1
Fiche de lecture : L’image de la cité L'image de la cité, Kevin Lynch Paris, Dunod, 1969, 222 p. Traduction de The image of the city par Marie François Venard et jean Lois Vénard, Cambridge, M.I.T. Press, 1960 Kevin Andrew Lynch (1918 Chicago, Illinois - 1984 Martha's Vineyard,Massachusetts), est un urbaniste et universitaire américain célèbre pour son ouvrage « L’Image de la cité » qui « refonda la légitimité de l’analyse visuelle ». Ancien élève de Frank Lloyd Wright à Taliesin (studio), devenu professeur de « city planning » au MIT dont il fut diplômé en 1947,Lynch participa par ailleurs, en qualité de conseiller, à plusieurs projets d’aménagement aux USA dont le projet de remodèlement de Boston. Parmi ses ouvrage. L'aménagement qualitatif de l'espace et - l'image de la ville I- L'image de l'environnement Ce livre examine les qualités visuelles de la ville américaine en en étudiant la représentation mentale chez ses habitants. L'une de ces qualités est la lisibilité. La lisibilité C'est la clarté du paysage, la facilité d'identifier les éléments de la ville et de les structurer en schéma cohérent. Cette clarté permet de s'orienter, grâce aux indications sensorielles et aux souvenirs, assurant ainsi la "sécurité émotive" des habitants. De plus, elle fournit du sens, en permettant l'élaboration de symboles et de souvenirs collectifs. Certes, le cerveau peut s'adapter au désordre - mais au prix d'efforts importants. Certes, on peut aimer le labyrinthe ou la surprise - mais uniquement s'ils sont circonscrits dans un ensemble visible. Enfin, nous ne cherchons pas un ordre définitivement ordonné, mais un ordre capable d'évolution. (p. 3) Bâtir l'image Les images sont le résultat d'une interaction, d'un va-et-vient entre le milieu et l'observateur, qui reconnaît facilement les objets familiers et les objets imposants. La tâche des urbanistes consistant à modeler un espace destiné à de nombreux habitants, c'est l'image collective qui les intéressent. (p. 7) Structure et identité Les trois composantes de l'image mentale consistent en : son identité (ce qui fait qu'on la reconnaît), sa structure (la relation spatiale de l'objet avec l'observateur) et sa signification pratique ou émotive : cependant la signification d'une ville étant très diverse, il vaut mieux la laisser se développer sans la guider. L'image qui sert à orienter doit être claire, complète (permettant ainsi des choix différents d'action), ouverte (s'adaptant aux individus) et communicable. (p. 9) L'imagibilité (ou lisibilité, ou visibilité) C'est la qualité d'un objet qui provoque de fortes images, grâce à la continuité de sa structure et à la clarté de ses éléments, plus nécessaires que d'autres propriétés comme l'agrément des sens. Pour renforcer l'image, on peut utiliser des moyens symboliques, comme les cartes, mais ces moyens sont précaires. On peut aussi exercer l'observateur à mieux percevoir la réalité, notamment à l'échelle nouvelle de la région urbaine. Enfin, on peut agir sur la forme de l'environnement. (p. 11) II- Trois villes Le travail de l'auteur a consisté à comparer l'image collective de trois villes (élaborée par des entretiens) à la réalité des formes urbaines (déterminées par enquête sur le terrain), pour en dégager quelques principes de composition urbaine. Boston Les analyses ont permis d'identifier plusieurs problèmes de l'image de la péninsule centrale, comme la confusion de la forme du jardin central, le caractère flou de la direction de certaines rues et de la voirie en général. En revanche, les quartiers ont du caractère et se reconnaissent, mais leur structure n'est pas claire - alors qu'aux Etats-Unis c'est habituellement l'inverse. (p. 20) Jersey-City Située entre Newark et New-York, c'est une ville fragmentée par les coupures des voies de communication, par la ségrégation sociale et raciale. La ville n'a pas de centre, et plus généralement pas de caractère : ainsi, les habitants ont peu de points de repères (ils décrivent au moyen des noms de rue, des enseignes, et non de formes reconnaissables). (p. 29) Los Angeles C'est l'un des CBD qui a été étudié : son image est relativement indifférenciée, en raison de son plan quadrillé