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HISTOIRES DE PROJETS AU VIETNAM EFFICACITÉ DES PROJETS COFINANCÉS PAR L’ADB ET L’AFD

Histoires de projets au Vietnam

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Efficacité des projets cofinancés par l'Agence Française de Développement (AFD) et la Banque asiatique de développement (ABD). 2014

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HISTOIRES DE PROJETS AU VIETNAMEfficacité dEs projEts cofinancés par L’adB Et L’afd

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Photographies dans les pages 3 à 7 et 12 à 20© Laurent Weyl / Collectif Argos

Photographies dans les pages 8 à 11 © Francois Carlet-Soulages / NOI Pictures

Traduction : NGUYEN Chi Dan, Matthieu DISCOUR, NGUYEN Thi Ngoc Anh, David RORKE

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Hanoi - Vietnam2014

HISTOIRES DE PROJETS AU VIETNAMEfficacité dEs projEts cofinancés par L’adB Et L’afd

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objectifs communs L’ADB et l’AFD sont convenues que nombre de leurs projets, en cours ou en préparation, dont ceux concernant le changement climatique et les partenariats public-privé, devaient poursuivre des objectifs communs.Pour une meilleure coordination, et pour enrichir la qualité de leur stratégie de lutte contre le changement climatique, les deux institutions cofinanceront des études et séminaires sur la question.Quant aux modèles de partenariat public-privé, l’ADB et l’AFD se sont engagées à conjuguer leurs efforts pour mieux évaluer la situation actuelle, apporter un appui permettant d’améliorer le cadre juridique existant au Vietnam, et développer des outils adaptés à la situation du pays et des projets sélectionnés, ainsi que d’œuvrer conjointement à la recherche de cofinancements.

coopération entre l’adB et l’afdLa coopération entre l’ADB et l’AFD a débuté en 2003, suite à la signature par leurs dirigeants, d’un mémorandum d’entente. Elle a été renforcée en 2010 par un accord cadre de partenariat.Depuis, les deux institutions ont travaillé ensemble sur certains projets, et participé à des cofinancements. Ce partenariat a contribué à mobiliser toute la panoplie des ressources techniques et financières qu’elles possèdent, et permis de développer des échanges d’informations en matière de stratégie dans de nombreux secteurs.Les deux parties se sont mises d’accord pour continuer de renforcer leur coopération dans des domaines d’intérêt commun.

coopération dans l’avenir et plan d’interventions Pour obtenir une meilleure efficacité des projets, l’ADB et l’AFD ont renforcé leurs efforts de coopération dans les domaines de l’électricité, de l’efficacité énergétique, des transports urbains, de la formation professionnelle, de la gestion des ressources en eau en milieu rural, de l’alimentation en eau potable et de l’assainissement, ainsi que dans le secteur financier, y compris la micro-finance.Les deux parties tiennent régulièrement des réunions de consultation qui permettent d’échanger des informations sur les stratégies transversales et sectorielles, ainsi que d’examiner les opportunités de cofinancement. A cet effet, de nombreuses missions communes ont été organisées au Vietnam, dont les résultats ont été partagés avec le Gouvernement.

Le Vietnam est entré dans une phase de croissance pleine de défis, engendrés par son nouveau statut de pays à revenu intermédiaire. La coopération entre La Banque Asiatique de Développement (ADB) et l’Agence Française de Développement (AFD) s’adapte à cette nouvelle situation du pays.

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Au cours des vingt dernières années, le Vietnam a enregistré un taux de croissance économique élévé, qui lui a permis d’accomplir des progrès significatifs dans la lutte contre la pauvreté. Conséquence de ce remarquable essor en matière de développement socio-économique, le Vietnam a récemment été classé pays à revenu intermédiaire (de la tranche inférieure). La Banque Asiatique de Développement (ADB) et l’Agence Française de Développement (AFD) considèrent comme un privilège d’avoir pu contribuer à cette dynamique.Outre leurs opérations et leur contribution propre au développement du pays, l’ADB et l’AFD assurent une coordination étroite avec le gouvernement du Vietnam et d’autres partenaires pour le développement, en vue d’améliorer l’efficacité, l’efficience et les impacts de nos projets et de nos programmes. Depuis 1993, l’ADB et l’AFD ont financé, ensemble, au Vietnam, plus de 14 projets, représentant 600 MUSD d’engagements. Cet effort de coordination procède de l’engagement de la communauté des bailleurs de fonds, bilatéraux ou multilatéraux, d’accroitre l’efficacité de l’aide au développement, et de réduire le coût de son administration par le pays bénéficiaire. Mais il répond avant tout à l’exigence de mieux servir les populations, en offrant plus de moyens financiers, humains et intellectuels, au service d’un même projet, d’un même programme. Il est aussi la marque d’une volonté, exprimée par les dirigeants des deux institutions, de renforcer leurs liens opérationnels et stratégiques afin d’accroître l’impact des projets cofinancés, et de contribuer ainsi au développement durable et inclusif du Vietnam.Ce recueil d’histoires, évoquant les impacts sur le développement, est le fruit d’un travail conjoint entre les équipes de la Banque Asiatique de Développement et de l’Agence Française de Développement au Vietnam. Il a

été réalisé par une équipe de collaborateurs des deux institutions et par des photojournalistes professionnels, vietnamiens et français.

S’inspirant de leur expérience sur le terrain, en visitant des projets sélectionnés dans le Nord, le Centre et le Sud du Vietnam, mais surtout grâce à des entretiens approfondis avec des habitants, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, vivant sur les zones où ont été menés les projets, ces quatre articles racontent les véritables histoires des bénéficiaires ciblés par la démarche commune de l’ADB et de l’AFD, pour faire évoluer la formation professionnelle, l’accès à l’énergie, les services publics urbains et l’aménagement de systèmes hydrauliques pour l’agriculture. Elles parlent des populations et des habitants de toutes les provinces du Vietnam, premiers bénéficiaires de ces infrastructures.

Nos efforts collectifs portent leurs fruits, comme le démontrent les quatre projets cofinancés par l’ADB et l’AFD. Ces exemples illustrent non seulement le sens de notre engagement commun au Vietnam, mais soulignent combien il est efficace de travailler de concert pour obtenir des résultats concrets sur le terrain, d’apporter des bénéfices tangibles aux habitants, et de s’assurer que notre action s’inscrit vraiment dans le développement du pays. Ces quatre histoires relatives au développement montrent aussi que nos deux institutions cherchent à obtenir des résultats durables et mesurables, bien au-delà de la période de réalisation physique du projet.

