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Héros du quotidien en Afrique de l’ouest et centrale · 2020. 8. 18. · à la communication institutionnelle et globale et aux projets dans les médias et médias sociaux. Depuis

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À l’occasion de la Journée mondiale de l’aide

humanitaire, le 19 août, nous commémorons la

mémoire des travailleurs humanitaires tués et

blessés dans le cadre de leur travail et nous rendons

hommage à tous les travailleurs humanitaires qui,

malgré les difficultés, apportent un soutien et une

protection vitale aux femmes, aux hommes et aux

enfants qui en ont le plus besoin. Cette année, nous

rendons un hommage particulier aux travailleurs de

la santé en raison de la pandémie COVID-19.

Héros du quotidien en Afrique de l’ouest et centrale

Cette brochure rend hommage aux héros du

quotidien ; les acteurs humanitaires en première

ligne au Burkina Faso, Mali, Tchad, Cameroun, Niger

et au Sénégal qui consacrent leur vie à aider les

autres. Ils nous livrent leurs témoignages et les

raisons qui les poussent à continuer à sauver et à

protéger des vies malgré les conflits, l’insécurité,

le manque d’accès et les risques liés au COVID-19

dans la région.

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Burkina FasoBurkina Faso

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Je suis membre de l’équipe communication et médias de Oxfam au Burkina Faso. Je suis basée à Ouagadougou, la capitale, depuis le 1er août 2019. Je fais de la communication humanitaire. Mon travail consiste à faire des missions humanitaires sur le terrain,

collecter des histoires, des témoignages et des vidéos de personnes vulnérables, déplacées, partenaires et bénéficiaires, de les transcrire, les humaniser, d’en faire des infographies et de les relayer sur les médias sociaux. Je contribue également à la communication institutionnelle et globale et aux projets dans les médias et médias sociaux.

Depuis la venue de la maladie à coronavirus au Burkina Faso, le bureau a mis les staffs en télétravail. Cela a beaucoup joué sur le travail. D’abord le stress lié à la COVID-19 qui fait qu’on a peur de tout et on suspecte tout le monde. Ensuite le travail de terrain s’est transformé en télétravail avec des calls qui n’en finissent pas, car l’accès sur le terrain a été fermé et il a fallu réadapter le système de collecte physique en collecte par téléphone. Et pour avoir les images qui vont avec, il a fallu faire des petites formations virtuelles avec des volontaires déplacées et/ou partenaires pour avoir des images et vidéos qui ne sont pas forcément de qualité.

Nerwaya Syntyche Kaboré Ouédraogo35 ans, Oxfam/Ouagadougou

OXFAM

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Cela nécessite plus de temps, de paroles, d’explications, de finances, bref, on s’épuise plus intellectuellement et physiquement.

Travailler en tant qu’humanitaire est ma première motivation. Aider mon prochain tant que je peux, donner le sourire à ceux qui pleurent, et intervenir dans des zones à risques fait monter l’adrénaline malgré le stress et la peur de tomber sur un malheur, l’inconnu sur la route. Mais lorsque tu écoutes les histoires des personnes vulnérables, le simple fait de les écouter, les encourager leur donne du sourire et cela vaut tous les efforts déployés. C’est fou comme ils peuvent être joyeux dans la simplicité. Chaque pas que tu fais en zone risquée peut être le dernier. Mais lorsque tu établis un lien avec eux, tu deviens l’un d’entre eux. Tu veux partager leur histoire, leur quotidien, tu as envie de les aider.

D’une manière générale, les histoires des personnes se ressemblent mais elles sont à la fois différentes. Certaines personnes sont directement touchées par la mort, et d’autres non. Les détails diffèrent. Dans mon rôle d’humanitaire, je dois apporter du réconfort, mais parfois ce sont les personnes déplacées qui me réconfortent, tellement je suis dépassée par les évènements. Je me demande souvent : pourquoi tant d’injustice ? Pourquoi moi je vis dans de bonnes conditions de vie et pas eux ? J’ai été touchée par beaucoup d’histoires qui m’ont rapprochée des victimes. Mais ma plus grande douleur fut celle de cette petite fille de 5 ans malade, dans un contexte où le personnel soignant avait fui pour avoir la vie sauve. Cette petite fille était tellement malade et mal en point qu’elle avait le regard vide, les cheveux colorés et lisses avec une infection au nombril. Je me suis demandé pourquoi moi je suis en bonne santé et pas elle ? Je me rappelle ces moments où j’ai vu les femmes qui n’ont aucune intimité. En tant que femme, on a besoin d’intimité. Elles s’entassent par dizaines et par vingtaines dans les salles de classes et les tentes où elles sont obligées de mettre « leurs objets de valeur » dans leur culotte pour sortir

ou pour dormir de peur d’être volée. Ces femmes qui ont fui sans aucun pagne, sans habits et qui ne savent pas comment faire pendant leurs menstruations. Elles n’ont pas de pagnes pour se protéger et elles n’ont pas de cotons hygiéniques. C’est quelque chose que l’on vit quotidiennement. Ça fait mal au cœur.