où les rues se confondent, des fréquents changements d'activités et des reconstructions du cadre bâti. Cependant certains points de repère très caractérisés visuellement existent, tels Persching square ou ces bâtiments élevés, en fond de perspective, qui permettent de conserver facilement sa direction. En revanche, l'imagibilité à l'échelle de l'agglomération est bonne grâce à des éléments structurants comme l'océan. Les autoroutes, palpitantes et épuisantes, sont à la fois structurantes et difficiles à rattacher au reste de la ville. (p. 37) Thèmes communs Les habitants accordent de l'importance aux panoramas (qui relient les éléments dispersés de la ville), aux particularités du paysage (notamment la végétation), au système viaire, aux classes sociales, à l'âge des constructions. Les descriptions sont souvent fondées sur le contraste entre chaque élément et l'ensemble. (p. 50) III- L'image de la ville et ses éléments Notre attention porte sur le rôle de la forme dans l'imagibilité d'une ville, même si l'imagibilité peut être influencée par la signification, la fonction, l'histoire du quartier... Les formes physiques d'une ville peuvent être classées en cinq éléments : Les voies C'est le réseau des voies qui permet d'appréhender la ville et d'en relier les éléments : d'où leur importance pour les habitants connaissant assez bien la ville. Les voies se particularisent par les activités qui les bordent, par leur largeur (à laquelle on associe "rue principale") ou leur étroitesse, par les caractéristiques des façades ou de la végétation. L'imagibilité des voies s'accroît grâce à plusieurs qualités : . leur continuité, par la continuité de la chaussée, de la largeur, du nom … . leur direction : la pente, des gradients d'intensité d'utilisation ou d'ancienneté, un bâtiment typique d'un côté, etc. permettent de se rendre compte de la direction qu'on a prise. Il est important aussi que les extrémités (l'origine et la destination) soient nettes, par exemple grâce à la présence d'un bâtiment dans l'axe visuel. C'est la clôture visuelle. . leur étalonnage : des points de repère permettent de se situer le long de la voie . leur caractère en ligne, c'est-à-dire rapporté clairement au reste de la voirie. Ce n'est pas le cas à Boston où certaines rues parallèles deviennent perpendiculaires, ni à la sortie des autoroutes en tranchées ou des stations de métro. Les intersections, importantes car là se prennent les décisions d'orientation, doivent être facilement comprises - surtout lorsqu'elles font se croiser plus de 4 voies - : c'est rarement le cas des échangeurs autoroutiers. (p. 57) Les limites Les plus fortes de ces frontières entre deux quartiers, sont les limites visibles, continues, impénétrables : telles sont les rivières, les fronts de mer ou de lac (comme à Chicago), limites liquides donnant des références directionnelles et latérales. Les limites sont souvent aussi des voies : certaines sont des coutures qui réunissent deux quartiers et rassemblent les habitants. Les voies ferrées surélevées sont des limites aériennes qui pourraient servir à s'orienter efficacement, grâce à la direction qu'elles indiquent. (p. 72) Les quartiers Un quartier est déterminé par l'existence de plusieurs caractères distinctifs relevant du type de bâti, de décoration, d'activités, de classes sociales et de "races" (surtout à Jersey-City). A Boston, c'est la "force thématique" des différents quartiers qui constitue l'élément fondamental de l'image de la ville, suppléant l'absence de clarté de la voirie et assurant le bien-être des gens. (p. 77) Les noeuds Ce sont des jonctions de voies où l'on doit prendre des décisions (de direction notamment, mais aussi de mode de transport : ainsi les stations de métro, les gares sont des nœuds), contrainte qui rend les voyageurs plus attentifs (et donc plus sensibles à ce qui est placé là). La force de l'impression visuelle faite par les nœud dépend de la vigueur de leur forme, de la clarté des liaisons entre les différentes voies et de la particularité des bâtiments qui sont là (la place Saint-Marc étant un exemple parfait). (p. 85) Les points de repère Ce sont des références simples, qui permettent