous laissons de côté les deutérocanoniquescomme le siracide (ben Sira) la sagesse de Salomon ou le livre d’Hénoch, qui évoquent lamiséricorde, mais qui ne sont pas inclus dans le canon. L’expression Miséricorde est sommestoutes assez discrète, ce sera à longueur de pages que l’on va la retrouver à travers le Talmudet la littérature Rabbinique.

L’épopée de la canonisation, est assez épique, lorsqu’ils sont montés dans la chambre hautepour prendre leurs décisions, nous avons failli perdre le Cantique des Cantiques, mais grâceaux efforts de Rabbi Aquiba, qui a affirmé que si la bible était sainte, le Cantique desCantiques était le saint des saints.

Dans le Talmud et la littérature Rabbinique :


Ici il y a glissement sémantique de l’attribut au substantif

Le langage deא"ל לשון תורה לעצמה לשון חכמים לעצמו « l’Ecriture » lui est proprele langage des auteurs du Talmud leurs est propre(Aboda Zara 58 b ou Houlin 137 b) (Discursif)Expression courantes : (passage au substentif)

הרחמן = le miséricordieux

ליצלן רחמנא : que la Miséricorde préserve !

(Rav Popé : taanith b)

רחמנא אמר : « la Miséricorde dit » = pour « le verset dit. »

(Pour citation ; Baba Metzia ch.3 b)

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דף ז,א גמרא א"ר יוחנן משום ר' יוסי מנין שהקב"ה מתפלל שנאמר (ישעיהו נו) והביאותים אל הר קדשי מאי מצלי אמר רב זוטרא ושמחתים בבית תפלתי תפלתם לא נאמר אלא תפלתי מכאן שהקב"ה מתפלל.בר טוביה אמר רב יה"ר מלפני שיכבשו רחמי את כעסי ויגולו רחמי על מדותי ואתנהג עם בני במדת רחמים תניא א"ר ישמעאל בן אלישע פעם אחת נכנסתי להקטיר קטורת לפני ואכנס להם לפנים משורת הדין.ולפנים וראיתי אכתריאל יה ה' צבאות שהוא יושב על כסא רם ונשא ואמר לי ישמעאל בני ברכני אמרתי לו יה"ר מלפניך שיכבשו רחמיך את כעסך ויגולו רחמיך על מדותיך ותתנהג עם בניך במדת הרחמים ותכנס

ונענע לי בראשו וקמ"ל שלא תהא ברכת הדיוט קלה בעיניך :להם לפנים משורת הדיןafin d’illustrer la miséricorde, voici deux apologues ou midrash talmudiques oumidrash aggadiques, pour invraisemblables ou anthropomorphiques qu’ils soient(et c’est la règle du genre),.

(Berachot 7a) Rabbi Yohanan au nom de rabbi Yossi posait la question : « d’où savons-nousque Dieu prie ? ». Réponse : Car il est écrit : (Isaïe 56) je les ramènerai vers ma montagnesainte et les réjouirai dans ma maison de prière « Dans ma maison de prière », est-il dit, et non « dans leurs maison de prière » : ainsi on comprend que le Saint Béni soit-Il, prie.

אמר רב זוטרא בר טוביה אמר רב

Quelle est sa prière ? « Puisse ma volonté être que ma miséricorde l’emporte sur ma colère,et qu’elle se manifeste au-delà de mes sanctions, puissé-je traiter mes enfants selon mesattributs de miséricorde et demeurer en leur faveur en deçà de la stricte ligne de justice ! »

Et immédiatement suit le deuxième apologue

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On nous enseigne que Rabbi Ismaël ben Elisha (grand prêtre) nous racontait : « un jour quej’étais entré dans le Saint des Saints pour bruler de l’encens, je vis AKATRIEL- Yah !Seigneur des ordonnances, Hashem Tzebaoth- assis sur un trône élevé et glorieux, et il medit :

-Ismaël, mon fils, bénis-moi.

Je lui répondis :

- « Puisse ta volonté faire que ta miséricorde l’emporte sur ta colère, qu’elle semanifeste par-delà les sanctions que tu infliges, puisse-tu traiter tes enfants selon tesattributs de miséricorde et pour eux, demeurer en deçà de la ligne de stricte justice »

- Et le seigneur me fit un signe [d’acquiescement] de la tête »

Et le Talmud de conclure la morale de cette histoire :

Ce récit nous fait comprendre que la bénédiction d’un simple mortel ne doit pas être, à nosyeux, sans importance.

Les (Piétistes) dénommés, hassidim rishonim de l’époque Talmudique et ensuite les hassidimallemands de la vallée du Rhin et finalement le Hassidisme du XVIII° s, tireront à partir decet apologue la notion Ethique qui sera leurs principe et leurs maxime, qui est de secomporter en général et en particulier LIFNIM MI SHOURAT HADIN, i.e. en deçà deslimites de la rigueur de la légalité, avec bienveillance et miséricorde.

Miséricorde Divine

בעי ליבא רחמנא

C’est le cœur que la Miséricorde réclame ! (requiert)

(Sanhedrin 106 b)

_____________________________________

לך למה דרחמנא כבשי בהדי

En quoi les secrets de la Miséricorde te concernent ils ?

(Berachot 10 a)

אפילו

הרחמים את זוכר , הקב‘ה כעסו של בשעת

Même dans sa colère Dieu se souvient de sa miséricorde (Rabbi Eliezer ; Psahim 87 b)

_____________

צוארו על חדה חרב אפילו


מן עצמו ימנע על אדם של

הרחמים

Quand bien même tu sentirais le tranchant de l’épée sur ta gorge ne te retiens pas d’implorerla Miséricorde (Berachot, 10 a)

___________________

על המרחם כל

השמים מן עליו מרחמין , הבריות

הבריות על מרחם שאינו וכל

השמים מן עליו מרחמין אין

(Raban Gamliel, Chabat 151 b)

לךמרחםאין המקום מרחםעליך אינך מרחםהמקום רחמןכל זמן שאתה

(Yerushalmi Baba Kama 8 ; x)

Celui qui est Miséricordieux envers son prochain trouvera miséricorde devant Dieu ; maiscelui qui est sans pitié pour son prochain, pour celui-là Dieu aussi sera impitoyable.