Fortes du partenariat solide qu’elles entretiennent avec le gouvernement, et de leurs relations de travail avec tous les autres acteurs du développement, l’ADB et l’AFD se tiennent prêtes à participer davantage au développement du Vietnam pour proposer un avenir prospère à sa population.

tomoyuki KimuraADB, directeur-pays, Vietnam

rémi GEnEVEyAFD, directeur d’agence, Vietnam

Avant-propos

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Références de projet :[1] ADB - VIE 32273-013 / AFD - CVN6001[2] ADB - VIE 30292 / AFD - CVN1061[3] ADB - VIE 34355 / AFD - CVN3000[4] ADB - VIE 25033 / AFD - CVN1046

Plage de Lang Co. © Nguyen Lan Anh / AFD

La fée électricité au VietnamLe réseau électrique à haute tension à Hanoi et à Haiphong a été renforcé, pour permettre d’améliorer la fiabilité du réseau de transport, et contribuer à accroître sa productivité.Tu Giang, journaliste à Saigon Times, nous présente l’histoire de ce projet de développement du système de transport d’électricité, dans les deux villes principales du nord - à Hanoi et Haiphong1 .

L’irrigation pour le développement du nordtrois projets d’irrigation mis en œuvre dans les provinces du nord de ninh Binh et thai Binh ont contribué à améliorer considérablement les conditions de vie des populations locales.Thanh Tung, journaliste pour le Vietnam Investment Review, partage son expérience de terrain avec des agriculteurs habitant les provinces du nord de Ninh Binh et Thai Binh, couvertes par trois composantes du second projet sectoriel d’aménagement du bassin du fleuve Rouge2. de meilleures conditions de vie en villeLe projet d’amélioration de l’environnement urbain de la région centre a contribué à améliorer la vie quotidienne, la santé et l’assainissement pour les habitants de la ville de tam Ky (province de Quang nam) et du chef-lieu de Lang co (province de thua thien-Hue).Ho Diep, journaliste pour la Voix du Viet Nam, nous raconte les impacts du projet d’amélioration de l’environnement urbain de la région Centre3.

La formation professionnelle, un passeport pour l’avenirLe projet co-financé par l’ADB et l’AFD a contribué à améliorer le niveau et la productivité des diplômés de l’école de formation professionnelle de dalat et de l’université industrielle de Ho-Chi-Minh Ville.Tuan Nguyen, journaliste à Tuoi Tre, nous raconte l‘histoire de jeunes entrepreneurs diplômés des écoles de formation professionnelle de la ville des Hauts plateaux du Centre - Dalat et de Ho-Chi-Minh Ville, qui ont bénéficié du projet de formation professionnelle et d’enseignement technique4.

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dEs sitEs d’EXpLoitation modErnEsÂgé de 31 ans, l’ingénieur DOAN Trung Dung poursuit la tradition familiale en exerçant le métier d’électricien depuis 8 ans, mais à un niveau plus élevé que son père, parti à la retraite après 30 ans d’activité dans le secteur.

Chaque jour, grâce aux ordinateurs de la station de 220 kV de Dinh Vu - la plus récente de la ville portuaire de Haiphong, Dung fait fonctionner le système d’alimentation d’électricité pour la moitié de cette ville (population : 2 millions).

« C’est une tâche particulière vu le rôle important que joue la ville de Haiphong en matière d’exportation et d’industrie dans le Nord », dit Dung.

La génération de son père n’a jamais eu l’occasion de travailler avec un système aussi moderne. « Les équipements de la station se placent parmi les plus modernes du Vietnam », poursuit-il.

La construction de la station de Dinh Vu a été achevée fin 2008. Elle assure la transmission électrique depuis la centrale

LA FÉE ÉLECTRICITÉ au Vietnam tu GianG

Un cofinancement de l’ADB et de l’AFD a contribué à l’amélioration des conditions de vie des habitants de plusieurs villes du Vietnam.

Doan Trung Dung, ingénieur en génie électrique âgé de 31 ans.

Station de Dinh Vu.

EffIcAcITé DES PROJETS cOfINANcéS PAR l’ADB ET l’AfD

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thermique de Haiphong jusqu’à Dinh Vu, par une ligne de 220 kV d’une longueur de 15 km. Actuellement, la station assure le transfert d’une production qui varie entre 150 et 200 mW/h pour alimenter la moitié de la ville de Haiphong, dont deux sites particulièrement importants que sont le port de Dinh Vu et la zone industrielle de Dinh Vu.

Avant que la station soit mise en fonctionnement, Dung et ses collègues ont reçu pendant 5 ans une formation de mise à niveau.

« La station représente un gros enjeu. Aussi devons-nous être vigilants en permanence, pour écarter tout risque », dit le directeur de la station PHAM Xuan Kinh.

Avant l’entrée en fonction de la station de Dinh Vu en 2008, l’alimentation en électricité de la ville de Haiphong était assurée par les deux sous-stations de transmission de Dong Hoa et de

Vat Cach, construites près de vingt ans auparavant. Ces deux stations avaient la même capacité de 110 kV, et dépendaient de la centrale thermique de Phai Lai - Quang Ninh. Dans cette situation, il était difficile d’assurer une alimentation stable pour toute la ville. « Avant, on devait pratiquer des coupures de courant par rotation. Évidemment, les industriels et les habitants se plaignaient, et la pression sur le secteur était énorme », reprend Monsieur Kinh.« Heureusement, les plaintes se sont faites rares après la mise en fonctionnement de la station de Dinh Vu », poursuit le Directeur.A plus de cent kilomètres de Haiphong, au cœur de Hanoi, la capitale du pays, Monsieur NGUYEN Thanh Hong, Directeur du Centre d’Electricité de Hanoi - Compagnie de Transport d’Electricité N°1, a la charge, avec ses collègues, d’une tâche également très particulière. Ils doivent gérer la station de transformation de 220 kV de Van Tri, et la ligne électrique à 220 kV reliant Soc Son à Van Tri, d’une longueur de plus de 27 km. Entré en fonctionnement en 2013, ce système doit satisfaire un quart des besoins en électricité de la capitale (qui accueille près de 7 millions d’habitants au total). Avant l’entrée en fonctionnement du système électrique de Van Tri, le réseau électrique de Hanoi était alimenté par différentes

La station de Dinh Vu permet d’alimenter la moitié de la ville de Haiphong en électricité.

Port de Dinh Vu.

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centrales, et par l’intermédiaire de seulement deux stations de 500 kV, celle de Thuong Tin et celle de Ha Dong. Pendant longtemps, le réseau s’est souvent trouvé dans une situation de surcharge, car aucune station de transformation de 220 kV et aucune ligne de transmission n’avaient été construites, alors que la charge additionnelle était de 15% par an. « Avant l’installation de la station de Van Tri, le réseau électrique de Hanoi était constamment saturé. La moindre petite erreur aurait pu entrainer la coupure en alimentation de la capitale », se souvient Monsieur Hong. « Maintenant, la situation s’est bien améliorée grâce à la station de Van Tri », poursuit-il.

