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PRÉPARATION DE TERRAIN EN COUPE PROGESSIVE projet nO1107 Métairie Tessier-Chénard inc. Région: Est-du-Québec préparé par Pierre Belleau, ing.f., M.Sc. et Claude Tessier Mars 1996 Ce travail a été accompligrâce à des fonds obtenus dans le cadre du programme Essais, expérimentations et transfert technologique en foresterie. Les points de vue ou résultats exprimés dans ce rapport sont ceux de l'auteur et ne correspondent pas nécessairement à ceux du Service canadien des forêts. De plus, l'exclusion de certains produits manufacturés ne signifie pas nécessairement que le Service canadien des forêts les désapprouve et le fait que d'autres produits soient mentionnés ne signifie pas nécessairement qu' il les approuve.

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PRÉPARATION DE TERRAINEN COUPE PROGESSIVE

projet nO1107

Métairie Tessier-Chénard inc.Région: Est-du-Québec

préparé parPierre Belleau, ing.f., M.Sc.

et Claude Tessier

Mars 1996

Ce travail a été accompligrâce à des fonds obtenus dans le cadre du programme Essais,expérimentations et transfert technologique en foresterie. Les points de vue ourésultats exprimés dans ce rapport sont ceux de l'auteur et ne correspondent pasnécessairement à ceux du Service canadien des forêts. De plus, l'exclusion de certainsproduits manufacturés ne signifie pas nécessairement que le Service canadien des forêtsles désapprouve et le fait que d'autres produits soient mentionnés ne signifie pasnécessairement qu' il les approuve.

Données de catalogage avant publication (CANADA)

Belleau, Pierre, 1959-

Préparation de terrain en coupe progressive, projet n° 1107

«Ce travail a été accompli grâce à des fonds obtenus dans le cadre duprogramme Essais, expérimentations et transfert technologique en

foresterie».Comprend des références bibliographiques.ISBN 0-662-81632-3N° de cat. Fo29-39/64-1996F

1. Machines forestières -- Évaluation.2. Régénération (Sylviculture).3. Véhicules tout terrain.I. Service canadien des forêts. Région du Québec.II. Titre.

SD388.B44 1996

© Métairie Tessier-Chénard ine.Tous droits réservés

N° de catalogue Fo29-39/64-1996FISBN 0-662-81632-3

634.9'5 C96-980450-4

La distribution restreinte de ce document est assurée par le Service d'extension enforesterie de /'Est-du-Québec, organisme voué à la vulgarisation scientifique et au transfert de connaissances permettantd'améliorer les pratiques en forêt privée.

~

SERVICE D'EXrENSION- ~1 EN FORESTERIEDE

',1 L'EST DU QUÉBEC

165 Saint-Luc, C.P. 878Causapscal (Québec) GOJ 110

RESUMÉ

PRÉPARATION DE TERRAIN EN COUPE PROGRESSIVEPROJET N° 1107

Champ d' application :Région de ressources :

Promoteur :

Début du projet:

Fin du projet:

Contribution du SCF :

Coût total :

Essais d'une machineEst-du-Québec

Métairie Tessier-Chénard inc.ClaudeTessier54, route rurale 1EstSaint-Anaclet (Québec)GOK lROTél.: (418) 722-0767

1 avrÏ11995

31 mars 1996

15271 $

20 852 $

DESCRIPTION DU PROJET

Le projet avait pour objectif principal de faire l'essai d'un nouvel équipement de scarifiage du sol(véhicule tout terrain [VTT] muni d'un râteau) sous couvert dans une coupe progressived'ensemencement. Présentement, peu de méthodes efficaces existent pour effectuer une tellepréparation du sol.

Le projet s'inscrit dans le contexte où les interventions forestières favorisant la régénération naturelledes forêts occupent maintenant une position de premier plan au sein des pratiques sylvicoles. Parmicelles-ci, la coupe progressive est d'une efficacité reconnue particulièrement pour l'établissement dusapin baumier. Certaines études révèlent qu'un scarifiage du sol sous couvert permettrait à dlautresessences comme l'épinette blanche et le bouleau jaune de s'établir augmentant ainsi de façonappréciable la qualité de la régénération.

