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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 1 IMPACT DES DEPENSES PUBLIQUES SUR LA PAUVRETE : CAS DU BURKINA FASO MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU MASTER EN MANAGEMENT DES ENTREPRISES ET ORGANISATIONS OPTION : INNOVATION ET DEVELOPPEMENT DES SOCIETES ------------------------------------------------------------------ Présenté et soutenu publiquement le [Date] par Boubou NEYA Travaux dirigés par : Djibrihina OUEDRAOGO Dr. en Droit Public, UO 2 Mohamed CONGO Economiste-statistien Jury d’évaluation du stage : Président : Prénom NOM Membres et correcteurs : Prénom NOM Prénom NOM Prénom NOM Promotion [2013/2014]

IMPACT DES DEPENSES PUBLIQUES SUR LA PAUVRETE : CAS DU

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 1

IMPACT DES DEPENSES PUBLIQUES SUR LA PAUVRETE : CAS DU BURKINA FASO

MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU MASTER EN MANAGEMENT DES ENTREPRISES ET

ORGANISATIONS

OPTION : INNOVATION ET DEVELOPPEMENT DES SOCIETES

------------------------------------------------------------------

Présenté et soutenu publiquement le [Date] par

Boubou NEYA

Travaux dirigés par : Djibrihina OUEDRAOGO Dr. en Droit Public, UO 2 Mohamed CONGO Economiste-statistien Jury d’évaluation du stage : Président : Prénom NOM Membres et correcteurs : Prénom NOM Prénom NOM Prénom NOM Promotion [2013/2014]

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 i

DEDICACE Nous rendons grâce au Seigneur des mondes. Gloire à Allah, le Seigneur de l’univers, Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux.

Que la paix et le salut soient sur Son bien-aimé, l’élu des hommes le Prophète Mohamed et sa

sainte famille.

Ce travail est dédié à mon père NEYA Demadié, que son âme repose en paix et à ma mère

KANAO Awa pour tout l’amour et les sacrifices consentis en mon égard.

A mon Maître spirituel bien-aimé Cheikh Mahamoud pour le soutien afin que je sois meilleur.

A mon épouse SAKANDE Mamounata et mon fils Cheikh Hassane qui sont une bénédiction

pour moi.

A mes frères et sœurs, Adama, Ali, Ahmed, Mariam, Fatoumata, Safiatou et mon cousin NAON

Adama, je vous aime.

A mes condisciples et amis et tous ceux qui m’ont soutenus

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 ii

REMERCIEMENTS Je tiens à remercier tout particulièrement mon directeur de mémoire OUEDRAOGO

Djibrihina , Dr en Droit Public à l’Université de Ouaga 2, malgré son emploi du temps

chargé, s'est toujours montré disponible pour m'orienter dans mes recherches.

Mes remerciements vont à l’endroit de mon maître de stage CONGO Mohamed, Responsable

de la planification des activités et chargé d’enquêtes et statistiques de FERSEM-FASO qui n’a

ménagé aucun effort pour nous accompagner dans ce travail et nous aider à avoir les bases de

données des Enquêtes sur les Conditions de Vie et des Ménages à l’INSD.

Mes remerciements s’adressent à la Fondation 2iE pour la qualité d’enseignement reçue.

Je tiens aussi à remercier également Monsieur OUEDRAOGO N. Mahamoudou, Directeur

de FERSEM-FASO pour ses conseils et sa disponibilité.

Je tiens à remercier tous ceux qui, de près ou de loin, ont œuvré pour la réalisation de ce travail.

En dépit des efforts des uns et des autres pour améliorer la qualité de ce travail, il se peut que

des insuffisances demeurent. Si elles venaient à être décelées, nous en portons l’entière

responsabilité.

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 iii

RESUME

La pauvreté constitue une contrainte majeure au développement des pays au sud du Sahara

plus précisément des pays de l’UEMOA. Partie intégrante de l’UEMOA, le Burkina Faso

confronté à ce problème d’extrême pauvreté, se caractérise par une fragilité des finances

publiques. C’est dans ce contexte que l’Etat utilise ses dépenses publiques comme instrument

de politique budgétaire pour contribuer à l’amélioration du niveau de vie des populations.

Dans ce travail, il a été question de mesurer l’effet des dépenses publiques, des dépenses de

consommation et du PIB par habitant sur le niveau de vie des populations au Burkina Faso à

travers la méthode d’analyse des correspondances principales (ACP) et la méthode des

Corrections d’Erreur (MCE).

L’estimation du modèle économétrique linéaire utilisé pour cette étude a montré qu’à court

terme lorsque les dépenses de consommation des ménages, le PIB par habitant et les

dépenses publiques à savoir les dépenses d’investissement , les dépenses d’éducation,

les dépenses de santé et les dépenses en routes rurales augmentent de 10%, l'Indice de

Développement Humain augmente de 2,653%. Aussi à long terme, les dépenses de

consommation des ménages, le PIB par habitant et les dépenses d’investissement, les

dépenses d’éducation, les dépenses de santé influencent positivement l'Indice de

Développement Humain utilisé comme indicateur de bien-être des ménages.

Mots clés : Dépenses publiques - Pauvreté - Conditions de vie - Analyse des composantes

principales - Burkina Faso.

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 iv

ABSTRACT Poverty is a major constraint to development in countries south of the Sahara more

specifically WAEMU countries. Part of the WAEMU, Burkina Faso confronted with this

problem of extreme poverty, is characterized by weak public finances. It is in this context that

the state uses its public spending as a fiscal policy tool to help improve the standard of living

of the population. In this work, it was question of measuring the impact of public spending,

consumer spending and GDP per capita living standards of people in Burkina Faso through

the analysis of the main connecting method (AMC) the Error Corrections Method (ECM).

The estimated linear econometric model used for this study showed that in the short term when

spending on household consumption, GDP per capita public expenditure and capital

expenditure, spending on education, spending health and expenditures rural roads increased by

10%, the Human Development Index rose 2.653%. Also long term, spending on household

consumption, per capita GDP and investment spending, education spending, health care

spending positively influence the Human Development Index used as welfare indicator of

household drop off window.

Keywords: Public expenditure - Poverty - Living - Principal Components Analysis - Burkina

Faso.

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 v

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ACP Analyse des Composantes Principales CSLP Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté DRSP Documents de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

EBCVM Enquête Burkinabè sur les Conditions de Vie des Ménages

EICVM Enquête Intégrale sur les Conditions de Vie des Ménages

MESSRS Ministère de l’Enseignement Secondaire Supérieur et de la Recherche

Scientifique

FCFA Franc Communauté Financière Africaine IDH Indice de Développement Humain INSD Institut National de la Statistique et de la Démographie IPH Indice de Pauvreté Humaine MCE Méthode des Corrections d’Erreur NCHS National Center of Health Statistics

OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement ONEA Office National de l’Eau et de l’Assainissement

PAS Programmes d’Ajustement Structurel PDDEB Plan Décennal de Développement de l’Education de Base PIBHb Produit Intérieur Brut par Habitant PNDS Plan National de Développement Sanitaire

PNUD Programme des Nations Unis pour le Développement PPA Parité du Pouvoir d’Achat

PPTE Pays Pauvres Très Endettés

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 vi

QUIBB Questionnaire Unifié des Indicateurs de Base du Bien-être SCADD Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable TOFE Tableau d’Opérations Financières de l’Etat

TVA Taxe sur la Valeur Ajoutée

UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 vii

SOMMAIRE DEDICACE .............................................................................................................................................. i

REMERCIEMENTS ................................................................................................................................ii

RESUME................................................................................................................................................iii

ABSTRACT.......................................................................................................................…...iv

SIGLES ET ABREVIATIONS ................................................................................................................v

INTRODUCTION ……............................................................................................................. 1

CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE…………………………………………..…………………...2

INTERÊT ET BUT DE LA RECHERCHE……………………………………………………..…...5

OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE L’ETUDE……………………………………….……………….5

I. Objectifs………………………………………………………….…………………….……6

II. Hypothèses…………………………………………………………………………..……..6

CHAPITRE I : REVUE DE LITTERATURE ..................................................................................... 7

I.1- Différentes approches de la pauvreté ................................................................................................ 7

I.2- Etudes menées sur le lien dépenses publiques et conditions de vie des ménages ........................... 9

CHAPITRE II : ASPECTS CONCEPTUELS ET ETAT DES LIEUX ................................................ 11

II.1- Education....................................................................................................................................... 11

II.2- Santé et nutrition ........................................................................................................................... 13

II.3- Emploi ........................................................................................................................................... 14

II.4- Conditions de vie des ménages...................................................................................................... 15

CHAPITRE III : POLITIQUE BUDGETAIRE ET METHODOLOGIE D’EVALUATION D’IMPACT DES DEPENSES PUBLIQUES SUR LE NIVEAU DE VIE DES MENAGES ........... 22

III.1- Politique budgétaire .................................................................................................................... 22

III.2- Méthodologie d’évaluation d’impact des dépenses publiques sur le niveau de vie des ménages 25

CHAPITRE IV : ANALYSE DES RESULTATS EMPIRIQUES ....................................................... 29

IV.1- Présentation des résultats ............................................................................................................. 29

IV.2- Estimation du modèle .................................................................................................................. 32

IV.3- Discussion des résultats ............................................................................................................... 35

IV.4- Suggestions et recommandations ................................................................................................. 39

CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................... 41

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .............................................................................................. 43

TABLE DES MATIERES..................................................................................................................... 49

ANNEXES ............................................................................................................................................ 51

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 viii

LISTE DES TABLEAUX Tableau 1:Evolution des indicateurs de pauvreté (Seuil de pauvreté, Incidence, Profondeur, Sévérité selon les quatre (04) enquêtes ................................................................................... 15

Tableau 2: Répartition des populations, suivant le matériau de construction du bâtiment principal.................................................................................................................................... 18

Tableau 3 : Statistiques sommaires des variables continues…………..…………………………………………………29

Tableau 4 : Résultats d’estimation du modèle à correction d’erreur…………………………………………………34

Tableau 5 : Résultats du test d’hétéroscédasticité de Breusch-Pagan-Godfrey……………………………… .35

LISTE DES GRAPHIQUES Graphique 1: Incidence de la pauvreté par région (en%) ......................................................... 16

Graphique 2: Taux d’accès à l’électricité par région en 2009.................................................. 17

Graphique 3: Taux d’accès à l’eau potable par région en 2009 ............................................... 19

Graphique 4: Evacuation des ordures ménagères en 2009 et lieux d’aisance utilisés par les ménages en 2009 ...................................................................................................................... 20

Graphique 5: Représentation de l’évolution des recettes totales selon les composantes sur la période 2001-2010 (en milliards de francs CFA)..................................................................... 23

Graphique 6: Représentation de l’évolution des dépenses de fonctionnement et d’investissement de 2001 à 2010 (en milliards de FCFA) ....................................................... 25

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 1

INTRODUCTION

Un consensus s'est maintenant établi dans la littérature économique autour de l'idée selon

laquelle une des voies les plus sûres pour rendre la croissance durable et combattre la

pauvreté est d'améliorer le capital humain. Celui-ci constitue une source d'innovations

technologiques qui agit positivement sur la productivité du travail et, donc, sur la

croissance de l'économie. La théorie de la croissance endogène a largement mis en

évidence les effets positifs du capital humain sur la croissance. Toute réforme visant à

favoriser l'accumulation de ce capital est susceptible d'atteindre les pauvres. Pour un

développement durable, un accent particulier doit donc être mis sur l'accès à des services de

base. Et du fait des défauts de marché, l'intervention de l'Etat est vue comme le moyen le

plus efficace d'assurer l'équité et l'efficacité dans la provision de ces services.

Ces dernières années l’Etat burkinabè accompli d'importants efforts dans le domaine

des services sociaux. Plusieurs indicateurs sociaux ont affiché des progrès plus ou moins

notables dans les secteurs de l'éducation, de la santé, de l'accès à l'eau potable et d'autres

besoins de première nécessité. Malgré cela le Burkina est toujours classés parmi les pays

les plus pauvres.

Face à cette situation peu satisfaisante, l'on a cherché à s'interroger sur le rôle qu'ont joué

les puissances publiques dans la réduction de la pauvreté à travers les dépenses publiques

sociales. A cet effet, un certain nombre de questions ont suscité notre attention à savoir :

L'orientation et le niveau des dépenses sociales sont-ils de nature à lutter contre la pauvreté

des populations vulnérables? En d'autres termes, les services sociaux sont-ils ciblés vers les

pauvres? Est-ce que les dépenses publiques sociales ont un effet favorable sur les

conditions de vie des populations vulnérables?

Tels sont des exemples de questions qui ont motivé notre réflexion sur ce sujet.