Mais le fait de les écouter et de les consoler leur donne une lueur d’espoir. Quand je pars sur ces sites, je suis devenue leur fille, leur sœur, leur amie. C’est fou comme elles ont l’espoir malgré leurs difficultés. C’est fou de voir comme elles ont la volonté de vivre et l’espoir de voir leurs conditions s’améliorer ; c’est fou de voir comme elles sont contentes de me voir quand j’arrive. J’ai ainsi créé des liens avec des responsables de personnes déplacées, des partenaires, des personnes déplacées, qui m’appellent quand il y a une attaque ou quand il y a un problème. Et j’arrive à interpeller les acteurs pour que ces derniers soient pris en charge. Je me sens utile dans ma mission de sauver des vies. Et j’aime donner le sourire.

L’aide humanitaire n’est pas suffisante et ces personnes se débrouillent toujours pour survivre : balayer le sable ou le gravier pour le revendre, laver des habits chez des familles. Je pense qu’en tant qu’humanitaire, on doit multiplier nos opérations pour aider ces gens à survivre.

Je suis particulièrement inquiète dans ces temps de COVID-19 où l’insécurité a été relayé au second plan. Ces personnes souffrent déjà de leur ancienne plaie, l’insécurité, et là tous les regards sont tournés vers la COVID-19 et les espoirs s’effondrent à certains niveaux. Les agences humanitaires doivent redoubler d’efforts et ne pas oublier que la COVID-19 est une crise dans la crise.

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Je suis le Président de l’Association Vision Action Développement (AVAD) à Kaya, depuis 2010. Mon rôle est de m’assurer de l’exécution effective des activités dans le respect des engagements auprès des partenaires, de la philosophie de l’association et de m’assurer

qu’elles contribuent véritablement à l’atteinte de l’amélioration des conditions et qualités de vie des populations.

Notre travail a bel et bien été affecté par la COVID-19. Nous avions des activités de création d’actifs productifs notamment la récupération de terres dégradées à travers des demi-lunes, des cordons pierreux, la réalisation de retenues d’eau, de jardins maraichers en partenariat avec le PAM dans 28 villages dans la province du Sanmatenga. Ces activités sont communautaires et les bénéficiaires se retrouvaient sur les sites pour les travaux. Mais avec la COVID-19, il n’est plus possible de se regrouper, les populations ne peuvent plus se retrouver donc les activités ne peuvent plus être exécutées. Nous étions obligés d’arrêter les travaux agricoles.

En outre, nous sommes chargés de la distribution de vivres aux personnes déplacées internes (PDI) dans les communes de Kaya, Pissila, Boussouma, Tougouri et Yalgo en partenariat avec le PAM. Mais avec la COVID-19, les regroupements de plus

Bamogo Boukary47 ans, AVAD/Kaya

AVAD

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de 50 personnes sont interdits. Ceci rend l’exécution de cette activité très difficile. Nous devons trouver une formule pour apporter l’assistance à ces populations qui sont dans le besoin tout en respectant les mesures édictées. La COVID-19 a compliqué la situation d’autant plus que nous avons à faire à un public cible déjà en détresse suite aux conséquences des attaques terroristes qui ont provoqué leur départ de leurs villages d’origines.

Malgré la situation difficile, nous avons continué à travailler et il était important de le faire. Nos bénéficiaires avaient impérativement besoin de notre assistance. Sans notre appui, les conséquences sur ces populations allaient être catastrophiques. En effet, les personnes déplacées ont tout abandonné dans leur fuite. Elles n’ont rien pour subvenir à leurs besoins essentiels. Sans ces assistances, plusieurs allaient mourir.

Nous avons compris que notre mission est délicate - nous sommes exposés à plusieurs risques - mais noble car nous contribuons à sauver des vies. Nous sommes convaincus que malgré les difficultés, nos opérations doivent impérativement se poursuivre, il faut les maintenir à tout prix. Nous ne devons pas abandonner l’autre parce qu’il est en difficulté. Pour la plupart la situation leur

est simplement imposée. Nous devons venir à leur secours. Notre conviction est traduite par notre slogan qui est « Le développement est un devoir ».

Nous sommes basés dans la province du Sanmatenga. Nous sommes une des organisations de développement qui est restée active sur le terrain auprès des populations pendant toute la période difficile : d’abord avec l’insécurité et ensuite avec la COVID-19. Nous n’avons pas cessé d’effectuer les visites dans les villages pour l’accompagnement des populations et parfois nous avons pu quitter certains villages sous escorte des Forces de Défense et de Sécurité (FDS).

Au quotidien, nous sommes exposés aux conséquences de l’insécurité qui sévie dans notre zone d’intervention. Mais quand vous voyez les souffrances des personnes affectées, vous avez forcement envie de faire quelque chose pour les soulager.

Nous exécutons nos activités auprès de toutes les populations sans distinction. Notre inquiétude c’est d’être pris pour cible au cours de nos missions car vous pouvez être avec la mauvaise personne sans le savoir.

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CamerounCameroun

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En tant que Senior Programme Manager, je représente et coordonne les activités de UNOPS au Cameroun. J’ai ouvert notre bureau ici et je suis basé à Yaoundé depuis décembre 2019. Avec la COVID-19, il était d’abord difficile puis impossible de suivre nos

consultants sur le terrain, car nous nous sommes progressivement tournés vers le télétravail. Mais nous avons fait preuve de beaucoup de souplesse en adaptant notre approche en fonction des besoins, et tous les projets avancent plutôt bien.

