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Immeubles. Suivi de Encorede mots croisés en toutes les langues). Ou sept vies apprises par cœur, les rues barrées par la lumière. C'était ça, l'école du soir : là les foules

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Immeubles suivi de

Encore

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DU MÊME AUTEUR

POÉSIE.

Mémoire du présent, éd. Pierre Jean Oswald, 1975.

Pages Blanches, E.F.R., coll. « Petite Sirène », 1976, prix Paul Vaillant-Couturier 1977.

« Paris-Boulevard », dans l 'Humanité du 12 juillet 1977.

Contrechant, Orange export Ltd, 1978.

TRADUCTIONS.

Vladimir HOLAN : Douleur, éd. Pierre Jean Oswald, 1967 ; Une nuit avec Hamlet (préface d'Aragon), éd. Gallimard, 1968 ; Histoires, éd. Gallimard, 1977.

Jaroslav SEIFERT : « Le Château de Prague », dans les Lettres Françaises, 1968.

Yannis RITSOS : Le Mur dans le miroir, suivi d'Ismène, éd. Galli- mard, 1972 ; 18 chansons pour la patrie malheureuse, Madrid, 1974 ; Papiers, E.F.R., coll. « Petite Sirène », 1976 ; Le Choral des pêcheurs d'éponges, éd. Gallimard, 1977.

DIVERS.

Le Printemps, roman, éd. Denoël, 1965, prix des « Enfants- terribles » 1966.

Tchécoslovaquie, éd. Rencontre, Lausanne, 1968.

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DOMINIQUE GRANDMONT

I m m e u b l e s suivi de

E n c o r e poèmes

Poésie 79

SEGHERS

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Collection dirigée par BERNARD DELVAILLE

Ouvrage publié avec le concours du Centre National des Lettres

Si vous désirez être tenu (e) au courant de nos activités d'éditeur, veuillez nous envoyer votre nom et votre adresse, sur carte postale ou carte de visite, aux Editions Seghers, B.P. 503, 75725 Paris Cedex 15 : notre bulletin « Informations Seghers » et nos catalogues vous seront adressés, gratuite- ment et sans engagement.

La Loi du 11 m a r s 1957 n 'autorisant , aux t e rmes des a l inéas 2 et 3 de l'Article 41, d ' u n e part, que les cop ies ou reproduct ions str ictement réser- vées à l ' usage privé du copiste et non des t inées à une utilisation col- lective, et, d ' au t re part. que les ana lyses et les cour tes citations dans un but d ' exemple et d'illustration, toute représentat ion ou reproduction in tégra le ou partielle, faite s a n s le consen tement de l 'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause , es t illicite (alinéa 1 de l'Article 40). Cette r ep ré sen - tation ou reproduction, par que lque procédé que ce soit, consti tuerait donc une contrefaçon sanc t ionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal.

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction réservés pour tous pays.

@ Editions Seghers, Paris, 1978. Imprimé en France.

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Toute science serait superflue si l'apparence et l'essence des choses coïncidaient.

KARL MARX.

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IMMEUBLES

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LA LEÇON DE FRANÇAIS DANS LA COUR

J'ai passé ma vie sur un dessus d'armoire, la gorge pleine de bois, à la fenêtre un cerisier en sueur, fatigué de gagner au jeu, quelque chose (dans les couloirs, le cri de l'or sur les parquets) de si peu croyable, mais ce n'est pas ça que je veux dire,

le sang coulait du mur, sans doute. Et nous avons marché très près de l'impossible. J'étais ivre en 20 minutes. La poésie n'est que cela. Rassurez-vous, la poésie n'est que forêts, décors, rizières, et par exemple les fusils sont enterrés depuis longtemps derrière un arbre pittoresque.

Et mes amis, je ne sais plus, souvenez-vous quel amour fou fut cette sagesse, enterrée parmi les hêtres triomphants. Ponts et rivières et diamants. Pourquoi, banquiers, que vous importe !

Rien que des mots contre la guerre et ceux qui ouvraient les miroirs, vitraux d'essence, blés de neige, que ferons-nous de vos patiences ? (quand le visage de ma mère

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a roulé derrière une grille de mots croisés en toutes les langues).

Ou sept vies apprises par cœur, les rues barrées par la lumière. C'était ça, l'école du soir : là les foules du samedi à la sortie des cinémas ou la parodie de courir et d'autres musclés à outrance.

Telle est pure dévastation où le soleil de minuit manque quand la fleur bleue du bord des quais agit comme l'amour lui-même.

Le front luisant sous la casquette, dans quel automne s'enfonçaient les arbres, les années sans ombre. Rien, parfois, que l'immense écho d'un pas la nuit sur les chantiers : le souvenir d'un brasero et le rouge d'un livre d'heures.

Quelle aurore solidifiée. Accrochés aux bancs ceux qui dorment. Horizon de vitre ou de voix où le temps gardait son secret.

Que ferez-vous de leurs tristesses, s'il ne faut pas voir qu'un seul côté des choses, comme vous dites, ou si c'est autrement qu'il faut poser la question, en français dans le texte, simplement pour ouvrir

le livre à cette page.

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SCÈNE

Une goutte d'eau tombée du ciel frappe dans leur sommeil les lumières irréversibles.

Vivre ? tout ce qui compte est libre et destructible.

Dans la rue tremble l'obscurité amoureuse rien que cela le mur chaud d'aujourd'hui la mémoire instantanée des yeux de la foudre.

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JOURNAL I

Aucun objet ne vient au secours de la nuit. On n'entend pas les voitures qui passent ni le déclic des feux de signalisation et les événements n'ont pas d'étoiles, de décor. La ville s'est arrêtée sur une note. Blanches dans la nuit, les roues tournent (l'eau est libre, les meubles craquent). Attends. Quelque profil se lève (crier n'est rien, l'asphalte meurt). Comme ces mots écrits sur les murs ou un chien un peu de chaleur.