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 2

CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE Le Burkina Faso, pays enclavé et faiblement urbanisé1, situé dans une zone de transition

entre la région soudano-guinéenne et le Sahel, avait en 2007 un revenu national brut par

habitant de 430 dollars U.S. La précarité des ressources naturelles, leur dégradation, la

prédominance de technologies arriérées, et les aléas naturels expliquent la vulnérabilité

structurelle de l’agriculture, alors que 90% de la population vit dans les zones rurales en se

consacrant principalement à l’agriculture2 (Wetta et al, 2011).

Les engagements pris par la communauté internationale et la volonté des pouvoirs

publics nationaux d’œuvrer, désormais, dans la lutte contre la pauvreté sous toutes ses

formes renforcent le caractère prioritaire de cette thématique. C’est ainsi que, sous

l’égide de la Banque Mondiale, divers pays africains ont élaboré des programmes nationaux

de lutte contre la pauvreté dans la perspective de réduire l’ampleur du phénomène. Ces

programmes servent de base à la rédaction de Documents de Stratégies de Réduction de

la Pauvreté (DSRP). Ces documents visent, entre autres objectifs, à améliorer l’orientation,

le niveau et l’efficacité des dépenses publiques en direction des secteurs touchant les

populations pauvres.

Dans un tel contexte, la réduction de la pauvreté constitue pour le Burkina Faso un objectif

majeur de politiques économique et sociale. Bien que cette préoccupation ne soit pas

nouvelle (Chenery et al, 1974), elle semble être intensifiée depuis les années 1990 avec

l’avènement des Programmes d’Ajustement Structurel (PAS). A la suite de ces PAS dont le

bilan reste plus que mitigé et qui ont davantage détérioré le niveau de vie des populations, le

Burkina Faso a adopté un premier Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) en

2000. Ce CSLP révisé en 2003 a constitué le cadre de référence en matière de politique de

développement au Burkina Faso sur la période 2000-2010. Aujourd’hui, la Stratégie de

Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD) vient remplacer le CSLP.

Ce changement s’est avéré nécessaire au regard des acquis et insuffisance du CSLP.

Sur le plan des conditions de vie des ménages, l’Enquête Burkinabè sur les Conditions de

Vie des Ménages (EBCVM), réalisée en 2003, a établi que 46,4% de la population vivait en

1 Le taux d’urbanisation en 2007 est de 22,7% 2 Pauvrété chronique et transitoire, 2011

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 3

dessous du seuil officiel de pauvreté monétaire. Cet indice numérique de la pauvreté était

seulement de 44,5% en 1994 et de 45,3 % en 1998 (CLSP, 2003).

La formulation de politiques de lutte contre la pauvreté passe par la compréhension de la

nature du phénomène et des mécanismes de transmission des effets des interventions

publiques sur la distribution des revenus et le bien-être des populations. Ces dernières

années ont été marquées par un effort important en termes d’études pour comprendre le

phénomène. Parmi les moyens de lutte contre la pauvreté, la croissance économique, le

développement des ressources humaines, l’éducation, la santé et l’investissement

public sont considérés comme des facteurs essentiels. Dès lors, les dépenses publiques sont

appelées à jouer un rôle central dans la lutte contre la pauvreté et dans la promotion

du développement économique et social. C’est sans doute pourquoi l’Etat burkinabè a

consacré d’importantes ressources au secteur social.

Certes, au Burkina Faso, des progrès considérables ont été effectués dans le domaine de

la description, de la mesure, de la détermination de la pauvreté ou de façon globale dans

l’appréhension des privations des individus et des ménages. Cependant, l'un des moyens les

mieux indiqués dont disposent les pouvoirs publics pour une orientation ciblée, efficace et

efficiente des ressources en vue d'éradiquer la pauvreté est la politique budgétaire.

Au Burkina Faso, depuis l’initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés), les différents

gouvernements en accord avec les partenaires au développement, notamment la Banque

mondiale et le FMI (Fond Monétaire International), se sont engagés dans un nouveau cadre

politique et socio-économique pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le

Développement (OMD), et de réduire de moitié l’incidence de la pauvreté d’ici à l’horizon

2015. Cependant, cette stratégie déclinée dans le Cadre Stratégique de Lutte contre la

Pauvreté (CSLP) reste essentiellement axée sur l’approche monétaire de la pauvreté. La

situation économique du Burkina en 2003 a été caractérisée par une accélération de la

croissance avec un taux de +8,0% contre +4,6% en 2002, en liaison avec les résultats très

satisfaisants de la campagne agricole 2003/2004 (INSD, 2005). La croissance économique

s’est établie à 3,2% en 2009 contre 5,2% en 2008 soit une baisse de 2 points de pourcentage

qui est due essentiellement à la variation de stocks dont la valeur ajoutée a baissé de 1,5%

en 2009.

Malgré la croissance économique, la réduction de la pauvreté est lente et aurait même

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 4

régressé, selon les estimations de la Banque mondiale, suite à l’impact des chocs subis par

le pays. De 1988 à 2009, sur le plan national, le taux de pauvreté varie de 45,3% à 43,2%.

Sur le plan urbain, il varie de 16,5% à 20,6% alors qu’il varie sur le plan rural de 51,0% à

48,8% (INSD, 2005). Cette pauvreté est essentiellement rurale.

En effet, depuis l’existence de l’indicateur du Programme des Nations Unis pour le

Développement (PNUD), le Burkina Faso n’a enregistré aucun positionnement décent par

rapport aux indicateurs sociaux. Il occupe les dernières places du classement du PNUD, ne

dépassant que des pays comme le Niger, la Serra Léone, malgré les efforts consentis par le

gouvernement dans l’allocation budgétaire dans les secteurs sociaux. Ainsi, depuis 2000,

bien que la situation économique s’améliore, le développement humain ne cesse de reculer

(rapports PNUD, 2000-2005). Le défi auquel le gouvernement du Burkina devra faire face

les années à venir, c’est la réduction de cette franche vulnérable de la population afin

d’améliorer son classement international. En cela, la lutte contre la pauvreté demeure un

problème préoccupant pour l’Etat dans la mesure où elle constitue un obstacle pour son

développement. Partie intégrante de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

(UEMOA) et selon les clauses de celle-ci, tout Etat ne dispose que de sa politique

budgétaire pour influencer ses politiques de développement qui est constituée de ses

recettes et de ses dépenses.

Face à ce constat, on est en droit de se poser la question à savoir : quelles peuvent être les

moyens efficaces et efficients de lutte contre la pauvreté qui demeure un frein au

développement du pays ? Malgré les politiques publiques (PAS, CSLP), la

pauvreté baisse faiblement et nous pensons que cela pourrait être dû à la faiblesse des

dépenses publiques dans les domaines socio-économiques.

En 2007, comparativement au Burkina (1135 Milliards), certains pays tels le Ghana

et le Sénégal qui ont des dépenses publiques (1473,7 et 1466,1 Milliards) plus

importantes et qui accordent une part importante de leur budget aux dépenses sociales de

santé et d’éducation (5,4 et 5,8 contre 4,6) , toute chose égale par ailleurs, ont un IDH

(0,526 et 0,464 contre 0,389) et un PIB par habitant (3100 et 1900 $) plus élevé que celui du

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 5

Burkina.

C’est exactement cet impact que nous voudrons faire ressortir dans notre étude. Il s’agit

pour nous de montrer l’impact de la politique budgétaire dans la lutte contre la pauvreté.

La question générale que nous nous posons est de savoir dans quelle mesure les dépenses

publiques peuvent-elles impacter le bien-être de la population ? Plus

particulièrement, il s’agit de savoir comment est-ce-que les dépenses de consommation et le

PIB par habitant influencent l’IDH ? Aussi, si l’augmentation des dépenses publiques

s’accompagne d’une élévation de l’IDH? Telles sont les questions auxquelles

nous répondrons dans la suite de notre travail.

Intérêt et but de la recherche Plusieurs études se sont intéressées au Burkina Faso sur la pauvreté surtout à savoir les

déterminants de la pauvreté, la pauvreté chronique et les aspects multidimensionnels de la

pauvreté et l’impact de la croissance sur la pauvreté.

Notre étude s’intéressera uniquement à évaluer l’effet des dépenses publiques, des dépenses

de consommation des ménages et du PIB par habitant (PIBHbt) sur la pauvreté à travers

l’indicateur que nous avons retenus à savoir l’Indice de Développement Humain (IDH) par la

Méthode des Corrections d’Erreur (MCE). Ce qui nous permettrait d’apporter notre modeste

contribution à la budgétisation de ces secteurs pour une meilleure prise en compte par les

décideurs publics.

Objectifs et Hypothèses de l’étude

La recherche de réponses à ces différentes interrogations évoquées passe par

l’identification d’un certain nombre d’hypothèses qu’il s’agira de confirmer ou d’infirmer

tout au long de cette étude et d’en définir les objectifs à atteindre.

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 6

I. Objectifs L’objectif général de cette étude est d’évaluer l’impact des dépenses publiques sur la

pauvreté au Burkina Faso.

Plus spécifiquement, il s’agira de :

� mesurer l’effet des dépenses de consommation des ménages et du

PIB par habitant (PIBHbt) sur l’Indice de Développement Humain (IDH) ;

� évaluer l’effet des dépenses publiques sur l’Indice de Développement

Humain (IDH).

II. Hypothèses de recherche H1 : Les dépenses de consommation des ménages et le PIB par habitant (PIBHbt)

influencent positivement l’IDH.

H2 : L’augmentation des dépenses publiques s’accompagne d’une élévation de l’IDH.

Après avoir ainsi situé le contexte et posé la problématique, présenté les objectifs et

les hypothèses de notre recherche, la suite de notre travail sera organisée en quatre

chapitres:

Le premier chapitre sera consacré à la revue de littérature traitant des différentes approches

de la pauvreté et de la dynamique de la pauvreté.

Le deuxième chapitre s’accordera sur les aspects conceptuels et la situation actuelle

(2009) des variables de l’étude.

Le troisième chapitre sera réservé à la politique budgétaire et à la méthodologie d’évaluation

d’impact.

Enfin le quatrième chapitre sera consacré à l’analyse et à la discussion des résultats, à la

vérification des hypothèses, aux suggestions et aux recommandations.

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 7

CHAPITRE I: REVUE DE LITTERATURE Notre objectif à travers ce chapitre est de faire le point sur les connaissances de la pauvreté et

de présenter les écrits et les résultats de certains auteurs sur le lien entre les dépenses publiques

et le bien-être des ménages.

I.1- Différentes approches de la pauvreté Que l’on se fonde ou non sur le revenu, les approches conceptuelles pour évaluer le bien-être

individuel se distinguent mutuellement par l’importance qu’attache le chercheur à la manière

dont l’individu juge son bien-être et par la gamme des facteurs pris en compte (Ravallion, 1996).

La pauvreté étant généralement définie comme une privation d’un minimum de moyens

permettant à un individu, un ménage ou une population donné(e) de vivre dans des conditions

décentes, dans la littérature de l’analyse de la pauvreté, selon le mode de calcul, deux

approches sont généralement utilisées. Ce sont l’approche objective (pauvreté monétaire et

besoins de base) et la perception de la pauvreté (approche subjective).

L’approche objective a pour fondement la détermination d’un seuil, en deçà duquel, le

ménage ou l’individu est considéré comme vivant dans la précarité. Cette approche comprend

une partie monétaire et une partie non monétaire. La partie non monétaire se fonde sur les

besoins de base, elle s’articule autour des domaines fondamentaux tels que l’éducation, la santé,

la nutrition, l’hygiène, l’assainissement, l’eau potable, l’environnement, l’habitat, les

infrastructures, la communication, l’accès à l’énergie, la possession de biens durables et de

confort, etc. La première quant à elle s’intéresse à l’espace des revenus ou des dépenses.

A contrario, l’approche subjective met l’accent sur la perception que l’individu ou le ménage

aurait de sa condition d’existence. Selon les partisans de cette approche plutôt sociologique,

l’individu est le seul à connaître véritablement ses conditions d’existence dont la

satisfaction doit prendre en compte plusieurs espaces, le revenu, les besoins essentiels, les

questions d’accomplissements selon l’approche d’A. Sen.

Page 17: IMPACT DES DEPENSES PUBLIQUES SUR LA PAUVRETE : CAS DU

Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 8

La controverse s'est installée autour des mérites des différentes approches. Ainsi, les analystes

éprouvent généralement des difficultés à établir des comparaisons des diverses dimensions de la

pauvreté. Il est difficile de formuler un jugement consensuel sur le bien-être social de différents

individus. Autre divergence d'approches, c’est que, des informations autres que

l'utilité, permettent de faire un jugement sur le bien-être. Il existe par ailleurs, une opposition

entre le principe d'utilité et d'autres objectifs sociaux qui paraissent importants telle que la liberté

de l'individu (Sen, 1998).

