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Projet pilote sur la petite mécanisation des opérations à la Forêt Modèle du Bas-St-Laurent. RAPPORT PRÉSENTÉ AU COMITÉ CONSULTATIF Par Virginie-Arielle Angers Rimouski Août 2000

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Projet pilote sur la petite mécanisation des opérations à la Forêt Modèle du Bas-St-Laurent.

RAPPORT PRÉSENTÉ AU COMITÉ CONSULTATIF

Par Virginie-Arielle Angers

Rimouski Août 2000

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TABLE DES MATIÈRES

Introduction .................................................................................................................................................. 1

Historique de la mécanisation à la Forêt modèle du Bas-St-Laurent ...................................................... 2

CONTEXTE HISTORIQUE RÉGIONAL 2 LA MÉCANISATION À LA FORÊT MODÈLE DU BAS-ST-LAURENT 2 SYNTHÈSE DES ÉTUDES TRAITANT DE L’IMPACT DE LA MÉCANISATION SUR LE MODÈLE DE MÉTAYAGE FORESTIER. 5

Portrait de la situation dans d’autres régions ............................................................................................ 7

SAGUENAY-LAC-ST-JEAN 7 Syndicat des producteurs de bois du Saguenay-Lac-St-Jean ......................................................................... 7 Société sylvicole de Chambord....................................................................................................................... 8

CHAUDIÈRE-APPALACHES 9 Groupement forestier de la Vallée de la chaudière........................................................................................ 9 Groupement forestier du sud de Dorchester .................................................................................................. 9

GASPÉSIE 10 Les entreprises agricoles et forestières gaspésiennes .................................................................................. 10 La coopérative forestière de la Gaspésie ..................................................................................................... 10

Position des intervenants forestiers locaux et régionaux face à la mécanisation .................................. 11

LES MUNICIPALITÉS DES ENVIRONS IMMÉDIATS 11 LA MUNICIPALITÉ RÉGIONALE DE COMTÉ 11 LES GOUVERNEMENTS 12 LE CONSEIL RÉGIONAL DE CONCERTATION ET DE DÉVELOPPEMENT 12 LA COALITION URGENCE RURALE � 13 LA FÉDÉRATION DES ORGANISMES DE GESTION EN COMMUN 13 L’AGENCE RÉGIONALE 14 LA SOCIÉTÉ D’EXPLOITATION DES RESSOURCES � 14 LE SYNDICAT DES PRODUCTEURS DE BOIS 14 LE GROUPEMENT FORESTIER DE L’EST DU LAC � 15 LES TRAVAILLEURS FORESTIERS EN GÉNÉRAL 16 LE CENTRE DE FORMATION ET D’EXTENSION EN FORESTERIE DE L’EST-DU-QUÉBEC 16 LES MÉTAYERS 17

Informations complémentaires sur la problématique de la main-d’œuvre forestière régionale ......... 19

Solutions envisageables .............................................................................................................................. 20

Formation d’opérateurs de multifonctionnelles....................................................................................... 22

DIPLÔME D’ÉTUDES PROFESSIONNELLES (D.E.P.) 22 FORMATION SUR MESURE 22

Méthodes d’inventaires .............................................................................................................................. 24

CARACTÉRISTIQUES DE LA STRATE 24 Voirie ............................................................................................................................................................ 24 CPRS et RCPERM........................................................................................................................................ 24

IMPACT SUR LA RÉGÉNÉRATION 24 CPRS et RCPERM........................................................................................................................................ 24

IMPACT DE LA MACHINERIE (SOL ET RÉGÉNÉRATION) 25 CPRS et RCPERM........................................................................................................................................ 25

IMPACT SUR LES TIGES RÉSIDUELLES 26

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RCPERM ...................................................................................................................................................... 26

Localisation et caractéristiques des prescriptions qui feront l’objet d’un suivi en 2000...................... 28

BLOCS RÉCOLTÉS MÉCANIQUEMENT 28 BLOCS RÉCOLTÉS MANUELLEMENT 30

Description et fonctionnement de l’équipement utilisé ........................................................................... 31

HISTORIQUE 31 CARACTÉRISTIQUES DE L’ÉQUIPEMENT 31 FONCTIONNEMENT 32 FONCTIONNEMENT 33 LES COÛTS D’ACQUISITION 33

Résultats ...................................................................................................................................................... 34

Résultats ...................................................................................................................................................... 35

Discussion sur les premiers résultats ........................................................................................................ 47

LES VOLUMES RÉCOLTÉS 47 LA PRODUCTIVITÉ 47 PÉRIODE D’APPRENTISSAGE 48 IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT 48

Recommandations ...................................................................................................................................... 50

Recommandations ...................................................................................................................................... 51

Conclusion................................................................................................................................................... 52

Références ................................................................................................................................................... 53

ANNEXES

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LISTE DES FIGURES

FIGURE 1. ÉTUDIANT SE FAMILIARISANT AUX MANETTES À L’AIDE DU SIMULATEUR SIMLOG. 23 FIGURE 2. PLAN D’ÉCHANTILLONNAGE POUR L'INVENTAIRE D'IMPACT SUR LES TIGES RÉSIDUELLES.

27 FIGURE 3. SCHÉMA DE LA TÊTE MULTIFONCTIONNELLE PATU 400SH 32 FIGURE 4. PORTEUR JOHN DEER 540, MÂT PATU 915-H 32 FIGURE 5. PORTÉE DU MÂT, ÉBRANCHAGE DANS LE SENTIER ET EMPILEMENT EN BORDURE. 34 FIGURE 6. BANDES RESTANTES SUITE AU PASSAGE DE LA MULTIFONCTIONNELLE QUI SERONT RÉCOLTÉES

MANUELLEMENT. 34 FIGURE 7. ÉVOLUTION DE LA PRODUCTIVITÉ EN DÉBUT D’OPÉRATIONS 48 FIGURE 8. JEUNE ÉPINETTE AYANT SURVÉCU AU DOUBLE PASSAGE DU PORTEUR. 49 FIGURE 9. RÉGÉNÉRATION NATURELLE INDEMNE ADJACENTE AU SENTIER DE DÉBARDAGE. 50 FIGURE 10. ORNIÉRAGE EN BORDURE DE CHEMIN. 50

LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU 1. SYNTHÈSE DES POUR ET DES CONTRES CONCERNANT LA MÉCANISATION DES OPÉRATIONS EN

FORÊT PRIVÉE. 18 TABLEAU 2. CARACTÉRISTIQUES DE LA PRESCRIPTION 000048 36 TABLEAU 3. CARACTÉRISTIQUES DE LA PRESCRIPTION 000024 38 TABLEAU 4. CARACTÉRISTIQUES DE LA PRESCRIPTION 000017A 39 TABLEAU 5. CARACTÉRISTIQUES DE LA PRESCRIPTION 000017B 40 TABLEAU 6. CARACTÉRISTIQUES DE LA PRESCRIPTION 000017C 41 TABLEAU 7. CARACTÉRISTIQUES DE LA PRESCRIPTION 000017D 42 TABLEAU 8. CARACTÉRISTIQUES DE LA PRESCRIPTION 990098C 43 TABLEAU 9. CARACTÉRISTIQUES DE LA PRESCRIPTION 990533 44 TABLEAU 10. CARACTÉRISTIQUES DE LA PRESCRIPTION 000518 45 TABLEAU 11. CARACTÉRISTIQUES DE LA PRESCRIPTION 990069 46 TABLEAU 12. CARACTÉRISTIQUES DE LA PRESCRIPTION 990090 46 TABLEAU 13. VOLUMES RÉCOLTÉS SELON LE TYPE DE RÉCOLTE 47 TABLEAU 14. PRODUCTIVITÉ SELON LE TYPES DE TRAVAUX 48

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INTRODUCTION Les questions sociales ont souvent été à l’avant plan de l’attention de la population du Bas-St-Laurent. Avec la réduction du besoin en main-d’œuvre qu’elle entraîne, la mécanisation des opérations forestières au moyen de multifonctionnelles en forêt est dans la lignée des questions auxquelles la population régionale s’objecte. La controverse qui entoure ce sujet dans la région a d’ailleurs entraîné un « retard » dans la mécanisation : le Bas-St-Laurent est probablement la région forestière où la mécanisation est la moins présente au Québec. La tendance est toutefois bien présente. Dans la région, les multifonctionnelles ont récemment fait leur apparition en forêt publique, et la pression commence maintenant à se faire sentir en forêt privée. Parallèlement à ce phénomène, on observe un vieillissement des abatteurs manuels ainsi qu’un désintéressement de la relève. Bien que la réticence des intervenants forestiers demeure, la mécanisation est un sujet d’actualité et on considère maintenant généralement la chose comme inévitable, ou du moins envisageable. La Forêt Modèle du Bas-St-Laurent n’échappe à la tendance. Le projet de petite mécanisation des opérations qui y a été entrepris au printemps 2000 a fait l’objet de débats, d’études et de réflexions pendant deux ans avant d’être accepté. La décision de mettre de l’avant ce projet est basée sur plusieurs considérations. Dans un premier temps, la mécanisation est un sujet d’actualité puisque plusieurs intervenants ont noté un vieillissement des abatteurs manuels ainsi qu’un désintéressement de la part de la relève. La Forêt Modèle est probablement l’organisme régional le moins vulnérable et le mieux équipé pour encadrer et suivre un tel projet. D’une part, elle est moins liée dans ses décisions que les OGC qui doivent pouvoir se justifier à d’autres intervenants. D’autre part, la Forêt Modèle étant relativement indépendante, la crédibilité de ses résultats peut difficilement être mise en doute. Finalement, la Forêt Modèle a entre autres pour mission de développer des connaissances pouvant être appliquées à l’extérieur, dans des contextes similaires. En plus de permettre de comprendre l’impact de la mécanisation sur le métayage, l’expertise qui aura été développée lors de cette étude pourra servir en forêt privée pour déterminer où la mécanisation est possible ou souhaitable ainsi que socialement acceptable. Il est important de comprendre que cette étude ne représente pas l’acceptation de l’introduction de machinerie par la Forêt Modèle. L’aménagement forestier durable demeure au premier plan de préoccupations de la Forêt Modèle et l’aspect expérimental que revêt ce projet est en effet de première importance. Les considérations sociales, environnementales et économiques y ont autant sinon plus d’importance que les simples considérations opérationnelles, qui sont par ailleurs plus ou moins représentatives et souvent, du moins en partie, déjà connues. Cette version préliminaire ne représente que la première étape de la réalisation du projet. Après deux mois d’opérations, bien des questions sont toujours sans réponses et le projet fera l’objet d’un suivi pendant encore plusieurs mois.

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HISTORIQUE DE LA MÉCANISATION À LA FORÊT MODÈLE DU BAS-ST-LAURENT Dans tous les champs d’activités, le remplacement de travailleurs par des machines a toujours soulevé la controverse. En foresterie, l’arrivée de la scie mécanique, puis de la machinerie forestière a à la fois accru la productivité et réduit les besoins en main-d’œuvre. La Forêt modèle n’échappe pas au mouvement et des demandes de permission pour opérer avec de la machinerie multifonctionnelle ont été déposées auprès de la direction en 1998. Contexte historique régional La mécanisation à la Forêt modèle s’inscrit dans un cadre historique bien particulier. La population du Bas-St-Laurent est particulièrement sensible à cette question, probablement en grande partie en raison du contexte social des dernières décennies. Le Bas-St-Laurent est en effet le berceau de l’aménagement en forêt privée au Québec. Dans les années 1960, l’annonce de la fermeture des villages de St-Juste, Auclair et Lejeune avait entraîné le regroupement des propriétaires forestiers afin de contrer l’exil de la population de l’arrière pays, et les initiatives de toutes sortes visant le développement des communautés locales ont vu le jour. Le concept de forêt privée et de ferme forestière a depuis fait son chemin et la création de la Forêt modèle du Bas-St-Laurent, en 1993, constitue le plus récent projet mis en œuvre en ce sens dans la région. L’aspect social de la foresterie s’inscrit donc dans une tradition communautaire particulière à la région du Bas-St-Laurent qui semble toujours très importante aux yeux de la population. Le métayage a entre autres été lancé en réaction aux situations que vivent les villages forestiers en région. On assiste en effet à une contradiction : Alors que ces populations sont entourées d’une des ressources les plus importantes au plan économique, on y retrouve également des taux de non-emploi et de pauvreté parmi les plus élevés au Québec (Luc Bouthillier comm. pers.). Au plan social, le système de location du territoire qu’est le métayage contribue donc à rendre accessible le territoire, à redonner la possibilité aux habitants d’aménager la forêt, à leur donner du travail, à développer leur sentiment d’appartenance à la région et à valoriser le métier de travailleur forestier. Le projet de Forêt modèle a aussi contribué à la création d’emplois puisque la plupart des métayers bénéficiaient de prestations d’assurance-emploi sur au moins une partie de l’année avant de devenir métayer (Masse 1999). La mécanisation à la Forêt Modèle du Bas-St-Laurent En considérant le contexte historique régional, il est compréhensible que la population et les intervenants forestiers réagissent fortement à un projet de mécanisation à la Forêt modèle du Bas-St-Laurent. Certains considèrent en effet que ce projet aurait pour conséquence d’annuler les emplois engendrés lors de sa création. On verra cependant que le contexte dans lequel est proposé ce projet pilote explique sa pertinence.

