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Immunité en danger : Faites (enfin) peau neuve ! Prendre soin de sa peau n’est pas qu’un simple rituel de beauté. Première barrière contre les virus, synthèse de la vitamine D, prévention de la déshydratation… son rôle pour la santé est essentiel. Comment préserver naturellement votre peau au fil des années ? Nos solutions aroma pour faire peau neuve à la rentrée. A vec près de 2 m 2 , la peau est le plus grand organe de notre corps. Elle est une surface d’échange considérable, soumise à des stress tout au long de notre vie. Elle assure le rôle essentiel de barrière mécanique vis‑à‑vis de notre environnement, mais présente aussi de multiples fonctions. Les trois couches de peau indispensables La peau est constituée de plusieurs épaisseurs de cellules et d’une structure bien caractéristique qui se divise en trois zones : 1. L’épiderme est la couche la plus externe de la peau. L’épi‑ derme se renouvelle continuellement. Si de nouvelles cellules sont créées à la base, les cellules matures remontent, elles, vers le haut pour ensuite disparaître. C’est le phénomène de desquamation. L’épiderme ne contient pas de vaisseaux sanguins mais des terminaisons nerveuses. Il renferme aussi des cellules immunitaires ainsi que des cellules spécialisées appelées mélanocytes, responsables de la coloration de notre peau, dont le rôle est de nous proté‑ ger contre les rayonnements ultra‑violets. Immunité en danger : Faites (enfin) peau neuve ! ............. 1 Alzheimer et dépression : êtes‑vous à risque ? (Réponse dans votre ventre) ........... 5 Bizarre ! Vous avez dit bizarre ? 6 techniques à réhabiliter d’urgence........ 6 Contre le Covid... faites du sport ! .................................... 10 Hypertendus : ces médicaments font grimper la tension ! ..............11 Trinquez à votre microbiote (mais avec du rouge seulement) ....11 Insomnies ? Troquez le marchand de sable pour votre marchand d’épices .........................................11 Dix millions de morts par an en 2050 : l’antibiorésistance, une menace planétaire (mais vous pouvez agir !) ..... 12 Nerf vague : cet inconnu qui vous veut du bien (activez‑le !) ...................... 20 Parkinson : ce sport freine la maladie (et ce n’est pas le yoga) ............... 23 La spiruline, arme antidiabète : info ou intox ? .............................. 23 Gencives en feu ? Pas toujours la faute à la brosse à dents ! ....... 23 Santé du foie : les Chinois ne la résument pas au drainage ! .................... 24 La santé commence toujours par un pas (plaidoyer pour la marche) ................. 27 SOMMAIRE n°63 - Septembre 2021

Immunité en danger : n°63 - Septembre 2021 ImmunitéFaites

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Page 1: Immunité en danger : n°63 - Septembre 2021 ImmunitéFaites

Immunité en danger : Faites (enfin) peau neuve !Prendre soin de sa peau n’est pas qu’un simple rituel de beauté. Première barrière contre les virus, synthèse de la vitamine D, prévention de la déshydratation… son rôle pour la santé est essentiel. Comment préserver naturellement votre peau au fil des années ? Nos solutions aroma pour faire peau neuve à la rentrée.

A vec près de 2 m2, la peau est le plus grand organe de notre corps. Elle est une surface d’échange considérable, soumise à des stress tout au long de notre vie. Elle assure le rôle essentiel de barrière mécanique

vis‑à‑vis de notre environnement, mais présente aussi de multiples fonctions.

Les trois couches de peau indispensablesLa peau est constituée de plusieurs épaisseurs de cellules et d’une structure bien caractéristique qui se divise en trois zones :

1. L’épiderme est la couche la plus externe de la peau. L’épi‑derme se renouvelle continuellement. Si de nouvelles cellules sont créées à la base, les cellules matures remontent, elles,

vers le haut pour ensuite disparaître. C’est le phénomène de desquamation. L’épiderme ne contient pas de vaisseaux sanguins mais des terminaisons nerveuses. Il renferme aussi des cellules immunitaires ainsi que des cellules spécialisées appelées mélanocytes, responsables de la coloration de notre peau, dont le rôle est de nous proté‑ger contre les rayonnements ultra‑violets.

Immunité en danger : Faites (enfin) peau neuve ! Immunité en danger : Faites

(enfin) peau neuve ! ............. 1Alzheimer et dépression : êtes‑vous à risque ? (Réponse dans votre ventre) ........... 5

Bizarre ! Vous avez dit bizarre ? 6 techniques à réhabiliter d’urgence ........ 6Contre le Covid... faites du sport ! .................................... 10Hypertendus : ces médicaments font grimper la tension ! ..............11Trinquez à votre microbiote (mais avec du rouge seulement) ....11Insomnies ? Troquez le marchand de sable pour votre marchand d’épices .........................................11

Dix millions de morts par an en 2050 : l’antibiorésistance, une menace planétaire (mais vous pouvez agir !) ..... 12

Nerf vague : cet inconnu qui vous veut du bien (activez‑le !) ...................... 20Parkinson : ce sport freine la maladie (et ce n’est pas le yoga) ............... 23La spiruline, arme antidiabète : info ou intox ? .............................. 23Gencives en feu ? Pas toujours la faute à la brosse à dents ! ....... 23

Santé du foie : les Chinois ne la résument pas au drainage ! .................... 24

La santé commence toujours par un pas (plaidoyer pour la marche) .................27

SOMMAIRE

n°63 - Septembre 2021

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Immunité en danger : Faites (enfin) peau neuve !

2. Le derme, la partie centrale, est une zone essentielle pour notre immunité. En plus de contenir des vaisseaux sanguins et des termi‑naisons nerveuses, sa structure particulière renferme des fibres de collagène et de fibrine qui garan‑tissent la souplesse de notre peau. C’est aussi au sein du derme que l’on va retrouver ce que l’on appelle des annexes, plus précisément des glandes remplissant des fonctions bien particulières.

Les glandes sébacées, annexées aux poils, sécrètent du sébum qui limite le dessèchement de la peau, lubrifie le poil et possède aussi un rôle anti‑bactérien.

Les glandes sudoripares s’abouchent elles aussi dans le follicule pileux. Elles permettent la thermorégulation par la transpiration, mais aussi l’épu‑ration de notre corps par excrétion de toxines endogènes. La peau est ainsi un de nos organes émonctoires (avec le foie, les poumons, les reins et les côlons).

3. Enfin, l’hypoderme, couche la plus profonde, est situé sous le derme. On parle d’ailleurs aussi de tissu sous‑cutané. Cette dernière

couche va être plus ou moins épaisse selon les zones du corps et, en cas de surpoids, elle tend à s’hypertro‑phier, formant un tissu d’apparence parfois disgracieux, la cellulite. De ce fait, l’hypoderme est souvent mal considéré alors qu’il remplit des fonctions indispensables. Il joue le rôle de réserve énergétique et d’iso‑lant thermique. Enfin, l’hypoderme est un tissu endocrinien qui participe à la synthèse de certaines hormones comme la leptine, hormone de la satiété.

La peau, ce premier garde du corpsLe rôle principal de notre peau est sa fonction de barrière, essentielle pour nous protéger de notre environ‑nement au sens large (pathogènes, éléments physiques et chimiques), mais aussi pour nous prévenir de la déshydratation. Son rôle est primor‑dial dans le maintien de l’homéosta‑sie, c’est‑à‑dire le maintien de notre équilibre interne.

La peau intervient aussi largement dans le métabolisme de la vita‑mine D. Cette vitamine, synthétisée

au niveau de la peau sous l’action des UV, est en effet très peu appor‑tée par notre alimentation.

Notre peau assure aussi le main‑tien de notre température, autrement appelée thermorégulation, grâce aux glandes sudoripares et au tissu sous‑cutané (adipeux). Ces fonctions sont permises grâce à un équilibre savamment maintenu par des méta‑bolismes internes et externes fine‑ment régulés.

Plus étonnant encore, saviez‑vous que votre peau a un PH acide ? Ce degré d’acidité est essentiel. S’il intervient pour l’équilibre général de la peau, il permet surtout la protec‑tion contre les invasions pathogènes. Et cette acidité est principalement maintenue par la transpiration, grâce à l’action de sécrétion et d’excrétion des glandes sudoripares et sébacées.

La peau a aussi un rôle d’échange permis par de larges réseaux sanguins (capillaires) et lymphatiques qui sont présents dans le derme et contribuent aux échanges et à l’oxygénation de la peau. Notre système nerveux végé‑tatif, celui que l’on ne contrôle pas, est aussi très présent, permettant la constriction ou la dilatation des vais‑seaux cutanés.

Enfin, notre peau abrite son propre microbiote, soutenant, d’une certaine façon, le rôle de barrière. Cependant, ses fonctions et son maintien en équi‑libre sont encore très mal connus.

Le miroir de votre état nerveuxL’équilibre de la peau est fragile et cette dernière en dit long sur notre état intérieur à qui sait l’observer. Bien souvent, elle va être le reflet de ce qui se passe aussi au niveau de notre système nerveux (contra‑riétés, stress, voire troubles parfois plus profonds pouvant conduire à de l’eczéma, par exemple).

Alexandra Ochando Docteur en pharmacie et rédactrice web santé, elle est spécialisée en phyto­thérapie et nutrition.

Ces quatre astuces pour « faire peau neuve »Prendre soin de sa peau au quoti‑dien est essentiel et les huiles essentielles ne sont pas les seuls outils à notre disposition :

y Une alimentation variée, équili ‑ brée, suffisamment riche en végé‑taux et en acides gras de bonne qualité, est une base indispen‑sable.

y Respirer profondément garantit une bonne oxygénation et donc une meilleure libération des toxines.

y Un sommeil de qualité, répa‑rateur, est un atout.

y Évitez autant que possible le tabac, l’excès d’alcool, les soins trop agressifs et votre peau vous dira merci !

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Une peau sèche sera ainsi le reflet d’un système nerveux stressé et trop sollicité. Elle va être plutôt terne, froide, traduisant une mauvaise irri‑gation du fait d’une constriction capillaire trop importante. Une peau grasse, en revanche, peut être le signe d’un hyperfonctionnement du système nerveux parasympathique qui va entraîner une hypersécrétion des glandes sébacées.

Bien que la peau soit une zone d’échange considérable, elle reste relativement imperméable aux substances extérieures et ne laisse passer que des molécules de petite taille, possédant le plus souvent un pôle lipidique. Les huiles essen‑tielles remplissent ces deux critères et traversent parfaitement cette barrière. Elles peuvent donc atteindre les couches les plus profondes de la peau, mais aussi la circulation sanguine générale, en fonction des quantités appliquées.

Votre peau en dit long sur votre âgeNotre peau, celle du visage et aussi de l’ensemble de notre corps, vieil‑lit progressivement et s’affine avec le temps. Bien que le résultat ne soit pas visible avant un certain âge, ce processus débute assez tôt, généra‑lement vers 25 à 30 ans. On peut néanmoins le freiner avec de bonnes pratiques (ou l’accélérer avec de mauvaises).

Le vieillissement cutané dépend de nombreux facteurs, internes et externes. Certains sont indépendants de nos actions et de notre volonté (c’est le cas de l’hérédité) alors que l’on peut en influencer d’autres, avec une bonne hygiène de vie.

Les rides, qui apparaissent avec le temps, sont le résultat d’un relâche‑ment de la structure cutanée au niveau du derme. Ce phénomène naturel est lié notamment à un amoindrissement

de la quantité de fibrine et de colla‑gène à ce niveau.

Prendre soin de sa peau naturelle‑ment est donc tout à fait possible. Trois ingrédients intéressants à utili‑ser vont être les huiles végétales, les hydrolats et les huiles essentielles.

Vous pourrez, dans certains cas, les mélanger avec des argiles purifiantes et reminéralisantes.

Purifiez votre peau en douceurLa peau est recouverte d’une couche de sébum qui est essentiel à sa protec‑tion. Chercher à le retirer de façon trop agressive va avoir l’effet inverse de celui escompté. Agressée, la peau, avec les glandes sébacées, va sécré‑ter une quantité encore plus impor‑tante de sébum.

Les boutons d’acné, qui peuvent survenir à tout âge, peuvent ainsi être le reflet d’une alimentation désé‑quilibrée, notamment trop riche en sucre, ou d’agressions mécaniques extérieures trop importantes (lavages trop intensifs ou avec des produits

inadaptés, port du masque, frot‑tements…). Les solutions à base d’huiles sont une excellente manière de nettoyer la peau, principalement du visage, particulièrement fine, sans l’agresser à outrance ou modifier son pH de façon trop importante.

L’huile végétale d’amande douce (Prunus amygdalus var. dulcis) est, par exemple, un bon démaquillant et nettoyant naturel. Elle aura un pouvoir adoucissant intéressant et il s’agit d’une huile assez pénétrante qui sera donc un bon véhicule pour des huiles essentielles.

Vous avez un peu plus de temps ? Pourquoi ne pas essayer la formule proposée par Guy Roulier dans son livre Les huiles essentielles pour votre santé (éditions Dangles) :

Il vous faudra : ● 25 g de beurre de karité ou de

cacao, ● 15 g de cire d’abeille, ● 70 ml d’huile d’avocat, ● 2 cuillerées à soupe d’infusion

d’ortie ou d’alchémille,

Offrez un sauna aroma à votre visageVous pouvez réaliser des saunas faciaux (pas plus d’un par semaine) avec de l’eau bouil‑lante dans laquelle vous verserez 3 gouttes de l’huile essentielle de votre choix : camomille romaine ou allemande, lavande aspic ou vraie, sauge sclarée.Positionnez votre visage au‑ dessus et couvrez‑vous d’un linge. Il est préférable de fermer les yeux pour éviter de potentielles irritations liées aux huiles essentielles, forte‑ment thermolabiles. Si votre peau est fine et fragile, avec de la couperose, 1 à 2 minutes suffi‑ront. Sinon, vous pouvez mainte‑nir la position pour 3 à 5 minutes.

Une huile essen‑tielle de lavande, qu’il s’agisse de la lavande aspic ou de la lavande vraie, sera parti‑culièrement intéressante pour son action apaisante et bénéfique à votre respiration par la même occasion. Le meilleur moment pour réaliser ce sauna facial avec des huiles de lavande ou de camo‑mille sera le soir, avant le coucher.Dans tous les cas, évitez de le pratiquer avant de sortir de chez vous ; au‑delà de l’effet disgra‑cieux d’une peau un peu rouge aux pores dilatés, celle‑ci (et vos voies respiratoires supérieures par la même occasion) sera plus sensible aux agressions extérieures.

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● 3 gouttes d’huile essentielle de bois de rose et 3 de camomille romaine.

Pour la réaliser, mélangez au bain‑marie le beurre et la cire, ajou‑tez ensuite l’huile d’avocat. Retirez du feu. Ajoutez la tisane et les huiles essentielles et mélangez jusqu’à refroidissement complet. Enfer‑mez votre préparation dans des pots hermétiques.

Pour l’utiliser, massez‑vous douce‑ment le visage avec, puis enlevez l’excédent doucement, avec un linge doux ou un coton.

Ces hydrolats pour soigner votre peauLes hydrolats aromatiques sont de fabuleux outils pour tonifier la peau, apaiser les rougeurs, calmer ou adoucir.

● L’hydrolat de camomille noble sera idéal en cas d’irritation sur le visage ou tout autre partie du corps. Il en va de même pour l’hydrolat de lavande.

● L’hydrolat de rose de Damas sera parfaitement indiqué pour des peaux sèches et fragiles.

● L’hydrolat de sauge sclarée est un bon rééquilibrant en cas de boutons d’acné.

● L’hydrolat de ciste ladanifère est, quant à lui, astringent. Il va limi‑ter les saignements (comme après‑ rasage, par exemple).

● Sans oublier… le précieux bois de rose ! Si vous ne deviez avoir qu’une huile essentielle pour votre peau, misez sur l’huile essentielle de bois de rose (Aniba rosaeo­dora). Issue d’un arbre précieux et odorant (utilisé en marqueterie), cette huile essentielle est tout aussi précieuse, rare et donc chère. Son profil biochimique est assez atypique puisqu’elle renferme 95 % de linalol.

Surtout, elle n’irrite pas et est parti‑culièrement adaptée à la cosmétolo‑gie, principalement pour les peaux fatiguées, irritées, fragilisées. On lui reconnaît des propriétés antirides, elle raffermit les tissus et redonne de l’élasticité.

L’intérêt qu’elle suscite en cosmé‑tique, parfumerie, marqueterie, aromathérapie, font d’elle aujourd’hui une espèce menacée et classée en voie de disparition. On ne la trouve d’ailleurs plus vraiment (et c’est heureux), mais elle pourra aisément être remplacée par l’huile essen‑tielle de bois de Hô (Cinnamomum

camphora ct. linalol) qui va présen‑ter le même profil biochimique, soit autour de 90 % de linalol selon les récoltes.

Pour l’utiliser, gardez en tête que 1 % d’huile essentielle est largement suffisant pour profiter de ses vertus cosmétiques. À cette dose, vous n’agresserez pas votre peau ni ne perturberez son équilibre si fragile.

Les huiles végétales, votre atout santéLa peau est protégée par la subs‑tance lipidique qu’est le sébum. Elle se plaît dans un environnement gras. Ce gras, vous pouvez (et devez) l’ap‑porter par une alimentation riche en bons acides gras, mais aussi par l’ap‑plication cutanée d’huiles végétales de bonne qualité. Ces huiles ont de multiples vertus ont de multiples vertus qui seront intéressantes en fonction de votre type de peau et de l’effet recherché. En voici quelques‑unes à essayer en fonction de vos besoins.

