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PRÉFACE. La chronique que nous publions ici existe en original à la Bibliothèque nationale, dans le fonds Cangé. C'est un petit in4° sur papier de 34 folios, et l'exemplaire même qui fut offert à Léonor d'Orléans, duc de Longue- ville, le 4 7 novembre 1561, lorsqu'il fit son entrée clans la ville de Noyers, dont il était seigneur. Il existe plusieurs copies de ce manuscrit, et la plupart sont illustrées des miniatures qui ornent l'ouvrage pri- iiiitif. Ces miniatures se composent de lettres peintes e1 d'un titre historié représentant un arbre aux branches duquel sou appendus les sceaux ou blasons de Bour- gogne et (les d'Orléans-Longueville, titulaires du comté (le Noyers au xvi 0 siècle. Gaspard Marin, procureur des d'Orléans à Noyers, est Fauteur ou plutôt le compilateur de ce livre. La première partie est une dédicace, émaillée (le ces louanges hyperboliques et amphigouriques comme on les Document Ii II II II il Iii F111 II III I Ili il il 0000005514144

Ii II II II il Iii F111 II III I Ili il ilbibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/56d5a3bc799...Maistre Claude de Beauljcu, docteur en droit et canon, évesque de Bethléem. Il

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PRÉFACE.

La chronique que nous publions ici existe en original

à la Bibliothèque nationale, dans le fonds Cangé. C'est

un petit in4° sur papier de 34 folios, et l'exemplaire

même qui fut offert à Léonor d'Orléans, duc de Longue-

ville, le 4 7 novembre 1561, lorsqu'il fit son entrée clans

la ville de Noyers, dont il était seigneur.Il existe plusieurs copies de ce manuscrit, et la plupart

sont illustrées des miniatures qui ornent l'ouvrage pri-

iiiitif. Ces miniatures se composent de lettres peintes e1

d'un titre historié représentant un arbre aux branches

duquel sou appendus les sceaux ou blasons de Bour-gogne et (les d'Orléans-Longueville, titulaires du comté(le Noyers au xvi 0 siècle.

Gaspard Marin, procureur des d'Orléans à Noyers, est

Fauteur ou plutôt le compilateur de ce livre.

La première partie est une dédicace, émaillée (le ces

louanges hyperboliques et amphigouriques comme on les

Document

Ii II II II il Iii F111 II III I Ili il il0000005514144

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lisait alois, et itiarque chez son auteur moins la cOflViC-

lion que le désir (le plaire ù Son maître et de conserver

sa place de procureur le plus longtemps possible.

Suit une description du château de Noyers et un soin-

maire inventaire des fiefs qui relevaient alors de la sei-

gneurie. Puis comnietice la chronique ancienne des Mile

le Noyers, une généalogie fantaisiste conservée auteau et composée jadis pal' un laudateur ni moins coni-

plaisant, ni moins déterminé que. Gaspard Marin. Elle

remonte ù Noé et au déluge, avec autant d'invraisem-

blan r e pour les temps anciens que d'inexactitude pour

hpoque se t'attachant aux faits connus. On y trouve plus

de crédulité que de ,jugement et une ignorance complète

des moeurs et usages des siècles précédents.

Cette chronique est donc plutôt une curiusitè quunie

roniipilation sérieuse, et il ne faut pas ajouter foi ù lagénéalogie des Mile, qui se trouve conupléteinent fausse

et eu contradiction formelle avec les chartes et les titres

authentiques qui sont encore conservés dans les archives

de l'ancienne Bourgogne à Di,jon.

On ne trouve quelques points de vérité que lorsqu'on

arrive au Mile de Noyers, époux d'Alixan il'Etanipes, dont

le fils épousa Marie de Crécv, dame de Chàtillun,desquels

est issu le personnage le pins illustre de cette lignée :

maréchal de Noyers, (lit la I)andey. dont nous avons

donné ailleurs la biographie.

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- vit

Mais ici, Gaspard Marin déclare que ces faits ont étérecueillis dans la généalogie faite « par ung vénérable

docteur en saincte théologie nommé Hebrar, abbé de Fon-tenois, qui fit le sermon funèbre au trépas et obsèques du

dict feu seigneur Mille de Noyers, dit La Dandey. »Or le maréchal était mort en 1350, et on peut recon-

naître dans cette chronique le rudiment d'une version

plus ancienne, qui doit dater de la fin du xiii 0 siècle. On

conserve dans le fonds l)elamare, à la Bibliothèque na-

tionale, une copie de la chronique d'Hehrard, qui ne

diffère pas sensiblement de ce qui est rapporté par Gas-

pard Marin, avec d'autres détails cependant. Ainsi Hebrard

donne aux Mile une parenté avec saint Bernard, parentéqui a bien pu exister, niais dont aucune charte ne peutjusqu'ici garantir la certitude.

En tous cas, si ces fictions et ces élucubrations liisto-

tiques sont souvent Pli contradiction avec la vérité, on

retrouve dans leurs naïvetés plusieurs ligendes quidevaient être populaires dans le Tonnerrois au moyen

âge.

Ce roman généalogique u donc encore quelque intérêt.

C'était une sorte d'épithalame que l'on conservait pré-cieusenient dans les archives du château, et qu'un clerceunuiplaisant ruodi[iait suivant les circonstances, poil fairebriller la noblesse (le la lumille et de son illustre origine.La plupart des maisons féodales devaient posséder dans

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leurs archives des généalogies plus ou moins vraisem-blables, dont on égayait les grandes réunions de famille,

les fiançailles des enfants et les autres cérémonies ; carchaque seigneur tenait à faire ressortir l'antiquité de sa

maison et l'éclat (le ses alliances. La vanité est de tous les

temps.La famille de trancey, plusieurs fuis alliée à celle de

Noyers, possédait une chronique analogue, intitulée La

Roue de Fortune, et dont M. Emile Jolibois, ancien archi-

viste de la Haute-Marrie, a publié le texte ces années

dernières (1. On y trouve les mêmes invraisemblances et

les mêmes anachronismes. Il est û conjecturer que beau-coup de romans (le chevalerie ont eu pour point de

départ des cérémonies semblables, tantôt la généalogie

servant de cadre au roman, tantôt le roman servant de

cadre il la généalogie et à la glorification (le la fomille.

A dater du maréchal, Gaspard Marin donne In suite,plus exacte, mais incomplète cependant, des divers sei-gneurs et possesseurs (le la terre de Noyers, jusqu'à

Louis d'Orléans, marquis de Rothelin, dont il donne la

descendance ; mais il n'est pas très familier avec Lotis

ces personnages, dont il exalte le mérite et la vertu,

car il ignore parfois leurs prénoms et les laisse eu blanc.

(1) La Roue de For1ume, ou Chronique de Grawey, romangénéalogique, traduit et publié par Emile Joliboi. - Chau-mont, 1857, 66 p.

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dans le manuscrit. Il donne ensuite: la très-noble généalo-gie du duché et maison de Longueville, avec l'inventairedes nombreux domaines qui appartenaient aux seigneurs

de ce nom.

Enfin, Gaspard Marin mentionne la généalogie récitée

au sermon et oraison funèbre de la sépulture de mon dicisieur le marquis Francoys d'Orléans, en la dicte chapelleseignorial de Noyers, par noble et scientifique personne

Maistre Claude de Beauljcu, docteur en droit et canon,évesque de Bethléem. Il termine par quelques épitaphesqui se trouvaient alors dans la chapelle de Saint-Nicolas

de Noyers, et dont l'une avait été faite par GermainBrice, d'Auxerre, un des savants bien connus du xvi'

siècle.

ERNEST PETIT.

Vausse, 25 septembre 187.

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CHRONIQUE DE NOYERS

•TRÈS NOBLE ET ILLUSTRE PRINCE, ET SEl-

- (;NRUR, MONSEIGNEUR LEONOR D'OR-

T ) LEANS, DUC DE LONOtEVILLE. MARQUIS

DE ROTHELIN, COMTE DE DUNOIS, COMTE

SEIGNEUR SOUVERAIN DE NEUFCIIASrEL

ET SEIGNEUR DE NOYERS, GASPARDMARIN, SON TRÈS HUMBLE ET TRÈS

OBÉISSANT SUBJECT, SERVITEUR ET PROCUREUR

DIT l{J1MIII.E SALUT.