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Bien que la mécanisation des opérations soit chose courante en forêt publique dans l’ensemble de la province, le projet de petite mécanisation est relativement récent à la Forêt modèle. L’idée a en premier lieu été amenée par des métayers. Deux projets furent déposés simultanément au début de 1998 : l’un par la métairie Tessier-Chénard inc. et l’autre par Yves et Luc Beaulieu. Les deux projets proposaient l’acquisition d’une tête multifonctionnelle Patu 400 SH (les caractéristiques de l’équipement sont présentées plus loin). Les avantages invoqués n’étaient pas liés à une augmentation de la production mais surtout à une hausse de la productivité. On justifiait l’acquisition de cette machinerie par une amélioration de la qualité de vie et de travail due à une période de récolte allongée (donc une réduction des heures quotidiennes de travail), une réduction de l’effort physique (cette préoccupation est partagée par presque la moitié des métayers qui sont d’avis que certains travaux entraînent de trop grands efforts physiques (Masse 1999)), une diminution de l’exposition aux éléments (chaleur, froid, pluie, etc.), une réduction des risques d’accidents et une augmentation du temps alloué à d’autres activités (activités acéricoles, gestion de la pourvoirie, etc.). Finalement, une productivité supérieure permettrait aux métayers d’effectuer, en totalité ou en partie, les travaux manuels nécessaires, ce qui induirait une réduction d’embauche de personnel et par conséquent des frais qui y sont rattachés. Une étude réalisée en 1999 par Sylvain Masse révèle que la problématique ne se situe pas au niveau de la qualité du travail des employés. En effet, 80% des métayers se disent satisfaits des travailleurs forestiers à leur emploi. Cependant, le recrutement de bons employés semble problématique pour la vaste majorité des métayers : on constate « une pénurie de main-d’œuvre intéressée et bien formée et un manque de relève chez les travailleurs forestiers de la région ». La question de la diminution des besoins en main-d’œuvre rendit la direction de la Forêt modèle réticente ou tout au moins prudente étant donné le contexte social de la région. Une réunion où tous les métayers étaient convoqués eu lieu peu de temps après la déposition des dossiers (avril 1998). En plus des avantages déjà énumérés par les métayers, plusieurs autres considérations furent alors abordées : La mécanisation des opérations optimiserait la machinerie existante, augmenterait la rentabilité à long terme, serait plus attrayante pour la relève, favoriserait le regroupement des métayers et permettrait un meilleur façonnage des bois (dimensions et ébranchage). D’autre part, en plus de la diminution du nombre d’emplois créé par les métayers, la mécanisation serait peut-être incompatible avec les programmes d’aménagement et la Forêt modèle projetterait une image négative pour les populations avoisinantes vu le débat régional sur la mécanisation. Suite à cette présentation, les métayers se déclarèrent unanimement favorables à l’essai de la mécanisation d’une partie des opérations « à condition que le tout soit suivi dans le respect du contrat de métayage et de trouver une façon de mieux intégrer la méthode socialement.» Comme la Forêt modèle fait preuve d’initiative dans ce dossier, les

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métayers étaient aussi d’avis que l’organisation se devait d’être proactive dans la diffusion d’information concernant le projet. Les résultats de cette réunion furent ensuite présentés aux membres du conseil d’administration de Forêt modèle (mai 1998). Comme certaines interventions risquaient de ne plus être subventionnées par l’Agence régionale et que la perception populaire suite à une telle décision pouvait nuire à l’image de l’organisation, on décida de reporter le projet. Ce n’est qu’en janvier 1999 que le projet revint au conseil d’administration. On proposa alors qu’un groupe de travail se penche sur l’impact de la mécanisation sur le modèle de métayage forestier et que le FERIC soit consulté pour avoir des données concernant la rentabilité, la productivité, les coûts, etc. Entre temps eu lieu le symposium « La ferme forestière en métayage : Résultats perspectives et enjeux », en avril 1999. La mécanisation des opérations fut abordée à quelques reprises par différents conférenciers. Sylvain Masse y présenta les résultats d’un sondage auprès des métayers qui révèle que la moitié d’entre eux sont « insatisfaits des contraintes imposées par la Forêt modèle sur la mécanisation de leurs opérations de coupe » (Masse 1999). Cette même étude montre que la santé (étant donné les exigences physiques de l’emploi) et la mécanisation à petite échelle sont les deux conditions mentionnées en premier par les métayers pour qu’ils demeurent à l’emploi à moyen et long terme. Gilbert Paillé mentionna quant à lui qu’il serait « important que le métayer puisse avoir accès à des outils et à des machines susceptibles non pas de remplacer mais de lui faciliter l’exécution des tâches les plus exigeantes physiquement » (Paillé 1999). Il ajouta par ailleurs que certaines coopératives forestières sont mécanisées à 50%, jugent qu’elles devraient l’être à 80% pour demeurer concurrentielles, et emploient tout de même des centaines de travailleurs. Finalement, il termina en disant que la viabilité du métayage « passe par un certain niveau de modernisation des équipements et méthodes ayant pour objet principal de maintenir les coûts des travaux forestiers au minimum et la productivité et la qualité de vie du métayer au maximum. » Un document, préparé par Lyan Cabot, présentant la mécanisation d’une métairie fut déposé lors de la rencontre du C. A. en juin 1999. Une autre simulation avec de nouvelles données fut présentée par André Hupé en novembre 1999 (une synthèse de ces documents est présentée plus loin). Lors des réunions suivantes, on a décida d’attendre les résultats des inventaires et des calculs de possibilité forestière avant de prendre une décision. C’est en février 2000 que le conseil d’administration décida de mettre en place un projet pilote encadré par la forêt modèle sur la Seigneurie du Lac Métis (Métarie Tessier-Chénard inc.). Le projet déposé par les Beaulieu fut mis de côté, du moins temporairement. Évidemment, le projet ne pouvait avoir lieu que si les communautés

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avoisinantes étaient bien informées des objectifs poursuivis, si les organismes de financement des travaux étaient en accord avec la démarche, ainsi que si les maires des municipalités concernées et les gouvernements étaient saisis du dossier et donnaient leur accord. Finalement, premiers travaux à être réalisés avec la tête multifonctionnelle commencèrent en juin 2000. Synthèse des études traitant de l’impact de la mécanisation sur le modèle de métayage forestier. Dans le cadre de l’étude des projets qui ont été déposés par la métairie Tessier-Chénard et par les frères Beaulieu, des études ont été réalisées par Lyan Cabot et André Hupé pour connaître l’impact que pourrait avoir la mécanisation sur le modèle de métayage forestier. Ces études traitaient de l’impact sur la rentabilité, la qualité de vie, les besoins en main-d’œuvre, la période de travail, les travaux à effectuer, etc. Les hypothèses de départ suivantes ont été utilisées pour les deux études : Compte tenu de la composition forestière du territoire, on estime qu’un métayer pourrait récolter jusqu’à 70% de ses bois au moyen d’une abatteuse multifonctionnelle. Étant donné la possibilité forestière moyenne d’une métairie, l’abatteuse serait utilisée sur une période annuelle de 8,8 semaines ou l’équivalent de 352 heures. Selon les données de FERIC (Jacques Lirette comm. pers.), la tête multifonctionnelle PATU SH 400 (le modèle acquis) doit opérer 2 000 heures par année pour atteindre son seuil de rentabilité. Les impacts sur le modèle sont les suivants : Le recours à la mécanisation est difficilement envisageable à l’échelle de la métairie. Trois métairies constituent le seuil minimal pour justifier une acquisition. La mécanisation aurait pour effet d’éliminer la presque totalité des emplois associés au métayage. Afin de rentabiliser leur achat, les métayers propriétaires devraient contracter des travaux hors territoire. Selon la nature des travaux réalisés, il peut résulter un problème d’image pour la forêt modèle et les activités qui y ont lieu. À court terme, la rentabilité des opérations n’est pas augmentée. Les métayers sont gagnants au plan de la qualité de vie.

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Les métayers compléteraient la saison des travaux six semaines plus tôt, ce qui leur laisserait plus de temps pour d’autres activités sur le terrain. Les métayers devraient réaliser eux-mêmes plus de travaux sans récupération de bois (débroussaillement, reboisement). Les métayers travailleraient seuls, la plupart du temps. Les risques d’accidents réduits vu la protection qu’offre la cabine seraient donc annulés. Si l’Agence régionale de mise en valeur des forêts privées ne finance pas les travaux mécanisés, les métayers devraient assumer une perte de revenus d’au moins 3000$ annuellement.

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PORTRAIT DE LA SITUATION DANS D’AUTRES RÉGIONS Pour connaître l’ampleur des opérations mécanisées en forêt privée, un questionnaire (Annexe 1) a été envoyé à trois régions cibles. Ces régions ont été choisies en fonction de certaines caractéristiques les rapprochants de celles des territoires gérés par la Forêt Modèle (types de peuplements, présence de forêt privée…). Les régions retenues sont le Saguenay-Lac-St-Jean, Chaudière-Appalaches et la Gaspésie. Saguenay-Lac-St-Jean Syndicat des producteurs de bois du Saguenay-Lac-St-Jean1 Le SPB du Saguenay-Lac-St-Jean compte 650 000 membres dont 1500 produisent annuellement 100 m3 en moyenne. La majorité des producteurs récoltent par coupes partielles, mais la majorité des volumes provient de CPRS. Les opérations mécanisées (toute machinerie confondue) en forêt privée ont débuté dans les années 1980. C’est principalement le manque d’effectifs qui a poussé les producteurs à se tourner vers la mécanisation. Le contexte de l’époque explique cette réorientation ; les habitants, autrefois agro-forestiers ont peu à peu délaissé la foresterie pour se consacrer à l’agriculture. Le temps passé en forêt a graduellement été réduit et la production forestière proportionnellement ralentie. L’absence de main d’œuvre disponible a donc créé un besoin d’augmenter la productivité par individu au moyen d’une machinerie plus performante. La présence de machinerie lourde en forêt privée provient en partie du fait que les contracteurs qui œuvrent en forêt publique avec de gros équipements travaillent sur leurs lots et offrent leurs services avec cette même machinerie. Aujourd’hui, la majorité des producteurs exploitent eux-mêmes leurs boisés. Environ le quart des producteurs font affaire avec des contracteurs ou fonctionnent en vendant leurs droits de coupe (des contacteurs achètent, récoltent et vendent les bois sur pied). Environ 20% des producteurs récoltent 70% de leur bois mécaniquement. Les machines les plus utilisées sont des abatteuses, des ébrancheuses et des porteurs. Les multifonctionnelles apparaissent depuis peu (5 – 10 ans) et on estime que 5 à 10% des volumes sont ainsi récoltés. Selon un récent sondage réalisé par le SPB du Saguenay-Lac-St-Jean, 1,1% des propriétaires disent employer des multifonctionnelles pour effectuer leurs travaux d’aménagement et/ou d’exploitation. Au Saguenay-Lac-St-Jean, la mécanisation n’a apparemment pas provoqué de réticence au niveau social ni de la part des producteurs ni des différents intervenants. Le problème se pose plutôt au niveau de la qualité des travaux puisque les contracteurs forestiers

1 Jacques Tremblay, Responsable de la mise en marché, SPB Saguenay-Lac-St-Jean,

Chicoutimi, (418) 549-7353

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proviennent surtout de la forêt publique où les méthodes de récolte diffèrent beaucoup de celles de la forêt privée. Le manque de polyvalence de la grosse machinerie spécialisée utilisée en forêt publique et la difficulté de travailler à petite échelle découragent souvent les propriétaires d’avoir recours aux services d’un contracteur et plusieurs décident de ne pas exploiter leur forêt pour cette raison. Dans plusieurs cas, les travaux mécanisés qui ont cours ne répondent pas aux besoins des propriétaires et créent d’importants préjudices au milieu. Entre autres pour pallier cette problématique, un projet d’implantation d’unités d’exploitation spécialisées est à l’étude afin « d’offrir des services d’exploitation spécialisés aux propriétaires de boisés privés de la région. » Par ailleurs, la question de l’aide gouvernementale aux travaux mécanisés ne se pose pas, puisque, mis à part la coupe de succession, aucune subvention n’est accordée pour les travaux de récolte, qu’ils soient effectués manuellement ou mécaniquement. La quantité de travail pour la main-d’œuvre forestière ne semble pas être une problématique. Non seulement les forestiers ont du travail, mais le travail de forestier est même souvent boudé par les chômeurs. En grande partie pour cette raison, la fréquence des travaux mécanisés devrait s’accroître dans les prochaines années, puisque les conditions de vie qu’offre l’abattage et le façonnage manuel des billes intéressent peu la relève. Société sylvicole de Chambord2 Dans la région de Chambord, la mécanisation à l’aide de multifonctionnelles a fait ses débuts l’an dernier, lors d’un projet mis en place par le programme de création et de consolidations d’emploi du gouvernement. Les premiers travaux effectués avec une tête multifonctionnelle ont été des éclaircies commerciales réalisées sur forêt publique, en collaboration avec le FERIC, sur 40 ha. Le propriétaire de la machine est un contracteur qui, depuis cette année, œuvre en forêt privée par le biais de la société sylvicole de Chambord. L’apparition d’une multifonctionnelle s’explique par la diminution des coûts d’opération, surtout dans les cas de coupes partielles. Auparavant, il était en effet pratiquement impossible d’arriver à rémunérer à la fois travailleurs et propriétaires. La mécanisation permet donc entre autres de récolter des peuplements en perdition que les propriétaires n’auraient pu couper eux-mêmes et qui auraient été trop coûteux à récolter manuellement ou des peuplements qui auraient été coupés à forfait et dont la qualité des travaux aurait été douteuse. Ici aussi, les protestations de la part des intervenants ont été nulles. Les travailleurs forestiers se font déjà rares en raison des faibles salaires, et les seuls emplois qui ont pu êtres perdus sont liés aux pilleurs de lots. Aucune subvention n’est accordée pour les travaux de récolte comme les coupes totales, les coupes d’assainissement et les coupes sélectives, qu’elles soient réalisées manuellement ou mécaniquement. Les peuplements difficiles à rentabiliser sont les peuplements à dominance feuillue, d’une part parce que

