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III. Un projet de Pays d’Art et d’Histoire sur le Béarn des Gaves Les élus des collectivités composant le Béarn des Gaves ont fait le pari de rassembler la population locale autour de son patrimoine pour renforcer le lien social existant au cœur de cette nouvelle entité territo- riale. Les politiques patrimoniales, culturelles et touris- tiques cantonales ont déjà initié la valorisation de cette richesse en sensibilisant les habitants, jeunes et moins jeunes, à leur propre environnement. Le Béarn des Gaves peut s’enorgueillir de posséder un tissu socio- culturel riche et actif qui a déjà mis en place des struc- tures éducatives propres à recevoir des ateliers et des animations ayant pour objet la sensibilisation au patri- moine. Le territoire est marqué par l’importance et la diversité de sa population scolaire qui constitue un public prioritaire en terme de sensibilisation au patri- moine dans un Pays d’Art et d’Histoire. Ces éléments constituent un terreau fertile pour la mise en place et le développement d’une convention Pays d’Art et d’Histoire qui ne saurait être que renfor- cée par la politique patrimoniale et culturelle ambi- tieuse initiée et menée par le Béarn des Gaves (voir partie II). Dans l’économie actuelle des loisirs, le patri- moine architectural s’affirme comme un atout touristi- que incontournable. La qualité de ce patrimoine, sur- tout révélée par la culture, motive notre candidature au label Pays d’Art et d’Histoire, gage de qualité. L’obten- tion du label serait pour le territoire, un élément majeur représentatif de sa cohérence patrimoniale. Il donnerait de la légitimité aux actions entamées et en renforcerait la continuité. Sa déclinaison et sa mise en œuvre opérationnelle sur le terrain seront possibles grâce aux structures juridiques Syndicat mixte et Office de Tourisme du Béarn des Gaves. Au nombre des actions menées pour se préparer à cette labellisation, on peut déjà compter : le recrute- ment d’un chargé de mission au patrimoine sur la ville d’Orthez puis sur le Syndicat mixte du Béarn des Gaves, l’organisation de cycles de conférences sur le patrimoine local, la mise en place d’un programme d’ateliers pédagogiques du patrimoine, des visites de villes et de sites proposées à tous les publics, la forma- tion des personnels d’accueil des Offices de Tourisme et des acteurs économiques touristiques, l’élaboration de produits touristiques, culturels et d’itinéraires de visites découverte thématiques. Une fois le label obtenu, le territoire poursuivra les actions initiées dans un réseau structuré et reconnu et s’attachera à présenter le patrimoine dans toutes ses composantes, sensibiliser les habitants à leur environ- nement, à l’architecture et au patrimoine, accueillir le public touristique, initier le public jeune à l’architecture et à l’urbanisme, assurer la communication et la pro- motion du patrimoine à l’attention d’un public diversi- fié, recruter un animateur du patrimoine, développer des actions de formation pour les personnels commu- naux, médiateurs touristiques et associations et de réa- liser une exposition didactique sur l’évolution de l’urba- nisme et de l’architecture.

III. Un projet de Pays d’Art et d’Histoire sur le Béarn des Gavesaquitaine.culture.gouv.fr/fichiers... · siège de celui-ci, soit la commune d’Orthez, chef de file du Pays

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III.

Un projet dePays d’Art et d’Histoiresur le Béarn des Gaves

Les élus des collectivités composant le Béarn desGaves ont fait le pari de rassembler la populationlocale autour de son patrimoine pour renforcer le liensocial existant au cœur de cette nouvelle entité territo-riale. Les politiques patrimoniales, culturelles et touris-tiques cantonales ont déjà initié la valorisation de cetterichesse en sensibilisant les habitants, jeunes et moinsjeunes, à leur propre environnement. Le Béarn desGaves peut s’enorgueillir de posséder un tissu socio-culturel riche et actif qui a déjà mis en place des struc-tures éducatives propres à recevoir des ateliers et desanimations ayant pour objet la sensibilisation au patri-moine. Le territoire est marqué par l’importance et ladiversité de sa population scolaire qui constitue unpublic prioritaire en terme de sensibilisation au patri-moine dans un Pays d’Art et d’Histoire.

Ces éléments constituent un terreau fertile pour lamise en place et le développement d’une conventionPays d’Art et d’Histoire qui ne saurait être que renfor-cée par la politique patrimoniale et culturelle ambi-tieuse initiée et menée par le Béarn des Gaves (voirpartie II). Dans l’économie actuelle des loisirs, le patri-moine architectural s’affirme comme un atout touristi-que incontournable. La qualité de ce patrimoine, sur-tout révélée par la culture, motive notre candidature aulabel Pays d’Art et d’Histoire, gage de qualité. L’obten-tion du label serait pour le territoire, un élémentmajeur représentatif de sa cohérence patrimoniale. Ildonnerait de la légitimité aux actions entamées et en

renforcerait la continuité. Sa déclinaison et sa mise enœuvre opérationnelle sur le terrain seront possiblesgrâce aux structures juridiques Syndicat mixte et Officede Tourisme du Béarn des Gaves.

Au nombre des actions menées pour se préparer àcette labellisation, on peut déjà compter : le recrute-ment d’un chargé de mission au patrimoine sur la villed’Orthez puis sur le Syndicat mixte du Béarn desGaves, l’organisation de cycles de conférences sur lepatrimoine local, la mise en place d’un programmed’ateliers pédagogiques du patrimoine, des visites devilles et de sites proposées à tous les publics, la forma-tion des personnels d’accueil des Offices de Tourismeet des acteurs économiques touristiques, l’élaborationde produits touristiques, culturels et d’itinéraires devisites découverte thématiques.

Une fois le label obtenu, le territoire poursuivra lesactions initiées dans un réseau structuré et reconnu ets’attachera à présenter le patrimoine dans toutes sescomposantes, sensibiliser les habitants à leur environ-nement, à l’architecture et au patrimoine, accueillir lepublic touristique, initier le public jeune à l’architectureet à l’urbanisme, assurer la communication et la pro-motion du patrimoine à l’attention d’un public diversi-fié, recruter un animateur du patrimoine, développerdes actions de formation pour les personnels commu-naux, médiateurs touristiques et associations et de réa-liser une exposition didactique sur l’évolution de l’urba-nisme et de l’architecture.

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Organigramme duSSyynnddiiccaatt mmiixxttee dduu BBééaarrnn ddeess GGaavveess

PrésidentGaston Faurie

président Communauté de Communes du Canton de NavarrenxVice-présidentsJean Labour

président Communauté de Communes de Sauveterre-de-BéarnMichel Labourdette

président Communauté de Communes du Canton d’OrthezAlain Mulard

président Communauté de Communes de Salies-de-Béarn.Comité syndical47 membres

Bureau13 membres.

OOrrggaanniissaattiioonn dduu tteerrrriittooiirree BBééaarrnn ddeess GGaavveess

Territoire concerné

3 communautés de communes :— Navarrenx— Orthez— Sauveterre-de-Béarn

+Les communes du canton de Salies-de-Béarn

+Trois communes isolées :Laàs, Bugnein, Araujuzon

Conserventleur compétenceen aménagementdu territoire

Transfert de leur compétence tourisme stricto sensuaccueil, information, promotion et commercialisation

+ labellisation du territoire en PPaayyss dd’’AArrtt eett dd’’HHiissttooiirree

Syndicat mixte du Béarn des Gaves

Il définit la politique touristique du territoireet participe aux conditions de sa mise en œuvre

Il met en place un PPaayyss dd’’AArrtt eett dd’’HHiissttooiirree sur son territoireet en assure les charges relatives au fonctionnement

(recrutement du personnel, charges de fonctionnement).

Délégation de la compétence tourismestricto sensuaccueil, information, promotion et commercialisation

Office de tourisme du Béarn des Gaves

Il met en œuvre la politique touristique du territoireIl élabore, promeut et commercialise des produits touristiques

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Le Syndicat mixte du Béarn des Gaves est composé desCommunautés de Communes du Canton d’Orthez, du Can-ton de Navarrenx, de Sauveterre-de-Béarn et des commu-nes du canton de Salies-de-Béarn, ainsi que des commu-nes de Laàs, Bugnein et Araujuzon. Ces collectivités lui onttransféré leur compétence tourisme stricto sensu ainsi quela labellisation du territoire en Pays d’Art et d’Histoire.

Voir l’organigramme.

Fonctionnementdu Pays d’Art et d’Histoire

Le Syndicat mixte du Béarn des Gaves sera le maî-tre d’ouvrage du Pays d’Art et d’Histoire pour tout cequi concerne le fonctionnement de l’opération (recru-tement du personnel — animateur du patrimoine, gui-des conférenciers —, actions de médiation et d’anima-tion de l’architecture et du patrimoine, communica-tion…).

Au sein du budget du Syndicat mixte du Béarn desGaves, une ligne spécifique sera consacrée au fonc-tionnement du Pays d’Art et d’Histoire.

Investissements engendréspar le label Pays d’Art et d’Histoire

Les frais d’investissement liés à la mise en place duCentre d’Interprétation de l’Architecture et du Patri-moine seront supportés par la commune d’accueil dusiège de celui-ci, soit la commune d’Orthez, chef defile du Pays d’Art et d’Histoire. Elle a inscrit dans le pro-chain contrat de Pays « Lacq-Orthez-Béarn des Gaves »qui va être signé fin 2009, la réalisation de ces travauxsur l’année 2011, afin d’obtenir des financements duConseil régional d’Aquitaine. Le Conseil général des P.-A. sera également sollicité sur la partie scénographiedans le cadre de la convention patrimoine (politiqued’aide à la connaissance, la conservation et la valorisa-tion du patrimoine architectural muséographique etarchéologique) que ce dernier a signé avec la villed’Orthez.

Chaque collectivité adhérente du Syndicat mixte duBéarn des Gaves a conservé sa compétence en amé-nagement du territoire. Donc, tous les projets d’inves-tissement liés au Pays d’Art et d’Histoire (signalétique,mobilier urbain, équipement des antennes locales surles communes de Navarrenx, Salies-de-Béarn et Sau-

1. DDeess aaccttiioonnss ddééjjàà ssttrruuccttuurrééeess

Les activités patrimoniales, éducatives et à l’attention du grand public, déjà existantes sont menées en collaborationentre plusieurs partenaires : services patrimoine, culture, urbanisme, techniques de la ville d’Orthez, service tourisme-culture de la CCCO, les communes et Communautés de Communes de Navarrenx, Salies et Sauveterre, le Syndicat mixteet l’Office de Tourisme du Béarn des Gaves, les nombreuses associations à but culturel, patrimonial et éducatif du ter-ritoire, les partenaires institutionnels (Conseil général et Conseil régional), la DRAC, l’ABF, l’architecte des MH…(voir partie II).

En 2002, la création d’un poste d’attaché au patrimoine intégrant le service culturel de la ville d’Orthez permet de met-tre en place une politique d’animation du patrimoine en direction de la population locale et des publics scolaires, et detravailler à l’obtention du label « Ville d’Art et d’Histoire ». En 2005, le territoire du Béarn des Gaves, dans sa totalité,décide d’étendre la candidature de la ville d’Orthez au label Pays d’Art et d’Histoire. Le poste de l’attaché au patrimoineest transféré au Syndicat mixte du Béarn des Gaves.

2. LLee mmaaîîttrree dd’’oouuvvrraaggeedduu PPaayyss dd’’AArrtt eett dd’’HHiissttooiirree dduu BBééaarrnn ddeess GGaavveess ::llee SSyynnddiiccaatt mmiixxttee dduu BBééaarrnn ddeess GGaavveess ((SSMMBBGG))

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veterre-de-Béarn…) seront pris en charge directementpar les collectivités adhérentes. Néanmoins, sur cer-tains projets, il sera nécessaire de désigner une collec-tivité, maître d’ouvrage délégué, pour assurer unecohérence territoriale dans leur réalisation.

Dans le cadre du Pays d’Art et d’Histoire, les collec-tivités du Béarn des Gaves vont poursuivre les politi-ques patrimoniales, urbanistiques et paysagères déjàengagées et présentées en partie II (ZPPAUP, élabora-tion de documents d’urbanisme sur les communesnon couvertes, maîtrise du foncier, densification del’urbanisation, préservation des zones agricoles etnaturelles, protection du patrimoine, des paysages…).

Le Syndicat mixte n’a pas de compétence en terme depolitique de valorisation de l’existant et de préservationde la qualité des espaces et des paysages. Néanmoins,il jouera un rôle de moteur et encouragera les collecti-vités en la matière, les conseillera et veillera à la pour-suite d’une cohérence au sein du Pays.

L’office de tourisme du Béarn des Gaves aura pourmission la promotion du label, et continuera d’assurerla gestion des visites guidées aux visiteurs. L’animateurdu patrimoine sera compétent pour proposer lecontenu des visites de villes et de sites réalisées par desimples guides.

Le CIAP en photos

La maison Jeanne-d’Albret, par la rue du Bourg-Vieux et par la rue Roarie.

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Le siège du CIAP est fixé à Orthez, chef de file duPays d’Art et d’Histoire du Béarn des Gaves. Le siteretenu est celui de la maison Jeanne-d’Albret (Monu-ment Historique) qui héberge également le muséeJeanne-d’Albret, l’antenne d’Orthez de l’office de tou-risme du Béarn des Gaves et l’association Orthez Ani-mations. Avec le CIAP, ce lieu deviendra un vrai pôleculturel axé autour de l’archéologie et de l’histoire, etspécialement pour Orthez celle du Moyen Âge et duprotestantisme béarnais. Il est accessible notammentpar bus puisque les deux parcages de la Moutète sesituent à proximité. La maison Jeanne-d’Albret estsituée au centre de la ville ancienne et est le point dedépart de découverte de la ville. Il permet une capacitéd’accueil et une surface exploitable non négligeable.

En effet, dans un premier temps, le CIAP va occuperune salle du rez-de-chaussée qui sert actuellement delieu d’expositions et de conférences. Deux accès auCIAP seront possibles : par la rue Bourg-Vieux par leparvis de la maison Jeanne-d’Albret, ou par les jardins,côté avenue de la Moutète.

La suppression du tribunal d’Orthez courant 2010, sielle est confirmée, devrait dégager de nouveaux locauxen mairie dans lesquels pourrait être transférée l’acti-vité de l’office de tourisme. Le CIAP pourrait alors récu-pérer les espaces libérés.

Il sera composé :— d’une salle d’exposition permanente du patri-

moine de la ville avec une scénographie originale surévolution de l’architecture et du tissu urbain. Des arte-facts pourront être utilisés pour accompagner ladémarche d’interprétation (maquette de la ville, planrelief, matériaux de construction). Des dispositifsaudiovisuels (CD, DVD) permettront de faire des pau-ses dans la lecture de l’exposition.

— d’une salle d’expositions temporaires sur l’actua-lité locale ou internationale, sur les projets actuels, desthèmes de l’exposition permanente approfondis. D’au-tres lieux de diffusion ayant été identifiés sur le terri-toire, il convient de prévoir un mobilier facilementdémontable et transportable afin de faciliter l’itinérancedes expositions.

— d’une salle destinée à accueillir des scolaires équi-pée des outils pédagogiques nécessaires (documenta-tions, matériel pédagogique, supports multimédias)permettant de réaliser des ateliers pédagogiques pourune trentaine d’élèves environ ;

— de locaux administratifs pour personnel ;— d’un espace de documentation et d’information ;— et d’une salle de conférences.La chapelle de l’ancien couvent de la Visitation

pourra accueillir des colloques, séminaires et conféren-ces. Le rez-de-chaussée de l’Hôtel de la Lune servira,lui, de salle d’exposition.