L’approche non welfariste est un courant de pensées à caractère sociologique. Cette approche

elle-même comporte deux courants : l’approche des besoins de base et l’approche des

capacités d’A. Sen. Nous nous attarderons sur l’approche des besoins de base qui considère

comme pauvre tout individu en manque d’un sous ensemble de biens et services identifiés

et perçus comme étant des besoins de base de tous les individus ou ménage de la population.

Les besoins de base sont généralement reliés au concept de fonctionnement développé par

A. Sen. Le fonctionnement va au-delà des besoins de base et peuvent être observés et suivis.

Les besoins de base sont fonction des caractéristiques des individus ou des ménages

par contre le fonctionnement3 peut être défini pour l’ensemble de la population. Selon les

adeptes de cette approche, la lutte contre la pauvreté devrait privilégier les interventions

ciblées ou sélectives qui s’avéreraient plus efficaces que les politiques globales.

Le document d’analyse de la pauvreté de 2003 au Burkina, élaboré par l’Institut National de la

Statistique et de la Démographie (INSD), fait cas de pauvreté non monétaire en établissant la

proportion d’individus n’ayant pas accès à certains services sociaux de base et certains biens

primaires. Cette approche ne permet pas d’avoir une vue globale qui tient compte de l’ensemble

des dimensions non monétaires de la pauvreté car les différentes composantes n’ont pas fait

l’objet d’agrégation pour fournir des indices synthétiques interprétables et comparables dans un

cadre spatio-temporel et socio- économiques. Le PNUD (1998) s’est intéressé à la perception

des dimensions du bien-être, de la pauvreté et de l’accessibilité des services sociaux de base. Il

conclut que la pauvreté est perçue comme une privation de bien-être.

3 Le terme fonctionnement regroupe les caractéristiques comme être adéquatement nourrit, boire de l’eau potable, être bien logé, avoir une éducation de base, etc.

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 9

I.2- Etudes menées sur le lien dépenses publiques et conditions de vie des ménages Dans la partie précédente, nous avons exposé brièvement certaines approches de

différents auteurs sur la pauvreté. Cette partie traitera des études concernant l’impact des

dépenses publiques sur les conditions de vie des ménages. La plupart des études passées en revue

ne traitent que de l’impact des dépenses publiques sociales sur la pauvreté. Parmi lesquelles

nous pouvons citer :

De Janvry et al. (1991), L. Demery (1992), Lipton et Ravalton (1993) et Aho et al. (1997). Ils

ont tous montré l'impact social des dépenses publiques. Ils ont montré que les dépenses

publiques permettent d'accroître la productivité et les profits des facteurs et par conséquent

d'augmenter les revenus des ménages. Il ne faut surtout pas omettre de préciser que la dépense

publique dépend de la politique budgétaire. Le budget devient donc un instrument d'exécution de

la politique gouvernementale, principalement dans le domaine économique et social, car

l'Etat par l'intermédiaire de son budget essaie de réduire l'inégalité de richesse, mais aussi de

régulariser la croissance économique.

Une étude réalisée par Etudes du Centre de Développement (2002) met en exergue la

relation positive entre les dépenses sociales d’éducation et de santé et la réduction de la

pauvreté. Elle montre qu’une augmentation des dites dépenses publiques sociales a des

répercutions positives sur l’état de santé des habitants de même que sur les taux de

scolarisation et d’alphabétisation ;

Balma (2010) montre à travers un modèle d’équilibre général calculable sectoriel, les

répercussions directes et indirectes des politiques publiques en matière d’éducation sur le bien-

être, la pauvreté et la distribution des revenus au Burkina Faso. Ces résultats de simulation

indiquent qu’une augmentation de 40% des dépenses publiques en éducation de base

compensée par une augmentation de la taxe de vente se traduit non seulement par une

augmentation du bien-être mais aussi par une baisse de l’incidence de la pauvreté pour les

ménages salariés ; Gnamoy (2004) montre que les dépenses d’éducation et de santé ont un

impact positif sur les indicateurs de bien-être et dans une moindre mesure un comportement

mitigé à court et long terme des dépenses d’infrastructures dans le contexte ivoirien. Aussi, il

montre qu’une augmentation des dépenses sociales de base (éducation et santé) permet de

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 10

réduire la pauvreté de manière significative.

Ce chapitre retrace d’une part les différentes approches de la pauvreté sous l’angle

monétaire et non monétaire et d’autre part de faire cas des écrits de certains auteurs sur la

question des dépenses publiques et conditions de vie des ménages. Ces auteurs montrent que les

dépenses sociales influencent positivement le bien-être des ménages.

Ainsi, le chapitre suivant traitera des définitions et de l’état des lieux de certains

concepts.

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 11

CHAPITRE II : ASPECTS CONCEPTUELS ET ETAT DES LIEUX

Dans ce chapitre, nous donnerons une définition et un état des lieux des différents concepts dans

le domaine de la pauvreté.

II.1- Education Le financement de l’éducation peut être perçu comme un processus donnant-donnant. Ce constat

part de la reconnaissance explicite de l’éducation comme un bien premier. Dans un sentiment de

justice globalisée, il apparaît nécessaire que les pays les plus riches contribuent au

développement de l’éducation de base pour les plus pauvres des pays. Dans une économie

mondialisée, cette aide temporaire créera un surplus de richesse dont la redistribution entraînera

une impulsion de la croissance mondiale. Toutefois, pour que ces externalités jouent de

manière efficace, il est indispensable que cet effort éducatif profite, dans les pays aidés, aux plus

pauvres et permette donc, suivant les conclusions de Lucas (1988) d’assurer la nécessaire

impulsion de la croissance.

L'examen des dépenses publiques courantes d'éducation, en pourcentage de la richesse

nationale (ou PIB), pour les pays africains souligne des différences significatives. Selon les

données les plus récentes de l’Institut de Statistiques de l’Unesco (ISU), les dépenses courantes

publiques d'éducation s'étendent de 0,4 % du PIB (République Démocratique du Congo) à 9,6 %

(Lesotho). La médiane sur le continent africain vaut 3,2 %. Si l'on considère les dépenses

publiques totales (y compris les dépenses d'investissement), la moyenne inter-pays s'établit

en Afrique à 3,9 % du PIB, supérieure à la moyenne asiatique (3,2 %) mais inférieure aux

moyennes observées sur les autres continents (4,3 % en Amérique du Sud, 5,2 % en

Europe, 5,6 % en Océanie et 5,7 % en Amérique du Nord-Caraïbes). Les différences entre

pays dans le niveau de ressources disponibles pour l'éducation sont la combinaison de

différences inter-pays sur deux facteurs : d’une part, la capacité « macroéconomique/fiscale » du

gouvernement à s'approprier les ressources nationales, condition externe au secteur de

l'éducation ; d’autre part, la priorité relative accordée à l'éducation exprimée par l'allocation

budgétaire dont elle dispose relativement à l'ensemble des budgets alloués.

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 12

Dans les pays où les dépenses d'éducation sont en deçà de ce qu'elles pourraient être, les

moyens d'agir pour augmenter les ressources dépendent de la situation du pays sur les deux

précédents points, ce qui peut être confirmé par une analyse simple. A partir d’un rapport récent

du Pôle de Dakar (2005), nous avons repris le croisement de l’allocation à l’éducation,

exprimé en part du budget par rapport aux recettes de l’Etat en relatif du PIB, ceci pour les

49 pays africains où nous disposons de l’information pour 2002. La figure 1 confirme que même

s’il existe une grande variété de situations, il est indéniable que les Etats disposant de moins

de ressources attribuent relativement plus à l’éducation, même si cet ajustement n’explique

qu’un peu plus de 20 % de la variété du phénomène. La répartition de la dépense éducative entre

les trois ordres d’enseignement est elle aussi pleine d’enseignement : en pondérant par la

population, le primaire représente 36 % de la dépense éducative calculée sur les 38 pays

africains où l’on dispose de données, alors que celle du supérieur représenterait 42 %. Dans

certains pays, en vision dynamique, il devient évident que l’allocation au primaire est

contrainte par le très fort développement du secondaire. Toutefois, ce type d’analyse est limité

dans la mesure où l’organisation structurelle de chaque ordre d’enseignement varie d’un pays à

l’autre, et notamment dans les modes d’aide aux étudiants du supérieur.

L’approche basée sur l’offre pour les infrastructures a été prédominante, avec des mesures

incitatives de la scolarisation des filles. Le taux brut d’admission est passé de 47,4% en

2000/2001, à 85,9% en 2009/2010, soit un gain de 38,5 points de pourcentage. Quant au taux brut

de scolarisation, il est passé de 48,7% à 76%. Les différents indices de parité, en progrès,

atteignent respectivement 0,96 et 0,91 en 2000/2001 et 2009/2010 pour les niveaux d’admission

et de scolarisation. Ces indicateurs traduisent la portée des différentes mesures prises par le

Gouvernement pour promouvoir la scolarisation des filles (subvention à la scolarisation des

filles nouvellement inscrites au CP1) et l’équité (gratuité des manuels et fournitures scolaires).

Dans les autres ordres d’enseignement, les taux de scolarisation se sont améliorés, en

particulier pour l’enseignement secondaire dont le taux a quasiment doublé entre 2000

(11,4%) et 2010 (22,2%) avec un gain de 10,8 points de pourcentage, en dix (10) ans. En effet,

l’enseignement secondaire a été considéré comme une priorité lors de la révision du CSLP en

2003, ce qui a permis de développer et de mettre en œuvre le projet de l’enseignement post

primaire. Quant à l’éducation préscolaire, le taux est passé de 1,44% en 2001 à 2,60% en

2009. L’enseignement supérieur a aussi connu, la décennie écoulée, une croissance sensible

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 13

de l’offre sous l’effet de la multiplication des centres d’enseignement privés et de la politique de

construction de centres universitaires dans les régions. Toutefois, avec 330 étudiants pour

100 000 habitants en 2008/2009, l’effectif reste encore très bas (MESSRS, 2009).

II.2- Santé et nutrition La santé est un état complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas

seulement en une absence de maladie ou d'infirmité.

Le Gouvernement a adopté un Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) en 2001,

couvrant la période 2001-2010 pour la promotion du secteur de la santé. La mise en œuvre du

PNDS a permis des avancées significatives. De nouveaux établissements de santé ont été

construits et du personnel recruté. Le pourcentage des centres de santé satisfaisant aux normes

minimales de personnel est passé d’environ 60% en 1999, à 83,2% en 2009. Le taux

d’accouchements assistés a évolué de 54% en 2006, à 70,7% en 2009 (73%, si l’on inclut les

accouchements effectués dans les hôpitaux). Le pourcentage d’enfants ayant reçu tous les

vaccins a fortement augmenté (au moins 92% pour les antigènes). Par ailleurs, la gratuité des

services de prévention pour les enfants et des consultations prénatales ont contribué à

l’amélioration de l’accès aux services de santé. Le gouvernement a continué la distribution

gratuite des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action.

Dans le domaine de la nutrition, avec un taux de 28,6% en 2009, la malnutrition infantile

chronique reste à un niveau élevé, malgré les efforts consentis. Aussi le Gouvernement a-t-il

adopté un plan stratégique pour la nutrition couvrant la période 2010-2015 en vue de la réduire

la faim et les maladies liées aux carences nutritionnelles.

La prévalence de l’insuffisance pondérale des enfants de moins de 5 ans est estimée à 26%4

tandis que celle de la malnutrition aiguë se situe à 11,3%. A l’exception de la région du

Centre Sud, la prévalence de malnutrition aiguë est supérieure ou égale à 10%, qui est le seuil de

sévérité définit par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). La prévalence du déficit

énergétique chronique chez les femmes en âge de procréer se situe à 18%. L’insécurité

alimentaire affecte 35,4% des ménages du pays dont 37% en milieu rural. Malgré les

progrès enregistrés ces dernières années dans les secteurs sociaux, le Burkina Faso reste parmi

4 Courbe de référence OMS 2005

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 14

les pays à faible niveau de développement humain avec un Indice de Développement Humain

(IDH) de 0,389 en 2007. Les efforts du pays pour améliorer cet indice sont plombés par la

faiblesse du taux d’alphabétisation des adultes (28,3% dont 16,6% pour les femmes) et du

taux de scolarisation combiné dans le secondaire et le supérieur (UNFPA 2011-2015, Burkina

Faso).

Le VIH et le SIDA sont des domaines de la santé où le pays a enregistré des progrès rapides,

avec un taux de prévalence de 1,6% au sein de la population générale en 2008 contre 7,17% en

1997.

Au total, l’amélioration de la couverture sanitaire, marquée par la diminution du rayon moyen

d’action théorique (7,49 km en 2009 contre 9,5 km en 2000), a rapproché la population des

services de santé.

