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,' , f - 185 - DE L'ÉTAT DE NOS CONNAISSANCES SUR L'ARCHITECTURE (JIRL'JVJ%GIENNE, par M. A. Ramé, membre du Comité. (Lu à la Sorbonne dans la séance du ii avril.) La q uati'i'nie question du programme est ainsi con:uc -Signaler les monuments à date certaine qui peuvent servir à fixer les caractères de l'ait tnirovingien et (le l'art carolingien. La position (le cette question est née du besoin de déterminer exactement l'état de nos connaissances sur les origines de l'art, fran- çais et en particulier de l'architecture, depuis la chute (Je l'empire romain jusqu'à l'avènement de la dynastie capétienne (1176-987). Cette période, qui occupe cinq si?'cles dans ic cours du temps. tient une bien petite place dans nos manuels d'archéologie, sans qu11 soit certain que cette place est légitimement occupée. li lut enfin Savoir quels résultats ont été obtenus pal' les études de ces cinquante dernières années, quels faits son t tiéhuiliveinemit acquis, quelles la- cunes subsistent et quels mo y ens pourraient Mri , emplo y és pour les faire disparaître. Les temps mérovingiens, pat' la rareté (les doetintetils ronferupo- rai us, soir( voués à une obscurité qui n'est pas près d'êt re d issi Oir peut en réserver l'examen. Mais l'époque cariovingienne ii produit tant d'écrits, bâti tant de monuments, qu'elle se prête à des investigations plus faciles et pins fructueuses. Aussi les ouvrages de MM. de Caumont, Viollet-Leduf' Revoit, Hubscb, foui'nissent une liste déjà longue d'édifices présumés rarlovingiens, qu'il sciait facile d'allonger pat' des indications plu- Sées à des sources d'une moindre autui'ité. Au-dessus de toutes ces constructions (le second et de troisième ordre, une place érniitente al)pa l' I ient aux trois plus fameux monuments du temps, Aix-la- Chapelle, Saiiit-Arnbroise de Milan et Saint-Mare de Venise. Reste à savoir' si ces diei'ses attributions sont toutes également justifiées, et quel est le nombre des points d ffi ni e repère sui solides qu'elles peuvent kuu'nii' pour la connaissance de l'art carlo- vingien. ÉDIFICES CITÉS PAR M. DE CALîtO\T. de Caumont, ilatis k eitiqtiièun' édition (1869 « ) (IC Soit Abécé- daire, qui est le résumé de la doctrine du nudtre, attribue à l'ère Document il il il il II 111111III 1 M 11 il 0000005412327 tio>- r•\ f

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DE L'ÉTAT DE NOS CONNAISSANCES SUR L'ARCHITECTURE (JIRL'JVJ%GIENNE,par M. A. Ramé, membre du Comité.

(Lu à la Sorbonne dans la séance du ii avril.)

La q uati'i'nie question du programme est ainsi con:uc-Signaler les monuments à date certaine qui peuvent servir à

fixer les caractères de l'ait tnirovingien et (le l'art carolingien.La position (le cette question est née du besoin de déterminer

exactement l'état de nos connaissances sur les origines de l'art, fran-çais et en particulier de l'architecture, depuis la chute (Je l'empireromain jusqu'à l'avènement de la dynastie capétienne (1176-987).

Cette période, qui occupe cinq si?'cles dans ic cours du temps.tient une bien petite place dans nos manuels d'archéologie, sans qu11soit certain que cette place est légitimement occupée. li lut enfinSavoir quels résultats ont été obtenus pal' les études de ces cinquantedernières années, quels faits son t tiéhuiliveinemit acquis, quelles la-cunes subsistent et quels moyens pourraient Mri, emplo yés pour lesfaire disparaître.

Les temps mérovingiens, pat' la rareté (les doetintetils ronferupo-rai us, soir( voués à une obscurité qui n'est pas près d'êt re d issiOir peut en réserver l'examen.

Mais l'époque cariovingienne ii produit tant d'écrits, bâti tant demonuments, qu'elle se prête à des investigations plus faciles et pinsfructueuses. Aussi les ouvrages de MM. de Caumont, Viollet-Leduf'Revoit, Hubscb, foui'nissent une liste déjà longue d'édifices présumésrarlovingiens, qu'il sciait facile d'allonger pat' des indications plu-Sées à des sources d'une moindre autui'ité. Au-dessus de toutes cesconstructions (le second et de troisième ordre, une place érniitenteal)pa l' I ient aux trois plus fameux monuments du temps, Aix-la-Chapelle, Saiiit-Arnbroise de Milan et Saint-Mare de Venise.

Reste à savoir' si ces diei'ses attributions sont toutes égalementjustifiées, et quel est le nombre des points d ffinie repère suisolides qu'elles peuvent kuu'nii' pour la connaissance de l'art carlo-vingien.

ÉDIFICES CITÉS PAR M. DE CALîtO\T.

de Caumont, ilatis k eitiqtiièun' édition (1869 «) (IC Soit Abécé-daire, qui est le résumé de la doctrine du nudtre, attribue à l'ère

Document

il il il il II 111111III 1 M 11 il0000005412327

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romane primitive, c'est-à-dire à une date ulérieure au xi° sièclequinte édifices principaux, sans parler des fragments de minimeimportance. FI la u t rechercher dans quelle inesu re l'examen des do-cuments originaux confirme ces attributions.

I, Loiiscii , près Worms. Cet édifice inaugurerait dignement la sériedes oeu ies carlovingiennes si la date de 776, adoptée par M. de Cati-mont, était certaine. Ltbba\ e avait, été loudée en 76 !i, L'église.construite par les soins de l'abbé Gondelaitd , l'ut dédiée avec unegrande solennité, le j or sel)tPIJi'e 77 li ,e presence de Charlemagne.Elle a été ruinée dans les guerres du xvii 0 siècle. II ii'eii subsisteplus (jUtifl choeur (lit siècle, à usage de grange. et un très curieuxportique, qui a toutes les apparences d'un porche Ce portique a étépublié en 1 8-1 j par Mot ter avec celle légende Elévation du vesti-bule de l'ancienne abba ye de Loi'scb luiti en 7V I- Depuis il a étéfiguré nombre de lois; il est de cnn di l'autre cèté du lihin un sujet(le controverses (]Ui n'ont pas encore cessé. Moller i 8 t) et F<in-

LeI ( 1 845) l'attribuent au viii siècle; Sciinause (t 811 ) et Kiiglert 8 g o) au vii. Eu t 8F s , Savelsberg , par une sorte de moyen

terme, proposa d'y oi i' une chapelle tinéraire (lui aurait été bâtiede 876 à 889 pont' ser' ii de sépulture il le Germanique.Cette opinion, adoptée par Forster et qui a cours actuellement sel'onde sur un texte de t 179 , que (je (oimliruu'nt pas les documentsdu ix" siècle, il taudrait d'ailleurs établir ['Identité de l'édifice si-gnalé par Moiter et de la conslruction désignée par la chronique deLoi'srh du xii siècle sous le nom de : Eee/esiu que dkitur Varia. Au-dessus de toutes ves discussions d'origine, (le destination et de date,se place le fut de la destruction complète de l'église canot iiigieimnepar un incendie en t 090 et de sa reconstruction pal' l'abbé Anselme,suivie d une nouvelle dédicace en i i 3o. Rien u'es[. donc 1dus F)t'o-bléwatiqite que la haute antiquité du portique de Loi'scli. C'est, ilest. %rai, un édifice d'un style si particulier qu'on chei'cherail envain son pareil dans la région rhénane au xii' siècle; niais cet argu-ment , (le pur raisonnement, n'autorise pas à affirmer que nouspossédons là un type certain de l'art ait ou ait ix' siècle,

Il. Suri'-Avn' n'Osr,ANs.

III. SAINT-ÀTGAN DORLIA.'S.

Ces deux cryptes présentent dans leur construction et leurs dé-

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[ails d'architecture assez d'analogies pour itre considérées commeco u tein i rai n es.

Saitit-Avil ira pas (l'histoire; elle ne pourra être datée que parcomparaison avec des édifices à date certaine.

Saint-Aignan a nue histoire assez obscure jusqu'à I'avànement dela dyiiasl je ca1tétienuie. On constate cependant l'existence au vti siècled' une coinrutinaimié religieuse étilhlie près du tombeau du saint,une restauration atti'ibu * t' ii Chai'letnagne, une première destructionpar les Norwands eii 861, une seconde par l'incendie en 9qçj . Lareconstructioum qui suivit ce sinistre fut imite ries principales oeu iesdu roi Roheri qui, avec le titre d'abbé, s'était I.501.V4 IlS profilset les charges (le cet te d igu i lé. La eonsrcrat ion de l'église leJ juin i o 9 , tr1. rifle des pit' huileuses solennités religieuses dutxi' siècle, (liii Pli vil tant de ce genre .Aoius 1iossérlouis sut' Ouvrerie Robci't des détails prtris. l'ai cru longltiiips, sut' lu hli de don-nées (liii avaient cours il y a trente ans, à la haute auttirjuilé de lacrypte, dernier débris des grands travaux de l'an t 000. Par un ar-ide publié en i 86o (iaflS le 8uIiema monumental, toute XXVI, et dont,la doctrine a passé. dans l'Abécédaire (le M. de Caumont, j 'ai mèuwcontribué à accréditer l'atlnhul ion (le cette crypte au IX' siri'le. l)esobservations ultérieures ni'oni rendu plus, ci rco nspeet. L'ensein h ledes ('nnslI'urlions souterraines, hormis qiitIqimes fragments, n'estsans (Joute pas antérieur ait Robert. Saint.-Aignan est un inona-nien t sur lequel la discussion devrait se rouvrir et ne saurait êtreconsidérée comme close.

I\. SAINT-GE,'iERoux ([)eur'-S'éw'es).

V. GRAVANT (Jiu1re-e-Loire).

Aucun t exte ancienPli U 'PS t applicable à ces deux éd i fi CPS , qui ii' issen t contemporains.putains. Cette absence de documents n'a rien quidoive surprendre polit' le second , qui est une paroisse rurale. Oupouvait mieux espérer Iuohuhl' te primier, (fui était un prieuré del'abbay e Saint-Joui n de Marne. Ni. de Caumont aimait à citer Gra-va ni coin ni e mi bon spécimen de l'art ra ri ov i ngien niais il lie lehrisait que par ('oiupai'aison avec des édifices jadis considérés Conuinecariovimigiens et qui sont certainement postérieurs 8 l'ait t 000.