רחמיםאלו על אלו והקב״ה מתמלא עליכם רחמיםמלאו הת

(Rabbi Tanhuma : midrash rabba § 33)

Soyez miséricordieux les uns pour les autres et le Saint Béni Soit-Il sera miséricordieux avecvous.

_______________________

Cantique de la mer des joncs : zé Eli veanevéhou

׃ לו דומה הוי ואנוהו

חנון ורחו היה אתה אף ורחום חנון הוא מה

(Abba Shaoul ; Chabat 133 b)

Vous Voulez –glorifier Dieu, tâchez de lui ressembler : soyez comme lui, justes,compatissants et miséricordieux.

(Voir également Sota 14)

סמנים יש באומה זו׃ בשלשה

והבישנין וגמולי חסדים ؍הרחמים


Le judaïsme insiste beaucoup sur l’importance de la Miséricorde et dans l’Idéal les troiscaractéristiques du peuple juif seraient d’être « Miséricordieux, Modeste et de pratiquer desactes de bonté » traité Yevamoth 79 a

Donc comme nous l’avons déjà mentionné l’un des noms de Dieu est Harachaman « leMiséricordieux », cependant Dieu met en balance son attribut de « Justice » et une telletension est pour l’homme un défi permanent.

אמרי דבי רבי שילא מפני שהנשים רחמניות

(Meguila 14)

Les femmes sont Miséricordieuses

La liturgie juive va regorger de ce lait et de ce miel de la Miséricorde à partir du moment oùRabbi Yohanan ben Zacaï (lui le fils de saducéen devenu Pharisien) va quitter la citadelleassiégée, nuitamment dans un cercueil, pour fonder l’Ecole de Yabné avec l’autorisation deVespasien et plonger le judaïsme dans l’océan de l’étude.

[Conf. Cette reconnaissance par Freud dans Moïse et le Monothéisme.]

Ce sera le basculement du cléricalisme, grâce au travail des Maitres Pharisiens, qui vontprivilégier l’étude et la prière sur le sacerdotal.

Dans la liturgie juive :

*Dans le seder Tashlich à Rosh Hashana

El Elyon Moukhtar [de KETER] be youd guimel Mehilin Derahmei(Dieu couronné des treize attributs de Miséricorde)

הוא.חפץ חסד -החזיק לעד אפו, כי- פשע, לשארית, נחלתו:-ן ועבר על-מייח18 Quel dieu t'égale [Seigneur], toi qui

pardonne les iniquités, qui fait grâce aux offenses, commises par les débris de ton héritage? Toi quine gardes pas à jamais ta colère, parce que tu te complais dans la bienveillance


?

חטאותם.-, יכבש עוירחמנוישוב יט

{ש}נשבעת לאבתינו, מימי קדם.- תתן אמת ליעקב, חסד לאברהם, אשרכ

19 Oui, tu nous reprendras en pitié, tu étoufferas nos iniquités, tu plongerastous nos péchés dans les profondeurs de la mer.

20 Tu témoigneras à Jacob la fidélité, à Abraham la bienveillance, que tu as juréeà nos pères dès les premiers âges.

(Michée 6 ; 18 ,I9, 20)

Liturgie des dix jours de pénitences

*Liturgie de Kippourli0lit

urgie de Kippour8- Machnisei Rachamim

Machnisei Rachamim haknisu rahamenuAngels of mercies, put our mercieslifnei baal harahamimBefore the Lord of merciesmashmie tefilah hashmiu tefilatenuPropagators of prayer, make our prayer heardlifne shomea tefilahBefore Hearer of prayer

mashmie tzeaka hashmiu tzaakatenuPropagators of cries, make our cry heardlifne shomea tzeakaBefore Hearer of criesMachnisei dima haknisu dimotenuPresenters of tears, put our tearslifnei meleh mitratze bidmaot


Before King Who gives in to those in tears

hishtadlu veharbu tehinahDo your best and lift up prayerveharbu tehinah uvakashahLift up prayer and supplicationlifne meleh el ram venisa.Before King high and exaltedmeleh el ram venisaKing high and exalted

רחמינוהכניסו רחמיםמכניסי בעל הרחמיםלפני

משמיעי תפלה השמיעו תפלתנותפלהלפני שומע

משמיעי צעקה השמיעו צעקתנולפני שומע צעקה

מכניסי דמעה הכניסו דמעותינו

השתדלו והרבו תחנה ובקשהלפני

*Dans le Birkat Hamazon (bénédiction après le repas)

*Souvenir des décédé, cérémonie funèbre:

Dieu empli de Miséricorde résidant dansles hauteurs

El Male Rahamim shokhen

ba'meromim

שוכן אל מלא רחמיםבמרומים

Prière juive composée à la mémoire et glorification des victimes juives des croisades,mortes en sanctifiant le Nom divin.

Traduction française Transcription Hébreu

Le Père de Miséricorde résidant dansles hauteurs

Av HaRahamim shokhen

ba'meromim

שוכן אב הרחמים במרומים

dans Sa grande miséricorde Bè'ra'hamav ha'atzoumim ברחמיו העצומיםIl traitera avec miséricorde Hou yifkod be'Ra'hamim הוא יפקוד ברחמיםles pieux, les droits et les innocents Ha'hassidim vè'hayèsharim

vè'hatèmimim

החסידים והישרים והתמימים

les communautés saintes, quisacrifièrent leur vie

Kehilot ha'kodesh shèmasrou

nafsham

קהלות הקדש שמסרו נפשם


pour la sanctification du Nom al Keddoushat hashem על קדשת השם

L'office de Yizkor, qui se tient quatre fois par an, se termine par Av Harahamim, afin de prier pourles âmes de tous les martyrs Juifs.

