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Histoire et allergie History and allergy A.-B. Tonnel Faculté de médecine de Lille, 59037 Lille, France Disponible sur Internet le 15 mars 2014 Résumé L’histoire de l’allergie et des maladies allergiques a commencé plus tôt qu’on ne l’imagine. Il en est fait mention dès l’Antiquité, en Egypte, au Moyen Orient, à Rome... On connaît aussi à toutes les époques des allergiques célèbres, allant du Pharaon Menes, à Britannicus, à Marcel Proust ou aux grands sportifs lauréats des Jeux Olympiques en dépit du handicap lié à une affection allergique. Mais le domaine le plus extraordinaire est celui de l’archéogénétique : grâce au décryptage de l’ADN mitochondrial et plus récemment de l’ADN chromosomique, provenant des fossiles (hominiens ou Homo Sapiens) ou de corps conservés dans la glace d’habitants du Néolithique, les chercheurs ont été capables de comprendre les migrations de l’homme moderne, de son foyer africain primitif vers l’Europe, l’Asie mineure mais aussi de reconnaître chez ces hommes du passé la trace d’une affection commune en Afrique, plus rare dans l’hémisphère Nord : l’intolérance au lactose liée à l’absence de persistance de la lactase à l’âge adulte. Certes, une allergie vraie n’a pas encore identifiée dans le génome de nos ancêtres mais une telle éventualité n’est pas impossible à envisager. # 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Historique ; Allergie ; Intolérance au lactose ; Archéogénétique Abstract The history of allergy and allergic diseases began much earlier than one can imagine. It has been mentioned since ancient times, in Egypt, the Middle East, Rome, etc. Moreover, we also know of allergic celebrities living in all epochs, going from the Pharaoh Menes to the Roman Britannicus to Marcel Proust, and also including famous Olympic prize winners, in spite of a handicap due to their allergic disease. But the most extraordinary domain is that of archaeogenetics. Thanks to the deciphering of mitochondrial DNA and, more recently, chromosomal DNA from fossils (hominoid or Homo sapiens) or to bodies of Neolithic inhabitants conserved in ice, researchers have been able to trace the migration of modern man from his primitive African home to Europe and Asia Minor, and they have also recognized in these ancient humans traces of a disease which was common in Africa but less frequent in the northern hemisphere, namely, lactose intolerance due to the absence of lactose persistence in adulthood. While a true allergy has not yet been identified in the genome of our ancestors, such an eventual discovery is not impossible to foresee. # 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Keywords: History; Allergy; Archaeogenetics; Lactose intolerance Les maladies allergiques étaient connues dès l’Antiquité et parfois décrites avec une certaine précision. Mais la réalité de l’« allergie » et sa signification exacte sont récentes : la naissance du mot allergie date de 1906 ; il fut utilisé pour la première fois par un pédiatre autrichien Clemens von Pirquet (18741929) et sa collaboratrice hongroise Bella Schick. La définition qui en était donnée n’a pas changé : l’allergie est une réaction anormale, exagérée et inadaptée du système immunitaire consécutive au contact itératif avec une substance étrangère, laquelle prendra plus tard la dénomination d’allergène. 1. Premières descriptions cliniques du phénomène Elles remontent aux temps Antiques. La plus fréquemment rapportée concerne le Pharaon Menes [1]. Il serait mort à plus de 80 ans tué par un « Kheb », ce qui peut signifier en fonction du « décryptage des hiéroglyphes » soit un hippopotame, soit un Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com Revue française d’allergologie 54 (2014) 170172 Adresse e-mail : [email protected]. 1877-0320/$ see front matter # 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.01.005

