KW WWWK&WWKW WWKK WKWKWW---Les nouvelles modalités d'évaluation des ensei-gnants se sont précisées avec les projets de texteministériels à la rédaction desquels les inspecteursn'ont pas été associés (et pour cause !) pire, nous enavons eu connaissance par les médias !Nous avons donc aujourd'hui la réponse aux ques-tions que nous nous posions en février 2011 (cf . re-vue fA n"2 févrierlmars 2011 < Inspection : dynami-que de progrès pour praticien réflexif >) : non le Mi-nistre n'a pas mis la charrue avant les bæufs, il a faitle choix de minimiser le rôle de la pédagogie dans lesystème éducatif et de suppri-mer les inspections individuel-les.

Cette bouteille à la mer n'estqu'un des éléments constitutifsd'un < nouveau monde > profes-sionnel que cherche à mettre enplace le ministre de l'éducation

vous les propos en octobre 2007 d'Eric Woerth, alorsMinistre de la Fonction publique, publiés dans la re-vue fA (n'7 d'octobre 2010) dont voici quelques ex-traits éclairants :<< Les retraités de la Fonction publique ne rendentplus de services à la nation. Ces gens-là sont inutiles,mais continuent de peser très lourdement >>< Le grand problème de t'État, c'est la rigidité de samain-d'æuvre.. . à cause des corps.. . . . les corps abri-tent des emplois inutiles. ><< Comme tous les hommes politiques de droite, j 'étais

Sommaire impressionné par l,adversaire. Mais je pense que

Compte-rendu : nous surestimions considérablement cette force de

cApN du16décembre2011 p2 ffi,:lËi:f;"1ff:HJi5ll,,flli#iilil"L"J"J*Image du corps.. ( C'est sur l'Éducation nationale que doit pèser I'effort

Hors c/asse 2012: tabteau des proposés .... p 4 .ffffi:' ïj:.;:T?î*":#:ïn*: |3J,iiï3

.3T_Quesfions en déba{1): cat. >>Joseffe ThéophiteNotation des profs : tes étéments de tansag? o n, ffiffiii:"Jf:u::|j,xin"#5?i"i:?ji: :j?fi,:lAttention à l'instrumentalisation de l'évaluation.. p 10 tionne bien. Alors il faut tenir un discouré, expliquerCesont lesé/èvesquel 'onattaque.. . . . . . . . . . . . . . . . . .p11 quenoussommesàdeuxdoigtsd'unecr isemajeureLes proposit ions de t ' tFRA7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 12 . . . .mais sans paniquer les gens, car à ce moment- là,

Les propositions de FONDAPOL .......... . . . p 13 ils se recroquevillent comme des tortues' >

EELV propose de créer des écoles fondamentates p15

Ecrivez :

Une fin d'année marquée par I'inquiétude .......... p 16

(1) l ibres propos pour alimenter la réflexion du syndicat

penser, pouvoir de recruter. ... Pouvoir de licer-rcier ?Mais l'École n'est pas une fabrique de produité manù-facturés !Le produit fini, on ne le voit jamais, puisqu'il se cons-truit toute une vie durant. Ce n'est d'ailleurs en aucuncas un produit mais un être vivant, une personne endevenir qui nous est confiée. Enseigner ne relève pasd'un travail à la chaîne où défileraient les cohortesd'élèves chaque année, mais s'apparente davantageà de la créat ion d'art . . . . où la matière première estprécieuse car elle fondera notre société de demain et

demande d'être travaillée pardes professionnels de haut ni-veau sur les plans pédagogiqueet didactique.

Qu'on ne s'y trômpe pas c'estavant tout un projet politique quivise au démantèlement de lafonction publique. Rappelez-

< Le problème que nous avonsen Frunce,

ctest qae les genssont contents

des services publics. ))

nationale, ex DRH chez I'Oréal, faut-il le rappeler ?Ces projets de texte s'inscrivent dans une idéologieentrepreneuriale selon laquelle il faut une ligne hié-rarchique claire, directe ( pour que ça mar-che > (Ministre, recteur, chef d'établissement). Dansce nouveau monde de chefs d'entreprise, le chef d'é-tablissement aura alors tout pouvoir sur ses subor-donnés directs que sont - aux yeux du ministre - lesprofesseurs : pouvoir d'évaluer, pouvoir de récom-