● L’huile de jojoba, d’une richesse exceptionnelle en antioxydants, est très utilisée en cosmétique pour son effet antivieillissement. Elle présente aussi une composition proche de

Les HE peuvent-elles ralentir le vieillissement de la peau ?Le vieillissement est un processus normal qui ne touche pas seule‑ment notre peau. Celle-ci reflète d’ailleurs généralement notre âge biologique.C’est pourquoi il est important de prendre aussi soin de son patri‑moine cutané. Et ce, aussi bien de manière indirecte, par l’intérieur, avec une alimentation saine et une bonne hydratation, que de façon directe, par l’extérieur.Le plus grand ennemi de la peau reste le soleil, ou plutôt le soleil en trop grande quantité.

En effet, on l’a vu, une quantité minimale de soleil est nécessaire pour assurer la synthèse de vita‑mine D. En revanche, le soleil en excès cause des dommages irrépa‑rables, et ce, de façon insidieuse, conduisant non seulement à un vieillissement accéléré, mais aussi à une augmentation des cancers cutanés.Les huiles essentielles, à leur niveau, vont avoir un rôle antioxy‑dant en plus de leurs propriétés spécifiques rééquilibrantes, cica‑trisantes, anti-inflammatoires…

L’alimentation tient enfin une place essentielle de même qu’une bonne hygiène de vie. Parfois, quand l’alimentation ne suffit pas à combler les besoins de l’organisme et que des carences s'installent, une supplémenta‑tion en vitamines et en minéraux permettra de rétablir l’équilibre. De même qu’une peau sèche, sensible ou en perte de tonus pourra bénéficier d’une supplémentation en acides gras, notamment grâce à des capsules d’huile de bourrache et d’onagre.

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celle du sébum, ce qui la rend très protectrice pour la peau.

● L’huile d’onagre est riche en acide linoléique (précurseur d’Oméga‑6) et en vitamine E ; elle est particuliè‑rement intéressante pour régénérer les peaux fatiguées, ridées, sèches.

● L’huile de bourrache, qui présente des propriétés proches de celles de l’huile d’onagre, peut être aisément associée à cette dernière.

● L’huile de rose musquée, très riche en vitamine A et en précurseurs d’Oméga‑3 et 6, est utilisée comme cicatrisant. Elle est conseillée en cas de brûlure, de cicatrice post‑ opératoires, de rides, d’escarres.

Misez sur les synergies. Il existe différents types de peau. Il faudra donc en prendre soin de manière adaptée.

L’anti peau sècheUne peau sèche est le résultat d’une déshydratation. Cela la rend sensible aux agressions extérieures et pas très agréable à supporter au quotidien. Elle est aussi très réactive et rougit facilement.Voici une synergie qui devrait la soulager.

● 10 gouttes d’huile essentielle de palmarosa (Cymbopogon martinii),

● 10 gouttes de bois de Hô (Cinna­momum camphora ct linalol),

● 25 ml d’huile végétale de bour‑rache,

● 25 ml d’huile végétale de jojoba ou d’onagre.

Appliquez cette préparation, 1 à 2 fois par jour, sur une peau propre.

Non au relâchement !Avec l’âge, la peau a tendance à se relâcher, à perdre en fermeté pour former les rides. Ses besoins vont

donc être un peu différents des autres types de peaux. Voici une solution à appliquer le soir, sur un visage nettoyé avec soin :

● 1 ml d’huile essentielle de géra‑nium rosat (Pelargonium graveo­lens),

● 1 ml d’huile essentielle de lavande officinale (Lavandula officinalis),

● 0,5 ml d’huile essentielle d’ylang‑ylang (Cananga odorata),

● huile végétale de rose musquée quantité suffisante pour 30 ml.

Alexandra Ochando

L’huile végétale de bourrache régénère les peaux fatiguées, ridées et sèches.

ɕ Alzheimer et dépression : êtes‑vous à risque ? (Réponse dans votre ventre)

Les preuves d’un lien entre le microbiote et certaines pathologies neurologiques comme la dépression, Alzheimer ou encore la schizophrénie, ne cessent de s’accumuler. Mais jusqu’à présent, aucune étude n’avait réussi à démontrer l’origine de ce lien. Ce n’est que tout récemment qu’une étude chinoise a enfin percé le mystère ! En observant la composi‑tion du microbiote de personnes souffrant de ces différentes pathologies, les chercheurs ont pu obser‑ver la présence ou l’absence de certaines familles de bactéries et de neurotransmetteurs.Dans le cas de patients souffrant d’Alzheimer, les chercheurs ont observé la forte prévalence de la

bactérie Blautia, ainsi qu’une plus grande disponi‑bilité du neurotransmetteur GABA. Dans le cas de la schizophrénie, ils ont observé une grande quan‑tité de sérotonine dans l’intestin. De même, les bactéries de la famille des entérobactéries seraient associées à un risque plus élevé d’apparition de la maladie tandis que la classe des gammaprotéobac‑téries le serait à un risque plus faible. Enfin, pour la dépression, c’est la présence importante des bacilles génétiquement modifiés qui a attiré l’œil des chercheurs. De quoi vous inciter à prendre le plus grand soin de votre microbiote !

Actualités

1. Zhuang Z, Yang R, Wang W, Qi L, Huang T, « Associations Between Gut Microbiota and Alzheimer’s Disease, Major Depressive Disorder, and Schizophrenia. », J Neuroinflammation. 2020 Oct 2;17(1):288. doi: 10.1186/s12974‑020‑01961‑8. PMID: 33008395; PMCID: PMC7532639

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Dans le cabinet du naturopathe

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Bizarre ! Vous avez dit bizarre ? 6 techniques à réhabiliter d’urgence

Y a‑t‑il des techniques qui peuvent paraître d’un autre âge et complètement dépas‑

sées ? Des techniques que nos anciens pratiquaient régulièrement et que notre modernisme exacerbé a réduites à la plus simple expres‑sion ? Leurs détracteurs les traitant au passage de pratiques du Moyen Âge, de rebouteux, de sorcières, eux qui pensent être les détendeurs du seul savoir universel ! Quel manque d’humilité et de reconnaissance vis‑à‑vis de nos anciens !

Ridiculisées… et pourtant !Rappelons‑nous des saignées et des clystères de Molière qui ont sauvé nombre de personnes, même si ces pratiques ont été ridiculisées, car

trop utilisées sans discernement. Souvenons‑nous également du Dr Semmelweis (1818‑1865) qui avait demandé à ses confrères de se laver les mains entre la salle de dissection des cadavres et la salle d’accouchement. À cette époque, la fièvre puerpérale tuait beaucoup de femmes en couches ainsi que des nouveau‑nés. Cette simple précau‑tion, que ses confrères de l’époque considéraient comme débile et ridi‑cule, a prouvé une utilité qu’au‑cun médecin actuel ne réfute et le Dr Semmelweis a vu ainsi les décès par fièvre puerpérale chuter de manière phénoménale… Pourtant, ce médecin de génie a été traité de fou et persécuté toute sa vie pour finir en asile psychiatrique… fou !

Et que dire de Louis Pasteur, non médecin et pourtant père de la

microbiologie à laquelle tout prati‑cien actuel se réfère, et qui a été bien souvent maltraité et ridicu‑lisé parce qu’il n’était justement pas médecin ! Plus près de nous, le Pr Jacques Benveniste (1935‑2004), médecin, immunologiste français connu pour ses travaux en 1988 sur la mémoire de l’eau (expli‑quant peut‑être le principe de vali‑dation de l’action de la dilution en homéopathie). Ses recherches ont engendré une importante contro‑verse scientifique qui l’a discré‑dité comme chercheur auprès d’une partie de la communauté scientifique (encore actuelle !). Résultat : il quitte l’INSERM en 1995.

Toutefois ses expériences seront reprises par le Pr Luc Montagnier, prix Nobel de médecine en 2008 et qui déclarait déjà en 2007 avoir constaté, lors de ses travaux sur le VIH, des phénomènes décrits par Jacques Benveniste.

Et je ne peux passer sous silence cette citation parue dans son livre « Les combats de la vie » (Ed. Lattès) : « La biologie moléculaire a atteint

Bizarre ! Vous avez dit bizarre ? 6 techniques à réhabiliter d’urgenceVous pensiez que la naturopathie ne consistait qu’en bains dérivatifs ou cures diverses ? Détrompez‑vous ! Voici les techniques les plus saugrenues décryptées par notre expert en naturopathie, Christian Brun. Gardez le cœur bien accroché et à vous de nouvelles expériences pour décupler votre vitalité !

Christian Brun Naturopathe, il enseigne la naturo‑pathie dans la plus prestigieuse école de formation en France : le Cenatho­Paris.

Dans le cabinet du naturopathe

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Bizarre ! Vous avez dit bizarre ? 6 techniques à réhabiliter d’urgence

Bizarre ! Vous avez dit bizarre ? 6 techniques à réhabiliter d’urgenceVous pensiez que la naturopathie ne consistait qu’en bains dérivatifs ou cures diverses ? Détrompez‑vous ! Voici les techniques les plus saugrenues décryptées par notre expert en naturopathie, Christian Brun. Gardez le cœur bien accroché et à vous de nouvelles expériences pour décupler votre vitalité !

des limites et elle n’explique pas tout. Certains phénomènes comme l’homéopathie restent mystérieux. Je fais allusion à certaines idées de Jacques Benveniste, car j’ai récem­ment rencontré des phénomènes que seules ses théories semblent pouvoir expliquer. Je parle d’observations, pas de croyances. Certaines choses nous échappent encore, mais je suis convaincu qu’on saura les expli­quer de la manière la plus rigou­reuse. Encore faut­il pouvoir mener des recherches à ce sujet ! Si l’on commence par nier l’existence de ces phénomènes, il ne se passera rien. »

Et c’est ainsi que le Pr Luc Monta‑gnier a repris les expériences de « transduction » du Pr Benveniste et est parvenu aux mêmes déductions. Et malgré cela, les critiques l’ont accusé d’absence de rigueur scien‑tifique et d’aspect partisan !

L’homéopathie : cas d’école entre croyance et raisonDeux questions se posent naturelle‑ment à ma pensée : est-ce efficace ? Et pourquoi un tel rejet des autori‑tés médicales ?

Le sujet déchaîne les passions, même si, en 2018, 77 % des Français décla‑raient utiliser l'homéopathie. Surtout, l’homéopathie n’a pas d’effets indésirables, sauf une mauvaise utili‑sation possible en cas d’urgence – bien qu’elle puisse être prescrite en accompagnement pour éviter les effets des médicaments allopa‑thiques quelquefois iatrogènes.

Pourtant, au‑delà de l’engouement, cette médecine non invasive est effi‑cace.

La question fondamentale est la suivante : est‑ce efficace comme produit même s’il est dilué ou est‑ce psychologique ?

En effet, plus la dilution a lieu et plus le produit est efficace. Là, on s’op‑pose aux partisans de la matière, on est dans la médecine quantique et cela dépasse les esprits cartésiens et matérialistes.

La médecine allopathique, anti‑ symptomatique par excellence, ne peut l’admettre. Elle considère l’ho‑méopathie comme une médecine pseudoscientifique, une médecine alternative inventée par Samuel Christian Hahnemann en 1796.

Quoi qu’il en soit, les résultats sont là (sur les bébés, les enfants, les animaux…). Alors pourquoi refu‑ser ce que l’on ne peut pas expli‑quer rationnellement si cela donne des résultats concrets ?

Faut-il croire ce qu’on voit ?Je n’entrerai pas dans le concept de la croyance ou de la religion, mais comment expliquer certaines

guérisons reconnues médicalement et sans explication rationnelle ? Nous sommes dans l’irrationnel, mais faut‑il rejeter l’observable parce que nous ne comprenons pas encore tout ? Ainsi en est‑il des coupeurs de feu qui sont de plus en plus sollici‑tés par les hôpitaux.

Que penser de l’efficacité des Fleurs du Dr Bach sur notre comportement et nos états psychiques ? Là encore, nous sommes dans le subtil et non plus dans le matériel.

Tout ce qui ne se voit pas au micros‑cope n’est pas pour autant inexistant ; cela s’applique à l’homéopathie et à d’autres techniques naturopathiques.

Aurions‑nous perdu certaines perceptions ou n’avons‑nous pas encore développé certains talents de sensibilité ?

Faut‑il préférer la théorie purement rationnelle ou les faits et les consta‑tations physiques de mieux‑être chez les patients, même si la théo‑rie semble contradictoire ?

« Vous êtes amoureux et cela ne se voit pas au microscope ! »Je me souviens d’une émission sur France 3 dans laquelle j’étais à côté d’un monsieur qui consi‑dérait le « biologique » comme « bidon » ; il pensait aussi que les produits chimiques (fongicides, herbicides…) dans nos cultures, et donc nos aliments, étaient élimi‑nés régulièrement de notre orga‑nisme par nos bio‑émonctoires (portes de sortie).Je lui ai rétorqué que ces éléments étaient trop « gros » pour être éliminés naturellement et qu’ils restaient stockés dans notre orga‑nisme, notamment au niveau des graisses… de notre cerveau ! C’est pourquoi un jeûne mal orchestré (par inactivation des émonctoires) peut être plus nocif avec des réac‑tions curatives, certes positives,

mais toujours mal vécues par les patients.Et ce n’est pas fini… Ce monsieur m’a interpellé sur le fait que nous, naturopathes, parlions beau‑coup de force vitale autoguéris‑seuse (stockée dans les glandes endocrines et dans le système nerveux), mais que l’on n’avait pas pu la visualiser matérielle‑ment au microscope ! Alors j’ai répondu à ce monsieur sur un ton ironique : – « Êtes‑vous marié ? – Oui. – Êtes‑vous amoureux ? – Bien sûr ! – Mais cela ne se voit pas maté­

riellement au microscope ? Et pourtant vous êtes amou­reux ! »

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Bizarre ! Vous avez dit bizarre ? 6 techniques à réhabiliter d’urgence

1. Riez beaucoup… et tous les jours !Il y a une technique qui me tient à cœur et qui, bien qu’elle puisse paraître désuète, a pourtant des réfé‑rences scientifiques constatées biolo‑giquement et donc incontestables : c’est le rire. Cela explique pour‑quoi on introduit de plus en plus les clowns dans les différents services hospitaliers : les données biolo‑giques sont totalement différentes avant et après une séance de rire.

Rappelons‑nous de l’histoire du jour‑naliste américain, Norman Cousin, atteint de spondylarthrite ankylo‑sante (pathologie auto‑immune avec présence d’un antigène HLA B27 – arthrose de la colonne vertébrale) et à qui l’on avait posé ce diagnos‑tic sans espoir de guérison. Il s’est isolé pendant plusieurs mois pour ne regarder que des films hilarants de Laurel et Hardy, et contre toute désespérance… il s’est guéri de cette pathologie.

Il faut rire chaque jour. Regardez des films hilarants et entourez-vous de gens optimistes. Évitez les autres qui font chuter votre système immu‑nitaire. Toutes les données scienti‑fiques le confirment : le rire renforce notre système de défense.

2. Douchez-vous ici précisémentIl y a une autre technique que j’affec‑tionne particulièrement. Dans le milieu naturopathique, chacun me reconnaît par cette technique, et pourtant je la dois à Mr Pierre‑ Valentin Marchesseau (1911‑1994), qui la conseillait régulièrement à sa patientèle : la douche rectale.

Combien de fois, dès que je prononce ce mot, je croise un regard suspicieux tant, dans notre société moderne, les éléments en dessous de « la ceinture » sont considérés comme problématiques. Or, comme j’aime à le dire en conférence, en cours ou encore en consultation : pipi, caca, sexualité… sont des éléments qui font partie de notre vie quotidienne.

En quoi consiste cette douche rectale si prisée des naturopathes ? Il s’agit d’un acte réflexe et non d’un lavement intestinal. Cela consiste à injecter, avec un nécessaire à lave‑ment, environ 100 à 150 g d’eau (équivalent de 3 à 4 verres d’eau tiède du robinet) au niveau du rectum et de provoquer une action réflexe d’évacuation des matières fécales, mais aussi des gaz intestinaux.

Normalement, les matières fécales sont acheminées vers la sortie grâce aux contractions intestinales et la présence de fibres, mais aussi grâce à l’hydratation et la lubrification du bol fécal, conséquence de la sécré‑tion biliaire ! Puis ces matières s’ac‑cumulent dans l’ampoule rectale qui, lors de son remplissage (« sentiment de plénitude »), envoie une informa‑tion via le système nerveux à notre cerveau : « envie de caca ». C’est

alors ce système nerveux qui gère « l’ouverture ou la fermeture des sphincters ». Voici ce qu’on enseigne à nos jeunes enfants pour devenir « propres ».

La douche rectale peut donc être pratiquée chaque jour sans accou‑tumance, mais constitue une réédu‑cation d’évacuation journalière, car je rappelle que nous devrions aller à la selle au minimum une fois par jour afin de se sentir suffisam‑ment « vidé », et avec des matières bien moulées et non déchiquetées ou pâteuses, ou encore « crottes de bique ».