2 Annie Bisson, Responsable de la gestion forestière, Société sylvicole de Chambord,

Chambord, (418) 342-6251

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les arbres sont plus difficiles à manœuvrer et que le temps d’abattage est plus long, mais aussi parce que le marché est difficile d’accès et les prix de vente des bois très bas. Chaudière-Appalaches Groupement forestier de la Vallée de la chaudière3 Au Groupement forestier de la vallée de la chaudière, la plupart des opérations de récolte en forêt privée, soit environ 80%, sont réalisées à l’aide de multifonctionnelles. On pratique ainsi surtout la coupe totale, l’éclaircie commerciale et la coupe progressive. L’arrivée de la mécanisation remonte à 1995. Le groupement fait affaire avec deux contractants, un qui possède de la machinerie lourde (Porteur John Deer et tête multifonctionnelle Sylvania) et un autre qui utilise une plus petite multifonctionnelle (Neuson). Les deux contracteurs travaillent aussi sur forêt publique. On estime que dans la région, 20 à 30% des travaux réalisés en forêt privée passent par le groupement, la balance l’étant par les propriétaires eux-mêmes ou par des concurrents. La rentabilité des opérations n’a pas été un facteur déclencheur dans l’avènement de la mécanisation : il est apparemment tout simplement impossible de réaliser des opérations de récolte tant la pénurie de main-d’œuvre est importante. La mécanisation devient alors le seul moyen pour pouvoir fonctionner. Les protestations de la part des intervenants forestiers et sociaux ont donc été nulles. Groupement forestier du sud de Dorchester4 En Beauce, au groupement forestier du sud de Dorcherster, on compte deux contracteurs qui œuvrent avec leurs multifonctionnelles presque uniquement en forêt privée. La forêt est mélangée à tendance résineuse et les opérations mécanisées sont concentrées dans des peuplements résineux. Les propriétaires semblent satisfaits des travaux réalisés. Dans la région, on assiste apparemment au passage de la dernière lignée d’abatteurs manuels. Comme la mécanisation s’est installée en raison du manque de main-d’œuvre, on n’a assisté à aucune réticence de la part des intervenants sociaux. Les opérations mécanisées n’ont cours que depuis 3 ans, mais déjà plus du tiers des opérations sont réalisées mécaniquement. On pratique presque uniquement des éclaircies, qui sont subventionnées au même titre que des opérations manuelles puisque les volumes récoltés sont plutôt faibles. Encore très peu de CPRS sont réalisées à l’aide de multifonctionnelles.

3 Jacques Morin, Responsable technique, Groupement forestier et agricole de la

Chaudière, St-Victor (Etchemin), (418) 588-6674 4 Gaston Samson, Directeur général, Groupement forestier du sud de Dorcherster, St-

Prospère (Beauce), (418) 594-8208.

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Gaspésie Les entreprises agricoles et forestières gaspésiennes5 Aux entreprises agricoles et forestières gaspésiennes, on affirme que depuis deux ans, il se fait de plus en plus d’opérations mécanisées. En plus des contracteurs, on note que certains propriétaires de boisés sont intéressés à acquérir leur propre machinerie. Deux propriétaires l’ont déjà fait, et offrent leurs services aux propriétaires de boisés à travers la Gaspésie. Les propriétaires reçoivent des services mécanisés par l’intermédiaire de l’OGC, d’autres fonctionnent directement avec les contracteurs. Malgré tout, on estime que seulement 5% des opérations de récolte en forêt privée se font à l’aide de multifonctionnelles. Ces travaux ne consistent qu’en des CPRS et des coupes de succession pour l’instant. Les coupes de succession sont subventionnées au même taux que lors d’un abattage manuel, et les CPRS ne sont évidemment pas subventionnées. Les raisons qui ont poussé les propriétaires à faire des opérations mécanisées sont reliées à la rentabilité, la diminution de main-d’œuvre et à l’obtention plus rapide de revenus. Pour le moment, l’opposition à la mécanisation se fait plutôt sentir du côté de la forêt publique. On essaie de recycler des abatteurs manuels en opérateurs de multifonctionnelle, mais il en résulte quand même des pertes d’emploi. La coopérative forestière de la Gaspésie La coopérative forestière de la Gaspésie n’a pas été directement consultée, et bien qu’elle n’œuvre pas qu’en forêt privée, on présente ici des informations recueillies par le CSMOAF (1999) qui semblent pertinentes sur les travaux mécanisés qui s’y font. Malgré le fait que 80% des opérations réalisées par la coopérative se font de façon mécanisée, la mécanisation n’a pas entraîné de pertes d’emploi puisqu’elle a coïncidé avec une augmentation des volumes récoltés. La mécanisation est apparue en réponse aux coûts élevés de CSST, par souci d’amélioration de la compétitivité et par manque de main-d’œuvre. D’ailleurs, la transition s’est apparemment effectuée sans heurts puisque la mécanisation est venue combler le manque en main-d’œuvre à mesure que les abatteurs manuels ont pris leur retraite.

5 Paul-Égide Bourdage, Directeur adjoint, Entreprises agricoles et forestières

gaspésiennes, Caps noirs, (418) 392-5088

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POSITION DES INTERVENANTS FORESTIERS LOCAUX ET RÉGIONAUX FACE À LA MÉCANISATION6 Avec les progrès technologiques et le développement de machineries ayant de moins en moins d’impact sur l’environnement, les craintes environnementales qui étaient récemment au premier plan s’amenuisent. Dans la région, les inquiétudes surviennent plutôt au niveau social. La plus grande productivité des machines permet en effet de réduire le temps d’abattage et ainsi les besoins en main-d’œuvre. La mécanisation étant une question très préoccupante pour cette raison, la considération de l’aspect social dans le cadre de cette étude s’avérait primordiale. Comme le sujet ne laisse pas un forestier indifférent, de nombreuses organisations représentant des travailleurs forestiers ou étant impliquées dans le domaine méritaient d’être consultées. Les principaux intervenants ont donc été contactés ou rencontrés afin de dresser un portrait général des positions et des appréhensions associées à la problématique de la mécanisation des opérations de récolte. Les municipalités des environs immédiats Au niveau des municipalités, les maires ou représentants des villages de Lac Humqui, St-Léon-le-Grand, Ste-Irène, St-Charles-Garnier et La Rédemption ont été consultés. La tendance générale qui s'est dégagée de cette enquête est positive face au projet. Les quatre municipalités n'ont pas démontré de grande réticence mais tiennent à être informées du suivi et des résultats. À La Rédemption, le maire Viateur Labonté s'est assuré que la qualité des travaux ne serait pas affectée et que les opérations ne prendraient pas l'ampleur de ce qui se fait sur les terres publiques de la région où la récolte est mécanisée, notamment au Mont St-Pierre. Au Lac Humqui, Francis Desjardins a fait valoir que les nouvelles technologies s'imposent et qu'on doit aller de l'avant. Finalement, à St-Léon-le-Grand, Jean-Guy Rioux a demandé que si l'expérience s'avérait négative, les métayers retourneraient à la méthode conventionnelle. La Municipalité régionale de comté À la MRC de la Matapédia, on gère les lots intramunicipaux, et un projet de forêt habitée en forêt publique a été mis sur pied. Respectivement, les territoires couverts correspondent environ à 23 000 et 12 000 ha. Bruno Chabot explique que compte tenu des objectifs liés à la mise en valeur de ces territoires, notamment en ce qui concerne la maximisation des emplois, la MRC a préféré

6 Il à noter que certaines parties de cette version, marquées par un � sont préliminaires. La question étant très délicate, j’ai envoyé une copie de résumé à chaque intervenant, et

certains ne m’avaient pas encore fait parvenir leurs commentaires en date du 18 août (voir la liste des choses à faire après mon départ).

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recourir à des opérations traditionnelles de récolte. Il serait, de toute façon, très difficile d’obtenir le même niveau d’emplois dans l’hypothèse où il y a coupe mécanisée étant donné les besoins financiers pour des travaux d’aménagement alors nécessaires pour garantir le même niveau d’emploi. Selon lui, on doit ralentir la progression de la mécanisation en forêt privée. Il est vrai que la relève est plus rare qu'elle l'était, mais il est faux de prétendre que le métier de forestier n'a pas d'avenir, surtout si on arrive à mieux rémunérer les travailleurs. La recherche de main-d’œuvre ne semble pas être un problème, considérant la proximité de la forêt du milieu habité. Finalement, il a paru plus souhaitable de faire travailler plus de gens (horizon de travail de 20 semaines) plutôt que d’y aller avec moins de travailleurs mais pour plus longtemps. Les gouvernements Au MRNQ, Gilbert Delage et Pierre Drôlet se sont dit en accord avec un projet encadré et ont encouragé le projet de la forêt modèle puisqu'il pourra servir de référence par la suite. Au SCF, Jacques Robert affirme aussi que la mécanisation des opérations, même en forêt privée, est incontournable et que le contexte de la forêt modèle est idéal pour apprivoiser le phénomène dans le cadre d'un projet pilote. L'acceptation du phénomène peut sembler être un acte de résignation, mais la mécanisation pourrait être une occasion de revaloriser le métier de forestier et de le mettre au même niveau que les autres professions. La mise à jour des techniques de récolte pourrait créer un intérêt nouveau, et malgré les pertes d'emploi à court terme d’une main-d'œuvre souvent déjà assez âgée pour ce genre de travail, l'effet pourrait être bénéfique à long terme pour la relève. M. Robert croit que de bloquer toute initiative de mécanisation en forêt privée serait désavantageux à moyen terme. La main-d’œuvre d’aujourd’hui pourrait en effet se faire déborder par des entrepreneurs mécanisés externes et il serait par la suite difficile pour les intervenants qui œuvrent en forêt privée de percer à leur tour. Toujours au SCF Augustin Lebeau fait le parallèle entre la foresterie et tous les autres domaines dans lesquels la mécanisation a provoqué des tollés de protestation. Malgré toutes les réticences populaires, on sait que les forces du marché nous mèneront à la mécanisation, du moins partielle, des opérations. En sachant que le virage est inéluctable, du moins en partie, il est de notre responsabilité de rendre la transition la plus confortable possible. Dans cette transition, on doit cependant se méfier du « tout nouveau tout beau » qui veut que la machinerie soit la solution idéale aux problèmes de coûts. Le projet de la forêt modèle s’inscrit dans cette ligne de pensée au sens où l’on croit devoir d’abord mieux connaître les paramètres qui influencent la rentabilité de l’utilisation de machinerie et qui la rendent souhaitable ou non. Le Conseil régional de concertation et de développement Au CRCD du Bas-St-Laurent, on n'a pas pris de position officielle, mais une table ronde sur le sujet a été organisée il y a deux ans. On avait alors abordé le thème de la

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mécanisation et ses répercussions sur l'emploi. Les membres étaient alors divisés sur les mesures à prendre. Selon Gabriel Auclair, la situation a évolué depuis deux ans, et les gens considèrent en général qu'on ne doit pas tout mettre en œuvre pour ralentir la venue de la mécanisation, que c'est un incontournable autant en forêt privée que publique, qu'elle soit petite ou lourde. M. Auclair souligne quand même que l'on doit rechercher une mécanisation adaptée aux réalités régionales. La coalition urgence rurale ���� Adéodat St-Pierre, de la coalition urgence rurale est en accord avec l'étude menée par la forêt modèle, vu les précautions qui ont été prises. Une discussion au comité d’administration de juillet 2000 concernant la mécanisation représente bien la mésentente qui peut régner au sein d’une organisation à caractère social quand arrivent des questions aussi controversées. Même si l’accord ne vient pas de grand cœur, certains membres sont d’avis que les mauvaises conditions de travail et la pénurie de main-d’œuvre prévisible justifient la recherche de moyens pour garder des travailleurs, par exemple en recyclant ceux qui s’intéressent aux opérations mécanisées, et en améliorant leurs conditions de travail. D’autres membres voudraient bloquer la tendance afin de conserver tous les emplois. Selon M. St-Pierre, un consensus est impossible à obtenir à ce sujet. La Fédération des organismes de gestion en commun À la FOGC, on attend la parution officielle du rapport de Pierre Mathieu pour prendre position. Cette publication n’était pas encore disponible au public lors de la parution du présent rapport. Le chapitre de cette étude qui porte sur la mécanisation devait analyser principalement les facteurs qui favorisent sa progression en forêt privée et proposer certaines avenues de solution de façon à demeurer concurrentiel auprès des propriétaires. De plus, compte tenu des coûts de récolte reliés à cette méthode, il s’agissait d’examiner les types de traitements susceptibles d’être mécanisés, ceci dans le but d’augmenter notre part dans le prélèvement des bois récoltés et de verser ainsi un meilleur droit de coupe au propriétaire. À la FOGC, il n’y aura vraisemblablement pas de position tranchée face à la mécanisation. On débattra sur cette question à l’automne. Pour sa part, Alain Marcoux anticipe une présence grandissante de la mécanisation en forêt privée dans les années à venir. En effet, les réductions de coupes admissibles feront en sorte que ceux qui œuvrent en forêt publique offriront de plus en plus leurs services à la forêt privée. À ce jour, les interventions de récolte mécanisée sont une pratique peu courante en forêt privée dans la région. Le bloc Faribeau, appartenant à la société d’exploitation de la Vallée, fait néanmoins exception. Les particularités du territoire motivent cependant cette manière de faire : il est situé en Gaspésie, à deux heures de route du village le plus proche. Les coûts de transport et d’hébergement des travailleurs sont donc très élevés, et la main-d’œuvre acceptant de travailler dans un endroit si peu accessible difficile à trouver. La mécanisation des opérations a donc permis d’effectuer les travaux de récolte en moins de temps et à plus faibles coûts, le tout sans pénaliser la main-d’œuvre. Cette manière de fonctionner est cependant exceptionnelle et non-représentative des activités régionales en forêt privée.

