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Interpréter un mouvement, donner sens au geste, énergie, style, expressivité... Comme toute danse, le hip-hop fait parler le corps, autrement. Il représente une entrée possible dans une démarche de formation à la création artistique (1), en faisant évoluer les représentations, souvent tronquées, qui lui sont attachées. PAR A. MECIBAH Un premier cycle de hip -hop en 6 e HIP-HOP, RAP, BREAK, SMURF? Autant de termes aux contours encore flous pour nombre d'élèves et d'enseignants, qui désignent un ensemble de pra- tiques, héritées d'un mouvement culturel et artistique né aux États- Unis dans les années 1970 (voir encadré p.42). aujourd'hui dési- gnées comme faisant partie des cultures urbaines. Depuis sa «promotion» en France dès 1984 (2), la culture hip-hop, composée principalement par le rap (ou «art de parler en rimes sur une ryth- mique »), le graffiti, le deejaying, le break-dance et les autres danses hip-hop, a progressive- ment fait sa place. Chorégraphes, programmateurs et média ont peu à peu reconnu sa valeur artistique et lui ont ouvert de nouveaux espaces et une nouvelle audience. En attestent le succès et la péren- nité des rencontres régionales et nationales (3). comme celles du Théâtre de Suresnes Jean Vilar (voir encadré p.46), depuis 1991 ou de La Villette, en 1996. La danse hip-hop regroupe diffé- rentes pratiques comme le smurf, le break-dance, le boogaloo, hype, lock/locking, présentant des formes gestuelles bien précises, plus ou moins souples et acroba- tiques, enchaînées au sol ou debout. La relation à la musique et au rythme est première. La richesse de ces modes d'ex- pression (dissociation gestuelle, énergie, rythme, etc.) apporte aux élèves et à l'enseignant des possi- bilités variées à explorer dans un premier cycle de danse en 6 e . TRAITEMENT DIDACTIQUE L'APSA de référence Parmi les différentes pratiques qui composent la danse hip-hop, nous pouvons distinguer, pour simplifier, un type de «danse debout » et un type de « danse au sol». Pour un premier cycle, il nous semble important de ne pas se limiter à une seule forme de pratique afin d'offrir aux élèves une variété d'éléments qui pour- ront enrichir leur vocabulaire artistique. Notre choix s'est porté sur la break-dance, et en particulier la découverte de la wave (ondula- tion alternant des mouvements fluides et saccadés). Le choix d'entrée Dans une démarche de formation à la création artistique, nous vou- lons privilégier des situations de découverte et de recherche, propres à développer l'imagi- naire des élèves, à partir de thèmes de travail précis, plutôt que des situations d'apprentis- sages techniques d'éléments spé- cifiques et isolés. Rappelons que dans le hip-hop coexistent une danse dite de « créa- tion» (ou «chorégraphique»), à laquelle nous nous référons, et une danse dite de «compétition» (4) abordée à l'occasion d'un second cycle. Dans chaque séance du cycle (voir tableau p.43), nous propo- sons aux élèves l'organisation suivante : ERS № 331 - MAI-JUIN 2008 41 Revue EP.S n°331 Mai-Juin 2008 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé

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Interpréter un mouvement, donner sens au geste, énergie, style, expressivité... Comme toute danse, le hip-hop fait parler le corps, autrement. Il représente une entrée possible dans une démarche de formation à la création artistique (1), en faisant évoluer les représentations, souvent tronquées, qui lui sont attachées.

PAR A. MECIBAH

Un premier cycle de hip-hop en 6 e

HIP-HOP, RAP, BREAK, SMURF? Autant de termes aux contours enco re f lous pour n o m b r e d ' é lèves et d ' ense ignan t s , qui désignent un ensemble de pra­tiques, héritées d'un mouvement culturel et artistique né aux États-Unis dans les années 1970 (voir encadré p.42) . aujourd'hui dési­gnées comme faisant partie des cu l tu re s u r b a i n e s . Depu i s sa «promotion» en France dès 1984 (2), la culture hip-hop, composée principalement par le rap (ou «art de parler en rimes sur une ryth­mique »), le graffiti, le deejaying, le break-dance et les au t res danses hip-hop, a progressive­ment fait sa place. Chorégraphes, programmateurs et média ont peu