Dans ce contexte, il est encore plus important d’apporter une assistance qu’en temps normal. Nous devons veiller à ce que les communautés que nous servons reçoivent tout notre soutien en ce moment difficile. Nous travaillons notamment sur un projet visant à garantir l’accès à l’eau pour les communautés rurales. L’eau est plus que jamais vitale en ce moment. UNOPS soutient également la mise en place de l’unité de soins sous-intensifs COVID de la Clinique des Nations Unies, en fournissant des articles médicaux et des conseils, dans le cadre du « Duty of Care » : il est essentiel d’agir à temps. Nous travaillons pour soutenir le gouvernement dans la réponse à la pandémie, c’est notre objectif et notre motivation en ce moment.

Sur le plan personnel, c’est très difficile d’avoir des journées de travail très longues car notre travail a augmenté pour soutenir la réponse au COVID ; tout en gérant la

Silvia Gallo47 ans, UNOPS/Yaoundé

maison, la famille et en particulier mon enfant, qui a presque 5 ans, en lui assurant un minimum de continuité d’apprentissage. Mais une fois de plus, ce contexte me fait découvrir que la capacité multitâche n’a apparemment pas de limites et malgré les hauts et les bas, nous continuons à sourire et à dire “tout ira bien”.

Je crois que cette expérience sans précédent doit nous faire repenser notre façon de travailler et de vivre. Elle me fait beaucoup réfléchir à ce que sont et devraient être les véritables priorités, pour moi et pour l’humanité. Je suis certaine que cette situation me fera évoluer, et j’espère que je deviendrai une meilleure personne. J’écoute avec attention les “messages” que la nature nous envoie du monde entier et je m’engage encore plus dans la protection de notre belle planète.

UNOPS

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Je suis responsable de la sécurité du Programme alimentaire mondial au Cameroun. Je suis basée à Yaoundé depuis septembre 2019. Avant cela, j’ai passé trois ans au Tchad. Je gère la sûreté et la sécurité du personnel, des biens et des opérations. Cela

comprend le fait de garantir la sécurité de notre personnel et de nos partenaires pour leur permettre de travailler dans des environnements complexes, soutenir l’équipe lorsque des incidents de sécurité se produisent, pour minimiser l’impact et ramener tout le monde à la maison en toute sécurité. Il s’agit également d’assurer un accès sûr et ininterrompu pour assister nos bénéficiaires. Une journée ordinaire est consacrée à soutenir le personnel sur le terrain dans ses activités et à écrire des rapports afin que les informations soient partagées en temps réel.

La COVID-19 a eu un impact considérable sur mon travail. Un agent de sécurité est toujours en mouvement. Avant le mois de mars, je passais 60 % de mon temps sur le terrain, à organiser des formations avec le personnel et les partenaires, à améliorer les conditions de travail du personnel et à rencontrer les acteurs locaux pour mieux comprendre les environnements dans lesquels nous travaillons. Je n’ai pas pu me rendre dans nos 11 bureaux et antennes sur le terrain depuis début mars, et j’assure désormais une assistance à distance depuis Yaoundé, en attendant que les restrictions de déplacement soient levées. Les premières semaines ont

Katelyn Potter36 ans, PAM/Yaoundé

PAM

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été difficiles, car je passe normalement beaucoup de temps en face à face avec mon équipe, qui est basée sur le terrain. Notre équipe s’est adaptée, et notre travail s’est bizarrement normalisé – avec des réunions par vidéoconférence et des journées passées au téléphone à coordonner les opérations. Bien que cela ait ses inconvénients, j’ai aussi beaucoup appris sur l’organisation du travail et l’efficacité, car la charge de travail a augmenté ainsi que le besoin de rester connecter les uns aux autres.

Travailler avec le PAM est une opportunité incroyable. Le caractère d’urgence de l’organisation est tel qu’en cas de crise émergente, la capacité organisationnelle à s’adapter et à s’ajuster pour maintenir les opérations est incroyable. Le soutien que nous recevons de notre bureau régional à Dakar et du siège à Rome, qu’il s’agisse de demandes d’équipement ou de politiques, est toujours effectif. Notre masse de travail a été allégé de plusieurs façons pour les programmes nationaux, avec des directives claires dès le début. Le soutien technique qu’ils nous apportent pour garantir que nous fonctionnons conformément aux normes m’aide énormément. Ils m’encouragent à exiger le meilleur et à m’assurer que nous n’avons pas négligé le moindre détail. L’impact potentiel sur les bénéficiaires est trop important pour se tromper, et nous multiplions nos efforts. Notre réseau de relations me permet de soutenir notre personnel dans des endroits complexes et éloignés, et de savoir que nous faisons les choses correctement. Les opérations critiques du PAM se poursuivent car la  propagation de la COVID-19 menace la sécurité alimentaire des populations les plus vulnérables. Ce n’est pas le moment de ralentir les opérations, mais bien au contraire - les opérations humanitaires ont un besoin crucial de financement, pour que ce changement soit durable à court terme.