La douche rectale constitue une technique majeure en naturopathie pour qui veut conserver, acquérir ou augmenter son potentiel santé/vita‑lité authentique. Je le répète, cette technique très douce n’altère en rien la flore intestinale ni la motricité et le péristaltisme intestinaux.

3. Des ventouses anti-inflammatoiresAutre technique qui fait sourire et pourtant, si je peux vous écrire cet article, c’est que mon grand‑père maternel me l’a appliquée avec résul‑tat quand j’étais bébé. Il s’agit d’une technique qui revient de plus en plus à la mode : les ventouses.

Petit, j’ai contracté une broncho‑ pneumonie et mon grand‑père, à l’époque, m’a appliqué des ventouses sur le dos afin d’attirer le sang vers la peau et ainsi décongestionner mes bronches et poumons. On utilisait alors des ventouses en verre puis on enflammait un bâton entouré d’ouate (coton) et badigeonné d’alcool à brûler pour faire le vide dans les ventouses (dites ventouses à chaud) afin de favoriser « la succion » du sang au niveau cutané.

Aujourd’hui, il existe des ventouses (cupping thérapie) en verre ou en plastique avec une petite poire en

Choisissez-vous toujours la facilité ?J’aime beaucoup cette image de P.‑V. Marchesseau. Vous roulez en voiture et, brusquement, vous voyez sur votre tableau de bord un avertisseur, une lampe qui s’allume, vous indiquant qu’il y a un probléme. Vous vous arrêtez pour consul‑ter un garagiste. Vous avez deux possibilités :

y Soit le garagiste vous dit de revenir dans dix minutes et, en effet, vous reprenez votre véhi‑cule et vous constatez que le voyant a disparu : le garagiste a retiré l’ampoule ! (allopathie).

y Soit le garagiste vous dit qu’il faudra attendre quelque temps, car il conviendra de savoir quelle est l’origine de cette ampoule qui s’allume (naturopathie).

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caoutchouc ou reliées directement à un petit appareil de pompage permet‑tant de faire le vide (ventouses à froid). Il est ainsi possible de dépla‑cer plusieurs litres d’humeur d’un endroit à un autre pour soulager tel ou tel organe congestionné ou, au contraire, dépourvu de sang oxygéné et nutritif. De plus, en fonction de sa localisation, la ventouse va stimuler des points d’acupuncture et favori‑ser la pénétration et les effets des produits déposés sur la peau.

Il existe également la technique des ventouses scarifiées qui se pratique avec une légère griffure sur la peau avant la pose des ventouses à froid ou à chaud. Elle est très intéressante, notamment pour les phénomènes inflammatoires articulaires aigus ou chroniques, mais aussi respiratoires ainsi que les migraines…

4. Cataplasme : moutarde ou argile ?Cette technique est à rapprocher des fameux cataplasmes de graines de moutarde – sinapisme Rigolot – ou encore de la fameuse ouate thermo‑gène de mon enfance, qui aident à expulser les mucosités encombrant les voies respiratoires.

La composition de ces fameux cataplasmes à base de graines de moutarde crée, tout comme la ouate thermogène, une hyperthermie cuta‑née attirant ainsi les déchets muco‑siques que notre foie n’a pas pu filtrer avec la bile.

Pour rappel : une des fonctions du foie et sa vésicule biliaire est de filtrer environ 2 400 litres de sang. Si cette fonction fondamentale n’a pas lieu, le sang qui ressort du foie par les veines sus‑hépatiques est aussi « encrassé » que celui qui y était entré.

Dans un but d’homéostasie, ce sang « encrassé » cherchera à se faire filtrer, notamment au niveau des voies respiratoires. Et c’est ainsi que

l’on constitue un « terrain humoral favorable » à l’implantation d’un microbe pathogène.

Souvenez‑vous de P.‑ V. Marches‑seau qui demandait : « Est­ce le moustique qui engendre le marécage ou est­ce le marécage qui engendre le moustique ? »

C’est ainsi que l’on peut affirmer que toutes les pathologies respiratoires sont dues à des insuffisances hépa‑tiques qui interviennent principale‑ment en hiver, période froide que le foie n’apprécie pas !

Ainsi donc la bouillotte sur le foie ou encore la chaleur (cataplasme chaud d’argile, la ouate thermo‑gène, le cataplasme de moutarde, les boues chaudes de Dax… ) sont des éléments positifs pour permettre au foie d’accomplir son travail mais aussi pour « attirer » les déchets vers la peau !

Pourquoi, alors, cette technique simple est‑elle tombée en désué‑tude, voire oubliée ?

Simplement parce que la durée d’ap‑plication de ces cataplasmes, notam‑ment sur les peaux sensibles et chez les enfants, a engendré des brûlures cutanées. Pas étonnant donc que certaines techniques ancestrales

aient été bafouées, voire qualifiées de dangereuses alors même que leurs effets étaient certainement moins problématiques que la prise de certains médicaments, notamment les antibiotiques !

Là encore, il ne faut pas condamner la technique, mais l’utilisation qui en est faite !

5. Cette technique ancestrale pour faire baisser la fièvreQue pensez‑vous de mettre des linges frais sur le torse et le dos de vos enfants pour contrôler leur température ou de pratiquer une petite douche rectale lorsque celle‑ci augmente suite à une infection ?

Certes, dans certaines conditions extrêmes, il conviendra de limiter cette hyperthermie pathologique en prenant des antibiotiques et des anti‑pyrétiques (antifièvre).

Pourtant, cette technique ancestrale de contrôle de la température corpo‑relle de nos enfants a été expérimen‑tée par de nombreux parents.

Ces quelques phrases me font penser à une autre technique logique et de

La technique des ventouses décongestionne l’inflammation (fonctionne même sur les bronchites !).

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bon sens : le bain de pieds chaud. Bien connu de nos anciens, il attire le sang vers les pieds et déconges‑tionne ainsi la tête, notamment dans le cas de migraine. Ajoutez alors un gant frais sur le front ou quelques gouttes d’huile essentielle de menthe poivrée (attention aux yeux !).

6. Et si vous essayiez la sympathi cothérapie ? Peu utilisée en France contrairement à l’Allemagne, la réflexothérapie nasale ou nasalthérapie ou sympa‑thicothérapie ou encore centrothé‑rapie endonasale ou rhinothérapie a été pourtant découverte par un Fran‑çais : Pierre Bonnier. L’état de la muqueuse nasale est, selon lui, repré‑sentative de l’état général : – Éternuez‑vous ou pleurez‑vous

facilement quand votre nez est solli‑cité ? Si oui, cela prouve que vous avez une bonne vitalité. – Par contre, pour ceux qui ne se

mouchent jamais ou qui n’éternuent pas, c’est l’indication d’une intoxi‑cation générale, chronique, liée à un dysfonctionnement des émonc‑toires tels que le foie, les intestins, les reins…, d’une chute du capital vital et d’un mauvais état du système

nerveux, principalement au niveau des synapses du système neurové‑gétatif.

L’hypothalamus ne reçoit pas et donc ne perçoit pas l’attouchement nasal. En conséquence, il ne peut pas répondre. J’observe très aisément cette non‑réaction chez les sujets qui sont sous tranquillisants, hypno‑tiques, somnifères : les fentes synap‑tiques ne laissent pas passer l’influx nerveux créé par la touche nasale. Il faut donc peu à peu « nettoyer » la fente synaptique afin de lui permettre d’être conductrice. Dès lors, l’hypo‑thalamus peut recevoir et répondre judicieusement et non anarchique‑ment (dystonie neurovégétative) à cette sollicitation du stylet.

La sympathicothérapie est un moyen thérapeutique de rééquilibrage du système neurovégétatif (ortho et parasympathique) et non pas un moyen antisymptomatique.

Bon nombre de mes patients et patientes me disent leur enchante‑ment, malgré le désagrément (éter‑nuements, larmes de réaction et non de douleur, rire…), sur leur sommeil, sur leur détente nerveuse et sur leur problème d’hypertension artérielle liée à des manifestations d’anxiété, d’incertitude…

Leur sentiment après une séance de massage/onction aux huiles essen‑tielles et sympathicothérapie est un sentiment de légèreté, de bien‑être et de décongestion.

Généralement, leur sommeil est tout à fait convenable pendant trois à quatre jours après la séance et leur sentiment d’oppression thoracique, dû à l’anxiété, s’est estompé.

Mais ce ne sont pas les seules tech‑niques dont je souhaite vous parler, qui sont considérées comme bizarres par notre monde moderne, empreint de conservatisme outrancier !

Il existe aussi l’amaroli qui consiste, dans certaines conditions, à boire quelques gouttes de son urine et qui peut être très spectaculaire, notam‑ment sur les infections urinaires.

Ou encore, que dire de l’utilisation des sangsues ou du miel pour favo‑riser la cicatrisation des plaies !

La naturopathie holistique et la méde‑cine sont des arts humains qui ne demandent qu’à évoluer. Donnons‑leur cette possibilité et ne soyons pas trop sûrs de notre savoir actuel. La vie évolue, évoluons avec et restons humbles face à nos connaissances !

Christian Brun

ɕ Contre le covid... faites du sport !

Mieux qu’un vaccin, une paire de baskets ! Des chercheurs du centre médical Kaiser Permanente (Californie) ont mené une étude1 pour vérifier le lien entre activité physique régulière, optimisation du système immunitaire et meilleure réponse aux infections respiratoires. En analysant les dossiers médicaux de 48 440 patients ayant contracté le covid‑19, ainsi que les déclarations de chacun d’entre eux sur leur niveau d’activité physique (inactif, modéré, conforme aux recommandations), ils ont constaté que les

personnes inactives avaient un risque deux fois plus élevé d’être hospitalisées, 73 % plus élevé d’être admises en soins intensifs et même 2,5 fois plus d’en mourir, en comparaison avec les patients qui pratiquaient modérément. Sans surprise, cette étude montre combien l’acti‑vité physique, quelle qu’elle soit, renforce active‑ment le système immunitaire. Une habitude trop souvent oubliée dans l’arsenal des mesures anti‑Covid.

Actualités

1. « Physical Inactivity is Associated with a Higher Risk for Severe Covid‑19 Outcomes: a Study in 48 440 Adult Patients. », Robert Sallis, Deborah Rohm Young, Sara Y Tartof, James F Sallis, Jeevan Sall, Qiaowu Li, Gary N Smith, Deborah A Cohen

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Actualités

1. News Release, 6‑May‑2021, « Have High Blood Pressure? You May Want to Check your Meds Many People with High Blood Pressure are Taking Another Medication that Could Raise it by American College Of Cardiology. », https://www.eurekalert.org/pub_releases/2021‑05/acoc‑hhb050421.php#

2. « Red Wine Consumption Associated With Increased Gut Microbiota α-Diversity in 3 Independent Cohorts. », Caroline I. Le Roy, Philippa M. Wells, Jiyeon Si, Jeroen Raes, Jordana T. Bell, Tim D, Spector. DOI:https://doi.org/10.1053/j.gastro.2019.08.024

3. « A Multi‑Omics Approach for Understanding the Effects of Moderate Wine Consumption on Human Intestinal Health. », DOI: 10.1039/d0fo02938f4. Pachikian BD, Copine S, Suchareau M, Deldicque L, « Effects of Saffron Extract on Sleep Quality: A Randomized Double‑Blind Controlled Clinical Trial. »,

Nutrients. 2021 Apr 27;13(5):1473. doi: 10.3390/nu13051473. PMID: 33925432

ɕ Hypertendus : ces médicaments font grimper la tension !

Vos médicaments seraient‑ils responsables de l’aug‑mentation de votre tension ? D’après le Collège américain de cardiologie, près d'une personne sur cinq souffrant d'hypertension artérielle pren‑drait, sans le savoir, des médi‑caments pouvant augmenter la tension artérielle. Tels sont les résultats de cette étude1 américaine très sérieuse qui a suivi près de 27 000 parti‑cipants souffrant d’hyperten‑sion pendant presque dix ans.Parmi les médicaments en question, on retrouve notam‑ment les antidépresseurs, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (dont l'ibuprofène et le naproxène), les stéroïdes oraux, des antipsychotiques, certains contraceptifs oraux et certains décongestionnants. Des résultats inquiétants lors‑qu’on sait que l’hypertension est le premier facteur de risque pouvant causer un infarc‑tus ou un accident vasculaire cérébral (AVC). Une raison de plus de rester extrême‑ment prudent avec l’usage des médicaments dont les effets sont rarement anodins. En cas de doute, consultez votre médecin. (Mais soyez avertis : les médecins ouverts et compétents en méde‑cine naturelle ne se trouvent malheureusement pas à tous les coins de rue).

ɕ Trinquez à votre microbiote (mais avec du rouge seulement)

Si le vin rouge était déjà associé à une meilleure santé cardiovascu‑laire, en comparaison avec ceux qui n’en consomment pas (on ne sait d’ailleurs pas encore très précisément pourquoi), figurez-vous qu’il serait aussi bénéfique pour votre microbiote, selon une récente étude2 parue dans Gastroenterology. En étudiant les effets de la consom‑ mation d’alcool (vins rouges et blancs, bières, spiritueux...) sur le microbiote de 940 patients, les chercheurs ont réussi à établir un lien inédit : les buveurs de vin rouge possèdent une plus grande diversité de bactéries bénéfiques qui fait défaut aux autres consommateurs. Or on sait qu’un microbiote en bonne santé, donc riche et varié, est synonyme de bonne santé. Il n’y a donc plus de raisons de ne pas s’accorder un petit verre de temps en temps, avec modération bien sûr. Le mécanisme à l’œuvre serait dû à la présence des polyphé‑nols contenus dans la peau du raisin, lesquels serviraient d’énergie aux bonnes bactéries de notre microbiote. Toutefois, petit bémol souligné par une autre étude3 : nous n’absor‑bons pas tous de la même manière ces antioxydants et il faut donc tenir compte du métabotype de chacun. Une raison de plus pour plai‑der en faveur d’une médecine individualisée.

ɕ Insomnies ? Troquez le marchand de sable pour votre marchand d’épices

Originaire d’Asie centrale, je suis célèbre pour ma couleur rouge et mon goût unique qui fait de moi une des épices les plus chères du monde. Je suis… je suis... ? Le Crocus sativus, aussi connu sous le nom de safran.Utilisé depuis la nuit des temps par les médecins traditionnels d’Orient, le safran recèle de nombreuses vertus médicinales. Une récente étude4 belge a suivi 66 personnes souffrant de troubles du sommeil. La moitié avait reçu une supplémentation d’extraits de safran. Après six semaines, les chercheurs ont observé une améliora‑tion globale du sommeil : une capacité d’endormissement plus rapide, une augmentation de la durée du sommeil ainsi qu’une améliora‑tion de sa qualité. Le safran serait ainsi un allié de choix pour dimi‑nuer les troubles du sommeil. Cette étude s’ajoute aux précédentes découvertes qui ont montré que les composés du safran, notamment la crocine et crocétine, ont des effets sur le stress et la dépression. Alors, plutôt que d’opter pour des somnifères aux effets secondaires néfastes, pourquoi ne pas tester le safran ? Rassurez‑vous, vous n’y laisserez pas votre chemise. Sous forme de complément alimentaire, une cure de six semaines reste tout à fait abordable.

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Dix millions de morts par an en 2050 : l’antibiorésistance, une menace planétaire (mais vous pouvez agir !)

Dossier

L ’utilisation des antibiotiques constitue l’une des princi‑pales innovations de la méde‑

cine du XXe siècle. Ils ont permis de révolutionner le traitement de certaines maladies infectieuses comme les pneumonies, les ménin‑gites, la tuberculose ou la peste en réduisant considérablement le nombre de décès. La découverte des antibiotiques a fait naître l’es‑poir qu’il serait un jour possible de juguler l’ensemble des maladies infectieuses.

Mais au fil des décennies, leur utili‑sation massive et souvent abusive a engendré de nombreux problèmes,

au premier rang desquels la sélection de bactéries résistantes. Les bacté‑ries se sont adaptées pour résister aux antibiotiques et cette formidable découverte est aujourd’hui victime de son succès.

À tel point que pour l’OMS (Orga‑nisation mondiale de la santé), « la résistance aux antibiotiques consti­tue aujourd’hui l’une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale, la sécurité alimentaire et le développement ».

Il est urgent qu’émerge une cons‑cience collective du problème et que des mesures drastiques soient mises en œuvre par toutes les instances

officielles (gouvernements, OMS) pour lutter contre le fléau de l’anti‑biorésistance (ce que nous verrons dans un prochain numéro). Mais chacun de nous détient aussi une part de responsabilité et peut agir effica‑cement en modifiant ses comporte‑ments.

Les bactéries sont-elles vraiment l’ennemi n°1 ?Une bactérie est un micro‑organisme unicellulaire, c’est‑à‑dire un orga‑nisme de très petite taille (observable uniquement au microscope) et formé d’une seule cellule.

Les bactéries se reproduisent par scissiparité : chaque division bacté‑rienne donne naissance à deux bactéries filles identiques. Elles sont capables d’échanger du maté‑riel génétique et d’acquérir ainsi de

Dix millions de morts par an en 2050 : l’antibiorésistance, une menace planétaire (mais vous pouvez agir !)« Les antibiotiques, ce n’est pas automatique ». Pourtant, les mauvaises habi­tudes ont la vie dure, en France comme dans le monde. Ce qui n’est pas pour déplaire aux bactéries qui se sont engouffrées dans une antibiorésistance qui laisse aujourd’hui les chercheurs bredouilles… et inquiets. Seule solution : revoir nos pratiques, faire de la prévention et passer à la santé naturelle.