Histoire et allergie

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Histoire et allergie

History and allergy

A.-B. TonnelFaculté de médecine de Lille, 59037 Lille, France

Disponible sur Internet le 15 mars 2014

Résumé

L’histoire de l’allergie et des maladies allergiques a commencé plus tôt qu’on ne l’imagine. Il en est fait mention dès l’Antiquité, en Egypte, auMoyen Orient, à Rome. . . On connaît aussi à toutes les époques des allergiques célèbres, allant du Pharaon Menes, à Britannicus, à Marcel Proustou aux grands sportifs lauréats des Jeux Olympiques en dépit du handicap lié à une affection allergique. Mais le domaine le plus extraordinaire estcelui de l’archéogénétique : grâce au décryptage de l’ADN mitochondrial et plus récemment de l’ADN chromosomique, provenant des fossiles(hominiens ou Homo Sapiens) ou de corps conservés dans la glace d’habitants du Néolithique, les chercheurs ont été capables de comprendre lesmigrations de l’homme moderne, de son foyer africain primitif vers l’Europe, l’Asie mineure mais aussi de reconnaître chez ces hommes du passéla trace d’une affection commune en Afrique, plus rare dans l’hémisphère Nord : l’intolérance au lactose liée à l’absence de persistance de la lactaseà l’âge adulte. Certes, une allergie vraie n’a pas encore identifiée dans le génome de nos ancêtres mais une telle éventualité n’est pas impossible àenvisager.# 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Historique ; Allergie ; Intolérance au lactose ; Archéogénétique

Abstract

The history of allergy and allergic diseases began much earlier than one can imagine. It has been mentioned since ancient times, in Egypt, theMiddle East, Rome, etc. Moreover, we also know of allergic celebrities living in all epochs, going from the Pharaoh Menes to the RomanBritannicus to Marcel Proust, and also including famous Olympic prize winners, in spite of a handicap due to their allergic disease. But the mostextraordinary domain is that of archaeogenetics. Thanks to the deciphering of mitochondrial DNA and, more recently, chromosomal DNA fromfossils (hominoid or Homo sapiens) or to bodies of Neolithic inhabitants conserved in ice, researchers have been able to trace the migration ofmodern man from his primitive African home to Europe and Asia Minor, and they have also recognized in these ancient humans traces of a diseasewhich was common in Africa but less frequent in the northern hemisphere, namely, lactose intolerance due to the absence of lactose persistence inadulthood. While a true allergy has not yet been identified in the genome of our ancestors, such an eventual discovery is not impossible to foresee.# 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Keywords: History; Allergy; Archaeogenetics; Lactose intolerance

Les maladies allergiques étaient connues dès l’Antiquité etparfois décrites avec une certaine précision. Mais la réalité del’« allergie » et sa signification exacte sont récentes : lanaissance du mot allergie date de 1906 ; il fut utilisé pour lapremière fois par un pédiatre autrichien Clemens von Pirquet(1874–1929) et sa collaboratrice hongroise Bella Schick. Ladéfinition qui en était donnée n’a pas changé : l’allergie estune réaction anormale, exagérée et inadaptée du système

immunitaire consécutive au contact itératif avec une substanceétrangère, laquelle prendra plus tard la dénominationd’allergène.

1. Premières descriptions cliniques du phénomène

Elles remontent aux temps Antiques. La plus fréquemmentrapportée concerne le Pharaon Menes [1]. Il serait mort à plusde 80 ans tué par un « Kheb », ce qui peut signifier en fonctiondu « décryptage des hiéroglyphes » soit un hippopotame, soit un

Disponible en ligne sur

ScienceDirectwww.sciencedirect.com

Revue française d’allergologie 54 (2014) 170–172

Adresse e-mail : [email protected].

1877-0320/$ – see front matter # 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.01.005

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frelon. Les interprétations varient : les égyptologues officielssont en faveur de l’hippopotame, un animal dangereux présenten grand nombre dans les eaux du Nil ; les allergologuespréfèrent l’hypothèse du choc anaphylactique consécutif à lapiqûre d’hyménoptère. Le mystère persiste !