Ici au Cameroun - comme c’est le cas dans de nombreux pays du continent – en matière d’emploi un pourcentage élevé de la population locale dépend du secteur informel, et vit au jour le jour. L’impact économique des mesures liées au COVID (éloignement et confinement social) est non seulement dévastateur, mais dans de nombreux cas, ne reflète tout simplement pas la réalité et ce qui est possible ici. Sur le plan culturel, l’interaction sociale est aussi vitale que la respiration. La majorité de la population compte sur le tissu social et relationnel soigneusement tissé, pour générer des revenus et subvenir aux besoins de la famille. L’impact immédiat des mesures d’adaptation et des nouveaux défis pèse sur les gens et il est palpable du jour au lendemain. Personne ne souhaite exposer inutilement un enfant, mais une mère célibataire qui tient un étal de légumes avec des jumeaux de moins de deux ans - que devrait-elle faire ? Elle s’appelle Emilie, et elle m’a posé la question la semaine dernière. Elle sait ce qu’il faut faire mais ne peut pas le faire et la différence entre elle et moi est que j’ai tout simplement la chance de pouvoir limiter mes activités et mon exposition. Lorsque la pandémie sera terminée, ma plus grande crainte est l’impact économique paralysant les populations vulnérables qui n’ont pas accès aux plans de relance, aux prêts et aux assurances. Emilie est moins préoccupée par le risque d’attraper la COVID que par l’incapacité d’envoyer ses enfants à l’école lorsque tout sera terminé. La COVID a changé son avenir et celui de ses jumeaux de deux ans.

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MaliMali

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Je suis Superviseur Mobilisation Urbaine d’Action Contre la Faim à Tombouctou au Mali, depuis juillet 2015. J’assure le suivi de la mise en œuvre des activités terrain relatives à la réduction durable de l’insalubrité du cadre de vie des populations grâce à un

changement de comportement.

Mon travail a été affecté par la COVID-19. En effet, mon travail est basé sur des approches participatives telles que les visites à domicile, les débats, les focus group, les activités théâtrales, les jeux concours, les journées publiques d’assainissement, les sensibilisations dans les écoles et les réunions mensuelles de suivi avec les représentants des bénéficiaires ; des rencontres qui réunissaient plus de 50 personnes ; ce qui n’est plus faisable aujourd’hui.

Ma motivation principale est l’envie de changer les comportements en matière d’hygiène sachant que cela demande de la continuité et la persévérance. L’action humanitaire nous oblige à ne pas abandonner les populations vulnérables et il est aujourd’hui crucial de protéger leur santé en cette période difficile. Notre accompagnement devient plus que jamais nécessaire.

Baba Mohamed Elmoctar35 ans, ACF/Tombouctou

On peut dire sans risque de se tromper qu’à travers nos activités de sensibilisation la population commence à prendre conscience de la gravité de la maladie et des effets sur leurs vies ainsi que leurs activités économiques. Avec la COVID 19, nous avons fait un grand bond en avant sur le lavage des mains au savon.

La COVID-19 est venu accroître la demande d’accompagnement en matière d’hygiène. Par exemple, le trésorier de l’association de santé communautaire du centre de santé de Sankoré a sollicité notre expertise pour une augmentation du nombre de relais communautaires de l’aire de santé. Nous ne pouvions pas nous permettre le luxe d’arrêter les activités. Il fallait s’adapter

ACF

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Je suis Assistant Plaidoyer Humanitaire. J’ai été affecté à Tombouctou en août 2009. Dans ce cadre, mon travail consiste à mettre en œuvre et assurer le suivi des activités de plaidoyer et lobbying au niveau local. Je suis responsable de la mise en œuvre

de la stratégie de Plaidoyer et des Plans de plaidoyer annuels en collaboration avec le coordinateur Plaidoyer.

Mon travail a été affecté par l’avènement de la COVID-19. En effet, du fait des différentes mesures prises par le gouvernement du Mali, notamment les restrictions du nombre de personnes à 50 maximum lors des regroupements, les ateliers et autres activités de plaidoyer ont été reportés ou annulés.

La pandémie du Coronavirus n’a pas impacté négativement notre motivation. Les motivations qui me poussent à continuer les efforts de plaidoyer humanitaire et ce malgré le contexte s’expliquent par le fait que cette maladie vient nous rappeler la nécessité de redoubler d’efforts dans l’accompagnement des communautés vulnérables.

Mohamed “Baboye” Dia45 ans, ACF/Tombouctou

ACF a mis en place des dispositions pour le respect des mesures de distanciation sociale en vue de protéger son personnel et les bénéficiaires. Avant d’entreprendre toute activité, une concertation est engagée entre la coordination des programmes à Bamako, le point focal Covid-19 au niveau de la base de ACF et les services de santé pour évaluer la faisabilité technique des activités en apportant des garanties de mesures de protection obligatoires.

La communauté affectée à Tombouctou a vraiment besoin d’appui car la malnutrition tue plus que cette pandémie. Il est aussi nécessaire de leur apporter plus de soutien en lien avec le coronavirus pour une prise en charge adéquate des cas actuels et éventuels.

A Tombouctou, les mesures prises par le gouvernement sont beaucoup respectées mais des inquiétudes demeurent au vu de la situation géographique et sécuritaire. »

ACF

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La région de Tombouctou souffre d’une absence de l’Etat et les déplacés vivent à 80% de l’assistance des ONG. Depuis le début de

la pandémie de la COVID-19, l’assistance humanitaire est réduite à plus de 50%. Cela exacerbe la vulnérabilité de la population déjà affectée par la crise sécuritaire qui dure depuis 2012. De

plus, la fermeture des structures éducatives vient affecter le peu d’enfants qui avaient encore accès à l’éducation car il ne faut pas oublier que bien avant la pandémie, près de la moitié des écoles étaient fermés pour raison sécuritaire. Plan International est à pied d’œuvre avec le gouvernement et d’autres partenaires pour continuer à alléger les souffrances de ces populations.