Hassidisme

Le Kaddich de Reb Levi-Yitzhok1,2,3 est la célèbre prière du maître hassidique Levi Yitzhok deBerditchev (Berdytchiv, en ukrainien : Бердичів ou Berditchev, en russe : Бердичев, une villede l'oblast de Jytomyr, en Ukraine), (1740-1809), connu pour ses plaidoyers pour le Peuple Juif.

En résumé :

Cette notion de Rahamim, Miséricorde, qui au départ est un -attribut Divin,-va se transformer en substantif, HARAHAMAN

- En prénom prénom Rahamim ; ou Rouhama, ou encore Rahemi ; clément.-pour ensuite devenir nom propre et patronyme (des noms de familles, Rahamim ;Clément, sont fréquents),-ou surnom ou sobriquet, comme avec Levi Yitzhak de Berditchev, le baremdiker, leMiséricordieux, en yiddish, avec ses célèbres procès qu’il intentait à Dieu eninvoquant sa Miséricorde au nom de sa Justice ?

Talmud - Mas. Baba Bathra 10a ; d’après une braïta

On enseigne que Rabbi Meïr avait l’habitude de dire : les contempteurs du judaïsme peuventavancer contre vous cet argument :

« Si votre Dieu aime tant les pauvres, pour quelle raison ne les entretient- il pas ? »

Répondez-lui :

« C’est grâce à eux que nous pouvons être sauvés de la géhenne ».

Suis-je le gardien de mon frère ?

Cet argument a été effectivement soulevé par Turnus (le tyran) Rufus ou Quintus TimeiusRufus gouverneur de la Judée (au II siècle, 130 de notre ère) dans un débat avec RabbiAquiba :

« Si votre Dieu aime tant les pauvres, pour quelle raison ne les entretient- il pas ? »

A quoi Rabbi Aquiba répondit en employant le même argument que Rabbi Meïr:

« C’est grâce à eux que nous pouvons être sauvés de la géhenne ».

Suis-je le gardien de mon frère ?


Voulant dire par là que c’est à la société humaine (c’est-à-dire à chacun en particulier etcollectivement) de prendre en charge les inégalités, qui elles ne sont en fait, que le produit dufonctionnement de cette société humaine.

Incise - Récit Hassidique :

Un élève demanda à son maitre :

-Rabbi, si tout ce que Dieu a créé a un sens,

Quel sens, pour un croyant, l’athée peut-il avoir ?

-l’athée, lui répondit le Rabbi,permet de te faire prendre conscience que si tu vois ton prochain souffrir, tu ne dois t’enremettre qu’à toi-même. [À ta responsabilité]

Car lorsqu’un croyant peut se dire :

« De toute façon même si je n’agis pas, Dieu l’aidera ! Àquoi bon lui porter secours, puisque c’est Dieu qui l’a voulu »,

L’athée, lui, ne peut s’en remettre qu’à lui-même.

En guise de conclusion :

Emmanuel Levinas (les Imprévus de l’histoire [Prépondérance de la Morale sur leSacerdotal] Religion et universalité humaine – p.159)

« C’est à l’homme de sauver l’homme : la façon divine de réparer la misère consiste à ne pasy faire intervenir Dieu.La vraie corrélation entre l’homme et Dieu dépend d’une relation d’homme à homme, dontl’homme assume la pleine responsabilité, comme s’il n’y avait pas de Dieu sur qui compter.Etat d’Esprit conditionnant le Laïcisme (Laïcité), même, moderne.

Il ne se présente pas comme le résultat d’un compromis, mais comme le terrain naturel desplus grandes œuvres de l’Esprit. »

Pour Levinas : « les rapports interhumains, indépendants de toute communion religieuse, ausens étroit du terme, constitue en quelque façon l’acte liturgique suprême, autonome parrapport à toutes les manifestations de la piété rituelle. »


Une approche

de la Miséricorde

selon L’ISLAM


MOHAMMED ELMAHDI KRABCH

La miséricorde en Islam.Merci de m’avoir donné l’occasion de participer à cette rencontre interreligieuse que jeconsidère si indispensable et même vital pour notre société , je tiens à vous remercier denous avoir reçu dans la maison de dieu le pape a une grande importance pour lesmusulmans le fait de recevoir des familles qui subissent une tragédie et un drame sansprésident c’est un acte le plus concret de la miséricorde.-Pour nous les musulmans la miséricorde est le sentiment de tendresse de bienveillanceet de respect envers son prochain qui semble être diffèrent mais en réalité c’est unprochain qui partage avec nous la citoyenneté.