à peu reconnu sa valeur artistique et lui ont ouvert de nouveaux espaces et une nouvelle audience. En attestent le succès et la péren­nité des rencontres régionales et nationales (3). comme celles du Théâtre de Suresnes Jean Vilar (voir encadré p.46), depuis 1991 ou de La Villette, en 1996. La danse hip-hop regroupe diffé­rentes pratiques comme le smurf, le break-dance, le boogaloo, hype, lock/locking, présentant des formes gestuelles bien précises, plus ou moins souples et acroba­t i q u e s , e n c h a î n é e s au sol ou debout. La relation à la musique et au rythme est première. La richesse de ces modes d'ex­pression (dissociation gestuelle, énergie, rythme, etc.) apporte aux élèves et à l'enseignant des possi­

bilités variées à explorer dans un premier cycle de danse en 6 e .

TRAITEMENT DIDACTIQUE L'APSA de référence Parmi les différentes pratiques qui composent la danse hip-hop, nous pouvons dist inguer, pour simplifier, un type de « d a n s e debout » et un type de « danse au so l» . Pour un premier cycle, il nous semble important de ne pas se limiter à une seule forme de pratique afin d'offrir aux élèves une variété d'éléments qui pour­ront enrichir leur vocabulai re artistique.

Notre choix s 'es t porté sur la break-dance, et en particulier la découverte de la wave (ondula­tion alternant des mouvements fluides et saccadés).

Le choix d'entrée Dans une démarche de formation à la création artistique, nous vou­lons privilégier des situations de d é c o u v e r t e et de r e c h e r c h e , propres à développer l ' imagi ­na i re des é l è v e s , à par t i r de thèmes de travail précis, plutôt que des situations d 'apprentis­sages techniques d'éléments spé­cifiques et isolés. Rappelons que dans le hip-hop coexistent une danse dite de « créa­tion» (ou «chorégraphique»), à laquelle nous nous référons, et une danse dite de «compétition» (4) abordée à l'occasion d'un second cycle.

Dans chaque séance du cycle (voir tableau p.43), nous propo­sons aux élèves l 'organisat ion suivante :

ERS № 331 - MAI-JUIN 2008 41 Revue EP.S n°331 Mai-Juin 2008 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé

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Éléments de culture hip-hop

• La na issance d u h ip -hop

Mouvement culturel et artistique com­posé de différentes formes d'expression indépendantes, le hip-hop représente avant tout un mode de vie, un état d'es­prit et un moyen de s'intégrer. Au cours des « block-parties » (fêtes de rue) organisées dans une rue fermée pour l'occasion, se rencontrent DJ, danseurs et graffeurs. Leurs pratiques sont ras­semblées sous le terme de hip-hop, dans les années 1975, par Africa Bambataa. DJ et ancien membre du gang du Bronx, les «Black Spades», liés aux Black Pan-thers, il fonde la Zuiu Nation avec des amis musiciens. Les Zulus veulent pro­poser aux gangs de jeunes afroaméri-cains et hispaniques, une alternative à la violence, la délinquance et l'exclusion vécues au quotidien dans le ghet to : « peace, love and having fun » ! Des compétitions artistiques sont organisées pour canaliser et transformer l'énergie de ces jeunes. Défis et répétitions prennent place dans la rue. Afrika Bambaataa crée l'un des premiers groupes de breakdance, les Zulu Kings.

• La d a n s e h i p - h o p

Expression artistique virtuose, scandée et dansée, au cours de laquelle les danseurs se rencontrent et mettent en avant leur créativité et leur imagina­tion, au son du rap et/ou du DJ.

La top-dance, danse debout qui regroupe différentes techniques telles que le lock, le smurf, le pop et le boogaloo, naît sur la côte Ouest. Le smurf a été inventé par des enfants, vêtus de bleu, avec gants et bonnets, en référence à la bande dessinée des Schtroumpfs (appelés Smurfs aux États-Unis). Le break-dance, danse acrobatique au sol (figures et enchaînements), appa­raît au milieu des années 1970 sur la côte Est. Elle est issue de toute une lignée de danses acrobatiques pratiquées par les Noirs des classes popu­laires depuis l'esclavage. Le caller (coordonnateur-annonceur) annonce les figures, encourage les danseurs, placés en cercle, à la virtuosité, les exhorte en scandant des propos.