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Il est intéressant de noter que dans l’étude réalisée par Stanek (1997) sur les travailleurs forestiers de la région du Bas-St-Laurent, les employeurs affirmant que la mécanisation devrait être limitée afin de prévenir les pertes d’emplois étaient exclusivement des OGC. Malgré tout, seulement 22% des employeurs, forêt privée et publique confondues, disaient avoir l’intention de mécaniser davantage les travaux forestiers dans les cinq années à venir. L’agence régionale À l’agence régionale de mise en valeur des forêts privées du Bas-St-Laurent, Jacques Lévesque reçoit des demandes de la part des conseillers forestiers accrédités (groupements forestiers, coopératives forestières, etc.), qui reçoivent eux-mêmes des réclamations de la part de propriétaires qui aimeraient que les travaux mécanisés soient reconnus. Plusieurs causes sont mentionnées. Il y a d’une part la nécessité de mieux suivre et contrôler des interventions sylvicoles dans le temps et l’espace. D’autre part, il semble y avoir un espoir de mécaniser certains travaux qui attirent de moins en moins certains types de travailleurs, par exemple les abatteurs manuels. La société d’exploitation des ressources ���� À la SER de la Vallée, on considère la mécanisation comme un incontournable, mais on dit devoir rechercher des solutions pour pénaliser un minimum de travailleurs. Gilles Michaud précise que même si une réduction de travailleurs qualifiés est prévisible dans les prochaines années, on ne doit pas utiliser cette situation pour justifier dès maintenant l’utilisation de procédés de récolte mécanisés puisqu’on n’assiste pas présentement à une pénurie de main-d’œuvre forestière. M. Michaud souligne que la mécanisation sera nécessaire pour que les intervenants en forêt privée restent compétitifs et pour assurer des conditions de travail décentes aux travailleurs. Par exemple, si les coûts d’exploitation étaient plus bas avec le procédé mécanisé, les travailleurs se verraient pénalisés en devant travailler au coût machine pour pouvoir continuer à gagner leur vie. La mécanisation doit donc être intégrée en considérant l’impact négatif sur l’emploi et ne devrait être utilisée que dans les endroits où les coûts d’exploitation seraient nettement réduits et/ou où il est très difficile de recruter des travailleurs. Le syndicat des producteurs de bois Jean Tremblay, du SPB du Bas-St-Laurent, croit lui aussi que la mécanisation sera inévitable et s’inscrit dans la série de changements technologiques qu’on a connu dans les dernières décennies. La problématique de la main-d’œuvre est selon lui bien présente, comme en témoignent les articles publiés par les périodiques forestiers sur cette question ainsi que la récente formation d’un comité sectoriel de main-d’œuvre en aménagement forestier. La tendance à la mécanisation est lourde, aussi doit-on selon M. Tremblay la mesurer et encadrer son application afin d’en réduire les impacts négatifs. Si les revenus que peuvent tirer les producteurs privés sont plus élevés en utilisant de la machinerie, on

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peut vraisemblablement s’attendre à une accentuation de la tendance, mais la mécanisation ne doit pas être abordée comme rentable en forêt privée a priori. M. Tremblay explique que le Bas-St-Laurent est l’une des régions où il se pratique le moins de coupes mécanisées par le fait que les forêts publiques et privées s’y retrouvent en proportion égales. Des 120 municipalités que dessert le syndicat, les 2/3 sont en grande partie dépendantes des activités forestières (aménagement ou sylviculture). Comme les communautés sont près de la ressource, les gens croient que l’impact sur les communautés rurales dépendantes serait trop prononcé. D’où un lien avec la réticence au changement observée. Finalement, M. Tremblay croit que la certification sera peut-être une opportunité d’encadrer la venue de la mécanisation : la perspective de développement durable combine des considérations économiques, environnementales, mais aussi sociales. Le groupement forestier de l’Est du Lac ���� Pour sa part, Gérald Lavoie, du groupement forestier de l’Est du Lac, est très sceptique quant à la viabilité d'un projet de mécanisation tel qu'on le conçoit présentement à la forêt modèle. D’après lui, un effet d'entraînement est à prévoir. S'il est vrai que les coûts d'exploitation sont réduits pour le propriétaire dans le cas des coupes totales, il n'en va pas nécessairement de même pour les coupes partielles. De plus, les calculs de prévision de rentabilité faits au temps zéro ne seront pas nécessairement les mêmes par la suite. M Lavoie s’inspire de la hausse des droits de coupe que doivent verser les industriels au gouvernement depuis l’apparition de la mécanisation pour expliquer que le même phénomène pourrait s’appliquer aux métayers ainsi qu’aux propriétaires de petits boisés. En effet, Abitibi-Consolidated pourrait exiger des droits de coupe plus élevés pour les travaux réalisés à l'aide de la multifonctionnelle. Pour rentabiliser leur machine comme ils l'avaient prévu, les propriétaires devraient l'utiliser plus longtemps et leur condition de vie serait minée d’autant. Si on applique ce principe à la forêt privée, le résultat serait le suivant: pour un même volume coupé mécaniquement, la proportion du prix de vente versée au propriétaire resterait la même, et la différence gagnée serait donc absorbée par le gouvernement, ce qui résulterait en un simple déplacement des fonds des régions vers la capitale. À moyen terme, on contribuerait ainsi à appauvrir les propriétaires, les travailleurs et la région en général. D'une perspective encore plus globale, les pertes d'emploi, le chômage et tout ce qu'il implique, entraînés par la mécanisation coûtent beaucoup plus aux contribuables que ce qui est gagné par le propriétaire. D'autre part, M. Lavoie craint qu'on assiste à un recul en aménagement. Par exemple, il serait en effet plus facile pour un propriétaire de déroger à son plan d'aménagement en autorisant un industriel à réaliser une coupe totale mécanisée qui lui rapporterait 60% du prix de vente que d'adhérer à sa prescription et faire une coupe partielle qui ne lui en donnerait que 30%. Selon lui, les OGC devront se concerter régionalement et faire preuve de plus de rigueur en faisant respecter leurs plans de gestion afin que les propriétaires ne profitent pas des budgets d’aménagement pour leurs jeunes peuplements tout en exploitant sans aménager et mettre en valeur leurs peuplements prêts à être récoltés.

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Idéalement, les droits de coupe dans les traitements d'éducation de peuplements avec récolte de bois commerciaux devraient être rehaussés pour combattre le phénomène. Finalement, M. Lavoie affirme que la main d'œuvre en abatteurs n'est pas rare dans la région. Cette information est corroborée par Stanek (1997) qui écrit que c’est dans la MRC du Témiscouata que l’on retrouve le plus d’abatteurs manuels dans tout le Bas-St-Laurent. D’autre part, M. Lavoie affirme que les conditions de travail des travailleurs forestiers sont comparables à celles de bien d'autres gens qui travaillent à l'extérieur. Les revenus de ces derniers étant cependant plus élevés, on ne parle pas de pénurie dans ces domaines. Tant qu'on rémunère bien les gens qui travaillent manuellement, la main-d'œuvre est abondante, peu importe les conditions de travail. Les travailleurs forestiers en général Une étude réalisée par Oleg Stanek en 1997 présente un portrait des attitudes face à la mécanisation des travailleurs forestiers du Bas-St-Laurent, tous domaines d’activité confondus. On apprend ainsi que 68% des travailleurs souhaitent que la mécanisation soit limitée afin de protéger les emplois existants. On distingue quatre groupes principaux d’attitudes face à la mécanisation, soit les défenseurs de la mécanisation (12%), les résignés (18%), les opposants mous (10%) et les opposants (58%). C’est dans la MRC de Matane qu’on retrouve le plus grand désaccord : 88%. Cette proportion diminue cependant drastiquement dans la Matapédia (66%). Par ailleurs, on remarque que les travailleurs qui oeuvrent surtout en forêt publique sont plus favorables que ceux qui travaillent surtout en forêt privée. Finalement, l’étude démontre que le nombre de semaines travaillées en forêt et le pourcentage de revenus gagnés en forêt sont directement proportionnels à l’acceptation de la mécanisation. Les arguments invoqués en faveur de la mécanisation sont l’amélioration des conditions de travail et de la compétitivité ainsi que l’aspect inévitable du phénomène. Il est intéressant de noter que contrairement aux intervenants qui sont employeurs, le manque de main-d’œuvre n’est pas cité comme un avantage de la mécanisation, même par les défenseurs. Les pertes d’emploi et la lutte au chômage sont les principales raisons pour lesquelles la plupart des travailleurs sont opposés à la mécanisation. D’autre part, on note que les abatteurs (76%) et les travailleurs sylvicoles (77%) sont davantage opposés à la mécanisation que leurs confrères opérateurs (54%) ou autres travailleurs (45%). Finalement, si on regroupe les travailleurs par type d’employeurs, on observe que ceux qui sont à l’emploi des OGC sont les opposants les plus nombreux avec 88% de désaccord face à la mécanisation. Malgré tout, les travailleurs intéressés à se perfectionner dans le maniement de multifonctionnelles sont souvent (63%) ceux qui souhaitent que son introduction soit limitée. Le centre de formation et d’extension en foresterie de l’Est-du-Québec D'après Gabriel Maffolini, les principales raisons pour lesquelles les entreprises ont recours à la mécanisation sont la pénurie de main-d'œuvre et de relève et la réduction des coûts d'opération. De plus, la mécanisation amène selon lui une constance dans la qualité

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et la quantité des approvisionnements et les travaux de préparation de terrain sont pratiquement inutiles puisque les débris de coupe sont concentrés dans les sentiers de débardage. Finalement, les normes de la CSST représentent une pression indirecte puisque que les risques de mortalité et de blessures liés à l'utilisation d'une scie mécanique représentent beaucoup de déductions sur la rémunération. Les métayers Au niveau des métayers, Claude Tessier explique que le choix de la mécanisation a d'abord et avant tout été fait pour améliorer les conditions de travail des métayers impliqués. Même si l'abattage se fera dorénavant plus rapidement et que les métayers des métairies 4, 5 et 10 devront exécuter des tâches exigeantes physiquement pour lesquelles ils embauchaient de la main-d'œuvre par les années passées, la diversification des tâches est un atout majeur. Le manque de main-d'œuvre à certaines périodes est le deuxième argument invoqué. Il est en effet plutôt difficile de trouver des travailleurs qualifiés qui acceptent de travailler plus du nombre de semaines minimum pour être éligible au chômage. Selon M. Tessier, la situation est la même pour tous les métayers. A priori, le désir de se mécaniser ne vient pas d'un désir de rentabilité accrue.

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Tableau 1. Synthèse des pour et des contres concernant la mécanisation des opérations en forêt privée7. Pour Contre - Occasion de revaloriser le métier de travailleur forestier (2) - Création d’un intérêt nouveau pour la relève (2) - Main-d’œuvre âgée (1) - Pénurie de main-d’œuvre, surtout sur de longues périodes (4) - Statu quo = retard accumulé difficile à rattraper si d’autres intervenants commencent à offrir le service (1) - Rendre la transition la plus confortable possible puisque le phénomène est inévitable (8) - Amélioration des conditions de travail (4) - Arrivée des entrepreneurs de forêt publique en forêt privée (1) - Réduction des coûts (1) - Compétitivité des travailleurs avec machine = mauvaises conditions de vie (1) - Constance dans la qualité et la quantité des approvisionnements (1) - Travaux de préparation de terrain inutiles (débris concentrés) (1) - Dangers d’abattage = Coûts élevés de CSST (1) - Diversification des tâches (1)

- Pertes d’emploi (4) - Augmentation du chômage et des coûts sociaux associés (1) - Abondance de main-d’œuvre pour l’instant (3) - Pas nécessairement plus rentable (1) - Danger d’effet d’entraînement (2) - Même proportion du prix de vente versée au producteur et déplacement de la différence de la région vers la capitale (1) - Sauf pour le salaire, les conditions de travail des forestiers sont comparables à celles d’autres travailleurs d’extérieur (1) - Danger d’un recul en aménagement (1)

7 Les nombres indiqués entre parenthèses indiquent le nombre de mention par les intervenants régionaux.

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INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES SUR LA PROBLÉMATIQUE DE LA MAIN-D’ŒUVRE FORESTIÈRE RÉGIONALE Que les intervenants forestiers et sociaux soient pour ou contre la mécanisation à petite échelle en forêt privée, leur argument tourne presque toujours, d'un côté comme de l'autre, autour de la main-d'œuvre. D'un côté, on prétend que le nombre d’abatteurs manuels est suffisant ou même que ces travailleurs sont abondants, de l'autre qu'ils sont rares. Afin de tenter départager le tout, des représentants des bureaux régionaux d’Emploi-Québec ont été consultés. Les données disponibles concernant les travailleurs sont cependant très ponctuelles dans le temps. Par exemple, il existe des données provenant de recensements effectués en novembre ou en mars. Puisque ces données ne sont pas représentatives de l’année complète mais de la situation à une date fixe, dans deux périodes où les activités forestières sont habituellement restreintes, on sur-estimerait probablement le nombre de chômeurs en les utilisant. Il est donc impossible avec les informations fournies de déterminer où se situe le nombre d’abatteurs manuel par rapport à l’offre de travail. Jacques Lévesque, de l’agence de mise en valeur des forêts du Bas-St-Laurent, suggère une interprétation qui pourrait en bonne partie expliquer le phénomène. M. Lévesque soutient que la situation varie beaucoup en fonction de la région où l’on se trouve. Ainsi, la MRC de Kamouraska est aux prises avec des difficultés de recrutement de travailleurs forestiers puisque ces derniers préfèrent travailler dans d’autres secteurs ou dans d’autres régions (ex. : la Beauce, Montmagny et Québec) où les emplois sont plus stables et moins saisonniers. D’un autre côté, l’est du Bas-St-Laurent (les MRC de la Mitis et de la Vallée par exemple) connaît une abondance de main-d’œuvre et même un surplus de travailleurs forestiers qui vont souvent sur la Côte-Nord pour aller faire ou compléter les semaines de travail nécessaires à l’admissibilité au chômage. Ces données sont appuyées par Stanek (1997) qui écrit que les abatteurs sont surtout concentrés dans les MRC du Témiscouata, des Basques, de la Mitis et de la Matapédia. Del Degan et al. (1996) ont observé la même tendance. Alors qu’une grande part des employeurs de la province a de la difficulté à combler les postes d’opérateurs de scie mécanique (Del Degan et al. 1996; CSMOAF 2000), le Bas-St-Laurent « dispose d’un surplus de travailleurs forestiers et ces derniers sont souvent appelés à œuvrer ailleurs » (Del Degan et al. 1996). Si la pénurie de main-d’œuvre n’est pas encore observable au Bas-St-Laurent, on peut cependant s’attendre à ce qu’elle se fasse de plus en plus sentir dans les années à venir. En effet, au niveau provincial, la distribution des travailleurs forestiers (toutes disciplines confondues) démontre que le groupe des travailleurs âgés de moins de trente ans (16%) est nettement insuffisant pour remplacer ceux qui ont présentement entre trente et quarante ans. De plus, la moyenne d’âge des travailleurs forestiers de la région est d’environ 42 ans (Stanek 1997). Par ailleurs, le Bas-St-Laurent a la particularité d’être très « habité ». La grande proportion de forêt privée en fait une région où la population habite souvent à proximité de la forêt. Ainsi, le Bas-St-Laurent est la région où on retrouve le moins de travailleurs