Les villes de Navarrenx, Salies et Sauveterre accueil-leront chacun une annexe du CIAP dans leur antennede l’office de tourisme du Béarn des Gaves. Il s’agirad’une salle d’exposition temporaire.

Les jours et les heures d’ouverture seront les pluslarges possibles : amplitude maximale et ouverturependant le week-end avec possibilité de réserver desmatinées pour des scolaires ou des groupes sous laconduite d’un guide conférencier.

3. LLee CCIIAAPPCCeennttrree dd’’iinntteerrpprrééttaattiioonn ddee ll’’aarrcchhiitteeccttuurree eett dduu ppaattrriimmooiinnee

Le CIAP doit être le lieu d’accueil du Pays d’Art et d’Histoire pour la population locale et les visiteurs. Il doit donner auxvisiteurs les clés de lecture et de compréhension de l’espace urbain dans son ensemble. Il doit être un lieu informationnotamment sur les mesures de protection et de valorisation du patrimoine à destination des particuliers comme laZPPAUP, les OPAH, les PRI… et sur les projets urbains en cours. Il doit être un lieu de documentation, de pédagogie,de mise en valeur du patrimoine, de sensibilisation. C’est un complément des équipements culturels existants.

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= toilettes publiques

Au centre, la maison Jeanne-d’Albret (22) et son accès ouest (4466). La mairie (11)avec au sud le tribunal n qui sera supprimé en 2010.

Actuel tribunal

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4.1. Un personnelqualifié et compétent

Le service patrimoine sera constitué d’un anima-teur de l’architecture et du patrimoine qui serarecruté par une sélection sur épreuves organisée par leSyndicat Mixte du Béarn des Gaves appuyé par laDRAC. L’animateur du patrimoine sera le pivot de l’ani-mation locale du patrimoine. Il sera en charge de lamise en œuvre de la convention Pays d’Art et d’His-toire. Il assurera la formation à l’examen et la formationcontinue des guides conférenciers.

Les guides conférenciers seront agréés par le minis-tère de la culture et de la communication après exa-men d’aptitude organisé par la DRAC. Leur rôle est desensibiliser à l’histoire locale et au patrimoine.

Les guides conférenciers seront dans la mesure dupossible des personnes ressource, issues du territoireet actuellement déjà impliquées dans la vie culturellelocale (hôtesses de l’office de tourisme, profession-nels, associatifs…). Ils interviendront sous forme devacations.

4.2. Les missionsdu service d’animation

• Par rapport au label, il sera chargé de la mmiissee eennœœuuvvrree ddee llaa ccoonnvveennttiioonn Pays d’Art et d’Histoire, de lamise en place du CIAP, et de l’instruction des différentsdossiers liés au label (dont les demandes de subven-tions, les projets…). Il mettra en place et assurera lessuuiivvii dd’’uunn ccoommiittéé ddee ppiilloottaaggee. Il sera chargé de la miseen place de réunions régulières dont le but sera lacoordination, la concertation dans mise en place deprojets et leurs financements. Enfin, il établira le bilandes actions prévues dans la convention, des projetsd’animation, et des moyens à mettre en œuvre. Il seraassisté dans ces missions par la personne responsabledu Syndicat mixte du Béarn des Gaves.

• Il devra travailler en ppaarrtteennaarriiaatt avec les autres ser-vices des collectivités, les acteurs culturels et touristi-ques, les associations, les partenaires institutionnels,l’État, dans l’objectif de coordonner et de fédérer. Ilsera l’iinntteerrllooccuutteeuurr uunniiqquuee ppaattrriimmooiinnee dduu tteerrrriittooiirree.

• Il représentera le Béarn des Gaves au sein durréésseeaauu ddeess VVPPAAHH. Des actions communes (notam-ment auprès des publics scolaires sous forme d’ate-liers, d’expositions temporaires, circuits, échange decollections…) et des échanges d’expériences pour-raient être envisagées avec la commune béarnaised’Oloron labellisée ville d’art et d’histoire, située à unequarantaine de kilomètres. Des liens seront à mainte-nir avec des villes qui ont déjà une animation sur leprotestantisme ou sur tout autre spécialité comme lethermalisme, le sel d’origine ignée, le saumon, les bas-tides, les places fortes, les abbayes laïques, etc.

• Il sera chargé de la communication et de la pprroommoo--ttiioonn dduu llaabbeell : mise en place de la charte graphique dulabel sur différents supports, création et animation d’unsite Internet, mise en place de campagnes d’informa-tion, publication d’ouvrages, édition d’une revue, pla-quette d’informations, brochures en plusieurs languessur les activités liées au label…

• Il mettra en place un programme de ssiiggnnaallééttiiqquueespécifique Pays d’Art et d’Histoire :

— sur les monuments, panneaux présentant leur his-toire ;

— avec l’accord des propriétaires sur les maisons oùont vécu des personnages célèbres (écrivains, scienti-

4. LLaa ccrrééaattiioonn dduu sseerrvviiccee dd’’aanniimmaattiioonn dduu ppaattrriimmooiinnee

Dans le cadre de la convention Pays d’Art et d’Histoire, le Syndicat mixte du Béarn des Gaves s’engage à recruter unanimateur du patrimoine auquel seront rattachés des guides conférenciers. Il s’engage également à la mise en placed’actions d’animation et de médiation du patrimoine.

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fiques, artistes…), implantation de panneaux avec uncourt historique ;

— matérialisation de circuits pédestres et cyclistespar marquage au sol ou signalétique directionnelle.

Cette signalétique sera mise en place avec l’accordde l’ABF. Elle sera bilingue français-occitan car le terri-toire met en œuvre une politique de développementet de promotion de sa langue locale [pages 72 & 74].

• Il constituera un ffoonnddss bbiibblliiooggrraapphhiiqquuee,, iiccoonnooggrraa--pphhiiqquuee eett ddooccuummeennttaaiirree local constitué d’ouvragesanciens, articles, brochures… en partenariat avec lamédiathèque, les bibliothèques, les musées, les asso-ciations…

• Il rendra disponible dans les llaanngguueess rreepprréésseennttaattii--vveess la plupart des notices utiles aux visiteurs.

• Il sera chargé de la pprrooggrraammmmaattiioonn aannnnuueellllee ddeevvaalloorriissaattiioonn dduu ppaattrriimmooiinnee : visites guidées et circuitsdécouvertes libres (piétons ou cyclistes), conférences,expositions dont il proposera les thèmes et les conte-nus en tenant compte de l’actualité locale et nationale.Il a compétence sur les tarifs des visites et sur la rému-nération des guides. Il organisera chaque année lesjournées du patrimoine sur le territoire.

• Il proposera et mettra en œuvre de nnoouuvveeaauuxx pprroo--jjeettss culturels et patrimoniaux.

• Il ccoooorrddoonnnneerraa lleess aaccttiioonnss ppaattrriimmoonniiaalleess eexxiissttaanntteesset devra être force de propositions pour les dynamiser.

• Il mettra en œuvre toutes aaccttiioonnss ddee sseennssiibbiilliissaattiioonnà l’architecture et au patrimoine notamment par lebiais d’ateliers, de visites de chantiers, de conférencesde sensibilisation à l’architecture, aux mesures tellesque les ZPPAUP et aux projets urbains avec l’Architectedes Bâtiments de France et les responsables des servi-ces urbanismes et techniques.

• Il assurera les ffoorrmmaattiioonnss et iinnffoorrmmaattiioonnss nécessai-res au personnel de l’office de tourisme, aux person-nels des collectivités, aux professionnels du bâtiment,du tourisme, aux associatifs, aux habitants des quar-tiers sous forme de visites conférences en collabora-tion avec les conseils de quartier afin de mettre enplace une vraie démarche de qualité dans tous lesdomaines du territoire.

Une ccoommmmiissssiioonn ddee ccoooorrddiinnaattiioonn sera constituéeafin d’assurer le suivi de la convention. Elle sera prési-dée par le président du Syndicat mixte du Béarn desGaves (SMBG), animée par l’animateur du patrimoineet composée des partenaires du projet : élus duSMBG, DRAC, Service départemental de l’architectureet du patrimoine (SDAP), CAUE, Éducation nationale(par l’Inspection académique de Pau), services urba-nismes, éducatifs, culturels, touristiques, lecture publi-que des collectivités, conservateur des musées, Officede tourisme, chercheurs. Cette commission de coordi-nation, véritable ccoommiittéé ddee ppiilloottaaggee, participera à tou-tes les décisions relevant du PAH, validera le contenudu projet scientifique et culturel, et du projet architec-tural du CIAP, évaluera les actions réalisées (bilans deréalisations et financier) et validera les nouveaux projets.

On peut également envisager la constitution d’unccoommiittéé sscciieennttiiffiiqquuee composé des institutions (DRAC,SDAP, musées, archives, universités) et de spécialistes(architectes, urbanistes, historiens, historiens de l’art,archéologues, ethnologues, géographes…) dont lerôle serait de participer à la définition des contenusscientifiques et culturels du CIAP, des moyens pédago-giques et méthodologiques utilisés pour transmettreles informations et garantir la qualité du projet culturelet scientifique. Il donnerait la possibilité de travailler engroupe restreint sur des questions spécifiques, et d’in-viter des personnes extérieures à titre d’experts.Cependant, toutes les propositions seraient soumisesà l’approbation de la commission de coordination.

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L’animateur de l’architecture et du patrimoine estchargé de mettre en place et de diriger un service édu-catif en collaboration avec les collectivités du Béarndes Gaves, la DRAC, l’Éducation nationale (l’inspectionacadémique de Pau), la Direction départementale dela jeunesse et des sports, les centres de loisirs, lesmusées et toutes autres structures éducatives et cultu-relles locales, associatives ou non. Il pourrait égalementêtre envisagé le concours d’enseignants détachés oumis à disposition.

Les missions du service seront de sensibiliser etd’initier les jeunes publics (de la maternelle à la termi-nale des établissements, général, technique, agricole etprofessionnel) à l’architecture et au patrimoine, entemps et hors temps scolaires. Les activités éducativespermettront d’étudier certains sujets des programmesscolaires ou des thèmes particuliers à travers des ate-liers du patrimoine et pourront se dérouler sur une ouplusieurs séances, ou sur toute l'année scolaire. L’ani-mateur de l’architecture et du patrimoine sollicitera l’in-tervention de toutes sortes de professionnels (architec-tes, urbanistes, professionnels du bâtiment, artisansd’art, conférenciers, plasticiens, ethnologues, archéolo-gues, conservateurs…).

La pédagogie mise en œuvre s’articulera autour dedifférents axes :

— une approche sensible et active du patrimoinearchitectural, urbain et paysager, par la découverte surplace et l’utilisation de matériel et d’outils pédagogi-ques adaptés à chaque tranche d’âge ;

— l’expérimentation, pour mettre à la portée desenfants les notions d’espace, de volume, de rythme oude proportions par le biais d’outils pédagogiques (mal-lettes pédagogiques, multimédia, jeux de construction,maquettes) valorisant une découverte ludique du ter-ritoire. L’enfant doit identifier les éléments d’une archi-tecture, sa logique de construction, comprendre l’orga-

nisation d’un ensemble urbain, observer l’évolutiondes techniques et des savoir-faire à travers l’histoire ;

— la réunion des compétences (divers spécialistes) ;

— la créativité en permettant au jeune de mettre enpratique ce qu’il a appris et de produire, individuelle-ment ou en groupe, une restitution des activitésmenées (exposition, film, chorégraphie, maquette…).

Le contenu des activités proposées en temps sco-laire : visites découverte, ateliers de l’architecture et dupatrimoine et d’expression artistique, classes du patri-moine et des métiers d’art, expositions… Pour toutesces activités, les séances impliqueront une collabora-tion étroite avec les enseignants. Plusieurs thémati-ques pourront être abordées : introduction à l’architec-ture (vocabulaire, lecture de plans et maquettes…), lesmatériaux de construction, les styles d’architecture…Des dispositifs interministériels peuvent servir de cadreà ces activités : classes culturelles (classes du patri-moine, classes nature…), classes à PAC, itinéraires dedécouverte, travaux personnels encadrés, architectureau collège, charte « adopter son patrimoine », adopterun jardin…

La demande du corps enseignant pour la recherchede sens est toujour très forte.

Le service éducatif pourra aussi assurer l’accueild’autres écoles de la région afin qu’elles découvrentles spécificités architecturales et patrimoniales du terri-toire.

Les visites et ateliers seront également proposés lemercredi, le samedi ou pendant les vacances scolaires.Des programmes spécifiques pour ces périodes de loi-sir seront établis chaque année. Hors temps scolaire,les ateliers des VPAH peuvent s’inscrire dans des dis-positifs contractuels (contrats éducatifs locaux) oudans des programmes proposés par des structureslocales (centres de loisirs, associations).

5. SSeerrvviiccee éédduuccaattiiff dduu ppaattrriimmooiinnee

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Les actions de médiation du patrimoine auront pourfinalité :

— d’initier les jeunes à l’architecture, à l’urbanisme etau patrimoine.

— de sensibiliser la population locale à son environ-nement afin qu’elle s’approprie son patrimoine et sonhistoire.

— de donner les clefs de lecture et d’interprétationsur l’architecture et le patrimoine

— et enfin, de développer un tourisme culturel s’ap-puyant sur toutes les actions créées dans le cadre dulabel permettant de diversifier l’offre, et d’apporteravec le label une offre complémentaire qualitative, derenforcer l’attractivité du territoire et ce, sur toute l’an-née.

Les actions de médiation se déclineront sous laforme d’ateliers pédagogiques, de visites découvertesguidées, générales ou thématiques, de visites, dechantiers, de balades nocturnes, de visites spectaclesavec musiciens, conteurs, comédiens, de circuitspédestres et cyclistes libres, de conférences, d’exposi-tions, colloques, séminaires…

Une action novatrice pourrait prendre la forme dusystème des cistes : une sorte de chasse au trésor à larecherche d’une petite boîte hermétique cachée dansun endroit insolite. Ici, l’endroit correspondrait à unpatrimoine du territoire. L’énigme se trouverait sur lesite Internet du Pays d’art et d’histoire du Béarn desGaves ou sur des livrets distribués au CIAP ou à l’officede tourisme. Cette action s’adresserait à la fois aux sco-laires mais aussi à la population locale, aux familles.Elle permettrait d’associer le côté ludique de la chasseau trésor à l’éducation au patrimoine.

Plusieurs thèmes architecturauxont d’ores et déjà été évoqués :

L’architecture peut être abordée selon plusieurs thè-mes :

— L’architecture militaire primitive : le territoire duBéarn des Gaves recèlent de nombreuses enceintes,mottes castrales, oppidums, parfois nommés « campromain ».

— L’architecture défensive médiévale : de son passémédiéval, le Béarn des Gaves conserve d’importantsvestiges médiévaux : fortifications urbaines, châteaux,maisons fortes, ponts fortifiés, églises fortifiées.

— L’architecture civile du 18e siècle : la prospéritééconomique des 17e et 18e siècles en Béarn a permisl’émergence d’une bourgeoisie nouvelle qui va totale-ment réaménager son cadre de vie : le centre ville. Les

villes du Béarn des Gaves sont des villes du 18e destyle régional dans lesquelles subsistent des monu-ments civils, religieux et privés hérités du Moyen Âge.Le traitement ostentatoire porté aux façades de cesmaisons permet d’évaluer aujourd’hui encore l’impor-tance économique et sociale de leurs propriétaires.