Combien MONSEIGNEUR que je SOJS par 1)0/) foyhle àmoy ingérer de aulcune chose vous présenter, considérantla hauteur de rostre magnificence et noblesse. Totesfoqxprenant appuy et hardiesse en vostre immense vertu. etparfaicte bonté, je me suis éceriu.é rememorer que mon toutmc provient de la très grande mensuétude et grâce de trèsnoble et très vertueuse dame et princesse, Madame Jacque-une de Rohan, marquise de ilothelin, rostre très honoréemère, ma très redoublée darne et très boue maistresse, ausside votre grande qrace, et de rostre très aulte, héroique et

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très excellente maim. De laquelle moy indigne ay receu.ce grand bien et honneur, que d'y estre compris au rdllede vos an tiens et humbles serviteurs, et de uostre grâce pro-cureur en vostre dicte seignorie de Noyers, dès quaranteans sont passés et plus. En ce moment j'ay apri et conecu lecomble cl parfaict estat et mérite de vos prééminences, auc-torités, et droietures de vostre dicte seigno rie de Noyers.avec la source, cronique et moyens, comme elle vous est par-venue. Dont j'ay faici un succint et brief recueil par escriptque je vous présente, comme à mon vray et naturel Seigneur,en toute humilité et révérence, avec offre de Malle obéis-sance de tous mes humbles services toute ma vie.

Et vous supplie (Monseigneur'

agrey prendre ce petitprésent, que vous faict t'as tre dici très humble serviteur, àvostre désirée et joyeuse bienvenue et entrée en vostre dicteville de Noyers, ce XVI! jour du moys de novembre an milcinq cent soixante et ung.

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La seignorie de Noyers consiste en ung noble et fortchastel, assis sur un rochier et montaine eslevé en telleapparence que son regard s'extand tout entour à vehued'oeil, jusques à troys lieues au plus. Au meillieu du dictchastel est le donjon et le fort de une grosse et aulte tourcarrée, faisant le tymbre et titre seignorial du dict Noyers,ensemble des membres et appartenances de sa dicte sei-gnorie et extendue, comme plusieurs villes ferméesvillages, anieaulx et aultres dom maines et droictures endeppendances. Et aussi, de plusieurs béaulx et grandsfiedz, nobles rnovans et reprenans de la dicte grosse tourdu diet chaste! de Noyers.

La dicte tour en son donjon est embellie et fortifiée desix ibrtz, avant que d'y atteindre et parvenir à l'invader,de deux chappelles en messe quotidienne, bien tbndées,de grandz edillices à l'antique,vergiers,jardins,fontaines,puys, cysternes, et toutes aultres conimoditez d'eaues.Combien qu'il soit assis sur le dict rochier et aultes mon-Laines. Descendant de laquelle est la basse court diet leBerle, fermée et forte à pou t-Ieviz, et grand foussé contrela ville. Et là est le beaul et grand colombier seignorialdu dici chastel.

Lequel est aussi embelly et enrichy de ses deux flancset costés, de belles vignes produisans de très bon vin; etde beaulx et grandz preys, preaulx, vergiers, jardins, de

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plusieurs grandes foiests, boys, bu yssons et garennes.Et au pied et soubz le dict chastel est la dicte ville deNoyers, forte de bones et especes murailles bien tour(e5et percées à cannoiuiières fortifiées de grandz parfondzet larges fossés à eaues vives et permanentes, provenanstant des troys fontaines estans à chacune des troys portesdicelle ville, que de la rivière dicte Senin defluent entourla dicte ville, estant la dicte rivière bannai et seigno-rial au dict chastel et seignorie. de Noyers.

D'icelle dependent plusieurs beaulx et grandz fiedz no-bles consistans tant en plusieurs villes closes que bourgset villaiges.

À sçavoir la ville de Tanlay, tenue et possédée à présentpar le seigneur Dandelot en revenu annuel de deux millivres tournoys ou plus.

La ville de Chernilly tenue par le seigneur de Corsan etcon sors.

La ville de Corgi, en l'Auxerrois, tenue par le seigneurde. Sainct-Symon de Nivernoys. Et plusieurs aultres liedzet arrière-fiedz e.ii nombre de environ quatre vingiz ouplus, déclarés au cartulaire de la dicte seignorie, que tropprolixe seroit icy insérer par le menu.

Le dict Noyers estoit d'antiquité tenu par ses seigneursen tiltre de franc aleul, et en souveraineté. Mays à pré-sent est souhz le lied (lu Roy à cause comme portent lesadveudz de la grosse tour de Sens, jouxte les droictz etcoustumes lèodaulz. Du quel hailliaige de Sens, tous les(hctz liedz de Noyers sont esté d'antienneté et sont encorde présent de nature de profictz féodaulx, comme dequi nts, requ ints, deniers, rachaptz, relief et aultres d roictziodaulx, les cas y eschéans, combien que en l'ordinaireexpédition (les choses en justice, le bailly de la dicte sei-

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gnorie de Noyers et .son jugement soit immédiat au par-lement à Dijon.

Et si a la dicte seignorie de Noyers droiet et auctoritéde grurie et graine distincte et non sujecte à celle duRoy en son dict parlement.

Comme aussi elle a deux seaulx auctentiques. L'ungest le petit, pour les contranix en pris dict le scel de laprévosté, en veur (le deux deniers pour chascun scel; etl'aultre plus grand dici le scel du bailliaige, à sceller toutescommissions, sentenses, inandemens, actes inémoriaulxet expéditions provenans (le la congnoissance et juge-ment d'icelluy bailliaige. En proflici que le diet grand scely participe et prend la moytié des émolumens des dictesexpéditions, avec le greffe d'iceulx pour l'aultre moytiépar la droictiire, usance et possession antienne de la dicteseign orie.

Dudict bailliaige de Noyers resortissait par appel lesdictes villes, villaiges et plusieurs aultres jurisditions crinombre de vingt-cinq à trante.

Sur tous lesquelz lieux du ressort du dict bailliaige deNoyers s'extend le tabellionaige et notariat dicelle seigno-rie de Noyers, sans ce que nul aultre y ait dromct de nota-riat ou tabelliona ige aulcunenien t.

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ENSUIT LA CRONIQUE ET ORIGINE ANTIENNE DE LA DICTE

SEIGNORIE DE NOYERS.

Noé avec la femme Thitea magna, Sem, Cam et Japhet,et leurs trois femmes Pandoza, Ni1a et Nceegla furentsaulvées par le déluge universel, comme la saincte escrip-ture et Berosus le tesmoignent.

Le diet sainct père et patriarche Noé furent aultrementsurnommé Janus. Qui vault autant comme dotor vini

car il enseigne le peuple à cultiver la vigne.Il fut aussi dit Enotrinus, quia inventor farris.Il fut aussi dit Ogiges saga sive Noaxn Disir, qu'est à

dire en langue scite : illustre souverain, prestre, grandpatriarche et sacrificateur.

Il instruict tote sa fijj,iille en saincte théologie. C'estasçavoir en la congnoissance de Dieu ès cérémonies dessacrifices i saincte religion, et avec ce les instruiet enbones moeurs et sapience humaine. Et leur enseigna lescours des estoilles.

11 divisa l'an en douze moys selon le cours de la lune,et par la science d'astronomie pronosticoit dez le commen-cement de l'an toutes choses à advenir. Pour lesquellescauses les Scites et Arméniens l'extirnèrent estre partici-pant de nature divine et le surnommèrent Olibana etArsa (c'est-à-dire) le ciel et le soleil, et fondèrent par

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trajet de temps plusieurs cités en son nom. Pareillementlionorèrent-ilz grandement Thitea, sa femme à cause (leses vertus et grand bonté. 1l rendit son noble espet-it àDieu l'an de son âge neuf cens cinquante, l'an après ledéluge avant l'incarnation de Nostre-Seigneur mil neufcens soixante-sept. ans. Il fut plainct et ploré générale-ruent par tout le inonde, et furent célébrées ses obsèquesdes Arméniens et Italiens, et lriv attribuèrent honeursdivins. si !uv édifièrent teinpcs et auteiz ; car il cuidè-re[lt que son àrne mie fut transmuée en aulcun des corpscélestes. Pourquoy ilz l'appelèrent le ciel et le soleil, lasemence du monde, le père (les dieux majeurs et mi-neurs, l'âme du inonde qui mouvoit les cienI, le (lieude paix, (le justice et de saineteté, expulseur des chosesnuisibles, le gardien des bons.

hz le figurèrent aussi en plusieurs sortes: arilcurrefovsà deux visaiges pour dénoter sa prudence de tous costés,aulcunefors ii quatre pour dénoter qu'il estoit leur-dieu toute l'année et qu'il avoit divisé l'air cri quatrepartz.

Les Phoenisieris le portèrent en guise d'un ,, dragon quiriiordoit sa quehue, pour déinonstrer qu'il estui t le roui-ineneeiimeri1 et la tin de l'air et en(-or s'appelle atjoirrd'lruyle premier nloys Januarius en honneur de lir'

Les aultres encor le peignèrent tenant ung sceptre dedomination royalle en l'une (le SCS mains, par lequel ilsoloit déhoter et chasser les inaulvai , et deux cler'z enI 'aultre, par lesquelles ilz denotèrent qu'il a voit estè iriven-Leur des portes et des sar'zures. Et de luy Portent encorles noms tous les hiuys et les portes de ce normi qu'on diten latin janua.