Dr Philippe Veroli Médecin spécialiste en anesthésie­réanimation, ancien chef de clinique, il est notamment diplômé en nutrition, hypnose et médecine traditionnelle chinoise.

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Dix millions de morts par an en 2050 : l’antibiorésistance, une menace planétaire (mais vous pouvez agir !)

nouveaux caractères. Nous verrons plus loin que cet échange explique l’apparition de résistances chez des souches bactériennes d’abord sensibles à un antibiotique donné.

Indispensables pour la santé !Toutes les bactéries ne sont pas néfastes au corps humain, bien au contraire.Les bactéries sont indispensables à la vie sur Terre et à la survie de l'humain. Nous sommes tous colo‑nisés par plusieurs centaines de milliards de bactéries dont le rôle est de veiller à notre protection. Rappelons que les bactéries sont partout, et surtout en nous. L’être humain héberge plus de bactéries qu’il n’a de cellules ! À eux seuls, les intestins contiennent 1013 bactéries alors que le corps humain contient 1012 cellules. Ce microbiote intesti‑nal, qui peut être considéré comme un organe à part entière, est indispen‑sable à la digestion et à l’immunité.La peau est également recou‑verte d’un microbiote empêchant des bactéries pathogènes de venir prendre la place, ce qui pourrait conduire à une infection cutanée.En fonction de leur habitat, de l’orga‑nisme dans lequel elles sont implan‑tées et de leurs interactions avec cet organisme, les bactéries sont clas‑sées en plusieurs catégories :

● Saprophytes : présentes dans l’environnement, mais n’entraînant pas d’infection.

● Commensales : hôtes habituels du sujet normal.

● Opportunistes : ces dernières sont en réalité des bactéries sapro‑phytes ou commensales, mais pou ‑vant, dans certaines conditions (par exemple chez un sujet immunodé‑primé ou lors d’une hospitalisation) engendrer une infection.

Pourquoi des antibiotiques alors ?Un antibiotique (du grec anti, «contre» et bio, «la vie») est un médicament qui détruit les bactéries ou inhibe leur croissance.

Il agit en bloquant spécifiquement un mécanisme essentiel à leur survie ou à leur multiplication. Les antibio‑tiques ne sont efficaces que sur les bactéries et n’ont aucun effet sur les virus et les champignons.

Une grande famille…Il existe plus de quinze classes d’an‑tibiotiques qui diffèrent par leur structure chimique et leur mode d’ac‑tion contre les bactéries.Ils sont soit naturels (produits par des micro‑organismes), soit synthé‑tiques (produits chimiquement, sans l’intervention de micro‑organismes), soit semi‑synthétiques (antibiotiques naturels modifiés chimiquement afin d’en changer les propriétés).Certains antibiotiques vont agir sur des bactéries comme Escherichia coli

dans les voies digestives et urinaires, d’autres sur les pneumocoques ou sur Haemophilus influenzae dans les voies respiratoires, d’autres encore sur les staphylocoques ou les strep‑tocoques présents au niveau de la peau ou de la sphère ORL.

… avec des rôles bien distinctsLe mode d’action des antibiotiques varie selon la famille à laquelle ils appartiennent :

● Certains antibiotiques inhibent la synthèse de la paroi bactérienne ;

● D’autres inhibent la synthèse de leur matériel génétique ;

● D’autres encore inhibent la synthèse de protéines qui leur sont essentielles ou bloquent certaines voies de leur métabolisme.Pour cela, ils se fixent sur des cibles spécifiques.Les antibiotiques perturbent ainsi des mécanismes essentiels de la vie des bactéries, ce qui limite leur crois‑sance (effet bactériostatique) ou les tue (effet bactéricide).

Une découverte due… au hasard !En 1887, le Français Ernest Duchesne fut le premier à remar‑quer le pouvoir antibactérien des moisissures, mais sa découverte n’eut pas de suites. La découverte « officielle » de la pénicilline tient du hasard : en 1928, Sir Alexan‑der Fleming, qui cultivait des staphylocoques sur des boîtes de Pétri (voir l’encadré « test de résistance aux antibiotiques »), observe une inhibition de la crois‑sance de ces bactéries sur des boîtes contaminées par un cham‑pignon, le Penicillium. Il émet alors l’hypothèse que ce cham‑pignon est capable de synthéti‑ser une substance aux propriétés antibactériennes, qu’il nomme

« pénicilline ». Fleming publie sa découverte en 1929, mais ce n’est qu’à partir de la Seconde Guerre mondiale que son utilisa‑tion thérapeutique débute, suite à l’isolement et la purification de la molécule par les chimistes Chain et Florey, ce qui permet son usage clinique. Dès lors, la pénicilline a été massivement utilisée et a permis de sauver des millions de vie. Par la suite, de nombreuses autres molécules antibiotiques ont été découvertes, conduisant à l’es‑sor de cette classe thérapeutique, permettant de traiter nombre d’in‑fections jusqu’alors considérées comme mortelles.

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À large spectre ou… restreintOn distingue les antibiotiques à « large spectre » qui peuvent tuer une très grande diversité d’espèces bacté‑riennes et les antibiotiques ciblés à « spectre restreint ». Lorsque l’es‑pèce bactérienne responsable d’une infection est connue, il est préférable d’utiliser un antibiotique ciblé qui aura moins d’effets sur le dévelop‑pement de résistances.

Respectez vos prescriptions !Plusieurs paramètres pharmacolo‑giques doivent être connus du méde‑cin pour bien prescrire un traitement antibiotique.Certains antibiotiques ont une acti‑vité dite «temps‑dépendante» : l’activité dépend de la durée d’ex‑position des bactéries à l’antibio‑tique. D’autres antibiotiques ont une activité dite «concentration‑ dépendante» : l’activité dépend de la concentration en antibiotique.Ces paramètres déterminent les modalités de prescription des anti‑biotiques, c’est pourquoi il est très important de respecter les doses et les intervalles de prise prescrits par votre médecin.

Quand les bactéries font de la résistance !L’antibiorésistance est un phéno‑mène naturel qui permet à une bactérie de devenir résistante aux antibiotiques. L’homme n’a pas initié le phénomène d’antibiorésistance : les bactéries se sont toujours adap‑tées pour survivre.

Dès 1945, lors de son discours d’ac‑ceptation du prix Nobel que lui valut sa découverte, Fleming lançait déjà un avertissement face à une utilisa‑tion excessive de la pénicilline. Et c’est en 1946, soit trois ans après sa mise sur le marché, qu’apparaissent les premières résistances à la péni‑cilline.

Naturel ou acquis, ça résiste !Il existe deux types de résistance des bactéries aux antibiotiques : les résistances naturelles et les résis‑tances acquises.Certaines bactéries sont naturelle‑ment résistantes à des antibiotiques. Leur patrimoine génétique les rend insensibles à certaines familles d’an‑tibiotiques et elles transmettent ces résistances à leur descendance. On parle de « résistance naturelle ». On sait, par exemple, que le germe Pseu­domonas aeruginosa n’est jamais sensible à l’ampicilline.Par ailleurs, quand les bactéries sont soumises à des traitements antibio‑tiques, elles s’adaptent et finissent par développer des résistances contre des antibiotiques auxquels elles étaient auparavant sensibles : on parle de « résistance acquise ».Ces résistances sont dues soit à la mutation du patrimoine génétique de la bactérie (phénomène rare), soit à l’acquisition par la bactérie d’un « plasmide », matériel porteur de gènes de résistance provenant d’une autre bactérie (les gènes de résistance peuvent s’échanger à très haute fréquence, jusqu’à une bactérie sur cent). Ce dernier mode de résis‑tance acquise, appelé « résistance plasmidique » est le plus fréquent : il représente plus de 80 % des résis‑tances acquises.

La résistance aux antibiotiques concerne aussi bien les bactéries pathogènes (à l’origine des infec‑tions) que les bactéries généralement inoffensives qui sont naturelle‑ment présentes chez l’homme, chez les animaux (de compagnie ou de production de denrées) et dans l’en‑vironnement. Lorsque la résistance s’est développée chez l’une ou l’autre de ces espèces bactériennes, elle peut être transmise non seulement à leur descendance, mais aussi à d’autres espèces et ainsi contribuer à l’expan‑sion du phénomène et à sa diffusion. Les antibiotiques deviennent ainsi inefficaces et ne peuvent plus nous soigner contre des infections à bacté‑ries résistantes.

Quand les bactéries se défendent : c’est la résistance !La résistance aux antibiotiques peut résulter de plusieurs mécanismes :

● Production d’une enzyme modi‑fiant ou détruisant l’antibiotique. De nombreuses souches résistantes fabriquent une enzyme qui modifie ou qui clive la molécule d’antibio‑tique, la rendant inactive. C’est le mécanisme principal de résistance aux β-lactamines (famille de la péni‑cilline et des céphalosporines) qui implique les enzymes de la famille des β-lactamases.

● Modification du site d’action de l’antibiotique, rendant celui-ci ineffi‑cace. Les médicaments antibiotiques

Les bactéries s’adaptent en créant un bouclier contre les antibiotiques : c’est l’antibiorésistance !

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se fixent sur une cible précise dans la cellule (paroi, ribosome…). Une petite modification (consécutive à une mutation) de la cible peut suffire à empêcher la fixation de l’antibio‑tique. C’est l’un des mécanismes de résistance à la streptomycine, l’un des premiers antibiotiques utilisés pour traiter la tuberculose.

● Imperméabilisation de la membrane de la bactérie empêchant l’anti‑biotique d’y pénétrer. La bactérie « ferme » les pores par lesquels l’anti‑ biotique pénètre dans la cellule. Ces pores sont normalement consti‑tués par des protéines qui forment des canaux et que l’on appelle des porines. Les bactéries résistantes réduisent leur nombre de porines.

● Efflux des antibiotiques. Les bactéries sont capables d’éliminer les antibiotiques par pompage actif hors de la cellule, laquelle « recrache » littéralement les composés toxiques au dehors.

● La sporulation ou encore la créa‑tion de biofilms résistant aux anti‑biotiques et parfois à de nombreux agents nettoyants sont d’autres stra‑tégies.

Une même souche bactérienne peut accumuler les mécanismes de résis‑tance à plusieurs antibiotiques suite au transfert de nombreux plasmides. On parle alors de multirésistance.

Les bactéries multirésistantes (BMR) sont aujourd’hui très redoutées, car elles peuvent conduire à des impasses thérapeutiques.

Chaque nouvelle génération d’antibio‑tiques a vu apparaître des mécanismes de résistance lui correspondant. Les premières bactéries multirésis‑tantes (BMR) apparaissent dans les années 1970 et les bactéries haute‑ment résistantes (BHRe) dans les années 2000.

La menace est sérieuse… et préoccupanteLes résistances bactériennes sont source de difficultés pour le trai‑tement : le médecin peut avoir du mal à trouver un antibiotique effi‑cace contre la bactérie en cause dans la maladie. Cela se traduit alors par des symptômes qui durent plus long‑temps, une aggravation de l’infec‑tion, des rechutes, des consultations répétées chez le médecin et, par conséquent, un temps de traitement allongé.

L’antibiorésistance est une cause de surmortalité, particulièrement chez les personnes fragiles : personnes âgées, nouveau‑nés, femmes enceintes, personnes immunodépri‑mées, atteintes d’une maladie chro‑nique ou hospitalisées.

D’abord ponctuelles, les résistances bactériennes aux antibiotiques sont devenues massives et préoccupantes. Ces bactéries devenues résistantes ne cessent de se propager, et ce, sur tous les continents. Le phénomène progresse très rapidement et s’accé‑lère depuis les années 2000.

On trouve aujourd’hui des bactéries devenues résistantes aux antibio‑tiques dans la plupart des infec‑tions, comme les infections de la peau, les méningites, les infections sexuellement transmissibles, les infections urinaires ou les infections des voies respiratoires comme des pneumonies.

La résistance aux antibiotiques consti‑tue aujourd’hui l’une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale. Certaines souches de bactéries sont devenues multirésistantes (BMR), c’est‑à‑dire résistantes à plusieurs antibiotiques, mais d’autres, encore peu nombreuses, sont devenues toto‑ résistantes, c’est‑à‑dire résistantes à tous les antibiotiques disponibles et conduisent à une impasse théra‑peutique.

Prévention : adoptez ces onze gestes anti-infectionÉviter la survenue des infections est la première étape de la lutte contre l’antibiorésistance : si les infec‑tions sont moins nombreuses, le recours aux antibiotiques sera moins fréquent.

Donc, avant tout, limitez vos risques d’infection par une hygiène rigou‑reuse et adaptée grâce à des moyens simples et de bon sens :

1. Lavez‑vous régulièrement les mains, surtout après un passage aux toilettes, au retour du travail à votre domicile, avant de préparer un repas, après avoir éternué et vous être mouché, avant et après avoir pris soin d’une personne, avant et après avoir pris soin de votre animal (la majorité des infections sont « manu‑portées »).

2. Respectez les règles d’hygiène pour la préparation de la nourriture : gardez vos aliments propres, séparez les aliments crus et cuits, bien les cuire et les conserver à une tempé‑rature adaptée.

3. Choisissez des viandes d’animaux élevés sans antibiotiques. N’oubliez pas que vos achats sont les actes les plus efficaces pour influer sur les industriels dont la seule vraie préoc‑cupation est la rentabilité.

4. Utilisez les antibiotiques à bon escient. « Les antibiotiques, c’est pas automatique ! » Ce slogan lancé en 2002 par l’Assurance maladie parle de lui‑même, mais aujourd’hui encore, il semble que le message ne soit pas correctement passé.

5. Ne prenez un antibiotique que s’il est prescrit par votre médecin (pas d’automédication !).

6. N’exigez pas un antibiotique si votre médecin ne le juge pas indis‑pensable. En cas de nécessité, votre médecin optera pour l’antibiotique

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Dix millions de morts par an en 2050 : l’antibiorésistance, une menace planétaire (mais vous pouvez agir !)

le plus efficace contre la bactérie en cause. Dans certains cas, une analyse bactériologique sera néces‑saire et le médecin vous prescrira un prélèvement bactériologique avec antibiogramme (un antibiogramme est une technique de laboratoire visant à tester la sensibilité d’une souche bactérienne vis‑à‑vis d’un ou plusieurs antibiotiques). Dans d’autres cas, il pourra s’agir d’un Test rapide d’orientation diagnos‑tique (TROD) qui permet de savoir si une angine est bactérienne ou virale. Malheureusement, ce test reste sous‑utilisé en France.

7. Respectez toujours la posologie et la durée du traitement prescrit.1‑2

Les bactéries peuvent devenir résis‑tantes quand les patients utilisent des antibiotiques dont ils n’ont pas besoin ou bien ne terminent pas

leur traitement (se dire « je vais mieux donc j’arrête » est une grave erreur avec un traitement antibio‑tique), donnant ainsi à la bactérie une chance de survivre et de déve‑lopper une immunité.

Le sous‑dosage d’un antibiotique, qui peut résulter d’une interruption

précoce du traitement ou de médica‑ments frauduleux vendus sur Internet et dans certains pays à bas revenu, contribue également à la sélection des bactéries résistantes.

8. Ne partagez pas vos antibiotiques avec d’autres personnes.

9. N’utilisez pas des antibiotiques « qui vous restent » : rapportez‑les à votre pharmacien pour une élimi‑nation selon la filière dédiée (Cycla‑med). Ne les jetez pas dans l’évier ou les toilettes.

10. Certaines maladies bactériennes sont prévenues grâce à la vaccination (par exemple contre la coqueluche, contre certains germes responsables de pneumonies ou méningites : pneu‑mocoque, méningocoque, Haemo­philus influenzae). La vaccination contre les infections bactériennes est un moyen d’éviter la maladie, donc le traitement antibiotique éventuel, qui pourrait se révéler inefficace du fait d’une antibiorésistance. Elle permet également d’éviter l’effet indésirable des antibiotiques sur notre micro‑biome. Le vaccin contre le pneumo‑coque a ainsi permis une diminution très significative de la résistance aux antibiotiques pour cette espèce.

Les vaccins ne présentent pas de problème de résistance, car ils suscitent les défenses naturelles de l’organisme, alors que l’antibiotique opère de manière totalement indé‑pendante des défenses immunitaires.

Des chiffres qui font froid dans le dosLa France reste parmi les premiers utilisateurs mondiaux d’anti‑biotiques. Au niveau européen, elle fait aussi figure de mauvais élève. C’est l’un des pays les plus touchés par l’antibiorésistance. Une étude réalisée par Santé Publique France a révélé que, pour l’année 2012, 12 500 décès étaient imputables aux bactéries multirésistantes (BMR) et que le nombre d’infections à BMR s’éle‑vait à 158 0001. Des chiffres analo‑gues sont retrouvés en 20192.En Europe, le Centre européen de contrôle des maladies évalue à 25 000 le nombre de décès par an résultant de la résistance aux antibiotiques. Aux États‑Unis surviennent chaque année plus de 2,8 millions d’infections résistantes aux antibiotiques qui provoquent le décès de plus de 35 000 malades (CDC’s Antibiotic Resistance Threats in the United States, 2019).