La miséricorde de dieu qu’il accorde à toutes ses créatures se manifeste dans tout ce quinous entoure : dans le soleil qui nous procure lumière et chaleur, dans l’air et l’eau quisont essentiels à la vie. Deux des noms de dieu sont dérivés du terme miséricorde cesont « Al-Rahman » et « Al- Rahim » le tout miséricordieux et le très miséricordieux. Cesdeux attributs sont mentionnés au début de 113 sourates du coran, dans la phrase « Aunom de dieu le tout miséricordieux, le très miséricordieux ». Pour le lecteur cette phraseest un constant rappel de la miséricorde infinie de dieu et de ses nombreux bienfaits.-« Ma miséricorde embrasse toute chose » (Coran/sourate 7 verset 156).-« Et nous ne t’avons envoyé qu’en miséricorde pour l’univers. »(Coran/Sourate21,verset 107) -« C’est par miséricorde divine que tu as été conciliant avec eux. Si tu avaisété rude et sévère, ils se seraient dispersés loin de toi. Excuse-les, implore le pardon dedieu en leur faveur, consulte les dans les affaires. » (Coran /sourate 3, verset 159)-Le prophète que la paix et les bénédictions de dieu soient sur lui dit « ceux qui sontcompatissants envers les autres reçoivent la miséricorde du tout-miséricordieux. Faitespreuve de compassion envers les habitants de la terre, et celui qui est là-haut seramiséricordieux envers vous. »« Je suis une miséricorde qui vous a été octroyée par le seigneur, je ne suis pas venupour abroger les révélations de mes prédécesseurs, je suis venu pour parachever lemessage du seigneur »le prophète a été agressé, insulté et rabaissé son compagnon rapporte sa réaction eninvoquant le seigneur « seigneur ! Pardonne leur car ils ne savent pas » (ce qui estsaisissant c’est que cette citation rejoint l’Évangile Luc 23 :34 .Ceux qui commettent des actes horribles et qui font la guerre vont à l’encontre de lareligion véridique, il s’agit en réalité de dévoiement de la religion.Le prophète de l’islam n’a jamais donné à la religion une conception intolérante ouviolente les versets qui traitent les questions de la guerre ou d’hostilité sont liés àl’obligation de repousser l’agression et exiger l’équité et la justice. (Contextualiser lesversets est une démarche nécessaire pour comprendre le texte).Le coran dit « Appel au sentier de ton seigneur par la sagesse, la belle exhortation etdiscute avec eux de la meilleure façon ».« Oh les humains nous vous avons créés d’un male et d’une femelle et nous avons fait devous des nations et des tribus, pour que vous vous fassiez connaissance entre vous, leplus noble d’entre vous ».La diversité qui est reconnu et légitime dans notre pays démocratique doit être un atoutet non un handicap mais cela demande un investissement réel et une volonté sincère,c’est un parcours qui demande beaucoup d’énergie et de détermination pour aller vers


l’autre, le connaitre, le reconnaitre et construire avec lui un projet qui procure du bien àl’humanité.C’est pourquoi j’opte toujours pour l’alliance des cultures et des religions et ce pour lebien être de toute l’humanité.L’humanité est une seule entité, nous devons nous enrichir de nos différences.



Une approche

de la Miséricorde

selon l’ÉGLISERÉFORMÉE UNIE


THMAS MENTZEL

La Féminité de DIEU et la place des femmes dans la viecommunautaire

Je voudrais vous parler d’un aspect particulier de laMiséricorde de Dieu, à savoir SA Féminité et ses implicationspour la place des femmes dans la vie communautaire. Eneffet, si dans notre pays, des femmes ne bénéficient pas de lamême considération que les hommes, c’est que cet aspect dela Miséricorde de Dieu dont j’aimerais parler, a été et esttoujours ignoré par beaucoup de nos contemporains…pourquoi ?

L’idée de la Miséricorde en Occident depuis ses origines bibliques


Voici comment, en Occident, l’idée de la Miséricorde s’estformée depuis ses origines bibliques : en hébreu, le mot pour"miséricorde" est rah'amim, de la racine rehem : ‘matrice’,‘utérus’, ‘ventre féminin’. Il peut se traduire par ‘amourféminin’, ‘sollicitude maternelle’, ‘tendresse’, ‘compassion’ -par rapport à DIEU aussi [par exemple en Jérémie 31,20 :« Éphraïm est-il donc pour moi un fils si cher, un enfant tellementpréféré, pour qu'après chacune de mes menaces je doive toujourspenser à lui, et que mes entrailles s'émeuvent pour lui, que pour luidéborde ma tendresse ? »]. Pourtant, dans la civilisation judéo-chrétienne, l’image dominante n’est pas celle de l’amourmasculin et féminin de DIEU, mais celle de l’amourprincipalement masculin, conquérant, paternel. C’est cetteimage qui a justifié la suprématie des hommes sur lesfemmes dans la religion et dans toute la société. Maisquelque chose a commencé à changer à partir du ministèrepublic de Jésus de Nazareth. Par sa façon originelle deréconcilier le féminin et le masculin, Jésus a corrigé cetteimage unilatérale de Dieu pour donner aux femmes et auxhommes une dignité nouvelle.

Ce n’est donc pas un hasard si nous retrouvons, dans leSecond Testament, par rapport à la vie de Jésus, leséquivalents grecs de rehem-rah'amim ["splagchnon",littéralement les ‘entrailles’, et "splagchnizomai", ‘être ému decompassion’. Ils ont employés quand il est question de la relationde Jésus avec des personnes souffrant moralement, despersonnes malades ou endeuillées, par exemple en Marc 6,34 :« Quand Jésus sortit de la barque, il vit une grande foule, et futému de compassion pour eux (littéralement : ‘il fut ému pour euxdans ses entrailles’, splagchnizomai), parce qu'ils étaient commedes brebis qui n'ont point de berger…». Nous le retrouvons aussidans des paraboles aussi centrales que celles du Fils prodigue etdu Bon Samaritain].


Compte tenu de ces données, il semble que Jésus ait intégréle principe féminin de l’amour de DIEU dans sa vie affective.Car principe féminin et principe masculin se trouvent chezlui en parfait équilibre ! Cela explique le nombre de récit deguérison concernant des femmes et leur participation à la vieitinérante de Jésus. Je cite le chapitre 8 de l’Evangile de Luc: « Jésus faisait route à travers villes et villages ; ilproclamait et annonçait la bonne nouvelle du Règne de Dieu.Les Douze étaient avec lui, 2et aussi des femmes qui avaientété guéries d’esprits mauvais et de maladies : Marie, dite deMagdala… 3Jeanne, femme de Chouza, intendant d’Hérode,Suzanne et beaucoup d’autres qui les aidaient de leursbiens. » Or, quelques unes d’entre elles joueront un rôle depremier ordre dans les événements de la dernière Pâque deJésus à Jérusalem. Parmi ces femmes se trouve Marie deMagdala qui la première fera l’expérience du Christressuscité d’après les Evangiles de Jean et Matthieu, et qui lapremière en témoignera aux autres disciples.