aux habitués de la ville de se guider. Ils se présentent en "grappes", un détail clé en faisant anticiper un autre : la reconnaissance de ces indications assure efficacité fonctionnelle (on se repère) et sécurité émotionnelle (on est rassuré). La singularité d'un point de repère est donnée par une forme claire, un contraste avec l'arrière plan (le point de repère est propre dans une ville sale, neuf dans une ville ancienne etc), une localisation qui ressort (à cause de la grande taille, du contraste local : un bâtiment en retrait par exemple). (p. 92) Relations avec les éléments Les différents éléments peuvent se renforcer ou se détruire (par exemple une grande rue désarticule un quartier en le transperçant) : mais tous agissent ensemble pour produire une image, à l'échelle du quartier en général. (p. 97) L'image changeante Les images diffèrent selon l'échelle - l'idéal étant que des relations existent entre les différents niveaux (qu'un immeuble soit reconnaissable de loin comme de près) - le point de vue, le moment … L'image se développe à partir des grandes voies, puis se modifie lorsque l'environnement devient familier (et même alors, on simplifie l'image comme en la caricaturant). Mais une certaine continuité de l'image est importante lorsque la ville se transforme. (p. 100) La qualité de l'image Une image forte est une image riche de détails et de sensations concrètes, offrant une structure complète et continue : c'est-à-dire que toutes les parties de la ville sont fermement et clairement liées, rendant les déplacements faciles et libres (alors qu'au début, le manque de connaissances précises de la ville rend l'image décousue). (p.102) IV- La forme de la ville La forme d'une ville doit rester partiellement non engagée, non spécialisée, afin de laisser aux citadins la possibilité de lui insuffler leurs propres significations. Cependant, l'environnement doit être organisé de manière visible et reconnaissable, comme c'est le cas à Florence, grâce à l'évidence de son passé, à la vue sur les collines de Toscane, au repère central de la coupole. S'il est rare de trouver des villes entièrement douées d'imagibilité (à cause de leurs périphéries informes), certains lieux naturels donnent une impression de forte localité à grande échelle. (p. 106) Modeler les voies Il faut une hiérarchie visuelle : les voies importantes doivent pouvoir se différencier par leurs qualités particulières d'activités, revêtements, plantations, façades… Il faut également de la clarté visuelle : au moyen de la continuité de la voie, de la clarté directionnelle (sinon l'ambiguité de l'orientation est déroutante), de l'impression de progression vers une destination (par des gradients de pente, de couleurs, de densité de foule…), de l'étalonnage de la voie (par des points de repères, des changements de largeur). Alors le trajet prend une signification. D'autres particularités sont importantes, telles la largeur du champ visuel, telles les qualités "kinesthétiques", celles qui donnent une impression de mouvement (dans un virage ou une montée). Le tracé des intersections, stratégiques, doit être clairement exprimé. (p. 111) Modeler les autres éléments Les limites. Pour augmenter la visibilité d'une limite, il est utile d'en rendre la forme continue, d'en différencier les deux côtés (par des matériaux, des plantations contrastés), d'en augmenter son accessibilité et son utilisation, par exemple en ouvrant un front de mer à la circulation. Les points de repère. Pour accroître leur force, on peut contrôler leur contraste avec le contexte (limiter la hauteur sauf pour un bâtiment), les grouper pour les renforcer mutuellement, les mettre là où l'attention perceptive est la plus grande (aux noeuds, à hauteur de vue), les disposer en séquence continue pour rendre le trajet confortable, etc. Les noeuds. Un noeud est d'autant plus fort que sa forme est claire, qu'il contient du mobilier urbain, qu'il coïncide avec un point de décision de circulation, que sa présence est signalée dans les quartiers avoisinants. Les quartiers. Zone rendue homogène par l'unité de trois ou quatre caractéristiques spatiales ou architecturales, un quartier est renforcé par l'unité sociale, par la netteté des frontières. (p. 116) Les qualités de la forme Quelles catégories utiliser dans la composition urbaine ? 