Yaya FombaChef de bureau Plan International/Tombouctou

Plan International

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Je suis superviseur SAME sur le projet Intervention Prolongée de Secours et de Redressement financé par le Programme alimentaire mondial (PAM). Je suis chargé de la mise en œuvre des activités du projet ; principalement les activités d’assistance alimentaire

dans les communes de Tessit, Ansongo et Talataye dans le cercle d’Ansongo, où j’interviens depuis janvier 2020.

Mon travail, tout comme l’ensemble des autres activités humanitaires, a été affecté par la COVID-19 ; en effet mes activités sont principalement basées sur l’assistance alimentaire en faveur des populations les plus vulnérables ; en contact direct avec les communautés.

Pour la mise en œuvre de nos activités ; il a fallu réfléchir à des stratégies pour continuer à assister les personnes les plus vulnérables tout en respectant les mesures barrières de prévention afin de se protéger et protéger aussi nos bénéficiaires. Dans ce sens des mesures ont été élaborées pour la mise en œuvre des distributions dont la sensibilisation accentuée sur les gestes barrières avant et pendant les distributions, la multiplication des sites de distribution avec un

M’Bareck Ould Ahmed27 ans, ACF/Gao

ACF

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maximum de 50 bénéficiaires par site de distribution, l’augmentation du nombre des équipes pour couvrir tous les sites de distribution (recrutement d’agents supplémentaires), la mise en place de dispositifs de lavage des mains et de gel hydroalcoolique sur l’ensemble des sites de distribution, le port des masques et de gants par l’ensemble de l’équipe du projet pendant l’activité et l’aménagement des sites de distribution afin de respecter une distance minimum de 1m entre les bénéficiaires.

De façon globale, la COVID-19 a impacté les activités tant sur le plan budgétaire que sur la planification. Les activités prennent plus de temps à cause des différentes activités de sensibilisations à organiser et les dispositions à prendre. La situation a aussi entrainé une augmentation des prix des produits pour les distributions alimentaires.

Ma motivation principale en tant qu’humanitaire reste la satisfaction d’aider les personnes les plus vulnérables. Cette pandémie ne devrait pas être un obstacle à l’aide apportée aux populations les plus vulnérables. Les conditions sont extrêmement difficiles et le taux de malnutrition est très élevé ; au contraire, je

pense que nous devrons redoubler d’efforts pour atténuer les souffrances de nos populations.

Pour moi, il est nécessaire et capital de maintenir nos interventions malgré cette situation de pandémie ; car l’intervention humanitaire va au-delà. En tant qu’humanitaire nous ne pouvons pas abandonner ces populations dans le besoin.

Les communautés sont très reconnaissantes de l’assistance en leur faveur ; mais il faut aussi signaler qu’elles continuent toujours d’appeler à plus d’aide pour toucher plus de personnes vulnérables ; d’autant plus qu’actuellement les assistances alimentaires du PAM sont principalement orientées vers les ménages les plus vulnérables à savoir les personnes déplacées internes (PDI) et les ménages les plus démunis dans le cercle d’Ansongo.

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Je suis chef de Projet Santé-Nutrition avec Action Contre la Faim. Mon lieu d’affection est le cercle Kita et cela depuis Avril 2018.

Je suis chargé de la planification, de la mise en œuvre et du suivi des activités des Projets de Santé-Nutrition. Je suis responsable de l’encadrement et du renforcement de capacité de l’équipe du projet. J’assure la supervision des activités des équipes du terrain à travers des missions sur les zones d’intervention du projet. Je suis en charge de la remontée des informations sur la progression des activités auprès de la coordination santé-nutrition et de la résolution des obstacles rencontrés lors la mise en œuvre des projets. Au niveau de la base j’assure la coordination entre le département santé nutrition et les autres départements pour faciliter la réalisation des activités du projet. Je participe au renforcement de capacité des acteurs locaux à travers l’organisation des sessions de formations sur des thématiques spécifiques. J’accompagne l’Equipe Cadre du District dans la supervision et la mise en œuvre des activités de nutrition. J’incite les autorités communautaires et locales à intégrer la nutrition à plus long terme dans le système de santé. A cet effet des activités de plaidoyer sont organisé en synergie avec l’équipe cadre du district pour atteindre cet objectif.

Dr Kotolama Clément Drabo40 ans, ACF/Kita

ACF

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Mon travail a été affecté par la COVID-19. En effet, nous accompagnons des structures qui s’occupent de la santé des populations vulnérables. Nos approches habituelles de mise en œuvre des activités sont considérablement affectées. Les activités de sensibilisation, de formation des acteurs et de plaidoyer qui se faisaient par regroupement de personnes ne sont plus réalisables et d’autres approches sont à envisager. Le changement de méthode de travail des agents de santé affaibli d’avantage ces structures que nous appuyons.