Le rôle particulier de Marie de Magdala dans les Evangilesapocryphes

Ce rôle particulier de Marie de Magdala est encore davantagemis en valeur dans les Evangiles apocryphes ! Par exempledans l’Évangile qui porte son nom, le Christ ressuscitéapparaît à ses disciples et répond à leurs questions. Jésus lesquitte et les disciples sont affligés de son départ. C’est alorsque Marie de Magdala intervient et, se référant àl’enseignement qu’elle a reçu de Jésus, les encourage. Laréponse de Marie suscite une réaction assez violente de lapart de Pierre. Je cite la page 17 : «Est-il possible que leMaître se soit entretenu ainsi, avec une femme, sur dessecrets que nous, nous ignorons ? Devons-nous changer noshabitudes, écouter tous cette femme ? L’a-t-Il vraimentchoisie et préférée à nous ? » Alors Marie pleura […]. Léviprit la parole et dit : “Pierre, tu as toujours été un emporté ;je te vois maintenant t’acharner contre la femme, comme


font nos adversaires. Pourtant si le Maître l’a rendue digne,qui es-tu pour la rejeter ? Assurément le Maître la connaîttrès bien, il l’a aimée plus que nous.” »

Ce qui est écrit ici, est révélateur des tensions qui existaiententre les

communautés chrétiennes à cette époque : Pierre et Mariereprésentent en effet deux traditions ecclésiales différentes :la première, incarnée par Pierre, est la tradition judéo-chrétienne majoritaire et patriarcale. Cette tradition dénigrel’autorité des paroles de Marie de Magdala et interdira auxfemmes toute participation active à l’organisation de l’Église.

L’autre tradition ecclésiale, minoritaire et progressiste, esttrès marquée par la philosophie grecque. Sa figure de prouen’est pas Pierre mais Marie de Magdala légitimée par larelation de compassion qu’avait Jésus avec les femmes et pardes révélations secrètes dont Marie de Magdala auraientbénéficiées. En fait, ces enseignements sont considéréscomme secrets parce qu’ils portent sur des élémentssymboliques qui risquent d’être mal compris.

L’enseignement ésotérique de Jésus : le baiser de Jésus

C’est le cas notamment des "baisers" de Jésus à Marie deMagdala mentionnés dans l’Évangile de Philippe [Sentence44b]. Mais il faut savoir qu’à cette époque, dans l’espacejudéo-chrétien, le "baiser" est un symbole. Il représente lacommunication du souffle divin qui a pour fonction de fairenaître en chacun la vie spirituelle. Il faut penser au Soufflepar lequel Dieu crée l’être humain en Genèse 2,7 et au Soufflepar lequel le Christ ressuscité communique à ses disciples leSaint Esprit en Jean 20,22 ! Aussi est-il écrit dans l’Évangilede Philippe, sentence 25[b] : « L’homme accompli devient


fécond par un baiser et c’est par un baiser qu’il fait naître[d’autres à la vie]. Et c’est pourquoi nous nous embrassonsles uns les autres et nous nous donnons mutuellementnaissance par l’amour qui est en nous. »

Marie de Magdala comme « compagne » de Jésus

A cette sentence succède la sentence 26 qui présente Mariede Magdala comme la « compagne » de Jésus [κοινωνη] – autreterme ambigu. Pour le comprendre, il nous faut nousfamiliariser un peu avec la mythologie de la philosophiegrecque.

En effet, l’Évangile de Philippe comprend Marie de Magdalacomme une incarnation de la Sophia, la Sagesse. Celle-ci estconsidérée comme une émanation féminine de DIEU. Elledescend dans le monde et tombe dans le piège que luitendent les forces du Mal qui cherchent à lui prendre laportion de lumière qui est en elle. Elle est enfermée dans lachair humaine et elle y migre pendant des siècles, d’un corpsféminin à un autre. Pour l’Évangile de Philippe la Sagesses’est incarnée en Marie de Magdala. Pour la sauver, DIEU luivient au secours par l’intermédiaire d’un homme, Jésus deNazareth. Jésus participe en sa qualité de Sauveur au retourde la Sophia auprès de CELUI qui l’a créée.

[Dans le livre apocryphe de la Pistis Sophia, il est écrit que« Marie-Madeleine, au contact de l’enseignement de Jésus(l’Évangile de Philippe pourrait dire « grâce aux baisers de Jésus »)« sent grandir en elle l’Anthropos, l’être humain intègre et,s’identifiant à lui, elle comprend le Tout (cf. ch. 87) ». Jésus lui


dit : « Tu seras la plénitude de toutes les plénitudes, et laperfection de toutes les perfections (ch. 19). »

Marie-Madeleine est qualifiée en ces termes parce qu’ellereprésente en tant que pécheresse convertie et guérie de sesdémons par le Christ une incarnation de la Sophia, la Sagesse.Par son acceptation de la connaissance que lui apporte Jésus,elle se métamorphose. Elle quitte l’absurdité de la matière etatteint la connaissance et le salut. Le baiser de Jésus à Marie-Madeleine représente le baiser rédempteur du Sauveur àla Sophia.]

Voilà pourquoi Marie de Magdala est tellement appréciée dansles écrits apocryphes au point qu’elle est appelée la« compagne » de Jésus.

Le « Fils de l’homme » dans les Evangiles apocryphes

Pour encore mieux comprendre la nature de la relation deJésus avec Marie de Magdala et avec les femmes en général, ilfaut insister sur un autre point. Jésus est considéré parl’Évangile de Philippe comme le « Fils de l’homme » dans unsens bien particulier.

Il faut remonter au récit biblique d’Adam et Ève. Sousl’influence de la philosophie grecque, les Evangilesapocryphes [et certains courants du judaïsme tardif, par exemplePhilon d’Alexandrie] comprennent Genèse 1, 2 et 3 de la façonsuivante : le premier être humain appelé Anthropos estandrogyne, à la fois masculin et féminin – selon qu’il est écriten Genèse 1, 27 : « Et Dieu créa l’être humain à son image ;il les créa mâle et femelle. » Ce premier être humain est enfait antérieur à la division de l’humanité en deux sexes. Cen’est qu’au moment de la chute en Genèse 2 et 3 que s’opère


la différenciation sexuelle entre le masculin et le féminin,puisque Ève est créée par séparation d’avec Adam. L’Évangilede Philippe soutient en effet que les maux de l’humanité sontla conséquence de la différenciation sexuelle et psychique del’Anthropos originel. Sentence 59 : « Lorsque Ève faisaitencore partie d’Adam, la mort n’existait pas. Quand Ève aété séparée d’Adam, la mort s’est mise à exister. Si Adamdevient à nouveau complet et retrouve sa forme ancienne, lamort cessera d’exister ».