— L’architecture éclectique : le développement de lastation thermale de Salies-de-Béarn a suscité l’appari-tion de nouveaux modes et styles constructifs. À la findu 19e siècle, on voit ainsi apparaître à Salies-de-Béarnet dans les villes du Béarn des Gaves des façadesvariées développant des styles néo-classique, gothi-que, mauresque…

— L’architecture rurale : elle est marquée par les fer-mes des 17e et 18e siècles. Ces bâtis ruraux présententdes éléments communs : matériaux, toitures, organisa-tion des espaces, pigeonniers… Ces éléments, combi-nés de différentes manières selon les lieux où sontimplantées ces fermes, permettent de dégager degrandes typologies de l’habitat rural sur le territoire duBéarn des Gaves.

— L’architecture religieuse : transition de art romanet du gothique, et l’impact de la Réforme.

Des journées découverte thématiquesDes journées découverte thématiques du Béarn des

Gaves sous forme de circuits, avec livret comme sup-port peuvent être proposées, la plupart ont été expéri-mentés par des acteurs de la culture ou d’associationsculturelles.

• LLee ppaattrriimmooiinnee mmiilliittaaiirree :— Sault-de-Navailles : la tour ;— Orthez : le château Moncade, le pont Vieux.• MMaaiissoonnss ffoorrttiiffiiééeess :— Bellocq : le château— cité médiévale de Sauveterre,— cité bastionnée de Navarrenx.• LLee ppaattrriimmooiinnee rreelliiggiieeuuxx :> Itinéraire protestant : Orthez : le plus ancien tem-

ple de France de 1790, toujours en activité, le muséeJeann-d’Albret, Sainte-Suzanne : le cimetière. Baigts-de-Béarn : le temple Vaudois. Bérenx : les assembléesau désert. Salies : temple néo-classique du 19e. Navar-renx : fortifications (1569, 3e guerre de religion avec lesiège de la ville par Montgomery et Terride). Sauve-terre, le temple.

> Itinéraire catholique : Orthez : église Saint-Pierre,église du bourg (maison commune). Bonnut : égliseromane de Sainte-Marie. Salies : avec ses deux cime-

6. LLeess aaccttiioonnss àà ddéévveellooppppeerr ppoouurruunnee vvéérriittaabbllee aanniimmaattiioonn--mmééddiiaattiioonn dduu ppaattrriimmooiinnee

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tières protestant et catholique distincts, son église.Hôpital-d’Orion (où est mort Fébus) : église. Lahon-tan : le sanctuaire d’Abet (église du 19e). Églises deSauveterre et de Navarrenx, Montfort, Saint-Gladie.

• CCiirrccuuiittss hhiissttoorriiqquueess— Un circuit de la bataille d’Orthez de 1814 : Bérenx,

Baigts, Saint-Boès, Sallespisse, Sault-de-Navailles.• CCiirrccuuiittss tthhéémmaattiiqquueess sur chaque ville du Béarn des

Gaves :— Orthez : architecture 18e, commerces et artisanat.— Salies : architecture art déco (années 20).— Sauveterre : architecture médiévale.— Navarrenx : cité bastionnée.— Un circuit littéraire et scientifique commenté,

Orthez Cité du Livre : la maison de Francis Jammes, lamaison Lafore, la maison Reclus, la maison Planté, lamaison Curtis…

• CCiirrccuuiittss ddeess mmyytthheess eett ddeess llééggeennddeess :— le pont de la légende à Sauveterre ;— le sanglier à Salies ;— Orthez, son château (la reine blanche, le mystère

de la mort de Gastonet), la légende de Gaston VII etdu pont Vieux.

— etc.• LLee ppaattrriimmooiinnee rruurraall : le Béarn des Gaves est essen-

tiellement constitué de petites communes rurales quirecèlent de petits éléments de patrimoine (lavoirs,moulins…).

• LLee ppaattrriimmooiinnee ppaayyssaaggeerr : les nombreuses crêtes duterritoire offrent de magnifiques points de vue et pano-ramas sur la chaîne des Pyrénées et sur la campagne ;on trouve aussi sur les hauteurs quelques vastesenceintes protohistoriques ou fortifications anciennesqui ne peuvent être décelées que par une documen-tation sérieuse.

• RRoouuttee ddeess ttrraaddiittiioonnss llooccaalleess : métiers d’art, gastro-nomie, artisans, industrie textile.

• LLee ppaattrriimmooiinnee pprriivvéé :Le service du patrimoine prendra les contacts néces-

saires avec les particuliers afin d’organiser l’ouverturedu patrimoine privé à l’occasion des journées du patri-moine.

Des ateliers pédagogiquesEn liaison avec le corps enseignant et socioculturel,

des ateliers pédagogiques doivent être installés. Exem-ples de thèmes pouvant être abordés :

— la vie au temps de Gaston Fébus,— l’architecture défensive,— le thermalisme,— les légendes qui fondent la culture béarnaise,— la protohistoire (musée du Sel à Salies, occupa-

tions primitives répondant au programme éducatif del’inspection académique de Pau) ;

— sensibilisation à l’archéologie par la visite de chan-tiers de fouilles ;

— ateliers d’interprétation du paysage, apprendre àlire un paysage, son évolution, l’intervention del’homme (voir dans les Annexes le travail expérimentépour un lycée sur le belvédère de Laqueyre) ;

— découverte de quartiers, évolution et analyse dubâti (exemple, le quartier Moncade à Orthez, aveccomme support la maquette).

Cette liste n’est pas exhaustive, d’autres ateliers peu-vent être expérimentés en fonction des thèmesouverts par l’enseignement ou au cours des manifes-tations culturelles comme, par exemple, la création lit-téraire au cours des Journées du Livre à l’initiative desorganisateurs, ce qui a été déjà expérimenté.

L’intérêt peut être augmenté par la combinaison dedisciplines. Ainsi l’archéologie, l’histoire et la randon-née. La randonnée, l’histoire, la linguistique… exem-ple : le site de la bataille d’Orthez et l’enceinte proto-historique de Saint-Boès pour une classe bilingue fran-çais/anglais (2007). Aussi, la randonnée et les scien-ces de la Terre (botanique, géologie).

Des conférences, colloques, séminairesLes thèmes évoqués ci-dessus peuvent faire l’objet

de conférences enrichies par des intervenants exté-rieurs.

Une des priorités sera la sensibilisation à la qualitéde l’architecture (présentation d’outils comme lesZPPAUP) et la présentation des projets urbains en par-tenariat avec l’ABF, la DRAC, le SDAP, le CAUE.

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Le Béarn des Gaves, berceaude la Réforme protestante

Tout d’abord, le Béarn des Gaves va apporter auréseau des VPAH sa spécificité car il représente le ber-ceau de la réforme protestante. Il enrichira le réseaudes VPAH par son histoire huguenote unique.

La diaspora protestante béarnaisedans le monde

Précédant la Révocation, l’intendant Foucault initiede sévères dragonnades en Béarn dès le printemps1685. Il accueille quarante-sept compagnies d’infante-rie destinées à obtenir les conversions par la violencephysique. Peu de solutions s’offrent alors aux hugue-nots. L’une d’elles est l’exil. Pour échapper aux persé-cutions, de nombreux huguenots fuient vers les paysdits du Refuge (Pays-Bas, Allemagne, Angleterre, Hol-lande, Suisse, Amérique du Nord…). Quelques pas-teurs béarnais, dont certains formés à l’université d’Or-thez, ont exercé leur ministère à l’étranger comme Jac-ques Abbadie, à Berlin et à Londres. Ainsi le pasteurPierre Peiret fonde l’Église française de New York en1687. Quelques noms d’exilés : Paul Calcel d’Athos etde Sauveterre à Rotterdam, Isaac Campagne deBugnein à Rotterdam, Daniel Destremau de Bellocq àMannheim, Théophile Dubayle d’Audaux-Orion à LaHaye, Jacob Garcin et Arnaud Majendie d’Orthez àAmsterdam.

On considère qu’un millier de Béarnais protestantsont pris le chemin de l’exil, sur les vingt-cinq millequ’on a pu recenser. Toutes les catégories sociales sontreprésentées : nobles, agriculteurs, officiers, tisserandsou marchands. Une centaine de Béarnais s’installe àAmsterdam, La Haye, une soixantaine dans l’église « deSavoie » de Londres venant de Araux, Arthez, Baigts-de-Béarn, Bérenx, Méritein, Salies… Une centaine deBéarnais s’installe à Berlin dont le mousquetaire Bellocd’Orthez.

L’évangélisation protestante et lascolarisation

Un autre thème que le Béarn des Gaves souhaitemettre en avant dans le cadre du label PAH, c’estqu’Orthez a longtemps été la capitale religieuse du

pays, constat renforcé par la création d’une académieprotestante en 1564 dans l’ancien monastère desJacobins. Elle prend pour modèle l’université deGenève et c’est pourquoi, en 1566, elle fait appel àPierre Viret, ami et disciple de Calvin. Chargé d’organi-ser l’institution, il y enseigne notamment la théologiejusqu’à sa mort à Pau en 1571. On y enseigne le latin,le grec, l’hébreu, les auteurs antiques, la théologie… Lacréation de cette « petite Genève » permet le dévelop-pement de structures éducatives à Orthez et ses envi-rons. Une véritable politique de scolarisation unique enFrance est alors mise en œuvre.

Le protestantisme transpyrénéenfranco-espagnol

L’évangélisation protestante trouve un terrain favora-ble en Béarn des Gaves. De nombreux protestantsfrançais sont partis évangéliser le haut Aragon, appor-ter aide sociale et alphabétisation aux populations dés-héritées. Ce protestantisme transpyrénéen a fait l’objetd’une exposition franco-espagnole près du temple deSalies (salle Léon-Bost) à l’occasion du centenaire dela création de la mission française du haut Aragon.Cette exposition retraçait un siècle de protestantismede part et d’autre des Pyrénées occidentales de 1906à 2006, notamment durant la période franquiste. Ellea été réalisée en collaboration entre l’association ProHispania France, le Presbiterio Norte de l’église évan-géliste d’Espagne, le consistoire du Béarn et des paysde l’Adour de l’église réformée de France et le CEPB.Des expositions et conférences sur ce thème sont àdévelopper dans le cadre du label PAH.

Le colloque international des muséesprotestants

Chaque année les musées protestants européensse réunissent en colloque depuis 1986. Une année surdeux, la réunion se tient en France. Une délégation dumusée Jeanne-d’Albret, histoire du protestantismebéarnais, y est toujours présente. Orthez a déjà eu l’oc-casion d’accueillir le colloque en mai 1998 avec pourthème « Communiquer notre mémoire », l’annéemême où était commémoré le quatrième centenairede l’Édit de Nantes. Ce type d’événement permet detisser des liens forts, de créer un réseau de recherches

7. LL’’aappppoorrtt dduu BBééaarrnn ddeess GGaavveessaauu rréésseeaauu ddeess VVPPAAHH

Le Béarn des Gaves est une organisation d’essence parfaitement laïque et ne prend les événements d’origine religieuseque comme prise en compte d’éléments culturels existants. Tous les mouvements de la pensée sont dignes d’être consi-dérés, surtout dans la région qui a dû éprouver les chemins de la tolérance.

7.1. Sur l’histoire du protestantisme

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et de réflexions internationales. En raison des agrandis-sements et du développement du musée d’Orthez, ildevrait le recevoir de nouveau d’ici peu de temps.

Le territoire entretient des liens très forts avec desdescendants d’huguenots émigrés : fondation de NewYork (héritage fondation), fondation des Pays-Bas. L’as-sociation musée Jeanne-d’Albret, histoire du protestan-tisme béarnais, est régulièrement en relation avec desprotestants étrangers qui souhaitent retrouver leur filia-tion, leur racines béarnaises. Dans le cadre du labelPAH, il pourrait être envisagé de réaliser une publica-tion sur les Béarnais du Béarn des Gaves dans lemonde et également de formaliser des échangesculturels sous forme de conférences, expositions tem-poraires…

On ne peut que constater l’intérêt que suscite l’his-toire de notre territoire par le nombre de mémoiresd’universitaires sur le protestantisme en Béarn. Un par-tenariat est à développer avec l’Université de Pau etnotamment avec Philippe Charreyre, professeur maiségalement président du CEPB pour la mise en placede colloques universitaires ayant lieu sur le Béarn desGaves.

La commémoration du cinquième centenaire de lanaissance de Calvin en 2009 a revêtu un caractèretout à fait exceptionnel. Onze conférences et uneexposition ont drainé un public nombreux et fidèle,confirmant l'excellence des animations conduites parle musée Jeanne-d'Albret.

Les cinq frères Reclus photographiés par Nadar.

De gauche à droite : Paul, chirurgien, inventeur d’un procédé d’anesthésie ; Élisée, le grand géographe, écrivainet humaniste ; Élie, l’aîné, historien des religions et écrivain ; Onésime, géographe, créateur du terme francopho-nie ; Armand, officier de marine, créateur du tracé du canal de Panama. Tous ont été célèbres. Les trois premiersont participé à la Commune de Paris.

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Félix Pécaut apôtre de la laïcitéNatif de Salies-de-Béarn, il est dans un premier

temps destiné à être pasteur. En 1850, il accepte unremplacement dans sa ville natale mais le quitte trèsvite pour des raisons d’ordre théologique. Ce sont alorsles problèmes de l’éducation qui retiennent son atten-tion. Il fonde une institution à Neuchâtel (Suisse), puisrentre à Paris comme inspecteur général de l’enseigne-ment primaire.

À partir de ce moment, il devient un militant laïque,et travaille avec Ferdinand Buisson à la réforme de l’en-seignement primaire. Fidèle conseiller de Jules Ferry, ilparticipe à la création de l’École Normale supérieurede Fontenay-aux-Roses qui prépare les jeunes filles àenseigner dans les Écoles Normales.

Il se retire par la suite dans son Béarn natal. Il s’ins-talle dans sa maison de famille de Ségalas à Salles-Mongiscard. C’est de là qu’il s’engage dans un derniercombat et prend fait et cause pour Dreyfus. Il futl’image du protestant qui place tous ses engagementséthiques dans la société civile et laïque.

Félix Pécaut illustre parfaitement le ralliement de lacommunauté protestante à l’école laïque qui a étéquasi-général. Le souci éducatif est permanent mais ildépasse le cadre purement protestant. Alors qu’il exis-tait un réseau de plus de 1 600 écoles, en majoritécommunales, mais aussi privées, les protestantsrenoncent à maintenir ce réseau et choisissent de fairedes lois laïques. Encore aujourd’hui il existe très peud’écoles privées protestantes en France.

Le centenaire des lois laïques a été l’occasion d’ungrand colloque en 2005 qui s’est déroulé à la salleFrancis-Planté à Orthez. Toutes les écoles de penséeétaient représentées et ont pu s’exprimer. Le jourmême, et alors qu’il devait inaugurer le colloque, lemaire de la ville d’accueil, recevait un fax de la préfec-ture lui demandant de mettre les drapeaux en berne àl’occasion de la mort du pape, cela donna une excel-lente illustration qui permit d’enrichir considérable-ment les débats.

Élisée ReclusAujourd’hui encore, Élisée Reclus est considéré par

ses homologues, comme le plus grand géographe detous les temps.