HistoriQuE d’un projEtLes deux systèmes électriques de Dinh Vu à Haiphong et de Van Tri à Hanoi constituent en fait une petite partie d’un grand projet de transport électrique conçu pour le Nord du Vietnam. C’est un projet en cofinancement de l’ADB et de l’AFD, mis en œuvre début 2004. Les deux institutions ont apporté respectivement 120 millions de USD et 40 millions d’euros de prêt à ce projet permettant de renforcer le réseau de transport électrique à haute tension dans les villes de Hanoi, de Haiphong et la province de Quang

Ninh, cet important triangle économique dans le Nord du pays.

« Sans ces ressources d’aide publique au développement, il serait difficile de réhabiliter le réseau de transport électrique », confie Madame LUONG Lam Dung, Directrice de la Coopération internationale au sein de la Compagnie Nationale de Transport Electrique (EVN-NPT) - maître d’ouvrage du projet.

« L’investissement dans le transport électrique étant

Grâce à la station de Van Tri, l’alimentation en électricité de la ville de Hanoi est plus stable.

Station de Dong Hoa.

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improductif, il est très difficile de mobiliser des financements privés. De plus, les ressources publiques ne répondent pas toujours aux besoins. Ainsi, sans l’aide de l’ADB et de l’AFD, il aurait été difficile d’achever ce projet », reprend-elle.

A cet égard, Monsieur KIMURA indique: « Durant la dernière décennie, l’électricité du Vietnam a connu une croissance annuelle de 15%. Il est cependant difficile de répondre aux besoins croissants en électricité pour accompagner le développement économique du pays. C’est pourquoi l’ADB était déterminée à poursuivre ce projet ».

« Nous sommes très satisfaits du projet, car il a contribué à accroître la fourniture d’électricité et à améliorer le transport électrique, permettant de mieux répondre aux besoins des populations et des entreprises », ajoute-t-il.

Selon Jean-Marc GRAVELLINI, ancien Directeur de l’AFD au Vietnam jusqu’en août 2013, le taux de foyers vietnamiens ayant accès à l’électricité est passé de 87% à plus de 97% entre 2004 et 2010.

« Effectivement, ce projet a permis à de nombreux foyers au Vietnam d’avoir accès à l’électricité, et donc d’améliorer leur niveau de vie. En outre, l’efficacité de la transmission de l’électricité a également contribué positivement à la croissance économique au Vietnam », ajoute-t-il.

BénéficiairEsConstruit en 2003, le terminal portuaire de Dinh Vu, rattaché au port de Haiphong, est doté d’une capacité de 500 000 TEU/an. Depuis sa création, il a toujours fait partie de liste des entreprises les plus efficaces du Vietnam. En montrant 4 grues d’origine allemande d’une capacité totale de déchargement et de chargement de 40 conteneurs par minute, Madame PHAM Thi Thu Huong, directrice du Centre électrique de Haiphong, marque sa satisfaction : « Ce sont les grues les plus modernes du Vietnam ». Les modèles récents d’équipements de ce type n’ont été acquis qu’après la connexion en 2008 du système électrique du port de Dinh Vu à la station de Dinh Vu. « C’est seulement avec une alimentation électrique stable que nous avons pu importer ces machines », poursuit la directrice. Et elle nous a fait savoir que le port de Dinh Vu comptait acheter 24 nouvelles grues du même type. En outre, l’alimentation stable en électricité permet le bon fonctionnement de 400 conteneurs frigorifiques.« Ce que vous pouvez voir aujourd’hui était inimaginable avant », reprend-elle.Madame Huong se souvient des coups de téléphone à minuit lui demandant de résoudre le problème de coupure de

courant. C’était le temps où l’on utilisait encore la ligne de 110kv de la ville de Haiphong.Cependant, excepté le port de Dinh Vu, les ports de Haiphong doivent continuer d’utiliser l’ancienne ligne de 110kV de la ville. « Je pense qu’il y a encore beaucoup de choses à faire pour améliorer la capacité du secteur de l’électricité au service des entreprises », note la directrice.La mise en service du nouveau système électrique épargne à Monsieur NGUYEN Thanh Hong les plaintes qu’il recevait auparavant de la part des entreprises

L’alimentation stable en électricité permet le bon fonctionnement de ces équipements.

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installées dans la zone industrielle de Bac Thang Long - Noi Bai, à Hanoi, ou dans la zone industrielle de Minh Quang dans la province de Vinh Phuc.

« Les plaintes se font rares. Mais nous sommes conscients qu’il y a encore beaucoup de choses à faire », partage-t-il.

Chaque jour, cet ingénieur suit avec application les ordinateurs de la station électrique de Dinh Vu, pour la bonne alimentation de la ville de Haiphong.

« Ce travail est dur mais j’en suis vraiment fier », reprend-il.

L’efficacité de la transmission de l’électricité a amélioré le niveau de vie des populations et contribué à la croissance économique.

« Ce que vous pouvez voir aujourd’hui était inimaginable avant », Madame PHAM Thi Thu Huong, directrice du Centre électrique de Haiphong.

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Monsieur DINH Xuan Thoi, agriculteur de 53 ans, domicilié dans la commune de Yen Dong (district de Yen Mo, province de Ninh Binh), ne pourra jamais oublier les jours extrêmement durs qu’a connus sa

famille de sept personnes, vivant chaque année d’une petite production de riz apportée par une unique campagne annuelle, les inondations fréquentes

et la sécheresse ne lui permettant pas d’autres récoltes.

« En ce temps-là, la vie était très dure, se confie-t-il. Maintenant, nous pouvons non seulement faire deux bonnes récoltes de riz, mais encore planter du maïs, des longaniers, et développer un élevage de poissons pour nous diversifier - ce qui était inimaginable avant ».

« Grâce à ces produits, nos revenus ont triplé. La vie de bon nombre de familles a beaucoup changé », reprend-il. Actuellement, sa famille cultive du riz sur 1 800 m², fait aussi un peu de maïs et entretient trois bassins pour la pisciculture.

Qu’est-ce qui a fait changer d’une manière aussi impressionnante la vie de sa famille et celle de nombreuses autres familles ?

« C’est grâce au sous-projet de réhabilitation du bassin de Yen Dong, dans notre commune. Sans ce projet, il ne se serait jamais produit de tels changements », ajoute-t-il.

tHanH tunG

Trois sous-projets hydrauliques dans les provinces de Ninh Binh et Thai Binh, composantes du second projet sectoriel

d’aménagement du bassin du fleuve Rouge, cofinancé par l’ADB et l’AFD, ont contribué de fa on significative à l’amélioration du niveau de vie de centaines de milliers de foyers d’agriculteurs.

L IRRIgATIon pouR LE développement du nord

Monsieur DINH Xuan Thoi et sa femme, agriculteurs de la commune Yen Dong.

70% des foyers de la localité peuvent développer l’aquaculture.