Dans le cadre du projet, le promoteur a développé le prototype, mesuré sa productivité, décrit laqualité de la préparation du sol et, comparé les résultats avec ceux obtenus par le scarificateurla taupe.

En continuité avec le projet, la Forêt modèle du Bas-Saint-Laurent inc. effectuera un suivi del'établissement de la régénération qui permettra de mesurer l'efficacité de la préparation du solobtenue grâce à cet équipement.

RÉSULTATS OBTENUS

Le VTT muni d'un râteau s'est avéré beaucoup plus productif et efficace que le scarificateur la taupepour perturber la couche superficielle du sol. Le VTT a affiché une productivité moyenne de0,44 ha/jour contre 0,20 ha/jour pour la taupe, sur un terrain peu accidenté. En moyenne le VTT apermis d'exposer du sol minéral dans 28 % des parcelles contre seulement 1 % pour la taupe. Cefacteur serait déterminant pour la germination des essences recherchées.

Toutefois, le prototype essayé a démontré ses limites particulièrement en regard de la pente du terrainet des bris mécaniques. En pente supérieure à 30 %, l'utilisation du VTT n'est pas sécuritaire et lescarifiage est très difficile à réaliser. Le travail effectué dans le cadre du projet a été très exigeant pourla machinerie. En effet, de nombreuses réparations ont été nécessaires, ce qui est somme touteprévisible lors de la mise à l'essai d'un prototype.

Les conclusions du suivi de la régénération amèneront probablement des justifications pour lapoursuite du développement du tandem VTT/râteau.

RENSEIGNEMENTS SUPPLÉMENTAIRES

Pour plus de détails sur ce projet, téléphonez au 418 648-3487, un des agents du Service canadiendes forêts se fera un plaisir de vous renseigner.

TABLE DES MATIÈRES

LISTE DES TABLEAUX VI

LISTE DES FIGURES VI

INTRODUCTION 1

1.0 OBJECTIFS DU PROJET 2

2.0 PROBLÉMATIQUE 3

3.0 MATÉRIEL ET MÉTHODE ' 43.1 Description des équipements de scarifiage 4

3.1.1 Le véhicule tout terrain , , 43.1.2 Le râteau " , 43.1.3 Le scarificateurtaupe , 5

3.2 Opérations en forêt 53.2.1 Coupe et débardage , 53.2.2 Scarifiage " " 6

3.3 Dispositif expérimental et mesures 6

4.0 RÉSULTATS ET DISCUSSION 94.1 Comparaison de la productivité des 2 méthodes 94.2 Productivité de la taupe 124.3 Coûts d'utilisation de VTT 13

5.0 AUTRES OBSERVATIONS 14

CONCLUSION 15

BffiLIOGRAPlIIE 17

ANNEXES , 19Annexe 1. Photos 19Annexe 2. Spécificationset modificationsapportées au VTT 23

V

Tableau 1.

Tableau 2.

Tableau 3.

Figure 1.

Figure 2.

LISTE DES TABLEAUX

Description, avant la coupe, des sites identifiés pour les essais de scarifiage .... 7

Productivité moyenne du VTT et de la taupe sur pente faible par classe de densité etconditions du terrain avant le scarifiage 9

Productivité moyenne de la taupe sur pente forte par classe de densité et conditionsdu terrain avant le scarifiage 12

LISTE DES FIGURES

Schéma d'un dispositif expérimental 8

a) Pourcentage de la superficie ayant été scarifiée à l'aide du VTT et de la taupe etb) productivité journalière des 2 méthodes, en fonction de la quantité de déchets aprèscoupe Il

VI

INTRODUCTION

Les interventions favorisant la régénération naturelle de nos forêts sont appelées à occuper dansl'avenir une position de premier plan au sein des pratiques sylvicoles. Certaines études révèlent quel'une d'elles, la coupe progressive d'ensemencement, pratiquée en peuplements résineux ou mixtes etcombinée à une légère perturbation du sol, permettrait à d'autres essences que le sapin beaumier decoloniser le parterre forestier. À ce jour, peu de méthodes efficaces existent pour effectuer unepréparation adéquate du sol en de telles circonstances.