Pour comprendre le parcours d’Élisée Reclus, sur-tout son cheminement intellectuel, il faut évoquer sesorigines. Il est le fils de Jacques Reclus, fondateur del’Église Évangélique Libre d’Orthez en 1832. Il en serale ministre pendant près de cinquante ans. Il ne fautpas oublier sa mère Zéline Reclus, qui fonde en 1840la première école pour jeunes filles d’Orthez. Il granditdans un milieu intellectuel privilégié.

Élisée a été le créateur de la géographie moderne.Loin d’une géographie descriptive, il lui applique unerigueur scientifique et une dimension humaine. Magni-fique écrivain, il est l’auteur d’une gigantesque géogra-phie universelle ainsi que d’ouvrages fondamentaux.

Élisée est, en outre, connu comme théoricien del’anarchie. Il adhère à un idéal de libre conscience etde fraternité, qu’il applique autant au domaine scienti-fique que politique. Par sa correspondance, ses confé-rences, ses livres, il fait de la propagande pour l’idéalanarchiste qui retentit encore en Espagne. Il a rejeté lareligion, mais la morale de ses parents est à la base desa pensée politique et sociale.

La commémoration du centenaire de la disparitiond’Élisée Reclus, en 1905, a été l’occasion d’un grandcolloque en décembre 2005 ; ce fut l’occasion deconstater que des figures issues de la région qu’onnomme ici le Béarn des Gaves, ont eu un immenseretentissement dans le monde. À ce colloque étaientprésents des descendants des Reclus venant de Belgi-que, ainsi que deux femmes nées en Chine.

Cette manifestation a été l’occasion de nouvellesconférences sur les frères Reclus, en particulier surArmand Reclus à l’occasion de l’agrandissement ducanal de Panama, dont il fut le promoteur du tracé quia été validé, d’autre part car la famille de Ferdinand deLesseps, constructeur du canal, a une sépulture dansun cimetière près d’Orthez.

7.2. Le Béarn des Gaves,et quelques grands tenants de la laïcité

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L’émigration béarnaiseen Amérique du sud

À partir du 18e et 19e siècle et jusqu’à la secondeguerre, il y a eu une très forte émigration béarnaise enAmérique du Sud (Argentine, Chili) que l’on peut expli-quer pour plusieurs raisons : pauvreté, aspiration à unevie meilleure… Il existe encore des contacts France-Argentine par exemple l’organisation d’un festival debande dessinée franco-argentine organisée par Tho-mas Dassance, orthézien vivant à Buenos Aires et édi-teur de BD. Un partenariat est à développer avec l’Uni-versité de Pau qui organise régulièrement des collo-ques sur l’émigration basco-béarnaise en Amérique dusud. La maison d’édition orthézienne Gascogne apublié les actes des deux derniers colloques en 2002et 2007.

L’émigration en Amérique du nordet au Canada

Thomas Douglas (d’origine écossaise), comte deSelkirk, est un des promoteurs du Canada. Il est enterréà Orthez. C’est un personnage très connu au Canadaet qui fait l’objet de nombreuses publications etnotamment sur le fait d’être enterré en France àOrthez.

Le Baron de Lahontan, explorateur, philosophe, estun des premiers auteurs à avoir décrit la vie de certai-nes tribus indiennes d’Amérique du nord et traduit leurlangue.

La bataille du 27 février 1814Cette bataille napoléonienne entre les troupes fran-

çaises du maréchal Soult et anglaises de Wellington esttrès célèbre en Angleterre et en Écosse où on la trouvesur les monuments aux morts. Elle représente un desépisodes qui marquent la fin de l’épopée impériale. Lenom d’Orthez est inscrit sur de nombreux monuments,médailles, drapeaux et décorations des régiments bri-tanniques. Il n’en demeure pas moins qu’elle est peuconnue de l’histoire de France. Elle a fait l’objet de visi-tes découverte des principaux points de la bataille parle Vieil Orthez, ainsi que quelques microrandonnéeséducatives organisées pour des collégiens et des retrai-tés. Elle a constitué le thème des journées du patri-moine en 2005 (visites découverte en bus, exposition,maquette, reconstitution historique, commémorationau carré d’inhumation de campagne où reposent descentaines de soldats). Cette bataille est à faire connaî-tre aux Orthéziens eux-mêmes qui pour la plupartl’ignorent. Ce sera l’occasion de faire de l’éducation

auprès de la population dans le cadre d’atelier du patri-moine. Un tourisme de mémoire pourra se développerauprès de la Grande-Bretagne, mais aussi de l’Espagneet du Portugal qui étaient co-belligérants.

Le bicentenaire de la bataille de 1814 aura lieu danscinq ans. Il sera l’occasion de mise en place d’un col-loque, il viendra en contrepoint ou complément desmanifestations qui ne manqueront pas d’avoir lieupour le centenaire de 1914. N’oublions pas que notreville a été très marquée aussi, que Vincent Moulia, lecondamné à mort pour l’exemple au Chemin desDames, et le seul à avoir pu s’évader, est enterré àOrthez.

Des écrivains qui ont fait le prestige duBéarn des Gaves à travers le monde

Depuis le Moyen Âge, le Béarn des Gaves a connuun nombre impressionnant d’écrivains. Le premierd’entre eux est Gaston Fébus, auteur du Livre deChasse et du Livre des Oraisons et encore réédités àce jour. La venue de Froissart a permis de décrire lacour de Fébus et laissé des chroniques constammentrééditées, et servant de référence. Plus près de nous,le 20e a connu deux académiciens : Léon Bérard etJean-Louis Curtis qui a obtenu le prix Goncourt en1947 pour Les Forêts de la nuit. Une partie de sonœuvre se situe dans le cadre du Béarn des Gaves eten fait la description romanesque. D’autres auteurs ontmarqué le Béarn des Gaves : Paul-Jean Toulet, FrancisJammes, Pierre Lasserre, Henri Lefèbvre (philosophecommuniste et grand auteur réédité aux éditions Gas-cogne), les frères Reclus dont nous avons parlé…

Ces auteurs et leur œuvre font l’objet de recherchesà travers le monde. Des étudiants étrangers font régu-lièrement la demande de renseignements de tel ou telauteur auprès des communes ou des associations. Lamédiathèque pourra centraliser ces demandes afin d’yrépondre au mieux.

Le Béarn des Gaves, traversé par deuxvoies de Compostelle

La voie de Vézelay entre dans le territoire par Sault-de-Navailles et passe par Orthez, ville étape, et haltejacquaire. La voie du Puy-en-Velay qui se confond avecla route de Cluny et le GR65, passe par Navarrenx, villeétape. Le Béarn des Gaves voit donc passer de nom-breux pèlerins venus de toute l’Europe. De nombreuxpèlerins de la voie de Saint-Gilles-du-Gard, ou routed’Arles préfèrent rejoindre les itinéraires du Béarn desGaves.

7.3. Des liens très forts avec le reste du monde

Outre le protestantisme, le Béarn des Gaves a toujours entretenu des liens très forts avec le reste du monde.Aujourd’hui, ces relations internationales permettent d’envisager des échanges culturels, patrimoniaux, humains et

linguistiques dans le cadre du label Pays d’Art et d’Histoire.

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L’importance culturelle de ces itinéraires n’est plus àdémontrer. Proclamé en 1987 premier itinéraire cultu-rel européen par le Conseil de l’Europe, il est classé en1993 site du patrimoine mondial par l’Unesco pour sapartie Camino francés, la continuité des voies qui pas-sent par Navarrenx, Orthez et Sauveterre.

Les chemins de Compostelle sont l’occasion denombreuses célébrations : années jacquaires, pèlerina-ges thématiques. Mais aussi d’événements purementculturels : expositions, conférences historiques… Desactions seront mises en place dans le cadre du labelPays d’Art et d’Histoire et notamment à destination desscolaires pour leur intérêt historique.

Un jumelage européen avec desbastides espagnoles

L’association Bastides 64 nourrit un projet de jume-lage culturel européen avec des bastides espagnoles(ville de Samala en Aragon) et allemandes. Dans lecadre du label PAH, des échanges culturels pourraientse mettre en place avec des villes espagnoles sousforme d’expositions, conférences. Le mouvementmédiéval des fondations de bastides fera l’objet d’ate-liers du patrimoine pour les scolaires. Trois bastidesattestées se trouvent dans l’aire du Béarn des Gaves :Navarrenx, Bellocq et Labastide-Villefranche.

Tarazona, la ville jumelée avec OrthezTarazona possède un important patrimoine juif et est

également le siège du musée du judaïsme. Dans lecadre du Béarn des Gaves, l’organisation de colloquesalternativement en France et en Espagne pourraientêtre envisagés.

Le festival scolaire PantomimesLe théâtre Francis-Planté est le lieu d’accueil de trou-

pes de collèges européens qui viennent confronterleurs spectacles.

Longtemps, hôte de délégations de l’Europe de l’est,Pantomimes s’est ouvert en 2005 à la Turquie et en2010 ce sera l’Afrique. C’est le seul festival scolaire oùles délégations viennent donner des spectacles enfrançais.

Cet événement est à relayer par le Pays d’Art etd’Histoire du Béarn des Gaves.

Les tauromachies espagnole et landaiseLe secteur d’Orthez est l’objet d’une véritable tradi-

tion taurine espagnole et d’influence chalossaise.Orthez fait partie des deux seules places taurines enBéarn (l’autre est à Garlin). Chaque année, est organi-

sée une corrida formelle et une novillada. Par ailleurs,plusieurs courses landaises ont lieu à Orthez : celle desfêtes d’Orthez est une référence en terme de qualitéet d’affluence.

De plus, Orthez a une tradition de jeux taurins quiremonte au Moyen Âge et même au-delà et on pour-rait envisager d’initier des conférences ou expositionssur l’histoire de la corrida et de la course landaise. Ilexiste de nombreux travaux publiés dans toute la Gas-cogne et il serait intéressant de les présenter à Orthezalternativement et ainsi de faire d’Orthez un carrefourde l’histoire des tauromachies. Issus d’Orthez, RogerDumont, Olivier Deck, le photographe Jacques Catha-laà, sont des chroniqueurs ou auteurs taurins recon-nus.

À signaler, que les férias d’Orthez, d’influence espa-gnole, sont de véritables fêtes populaires identitaires.

La notion de toléranceen Béarn des Gaves

Dans son histoire, le Béarn des Gaves a connu degraves périodes d’intolérance : au Moyen Âge, la mar-ginalisation de certaines populations comme lesCagots, au 16e, les guerres de religions suivies jusqu’au17e par les dragonades…

Le territoire a vu naître une évolution de la notion detolérance à travers le temps : sur les hommes, les reli-gions… En effet, le Béarn des Gaves fut une terre d’ac-cueil pour de nombreux exilés espagnols, portugais.Ses habitants ont appris à vivre avec des personnesd’origines très diverses, et à profiter de la richesseapportée par les différentes cultures. Ils ont appris latolérance mutuelle : la convivéncia, la cohabitation desidées. Les tensions entre communautés sont pratique-ment inexistantes, les actes de racisme comme l’anti-sémitisme sont l’exception. Orthez, qui était de 1940-à 1943, un nœud de la ligne de démarcation, connaîtaujourd’hui plusieurs habitants qui ont été honorés dutitre de « Juste » pour des actions de sauvetage d’en-fants juifs pendant la guerre.

Ce thème de la tolérance a d’ailleurs fait l’objet d’unlivre écrit par Thierry Issartel : « Sur les chemins de latolérance ».

Le thème de la tolérance dans tous ses aspects seralargement développé non seulement par des exposi-tions temporaires, mais par la pratique directe et conti-nue des relations et d’échanges intercommunautaires.De nombreuses associations ont déjà une large expé-rience, des jumelages sont en place depuis une tren-taine d’années avec des populations lointaines.

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Il y a peu de temps, ces termes paraissaient antino-miques, on avait du mal à concevoir que ce substantifet cet adjectif puissent être accolés. Ou alors dans l’es-prit de certains il ne s’agissait que d’un bâtiment cossuprès d’une église.

Quelques conférences ont révélé que des historienss’intéressaient de près à cette organisation particulièreissue de notre lointain passé.

D’abord, on apprend que les abbayes laïques sontplus nombreuses qu’on le croyait, mais qu’elles sesituent exclusivement en Béarn avec pénétration dansla Soule, en Bigorre puis dans la Chalosse, le Tursan etune marge autour de la Bigorre. Il n’y en a pas ailleurs.Le Béarn des Gaves est entièrement concerné. La den-sité des abbayes laïques attestées y est remarquée.

Les abbayes laïques sont des fondations propres ànotre piémont pyrénéen, antérieures à l’an mil pourcertaines. Elles sont motivées par la christianisationpostérieure à Charlemagne à proximité de l’islam ibé-rique, dans un contexte où l’installation des musul-mans motiva également la pseudo-croisade de Com-postelle.

Les abbayes laïques étaient à l’origine de petits ter-ritoires chrétiens installés. Le principe fut que l’Égliselaissa les petits seigneurs, ou même petits noblesruraux, voire riches paysans à fonder des paroissespour lesquelles ils s’engageaient à entretenir une églisetout en ayant le pouvoir d’en recueillir la dîme. Avec dixpour cent des revenus, une trentaine de fermes pou-vaient justifier la fondation d’une paroisse par un laïcqui devenait ainsi l’abbé, l’abat en Gascogne. Celui-ci

nommait un chapelain pour les soins de son église, locaperan. C’est ainsi que le patronyme le plus répanduen Bigorre est Abadie, Labadie ou Labadiole ; en Souleon trouve Aphatie. Il faut comprendre que le termeabbé, vient par le latin de l’hébreu abbas, le père, cemot ne désigne pas forcément un prêtre, membre duclergé.

Comme toute fondation, certaines ont périclité tan-dis que d’autres ont prospéré, et cela même au-delàde toute espérance, des abbés laïques ont été de puis-sants seigneurs tandis que des petites fondations ontété rapidement reprises par des abbayes de l’Église.

Les historiens étudient maintenant les difficultésqu’a eues l’Église pour se réapproprier ces posses-sions, par exemple la façon dont en parle le BéarnaisMarca sous Richelieu.

Sur le terrain, de nombreuses abbayes laïques sontconnues depuis longtemps, cependant d’autres serévèlent peu à peu, souvent ce sont des églises pla-cées dans des écarts ou alors par la toponymielorsqu’une maison proche de l’église se nomme Laba-die ou Labat sur les cadastres anciens, alors qu’ellesn’ont aujourd’hui que l’apparence de maisons ordinai-res.

L’intérêt de ces recherches par des historiens denotre territoire, est que cette particularité est unique etse trouve magnifiquement représentée dans le Béarndes Gaves. L’église de Sunarthe, près de Sauveterre,souvent mentionnée dans ce dossier est une abbayelaïque typique. On pourrait en citer une cinquantainesur les quatre cantons.

7.4. Les hommes et les idées hier,et sans doute demain

Le Béarn des Gaves est un terreau de scientifiques et de penseurs (Gaston Planté, les frères Reclus…), de politiques(Gaston Fébus, Charles Chesnelong, Auguste Champetier de Ribes, Félix Pécaut, Léon Bérard…), d’écrivains (FrancisJammes, Jean-Louis Curtis, Pierre Lasserre, Paul-Jean Toulet, Henri Lefebvre…). La richesse de ce patrimoine intellec-tuel constitue un des axes important que le Pays d’Art et d’Histoire se doit de mettre en valeur. L’objectif n’est pas detresser des lauriers pour les gloires passées, ce serait une dissipation en pure perte de l’énergie qui se dégage de notreterroir. Le but serait, par une action d’incitation, de stimuler l’esprit de recherche et d’innovation.