Et si le bon père'oé Janus fut fort estimé par tout le2

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monde, aussi la boue Thitea la grande, sa 1rtinie, aprèsson trespas fut réputée déesse et mère des dieux. Et l'utgrandeinentiionorée par Suceiniius liuietiesnie roy d'italieet nommée Orchia Vesta Terra sive aretia ilegina saero-rum. Magna, Materque fienrum ae Vestalium princeps SWP

Abatissa.Laquelle aussi avant son trépas commença en Italie la

religion des vierges cl, nonains vestales. Et si n aprinsaux filles (le maintenir virginité et de garder perpétuelle-ment, lèu et luminaire en grand honneur et révérence autemple. Laquelle institution dura jusques au temps desRomains en grand honneur et. révérence.

Des ditz Noé Janus et Thitea, sa lèninie, descendi-rent troys entans À sçavoir Sem. Cain et Japhet diet.Japhetus.

Du diet Japhet et de Noegla sa lènime fui. fiiz Sarnothèssurnommé I)iz, lequel fut faiet et institué premier RoyPatriarche et Seigneur de Gaule par suri grand père Nué.Et fit tant le diet. Samothès qu'il arriva sur le rivaige deGaule avec sa femme et tonte sa famille, sept vingtz ansaprès le déluge, haiaut quasi l'âge de huict vingtz ans. Etfut dès lors nommé Roy Patriarche et Saturne. de Gaule.Et puis environ cent et lmuict ans après il haillia loys etmanière de bien vivre à suri peuple, et leur enseignabeaucoup de phuIuzoplie, d'astronomie et des lectresqu'il avoit aprinses de sou père Japhet et de son grandpère Noé.

Entre aultres choses, il leur apriut que les ùmies es-Loient et sont immiitiortelles.

Et après qu'il hcu1 establ y luix à son peuple, il vesquiteneor (juta ralite-sept ans, et puis inorut le plus saigeprince (le 5011 temps plain d'honneur et de gloire. Delais-

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sant son fliz Magnus pour héritier de son royaulme dcGaule l'an du règne du dict Sarnotliès, sept vingtz et qua-tre ans, et de son âge environ trois cens cinquante, durègne de Ninus troisiesme roy de Bahilonne cinquante etungiesnie.

Du diet Samotliès procéda la première secte des philo-zophes en toute Europe nommée Saniothès. Lesquelzestoyent expers en toute science divine et humaine, undeI)iogènes Harlius dit ainsi Constat apud Galles et l)nii-

das qui Samo(hei dicun fur.Après la mort du dict Samothès conimeuca régner en

Gaule son fils Maguus, deuxiesnie roy justement après ledéluge troys cens ans, huiet ans après la nativité d'Âhra-haut, et devant l'incarnation Nostre Seigneur deux mil dixsept ans.

Cestuy Magnus fut saige prince grand édificateur carIagus en langue scitique signifie édificateur, et en tan-

gue de Perse saige et philozophe. Et l'ut 1' premier ro,vde Gaule qui commencé à édil.lier villes, cités et. maisons.Car par avant. les gens vivoient aux champs en ïumbre(les arbres. Ce terme icy de Magus en la première lan

-gue gallique signitie palais ou édifice ou bourg. Et por-tant il y a encor plusieurs villes en Gaule qui se terminepar ce nom 1lagus rumume Ruthunagus, NoviomagusVudomagus et aultres.

Après luy régna en Gaule son fils Sarron troisiesme royde Gaule, lequel institua les premières estudes de lettresqu'on diet maintenant universités publiques, et de mvvint une secte de philozophes qu'on dit Sarronides, des-quels Diodurus dit Apud Celtas theologi acphiiozopliiquosvocant Sarron idas.

Après le dict Sarron régna en Gaule son fils Druinus

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qui estoit, connue dit Rerosus peritie plenus. il cmii inençaà régner l'an quatre cens et dix après le déluge, c'estsçavoir deuz cens cinquante cinq ans après la premièrefondation du rovaulme (le Gaule.

De cestuv Druinus a prins son nom la. cité de Dreuxen Normandie et une manière dc philozophes appellésI)ruydes. Lesqueiz estoient grands devins, augures, nia-giciens et sacrificateurs. Mais leurs sacrifices et divina-tions estoyent plains de horreur et de cruaulté qui depuisfurent abolies par les empereurs romains.

Quand Druinus fut mort, son fils Bardus régna en sonlieu cinquiesnie roy (le Gaule, qui fut inventeur (le rich-iiies assavoir rétiiorique et musique. Et pour ce fut-il !brtrenommé entre les siens et introduict une secte depoètes et rétlioriciens, lesquelz furent nommés bardesqui furent en grand extiiiie entre les Gaules.

Après luy régna son liiz noiiiuié Louglio, sixiesnie rovde Gaule qui liut ung fliz nominé Bardus le jeune, sep-tiesme roy de Gaule.

Le dict Bardus hut ung fllz nommé Lucq, huictiesnieroy de Gaule, qui l'ut père de Jupiter Celte neufviestxwrov de Gaule, père de la belle et glande Galatliée.

Le dict Jupiter Celte fut très riche et très puissant enbestial et en paturage, laquelle chose estoit ]hors etanhienneiuient lavoir des princes et grands seigneurs.Car il nestoit point encore question de lever tailles ettributz, ne aussi usaige (le monnoye comme à présent.

Le dict Jupiter Celte avait une seule et unique fille(comme dici est , que excéiloit toutes les aultres daines (lumonde en grandeur, force et beaulté naturelle. Et nevolutjaiuiais s'accorder estre mariée jusques 'i ce qu'elleouyt parler de la grande renommée de hercules Libius,

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et que le dict hercules vint en Gaule. Auquel lieu le diet•Jupiter Celte le recent en grand appareil, et fut en l'anaprès le (Muge cinq cens quatre vingtz-dix ans.

Et quand la dicte Galathée vit la grandeur, aultesse,corpulence, force et beaulté du dict Hercules (lui estoitgéant, elle se accorda à estre corijoinete par mariage avecle diet Hercules, du consentement du dict Jupiter celteson père. Et furent célébrées leurs nnpces solennelle-ment. Et tantost après ce le diet Jupiter Celte trépassa.

La dicte Galathée test après du diet hercules Libinsson niary conceupt et hut ung filz nommé Galatiiens.

Le dit Hercules Libius estoit fliz du lion prince Osirisroy dEgipte, qui fut surnommé Jupiter le Juste. Ii futaussi dit après justus (pater) dux (Rex) et consultor. 11enseigna h semer le bled et montra aux Egiptiens à fairela charue et laboraige de la terre et tout ce qu'il appar-tenoit . Il environna toute la terre et monstra au peupletoute houe tianière de vivre et desiruiet tous les tyransqui estriyent et avoient estez depuis cinquante ans.

îeelluv cii le de soixante ans esposa sa soeur Vsisaultreirient dicte \ni légiptienne, la plus noble et plusvertueuse qui fui de soi] temps au monde.

Mais après que le dirt Osiris fut retourné en Egipte etqu'il but environné la terre, 'l'iphon le géant. Egipt.ien l'oc-ciL par trahison et mit son corps eu vingt-sixvingt-six pièces et. eudonna k chacun des vingt six géans qui avoient consciituà la mort du diii Os i ris, une pièce. Lesquelles la royneisis les recouvra diligeiiuuent et les mit en sépulture, etfut par les Egiptiens extirné dieu. Et après sa mort futnommé Sérapis, et tant que la chose tourna en idolâtrieet tut adoré eu forme d'ung boeuf ou dung veau, mnesme-nient par les enfans dlsrael.

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Le diet Osiris fut tué en la fleur de son âge, haiantseulleinent environ tro ys cens airs. Car sa ferulile et sasoeur Isis le survesquit trois cens ails. Laquelle commetrès courageuse après qu'elle hut en sél)ulturé le corpsdu (liet Osiris SOU mari, elie convoqua ses eiifans etnepveus desquelz fut chef le rn rul hercules de Libie,et avec eulx entra en champ de bataille contre le dm1Tiphori le géant et le desconflt.

La dicte Isis fut inventeresse (le fuire venir et croîtredu froment. Et de faict [il Isis et Ynio furent le(jeux plus vertueux persounaiges qui fussent lors auinonde. Au nioen (le quuv après leur mort ilz furentappelez dieux, et, leur tirent, les hommes simulacres, etencor eu y a 1111g de la dicte Isis à Sainct-Gerrna in desPreys près Paris, combien qu'ilz fussent entàns de Cam1hz deNoé) le plus viticulx qui fut sur la terre et fut

appelé Cain pessimus c'est-à-dire Cani infàn-ie.Le diet Hercules (le Libie, après avoir espusé In dicte

Galafliée, fit construire plusieurs villes et citez au paysile Gaule. inesinent il lit construire et édifier une grandeet puissante cité auvs (I Auxois sur une nulle Ilion-taille, laquelle il nomma Alexia, ou pays et duché deBourgogne.