Commune Yen Dong.

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Hiệu quả các dự án do AdB và AFd đồng tài trợ

un rÊVE dEVEnu réaLité

« Voilà que notre rêve est devenu réalité. Le système de digue permet la retenue et la régulation des eaux du bassin. Actuellement, notre commune est la meilleure du district en termes de rendement de riz, soit 7,2 tonnes par hectare », se réjouit Monsieur PHAM Trong Giap, Vice-président du comité populaire de la commune de Yen Dong.

D’après le service de l’Agriculture et du Développement Rural de la province de Ninh Binh, ce sous-projet a pour objectif la réduction de la vulnérabilité des exploitations face aux inondations, et l’alimentation en eau de la production agricole. Mais il apporte beaucoup plus : une meilleure circulation des habitants, le développement de l’aquaculture et l’approvisionnement de l’usine de production d’eau potable, au service de 1 461 foyers aux alentours.

Ce sous-projet permet à l’ensemble des foyers de la région d’élargir leurs superficies de riz et de maïs, avec un meilleur rendement. De surcroît, 70% des foyers de la localité peuvent développer l’aquaculture grâce à l’eau du bassin, et à la disparition totale des inondations.

« Ce sous-projet profite à plus de 2000 foyers, soit près de 8 700 personnes au total. Il permet l’irrigation de 1 250 hectares de terres agricoles de la commune de Yen Dong et d’une partie de la commune voisine de Yen Thai », nous dit Monsieur Giap.

Avant, en l’absence de cette digue-route, le déplacement d’un village à l’autre était extrêmement difficile à cause de l’effondrement fréquent des terres.

« La circulation était difficile même lorsqu’il faisait beau, car des vents provoquaient des tourbillons de poussière. Mais le plus dur, c’est quand il pleuvait. La route était boueuse et glissante », se souvient-il.

Maintenant, les motos, mobylettes, voire voitures peuvent circuler sur cette digue-route d’une largeur de 4 m.

Avant, en l’absence de cette digue-route, le déplacement d’un village à l’autre était extrêmement difficile à cause de l’effondrement fréquent des terres.

Le sous-projet permet l’irrigation de 1 250 hectares de terres agricoles.

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protéGEr contrE La rEmontéE dEs EauX saLéEs

La commune de Yen Thai, située à environ 3 km de celle de Yen Dong, abrite le système de barrage-écluse. Ce barrage traverse la rivière Cau Hoi, qui passe par les communes de Yen Mac, de Yen Lam et de Yen Thai (district de Yen Mo).

Construit en 2007 et 2008 pour un montant de 129 milliards de VND (6,14 millions de dollars), ce système comprend une écluse, un barrage en caoutchouc, un pont en béton et un bâtiment de service.

Doté de plusieurs vannes modernes, ce système permet d’empêcher la montée des eaux salées marines dans la rivière de Cau Hoi, et d’assurer un approvisionnement suffisant en eau pour la production agricole de plus de 67 000 habitants dans 11 communes. Le système empêche également les inondations en provenance de la rivière de Tong Gia.

La maîtrise de la remontée des eaux salées a permis à plus de 20 000 foyers du district de Yen Mo d’augmenter le nombre de récoltes et la production de riz.

« Notre production de riz est passée de 3 tonnes à l’hectare, à 6 - 7,5 tonnes à l’hectare. Beaucoup d’autres familles ont pu voir tripler leurs revenus agricoles. Ces bons résultats sont possibles grâce au système de barrage-écluse qui limite les inondations et la remontée des eaux salées dans les rizières », témoigne Monsieur MAI Van Bay, agriculteur local de 56 ans.

« Avant, la région était fréquemment touchée par les inondations qui détruisaient les récoltes, qui provoquaient de graves pollutions et qui rendaient difficile la circulation des habitants. Mais tout a changé », ajoute-t-il en nous montrant d’immenses rizières verdoyantes sillonnées par de longs canaux rectilignes, connectés à la rivière de Cau Hoi où fonctionne efficacement le fameux système de barrage-écluse.

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Le pont en béton, partie du système de barrage-écluse de Cau Hoi.

Le bâtiment de service a été construit dans la commune de Yen Thai.

Le barrage en caoutchouc permet d’empêcher la montée des eaux salées marines dans la rivière de Cau Hoi.

L’écluse, une autre partie du système de barrage-éclusede Cau Hoi.

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écHappEr À La poLLution dE L’EnVironnEmEnt

Les deux sous-projets dans la province de Ninh Binh comptent parmi les nombreux sous-projets hydrauliques qui ont été et sont efficacement exploités dans le delta du fleuve Rouge vietnamien, réalisés grâce à une collaboration étroite entre les deux institutions, les autorités locales et les communautés populaires.

Tel est le cas par exemple du sous-projet de construction de l’écluse de Tan De, dans la province de Thai Binh. Ce sous-projet a permis de limiter significativement la pollution de la rivière de Kien Giang qui est reliée au fleuve Rouge, et qui constitue un axe principal d’irrigation dans la région.

Situé dans la commune de Tan Lap (district de Vu Thu), ce sous-projet d’un montant de 112,26 milliards de VND (5,34 millions de dollars) est composé d’une écluse, d’un canal de 1,6 km de long et de trois ponts. Il a été réalisé de 2008 à 2010 avec un objectif d’approvisionner en eau près de 38 800 hectares sous culture, et 11 540 hectares d’autres terres.

« Le sous-projet d’écluse de Tan De a permis de réaliser un vieux rêve, d’une dizaine d’années, qu’avaient les habitants », nous dit Monsieur DANG Van Lieu, agriculteur de 50 ans de la commune de Tam Quang, à proximité du sous-projet. Celui profite à l’ensemble des 1 750 foyers de cette commune.

Il y a seulement 3 ans, le bras de rivière en face de la maison de Monsieur Lieu était bourré d’ordures et produisait une odeur insupportable. « Nous n’avions pas d’autre choix que d’accepter d’utiliser de l’eau malsaine pour la famille et pour la production agricole. Ce type d’eau a provoqué des maladies de la peau et des affections respiratoires », se souvient Monsieur Lieu.

Maintenant, la rivière est propre grâce au système d’écluse qui assure la régulation de l’eau. De nombreux habitants y prennent de l’eau pour les toilettes, par leurs propres pompes installées le long de la rivière. D’autres y nagent.

« L’eau saine de la rivière nous permet d’augmenter la production de riz de 105 à 130 kg par hectare. De plus, nous pouvons développer la culture de la pastèque, du maïs et de la pomme de terre. Les revenus provenant des activités agricoles ont augmenté de 30% environ », se réjouit Monsieur Lieu.

« On dirait que cette écluse a produit un miracle. Il n’y a

plus de pollution. L’environnement est beaucoup plus propre » ajoute Monsieur TRAN Minh Duc, agriculteur du village âgé de 61 ans.