[Il s’agit là d’une compréhension issue d’un mythe de Platon dansLe Banquet (189c-193a). Selon ce mythe, le premier être humain(Anthropos) était céleste et à l’image de Dieu, à la fois mâle etfemelle - ou, pour parler avec Carl-Gustave JUNG : Animus etAnima en parfaite harmonie. Mais séparé en un homme et unefemme par la chute, il est devenu terrestre. La chute dans lemonde et l’immersion dans le péché sont identifiés à ladifférenciation sexuelle et psychique de l’Anthropos. Le salut,pour les êtres sexués est de reconstituer l’unité primordiale del’être humain d’avant la chute.]

C’est là qu’intervient la compréhension de Jésus comme« Fils de l’homme ». En effet, Jésus est considéré comme lamanifestation de l’Anthropos d’avant la chute. Il est cetAnthropos lui-même ou du moins son « fils », c’est-à-dire samanifestation. Et c’est à ce titre qu’il vient sauver leshommes et les femmes après la chute en les aidants àretrouver l’Anthropos androgyne d’avant la chute. Il le feraen leur enseignant à reconstruire en eux et entre eux, l’unitéoriginelle entre masculin et féminin.

[Ainsi, pour redevenir l’être humain originel, il faut intégrer leprincipe psychique du sexe opposé : le masculin chez la femme etle féminin chez l’homme – une conception éminemment moderne


de la personne humaine, comme nous l’a enseigné. Carl-GustaveJUNG : cf. sa notion d’Anima et Animus.]

[La chambre nuptiale

Or, pour parler de l’unité originelle du masculin et du féminin,l’Évangile de Philippe utilise l’image symbolique de la « chambrenuptiale céleste » - encore un autre terme ambigu dont le sens nepeut être saisi que par une compréhension symbolique.

La « chambre nuptiale céleste » est une notion absolumentcentrale dans l’Evangile de Philippe où elle revient 26 fois. Voicideux citations à titre d’exemple.

Sentence 64a : « Si la femme n’avait pas été séparée de l’homme,elle ne serait pas morte avec l’homme. Sa séparation a été àl’origine de la mort. C’est pourquoi Christ est venu remédier à cetteséparation, qui existe depuis le commencement, réunir les deux,redonner la vie à ceux qui étaient morts dans la séparation et lesunir. Or la femme s’unit à l’homme dans la chambre nuptiale. Envérité ceux qui se sont unis dans la chambre nuptiale ne serontplus jamais séparés. Ainsi Eve s’est séparée d’Adam parce qu’ellene s’était pas unie à lui dans la chambre nuptiale. »

127 : « Tous ceux qui entreront dans la chambre nuptiale ferontbriller la lumière car ils ne sont pas comme les mariages qui se fontdans la nuit, dont le feu s’allume seulement dans la nuit puiss’éteint. Mais les mystères de ce mariage s’accomplissent dans lejour et la lumière, ce jour et cette lumière qui ne s’éteignent pas. » -ce qui veut dire que l’union entre le principe féminin et le principemasculin est une tâche permanente que nous avons à accomplirtous les jours.


Cette compréhension symbolique de Marie-Madeleine et del’œuvre salvatrice de Jésus implique encore une autreparticularité théologique des écrits apocryphes : l’androgynie deDieu, c'est-à-dire l’idée selon laquelle Dieu est à la fois masculinet féminin, puisqu’il est la source du principe masculin et duprincipe féminin.]

La place des femmes dans l’histoire religieuse de l’Occident

Or, quand nous étudions l’histoire du christianisme, force estde constater que l’union entre l’Eglise et les pouvoirs publicsà partir du 4ème siècle a anéanti le modèle ecclésial d’uneégalité possible entre hommes et femmes. Dans une Eglisepatriarcale devenue religion d’Etat, les écrits apocryphes etleurs Eglises correspondantes ont été combattus et détruites,tout au moins à la surface. Mais vous savez : on peut tuer unepersonne – on ne peut pas tuer ses idées ! L’idée d’unesociété plus égalitaire a survécu, [notamment dans laphilosophie alchimique du Moyen-âge, comme l’a démontré Carl-Gustave JUNG dans son livre « Psychologie et Alchimie »]. Maispendant presque deux mille ans, la femme n’a pratiquementpas joué de rôle officiel dans la vie publique des religionsmonothéistes. En France, il a fallu attendre le 20ème sièclepour voir la première femme pasteur ordonnée en 1930 dansl’Église réformée d’Alsace et de Lorraine (Berthe Bertsch),dans l’Eglise luthérienne de Montbéliard en 1937 (GenevièveJonte) ; dans l’ERF en 1958 (Elisabeth Schmidt à Sète).Aujourd’hui, environ 30 % des pasteurs de notre Eglise enFrance sont des femmes. Dans le judaïsme, la premièrefemme rabbin est ordonnée en 1935 en Allemagne (ReginaJonas ; en France : la première femme rabbin est ordonnée en1990 Pauline Bebe). A partir de 2008, l’Eglise anglicane aégalement commencé à autoriser l’ordination de femmes. –

ThomasMentzel

L’Isle-sur-Sorgue, le27.04.2016


Sources :

1. Marie-Madeleine était-elle la compagne de Jésus-Christ ?Alain Houziaux, publié dans : Études théologiques etreligieuses 2006/2 (Tome 81)

2. http://remacle.org/bloodwolf/apocryphes/table.htmPistis Sophia, Encyclopédie théologique, tome 1, éditeur : J.-P. Migne, Paris 1856