VI. (;ERMl4NY (Loiret).

Un texte du ix' siècle et un du f attestent que le célèbre The'o-

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dulfe, évêque d'Orléans et abbé de Saint-Benoît, construisit à Ger-nhigny une église (lui Fut regardée comme une merveille. L'édificeactuel a conservé, à l'intérieur de l'abside, une des inscriptions enmosaïque consignées dans l'ancien catalogue des abbés de Fleurypublié par Baluze. Une autre inscription gravée sur un tailloir dontl'authenticité, un tiioment contestée, est aujourd'hui admise, con-serve le souvenir (le la consécration de l'édifice, le 3 janvier 8o6.

L'origine carlovingienne de l'église de Germigny est donc certaine;sa date est fixée non seulement par un texte contemporain , maispar des signes d'identité qui complètent la démonstration. -Malheu-reusement., ce curieux édifice a été ravagé, peu de temps après saconstruction, par un incendie qui en a altéré le caractère, cl, toutrécemment., une restauration générale a rendu suspectes même lesparties conservées.

VII. SAINT-MARTIN D'ANGERS.

Saint-Martin d'Angers ii été une des principales sources de lalégende de l'architecture carlovingictine. Bien avant que Germignyftt connu, Saint-Martin était. signalé comme une construction del'impératrice Ilermengarde, femme de Louis le Débonnaire, anté-rieure, par conéquenI , à l'année 8 18. La loi aux livres de secondemain, l'insouciance de remonter aux textes originaux, ces deuxplaies de notre archéologie nationale, ont en t ret.en u celle opinionfondée sui, une tradition immémoriale. Il ii'est pas aisé et il seraitsans intérêt d'en démêler l'origine. .\ildon document ne la confirme;mais une charte de donation faite ait de Saimii.-Martin avant10110 apprend l'histoire (Ill Le comte d'Anjou, FoulquesNerra, et sa seconde femme, Hildegarde, ce qui nous reporte aprèsl'an s000, date de la dissolution du premier mariage, ont fait bâtirune nouvelle église cmi l'honneur (le saint Martin, en remplacementd'une plus ancienne; ils ont établi, pour la desservit', nu cha1)itm'ede treize chanoines. Le comte, occupé aux choses de la guerre,avait laissé à la comtesse le soin d'assurer et de développer leur fon-dation commune. Aussi était-elle sollicitée d'accorder au fils d'unriche Angevin tiite des prébendes de nouvelle création. Tout celamontre qu'à raison d' une certaine conformité de consonnance , lesioms d'l(ildegarde et d'llermengarde séparées par deux siècles d'in-tervalle , ont été confondus. L' invention, cmi 10 i , à Saint-Martindu corps de saitit Loup, é que d'Angers. est , à défaut de (lute plis

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précise, un indice que l'église actuelle était alors en construction.En tous cas, elle ne peut PILIS prétendre à une origine carlovin-gienne.

VIII. SAINT-LAURENT DE GRENOBLE.

Les origines de Féglise Saini-Lanreni de Grenoble, qui a con-servé une très ancienne crypte, sous le vocable de saint Ovaiid, sontinconnues. Eu ioi , d'après une charte citée par Mabillon, l'évêqueHwnitert fit donation des ruines de cette église à l'abbé de Saint-Chaifre en Velay, pour assurer la reconstruction de l'édifice et lerétablissement du culte. Cet acte ne Fournit aucun renseignementsur la crypte de saint ()yand.

IX. SAVENLÙRRS (Maine-et-Loire).

X. VIEUX-PONT-EN-AUGE (Calvados).

XI. SAINT-CHRISTOPHE DE SUVRES (Loir-et-Cher).

Églises rurales réputées fort anciennes, à raison de l'emploi dela brique et d'appareils variés, qui sont une itnittioti des construc-tions du Bas-Empire c'est une question de savoir, à quelle date cesimitations ont cessé dans Iouest de la France. En l'absence de Lotitdocument qui les concerne, ces trois églises ne peuvent résoudrela question.

XII. Su'r-Piitar DE VIENNE.

Cette église doit son origine à une chapelle funéraire que le ducAnseuiond s'était fait ériger, hors des murs de Vienne, avantl'an 543. Ce monument. qui, au luxe de la décoration près, devaitaoii quelque analogie avec le mausolée de Galla Placidia à Ra-venne, n'a rien de commun avec l'église actuelle. Anseniorid changead'idée, se fit enterrer à Saint-André, et Saint-Pierre devint lasépulture (les évêques (le X ieiine. La vie monastique s'y établità une date inconnue. L'abba ye, saccagée au Ville siècle par lesSarrasins, sortit (le ses ruines à la lin du IXC siècle. Vers qio , ellelui complètement restaurée par lingues, comte (le Provence, quide lui un peu plus tard roi d'Italie. La série des abbés ne corn-nwnce qu'à cette date. L'un d'eux, Guitger, y fit des constructionsffipol'taluIes vers 1o55. Gérard qui vivait eu t o7! . agrandit

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l'église. Enfin Robert de Dreux, fils de Louis le mcii en ii 88,restaura l'édifice. Sain-Pierre, ce n'est plus la disette, c'estl'abondance des dates qui est un embarras. L'analyse tic l'égliseune des pins curieuses du midi de la France, n'a pas encore étélaite avec assez (le 50111 pour que la part de chacun des constiuc-leurs qui y ont Iraai1id du s' ail xii' siècle soit exactement déter-minée. ()il cru un momeni posséder là une basilique niérovi ri-gienne d'une espèce unique vit deè des Alpes des marbre, et desChapiteaux antiques, mis vit oeuvre ii une daté indéteumi liée , per-mettent bien des hypothèses. C'est un édifice qui appelle tin nou-vel examen.

XIII. L BAssE-OEuvJuBsscuus.

Oui donne le uloni de nasse-cEuuvre à Beauvais `

par opposition àl'oeuvre g igan esq ne (lit u siècle, à l'ancienne nef de la cathédraleactuellement séparée des transepts. On u iveuitlittié pour (et édi-lice. presque romain (l'aspect , Une antiquité reculée. Cependant,par une charte d'env troll i o !4o , Drogon , ique de Beauvais, ap-prend que sa cathédrale venait d'être reconstruite pal' son prédé-cesseur, Uerv, qui administra le diocèse (le 987 è 998. Les théoriesémises sur l'ait cariovingien et même ruérovi ngieIu , en prenantBeauvais pour point dc départ, ont reu de la piitdtictioui de cedorumen t (iii COUp (lotit elles auront peine à se relever.

XI"t. LAGON (Ille-ei-Iilaiiu').

La chapelle Sainte-Agathe, plus anciennement appelée chapelleSaint-Venier. à Langon , est niai placée à cèté d'églises chrétiennes.Son certificat d'origine résulte d'une représenta t ion de la VénusAnadvondne , qui était encore visible sur la voûte de l 'abside , il y aune vingtaine données. C'est un débris d'édifice payn , qui avaitconservé la seule peiuitnie antique existant en France an-dessus dusoi. Quand le christianisme eut pris possession du pa y s, les piosé-I vies trouvèrent ingénieux de substituer au souvenir de \ tnuis ladévotion à saint Venor, un des personnages les moins connus del'hagiographie bretonne, cri dehors (le la paroisse dc Pi uvigner, quil'a conserué pour patron. En même temps une grosière ni'préseu-tation (le la Trinité se superposa à celle de Vénus, dc Cupidon etdes animaux marins qui formaient leur cortège, ]'ou[ cela est ex-pliqué au tonic Xlii de la Revue archéologique, année 1866.

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\\. LA Couuiu, iu

Dans les dernières années du vi' siècle, saint Hertrand, évêque duMans, construisit, suivant l'usage, lioi's des murs de sa ville iiiie ba-silique qui pût lui servir de sépulture, cl il y assura par SOU testa-ment la célébration (lu service di iii. lei les origines sont certaines.Les ravages des Normands ne le sont pas moins. Vers 990, le comtedu Mais, voulant faire sortir cc sanctuaire de ses ruines, y appelale célèbre Gausbert qui %enait. de restaurer Maillezais, BourgeuilMarmoutier et Saint-Julien de Tours. Les travaux liirciit si active-ment poussés que des 995 l'évèque Sigeiifrid 1) 111 recevoir la S(ÇJ)Ul-

turc dans l'abba y e reconstruite. Une partienotable de l'oeuvre deGaushert nous est parvenue, et quoique iiiodiflé0 au xii' siècle.(j iloique négligée Jusqu'ici par les historiens de l'art, elle est un despuis curieux sp(ci1nerIs qui noirs restent de l'art de bètir auxions de l'air 1000. M. de Caumont rie s'est pas d'ailleurs mépris soi'la date du monument et ne lui a pas attribue' une antiquité plus re-culée que la fin du x' siècle.

En résumé, ces quinze édifices présumé CaI'loYingieIIs, SOUmiS Uli

contrôle des textes originaux, peuvent se classer ainsiUn édifice gallo-romain;Six édifices sans aucune date;Quatre (le date encore indéterminée;Trois de date plus récente;Un seul authentiquement carI o i ugici i.Mais comme les six édifices, dénués dv [oui dot'uweii L relatil' à

letim' construction , oui des aflinités évidentes avec les trois églises1 1(11 appartiennent ii la période capétieiine , la uiajorité des exeinjllescités doit être v'oiisidérée eoinullc étrangère à l'époque carlovingienime.

Il.

ÉDIFICES CITÉS PAR M. IOLLE'l'-LEDIJC.

L'époque carlovingienrie ne rentrait pas (laris le cadre du Dic-t(onnaire de l'arrhitrctlwefrançai8e du m' au t vi siècle. AUSSI M. \iollet-Leduc n'en a-t-il pack i i u'iiicidenuint ' ii l , et P0m' ajouter u la listedressée avant lui trois églises principales, la cathédrale d'Auxerre,Saiti t-llcxni du Reims et Vignorv. Le Ii i .e n acquis une telle n utoi'it.épal' la supériorité avec laquelle i'émineni architecte n expliqué la

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partie technique de son sujet et élucidé le texte au moyen d'innom-brables illustrations, que ces attributions méritent l'examen. Mais sigrands que soient les services rendus par l'auteur à l'intelligence de110$ monuments nationaux, ils ne peuvent faire illusion sur lablesse dede la partie historique (le l'oeuvre et en particulier de lachronologie. empruntée, 1r01) souvent à des sources sans valeur. Ence qui touche Auxerre, Reims et \ignory, un peu plus de critiqueet prévenu trois méprises.