II.3- Emploi L’emploi désigne l'utilisation d'un individu par un autre individu qui y consent ou par une

institution visant à la réalisation d'un travail particulier en contrepartie d'un salaire ou autre

rémunération. Cette pratique se distingue du servage ou de l'esclavage, systèmes dans lesquels le

travail n'est pas fourni volontairement, contre une rémunération, et ne représente pas un coût

pour l'employeur. En économie, ce terme peut avoir une acception plus générale : il désigne

alors l'utilisation d'autres facteurs de production, à savoir la terre et le capital. Il est toutefois

communément réservé aux ressources humaines. Par ailleurs, la définition de l'emploi exclut les

personnes exerçant une activité non rémunérée, telles que les femmes au foyer ou les travailleurs

bénévoles. Par contre, y sont inclus les travailleurs indépendants, qui en représentent une part

considérable, notamment dans les pays en développement où ils constituent 25% à 50 % de la

population active totale. Ces travailleurs exercent pour leur compte et se rémunèrent eux-

mêmes. On dénombre parmi cette catégorie les free-lances et les intérimaires qui passent un

contrat avec leur employeur sans pour autant devenir salarié à plein temps. On distingue

également les travailleurs itinérants, les salariés à temps partiel et les ouvriers payés à la pièce.

La situation de l’emploi, selon les résultats de l’étude sur « les tendances de l’emploi et de la

pauvreté au Burkina Faso entre 1998 et 2007 », réalisée par le Ministère de la jeunesse et

l’emploi, se caractérise par un taux moyen d’occupation de 80,9%. L’étude révèle aussi, la

prédominance des secteurs agricole et informel, et celle de l’emploi informel dans les villes, du

fait de la présence des aides familiales et apprentis, de la faiblesse de l’emploi salarié du secteur

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 15

Période d’enquête

Seuil de pauvreté7

en FCFA Incidence8P (%) Profondeur9

P1(%) Sévérité10P (%) Ecart de P par

rapport à 2009

1994/1995 41 099 44,5 13,9 6 -0,6

1998 72 690 45,3 13,7 5,9 -1,4

2003 82 672 46,4 15,6 7,1 -2,5

2009/2010 1O8 374 43,9 14,4 6,5

moderne, du poids du chômage en milieu urbain et du phénomène de sous-emploi visible qui

touche un quart de la population occupée avec une proportion double en milieu rural. Les

femmes se recrutent dans les activités à bas salaires des secteurs rural et informel. Dans le

secteur informel, elles fournissent environ 60% de la main-d’œuvre. L’importance du

nombre de jeunes non saisis par les dernières statistiques de l’emploi reste une préoccupation.

II.4- Conditions de vie des ménages Les conditions de vie des ménages sont examinées sous l’angle de la pauvreté monétaire et

de la pauvreté non monétaire.

II.4.1- Pauvreté monétaire II.4.1.1- Incidence globale de la pauvreté Les résultats de l’enquête intégrale sur les conditions de vie des ménages 2009/2010, font

ressortir un repli de l’incidence de la pauvreté de 2,5 points de pourcentage par rapport à 2003.

Ainsi, comme l’indique le tableau 1 ci-après :

43,9% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté, estimé à 108.374 FCFA contre

46,4% en 2003 correspondant à un seuil de 82.672 FCFA par adulte et par an.

Ces résultats montrent que le niveau de croissance économique réalisé et le mécanisme de

redistribution de ses fruits n’ont pas été suffisants pour induire une réduction significative du

taux de pauvreté, compromettant ainsi la réalisation des OMD en la matière.

Tableau 1:Evolution des indicateurs de pauvreté (Seuil de pauvreté, Incidence, Profondeur, Sévérité selon les quatre (04) enquêtes o 2 o

Source : Données d’enquêtes- INSD

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 16

II.4.1.2- Disparités géographiques de l’incidence de la pauvreté Le niveau global de l’incidence de la pauvreté cache des disparités, selon la région et le

milieu de résidence. Les ménages vivant en-dessous du seuil de pauvreté ne se répartissent

pas de façon homogène, sur le territoire national comme l’indique le graphique suivant. Avec

une incidence de la pauvreté estimée à 17,3%, la région du Centre se présente comme la

moins pauvre. En revanche, les régions du Nord (68,1%), de l’Est (62,2%) et de la Boucle du

Mouhoun (56%) sont celles où la pauvreté sévit le plus. Par rapport à 2003, l’incidence de la

pauvreté a augmenté dans les régions des Hauts-Bassins (+12,5 points de pourcentage) et de

l’Est (+21,3 points de pourcentage). Elle a reculé par contre, dans les onze (11) autres

régions. Les régions du Centre-Sud et du Plateau central, avec une baisse respectivement de

19,4 et 15,7 points de pourcentage, sont celles où a le plus reculé.

Source : Construit à partir des résultats EICVM 2009-2010, 2013

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 17

II.4.2- Pauvreté non monétaire L’analyse de la capacité des populations à satisfaire leurs besoins de base fait ressortir que le

déficit social demeure relativement visible dans les domaines de l’énergie et du logement. En

revanche, il a fortement reculé dans le domaine de l’eau potable.

II.4.2.1- Electricité L’analyse des données de l’EICVM montre que le taux d’accès à l’électricité est resté stable

entre 2007 et 2009, autour de 13,9% sur la période. L’accès à l’électricité reste globalement

faible au Burkina Faso, avec toutefois des disparités entre le milieu urbain (46%) et le milieu

rural (2%).

Le graphique ci-dessous, présente le taux d’accès à l’électricité par région. Ce taux varie

beaucoup d’une région à l’autre. Il est de 41,3% pour la région du Centre, 27,3% pour les Hauts-

Bassins, et 20,8% pour la région des Cascades. En revanche, il demeure encore très faible

pour les régions du Sahel (2,6%), la région du Centre-Sud (3,2%) et la région du Centre-Nord

(3,4%).

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 18

II.4.2.2- Logement et habitat L’état du logement au Burkina Faso est caractérisé par la prédominance des habitats précaires,

construits à base de matériaux non définitifs comme le banco et la paille. Ainsi, comme l’indique le

tableau ci-dessous, 70,1% de la population vit dans ces types de constructions.

Tableau 2: Répartition des populations, suivant le matériau de construction du bâtiment principal

Type de matér iaux % de la population

Ciment/béton 17

Pierre 1,2

Brique (cuite) 1,1

Banco amélioré 12,4

Banco (brique de pierre) 65,6

Paille 2,5

Autres 0,2

Total 100

Source : Construit à partir des données EICVM 2009-2010, 2013 INSD

II.4.2.3- Eau potable Une eau est dite potable si elle satisfait à un certain nombre de caractéristiques la

rendant propre à la consommation humaine.

En matière d’accès à l’eau potable, sur la base d’une norme de moins de 30 minutes pour

atteindre une source d’eau potable, 81,2% des ménages y ont physiquement accès en 2009. Ce

niveau relativement élevé, dissimule cependant des disparités entre régions et milieux de résidence,

ainsi que l’illustre le graphique ci-après. En effet, pour le milieu urbain, où l’Office National de

l’Eau et de l’Assainissement (ONEA) est présent, le taux d’accès physique est de 95,7%. En

milieu rural, il est de 75,6%, la majeure partie de la population étant située autour des forages et des

puits.

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 19

Graphique 3: Taux d’accès à l’eau potable par région en 2009

Source : Construit à partir des données EICVM 2009-2010, 2013 INSD.

En matière d’utilisation, il en ressort que 65,2% des ménages utilisent une source d’eau

potable comme source d’eau de boisson. Cela signifie que 2 ménages sur 3 au Burkina Faso,

ont un accès économique à l’eau potable. La disparité au niveau des villes et campagnes est

forte. En ville, sur 10 ménages, 9 utilisent l’eau potable, dont 8 sont raccordés au réseau

de l’ONEA. En campagne, à peine 1 ménage sur 2 utilise l’eau potable reposant à 40% sur

les forages.

II.4.2.4- Assainissement L’analyse de l’accès à l’assainissement porte sur les ordures ménagères, les eaux usées, et

les excréta. Concernant l’évacuation des ordures ménagères, 19% des ménages déposent

leurs ordures dans des dépotoirs publics ou les font enlever par les services municipaux ou des

particuliers. Ces deux modes d’évacuation permettent de mieux gérer les résidus. Le

graphique 3 montre que la route ou les dépotoirs sauvages restent les lieux où les

ménages se débarrassent des ordures, 6 ménages sur 10 y ayant recours. Cette pratique est

plus courante en milieu rural (67,3%) qu’en milieu urbain (38,6%). Elle diminue avec le

niveau d’éducation du chef de ménage : de 64,4% pour ceux qui n’ont pas reçu

d’instruction, son incidence se réduit à 20% pour ceux qui ont un niveau d’éducation

supérieur.

Pour ce qui est de l’évacuation des eaux usées, il ressort de l’analyse des données que,

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 20

au plan national, 2,3% des ménages ont recours au réseau d’égouts ou des puisards.

L’utilisation de la rue comme lieu d’évacuation des eaux usées se manifeste plus dans les

régions de l’Est (99%), du Centre- Ouest (98,2%), et du Centre-Est (98%).

Par rapport au lieu d’aisance, et en considérant les critères nationaux d’accès à l’assainissement

des excréta, 4,7% des ménages du Burkina Faso ont accès à l’assainissement comme indiqué

sur le graphique. Cependant, il faut noter que ce taux est plus élevé en milieu urbain (14,2%)

qu’en milieu rural (1%).

Dans la région du Centre, le taux d’accès aux toilettes adéquates est le plus élevé avec 18%,

tandis que la région du Sahel (0,3%) enregistre le taux le plus faible.

Graphique 4: Evacuation des ordures ménagères en 2009 et lieux d’aisance utilisés par les

ménages en 2009

Source : Construit à partir des données EICVM 2009-2010, 2013 INSD.

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

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Lieux d’aisance utilisés par les ménages en 2009

Source : Construit à partir des données EICVM 2009-2010, 2013 INSD.

L’objectif de ce chapitre était de donner une définition et de faire un état des lieux des différents

concepts utilisés dans cette étude à savoir l’éducation, la santé et nutrition et l’emploi des ménages

en 2009. Aussi, il retrace les conditions de vie des ménages à savoir la pauvreté monétaire et la

pauvreté non monétaire des ménages.

Il ressort de ce chapitre qu’un faible niveau d’éducation et de scolarisation, une couverture

sanitaire et du niveau d’emploi faible minent le développement socio-économique du pays ce qui se

répercute sur la pauvreté monétaire et non monétaire des ménages en 2009.

Le chapitre suivant énoncera la politique budgétaire et la méthodologie d’impact des dépenses

publiques sur le niveau de vie des ménages.

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 22

CHAPITRE III : POLITIQUE BUDGETAIRE ET METHODOLOGIE D’EVALUATION D’IMPACT DES DEPENSES PUBLIQUES SUR LE NIVEAU DE VIE DES MENAGES

L’objectif de ce chapitre est de présenter d’une part la politique budgétaire et d’autre part la

méthodologie d’évaluation d’impact des dépenses publiques sur le niveau de vie des ménages. La

politique budgétaire est constituée des recettes et des dépenses publiques sur lesquelles nous allons

nous attarder.

III.1- Politique budgétaire La politique budgétaire constitue avec la politique monétaire, les principaux leviers de la politique

économique. La politique budgétaire consiste à utiliser certains instruments tels que les dépenses

publiques, l'endettement public et les prélèvements fiscaux pour influer sur la conjoncture économique.

Elle s'appuie sur l'élaboration du budget de l'Etat qui n'est autre que la prévision de l'ensemble des

recettes et dépenses de l'Etat pour l'année. De cette présentation succincte de la politique budgétaire, il

ressort deux notions principales et importantes, que sont les recettes et les dépenses publiques. La

règle veut que les recettes et les dépenses s'égalisent afin que le budget soit équilibré, un

excédent ou un déficit selon les courants de pensée est applaudi ou décrié. Ces différentes conceptions

ont donné naissance à une politique budgétaire qui utilise le solde budgétaire comme un instrument

de politique économique en ce sens qu'il donne un reflet de l'activité économique.

III.1.1- Recettes publiques Les recettes publiques sont composées de recettes totales et dons. En ce qui concerne les recettes

totales, nous avons les recettes courantes et les recettes en capital et pour ce qui est des dons, nous

avons les projets et programmes. Ici, dans cette partie, nous allons nous appesantir que sur les recettes

totales en général.