Cette étude a été mise de l'avant par les gestionnaires de la métairie Tessier-Chénard inc, située surle territoire de la seigneurie du Lac Métis dans la région du Bas-Saint-Laurent, dans le but d'analyserle rendement d'un nouveau prototype de scarificateur prenant pour support le véhicule tout terrain(VTT) et de le comparer à une technique connue.

Le rapport qui suit présente une description détaillée des équipements de scarifiage utilisés, laméthodologie développée pour réaliser les tests de productivité et finalement les résultats qui endécoulent.

1.0 OBJECTIFS DU PROJET

A) Mesurer la productivité d'un nouvel équipement de préparation du sol, c'est-à-dire un VTT munid'un râteau, dans une coupe progressive d'ensemencement appliquée dans différentes conditionsde pente et de densité de tiges.

B) Décrire la qualité de la préparation du sol produite par cette nouvelle méthode.

C) Comparer le rendement de cet équipement avec celui du scarificateur taupe 1 .

Aussi, en continuité avec le projet actuel, la Forêt modèle du Bas-Saint-Laurent effectuera les suivisnécessaires pour mesurer l'efficacité sylvicole d'un scarifiage du parterre forestier en coupeprogresSIve.

1 Dans le but d'alléger le texte, le scarificateur taupe sera inscrit dans le texte sousl'appellation la taupe.

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2.0 PROBLÉMA TIQUE

La taupe est l'un des appareils utilisés actuellement pour perturber le sol sous couvert forestier.Cependant, l'utilisation de cet équipement s'avère coûteuse en raison de sa faible productivité.

Le but de ce traitement est de préparer un lit de germination adéquat pour favoriser l'établissementde l'épinette blanche et du bouleau jaune. En fait, il semble que la présence de sol minéral à la surfaceaméliore le taux de germination de ces essences (Belleau et Bell, 1995). Sans perturbation, la coupeprogressive favorise la venue du sapin baumier, une essence de moindre qualité vulnérable auxmaladies et ravageurs forestiers.

La perturbation du sol provoquée par la taupe est légère et superficielle. En fait, elle se limite laplupart du temps aux 5 premiers centimètres donc le plus souvent à la litière. Il est par conséquentpeu rréquent d'exposer le sol minéral grâce à cette méthode.

Pour ces raisons, nous avons jugé pertinent de faire l'essai d'un nouveau type d'appareil qui serait plusproductif et réaliserait une perturbation plus profonde du sol.

Le choix s'est arrêté sur le VTT à 4 roues motrices pour effectuer ces essais en raison de sapolyvalence, de son efficacité et de son coût relativement abordable. Un râteau a été confectionnépuis fixé à l'avant du véhicule. Cet équipement permet la mise en tas des débris de coupe et perturbele sol. Une photographie du tandem est présentée à l'annexe 1.

La CSST a été consultée au cours du développement de ce prototype. Bien que certainesrecommandations formulées par cet organisme aient été prises en considération, on ne peutofficiellement prétendre que cet équipement rencontre toutes les normes de sécurité en vigueur enmilieu forestier.

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3.0 MATÉRIEL ET MÉTHODE

3.1 Description des équipements de scarifiage

3.1.1 Le véhicule tout terrain

Nous avons choisi le Polaris 425 en raison de certaines de ses particularités. Les spécifications decet appareil sont énoncées à l'annexe 2.

Le travail de scarifiage exige un changement d'embrayage rapide et fréquent de l'avant à l'arrière. Unetransmission automatique était donc de mise pour réaliser les essais.

Étant également un des plus gros modèles de VTT sur le marché, son poids et la force de son moteurpermettent de pousser efficacement les amas de branches durant la préparation du terrain.

Des modifications ont été apportées au véhicule même afin de le rendre plus sécuritaire (cabinetubulaire) ou plus robuste (grillage aux lumières et au radiateur). Il faut comprendre que de tellesopérations au milieu des débris de coupe sont très exigeantes pour la machinerie. Elles sonténumérées à l'annexe 2.

3.1.2 Le râteau

Construit en métal de 5 mm d'épaisseur, le râteau est fixé au châssis avant du VTT et peut êtredécouplé rapidement. Il est actionné par un treuil électrique d'une capacité de 900 kg. Il mesure107 cm de large et 112 cm de haut pour un poids d'environ 36 kg.