Au niveau mondial, les infec‑tions résistantes aux antibiotiques sont actuellement responsables de 700 000 décès par an. L’OMS estime que si l’on continue à utili‑ser des antibiotiques de manière non rationnelle, comme c’est le cas aujourd’hui, l’antibioré‑sistance entraînera le décès de 10 millions de personnes par an à l’horizon 2050, surpassant les plus grands tueurs tels que le cancer (8,2 millions de morts), le diabète (1,5 million de morts) les mala‑dies diarrhéiques (1,4 million de morts) et les accidents de la route (1,2 million de morts).

Outre le coût en pertes humaines, le coût financier des soins pour la société s’élèverait alors à plus de 1,5 milliard d’euros en Europe et plus de 55 milliards de dollars aux États‑Unis. Dans le monde entier, l’antibiorésistance pourrait coûter plus de 100 000 milliards de dollars.

Des aliments comme le gingembre, l’ail ou encore le saumon (Oméga 3) renforcent l’immunité et préviennent les infections !

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11. Si vous êtes malade, restez loin des autres autant que possible pour éviter de propager l’infection.

Optez (d’abord) pour la voie naturelle !Vous comprenez désormais pourquoi les antibiotiques doivent être pris avec parcimonie, seulement quand ils sont indispensables.

Il existe heureusement de nombreux remèdes naturels efficaces pour prévenir, soulager, voire guérir les infections les plus courantes.

Toutefois, en cas d’infection décla‑rée, consultez toujours un médecin qui posera un diagnostic précis et évaluera la nécessité ou non d’un traitement antibiotique (parfois urgent).

Limitez la consommation de médicamentsSachez aussi que le développement de l’antibiorésistance n’est pas seule‑ment lié à votre consommation d’an‑tibiotiques, mais pourrait l’être aussi à celle d’autres médicaments courants (antidiabétiques, inhibi‑teurs de la pompe à protons, anti‑in‑flammatoires non stéroïdiens…) qui perturbent l’équilibre du microbiote intestinal. Une étude parue dans la prestigieuse revue Nature indique que la consommation abusive de ces médicaments pourrait contribuer à aggraver la résistance des souches pathogènes aux antibiotiques3.

Renforcez votre immunitéOn lit souvent la célèbre phrase attri‑buée tantôt à Pasteur, tantôt à Claude Bernard : « Le microbe n’est rien, le terrain est tout ». Cette formule est peut‑être excessive, mais il est vrai qu’avoir un bon « terrain » est très important pour la prévention et la lutte contre les infections au niveau individuel.

Il s’agit de favoriser le meilleur fonc‑tionnement possible de votre système immunitaire qui vous protège notam‑ment contre les infections.Pour cela, commencez par avoir une bonne hygiène de vie globale en adoptant :

● Une alimentation saine, riche en légumes et fruits (biologiques de préférence), en bonnes graisses (Oméga‑3) et pauvre en aliments transformés et sucres rapides.

● Une activité physique régulière. ● Limitez au maximum tabac et

alcool.Supplémentez‑vous systématique‑ment en vitamine D : elle participe activement à notre immunité et les déficits sont très fréquents dans la population (il existe de nombreux aliments et compléments alimen‑taires qui renforcent l’immunité, nous ne les détaillerons pas ici).

Contre la fièvre : découvrez-vousLors d’une infection, la tempéra‑ture du corps peut augmenter et indique alors que l’infection est sévère. Il s’agit d’une réaction de défense très utile, car la fièvre

inhibe le développement des virus et des bactéries. Sauf chez les sujets fragiles (enfants, personnes âgées…) où une fièvre élevée peut être dange‑reuse (avec un risque de convul‑sions), vous pouvez respecter une fièvre inférieure ou égale à 40°. Au‑delà, il est prudent de faire bais‑ser la température du corps, mais pas forcément en prenant un médi‑cament antipyrétique (paracétamol, anti-inflammatoire). Se découvrir, prendre un bain à une température légèrement inférieure à celle du corps peut suffire à lutter contre une fièvre excessive.

Dans l’assiette : de l’ail, du gingembre et du thymDe nombreux aliments permettent de booster le système immunitaire et de mieux lutter contre une infec‑tion. Ils seront utiles en prévention, mais aussi pour combattre une infec‑tion déclarée, ne les sous‑estimez pas : ail, gingembre, miel, cannelle, curcuma, citron, thym, romarin…

L’aromathérapie : puissant antibactérienLes huiles essentielles (HE) présen‑tent pour certaines d’entre elles des

L’ignorance du public reste grande (hélas)Un sondage réalisé par l’IFOP en novembre 2017 a montré que, malgré la gravité de la situation, un Français sur deux connaît mal ou pas du tout la notion de résis‑tance aux antibiotiques ! Les Français ne perçoivent pas encore la problématique dans sa globalité et ignorent l’impact des antibio‑tiques dans l’élevage, les résidus environnementaux, le traite‑ment des animaux domestiques ; surtout, le phénomène n’est pas une préoccupation majeure à leurs yeux.Une enquête OMS réalisée auprès de 10 000 personnes dans douze

pays révèle que 75 % des sondés croient, à tort, que c’est notre organisme qui devient résistant à l’antibiotique et non le microbe ; 66 % pensent que seuls ceux qui ne prennent pas correctement leur traitement risquent d’être infec‑tés par un microbe antibiorésis‑tant ; 44 % pensent que seuls ceux qui prennent régulièrement des antibiotiques risquent une telle infection. Pire, 32 % estiment qu’un patient peut interrompre son traitement dès lors qu’il se sent mieux, et 64 % pensent que la recherche trouvera une solu‑tion « avant que le problème ne devienne trop grave ».

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propriétés anti‑infectieuses très inté‑ressantes. Elles sont capables de traverser la membrane bactérienne, de perturber son métabolisme éner‑gétique et de bloquer ses fonctions vitales.On ne peut pas affirmer qu’elles sont toujours capables de remplacer les antibiotiques, mais il est certain que leur utilisation en association est bénéfique.Il s’agit de traitements puissants à utiliser avec précaution. Si vous n’êtes pas familier de l’utilisation des HE, demandez conseil à votre thérapeute ou à votre pharmacien. Voici quelques HE antibactériennes particulièrement efficaces :

L’origan (Origanum compactum), magistral !Anti‑infectieuse, antivirale et immu‑nostimulante, cette huile essentielle est surtout réputée pour son action antibactérienne majeure et à large spectre, capable d’agir sur de très nombreux germes. De plus, elle potentialise l’action des antibio‑tiques. Très efficace contre toute infection (nosocomiale, des voies respiratoires, urinaire, gynécolo‑gique et digestive), l’huile essentielle d’origan compact agit également

contre les maladies de peau comme l’acné, le zona ou l’herpès.Volontiers irritante lorsqu’elle est appliquée pure sur la peau, la prise par voie orale (jamais pure) est large‑ment recommandée, en veillant à respecter scrupuleusement la poso‑logie et la durée de traitement. Si elle est réputée pour son extrême effica‑cité, l’huile essentielle d’origan n’est pas dénuée de toxicité et est forte‑ment déconseillée chez les enfants de moins de 12 ans, chez la femme enceinte et la jeune maman allaitante.

L’arbre à thé (Tea tree, Melaleuca alternifolia) : même contre les biofilmsPuissant anti‑infectieux à large spectre. Cette HE, qui possède une action antibactérienne contre de nombreux germes (staphylocoques même multirésistants, entérobacté‑ries…), est utile dans les infections ORL, pulmonaires, génito‑urinaires, stomatologiques et dermatologiques. Elle agit aussi sur les biofilms bacté‑riens, rendant ainsi les antibiotiques plus efficaces. Elle a également une action antifongique (Candida), anti‑virale (grippe) et antiparasitaire.

Le niaouli (Melaleuca quinquenervia) : l’ami ORLCousin de l’arbre à thé. Grand anti‑in‑fectieux à large spectre. Utilisé dans toutes les infections, surtout respi‑ratoires.

La cannelle de Ceylan (Cinnamomum verum) : pour une digestion doucePuissant anti‑infectieux, surtout à visée digestive : dysenterie, diarrhée, turista (y compris en prévention), mycoses et parasites intestinaux. À utiliser par voie orale (pas d’appli‑cation locale, car cette HE est der mo‑caustique).

La sarriette des montagnes (Satu reja montana) : le secret anticystitesUtile dans les infections ORL, respi‑ratoires et urinaires, surtout bacté‑riennes. Souvent utilisée dans les cystites (efficace sur colibacille).

Le thym pour assainir l’airThym vulgaire à thymol (Thymus vulgaris), Thym vulgaire à linalol (Thymus vulgaris linaloliferum) et Thym vulgaire à thujanol (Thymus vulgaris thujanoliferum) sont des anti‑infectieux puissants à large spectre (virus, bactéries, mycoses),

Stop au réflexe « antibiotiques » chez les enfants !Les enfants sont les premiers consommateurs d’antibiotiques. Pourtant, ces médicaments sont totalement inefficaces contre la majorité des bronchites, rhumes, toux et autres maux de gorge.Nos enfants avalent trop d’anti‑biotiques ! En dix ans, la consom‑mation de ces médicaments a plus que doublé chez les enfants. Les moins de 6 ans prennent un quart de tous les antibiotiques prescrits en France ! Le tiers de la consom‑mation est réalisé par les moins de 10 ans, lesquels ne représentent que 12 % de la population totale… Et souvent il s’agit de traitements à

répétition : un enfant de moins de 6 ans a reçu en moyenne trois cures d’antibiotiques au cours de l’an‑née précédente ! Cela peut sembler logique : les enfants sont beau‑coup plus exposés aux infections (surtout ORL et respiratoires), car leurs défenses naturelles ne sont pas encore totalement efficaces. Mais il faut savoir que dans 70 à 90 % des cas, il s’agit d’atteintes virales et non bactériennes : les antibiotiques sont alors inutiles !Cette utilisation abusive des anti‑biotiques n’est pas anodine. Outre le coût pour la Sécurité sociale, elle peut constituer une menace pour la

santé de l’enfant en favorisant l’ap‑parition de bactéries résistantes. De plus, prescrire trop souvent des antibiotiques empêche le système immunitaire de se développer efficacement : les plus jeunes sont ensuite plus sensibles aux problèmes d’allergie et d’asthme.Par ailleurs, les antibiotiques prescrits de façon répétée chez les jeunes enfants, en particulier ceux de moins de six mois, sont associés à une prise de poids ulté‑rieure significative (et là encore, comme pour les animaux d’éle‑vage, il s’agit d’une prise de poids graisseuse).

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efficaces dans les infections ORL, respiratoires, stomatologiques, urogénitales.La diffusion d’huiles essentielles dans l’air d’une pièce détruit une forte proportion de bactéries et peut ainsi contribuer à la prévention des infections nosocomiales4.Rares sont les établissements de santé qui utilisent des diffuseurs d’huiles essentielles, toutefois, si vous êtes hospitalisé, rien ne vous empêche d’apporter votre diffuseur et de l’utiliser dans votre chambre !

Les produits de la ruche : de sérieux alliésLe miel et la propolis sont dotés de propriétés anti‑infectieuses qui méri‑teraient un plus grand intérêt de la part du corps médical.

Le miel contre les plaies (mais pas seulement)On utilise depuis longtemps les propriétés du miel pour traiter des plaies infectées.En cas de lésion cutanée se succèdent une phase inflammatoire, une phase de prolifération et une phase de remaniement des cellules cutanées. Le miel agit à chacun de ces niveaux avec en plus des propriétés anti‑in‑fectieuses contre le S. aureus (y compris le SARM), E. coli ou encore P. aeruginosa5.Une méta‑analyse datant de 2008 permet d’affirmer qu’une fois appli‑qué sur une brûlure, le miel raccour‑cit le temps de cicatrisation6.

La propolis pour les affections ORLRécoltée sur les bourgeons de certains arbres par les abeilles pour colmater et aseptiser leurs ruches, la propolis est un mélange de résine, huiles essentielles, cire et pollen. Riche en flavonoïdes, vitamines et oligoéléments, la propolis est très efficace contre les affections ORL du fait, notamment, de sa capacité à fluidifier les sécrétions.

Immunostimulante, antibiotique et cicatrisante, la propolis est commer‑cialisée sous forme de spray (lésions buccales, angines), d’ampoules buvables (infections respiratoires), de gélules ou de comprimés à sucer (maux de gorge).À l’état brut, la propolis naturelle peut aussi se consommer en décoc‑tion avec du miel ou sous forme de teinture‑mère pour une action anti‑infectieuse puissante. Pour un produit de qualité et plus d’effica‑cité, préférez une solution alcoolique bio contenant 15 à 20 % minimum de propolis pure.

Essayez le cuivreMétal naturellement antibactérien, le cuivre est efficace contre les bacté‑ries en milieu hospitalier. Plusieurs études ont montré que l’utilisa‑tion du cuivre (poignées de porte, robinets, rampes d’accès, interrup‑teurs, surfaces de travail, plaques de propreté, etc.) permet de réduire de plus de 40 % le taux d’infections dans les hôpitaux et fait diminuer le taux d’acquisition de bactéries multi‑résistantes par les patients7.

À température ambiante, plus de 99 % des bactéries meurent sur une surface de cuivre au bout de deux heures d’exposition.Cette propriété antimicrobienne du cuivre n’est pas encore totalement expliquée : le cuivre parviendrait à faire des trous dans la membrane des bactéries, puis à les submerger d’ions cuivre qui sont toxiques à haute dose.Le cuivre peut aussi être utilisé comme complément alimentaire en cas d’infection. À la fois anti‑infectieux et anti-inflammatoire, il stimule le système immunitaire en favorisant la fabrication d’anticorps. Toxique à une dose supérieure à 35 mg par jour pendant une longue période (l’intoxication peut induire une hépatite grave), l’ingestion de 3 mg par jour de cuivre ne produit aucun effet indésirable.De nombreux autres produits non médicamenteux existent pour préve‑nir et/ou lutter contre les infections (échinacée, extrait de pépins de pamplemousse, argent colloïdal…) : ne les négligez pas !

Dr Philippe Veroli

La propolis (produit de la ruche) permet de lutter activement contre les infections ORL.

Sources et référencesconsultables en ligne sur https://staticmail.editionsbiosante.fr/2021/08/sce/sce63_sources.pdf

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Rencontre avec Jean-Marie Defossez

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Nerf vague : cet inconnu qui vous veut du bien (activez-le !)

Annie Casamayou (pour Santé Corps Esprit) : On entend de plus en plus parler du nerf vague, quel est son rôle ?Jean‑Marie Defossez : Ce nerf appar‑tient au système nerveux autonome. Sa présence et son activité échappent ainsi totalement à la conscience. C’est un nerf crânien qui part du centre du cerveau et traverse les zones de la mémoire. Il descend ensuite dans les organes profonds, le cœur, les poumons, l’estomac, les intestins, la rate, les reins, etc. C’est le bras droit du système nerveux calmant, le parasympathique. Il intervient notamment dans le contrôle apaisant du rythme cardiaque, de la pression artérielle, de la respiration et de la digestion. Elles remontent sans cesse des informations vers le cerveau. Si ces informations sont interprétées comme positives, le cerveau renvoie des ordres pour que les organes se réparent et fonctionnent de la manière la plus harmonieuse possible. En effet, en plus de son activité de nerf calmant, les recherches révèlent que le nerf vague contrôle le niveau global d’inflammation du corps.Ainsi, plus le nerf vague est actif et plus le niveau global d’inflammation baisse. Cela a été démontré par de nombreuses études cliniques, notam‑ment chez des personnes souffrant de polyarthrite rhumatoïde et résistantes aux traitements conventionnels.

Des médecins‑chercheurs ont stimu‑lé électriquement le nerf vague avec un dispositif et plus de la moitié des malades ont vu leur état s’améliorer. Certains ont même guéri complète‑ment. Là où la chimie a échoué, le nerf vague a réussi !On dit que ce nerf est celui de la longévité, de l’adaptabilité, de la réparation et de la sociabilité, mais aussi du bien‑être social et psycho‑logique. C’est un puissant levier de santé. Un autre aspect fascinant,

c’est que tout ce qui est bon pour la planète est également bon pour le nerf vague.

A.C. : Quel est le lien entre le stress, l’inflammation et le nerf vague ?J‑M. D. : Les liens entre stress et inflammation ont été démontrés scientifiquement. D’un point de vue physiologique, l’inflammation peut être considérée comme l’état dans lequel le corps bascule lorsqu’il ne parvient plus à compenser les stress.Le stress nerveux ne représente en réalité qu’une toute petite partie du stress global auquel le corps est sou‑mis. Alors qu’entendons‑nous par « stress » ? Un stress est une réac‑tion du corps face à un déséquilibre ou à une menace de déséquilibre : une déshydratation, de la chaleur ou du froid, des toxines, un manque d’oxygène, etc.Lorsqu’une fonction du corps est menacée de déséquilibre, le corps réagit pour compenser, ce qui l’oblige à faire des compromis. Par exemple, un manque de potassium pourrait mener à un décès rapide. C’est un stress intense pour l’orga‑nisme. Pour compenser, le corps va sacrifier une partie de son magné‑sium et de son calcium. Il évite le pire, mais le manque de calcium risque de fragiliser les os et celui de

Nerf vague : cet inconnu qui vous veut du bien (activez-le !)Le nerf vague est le plus long nerf de votre corps. Son rôle est primordial, car c’est lui qui permet la régulation des fonctions vitales de votre corps. C’est aussi le gardien de votre santé et de votre bien­être. Lorsque vous l’activez, il vous protège du stress, de l’inflammation et des pensées négatives. Découvrez son fonctionnement et surtout des méthodes pour le stimuler efficacement.