Comme dans le cas de Yen Dong, province de Ninh Binh, ce sous-projet permet aux habitants de développer une aquaculture marchande, en utilisant de l’eau saine de la rivière de Kien Giang, ce qui était impensable auparavant. Certaines familles peuvent même vivre de la pêche dans cette rivière.

dEs résuLtats siGnificatifs Et VisiBLEs

Ces trois sous-projets comptent parmi les 31 sous-projets du second projet sectoriel d’aménagement du bassin du fleuve Rouge cofinancé par l’ADB et l’AFD, dont l’objectif est d’améliorer les conditions de vie des populations en difficulté dans le delta de ce fleuve, dans le Nord du Vietnam.

Non seulement ils contribuent d’une manière significative à l’amélioration de la qualité des infrastructures hydrauliques dans le monde rural, mais encore ils permettent une production agricole durable, l’assurance de la sécurité alimentaire, et plus généralement le développement de ces zones rurales.

Ce qui est sûr, c’est que de nombreuses familles dans les provinces de Ninh Binh et de Thai Binh ont pu, grâce à ces sous-projets d’irrigation, dormir tranquillement sans être hantées par les inondations ou les pollutions.

Écluse de Tan De de la province de Thai Binh.

Monsieur DANG Van Lieu et sa femme, LE Thi Tam, agriculteurs de la commune de Tam Quang.

Monsieur TRAN Minh Duc, agriculteur local âgé de 61 ans.

EffIcAcITé DES PROJETS cOfINANcéS PAR l’ADB ET l’AfD

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DE mEILLEuREs ConDITIonsde vie en ville

Ho diEp

Grâce au projet d’amélioration de l’environnement

urbain de la région Centre, cofinancé

par l’ADB et l’AFD, de nombreux

changements positifs se sont produits dans

la ville de Tam Ky (province de Quang Nam) et le chef-lieu

de Lang Co (province de Thua Thien Hue).

« Avant, la vie y était très dure. Les rizières étaient ravagées par les rats, les champs de légumes pollués par les déchets hospitaliers. Les inondations pluviales étaient fréquentes », raconte Monsieur Lam Cuong, 84 ans, habitant de la ville de Tam Ky, province de Quang Nam. Au dire de ce même habitant, il y a eu des années où l’eau est montée jusqu’au niveau du cou. Les habitants ont dû se déplacer en barque.

Mais depuis la construction d’un bassin de régulation, les habitants ne doivent plus fuir les inondations. « Le bassin de régulation construit, il n’y a plus de problème d’eaux usées et de rats, et les inondations se font rares », poursuit Monsieur Cuong.

La construction du bassin de régulation

de Nguyen Du pour la protection contre les inondations et le drainage des eaux, fait partie d’une des trois composantes mises en œuvre à Tam Ky, province de Quang Nam, dans le cadre du projet d’amélioration de l’environnement urbain de la région Centre. Les deux composantes concernent la construction du système de drainage des eaux usées, le traitement des déchets solides, le renforcement des capacités communautaires et notamment, l’encouragement des femmes à s’engager dans une politique d’assainissement respectueuse de l’environnement.

Quelques 334 foyers à Tam Ky ont obtenu des prêts à taux bas destinés à la construction de toilettes. Les familles de Madame PHAN Thi Thu Ha, 52 ans (rue Huong Son), et de Madame HUYNH Thi

Bassin de régulation de Nguyen Du.

HISTOIRES DE PROJETS AU VIETNAM12

Page 17: Histoires de projets au Vietnam

Hiep, 52 ans (groupe 9, rue Huong Chanh) dans le quartier de Hoa Huong, ne doivent plus partager les toilettes avec leurs grands-parents paternels.

nouVEau LoGEmEnt, nouVELLE ViE

La famille de Monsieur NGUYEN Anh Lu, domiciliée rue de My Hanh Trung, quartier de Tan Thanh, bien que concernée par l’expropriation dans le cadre du sous-projet de construction de la digue-route de Bach Dang, ne cache pas son bonheur. Elle a reçu une indemnisation de 100 millions de VND et 103 m2 de terrain. Elle habite actuellement au 13, rue Trung Nu Vuong. « Avant, avec des champs acides, nous ne pouvions rien faire. Nous sommes ainsi très heureux d’avoir la chance de vivre dans ce nouveau logement », se réjouit Monsieur NGUYEN Lu. « Plusieurs de mes voisins ont été déplacés comme moi dans le cadre de la construction de cette digue-route de Bach Dang. Le projet achevé, les mauvaises odeurs ont disparu, l’air est plus pur grâce aux arbres plantés au bord de la route, ce qui doit rendre plus agréable la gymnastique que font les personnes âgées du quartier… ».

Monsieur NGUYEN Van Lo, Président du comité populaire du quartier de Tan Thanh (ville de Tam Ky) a fait savoir que depuis sa mise œuvre en 2007, le projet d’amélioration de l’environnement urbain de la région Centre est bien soutenu par la population locale.

Au dire de Monsieur HOANG Xuan Viet, ancien président du comité populaire de la ville de Tam Ky, ancien directeur du comité de pilotage du projet, le taux de pauvreté de la ville était auparavant de plus de 17%. Les constructions achevées, la ville a vite changé : ville de catégorie 4, elle a satisfait tous les critères d’une ville de catégorie 3 ; le taux de pauvreté a baissé à 5% ; le taux d’accès à l’eau potable a atteint près de 90% ; 7% des foyers ont construits des fosses septiques ; 70-80% des déchets solides sont collectés ; les inondations ont diminué de plus de 80%.

Des changements similaires se sont produits également dans le chef-lieu de Lang Co, province de Thua Thien Hue. Avec un montant de 15,3 millions de USD, le projet en cofinancement avec l’ADB et l’AFD, comprend les composantes suivantes : amélioration du système de drainage des eaux pluviales et des eaux usées ; gestion des déchets publics ; sensibilisation auprès des communautés à l’assainissement. Après 3 ans de réalisation (2007 - 2010) à Lang Co, malgré trois difficultés majeures, à savoir l’expropriation, une géologie complexe et des pluies abondantes, 24 km de drainage des eaux de pluies et des eaux usées ont été construits, une zone de stockage des déchets sur une superficie de 27 ha, et 955

Il n’y a plus de problème d’eaux usées et de rats, et les inondations se font rares.

Les habitants locaux jouissent de l’air frais sur la digue.

Après le projet, la ville de Tam Ky qui était ville de catégorie 4 a satisfait tous les critères d’une ville de catégorie 3.

« La ville a vite changé », Monsieur HOANG Xuan Viet, Directeur de l’unité de gestion du projet de la ville de Tam Ky (province de Quang Nam).