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 23

Recettes totales

Les recettes totales sont passées de 365,18 milliards de francs CFA en 2005 à 391,91 milliards de

francs CFA en 2006, soit un accroissement de 7,3% et un taux de réalisation de 88,3%. Cette évolution

découle principalement de la hausse de 4,6% des taxes sur les biens et services, de 7,6% des impôts sur

les revenus et bénéfices et de 17,3% des droits et taxes à l’importation. En 2007, le recouvrement des

recettes totales s’est élevé à 440,25 milliards de francs CFA pour une prévision de 488,71 milliards de

francs CFA, soit un taux de réalisation de 90,1%. En glissement annuel, les recettes totales sont en

hausse de 12,3% par rapport à 2006 pour une moyenne annuelle de 11,5% entre 2002 et 2006. Cette

évolution tire sa source de la hausse des recettes courantes. La mobilisation des recettes totales en 2010

s’est élevée à 681,28 milliards de francs CFA pour une prévision de 677,17 milliards de francs CFA,

correspondant à un taux de réalisation de 100,6%. En glissement annuel, les recettes totales sont en

hausse de 26,4%, soit une augmentation en valeur absolue de 142,18 milliards de francs CFA par

rapport à 2009 pour une hausse moyenne de 13,4% sur la période 2005-2009. Cet accroissement

est imputable principalement aux recettes courantes qui ont progressé de 26,4% par rapport à leur niveau

atteint en 2009. Les recettes en capital étant insignifiantes pour être vues sur le graphique.

Graphique 5: Représentation de l’évolution des recettes totales selon les composantes sur la période 2001-2010 (en milliards de francs CFA).

Source : Construit à partir des informations du TOFE, 2013

III.1.2- Dépenses publiques Composées de deux (2) grandes rubriques à savoir les dépenses totales (dépenses courantes, dépenses

en capital, reliquat des dépenses exceptionnelles de l’année précédente) et des prêts nets. Dans la

suite de notre travail, nous allons traiter des dépenses de fonctionnement, élément des dépenses

courantes et des dépenses d’investissement, élément des dépenses en capital et des dépenses sociales de

réduction de la pauvreté.

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 24

III.1.2.1- Dépenses de fonctionnement En 2009, les dépenses de fonctionnement se sont élevées à 95,12 milliards de francs CFA pour une

prévision de 101,96 milliards de francs CFA, soit un taux d’exécution de 93,3% contre 94,7% en

2008. En 2010, les dépenses de fonctionnement se sont élevées à 90,76 milliards de francs CFA pour

une prévision de 100,36 milliards de francs CFA, soit un taux d’exécution de 90,4% contre 94,7% en

2009. Ces dépenses ont enregistré une baisse de 4,6% comparativement à une baisse de 0,2% en 2009

pour une hausse annuelle moyenne de 8,7% sur la période 2001- 2010.

III.1.2.2- Dépenses d’investissement Les dépenses d’investissement et d’équipements se sont établies à 431,94 milliards de francs CFA en

2009 pour une prévision de 529,16 milliards de francs CFA, soit un taux d’exécution de 80,6%

contre 63,1% en 2008. En glissement annuel, ces dépenses ont haussé de 35,4% contre une baisse de

9,0% en 2008. Les dépenses d’investissement financées sur ressources propres se sont élevées à 323,54

milliards de francs CFA en 2010 pour une prévision de 342,21 milliards de francs CFA, soit un taux

d’exécution de 94,5% contre 103,0% en 2009. En glissement annuel, ces dépenses ont progressé de

37,3% en 2010 comparativement à 21,3% en 2009, soit un montant additionnel de 87,93

milliards de francs CFA en 2010.

Sur la période 2005- 2009, cette rubrique des dépenses a connu un accroissement annuel

moyen de 13,5%. Ce qui montre une progression continue des efforts d’investissement faits à partir des

ressources propres de l’Etat.

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 25

Source : Construit à partir des informations du TOFE, 2013

III.2- Méthodologie d’évaluation d’impact des dépenses publiques sur le niveau de vie des ménages Dans cette partie, il s’agit de déterminer la méthode de collecte et d’analyse des données.

III.2.1- Méthode d’analyse L’analyse des informations sera faite en Analyse des Composantes Principales (ACP) parce que nous

ne sommes qu’en présence de variables continues.

Comme logiciel statistique, nous utiliserons le logiciel SPAD version 5.5 pour faciliter le traitement

des informations recueillies de même que le logiciel EVIEWS version 7 pour déterminer les

estimateurs et faire les tests de significativité de nos variables.

Nous utiliserons le modèle à correction d’erreur pour étayer nos arguments.

MODELE A CORRECTION D’ERREUR La notion de « correction d’erreur » a été introduite par Davidson et al. (1978) dans le contexte

d’une fonction de consommation. C’était une manière de montrer la direction et l’ampleur de la

correction de la variable dépendante due à un déséquilibre entre les variables dépendantes et

explicatives.

Les données générées par un modèle à correction d’erreur sont de facto cointégrées. Cette règle

devrait être suffisante pour dissuader l’utilisation abusive de la cointégration dans la recherche

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 26

d’intégration économique : le modèle à correction d’erreur génère des données cointégrées. Or, si les

séries ne le sont pas, le modèle produira l’estimation d’une relation dynamique biaisée, qui ne

correspond pas au phénomène étudié. C’est là une erreur non négligeable, d’autant que les économistes

utilisent ensuite ces résultats pour émettre des recommandations de politique économique.

L’équation se présente sous la forme suivante :

DLidht =β1 +β2Lidh(1) +β3DLdsant +β4DLdit +β5DLdedut +β6DLdconst +β7DLautdep

+β8DLpibhbt +β9LDsant(-1) + β10DLdit(-1) +β11DLdedut(-1) +β12DLdconst(-1) +β13DLautdept(-1)

+β14DLpibhbt(-1) +�t

D est l’opérateur de différence première défini par D(Xt) = Xt – Xt-1

Var(-1) est la variable retardée

βt représente les estimateurs

�t représente le terme d’erreur,

L signifie la fonction logarithme.

� TEST DE STATIONNARITE : Hypothèses et décision du test de racine unitaire

Hypothèses Le test de stationnarité appliqué sur les séries permet de déterminer s’il y’a

possibilité de cointégration ou non (les séries doivent être intégrées du même ordre). Le

test de stationnarité utilisé est celui de Dickey-Fuller Augmenté (ADF) avec les

hypothèses suivantes:

H0 : présence de racines unitaires (séries non stationnaires)

H1 : Absence de racines unitaires (séries stationnaires)

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 27

Règle de décision du test de Dickey-Fuller Augmenté Si ADF calculé < ADF théorique ou si la PROB est inférieure à la valeur critique alors

l'hypothèse H1 est vérifiée. La variable est donc stationnaire ;

Si ADF calculé > ADF théorique ou si la PROB est supérieure ou égale à la valeur critique alors

l’hypothèse H0 est vérifiée et la variable est non stationnaire.

III.2.2- Données Les données que nous utilisons dans notre étude sont des données secondaires. Elles sont de trois

sources. Les données concernant les conditions de vie des ménages proviennent des résultats des

enquêtes sur les conditions de vie des ménages de 1981 à 2011 disponibles sur le site web de l’Institut

National de la Statistique et de la Démographie (INSD). Ces enquêtes ont couvert tout le territoire

national. Par contre, les données budgétaires proviennent de deux sources : le Tableau d’Opérations

Financières d’Etat (TOFE) de 1980 à 2011 et le rapport du FMI de Juillet 2009 sur le Burkina Faso.

Les variables que nous avons retenues dans notre étude sont les variables retenues dans Gnamoy (2004)

telles les dépenses sociales d’éducation, de santé auxquelles nous avons ajouté les dépenses

d’investissement et les autres dépenses à savoir les dépenses en routes rurales.

Les indicateurs de pauvreté les plus utilisés sont : - les indicateurs FGT (Foster J., Greer J., Thorbecke E., 1994) de pauvreté, indices de pauvreté Px ;

- le coefficient de contribution d'une région à la pauvreté nationale ; - l'Indicateur de Développement Humain (IDH) ; - l'Indicateur de Pauvreté Humaine (IPH), et particulièrement l'IPH-1 pour les pays en voie de

développement ;

- le niveau et les sources de revenu des ménages ; - le niveau et la structure des dépenses de consommation des ménages ; - l’indicateur PPI (Producer Price Index) de Schneider.

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 28

Parmi ces indicateurs, certains ont été retenus à la date t au travers de la littérature. Nous

avons retenus comme variable endogène l'Indice de Développement Humain (Lidh t) et les dépenses de

consommation des ménages (Ldconst), le PIB par habitant (LPIBHb t) et les dépenses publiques à

savoir les dépenses d’investissement (Ldi t), les dépenses sociales d’éducation (Ldedut), les

dépenses sociales de santé (Ldsant), les dépenses en routes rurales (Lautdept) comme variables

endogènes. Les dépenses de fonctionnement ont été abandonnées compte tenues des données

manquantes.

Concernant l’IDH, on peut dire qu’il est la combinaison de trois indices: le niveau d’éducation,

la durée de vie et le niveau de richesse. La composante éducative se fonde sur les taux

d’alphabétisation des adultes et de scolarisation dans l’enseignement primaire, secondaire et tertiaire.

L’indice de durée de vie reflète l’espérance de vie à la naissance. L’indicateur de richesse est

calculé selon le logarithme du revenu en Parité du Pouvoir d’Achat (PPA). L’acceptation

internationale de l’IDH semble prouver que cet indicateur rassemble suffisamment d’informations tout

en restant compréhensible. Une limite importante est que l’IDH est un indicateur de niveau moyen de

développement pour une population. Il ne tient pas compte explicitement des inégalités de revenus ou

sociales dans les pays. Par exemple, deux pays peuvent présenter des niveaux d’IDH identiques mais

la part de la population pauvre dans l’un des deux pays peut être plus élevée si ce pays est plus

inégalitaire que l’autre. On peut cependant considérer que dans l’IDH, les variables comme le taux

d’alphabétisme ou de scolarisation, et même l’espérance de vie, reflètent indirectement le niveau des

inégalités dans le pays, et c’est d’ailleurs en cela que l’IDH représente un progrès par rapport au PIB

par habitant.

Au terme de ce chapitre, nous pouvons retenir que l’instrument de la politique budgétaire qui sera

utilisé pour moyen de lutte contre la pauvreté est les dépenses publiques constituées des dépenses

d’investissement (Ldi t), des dépenses sociales d’éducation (Ldedut), les dépenses sociales de santé

(Ldsant) et les autres dépenses (Lautdept) à savoir les dépenses de routes rurales. Aussi, le modèle

retenu pour cette étude est un modèle économétrique linéaire dont les informations seront traitées en

Analyse des Correspondances Multiples (ACP) et les paramètres seront estimés à partir du logiciel

Eviews version 7 par la Méthode des Corrections d’Erreur (MCE).

Le chapitre qui va suivre fera ressortir l’analyse empirique des résultats, la vérification des hypothèses,

les suggestions et les recommandations qui seront faites.

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 29

CHAPITRE IV : ANALYSE DES RESULTATS EMPIRIQUES

Ce chapitre se présentera comme suit : la présentation des résultats, l’estimation du

modèle sous le logiciel EVIEWS, la discussion autour des résultats, la vérification des

hypothèses et les suggestions et recommandations faites.

IV.1- Présentation des résultats Dans cette partie, nous présenterons de façon sommaire les variables de l’étude et nous ferons

une analyse multidimensionnelle sous le logiciel EVIEWS.

IV.1.1- Statistique sommaire des variables Pour notre étude, nous avons retenu sept (7) variables (voir Annexe ) à savoir les dépenses de

consommation des ménages (Ldconst), l'Indicateur de Développement Humain (Lidh t), les

dépenses d’investissement (Ldi t), les dépenses sociales d’éducation (Ldedut), les dépenses

sociales de santé (Ldsant) et les dépenses en routes rurales (Lautdept) et le PIB par habitant

(LPIBHb t). Ces variables ont été retenues au regard de la littérature et de la

multidimensionnalité de la pauvreté.

Tableau 3 : Statistiques sommaires des variables continues

Libellé de la variable Effectif Poids Moyenne Ecart-type Minimum Maximum

Année 32 32,00 1995,500 9,233 1980,000 2011,000 Ldi t 32 32,00 9,706 1,369 7,170 11,720 Lidh t 32 32,00 0,462 0,129 0,245 0,663 Ldcons t 32 32,00 10,048 1,568 7,140 11,600 Ldedut 32 32,00 9,788 0,987 7,560 11,010 Ldsant 32 32,00 9,538 1,162 7,140 11,120 Lautdept 32 32,00 0,517 0,125 0,250 0,663 LPIBHbt 32 32,00 2,697 0,552 1,203 3,110

Source : Construit à partir de nos données sur SPAD 5.5

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 30

IV.1.2- Analyse multidimensionnelle Cette méthode d'analyse nous a permis d’avoir une idée des liens qui peuvent exister entre

chaque variable, notamment entre les variables explicatives et la variable dépendante. L’Analyse en

Composantes Principales (ACP) a donc été utilisée à cet effet compte tenu du caractère quantitatif des

variables. L’analyse de l’ACP a permis de déceler les liens entre les variables notamment entre la

variable endogène et les variables exogènes.