Un autre exemple est celui de la médecine chinoise, laquellenous a transmis un catalogue de 365 plantes médicinales, datantde la période de l’Empereur Shen Nung (plus de 2000 ans avantJ.C). Il constitue encore la base « scientifique » de lapharmacopée chinoise traditionnelle, parmi lesquelles figurel’Ephedra dont on peut supposer qu’elle servait au contrôle desaffections allergiques. Dans la même veine, on retrouve lanotion de l’herbe « assyrienne », en l’occurrence Atropabelladonna. Parmi ces textes médicaux rédigés en écriturecunéiforme, certains font état de tests réalisés sur les esclaves,visant à identifier les « bons » dosages de la belladonne et/oud’autres drogues réputées dangereuses. Autre méthode théra-peutique, la mithriditation à laquelle recourraient les Puissantsdu Monde Antique pour échapper au risque d’empoisonnementet qu’on peut assimiler à une modalité de désensibilisation.

2. Quelques allergiques célèbres [2]

À la suite du Pharaon Menes présumé allergique, on peutciter :

� Britannicus, le fils de l’empereur Claude au 1er siècle quisouffrait d’une allergie sévère à son cheval ;� le roi Richard III d’Angleterre ; c’est Thomas More qui, avant

de devenir le Lord Chancellor d’Henri VIII, écrivit la vie deRichard III et établit, à juste titre sa réputation de tyran criminelet manipulateur. Il rapporte l’épisode où, après avoir ingéré unplat de fraises, Richard III développe une urticaire géante et seprécipite illico devant le Parlement de Londres, dévoile sontorse constellé de cette éruption « impressionnante », crie àl’empoisonnement et dénonce et punit les supposés coupables ;� plus proche de nous, on trouve quelques asthmatiques

fameux : Marcel Proust (1871–1927) faillit mourir à l’âge de9 ans d’une crise dramatique, sous les yeux de son père,professeur de médecine mais bien impuissant à juguler cetaccès dyspnéique. Il vécut dès lors confiné dans sa chambreaux murs tapissés de plaques de liège et strictement closepour éviter le risque des pics de pollens [3].

Plusieurs hommes politiques importants aussi souffraientd’asthme : Théodore Roosevelt, John Kennedy et Bill Clintonmais aussi Che Guevara. Parmi les sportifs : 3 grands nomsMark Spitz le nageur aux 7 médailles Olympiques, deuxchampionnes de tennis Justine Henin et sa collègue SerenaWilliams, cette dernière souffrant d’une allergie sévère àl’arachide. La liste est longue et atteint en réalité toutes lescatégories professionnelles.

3. Les pionniers de l’allergie

L’allergologie a suscité de multiples travaux scientifiquesdont le plus prestigieux vint récompenser la découverte de

l’anaphylaxie par Richet et Portier en 1911, à l’occasion d’unecampagne de recherches en Méditerranée à bord du yacht duPrince de Monaco : le « Princesse Alice II ». Ce travail futcouronné en 1913 par le Prix Nobel, mais attribué au seulCharles Richet.

Le premier département d’immuno-allergologie est né àl’instigation de Robert Cooke et Arthur Coca en 1919 auCornell Medical College : cette clinique d’allergologie recrutaitdes patients souffrant d’asthme, de rhume des foins, dedermatite de contact ou de maladie sérique : ces 2 médecins yintroduisirent la pratique des tests cutanés par la voieintradermique, travaillèrent à la purification des allergènes etfurent les premiers à décrire la prédisposition familiale desmaladies allergiques.

En France, l’allergologie en tant que discipline autonome aété créée en 1947 par Louis Pasteur-Vallery-Radot, le petit filsdu grand Louis Pasteur, par Roger Wolfrom, Pierre Blamoutieret Jacques Charpin : elle fut consacrée par la création de laSociété française d’allergie en 1947.

4. L’archeogénétique et l’allergie

L’archéogénétique constitue une voie nouvelle pour aller à ladécouverte de l’histoire de l’humanité, des grandes migrationsd’Homo sapiens et incidemment de l’allergie.

Cette technique, très utilisée pour l’étude des grandesmigrations humaines depuis l’apparition d’Homo sapienspermet d’approcher certaines caractéristiques de nos ancêtres[4,5]. À partir des années 1990, les chercheurs ont eu accès àcertains éléments du génome des habitants du Néolithique, cequi correspond à la période allant de moins 12 000 à moins5000 ans avant notre ère.