Deux exemples de rechercheEn accord avec l’objet du label Pays d’Art et d’Histoire des recherches commencent à donner leurs fruits, entre autres,dans deux domaines particuliers : les abbayes laïques et le patrimoine discret.

Les abbayes laïques

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Transcription littérale

CYGIST

MESSIRE . ANTOINE

DE . BORDENAVE .

MARECHAL . DESCAMPS

ET . ARM�ES . DU . ROY .

SEIGNEUR . DE . SALLES

MONGISCARD . ET . DE .

CASSOU . DE . CASTE

TARBE . AB� . LAIQUE .

DE . SEMBOéS . &C . MOU

RUT . AU . SEIGNEUR . LE

6 . DE . SEPTEMBRE .

. L AN . 1769 .

L’observation de cette pierre tom-bale de l’église de Saint-Boès, aunord du Béarn des Gaves, révèlel’existence d’une abbaye laïque dansce village, confirmée par le fait que lamaison voisine se nomme Labadie.

En outre, on constate que le nomde la commune actuel est récent etfantaisiste, il n’y a en effet aucun saintconnu qui se soit nommé « Boès »,mais qu’il existait un nom Semboèscorrespondant à une signification quia été expliquée par l’aquitanien(proto-basque) dès 1991.

Il existe un autre « faux saint » dansle Béarn des Gaves, il s’agit du villagede Saint-Dos que les habitants ontdepuis très longtemps restitué dansla signalétique routière sous la formede Sendos, également expliqué.

Un exemple pratique d’observation

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Le terme a été employé pour la première fois dansles publications de la CCCO, puis lors de conférencesparticulières dont certaines ont été organisées parOrthez Animations sur les pelouses du camping muni-cipal ! Ce qui représente déjà une innovation en soi.

Le terme de patrimoine discret recouvre un véritablepatrimoine, c’est-à-dire un legs de nos ancêtres, maisque les offices de tourisme considéraient comme inin-téressant pour le touriste car il ne semblait pas assezspectaculaire pour un public de consommateurs desites admirables. Il ne valait pas le détour. Or, on le saitmaintenant, le public est de plus en plus intéressé parl’esprit plutôt que par la forme. On va maintenant surdes sites où il y a peu de choses, voire rien du tout, ilsuffit de savoir que c’est l’emplacement de quelquechose, quelque chose qui a été révélé par la connais-sance. Exemple : le site présumé d’Alésia.

Plusieurs axes de recherche révéleront un tel patri-moine.

Les itinéraires anciensou odographie

On connaît l’intérêt suscité par les routes de Com-postelle dans le Béarn des Gaves, on a aussi entenduparler des camins salièrs, ces routes du sel tellementimportantes dans notre région. D’autres itinérairesanciens ont été reconnus, et sont l’objet d’attention, ilssont révélés par la topographie ou par la toponymie.Les tracés des randonnées locales en tiennent compte,par exemple le chemin de Laqueyre au nord d’Orthez.D’autres passages ont été repérés, ils peuvent êtreconsidérés comme faisant partie des itinéraires décritsdans l’Antiquité ou dans le haut Moyen Âge.

Les sites de castramétation ou defortification antiques et anciennes

Notre campagne est parsemée d’enceintes protohis-toriques, parfois très importantes, d’éperons barrés, quitémoignent de périodes reculées qu’on peut situer auxenvirons de l’âge du Fer. Il est certain que Jules Césarlui-même les redoutait puisqu’il les mentionne dansson ouvrage De bello gallico (la guerre des Gaules).Dans ce livre il montre qu’il redoutait les Aquitains quisavaient se retrancher : « Ils commencent [les Aqui-tains], à l’exemple du peuple romain, par prendreleurs positions, par fortifier leur camp, par nous inter-cepter les vivres. » (Livre III).

La CCCO a inclus dans son plan de randonnées lagrande enceinte protohistorique de Saint-Boès, dite« du Camp Romain » avec la circonstance qu’elle esten connexion avec le champ de bataille de 1814, cequi accroît son intérêt.

Le seul canton d’Orthez compte une douzaine desites antiques et médiévaux présentant des fossés etdes mottes castrales qui ont été reconnus. Des recher-

ches permettront peut-être de situer quelques sites quisont mentionnés par l’histoire. La toponymie y aidera.

La toponymie ou onomastiqueLe nom des lieux est l’héritage le plus pertinent de

notre passé. Il faut savoir que le mot canton, interna-tionalement connu, faisant partie du vocabulaire fran-çais, est d’origine occitane et plus spécifiquement gas-conne. On a même pu relever sa présence la plus fré-quente dans le bassin de l’Adour sous la forme Cantonou Cantou. Des personnes portent ce nom dans leBéarn des Gaves. Le mot gascon signifie « recoin » etest donc utilisé pour désigner une subdivision d’un ter-ritoire, en France comme en Suisse.

Des conférences ou causeries sont organisées pourrendre publiques les recherches sur la signification desnoms, elles se basent en partie sur des travaux publiéspar des lexicographes issus de Per Noste à Orthez,dont un ouvrage de Michel Grosclaude paru en 1991,recensant les noms des communes du Béarn, leurappellation au cours des siècles, leur signification,lorsqu’elle a été élucidée, et enfin la restitution desnoms dans la langue de leur lieu. Ceci est important àpréciser car il n’a pas été question de traduire le nommais de le restituer. Par exemple Etsaut en valléed’Aspe ne devient pas Lo Saut (la forêt) mais Eth Sautcar l’article défini est bien eth dans le béarnais de cettevallée.

Le Béarn des Gaves est très riche en significations.Parfois comme à Salies et à Sauveterre, le nom de lacommune parle de lui-même, même lorsqu’on neconnaît pas la langue. Souvent, la signification d’unnom de lieu donne un éclairage sur le passé.

On trouve une illustration de cela dans la significa-tion du village proche, Lendresse. Il a été découvertque ce nom venait d’un mot occitan endreça, du latinin directum, et que cela signifie « la bonne direction, leraccourci ». Un étude plus approfondie, montre à cetendroit un lieudit la Nau sur le gave de Pau, et de l’au-tre côté, une maison nommée Gironolé, (Guirons lonaulèr), le conducteur de la nau, la nef, le passeur. Cequi regarde le Béarn des Gaves, c’est que la voie duPuy se dirigeant vers Navarrenx passe à cet endroit,bien sûr en empruntant le pont en aval, mais grâce àla toponymie on est certain que ce raccourci était uti-lisé quand le gave était praticable et qu’on pouvait sedispenser d’aller passer le gave au pont d’Orthez, enpassant par le faubourg Saint-Gilles, aujourd’hui rueSaint-Gilles, lorsqu’on venait de Saint-Gilles du Gard, laroute d’Arles. Ce détail montre que le point de conver-gences des routes des pèlerins n’est pas Saint-Palais,quartier de Gibraltar, mais plutôt Orthez avec son pontet aussi les possessions de l’abbaye de Sorde (routede Tours) y possédait à Sainte-Suzanne et à Bonnut.

La CCCO, dans son opération RIS de signalétique, ademandé à ce que les noms restitués des communes

Le patrimoine discret

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figurent sur les panneaux. Ce service public rejoint ainsinaturellement toutes les régions d’Europe qui ontadopté la signalisation bilingue et parfois trilingue. Ildevient de plus en plus évident que le voyageurmoderne demande du sens, le dépaysement qu’il l’at-tend passe aussi dans le nom des lieux, surtoutlorsqu’on s’aperçoit que la toponymie française avaitrendu certains noms inintelligibles, si ce n’est impro-nonçables. L’exemple le plus criant est Baigts que sagraphie béarnaise Vaths rapproche de tous les Vals ouValls existants et dont on connaît l’origine, ce sont dessuccesseurs du latin vallum, palissade, exceptionnelle-ment vallis, vallée.

La géologie, la géographieet les paysages

On peut considérer comme patrimoine le legs de lanature. Le musée de Salies fait une large part à la géo-logie car celle-ci a déterminé le destin de la ville. Dansce canton, il pourrait en être de même pour le villagede Carresse-Cassaber où se trouvent des carrières degypse toujours en exploitation. Cependant on peut

considérer ce patrimoine naturel comme discret car ilne donne pas lieu à de grandes manifestations spec-taculaires. Toutefois, des géologues et des amateurs denotre région ont mis en évidence des sites représen-tant assez d’intérêt pour animer des excursions trèsappréciées.

On citera comme exemple la mairie de Sallespissequi expose des fossiles provenant d’un gisementreprésentant un ancien golfe de l’Atlantique qui setrouvait ici, les géologues parlent des « faluns de Salles-pisse » comme d’un phénomène rare. Or, pour des rai-sons de protection, la discrétion sur ce patrimoine estici complète, les gisements précis ne sont pas divul-gués. Il revient au Béarn des Gaves d’aider cette mai-rie à documenter ce site et aussi de le protéger.

La recherche de paysages est aussi très importante.On peut par exemple conjuguer la découverte de l’em-placement d’un village disparu, comme Mur qui figuraità l’inventaire de Gaston Fébus (1385), et l’ascensionde la Pène de Mû qui donne un splendide panoramasur une boucle du gave. Ascension malheureusementinterrompue par la chute d’arbres sur le sentier.

Essai de représentation pour le patrimoine discret

Le dessin suivant est utilisé dans la signalétique duchemin de randonnée qui emprune le fossé de l’en-ceinte protohistorique de Saint-Boès. Il propose unereconstitution non exhaustive du système de défenseselon le modèle de l’enceinte connue de Sanguinet(40), conservée intacte au fond du lac.

Le plateau était occupé par des arbres servant d’abriet de nourriture (glands, châtaignes, faînes).

Le fossé était comblé par des obstacles naturels(ronces, buissons d’épines, branches). La palissadeintérieure éloigne les animaux du chemin de ronde.

Il faut voir ces fortifications comme des refuges tem-poraires de toute la population de la région en périodede troubles. On n’y trouve pas de traces d’habitat per-manent.

Ce modèle est très répandu dans le monde.

Illustration didactique d’un panneau installé dans le fossé par la CCCO et les Eaux et Forêts..

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L’architecture de ce fossé préfigure lesdispositifs de fortification systématiséspar Vauban (XVIIe), et qui étaient déjàen usage à Navarrenx un siècle aupa-ravant.

hourd

fossé

chemin de ronde

mâchicoulis

contrescarpe

glacis

archères

e s c a r p e

Autre exemple didactique et d’illustration de la reconstitution de l’architecture militairesur les pupitres de signalétique visibles sur l’esplanade du château Moncade.

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CCoonncclluussiioonn

Un label à mériter

Lorsqu’on veut adopter un label Art et Histoire c’est parce qu’on désiremettre en avant le domaine de la pensée et non l’exploitation passive dugisement des biens que la nature et que l’histoire auraient laissés aléatoi-rement en un lieu. Si nous recherchions cela, nous entrerions en concur-rence avec bien des sites réputés, comme ces hauts lieux où on pense quesouffle l’esprit et où on se précipite. L’afflux de consommateurs de tou-risme moderne en masque lamentablement le véritable sens, car on n’yvoit plus que les problèmes posés par le parcage des autocars.

LLaa rreecchheerrcchhee ddee sseennss eesstt nnoottrree vvéérriittaabbllee ggiisseemmeenntt eett cceelluuii--ccii eesstt iinnééppuuii--ssaabbllee.. Nous devons considérer le patrimoine qui nous est confié, borné parles trois ponts vieux mythiques, comme étant un raccourci pour aller cher-cher encore plus de sens pour notre territoire. Ce ne sont pas tellement lesmonuments qu’on mettra au jour qui seront importants, mais le travailintense qu’il faudra développer pour les redécouvrir et leur redonner dusens. Il nous faudra faire cela patiemment, comme ces marcheurs de Com-postelle qui trouvent du sens là où on pensait qu’il n’y en avait plus.

Il est clair que beaucoup de travail a déjà été fait, que les principaux axesde travail ont été dessinés, mais on se rend compte que l’essentiel seradans les mains des générations à venir et que ce sont les écoliers qui vontfaire de ce pays une terre de sens et non une « terre de contrastes » selonles poncifs de l’industrie du tourisme, où les villages se nichent tous dansdes écrins de verdure à moins qu’ils ne se lovent ou ne se perchent.

Des élèves ont été déjà sollicités à de multiples reprises, quel que soitleur âge, ils peuvent se passionner pour les notions de patrimoine, mêmeles plus abstraites. Ce sont des élèves qui ont fondé l’association le VieilOrthez, ce sont eux qui ont découvert le fossé maçonné unique en songenre. Ce sont des lycéens qui ont obtenu qu’on explore le puits du châ-teau Moncade et qui ont convaincu la municipalité pour qu’on fasse unpompage puis qu’on invite une équipe de plongeurs.

À Salies, à Navarrenx, à Sauveterre, ce sont des équipes de bénévolesenthousiastes qui ont mis sur pied des opérations sur le patrimoine pourlui donner du sens. La reconstitution minutieuse d’une ville ancienne pourensuite être en mesure d’en faire un son et lumière n’est rien d’autrequ’une longue et soutenue recherche de sens. Si bien qu’on en arriveraitvite à ce paradoxe : c’est le bien qui a disparu qui est notre meilleure res-source.

À cela, les services publics doivent répondre, non pas comme desexploitants, mais comme des initiateurs et des organisateurs de l’incitation,de la motivation et de l’initiative.

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Bordeaux

Bayonne

Pau

Villeneuve-sur-Lot

Libourne

Agen

MontpellierToulouse

BéziersCarcassonne

Perpignan

Narbonne

BellocqLabastide-Villefranche

Navarrenx

Carte schématique des bastides de France

Le territoire du Béarn des Gaves contient trois bastides attestées :BBeellllooccqq,, LLaabbaassttiiddee--VViilllleeffrraanncchhee et NNaavvaarrrreennxx.

Cette carte montre les principales bastides de la France actuelle.le mouvement des « villes neuves » des 13e et 14e siècles

n’aura touché que ce grand sud-ouest de l’hexagone, il n’y en a pas ailleurs.Toutefois, quelques villes neuves se trouvent en Espagne et d’autres en Allemagne.

Dans une étude plus complète, les archéogéographes pourraient superposer d’autrestypes de peuplements comme les abbayes laïques, les sauvetés ou les castelnaus,

ainsi que tous les hybrides de bourgs castraux, de castelnaus embastidés, places fortes, etc.