3. http://Infologisme.com :A. Évangile selon Thomas, Manuscrits de Nag Hammadi -

Guillaumont, H.-C. Puech et al., (Paris, 1959)B. Évangile de Marie, Manuscrits de Nag Hammadi -

Traduction par Anne PasquierC. Évangile selon Philippe, Manuscrits de Nag Hammadi -

Infologisme.com

4. Carl-Gustave JUNG : Anima et Animus → « Dialectique dumoi et de l'inconscient », Gallimard, 1973, p. 179 et 181 ;→ « Psychologie et Alchimie », Editions Buchet et Chastel,2014


Une approche

de la Miséricorde

selon l’ÉGLISECATHOLIQUE


PÈRE BRUNO JOLETSOIREE INTERRELIGIEUSE - L'ISLE-SUR-LA-SORGUE - 27 AVRIL2016

Pour vous parler très humblement de la Miséricorde au coeur del'Église Catholique, je nous invite à regarder et à contempler laCroix.

Nous Catholiques, avons souhaité poursuivre la tradition de lareprésentation de Jésus cloué sur ce bois de supplice. Certainsvoudraient qu'on expose plutôt un Christ Ressuscité dans noséglises, mais la contemplation de la Croix nous pousse à maintenirde façon ostensible ce qui fait l'objet du Salut de l'humanité et quiprend toute sa gloire ensuite, dans la Résurrection du Christ etson départ vers le ciel au jour de l'Ascension, afin d'ouvrir auxcroyants, les portes de l'éternité, autrement dit, le Paradis.

Certes, la Croix n'a pas toujours été ni comprise ni acceptée parles premiers disciples du Christ. À l'époque des Apôtres, la Croixa été considérée plutôt comme « un scandale pour les Juifs, etune folie par les païens (grecs en l'occurrence) ». Il faudraattendre quelques siècles pour qu'elle soit enfin 'réhabilitée' et


exposée aux regards universels s'appuyant sur les écrits de SaintPaul qui a exalté le Sacrifice du Christ comme étant le signeultime de la Miséricorde de Dieu pour l'humanité entière.

La Croix, désormais, révèle fondamentalement une histoired'amour entre Dieu et Jésus, entre le Père et le Fils. Sur la croix,Jésus réalise le grand plan divin de la miséricorde : « Dieu estriche en miséricorde ; à cause du grand amour dont il nous aaimés, alors que nous étions morts à cause de nos fautes, il nous adonné la vie avec le Christ - c'est par grâce que vous êtes sauvés -, avec lui, il nous a ressuscités et fait asseoir dans les cieux, enJésus Christ » (Éphésien 2,46). Et la Miséricorde n'est pas réservéeà quelques-uns, mais offerte à tous : « Dieu a enfermé tous leshommes dans la désobéissance (à la loi // à la Foi ; Galates 3,22-ss) pour faire à tous miséricorde » (Rom 11,32)Nous voici donc en présence de la Miséricorde divine dont Jésustémoigne au milieu de nous en orientant vers elle toutes celles etceux qu'Il croise sur les routes de sa Mission durant 3 années. Dèsle début de l'Évangile de Jean, (Jean qui n'emploie jamais le terme'Miséricorde'), il nous est dit, (en 3,16-17) : « Dieu a tant aimé lemonde qu'il a donné son Fils unique, pour que quiconque croit enlui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu aenvoyé son Fils dans le monde non pas pour juger le monde, maispour que, par Lui, le monde soit sauvé. » Et ce seront lespremières paroles de Jésus, (reprenant les mots du Prophète Osée,6,6), pour (si nous pouvons nous permettre) 'donner le ton' à samission (Mathieu 9,13 ; 12,7) : « Je veux la miséricorde, non lesacrifice ». Ton qu'Il avait déjà donné dans les Béatitudes lors deson enseignement sur la montagne, aux foules qui déjà le suivaient(Mathieu 5,7) : « Heureux les miséricordieux car ils obtiendrontmiséricorde ».

Dès lors, pour Jésus, ce seront une succession de gestes etd'attitudes de miséricorde et des paraboles pour nous fairetoucher le sens et la profondeur de la Miséricorde divine.

En attendant JésusTout d'abord l'Évangile de Luc, qui nous relate les épisodes de lapetite enfance de Jésus. Dans ce que nous appelons le 'Magnificat',il nous est raconté l'exaltation de Marie qui a été choisie pour


devenir la maman de Jésus ; alors qu'elle vient rencontrerÉlisabeth, sa cousine, la future maman de Jean le Baptiste, elleloue le Seigneur par ces mots : « Sa Miséricorde s'étend d'âge enâge sur ceux qui le craignent.... Il relève Israël son serviteur sesouvenant de sa Miséricorde, de la promesse faite à nos pères enfaveur d'Abraham et de sa descendance à jamais » (Luc 1, 50 et 1,54-55)

La maman de Jean-Baptiste, que tous appelaient la 'Femmestérile', est comblée par la naissance de cet enfant inattendu ettout le voisinage avec elle : « Ses voisins et sa famille apprirentque le Seigneur lui avait montré la grandeur de sa miséricorde, etils se réjouissaient avec elle ». (Luc 1, 58)

Quant à Zacharie, qui vient de recouvrer la parole, il chante lalouange de Dieu dans le 'Benedictus' par ces mots : « Miséricordequ'il montre envers nos pères, mémoire de son alliance sainte ...par les entrailles de miséricorde de notre Dieu, quand nous visitel'Astre d'en haut. » (Luc 1,72 et 1, 78)

Les attitudes et les gestes de JésusCommençons par l'évangile de Marc, l'Évangile probablement le plusancien dans sa rédaction.