I. SAINT-ÉTIENNE D'AUXERRE.

La crypte de la cathédrale d'Auxerre est citée à quatre reprisesdans le dictionnaire d'architecture comme un édifice du ix' on dux siècle. Soit ses dimensions inusitées ('t sa parfaite cotiser-vatiou en font un des monuments les plus remarquables du temps.Elle est assez vaste pour avoir déterminé Je périmètre du chevet dela cathédrale du xiii' siècle. Sa date est précisée par le livre ponti-fical d'Auxerre. D'après ce document contemporain , l'église Saint-Étienne fut ruinée di' fond en comble par un incendie que la chro-nique d'Auxerre place en 1o3. Hugues de Chàlons, alors évêque,reconstruisit la crypte sur un plami plus vaste que l'ancienne, lui donnaune forme arrondie, et subtitua des pierres de grand appareil aupetit appareil de l'édifice précédent. L'édifice actuel ne peut doncêtre antérieur à to'i3, et comme il est parfaitement homogène, ilfaut le considérer comme un monument (les dernières années du roiRobert.

IL S.UST-l-IESII DE REIMS.

La nef de Saint-Remi est citée par M. \'iollel-Leduc tantôt connuedatant du mx' siècle, tantôt, et à trois reprises, comme appartenantau x' siècle, tantôt enfin comme du commencement (lu xi', tant sontflottantes les appréciations qui se désintéressent de la recherche et(le l'étude (les textes. Cependant l'histoire. de la construction (teSaint-Remni est parfaitement comme. Elle a fait l'objet iluii traitéécrit par li' moine Anselme, témoin (les événements q u'i I racon Le.Nous apprenons liai cet intéressant opuscule que le premier soinde l'abbé Airard , élu en t oO) , lut de raser l'église dédiée enImi' l'arclievèque Uincinar; la reconstruction avait été comnineiicéesur un plan si vaste qu'Airard mourut (-il o36 au cours des Ira-aux. Thierry, son successeur, Pffrayé de l'immensité de l'entreprise,

- 193piisa SifliplilieL' l'opération vil (kÇmolisSant l'oeuvre de son prédé-cesseur. il commença dont., la cinquième aiuuiée (le soit

c'est-à-d ire en 10 à , sur un plan J)lUS modeste, l'église quinous est parvenue en partie. Il mourut en i o!48, après aoirles travaux jusqu'au transept de droite. Hérimar, son successeur,acheva ce transept, bàtit celui de gauche, et reconstruisit sur de plusvastes proportions hi crypte qui abritait le tombeau de saint Beini.Ces travaux aboutirent à la dédicace solennelle du octobre io!iq,eilctuée par le pape Léon IX. et. l'un (les événeniuits notables del'histoire r.cclésiastique du xi' siècle. Ces fiits ont une précision assezrare pour satisfaire les plus difficiles. Saint-Remi de Remis, dansses parties les plus anciennes, est donc un monument du règnede Ilenri J.r• Peu d'édifices ont exercé une aussi grande influencesur le développement de l'art dans le nord de la France que cesconstructions de Thierry et d'Hérimar, à peine mentionnées dansnos traités d'architecture et confondues, par la filasse des observa-teurs, avec les trai aux (le Pierre de Celles (i 1 6i-i i 8o). Saint-Remi était, au xi' siècle, avec Saint-Denis P1s Paris, saint-Martinde 'l'ours et Saint-Benoit de Fleury, un des grands pèlerinages deFiance; oit inteut', un Rémois il est vrai, l'appelle alors Ccp?4tFrancie. C'est un repère certain et des plus précieux pou!' constaterl'état de l'art de bàtir à une époque aussi mal connue que le milieudu xi' siècle.

111. Vio'oy.

En attribuanl.Ia curieuse église de \ignory au x'siècle, M. Viollet-Leduc restait fidèle à (les impressions (le jeunesse. Les archéologues(lotit les souvenirs peuvent, remonter à trente ans en arrière se rap-pellent l'émoi produit par MuSri tuée an noiiçan t que, r suite (l'un ac-cident de oyagv , il venait le découvrir dans uii bourg de Champagneune église vrairnetit, calloviuigiu'nne, ce qui était dès lors nit

de la science. La trouvaille avait tit i boit, encore qu'elle fûtilIUms authentique que u' l'eût souhaité l'ingénieux Inventeurmais sur cet article il ne permit jamais le doute, pas rnènie cettepointe d'incrédulité que soit esprit portait sur tant desujets. Tout ait voulait-ii en rabattue de cent ans. Gràce à untel patronage, l'opinion que Vignoi'y est un édifice du x siècle lututiiversellement accréditée. Pourquoi du x' siècle, alors que nousen sommes encore réduits à chercher quels caractères présentaient

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les églises du X, siècle? Il eût sufli d e reporter à la charted'Harduin , évêque de Langres, qui contient Iliistoire de l'édificecoiifirinee de tout point parla chronique de Saint- Béiiine de Dijon.Guy, seigneur de \ignorv, avait fait construire cette église, que sonfils Roger donna à Saint-Bénigne dc Dijon et que Uardniti dédia lei 5 mai. L'année n'est pas indiquée; mais le fait se place entre

l'ordination d'liai'duin , qui est de 10(19 et la inoi't d'lléliiiard , abbéde Saint-Bénigne, qui est de t o5. Le tiionunietit est contemporainde Saint-llenti tic Ileims cl appartient, comme la grande, abbaye,au règne de Ileriri I".

III.

ll)IFl(:Es CITÉS 1'l1 M. BEVOIL.

La vallée (lit liliène possède, clatis la région dont Avignon est keerili'e , un i'erlairi itotubie de monuments dotit l'imitation de l'aii-li q u e forme le c.arac1è rv essentiel et (tue tic remarquables analo-gies d'exécution conduisent à rapproch er.er. ils sont l'œ u vie d'unemême école, opérant sut' un terrain circotiscril. Ce groupe comprendnotamment la catliédi'alt d'iguon , Saint-Sauveur d' \ix , saint-Gabriel près dAi'les, Saiut-Qtiinin de Vaisoii , la partie la plus mo-derne (le Saiiit-Restit itt, le portail dé Pernes , la nef (le Cavaillon,une partie de Sairit-Paul-Trois-Chiteairx et quelques autresstructions secondaires.

M. flevoii a Fait de ces édifices une étude particulière et eu adonné d'excellents dessins dans soit romane dit midi dela France. Ii les attribué ait ix" ièc!e. ii se fonde sur l'existencede dessins au pointillé, sut' laprésence de la taille en ('lliVi'on ou enfougère, sur la (orme (ado itigienite d'initiales gi'aées sur la pie rie,et spécialement du nom \60 rencontré (ItIUS trois ou quatre édifices(lu groupe. Ce serait un appoint considérable à la connaissance del'art cai'lo iugidn.

Les épigraphistes, qui connaissent la difficulté de déteriniiiei' pat'la seule lirni e des caractères i"ee cï u ii e in sci'i 1it ion sans date, t cou-etont peut-èli'e qu'un corps d'dci'iture de trois lettres alois que

ces lettres sont des marques d'ouvriers illettrés, est un élément in-suffisant pour déceler à coup sûr une utigiite cirlovi ngienne. Lesexperts en écriture demandent des pièces di' comparaison pins déve-loppées pour dotiuei' des coticlusions suiti cuit lipi.théliques. Maissi pau'i'e que soit le midi dc la Fiance eu documents anciens, ceux

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qu'il n conservés ne confirment pas les inductions que M. lkvoiltirées de ses observations épigraphiques.

On sait d'une part que la cathédrale d'Avignon était en pleinereconstruction dans la seconde moitié du xi siècle et que le chapitrefaisait semoridre l'abbé de Saint-Rul de fournir aux travaux les ou-vriers accoutumés. On sait encore par la charte (le consécration deSa ri I -Sau yen r d' ix, en u t o3, que la nef de cette ra [luéliral e, sianaluguc à celle d'Avignon , à Saison, à Pei-ries, 't air n étécotuinievicée vers l o()2 par les soins dit Benoît, Le documentlournit sur les travaux de lienot des indications topographiquesqui ne permettent pas l'équivoque sans faire iolence au texte. Ilfaut (loue s'y résoudre; Saivit-Sauveur d'Aix, comme Notre-Dame-des-Doms d'Avignon, appartient à la lin du xi' siècle, et ces deuxnotables édifices impliq ucut la nième solution pour ceux qui repro-duisent leurs dispositions et leurs détails.

tJ ise raison supérieure, tirée de la inareltegénérale de l'art enProvence, dispense d'examiner par le menu, édifice par édifice, lathéorie proposée par M. Heoil et propagée par ses magnifiquestravaux graphiques. Ce groupe d'édifices, soi-disant carlovingiens,forme la transition entre les édifices proxençaux à date certaine ducouuturueticemetit du xi siècle et les édifices à date non moins cer-taine du milieu du xu siècle, comme Saint-Gilles ou Saint-Tropliirned'Arles, citerne marqués à l'empreint de cette ornementation ail-tique qui va sans cesse sairaiblissani jusqu'à ce que pal' UIIC sériede dégradations successives elle arrive aux églises du Thor,de Sainte-Martite de Tarascon (s 187) OU de Maguelonne.

Cependant l'opinion n fait. fortune. C'eàt été [top peu si ce inuit-. emvij1 artistique, ieilli outre mesure, était demeuré anonyme. Letàclterout V60, 1 )0111' avoir marqué ses pierres il'tiii nom complet ,aulieu de se borner comme ses pareils it des initiales, u été vanté commele niatm'e ès (eu tes d'une renaissance ail ticipée et le chef ule l'écoleprovençale du ix' siè'le. \urjé i ce degré (IépnllouisseInenI completqui dépasse sans doute les prés Jsioiis de M. Rut ml, le roman ai'-chéologique de la vallée du Rliàne devient un pur jeu (l'imagina-[joli.

I'.

ÉDIFICES CITÉS PAR M. HUBSCFI.

flenu'i Ilubseli n consacré les planches XLVII et XLVIII de sonBtu.. DES TltJV. I.jr. - \2. 4

- 196 -

grand ouvrage sur l'Architecture religieuse depuis Constantin jusju'à

Charlemagne. aux ronumerits chrétiens de la France, qu'il a consi-dérés comme les plus anciens. Nul ne semblait mieux préparé à cettelâche délicate (lui , F architecte qui a pui.sépuisé dans l'étude des inonu-meuts primitifs de l'Italie de si utiles renseignements sur les ori-gines de l'art (

lit âge. II rie faut pas demander un compte

trop rigoureux àl' auteur de la partie (lit se référant auxplanches qui concernent la France. La mort ne lui il pas permis d'ymettre la dernière main, et celte rédaction, sur de simples notes,appartient à M. Federlee, soir élève. Mais le choix des édifices figurésappartient à Hu bscli et nous initie à la 1)e 11s du mitre sur lamarche de l'art (laits notre pays. Ce choix ne répond pas à la sûretédes observations de l'auteur sur le développement de l'architectureen Allemagne et eu Italie.

