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Il semble qu’il y ait un consensus sur la nécessité d’accroître les salaires en Chine

Il semble quil y ait un consensus sur la nécessité daccroître les salaires en Chine

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Il semble qu’il y ait un consensus sur la nécessité d’accroître les salaires en Chine

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Le salaire des ouvriers migrants de la campagne a déjà commencé à augmenter

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Le salaire minimum a commencé à croître

• En 2011, la province du Jiangsu, la troisième par l’importance de ses exportations a décidé d’augmenter le salaire minimum pour la première fois depuis 2008, suivie Shanghai, la deuxième, Beijing, Zheijang et Guangdong, la première.

• L’augmentation du salaire minimum s’explique par l’inflation et la pénurie de main d’oeuvre.

• En 2011, l’inflation des prix alimentaires et du logement a frappé durement le pouvoir d’achat des salariés et certains préfèrent rester dans leur province d’origine.

• Est-ce que cela signifie que le rééquilibrage aurait commencé?

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Quel est l’effet global?

• Pour répondre, il faut comparer trois variables: les salaires réels, le taux d’intérêt réel et le taux de change réel.

• Les salaires réels ont augmenté mais les taux d’intérêts réels ont fortement baissé et le taux de change est probablement resté sous-évalué.

• Comment interpréter ces évolutions?• La hausse des salaires signifie que de la valeur ajoutée est

transférée des entreprises vers les ménages. • Mais la baisse du taux d’intérêt réel signifie que les

ménages, qui épargnent beaucoup, transfèrent de la richesse aux emprunteurs qui sont l’État et les entreprises.

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Il est donc prématuré de parler de rééquilibrage

• Cela signifie que les industries intensives en capital sont subventionnées par les ménages lorsqu’elles investissent dans de nombreux projets à la rentabilité douteuse, créant des surcapacités dans de nombreux secteurs, mais créant moins d’emplois qu’ils n’en faudrait et polluant exagérément.

• Ce faisant, ces industries alimentent l’économie de l’ombre et les revenus des élites.

• Le taux de change sous-évalué du yuan signifie quant à lui que le pouvoir d’achat des salariés est affaibli alors que les entreprises exportatrices font plus de profit.

• Si le transfert de revenu des entreprises vers les travailleurs (hausse des salaires) était supérieur au transfert de revenu des travailleurs vers les entreprises (baisse du taux d’intérêt et sous-évaluation du change), on devrait observer une hausse de la part de la consommation, ce qui n’est pas le cas.

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3. Les conséquences négatives du plan de relance de 2008

• Le plan de relance de la Chine a attiré l’attention par son ampleur: 585 milliards de US$ représentant 13,3% de son PIB sur une période de deux ans.

• En moyenne, les plans de relance annoncés par les pays d’Asie représentaient 7,5% du PIB contre 2,8% du PIB dans les pays du G7.

• De plus, les pans de relance en Asie étaient plus centrés sur les dépenses publiques que sur les baisses d’impôt.

• En moyenne, les pays d’Asie ont consacré 80% à l’augmentation des dépenses publiques contre 60% en moyenne dans les pays du G20.

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3. En fait, Le plan de relance chinois s’est appuyé plus sur le crédit que sur les dépenses publiques

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3. Les conséquences négatives du plan de relance de 2008

• 29,5% du programme de dépenses publiques annoncées pour les années 2008-2009 ont été financés par le gouvernement central, le reste étant financé par les autorités locales.

• Celles-ci se sont fait concurrence pour annoncer les programmes de dépenses les plus spectaculaires.

• Ces dépenses ont pu être réalisées grâce à l’expansion du crédit et du faible taux d’intérêt.

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3. Les conséquences négatives du plan de relance

• Mais surtout, les autorités locales en ont profité pour s’endetter de manière indirecte car elles ne sont pas officiellement autorisées à s’endetter directement.

• Des véhicules financiers spéciaux (Special financial vehicles) ont été créés par les autorités locales pour contourner cette interdiction.

• Les autorités locales ont injecté du capital dans ces véhicules financiers qui s’en sont ensuite servi comme garantie (collateral) pour contracter des crédits bancaires.

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3. Les conséquences négatives du plan de relance

• Des capitaux de différente nature ont été apportées par les autorités locales:

• Des terrains, de l’argent liquide obtenu par la ventes d’actifs financiers vendus par des fonds d’investissement contrôlés par les banques publiques locales;

• Ces emprunts à court terme déguisés sont ensuite utilisés par les véhicules financiers spéciaux pour obtenir des emprunts de moyen terme plus importants qui servent à rembourser les premiers emprunts de court terme.