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en forêt privée résidant à l’extérieur (16%) (Poulin et al. 1997). L’éloignement est donc un argument difficilement invocable pour justifier le besoin de se mécaniser. Une autre composante doit aussi être considérée. Certains employeurs ne se plaignent pas tant de la disponibilité de travailleurs en saison qu’hors saison. En effet, la « culture du chômage » veut que plusieurs travailleurs arrêtent de travailler une fois le nombre de semaines leur permettant d’être admissible aux prestations d’assurance-chômage est écoulé, même si l’offre de travail persiste (Morin comm. pers.). Les données de Poulin et al. (1997) démontrent malheureusement bien ce phénomène. Dans l’Est du Québec (Bas-St-Laurent et Gaspésie), 75% des travailleurs forestiers ont reçu en 1994 des prestations d’assurance-chômage pendant une période plus longue que la période où ils ont travaillé en forêt. De plus, ces prestations représentent une proportion de leurs revenus supérieure à celle des travailleurs forestiers des toutes les autres régions du Québec. On note que ce phénomène est plus répandu en forêt publique qu’en forêt privée. La réduction des droits de coupe annoncée récemment entraînera vraisemblablement des mises à pied importantes dans la région. Michel Rousseau et Alfred Morin, d’Emploi-Québec, prévoient entreprendre des études afin de connaître l’ampleur et les effets de ces pertes d’emploi dans les mois à venir. Ils seront alors plus aptes à nous fournir des informations concernant la disponibilité des abatteurs manuels. SOLUTIONS ENVISAGEABLES Si la tendance à la mécanisation se maintient et que le phénomène prend de l’ampleur dans le Bas-St-Laurent, la région devra s’adapter et tenter de trouver des solutions en tenant compte des réalités de la main-d’œuvre forestière. Ces moyens découleront probablement entre autres de ceux qui seront apportés pour les travailleurs de l’industrie qui seront vraisemblablement mis à pied suite aux réductions des droits de coupe. Le CSMOAF (2000), Stanek (1997) et Del Degan et al. (1996) proposent que les abatteurs qui subiront des pertes d’emplois liés à la diminution des opérations manuelles au profit de la récolte mécanisée aient l’opportunité de se réorienter vers des programmes de formation spécifiques, comme le débroussaillement, l’éclaircie précommerciale et le dégagement de plantation. Ce recyclage suppose cependant une polyvalence et une mobilité de la part des travailleurs qui est fortement discutable (CFR 1998). D’autre part, l’intensification de l’aménagement en forêt privée pourrait compenser pour une part des pertes d’emplois liées à l’introduction de la mécanisation (CRF 1998) et à celles prévues en forêt publique (Del Degan et al. 1996). Le directeur général d’une coopérative forestière du Saguenay-Lac-St-Jean est même allé jusqu’à dire que « le but ultime de nos interventions dans l’aménagement forestier est de créer de l’emploi »! Cette avenue a cependant ses limites, et l’aménagement ne pourra pas entièrement combler les pertes d’emploi subies suite à la réduction des travaux conventionnels (CSMOAF 1999).

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L’aménagement « multiressource » semble aussi être une bonne avenue. Cependant, comme le fait remarquer la coopérative forestière du Saguenay-Lac-St-Jean, on ne doit pas croire qu’on pourra ainsi réduire la dépendance au chômage des travailleurs forestiers. Les inventaires multiressources prolongent la saison pour certains travailleurs, mais comme ils ont lieu en même temps que les autres travaux, il contribuent surtout à créer de nouveaux emplois saisonniers (CSMOAF 1999). En ce qui a trait à la relève, la commission forestière régionale (1998) recommande que les conditions de travail des travailleurs forestiers soient améliorées afin d’être plus attrayantes, notamment en révisant les taux établis par le MRN et l’Agence de mise en valeur des forêts privées. Dans la même optique, le CSMOAF (2000) propose l’implantation d’un système de bonification basé sur l’ancienneté, l’éloignement ou la stabilité.

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FORMATION D’OPÉRATEURS DE MULTIFONCTIONNELLES Dans la région, le Centre de formation et d'extension en foresterie de l'Est-du-Québec, situé à Causapscal offre une formation en abattage et façonnage des bois à l'aide de multifonctionnelles. La formation offerte au centre de foresterie peut prendre deux formes: soit le D.E.P. ou de la formation sur mesure offerte aux entreprises. Diplôme d’études professionnelles (D.E.P.) Au niveau du D.E.P. en abattage et façonnage des bois, une trentaine de personnes est formée annuellement. Ce programme est chapeauté par le ministère de l’éducation, et les participants doivent satisfaire certaines conditions d’admissions. D’une durée de 840 heures (23 semaines), la formation couvre des volets théoriques et pratiques. La formation théorique comprend des notions relatives à la santé et sécurité au travail, à la foresterie de base, aux modalités d’intervention, au secourisme, à la recherche d'emploi et à l’intégration au milieu du travail. La formation pratique se fait en trois volets. Dans un premier temps, les étudiants se familiarisent avec les outils de la cabine de contrôle (manette, ordinateur…) à l'aide du simulateur SIMLOG (figure 1). Ce logiciel qui simule toutes étapes de l’abattage à l’empilement présente cependant deux désavantages: l'interface plus ou moins réaliste et l'impossibilité de le déplacer virtuellement dans l’espace. Malgré ces inconvénients, il permet un premier contact avec la machine et prépare l'étudiant à la deuxième étape, où il opère la multifonctionnelle sur un terrain vague. Les étudiants doivent alors saisir des billes et effectuer certaines opérations qui seront à exécuter en forêt. Finalement, on passe aux opérations en forêt où 6 semaines sont consacrées au perfectionnement de l'apprentissage. Les employeurs potentiels des étudiants formés sont les compagnies forestières, les coopératives forestières, les organismes de gestion en commun et les entreprises en exploitation forestière. Formation sur mesure La formation sur mesure offerte aux entreprises n'est pas chapeautée par le ministère de l'éducation mais par Emploi-Québec. L'évaluation y est formative, il n'y a donc pas d'examen écrit ni d'exigences d'admission scolaires. La clientèle pour ce genre de formation est surtout formée de travailleurs envoyés par des contacteurs œuvrant dans la Baie-des-chaleurs, la Matapédia et la région de Matane. Depuis un ou deux ans, on perçoit un intérêt grandissant de la part du Bas-St-Laurent et du reste de la Gaspésie. 30 à 40 personnes sont formées à chaque année. Cette formation peut être adaptée selon les exigences des entreprises, mais en général, elle est d'une durée de 369 heures. Comme les étudiants ont habituellement déjà été en contact avec de la machinerie lourde, plusieurs aspects aux programmes du D.E.P. ne se retrouvent pas dans cette formation. On insiste davantage sur les aspects opérationnels afin de « développer et de perfectionner les capacités, habiletés et habitudes de conduite, d’opération et d’entretien de machinerie lourde forestière, abatteuse à tête multifonctionnelle et du transporteur forestier. » Trois semaines de théorie, où des notions d'hydraulique, d'électronique, de mécanique, etc. sont présentées aux étudiants, sont suivies de 6 semaines de pratique en forêt. Une partie des opérations est réalisée à la forêt expérimentale du centre de foresterie, mais la possibilité

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étant limitée à 4000 m3 par année, la majeure partie des opérations a lieu en forêt publique, chez des compagnies où des ententes ont été conclues ou chez la compagnie avec qui le contracteur fait habituellement affaire. Les coûts de la formation théorique sont financés par Emploi-Québec, et les coûts de la formation pratique (essence, machine, bris…) sont assurés à part égales par Emploi-Québec et par l'entreprise. La formation sur multifonctionnelle est offerte depuis quatre ans, et les taux de placement dépassent les 85%, tant au niveau du DEP que de la formation sur mesure. Plus les gens sont prêts à travailler en région éloignée, meilleur est le taux de placement. Les principales régions vers lesquelles les gradués se dirigent sont la Côte-Nord, le Nouveau-Brunswick et l'Abitibi. La Gaspésie est aussi une destination potentielle bien que moins populaire car l’apparition des multifonctionnelles y est plus récente.

Figure 1. Étudiant se familiarisant aux manettes à l’aide du simulateur Simlog.

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MÉTHODES D’INVENTAIRES Pour que les résultats de la comparaison opérations mécanisées vs manuelles soient valables, on devrait avoir trois échantillons pour chaque type d’opérations (ex.: 3 CPRS récoltées mécaniquement, 3 CPRS récoltées manuellement, la même chose pour les RCPERM). Malheureusement, seules les RCPERM mécanisées étaient en nombre suffisant pour répondre à ces conditions. Il faudrait étendre le suivi à l’année qui vient afin d’avoir suffisamment d’information pour que les résultats soient valides. Les formulaires utilisés pour chaque inventaires se trouvent à l’annexe 2. Caractéristiques de la strate Paramètres relevés : Essence, diamètre, nombre de chicots, hauteur moyenne. Dans les cas où des arbres seront laissés sur pied, les parcelles linéaires seront orientées de façon à croiser les sentiers de débardage. Voirie Parcelles linéaires de 4 x 50 mètres commençant à chaque 100 mètres, réparties sur toute la longueur du chemin. La moitié de la virée est donc inventoriée. CPRS et RCPERM Deux parcelles linéaires de 4 m x la longueur du bloc situées à au moins 30 m de distance. Remarque : Dans les faits, les parcelles linéaires ont été orientées de façon à ce qu’un maximum de distance soit couvert. Dans la prescription 000017 A, les parcelles ont été orientées par inadvertance parallèlement aux futurs sentiers de débardage. Lors de l’inventaires après traitement, le trajet devra être modifié de façon à ce que les sentiers soient croisés (pour ne pas sous ou surestimer la surface terrière résiduelle). Dans la pratique, il est recommandé de réaliser l’inventaire en deux temps : 1/ On trace le milieu de la parcelle à l’aide du topofil et on prend les hauteurs 2/ On prend les mesures des arbres. De cette façon, on minimise la multiplication des opérations à réaliser en même temps. On doit calculer environ 1h45 pour parcourir 250 m dans les peuplements non-traités. Impact sur la régénération CPRS et RCPERM Parcelles de régénération de 1.13 m de rayon réparties de façon linéaire à tous les 10 m le long d’une virée perpendiculaire aux chemins de débardage « qui monte et qui descend » dans un carré de 100 x 100 m. La superficie totale de la virée couvre donc 1 ha. (Imaginer un quadrillé de 10 lignes par 10 lignes: chaque intersection correspond à une parcelle). On s’assure ainsi d’un espacement équidistant entre les parcelles. Cette intensité

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d’échantillonnage devrait permettre un risque d’erreur de 8,5% (Chabot comm. pers.). Dans les cas où la forme de la superficie à traiter ne permet pas de faire l’inventaire de cette façon, on essaie d’avoir 100 parcelles réparties aux 10 mètres quand même. Les superficies inventoriées avant et après traitement devront être les mêmes : on utilisera les croquis des virées tracés à cet effet. On doit compter environ 1h15 par inventaire. Lors de l’inventaire de régénération après traitement, je me suis inspirée de la démarche utilisée lors des inventaires de dégagement de plantation. Je n’ai considéré que les tiges dont la moitié du feuillage passait à travers les débris. Les parcelles recouvertes de débris ont aussi été relevées, bien que l’inventaire de la régénération dans les sentiers, qui est réalisé de la même façon, procurera plus d’informations quant à la survie des jeunes tiges lors du passage de la machinerie. Impact de la machinerie (sol et régénération) Paramètres relevés : Superficie des ornières de plus de 20 cm de profondeur8, de l’exposition du sol minéral, des rigoles, épaisseur des débris ligneux (quand leur densité cache complètement le sol9-10), superficie occupée par les sentiers de débardage et distance les séparant, largeur des sentiers, superficie compactée11 (passage des roues), nombre de jeunes tiges dans les sentiers. Le compactage du sol aurait été un élément intéressant à étudier, puisque la machinerie passe deux fois dans les sentiers où les opérations se font mécaniquement (coupe et débardage) alors qu’elle ne passe qu’une seule fois (débardage) lors de travaux manuels. Les mesures nécessaires (mesure de la densité apparente du sol, résistance à la pénétration) sont cependant trop longues à exécuter et trop coûteuses pour les objectifs de cette étude. CPRS et RCPERM Parcelles linéaires de 50 m x largeur du sentier à tous les 100 m réparties sur l’ensemble des sentiers. Mesure de l’épaisseur des débris, au centre du sentier, à tous les 10 mètres dans les parcelles linéaires. Relevé du nombre de jeunes tiges dont au moins la moitié du feuillage passe à travers les débris. La moitié des sentiers est donc inventoriée. On doit compter environ 5-10 minutes par parcelle. Pour connaître la distance moyenne entre les sentiers et leur largeur moyenne : Un transect perpendiculaire aux sentiers de débardage où on calcule la distance entre les sentiers (du milieu de l’un au milieu de l’autre) et la largeur de ces derniers.