Mes motivations à poursuivre les activités de santé-nutrition sont multiples. Nous soutenons des structures de santé qui rencontrent des difficultés à s’occuper de la santé de leur population même en temps ordinaire. Les femmes et les enfants, particulièrement vulnérables, ont difficilement accès à des soins de qualité pour des raisons économiques, sociales et culturelles. Nous appuyons des structures de santé communautaire en leur fournissant du personnel supplémentaire, des médicaments, du matériel, des formations etc. Ces structures de santé se retrouvent d’avantage affaiblie pour assurer les mesures de protection individuelle et collective contre la COVID-19. En plus, les populations sont affectées par la diminution des revenus suite à l’arrêt de certaines activités dû au COVID 19.

Avec la COVID-19, le besoin d’organiser des sensibilisations de proximité des populations sur la prévention et la prise en charge des maladies s’accroit et nos méthodes de sensibilisation sont à revoir. Donc, l’action humanitaire nous oblige à ne pas abandonner les populations les plus vulnérables et pour cela il est aujourd’hui crucial de protéger leur santé et leurs moyens de subsistance en cette période difficile. Par conséquent notre accompagnement devient plus que jamais nécessaire !

Les structures de santé ont fortement besoin de notre accompagnement pour la mise en œuvre du programme de prise en charge de la malnutrition. Les besoins sont accrus avec les mesures contre la COVID 19. Les populations sont plus vulnérables qu’auparavant. Les sollicitations continuent à tous les niveaux.

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NigerNiger

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Je suis le Responsable santé-nutrition du sous bureau de Tahoua au Niger pour ACF Espagne. Mon travail consiste à coordonner la

mise en œuvre de tous les projets de santé-nutrition au niveau de 13 départements couverts par le sous bureau de ACF. J’occupe ce poste depuis février 2020.

Suite aux restrictions liées à la pandémie de COVID-19, les activités de sensibilisation en matière de pratiques nutritionnelles avec les relais communautaires et les ateliers de renforcement de capacité des agents de santé sont en standby. Les sensibilisations sont plus orientées sur les mesures préventives contre la COVID-19.

Ce qui me pousse à multiplier les efforts en faveur des personnes affectées est ma conscience professionnelle et humaine et le serment de tout agent de santé et humanitaire à sauver des vies. Dans la lutte contre la COVID-19 nos actions de sensibilisation réduiront le risque de contagion de nos populations cibles et préserveront aussi notre environnement de travail et familial par les bonnes pratiques et les gestes barrières. Malgré le contexte difficile, il est important de continuer les opérations dans la région afin de réduire les taux de malnutrition et de mortalité infantile et réduire les souffrances des personnes vulnérables.

Adamou Abass37 ans, ACF/Tahoua

ACF

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Je suis le chef d’équipe du centre de santé intégré d’Intikane qui est dans la zone d’accueil des réfugiés et des personnes

déplacées dans la région de Tahoua au Niger. Je travaille pour une ONG locale, l’Agence pour le bien être de Tahoua (APBE).

Mon travail consiste à superviser le personnel et les activités relatives aux consultations médicales, en santé de la reproduction et dans les centres de récupération nutritionnelle. J’occupe ce poste depuis janvier 2019.

Mon travail a été affecté positivement, car les différentes mesures préventives de la COVID-19 ont permis de renforcer les mesures de protection pour les populations assistées et le personnel lui-même. Les activités ont continué normalement dans le respect des normes de prévention. Ma motivation à multiplier mes efforts en faveur des personnes affectées est lié au serment de tout agent de santé à sauver des vies. Le personnel médical est le seul à avoir des compétences pour assister ces personnes. Donc il est évident d’apporter nos services aux nécessiteux afin de répondre au principe de l’humanisme. C’est une mission qui nous est affectée et nous tenons à l’honorer.

Bouhari Issaka40 ans, ABPE/Intikane

L’élément à partager est de toujours garder son sang-froid vis à vis de la maladie et respecter au maximum les mesures préventives. Il est nécessaire de montrer le bon exemple aux malades en leurs remontant le moral et en leur expliquant que c’est une maladie comme toute autre, et ils guériront.

ABPE

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SénégalSénégal

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Je suis originaire de Guinée mais actuellement en mission au Sénégal, où je travaille comme responsable de l’équipe médicale

pour la réponse COVID-19 d’ALIMA depuis février 2020. Mon rôle est de soutenir le Ministère de la Santé sénégalais et les équipes hospitalières dans la prise en charge et le traitement des patients

atteints du virus. Je viens également en soutien à la zone de triage au sein du Centre de Traitement des Epidémies pour la détection précoce et l’isolement des cas suspects, et l’organisation des activités de prévention et de contrôle des infections. Malgré les défis et le contexte difficile, voir un patient sortir de l’hôpital en bonne santé, c’est ma plus grande joie. Nous sommes ici pour sauver des vies. En tant que médecin, je me sens heureux lorsque les patients qui ont besoin de mon aide se remettent sur pied et sont débarrassés de ce virus.