Kool Herc, DJ d'origine jamaïcaine, a joué un rôle important dans le dévelop­pement du break-dance. En observant l'énergie décuplée des danseurs lors des séquences instrumentales dominées par les lignes de basse et de batte­rie, il décide de les jouer en boucle (sample). Ce passage s'appelle un break, ou breakbeat. Les premiers breakeurs ou b-boys (b- pour break) fréquen­taient assidûment les soirées de Kool Herc à qui ils doivent leur surnom. Par extension, on utilisera le terme break-dance.

• La m u s i q u e h i p - h o p

Le rap (ou Mcing), chant saccadé de paroles imagées, à l'origine sur de la musique reggae, en Jamaïque. Les américains s'en emparent. Les « Maîtres de Cérémonie» (MC) viennent faire «swinguer les mots» («toaster»), racon­ter leurs histoires sur des musiques inspirées du funk, du jazz, du blues, du dub jamaïcain.

La beatmaking (production musicale) est réalisée à l'aide de programmes informatiques. À l'origine le MC râpait sur la partie instrumentale d'une chan­son passée en boucle. Le beat était donc composé à partir de samples de disques.

Le DJing consiste à passer des disques simultanément, en les mélangeant et en les modifiant. Le DJ utilise pour cela des techniques variées (scratch, cut-ting, etc.).

• Le graff i t i

En tant que mode d'expression artistique omniprésente dans le paysage urbain, le graffiti se veut également porteur d'un message de révolte. Le graf-feur marque (illégalement) de son empreinte un territoire urbain (murs, palis­sades, mobiliers urbains, transports en commun). L'adresse et l'entraînement que cette technique requiert, lui donnent une véritable valeur artistique (styli­sation, géométrisation, équilibre, etc.).

Le graff' est l'art qui consiste à réaliser à la bombe de peinture ou au gros marqueur des lettrages complexes ou des représentations de personnages, par exemple.

Le tag est une simple signature stylisée, le plus souvent un pseudonyme.

DA

N A

UC

AN

TE

-une première étape de recherche active de l'élève à partir des diffé­rents thèmes proposés ; - u n e phase de retour collectif; - u n e proposition de l'enseignant.

La musique En hip-hop, la musique est un élément central . Les danseurs expriment leurs potentialités sur un rythme particulier: le break beat (encadré ci-contre). La pré-gnance de l ' aspect ry thmique peut être utilisée par l'enseignant et les é lèves , notamment pour apprendre à compter et construire des séquences.

La relation entre monde sonore et mouvement est un élément fon­damental de la culture artistique et de la motivation des élèves. Aussi, nous semble-t-il intéres­sant de proposer une initiation à l'écoute, qui passe aussi par une cer ta ine négoc ia t ion avec les é lèves , s 'agissant de registres musicaux appartenant souvent à leur culture propre.

Organisation Proposer différents supports adap­tés aux séquences , que l 'on retrouve à chaque séance, pour aider les élèves à se construire des repères : -une musique pour réchauffe­ment (plutôt lente et « paisible ») ; - une mus ique pour le travail libre des élèves (négociée et choi­sie par élèves à partir de 2 ou 3 propositions) ; - une musique pour les séquences de travail avec l'enseignant. A la 4 e ou 5 e séance, proposer de nouveaux supports musicaux afin de varier le travail et éviter aux élèves de se lasser en associant la musique à un simple décor ou au moyen de couvrir le bruit de fond !

L'échauffement La danse hip-hop est une activité physique artistique qui sollicite

énormément les art iculations ; c'est pourquoi une attention parti­culière doit être portée à la phase d'échauffement. 10 à 15 min par séance sont consacrées à apprendre à s'échauffer (déplace­ments variés), s'assouplir (étire-ments : chaînes musculaires des membres supérieurs et inférieurs, dorsaux, abdominaux), préparer son corps à la répétition de gestes contraignants pour les différentes articulations (mobilisation tête, nuque, axe vertébral, ceinture sca-pulaire, bassin, genoux, chevilles).