8 Étude de FMBSL 1999. 9 L’Écuyer & Jetté 1998.

10 Proposition de Jean-Claude Ruel 11 Proposition de Suzanne Brais, chercheure UQAB

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Cet inventaire permettra de connaître la proportion de territoire occupée par les sentiers de débardage, la proportion de sentier où des dommages au sol sont évidents, la distance moyenne entre ces sentiers, la superficie compactée, la superficie temporairement perdue à cause des débris, etc. Impact sur les tiges résiduelles RCPERM 5 parcelles de 11.28 m de rayon réparties à tous les 36.5 m sur 157 m et 5 autres parcelles parallèles aux premières à 36.5 m de distance. De cette façon, les 10 parcelles couvriront 40% de la superficie et seront réparties uniformément sur le bloc échantillon de 1 ha (figure 2). Comme aucun inventaire n’a encore été réalisé sur les tiges résiduelles, le temps d’inventaire est toujours indéterminé.

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Figure 2. Plan d’échantillonnage pour l'inventaire d'impact sur les tiges résiduelles.

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LOCALISATION ET CARACTÉRISTIQUES DES PRESCRIPTIONS QUI FERONT L’OBJET D’UN SUIVI EN 2000. Les formulaires des prescriptions à être traitées mécaniquement et manuellement se trouvent à l’annexe 3, dans l’ordre où elles sont présentées ici. Blocs récoltés mécaniquement Les superficies qu’on prévoit traiter mécaniquement cette année sont les suivantes. Voirie : 800 m Métairie 10 : Prescription 000024 : Strate 566 : FTR D3 JIN CP C 8A MS11 CPRS : 3,1 ha Métairie 4 : Prescription 000048 (3,1 ha) : Strate 1139 : SS A3 50 30 B 1A MS12 RCPERM : 9,7 ha Métairie 4: Prescription 000017 A (4,5 ha), B (5,2 ha) et C (2,3 ha) : Strate 1139 : SS A3 50 30 B 1A MS12 Prescription 000017 D (2,0 ha) : Strates 1139 : SS A3 50 30 B 1A MS12; 1141:SBb A3 50 30 C 1YA MS12 Trois autres prescriptions seront traitées semi-mécaniquement en totalité ou en partie : RCPERMreM : 6,2 ha (Les peuplements que vise cette prescription ont déjà subit une première éclaircie). Métairie 4 : Prescription 990098 B (2 ha) : Strate 1114 : SS B3 50 30 B 1A MS12 Prescription 990098 C (4,2 ha) : Strates 1114 : SS B3 50 30 B 1A MS12; 1127 : SS A3 50 30 B 1A MS12; 1129 : CS C4 70 60 A 7T RC22. CPRS : 0,8 ha Métairie 4 : Prescription 990087 : Strate 1128 : SS B3 50 30 C 1A MS12. On ne prévoit la récolte manuelle des feuillus que l’an prochain. L’impact sur le milieu ne sera donc pas terminé cette année, et les inventaires après traitement devront avoir lieu l’an prochain. L’inventaire avant traitement n’a pas été réalisé. J’ai laissé ce bloc de côté en début d’été me disant qu’il n’était pas représentatif puisque qu’il allait être récolté en deux temps, j’ai oublié son existence et je n’ai pas eu le temps de l’inventorier avant de partir. RPDD : 3,8 ha Métairie 10 : Prescription 990102 : Strates 551 : BBS C3 50 C 1AY MS12; 550 : EOR C3 JIN CP C 1AY MS12; 544 : EO C3 JIN CP C 1AY MS12; 552 : FT D3 JIN CP C 1AY MS11.

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Vu la forte composition en essences feuillues de cette prescription et les gros diamètres qu’on y retrouve, la multifonctionnelle ne sera utilisée que pour une petite partie du peuplement où les résineux sont plus abondants. Il est à noter que l’inventaire qui y a été réalisé n’est pas valable dans le cadre de l’étude parce que j’ai appris par après que les opérations avec la tête multifonctionnelle ne seraient réalisées que sur une partie minime. Dans cette situation, on peut quand même se permettre d’utiliser la multifonctionnelle puisque le porteur est déjà sur place pour débarder les bois abattus. Comme la RCPERMreM est un traitement plutôt inhabituel, le suivi ne touchera que les caractéristiques de la strate afin de connaître la productivité et la rentabilité d’un point de vue strictement opérationnel. Aucun échantillonnage des paramètres environnementaux n’y sera réalisé puisque ce traitement n’est pas conventionnel ni définitif. En effet, des opérations y ont déjà eu lieu, et une coupe totale suivra dans quelques années. La même procédure s’applique pour la CPRS (990087) puisque les travaux ne seront pas terminés cette année. Finalement, le statut des prescriptions suivantes est incertain : CPRS : ? Ha Métairies 4 et 5 : Prescription (no de la prescription encore indéterminé avant mon départ) : Strates 1143 : SBb A3 50 D 1AY MS22 et 1144 : BbS C3 50 el C 1AY MS12 Lors de la planification, on avait prévu que la strate 1138 serait récoltée mécaniquement. Cependant, l’emplacement du bloc a été modifié lors de la rédaction de la prescription, au début d’août. Selon André Laberge, la pente ne permettrait pas le passage de la multifonctionnelle et les travaux seraient réalisés manuellement. On devra cependant s’en assurer auprès des Tessier-Chénard avant de mettre cette strate de côté. CPRS : 3,8 ha Métairie 4 : Prescription (no de la prescription encore indéterminé avant mon départ) : Strates 1152 SBb A3 50 30 C 1A MS12

1156 SBb B3 50 30 B 1A MS12. Cette strate ne devait initialement pas être récoltée mécaniquement, mais André Laberge croit qu’elle s’y prêterait bien. L’inventaire avant traitement n’a pas été réalisé parce que j’ai appris à la dernière minute que ce bloc allait probablement être traité mécaniquement. Après s’être assuré qu’il sera bel et bien récolté mécaniquement auprès de Claude Tessier, on devra réaliser les inventaires de régénération et de caractéristiques de strate.

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Blocs récoltés manuellement Les peuplements choisis pour comparer les travaux réalisés manuellement à ceux réalisés semi-mécaniquement sont les suivants. Des inventaires de régénération avant et après traitement et d’impact sur les tiges résiduelles y seront réalisés. CPRS Métairie 1 : Prescription 000518 : Strate 869 : SS C3 50 40 B 1A RS22 Métairie 2 : Prescription 990533 : Strates 930 : RBj- B3 JIN 30 C 1A MS12; 929 : SBb B3 50 30 B 1A MS12. RCPERM Métairie 3 : Prescription 990090 : Strate 1057 : SS A3 50 30 B 1A MS12 Métairie 7 : Prescription 990069 : Strate 1398 : SS A3 50 30 C 1A MS25 Ces sites ne correspondent pas tout à fait à ceux qui seront traités mécaniquement, mais des considérations opérationnelles restreignent le choix. D’une part, seules les métayers des métairies 1, 2, 3, 6 et 7 emploient un porteur de dimensions semblables à celui utilisé pour porter la tête multifonctionnelle. Des peuplements traités en 2000 on a sélectionné ceux dont les caractéristiques édaphiques et végétales se rapprochaient les plus des peuplements traités mécaniquement et qui n’avaient pas encore été traités.

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DESCRIPTION ET FONCTIONNEMENT DE L’ÉQUIPEMENT UTILISÉ Historique La métairie Tessier-Chénard inc. possédait déjà un porteur John Deer 540 muni d’un mat Patu 915 qui portait un grappin et qui était utilisé pour le débardage. Une fois le projet accepté, les métayers achetèrent une petite tête multifonctionnelle Patu 400 SH. Le porteur présente cependant une problématique reliée à sa transmission; les pentes forte ne peuvent être gravies que de l’avant car la première vitesse arrière est trop rapide et son utilisation occasionne des bris majeurs lorsque soumise à un effort considérable (Tessier 1999). En 1999, on avait étudié la possibilité d’utiliser une petite excavatrice à chenille de type Koberco SK70SR munie de la même tête. Cette machine était attrayante de par ses faibles dimensions, sa maniabilité, sa fiabilité ainsi que par son système hydraulique perfectionné (Tessier 1999). Malgré tout, l’option du porteur John Deer a été conservée puisque les coûts d’acquisition de l’excavatrice (105 000$) étaient trop élevés. De plus, en convertissant le porteur déjà existant, on rentabilisait au maximum l’équipement de base. Des modifications ont cependant été apportées. Une transmission hydrostatique a été ajoutée, en plus de la transmission semi-automatique originale. Cette transformation était nécessaire puisque la marche arrière est constamment utilisée lors de l’abattage mécanisé et qu’une transmission semi-automatique entraîne une baisse de régime du moteur à chaque déplacement de la machine. Caractéristiques de l’équipement Les principales caractéristiques de la machinerie sont les suivantes (M T.-Ch. 1998). Engin porteur (Transporteur John Deer 540): Empattement : 3,75 m (12 pi. 6 po.) Largeur des pneus : 51 cm (23,1 po.) Largeur totale : 2,7 m (9 pi.) Garde au sol : 60 cm (24 po.) Chargeuse (Patu 915-H) : Portée : 6,4 m (21 pi. 4 po.) Tête multifonctionnelle (Patu 400 SH): Diamètre maximal de coupe : 44 cm (17 ¾ po.) Diamètre d’ébranchage : 35 cm (14 po.) Vitesse d’ébranchage : 75 cm/sec. (30 po./sec.) Poids : 395 K (870 lbs) Ébrancheuse à flèche coulissante

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Figure 3. Schéma de la tête multifonctionnelle Patu 400SH12

Figure 4. Porteur John Deer 540, mât Patu 915-H

et tête multifonctionnelle Patu 400SH

12 Image tirée d’un document publicitaire dont la référence est inconnue.

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Fonctionnement Le transporteur est donc une débusqueuse adaptée dont les dimensions (largeur et longueur) ont été minimisées pour être adaptées aux travaux d’éclaircie. Le siège auquel sont fixées les précommandes hydrauliques est pivotant, ce qui permet l’opérateur de circuler facilement autant vers l’avant que vers l’arrière. La cabine est munie de vitres incassables, d’une chaufferette ainsi que d’un système d’air climatisé. Le porteur sert à la fois à la récolte, au façonnage des billes et à leur débardage. Il est conçu de façon à pouvoir être converti rapidement : un système d’attaches hydraulique permet de détacher le grappin du mât et d’y fixer la tête multifonctionnelle en 30 minutes. L’abattage et l’ébranchage se font derrière les roues arrières. L’arbre est ébranché au-dessus du sentier de débardage et l’empilement ainsi formé contribue à protéger le sol et ne nuit aucunement au passage du transporteur. Une fois tronçonnées, les billes sont empilées en bordure du sentier (figure 5). Le débardeur les transporte au chemin principal lors d’un deuxième passage où la tête aura été remplacée par le grappin. On doit mentionner que la portée du mât ne permet pas de couvrir les vingt mètres séparant deux sentiers de débardage (figure 6). Aussi, les bandes inaccessibles sont récoltées manuellement et lorsque c’est possible, l’ébranchage de ces arbres est fait mécaniquement. En définitive, les opérations sont réalisées de façon semi-mécanisées. Les coûts d’acquisition Les coûts d’acquisition de l’équipement se partagent comme suit : Transporteur : 100 000$ Tête multifonctionnelle : 50 000$ Installation hydraulique et transmission hydrostatique : 30 000$ Total : 180 000$ Le financement, sur dix ans, est fourni par le crédit forestier. On prévoit réussir à rentabiliser les équipements sans avoir à contracter à l’extérieur des métairies.

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Figure 5. Portée du mât, ébranchage dans le sentier et empilement en bordure.

Figure 6. Bandes restantes suite au passage de la multifonctionnelle qui seront récoltées manuellement.

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RÉSULTATS Les pages qui suivent présentent les caractéristiques avant traitement, et dans un cas après traitement, des blocs qui subiront des récoltes mécanisées ou manuelles. Ces données serviront à établir des comparaisons quant à la productivité, la rentabilité et l’impact sur l’environnement des différentes méthodes de récolte. Il est à noter que la détermination des volumes s’est fait au moyen du tarif de cubage général de la zone du Bas-St-Laurent. Pour les espèces compagnes, des inexactitudes peuvent s’être glissées puisque les densités et les hauteurs utilisées pour toutes les essences étaient celles de l’essence principale. Par exemple, pour une SBb A3 (…), on a assumé que l’épinette blanche et le bouleau avaient une hauteur de classe 3 (entre 12 et 17 mètres), comme le sapin, et on s’est ainsi référé à leurs tarifs de cubage respectifs. Les volumes n’ont été calculés que pour les essences ayant une surface terrière supérieure à 3. Les surfaces terrières de ces dernières sont regroupées sous l’appellation « autres essences » dans ce tableau synthèse.