Le tlict Hercules fut tus preux et vaillant, et \'ainqui enbataille tous les géans qui avoidnt estez cause (le la mort(Je son dict père Osii'is, et de'coiit1t les tyrans d Espaigne,d'Italie .. de Libre, dligipte et de Gaule.

Et après qu'il lieut glorieusement cl sairictenieut vesuu,rendit le tribut (le nature cru viron Fan de sou âge troysCCUS cinquante airs, al)i • ('s (111-il but régné en Europe,Gaule, halte et Espaiguic soixante-sept ans. Et luy feirentles Espaguuolz une riche et somptueuse supulture au lieu

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qu'on appelle encor Gades Herculis, où sont les colonnesde Hercules auprès du destroiet de Gilbathar, et luyattribuèrent honeurs divins et &lilièrent plusieurs citésen son flMfl. Et trépassa, estant encore en vie la déesse

isis laquelle vesquit encore deux cens cinquante ans.Les surnoms du çlict Hercules furent Herliertoh Àrno,

Masarno qui signifie en langue hébraque, Her, poillu,Hertol tout poillu , Arno , lion renommée,granrenommée,Masarno, enseigne de lion de grand renommée.

Après la mort dit Hercules de Lihie. Tuscus sonfiiz aisué envoya le dict Galatheus en I i1e tic Cécille et. yfonda aulcuns peuples appelés Galathènes et une citénommée Cenogalatha dont faict mention Pline autroixiesine livre de l'histoire naturelle, et puis s'enretourna en Gaule. De luy toute la contrée de a lesinontz n prins soir et est anjourd'huy appelléeGaule. Combien que aulcuns ont volti dire quelle estoitnominée ilu bon père et pa ria relie Noé qui fut surnomméGallus, qui veut à dire on langue hébraique o it

sur urides ou surmontant les unies.Le dut. Gaktlieus cii son temps édibia le vit astel de

No y ers, pour la garde dit trésor de la dicte Galathée iitjèr. oui est une salle dedans la redit' artificiellementfoirte. Et le nomma Luciila ii cause (les trovs fontainesqui sont ès trois portes de lit du dict Noyers, dontLune fut nominée Lucia, l'aultre Lucida et la tierce Clarapar la déese Isis.

An dict clmastel de Nuyers estoit antienne.meffl lapiramid (le la dicte Galathée.

Après : le diet Galatheus décéda prince très renommé,régna soir Nabboii douziesine roy de Gaule. Il fondala cité de Ilarbone que l'on dirt maintenant Narbone.

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11 laissa un fiiz nommé Luglus qui fin treiziesme royde Gaule, lequel fonda la noble cité de Lyon, dicte en latinLugdunuiu. aunt le nom du diet Lu-dus, qui com-Inencoit îi régner l'an après le déluge cinq cens et quatrevingEz, despuis la fondation du royaulnie de Gaule cinqcens seze ans, devant lifleaination de Nostre-Seigneurseze cens vingt-sept ans, et du temps (le cestuv Lu-dus ladéesse Isis vint en Gaule.

Du dict Lugdus fut 1hz Bergius quatorziesnie roy deGaule ; de luy est dénommée la province de GauleBelgique, et fonda la grand cité de Belges, de laquelleapparoit encures les ruvnes en lit de Heinauli. Etd'icelle liict mention.; ules-Cesar au dix septiesme livre

ses col '] " tel ] et lappelloil Bel-non.Du diet Galatiicus et de ses, enfans descendit Lucio-

(brus, mIne de Sens, qui y Jégnoit ou temps du dict Jules-César, et funi ta

lit de Noyers au milieu des dictesioys fontaines. Et parachevit le chatel du dict Noyers.

Il purtuit en ses animes ung escu d'asurà une aigle d'or,lequel escu a esté toujours porté du despuis et continued'hoir en hoirjusques à Gorgon de Lue.ida, qui fit, nominéair sainct baptesme Mille de No yers qui luy fut ajoustépal' le Roy de Buurgongne. dasur à une aigle d'or, 'à ungrolici d'or au col, à tros roses de gueulle. Et a cecontinué ,jusques à noble preux Mille de Noyers, (lict lai)andev, et de Jehan de Noyers, conte de J'migny.

I.e diet Gorgon de Lueida, aultrement de Noyers, estuitprince et chelde la chevalerie du Roy (le Bourgougne antemps que la glorieuse, avec SU Siliflct(' Con)-ltgnic descendit à Marseille, et fut dèz lors le (lici sieurGurgon de Lucida, aultreuient diet. (le No y ers. COfiverLyil nostresaincte tUv catholique im la prédication de la

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dicte saincte Magdelene. Et avec luy convertit à rostre Ibymille chevaliers, (10111 ' son baptesiiie fut riotntné Mille.

Lequel nom de Mille aesté (lez lors continué toujoursla dicte noble maison de No y ers, comme le premier

baptisé et leur chief de mille chevaliers qu'il tenoit en sacharge souhz le Roy (le Bourgongne., son prochain parent.Luv furent par le diet Roy anoblies ses armes et le nomde. Lucida (le sa dicte ville mm" en ce rioui Noyers.

Et ce à l'étymologie et similitude du lieu et estattl'icelluy, lors que Connue d1n et inaistre Jehan de Berges aurecueil de ses histoires antiques, lors et anciennementestoit oburnbré., et ainsi que loti voit son assiète en baslieu rendu obscur tant 1e niont.aines tout en tour que desgrandz boys y estant, lors de sorte que y arrivant etdescendant (les dictes montaines remplies des (htz boyscircoflvoisi[1S, il sembloit qu'on fut en ung ténébreux etobscurs boys, que en latin ou appelle Nemus ainsi la

dicte ville a ce mot Ilatii7 Nemore, Noers seu Noyers.1)11 dict (orgn fie Lucida, despuis nommé Mille (le

Noyers premier de ce nom(lue diet est, descendit Mille deNov tq . s , (lue Clotil le, rovne de Bourongne, comme 5(1

parente aiiieia en France pour solt eseuver en l'gcde dix huict ans, et fut lorsqu'elle esposa ( lovys, 10v (leFrance, qui encore il 'estoit haptizé ne clirestien. Et o labataille que le diet ro v Clovvs liut contre les Allerriatis,le (liet Mille tut envo é par la dicte roytie Clotilde avec ledict roy Clov y s, lequel il admonesta flirt (le croire en iiostreseigneur et rdemptetirJcsus-Christ qui perdoit la bataillesans sa conversion t la foy crestieriile, moyennant laquelleil fut victorieux sur ses dietz ennemis Allemans et filhaptizé en nostre dole foy.

Lui furent inimuées et changées ses armes miradu-

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leusernent de troys crapaulx qu'il portoit lors, en troysnobles fleurs (le hz et si luv fut aussi miracn eusementrloné et envoyé iau'iflarnme, l'enseigne particulière eti'uval le tiu Boy (le France.

Le (liet Mille de No yers fut le premier qui porta le flirtenseigne de I 'auriflamnie devant le llov, par ce qu'il estoitparent prochain de ha (IICU' rovne Clotilde, sa femme. Etfut ceste prééniinence et rtuctor'itt" noble (l'estre porteurdu dict enseigne royal d'anritlal!Ime de France continuélonguenient aux seigneurs (Ili dict rumine leurestant estat et office coniraturel et Fiérédjtal à ta maison dudkt No yers, halant eu l'honneur de l'avoir prenier porté.

Ce I)OU5 est tesmoingné ès antiennes eroniques ethistoires de France, iucsme. en celle dit feu roy Philippede Valois en la cruelle expédition de guerre et glorieuseVictoire (l U 'ii luit et obtint contre les Flairtans devantYpres, où feu Mille de Noyers porta devant le dict Boyvictorieux le dictauriflaturne. Le recueil de maistre Robert;agin k' dicte ainsi par ces mots exprès : Regern prece-

tiente Millone (le Noyers auritlamnrne signifero. Qu'est àdire en langue fra m:oise, devant le Ro y en la dicte victoireinarclioit le chevalier Mille de No yers enseigne et porteurde I'auriflaiurne. Et fut en l'an nui tro,ys cens vingt huict,ès Kalendes de septembre.

Le dirt Mille de Noyers, premier enseigne et porteurdu dirt auriflamme de France, fut preux et vaillant che-valier à merveilles bon et dévot. Et tenoit sa dicteseignorie de NOyCN eu principaulé et souveraineté,laquelle estoit (le grande extendiie et revenu. Et luit àfemme une noie et saint'te dame. dame Elapis.

Du dict Mille de Noyers descendit 1111g 11hz nommé Millede Noyers qui espousa Erramhonrg de Neufl11astel, de

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laquelle il hut wrg 6hz aussi nommé Mille, seigneur dudict Noyers. Il esposa nia1aine Bene (le Chalon de laquelleil hut troys fiiz dont Fun fut martyrisé par les Turcs, etlèirent plusieurs beanix faietz d'armes.