Le câble du treuil a été dévié par une poulie afin d'éviter une action directe qui exige trop du treuillors de la mise en tas des déchets.

Le râteau est muni de dents légèrement arrondies ayant pour rôle de trancher la surface organiquedu sol. Des roues de 20 cm de diamètre ont été installées de chaque côté afin d'éviter que le râteaune pénètre trop profondément dans le sol.

De plus, une lame dentelée, à bascule, a été fixée au bas du râteau afin d'améliorer l'action deperturbation, en laissant traîner le râteau au sol en marche arrière. Cette action supplémentaires'exécute sans manoeuvres additionnelles de la part de l'opérateur.

Des correctifs majeurs ont été apportés au prototype lors de tests préparatoires qui avaient pour butde rendre le tout fonctionnel. Par la suite, au fur et à mesure que progressaient les essais, d'autresmodifications, la plupart mineures, ont été ajoutées.

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3.1.3 Le scarificateur taupe

La taupe est un disque de 13 cm de diamètre muni de 3 dents. Construite en métal de 6 mmd'épaisseur, elle se fixe aisément sur une débroussailleuse en remplacement de la lame, sans aucuneautre modification. Le coût d'achat du disque est approximativement de 50 $.

La débroussailleuse utilisée lors .de l'étude de productivité était le modèle 250 RX de marqueecHusqvarna».Ce modèle de 50 cc est la plus petite débroussailleuse qui soit recommandée pour unetelle utilisation.

La maniabilité de l'appareil permet de scarifier des endroits autrement difficiles à atteindre. Parcontre, il est impossible de perturber le sol s'il est jonché d'amas de branches ou encore s'il y aprésence de broussailles (Cormier et Ryans, 1988).

3.2 Opérations en forêt

3.2.1 Coupe et débardage

Aucun martelage des tiges n'a été effectué préalablement à la coupe. Les plus beaux semenciersrésineux, c'est-à-dire ceux ayant une cime bien développée, ont été conservés lors de la coupe. Laplupart des tiges feuillues ont aussi été préservées afin de maintenir la composition mélangée ducouvert, nécessaire aux phases subséquentes de l'étude. Les tiges feuillues résiduelles sont égalementplus résistantes au chablis. De façon générale, l'épinette blanche et le bouleau jaune ont été favorisés.

En moyenne, 46 % des tiges commerciales ont été prélevées lorsque la densité initiale du couvert étaitfaible et 55 % si la densité était forte.

La coupe a été effectuée par la méthode avec tronçonnage à la scie mécanique et empilement en forêt,suivie d'un débardage. Dans la mesure du possible, on a cherché à concentrer les déchets de coupedans les chemins de débardage. Ceci n'a pas semblé affecté la productivité des travailleurs forestierspour autant.

Les sentiers de débardage avaient entre 3 et 4 m de largeur selon la topographie du terrain. Ilsétaient espacés de 20 m centre à centre.

Un nouveau prototype de débardeur sur roues muni d'une chargeuse, le lM. 2000, a été utilisé pourle transport des bois. Ce débardeur a été développé à partir d'un tracteur Versatile de Ford conçuoriginalement pour l'agriculture.

Les travaux de coupe ont débuté au milieu du mois de juillet 1995 et ont duré environ 2 semaines.Le débardage des bois a suivi pour s'étendre jusqu'à la mi-août.

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3.2.2 Scarifiage

Dans cette étude la taupe a été utilisée au ras du sol, dans un mouvement régulier de gauche à droite,l'objectif étant de rendre la plus grande surface possible propice à la germination donc de mettre aussisouvent que possible à nu le sol minéral. La technique diffère donc totalement de celle utilisée parCormier et Ryans (1988) où des poquets (micro sites) étaient créés.

Avec le VTT, la technique consistait à pousser les déchets de coupe vers les sentiers de débardage.Comme cela est mentionné à la section 5.0, plusieurs passages étaient parfois nécessaires pour obtenirl'effet désiré. Dans les pentes, l'appareil devait obligatoirement être utilisé d'amont en aval.