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Tableau 2. Caractéristiques de la prescription 000048 INVENTAIRES AVANT ET APRÈS TRAITEMENT CPRS semi-mécanisée Métairie 4 Strate 1139 : SS A3 50 30 B 1A MS12 Régénération avant traitement Régénération après traitement Stocking SAB: 62% Stocking SAB: 55% Stocking EPB: 3% Stocking EPB: 4% Stocking THU: 3% Stocking THU: 0% Stocking ERO: 3% Stocking ERO: 4% Stocking total: 78% Stocking total: 61% Stocking résineux: 57% Impact de la machinerie (sol et régénération) Parcelles couvertes débris: 17% Longueur totale sentiers (m): 1520 Diminution de stocking: 17% Largeur moyenne des sentiers (m): 2,9 Distance moyenne entre les sentiers (m): 20,6 Caractéristiques de la strate Superficie occupée par les sentier (ha): 0,44 Superficie totale (ha): 3,10 Sentiers / superficie totale: 14% DHP moyen (cm): 16 Largeur moyenne entre les roues (m): 2,39 Tiges/ha: 1206 Superficie passage roues (ha): 0,16 Chicots/ha: 552 Superficie passage roues / superficie totale: 5% Surface terrière G (m2/ha): 27,3 Superficie avec débris (ha): 0,36 G SAB (m2/ha): 23,7 Débris / superficie totale: 12% G autres (m2/ha): 3,7 Épaisseur moyenne des débris dans sentier (cm): 42 Volume SAB (m3/ha): 131,1

Superficie avec orniérage (m2): 12,0 Volume résineux estimé (m3): 406,5

Onières / superficie totale: 0,3% Volume résineux récolté (m3): 472,1

Profondeur moyenne des ornières (cm): 34 H moyenne (m): 13,75 Superficie sol mis à nu (m2): 19,2 Sol mis à nu / superficie totale: 0,06% Nb arbres / 10 m de sentier: 0,5 Remarques:

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La régénération en bouleau blanc n'a pas été considérée. Les données recueillies étaient erronées puisqu'au moment où l'inventaire a été réalisé, le BOP a été confondu avec l'aulne alors que les bourgeons n'étaient pas tout à fait éclos. Le stocking résineux n'a été calculé qu'après traitement parce qu'avant traitement, lorsqu'il y avait plusieurs espèces de tiges, je les inscrivais sans distinguer si elles étaient seules ou non, ce qui fait qu'on ne pas simplement additionner le stocking sab et epb (il pouvait arriver qu'un sab et une epb soient dans la même pacelle, ce qui n'indique pas qu'il y en a deux fois plus sur l'ensemble de la superficie inventoriée).

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Tableau 3. Caractéristiques de la prescription 000024 INVENTAIRE AVANT TRAITEMENT CPRS semi-mécanisée (chemin) Métairie 10 Strate 566 : FTR D3 JIN CP C 8A MS11 Caractéristiques de la strate Longeur du chemin (m) 778 Superficie totale (ha) 1,4 DHP moyen (cm) 20 Tiges/ha 475 Chicots/ha 94 Surface terrière G (m2/ha) 17,3 G SAB (m2/ha) 6,3 G EPB (m2/ha) 3,1 G ERS (m2/ha) 3,2 G autres (m2/ha) 4,7 Volume SAB (m3/ha) 36,4 Volume EPB (m3/ha) 17,6 Volume ERS (m3/ha) 22,3 Volume résineux estimé (m3) 75,6 H moyenne (m) 13,5 Remarque:

Comme la largeur déboisée lors de la construction d'un chemin varie de 15 à 20 mètres (Raynald Côté comm. pers.), la superficie totale de cette prescription a été déterminé en suposant une lar- geur moyenne déboisée de 18 mètres.

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Tableau 4. Caractéristiques de la prescription 000017A INVENTAIRES AVANT TRAITEMENT Coupe progressive semi-mécanisée Métairie 4 Strate 1139 : SS A3 50 30 B 1A MS12 Régénération Stocking SAB: 52% Stocking EPB: 6% Stocking THU: 29% Stocking total: 66% Caractéristiques de la strate Superficie totale (ha): 4,50 DHP moyen (cm): 15 Tiges/ha: 1637 Chicots/ha: 179 Surface terrière G (m2/ha): 32,3 G SAB (m2/ha): 23,3 G EPB (m2/ha): 5,6 G autres (m2/ha): 3,4 Volume SAB (m3/ha): 114,5 Volume EPB (m3/ha): 28,5 Volume résineux estimé (m3): 643,7 H moyenne (m): 13,4 Remarque:

La régénération en bouleau blanc n'a pas été considérée. Les données recueillies étaient erronées puisqu'au moment où l'inventaire a été réalisé, le BOP a été confondu avec l'aulne alors que les bourgeons n'étaient pas tout à fait éclos.

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Tableau 5. Caractéristiques de la prescription 000017B INVENTAIRES AVANT TRAITEMENT Coupe progressive semi-mécanisée Métairie 4 Strate 1139 : SS A3 50 30 B 1A MS12 Régénération Stocking SAB: 32% Stocking EPB: 4% Stocking BOP: 1% Stocking ERO: 2% Stocking total: 37% Caractéristiques de la strate Superficie totale (ha): 5,20 DHP moyen (cm): 17 Tiges/ha: 1433 Chicots/ha: 107 Surface terrière G (m2/ha): 37,2 G SAB (m2/ha): 21,6 G EPB (m2/ha): 10,3 G BOP (m2/ha): 3,6 G autres (m2/ha) 1,7 Volume SAB (m3/ha): 118,6 Volume EPB (m3/ha): 56,6 Volume BOP (m3/ha): 34,6 Volume résineux estimé (m3): 911,0 H moyenne (m): 14,6

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Tableau 6. Caractéristiques de la prescription 000017C INVENTAIRES AVANT TRAITEMENT Coupe progressive semi-mécanisée Métairie 4 Strate 1139 : SS A3 50 30 B 1A MS12 Régénération Stocking SAB: 52% Stocking EPB: 6% Stocking THU: 29% Stocking total: 66% Caractéristiques de la strate Superficie totale (ha): 2,3 DHP moyen (cm): 16 Tiges/ha: 1620 Chicots/ha: 300 Surface terrière (m2/ha): 35,30 G SAB (m2/ha): 27,78 G EPB (m2/ha): 5,73 G autres (m2/ha): 1,78 Volume SAB (m3/ha): 148,15 Volume EPB (m3/ha): 33,47 Volume résineux estimé (m3): 417,7 H moyenne (m): 14,83

Remarques: La régénération en bouleau blanc n'a pas été considérée. Les données recueillies étaient erronées puisqu'au moment où l'inventaire a été réalisé, le BOP a été confondu avec l'aulne alors que les bourgeons n'étaient pas tout à fait éclos.

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Tableau 7. Caractéristiques de la prescription 000017D

INVENTAIRE AVANT TRAITEMENT Coupe progressive semi-mécanisée Métairie 4 Strates 1139 : SS A3 50 30 B 1A MS12; 1141:SBb A3 50 30 C 1YA MS12 Caractéristiques de la strate Superficie totale (ha): 2,0 DHP moyen (cm): 18 Tiges/ha: 1502 Chicots/ha: 298 Surface terrière G (m2/ha): 40,4 G SAB (m2/ha): 26,0 G EPB (m2/ha): 6,0 G BOP (m2/ha): 6,3 G autres (m2/ha): 2,0 Volume SAB (m3/ha): 153,3 Volume EPB (m3/ha): 33,2 Volume BOP (m3/ha): 24,1 Volume résineux estimé (m3): 373,1 H moyenne (m): 15,0 Remarque: Les données de régénération avant traitement n'ont pas été prises puisque des données sur trois autres sites ont déjà été prises et que le nombre d'échantillons requis pour avoir des résultats significatifs est de trois.

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Tableau 8. Caractéristiques de la prescription 990098C

INVENTAIRE AVANT TRAITEMENT Coupe progressive semi-mécanisée, deuxième passage Métairie 4 Strates 1114 : SS B3 50 30 B 1A MS12; 1127 : SS A3 50 30 B 1A MS12;

1129 : CS C4 70 60 A 7T RC22

Caractéristiques de la strate Superficie totale (ha): 4,2 DHP moyen (cm): 15 Tiges/ha: 1453 Chicots/ha: 12 Surface terrière G (m2/ha): 26,1 G SAB (m2/ha): 19,1 G EPB (m2/ha): 5,1 G autres (m2/ha): 1,9 Volume SAB (m3/ha): 87,2 Volume EPB (m3/ha): 30,0 Volume résineux estimé (m3): 117,2 H moyenne (m): 12,25 Remarque: Comme des travaux ont déjà été réalisés dans cette strate, la densité-hauteur utilisée (B3) pour se référer à la table correspond à ce qui a été vu sur le terrain et non à l'apelation cartographique.

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Tableau 9. Caractéristiques de la prescription 990533

INVENTAIRE AVANT TRAITEMENT CPRS manuelle Métairie 2 Strates 930 : RBj- B3 JIN 30 C 1A MS12; 929 : SBb B3 50 30 B 1A MS12. Régénération Stocking SAB: 64% Stocking EPB: 5% Stocking ERO: 5% Stocking total: 64% Remarque: La régénération en bouleau blanc n'a pas été considérée. Les données recueillies étaient erronées puisqu'au moment où l'inventaire a été réalisé, le BOP a été confondu avec l'aulne alors que les bourgeons n'étaient pas tout à fait éclos.

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Tableau 10. Caractéristiques de la prescription 000518

INVENTAIRE AVANT TRAITEMENT CPRS manuelle Métairie 1 Strate 869 : SS C3 50 40 B 1A RS22 Régénération Stocking SAB: 71% Stocking BOP: 10% Stocking ERO: 10% Stocking total: 76%

Remarques: La régénération en bouleau blanc n'a pas été considérée. Les données recueillies étaient erronées puisqu'au moment où l'inventaire a été réalisé, le BOP a été confondu avec l'aulne alors que les bourgeons n'étaient pas tout à fait éclos. La superficie échantillonnable étant très restreinte, l'inventaire a été réalisé aux 5 mètres. De plus, le nombre de sites est beaucoup plus faible que la normale (21 plutôt que 100). L'inventaire a malgré tout été réalisé, puisque seulement deux sites témoins potentiels correspondaient aux caractéristiques des endroits coupés mécaniquement. On pourra décider de la pertinence de ces résultats lors de l'analyse. La meilleure solution serait cependant de procéder à d'autres inventaires de sites témoins (CPRS manuelle) l'an prochain.

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Tableau 11. Caractéristiques de la prescription 990069

INVENTAIRE AVANT TRAITEMENT Coupe progressive manuelle Métairie 7 Strate 1398 : SS A3 50 30 C 1A MS25 Régénération Stocking SAB: 56% Stocking EPB: 3% Stocking BOJ: 2% Stocking PET: 1% Stocking total: 60% Remarque: La régénération en bouleau blanc n'a pas été considérée. Les données recueillies étaient erronées puisqu'au moment où l'inventaire a été réalisé, le BOP a été confondu avec l'aulne alors que les bourgeons n'étaient pas tout à fait éclos.

Tableau 12. Caractéristiques de la prescription 990090

INVENTAIRE AVANT TRAITEMENT Coupe progressive manuelle Métairie 3 Strate 1057 : SS A3 50 30 B 1A MS12 Régénération: Stocking SAB: 81% Stocking EPB: 13% Stocking THU: 10% Stocking total: 84% Remarque: La régénération en bouleau blanc n'a pas été considérée. Les données recueillies étaient erronées puisqu'au moment où l'inventaire a été réalisé, le BOP a été confondu avec l'aulne alors que les bourgeons n'étaient pas tout à fait éclos.

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DISCUSSION SUR LES PREMIERS RÉSULTATS Comme un seul bloc a été traité jusqu’à maintenant, encore peu de données sont disponibles pour discuter des résultats, mais quelques observations peuvent déjà être faites. Les volumes récoltés Comme prévu, la multifonctionnelle n’a récolté que des résineux et les quelques feuillus ont été récoltés manuellement. La distance de vingt mètres entre les sentiers permet d’aller chercher 70% du volume mécaniquement. Avec plus de données, on pourra voir si le diamètre des tiges, leur hauteur, le nombre de tiges par ha, etc. a un impact significatif sur le rendement.

Tableau 13. Volumes récoltés selon le type de récolte Volumes récoltés Volume résineux (m3): 472.12 Volume feuillu (m3): 17.09 Volume total (m3): 489.21 Récolte manuelle Volume résineux (m3): 130.32 Volume feuillu (m3): 17.09 Volume total manuel (m3): 147.41 Volume manuel / total: 30% Récolte mécanisée Volume résineux (m3): 341.8 Volume feuillu (m3): 0 Volume mécanisé / total: 70% La productivité Il importe de comprendre que les informations qui suivent sont plus ou moins applicables ailleurs du fait que l’équipement utilisé est un assemblage peu conventionnel. Ces données ont cependant une valeur au sens où l’achat d’une multifonctionnelle représente un investissement énorme et que la machinerie utilisée en exploitation à petite échelle est par conséquent souvent le résultat de l’assemblage d’un équipement de départ auquel les pièces manquantes ont été ajoutées. Au niveau de la productivité, la multifonctionnelle donne un rendement largement supérieur à l’abatteur manuel, malgré le fait que les opérateurs débutaient dans le maniement de la machine, que la proportion d’heures productives par rapport aux heures

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totales est plus faible pour les opérations mécanisées et que beaucoup d’arbres abattus manuellement étaient ébranchés mécaniquement et que ces heures étaient compilées dans les heures productives de la machine. Quand les données sur les coupes progressives seront disponibles, il sera intéressant de voir à quel point la productivité est affectée.

Tableau 14. Productivité selon le type de travaux Type de travaux Récolte Récolte Débardage mécanisée manuelle Rendement net (m3/hre prod): 3.64 1.44 7.73 Rendement brut (m3/hre tot): 2.78 1.32 6.72 heures productives / totales: 78% 94% - Période d’apprentissage La période d’apprentissage a été relativement courte. On observe une tendance à l’amélioration du rendement dans le temps, mais cette évolution n’est pas drastique.

Figure 7. Évolution de la productivité en début d’opérations

Période d'apprentissage de Claude Tessier (CPRS)

0.0

1.0

2.0

3.0

4.0

5.0

6.0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Jours

Ren

dem

ent

(m3/

hre

prod

.)