IIII

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... Kæw&ævægwww www Kw Wwxffiw æææ KWKK K"ffi

xLa stratégie était définie !Tout d'abord il a fallu tenir un discours inquiétant d'oùle battage médiatisé, amplifié autour des résultatsaux évaluations nationales et internationales. Lamême stratégie est en æuvre autour de la dette pu-blique, I'Etat en faill ite....etc. Pour garantir un dis-cours inquiétanti on ne publie pas les résultats réels,on marginalise la DEPP (Direction de l'évaluation dela prospective et de la performance).Tout en poursuivant ce conditionnement psychologi-que, des évolutions - anodines en apparence - vontêtre distil lées les unes à la suite des autres pour<< débloquer les verrous >. Et pour ne pas laisser letemps aux corps concernés de réagir - corps consi-dérés dans cette stratégie comme des adversaires - ,il faut enchaîner rapidement de petits changementset faire en sorte qu'ils visent des domaines différents.Pour ne pas inquiéter les personnels on intervientd'abord sur le domaine pédagogique : les apprentis-sages des élèves avec le socle commun de connais-sances et de compétences, leur évaluation avec lelivret personnel de compétences, leurs besoins spéci-f iques avec les PPRE... .Ensuite on monte en puissance en s'attaquant augroupe classe (accompagnement personnalisé) etaux disciplines d'enseignement (enseignements d'ex-ploration).L'estocade est donnée en touchant aux personnelsd'abord les stagiaires (l 'entrée dans le métier) puisles titulaires (leur évaluation et leur évolution de car-rière).Et pour déboussoler < l'adversaire >, toutes ces évo-lutions sont noyées dans une forme d'activisme for-cené en multipliant les expérimentations institution-nelles (ex : EIST, mallette des parents, cours le ma-tin, sport l 'après midi, livret de compétences, philoso-phie avant la terminale...), en ouvrant des laboratoi-res (ex : les RAR devenus ECLAIR, les internatsd'excel lence:. .) .Dans le même temps on dégrade progressivementles conditions de travail pour finir d'assommer labête, le mammouth disait un autre ministre en d'au-tres temps !

Pour les lA lPR, la stratégie est la même. llfaut leverle verrou symbolique de l'appartenance disciplinaire.Alors, on modifie nos missions (2008 nouveau texte)pour mettre en exergue des missions plus transver-sales pour à moyen terme s'attaquer plus nettement

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au cæur de notre métier l ' inspection individuglle enprojetant de nouvelles modalités d'évaluation .desenseignants.Dans le même temps, il faut lever le verrou du gradeet donc de notre positionnement hiérarchique. Alorson modifie notre évaluation dont on exclue l' lnspec-tion générale, coupant ainsi notre lien hiérarchiquedisciplinaire. Dans le même temps on nous qualified'inspecteurs territoriaux puis d'inspecteurs du se-cond degré, fonction inscrite dans le RIME. Et enfin,on divise le corps : au prétexte d'une nouvelle gou-vernance on supprime par la même occasion I'affi-chage du grade lA.

La bête est à terre ! Peut-elle réagir ?Oui elle en a montré sa capacité, même s'il aura falluattendre un contexte suffisamment inquiétant pourque l'appel à I' intersyndicale que le SIA n'a eu decesse de demander depuis des années trouve unvéritable écho dans les académies et voie enfin lejour.Au niveau national, différentes actions ont été me-nées (déclarations communes des instances nationa-les du SNIA IPR et du SlA, boycott de la réunion dedialogue social du 15 décembre, demande d'au-dience au Ministre).Et, pour la première fois dans I'histoire du corps deslA lPR, un mouvement de grève - lancé dans certai-nes académies par les intersyndicales avec le sou-tien du SIA qui a écrit au Ministre pour couvrir lescollègues engagés dans I'action - a vu le jour et a ététrès suivi dans plusieurs d'entre elles (1).Et déjà, cette mobilisation et l 'action commune amè-nent le ministère à un recul - léger certes mais dont ilfaut mesurer la portée - en reportant les premiersentretiens professionnels d'évaluation des ensei-gnants à janvier 2013.

.Mais qu'on ne s'y trompe pas, ce délai permettra des'atteler aux statuts... des enseignants d'abord.... dunôtre ensuite..... le tout camouflé dans la pseudoconcertation du < dialogue social >....C'est pourquoi comme nous le déclarions clairementdans le précédent éditorial de la revue lA, il ne fautsurtout pas baisser la garde et être encore plus vigi-lants et mobilisés car l 'année 2012 sera l'année detous les espoirs mais aussi de tous les dangers !

Michèle Vinel

(1) Certaines déclarations ambigûes dans les médiasnationaux pouvaient laisser supposer que les hautsfonctionnaires que nous sommes n'auraient pas ledroit de grève (ce qui a hypothéqué la possibilité d'unappel national). ll n'en est rien, tous les fonctionnai-res quel que soit leur niveau ont le droit de grève, endehors de ceux de la oolice et de l'armée.

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