1- La singularité ou clarté de la silhouette, grâce à la netteté des frontières, la clôture des espaces, le contraste. 2- La simplicité de la forme. De toutes façons, l'observateur distordra les réalités complexes pour en faire des formes simples. 3- La continuité d'une limite, d'intervalles rythmés, de matériaux, d'enseignes, aide à percevoir une réalité complexe. 4- La dominance d'une tour, d'une activité, etc permet de simplifier l'image. 5- La clarté des liaisons, qui sont stratégiques. 6- La différenciation directionnelle qui permet de faire sentir par exemple où est le centre ville par rapport à la mer… 7- Le champ visuel, c'est-à-dire la portée de la vision, est augmenté par des panoramas, des chevauchements de bâtiments etc. 8- La conscience du mouvement, par la mise en valeur des pentes, courbes,… qui permettent de structurer la ville puisque c'est en mouvement qu'on ressent la ville. 9- Les séries temporelles, perçues dans le temps telles des séries de points de repère "de nature mélodique". 10- Les dénominations et significations, caractéristiques non physiques qui peuvent renforcer l'identité. (p. 123) L'impression d'ensemble Il faut certes une continuité dans l'espace et dans le temps (un dôme tant visible de jour que de nuit, mais aussi des points de repères qui subsistent lorsque la ville se transforme). Cependant, la ville doit également être diverse. En effet, les singularités et les contrastes procurent du plaisir, notamment aux familiers de la ville ; de plus, une ville doit aussi être un stimulus pour de nouvelles explorations ; enfin, les habitants sont divers et chacun doit pouvoir bâtir sa propre image. Ainsi, les formes ne doivent pas être trop rigidement spécialisées, mais rester malléables et flexibles. (p. 127) La forme des métropoles La taille croissante des régions métropolitaines pose des problèmes nouveaux de composition. Deux techniques sont possibles, basées sur la hiérarchie des éléments, en prévoyant par exemple des noeuds principaux et des noeuds secondaires (mais cette organisation n'est-elle pas une négation du caractère libre et complexe des liens dans une ville?) ; sur la prédominance d'un ou deux éléments (comme un grand fleuve). Une nouvelle méthode consisterait à répartir des séries d'événements le long des voies du réseau de circulation : cependant, ces séquences doivent rester cohérentes quel que soit le sens du parcours, et elles doivent pouvoir être interrompues, ce qui rend leur réalisation complexe voire impossible. (p. 131) La méthode de composition L'urbaniste est amené à recomposer l'environnement existant (pour en découvrir et renforcer l'image), et de plus en plus, à composer les extensions suburbaines, à une échelle spatiale et temporelle entièrement nouvelle. Ainsi l'urbanisme volontaire - "manipulation délibérée du monde à des fins sensorielles" - prend-il une importance croissante. Ces rémodelages devraient être guidés par un plan visuel, recueil de recommandations préparées par l'analyse de la forme et de l'image de la ville, et basées sur le développement des cinq éléments. Ce plan devrait être incorporé dans les documents de planification habituels. Le but final étant la qualité des images (et non la forme matérielle), il faudrait apprendre aux habitants à regarder leur ville, par des promenades ; l'embellissement lui-même rend les habitants plus attentifs et les pousse à agir sur leur monde. (p. 135) V- Une nouvelle échelle Cette nouvelle échelle est celle de la métropole qui s'étend de plus en plus en raison de la vitesse des déplacements et des nouvelles constructions. Pour que l'environnement en soit agréable, il faut que sa structure soit claire et son identité frappante, chargée de poésie et de symbolisme. L'impression d'endroit remarquable rehausse les activités qui s'y exercent. (p. 139) Annexes A- A propos de l'orientation B- L'utilisation de la méthode C- Deux exemples d'analyse Conclusion On lisant ce livre on comprend comment juger l‘environnement et aussi le voire d’une autre façon pour pouvoir le préserver