Dung des dictz enfans fut nommé Mille, seigneur deNoyers, qui fut marié avec iiiadaiïie Marguerite d'Estra-bourg; elle fut de bone et saincte vie, et fit de belles etgrandes I)ndations à l'église Sainct-Martifl de Tours.

Le tlict Mille et la dicte darne Marguerite lurent ungtiiz nomme Mille, seigneur (le No yers, qui esposu madamePoteritienne de Saitict-Paul, d'elle il hiit six fllz. A s(.,-,a-

voir *.Mille, le premier né, qui fut seigneur (le Noyers.Le second nominé Jehan de Noyers fut conte (le Joigny

où il est inhumé (levant le grand autel de l'hospital dudict lieu, avec son tombeau et noble sépulture et épytphetout apparent. vt ses dictes armes de l'aigled'or en c/w.rnp

d'asti r.Le tiers tut seigneur de Cluablies, cutw1e le portent les

tiitres et chartes du dieL lieu par les grands bieufaiets etprivilèges qui! feit et (influa la licte viii' de Chabhiesproche et au dessoubz du dict Noyers de quatre petites

lieues.Le quart nuumi tué Ythier et lui eiguietut (le Prev, de

Marcilly, (le Joux, d'Ârcy sur Quure et (Le Serujiizehles, et

luy fut baillé par son dirt père, pour ses armes ung escud'argent à t.rrnjs roses de queuilcs è enq boton d'or à chas-

eune rose.Le cinquiesume lus noimné Berimard de Noyers, à qui

fat donné la seignorie de riau l lay , I'aissofl et aultres

pièces. Et iu ,y fut baillé pour ses armes urig escu d'or à

troys 1pards pasans de queuUe. De luy sont descendus

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plusieurs nobles rhevalliers qui ont laiet plusieurs bellesfbndatioiis et dévoltes en l'ordre (le Citeaulx.

Le sixiesuie fiiz lut Charles de Noyers, auquel fut donnéla seignorie dYroer, Sarrigny, Fley et Cliernillv. Et luy futdonné pour ses armes, ung escu de gucuilespaul4 d'or enue croix d'or florenc€e.

De Mille (Hz esué de Mille, et de ]il darne Poten-ticHne l'ut fiiz Mille de No yers, seigneur du dict Noyers etconte du dirt Joign , qui esposa itiadanie Esglantine con-tesse de Partois, (le laquelle il eut plusieurs enfans. Asravoir.

Mille qui fut seigneur du (liet Noyers et ung aultre quifut roue (le Joignv. De 1m sont descendus les contes deJoigny. Il esposa rna(lame Alixam des Tempes, de laquelleil but ung fiiz nommé Mille de Noyers.

Le (lict Mille et la dicte Alixajo a wortirerit il l'église deMa rci 1 IY où (le présent est l'abbaye de religieux de l'ordrede Citeaux et antieniierneut y estoient Nones (le la dicteordre. Dont la première abbesse estoit fille du dirt Mille deNoyers et se nomniuit Béatrix de Noyers estant inhuméeau cueur de la dicte abbaye, et appert encor au,juurdhuvson tombeau estre inseript noblement ar'miwyé ainsi flictacet Bealrix de Voyers, prima aljba.Ussa /wj?mS monasterii,etc., etc.

Du diet Mille de Noyers et de la dicte dame Alixam desTempes, sa lmmm mile. fut filz Mille, seigneur de No yers, sur-nommé Mi lIon qui esposa madame Marie de Crée, damede Chastillon et du Plexis, qui fut tille de messire Godramde Crécv, et de Héliolte, hile. dii conte de Blo ys, lesquelzaprès avoir fuirt plusieurs helle f'undations au (liCtMarcillv ils sont en l'églize d'i]er noblement sépulturés.

Le di ri. Mille de Norer's et la dicte dame Marie de Crécv

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hurentung hz nominé Mille de Noyers, dict et surnomméla Dandey, (lui fut mareschal de France. Il but ung fliznom rué Mille (lui fut buteiller, aultrenient dict à présentescuver esehanson hérédital (le France. Ils sont inhumésen la dicte abbaye et église de Marcilly-lez-AValflfl enl'Âuxois, païs et duché de Bourgongne.

Le dict Mille, dict la Dandey, seigneur (le Noyers, dé.cé-dLt l'an mil lroys cens cinquante, le vingt (leuxiesme jourde septembre. comme est eseript entou r Son diet toni-

beau! du diet Marsilly.Les choses prinses et recueillies de la noble généalogie

eteronique des thictz de Noyers par un,, vénérable docteurun saincte théologie nommé Ilebrar, abbé de Fontenois,qui fit le sermon funèbre au trépas et obsèque (lu dictfeu seigneur Mille de No yers, diet la Bandey.

l)icelluy et de madame Jehanne, contesse de Montbe-liard, descen(hit J fut tilz messire Mille de Noyers quiespusa madame Ysabeau de Passy dont il hut un fiiznominé Mille de Noyers, surnomme Milot, pour sou petitet bas âge, où il mourut sans hoirs de son corps. Et futle diet icu messire Mille de Noyers mort au diet lieu et yinhuuié. Et auprès lu le dict Milul son fiiz en sa chia--pelle seignorial dédiée et consacrée (l'une messe quoti-dienne bien fondée par luv, selon que sel tombeaul etsépulture y est (le présent apparent noblement et riche-meut eslevé. Et son épitaphe y iriscript• p atoiir sa dicte

tombe comme s'ensuit.

EPYTAPIIE.

Soubz ceste tombe git icyUng chevalier preux et. hardyQui avoil nom Mèsire Mille -Et fut sire de ceste ville

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it Lut cflz enfant cy, souEt de madame de Passv.Et trepassa à tres grand dueitL'an mil troys cens soixante neufLa voille de la Sainci Rerny.Nosire seigneur ait d'eulx ineru\

Amen.

Aussi se treuve par antiens tiltres et enseignemens dela dicte seignorie deNo ers que ilhut ungfrère du diet feILdernier Mille de Noyers nominé messire Jelian (le Noyers,chevalier, conseigneur du dict Noyers, avec ses trovsniepces cy après nommées, ta ictes héritières du dietNoyers leur frère Muni jeune, enfant mort sans hoirscomme dict est. Lequel messire Jetian de Noyers fut sei-gneur (1 p, Vandeiisvre et (le Rirnaucouit en Champaigne.Et C011IfllC il décédit sans bous luy sncré(Jèrerlt et furentses héritiers ses tros niepces nonimees daines Agnès,Jehanne et Ysabeau de -Noyers.

Furent mariées savoir est la dicte dame Agnès deNoyers, au seigneur de Cliasteaulvillairi et (li Graneev, auehastel duquel lieu en la chapelle seignorial à laquelleelle fit de graiidz biens et fondations se apparoit encoraujourd'huy ses armes au dict iscu d'asur à l'aigle d'or.

La dicte daine .Jehairne de No yers fut mariée au sei-gneur de Choiseul et (le Lucques.

Et la dicte ïsabeau au seigneur (le Vustetalle et deRoedemarcli sur les marches de Lorraine et «Alemaigne.

Ces trovs dames (seurs vivans, lit seignorie deNoyers leur advint, comme aussi l:s dictes eignories deVandeu ,^vre et de Bymaucourt et plusieurs aultres grandeschevances, terres et seignoris, par successions tant direc-tes que (Olatéralles.

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Et en firenLjoissans assès longtemps et ,jusques envi-roi) l'an mil quatre cens et vingt.

Auquel temps, après la mort advenue de feu monsieurle duc Jehan de Buurgonge à Monstreaul ou fault Yonne,y occis sur [e polit du diet Monstreaul, ma darne Margue-rite de Bavières demeurée sa vefve et duchesse douai-rière de la dicte duché de Bourgongne acquit en son flOfl)

et de ses deniers hi dicte seignorie de Noyer en pur ac-quiet pour elle et ses suece.ssurs. Et ce des dictes trovsdames de Noyers qui en estoyent vrayes daines proprié-taires et possessresses comme d'une seignorie distincteet séparée d'icelle duché et n'estoit aulcunenient (le l'estocet antieri domaine de la dicte duché, pour en estre parunion et en domaine révertible à la couronne (le Francepar droict (le perrerie, comme est la dicte duché et Stili

dommaine antiea.De la dicte daine Marguerite de l3avières,duchesse douai-

rière de la dicte duché de Bourgougne et par successioncwniue auquest susdict, la dicte seignorie de Noyersadvint à feu monseigneur le duc Philippe, de Bourgort-gne, tlict le bon duc Philippe, qui mourut à Bruges enjuillet an mil quatre cens soixante sept.