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Annexes

Carte des bastides de France [ < ci-contre ]

Tableau récapitulatif de l’activité économique 152

Tableau présentant la variété des artisans d’art 153

Les monuments inscrits et classésMonuments Historiques 154

Le point de vue de Laqueyre 156

Exemple de fiche pédagogique en deux langues 160

Lexique 162

Sources bibliographiques 164

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TTaabblleeaauu rrééccaappiittuullaattiiff ddee ll’’aaccttiivviittéé ééccoonnoommiiqquueedduu BBééaarrnn ddeess GGaavveess

Travail des habitants dans l’intercommunalitéSalies Navarrenx Sauveterre Orthez61,1 % 55,6 % 60,4 % 68 %

Revenu moyen des foyers ( )

Salies Navarrenx Sauveterre Orthez13 500 14 500 12 700 15 300

Tissu économiqueSalies Navarrenx Sauveterre Orthez

Entreprises 255 160 127 589Solde + 21 + 35 + 13 + 98Employés 1 108 437 596 3 095Zone activités 2 2 1 8

Poids des grandes et moyennes surfacesSalies Navarrenx Sauveterre Orthez

Nombre 5 5 2 34Superficie 5 713 3 611 915 38 916Densité pour 100 hab. 80 226

Commerces et services de proximitéSalies Navarrenx Sauveterre Orthez

Nombre 91 63 35 178Superficie 3 642 2 358 1 690 9 734

Offre touristique d’hébergementSalies Navarrenx Sauveterre Orthez

Hôtels 7 1 4 7Hébergemts classés 18 13 12 12

Équipements sportifsSalies Navarrenx Sauveterre Orthez

Pelote 3 1 1 2Tennis 3 2 4 5Piscine 1 1 1Golf 1

Autres équipementsSalies Navarrenx Sauveterre Orthez

Cyberbases 1 3Déchetteries 1 1 2 2Secteur santé— Généralistes 9 6 4 23— Infirmiers 9 12 4 22— Kinés 6 6 2 16— Dentistes 5 5 4 13— Pharmacies 4 2 3 8— Ambulances 1 1 1 3— Laboratoires 1 2— Hôpital/Clinique 2 2— Mais. de retraite 4 1 2 4— Éts spécialisés 1 1 2 3

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TTaabblleeaauu pprréésseennttaanntt llaa vvaarriiééttéé ddeess aarrttiissaannss dd’’aarrttddaannss lleess ccoommmmuunnaauuttééss ddee ccoommmmuunneess dduu BBééaarrnn ddeess GGaavveess

Orthez Salies Navarrenx SauveterreProduits du terroir Puyoô 1

Castétis 1Baigts 1Orthez 1

Salies 4 Navarrenx 1Angous 1

Lay-Lamidou 3Ogenne 1

Andrein 1Sauveterre 1

Restauration de tableaux,objets d’art

Puyoô 1Orthez 1

Salies 1

Joaillerie, bijouterie Orthez 3 Salies 2

Dentelle, broderie Orthez 2

Meubles anciens Castétis 1Orthez 3

Salies 1 Préchacq 1Jasses 1

Susmiou 1Araujuzon 1Dognen 1Audaux 1

Sus 1Nabas 1

Laàs 1

Luminaires Orthez 1

Luthier Puyoô 1

Peintre d’art Orthez 2 Salies 3 Dognen 2Navarrenx 1

Orriule 1Montfort 1

Instruments de musique Orthez 1

Sellerie Orthez 1

Cuivres, étains Castétis 1

Poterie, céramique Orthez 1 Salies 3 Orriule 1Oraàs 1

Horlogerie Saint-Boès 1 Navarrenx 1

Apiculture Orthez 1

Soufflage du verre Orthez 1

Tissage Orthez 1Saint-Boès 1

Salies 1

ÉbénisterieTournage du bois

Sault 1 Salies 1 Laàs 1

Décoration Tapisserie

Orthez 3 Salies 2 Dognen 1Navarrenx 1

Sculpture Salies 2 Navarrenx 1

Couture, vêtements Orthez 1 Salies 1 Charre 1

Photo d’art Salies 1 Navarrenx 1 Sauveterre 1

Mosaïques Salies 1

Ferronnier Méritein 1

Sérigraphie Navarrenx 1

Fabrique de cigares Navarrenx 1

Savonnier Burgaronne 1

Fabrique de palas Sauveterre 1

Graphisme Orthez 1 Sauveterre 1

Travail de la pierre Orriule 1

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Orthez

Patrimoine immobilierÉÉgglliissee SSaaiinntt--PPiieerrrree (inv. MH : 31 mai 1939).PPiiggeeoonnnniieerr dduu CCaassssoouu (inv. MH : 22 décembre

1970).HHôôtteell ddee llaa BBeellllee--HHôôtteessssee, 49, rue Saint-Gilles,

façades et toiture sur rue (inv. MH. : 12 juillet 1973).PPoonntt VViieeuuxx (class. MH : listes de 1873 et 21 jan-

vier 1942).TToouurr MMoonnccaaddee eett sseess aabboorrddss (class. MH : 17 mars

1846).TToouurr ddee llaa rruuee PPaassttoouurreettttee et ses abords (s. inscr. :

24 février 1944).MMaaiissoonn ddiittee JJeeaannnnee--dd’’AAllbbrreett, 39, rue du Bourg-

Vieux : façades et toitures des bâtiments nord et est,et du pigeonnier ; escalier à vis de la tourelle octogo-nale (class. MH : 30 octobre 1974) ; ensemble àl’exclusion des parties classées (inv. MH. : 16 mai1929).

MMaaiissoonn ddiittee HHôôtteell ddee llaa LLuunnee, 15, rue de l’Hor-loge : tourelle d’escalier et façades sur cour (inv.MH : 16 mai 1929).

MMaaiissoonn CChhrreessttiiaa ou de FFrraanncciiss--JJaammmmeess et abordsle long de la route d’Orthez vers Pau (s. ins. : 18 sep-tembre 1945)

VVeessttiiggeess dduu cchhââtteeaauu MMoonnccaaddee (inv. MH : 2 mai1992), parties suivantes :

— la motte féodale avec vestiges du logis ;— l’enceinte talutée surmontant les douves appa-

reillées ;— la deuxième enceinte ;— la fausse braie ;— sol et sous-sol archéologique du château(classés MH : 17 février 1995).CCoouuvveenntt ddee llaa VViissiittaattiioonn (inv. MH : 26 sept.2002).TTeemmppllee ddee ll’’ÉÉgglliissee RRééffoorrmmééee (21 octobre 2005).CChhââtteeaauu ddee BBaauurree.Sites inscrits :BBoorrddss dduu ggaavvee en amont et en aval du pont Vieux

avec le plan d’eau du gave (04/02/44)TToouurr MMoonnccaaddee et abords (24/02/44).TToouurr ddee llaa rruuee PPaassttoouurreettttee et abords (24/02/44).MMaaiissoonn CChhrreessttiiaa ou FFrraanncciiss--JJaammmmeess et ses abords

le long de la route de Pau (18/09/45).

Patrimoine mobilier

Église Saint-PierreCCaalliiccee vermeil, 18e siècle (class. 10 mai 1976).CCaalliiccee vermeil, 19e siècle (class. 10 mai 1976).PPaarrttiiee iinnssttrruummeennttaallee ddee ll’’oorrgguuee, œuvre d’Aristide

Cavaillé (class. 1er avril 1985).CCrrooiixx pprroocceessssiioonnnneellllee, métal, 18e siècle(inscr. 11

février 1976).CCrrooiixx pprroocceessssiioonnnneellllee, bois sculpté et doré, 18e

siècle(inscr. 11 février 1976).QQuuaattrree bbaass--rreelliieeffss, ensemble (les quatre évangélis-

tes) provenant probablement d’une chaire(inscr. 25nov. 1993).

RReelliiqquuaaiirree, bois sculpté, buste reliquaire de Saint-Pierre, 17e siècle (inscr. 11 février 1976).

SSttaattuuee, bois sculpté, L’éducation de la Vierge, 17e

siècle, (inscr. 11 février 1976).SSttaattuuee, bois sculpté, Vierge debout tenant l’enfant

jésus sur son bras gauche, 17e siècle, (inscr. 11février 1976).

CCaalliiccee de l’orfèvre Placide Poussielgue-Rusand(1828-1899), en argent (inscr. 26/11/2008).

PPaattèènnee rreepprréésseennttaanntt llaa CCèènnee, des frères Favier deLyon, entre 1819 et 1838 (inscr. 26/11/2008).

GGrraavvuurree représentant « Héliodore chassé du tem-ple » de Joannès Volpato (1735-1803) d’après lesdessins de Bernardinus Nocchi, œuvre dédiée àPie VI (ins. 26/11/2008).

GGrraavvuurree et son cadre représentant la rencontreentre le pape Léon 1er le Grand et Attila, de JoannèsVolpato d’après les dessins de Bernardinus Nocchi,œuvre dédiée à Pie VI (inscr. 26/11/2008).

AAiigguuiièèrree àà aabblluuttiioonnss, fin du 19e, fabricant M.Renarts (inscr. 26/11/2008).

PPllaatteeaauu àà bbuurreetttteess aavveecc 22 bbuurreetttteess (inscr.26/11/2008).

AAuutteell,, ttaabbeerrnnaaccllee,, cciibboorriiuumm,, ccrrooiixx dd’’aauutteell,, cchhaannddee--lliieerrss (4) de style néogothique, pantographie voltaï-que, Ercuis (Oise) 1879 (inscr. 26/11/2008).

AAuutteellss llaattéérraauuxx (2), ddee llaa VViieerrggee eett ddee ssaaiinntt JJoosseepphhavec plaque du fabricant, pantographie voltaïque,Ercuis (Oise) 1879 (inscr. 26/11/2008).

SSiièèggee ddee ccéélléébbrraanntt, peut-être de la famille desLusignan (ins. 26/11/2008).

TTaabblleeaauu, « Le martyre de saint Denis », esquisse deLéon Bonnat pour son tableau du Panthéon (inscr.26/11/2008).

LLeess mmoonnuummeennttss iinnssccrriittss eett ccllaassssééssMMoonnuummeennttss HHiissttoorriiqquueess

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Mairie d’OrthezTTaabblleeaauu eett ssoonn ccaaddrree, huile sur toile, La mort du

jeune Gaston de Foix par Claude Jacquand, 1841,(class. 29 juillet 2002).

TTaabblleeaauu, huile sur toile, portrait mi-corps de Ferdi-nand de Bourbon, Antoine Henault d’après Ingres,1844, (inscr. 29 juilet 2002).

Église de Sainte-SuzanneTTaabblleeaauu, huile sur toile, Sainte Suzanne de Rome,

19e :1872 (inscr. 15 avril 1986).TTaabblleeaauu, huile sur toile, Sainte Thérèse d’Avila ou

de Jésus, fin 19e (inscr. 15 avril 1986).TTaabblleeaauu, huile sur toile, Sainte Suzanne enchaînée

tenant un crucifix, fin 19e (inscr. 15 avril 1986).TTaabblleeaauu, huile sur toile, Une sainte martyr, fin 19e

(inscr. 15 avril 1986).TTaabblleeaauu, huile sur toile, Trois personnages fémi-

nins agenouillés, l’un tenant une corbeille de fleurs,fin 19e (inscr. 15 avril 1986).

TTaabblleeaauu, huile sur toile, Le repas à Emmaüs, fin19e (inscr. 15 avril 1986).

TTaabblleeaauu, huile sur toile, La Crucifixion, Prosper Dar-tiguenave, 19e siècle (inscr. 15 avril 1986).

TTaabblleeaauu, huile sur toile, Le Bienheureux FrançoisClet martyrisé en Chine, fin 19e (inscr. 15/04/1986).

CCaalliiccee,, ppaattèènnee eett ssoonn ccooffffrreett (inscr. 26/11/2008)CCooffffrreett rreelliiqquuaaiirree dont relique sainte Louise de

Marillac et saint Vincent de Paul (inscr. 26/11/2008)CChhaassuubbllee du 19e (inscr. 26/11/2008)CChhaassuubbllee du 19e (inscr. 26/11/2008)

Sauveterre-de-BéarnAArrsseennaall (inscr. MH 01 juillet 1937) Porte Plégui-

gnou, 15e, Commune.TToouurr MMoonnrrééaall (class. MH 12 juillet 1886) Com-

mune.ÉÉgglliissee SSaaiinntt--AAnnddrréé (class. MH 8 juillet 1912) Com-

mune.MMaaiissoonn MMoonnttpprriibbaatt (inscr. 23 juillet 1981) enclos,

élévation, décor extérieur, toiture. 1re moitié 17e.Privé.

PPoonntt ffoorrttiiffiiéé (class. MH 12 juillet 1886) 13e siècle.CChhaappeellllee ddee SSuunnaarrtthhee : 1250.CChhââtteeaauu vviiccoommttaall (inscrit). Privé.ÉÉgglliissee ddee SSaaiinntt--GGllaaddiiee (classée en 1912).ÉÉgglliissee ddee MMoonnttffoorrtt (classée en 1920)ÉÉgglliissee ddee ll’’HHôôppiittaall--dd’’OOrriioonn (classée en 1913).

Servitude de protectiondes sites et monuments naturels :• site classé EEnnsseemmbbllee uurrbbaaiinn comprenant les

abords de l’église, la partie de la ville vue du côté dela vallée et les rives du gave (02/02/44)

• site inscrit IImmmmeeuubblleess nnuuss eett bbââttiiss (19/01/44).

NavarrenxÉÉgglliissee SSaaiinntt--GGeerrmmaaiinn--dd’’AAuuxxeerrrree (class. MH 3

décembre 1921 et 02/14/1989)FFoorrttiiffiiccaattiioonn dd’’aagggglloomméérraattiioonn (class. 8 septembre

2000) : enceinte ; porte de ville ; château ; fossé ;contrescarpe ; courtine.

MMaaiissoonn aanncciieennnnee ddiittee MMaaiissoonn PPaaiilllléé (privé) (class.14 avril 1921) : fenêtre, élévation.

Sites inscrits :AAbboorrddss eett iinnttéérriieeuurr ddeess rreemmppaarrttss.Site archéologique : BBaassttiiddee,, rreemmppaarrttss eett ggllaacciiss.Espaces naturels : ZZNNIIEEFFFF ggaavvee dd’’OOlloorroonn eett rriivveess.

Salies-de-BéarnCCaassiinnoo (inscr. MH 22 mars 1995). 2e quart 20e

siècle. Façades et toitures. Privé associatif.CChhââtteeaauu ddee SSaaiinntt--PPéé (inscr. MH 13 janvier 1937).

Vestiges. PrivéÉÉgglliissee SSaaiinntt--VViinncceenntt (inscr. MH 30 avril 1925). 15e,

16e, 17e, 18e siècles. Communal.ÉÉttaabblliisssseemmeenntt TThheerrmmaall (inscr. MH Part. 11 sep-

tembre 1997). 19e, 20e. Façades et toitures à l’ex-ception parties modernes, galerie des bains partieorientale. Privé.

FFoonnttaaiinnee ccoommmméémmoorraattiivvee mmiilllléénnaaiirree ddee llaa cciittéé(inscr. MH 19 avril 1996). Monument composite :fin 15e ; deb 20e. Communal.

GGrraanndd hhôôtteell dduu PPaarrcc (inscr. MH, part., 07 juin1995) Fin 19e. Façades et toitures, atrium central etescalier, vestibules est et sud. Communal.

HHôôtteell BBeelllleevvuuee (inscr. MH, part., 4 avril 1995) Fin19e et déb. 20e. Pavillon de la salle à manger. Privéassociatif.

KKiioossqquuee àà mmuussiiqquuee (inscr. MH 27 février 1996)Fin 19e. Communal.

MMaaiissoonn CCoouussttaalllléé--ddee--LLaarrrrooqquuee,, dite PavillonLouis XV (inscr. MH, part., 14 avril 1995) Façades,toitures et escalier intérieur. Privé.

Sites inscrits :MMaaiissoonn CChhiibbaass (05/11/45)MMaaiissoonn LLaaffoonntt--CCoouussttaalléé (12/09/45)BBoorrddss dduu SSaalleeyyss (10/02/44)VViieeiillllee vviillllee (06/06/67)

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Rapport de la visite du belvédère de Laqueyre, avec séance depréparation préalable, par Christian Lamaison

SituationLe point de vue de Laqueyre est situé sur un éperon

dominant la vallée du gave au nord, à la cote 169 m.Sa situation géographique est très proche des 45minutes ouest et des 43 degrés et demi nord ; cepoint remarquable se situant exactement à la barrièredu parking du lycée professionnel agricole.Expression :0° 45 W / 43° 30 N ou alors,0,7500° / 43,5000° pour les GPS.