Impact sur l’environnement On observe une baisse de 17% du stocking suite à la réalisation des opérations mécanisées. Cette donnée correspond exactement à la proportion de parcelles recouverte de débris (dont l’épaisseur moyenne est d’une quarantaine de cm). Sans affirmer que seuls les débris sont responsables de la perte de ces jeunes tiges (quelques-unes passent à travers les débris, (figure 8), on peut avancer que la présence des débris est en grande part responsable de cette diminution. La régénération résiduelle dans les sentiers est très rare,

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mais on trouve généralement des jeunes tiges en pleine santé adjacentes aux sentiers (figure 9). Les données pour les prescriptions de CRPS manuelles viendront donner un ordre de grandeur à cette réduction de stocking. Les sentiers occupent 14% de la superficie coupée, ce qui est très raisonnable si on compare avec les standards de l’industrie, où l’on demande que moins du tiers de la superficie soit couverte. Cette faible proportion ne peut cependant être reproduite que si on conserve l’espacement de vingt mètres entre les sentiers. Cette balise énoncée dès le départ a d’ailleurs été respectée dans l’ensemble. La compaction du sol sur la productivité à court et long terme des écosystèmes a des effets très variables, qui vont de la réduction à l’augmentation de croissance (Brais 1994), mais la superficie où les roues sont passées est très limitée (5% de la superficie totale) et les débris ont probablement contribué à la protection du sol. Les cas d’orniérage (0,3%) et de mise à nu du sol minéral très sont peu nombreux. À deux exceptions près, les cas d’orniérage ont été notés en bordure de chemin, là où le porteur doit « monter » sur le bloc (figure 10). Les cas de mise à nu du sol minéral sont aussi peu fréquents (0,06%), mais le phénomène a probablement été sous-estimé puisqu’il était souvent difficile de voir l’état du sol quand les débris étaient mélangés à l’humus et au sol minéral.

Figure 8. Jeune épinette ayant survécu au double passage du porteur.

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Figure 9. Régénération naturelle indemne adjacente au sentier de débardage.

Figure 10. Orniérage en bordure de chemin.

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RECOMMANDATIONS Si le projet se poursuit l’an prochain, il serait intéressant de s’entendre dès le début de la saison avec techniciens et métayers sur les travaux à être réalisés mécaniquement et sur leur ordre de réalisation. On évitera ainsi des pertes de temps et on s’assurera que les inventaires n’interfèrent pas avec le déroulement des travaux. Dans un autre ordre d’idées, il a été impossible de trouver le nombre minimum de site témoins pour que la comparaison entre les travaux mécanisés et manuels soit valable. Pour des résultats significatifs, il aurait fallu avoir trois sites pour chaque type de traitement (CPRS mécanisée, CPRS manuelle, coupe progressive mécanisée, coupe progressive manuelle). Cette année, on n’a pu trouver assez de sites que pour les coupes progressives mécanisées. Pour que les résultats des comparaisons soient significatifs, des inventaires supplémentaires dans les autres types de traitements devraient être réalisés l’an prochain. Au niveau des impacts environnementaux, les premières données semblent démontrer que l’impact sur le sol et sur la régénération située hors des sentiers est relativement restreint. Cependant, l’impact de la concentration des déchets dans le sentier de débardage sur la régénération mériterait qu’on s’y attarde davantage. Comme la récolte à l’aide de multifoncitonnelle est encore marginale, il semble y avoir absence de documentation sur ce sujet et il serait intéressant qu’un protocole de suivi soit établi à moyen terme (ex. : retour après un an t cinq ans). Selon Suzanne Brais, chercheure à l’UQAB, l’utilisation croissante de la multifonctionnelle entraînera la nécessité d’entreprendre de telles études d’impact.

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CONCLUSION À cette étape de l’étude, alors que les données concernant la productivité et la rentabilité ne sont pas encore connues et que celles touchant les impacts environnementaux sont rassurantes bien qu’encore peu nombreuses, l’aspect social est le plus préoccupant. La sensibilité de la population face à la mécanisation prend racine dans l’histoire régionale, et l’opposition à la mécanisation fait partie d’une tradition de réticence face au changement qui pourraient entraîner des pertes d’emploi. Dans l’étude de ce dossier, on doit être conscient que la petite mécanisation est en quelque sorte un mal pour un bien. L’adoption d’une position de statu quo de la part des intervenants en forêt privée pendant que la situation évolue pourrait avoir pour effet de réduire leur compétitivité et de rendre plus fragiles leurs organisations. On doit aussi considérer que la petite mécanisation n’entraînera pas l’extinction systématique des opérations manuelles. Ces travaux seront toujours nécessaires, soit pour atteindre des endroits où ne peut se rendre la machinerie, si les diamètres des arbres à récolter sont trop gros, dans les peuplements feuillus, lors d’opérations de récupération, etc. Au Bas-St-Laurent, qu’on soit en faveur de la mécanisation ou non, on s'entend généralement pour dire que dans les endroits où il n'y a pas de problématique de manque de main-d'œuvre, l’introduction de la mécanisation devrait être évitée, du moins pour l’instant. Comme les conditions actuelles de recrutement de travailleurs forestiers diffèrent d’un endroit à l’autre à travers la région, on devra considérer les problématiques de main-d’œuvre au niveau local. Malgré tout, même dans les endroits où la main-d’œuvre est pour l’instant abondante, la pénurie de travailleurs forestiers appréhendée aura probablement pour effet de créer un besoin de mécanisation tôt ou tard. Stanek (1997) compare ce phénomène à la situation qu’a connu le domaine de l’agriculture suite à la Seconde Guerre Mondiale. Les réticences à l’arrivée de la machinerie agricole avaient alors fondu au même rythme que la main-d’œuvre disponible. D’autre part, Stanek (1997) et la commission régionale forestière (1998) estiment que la mécanisation pourrait agir comme un « levier de recrutement » en améliorant les conditions de travail et en « revalorisant l’identité professionnelle ». Du même coup, la relève traditionnelle, surtout composée de fils d’abatteurs manuels, serait probablement plus intéressée à suivre les traces paternelles alors que l’on observe actuellement qu’elle se destine plutôt à des professions où les conditions de vie sont plus attrayantes. Dans un autre ordre d’idée, certains intervenants cités par Del Degan et al. (1996) et le CSMOAF (1999) prévoient qu’à court terme, l’augmentation des niveaux de récolte dus à l’introduction de la mécanisation compensera les pertes d’emplois engendrés. Cette philosophie est cependant dangereuse. Si pour ces intervenants mécanisation est synonyme d’augmentation de production plutôt que d’accroissement de productivité, la ressource risque d’en souffrir et à long terme, les mises à pied risquent d’être encore plus importantes.

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REFERENCES Brais, S. 1994. Impacts des opérations forestières sur la productivité à long terme des écosystèmes forestiers. Unité de recherche et de développement forestier de l’Abitibi-Témiscamingue, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, Ministère des ressources naturelles, document interne, 75 p. CFR (Commission forestière régionale) 1998. Investir dans la forêt régionale. Une stratégie créatrice d’emploi. Conseil de concertations et de développement du Bas-St-Laurent. Document interne, 22 p CSMOAF (Comté sectoriel de main-d’œuvre en aménagement forestier) 1999. La création d’emplois en forêt : « Entre les possibilités théoriques et la réalité ». www.csmoaf.com, 38 p. CSMOAF (Comité sectoriel de main-d’œuvre en aménagement forestier) 2000. Diagnostic sectoriel de main-d’œuvre en aménagement forestier au Québec. Faits saillants. www.csmoaf.com, 15 p. Del Degan, B., Massé et Associés, en collaboration avec les Associés de recherche Ekos inc. 1996. Diagnostic sectoriel de main-d’œuvre en aménagement forestier au Québec. Document interne, 92 p. L’Écuyer, H. et Jetté, J.-P. 1998. Indicateurs de perturbations physiques du sol – Volet réseau routier et son environnement immédiat. Note technique, Direction de l’environnement forestier, Ministère des ressources naturelles, Québec, 4 p. Masse, S. 1999. Une formule viable ? Mesure et interprétation d’indicateurs socio-économiques. Pp. 73-85 dans SCF 1999. Actes du symposium, La ferme forestière en métayage : Résultats, perspectives et enjeux. Ressources naturelles Canada, Service Canadien des forêts, Réseau de forêts modèles, Rimouski, 177 p. M. T.-Ch. (Métairie Tessier-Chénard inc.) 1998. Projet de petite mécanisation. Forêt modèle du Bas-St-Laurent, document interne, 8 p. Paillé, G. 1999. Expérience marginale ou alternative prometteuse ? Pp. 87 à 99 dans SCF 1999. Actes du symposium, La ferme forestière en métayage : Résultats, perspectives et enjeux. Ressources naturelles Canada, Service Canadien des forêts, Réseau de forêts modèles, Rimouski, 177 p. Poulin, H., S. Masse & D. Audet. 1997. Enquête sur la main-d’œuvre forestière au Québec en 1994. Rapport synthèse. Ministère des ressources naturelles du Québec, Charlesbourg, 51 p.

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Stanek, O. 1997. Les travailleurs forestiers du Bas-St-Laurent. UQAR-Grideq, Rimouski, 211 p. Tessier, C. 1999. Projet de petite mécanisation. Document présenté à la forêt modèle du Bas-St-Laurent, 24p.

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ANNEXE 1. EXEMPLE DU FORMULAIRE ENVOYÉ AUX INTERVENANTS DES AUTRES RÉGIONS.

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Le 19 juin 2000 Monsieur Gaston Samson, Directeur général Groupement forestier du sud de Dorcherster 1506 25ième avenue St-Prospère (Québec) G0M 1Y0 Monsieur, Je suis stagiaire à la forêt modèle du Bas-St-Laurent et suis responsable du suivi d’un premier projet de petite mécanisation des opérations. Trois métayers se sont regroupés pour acheter une petite tête multifonctionnelle (Patu 400 SH) qu’ils ont fait fixer sur un porteur. C’est la première fois qu’un tel projet est mis de l’avant à la Forêt Modèle, et je dois suivre les aspects techniques (productivité, rentabilité, impact sur l’environnement, etc.) aussi bien que sociaux. La mécanisation est en effet un sujet délicat dans la région et le projet est difficilement acceptable pour certains intervenants. Gérard Szaraz m’informait récemment que des opérations mécanisées en forêt privée ont lieu dans votre région. J’aimerais avoir des informations concernant ces activités. - Quelle est leur ampleur ? (Par exemple, quelle est la proportion d’opérations de récolte réalisées mécaniquement par rapport à ce qui est fait manuellement ? Les multifonctionnelles sont-elles les plus utilisées ou le trio abbateuse-ébrancheuse-tronçonneuse est plus populaire ? Quelle machinerie est la plus utilisée ?) - Comment les propriétaires s’organisent-ils ? (Se regroupent-ils pour acheter la machinerie ? Font-ils affaire avec des contractants ? Ces contractants n’œuvrent-ils qu’en forêt privée ?) - Depuis combien de temps la mécanisation est-elle apparue ? Qu’est-ce qui a poussé les propriétaires à mécaniser leurs opérations ? (Manque de main d’œuvre qualifiée ? Désir d’améliorer leurs conditions de travail ? Meilleure productivité ?) - Quels avantages la mécanisation procure-t-elle aux propriétaires ?

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…2/ Monsieur Gaston Samson -2- Le 19 juin 2000 - Quelle a été la réaction des intervenants de la région face à l’avènement de la mécanisation, puisque la mécanisation entraîne souvent une baisse de demande de main d’œuvre ? Y a-t-il eu beaucoup de réticence ? Si oui, comment avez-vous réglé ces problématiques ? - Les propriétaires ont-ils droit à des subventions pour les travaux réalisés avec de la machinerie ? Y trouvent-ils un avantage financier ? Toute ces informations nous seront très utiles. Elles nous permettront de mieux comprendre le phénomène de la mécanisation à petite échelle et de juger de la pertinence de l’application élargie du projet. N’hésitez pas à communiquer avec moi de la manière qui vous conviendra le mieux! Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées, Virginie-Arielle Angers, stagiaire.

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ANNEXE 2. FORMULAIRES DE PRODUCTIVITÉ REMIS AUX MÉTAYERS.

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RÉCOLTE MÉCANISÉE Date : _____________ Opérateur : __________________ Prescription : _________________ Strate :_________________ Type de coupe : CPRS Coupe progressive ____________________ Chemin Autre Volume récolté : Feuillus _______________ Résineux _________________ Façonnage : 8 pi (Volume __________) Autre __________ (Volume __________) Heure de début :______________ Heure de fin :_______________ Heures productives : _______________ Temps improductif (Changement de tête, bris, ajustement, dîner, pause, etc.) Raison Temps ______________________ _____________________ ______________________ _____________________ ______________________ _____________________ ______________________ _____________________ ______________________ _____________________ ______________________ _____________________ Commentaires :____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

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RÉCOLTE MANUELLE Date : _____________ Opérateur : __________________ Prescription : _________________ Strate :_________________ Type de coupe : CPRS Coupe progressive ____________________ Chemin Autre ______________________ Heure de début :______________ Heure de fin :_______________ Heures productives : _______________ Temps improductif (Bris, ajustement, dîner, pause, etc.) Raison Temps ______________________ _____________________ ______________________ _____________________ ______________________ _____________________ ______________________ _____________________ ______________________ _____________________ ______________________ _____________________ ______________________ _____________________ ______________________ _____________________ Commentaires :_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

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DÉBARDAGE Date : _____________ Opérateur : __________________ Prescription : _________________ Strate :_________________ Volume débardé : Feuillus _______________ Résineux _________________ Heure de début :______________ Heure de fin :_______________ Heures productives : _______________ Temps improductif (Changement de tête, bris, ajustement, dîner, pause, etc.) Raison Temps ______________________ _____________________ ______________________ _____________________ ______________________ _____________________ ______________________ _____________________ ______________________ _____________________ ______________________ _____________________ ______________________ _____________________ ______________________ _____________________ Commentaires :_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

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FIN DE PRESCRIPTION Date : _____________ Opérateur : __________________ Prescription : _________________ Strate :_________________ Volume mesuré : Feuillus _______________ Résineux _________________ Façonnage : 8 pi (Volume __________) Autre __________ (Volume __________) Commentaires :_______________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

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ANNEXE 3. PRESCRIPTIONS QUI SERONT TRAITÉES ET ÉCHANTILLONNÉES EN 2000.

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