Page 18: Histoires de projets au Vietnam

points de collecte des eaux usées ménagères. Chaque jour, environ 20 tonnes de déchets sont collectés et transportés jusqu’au centre de Loc Thuy. En outre, l’ensemble des eaux usées ménagères de Lang Co sont chaque jour collectées et acheminées ver l’usine de traitement de Lang Co. Après un traitement complet et une décantation naturelle, l’eau est conduite au marais de Lap An. Les conditions de vie des habitants se sont nettement améliorées.

La famille de Monsieur NGUYEN Van Phuc, habitant de 50 ans du quartier résidentiel de Dong Duong à Lang Co, en témoigne. Avant, sa famille devait chaque jour porter des seaux d’eaux usées pour les jeter à la mer. Quand il pleuvait, ce travail était encore plus fastidieux. Le projet lui a permis de connecter ses toilettes au système de collecte des eaux usées. Cette connexion lui a coûté 250 000 VND. « Maintenant, il n’y a plus de mauvaise odeur dans ma maison. Les eaux usées de la famille sont conduites automatiquement au système de collecte. Je ne dois plus les porter à la mer. La maison est beaucoup plus propre », se réjouit Monsieur Phuc.

C’est aussi grâce à la composante d’assainissement des eaux usées et d’équipements sanitaires que la famille de Madame NGUYEN Thi Phuong Thao, habitante de 36 ans du quartier résidentiel de Hai Van à Lang Co, a fait construire ses toilettes.

D’après Monsieur TRAN Van Giang, Président du comité populaire de la ville de Lang Co, les avantages les plus déterminants qu’a apportés le projet,

ce sont la sensibilisation des habitants quant à la protection de l’environnement, et la limitation des risques d’épidémie dans les zones touristiques : « Avant, l’eau stagnante n’étant pas traitée, le choléra et la conjonctivite sévissaient. Le projet a permis de faire disparaître plusieurs épidémies, d’améliorer la prise de conscience des habitants quant à la protection du cadre de vie. L’efficacité du projet est donc hautement appréciée ».

24 km de drainage des eaux de pluies et des eaux usées ont été construits à Lang Co.

Le projet a permis de sensibiliser les habitants quant à la protection de l’environnement.

HISTOIRES DE PROJETS AU VIETNAM14

Page 19: Histoires de projets au Vietnam

Chaque jour, environ 20 tonnes de déchets sont collectés et transportés jusqu’au centre de Loc Thuy.

EffIcAcITé DES PROJETS cOfINANcéS PAR l’ADB ET l’AfD

Page 20: Histoires de projets au Vietnam

16

« Grâce à des prêts à taux bas, nous avons pu construire nos toilettes », Madame NGUYEN Thi Phuong Thao, habitante locale âgée de 36 ans.

Quelques 334 foyers à Tam Ky ont obtenu des prêts à taux bas destinés à la construction de toilettes.

dE nouVELLEs prEspEctiVEs

Monsieur HOANG Xuan Viet, Directeur de l’unité de gestion du projet de la ville de Tam Ky (province de Quang Nam), optimiste, nous dit : « fort de l’efficacité de la première phase du projet, Tam Ky est en train d’élaborer un nouveau plan. Cette deuxième phase ouvre de nouvelles perspectives pour la ville.

La construction d’un nouveau tronçon de 9,5 km pour la digue-route de Bach Dang permettra de réduire les superficies en friche. A long terme, les autorités de la ville exploiteront cette zone, en établissant un plan d’utilisation des terrains prévoyant une nouvelle cité résidentielle dotée d’écoles, de supermarchés, de zones de loisirs pour les enfants, et des services touristiques ».

Il est prévu que pour Tam Ky, la phase 2 du projet d’amélioration de l’environnement urbain de la région Centre démarre en 2014 en suivant un nouveau modèle, et soit achevée en 2016, c’est-à-dire 3 ans plus tôt par rapport à la date prévue par les bailleurs de fonds.

A Lang Co, certains projets touristiques sont sur le point de démarrer. « L’amélioration de l’environnement urbain nous aide beaucoup dans la mobilisation des investissements », se félicite Monsieur TRAN Van Giang, Président du comité populaire de la ville de Lang Co.

Chef-lieu de Lang Co.

HISTOIRES DE PROJETS AU VIETNAM16

Page 21: Histoires de projets au Vietnam

Monsieur LE Thanh Trung se souvient de l’impression qu’il a eue de l’École de

Formation professionnelle de Dalat, lorsqu’il y est arrivé pour la première fois en 2000 : de vieux bâtiments dont les murs étaient abîmés par l’humidité, construits pendant les années 30, parsemant la colline pleine de verdure, en plein centre de cette ville de hauts plateaux bien connue.

« C’était une école primaire construite à l’époque coloniale française qui devait dater de 60 à 70 ans », se souvient Monsieur Trung, ancien formateur de technologie informatique, actuellement directeur adjoint du service de formation de l’école. « Ces bâtiments très beaux mais vieux n’étaient pas suffisants pour notre nouvelle école de formation professionnelle. »

Cette école, la première de la province de Lam Dong, a reçu, dans le cadre d’un grand projet de formation professionnelle et d’enseignement technique financé par l’ADB, près de 47 milliards de VND (soit 3,5 millions de USD) pour la construction de bâtiments, la formation des formateurs et l’élaboration des programmes de formation.

« La formation professionnelle et l’enseignement technique constituent une grande priorité du gouvernement vietnamien dans le développement des ressources humaines, et c’est aussi une action importante que l’ADB souhaite soutenir », indique Monsieur Tomoyuki KIMURA, Directeur de l’ADB au Vietnam, lors d’une récente visite dans les Hauts Plateaux du Centre et les provinces du Sud.

LA FoRmATIon pRoFEssIonnELLE, un passeport pour l’avenir tuan nGuyEn

Le projet de formation professionnelle et

d’enseignement technique cofinancé

par l’ADB et par l’AFD vise à renforcer les

capacités de formation professionnelle du

pays, permettant d’assurer la qualité et

l’employabilité des diplômés du système.

École de Formation Professionnelle de Dalat.

EffIcAcITé DES PROJETS cOfINANcéS PAR l’ADB ET l’AfD

Page 22: Histoires de projets au Vietnam

« En pleine période de transformation rapide de l’économie, le Vietnam a besoin de développer des ressources humaines productives, qualifiées, flexibles pour répondre aux besoins du marché, de transmettre aux jeunes les savoir-faire nécessaires leur permettant de contribuer efficacement au développement socio-économique du pays dans les années à venir », ajoute-t-il.

L’importance de ce programme national peut se mesurer à travers ses retombées au niveau local. L’École de Dalat, devenue École de Formation professionnelle de Dalat en 2007, est bien connue maintenant. Elle compte 3 200 étudiants par an, répartis dans 7 spécialisations différentes telles que technologie informatique, mécanique, électronique, hôtellerie... Parmi eux, près de 300 viennent des minorités ethniques des Hauts Plateaux du Centre, qui bénéficient tous de subventions de l’État.