Le baptistire d'Aix, mentionne dans la charte de dédicace de lacathédrale en r i o, a reçu avant le xii e siècle la disposition octo-gone qui le caractérise ses parties primitives soir t formées de dé-bris antiques, sans que nous en puissions rien induire sur l'époqueà laquelle ils ont été luis en oeuvre.

La crypte de Saint-Irénée, à Lyon, u des caractères d'une hauteantiquité. Elle est vraiseiriblableiirent antérieure il l'époque carlovi ri-gienne l'absence de documents, des reinunienleuts considérablesimposent une grande réserve.

La crypte de Saint-Victor (le Marseille, au mollis dans les partiesfigurées l r l-lubsch , qui desservent des réduits plus anciens, n'estpas antérieure à la grande reconstruction effectuée au milieu duXIe siècle par l'abbé Isarn, (lui u rendu la consécrationsolennelle de r oiio.

La cathédrale de Marseille, jugée si antique par Hubsch, tombaitde vétusté ait du xi' siècle. Celle (l ui vient d'èti'edémolie en partie à son tour, pour faire place à la cathédrale mo-derne, était l'oeu re de Ponis 11 (moi 11-1073). Elle appartenait à cestyle robuste, simple et dénué d'ornements qui a précédé la con-sirriction des cathédrales d'Aix et d'Avignon.

La nef de Saint-Tiophi me d'Arles, à l'exception (le quelquessubstructions plus anciemilles , reproduit sur une plus grafl(le éclrr'l li''e type qui a préatcm à Aix et à Avigrionm ,et ne (bit pas ê tre niiténeureami xi,, icle. Aucu m texte connu n'est applicable à sa reconstruction.

Le portail de Suint-Sauveur d'Aix, par sa physionomie tout an-

- 197

tjue. n huit illusion à \l. liubseli connue à M. lie'uiI; on sait qu'il(ldt( d'environ 1 100.

Les travaux de iIubsth dont donc a Ncolf airriju kIneIJt utileà la Connaissance de nos antiquités nationales.

Dès 1857, M. John Heurv Parker. si (Uiicirx investigateur desmouuineiits français, communiq uai t à la Soijt dis antiquaires(le Lwirlrcs (/lrckœologi(x , XXXVJI le résultat de Ses observations

sur lesédifices rie France et rie Suisse qui liii étaient sigiiaks

uonirnc il0viui ) iens ( rinignv Tournus, Saint Maurice d' gaunr -lloiiiinrnout j ei et Granson Ce mémoire, Marqué an roui de la honni

critique, assignait leur vraiedale, e ' ist-à-diip le xrsUrie, à Toiuunusà Saiuit-Niaitrire et à Gransoii. M. ParLer, par une déférence 4\Ces-

Sive, et non justifiée. 11°"' l'opinion de M. Bla'ignar. se uuioritrriitmoins terme pour toril 'ru inclinant a\CC raisonà l 'attribuer aussi au .i' siècle. Il réduisait en soirinie les restes au-th en t iq Lies (I ( . •l a ici liter turc cii nov iii gien u e en Fra lice à In iii q neéglise de Geriiiign.

Nous CII SOflifliOS r'xacleuient au Inrme poils ;rp1s trente anis etdes tentatives dans des directions diverses.

V.

AIX-L.4.-(;[IAPELJ.L

La détermination de la date de Notre-Dame d ' L% iv-la--Ci apel leest un des piobkrnes les plus diicats de l'archéologie (lu fliO\enl àge.

Au dernier siècle, alors que tant d'églises se ta n-ruaient, sansColi t ra (li (t ioli, (le remonter au règ tic (k Cha ricin ii gn e . les Béné-(liClins esliiiiaient que la célèbre rimpelle iralaliite , couiiiuuen'ée un791 et dédiée ii G jans ier 8o A , avait drivé uloiris de uni ans. Ils la

coiisirléraieiit rouiirnc ayant été défruite (lails la formidable invasion

normande de 88 , qui ravagea tout le pys entre Liège et Coltqpie.lis ii t tri!) u ai en t l'éd i lire ac Lii cl à unee u-erons t n-u cli on opérée à la fil]du x siècle par l'empereur 011ion 111, qui y tu. reitiineIueuil exé-cuter de grand travaux. Cependant les ar(iréologiues contetirpoiainss accordent en France, et plus encrire en Alieniiugiie , à considérer

(Ot]lIIie un reste de la construirt joli primitive ,qui devient

(lès 'or"'(les types notables de l'art rarlovingien. Dans ce système

Notre-Darne d'Aix est, pour le IXe siècle, re qu'a âd pour le inc euFrance la Sainte-Chapelle du Palais.

Imm

- 198

Les documents originaux sont d'un faible secours pour trancherce débat. On y chercherait vainement des indications, soit de lilailsoit (k détails, assez précises pour démontrer l'ideii t ité de l'éditicf

t i par Charlemagne avec celui qui nous est parvenu. En ce (luiooCi'rnc l'architecture,, Eginliard se borne à l'expression d'une ail-

iniration sans réserve, tuais qui ne précise rien. Il est plus explicitesu r l'article du moMlir et du trésor, ces deux grandes manifesta-t ions du luxe dans les temps primitifs. Mais ces richesses mènes,ilCeuilitIlées avec un soin si jaloux, ont attiré les Norniauuds amené,Je pillage et à sa suite l'incendie et la ruine du monument- La dé-astat ion è Aix avait été si complète qu'à la fin du Xe siècle Je lieu

de la sé1nilt une do Charlemagne était ignoré; tic l'air doré qui sut'-montait sa tombe, tic la statue et de l'épi tapIn' signalés par Egiuthardtuoti souleuiieiit les débris, mais le soue.nir même avait disparu.Othon 1(1 (tilt faire des tuilIes qui ont (touillé bru aux fables lespuis ridicules, pour reehei'elier sous le sol le cercueil (Iii fondateurde l'empire d'Occident. Il finit par le découvrir et. Cil i'fleetita latranslation. L'examen de Milice lie résout pas mieux la diliiculté.On y trouve, à côté de 1uintils imités de l'antique, des dispositionsesseuitielles , qui se rencontrent si exactement dans des édifices duxi' siècle, que l'esprit hésite à report ru' l'ensemble aux débuts de lapériode carlo ingienne. Ceux 10èmes qui tiennent poIlu' f'authciu-licite de l'octogone les puis experts du moitis, en exceptent tant (kcoloiuuies , de chapiteaux, (l'arcatures qu'ils réduisent l'oeuvre Origi -ivale à nu massif (le iiiaçonnerte grossière dénuée de tout eiiuiuct.ert'.

Vraiment k doute subsiste pour un esprit dégagé de toute idéepréconçue. Mais, quelle que suit sa vraie date, l'OCtOgl)ull' (LtUï_la_Chapelle remanié di, siècle en siècle est un édifice exceptionnel, (luin trouvé peu (l'nnilate.lars , trois ou 1uiat,re au plus, et qui ne peutnous donner la véritable krrniile de l'art carloviiigien. La basiliqueélevée à Fulde , sur le tombeau de saint Bonifuce, apètre (le la Ger-manie, cl dédiée en 81q, a eu une Lotit autre influence 1 1 1e lachapelle palatine sur les destinées de l'ait occidental.

VI,

SAISCAYROIE [E MILAN.

Saint- .%mbroise mérite Ion le I al lent ioii des historiensriens de l'art. Ony trouve l'oeuvre lit nuItIielutillue et la puis considérable (le l'or-

- 199 -

fèvrerie carlovingienne, l'autel (le inatre Wolviu, arhet en 835par ordre de l'archevêque Angilbert. Le ciborium qui le surmontene doit pas en être séparé et petit être talenient con-Sidéré commeune oeuvre de sculpture (le la plis rare espèce. L'édifice date-t-ilde la m ême époque' Les anciens historie t s de Sa n t -Xnih toise n'e udoutent guère. Leur opinion a reçu l'adlision de _11 . de Darteiri , quidans soit livre sur l'architecture lombarde, ient de consacreide si belles planches à la iiioiiograpliie du jiiotiutiteitt.

R ien, au premier aspect., ne siinhie faite obstacle à cette attrihu-lion. Le plan de ljlise est celui des basiliques primitives; ou atriumen lutine de cloltie carré la précède. Cet ensemble respire la 1)1(15haute antiquité; il ne difI^rv guère de celui qu'avec un peu deh ard iesse dans l'es p ii t , on peu l. itt tri bi ter à la première église, con -sacrée, le 1 q juin 386. sur la tombe tic saint Gervais et de saintPintais et qui devint plus lard ut sépulture de saint. Arnbroise. En

811 l'aielievique Pierre éLit dit une communauté de moines Héné-dicliims pour desservir ce sanctuaire doublement vénérable. Char-lenlagite confirma cette fondation en 8o t. Les documents originaux,satis le dire cvpmessénieiit . laissent sli1iposer que l'église fut rebâtieà celte occasion. (in 1tssèt1c le (li'55iil il'tttie décoration tu ii•to-saïqime qu i , d'après une inscription énigmatiq ue , aillait été exécutéeà la oûtc (le l'abside par l'abbé Gaudentius sous Louis le Dél)oni -itai ce. Ii est certain en tous cas que l'archevêque Ansperl (868-88 tC(tflstiIiisii I'atriuxmi et voulut y être enterré. La présence., sous unedes galeries act uelks , de l'épitaphe dit prélat, IIfl (les beaux spéci-mens de l'ép igraph ie carlo vi ugi en ii e • colt t rib u é à tu I ret cliii' u mieét1t tut ine (lui lI 't que [top duré.