Et est inhumé avec son diet père monseigneur le ducJehan et son grand père monsieur le duc Iiiiippe, diet leHardy, de Bouigoiigne, 1Hz du i'oy Jelum dc France, etmesdames les duchesses Leurs femmes cula Chartreuse e-celleute par eulx faicte, niesuies par mon dict sieur le ducPhilippe le Hardy et madame Marguerite de Flandres,eontesse du dici Flandres et pais adjacens, son espose, àDijon. De la dicte succession de mon muet sieur Je 1)011

duc Pliilippe de Bourgougne esclieul le dict oyers à feumonsieur le miue Charles qui morust en la bataille devant

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Nancy eu Lorraine, le lendemain de la feste des roys enFan mil quatre cens soixante et sexe.

De sa succession advint le dict Noyers à madameMarie de Bourgoimgne, fille unique et seule héritièred'icelluv mon dict sieur le (lue Charles cl de madameYsabeau (le Portugal, son espose et demourée vefve enFlandres.

Combien que le feu roy Loys unziesme, que Dieu ah-soille, survivant le dict feu duc Charles en deslault d'hoirmasle pour son droiet souverain de perrerie de la cou-ronne se saisit de la dicte duché (le Bourgongne, et couse-quemmerit du dict Noyers, comnie en ayant trouvé le dictfeu duc Charles mort vestu et saisv.

Et fut le (liet Noyers donné par le dict roys Loys un-ziesme en ususlruictz à messires Charles d'Ànibo yse, parle service duquel le diet seigneur Roy avoitréuny à luy etàla dicte Colonne la dicte duché de Bourgongne. Et joit àce tiltre (lu dict Noyers le dict sieur d'irnboyse pendant letemps qu'il fut gouverneur de par le Roy de la dicteduché de Bourgougne.

Après luy décédé fut hiict gouverneur de la dicte duchéde Bouigongne le sieur de Baudricourt, et comme tel etpar don du Roy lut seigneur ususfruictier du diet Noyerset en joiL

Jusques à ce que la dicte dame Marie de Bourgongne,mariée à Maximilien d'Aultriche fut remise en la dicteseignorie de Noyers comme à ele propre, de là cl liIz del'empereur Frédéric d'Aultriehe, la succession de son dietfeu père le duc Charles et d ses prédécesseurs haianstenu te (hc.t Noyers, non comme domaine et membredicelle duché, niais par aequest ftuet put' la dicte damneMarguerite de Bavières duchesse douairière du dict Beur-

g

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gougne. comme vel\'e de mon dict. !èu sieur le duc .Jehande Bourgongne que diet est.

Et ce par le diet traiété de paix de Senly que se fitentre le feu ro v Charles huictiesme, que Dieu absoille, etk die[ bu Maxi milieu (lAultriehe, RoY des Romains com-

me père et niainbou rg (le monsieur l'archiduc Philipped'Âultriche, et iiiadarime. Marguerite dAultriche ses en-lms de la dicte ftu Jouie Marie de Rourgongne, sa dicteespose.

Par le dict troicté de paix de Senly appert conime leilirt Noyers fut remis et rendu à hi dicte maison dAultri-(lie pour cmi joir comme de son propre et vra y bienpatrimonial en tous t.lroicts. Saufz et (lemei.lrans au lioset à ta coronne les droictz royaulx et de souveraineté. EtFut le dirE traicté ainsi solennizé et passé au (liCt Senly levingt troisiesmne de nmay mil quatre cens quatre vingtz ettreze.

Lorz et depuis lequel temps le (licE feu sieur archiduc.Philippe dAultriclie lut fict et rendu seigneur proprie-[aire et possesseur (fil Noyers, et en joit comme desoi! propre et vray bien et comme le vrny seigneur ilmi(licE Noyers, tel tenu et réputé pulmi iquemuent et notoire-muent.

Et après sou ti.espas qui advint en son voyage (le sonroyauime d'Espagne, en virou lati nul cinq cens et cinq,luy succédant au diri Noyers ses deux fl!z Charles et

Ferdinant d'Aultriche, et leurs velves, le (hicL Charlesdu despuis faiet et nominé l'empereur Charles ciii-quiesrne.

Et pour ce que lors du diet décès du dict sieur Philippearchiduc dAultriche ses diets ent'ans estoient en minoritéet bas âge, le dict R'u Maximilien leur grand père et

il

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InainboUrg et la dicte daine Marguerite tfÀultriche leurtante continuèrent pour eulx leur possession au dict Noyerset la tindrent et possédèrent, jusques à ce que le dici eni-pereur Maximilien d'Aultriche possédant la conté de Bour-gongne pour ses dieu petis enfans Charles et. Ferdirianiet leurs seurs d'Aultriclie, surprit et spolia environ l'anmil cinq cens et huict le fort eliastel (le Joux et dépendan-ces, sis à la dicte conté de Bouigoiigne, sur feu inonsei-gneurlc marquis de Rothelin,Loys dOrléans, et madamela marquise Jehanne de ilocquebecth son espose, lorspaisiblement joissant tant du dict Joux que d'aultresbones et grandes terres k eulx appartenans à la dicteconté de Bourgongne.

Le diet !u monsieur le marquis Loys se voyant ainsispolié du dict fort chastel (le Joux par le diet. empereurMaximilien, s'en plaignit au !'eu roy Loys doziesme, queDieu ahsoille, dont il estoit parent et bien fort aimé.

De sorte que le clict sieur roy Loys douziesme secou-rust le dict sieur marquis son parent et anly en la dictespoliation indeliue du die! Joux. Et comme son Roy etsouverain seigneur et de la dicte seignorie de Noyers, illa fit saisir et empescher en sa main royale par voye et(iltre de contremarque, et à ce tiltre la baillit, et en saisite diet sieur marquis tic Rotholin, Loys d Orléans, pour dt

en contremarque et représaille de son dict tort chastel etJoux et dépendances, et. jusques à la rendue et restitution(l'icel[uy, et ce par ces lectres patentes dépesehées etexecutées dehuem'ut dès l'an mil cinq cens et neuf ouenviron.

borz le quel temps mon i.hct et lèu sieur Loys d'Or-léans, marquis de Rot.helin, rendu joissant de la dicteseignorie de Noyers et deppendances et des droictz et

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- ;r)auctoritez y affirens et en ,joit paisiblement en tousdroictz jusques à son décès et trépas, qui advint environl'an mil cinq cens et dix sept ou dix huici.

Il laissait le survivant ma dicte dame Jehanne de Ho-quebert sa vefve, et aussi SCS enl'ans et héritiers feuxClaudt, Lo ys et Françoys d'Orléans et Charlotte d'Orléansleur seur. Auxquels troys filz eu janvier an mil cinq censet dix neuf, ma dicte feu darne la duchesse douairière deLongueville leur mère, leur fit pure donation (le tous etchascuns ses biens, à charge de donner à nia dicte daineCharlotte d'Orléans leur seur, son dot et mariage en de-niers et coiiiiiie est porté en la dicte donation.

Mon die( sieur Claude d'Orléans succédit coninie esnéen la dicte duché de Longueville et en fut le tiers duc.Et après !uy par sa mon inopiuée au siège devantPavie succédit mon dict sieur Loys d'Orléans deuxiesumefiiz à la dicte duché de Longueville et le quatriesmne duc.Et entre luy et mon dict feu seigneur Franeuvs d'Orléansson frère pesué fut faict partaige.

Far lequel entre aultres plusieurs principaultés et sel-gnories advint à mon diet fei.m seigneur Françoys d'Or-léans k marquisat de Rotimelin et la dicte seignonie deNoyers. Dès son vivant lut titulé irmarquis de Rutlzt'Iiii etseigneur du diet fovers.

il fut corljoinct par vray et légitime Jizariagc avec niadicte daine très noble et vertueuse madame Jacquelinede Rohan, son espose, et laissa deulx deux vivaus, deuxfils Helionor et .........d'Orléans, et elle ensaineIed'enfant l'hors qu'il mourut au dict Noyers le vingtsixiesme jour d'octobre l'an ,mil cinq cens q uaranteh uict.

Son cueum- fut et est inhumé eu la vieille è jj5e Se

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lanlïbourgs du tlict Noyers et soli corps cii la dictechapelle seignorial de Sainet-iculas en la dicte ville deNoyers, où sont encore assises ses obsèques et très noblesarmoyries.

La dicte dame luv deineurit audict temps sa vefve et andiet Noyers, parfelet son noble deuil comme très noble etvertueuse (laine et princesse, et aussi ses services funè-bres et obsèques magnifiques. Pourquoy faire elle hyvint au diet Noyers et mit ordre ès choses dicelle sei-gnorie et de ses aultres affaires. Après lesquelles ordon-nées, sur le printemps elle s'en allit estant etisaincte(l'enlnt Comme i.hct est, et enimenit tues dictz sieurs sesdeux flux, le diet .......d'Orléans pesné mal disposé etmalade, ensorte qu'il moui'ust en son voyage allant enson chast.el et seignuL'ie (le Blandy, auquel elle enfantittest après de son dict enfant tille nominée .........d'Or-léans estant à présent vivant dicte mademoiselle .......d'Orléans.