IV.1.2.1- Matrice des corrélations Le coefficient de corrélation linéaire indique la force de la liaison linéaire entre deux variables

continues. Ce coefficient prend des valeurs comprises entre -1 et 1 (voir annexe). Les coefficients de corrélation de 0.81 et 0.83 entre l'Indice de Développement Humain (Lidh t) et

respectivement les dépenses d’investissement (Ldi t) et les dépenses de santé (Ldsant) traduisent une

relation forte et positive. Aussi, cette relation est moyenne et positive entre l'Indice de Développement

Humain (Lidh t) et respectivement les dépenses de consommation des ménages (Ldconst) et les

dépenses d’éducation (Ldedut) où les coefficients de corrélation sont de 0.56 et 0.56.

Les coefficients de corrélation de 0.77, 0.83, 0.70 montrent une relation une relation forte et positive

entre les dépenses de santé (Ldsant), les dépenses d’investissement (Ldi t), l'Indice de Développement

Humain (Lidh t) et les dépenses de consommation des ménages (Ldconst). Cette relation est

moyenne et positive entre les dépenses de santé (Ldsant) et les dépenses d’éducation (Ldedut)

(0.59), faible et positive avec le PIB par habitant (LPIBHb t) (0.31).

Les coefficients de corrélation de 0.55, 0.56 et 0.68 indiquent une relation moyenne et positive

entre les dépenses d’éducation (Ldedut) et les dépenses d’investissement (Ldi t), l'Indice de

Développement Humain (Lidh t) et les dépenses de consommation des ménages (Ldconst).

Les coefficients de corrélation de 0.30, 0.36, 0.24, 0.34, 0.31 montrent une relation faible et

positive entre le PIB par habitant (LPIBHb t) et les dépenses d’investissement (Ldi t), l'Indice de

Développement Humain (Lidh t), les dépenses de consommation des ménages (Ldconst), les dépenses

d’éducation (Ldedut) et les dépenses de santé (Ldsant).

Les coefficients de corrélation de -0.45, -0.46, -0.23, -0.31, -0.35 indiquent une relation négative

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 31

entre les dépenses en routes rurales (Lautdept) et les dépenses d’investissement (Ldi t), l'Indice de

Développement Humain (Lidh t), les dépenses de consommation des ménages (Ldconst), les dépenses

d’éducation (Ldedut) et les dépenses de santé (Ldsant).

IV.1.2.2- Choix des axes factoriels L’objectif du choix des axes est de pouvoir représenter des données multidimensionnelles sur un

nombre limité de dimensions (le plan par exemple) en déformant au minimum les données.

L’histogramme des valeurs propres montre que les deux premiers axes factoriels contribuent

plus de 75% de l’inertie globale (voir annexe 1, histogramme des valeurs propres). Les deux

axes ont donc été retenus pour notre analyse.

L’axe 1 est celui qui exprime trois de nos variables dépendantes à savoir les dépenses de

consommation des ménages (Ldconst), l'Indice de Développement Humain (Lidh t) et le PIB par

habitant (LPIBHb t), les dépenses d’investissement (Ldi t), les dépenses d’éducation (Ldedut), les

dépenses de santé (Ldsant). Par contre, les autres dépenses (Lautdept) est exprimé par l’axe 2. (voir

annexe 2, coordonnées des variables).

L’analyse fait ressortir une corrélation une corrélation positive entre les variables dépendantes et les

variables indépendantes à savoir (Ldconst), l'Indice de Développement Humain (Lidh t), le PIB par

habitant (LPIBHb t), les dépenses d’investissement (Ldi t), les dépenses d’éducation (Ldedut), les

dépenses de santé (Ldsant), les autres dépenses (Lautdept). (Voir graphique ci- dessous).

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 32

Graphique 7: Plan factoriel décrivant la disposition des variables par rapport aux

variables dépendantes

Source : Construit à partir de nos données sur SPAD 5.5

IV.2- Estimation du modèle

� TEST d’Augmented Dickey-Fuller (ADF) des variables (voir annexe2) Le test d’Augmented Dickey-Fuller (ADF) est fait sur les variables en différence première.

� Test de stationnarité d’Augmented Dickey-Fuller (ADF)

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(LDCONS_T(-1))

-1.179568

0.185337

-6.364441

0.0000 C 0.129991 0.226334 0.574331 0.5703

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(LDF_T(-1))

-1.412182

0.171280

-8.244869

0.0000 C 0.122542 0.166113 0.737701 0.4668

Page 42: IMPACT DES DEPENSES PUBLIQUES SUR LA PAUVRETE : CAS DU

Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 33

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(LDI_T(-1))

-1.444252

0.169277

-8.531897

0.0000 C 0.176680 0.160968 1.097608 0.2817

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(LDSANT(-1))

-1.502814

0.158308

-9.493001

0.0000 C 0.126978 0.153886 0.825144 0.4163

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(LIDH_T(-1))

-1.624639

0.125058

-12.99113

0.0000 C 0.010050 0.012767 0.787136 0.4378

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(LPIBHBT(-1))

-1.397946

0.173321

-8.065647

0.0000 C 0.062642 0.065658 0.954065 0.3482

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(Lautdept (-1))

-1.26532

0.171280

-8.245669

0.0000 C 0.1225654 0.1764313 0.7365901 0.48118

Source : Construit par nous à partir de Eviews 7

On remarque que les probabilités de toutes les variables (en différence première) sont

inférieures à la valeur critique (5%) donc les séries sont stationnaires.

� Modèle à correction d’erreur

DLidht=β1 +β2Lidh(1) +β3DLdsant +β4DLdit +β5DLdedut +β6DLdconst+β7DLautdep+β8DLpibhbt

+β9LDsant(-1) + β10DLdit(-1) +β11DLdedut(-1)+β12DLdconst(-1) +β13DLautdept(-1)+β14DLpibhbt(-1) +�t

D est l’opérateur de différence première défini par D(Xt) = Xt – Xt-1 Var(-1) est la variable retardée En mettant toutes les variables au même niveau d’intégration (stationnaire), l’estimation du

modèle à correction d’erreur donne les résultats du tableau ci- dessous.

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 34

Tableau 4: Résultats d’estimation du modèle à correction d’erreur. Dependent Variable: DLIDH_T Method: Least Squares Date: 07/22/13 Time: 16:21 Sample (adjusted): 1981 2011 Included observations: 31 after adjustments

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob. LIDH(-1)

-1.361115

0.213754

-6.367665

0.0000

DLdsant 0.055941 0.022221 2.517456 0.0221

DLdit 0.029632 0.017969 1.649077 0.1175

DLdedut

0.000557

0.019698

0.028292

0.9778

DLdconst

0.017718

0.014283

1.240499

0.2316

DLautdept -0.082543 0.152144 -0.542537 0.5945

DLpibhbt

0.040326

0.042115

0.957532

0.3517

Lpibhbt(-1)

0.016970

0.032328

0.524933

0.6064

Ldsant(-1) 0.084814 0.034294 2.473127 0.0242

Ldit(-1) 0.056693 0.022711 2.496298 0.0231

Ldedut(-1)

-0.028739

0.022183

-1.295565

0.2124

Ldconst(-1)

0.019298

0.013600

1.418944

0.1740

Lautdept(-1)

0.094619

0.162222

0.583267

0.5674

C -0.720627 0.252267 -2.856604 0.0109

R-squared Adjusted R- squared

0.790487 0.630272

Mean dependent var S.D. dependent var

0.010129 0.102220

S.E. of regression

0.062155

Akaike info criterion

-2.415909

Sum squared resid 0.065676 Schwarz criterion -1.768302

Log likelihood 51.44659 Hannan-Quinn criter. -2.204805 F-statistic 4.933901 Durbin-Watson stat 1.326718 Prob(F-statistic) 0.001388

Source : Construit à partir des données sur EVIEWS version 7

Avec un R2=0.790487, nous pouvons dire que 79,04% des variables sont expliquées par le modèle,

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 35

ce qui montre une bonne adéquation du modèle. Cet résultat est insuffisant au regard des erreurs du

modèle.

� Test d’héteroscédasticité des erreurs: Test de Breusch-Pagan- Godfrey

Tableau 5 : Résultats du test d’hétroscédasticité (Breuschh-Pagan-Godfrey test) F-statistic 1.263572 Prob.F(13,17) 0.3204

Obs*R-squared 15.23403 Prob. Chi Square(13) 0.2930

Scaled explained SS 8.867091 Prob. Chi Square(13) 0.7829

Source : Estimations à l’aide du logiciel Eviews 7

Hypothèses du test Ho : Erreurs homoscédastiques H1 : Erreurs hétéroscédastiques Les erreurs de ce modèle à correction d’erreur sont homocédastiques parce que la

Prob. F(13,17)= 0.3204 > 0,05. On remarque que le coefficient de la force de rappel (-1.361115) est négatif et significatif à 10%.

Ceci permet de valider le modèle à correction d’erreur.

IV.3- Discussion des résultats

� Interprétation de la force de rappel

On constate que le coefficient associé à la force de rappel est négatif (-1.361115) et significativement

différent de zéro au seuil statistique de 5% (son t de Student est supérieur à 1,644 en valeur absolue). Il

existe donc bien un mécanisme à correction d’erreur : à long terme les déséquilibres entre

l'Indice de Développement Humain (Lidht) et les dépenses d’investissement (Ldit), les dépenses

d’éducation (Ldedut), les dépenses de santé (Ldsant), les dépenses de consommation des ménages

(Ldconst) les dépenses en routes rurales (Lautdept) et le PIB par habitant (LPIBHbt) se

Page 45: IMPACT DES DEPENSES PUBLIQUES SUR LA PAUVRETE : CAS DU

Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 36

compensent de sorte que les différentes séries ont des évolutions similaires.

β2= -1,361115, représente la vitesse à laquelle tout déséquilibre entre les niveaux désiré et effectif de

l'Indice de Développement Humain (Lidht) est résorbé dans l’année qui suit tout choc. β2= -1,361115,

signifie qu’on arrive à ajuster 136,11% du déséquilibre entre le niveau désiré et effectif de l'Indice de

Développement Humain (Lidht). Autrement, 136,11% des effets d’un choc intervenu une année

donnée est résorbé dans l’année qui suit tout choc.

Ainsi, les chocs sur l’IDH (Lidht) au Burkina Faso se corrigent à 136,11% par l’effet de « Feed

back ». En d’autres termes, un choc constaté au cours d’une année est entièrement résorbé au

bout de 8 mois 24 jours (1/1.361)= 0,734 année.

� Elasticité de court et de long terme

� Elasticité de court terme Elasticité des dépenses de Santé b3 = 0.055941 Si les dépenses de santé (Ldsant) augmentent de 10% alors l'Indice de Développement Humain (Lidht) augmente de 0,55%.

Elasticité des dépenses d’investissement b4 = 0.029632 Si les dépenses d’investissement (Ldit) augmentent de 10% alors l'Indice de Développement Humain (Lidht) augmente de 0,29%. Elasticité des dépenses d’éducation b5 = 0.000557 Si les dépenses d’investissement (Ldedut) augmentent de 10% alors l'Indice de Développement Humain (Lidht) augmente de 0,005%. Elasticité des dépenses de consommation b6 = 0.017718 Si les dépenses de consommation (Ldconst) augmentent de 10% alors l'Indice de Développement

Humain (Lidht) augmente de 0,17%. Elasticité des dépenses en routes rurales b7 = -0.082543 Si les dépenses en routes rurales (Lautdept) augmentent de 10% alors l'Indice de Développement

Humain (Lidht) diminue de 0,82%. Ce qui est contraire à nos attentes. Elasticité du PIB par habitant b8 = 0.040326

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 37

Si le PIB par habitant (Lpibhbt) augmente de 10% alors l'Indice de Développement Humain (Lidht) diminue de 0,40%.

� Elasticités de long terme L’élasticité de long terme d’une variable est le rapport entre l’estimateur de cette variable et la force de

rappel. Elasticité de long terme des dépenses de Santé Ldsant (-1)

e = - ��

��

= - �.������

�.����� = 0,0623

Si les dépenses de santé Ldsant (-1) augmentent de 10% alors l'Indice de Développement Humain

(Lidht) à long terme augmente de 0,62%. Elasticité de long terme des dépenses d’investissement Ldit (-1)

e = - ���

��

= - �.� ����

�.����� = 0,041

Si les dépenses d’investissement Ldit (-1) augmentent de 10% alors l'Indice de Développement Humain

(Lidht) à long terme augmente de 0,41%.

Elasticité de long terme des dépenses d’éducation Ldedut (-1)

e = - ���

��

= - �.������

�.����� = - 0,0211

Si les dépenses d’éducation Ldedut (-1) augmentent de 10% alors l'Indice de Développement

Humain (Lidht) diminue de 0,21%. Nous pouvons dire que cette baisse de l’IDH s’explique dans

notre cas par le fait que l’Etat investit plus dans l’éducation de base au détriment de l’enseignement

supérieur.