Cet atritumi est contemporain de la mief, avec laquelle il fait corps,et dont. il l ie se distingue par aucun caractère particulier d'ornemen-tation. Ot les grandes Voûtes de cette iiel, large de plus de 13 mètres,re1)OSriit. sur des forumerets itidépnlants des ares diagonaux e4 desunis latéraux. [Jit tel mimée de coiistmuction est inconnu am )t lexri siècle. Rien des églises antérieures à cette date ont reçu, pus-I érie u renteim t à leur c onstruc tion , des voû tes (u p ierre, en remn1tla-cernent des lambris prirnitils , d'un usage si général jusqu'à la fin titixi sie1e. Mais tel n'est pas le cas de Saint-Ambroise. Les su pports

omit été dès l'origine disposés pour recevoir des voles sexpartites,

analogues à celles qui existent encore; du moment qu'ils entraientdans les i"' isions des constructeurs, la question d'ancienneté

- oo

est t ra 11(1 iC, Elle iii , l'i.'st pas moins par la corniche et les profils del'auj n ni actuel, qu i se ti'oiiveiit reproduits à la tour septentrionale.On s'accordi à considérer cet appendice de hi basilique commeaux libéralités (le l'iiI('hliè(1U0 Ai1.',Clifle rets ii " s. L'atrium de l'ai'-choviquo Auspi'rt ii doue disparu, à lc4'j)ti0ti di' l'épitaphe qui lors(le la i'eCousli'w'tloti a été maintenue à sa place primitie j)ow' iiidi-9(101' la sépulture du prélat ilon!, elle de ait perpétuel' k souvenir.

Un écart do trois siècles entre la date véritable et la date assignéeà la basilique do Saint-Aitiliroise p'alti'a considérable auxqui oublient quel point le respect d' la tradition est pous8é. Cil Italie.Par l'etbi di' ce sciitinietit , qui pi'rliétue les nin1es plans d'édifice(le siècle en siècle, des illusions iiivétéi'éos r oitt cours sut' la date desédifices du liant moyeu âge.

'fous les traités d'archéologie ayant dix -,lits (le date citent Saint-(le Home Couina nu (les meilleurs t y pes de l'architecture

cai'loi iliglenuc. De bons juges, l ait ' tlti lesquels il tut placer LUdOVIcileL, malgré son liait- exquis, attribuaient nunie l'édifice au v' siècle.

Il a l)iefl fallu recoimuajlre co dernier lieu, cii dépit de toutes lesapparences arcliaïq ues, 1 ta basilique étai t une reconstruction ducardinal Anastase opérée au commencement du xii' siècle. Ce quis'est effectué à Saint-Clémeji s'est pratiqué ailleurs. Ou a1ipI'eu-tirait salis doute de mène, si l'oit pratiquait ilos fouilles à Sainte-Croix de Jérusalem, que la rameuse basilique sessorienne , leurreprétendue de Constantin, signalée. (Jans les livres d'architecturecomme un t y pe du' basilique chrétienne primitive, appartient aussiu xi i' siècle. Après avoir eté restaurée une première loi s à la finfl Viii" siècle par ic pape I ladrien l' , tlle a été reionstruite SOUS sa

foriite actuelle pat' le carcliital de Bologne en u 144 , saas préjudiceiii' tous les embellissements nioderiies.

Au train dont vont les choses, nos pi'tits--iicveux , s'ils font eu-cote de l'arc lméologie , auront des idées bien dilïéi'enies des nAtressut' les basiliques romaines.

Vil.s\1N'r-\1.Ru DE VENISE. - SAINT-FIH)\'l' DE, PÉRI(EJEUX.

La question de Saint-Mate de \ 'iiis' Présente un intéi'iêt parti-i'iiliei' pour l'liistoii'e tb' l'art l'raiui:ais. Elle se lie en etlàt à celle deSaint-Front. do l'érigiieii''t pat' Saint-Fi'oiut elle touche au déve-lo liii o itii'iu t d' l'a,'i'liiti't iii' ilaii'. I'quitaiiie aux vi'et xii" siècles.

-. 201

Saint-Front dérive directement de Sain t-Mare.M. Félix de \7 erneilh a mis cette fihialion cii évidence dès 185

par le rapprochement du plan et, de Idlévation des deux édifices.Cette découverte n'a pas li'oué de contradicteur; il est peu probable(In c i te en rencontre jamais tant elle repose sur un fait sensible.

Le même observateur appuyait sou appréciation sur une reina r-quable coïncîdencv de dates, Saiiui-Marc, aiuléricut' de quelquesannées, ayant été, suivant lui, Coiniulencé en 977 et Saint-Fronters ()811, CII tous cas a nuit été entrepris par les soins (le l'éu que

F iotai ce , mort en 4M)t. Cette rbioiiologie des édifices n été accep-tée en France, aussi complètement que la déteruni nation d'originesans qu'on ait pris garde à la perturbation qu'elle introduisait dansl'histoire' de notre architecture nationale.

Les cinq coupoles de Saint-Front, malgré letirappareuce exotiqueM. purement Ionualle , reposaient sur des arcs- tous franui'lieniini iiogive « de plus de ii mètres (l'ouverture. Il faut signaler le laitair passé, puisque les travaux de restauration en coursCOLIIS d'exécutionont ramené, parait-il, ces arcs à une forme plus voisine du cintre.L'arc en ogive a joué un rdle essentiel dans la construction de l'édi-fice. Ainsi dès la fini du y' siècle, avant. même le roi llol)ert , lesarchitectes (le l'Aquitaine auraient tait une aussi large applicationd'un système inconnu partout ailleurs e n France e t ni è nie en Europe.L'idée nu u cnn t pas (le \'enise , cal' les coupoles de Sain t-uIare re-posent sur des arcs cintrés. \ oilà une difficulté (lui mérite réflexion.[n pareil phénomène, s'il s'était, produit, placerait lAquilaine il latète du grand inouienitnt artistique qui n abouti à lai ènement dé-linitit (lu style ogival an milieu du xii' siècle. M. de \ermiei]h étautrop bon Périgourdin pour répugner à la pensée que Saint-Frontait été k berceau de l'ogive; nue pareille idée pouvait mènie ajouterun attrait de plus à sa théorie.

Mais est-il bien certain (lue le j)hffliOliliuiC se soit produit?

Saint-Front est l'assemblage de deux édifices hétérogènes, sou-dés l'un à l'autre (lalis dcs conditions assiz I réquentes à l'époqueromane. A l'occident sont les ruines d'une nef et quelques débrisde transept désignés sous Je nom fde e5tss de la vielle église ou église

laiwe , paire (I lion y [rouie le petit appareil, quelques briques etdes sculptures d'un faible relief, avec rénutuiscunee tic l'antique. A

De Veineith. Ardiic bnrniu. , p. 34. -- Voir aussi tes dessins de M. \'ioltel-t.edti sur Sairil-Front , dans les Mosuuie,iis eticretia et modti-n de Ni. (aiIhahauid.

- 2O

l'orient, sur I' tnplacement du chevet primitif, a été eoistruiteune date plus récente, l'église byzantine à coupoles, qui est seuleactuellement consacrée ait L'antériorité de lit occiden-tale n'est pas douteuse. M. de Veineilh attribuant l'église byzantineà la fin du siècle, s'est vu dans la iiécesit.é de reporter les restesde la nef à Fépoquemérovingiennie , au temps d'un évêque Chronope,rOfltetfl1)Oraifl de Clos js.

Le livre pontifical de Périgueux fournit, pour dater Saint-Froni.deux textes (l'utw égale autorité.

Le premier constate, à la fin (li t siècle, les travaux de l'évit j neE"i'otaire , qui ont abouti à une consécration ck l'édifice en t 0157 parAyinon , archevique de Bourdes. C'est celui qui a été jusqu ' ici ap-pliqué à l'église byzantine.

Le second , confii'mé par la chronique de Maillezais, nous apprendqu 'en t t o l'église de Saint-Front, alors routerle d'un simplelambris, l'ut détruite i uni incendie et que la violence dit feu filtondre les cloches dans le clocher. L'église de Ft'olaire ria doncduré qu'un peu plus d'un siècle, coinrije beaucoup de ses contein-porarnes. Si elle n'était pas oàtée eu pierre, elle n'avait rien decommun avec l'église ivyzanliire à coupoles.

Pour échapper à ce texte incommode. M. (le Vernei lb allègue quel'incendie dc ii g o a ravagé les bàtiments monastiques et le clocher,en respectant l'église dont ce clocher Lésait 1iar11( Le texte 1)01't('en effet : i rsloiiasteriunu cuui suis orirameutis repeulino j uceudjoconflagravil .....erat tunc tennporis monasleriuni ligneis tahu lis('OOpertum. r

Mais, claris la latinité de l'époque, le mot swma1eruuirn s'a ppliquehabituellement à l'église d'une abbaye, les bâtiments claustrauxétant désignés soirs le nom d'o,fficuuc et l'ensemble de l'élahlisse-ment sous le iioin de cicnobjupi. Le litre. pontifical de Périgueux nese sert pas d'une autre expression, à l'occasion de lit del'église en 1 0117 : 'r Magnum monasteriirni S. Frontoriis dcdii'a-tum est. Cette simple rectification d'une erreur de traduction dé-truit toute l'économie du système de M. de \'erneilh. Chacun destextes trouve son application aux bàtiment.s existants; les ruines dela t iodle église, dite église latine, représentent la construction dux siècle, et sont cii harmonie avec ce que nous savons (le l'état del'architecture au tourips du roi Jlober'l. L'église byzantine appartientà la reconstruction effectuée après ii g o, par l'évdque Guillaume

- 203

d.\u berache; ses arcs en ogive Se lrou eut ainsi placés à une datenormale dans l'histoire je l'art Iran ra s.

Mais ces faits, empruntés àhistoire particulière de Saint-'ront, ont besoin d'ètre contl'( 'dés par l'histoire de Saint-Marc de01115e,

Depuis l'époque 'où écrivait M. de Verneilli l'étude de Sain-.\larr n été facilitée et renouvelée par la réouverture rie la cryptecondamnée depuis i 580. Celte opération. en révélant le plan tri-railil de ]'ér]itiee , n donné le secret de ses transforiiiatiozis.

i_v faits essentiels (le l'histoire de Saint-Marc se résument ainsirs S o les Vénitiens rapportent d'A lexaiidrii' le corps de

saint Marc.Marc. Une relique aussi notable iciégita sans retard àtiti I'i1lg inlerieni' la dévotjon à saint Théodore, jusque-là considéréittiiitïie le patron de la s ille.