L’observatoire se trouve au sud de la crête de l’inter-fluve séparant la vallée du Luy de Béarn au nord, dugave de Pau au sud. Une crête secondaire transverserelie Sallespisse à Orthez, le chemin de Laqueyre lamatérialise.

Particularité de l’interfluveUn interfluve est un massif qui sépare deux vallées.

La vallée du Luy de Béarn a une particularité éton-nante : malgré la dimension modeste de son coursd’eau, elle est plus large que celle du gave au sud,pourtant bien plus puissant. Cela provient d’une occlu-sion de la vallée initiale du gave par la moraine de laBastide à Lourdes, le gave de Pau s’écoulait dans cettevallée avant d’être détourné à la fin de la glaciation ; àcet endroit, le cours du gave fait un angle droit carac-téristique.

La vallée du Luy est large de trois kilomètres environtandis que le gave mesure moins de 500 m au mêmeendroit et au même niveau de terrasses. À noter quec’est au niveau d’Orthez, que le massif est le plus res-serré vers l’aval.

Tout l’interfluve se développe dans un terrain alluvialparticulier, résultat de l’érosion des Pyrénées. Il est enmajeure partie formé de mollasses d’Aquitaine, consti-tuées de sables argileux avec des graviers plus oumoins gros, toujours arrondis car roulés par les eaux.

Le paysageLe paysage actuel n’a rien à voir avec les paysages

du passé. Pour des raisons faciles à comprendre il n’yavait pas autant de forêts, surtout aux abords de la ville.Il faut comprendre que l’unique source de chauffagepour tous les usages du feu, était le bois. Rappelons-nous que dans l’Afrique sud-saharienne les forêts ontdramatiquement reculé pour des raisons domestiques.Il faut aussi compter avec le bois d’œuvre, charpente,menuiserie et pour la tonnellerie (le châtaignier sur-tout). Il n’y avait pas d’acacia au Moyen Âge.

L’élevage était ici bien plus extensif qu’aujourd’hui.Les bovins, naturellement, le lait, la viande mais aussiles bêtes de somme. Ne pas oublier le blason duBéarn. Mais aussi les ovins et les caprins : la premièreferme au sud-est du belvédère se nomme Moutoué,motoèr = le berger de moutons (viande), celui debrebis se nomme l’aulhèr, comme M. Laulhèr, le pré-sident du comice agricole, maire de Lanneplaà.

Pour ces raisons, il y avait un paysage agro-pastoral,c’est-à-dire beaucoup plus de prairies, de cultures,quelques taillis et futaies dans les pentes.

Dans les pentes de toute la zone de l’interfluve, desaffleurements d’argile (argiles bigarrées) sont excavéespour retirer l’argile qui servait à faire des sols (terre bat-tue), du torchis, des briques crues et aussi des briques,carreaux et tuiles cuits grâce au bois des forêts de pen-tes. À exactement 1 km à l’ouest se trouve deux topo-nymes, la Téoulère et la Téoulérote (la teulèra, e lateuleròta) qui sont des briqueteries et tuileries. D’au-tres se trouvent de l’autre côté du gave, vers Biron. Ilfaut mesurer la quantité de briques, de carreaux et detuiles qui ont été nécessaires pour toutes les maisonset toits de la ville.

On aura donc un paysage plus ouvert, avec plus demaisons dans la campagne et plus d’activité visible.Orthez comptait 442 feux en 1385, Pau 142, la villemême contenait des fermes, il y avait donc plus detroupeaux et de charrois sur les routes.

Les voies de communicationantiques

Avant le 18e siècle, les chemins suivaient presqueexclusivement les crêtes à cause de la difficulté de tra-verser les fonds de vallée en hiver, surtout pour lescharrois qui s’embourbent facilement. Il fallait ménagerdes passages avec des fascines, c’est-à-dire des caille-botis de branchages qu’on appelait des ponts-longs.C’est pour cette raison que toutes les crêtes praticablespossédaient une route ou, éventuellement, un chemin.

Avant 1194, et même pendant la période de l’Aqui-taine antique (avant la conquête Romaine), Orthezétait dans le territoire des Tarbelles (les Tarbelli) dontla capitale était Dax (Aquæ Tarbellicæ, les eaux [chau-des] des Tarbelles). La vallée du Rontun (où se trouvele lycée) faisait la frontière avec les Béarnais antiques(les Venarnii). Le ruisseau porte un nom qui signifiefrontalier, « là où il y a une frontière » (en gasconancien frontun, le f latin change en h, comme en bas-que, on écrit donc Hrontun en béarnais en prononçant[rountû]). L’écriture °Rontrun sur la carte IGN est unefaute.

LLee ppooiinntt ddee vvuuee ddee LLaaqquueeyyrreeRelation d’un travail de lecture du paysage organisé par

deux professeurs (lettres et biologie) du lycée professionnel agricole d’Orthez,pour des élèves de première (16 et 17 ans).

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Pour se rendre du fief d’Orthez à la capitale desvicomtes de Dax, on empruntait principalement deuxroutes, cette qui va directement à Saint-Boès, quipasse par la « chaussée de Dax » et au pied du pylônequ’on voit à l’horizon ouest, et la route de Laqueyre quirejoint le nord, vers Saint-Sever et l’est vers Pau, à Sal-lespisse. Le chemin de Laqueyre permet également detrouver la route de Dax par Bonnut.

C’est naturellement pour ces raisons que la princi-pale route de Compostelle passe à Laqueyre [au pieddu belvédère].

Les fortifications anciennesÀ Orthez, deux failles géologiques déterminent un

resserrement de la vallée du gave. À l’étiage (les eauxles plus basses), et avant la construction du barrage deCastétarbe, il existait un gué qu’on pouvait passer avecde l’eau jusqu’aux genoux. Il se trouve à 50 m en avaldu vieux pont. L’impasse du Prince-Noir au sud marqueencore le débouché.

C’est autour de ce passage que s’est donc fondée laville, après l’agglomération de plusieurs bourgs dis-tincts au cours de l’histoire. La région était donc natu-rellement propre à être fortifiée. Le château de Mon-cade, dont on voit la tour donjon, est la fortification laplus récente, elle a à peine de 6 à 700 ans.

Les enceintesLes plus anciennes fortifications étaient des espaces

assez vastes entourés de fossés parfois très profonds.Exactement à l’est du lycée, à un peu plus d’un kilo-

mètre à peine, se trouve le Touroun de Tury, une

enceinte mesurant plus de 100 m de longueur et50 m de large environ.

À l’ouest, à Saint-Boès, le Camp-Romain a des fos-sés très profonds et son plateau a une surface de1,6 ha.

De l’autre côté du gave, on peut également aperce-voir l’enceinte de Castetner au sud-est, et le Castéra del’Artisaà à Bérenx au sud-ouest. D’autres enceintes plusmodestes existent aussi.

Ces enceintes n’ont rien de romain, leur emplace-ment était aménagé bien avant leur arrivée. Ellesdatent de l’Âge du Fer et servaient de retranchementaux Tarbelles et aux Béarnais antiques en période d’in-sécurité. On peut les situer à environ – 2500 (500 ansavant J.-C.). Leur aspect montre qu’elles ont été entre-tenues au cours des siècles suivants.

Les mottes castralesIl s’agit d’élévations de terre destinées à recevoir une

fortification en bois. De l’autre côté du gave, celle deMontalibet et celle de Saint-Picq à Bérenx sont établiessur des élévations naturelles. Celle des Aguès au sudde Sainte-Suzanne, visible aussi, est artificielle, ainsid’une autre visible, à gauche du Camp-Romain, maisdifficile à distinguer dans les forêts sommitales.

Il en existe d’autres dans le canton, en particulierune en ville qui a disparu mais qui a laissé son nom àla Moutète (moteta, petite motte).

Les fortifications superposéesLes fortifications supposent des travaux considéra-

bles qui étaient justifiés par leur utilité et la population.Si on s’amuse à calculer le volume de terrassement, onpeut évaluer le nombre d’heures de travail avec desméthodes manuelles, on peut alors imaginer la popu-lation concernée.

Si on observe bien quelques sites fortifiés, on peutconstater qu’au cours des temps à une fortification ori-ginale se sont superposés plusieurs aménagements,des modernisations en quelque sorte. C’est le cas duchâteau Moncade.

La route de CompostelleLe pays d’Orthez est une région qui était connue

pour être fortifiée, donc, une zone de sécurité. La répu-tation d’Orthez courait très loin pour être à la fois unpassage sur une rivière capricieuse et un endroit où onpouvait être en sécurité, tout en ayant des ressourcesd’hébergement. Il y avait là les trois principaux problè-mes qui étaient posés au pèlerin.

Rappel de l’originedu pèlerinage de Compostelle

En 711, le berbère Al-Tariq a passé les colonnesd’Hercule (Gibraltar, djebel Al-Tariq) pour envahir trèsrapidement les deux tiers de l’Espagne pour y établirpour des siècles l’émirat de Cordoue, royaume musul-man. En France, deux raids musulmans ont été arrêtésde justesse, l’un à Autun à l’est, l’autre à Poitiers (par

La structure en bois du belvédère de Laqueyre.

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Charles Martel). L’Europe était en effervescence,comme il s’agissait de problèmes de religions auxquelsles hommes médiévaux étaient très sensibles, il a doncété décidé de fonder un pèlerinage vers le bout dunord-ouest de la péninsule Ibérique, une sorte decontre-feu. Se figurer que les pèlerinages étaient alorstrès prisés, c’était un des meilleurs moyens de com-munication, de propagation et d’échanges des idées,ce que nous faisons, nous, sans s’en rendre compteavec nos moyens de communication démesurés, bienau-dessus de ce que nous avons à communiquer.

Alors, pour que le pèlerinage vers la partie encorenon islamisée de la péninsule puisse se déclencher, ilfallait trouver un lieu mystique connu. À Compostelle ily avait déjà un pèlerinage qui avait du succès, avec unsaint local. Compostelle est en Galice, dans le Finisterreespagnol, la fin des terres, comme en Bretagne. Com-postela signifie « petite sépulture », de la même origineque le « compost » c’est-à-dire « arrangement » avecun diminutif, donc « petit arrangement ». Le saint localn’étant pas célèbre au plan européen, on a pris saintJacques le Majeur car on savait que Jacques a évangé-lisé la région de l’Èbre au premier siècle, ça convenaitdonc à quelques centaines de kilomètres près. On adonc créé une légende, comme cela se faisait couram-ment à l’époque, et ce mythe s’est répandu comme serépandaient les idées du temps où on marchait.

Le pèlerinage de Compostelle est donc une formede croisade, c’est-à-dire une opération dans le cadredes antagonismes religieux, la chrétienté contre l’islam.Le terme pèlerinage de Saint-Jacques est une visioncatholique qui perpétue un mobile légendaire auquell’Église elle-même ne croit plus. Chemin « de Compos-telle » est une appellation neutre.

Les routes de CompostelleLes chemins de Compostelle étaient une multitude

mais, considérant les axes principaux, on pouvait endégager quatre en France, ils se rassemblent tous enEspagne, à Puente la Reina, pour faire un seul cheminde 800 km, El Camino Francés.

D’ouest en est, on peut distinguer :

LLaa vvooiiee ddee TToouurrss. — C’est aussi la route de Paris quidraine l’Europe du nord, la Flandre. Elle passe par Poi-tiers, Saintes, Bordeaux. Dans la région elle passe legave à Sorde-l’Abbaye qui possède encore les ruinesd’un grand hôpital (un établissement pour recevoir despèlerins).

LLaa vvooiiee ddee VVéézzeellaayy. — Elle part de Vézelay dans lenord-ouest de la Bourgogne, et draine la Belgique etl’Allemagne. C’est de Vézelay qu’ont été prêchées lesgrandes croisades. Elle se nomme aussi voie Limou-sine, car elle passe par Limoges. Elle passe à l’ouest duMassif central, puis par Périgueux, Bazas, Mont-de-Mar-san, Saint-Sever et Orthez. C’est la voie la plusancienne.

LLaa vvooiiee dduu PPuuyy--eenn--VVeellaayy.. — C’est la route la plus fré-quentée aujourd’hui. Elle draine l’Allemagne et la

Suisse. Son départ avancé en amont est Cluny enBourgogne. Elle est réputée pour sa traversée du mas-sif de l’Aubrac et l’étape de Conques. Puis elle passepar Figeac, Cahors, Moissac puis entre en Gascogne etenfin en Béarn par Pimbo, puis Arthez et Sauvelade, àune dizaine de kilomètres à vol d’oiseau d’ici.

LLaa vvooiiee dd’’AArrlleess. — C’est la route connue commecelle de Saint-Gilles-du-Gard. Il y a une rue Saint-Gillesà Orthez, cela a un rapport car il y avait un hôpitalSaint-Gilles à l’est de la ville. Actuellement, cette routepasse les Pyrénées au Somport.

Même aujourd’hui, il y a une multitude de variantesqui font passer les pèlerins par des chemins sur les-quels on tente de les attirer, exactement comme auMoyen Âge. Ce qui est certain, c’est que une grandepartie des pèlerins passait au pied de l’observatoire,sur le chemin de Laqueyre. Orthez jouait le rôle depoint de rencontre de pèlerins qui se rassemblaient icipour s’apprêter à passer les Pyrénées. On en connaîtles raisons objectives :

— étape sécurisée par la présence d’une vicomté ;— présence d’un gué, puis d’un pont ;— possibilités d’hébergement dans les sept établis-

sements religieux existants.On trouve des indices qui montrent que la cité d’Or-

thez est le véritable point de rencontre des voies fran-çaises. Aujourd’hui, on les a empiriquement réunies àOstabat, au sud de Saint-Palais (osta, hôte + bat, val-lée), mais c’est une vision moderne.

L’intérêt du chemin de LaqueyreEn dehors des pèlerinages, le chemin de Laqueyre

est une voie primordiale pour l’activité de la région. Ona dit qu’Orthez a été une ville fondée sur un passage,or, nous savons que depuis les temps préhistoriques ily avait du passage comme en témoignent les nom-breuses traces de fortifications.

Le premier de tous les commerces était celui du sel.Le sel, qui était le seul moyen de conserver les ali-ments, était précieux. Le sel de mer était très difficile àextraire car la teneur de la mer en sel n’est que de35 g maximum par litre alors que la saumure des sour-ces de Salies arrive à saturation, à près de 300 g parlitre. Des fouilles ont montré que l’exploitation de cesel s’y faisait depuis la protohistoire (Âge du Fer).

Donc, pour gagner le nord, principalement vers Tou-louse, le sel passait par Orthez, c’était le plus com-mode. Pour aller vers Toulouse, il fallait rejoindre lesroutes du sel, les fameux camins salièrs, dont il existela trace à Pau (le Camî Salié, près de l’hippodrome).Les chemins de crête de l’interfluve qu’on peut voiractuellement (Balansun, Mesplède, Arthez, etc.) et quidébouchent sur Pau par la bastide de Bougarber, s’em-pruntent exactement à Sallespisse. Donc il passait plu-tôt par Laqueyre, bien qu’on ne puisse exclure certainsraccourcis praticables en saison sèche.

D’autres transports d’échanges commerciaux transi-taient à nos pieds.