On sait que l’Homme moderne (Homo sapiens) a quitté lefoyer africain primitif il y a 50 à 60 000 ans pour gagner peu àpeu le Proche-Orient, l’Europe puis l’Asie. Ces migrants étaienten petit nombre, ce qui eut pour conséquence une réductiondramatique de la diversité génétique en lien avec l’endogamieet la multiplication des mutations. L’homme étant passé dustatut de « chasseur-cueilleur » à celui d’« agriculteur-éleveurde bétail », il en est résulté un nouvel environnementgéographique et nutritionnel avec en parallèle la survenue demutations génétiques consécutives au nouveau milieu de vie[6].

Pour approcher ces modifications génétiques au Paléolithi-que, les généticiens ne disposèrent d’abord que de l’ADNmitochondrial (ADNmt) : celui-ci est une molécule d’ADNcirculaire, situé dans la mitochondrie et visible au microscopeélectronique sous forme de petits grains. L’ADNmt compteseulement 16 561 paires de bases et code pour certainesprotéines, les ARN ribosomiques et de transfert ; il sertessentiellement à la production d’énergie nécessaire aufonctionnement de la cellule. Il est en général bien conservéet facilement décodé puisqu’il ne comporte que 37 gènes contreplus de 25 000 pour l’ADN chromosomique. C’est l’analyse del’ADNmt qui a permis, à partir de fragments osseux d’hommesde la préhistoire, de reconstituer les grandes migrationshumaines et la séparation nette entre l’homme moderne et

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l’« Homme de Néanderthal », même s’il est probable que tousdeux aient pu co-habiter.

Concernant l’allergie, les maladies allergiques ou certainesaffections apparentées comme l’intolérance au lactose ou augluten, les données sont encore éparses et remontent à 5000–

8000 ans. L’intolérance au lactose est liée à l’absence depersistance du gène LACTASE à l’âge adulte, ce qui entraînel’incapacité à l’âge adulte de digérer le lactose présent dans lelait des mammifères (bovins, ovins. . .). L’étude de l’ADNmt aretrouvé de larges différences, à l’Epoque du Néolithique entreles populations africaines et celles du Proche-Orient et del’Europe du Sud. À l’heure actuelle, nous savons que ladistribution de l’intolérance au lactose chez l’adulte estnettement plus fréquente (� 60 %) sur les continents africainet asiatique que dans les Pays du Nord (Europe, États-Unis etRussie) où l’incidence est basse (< 20 %). Un travail récent [7]objective clairement cette évolution : les prélèvements osseuxeffectués chez 26 individus, issus de 2 tombes du Pays Basquedatant du Néolithique tardif (�5500 ans) montrent la présencedu gène LACTASE de 27 %, ce qui correspond à un chiffrebeaucoup plus faible que celui de la population basque actuellequi est de 66 %, similaire à celle de la population européenne ence début de 21e siècle.

D’autres progrès sont à prévoir avec l’analyse de l’ADNchromosomique : elle exige des cadavres en excellent état deconservation. L’exemple le plus célèbre est celui d’Ötzi,l’homme des glaces, découvert en 1991, à 3200 m d’altitude,découvert au front d’un glacier des Alpes Italiennes, à l’endroitprécis où il est mort il y a 5300 ans.

L’analyse successive de son ADNmt [8], puis le séquencagecomplet de son ADN chromosomique [9] ont révélé qu’Ötziavait les yeux bruns (la couleur des yeux est sous le contrôleprécis d’un simple polymorphisme du gène HERC2 [10], qu’ilétait du groupe sanguin O et qu’il présentait une absence dugène LACTASE). On a pu identifier aussi l’ADN de Borreliaburgerdorfi, l’agent de la maladie de Lyme. Des observationsanalogues ont été réalisées pour l’intolérance au gluten.