SÉANCES 1 ET 2. DÉCOUVRIR L'ONDULATION: LA WAVE Échauffement Objectif Sentir le déclenchement du mou­vement à partir des différentes articulations. Organisation Par groupe de 2 ou 3 élèves. Durée de la séquence : 10 à 15 min. Consignes Occuper tout l'espace en réalisant des déplacements simples. Déplacements « libres » Cour i r , marche r , r ecu le r , se déplacer de côté, s'asseoir, «aller chercher le sol », etc. Déplacements guidés en relation avec le thème •Marcher en relâchant les diffé­rents g r o u p e s m u s c u l a i r e s , «comme un pantin désarticulé ». •Marcher en déclenchant le mou­vement par un pied, puis par le bassin ; rajouter les épaules ; pour complexifier, rajouter le genou, la poitrine, la tête : reculer. • S e déplacer sans décoller les appuis du sol (rester debout) et r e c h e rc h e r une sensa t ion de glisse (mouvement dirigé par le genou). • Dessiner des formes géomé­triques au sol (cercle, carré, tri­angle, etc).

1 • S'échauffer à deux

42 POUR VOUS ABONNER AUX REVUES EP.S ET EPS 1 TEL 01 55 56 71 28 EMAIL [email protected] Revue EP.S n°331 Mai-Juin 2008 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé

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1 : TRAME DU CYCLE

•Se faufiler entre deux portes. •Terminer la séquence par une phase d ' é t i r e m e n t s à 2 ou 3 (photo 1).

Situation 1. Découvrir, explorer le thème de l'ondulation

But Mettre son corps en mouvement à partir de l'ondulation.

Organisation

Par groupe de 2 ou 3 élèves.

Consigne Rechercher et définir ce qu'est l'ondulation. « Avec quelle(s) partie(s) de mon corps je peux onduler?» Critères de réussite Expérimenter l'ondulation avec toutes les parties du corps (chaque articulation est sollicitée) et don­ner une définition appropriée. Onduler : action de se mouvoir d 'une manière fluide avec sou­plesse.

Ondu la t i on : sui te de formes faites de courbes alternativement

concaves et convexes. E x e m p l e s de r éponse s des élèves: «faire des vagues, zigza­guer, serpenter, flotter». Simplifications

Dissocier les par t ies (onduler seulement avec le haut ou le bas du corps). Proposer des mouvements diffé­rents.

Complexifications Associer les parties. Réaliser un même mouvement ensemble.

Si tuat ion 2. Inventer une séquence

But Construire une séquence de 2 fois 8 temps à base d'ondulations. Organisation Les é l èves sont r épa r t i s en binômes (photo 2). Consignes Varier : - l e s déplacements ; - l e s directions, les plans ;

-les parties du corps utilisées dans l'ondulation.

Critère de réussite Utiliser toutes les parties de son corps dans différentes directions et différents plans.

Simplification Le travail peut être décomposé en 2 temps . Un élève montre une première séquence sur 8 temps, l'autre mont re la d e u x i è m e séquence en suivant.

Complexification Proposer les deux séquences en même temps.

Comportements observés •Difficulté à se concentrer et à s'exprimer (lors de la l r e séance). •Motricité limitée à une repro­duction de gestes simples. •Priorité accordée aux membres supérieurs : problème de disso­ciation et de coordination. •Uti l isa t ion d 'un seul plan (le plan frontal) et d'une seule posi­tion (debout).

•Difficulté à compter les temps ( « 1 , 2 , 3 » alors qu ' i l faudrait compter «6 , 7, 8 et 1 »).

Si tuat ion 3. Apprendre une séquence montrée par l'ensei­gnant Dans un premier temps le mouve­ment est présenté dans sa globa­lité. Les éléments sont ensuite d i s s é q u é s de man iè re i s o l é e , compte tenu des difficultés de coordination à ce premier niveau.