Jean‑Marie Defossez est titu‑laire d’un doctorat en sciences zoologiques, spécialisé en phy‑ siologie et initiateur de la coach‑ respiration®. Il a déjà publié de nombreux livres, dont Être en bonne santé grâce au nerf vague aux éditions Jouvence.

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Rencontre avec Jean-Marie Defossez

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Nerf vague : cet inconnu qui vous veut du bien (activez-le !)

Nerf vague : cet inconnu qui vous veut du bien (activez-le !)Le nerf vague est le plus long nerf de votre corps. Son rôle est primordial, car c’est lui qui permet la régulation des fonctions vitales de votre corps. C’est aussi le gardien de votre santé et de votre bien­être. Lorsque vous l’activez, il vous protège du stress, de l’inflammation et des pensées négatives. Découvrez son fonctionnement et surtout des méthodes pour le stimuler efficacement.

magnésium le système nerveux. Ce sont des compromis nécessaires, mais ils épuisent l’organisme sur la durée. Ils augmentent l’état inflammatoire global du corps : c’est ce qu’on appelle l’inflammation systémique.Le nerf vague qui a une fonction anti-inflammatoire est aussi très sen‑sible aux stress auxquels le corps est soumis en permanence. Dès que ce nerf perçoit une menace, il réduit son activité, ce qui, à son tour, a de multiples conséquences négatives sur votre organisme. Mais le vrai problème se pose lors de la démul‑tiplication des facteurs de stress. Le niveau de stress peut alors deve‑nir très vite élevé, surtout pour les hypersensibles. Nous ne sommes pas tous égaux face au stress.

A.C. : La respiration peut-elle influencer l’état de stress ?J‑M. D. : La science l’a prouvé : lorsque l’on ne respire pas correcte‑ment, le corps compense. Observez la manière dont une personne respire de façon spontanée. La respiration est un baromètre qui montre la façon dont notre corps vit notre vie. Quand on subit des stress, on a tendance à mal vider ses poumons à l’expiration et à les garder encore pleins. Le sternum qui se lève à chaque inspira‑tion reste levé. C’est une respiration d’urgence.Le but de la ventilation est de renou‑veler l’air dans les poumons. Si vous n’attendez pas que les poumons se vident pour reprendre de l’air, vous ne renouvelez presque pas l’air de vos poumons, le sang se trouve donc en contact avec un air appauvri en oxygène. Le cœur est obligé de com‑penser en faisant passer plus vite un plus grand volume de sang à travers les poumons. L’un des signes d’un nerf vague affaibli est un rythme cardiaque accéléré. Laissez‑vous expirer avant de reprendre de l’air.

A.C. : Stimuler le nerf vague avec la respiration permet-il

d’agir sur les capacités d’auto-guérison du corps ?J‑M. D. : Bien respirer est une approche naturelle et accessible à tous. Quand vous modulez le geste respiratoire, vous touchez à de nombreux systèmes du corps : les échanges gazeux évidemment, mais aussi l’équilibre acide base, l’activité rénale, l’activité cardiaque, etc. Par exemple, en choisissant les exer‑cices adaptés, vous pouvez changer l’état de compression des viscères, ce qui améliore les conditions de microcirculation, les mouvements de progression du bol alimentaire et l’état de stress des intestins.

Le nerf vague contrôle le niveau

global d’inflammation du corps.

La respiration est un levier incroyable qui modifie les conditions physico-chimiques des intestins, ce qui se répercute directement sur votre flore intestinale. Vous pouvez faire des tas de régimes ou prendre des probiotiques, mais si les conditions de vie dans vos intestins ne sont pas propices, l’effet des bactéries bénéfiques ne perdure pas quand vous arrêtez.Le stress a aussi pour effet que l’on se recroqueville sur soi, ce qui en rajoute sur la compression de la masse viscérale. Sans compter l’im‑mobilité qui est un autre facteur de stress important. Quand vous faites un travail de bureau, vous restez assis des heures et si, en plus, ce travail est stressant, vous allez alors ventiler d’une façon telle que votre lymphe circule très peu.

A.C. : Quels sont les autres éléments défavorables pour le nerf vague ?J‑M. D. : D’abord les sucres rapides qui sont des substances excitantes. Lorsqu’on a déjà un niveau de stress

élevé, manger du sucre ne fait qu’em‑pirer la situation.Il y a également le stress oxy‑ datif. Pour l’expliquer simplement, lorsque vous coupez une banane ou une pomme, ces fruits vont brunir : c’est ce qu’on appelle le stress oxy‑datif. Le corps humain doit lui aussi lutter sans cesse pour ne pas « brunir de l’intérieur ». Pour cela, il peut fabriquer des antioxydants à condi‑tion de lui fournir ce dont il a besoin, en particulier des aliments crus.Ensuite, il y a des stress liés aux déficits en micronutriments, en parti‑culier le potassium et le magnésium. Ces éléments sont indispensables pour maintenir un bon équilibre nerveux. Un adulte de 60 kg a besoin de 300 mg de magnésium par jour, mais la plupart des personnes en ingèrent tout au plus 50 ou 100 mg. Idéalement, le magnésium doit être associé à de la vitamine B6, un cofac‑teur indispensable. Concernant le potassium, les hommes d’autrefois étaient des « mangeurs de potas‑sium » alors qu’aujourd’hui nous sommes des « mangeurs de sodium » (le sel). Nos besoins journaliers sont de 3 à 4 g de potassium. Enfin, l’ab‑sence de nature est également un facteur de stress.

A.C. : Quelle est la différence entre la coach-respiration® et la cohérence cardiaque ?J‑M. D. : La coach‑respiration® est une méthode de réduction des stress et des inflammations basée sur une approche scientifique du fonction‑nement du corps, avec une attention toute particulière sur le nerf vague et la respiration.J’ai développé cette technique pour me sortir du terrible syndrome de fatigue chronique évoqué précédem‑ment. Il suffit, par exemple, de faire 3 fois par jour 5 min de coach‑ respiration® flash pour se sentir moins fatigué en fin de journée et être plus serein. Concrètement, au lieu de vous concentrer sur ce qui ne

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Nerf vague : cet inconnu qui vous veut du bien (activez-le !)

va pas, vous faites un exercice pour vous remémorer les bons moments que vous avez passés dans la jour‑née. La cohérence cardiaque est efficace, mais c’est une étoile dans la galaxie des respirations. Cette méthode consiste à inspirer profon‑dément sur 5 secondes et à expirer sur 5 secondes. Le problème est que l’on ne vous précise pas comment respirer. Les personnes stressées finissent leur inspiration les poumons pleins à craquer et l’expiration ne va pas forcément relâcher l’air.Pour remédier à cette situation, j’ai eu l’idée de faire de la cohérence cardiaque en mouvement. Cela a été le point de départ pour faire des mouvements qui obligent le corps à respirer, comme s’il était serein. Par exemple, quand vous inspirez,

on s’attend en cohérence cardiaque à ce que le cœur s’accélère, eh bien ! en coach‑respiration®, on va faire exprès de lever les bras pour aider cette accélération du pouls. J’aime dire que la coach‑respiration®, c’est de la respiration en mouvement. Le corps aime le mouvement, et tout par‑ticulièrement le mouvement accom‑pagné d’une respiration efficace et sereine. C’est ce qui fait la différence avec la cohérence cardiaque.Une autre source d’inspiration a été ce que je nomme « les respirations thérapeutiques naturelles » : l’éter‑nuement, le rire, la toux, le sanglot, et celle qui est à mes yeux la plus extraordinaire, le bâillement. Le bâillement commence par une inspi‑ration où les côtes basses s’ouvrent en grand. J’ai pu observer que les

chats respiraient parfois de cette manière (sans baîller pour autant). Elle est extraordinaire, car elle per‑met à la fois un drainage lymphatique optimal, une libération du dia‑phragme, une décompression salu‑taire des intestins. C’est un excellent exercice que de faire semblant de baîller. Une fois que le bâillement est parti, il faut l’entretenir et surtout ne pas se retenir de baîller.

La coach-respiration® : et si vous testiez ?Les cinq gestuelles de base

y L’apnée de grandissement : souffle bloqué, relâchez le haut de votre nuque et avec le haut de votre nuque ainsi relâché, redressez‑ vous afin d’avoir le visage droit.

y L’expiration « chaud » : expi‑ration profonde et active, bouche grande ouverte, comme pour mettre de la buée sur une vitre ou réchauffer la paume d’une main (d’où le mot « chaud »). Le but est d’expirer tout l’air possible.

y L’expiration « froid » : expi‑ration active, lèvres rapprochées, comme pour refroidir un aliment brûlant ou créer du frais dans le creux de la main (d’où le mot « froid »).

y L’inspiration « petite bouche – grand bruit » : inspiration active puissante, longue et la plus sonore possible, en faisant bruis‑ser l’air entre les lèvres. Les joues sont creusées. Le but est cette fois d’inspirer le plus d’air possible, mais en créant un frein au passage de l’air avec les lèvres.

y L’inspiration « relâchement ZEN » : inspiration passive,

tranquille, bouche fermée, la nuque parfaitement relâchée, en savou‑rant les sensations dans le nez et dans tout le corps.

y Coach respiration® : la clé ‑ Expiration « chaud », ‑ Expiration « froid », ‑ Petite bouche – grand bruit, ‑ Expiration « chaud », ‑ Expiration « froid ».

Coach respiration® flash : la bougiePosition de départ : debout, le visage droit, le haut de la nuque relâché, les pieds sont écartés de la largeur des épaules. Bras relâ‑chés, un tendeur élastique enroulé autour des pouces tenu à pleine longueur devant le bassin. Durant tout l’exercice, veillez à maintenir le haut de votre nuque détendu et votre visage droit.Étapes à suivre :1. Pratiquez l’apnée de grandisse‑ment. Sentez bien les appuis des pieds sur le sol et la « poussée » du sol sur les pieds. C’est comme si vous portiez une jolie flamme de bougie au sommet de votre tête

et que vous cherchiez à l’élever le plus haut possible.2. Traction : bras tendus vers le sol, le tendeur élastique à l’hori‑zontale, bien en contact avec le corps (au niveau du bassin ou du haut des cuisses).3. Durant la traction, pratiquez la clé de coach respiration®. Rappel : allez toujours le plus loin possible dans l’expiration pendant le « chaud », avant d’enchaîner avec le « froid ». Il n’y a pas d’ins‑piration entre le chaud et le froid.4. Relâchement zen : inspiration avec abandon tout en douceur de la traction du tendeur élastique. Fermez un instant les yeux et accueillez toutes les sensations.5. Répétez cet enchaînement et terminez par un long moment d’accueil des sensations, les yeux fermés.Extrait de « Être en bonne santé grâce au nerf vague. »Pour aller plus loin, rendez‑vous sur le site www.coach‑respiration.com et https://www.ecole‑coach‑respi‑ration.com/

Propos recueillis parAnnie CasamayouNaturopathe

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Actualités

1. « Get Into the Swing: Golf May Have More Benefit for Parkinson’s Than Tai Chi. », AAN 73rd Annual Meeting2. Hatami, E., Ghalishourani, SS., Najafgholizadeh, A. et al., « The Effect of Spirulina on Type 2 Diabetes: a Systematic Review and Meta‑Analysis. », J Diabetes

Metab Disord 20, 883–892 (2021). https://doi.org/10.1007/s40200‑021‑00760‑z3. « Bleeding Tendency and Ascorbic Acid Requirements: Systematic Review and Meta‑Analysis of Clinical Trials. », Philippe P Hujoel, Tomotaka Kato, Isabel A

Hujoel, Margaux L A Hujoel. Nutrition Reviews, nuaa115, https://doi.org/10.1093/nutrit/nuaa115

ɕ Parkinson : ce sport freine la maladie (et ce n’est pas le yoga)

Avec vingt‑deux nouveaux cas déclarés par jour en France, Parkinson est loin d’être une maladie neurodégénérative rare. Elle touche le système nerveux responsable du mouve ment. Et si le sport pouvait prévenir, voire ralentir les symptômes ? Des résultats prometteurs, présentés lors de la réunion annuelle de l’Académie améri‑caine de neurologie en avril dernier, semblent clairement le confirmer. Oui, l’exercice physique est bénéfique, mais tous les sports se valent‑ils vraiment ? A priori, non, car si le tai‑chi semblait obtenir tous les suffrages en combinant des bienfaits sur l’équilibre et la mobilité, le golf pourrait le détrôner. Expérience faite1 sur un petit groupe de vingt personnes atteintes d’une forme modé‑rée pendant dix semaines, les chercheurs ont comparé les capacités de marche, le risque de chute et l’équilibre des participants. Les patients avaient alors le choix entre deux heures hebdomadaires de golf ou de tai‑chi. Après les tests, le groupe « golf » était plus rapide que le « groupe tai‑chi », tandis que 86 % des premiers étaient enthousiastes à l’idée de poursuivre (contre 33 % pour le tai‑chi). Alors, pourquoi ne pas s’ins‑crire à une petite initiation ?

ɕ La spiruline, arme antidiabète : info ou intox ?

Depuis quelques années, la spiruline a la cote. Considérée comme un super aliment par beaucoup, cette algue pourrait également être une arme contre le diabète de type 2. Récemment, plusieurs études préliminaires ont démontré le pouvoir hypoglycémiant de la spiruline. Afin de confirmer ces résultats, des chercheurs iraniens ont réalisé une méta‑analyse2 (analyse de plusieurs études) afin de comparer les résultats et d’en tirer des conclusions plus précises. Résultat : la consommation de spiruline a en effet montré une réduction significative de la glycémie à jeun, des triglycérides et du cholestérol. Cela confirme son effet posi‑tif dans la lutte contre le diabète de type 2. Cependant, aucun effet significatif n'a été observé sur la glycémie postprandiale (glycémie après le repas). Si la supplémentation en spiruline a des effets bénéfiques sur la glycémie à jeun et les lipides sanguins, elle ne fait toutefois pas de miracle… mais reste prometteuse pour les patients !

ɕ Gencives en feu ? Pas toujours la faute à la brosse à dents !

Si l’on craint la gingivite, ce n’est pas seulement parce qu’elle est désagréable, mais c’est surtout parce qu’elle est une porte ouverte à d’autres infections… cardiovasculaires entre autres. Toutefois, l’ennemi juré n’est peut‑être pas celui que vous croyez : votre brosse à dents. Une fois que vous avez rectifié votre mouvement, vérifiez si vous ne faites pas une carence… en vitamine C. L’acide ascorbique pourrait bien être le fameux coupable de vos saignements… Cela vous rappelle cette fameuse maladie des pirates, le scorbut ? Bien vu ! Car cette pathologie redoutable causait précisément des déchaussements de dents… et des problèmes de gencives. Une récente étude3, parue dans Nutrition Reviews, a mis en évidence ce lien entre carence en vitamine C et inflammation des gencives. À mesure que les chercheurs supplémentaient les patients, les saignements s’atténuaient. Pour mémoire, la vitamine C intervient dans le fonctionnement de l’immunité, la fabrication des globules rouges et du colla‑gène. Indispensable donc, vous en trouverez largement dans les légumes (chou, poivron…) et les fruits (kiwi, citron…).

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Santé du foie : les Chinois ne la résument pas au drainage !

Thématique

P ar sa fonction de libre circula‑tion et de dégagement, le foie favorise la circulation fluide

du qì et celle de tous les autres subs‑trats physiques ou psychiques dans le corps : sang, liquides, émotions.

Par nature, le qì est mouvement. S’il circule avec liberté et régularité, les fonctions du corps s’accomplissent avec harmonie. C’est la santé.

S’il est entravé, se déplace à contre‑sens ou est irrégulier, alors il y a dysharmonie. C’est la maladie.

Le foie assure ainsi la diffusion harmonieuse du qì.

Le foie est le chef d’orchestre du corps. Il fait tout circuler. Voici comment.

Grand régulateur de la circulationIl régule le qì et le sangUn des rôles fondamentaux du foie est de permettre une circula‑tion fluide du qì dans tout l’orga‑nisme. Bien entendu, chaque organe gouverne ses propres fonctions, ses propres mouvements, mais c’est le foie qui facilite leur circulation. Par ailleurs, comme le qì et le sang sont intimement liés, si la circulation du qì est harmonieuse, celle du sang l’est aussi. Si le qì circule, le sang circule. Le moteur du sang est le qì. Si le qì du cœur active le sang, si le qì des poumons aide à mobiliser le sang du cœur, si le qì de la rate fait

en sorte que le sang demeure dans les vaisseaux, si le qì du foie facilite et harmonise l’ensemble de ses mouve‑ments, alors le sang va se diffu‑ser dans tout le corps avec aisance permettant ainsi une bonne nutrition.

Il équilibre le mental et les émotionsL’activité mentale et émotionnelle est gouvernée par le cœur. Cepen‑dant, les émotions sont une forme de qì qui émane des cinq organes zàng. Le Huáng Dì Nèi Jīng Sù Wèn, l’un des ouvrages fondateurs de la méde‑cine chinoise, établit ce fait dans le chapitre 5 : « Dans l’Homme, il y a cinq organes zàng qui produisent cinq qì qui génèrent la joie, la colère, la tristesse, la mélancolie, la peur ». Si le cœur gère ces « qì de l’esprit », le foie quant à lui favorise leur circu‑lation fluide. C’est lui qui leur permet de circuler librement et de se mani‑fester naturellement.Quand la fonction du foie de libre circulation et de dégagement est normale, les organes sont en harmonie

Philippe Sionneau a étudié la médecine chinoise à la Hubei University of Chinese Medicine, à Wuhan. Cet expert en médecine chinoise a déjà publié plus de 25 ouvrages sur le sujet et enseigne cette médecine

millénaire à travers le monde.