Bon nombre d’étudiants de l’école viennent des Hauts Plateaux et du Centre, notamment des provinces de Dac Nong, de Ninh Thuan et de Binh Thuan », nous explique Monsieur Trung, 41 ans, lors de la visite de l’école. D’après lui, le taux de jeunes diplômés de l’école en situation d’emploi s’élève à 95%. Il y a des étudiants qui trouvent du travail dès leur stage de troisième année. Les spécialisations les plus demandées qu’offre l’école sont la conservation de la biodiversité, l’hôtellerie, l’électricité, la technologie informatique, et la réparation automobile.

TRAN Thao Thanh Phuong, étudiante de 23 ans de la promotion 2010, a ouvert à l’est de la ville, un magasin de plants de légumes et de fleurs, qu’elle livre aux agriculteurs locaux. Issue d’une famille paysanne, Phuong réaffirme que la formation reçue à l’École de Formation Professionnelle de Dalat lui confère un avantage par rapport aux paysans du teritoire, bien connus pour leurs savoir-faire agricoles dans une région au climat modéré comme la sienne.

« J’ai des connaissances en nutrition des plantes, et en engrais. Mais, au niveau des expériences pratiques, il m’est difficile de me comparer aux paysans locaux qui sont très forts en culture », se confie-t-elle, alors qu’elle

« Avec les connaissances reçues de l’école, je peux assurer un emploi à près de 100 ouvriers locaux », TRAN Van Hao, un autre étudiant de la

promotion 2010.

TRAN Thao Thanh Phuong, étudiante de 23 ans de la promotion 2010.

Une étudiante fait des recherches au laboratoire de l’école.

Les étudiantes en cours pratique.

HISTOIRES DE PROJETS AU VIETNAM18

Page 23: Histoires de projets au Vietnam

emploie actuellement 6 personnes pour l’entretien de ses plantations.

Phuong fait partie d’une dizaine de jeunes diplômés de l’école ayant créé des fermes pour leur compte. En face de ses plantations, de l’autre côté de la colline, son ancien chef de classe, NGUYEN Van Hao, gère une ferme de 2 ha. Avec les connaissances reçues de l’école, il peut assurer maintenant un emploi à près de 100 ouvriers locaux. Il a créé un laboratoire pour la greffe de tissus végétaux dans sa ferme. Il consulte très souvent ses professeurs à l’École de Formation professionnelle de Dalat.

Forte de ces réussites et de sa position stratégique dans la région, l’école se trouve actuellement parmi les 40 établissements de formation professionnelle de l’ensemble du pays désignés pour devenir des centres de haute qualité aux standards internationaux, ce projet étant financé par les autorités centrales.

« Notre filière de biologie répondra aux standards internationaux, trois autres aux standards de l’ASEAN », dit Madame NGUYEN Thi Hanh, Directrice adjointe de l’école.

A Ho Chi Minh-ville, grand centre économique du Sud vietnamien, l’Université industrielle de Ho-Chi-Minh Ville a bénéficié du projet de formation professionnelle et

d’enseignement technique cofinancé par l’ADB et l’AFD. Cette université, qui accueille chaque année 80 000 étudiants, a reçu près de 3,5 millions d’euros accordés par l’AFD. Ce financement lui a permis d’acquérir des équipements modernes pour 12 ateliers, d’élaborer des manuels et de former ses formateurs.

« En 2006, nous avons démarré la réhabilitation des ateliers et d’autres infrastructures », nous dit Monsieur LE Van Tan, Vice-Président de l’Université. D’après lui, les savoir-faire de ses étudiants ont beaucoup progressé, car ils peuvent travailler avec les équipements les plus modernes. « Cette amélioration qualitative permet aux entreprises de ne pas organiser des formations de mise à niveau pour nos jeunes diplômés », insiste-t-il. « L’efficacité des investissements est marquante sur la qualité du diplôme », ajoute-t-il.

Les avantages avérés de cette modernisation encouragent la direction de l’Université à renforcer ce type d’investissement. « Le projet constitue un vrai catalyseur. Ses résultats sont marquants, ce qui nous pousse à investir davantage dans l’équipement des ateliers », explique Monsieur Tan pour qui certains ateliers mécaniques financés par le projet sont considérés comme les plus modernes du pays.

« Chaque année, environ 12 000 étudiants peuvent utiliser les laboratoires financés par l’AFD. Ils sont presque tous

Université industrielle de Ho-Chi-Minh Ville.

EffIcAcITé DES PROJETS cOfINANcéS PAR l’ADB ET l’AfD

Page 24: Histoires de projets au Vietnam

Quant à Trung, il a quitté Ho-Chi-Minh Ville pour revenir travailler à Da Lat avec un salaire minimal, en conformité avec le régime salarial des agents de l’État, contre 500 USD qu’il gagnait avec son ancien poste.

« C’était dur. Mais je nourrissais le désir de retourner à Dalat, mon pays natal, et en plus, j’ai depuis toujours la passion pour le métier d’enseignant », a raconté Trung. Maintenant, les changements qu’il a vécus lui permettent de conclure: « Je suis très heureux de ma décision de revenir à Dalat ».

recrutés tout de suite après avoir obtenu le diplôme délivré par l’Université. Certaines sociétés viennent jusqu’à nous pour organiser des entretiens et recruter nos étudiants avant la fin de leurs études. Chaque année, Intel Group recrute environ 300 étudiants de notre université » ajoute-t-il.

TRAN Hoang Ro, 28 ans, originaire de la région du delta du Mékong, étudiant de la promotion 2008, a eu l’occasion de travailler dans les anciens et les nouveaux ateliers de l’Université. Il nous dit : « J’ai constaté un grand changement apporté par le projet. Les nouveaux équipements sont plus appropriés à la réalité. J’effectue mieux mon travail. »

« J’ai dû attendre un mois environ après la sortie de l’Université avant d’être recruté comme ingénieur électrique, par une société privée. Je vis bien à Ho-Chi-Minh Ville » nous raconte Ro, marié et père d’un enfant de 2 mois.

Chaque année, environ 12 000 étudiants ont accès à des équipements modernes.

Du matériel de qualité pour l’enseignement.

« J’effectue mieux mon travail » TRAN Hoang Ro, 28 ans, étudiant de la promotion 2008.

HISTOIRES DE PROJETS AU VIETNAM20

Page 25: Histoires de projets au Vietnam

L’ADB a installé un bureau de représentation au Vietnam en 1996, à Hanoi. Elle est chargée des missions suivantes :

• Elaboration des stratégies-pays ;

• Dialogue et appui aux politiques publiques ;

• Gestion du portefeuille, et des projets dont la gestion lui est déléguée ;

• Coordination de l’aide ;

• Travail d’analyse macro-économique et sectorielle ;

• Renforcement de la relation entre le gouvernement, la société civile et le secteur privé ;

• Elaboration des rapports-pays ;

• Relations extérieures et diffusion d’informations.