Haut du corps Dépar t face au p u b l i c , de la gauche vers la droite. Temps 1 : le mouvement démarre de la main gauche et se prolonge vers l'épaule gauche en passant par le coude. Temps 2 : de l'épaule gauche vers l'épaule droite en passant par la poitrine, la tête suit la direction. Cela demande un petit travail de coordination: l 'épaule s'abaisse pendant que la poitrine se gonfle. Temps 3 : de l'épaule droite vers la main droite en passant par le coude droit.

Bas du corps Déplacement des pieds : le pied gauche passe devant le pied droit en faisant un demi-cercle, puis le pied droit effectue un demi-cercle vers l 'arrière, ainsi de suite jus­qu'au temps 8.

Du haut vers le bas Mouvement tê te /poi t r ine/bas­sin/genou/pied pour aller cher­cher le sol sur 4 temps et remon­ter sur les 4 temps suivants.

SÉANCE 3. DÉCOUVRIR LE TOP-ROCK Le top-rock : est un pas de pré­paration du danseur avant sa des­cente au sol (photo 3 p.44).

Situation 1. Identifier un tempo

But Identifier et reproduire un rythme précis.

Organisation Travail collectif en classe entière, puis en petits groupes de 4 à 5 élèves.

Durée: 30 min. Au départ, l'enseignant donne un exemple de tempo à reproduire, puis recherche libre par groupes.

Consignes •Reproduire, en tapant dans les mains, le tempo donné par l'en­seignant. •Rechercher, par groupes, diffé­rentes possibilités de produire un tempo. En mémoriser trois et les montrer au reste du groupe.

Critère de réussite Reproduire le tempo de l 'ensei­gnant ou des élèves.

Situation 2. Danser «en rythme»

But Rechercher et expérimenter dif­férents types de déplacements en position debout autour d 'un plot.

Organisation Groupes de 3 élèves. Musique funk : « Beat goes on ».

Consignes •Se déplacer à partir du plot, sur le tempo de la musique : reculer, avancer, tourner autour. • Réaliser des pas symétriques. • Utiliser différents plans : devant, derrière.

Critères de réussite Réaliser des mouvements en res­pectant le tempo de séquences rythmiques précises.

Situation 3 : Reproduire la pro­position de l'enseignant

Organisation Classe entière, placement frontal, en quinconce.

Durée: 5 min.

Consignes •Sur les temps pairs (0-2-4-6-8): placer les pieds parallèles (écart de la d imension des épau les ) , face au public, les mains croisées devant le nombril. •Sur les temps impairs, ouvrir les mains, avancer légèrement le bas-

2 • Chercher à onduler à partir des articulations

EPS № 331 - MAI-JUIN 2008 43 Revue EP.S n°331 Mai-Juin 2008 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé

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sin et dégager le pied droit, vers la gauche et le pied gauche vers la droite («à la manière d'une passe intérieure au football»).

Comportements observés •Regard fuyant. •Espace avant privilégié. •Confus ion entre la notion de rythme et d'énergie. •P rob lème de coordination du train supérieur et du train infé­rieur (mobilisation importante du train inférieur).

SÉANCE 4. DANSER EN QUADRUPÉDIE: SIX-STEP - FREEZE Le six-step (six pas ou six temps) est l'un des premiers mouvements inventés au sol. Le danseur effec­tue 6 pas pour tourner dans un sens ou dans l 'autre, en restant toujours sur la même ligne, de face, le haut du corps (de la tête au bassin) immobile. Des variantes y sont parfois apportées.

Echauffement

Objectifs Transformer sa motricité quoti­dienne. Enrichir son six-step en affirmant son style et son identité propres.

But Occuper l 'espace en respectant

un mode déplacement.

Organisation Classe entière. Au milieu de l 'espace d 'évolu­tion, est délimité un «périmètre de transformation» (cercle de 10 m de diamètre environ). Dès que l'élève y pénètre, il se métamor­phose en animal (serpent, arai­gnée, singe, tigre, crocodile). Ce périmètre doit être suffisam­ment grand au départ pour obli­ger l'élève à faire le maximum de déplacements en quadrupédie.

Consignes • O c c u p e r tout l ' e space (hors pé r imè t re ) avec des dép lace ­ments simples. •Adopter le déplacement de l'ani­mal retenu dès l'entrée dans la zone (attention à l'imitation vocale !).

Critère de réussite Respecter la forme déplacement.