Médecine chinoise

Santé du foie : les Chinois ne la résument pas au drainage !En naturopathie, le foie est la clé de voûte de la santé – son drainage est prescrit pour presque toutes les pathologies (myopie, migraine, maladie de Parkinson etc.). La médecine chinoise, elle, lui attribue des rôles très différents : stockage du sang, digestion, régulation des émotions et circulation du qì ­ rien que ça ! Partons pour un voyage fantastique dans l’univers hépatique selon l’empire du Milieu.

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Santé du foie : les Chinois ne la résument pas au drainage !

et leur qì émotionnel également. Dans ce cas, la pensée est claire, le cœur paisible, l’esprit détendu et les émotions équilibrées. En cas de faiblesse de cette fonction, le qì du foie stagne, les activités mentales et émotionnelles sont déprimées, provoquant doute, anxiété, dépres‑sion, tendance à soupirer, envie de pleurer… Alors qu’en cas d’excès de cette fonction avec une montée du qì du foie, il y a de l’irritabilité, de l’im‑patience, de la colère, de l’insomnie, des rêves abondants, de l’agitation mentale, etc.

Il prend part activement à la digestionLa rate et l’estomac ont pour charge la réception, la transformation et l’as‑similation du bol alimentaire. Or, les différentes phases de la digestion ne pourraient pas se faire sans l’aide du foie. Tout d’abord, parce que le foie par sa fonction de libre circu‑lation et dégagement favorise les mouvements nécessaires aux trans‑formations.La médecine chinoise considère que le mouvement est à l’origine de la transformation. L’activité digestive de la rate et de l’estomac est ainsi dépendante du foie. En cas de pertur‑bation du foie, les mécanismes du qì

se dérèglent, le qì du foie stagne et la digestion se passe mal.Par ailleurs, le foie est intimement lié à la vésicule biliaire. La bile, liquide qui aide la digestion, est mise en réserve par la vésicule biliaire et est considérée comme le surplus du qì du foie. C’est la fonction de libre circulation et de dégagement du foie qui permet à la bile de s’écou‑ler de manière fluide et régulière hors de son réceptacle et d’assu‑mer ses fonctions digestives. En cas de surpression du qì du foie, la bile ne s’écoule pas normalement. Il en résulte une plénitude, une douleur dans la région thoracique latérale droite, une bouche amère, une indi‑gestion et dans les cas sévères un vomissement de liquide jaunâtre, verdâtre ou une jaunisse.

Il participe à la gestion des liquidesLa gestion des liquides est princi‑palement prise en charge par les poumons, la rate et les reins. Grâce à ces trois organes, l’eau est assimi‑lée, transformée et diffusée à travers tout l’organisme par le biais du trois‑foyers qui dans ce cas est appelé « la voie des eaux » (shuǐ dào 水道).

Ici aussi, la fonction de libre circula‑tion et de dégagement du foie inter‑vient pour aider le trois‑foyers à assumer son rôle.

Le foie stocke le sang (et un esprit !)Le foie n’a pas seulement une action yáng de régularisation, de mobili‑sation et de drainage, il a aussi une action yīn (repos) : il constitue une réserve importante de sang. Il est même considéré par certains clas‑siques comme « la mer du sang ».Le foie délivre ou stocke le sang en fonction des besoins du corps et favorise la nutrition et les fonctions vitales. Mais ce n’est pas tout, le sang du foie abrite aussi un esprit, le hún (魂) qui correspond à l’une des dimensions spirituelles de l’être humain.

Votre spiritualité vient-elle du foie ?Le hún est ainsi l’un des aspects de l’activité spirituelle et mentale. C’est l’une des manifestations de l’esprit (shén 神). C’est l’aspect psychique du foie. Le hún est étroitement lié à l’esprit. Traditionnellement, on dit que le hún suit les allées et venues de l’esprit. Il est le promoteur de la finesse intellectuelle, de l’acuité spirituelle et de l’expression la plus élevée de l’esprit. Si le hún et le shén ne sont plus accordés, la vie de l’indi‑vidu devient désordonnée, troublée, sans gouvernail. Le hún est l’outil qu’utilise le shén pour se manifes‑ter et s’extérioriser dans toute son ampleur : intelligence, spiritualité, intuition, grands sentiments, rêves, introspection, créativité, imagina‑tion, respect et amour de la vie, enthousiasme, etc.Comme le foie accueille le hún, son bon fonctionnement dépend du bon état du foie et en particulier de son aspect yīn/sang. En cas de vide de sang du foie, le hún n’est plus correc‑tement ancré. Il flotte : cela induit des

Le foie gouverne la colère : attention aux déséquilibres !La colère est l’émotion associée au foie. Nous pouvons voir deux aspects dans la colère. Un aspect physiologique et un pathologique. Sur le plan physiologique, c’est l’émotion de l’extériorisation, de la réaction, de l’attaque et de la défense, du combat sous toutes ces formes. Sur le plan patholo‑gique, c’est l’émotion de la perte du contrôle de soi, de l’explosion ravageuse, de la haine, de la folie meurtrière. Dans tous les cas, elle est une expression de l’énergie ascendante du foie.

Les effets de cette émotion sont particulièrement pervers, car en plus de prendre source dans cet organe, elle tend également à bles‑ser le foie. Et si celui‑ci est déréglé, alors il y a davantage de risques que la colère s’exprime… Nous savons que la colère provoque un dérèglement des mécanismes du qì,une montée excessive du sang, des dysharmo‑nies foie/rate/estomac. En outre, nous savons qu’elle a tendance à léser le yīn du foie.

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symptômes psychiques divers tels que rêves abondants, sommeil agité, somnambulisme, somniloquisme, colère, tristesse, peur, voire folie…

Vos ongles : miroir-santé de votre foieLe foie, par sa capacité à libérer le sang nécessaire à la lubrification et la nutrition des tissus, donne la possibi‑lité aux tendons d’assurer une bonne mobilisation articulaire. Si le sang du foie est abondant, les tendons sont forts et les membres sont puissants et agiles dans leurs mouvements. À l’inverse en cas de vide de sang du foie, les tendons sont mal nourris, ils manquent de force, les articula‑tions manquent de souplesse, parfois la flexion/extension est impossible.

L’éclat du foie se lit sur vos onglesIl faut entendre par l’éclat (huá 华) du foie, l’état du foie. Cet état se révèle notamment sur les ongles (des doigts et des orteils). Les ongles sont considérés comme un surplus des tendons. Quand le sang du foie est abondant, les tendons sont bien nourris et le surplus se transforme en ongles. Ils sont alors roses, lumi‑neux, résistants, fermes. En cas de vide de sang du foie, ils deviennent cassants, ternes, secs, pâles. Si la fonction de libre circulation et de dégagement est déréglée, cela se manifeste par des ongles striés. De nombreux déséquilibres du foie se reflètent ainsi dans les ongles.

Le foie s’ouvre aux yeuxMême si tous les organes zàng fǔ ont une relation avec les yeux, le foie détient un lien plus étroit. Le bon fonctionnement de l’œil dépend des fonctions de mise en réserve du sang et de libre circulation et de dégage‑ment du foie. En contrepartie, le bon

fonctionnement des yeux reflète le bon état du foie, sur le plan du qì et surtout du sang.

Les larmes, liquides du foie…Les larmes ont pour fonction d’hu‑midifier et de clarifier l’œil, mais aussi de protéger le fonctionnement des yeux. En effet, en cas de corps étranger, les larmes sont sécrétées en plus grande quantité pour transpor‑ter et évacuer l’élément indésirable. Les larmes sont aussi l’expression de désordres émotionnels comme

la tristesse ou le relâchement de tensions émotionnelles en cas de surpression du foie par exemple. Comme l’œil est gouverné par le foie, les anciens ont tout naturellement associé le liquide de l’œil au foie.

Philippe Sionneau

9 ingrédients clés pour prendre soin de votre foiePour une bonne santé hépatique, il est important d’équilibrer le qì du foie et le sang du foie. Voici les aliments conseillés pour harmonier le qì du foie :

y La menthe (infusion tiges et feuilles) traite : oppression de poitrine, douleur sous les côtes, colère, irritabilité (tous signent d’une suppression du qì du foie).

y La mandarine (avec les fila‑ments blancs ) soulage la disten‑sion abdominale issue d’une suppression du foie.

y Le kumquat (agrume asia‑tique) agit sur la douleur sous les côtes et la poitrine. Il a une action remarquable dans les douleurs des seins dans le cadre d’un syndrome prémenstruel induit par une surpression du foie. Il est alors conseillé de manger des kumquats frais une semaine avant les règles.

y La fleur d’oranger (infu‑sion) combat les douleurs de la poitrine, de l’estomac, de l’ab‑domen, nausées, vomissements, inappétence. Pour préserver ses vertus médicinales, faire bouillir un temps très court (5 minutes) puis infuser en gardant la casse‑role couverte.

y Le safran est l’épice miracle pour apaiser les troubles psychiques

induits par un déséquilibre du qì du foie. Il soulage : dépression mentale, mélancolie, soucis, peurs, frayeurs, oppression de la poitrine et du diaphragme. Il est dit tradi‑tionnellement que la consomma‑tion régulière du safran apporte la « joie au cœur ». En condiment ou en décoction, consommez 1 à 3 g par jour.Voici les aliments qui nour‑rissent le sang du foie :

y Le foie (poulet, lapin, bœuf, porc, agneau), est l’un des aliments les plus puissants pour nourrir le sang du foie. Il traite : baisse de l’acuité visuelle, yeux secs, vision trouble, anémie du post‑partum, teint pâle.

y La moule est un bon tonique en cas de faiblesse constitution‑nelle ou pour la personne âgée. Un vieux texte médical chinois dit que la moule « tonifie les cinq organes », c’est‑à‑dire le foie, le cœur, la rate, les poumons et les reins. Concernant le foie, elle soigne vertiges et céphalées …

y La baie de goji est l’un des aliments les plus utilisés dans la pharmacopée chinoise pour soute‑nir le sang du foie et soulager la vision.

y La carotte agit sur la baisse de l’acuité visuelle, les yeux secs.

Sources et référencesconsultables en ligne sur https://staticmail.editionsbio‑sante.fr/2021/08/sce/sce63_sources.pdf

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La santé commence toujours par un pas (plaidoyer pour la marche)

L a marche est ancrée au plus profond de notre organisme et de notre génome. Notre façon

de marcher sur deux pieds nous démarque du reste du monde animal et nécessite un long apprentissage. Apprendre à marcher est une étape majeure dans le développement d’un être humain et nous continuons à marcher toute notre vie (lorsque nous pouvons et lorsque notre mode de vie ne nous détruit pas).

Marcher… Nous pouvons tous (ou presque) le faire. Toutefois il existe plusieurs façons de marcher. Souvent, marcher n’est qu’un simple outil pour se rendre quelque part, mais marcher peut aussi être notre intention première.

Nous pouvons marcher juste pour nous détendre. Dans ce cas‑là, nous pouvons simplement marcher là où

nous sommes ou dans un environ‑nement naturel (forêt, par exemple). Nous pouvons marcher sportive‑ment. Et même sportivement, nous pouvons varier les plaisirs : marche dynamique, marche athlétique, marche nordique, randonnée active (sur le plat ou en montagne, courte ou sur plusieurs jours).

Nous pouvons, aussi, marcher méditativement ou bien pratiquer la marche afghane (parfois quali‑fiée de yoga de la marche). Le choix est vaste. Les effets bénéfiques sont multiples et variés. Tant de bénéfices si facilement et à un coût si bas ! Une paire de chaussures, un short ou un pantalon et un haut confor‑tables suffisent.

Marcher active de nombreux muscles, notamment et prioritairement les muscles des membres inférieurs,

mais marcher nécessite une certaine tonicité du haut du corps. Regar‑dez comment votre tronc et vos bras bougent lorsque vous marchez, surtout si vous marchez rapidement. Cela permet de vous équilibrer et d’aller plus vite. C’est donc natu‑rellement que la marche active les muscles du tronc et certains muscles des membres supérieurs.

Marche nordique : elle fait travailler tout le corpsSi vous voulez activer encore davan‑tage de muscles, pensez à la marche nordique. L’utilisation des bâtons activera bien plus de muscles au niveau du tronc et des membres supérieurs. Si vous voulez varier les modalités de travail muscu‑laire (ce qui est grandement béné‑fique), variez les terrains. Un terrain irrégulier ou un terrain accidenté permettent de stimuler vos muscles de façon variée. En montée ou en descente, l’intensité d’activation

La santé commence toujours par un pas (plaidoyer pour la marche)Quoi de plus naturel que de mettre un pied devant l’autre ? Sauf qu’avec nos vies modernes, nous marchons de moins en moins… Évolution récente qui n’est pas sans déplaire à notre santé. Démonstration des bienfaits immémoriaux de la marche avec le Dr Kuhn, et ses astuces pour maximiser vos sorties rando.

Dr Fabrice Kuhn Médecin généraliste, diplômé en biologie et en médecine du sport. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur la nutrition et l’activité physique.

Activité physique

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La santé commence toujours par un pas (plaidoyer pour la marche)

des muscles varie de même que les amplitudes de travail musculaire.

Si vous désirez accroître vos capa‑cités cardiovasculaires, vous pouvez le faire en marchant. Marcher peut vous faire transpirer et vous essouf‑fler si vous le recherchez, mais il faudra y mettre de l’intensité et y engager le plus grand volume muscu‑laire possible. À ce titre, la marche nordique est plus efficace que la marche sans bâtons.

Le métabolisme n’est pas en reste. Marcher activement permet de diminuer la résistance à l’insuline et l’inflammation, toutes deux à l’origine de tant de maladies de civilisation (diabète, maladies neurodégénératives, cancers, mala‑dies cardiovasculaires…).

On ne brûle pas tant de calories que ça…Certes, on dépense des calories en marchant, mais attention, la dépense calorique est parfois très faible. Lorsque vous marchez tranquille‑ment, vous dépensez peu de calories.

En marchant tranquillement, nous approchons les 2 METs. C’est donc une activité très légère.

C’est pour cette raison que descendre une station de métro avant notre destination et marcher pour aller travailler, comme on le recommande souvent, ne remplace pas le sport !

En revanche, si vous mettez un peu plus d’intensité, la dépense calorique croît. L’effort peut même devenir vigoureux. Pour cela, il faut marcher rapidement et si possible choisir de le faire en montée. Plus vous allez vite, plus le kilomètre parcouru vous coûtera cher en énergie. Une autre alternative est de mobiliser davantage de masse musculaire, notamment en faisant de la marche nordique. Mais dans ce cas‑là, il a été prouvé qu’il faut réellement

insister sur les bâtons (pas juste les promener).

Étonnamment, il semblerait que la marche soit moins énergivore chez les femmes que chez les hommes. En clair, un kilomètre marche demande moins d’énergie (rapportée au poids) à une femme qu’à un homme. En revanche, la course à pied est plus énergivore que la marche.

Attention toutefois, la dépense calo‑rique n’est pas le seul avantage du sport. Si vous ne calculez le béné‑fice du sport qu’en calories, vous vous égarez.

L’effort, votre meilleur allié santéJe vous le dis souvent, la dépense calorique n’est pas l’avantage prin‑cipal du sport. C’est même l’un des paramètres les moins significatifs, à mon sens. Les adaptations favorisées par l’effort et l’inconfort de l’effort sont celles qui obligent votre orga‑nisme à se réinventer plus fort, de façon plus fonctionnelle et en meil‑leure santé. Ce sont elles qui offrent bien plus de bénéfice que la dépense calorique.

Pour cela, il faut donc faire de la marche vigoureuse. Peu importe que

vous fassiez de la marche nordique, de la randonnée ou de la marche active simple. Il faut de l’intensité, transpirer, avoir du mal à parler durant l’effort, sortir de sa zone de confort, signaler à votre orga‑nisme qu’il a des limites et qu’il doit progresser pour les repousser, l’em‑pêcher de se désadapter.

Ce sont ces efforts intenses qui donnent le signal pour enclencher les cascades biochimiques menant à une meilleure fonctionnalité de notre corps. Cette meilleure fonctionnalité est celle qui mène à la performance sportive. C’est aussi elle qui mène à une meilleure santé.

On parle d’adaptations croisées. Sortir de sa zone de confort une fois par semaine est suffisant et vous pouvez le faire en marchant. Les autres jours, un effort plus modéré est suffisant. Si vous ne repoussez pas vos limites à l’occasion de ces efforts moins intenses, vous empê‑chez votre corps de se désadapter à l’effort ; la condition est qu’ils soient effectués quand même avec une intensité au minimum modérée.

Par contre, la marche à intensité légère est peu profitable, excepté pour le bien‑être psychologique. Elle est malgré tout plus profitable que de rester dans le canapé !

La marche = 2 METs (mais c’est mieux que rien !)Pour mémoire, afin de comparer les activités sportives, on utilise une unité de valeur appelée METs (metabolic equivalents).Une unité METs (1 METs) repré‑sente l’énergie dépensée quand le corps est au repos (métabolisme de base). En dessous de 3 METs, on parle d’activité physique légère. De 3 à 6 METS, on parle d’activité physique modérée et au‑dessus de 6 METs, d’activité physique vigoureuse.