image de la cite.pptx

  • Upload
    anacom

  • View
    213

  • Download
    1

Embed Size (px)

Citation preview

Diapositive 1

Fiche de lecture : Limage de la cit

L'image de la cit, Kevin LynchParis, Dunod, 1969, 222 p. Traduction de The image of the city par Marie Franois Venard et jean Lois Vnard, Cambridge, M.I.T. Press, 1960

Kevin Andrew Lynch (1918 Chicago, Illinois - 1984 Martha's Vineyard,Massachusetts), est un urbaniste et universitaire amricain clbre pour son ouvrage LImage de la cit qui refonda la lgitimit de lanalyse visuelle . Ancien lve de Frank Lloyd Wright Taliesin (studio), devenu professeur de city planning au MIT dont il fut diplm en 1947,Lynch participa par ailleurs, en qualit de conseiller, plusieurs projets damnagement aux USA dont le projet de remodlement de Boston. Parmi ses ouvrage. L'amnagement qualitatif de l'espaceet - l'image de la villeI- L'image de l'environnementCe livre examine les qualits visuelles de la ville amricaine en en tudiant la reprsentation mentale chez ses habitants. L'une de ces qualits est la lisibilit. La lisibilitC'est la clart du paysage, la facilit d'identifier les lments de la ville et de les structurer en schma cohrent. Cette clart permet de s'orienter, grce aux indications sensorielles et aux souvenirs, assurant ainsi la "scurit motive" des habitants. De plus, elle fournit du sens, en permettant l'laboration de symboles et de souvenirs collectifs.Certes, le cerveau peut s'adapter au dsordre - mais au prix d'efforts importants. Certes, on peut aimer le labyrinthe ou la surprise - mais uniquement s'ils sont circonscrits dans un ensemble visible. Enfin, nous ne cherchons pas un ordre dfinitivement ordonn, mais un ordre capable d'volution. (p. 3) Btir l'imageLes images sont le rsultat d'une interaction, d'un va-et-vient entre le milieu et l'observateur, qui reconnat facilement les objets familiers et les objets imposants. La tche des urbanistes consistant modeler un espace destin de nombreux habitants, c'est l'image collective qui les intressent. (p. 7) Structure et identitLes trois composantes de l'image mentale consistent en : son identit (ce qui fait qu'on la reconnat), sa structure (la relation spatiale de l'objet avec l'observateur) et sa signification pratique ou motive : cependant la signification d'une ville tant trs diverse, il vaut mieux la laisser se dvelopper sans la guider.L'image qui sert orienter doit tre claire, complte (permettant ainsi des choix diffrents d'action), ouverte (s'adaptant aux individus) et communicable. (p. 9) L'imagibilit (ou lisibilit, ou visibilit)C'est la qualit d'un objet qui provoque de fortes images, grce la continuit de sa structure et la clart de ses lments, plus ncessaires que d'autres proprits comme l'agrment des sens.Pour renforcer l'image, on peut utiliser des moyens symboliques, comme les cartes, mais ces moyens sont prcaires. On peut aussi exercer l'observateur mieux percevoir la ralit, notamment l'chelle nouvelle de la rgion urbaine. Enfin, on peut agir sur la forme de l'environnement. (p. 11)