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3. Les conséquences négatives du plan de relance

• Ces montages financiers fragiles se sont multipliés en 2009.

• Les autorités locales possédaient de 2 à 4 véhicules spéciaux avant 2008.

• En 2009, après le lancement du plan de relance, elles en contrôlaient 10 en moyenne.

• La plupart des projets d’investissement financés de cette manière sont dans l’immobilier et les infrastructures et sont réalisés par des entreprises publiques.

• Ils ont entraîné plusieurs effets pervers.

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3. Les effets pervers du plan de relance

• Premièrement, il a stimulé la spéculation dans l’immobilier et le logement.

• Un quart de la croissance de l’investissement en 2009 provient de l’immobilier dont les prix ont augmenté de 24% en 2009 et de 11% au cours des cinq premiers mois de 2011.

• Deuxièmement, il a recréé un vaste stocks de créances potentiellement douteuses car beaucoup de projet d’investissement ne sont pas rentables.

• Les banques, qui finance 90% de l’investissement deviennent fragiles. Ce n’est pas la première fois.

• En 1999, les créances douteuses avaient atteint 36% du total des crédits.

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3. Les effets pervers du plan de relance

• Quatre entreprises de défaisance avaient été créées par l’État pour acheter les créances douteuses des banques pour leur permettre de nettoyer leur bilan.

• Le coût de sauvetage des banques à été financé par la combinaison d’un faible taux d’intérêt payé aux ménages et par le maintien d’une croissance élevée.

• À la fin de 2007, les créances douteuses (non-performing loans) représentaient encore 6,7% du total.

• Les autorités monétaires voudraient éviter de répéter le même scénario trop tôt.

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3. Les effets pervers du plan de relance

• Troisièmement, l’augmentation de la dette publique. • Selon Victor Shih (2010), La consolidation de la dette des

autorités locales dans la dette de l’État central conduirait à un ratio dette/PIB de 71% en 2009 à comparer avec un ratio de seulement 40% pour le gouvernement central.

• Idem en 2010. Si l’on ajoute l’endettement des entreprises ferroviaires et le coût de restructurations des banques, on atteint environ 80% de taux d’endettement.

• C’est encore gérable. Cela signifie que l’État central dispose encore de marges de manœuvre, mais, plus limitées, pour un nouveau plan de relance, mais les impôts à l’échelle locale ou nationale devront probablement augmenter.

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3. Les effets pervers du plan de relance: un taux d’endettement plus élevé des autorités locales

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3. Des solutions difficiles

• Quatrièmement, le plan de relance a favorisé le retour de l’inflation et cela devient un problème politique car le mécontentement social monte.

• Une fois qu’une bulle spéculative s’est formée, il est difficile de la dégonfler sans dommage

• Les autorités locales dépendent de l’immobilier pour environ 20% de leurs revenus fiscaux.

• La valeur des terres dont elles ont expropriées les paysans, pour l’utiliser comme collatéral, dépends des prix sur le marché de l’immobilier donc de la spéculation sur ce marché.

• Augmenter le taux d’intérêt réel ferait apparaitre beaucoup de prêts non performants et mettrait les finances locales en danger.

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Conclusion. Comment la Chine peut-t-elle résister à une nouvelle récession mondiale?

• Il y a deux dangers et une solution:

• Premièrement, la Chine et l’Asie vont être frappé par une nouvelle chute des exportations. Comme on l’a vu, il sera plus difficile pour la Chine d’amortir le choc de ce ralentissement du commerce mondial.

• Deuxièmement, le danger d’une nouvelle crise bancaire. La Chine régira par une nouvelle réduction du taux d’intérêt réel et l’augmentation des dépenses publiques pour sortir de la crise bancaire par la croissance.

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Conclusion. Comment la Chine peut-elle résister à la nouvelle récession internationale?

• Mais le mécanisme connait ses limites car il stimule les effets pervers présentés plus haut.

• De plus, même si des réserves existent pour augmenter les dépenses publiques, la Chine ne peut pas dépenser 585 milliards de $ tous les deux ans.

• La seule solution durable passe par une augmentation significative des salaires réels combinée à un développement rapide de la protection sociale.

• C’est en cours, mais l’augmentation sera-t-elle suffisante et viendra-t-elle à temps?

• Probablement pas: trop peu et trop tard.