Les opérations de scarifiage ont été réalisées dans les premières semaines de septembre.

3.3 Dispositif ex:périmental et mesures

Les essais ont été réalisés, comme nous l'avons déjà mentionné, sur la seigneurie du Lac Métis, quifait partie du territoire couvert par la Forêt modèle du Bas-Saint-Laurent. Originalement, l'étudedevait porter sur 3 facteurs : la composition du peuplement, sa densité et la pente du terrain. À lasuite d'une réévaluation des coûts, il a été convenu de ne retenir que les 2 derniers. Les essais ontdonc eu lieu dans des peuplements à dominance résineuse avec une proportion variable d'essencesfeuillues (tableau 1). L'amélioration des connaissances concernant les forêts mélangées, parmilesquelles on peut classer le site d'expérimentation, est un dossier prioritaire pour la région.

Quatre secteurs homogènes de 0,25 ha ont été délimités sur le terrain à proximité l'un de l'autre. Lesemplacements ont été déterminés de manière à combiner 2 niveaux de pente et 2 niveaux de densité.

Le sol sous-jacent serait un podzol humoferrique orthique avec une classe de drainage oscillant debon à modérément bon, selon M. Jean-Louis Bélair, Ph.D., chercheur au Centre de foresterie desLaurentides (communication personnelle, 1995).

Sur chacun de ces sites, 16 quadrats de 10 m de côté ont été définis (figure 1) à l'intérieur desquelsallait être appliquée de façon systématique l'une des deux méthodes de scarifiage. Une bande de 5 mde largeur traversant les dispositifs a été conservée intacte. Cette surface servira de témoin lors del'étude subséquente de la régénération.

Après la coupe, on a procédé à une description individuelle des quadrats : nombre de souches,nombre de tiges résiduelles, pourcentage de recouvrement de la strate arbustive basse, pourcentagede recouvrement des déchets de coupe (regroupé en 5 classes). Ces 2 dernières variables ont étéévaluées de façon oculaire.

Le temps requis pour scarifier un quadrat a été minutieusement chronométré puis noté. Les tempsimproductifs (entretien, plein d'essence, bris) n'ont pas été considérés. Nous avons plutôt interrompumomentanément le chronométrage lorsqu'un problème survenait.

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Mentionnons que le VTT a nécessité de nombreuses réparations, ce qui est prévisible lorsqu'unprototype est mis à l'essai. Voici un court bilan des principaux problèmes techniques rencontrésdurant les opérations: une surchauffe provoquée par l'encrassement du filtre à air, de la carbonisationdans les chambres de compression, une surcharge du système électrique, la perforation du radiateuret la perte du garde-chaîne.

Tableau 1. Description, avant la coupe, des sites identifiés pour les essais de scarifiage

Site Pente Densité Surface terrière Résineux Feuillus% tigeslha m2lha % %

13 1425 27,5 89 11

2 11 2425 40,5 75 25

3 31 1325 32,5 67 33

4 30 2425 37,0 84 16

Après le scarifiage, 6 placettes circulaires de 1/2 500 ha ont été distribuées à l'intérieur de chaquequadrat. Le pourcentage de sol scarifié a été évalué pour chacune et la présence ou l'absenced'exposition de sol minéral a été relevée.

En ce qui a trait maintenant à l'aspect statistique de l'étude, le seuil de probabilité (P) a été fixé à 5%.On a aussi vérifié à quelques reprises le niveau de corrélation entre 2 variables en ayant recours aucoefficient de Pearson Cr).

7

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1 ZONE TÉMOIN 1· . · . ..· . · .

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PENTE

l111

1 1L L ~

SENTIERS DE DÉBARDAGE

Figure 1. Schéma d'un dispositif expérimental.

8

4.0 RÉSULTATS ET DISCUSSION

Le chapitre des résultats sera subdivisé en 2 sections. Dans la première, seront présentés les résultatsde l'étude comparative de la productivité du VTT et de la taupe sur pente faible uniquement. Eneffet, les tests sur pente forte avec le VTT n'ont pu être réalisés. Il a très tôt fallu se rendre àl'évidence qu'une dénivellation de 30 % était trop contraignante pour le véhicule et ce volet a étééliminé de l'étude (voir section autres observations). En deuxième lieu, on sera à même de vérifierl'incidence de la pente en intégrant les 2 niveaux de ce facteur à une analyse de productivité de lataupe.