II- Trois villesLe travail de l'auteur a consist comparer l'image collective de trois villes (labore par des entretiens) la ralit des formes urbaines (dtermines par enqute sur le terrain), pour en dgager quelques principes de composition urbaine. BostonLes analyses ont permis d'identifier plusieurs problmes de l'image de la pninsule centrale, comme la confusion de la forme du jardin central, le caractre flou de la direction de certaines rues et de la voirie en gnral. En revanche, les quartiers ont du caractre et se reconnaissent, mais leur structure n'est pas claire - alors qu'aux Etats-Unis c'est habituellement l'inverse. (p. 20) Jersey-CitySitue entre Newark et New-York, c'est une ville fragmente par les coupures des voies de communication, par la sgrgation sociale et raciale. La ville n'a pas de centre, et plus gnralement pas de caractre : ainsi, les habitants ont peu de points de repres (ils dcrivent au moyen des noms de rue, des enseignes, et non de formes reconnaissables). (p. 29) Los AngelesC'est l'un des CBD qui a t tudi : son image est relativement indiffrencie, en raison de son plan quadrill o les rues se confondent, des frquents changements d'activits et des reconstructions du cadre bti. Cependant certains points de repre trs caractriss visuellement existent, tels Persching square ou ces btiments levs, en fond de perspective, qui permettent de conserver facilement sa direction.En revanche, l'imagibilit l'chelle de l'agglomration est bonne grce des lments structurants comme l'ocan. Les autoroutes, palpitantes et puisantes, sont la fois structurantes et difficiles rattacher au reste de la ville. (p. 37) Thmes communsLes habitants accordent de l'importance aux panoramas (qui relient les lments disperss de la ville), aux particularits du paysage (notamment la vgtation), au systme viaire, aux classes sociales, l'ge des constructions. Les descriptions sont souvent fondes sur le contraste entre chaque lment et l'ensemble. (p. 50)

III- L'image de la ville et ses lmentsNotre attention porte sur le rle de la forme dans l'imagibilit d'une ville, mme si l'imagibilit peut tre influence par la signification, la fonction, l'histoire du quartier... Les formes physiques d'une ville peuvent tre classes en cinq lments : Les voiesC'est le rseau des voies qui permet d'apprhender la ville et d'en relier les lments : d'o leur importance pour les habitants connaissant assez bien la ville.Les voies se particularisent par les activits qui les bordent, par leur largeur ( laquelle on associe "rue principale") ou leur troitesse, par les caractristiques des faades ou de la vgtation. L'imagibilit des voies s'accrot grce plusieurs qualits :. leur continuit, par la continuit de la chausse, de la largeur, du nom . leur direction : la pente, des gradients d'intensit d'utilisation ou d'anciennet, un btiment typique d'un ct, etc. permettent de se rendre compte de la direction qu'on a prise. Il est important aussi que les extrmits (l'origine et la destination) soient nettes, par exemple grce la prsence d'un btiment dans l'axe visuel. C'est la clture visuelle.. leur talonnage : des points de repre permettent de se situer le long de la voie. leur caractre en ligne, c'est--dire rapport clairement au reste de la voirie. Ce n'est pas le cas Boston o certaines rues parallles deviennent perpendiculaires, ni la sortie des autoroutes en tranches ou