La stratégie-pays (Country Partnership Strategy ou CPS) pour la période 2012-2015 se concentre sur la promotion d’une croissance durable et inclusive, et l’efficacité économique. Sur cette période 2012-2015, la stratégie se concentre sur 6 priorités : l’agriculture et les ressources naturelles ; l’éducation ; le secteur financer ; les transports ; l’alimentation en eau et la mise à niveau d’autres infrastructures urbaines.

intErVEntions

Selon son plan d’action, l’ADB pourrait apporter au Vietnam sur la période 2013-2015, jusqu’à 2,6 milliards de USD en ressources ordinaires, et 1,2 milliard de USD en ressources concessionnelles du FAD. En outre, le montant annuel réservé à l’assistance technique pourra s’élever chaque année à 8 millions de USD.

sEctEurs prioritairEs

Secteur (nombre de prêts) Montant (million US$) / %

• Agriculture (32) 1 680,66 / 13,47• Education (15) 740,50 / 5,93• Energie (13) 2 264, 68 / 18,15• Finances (13) 637, 00 / 5,11• Santé (13) 398,34 / 3,19• Industrie et commerce (6) 139,50 / 1,12• Secteur public (13) 1 029,08 / 8,25• Transports et technologie informatique (26) 4 152,40 / 33,28• Alimentation en eau (16) 1 154,82 / 9,26• Multisectoriel (7) 280,00 / 2,24 TOTAL (154) 12 476,98 / 100,00

* Statistiques au 31 décembre 2013. Montants cumulés.

l’ADB au Vietnam

EffIcAcITé DES PROJETS cOfINANcéS PAR l’ADB ET l’AfD

Page 26: Histoires de projets au Vietnam

l’AfD au VietnamcontriButions dE L’afd auX oBjEctifs dE déVELoppEmEnt du ViEtnam

Le Vietnam est un partenaire stratégique de la France et l’un des tout premiers bénéficiaires des financements accordés par l’AFD. L’aide de l’AFD est « déliée » et les marchés qu’elle finance font l’objet d’appels d’offres internationaux. Les interventions de l’AFD pour la période 2013-2015 sontdéfinies par son « Cadre d’intervention pays » en conformité avec les objectifs de la stratégie d’aide publique au développement de la France. Ces interventions font l’objet d’une évaluation périodique faite avec le gouvernement vietnamien.Les actions de l’AFD dans le cadre du Plan de Développement économique et social 2011-2015 et de la Stratégie de croissance verte définis par le Vietnam se sont axées autour des 3 piliers suivants :

1. Promouvoir le développement urbain ;

2. Soutenir la modernisation du secteur productif avec un fort impact environnemental et social ;

3. Accompagner le pays dans la lutte contre le changement climatique.

intErVEntions

Depuis 1994, l’AFD a financé 76 projets au Vietnam, avec un engagement total estimé fin 2013 à 1,5 milliard d’euros, soit une moyenne annuelle de près de 100 millions d’euros.

contriButions apportéEs par L’afd au ViEtnam

Plus de 11 millions de personnes ont bénéficié des financements de l’AFD au Vietnam durant ces sept dernières années. Dans l’ensemble du pays, 8 millions de familles bénéficient des investissements importants suivants:

• Construction de 1 990 km de route ;

• Développement et réhabilitation de 123 500 ha irrigués ;

• Alimentation en eau potable de 966 000 personnes ;

• Formation professionnelle pour 91 645 personnes.

HISTOIRES DE PROJETS AU VIETNAM22

Page 27: Histoires de projets au Vietnam

élargissement du partenariat entre l’ADB et l’AfD dans le cadre d’un nouveau programme de cofinancement

L’ADB et l’AFD ont signé une convention cadre de cofinancement renouvelée en 2013 lors de la conférence annuelle de l’institution financière régionale à Delhi. Dans ce nouveau cadre de coopération, les deux parties se sont engagées à augmenter significativement les fonds disponibles réservés aux projets en cofinancement, de 0,6 milliard à 1,3 milliard de USD pour les années à venir. Les deux institutions renforceront leur coopération étroite au stade d’identification, de décision et de mise œuvre des projets dans le Sud Est asiatique, le Sud de l’Asie, le Centre et l’Ouest asiatiques. Les secteurs prioritaires comprennent (sans que la liste soit limitative) les infrastructures et le développement urbain durable, la gestion durable des ressources naturelles, l’éducation et la formation professionnelle, l’appui aux secteurs productifs notamment l’agriculture, et le changement climatique.

EffIcAcITé DES PROJETS cOfINANcéS PAR l’ADB ET l’AfD

Page 28: Histoires de projets au Vietnam

BurEau dE rEprésEntation dE L’adB au ViEtnam# 701 - 706, Bâtiment Sun Red River 23 Phan Chu TrinhHanoi, VietnamTél : + 84 4 3933 1374Télécopie : + 84 4 3933 1373

aGEncE françaisE dE déVELoppEmEnt Hanoi6-8 Ton That Thiep - GPO 137District de Ba DinhHanoi, VietnamTél : + 84 4 823 67 64/65Télécopie : + 84 4 3823 63 96

a propos de la Banque asiatique de développement (adB)

L’ADB a pour mission de réduire la pauvreté et d’améliorer la qualité de vie des populations en Asie et dans le Pacifique. En effet, malgré les nombreux progrès enregistrés sur le continent, il abrite encore les deux tiers des plus pauvres au monde : 1,6 milliard de personnes y vivent avec moins de 2 dollars par jour, et 733 millions avec moins de 1,25 dollar.

L’ADB favorise une croissance économique inclusive, un développement soutenable au plan environnemental et l’intégration régionale, grâce à ses prêts, ses investissements en fonds propres, ses garanties, ses subventions et son assistance technique. Elle engage également des dialogues autour des politiques publiques qui permettent de structurer le développement des pays.

La Banque Asiatique de Développement, dont le siège est à Manille, compte 67 États membres, dont 48 dans la région.

a propos de l’agence française de développement (afd)

Institution financière publique, l’Agence Française de Développement (AFD) agit depuis plus de soixante-dix ans pour combattre la pauvreté et favoriser le développement durable dans les pays du sud et dans les collectivités françaises d’outre-mer. Elle met en œuvre la politique définie par le gouvernement français.

Présente sur cinq continents où elle dispose d’un réseau de 71 agences et bureaux de représentation, dont 9 outre-mer et 1 à Bruxelles, l’AFD finance et accompagne des projets qui améliorent les conditions de vie des populations, soutiennent la croissance économique et protègent la planète.

En 2013, l’AFD a consacré 7,8 milliards d’euros au financement de projets dans les pays en développement et outre-mer.