Par contre, il n’a pas été identifié d’allergie au sens strict duterme. On sait fort bien que les gènes responsables de l’allergiesont multiples et difficiles à préciser même dans le contextescientifique actuel. L’allergie, maladie polygénique parexcellence pose aux chercheurs des problèmes d’une ampleurbien supérieure à celle d’un simple déficit enzymatique typelactase. Mais les avancées scientifiques dans ce domaineprogressent à grands pas : on est capable de récupérer etrestaurer le génome complet de certains hominiens, del’Homme de Néanderthal [11,12], de reconstituer à partir dugénome des habitants actuels de l’Afrique du Nord la réalité derétro-migration de populations d’Europe et du Moyen Orient.La grande presse s’est fait l’écho d’échantillons d’ADNutilisables provenant d’hominiens vieux de 300 000 ans !

Il est permis, sans grand risque, de penser que l’arché-ogénétique en particulier par le décryptage de polymorphismesgénétiques (SNPs) et d’ADN bien préservés de plus en plusanciens, nous apportera bien des surprises sur les maladies [13]et peut-être les allergies de nos ancêtres. Mais l’histoire del’allergie nous incite aussi à rester modeste lorsqu’elle nousrévèle certaines erreurs « historiques » telles cette propositionen 1959 de traitement de l’asthme par le gaz N-moutarde [14]ou le recours toujours vanté en 2014 sur Internet, des vertus del’œuf de caille !!!

Déclaration d’intérêts

L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts enrelation avec cet article.

Références

[1] Avenberg KM, Harper DS. Footnotes on allergy, . 1, Uppsalla: UpplandsGrafiska AB; 1980.

[2] Schadewaldt H. Premières mentions historiques des affections allergiques.Acta allergologica (Allergy) 1959;13:223–30.

[3] Michel FB. Le corps dépendant allergique à quoi ?. Paris: Gallimard;2002.

[4] Henn BM, Cavalli-Sforza LL, Feldman MW. The great human expansion.Proc Natl Acad Sci U S A 2012;109(44):17758–64.

[5] Botigué LR, Henn BM, Gravel S, Maples BK, Gignoux CR. Gene flowfrom North Africa contributes to differential human genetic diversity inSouthern Europe. Proc Natl Acad Sci U S A 2013;110(29):1191–6.

[6] Ingram CJ, Mulcare CA, Itan Y, Thomas MG, Swallow DM. Lactosedigestion and the evolutionary genetics of lactase persistence. Hum Genet2009;124(6):579–91.

[7] Burger J, Kirchner M, Bramanti B, Haak W, Thomas MG. Absence of thelactase persistence – associated allele in early Neolithic Europeans. ProcNatl Acad Sci U S A 2007;104:3736–41.

[8] Ermini L, Olivieri C, Rizzi E, Corti G, Bonnal R. Complete mitochondrialgenome sequence of the Tyrolean Iceman. Curr Biol 2008;18:1687–93.

[9] Keller A, Graefen A, Ball M, Matzas M, Boisguerin V. New insights intothe Tyrolean Iceman’s origin and phenotype as inferred by whole genomesequencing. Nat Commun 2012;3:698 [doi:10.1038/ncomms1701].

[10] Sturm RA, Duffy DL, Zhao ZZ, Leite FP, Starck MS. A single SNP in aevolutionary conserved region within intron 86 of the HERC2 genedetermines human blue-brown eye color. Am J Hum Genet2008;73:424–31.

[11] Prüfer K, Racimo F, Patterson N, Sankararaman S, Jay F. The completegenome sequence of a Neanderthal from the Altaï mountains. Nature 2013[doi/10.1038/nature 12886 online].

[12] Meyer FUQ, Aximu-Petri A, Glocke I, Nickel B. A mitochondrial genomesequence of an hominin from Sima de los Huesos. Nature 2013[doi:10.1038/nature12788. Online].

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[14] Dragsted PJ, Fromhansen P. Treatment of bronchial asthma with N-mustard gas. Acta allergologica (Allergy) 1959;12:180–5.

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