des stations de mtro. Les intersections, importantes car l se prennent les dcisions d'orientation, doivent tre facilement comprises - surtout lorsqu'elles font se croiser plus de 4 voies - : c'est rarement le cas des changeurs autoroutiers. (p. 57) Les limitesLes plus fortes de ces frontires entre deux quartiers, sont les limites visibles, continues, impntrables : telles sont les rivires, les fronts de mer ou de lac (comme Chicago), limites liquides donnant des rfrences directionnelles et latrales. Les limites sont souvent aussi des voies : certaines sont des coutures qui runissent deux quartiers et rassemblent les habitants. Les voies ferres surleves sont des limites ariennes qui pourraient servir s'orienter efficacement, grce la direction qu'elles indiquent. (p. 72) Les quartiersUn quartier est dtermin par l'existence de plusieurs caractres distinctifs relevant du type de bti, de dcoration, d'activits, de classes sociales et de "races" (surtout Jersey-City). A Boston, c'est la "force thmatique" des diffrents quartiers qui constitue l'lment fondamental de l'image de la ville, supplant l'absence de clart de la voirie et assurant le bien-tre des gens. (p. 77) Les noeudsCe sont des jonctions de voies o l'on doit prendre des dcisions (de direction notamment, mais aussi de mode de transport : ainsi les stations de mtro, les gares sont des nuds), contrainte qui rend les voyageurs plus attentifs (et donc plus sensibles ce qui est plac l). La force de l'impression visuelle faite par les nud dpend de la vigueur de leur forme, de la clart des liaisons entre les diffrentes voies et de la particularit des btiments qui sont l (la place Saint-Marc tant un exemple parfait). (p. 85) Les points de repreCe sont des rfrences simples, qui permettent aux habitus de la ville de se guider. Ils se prsentent en "grappes", un dtail cl en faisant anticiper un autre : la reconnaissance de ces indications assure efficacit fonctionnelle (on se repre) et scurit motionnelle (on est rassur).La singularit d'un point de repre est donne par une forme claire, un contraste avec l'arrire plan (le point de repre est propre dans une ville sale, neuf dans une ville ancienne etc), une localisation qui ressort ( cause de la grande taille, du contraste local : un btiment en retrait par exemple). (p. 92) Relations avec les lments Les diffrents lments peuvent se renforcer ou se dtruire (par exemple une grande rue dsarticule un quartier en le transperant) : mais tous agissent ensemble pour produire une image, l'chelle du quartier en gnral. (p. 97) L'image changeanteLes images diffrent selon l'chelle - l'idal tant que des relations existent entre les diffrents niveaux (qu'un immeuble soit reconnaissable de loin comme de prs) - le point de vue, le moment L'image se dveloppe partir des grandes voies, puis se modifie lorsque l'environnement devient familier (et mme alors, on simplifie l'image comme en la caricaturant). Mais une certaine continuit de l'image est importante lorsque la ville se transforme. (p. 100) La qualit de l'imageUne image forte est une image riche de dtails et de sensations concrtes, offrant une structure complte et continue : c'est--dire que toutes les parties de la ville sont fermement et clairement lies, rendant les dplacements faciles et libres (alors qu'au dbut, le manque de connaissances prcises de la ville rend l'image dcousue). (p.102)