Dr Modet Alseny CamaraResponsable de l’équipe médicale ALIMA pour la réponse COVID-19 à l’hôpital de Fann à Dakar

Sylvain Cherkaoui/ALIMA

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Je travaille depuis trois ans comme gestionnaire de l’approvisionnement pour ALIMA (The Alliance for International

Medical Action). La pandémie de la COVID-19 a bousculé toutes nos habitudes et certitudes. Très rapidement, les frontières ont

é t é fermées et plusieurs gouvernements ont émis des restrictions à l’exportation d’articles d’importance cruciale tels que les matériels de protection et certaines molécules de médicaments. Il a fallu très rapidement s’adapter et trouver de nouvelles solutions pour garantir à nos équipes sur le terrain une sécurité dans leurs activités. Ma principale motivation est de pouvoir participer à la mission et à la réponse d’ALIMA, afin de réduire fortement la propagation de la pandémie COVID-19 en Afrique. En effet, beaucoup de pays manquent d’équipements nécessaires pour la prise en charge correcte des patients atteints de COVID-19.

Oumy MbayeALIMA/Dakar

Cora Portais/ALIMA

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TchadTchad

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Je suis Zara Mahamat Issa. Je suis originaire du Lac Tchad. Je travaille au PAM et occupe le poste d’associée au programme

résilience. Mon travail consiste à renforcer la résilience des communautés vulnérables affectées par l’insécurité alimentaire et nutritionnelle dans le Bassin du Lac Tchad. Je suis basée dans la

province du Lac, au sous bureau du PAM à Bol, depuis novembre 2018. Je suis la seule femme dans l’équipe qui parle le Kanembou. C’est un avantage pour pouvoir sensibiliser les populations, notamment les femmes, et aussi dans la mise en œuvre de nos activités. C’est un atout qui me permet de communiquer directement avec les bénéficiaires.

Avec la COVID-19 certaines de nos activités ont dû être adaptées, telle que la mise en œuvre de la distanciation lors des distributions sur le terrain, pour protéger les bénéficiaires. Dans d’autres cas, nous faisons le suivi des activités à distance. Nous avons aussi mis en place des dispositifs d’hygiène afin de quand même poursuivre les activités. Les mesures préventives prises par le gouvernement ont aussi ralenti la mise en œuvre de nos activités.

Zara Mahamat Issa30 ans, PAM/Bol, Province du Lac

PAM

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En tant qu’acteur humanitaire nous ne devons pas nous désengager face à ce défi. Nous devons protéger les bénéficiaires. Ils sont déjà vulnérables. Auparavant ils étaient déjà touchés par l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Au lac, nous avons plusieurs types de crise, les attaques de Boko Haram, les chocs climatiques, qui affectent les populations et les rendent vraiment vulnérables. Maintenant, à cela s’ajoute aussi cette crise liée au COVID-19. En tant qu’humanitaire j’estime que c’est le moment où les personnes affectées ont le plus besoin de notre assistance, donc il serait paradoxal de ne pas agir.

J’ai ma part d’inquiétudes, tout à fait. Mais mon inquiétude est basée sur la nécessité de bien suivre les mesures de protection et d’hygiène, d’une part pour que nous nous protégions nous-même et d’autre part pour protéger également nos bénéficiaires. En plus, il faut aussi mettre le focus sur les sensibilisations pour aider les populations isolées à comprendre la maladie et le respect des mesures barrières prises par le gouvernement.

Les personnes de ma famille sont inquiètes pour moi. Parfois ils me disent qu’ils s’inquiètent beaucoup pour moi. Mais ils comprennent bien que je travaille déjà dans le monde humanitaire, et j’aime vraiment être toujours auprès de mes bénéficiaires. Ils comprennent et me soutiennent également.

C’est important de maintenir nos opérations parce que ces personnes sont déjà affectées ; elles sont déjà victimes de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Les mesures prises par le gouvernement risquent d’affecter davantage leurs moyens de subsistance. Donc maintenant c’est le moment qu’on soit à leurs côtés, pour les assister, sinon la situation sera encore plus grave. En tant qu’humanitaire, on doit agir.

Je lance un appel à toute personne de bonne volonté de nous aider, pour qu’on puisse assister ces personnes qui ont vraiment besoin de nous, en ce moment précis. Je lance cet appel aux bailleurs, aux partenaires techniques et à toute personne qui peut nous donner un appui, d’une manière ou d’une autre.

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Je suis Assistante au programme Personnes à besoins spécifiques (PBS). Je suis affectée aux camps d’Amboko et

Gondje depuis le 1er février 2020, mais je travaille avec ACRA depuis mars 2010.

Mon travail consiste à faciliter la mise en œuvre des activités en faveur des PBS (visites à domicile, référencement des cas de protection, assistance en NFI) ; veiller à faciliter leur accès aux services sociaux de base avec l’appui de la communauté ; faire le plaidoyer pour leur participation dans les instances de prises de décision au sein de la communauté ; les appuyer lors des distributions de cash ou de vivres ; et mener des activités de sensibilisation sur la protection des PBS.

Mon travail a été affecté par la COVID-19, comme vous le savez ACRA s’occupe de l’éducation, de la protection des enfants et des Personnes à Besoins Spécifiques (PBS). Avec les mesures de prévention contre la COVID-19 et les mesures gouvernementales, dont la fermeture des établissements éducatifs, les élèves sont à la maison, nous ne pouvons pas organiser de grandes réunions, et cela a eu un impact direct sur nos activités quotidiennes ainsi que les résultats attendus.