Dorz et despuis le die[ temps du décez et trépas demon dict feu seigneur le marquis de Hothelin, Franç.oys(l'Orléans, que Dieu absoille, iiia dicte daine la marquisedemeura sa vefve mère et tutrix légitime et crée à ce (lepal' le Roy h mes 1lictz seigneurs ses enlamis, les a biennoblement et vertueusement, nourris, régis et gouvernéseu toutes leurs priue.ipaultez et seignories, mnesmes enla dicte duché de Longueville à vous mon dict seigneuradvenue par droict successif de mon seigneur le ducFrançoys, cinquiesimie duc de Longueville, vostre cou-sin-germain et aussi en vostre dicte seignorie deNoyers.

.Je leur, leui très humble et très obeissant subject,serviteur cl procureur en leur dicte seignorie de Noyers,

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prie Dieu leur doiiuer et à chacun d'eulx en joye pros-périté et santé parfiicte très bonne et heureuse vie.

Je vous supplie aussi mon très noble et redoubté sei-gneur, qu'il vous plake grey premli'e ung sommairerecueil que jay nprins (les antieiis serviteurs et officiersde vustL'e illustrissime nom d'Orléans et excellentissimnemaison de Longueville tel qui s'ensuit,

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LA TRÈS NOHLE GÉNÉALOGIE DE LA DUCUU ET MAISON

DE LONIUEVJLLE.

IJu t'ov Charles cinquiestiic qui fut fiiz du roy jeanprisonnier en Àrigleterre, descendit Ltvs son second liizqui lut duc d'Orléans, de Vilo y s, conte de Bluvs, d'Ast etde Beauliïont.

Du diet duc Lo-s d'Orléans descendirent quatre 1hz. Asçnvoir Charles qui fut duc d'Orléans, Loys conte d'Ango-lesitu', Philippe conte de Vertus, et Jelian d'Orléans, contede Dunoys.

Le (lict .1 ehati conte de l)iiriois but en partaige et ap-pennaige du diet Charles d'Orléans suri frér e'sné lescontés de I)unuis et vironmi de Chasteaudun cliasieller'i+et seignorie Marchenoir, Freteval, La flrt.é de VilleneufveFermoriteau, les halles do l3oneval, et la seiguori deBrav-sur-Seitir.

Le roy Charles sept icsiie, dirt le Vertueulx, donna auconte de Duiiovs. son eunsin-girmain , la con de Lon-gueville pour les grandz services par luv tietz au dirtrov Charles septieslile et ù la chose publique ilu royaul-nie de France, au recouv.rciiient des duchis de Guienrwsit. de Noi'meiidie occupés par los .tilos.

Ii ruit de 'Fanqu rvtlie, à ralise (le la quelle k dici'

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duc de Longueville est connestable hèrédital de Norman-(lie, est venue de dame Marie de Harecourt, lèmme deJehan conte de Dunois.

La viconté de Melun est venue de la dicte darne deIlarecourt par la succession de Jehanne de Melun samère. vicontesse du diii Melun.

La conté de Cernay est venue du dict. mariage.La conté de Montgoineri est. venue (lu diii mariage.La viconté dAbbeville et du Croto y sont advenues à

cause d'une fille de Flandres (liii fut mariée au conte (leIlarecouri père du la dicte Marie.

La viconté .1e Monstreul sur la mer est venue à cause(le la dicte fille de Flandres.

Les baronnie et seignorie de Moristreul Bella au païsd'Anjou sont venues de la dicte Jehanne de Melun, mèrede la dicte daine Marie de Harecourt.

La priticipaulté de Chastellaillou assise à la Rochilesur la nier, est venue de dame Marie de Parenay quiestoit lèinirie de Guillauiu', viconte de Melun. Et aussi parduti fait au divi .Jihun rafle de Diinoys par le diii roy(liai-les septe-iIi(. auquel elle estw( adveuuepar cOiLIiiiiSPet .rfatttu re de .Jelian de Pa rlcnav esué ftère de la dicteMarie (le Partenay.

La baronnie et seiguorie (le Parteuav au pais deGastine, sont advenues pour le nième moyen que la dicteprincipal1lté.

Et aussi par co uesiiie moyen sont advenues les terres(le Vorrant. Marnant en Poy tou, et dantiennetté sontvenues de Melusine et (le son filz Geoffroy à la grand(lent.

La seignorie de Chasteau .-Regnault fut acquise parle dict. conte Jehari de tiurmvs du duc Charles (l'Orléans

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son fr're pour paver la canson estant prisonnier en An-gkteITe.

La seignorie de Baugeucv fut. acquise du dici durd'Orléans par monseigneur Christophe de Itarecourté\1ue de Narbonne, pour la dicte ranson.

Le diii évesque estoit oncle de la dicte (Lime mirkl.de Ilaieeoui't,, et doua le diet seigneur à sa dicte niepcetaisant le dici itiariage du conte Jehari et d'lle.

La baronnie de Longiiis au Perche et viconlé (le Rouie-lan furent esehangées encontre les terres de Arnac etau! tres situées au païs de Hénault.

Les dictes terres dc lkna alt furent acquises par led ici feu éves(Iue de iarhorie, du duc Philippe de Bouc-gougne cl données sa niepre de ltareeourt

Les baronnies de la Brosse furent acquises par lefiu conte I"ranrovs d l)uiiovs. du Buiillv de Rohan_

Les Seigriories (lEstez et de la Mure en l)aulphinésont venues de Madame Anne de Savoye, qui fut lruiuedit conte Fiarn;ovs de Dunois, lesquelles terres ladicte Anne avoit hues en ivariae au rachapt de Ira litemil escus (l'or.

Du pays de i)aulpliiné sont les seignories (le la Veim-tillière et Salamue, qui sont venues du conte (le (enève,qui forfeit coutre le Daulphin ci despuis furent ,Iowtesait du dictDaulpliiné et furent donées au ilictcon te Jehan (le l)uiioys par le Roy comme le coule deLongueville.

Les seignonies et baronnies du dict de t'ienogneul etdc Jaillies au pais (le Buloiirioys, surit venues de nia dictedame Amie de Savuve. il I uv advinilrent de Marie deSavoye, sa suii r, fernriie du Loys de Luxenihii g. contele Sainet-Paitl . euiiiestahle de Frarice

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Le marquisat de flothelin et la conté de Neufchastel aupaïs d'Âleniaigne sont venus du marquis Philippe, quiluit r'sposée Marie de Savoye, dont est venue ma darne•Iehaune de Ilc)equetlert, leur fille unique et seullehéritière.

Le dici marquis Philippe, 1hz du marquis Guillaumequi liut esposée dame Aux de Chalon, qui estoit fille demessire .Jehan de Clialon. seigneur (I'Argue]l, et de dameMarie de Vaulx. princesse d'Orenges.

Par le diet messire Jehait de Chaton et Marie de Vaulxfut donné à la dicte darne Aux leur fille, en mariage, laterre de Chaigny.

Dame Marie de Vienue.qui estoit fille messire Guillaumete Vienne le grand, fut mariée au marquis Rutlulph qui

estoit père du marquis Guillaume.Ladicte Marie de Vienne mut pour son partaige les terres

de Saiucte-Croix, Seurre, Lolian, Sainct-George. Moiil.pontt aultres.Les d dz marquis Rudolpire et Marie de Vienne,

descendus par le diet marquis Guillaume, mon dirt sieurle marquis Philippe (le Elocquebert et la comtesse deBlanon , (lui mourut sans hoirs.

Monsieur te marquis Philippe de Hocquehert espositladame Marie de Savoye, soeur de la rovne Charlotte (le

Savove, feniirie du rov Lovs unziesnrme et tille de dameVoland (le France, seur du dirt. Ro.

Le dict Loys duc (le Savove but es-posé Madame Maried'Artois, et par ce Illoyeli le dict Rov donna à sa niepce cridot (le mariage les seignories de Monthart, Montseuiis.Villaines, Savoysi et les prévostez de Bussy et Sainct-Gengoul le Royal pour estre son propre héritaige et auxlescendaims telle.

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Et combien que le diet Savoysi soit compris au die[mariage, si fut-il acquis par le diet marquis Philippetroys initie francs des seigneurs de Posenges et desBordes.

Laseignorie d'Espoisse fLit acquise par mou diet sieur lemarquis Philippe (le ceuix de Marlou.

La dicte seignorie de Noyers est provenue de contre-marque de Joux, à cause que le feu empereur Maximiliensurprint et en spolia mou dict sieur le marquis Loysd'Orléans, à qui il appartenoil. de propre et vray héritage.