4.1 Comparaison de la productivité des 2 méthodes

De façon générale, la productivité moyenne (ha/jour) est significativement différente pour chacun desmodes de scarifiage (p = 0,0001). Elle varie aussi avec la densité initiale du peuplement (p = 0,0129)mais il n'y a aucun effet combiné (interaction) entre ces 2 facteurs.

En fait, le VTT est au moins 2 fois plus productif pour des conditions équivalentes et sur pente faible,que ne l'est la taupe (tableau 2). On remarque aussi, pour les 2 modes de scarifiage, que laproductivité est proportionnelle à la quantité de débris laissés au sol, au nombre de souches ainsiqu'au nombre d'arbres résiduels. Cependant, dans ces conditions, le résultat est beaucoup moinsintéressant en terme de superficie effectivement scarifiée.

Tableau 2. Productivité moyenne du VTT et de la taupe sur pente faible par classe de densité etconditions du terrain avant le scarifiage

Méthode Densité Productivité Déchets de Souches Arbres résiduels(ha/jour) 1 coupe 2 (nb.", ha) 3 (nb •• , ha) 3

A 0,48 65,0 1075 1138VTT

B 0,40 47,5 675 800

A 0,22 67,5 1038 1125Taupe

B 0,17 47,5 513 738

Pour une journée de 8 heures.% moyen de la superlicie occupée par les déchets de coupe.Moyennes.

9

Ces relations de proportionnalité avec la productivité, la plupart non significatives, s'expliquent parla diminution de la superficie traitable à mesure qu'augmente la quantité d'obstacles par unité desmface: un temps moindre est donc requis pour réaliser l'opération. Les figures 2a et 2b témoignentde la très forte influence du pourcentage de débris au sol sur la productivité moyenne du VTT(r = 0,88) et de la taupe (r = 0,94) sur pente faible. Elles mettent aussi en reliefles effets des déchetsde coupe sur la superficie effectivement scarifiée.

On définit la superficie effectivement scarifiée comme la portion du sol qui porte les traces d'uneperturbation mécanique en surface et qui est exempte en totalité de branchages ou autres débrisligneux.

À ce niveau, les valeurs suggèrent que le VTT soit moins influencé au cours des opérations descarifiage par les déchets de coupe. Ceci découlerait principalement de la capacité qu'a le véhiculede déplacer les amas de branchage contrairement à la taupe.

Toutefois, la présence de blocs rocheux en surface peut devenir un facteur limitatif important pourle VTT, ce que démontre bien la figure 2a. On y remarque que les valeurs moyennes calculées dupourcentage de la superficie scarifiée, pour les classes de débris de 21 à 40 % et de 81 à 100 %, sonttrès faibles. Dans ces 2 cas, les obstacles rocheux étaient très abondants et ils expliquent lecomportement irrégulier de la courbe.

Nous avons jugé important de ne pas éliminer ces données de l'analyse vu l'informationsupplémentaire qu'elles apportaient. Ainsi les moyennes globales du pourcentage de la superficiescarifiée deviennent comparables dans les 2 cas avec 52,1 % et 50,3 % pour le VTT et la taupe,respectivement.

La qualité du scarifiage, qui peut être définie par la capacité d'exposer le sol minéral, diffèreconsidérablement entre les 2 deux méthodes. En effet, le VTT permet, dans plus de 28 % desparcelles, d'amener à la smface une fraction de sol minéral. Cette proportion a même atteint plus de45 % dans l'un des dispositifs. Cependant pour la taupe, on a dénombré qu'une seule parcelle surun total de 96 (1 %) qui ait rencontré ce critère.

10

100

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'w 0.4 O-----o-----if'--t- -- 0--->-t-U=> 0.2000:::(L

0.00-20% 21-40% 41-60% 61-80% 81-100%

CLASSE DE DÉCHETS AU SOL

Figure 2. a) Pourcentage de la superficie ayant été scarifiée à l'aide du VTT et de la taupe et b)productivité journalière des 2 méthodes, en fonction de la quantité de déchets aprèscoupe.