Simplification - Complexifica-tion Réduire ou agrandir le périmètre.

Si tuat ion 1. M o d u l e r les var iab les t e m p s / é n e r g i e (le freeze) Le freeze ( « g e l e r , f i g e r » en anglais), tels que le baby freeze (photos ci-dessous), désigne un arrêt sur image. C'est un mouve­ment de base du break qui consiste

à effectuer un « blocage » du mou­vement sur la musique, lors de l'exécution d'une phase. Le dan­seur marque une pose esthétique, pas nécessairement acrobatique. Il exis te de nombreux types de freeze (photos p.45 et p.46 ).

But Moduler sa vitesse de déplace­ment.

Organisation Demi-groupe ou classe entière (en fonction de la grandeur de l'espace de travail disponible). L'espace est divisé en trois zones (cercles concentriques) délimi­tées par des plots. •Grand cercle (10 m de diamètre environ) : zone lente ou « monde des tortues ».

•Cercle intermédiaire (7 m de dia­mètre environ) : zone à vitesse modérée ou « monde des fourmis ». • Petit cercle (4 m de diamètre environ) : zone rapide ou «monde des guépards ». L 'ordre des différentes zones peur être modifié.

Consignes •Traverser les trois zones en res­pectant la vitesse et la règle de déplacement correspondantes : debout ou en quadrupédie. •Placer un objet dans l 'une des zones et se déplacer autour.

•Marque r un temps d 'arrêt (le freeze), dès l ' en t rée dans une zone annoncée par l'enseignant. Pour reprendre la métaphore ani­male, le freeze peut être assimilé à la position d'attente avant de capturer sa proie.

Critère de réussite Respecter la vitesse de déplace­ment en fonction du monde dans lequel on se trouve.

Complexification Introduire d ' a u t r e s zones (on passe de 3 à 5 zones).

Si tuat ion 2. Danser autour d'un plot (top-rock) Voir la situation 2 de la séance précédente.

Situation 3. Reproduire la pro­position de l'enseignant: foot­work

But: enchaîner 3 à 4 six-step.

Critères de réalisation Position de départ : les deux mains et les deux pieds au sol écartés de la largeur des épaules (photo 5). • l r e étape : prendre appui sur la main droite, passer la jambe droite devant (or ien tée vers le côté gauche), ramener le pied gauche pour le placer dans le creux du genou droit, replacer le pied droit sous les fesses.

3 • Top-rock

4 • Babv-freeze

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• 2 e étape : changer de jambe et de main en croisant devant le pied droit , dégager la jambe droite vers l'arrière. Ramener la jambe gauche pour la placer à proximité du pied droit. Consigne Conserver la même orientation durant toute la durée de l'exécu­tion du six-step. Complexifications •Exécuter le m o u v e m e n t à gauche, puis enchaîner une fois à droite et une fois à gauche. •Introduire les var ian tes tra­vaillées autour du plot.

Situation 4 . Expérimenter le freeze

Organisation Classe entière.

Séquence dirigé par l'enseignant.

Durée: 20 min. Niveau 1 : maîtriser les différents freeze.

Critères de réussite Tenir la position 3 secondes. •Sur deux coudes, en chandelle: tenir en appui sur la tête, le haut du dos et les coudes (photo 8). •Pose sur 2 mains : les genoux prennent appui sur les coudes. •Baby freeze (pour un droitier): poser les mains à plats au sol (écart des épaules) ; placer son bassin sur le coude droit ; placer le genou dro i t sur le coude gauche ; se pencher vers l'avant pour aller poser la tête au sol (le

dessus : la couronne) ; tendre la jambe droite vers l 'avant et la jambe gauche orientée vers l'ar­rière (photos 4).

Niveau 2: enchaîner 2 à 3 freeze.

Comportements observés •Problème d'orientation. •Diff icul té pour passer d 'une position à l'autre. • Difficulté à se tenir en équilibre. •Prise de risque importante sur ce r t a ins freeze avec pos i t ion «dangereuse».

Conseils Construire une fiche avec des freeze simples que les élèves peu­vent réaliser, que l'on peut com­pléter tout au long du cycle. Adapter le temps de maintien en fonction du degré de difficulté (plus la prise de risque est importante plus la maîtrise est difficile et plus le temps de maintien est court).