IV- La forme de la villeLa forme d'une ville doit rester partiellement non engage, non spcialise, afin de laisser aux citadins la possibilit de lui insuffler leurs propres significations. Cependant, l'environnement doit tre organis de manire visible et reconnaissable, comme c'est le cas Florence, grce l'vidence de son pass, la vue sur les collines de Toscane, au repre central de la coupole. S'il est rare de trouver des villes entirement doues d'imagibilit ( cause de leurs priphries informes), certains lieux naturels donnent une impression de forte localit grande chelle. (p. 106) Modeler les voiesIl faut une hirarchie visuelle : les voies importantes doivent pouvoir se diffrencier par leurs qualits particulires d'activits, revtements, plantations, faades Il faut galement de la clart visuelle : au moyen de la continuit de la voie, de la clart directionnelle (sinon l'ambiguit de l'orientation est droutante), de l'impression de progression vers une destination (par des gradients de pente, de couleurs, de densit de foule), de l'talonnage de la voie (par des points de repres, des changements de largeur). Alors le trajet prend une signification.D'autres particularits sont importantes, telles la largeur du champ visuel, telles les qualits "kinesthtiques", celles qui donnent une impression de mouvement (dans un virage ou une monte). Le trac des intersections, stratgiques, doit tre clairement exprim. (p. 111) Modeler les autres lmentsLes limites. Pour augmenter la visibilit d'une limite, il est utile d'en rendre la forme continue, d'en diffrencier les deux cts (par des matriaux, des plantations contrasts), d'en augmenter son accessibilit et son utilisation, par exemple en ouvrant un front de mer la circulation. Les points de repre. Pour accrotre leur force, on peut contrler leur contraste avec le contexte (limiter la hauteur sauf pour un btiment), les grouper pour les renforcer mutuellement, les mettre l o l'attention perceptive est la plus grande (aux noeuds, hauteur de vue), les disposer en squence continue pour rendre le trajet confortable, etc. Les noeuds. Un noeud est d'autant plus fort que sa forme est claire, qu'il contient du mobilier urbain, qu'il concide avec un point de dcision de circulation, que sa prsence est signale dans les quartiers avoisinants. Les quartiers. Zone rendue homogne par l'unit de trois ou quatre caractristiques spatiales ou architecturales, un quartier est renforc par l'unit sociale, par la nettet des frontires. (p. 116) Les qualits de la formeQuelles catgories utiliser dans la composition urbaine ?1- La singularit ou clart de la silhouette, grce la nettet des frontires, la clture des espaces, le contraste.2- La simplicit de la forme. De toutes faons, l'observateur distordra les ralits complexes pour en faire des formes simples.3- La continuit d'une limite, d'intervalles rythms, de matriaux, d'enseignes, aide percevoir une ralit complexe.4- La dominance d'une tour, d'une activit, etc permet de simplifier l'image.5- La clart des liaisons, qui sont stratgiques.6- La diffrenciation directionnelle qui permet de faire sentir par exemple o est le centre ville par rapport la mer7- Le champ visuel, c'est--dire la porte de la vision, est augment par des panoramas, des chevauchements de btiments etc.8- La conscience du mouvement, par la mise en valeur des pentes, courbes, qui permettent de structurer la ville puisque c'est en mouvement qu'on ressent la ville.9- Les sries temporelles, perues dans le temps telles des sries de points de repre "de nature mlodique".10- Les dnominations et significations, caractristiques non physiques qui peuvent renforcer l'identit. (p. 123) L'impression d'ensembleIl faut certes une continuit dans l'espace et dans le temps (un dme tant visible de jour que de nuit, mais aussi des points de repres qui subsistent lorsque la ville se transforme). Cependant, la ville doit galement tre diverse. En effet, les singularits et les contrastes procurent du plaisir, notamment aux familiers de la ville ; de plus, une ville doit aussi tre un stimulus pour de nouvelles explorations ; enfin, les habitants sont divers et chacun doit pouvoir btir sa propre image. Ainsi, les formes ne doivent pas tre trop rigidement spcialises, mais rester mallables et flexibles. (p. 127) La forme des mtropolesLa taille croissante des rgions mtropolitaines pose des problmes nouveaux de composition. Deux techniques sont possibles, bases sur la hirarchie des lments, en prvoyant par exemple des noeuds principaux et des noeuds secondaires (mais cette organisation n'est-elle pas une ngation du caractre libre et complexe des liens dans une ville?) ; sur la prdominance d'un ou deux lments (comme un grand fleuve). Une nouvelle mthode consisterait rpartir des sries d'vnements le long des voies du rseau de circulation : cependant, ces squences doivent rester cohrentes quel que soit le sens du parcours, et elles doivent pouvoir tre interrompues, ce qui rend leur ralisation complexe voire impossible. (p. 131) La mthode de compositionL'urbaniste est amen recomposer l'environnement existant (pour en dcouvrir et renforcer l'image), et de plus en plus, composer les extensions suburbaines, une chelle spatiale et temporelle entirement nouvelle. Ainsi l'urbanisme volontaire - "manipulation dlibre du monde des fins sensorielles" - prend-il une importance croissante.Ces rmodelages devraient tre guids par un plan visuel, recueil de recommandations prpares par l'analyse de la forme et de l'image de la ville, et bases sur le dveloppement des cinq lments. Ce plan devrait tre incorpor dans les documents de planification habituels. Le but final tant la qualit des images (et non la forme matrielle), il faudrait apprendre aux habitants regarder leur ville, par des promenades ; l'embellissement lui-mme rend les habitants plus attentifs et les pousse agir sur leur monde. (p. 135)

V- Une nouvelle chelleCette nouvelle chelle est celle de la mtropole qui s'tend de plus en plus en raison de la vitesse des dplacements et des nouvelles constructions. Pour que l'environnement en soit agrable, il faut que sa structure soit claire et son identit frappante, charge de posie et de symbolisme. L'impression d'endroit remarquable rehausse les activits qui s'y exercent. (p. 139) Annexes A- A propos de l'orientation B- L'utilisation de la mthode C- Deux exemples d'analyseConclusion

On lisant ce livre on comprend comment juger lenvironnement et aussi le voire dune autre faon pour pouvoir le prserver

1