11

4.2 Productivité de la taupe

Pour la totalité de l'essai (toutes pentes considérées) on a observé une productivité moyenne de lataupe de l'ordre de 0,23 ha/jour.

La pente (p = 0,0001) et la densité initiale du peuplement (p = 0,0189) provoquent des effetssignificatifs sur cette variable. Il n'y a cependant aucune interaction entre ces facteurs.

Essentiellement, les mêmes tendances que celles observées lors de l'étude comparative ressortent ici(tableau 3). La sévérité de la pente agit de la même façon que la densité du peuplement relativementau temps requis pour effectuer l'opération de scarifiage à l'aide de la taupe (figure 2b).

Nous ne disposons pas de mesures du pourcentage scarifié de la superficie ni de la fréquenced'exposition du sol minéral en ce qui concerne l'essai avec la taupe sur pente forte. Il a été jugépréférable en effet de limiter les relevés compte tenu que la taupe a déjà fait l'objet d'études par lepassé.

Tableau ~. Productivité moyenne de la taupe sur pente forte par classe de densité et conditionsdu terrain avant le scarifiage

Densité

A

B

Productivité(ha/jour) 1

0,29

0,26

Déchets de coupe(%)2

70,0

50,0

Souches(nbr"lha) J

1088

688

Arbres résiduels(nbr

", ha) J

1063

825

Pour une journée de 8 heures.% moyen de la superficie occupée par les déchets de coupe.Moyennes.

12

4.3 Coûts d'utilisation du VTT

En émettant quelques hypothèses, on peut à estimer les coûts engendrés par l'utilisation du VTT lorsd'une préparation de terrain à la suite d'une coupe progressive d'ensemencement.

Le taux de dépréciation dégressif applicable à des équipements du même genre qu'un VTT est de30 %, ce qui porterait sa durée de vie effective à une dizaine d'années. Pour les besoins du présentexercice, nous la fixerons plutôt à 5 ans considérant la difficulté des opérations à réaliser.

En ajoutant, à la valeur de la machinerie, des ffais d'entretien et ceux liés directement à sonutilisation, on peut estimer les ffais annuels à environ 3 000 $.

Considérant une base de 100jours d'opérations dans une saison et la productivité moyenne mesurée(0,44 ha/jour), les coûts d'utilisation de la machinerie atteindraient environ 70 $/ha. À ceux-cis'ajoute le salaire de l'opérateur (8 $/h) ce qui conduit grossièrement à près de 215 $/ha poureffectuer l'intervention.

13

5.0 AUTRES OBSERVATIONS

Àla suite des travaux de scarifiage avec le VTT, certains commentaires émis par l'opérateur peuventaméliorer la compréhension de l'étude. Nous en livrons ici l'essentiel.

• Perturber le parterre forestier afin d'exposer une partie du sol minéral est une opérationrelativement ardue avec le VTT. Trois et même 4 passages sont souvent nécessaires pouratteindre un bon résultat. Ceci a donc pour conséquence de diminuer sensiblement la productivitédu VTT comparativement à ce qu'elle serait si seulement un effet équivalent à celui produit parla taupe était recherché.

• En pente forte, l'utilisation du VTT n'est pas sécuritaire et le traitement difficile à réaliser. L'actiondu véhicule doit obligatoirement se faire du haut vers le bas. Une action oblique par rapport à lapente provoque le renversement du véhicule.

• Gravir la pente en marche arrière s'avère très risqué. Le poids du peigne à ravant accentue ledéséquilibre du VTT, l'arrière du véhicule à alors tendance à se soulever facilement.

• Dans un peuplement à forte densité, la présence de nombreuses souches complique l'opérationde scarifiage. L'augmentation de la proportion de déchets de coupe ralentit également laprogression du VTT lors de ses déplacements.

• La distance réduite entre le râteau et le véhicule convient parfaitement pour les opérationspuisqu'elle ne favorise pas l'accumulation à cet endoit des débris de coupe.