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 38

Elasticité de long terme des dépenses de consommation des ménages Ldconst (-1)

e = - ���

��

= - �.������

�.����� = 0,014

Si les dépenses de consommation des ménages Ldconst (-1) augmentent de 10% alors l'Indice de

Développement Humain (Lidht) à long terme augmente de 0,14%.

Elasticité de long terme des dépenses en routes rurales Lautdept (-1)

e = - ���

��

= - �.������

�.����� = 0,069

Si les dépenses en routes rurales Lautdept (-1) augmentent de 10% alors l'Indice de

Développement Humain (Lidht) à long terme augmente de 0,69%.

Elasticité de long terme du PIB par habitant Lpibhbt(-1)

e = - ���

��

= - �.������

�.����� = 0,012

Si le PIB par habitant Lpibhbt(-1) augmente de 10% alors l'Indice de Développement

Humain (Lidht) augmente de 0,12%.

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 39

IV.4- Suggestions et recommandations

Les politiques économiques et sociales ont pour but de redistribuer la richesse nationale produite

par la création d’emplois et diverses allocations aux populations qui permettent d’améliorer leur

bien-être.

Au niveau économique notamment en matière de recettes, le gouvernement peut utiliser

l’arme fiscale comme instrument budgétaire. En agissant sur le niveau de l’imposition directe qui

frappe les ménages (comme l’impôt sur le revenu) ou les entreprises (l’impôt sur les sociétés),

ou sur le niveau des impôts indirects tels que la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA), ou encore le

montant des prélèvements obligatoires, la politique budgétaire exerce une influence sur le

comportement des agents économiques. Par exemple, réduire l’impôt, c’est redistribuer un

supplément de revenu qui, s’il est dépensé, augmente les débouchés des entreprises, qui si elles

vendent davantage peuvent accroître leur production, et donc, par exemple créer des emplois.

Du côté des dépenses, l’Etat peut autant mener une politique expansionniste, par

exemple, en créant des emplois publics, que restrictive. L’Etat doit également mener une

politique interventionniste au niveau des secteurs cibles qui influencent les conditions de vie

des pauvres en leur dotant de capital humain, matériel et financier.

L’analyse par groupes socio-économiques de l’INSD (2009) a montré que la pauvreté monétaire

et non monétaire frappe particulièrement les agriculteurs qui emploient plus de 80% de la main-

d’œuvre active. Mettre le focus sur les agriculteurs, c’est mettre l’accent sur près de 90% la

pauvreté nationale. Pour cela, l’Etat peut renforcer sa politique de crédits au niveau des agriculteurs

en leur permettant de créer plus de valeur ajoutée. Aussi, l’Etat doit fortifier sa politique de

sécurisation foncière au niveau des agriculteurs ce qui pourrait être une assurance pour

l’augmentation des investissements agricoles.

Au niveau social, l’Etat doit, en construisant plus d’écoles et de centres de santé,

encourager la population à fréquenter ces centres, car un bon niveau d’éducation exerce une

influence positive sur la fréquentation des centres de santé comme l’a démontré Eymard

(1998). Il déclare que « l’éducation à la santé, pour la santé ou en santé est au cœur des

Page 49: IMPACT DES DEPENSES PUBLIQUES SUR LA PAUVRETE : CAS DU

Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 40

préoccupations actuelles dans le champ du sanitaire, du social et du scolaire. » Aussi, l’Etat doit

réduire les frais de scolarité, de consultation et d’hospitalisation pour également encourager la

fréquentation des écoles et des centres de santé. En outre, il doit créer des centres médico-

scolaires pour favoriser la prise en charge des élèves.

Enfin, l’Etat doit augmenter ses investissements dans le domaine de l’éducation, de la

santé et de l’hydraulique villageoise pour faciliter la consommation d’eau potable, source de bonne

santé physique.

L’objectif de ce chapitre était de présenter l’analyse des résultats empiriques. La

matrice des corrélations a montré que la plupart des variables était corrélée entre elles. Aussi,

l’histogramme des valeurs propres a montré que les deux premiers axes factoriels contribuent à plus

de 70% de l’inertie totale et que toutes les variables de l’étude y sont bien représentées.

En plus, l’estimation du modèle a montré que les dépenses publiques, les dépenses de

consommation et le PIB par habitant ont un impact positif sur l’IDH considéré comme indicateur de

bien-être de la population.

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 41

CONCLUSION GENERALE

Malgré l’importance des études sur les stratégies de lutte contre la pauvreté, des

insuffisances sont apparues dans la prise en compte de la politique budgétaire comme instrument de

lutte. C’est la raison pour laquelle notre étude s’inscrit dans la lignée des travaux portant sur

l’impact de la politique budgétaire plus précisément des dépenses publiques sur la pauvreté. Pour

mieux aborder ce thème, les objectifs étaient de:

� mesurer l’effet des dépenses de consommation des ménages et du PIB par habitant (PIBHbt)

sur l’Indice de Développement Humain (IDH) ;

� évaluer l’effet des dépenses publiques sur l’Indice de Développement Humain

(IDH).

Cette étude a permis de dégager la contribution des dépenses publiques, des dépenses de

consommation des ménages et le PIB par habitant dans la lutte contre la pauvreté à travers

l’Indicateur de Développement Humain retenu comme indicateur de pauvreté.

Au terme des résultats de notre analyse, nous pouvons dire que notre hypothèse H1 est vérifiée

parce qu’à court et à long terme, les dépenses de consommation des ménages et le PIB par

habitant influencent positivement l’IDH.

A court terme, les dépenses d’éducation influencent positivement l’IDH par contre à long terme,

cette influence est négative. Aussi, à court et à long terme, les dépenses de santé et d’investissement

influencent positivement et significativement l’IDH. On peut dire que l’hypothèse H2 est

partiellement vérifiée.

Cette étude a également montré à travers la méthode de l’analyse des composantes principales

(ACP) et la méthode des corrections d’erreur (MCE) qu’à court et à long terme les dépenses de

consommation, le PIB par habitant et les dépenses publiques à savoir les dépenses de santé et

d’investissement ont un impact positif sur l’IDH. Par contre, à court terme, les dépenses en routes

rurales et d’éducation influencent positivement l’IDH et à long terme négativement l’IDH.

Pour atteindre l’objectif d’amélioration des conditions de vie des populations, l’Etat

Page 51: IMPACT DES DEPENSES PUBLIQUES SUR LA PAUVRETE : CAS DU

Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 42

doit augmenter ses dépenses publiques dans les secteurs sociaux de base (éducation, santé) tout en

sensibilisant la population à majorité analphabète pour l’utilisation de ses infrastructures éducative

et sanitaire. L’Etat doit associer la population dans les actions de développement et mener des

politiques qui vont dans le sens de l’amélioration du statut du chef de ménage car près de 80%

de la pauvreté s’explique par le statut ou le groupe socio- économique du chef de ménage.

Partie intégrante de l’UEMOA, donc soumis à des conditions budgétaires en matière de

dépenses sociales de réduction de la pauvreté, l’Etat doit créer de nouvelles sources de financement

telles l’élargissement de l’assiette fiscale pour financer ses projets de développement, aussi pour

mettre à la disposition des populations des moyens matériels et immatériels pour plus de création de

valeur ajoutée.

Les politiques budgétaire et monétaire sont les deux instruments de politique économique.

Partant de la politique budgétaire, on serait à mesure de se poser la question à savoir quel peut être

l’impact d’une baisse de la taxe sur la valeur ajoutée accompagné d’une augmentation des

dépenses publiques sur le niveau de vie de la population.

Partant de résultats obtenus, nous pouvons considérer que les politiques de gestion contrôlée

des finances publiques peuvent contribuer à réduire la pauvreté. En conséquence, l’Etat

burkinabè devra continuer son effort de consolidation budgétaire tel que prescrit par les critères de

convergence. Le respect de ces critères de discipline budgétaire n’implique pas un renoncement

au développement social, bien au contraire il permet de consolider l’efficacité de la politique

budgétaire. Toutefois, l’Etat devra mieux orienter sa politique budgétaire en mettant l’accent sur la

qualité des dépenses publiques.

Ce travail n’a pas la prétention d’avoir cerné tous les contours de la politique budgétaire dans le

cadre de la lutte contre la pauvreté. Il se prête assurément à des approfondissements. Il n’a

apporté que sa modeste contribution dans la prise en compte de la politique budgétaire comme

instrument efficace de lutte contre la pauvreté. En effet, dans la mesure où notre travail ne s’est

appesanti que sur l’impact des dépenses publiques sur les conditions de vie des ménages, il serait

encore plus intéressant de déterminer un seuil critique des dépenses publiques pour plus d’efficacité.

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 43

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Page 53: IMPACT DES DEPENSES PUBLIQUES SUR LA PAUVRETE : CAS DU

Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

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Page 54: IMPACT DES DEPENSES PUBLIQUES SUR LA PAUVRETE : CAS DU

Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 45

TABLE DES MATIERES DEDICACE.....................................................................................................................................i

REMERCIEMENTS…….................................................................................................................ii

RESUME.......................................................................................................................................iii

ABSTRACT.................................................................................................................................…...iv

SIGLES ET ABREVIATIONS .............................................................................................................v

INTRODUCTION ……....................................................................................................................... 1

CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE………………………………………………………………...……...2

INTERÊT ET BUT DE LA RECHERCHE…………………………………………………………………...5

OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE L’ETUDE……………………………………………….…………….….5

I. Objectifs……………………………………………………………………………………….……6

II. Hypothèses…………………………………………………………………………………..……..6

CHAPITRE I: REVUE DE LITTERATURE.................................................................................... 7

I.1- Différentes approches de la pauvreté ....................................................................................... 7

I.2- Etudes menées sur le lien dépenses publiques et conditions de vie des ménages ................... 9

CHAPITRE II : ASPECTS CONCEPTUELS ET ETAT DES LIEUX ........................................... 11

II.1-Education................................................................................................................................ 11

II.2- Santé et nutrition .................................................................................................................. 13

II.3- Emploi .................................................................................................................................. 14

II.4- Conditions de vie des ménages.............................................................................................. 15

II.4.1- Pauvreté monétaire ........................................................................................................... 15

II.4.1.1- Incidence globale de la pauvreté ................................................................................... 15

II.4.1.2- Disparités géographiques de l’incidence de la pauvreté.................................................. 16

II.4.2- Pauvreté non monétaire .................................................................................................... 17

II.4.2.1- Electricité....................................................................................................................... 17

II.4.2.2- Logement et habitat ....................................................................................................... 18

II.4.2.3- Eau potable ................................................................................................................... 18

II.4.2.4- Assainissement .............................................................................................................. 19

CHAPITRE III : POLITIQUE BUDGETAIRE ET METHODOLOGIE D’EVALUATION D’IMPACT DES DEPENSES PUBLIQUES SUR LE NIVEAU DE VIE DES MENAGES…... 22

III.1- Politique budgétaire ............................................................................................................ 22

III.1.1- Recettes publiques............................................................................................................ 22

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 46

III.1.2- Dépenses publiques ..................................................................................................... 23

III.1.2.1- Dépenses de fonctionnement.................................................................................... 24

III.1.2.2- Dépenses d’investissement....................................................................................... 24

III.2- Méthodologie d’évaluation d’impact des dépenses publiques sur le niveau de vie des ménages ……………………………………………………………………………………...25

III.2.1- Méthode d’analyse ....................................................................................................... 25

III.2.2- Données....................................................................................................................... 27 CHAPITRE IV : ANALYSE DES RESULTATS EMPIRIQUES ............................................. 29

IV.1- Présentation des résultats ................................................................................................ 29 IV.1.1- Statistique sommaire des variables ............................................................................... 29

IV.1.2- Analyse multidimensionnelle....................................................................................... 30

IV.1.2.1- Matrice des corrélations ............................................................................................ 30

IV.1.2.2- Choix des axes factoriels .......................................................................................... 31

IV.2- Estimation du modèle ...................................................................................................... 32

IV.3- Discussion des résultats ................................................................................................... 35

IV.4- Suggestions et recommandations ..................................................................................... 39

CONCLUSION GENERALE .................................................................................................... 41

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .................................................................................... 43

ANNEXES ................................................................................................................................ 47

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

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ANNEXES

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 48

Annexe 1

Tableau 3 : Statistique sommaire des variables

Source : construit à partir des données, SPAD 5.5

Tableau 4 : Matrice des corrélations

Source : construit à partir des données, SPAD 5.5

Page 58: IMPACT DES DEPENSES PUBLIQUES SUR LA PAUVRETE : CAS DU

Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 49

Tableau 5 : Histogramme des valeurs propres

Source : construit à partir des données, SPAD 5.5

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 50

Annexe 2

Tableau 6 : Coordonnées des variables sur les axes factoriels

Source : construit à partir des données, SPAD 5.5

Page 60: IMPACT DES DEPENSES PUBLIQUES SUR LA PAUVRETE : CAS DU

Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 51

TEST DE STATIONNARITE

Null Hypothesis: D(LDCONS_T) has a unit root Exogenous: Constant Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -6.364441 0.0000

Test critical values: 1% level -3.670170 5% level -2.963972 10% level -2.621007

Augmented Dickey-Fuller Test Equation Dependent Variable: D(LDCONS_T,2) Method: Least Squares Date: 07/03/13 Time: 18:53 Sample (adjusted): 1982 2011 Included observations: 30 after adjustments

Variable

Coefficient

Std. Error t-Statistic

Prob.