SÉANCE 5. LIAISON TOP-ROCK/SIX-STEP Organisation Les é lèves sont r épa r t i s en binômes.

Consignes Trouver différentes façons de passer de la station debout au sol.

Critères de réalisation R a m e n e r la j a m b e dro i te ou gauche vers l'arrière puis poser les mains. Tourner autour de son axe tout en allant chercher le sol

5 • Freeze (placement des mains)

6 • Freeze

2 : E X E M P L E D E F I C H E D ' É V A L U A T I O N

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Critère de réussite La liaison debout/sol est fluide.

Comportements observés •Difficulté à s'organiser efficace­ment pour aller chercher le sol. •Vi tesse d 'exécut ion variable (trop lente ou trop rapide).

SÉANCES 6, 7,8. CONSTRUIRE LA CHORÉGRAPHIE Organisation Les élèves sont répartis par deux. Il doivent inventer une chorégra­phie d'une durée comprise entre 1 m 15 et 1 m30. Chaque duo propose une musique et éventuellement des costumes. Attention aux idées reçues ! Contraintes

•Choisir une autre musique que le rap. •La tenue de sport est obligatoire pendan t le cyc le (pas de « baggy », j e a n s , casquet te ou bonnet sous prétexte que l 'on danse du hip-hop). Lors de la pré­sentation de la chorégraphie, les élèves pourront utiliser les acces­soires et vêtements de leur choix, en relation avec le thème retenu.

SÉANCES 9,10. ÉVALUATION Les élèves présentent par groupes leur c h o r é g r a p h i e aux au t res élèves de la classe lors des deux dernières séances du cycle. Ils sont notés sur la qualité de leur projet collectif ainsi que sur leur prestation individuelle (tableau 2). Leur qualité d'écoute, d'observa­tion et de critique en tant que spec­tateur est également appréciée.

Les élèves acquièrent, au cours du c y c l e , un « a lphabet de

base ». La t e r m i n o l o g i e , t rès codifiée, a toute son importance à leur yeux. À partir de la maîtrise de gestes simples, ils improvisent leurs premières variantes, cher­chent à exprimer une identi té , racontent une histoire, créent un personnage et inventent une cho­régraphie sur la base d'un projet col lec t i f en re la t ion avec le ry thme et la mé lod ie de la musique choisie. Entrer dans la danse par le h ip -hop est un moyen d'engager plus facilement les garçons dans une dynamique de c réa t ion , en modi f ian t les représentations qu'ils se font de la danse en général (dominante

esthétique et féminine). Celles qu'ils se font du hip-hop (domi­nante énergétique, compétitive et masculine) sont également modi­fiées au cours du cycle. L'un des enjeux, pour nous, revient à faire passe r l ' é l ève d ' u n projet de « défi » à un projet de création collective. •

Azzedine Mecibah, Professeur dES Formateur FPC

Collège François Mauriac Louvres (95)

[email protected]

Créé il y a 17 ans, Suresnes Cités Danse est le festival à avoir donné le pre­mier, ses lettres de noblesses à la danse des cités et droit de cité à de nou­velles formes chorégraphiques en suscitant les rencontres entre choré­graphes d'aujourd'hui et danseurs de hip hop. 200000 personnes ont déjà assisté aux représentations du festival.

Pour imaginer l'avenir, répondre à une nouvelle génération de danseurs, le Théâtre de Suresnes a ouvert en décembre 2007 Cités Danse Connexions, structure permanente professionnelle d'accompagnement des artistes, pôle de production, de transmission et de diffusion de la danse hip hop. Le spec­tacle « Roméos et Juliettes» -chorégraphie de Sébastien Lefrançois, créé en 2008 lors de la 16 e édition du festival Suresnes Cités Danse, a bénéficié de l'accompagnement de Cités Danse Connexions qui dès le début a apporté un savoir-faire artistique et fourni l'infrastructure administrative et en com­munication pour faire de ce spectacle un succès.