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— Les matières premières, dont le fer.— Le bois de chauffage et bois d’œuvre venant des

forêts de plus en plus éloignées de la ville.— Les fourrages sans doute, ainsi que les récoltes.

Peu de vin, beaucoup plus de cidre (la pomada).— Les tissus, le linge (lin) et le drap (laine), en rai-

son de la culture du lin et l’élevage ovin.— Les colorants, en particulier le pastel du Lauragais.— Les troupeaux, marchandise pesante mais auto-

mobile.— La pelleterie, Orthez était un grand centre de pro-

duction de cuirs et de peaux.— Les aliments, dont les salaisons en liaison avec le

sel.— Etc.On sait qu’Orthez avait une importante industrie

issue de l’élevage, ce qui impliquait l’abattage, les salai-sons puis le traitement des peaux. En 1270, la chartedes Boucheries d’Orthez, régulait l’hygiène des diversétablissements, c’est le premier texte public écrit engascon du Béarn dont il reste la trace. Pour en souli-gner l’aspect moderne voici la traduction d’un paragra-phe :

[…] Et nous ordonnons qu’à tout homme étran-ger ou familier, on déclare loyalement la qualitéde la viande, et qu’on la mentionne sans qu’il yait à le demander. Si on ne le dit pas ou si on lavend pour autre qu’elle n’est, qu’il en coûte pour20 sols (d’amende) […]

La toponymieDu belvédère on pourrait aussi évoquer la topony-

mie, c’est-à-dire les recherches que l’on peut faire surle sens des noms de lieux et s’apercevoir que les lieu-dits (ou lieux-dits) peuvent nous apprendre beaucoupde choses.

Nous avons vu le nom de la ferme Moutoué, ici, à250 m, et aussi Latéoulère à 1 km. Nous n’avons pasparlé de Laqueyre, ici même.

D’abord, il est toujours possible qu’un nom de mai-son soit déplacé, par exemple si c’est le nom defamille de la personne qui l’habitait à un certainmoment, mais pour Laqueyre il semble que ce soit unmicrotoponyme originel. Ce nom est à rapprocher deBeaucaire, Belcaire et même Le Caire (04), le mot latinest quadratus, objet de forme carrée. Cela peut dési-gner plusieurs choses, une pierre remarquable équar-rie, les arêtes de mur en pierre de taille. Le nomLaqueyre (la quèira ou la caira) est féminin, ce quiindique que l’objet est féminin, une pierre ou une mai-son, qui sont féminins en gascon.

ConclusionLe lycée agricole prépare des professionnels de la

mise en valeur de la terre, ils ont donc la vocation àagir sur le paysage d’une façon ou d’une autre et, cefaisant, ils sont amenés à le connaître et d’en extrairetous les sens cachés, même si ceux-ci ne sont pasimmédiatement exploitables.

L’observatoire de Laqueyre nous a permis de mieuxcomprendre la permanence de l’intérêt de la commu-nication, et qu’un chemin terrestre pouvait porter desmarchandises et des idées, ce qui se nomme « le com-merce » au sens large. La réflexion faite d’un seul pointchoisi, permet de recentrer les notions de communica-tion qui sont aujourd’hui trop dispersées et qui se per-dent souvent dans la multiplication et foisonnementdes moyens.

Faite en un laps de temps assez court, une observa-tion à Laqueyre permet d’ouvrir le large champ deréflexion qui doit être cultivé. C’est ici qu’on voit serejoindre le sens propre et le sens figuré du mot « cul-ture », c’est-à-dire le travail qui permet de recueillir desfruits, de la terre ou de la connaissance… ou l’inverse.

Vue sud-sud-ouest prise du belvédère, malheureusement à contrejour,la tour Moncade est au centre, à sa droite la colline de Montalibet, au loin les Pyrénées basques.

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Château de Moncade

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Fiche liée au sentier botanique duversant nord du château deMoncade à Orthez.Les numéros se réfèrent à d’autresfiches pédagogiques présentesdans le dossier publié parOrthez Animations.

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Castèth de Moncada a Ortès

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Version en occitan de la même fiche.Les dossiers contenant ces fichessont disponibles en français et enoccitan. Les formes sont à la disposi-tion des professeurs de languespour en faire des adaptations, selonleur texte et par leurs soins.

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AAVS — Association des amis du Vieux Salies.

ABF — l’Architecte des bâtiments de France.

aquitanien,ne — terme employé pour distinguer lapremière Aquitaine désignée par les Romains desdiverses Aquitaines historiques ou administratives.L’Aquitania de César occupait, à peu près l’espacecompris entre la Garonne, les Pyrénées et l’Atlanti-que. L’aquitanien est aussi la langue sur laquelle s’estformé le basque actuel et, avec le latin a donné le gas-con. Le nom Aquitaine ne provient pas de aqua, eau,mais d’un des nombreux peuples aquitaniens, dontles Ausques, capitale Auch (Auscci + –tania).

aquitano-romain — correspond à gallo-romainpour l’Aquitaine antique et à ibéro-romain pour l’Es-pagne du nord. Les Celtes ou les Gaulois n’étaient pasen Aquitaine à cette période.

ASEC — Association Sauveterre Espace Culturel.

bastide — ville neuve fondée par l’opération « immo-bilière » de peuplement d’un seigneur ou d’un prélat(13-14e s.). Il y a des bastides comtales, royales, épis-copales et aussi anglaises. C’est une spécialité dusud-ouest de la France où on en compte un demi-mil-lier, dont une quinzaine dans le Béarn, certainesayant réussi (Nay), d’autres avorté (Labastide-Mon-tréjeau). Des villes neuves équivalentes existent enEspagne ou en Allemagne. Enfin, la bastide deNavarrenx (1315) a été fortifiée ultérieurement. Lemot occitan bastida est le participe passé du verbebastir, il désigne une nouvelle construction, de villeen général, d’une maison en Provence.

BdG — Béarn des Gaves.

CAF — Caisse d’allocations familiales.

cagot — appellation dépréciative des parias du pié-mont pyrénéen qui pouvaient porter d’autres nomscomme celui de crestian (ou chrestiaà). L’ostau deucrestiaa dans le recensement de Gaston Fébus,jamais lo cagòt. On trouvera aussi agotz (Pays bas-que), gésitain (Chalosse), etc.

castelnau — agglomération créée par un seigneurdans la dépendance d’un château (12e s. env.). Motoccitan passé dans le vocabulaire français spécialisé(pluriel, castelnaus). En gascon on a castetnau (Cas-tetnau-Camblong). On peut dire aussi village oubourg castral.

castéra — castrum, emplacement d’un château oud’un ensemble fortifié. Du gascon casterar.

casterasse — grosse place fortifiée. Du gascon la cas-tèra, château et suffixe augmentatif –assa.

CAT — Centre d’aide par le travail.

CAUE — Conseil d’architecture, urbanisme et envi-ronnement. Organisme départemental chargé depromouvoir la qualité architecturale, urbanistique etenvironnementale par l’information, la sensibilisa-tion, le conseil et la formation.

CCCN — Communauté de communes du canton deNavarrenx.

CCCO — Communauté de communes du canton d’Or-thez, son territoire recouvre actuellement toutes lescommunes du canton.

CCD — contrat communautaire de développement.

CDDP — Centre départemental de documentationpédagogique.

CDT — Comité départemental du tourisme.

CEPB — Centre d’études du protestantisme béarnais/ Centre d’estudis deu protestantisme biarnés.

CESCI — Comité d’éducation à la santé et au civismeinter-établissements.

CG 64 — Conseil général des Pyrénées-Atlantiques.

CHAR — Cercle historique de l’Arribère (Navarrenx).

CIAP — Centre d’interprétation de l’architecture et dupatrimoine.

ciste — en archéologie, une ciste est un coffret enpierre dissimulé dans un ouvrage mégalithique, dansl’Antiquité grecque c’est un panier contenant desobjets cultuels. Ici, l’analogie phonétique avec le motpiste est mise à profit pour animer cette sorte de jeude piste culturel.

CLAE — Centre de loisirs associés à l’école.

clauson — lo clauson est une enceinte fortifiée dansune place, pron. [klaouzoû].

claver (lo) — le clavier, mais ici porte-clé, ou plutôtgarde-clefs, c’est-à-dire le trésorier. De clau, clé ouclou.

CLIC — centre local d'information et de coordinationpour les personnes âgées, leur entourage et les pro-fessionnels.

Compostelle — Correspond à Santiago de Compos-tela, ville de la Galice où se rendent depuis 1200 ansles pèlerins européens et aujourd’hui du monde. Lescatholiques emploient encore la terminologie « che-mins de Saint-Jacques-de-Compostelle ». Depuis1993, l’itinéraire culturel est inscrit « Patrimoinemondial » par l’Unesco pour sa partie espagnole.

colader (lo) — nom gascon pour l’entonnoir [loucoulédé], à Salies c’est aussi un dispositif de maçon-nerie, sorte d’auge avec canal, disposé devant la mai-son permettant de déposer la saumure (la saussa)dans l’atelier de façonnage.

CR — Conseil régional (ici, CR d’Aquitaine).

CREN — Conservatoire régional des espaces naturels.

DDJS — Direction départementale de la Jeunesse etdes sports.

DPU — droit de préemption urbain.

DRAC — Direction régionale des affaires culturelles.

ENS — Espace naturel sensible.

LexiqueCertains sigles, acronymes ou termes spécialisés n’ont pu être expliqués dans le texte, nous en trouverons ici unetraduction ou une définition.

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Fébus — les graphies °Phébus ou °Phœbus sont deshypercorrections inutiles, la signature de GastonFébus par lui-même ne les porte jamais.

for – les fors sont des chartes de coutume assurant àla population le respect de droits particuliers.

gave — nom commun appartenant au vocabulairefrançais depuis la fin du 14e siècle « il y a très mau-vais pays [région entre Tarbes et Pau] à chevauchier,pour les gaves » [paroles du Chevalier d’Espan duLion, conseiller de Gaston Fébus, rapportées par Frois-sart]. Le mot signifie « torrent, cours d’eau ».

Grèc (le) — ruisseau traversant Orthez. La graphiedu nom a souvent changé, allant jusqu’à être exprimé« l’Y » (l’i grec), bien que les Orthéziens n’hésitentjamais à dire « le Grèc » ou « du Grèc » et jamais« l’Y » ou « de l’Y ». Dans « le Grècq » le -cq final,souvent employé, provient de la transcription tradi-tionnelle du béarnais vers le français (cf. Lacq).L’étymologie de cet hydronyme n’est pas encoreéclaircie, ce cours d’eau semble porter ce nom quedans sa partie urbaine aussi l’hypothèse relative augreish, substance grasse, du latin crassus, pourraits’accorder à ce que ce ruisseau était bordé de pellete-ries.

HLL — habitation légère de loisir (chalets, bunga-lows, mobil homes).

HQE — Haute qualité environnementale.

IEO — Institut d'estudis occitan / Institut d'étudesoccitan.

MH — les Monuments Historiques. Le classementcomme monument historique est une servitude d’uti-lité publique visant à protéger un édifice remarqua-ble par son histoire ou son architecture.

NTIC — nouvelles technologies de l’information et dela communication.

OPAH — opération programmée d’amélioration del’habitat.

OT — office de tourisme.

PAC — projet art et culture, une classe à PAC a unprojet éducatif sur l’art et la culture.

PAH — Pays d’Art et d’Histoire (label analogue à laVille d’Art et d’Histoire).

part-prenant — à Salies, celui qui prend une part, letitulaire d’un compte de sauce. Dans les textes onécrivait jadis parprenant et même parprenan.

passelis — déversoir de moulin, pertuis, écluse. ÀNavarrenx le terme est devenu synonyme d’échelle àpoissons (occ. : passalís, passalièch).

PCD — projet collectif de développement.

picatalòs (lo) — à Salies, c’est le surnom burlesquedu travailleur journalier de la vigne, ce terme pour-rait se traduire par « le pioche-lombric ». Ce surnomest devenu emblématique avec le poète salisien Al-Cartéro (le docteur Léonce Lacoarret), il fait partiedu vocabulaire français sous la forme de Piquetalos.Dans la Chalosse, le nom désignait les métayers dansleur révolte de 1920, en concurrence avec los pica-tarròcs, « les pioche-mottes ».

picon (tuile) — synonyme de « tuile plate à picot ».C’est tuile plate destinée aux toits très inclinés don-nant une allure d’écailles de poisson lorsque la tuileest arrondie en bas. C’est une tuile traditionnelle dunord de la France, et jusqu’en Scandinavie. Le picoten dessous permet l’accrochage sur un lattis.

PLR — plan local de randonnées.

PLU — Plan local d'urbanisme.

PRI — périmètre de restauration immobilière.

PTR — pôle de tourisme rural.

RIS — relais information services.

rontau — mot plutôt employé à Salies, au pluriel, lesrontaus. Vient d’un vieux mot gascon, los hrontaus,littéralement « les frontaux », partie avancée d’unbâtiment ou d’une fortification. Ici il s’agit de l’espacesitué devant la maison.

samau (lo) — mot salisien pour la semau en gascondu Béarn ou la semal en languedocien. C’est un réci-pient en bois qu’on pourrait traduire par « la com-porte ». Les samaus salisiens réservés à la saussa,contiennent 92 litres. On peut trouver une francisa-tion « les °sameaux » par attraction de « les eaux ».

saussa (la) — « la sauce » terme employé pour dési-gner la saumure à Salies tirée par parts de la fontainesalée. La part de sauce se comptait en samaus parpart-prenant.

sauveté — juridiction jouissant d’une immunité (11-12e s.). Par exemple une bourgade franche créée pen-dant la féodalité, à l’initiative des monastères, pourservir de refuge et procéder au défrichement. Ontrouve les mots sauvetat ou sauvatèrra (cf. Lasseu-betat et Sauveterre en Béarn).

SDAP — Service départemental de l'architecture et dupatrimoine.

SHPF — Société historique du protestantisme fran-çais.

SIVU — Syndicat intercommunal à vocation unique.

SMBG — Syndicat mixte du Béarn des Gaves

Tarbelles (les) — peuple aquitanien, préromain,mentionné par Jules César (les Tarbelli). Il occupaitla Navarre et le Labourd actuels ainsi que le basAdour. Sa capitale, Aquæ Tarbellicæ est Dax. Ilconfrontait les Sybillates et les Ilurones au sud (lesSouletins et les Oloronais), les Venarni à l’est (lesBéarnais antiques) ; au nord, les Aturenses (rive sudde l’Adour, la Chalosse, la rive droite étant occupéepar les Tarusates, vers Tartas).

TO — tour opérateur, voyagiste.

VPAH — villes et pays d’art et d’histoire. Les VPAHentrent dans un réseau regroupant 124 villes et paysd’art et d’histoire attachés à la valorisation et à l'ani-mation du patrimoine et de l'architecture : présenta-tion de leurs activités de découverte (visites guidées,expositions, services éducatifs…), tourisme culturel…

ZNIEFF — zone naturelle d’intérêt écologique fau-nistique et floristique.

ZPPAUP — zone de protection du patrimoine archi-tectural urbain et paysager.

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Orthez

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DARRIEUTORT (Céline). — La population protes-tante d’Orthez 1572-1668, (TER, M. Chareyre,CEPB ; 2001).

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Sources bibliographiques

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Sources générales

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SYNDICAT MIXTEDU BÉARN DES GAVES

DOSSIER DE CANDIDATURE166 PAGES

(VERSION D’ÉVALUATION)

OORRTTHHEEZZLE 18/07/09