Jacqueline Marie Nemadji53 ans, ACRA/Goré

Travailler avec les personnes vulnérabilisées est un travail noble et social et pour moi, c’est une bénédiction d’être quotidiennement aux services de personnes à besoins spécifiques. Je suis fière d’exercer mes activités. Dans le contexte de COVID-19, c’est un moment rude qui m’oblige à informer ces personnes sur les mesures de prévention pour lutter contre cette pandémie qui n’épargne personne. En cette période difficile, les personnes à risque telles que les PBS isolées sont de plus en plus à risque et méritent une attention toute particulière de la part des humanitaires et surtout de leur communauté.

ACRA

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Je travaille avec l’ONG ACRA depuis mai 2018, comme Assistant terrain Education. Mon travail consiste à faire le suivi des

activités scolaires, apporter un appui aux Associations des Parents d’élèves et Associations des Mères d’élèves, collaborer avec les Responsables des structures scolaires et apporter des conseils et

orientations aux élèves d’une manière générale et plus particulièrement les élèves réfugiés. Je suis affecté à Goré et J’interviens dans les établissements scolaires secondaires de Goré qui accueillent les élèves réfugiés.

Le cadre dans lequel les élèves se réunissent pour acquérir le savoir est hermétiquement fermé jusqu’à nouvel ordre à cause de la COVID-19. La COVID-19 n’a pas seulement affecté mon travail mais aussi mon organisation et moi parce que les efforts consentis dès la rentrée jusqu’à l’apparition de cette maladie

Noubaramadji Nartabe27 ans, ACRA/Goré

ACRA

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sont mis à mal. Aujourd’hui, la plus grande crainte pour nous reste les effets de cette crise sanitaire sur l’évolution scolaire des jeunes. Nous y réfléchissons quotidiennement. En plus d’être affecté sur le plan social, économique, identitaire… cette situation les place sur une pente glissante surtout en ce qui concerne leur avenir. Ce qui me motive serait de les voir hors de portée de cette pandémie ainsi que de les voir réussir scolairement pour panser les traumatismes subis dans leur pays. C’est ainsi que je me rends quotidiennement sur le terrain pour les encourager à respecter les mesures barrières et à étudier individuellement à la maison en attendant que la situation se normalise.

Le maintien des opérations va en lien avec l’action humanitaire. Choisir un contexte de travail n’est pas humanitaire. C’est ce qui témoigne de notre engagement vis-à-vis de ces personnes affectées.

Le fait de voir certains élèves que nous avons suivis, orientés, appuyés et avec qui nous avons beaucoup échangés inscrits dans des établissements d’enseignement supérieur grâce à des bourses demeure pour moi une bonne expérience. Cela nous donne le courage de faire plus pour les appuyer davantage. L’inquiétude se situe au niveau de la scolarisation des filles et leur maintien à l’école surtout au secondaire, ce qui reste un défi majeur. La plupart abandonne les cours pour des raisons diverses malgré le fait qu’elles disposent des atouts et des opportunités qui leur permettraient de poursuivre loin leurs études.

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Je suis le chef de bureau de ACRA à Maro, depuis février 2019, mais je travaille depuis longtemps avec ACRA. Mon travail

consiste à coordonner les activités de terrain et à m’assurer de leur bon avancement.

Mon travail a été affecté par le coronavirus. Les écoles que nous suivons sont fermées. Les formations et les sensibilisations de masse que nous faisons pour la protection des enfants sont interdites par le gouvernement tchadien en raison des mesures prises pour contenir cette pandémie.

Ma motivation principale est le fait qu’on est face à une pandémie qui fait des ravages. Nous travaillons avec un groupe particulièrement sensible à cette maladie : les personnes âgées. Face à une telle situation chacun est appelé à apporter sa contribution et ensemble on pourra relever le défi. C’est pourquoi on doit rester sur le terrain pour apporter notre aide. Sinon nous serons tous des victimes.

Comme nous sommes dans une période morte vis-à-vis de l’éducation, nous avons formé les enseignants sur la COVID-19 avec l’appui du partenaire en charge de la santé dans le camp. Nous sommes en train de faire des sensibilisations bloc par bloc dans le camp de Belom et aussi dans les villages autour du camp, dans un rayon de 25 km, sur la COVID-19. C’est pour barrer la route à cette pandémie. Si cette dernière arrive dans ce milieu où il y a l’ignorance, la pauvreté, pour ne pas dire la misère, et avec un comportement inapproprié, le ravage va être sans précédent.

Salleh Ibrahim52 ans, ACRA/Maro

ACRA

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Je travaille en tant que chauffeur avec l’UNICEF au Tchad depuis 2015. Au début de la crise COVID-19 au Tchad, j’ai commencé à

porter un masque pour me protéger et protéger les gens autour de moi. J’ai aussi apporté des masques pour notre personnel de sécurité. Mais ensuite, d’autres collègues ont commencé à me

demander où j’avais acheté ces masques. Parce qu’au début de l’épidémie, ils n’étaient pas encore largement disponibles dans la ville. J’ai donc commencé à produire des masques pour eux aussi.

Lorsque la direction a pris connaissance de mon histoire, le Représentant Adjoint aux Opérations m’a approché et m’a demandé si je serais intéressé à produire une grande quantité pour tout le personnel. Je n’ai pas hésité une seconde. La fabrication de ces masques est mon humble contribution à la sécurité et au bien-être de notre personnel.

Jonas Berassengar38 ans, Chauffeur/UNICEF

UNICEF

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