Pour information, voici les METs pour quelques activités :

y Sommeil : 0.9 METs ; y Être assis et manipuler des

objets avec les mains : 1.5 METs ; y Marche tranquille : 2 METs ; y Marche à 4‑5 km/h : 3 METs ; y Marche à 6 km/h : 5 METs ; y Marche à 7 km/h : 6.3 METs ; y Randonnée sur terrain acci‑

denté : 7 METs ; y Course à pied à 11 km/h :

11.5 METs ; y Natation : 8 à 11 METs ; y Cyclisme : plus de 8 METs.

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La santé commence toujours par un pas (plaidoyer pour la marche)

Le remède antistress : un bain de forêt !Marcher à intensité plus légère n’est pas profitable pour pousser l’orga‑nisme à devenir en meilleure santé. Quoique… Il y a d’autres façons d’améliorer sa santé. Marcher a d’autres avantages. C’est formidable, par exemple, pour lutter contre le stress. Marcher dans les bois et profi‑ter d’un coin de verdure est encore plus profitable. Des études montrent le bénéfice supérieur de la marche en forêt à la marche en intérieur (sur un tapis roulant). La couleur verte, abondante dans la nature, participe‑rait aux stimuli du bien‑être.

Pensez donc à aller vous « baigner en forêt ». Cette démarche a plusieurs appellations : bain de forêt, sylvo‑thérapie ou encore « shinrin yoku » (en japonais). Une alternative est de pratiquer la marche afghane que certains qualifient de yoga de la marche.

Concernant les fonctions cognitives, sachez que la marche tranquille ne suffit pas. S’il est vrai que l’activité physique améliore les fonctions céré‑brales et la santé mentale, la marche est moins efficace que des activités

plus intenses. Néanmoins, je peux vous assurer que monter une grosse côte en marchant le plus vite possible peut tenir ce rôle d’activité intense. C’est un argument qui doit vous inci‑ter à ne pas oublier de mettre de l’in‑tensité dans vos séances de marche. Et si vous ne parvenez pas à sortir de votre zone de confort en marchant, pensez à pratiquer une activité spor‑tive en plus.

Bien marcher : mode d’emploi1. Un pied devant l’autre (c’est tout !)Aucune technique spécifique n’est nécessaire : mettez un pied devant l’autre et vous enclenchez les bénéfices pour votre santé. Il vous suffira de marcher deux fois trente minutes trois jours par semaine, ou de marcher une heure trois jours par semaine pour observer un béné‑fice. Mais si vous voulez obtenir encore plus de bénéfices, n’oubliez pas que, chaque semaine au moins, une séance doit être intense tandis que les deux autres séances doivent être faites à une intensité modérée (ou plus).

2. Des chaussures, et encore…Aucun matériel spécifique n’est nécessaire. Même les chaussures ne le sont pas ! Vous pourriez partir marcher pieds nus. Si vous en avez l’occasion, faites‑le. C’est une expé‑rience agréable et enrichissante si l’environnement le permet.Personnellement, j’évite les chaus‑sures montantes sauf si je marche dans un environnement particulière‑ment agressif. Même en montagne, je ne prends pas de chaussures montantes. En revanche, je fais atten‑tion à mettre des chaussures ayant des semelles suffisamment adhé‑rentes lorsque je suis en terrain le nécessitant. Je choisis donc souvent des chaussures de trail (course à pied en montagne et en chemin). Pensez à mettre des vêtements souples et agréables pour laisser à vos mouve‑ments toute la fluidité nécessaire.Un sac à dos peut avoir plusieurs avantages. Il vous permet de trans‑porter boisson et encas si la marche est longue. N’hésitez pas à manger et à boire régulièrement durant l’ef‑fort si vous partez pour de longues séances intenses. Il peut aussi vous servir d’accessoire sportif. Si vous y mettez un peu de poids (draps, serviettes) pour l’alourdir, il rendra votre effort plus exigeant et plus profitable. Cela peut permettre aussi d’ajuster les niveaux si vous marchez avec des gens ayant un niveau inférieur au vôtre.

3. Trouvez votre marcheLa marche afghane ne nécessite rien de plus. Elle consiste à consciemment coordonner respiration et foulée. Le rythme classique enchaîne trois pas en inspirant, un pas en bloquant son inspiration, trois pas en expirant et un pas en bloquant son expiration. Le rythme peut être modulé en fonc‑tion de l’intensité de l’effort et du relief. Sachez toutefois que les spor‑tifs entraînés coordonnent naturelle‑ment respiration et effort.

Prenez le temps de bien choisir vos chaussures. Montantes ou basses, l’important c’est de se sentir bien !

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La santé commence toujours par un pas (plaidoyer pour la marche)

La marche nordique se fait avec des bâtons. Les bâtons permettent de pousser, ils ne sont pas là pour le décor. Poussez réellement dessus pour en tirer un bénéfice dans votre vitesse de déplacement et sur votre santé. Les avantages sont de stimu‑ler et d’entraîner les muscles du tronc et des membres supérieurs, de développer plus efficacement les capacités cardiovasculaires et de dépenser plus de calories.

4. Quel sera votre terrain de jeu ?Le choix de l’environnement dans lequel vous allez marcher n’est pas anodin. Nous avons déjà parlé des bénéfices de la marche en nature. Nous avons aussi abordé les béné‑fices des terrains accidentés. Marcher avec du dénivelé (montées, descentes et plat) est à la fois plus profitable musculairement (plus grande variété de muscles mis en jeu) et mentale‑ment. Sachez aussi que les terrains irréguliers permettent d’améliorer la proprioception et de limiter, à terme, le risque de chute.La randonnée en terrain accidenté est excellente. Elle allie environ‑nement agréable, terrain irrégulier et accidenté, alternance de phases en montée (plus exigeantes pour le système cardiorespiratoire) et de phases plus calmes (plats et descentes).

5. Offrez-vous un combinéUn autre mode de pratique est d’as‑socier musculation et endurance au sein d’une même séance. Asso‑cier chaque semaine endurance et musculation permet de démultiplier les effets bénéfiques du sport. Vous pouvez alterner un jour dédié à la musculation et un autre jour dédié à l’endurance. Vous multipliez ainsi les signaux enclenchant des amélio‑rations de votre organisme et multi‑pliez les effets bénéfiques sur la santé. Vous pouvez aussi le faire au sein d’une même séance. Il vous

suffit de marcher cinq minutes à bonne intensité, de vous arrêter deux à cinq minutes pour faire de la muscu‑lation (pompes, flexions, fentes, sauts de grenouille, gainage…) et de repartir marcher (ou pourquoi pas courir) et d’enchaîner ainsi une grande variété d’efforts en répétant la séquence plusieurs fois. Cela la rend

encore plus ludique et plus profitable. C’est un type de séance que j’appelle « séance mixte », que je pratique et que je recommande régulièrement en remplaçant la marche par la course, mais le principe reste le même.

Dr Fabrice Kuhn

Sources et référencesconsultables en ligne sur https://staticmail.editionsbiosante.fr/2021/08/sce/sce63_sources.pdf

Mon programme de marche sportiveComme chaque programme spor‑tif, il doit être avant tout progres‑sif. Si vous ne marchez jamais, commencez par marcher quelques minutes trois jours par semaine puis augmentez progressivement la durée, la fréquence et la vitesse.Avec le temps et vos progrès, vous pourrez accélérer davantage et plus fréquemment.Ceux ayant déjà l’habitude de marcher passeront directement aux deux dernières étapes.

Niveau intermédiaire, option 1Jour 1 : marche rapide et intense. Échauffement 15 min de marche. Puis alterner 10 fois 1 min de marche très intense, 1 min de marche douce.Jour 2 : 1 h de marche active à intensité modérée.Jour 3 : 30 min de musculation.Jour 4 : 1 h de marche médita‑tive ou de marche en forêt ou de marche afghane.Jour 5 : 2 h de marche active à intensité modérée.

Niveau intermédiaire, option 2Jour 1 : marche rapide et intense. Échauffement 15 min de marche. Puis alterner 10 fois 1 min de marche très intense, 1 min de marche douce.

Jour 2 : 30 min de musculation.Jour 3 : 1 h de marche médita‑tive ou de marche en forêt ou de marche afghane.Jour 4 : 1 h de marche/muscula‑tion (séance mixte).Jour 5 : 2 h de marche active à intensité modérée.

Niveau expertJour 1 : Activité intense. Vélo, course ou natation ou activité selon votre choix. Puis alterner 10 fois 1 min intense, 1 min douce.Jour 2 : 1 h de marche active à intensité modérée.Jour 3 : 1 h de marche/muscula‑tion (séance mixte). Par exemple, 10 min de marche en guise d’échauffement. Puis alterner pompes, flexions, fentes sautées et autres gestes de musculation simples durant 2 min. Puis 5 min de marche à intensité modérée.Répéter la séquence une fois que vous maîtrisez ce type d’efforts.Jour 4 : 1 h de marche médi‑tative ou de marche en forêt ou d e m a r c h e afghane.Jour 5 : 2 h de marche nord‑ ique à intensité modérée avec sac à dos.

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Erratum : une erreur s'est glissée en page 8 de votre revue n°62 (août 2021).La formule « drainante et circulatoire » à base d'hydro-lats proposée par Vanessa Périnat Bard pour soulager vos jambes lourdes est la suivante :• HA Genevrier Juniperus communis 100 ml• HA Cyprès Cupresus sempervirens 70 ml• HA Menthe poivrée Mentha piperita 50 ml• HA Immortelle Helichrysum italicum 30 mlNous vous prions de nous excuser pour cette erreur.

Séminaire : L’aroma et les 4 éléments25 et 26 septembre 2021 à Lille au centre UriopsAmateurs d’huiles essentielles ? Ce séminaire est fait pour vous ! Organisé par deux grands experts de la santé natu‑relle, le docteur Dewitte et le docteur Béghin vous proposent de changer de regard. Ils font le postulat que les huiles essentielles sont intimement liées aux 4 éléments : l’eau, la terre, l’air et le feu. Produites des plantes, elles‑mêmes résultats de la nature et de ses éléments, le lien est pourtant là. Loin de l’ésoté‑risme, découvrez cette approche simple et vivante qui affinera votre compré‑hension de ces puissants remèdes et vous permettra de les utiliser selon une logique plus naturelle, en rapport immé‑diat avec votre histoire et la maladie.Pour vous inscrire : https://www.renais‑sance‑et‑sante.com/copie‑de‑he‑et‑4‑%C3%A9l%C3%A9ments‑25‑et‑26

AGENDALIVRES

Plaidoyer pour la santé : autoguérison et choix thérapeutiquesAlain Rousseaux, Éditions Dangles, juin 2021 288 pages – 24 €Voici un livre qui va bouleverser votre vision de la santé. Alain Rousseaux, fervent défenseur de la naturopathie, vous invite à comprendre les raisons de votre pathologie – qu’elle soit aigüe ou chronique – pour vous rendre acteur de votre guérison. Il présente les différentes médecines mises à notre disposition (allopathique, homéopathique, méde‑cines manuelles, naturopathie…) et dont la conciliation permettrait une prise en charge holistique. Un livre qui ouvre à la réflexion, à tra-vers les potentialités et limites de la science d’aujourd’hui.

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Les huiles essentielles pour les adultesFrançoise Couic-Marinier et Rachel FrélySolar éditions, septembre 202112,90 €Trésors de la nature, les vertus théra‑peutiques des huiles essentielles sont désormais prouvées scientifiquement. Au fil des pages, l’auteure aborde plus de 100 pathologies du quotidien : angine, troubles digestifs, chute des che‑veux, manque de concentration, stress, hématomes… et propose une huile essentielle pour soulager chacun de ces maux. Apprenez à les utiliser en toute sécurité grâce aux précautions d’emploi et aux contre-indications spécifiques. Idéal pour débuter, ce livre saura vous séduire par sa simplicité et sa facilité d’approche.

Avis aux lecteurs : L’objectif de Santé Corps Esprit n’est pas de remplacer vos consultations médicales. Il est de vous donner les clés pour créer un dialogue riche et constructif avec votre médecin.

Revue mensuelle Numéro 63 - Septembre 2021Directrice de la publication et rédactrice en chef : Clémence BaudenRédactrice : Anne-Charlotte GrossiSanté Corps Esprit – BioSanté ÉditionsAdresse du siège social : Rue du Lion d’Or 1, 1 003 LausanneRegistre journalier N° 2043 du 3 février 2016CHE-208.932.960 - Abonnement annuel : 74 eurosAbonnements : Pour toute question concernant votre abonnement, contacter le +33 3 59 55 36 42, rendez-vous sur https://www.sante-corps-esprit.com/vos-questions ou adresser un courrier à BioSanté Éditions – service courrier 679 avenue de la République 59 800 Lille - FranceISSN 2504-0472ISSN 2297-9328CPPAP 0720N08481Achevé d’imprimer sur les presses de Corlet Imprimeur Z.I Maximilien Vox - BP 86 14110 Condé-Sur-Noireau

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« Juste là où vous êtes est le bon endroit pour commencer. » Prema Chrödrön

Savasana : la pose qui rend vivantDans un monde où tout va vite, il n’est pas toujours aisé de s’autoriser une pause et de relâcher la pression. En prati­quant Savasana, vous renoncez pour un temps au mouvement afin d’apaiser votre corps et votre mental.

En sanskrit, « savasana » est la posture du cadavre. Si son nom traduit en fran‑çais peut faire peur, c’est pourtant une posture essentielle en yoga, pour ne pas dire LA posture par excellence. C’est celle qui permet au corps d’in‑tégrer tous les bienfaits physiques et énergétiques de la pratique, qui favo‑rise sa détente et sa relaxation. En yoga, détendre son corps est tout aussi fondamental que de pouvoir le bouger.Savasana est un temps de pause et d’abandon où l’on se tient immobile, le corps relâché, l’esprit vide et apaisé. Cette posture permet ainsi d’éliminer les tensions et de recharger son éner‑gie. S’accorder ce temps de repos est un cadeau que l’on se fait à soi‑même.En prenant conscience de sa respira‑tion et de son corps, Savasana permet de détendre les muscles et d’arrêter le flot des pensées. Vous apprenez à vivre en pleine conscience et à profiter du moment présent en lâchant prise. Cette posture facilite le sommeil, réduit le stress, l’anxiété et les insomnies et recharge les batteries. Elle améliore la concentration, diminue les maux de tête et la fatigue, réduit la pression artérielle. Avec Savasana, vous décon‑nectez du quotidien afin de mieux vous reconnecter à vous‑même.

Savasana en pratique • Allongez‑vous confortablement sur

le dos sur votre tapis de yoga. • Laissez les jambes s’ouvrir natu‑

rellement et les pieds se relâcher, les orteils s’ouvrant naturellement vers l’extérieur. • Déposez les bras le long du corps,

les paumes de mains tournées vers le ciel et fermez les yeux. • Relâchez le corps sur le sol et lais‑

sez votre respiration se faire naturel‑lement sans effort. • Passez mentalement votre corps

en revue pour vérifier que chaque membre est bien détendu. Commencez par les talons, les chevilles, remontez le long des jambes : mollets, cuisses, puis les fessiers, les hanches, le bas du dos, le ventre, le milieu du dos, les mains, les bras, les omoplates, les épaules, la nuque et votre tête. • Laissez‑vous aller à la relaxation. • Restez inerte, immobile dans votre

corps tout en conservant le mental alerte. Profitez du silence. • Maintenez Savasana aussi long‑

temps que vous le souhaitez, idéale‑ment au moins 10 minutes. • Pour sortir de la posture, reprenez

contact avec votre souffle. Ressentez le poids de votre corps déposé sur le sol.

• Vous pouvez refaire un scan corporel comme au début et ensuite commen‑cer à bouger doucement en conscience les doigts, les orteils, rouler la tête de droite à gauche. • Prenez le temps de vous étirer si

vous en ressentez l’envie ou le besoin. Ramenez les genoux sur la poitrine, baîllez, soufflez, faites ce qui vous fait du bien instinctivement ici et main‑tenant. • Roulez sur un côté en position fœtale,

faites un coussin avec votre bras au sol et restez‑là quelques instants, les yeux fermés. • Doucement, déroulez le dos, vertèbre

par vertèbre, la tête en dernier et venez vous asseoir en tailleur sur votre tapis. • Ramenez les mains en Anjali mudra

(namasté) devant le cœur. Vous pouvez clôturer cette pratique de relaxation par la récitation de trois mantras Om. Remerciez‑vous pour ce temps que vous venez de vous accorder.

VariationsSi vous avez tendance à avoir des douleurs dans le bas du dos lorsque vous êtes allongé sur le sol, placez un ou plusieurs coussins sous vos genoux de manière à décambrer la colonne. Le bas de votre dos doit reposer confortablement sur le sol, votre pubis pointe vers le ciel et votre colonne s’étire.Pour ouvrir le cœur et soulager les tensions dans les épaules, placez un coussin de type traversin le long de votre colonne vertébrale. Pensez à éloigner les fessiers du cous‑sin pour diminuer la cambrure du dos.

Contre-indicationsSavasana ne présente aucune contre‑ indication.

Stéphanie Delaleuf Professeure de yoga, lithothérapeute

et praticienne en aromathérapie

SANTÉ-CORPS-ESPRIT SEPTEMBRE 2021