Lii 89 7 le doge Justinjati i ParIicipa.io coffinneitre , à proxiiniiét u palais ducal, la construction dune chapelle spéciale pour rece-ni r tin si précieux dépôt. Soie Jean, doge dc 8à 837,

,rtliiiiie soie il, fait dédier l'édifi ce.Le 1 " août 976 cette pi'eiiuèi église est incendiée avec le palais

iliical et Sairit-Théodore, lots de linsut'rec.tiim ipti porte auPierre (t rseolo. Le doge Pierre Caitdian j est itiassnré avec son filsria us l'atrium de Saint-Marc.

Pierre l)rseolo présida, dit-on, à lade la première pierreil'une nouvelle église el' Il se mit tout, au rtloins eu mesure der'econs(ruiie à ses irais le palais ducal cL sa chapelle. Mais coiiime,rlès ler septembre 978, il biyait avec sort iii. venait se réfri-;Ier en France dans l'abbaye (le (Jusari , il priL une bien petite partà lie (fil causé 1 a1 son aveitemrrjl 1 . La recon•l riictiou fut surtout l'oeuvre (le SOfl fils Pierre Orseole Il doge de

t à 1009, grand bâtisseur, (l iii termina la chapelle ducale unipeil axant Pall s oo8.

En 1071 Dominique Selvo , gendre rie leinpei'eii Couslatitiuil)iiias entreprend la reconstruction de Saint-Marc soi tin plan 1)1115

fat t'a la curiosité de rechercher A l'abba ye de Cucan (Pvrtnéea .Orientatos') les

I tqpouvait y avoir laissées le séjour de Pierre l)rseolo. J ai lrvntv4 , au mi-de railles d'âges divers, des restes importants qui, s'ils ne sont pas l'oeuvre de

V «te Orseolo, son[ ait de soit et précisent bien la manière rie hAtii'la Marche d'Espagne A la tin du s' siècle. Ces observations, trop (Iévelopes

pmir élut l'bjt4 l'un spporttiitt . front la naltr' l'ont" notice spcitlo.

- -vaste et démolit dans ce but la chapelle de Saint-Théodore , comprisedans le périmètre du nouvel édifice.

Son successeur Vital Faliero continue et aeliè e le gros oeuvre.La dédicace solennelle a lieu le 8 octobre s 09 A. Les travaux ddécorai ion et quelques additions sont effectués au Xiie siècle et ail'

siècles suivants.Oit généralement, sur la foi d'une charte d'André Dandolo

de 1.353, que les tia aux de cette troisième église, l'édifice à cou-poles qui nous est pal -venu, ont commencé vers t o, sous le dogatde Dominique Contareno, prédécesseur de Selvo. Le point peut.Aire intéressant à débattre pour la monographie de Saint-Marc; ilimporte peu à la question d'ail international née du synchronismede la construci ion de Saint-Marc et de Siiiiii-Fi,oiii.

Le l'ail considérable que n 'avaient soupçonné ni M. F. de Verneilhni mème Ludovic Vitet , qui critique la théorie rie M. de Verneiflià un autre point de vue, c'est qu e l'église byzantine de Saint-Marcest tiise transforiiiation tk l'édifice Primitif, et qu'elle n'est pas an-térieure à la secoitrie moitié du i sjcle.

Il est constant aujourd'hui que l'église à coupoles a été précédéepar une basilique à trois nefs, con!ornle au type généra de l'é-poque carlovingiettiic. Le périmètre de cette basilique est exacte-ment déterminé par les mors extérieurs de la crypte, si heureusementrendue à l'M ude. Cette crypte peut bien Atre l'oeut-e (le Pierre)rseolo , car la chapelle de Jusliniaiti Participazio , autant qu'on

peut l'induire d'un texte Contemporain, avait été construite sur tutplan circulaire, à l'imitation (lu Saint-Sépulcre. La couservatiou, desubstructions du x siècle dans l'édifice du xi' explique comment leplan de Saint-Marc est celui d'une basilique à Ii-ois nefs. AussiM. Vitet. en signalant, sans en pressentit la cause, les différencesque ce plan pu -éseute avec la nef unique de Saiiil-Front, fut-il re-marquer que le point de ressemblance se réduit au couronnu'iiiiuutdes (feux édifices, au système des voûtes et à la présciice de cinqcoupoles disposées en croix. Ce ne sont, pas là (les vétilles Ce sontles preuves certaines que Saint-Marc éLut élevé jusqu'aux voûtesavant, d'avoir pu servir de modèle ail Périgord. Il ne sufsait pasque le plan de l'édifice SI' dessinAI sur le sol : ce plan comportaitune triple Noette, en berceau sut Ii-ois nefs parallèles.

La Commission archéologique de la Vénétie estime que le travaild rinuanipineut de l'édifice au xi" iu'ele i consisté dans l'addition

- 205 -

des deti bras kiitriaut transept, qui ont créé ce type de croix grecqueà hratiebes égales, si remarquable à Saint-Marc et à Saint-Front.;elle pense qu'il peut subsister au-dessus du soi certains vestes del'truvre de Pierre Orseolo , (e que ne confirme guère l'homogénéitéde l'édifice. Mais elle considère comme un fait acquis que la dispo-sition des coupoles n'est pas antérieure à la seconde moitié duxi' siècle. C'est aussi l'opinion de Hubseh. Dès lors la théorie deM. de Verneilli n'est p moins on désaccord avec l'histoire de Saint-Mare qu'avec les textes relatant la construction de Saint-Front.

Ce n'est guère qu 'après t o8o qu'ont pu surgir les imitations (10

Sa liii - Mare , dont Saint-Front n'es t pas I' u n k1 u e xciii le. La consé-cration tIn 8 octobre t oqLt avait été précédée d'uit évéiieiiienl. '-paré avec soin et qui eut un immense retentissement. Le corps desaint Marc, perdu depuis l'incendie de 976 avait été retrouvé lefi juin précédent à l'intérieur d'au piller, qui s'était entrouvert pourrestituer Je trésor qu'il recélait. On cria au miracle. La révélation ducorps d'un évangéliste, du propre confident de saint Pierre,qua à Venise une iecruid ('Sc('uc(' (le pèlerinagesages do mit l'empereurd'Allemagne donna le premier l'exemple. En assignant à cette voguemine durée tir vingt ans. ce (jiit est peu pour 1111 élan religieux aussipuissant, il «est pas surprenant que le plan (te Saint-Marc ail étéapporté eu Fiance en t t 20; niais à l'exécution il subit lit modifira-tion qui résultait du laps de temps écoulé et titi milieu où l'imitationse produisait (le là la substitution (l'arcs en ogive aux cintres tjtiisupportent. les coupoles.

L'influence (les pèlerinages sur la marche tu' Part auxetx ii' siècles pas cocote éti signa lée com me elle le mérite. C'est pardes causes analogues que le itlmt de Sai vi 1-Sernin de Toulouse, ori-ginaire lui -mèmne de Sain t e-Foï de C ouq ii es . le grand pèlerinagefrançais du xi siècle, a été transporté à Fextt'éiii té de l'Espagne etu servi à la reconstruction de Sa iii t-i a i'q u es-de-ConopI os telle auxii' siècle.

Si les aperçus qui précèdent SOIt exacts, Saint -Front cesseraitd'être le plus ancien édifice à coupoles de l'Aquitaine. Ainsi se trou-verait vérifiée ('cite opinion de Vitet qU ' i'iI dehors (lu plan11 h1 spécial àSaint-Mat-c et avant son importation chez nous • ou a dà bâtir nombred'églises soit à une seule coupole, soit à série de coupoles recouvrantune nef unique. Tel est bien le mouvement naturel des choses. (luisi le d'architecture ne débute guère pal- I éo t ifice Ii' pluiplu I ta vIa i t ,t'

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celui qui doit un jour le recomniander aux veux de la postérité.Cet édifice type est le résultat d'efforls et d'essais antérieurs; il lesrésume dans un ensemble désormais complet. Le valeur de Saint-Front dans l'histoire de Fart tir serait nullement amoindrie parceque l'édifice, au lieu de représenter en Aquitaine le début. de Far-eh iteclure à coupoles, eu représenterait l'apogée.

Est-ce à dire que la question de la date de SaintFrout doive êtredès à présent (onsidérée connue résolue, eontrrireniettt à Itipintongénérale? Ces observations n'ont pas une isée si ambitieuse; ellesont pour but d'appeler l'e\ameii et la controverse sur ce point. im-portant, en inontr'ani que la solution qui a prévalu jusqu'ici estiitOittS certaine qu'il n'a1iparat au premier abord.

\'llI.

MODE DE CONSTIUCTION.

LT ite opinion ;tcciéditée surtout dan l'ouest de In France, commeeu ftnIoignenI les comtnunications fuies au Comité (les I 'uvaux lus-toniques, considère comme ninlérieut'e à l'alu 1000 toute construcliot,(but lit maçonnerie est exéeute en petit appareil et présente l'eut-piot de la brique.

Si nous possédions un ciiterium aussi simple, ta classificationde nos plus anciens édifices attrait déjà fait un grand pas. Mais ilrt filIn Wuiner ami préalable jusqu'à quelle époque les procédésde construction du Bas-Empire, (10111 l'usage de la brique et du petitappareil sont un des caractères saillants, ont été pratiqués tIans lesdiverses régions de la France pan' les iiiaçon du mo y eu àge.

Quoique ce point n'ait pas encore été fixé, l'opinion existe. Elles'autorise du renom de M. l'abbé Bourassé , dont les écrits ont tantservi à la vulgarisation de l'archéologie nationale il y a quelquevingt ans; elle s'appuie en particulier sur uni des derniers ouvrages(le cet écrivain aussi feond que superficiel, les Recherches sur leséglises romanes de Touraine du rr au u siècle. Le livre a parti1869. Ses conclusions étaient hardies : la Touraine attrait pos-sédé cinquante-quatre églises rurales aittérieures au xc siècle, donttretite-six à date certaine. Quel appoint aux études sur l'art Cadi)-ingJin Ciuqtianitr-eini j planches en j)hotoIitlIogI'aphie, procédé

alors nouveau, veititient à l'appui du tixte.A un attire moment le livre càt attiré l'attention Les evénetuents

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e coiid;ntiuiientîi un oubli teniporaire. COftIIUC toutes les oeuvresIéiudition. Aujourd'hui, après plus de dix années écoulées sans quela contradiction ait ramené il réalité les entrainemenk de l'auteur,se.s théories ont reçu la consécration (]il et sont considéréesen mainte académie de province, comme ayant fourni un corpsd'observations assez solide pour servir de hase à des études nou-velles.