Après avoir guéri un possédé, Jésus invite cet homme à témoignerde la grâce bienfaitrice de Dieu manifestée en lui : « Va chez toi,auprès des tiens, et rapporte-leur tout ce que le Seigneur a faitpour toi, dans sa miséricorde » (Marc 5, 19)

Dans l'Évangile de Mathieu, alors qu'il constitue son équipe dedisciples, Jésus appelle Matthieu le publicain (autrement appeléLévi) pour le suivre. Tout heureux, Matthieu organise un repas dedépart entouré de ses amis et il invite Jésus au grand dam despharisiens qui critiquent cette initiative. Et Jésus de faireremarquer d'entrée : « Ce ne sont pas les gens bien portants quiont besoin de médecin, mais les malades. Allez donc apprendre ceque signifie : c'est la miséricorde que je veux, et non le sacrifice.En effet, je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs» (Matt 9, 13).Ainsi Jésus se fait l'ami des pauvres et des pécheurs.Surabondance d'enseignementEn Marc 6, 34 : « En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut


saisi de compassion envers eux, parce qu'ils étaient comme desbrebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement ».

Surabondance dans le donEn Luc 6,38 : « Donnez, et l'on vous donnera ; c'est une mesurebien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans lepan de votre vêtement. Car la mesure dont vous vous servez pourles autres, servira de mesure aussi pour vous ». Ou bien encore(Mt 5,39-42) : « Si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-luiencore l'autre ; si quelqu'un veut te poursuivre en justice etprendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau ; et si quelqu'unte réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. Àqui te demande, donne ; à qui veut t'emprunter, ne tourne pas ledos ! »

Surabondance dans le pardonÀ la question de Pierre, un de ses disciples : « Seigneur, lorsquemon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Irai-je jusqu'à sept fois ? » Jésus lui dit : « Jene te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix fois septfois » (Mt 18,21-22). Ou bien encore (Lc 17,3-4) : « Si ton frère acommis un péché, fais-lui de vifs reproches, et, s'il se repent,pardonne-lui. Même si sept fois par jour il commet un péchécontre toi et que sept fois de suite il revienne à toi, en disant : 'Jeme repens', tu lui pardonneras ».

Jésus touche le lépreux, mange avec le publicain Matthieu,s'invite chez Zachée, soigne les malades ; il salue l'exubérance deMarie-Madeleine chez Simon en reconnaissant en elle celle quiveut manifester beaucoup d'amour pour avoir été pardonnée ; ilpardonne à la femme adultère, lui montrant qu'il ne la condamnepas, mais l'invitant à ne plus pécher !...

La miséricorde dans les parabolesPar une succession de Paraboles, Jésus veut exprimer etmanifester la Miséricorde divine dont il est, parmi nous, le témoinprivilégié : le bon Samaritain, le publicain et le pharisien, ladragme perdue, la brebis égarée, le fils prodigue...Par ces paraboles, Jésus veut montrer combien Dieu estpassionné par l'homme auquel il prodigue la Vie et s'émeut de levoir blessé et éloigné de son amour. Cependant, il ne cesse de


lui ouvrir son cœur et ses entrailles, les 'entrailles de laMiséricorde', jusqu'à livrer son propre Fils pour libérerl'humanité du joug du péché et des ténèbres : « Venez à moi,vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vousprocurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mesdisciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez lerepos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. » ; etJésus nous associe au témoignage de la Miséricorde : « Soyezmiséricordieux, comme le Père est miséricordieux » dit-il.

Aussi Jésus, liant sa divinité à notre humanité (l'œil central dulogo de la miséricorde) au nom de son Père, prend sur lui, nonseulement le péché des hommes, mais toute l'humanité dans unamour incommensurable, tel un berger qui ramène vers labergerie, la brebis fatiguée de s'être égarée. (C'est l'imagecentrale du logo de l'année de la Miséricorde).Écoutons encore Saint Paul : « L'amour du Christ nous étreint, àcette pensée qu'un seul est mort pour tous et donc que toussont morts. Et il est mort pour tous afin que les vivants ne viventplus pour eux-mêmes, mais pour Celui qui est mort et ressuscitépour eux... Celui qui n'avait pas connu le péché, il l'a, pour nous,identifié au péché, afin que, par Lui, nous devenions justice deDieu ». (2 Corinthiens 5,14-15,21).

Cette Justice de Dieu doit se manifester dans comportements auquotidien et envers nos prochains. Aussi Paul de poursuivre (enRm 13,8-10) : « N'ayez de dettes envers personne, sauf celle del'amour mutuel, et celui qui aime les autres a pleinementaccompli la Loi. La Loi dit : Tu ne commettras pas d'adultère, tune commettras pas de meurtre, tu ne commettras pas de vol, tune convoiteras pas. Ces commandements et tous les autres serésument en cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi -même. L'amour ne fait rien de mal au prochain. Donc, le pleinaccomplissement de la Loi, c'est l'amour ». Avec le passage, quenous appelons communément, le 'Jugement dernier', (Matthieu25) : « Tout ce que vous faites à l'un de ces petits qui sont mesfrères, c'est à moi que vous le faites ! »

Amour du prochain et Miséricorde sont désormais inséparables etles croyants sont appelés à une authentique communion d'esprit


et de corps avec Jésus qui a pris sur Lui notre existence souventmalheureuse pours se laisser guider par la puissance de l'Esprit :c'est cet Esprit de Vie et d'Amour que Jésus a remis entre lesmains du Père en donnant sa vie sur la Croix : « Père, entre tesmains, je remets mon esprit ». Et après avoir dit cela, il expira...C'est ce signe dont nous nous nourrissons dans chaque Eucharistie(Messe) pour que, comblés de la grâce de notre Dieu, nouspuissions, à la demande de son Fils désormais ressuscité et vivant,devenir Miséricordieux comme le Père.Voilà pourquoi, nous continuons à contempler cette croix, signe duSalut pour tous dans un amour sans limite pour un chemin deRésurrection et de Vie dans l'éternité.

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RENCONTRE INTER RELIGIEUSE « Expériences de ...p2.storage.canalblog.com/25/75/1418587/111136335.pdfL’esprit de la rencontre Notre pape François demande aux catholiques d’accueillir