Les terres et seignories de Cha stil lon-sur-Marehes,Vannes, Viliefius. et MurEnuit, provenans de mon dictsieur le marquis (le lihotelin, ont esté eschangées cintreIuaussitis et la Perrière aven le dirt feu Maximilien et

madame Marguerite (l'AultriChe.Et aussi avec euh ont esté eschangées la terre (lu

Vaulx d'Usier et aultres estans à la dicte conté de BonNgongne contre Cliasteau-Cliinoim sis en Nivernoys hail-liaige de Sainct-Pierre-le-Moustier.

Et pour la nuicuix vaillance qui par les dictz escliangeset l'assiette et l'aleii (le leur revenu est troimv( des dictesterres de Chaussins, La Perri1're et Chasteau-Chinon sursur les dictes terres de la conté de Bourgongne, tmt traie.téet accordé que mon dict sieur le marquis ('t la dictemaison de Longueville doiht rendre û la dicte maisond'Àultriche en son thrésor de la dicte conté à Dole, parchacun au le jour de Sainet-Michel, la somme de trentelivres sept soulz et cinq deniers obole estevenans. coursde monnoye (le la dicte conte.

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ENSUIT AULTRE RECUEIL DE LA DICTE TRÈS NOBLE GÉNÉALOGIE ET

ILLUSTRE MAISON DE LONGUEVILLE, RÉCITÉ .&U SERMON ET

OROISON FUNÈBRE DE LA SÉPULTURE DE MON DICT SIEUR LE

MARQUIS IRANCOYS D ' ORLÉANS, EN SA DICTE CHAPELLE SEl-

GNORIAL DE NOYERS, PAR NOBLE ET SCIENTIFIQUE PERSONNE,

MAISTRE CLAUDE DE REAULJEU. DOCTEUR EN DIWIC1 CANON,

ÉVESQUE DE BETHLEEM.

Pour entendre de quelz progénitures estoit descendu1' feu prince deffunc.t, le roy Charles cinqniesrne qui futfiiz du roy Jehari qui huit uiig second filz Loys qui fut(lur d'Orléans. Il luit quatre fi Iz, Charles qui fut ducd'Orléans. Lcys conte d'AulgolesIne Pliilippe conte deVertus, et Jehan colite (le Duiiovs, qui fut grand 1)Lsayculdu (u prince deffunct Franoys d'Orléans, marquis (kRothelin et seigneur de ceste ville de Noyers.

Le diet feu seigneur conte de l)unoys lit sy beaulx et sipreux faitz d'armes contre. les AIIgIDyS pour la coronne etrecouvrement du rovauline de France, que le roy Charlesseptiesme de ce nom, son eosii.i-geruiain, lui fit et donnade grands biens. Et portit les armes de sa très illustreet noble maison d'Orléans estans troys fleurs de lys d'or enchamp d'asur avec les flambeaux et une bende, pouruItnotte,' qu'il estoit fiiz d'ung 1hz pesné dicelle mayson.

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Le diet rnte Jeban rie Dunois fut marié en la puissanteet aulte niaison de ilarecourt dont il lut Franrovsd'Orléans, son fïlz, qui (Sposit (larTie &nnes de Savoyedont il but tiovs lilz, le premier

Francovs d'Orléans qui fut comme esné ionte de Dunoiscl faiet après le premier. duv de Lon gueville, et but pont,espose madame Fram4. yse dAlenson

Le second fiiz, Jehan dOrléans qui fut arriievesque deTholoze, purs évesque d'Orléans, et enfin cardinal, dictle cardinal d'Orléans

Et le troisiesine Lovs d'Orléans, qui esposit madameJeha flflP (le Ilocquehelli et tït en premier marquis deRothelirt et conte de Nenfhastel h cause de rua dictedariie son espose.

Puis mon duel sieur de l)uiiovs, son frère, premier ducde Longuevi lie, décéda sans hJirs, mon d i 1. sieur lemarquis Lovs sou frère luv succédant, fut conte (le Dnnoiset due (le Longueville (]elRiesule, et tel il (lérédil eu l'anrail cinq cens dix et lin et ou environ, et laissit trois filz etune fille

i.e premier liIz rionseigneur le duc (le LonguevilleClaude, qui ruorust occis en la guerre et siège de Pavie,environ et tost après le net temps, et fut troisiesine duede Longueville

Le Icuxicstne !iiz monsieur le quatt'iesme duc leLongueville Loys:

Le troisiesme tilz monseigneur le irial'quis (le Rothel iiiFranroys (lørléans.

Et la dicte fille fut feil madame tharlottc d()rlèatrs, quifut mariée h feu monsieur Phil i ppe de Savue, (lue de-Nemours. l.)e inuit ( ici sieur le nue quatriesrue deLongueville Loys et de madame Marie (le Lorraine,

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descendit monsieur le cinquiesme duc de LonguevilleFrauçoys d'Orléans.

De mon dic.t sieur marquis Françoys d'Orléans etmadame Jacqueline de Rohan son espose, yssu de laaulte et illustre maison de Giez, sont descendus, sçavoirIonseigneur ilelionor d'Orléans, le liiz esné qui a succédé

à la dicte duché (le Longueville, et esté faict le sixiesmime(lue d'icelle, commue y succédent par le décès de mon dictsieur le cinquieme duc Françoys son cosin-germaili,décédé jeune et sans hoirs de son corps.

A aussi laissé le dict bon et vertueulx prince, pourlequel prions Dieu, ung aultre et deuxiesme fils pesnénominé d'Orléans, et ma dicte dame son espose ensaincte.Et portoit pour ses armes oultre l'eseu d Orléans en deuxquartiers de son dict escu, en l'ung les armes du mar-quisat de Rothelin, estant un escu d'or à une barre de

gueulles, et en I'aultre quartier les armes de la dicteconté de Neufehastel, estant un escu à pal de gueuleet dedans le pal troys chevrons brisez d'argent. Nousprions Dieu pour la bonne prosperité et santé de niadicte daine, et de sa très noble lignée, et pour le salutt remède (le làiiie du (lici tees noble seigneur et

prince deffuimet et de tous ses illustres progéniturestrépassez. Amen.

A la louange d'icc!Luy illustrissiimie prince et seigneur,à sa dicte chapelle de Sainet-Nicolas, fument et ont encorassixes et pendent les épytaphes séquens sur sa tombe etsépulture.

NOXLIS5IMI, AC ILLUSTRISSiMIPRINCIPIS PRÀNCI5CI D'ORLEANS,

DUM ViVIBÀT MARQUI0iIS

DE ROTiIELIN, PER NICOLAUM

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CRAUMONT PRIVZNEM

EJUSDEM SECRTARITJM

EPITAPIIIUM

Hoc tumulo Francisce jaces, Aurelia gratumCognuinen tribuit, Fata dedere neceuiCujus casta fuit nullo sine crirnine vitaPauperibusque omni tempore laiga manus.Siste cadaver huuii, cursus post tempera surgeAtque levi scandat spirilus a.,tra pede.

A ultre épitaphe /mr le (tiet Chaumont.

Ung prince gist cl repose en ce lieuEn son vivant grand amateur de Dieu;Sou nom François, d'Orléans ou surnomQui mérita lez bruit et renom,Plus n'est bcsoiig deseripre ses louanges,Nous les verrou au iieu où sont les anges.

SPECTATISSIMI PRINC1P1,

FRANCISCI DORLEANS

MARQLJIONLS ROTHELINI

EPITAPHIUM.

Non gernat hue clausum icctor sub marinore corpus.Ex ipso dulcis vita novata rogo,Exanimum corpus teflus, pia meula nomenServant. À4 atiimam sydera saucta tenent.

A liud.

Quid clausum tumulo gemis cadaverAc tantuxn laceras gecas viatorlujeclum tumulo gemendo corpus.Vitam cum superis agit beatata

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Quem luges: Gemitus premas ivanesEt nunc funde preces pins sepulto.

Brixius.

Après le decez (le mon diet seigneur le marquis quiadvint au diet Noyers k vingt sixiesme doetbre l'an iriilcinq cens quarante huict, comme dict est, son eueiirinhumé en Féglise vielle du dict lieu.

EPITAPHE.

Cy devant gist le cueur très nobleDe Monseigneur marquis de Rothelin,Son nom, Françoys d'Orléans se nome,Prince tis bon de toute vertu plein,Seigneur estoit de cc lieu do Noyers,(u oc feit oucquês ny à aultiuy mal,it y morut a grandz plaitz et regret,

t l'ait qu'on diet de sou aage finalMil cinq cens quarante huici.Saulve sou âme vray saulveur Jésus-Christ.

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ANCIENNE CHRONIQUE

ET GÉNÉALOGIE

SEIGNO1UE DE NOYERSOFFERTE PN 4561 A LOOR DORLAS, DUC DE LO?GUE1LIE,

mn

MARINPubliée pour ta première fois d'après le manuscrit de la BiblioLli&ue nationale

PAR

MEMBRE DPI' S1IVAr4TEO

AU xEI j:IMPRIMERIE DE GUSTAVE PERRIQUET

M DCCC LXXVI

GÀSPs.HD