Comme exemple du degré de critique qui a présidé à la disi ri-but ion des dates de ces trente-six églises, on petit1ueml,'e la p1L1

importante, Saint-Mesine de Chinon. Cet édifice, trop !)e1t connua de telles analogies (le construction avec Cni.ant et Saint-Generouxcités comme (les oeuvres carlovingiennes, qu'une date, bien établiepoul- l'un des trois, suffirait à déternliller l'âge (les autres.

lJri fait relaté au Livre des miracles de saint Mesme redigé dansIti collégiale à la lin du xi siècle, fournit., à défaut de textes plusprécis, une indication intéressante.

Un bon piti-e (lu nom de Bernard avait épuisé ses ressources àla construction de l'église. Il en demanda de nouvelles au commerceet envoya vendre ses vins dans le pays nantais pour employer lesprofits de ce négoce à l'achèvement des travaux. Il eut à cet occasioudes difficultés avec la douane (le la comtesse de Nantes. Le texte nefournit pas d'autres indices chronologiques : Saiiit-Mesiiie se bâtissaità un moment où l'autorité souveraine était exercée à Nantes pal-une femme. Or le comté de Nantes n 'est tombé en quenouille qu'auxi' siècle, à la mort de Jodicaol (i oo) ). Sa fille Judith, encore ail.berceau , ne put recueillir l'héritage paternel. Un liàtard (le sonle comte Budic , le lui enlea et le posséda longtemps. En Io--,6Judith épousa Ala in.. comte de Cornouaille et put faire reconnatreses droits; en 10 7 elle disposait de la chapelle \otre-Danie (leNantes air de Sainte-Croix de Quiinperlé. Elle transmit lecomté à son fils Iloel en I 051. C'est Judith il COLIf) Sûr, qui, poul'lu plus grande gloire de saint Mesnie et le profit du bon Bernard,réprinri l'excès de zèle de sa douane. M. André Salinon ne l'a pasellteIl(lti auti-emeiit, li liali(t il a donné place à cette légell(le dansses ('h'oniques de Touraine.

Mais une reconstruction de Saini-Alesine effectuée de to 5 à1050 ruinait la théorie de M. l'abbé Bourassé. Aussi reculant l'épi-sode de cent ans, le place-t-il à l'année 9 5 !2, époque à laquelleilit-il. Agiiès, veuve d'Alain Barlie-Torte,gouvernait le couitéde antes

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comme tutrice de soit Di-ogoii.r Il suilut de répondre la eu' edu due Main se nommait Gerberge; elle ii'et jamais de droits surle comté de Nantes, ni de son chef, puisqu'elle était (le la famille descomtes de Blois, ni du chef de soit puisqu'elle n'eut NIS le baildu comté de Nantes. A la mort de son le jeune Drogon futplacé d'abord sous la tutuelle du comte Thibault de Blois, son ode,puis sous celle de Foulques, comte d'Angers.

Sain t-Mesme de Chinon n'est (1011e pas antérieur à l'ai) i000. liest tout entier construit Cfl petit appareil. La théorie de M. Bourassérepose cependant sur cette double proposition, que Feinpioi de labrique dans la maçonnerie n cessé après l'époque gallo-romaine,et surtout que le petit appareil romain a disparu de Touraine dèsles premières années du xi siècle.

Les faits ne se sont pas développés avec cette simplicité. La rom-hinaison de la brique et du petit appareil se rencontre à Langeaisen 981l. A la fin du Xc siècle, elle est adoptée pour la constructiond'édifices aussi considérables que l'église abbatiale (le la Couture anMans et la cathédrale de Beauvais. Un procédé ne disparait pas aumoment où il est en pleinepleine vigueur. Soit à Saint-Martind'Angers, vers les premières années du xi siècle , est dans la nature(les choses; il s'est nécessairement prolongé plus tard, surtout dans-les campagnes, moins ouvertes aux innovations. On en trouverait enAnjou au moins tin exemple postérieur à 1 100. C'est une exception,l'oeuvre (l'un constructeur attardé. li y en a eu partout; toujours est-il que la date de l'ait dans l'histoire (le l'architecture n'est pasune limite. Elle n été trop souvent UI! expédient ilIvOqilé jusqu'icipour parer aux difficultés non encore résolues.

En Normandie la brique joue encore un rôle imiipoitaul (tansl'unique pan tic mur qui subsiste de l'église élevée par lii(hal'(l leau Mont-Saint-Michel, vers ()6 5. Elle a disparu de la reconstructioncommencée en 10-?3 pal Richard II , mais elle sv trouve parfoisremplacée par des plaques de chis1c employées à même fin. Lesdébris de la cathédrale (le (outauces , qu'on peut alt ri iiuer à l'évi'qtieRobert (i o9 5-i o !i 8). ont le mnèu!e caractère ils sont bâtis à laromaine, en petit appareil, awc iJaveaux OU pouces dalles di' pierrefaisant fonction de briques. Les bandes d'appareil alloiigé dit carlo-

vwgwn , (f11011 remarque dans la maçonnerie de certaines coustiiir-tiomis du xi° siècle, n'ont sans doute pas une autre origine; ellesrappellent les cordons de brique un usage aux époques antérieures

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polit' assitiut l'horizontalité des assises, elles seivetit du i'aiisitionaux Inaçomieries exécutées exclusivement un moyen appareil.

L'emploi (lu petit appareil a persisté bien après l'abandon de labrique. 11 domine dans la nef de l'église du Ronceray à Angers, quine petit ètre antérieure à 10 8 et ot't sa régularité a frappé Mériméed'étoiinemenl. Il se remarque nième, dans la nef de la cathédraledu Mans, postérieure à t o5o. Ce sont (le notables édifices élevésaveu tout le soin que comportait l'époque. La nature des ittatériauxqui a exercé une si grande influence en matière de construction,n'explique pas cette persistance de l'appareil romain dans l'Ouest..A Angers le calcaire est employé. Au Matis c'est tin grès ferrugineux.La puissance de la tradition ' l'emporte sur toutes les différencesgéologiques.

L'emploi du grand appareil était une si notable dérogation auxpratiques en usage au début du xi siècle, qu'il est signalé commeUri fait digne d'attention par plusieurs chroniqueurs. La moineAndré, dans la 'je de Gauzliu, abbé de Fleury, mentionne expres-sément que le prélat, après l'incendie de to , entreprit la iecoii-struction de la Lotir occidentale quadris /api.dibu& Atiselitie de Remisse sert des mêmes termes pour apprendre que l'abbé Airard coin-menue une nouvelle église à Saint-Reini quadris lapidihus. Le textele plus curieux est celui du livre pontifical d'Auxerre dans lit

dilugues de Chàlons (999-1 o3 ). A l'occasion de la constructiondes cryptes qui suivit l'incendie de 10 3 , l'auteur constate titre le

bnouvel oeu te était, en pierre 41e grand dehatitilloit quadtis lapi-dihus, à la différence de l'ancien qui était en petit appareil, miniPl us debcalwrl mace)'ia coflstttera t, mmirn?sque lapi&s.

Il semblerait que, pour la Sénonaise air , la reconstruction(le la cathédrale d'Auxerre indique la limite de l'ancien et ditnouveau mode de bâtir. Mais les pratiques traditionnelles et la cou-tiiie (les gens de métier ne cèdent Pas à l'exemple d'un édifice élevéa grands h'nis. Le vieux choeur de Suint-Ayoul de Provins, rare-ment visité parce qu'il sert de magasin aux liuriages , est., en petitappareil; il n été fondé en 1 oli8. A Saint-Savinien de Sens le petitappareil est également employé. Cette modeste église, que n'a encorementionnée aucun traité d'architecture, est nu des édifices les plussûrement datés qui nous restent du xi' siècle trois textes contempo-rains, pleins de détails curieux, fixent la date du commencement destravaux à l'an t o8. Une inscription, gravée sut un chapiteau,

21() -

atteste l'identité (le l'(diliee et de celui que (onstruisul Bernarl licomme à (e1uiigruy toutes les garantes existent. Cest , avec Sai rut-BenoR-sut-Loir , le niouuurnenl le plus authentique ttri lions iestedu règne (le Philippe ter.

On reili1lr(1 nera qu e les mon umeui (S énumérésO!'(S j 1IS(J II ici sont des&hhees urbains ou suburbains, cités par les Contemporains commedes oeuvres de valeur. Quand de bons ntorceaux d'architecture con-servaient un tel caractère dautiquiitd , (le siuii1iIicitt , on pourrait direde barbarie, quelle i >ou vai t Mm la part (les patoises lii cales per-due loin des (entres de population Les vieux procédés y étaientinvétdr&. De là ces nombreuses masures rustiques, qui paraissent siioules et qui sont peut-êtr si récentes.

La lumière n 'est donc pas taite sur toutes ces ouigiiues. Sansremonter jusqu'aux mystères de l'dpoque tarlovingien ne, les raistaractères tic nos nionunieuits du xr siècle sont encore ruaI dlinis.Le >WVUUL (itiificandi gpriii8, niai à P0l>0S fiuteui(lu de l'avènementd'un nouvea u style dard ii teci lire, signale peut-être unee si iii lO 1110-

(lificalioli dans la maçonnerie, et l'abandon des cuti ficlits vit briqueet des appareils variés du Bas-Empire, d1aissds ici, conserves làsous l'influence de fantaisies nu de uucessit>s locales qui nouséchappent.

L'histoire de l'auelujteeiurre en France uu 'est ucllerneuut conuitieavec tuelquic certitude que (leI)Ilis l'anride ii !w et les grands 1 ia

baux de Abbé Suger à Saint-Denis : nui delà, tout est chaos.

IX.

CItITIQUE DES TEXTES.

Il a été souvent question de textes dans >es ol>sivations. Losseuls(lui aient une Naleur et dont l'emploi soit légitiutie, sont lesdocuments contemporains. Une partie des erreurs qui euttraveuit lesprogrès de l'archéologie monumentale 1 trovwrul de la créance tropaisément accordée aux écrits (le seconde ou de troisièrute niait!. LeGallia c/irstiana et même les Annales béndictine,ç, cet incomparabletrésor d'érudition, ne dispensent pas de recourir aux sources. Lepoint de vue a tellement changé depuis les tra\ aux du xnË cl duxvuu' siècle, que la phrase ou le mot titi le à l'a uchéologue moderneest souscrit la partie du te\te 1>iimitii dont les bénédictins oui

- 211 -cil iv moindre souci. D08 allures plus libres son! permises POU!,les époques mieux connues. Quand il s'agit de jeter les bases de lasci e n ce , pour les époques où tout est conjecture, les précautionsdoivent redoubler.