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CONCLUSION

Le VTT s'est avéré un instrument considérablement plus productif que la scarificateur la taupe poureffectuer une perturbation de la couche superficielle du sol sous un couvert forestier en terrain peuaccidenté. De plus il favorise une certaine exposition du sol minéral, degré de scarifiage dont leseffets, bien qu'encore mal connus, amélioreraient le taux de germination des semences de certainesessences forestières.

Malgré cela, le prototype testé a démontré ses limites en regard de la pente du terrain et les brismécaniques ont été nombreux au cours de l'expérience. En améliorant certaines de ses composantes,il pourrait néanmoins devenir fonctionnel à l'intérieur de certaines limites que la présente étude n'a puclairement identifier.

La mise en tas des débris de coupe sous couvert forestier forme une multitude d'abris fauniquespotentiels. Dans une approche multiressource, comme celle préconisée au sein de la Forêt modèle,cet aspect ajoute une certaine valeur à l'intervention.

De plus, le VTT s'est révélé très efficace lors de la réalisation de sentiers fauniques sur de vieuxchemins forestiers embroussaillés. Le VTT permet d'y concentrer rapidement les nombreusesbroussailles en un point précis et ainsi de construire un abri faunique en bordure du sentier.

Ce sont là quelques avenues qui permettent de justifier que l'on poursuive les développements duprototype.

Les conclusions du suivi subséquent de la régénération qu'effectuera la Forêt Modèle du Bas-Saint-Laurent inc. amèneront des justifications supplémentaires et permettront également d'identifier desaméliorations dans l'approche.

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BmLIOGRAPHIE

BeDeau, P. et Y. BeD. 1995. Amélioration des modalités d'application de la coupe progressive commeméthode pour rétablissement d'une régénération résineuse sous couvert. Programme Essais,expérimentations et transfert technologique enforesterie, projet n° 1041. Service canadien desforêts.

Cormier, D. et Ryans, M. 1988. Évaluation du scarificateur celataupe». Fiche technique FT-122.FERIC. 8 p.

Cormier, D. 1989. Évaluation comparative de scarificateurs adaptables à des débroussailleuses.Fiche technique FT-139. FERIe. 8p.

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ANNEXE 1

Photos

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Le VTT équipé du râteau

Perturbation du sol produite par le VTT

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ANNEXE 2

Spécifications et modifications apportés au VTT

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SPÉCIFICA TIONS DU VTT

Marque:Modèle:Année:Traction :Cylindré :Transmission:Refroidissement :Masse approximative :Coût:

Polaris425 magnum19954X4425 ccAutomatiqueLiquide270 kg8 400 $

MODIFICATIONS APPORTÉES AU VTT AU COURS DES ESSAIS

1. Cabine de protection tubulaire avec déflecteur arrondi à l'avant et grillage à l'arrière et surle toit. (Cette protection est essentielle pour ce genre de travail. Le grillage permet deprotéger l'opérateur des branches et des arbres résiduels lors de la mise en tas des débris.)

2. Suspension avant et arrière renforcée. (L'ajout de la cabine de protection et du peigne àl'avant a considérablement augmenté le poids du véhicule ce qui a rendu la suspensionbeaucoup trop molle.)

3. Renforcement du châssis avant (porte-bagages).4. Protecteur de métal pour la direction avant. (Cet ajout protège à la fois la direction et le

radiateur.)5. Contrôle du treuil électrique modifié et installé sur la poignée gauche afin de permettre un

usage rapide et ergonomique.6. Poulie montée sur roulement à billes afin d'augmenter la capacité du treuil à l'avant.7. Ajout d'une batterie en série avec la batterie originale du véhicule.8. Ajout d'une batterie marine (à décharge profonde) au système de batteries en série afin

d'assurer un usage intensif du treuil électrique pour une durée continue de 8 heures.9. Ajout de chaînes à glace aux pneus arrière pour une meilleure traction en pente et une plus

grande perturbation du sol.10. Protection des valves des pneus avant.Il. Capuchons protecteurs aux moyeux des roues avant.12. Protecteurs aux ailes arrière.13. Garde-chaîne en métal pour protéger la chaîne d'embrayage arrière. De forme arrondie, il

permet de glisser sur les obstacles.14. Grillage de protection aux lumières avant.15. Grillage de protection au radiateur.

Coûts des modifications et du râteau: 2 450 $

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