D(LDCONS_T(-1))

-1.179568

0.185337 -6.364441

0.0000 C 0.129991 0.226334 0.574331 0.5703

R-squared

0.591277

Mean dependent var

0.014000 Adjusted R-squared 0.576680 S.D. dependent var 1.899172 S.E. of regression 1.235659 Akaike info criterion 3.325426 Sum squared resid 42.75187 Schwarz criterion 3.418839 Log likelihood -47.88139 Hannan-Quinn criter. 3.355310 F-statistic 40.50611 Durbin-Watson stat 2.021206 Prob(F-statistic) 0.000001

Page 61: IMPACT DES DEPENSES PUBLIQUES SUR LA PAUVRETE : CAS DU

Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 52

Null Hypothesis: D(LDF_T) has a unit root Exogenous: Constant Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=0)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -8.244869 0.0000

Test critical values: 1% level -3.670170 5% level -2.963972 10% level -2.621007

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation Dependent Variable: D(LDF_T,2) Method: Least Squares Date: 07/03/13 Time: 18:56 Sample (adjusted): 1982 2011 Included observations: 30 after adjustments

Variable

Coefficient

Std. Error t-Statistic

Prob.

D(LDF_T(-1))

-1.412182

0.171280 -8.244869

0.0000 C 0.122542 0.166113 0.737701 0.4668

R-squared

0.708266

Mean dependent var

0.013333 Adjusted R-squared 0.697847 S.D. dependent var 1.649935 S.E. of regression 0.906944 Akaike info criterion 2.706867 Sum squared resid 23.03131 Schwarz criterion 2.800281 Log likelihood -38.60301 Hannan-Quinn criter. 2.736751 F-statistic 67.97786 Durbin-Watson stat 1.949709 Prob(F-statistic) 0.000000

Null Hypothesis: D(LDI_T) has a unit root Exogenous: Constant Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=0)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -8.531897 0.0000

Test critical values: 1% level -3.670170 5% level -2.963972 10% level -2.621007

*MacKinnon (1996) one-sided p-values. Augmented Dickey-Fuller Test Equation Dependent Variable: D(LDI_T,2) Method: Least Squares Date: 07/03/13 Time: 18:58 Sample (adjusted): 1982 2011 Included observations: 30 after adjustments

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 53

Variable

Coefficient

Std. Error t-Statistic

Prob.

D(LDI_T(-1))

-1.444252

0.169277 -8.531897

0.0000 C 0.176680 0.160968 1.097608 0.2817

R-squared

0.722204

Mean dependent var

-0.004333 Adjusted R-squared 0.712282 S.D. dependent var 1.629338 S.E. of regression 0.873966 Akaike info criterion 2.632789 Sum squared resid 21.38685 Schwarz criterion 2.726203 Log likelihood -37.49184 Hannan-Quinn criter. 2.662673 F-statistic 72.79327 Durbin-Watson stat 2.018810 Prob(F-statistic) 0.000000

Null Hypothesis: D(LDSANT) has a unit root Exogenous: Constant Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -9.493001 0.0000

Test critical values: 1% level -3.670170 5% level -2.963972 10% level -2.621007

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation Dependent Variable: D(LDSANT,2) Method: Least Squares Date: 07/03/13 Time: 19:00 Sample (adjusted): 1982 2011 Included observations: 30 after adjustments

Variable

Coefficient

Std. Error t-Statistic

Prob.

D(LDSANT(-1))

-1.502814

0.158308 -9.493001

0.0000 C 0.126978 0.153886 0.825144 0.4163

R-squared

0.762947

Mean dependent var

-0.039333 Adjusted R-squared 0.754481 S.D. dependent var 1.689991 S.E. of regression 0.837388 Akaike info criterion 2.547283 Sum squared resid 19.63415 Schwarz criterion 2.640696 Log likelihood -36.20925 Hannan-Quinn criter. 2.577167 F-statistic 90.11707 Durbin-Watson stat 2.143849 Prob(F-statistic) 0.000000

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 54

Null Hypothesis: D(LIDH_T) has a unit root Exogenous: Constant Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -12.99113 0.0000

Test critical values: 1% level -3.670170 5% level -2.963972 10% level -2.621007

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation Dependent Variable: D(LIDH_T,2) Method: Least Squares Date: 07/03/13 Time: 19:01 Sample (adjusted): 1982 2011 Included observations: 30 after adjustments

Variable

Coefficient

Std. Error t-Statistic

Prob.

D(LIDH_T(-1))

-1.624639

0.125058 -12.99113

0.0000 C 0.010050 0.012767 0.787136 0.4378

R-squared

0.857701

Mean dependent var

-0.010367 Adjusted R-squared 0.852619 S.D. dependent var 0.180770 S.E. of regression 0.069398 Akaike info criterion -2.433584 Sum squared resid 0.134849 Schwarz criterion -2.340171 Log likelihood 38.50376 Hannan-Quinn criter. -2.403700 F-statistic 168.7694 Durbin-Watson stat 2.115867 Prob(F-statistic) 0.000000

Null Hypothesis: D(LPIBHBT) has a unit root Exogenous: Constant Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -8.065647 0.0000

Test critical values: 1% level -3.670170 5% level -2.963972 10% level -2.621007

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Page 64: IMPACT DES DEPENSES PUBLIQUES SUR LA PAUVRETE : CAS DU

Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 55

Augmented Dickey-Fuller Test Equation Dependent Variable: D(LPIBHBT,2) Method: Least Squares Date: 07/03/13 Time: 19:03 Sample (adjusted): 1982 2011 Included observations: 30 after adjustments

Variable

Coefficient

Std. Error t-Statistic

Prob.

D(LPIBHBT(-1))

-1.397946

0.173321 -8.065647

0.0000 C 0.062642 0.065658 0.954065 0.3482

R-squared

0.699102

Mean dependent var

0.000667 Adjusted R-squared 0.688355 S.D. dependent var 0.639772 S.E. of regression 0.357154 Akaike info criterion 0.843041 Sum squared resid 3.571650 Schwarz criterion 0.936454 Log likelihood -10.64561 Hannan-Quinn criter. 0.872924 F-statistic 65.05467 Durbin-Watson stat 2.050673 Prob(F-statistic) 0.000000

Null Hypothesis: D(LIDH_1) has a unit root Exogenous: Constant Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -12.96771 0.0000

Test critical values: 1% level -3.679322 5% level -2.967767 10% level -2.622989

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation Dependent Variable: D(LIDH_1,2) Method: Least Squares Date: 07/03/13 Time: 19:06 Sample (adjusted): 1983 2011 Included observations: 29 after adjustments

Variable

Coefficient

Std. Error t-Statistic

Prob.

D(LIDH_1(-1))

-1.624544

0.125276 -12.96771

0.0000 C 0.012287 0.013005 0.944836 0.3531

R-squared

0.861653

Mean dependent var

-0.008103 Adjusted R-squared 0.856529 S.D. dependent var 0.183536 S.E. of regression 0.069519 Akaike info criterion -2.427960 Sum squared resid 0.130488 Schwarz criterion -2.333664 Log likelihood 37.20542 Hannan-Quinn criter. -2.398428 F-statistic 168.1614 Durbin-Watson stat 2.159368 Prob(F-statistic) 0.000000

Page 65: IMPACT DES DEPENSES PUBLIQUES SUR LA PAUVRETE : CAS DU

Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 56

Null Hypothesis: D(Lautdept) has a unit root Exogenous: Constant Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -8.245669 0.0000

Test critical values: 1% level -3.670170 5% level -2.963972 10% level -2.621007

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation Dependent Variable: D(Lautdept_2) Method: Least Squares Date: 07/03/13 Time: 18:56 Sample (adjusted): 1982 2011 Included observations: 30 after adjustments

Variable

Coefficient

Std. Error t-Statistic

Prob.

D(Lautdept (-1))

-1.26532

0.171280 -8.245669

0.0000 C 0.1225654 0.1764313 0.7365901 0.48118

R-squared

0.705366

Mean dependent var

0.017433 Adjusted R-squared 0.697787 S.D. dependent var 1.648735 S.E. of regression 0.909344 Akaike info criterion 2.706557 Sum squared resid 23.03131 Schwarz criterion 2.804381 Log likelihood -38.60301 Hannan-Quinn criter. 2.7432151 F-statistic 67.97386 Durbin-Watson stat 1.9874706 Prob(F-statistic) 0.000000

MODE L E A CORRECTION D’E RREUR

Dependent Variable: DLIDH_T Method: Least Squares Date: 07/22/13 Time: 16:21 Sample (adjusted): 1981 2011 Included observations: 31 after adjustments

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

LIDH_1

-1.361115

0.213754

-6.367665

0.0000 DLDSANT 0.055941 0.022221 2.517456 0.0221

DLDI_T 0.029632 0.017969 1.649077 0.1175 DLDEDUT 0.000557 0.019698 0.028292 0.9778

DLCONS_T 0.017718 0.014283 1.240499 0.2316 DLAUTDEPT -0.082543 0.152144 -0.542537 0.5945

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Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 57

DLPIBHBT 0.040326 0.042115 0.957532 0.3517 LPIBHBT_1 0.016970 0.032328 0.524933 0.6064 LDSANT_1 0.084814 0.034294 2.473127 0.0242

LDI_T_1 0.056693 0.022711 2.496298 0.0231 LDEDUT_1 0.028739 0.022183 1.295565 0.2124

LDCONS_T_1 0.019298 0.013600 1.418944 0.1740 LAUTDEPT_1 0.094619 0.162222 0.583267 0.5674

C -0.720627 0.252267 -2.856604 0.0109

R-squared

0.790487

Mean dependent var

0.010129 Adjusted R-squared 0.630272 S.D. dependent var 0.102220 S.E. of regression 0.062155 Akaike info criterion -2.415909 Sum squared resid 0.065676 Schwarz criterion -1.768302 Log likelihood 51.44659 Hannan-Quinn criter. -2.204805 F-statistic 4.933901 Durbin-Watson stat 1.326718 Prob(F-statistic) 0.001388

Page 67: IMPACT DES DEPENSES PUBLIQUES SUR LA PAUVRETE : CAS DU

Impact des dépenses publiques sur la pauvreté : cas du Burkina Faso

Boubou NEYA M2IDS C1213, 2013-2014 58

TEST D’HETERO SCEDASTICITE

Heteroskedasticity Test: Breusch-Pagan-Godfrey

F-statistic

1.263572

Prob. F(13,17)

0.3204 Obs*R-squared 15.23403 Prob. Chi-Square(13) 0.2930 Scaled explained SS 8.867091 Prob. Chi-Square(13) 0.7829

Test Equation: Dependent Variable: RESID^2 Method: Least Squares Date: 07/22/13 Time: 16:25 Sample: 1981 2011 Included observations: 31

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C

0.002624

0.016292

0.161079

0.8739 LIDH_1 -0.003594 0.013805 -0.260325 0.7977

DLDSANT 0.002861 0.001435 1.993357 0.0625 DLDI_T -0.000812 0.001160 -0.699856 0.4935

DLDEDUT 0.001559 0.001272 1.225204 0.2372 DLCONS_T -0.002298 0.000922 -2.491311 0.0234

DLAUTDEPT 0.001692 0.009826 0.172245 0.8653 DLPIBHBT -0.003169 0.002720 -1.165314 0.2600 LPIBHBT_1 -0.003259 0.002088 -1.560845 0.1370 LDSANT_1 0.001133 0.002215 0.511380 0.6157

LDI_T_1 -0.001070 0.001467 -0.729801 0.4754 LDEDUT_1 0.002341 0.001433 1.633854 0.1207

LDCONS_T_1 -0.001310 0.000878 -1.491230 0.1542 LAUTDEPT_1 -0.000319 0.010477 -0.030439 0.9761

R-squared

0.491420

Mean dependent var

0.002119 Adjusted R-squared 0.102507 S.D. dependent var 0.004237 S.E. of regression 0.004014 Akaike info criterion -7.895545 Sum squared resid 0.000274 Schwarz criterion -7.247938 Log likelihood 136.3809 Hannan-Quinn criter. -7.684441 F-statistic 1.263572 Durbin-Watson stat 1.803019 Prob(F-statistic) 0.320365