L'insouciance a ec laquelle oit[ été acceptées jusqu'ici les indi-cations propres ii déterminer l'e des édifices lie nous u lias seule-nient encombrés de textes tronqués ou altérés : diaciiti peut savoirpar son expérience personnelle combien sont raies les citationsexactes. Elle nOUS a fait accueillir comme (Eus autorités des textesimaginaires.

Un des textes le plus souent cités a un trait direct avec la qua-trième question (lu programme, puisqu'il concerne construction(le Lorseli pal l'abbé (ondeland , de 76f1 ii 77-11- li est bien remar-quable. Il est devenu Un des arguments londainen [ait x propres!établir que l'art carlovitigieti , kt ses débuts, s'inspirait de l'arit iqitu.II apprend que les bâtiments (le Lorsuli se seraient élevés tnorv' anti-quorui et imitatt.one veterum.

Cette controverse est dirigée contre les doctrines, non contre lespersonnes. Il est. donc superflu de citer l'auteur qui a lancé le pre -mier ce texte dans la circulation et d'énumérer les ouvrages diversqui l'ont reproduit avec une absolue cuiifiaiice : il est devenu banal.

Les Annales (le Lorscli, document original, ne le donnent pas. LaChronique de Lorseli , roflipilation du mi siècle, rédigée ers 1 17tic le contient. pas davantage.

Mais la Chronique de Lorsch a eu deux éd i teurs Marquard Ficherel ' 16 3 1, Struve of] 1 7 1 7 - En tète de la première édition , GeorgesHel wirit , grand icaire de Cologne, n placé u ne notice descriptive(le l'abbaye de Lorseli qu'il avait pu mir coniplète avant sa destruc-tion. Il trouvait l'église assez bulle, tuais bâtie il l'antique, d'ailleursgrande, quoique Couverte (11111 simple lani bris au lieu de voûte.Passant au cloître, il taisait remarquer que sa disposition ne diffé-lait pas des anciens tuolmuIllenis du nième genre, qu'il était, vaste,niais chine architecture très simple, toutes choses qui prouaienL larégularité plutôt que le faste de la maison religieuse.

Struve en réimpri Man t la chronique de Loiscli dans sa collection(l'historiens allemands, l'a fait précéder de la préface vl'llelxicii.Cette préface est typographiquement distincte de la chronique, etson origine est indiquée. Mais, par un temps d'érudition facile, oua vite en besogne ; on u confondu le tout; on a emprunté deux

Bi ii. ns TB.iv. iiisr, - \° 2.

12 -inok i la description de l'église, deux mots à la description duc!olre; ou a forgé ainsi un nouveau document dont la fortune apassé les prévisions de Finventeur.

Les observations d'un contemporain de Richelieu sont devenuesun document du ix siècle 1

Les méprises ont été rarement poussées aussi loin. \Iais le nombrede textes modernes (liii circulent comme documents du moyeu àgeest considérable. Si la critique des monuments est nécessaire, lacritique des textes ne l'est pas moins.

Cette nécessité sera peu goûtée. L'histoire de l'art monumentalsoutire chez nous d'un mal singulier, qu'on peut appeler le diduindes sources. 11 est Si intéressant d'étudier le monument sur place etsi laborieux d'explorer les archives et les bibliothèques 1 Ce malaise,déjà ancien, est né le jour o l'archéologue contemporain s'est cruen possession d'une somme suffisante de connaissances sur le moyenage. Il a dès lors considéré l'observation comme répondant à tousles besoins cl capable de révéler à elle seule le secret de la construc-tion des niomiutociits. Passe encore pour ic xv, le vive et même leXIi1e siècle. Nous possédons sur ces époqUeS, plus rapprochées denous, des notions précises. L'accord est fait sur un nombre suffisantde types qui peuvent servir de termes de comparaison. Mais en re-montant au delà, en arrivant au xii' et surtout au xi' siècle, lestypes certains et reconnus tels font défaut. Pour les déterminer, ilfaut bien extraire (les documents originaux la somme de notionsqu'ils peuvent fournir.

Nous avons eu, aux deux derniers siècles, l'archéologie d'éru(ii-tion, qui connaissait les textes et ignorait les monuments; nousavons aciuelleme.ui l'archéologie d'intuition , qui connaît les nionu-memits et ignore les textes. Il serait temps d'éviter l'excès de l'une etde l'autre en menant de front l'étude des textes et celle des monu-

Poni en finir, s'il est poshk, avec ce pasmiche, ors donne ici le passage com-

plet de la préface d'llelwich, à l'aide duquel il s été fabriqué: -Anno igitur I). I.

777 .... . per indefessam Gundelandi abbatis diligentiam et Cancronis comitisiinpensas maximas, inonasteriutu novum conuwmatum alqile ad tinem usque per.

ritictum fait; ciiiiis structura, ,nore Ws(IIjIWrUUi , satis pulera atque ampla fuit,

ltgneo labulatu siiperins coojerta ; dispositio vero claiitri , i uJaOwie referme, arnpla

qiiideni sed simpliciori structura, ialis scilicel que non ad fatum sed ad dom-

tionem inonasticam satis idonca idebatur; fratruiu tuoqlle tiabitacula per gyruns

cl,iustri riisposita j uxia c,o,isuetiidtiieiii tein(xs is illius , matis pulci'a suqua orsli ria ta

rant.' (Siruv. Rer. Gerrn. .Scr., 1, 87.)

p,fl3 -

iiients. 011 peut au moins esavci si de ce contrle l '4 r i lusIue ne soi-t rai I as quelque hinijère uiouelle sur la marche et le dvefo1,-j enien t de l'art.

(hi corps d'observations, si chargé qu'il soit de faits et de détails,e l'amène aisément, dans des termes simples, ii une pensée fonda-

mentale. Le résumé de ce qui précède peut se Ibrm uiler ainsiTout concourt à éIal)lir que la plupart des monuments consi-

dérés jusqu ' ici comme l'oeuvre de Charlemagne et (le ses successeurssont des œuvres du xi siècle.

Le temps dair4 que subit actuellement en lraiice l'archéologiedu nioyeii âge lient en partie à ce préjuge, que hi science (le nosantiquités nationales sciait huile, et qu'il n' n 1)1 I S (jIl ' à glanerdans un champ déponillé de ses récoltes. En restant justes enverslins detancier . il huit savoir mesurer notre tâche. Tout n'est plusil mais tout est à re iser.

ETARLIS5II(?T PU RIiGIMS; MUNICIPAL EN &)UJuIiO 11I5 .1'j XII' IT III!' slclJ,Par M. G. Gra,s8o,'eille, archiviste de I'Allir.

(Lit à la Sorbonne le i a avril u

Depuis un certain nombred'années, l'étude ch' l'élablkseiiieii I

du régime municipal en France a fait de grands progrès. (iii jiossèdemaintenant, sur cet événement si important. des notions précises etqui s 'appuient sur des textes indiscutables. Après Ang. Thierryqui avait tracé la route, sont venus des sa ants qui ont i'eelior'liéles circonstances particulières clans lesquelles se produisit lement communalcommunal dans les différeti tes régions rie la Franco.

Cependant jusqu'à présent aucun travail spécial n'a été hii L su rl'origine des communes du centre de la Franco et du Bourbonna i s vilparti(Iiliet' (.

Aug. Thierry résume ce que l'on en sait dans les queiquesligues suivantes: M ici la géiiét'alité n'est l)lus pour l'une ou pourl'autre des deux formes de régime créées pal' la révolution couiuuiuui-ou le du Xite siècle; elle est en premier lieu poni' des roustit niions

Je citerai pourtant dans cet ordre d'idées un article tic M. Chazaud dans teBulletin de Ili Soci.éo1d'émtilatin, t. V, p. 387, où il étudie des chiites de Souiuiet de la Chapelsude, qui sont des traités entre lei seigneurs laïques de ces villes ettes religieux qui ouf aussi des droits sur elles.

I.)'

-Jantérieures plus oit moins libres plus OLI fflOiflS démocratiques etdont l'origine se perd (tans la nuit qui sépare le grand mouvementde rénovation et d' i ndépendance urbaine du régime municipal destemps romains. Elle est, en second lieu pour des libertés civiles ouabsolument seules, ou jointes à une certaine somme de droits ad-iniiiistralils , mais sans garanties politiques, sans juridiction, saiI

magistrature indépendante, sans cette demi-souveraineté qui fut lecaractère prmitif, l'objet idéal, sinon toujours atteint, du consulatetrle la comiiniile. Quand oit aborde cette région du centre, ni'i pres-qie toutes les villes, giaride ou petites, anciennes et nouvelles,éclia ppèren I à Faci j oli ( je la propagande réforniat rire du xi i , siècleoit louche au problème le plus difficile et le plus niai éclairé jus-

présent (le notre histoire municipale. C'est là quil Faut, plusque partout ailleurs, u ne a tietition périétian te et une grande sêreléd'analyse. Il ne s'agit plus de décrire des institutions 1)CS (buis ni)temps ceilaiui et répandues sur de grands espaces par la puissancede l'exemple; ce qu'il Faut signaler et l'aire comprendre, ce sont deschangements coi!Stit.iItiOIilitJls opérés dans les vieux municipes à timieépoque inconnue, (101)1 toute pi'iii C écrite ii depuis longtemps lis-paru et que l'induction seule nous démontre i•

Il peut sembler téniéraire , dans ces conditions, de vouloir jeter

iluel l I Lme OUL' sur une question aussi obscure; je dirai pont ma dé-kiise que je ne tenterai pas de la résoudre pour tout le centre de laFrance, mais polit le Bourbonnais seulement; et je uroiitret';ii ,jel'espère, que le savant Aug. rçll icl.r s'en est exagéré la dillicuilté.

Léminent historien considère Forganisatioii des illes du Bour-burinais ait irtoyeli âge commue une déri ation de l'organisation desanciens municipes situés dans celte région; muais ce qui distinguecette province, pense-t-il, c'est que la transition a eu lien à uneépoque inconnue et cirre nous ne pouvons fixer, faute de textes.

Cette idée (le la persistance du système municipal romain étaitaussi, on le sait, celle (le Raynouard, qui au ait cru en montrer lestransformations clans son Histoire du droit nouncipal.

Elle n'est plus guère admise maintenant, et les dernières re-cherches Faites \ l'École des hautes études, sous la direction (leM. Gii'y. ont montré d'unie façon irrécusable que toute trace desinstitutions romaines avait disparu au xii' siècle.

Aug. 'l'luierrN, FIir. (lu tiers don . t. Il, p. vv.