Lieu d'échange entre danseurs, chorégraphes et professionnels intéressés par le hip hop, Cités Danse Connexions offre maintenant des rendez-vous réguliers de travail et de ressources. En 2008, Cités Danse Connexions tra­vaillera en direction des enseignants de collèges et lycées, en lien avec le rec­torat de Versailles dans le cadre des cycles de formation proposés par l'Edu­cation nationale.

Théâtre de Suresnes Jean Vilar, Olivier Meyer, direction Cités Danse Connexions : 01 41 18 85 88 wwvv.cites-danse-connexions.fr

(1) «En fin de 6 e . l'élève doit être initié è la pratique d'une activité physique et artis­tique par une première approche, donnant lieu à production, des notions de création de composition et d'interprétation». Pro­grammes d'EPS du collège, arrêté du 1£ juin 1996 .BOn°29du 18 juillet 1996.

(2) «Dossier Hip hop: Sport? Danse? Un entret ien avec Sydney ». Revue EPS n°188 ,1984 . (3) «Le hip hop et le théâtre contemporain de la danse ». Revue EPS n°263. 1997. (4) FAURE (S.). GARCIA ( M . - C ) , Culture

hip-hop, jeunes des cités et politiques publiques. Paris. La Dispute. 2005.

Pour en s@voir + Retrouvez sur le site de la Revue ERS: •un document vidéo illustrant la démarche de l'auteur; • les liens vers une sélection de rencontres et spectacles hip-hop en France.

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7 • Freeze à plusieurs

46 POUR VOUS ABONNER AUX REVUES EP.S ET EPS 1 TEL 01 55 56 71 28 EMAIL [email protected] Revue EP.S n°331 Mai-Juin 2008 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé

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Le fabuleux voyage de Lola équipe départementale EPS du Tarn Groupe départemental de recherche action sur les livres-jeux

« Un a l b u m à nager » Comment met t re en évidence les aspec ts essentiels de la res­

piration, de l'équilibration, de la propulsion e t de la prise

d'informations en nata t ion ? C o m m e n t prendre en compte

l 'hétérogénéité des niveaux e t les craintes de l'enfant

vis-à-vis de l 'é lément a q u a t i q u e ? Les parcours e t les jeux

proposés ici t i ennen t sy s t éma t iquemen t compte de la ges­

tion du groupe classe e t des conditions d'enseignement

en piscine.

« Nul doute que la publication de cet album à nager fera

date dans l'histoire de l'enseignement de la natation à

l'école, tant son contenu s'avère riche, audacieux, original.

[...] N'ayons pas peur des mots, la démarche d'enseignement

est révolutionnaire. [...] Et n'oublions pas l'essentiel, cette

démarche est déjà validée parles progrès spectaculaires des

élèves et l'enthousiasme de leurs enseignants qui ont eu la

chance de l'éprouver. » (Dominique Maillard, IA, IPR EPS)

Pour commander : > 01 41 74 82 82 > librairie@7-evue~eps.com L >• www. revue-eps. com

Lepreuve d 'éducat ion phys ique et spo r t i ve au CRPG

Pierre-Philippe Bureau. Mireille Quévreux, Philippe Vanroose. Yves Touchard, Thierry Choffin

prix

22 € sans port

26 € port compris

code

1 1 0 5 5

ISBN

9 7 8 - 2 - 8 6 7 1 3 - 3 4 0 - 4

parution

Mai 2 0 0 7

descriptif

20 cm x 24 cm

Illustrations Couleurs

144 pages

• Un programme d 'entraînement pour la danse

et le 1500 mètres, assorti de conseils pratiques.

• Des propositions méthodiques pour structurer

l'exposé et répondre aux questions du jury.

• Une présentation du système éducatif, des

besoins des élèves, des connaissances en EPS.

• Un répertoire de de 52 situations couvrant

t ou te s les activités aux trois cycles de l 'école

primaire.

Voici donc tout ce que le candidat au CRPE doit

connaître pour passer l 'épreuve d'EPS avec suc­

cès. Détaillant les savoirs indispensables pour

enseigner une EPS équilibrée, cet ouvrage s'adresse

plus généralement à tous les enseignants du pri­

maire soucieux d'actualiser leurs connaissances.

Revue EP.S n°331 Mai-Juin 2008 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé