Impact environnemental, Indicateurs et durabilité

THINKING beyond the canopy THINKING beyond the canopy

Impact environnemental, Indicateurs et durabilité écologique

de la filière bois énergie dans la ville de Yaoundé et sa périphérie

MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT ET DE LA PROTECTION DE LA NATURE

Antoinette Nadège KIBOUM KOH Cadre au Ministère de l’Environnement et de la

Protection de la Nature – Cameroun

16e Colloque International en Evaluation Environnementale

Yaoundé, Septembre 2011

THINKING beyond the canopy

Cadre d’analyse

• Projet Makala: RDC: 2009-2012 – Fond EU

•Objectif: “Gestion durable du bois énergie en République

Démocratique du Congo”

•Project partners: French Agricultural Research Centre for International Development

(CIRAD), Fondation Hans Seidel (FHS), University of Kisangani (UNIKIS), University of

Gembloux, (FUSAGx), Ministery of Environment Conservation of Nature and Tourism

(MECNT: DRH&DDD), CIFOR.

• Couverture pays: RDC, Cameroun (Yaoundé)

• Bailleurs: Union Européenne


PLAN

I. CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE

II. OBJECTIFS

III. METHODOLOGIE

IV. RESULTATS

V. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS


CONTEXTE: Crise du bois énergie (BE)?

• Le Cameroun: Pays d’Afrique centrale de 475.442 km² de

superficie et ayant une population estimée en janvier 2010 à 19,4

millions d’habitants est-il épargné par la problématique du BE?

• 15e rang mondial des pays ayant subi le plus de déforestation

entre 1990 et 2005 (FAO, 2005) avec 4 fois plus de bois récolté

comme combustible que la quantité vendue de bois industriel

rond en 1998 (WRI, 1998)

• le bois de feu et le charbon de bois, représentaient à peu près 80

% de la consommation totale d’énergie du pays en 1995 (SIE)

• Problèmes de dégradation des forêts

• Cependant la majorité des études sur le bois-énergie qui

soulignent la nécessité d’une meilleure gestion de la filière en

réponse à une dégradation accrue des écosystèmes sont celles

réalisées dans la zone septentrionale du Cameroun


• Toutefois en zone forestière d’Afrique:

la fourniture en énergie est devenue

associée à des problèmes

écologiques tels la déforestation,

l’érosion des sols et les changements

climatiques (White, Cannell et

al.,1999 ;Schure, 2009).

• Le principal facteur de risque étant

celui de l'exploitation prédatrice des

ressources, non organisée dans

l'espace et dans le temps, ne prenant

pas en compte l'autécologie et la

résilience ou régénération naturelle

des espèces forestières exploitées, et

ignorant le cadre juridique réglant ce

type d'activités (Valeix et al., 2004).

PROBLÉMATIQUE: Crise du BE en zone forestière du Cameroun?


• Il importait donc d’étudier l’ampleur de ce risque en zone

forestière du Cameroun, et en particulier à Yaoundé et sa

périphérie

PROBLÉMATIQUE: Crise du BE en zone forestière du Cameroun?


• Etudier l’impact environnemental et la durabilité écologique du

secteur bois énergie dans la ville de Yaoundé et sa périphérie

• Spécifiquement :

– Déterminer les indicateurs de durabilité vérifiables

– Décrire le type de forêts où est prélevée la ressource et

son mode de gestion sur la base de ces indicateurs;

– Identifier et caractériser les impacts générés par

• la production du bois énergie

• le transport du bois énergie

• la commercialisation du bois énergie

• la consommation du bois énergie

– Proposer des mesures d’atténuation et des stratégies

pour une meilleure gestion environnementale de la filière

bois énergie à Yaoundé

OBJECTIFS


METHODOLOGIE

• Enquêtes auprès des différents acteurs de la filière

(consommateurs, vendeurs, transporteurs, producteurs)

pour obtenir des informations générales sur le profil des

acteurs, sur leur activité et sur les impacts découlant de

ces activités:

• 200 enquêtes, 60 pour chaque acteur de la filière

• Recueil des données socio-économiques: • prix d’achat, de vente du charbon et du bois,

• importance du BE dans la consommation en énergie des

ménages,

• importance de la filière pour l’amélioration des revenus des

ménages

• Recueil des données environnementales: • Maladies causées par l’usage ou la production du BE

• Évolution de l’approvisionnement au fil du temps

• Évolution de l’abondance de la ressource au fil du temps

• Quantités prélevées par les producteurs


METHODOLOGIE

• Evaluation de la durabilité par la « méthode d’appui à

l’évaluation de critères et indicateurs utilisés pour juger

de la durabilité de la gestion forestière » Développée par le

CIFOR en 1999 qui consiste en des:

• discussions de groupe (profil historique de la forêt et des

services rendus par la forêt)

• études de terrain : Réalisation des quadras de 50 X 50 m

(2500 m²), inventaire des espèces exploitées comme bois

de chauffe ou pour la fabrication du charbon

• calcul de l’abondance de ces espèces par classe de

diamètre

• Identification et caractérisation des impacts sur la base des

données de terrain et de l’observation directe, et utilisant

respectivement la méthode matricielle de Lópold et la grille

de Fecteau


Matrice d’identification de Lépold

Éléments valorisés de l’environnement

Milieu biophysique Milieu humain

Air

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Eau

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Activités sources

d’impacts


Grilles de Martin Fecteau pour la caractérisation des impacts

Intensité Étendue Durée Importance absolue

Forte

Régionale

Longue Majeure

Moyenne Majeure

Courte Majeure

Locale

Longue Majeure

Moyenne Moyenne

Courte Moyenne

Ponctuelle

Longue Majeure

Moyenne Moyenne

Courte Mineure

Moyenne

Régionale

Longue Majeure

Moyenne Moyenne

Courte Moyenne

Locale

Longue Moyenne

Moyenne Moyenne

Courte Moyenne

Ponctuelle

Longue Moyenne

Moyenne Moyenne

Courte Mineure

Faible

Régionale

Longue Majeure

Moyenne Moyenne

Courte Mineure

Locale

Longue Moyenne

Moyenne Moyenne

Courte Mineure

Ponctuelle

Longue Mineure

Moyenne Mineure

Courte Mineure


Grilles de Martin Fecteau pour la caractérisation des impacts

Importance absolue de

l’impact

Valeur relative de la composante

affectée Importance relative de l’impact

Majeure

Forte Forte

Moyenne Forte

Faible Moyenne

Moyenne

Forte Forte

Moyenne Moyenne

Faible Moyenne

Mineure

Forte Moyenne

Moyenne Moyenne

Faible Faible


RESULTATS


RESULTATS

1. indicateurs spécialement retenus et vérifiables dans le

contexte de Yaoundé et ses environs

P C I V DESCRIPTION

1 Il existe des capacités légales et institutionnelles pour protéger les ressources utilisées pour le bois énergie d’une gestion non durable

1.1 Existence d’un cadre légal, économique, capacités d’information et instruments financiers pour encourager les populations désirant pratiquer une gestion durable des forêts

1.1.1 Moyens concrets, appropriés et efficients permettant d’inciter les différentes parties prenantes à la protection de forêts :

1.1.2 Tenure foncière sécurisée

1.1.3 Marché légal du bois énergie existant

1.1.4 Procédure d’acquisition du permis d’exploitation du bois de chauffe simplifiée

1.1.5 Mesures efficientes de surveillance et de protection contre les coupes illégales de bois énergie :

1.1.6 Cas de répression effective par le Ministère des forêts (éco gardes)

1.1.7 Marchandise (bois de chauffe, charbon de bois) saisie

1.1.8 Fourniture d’une source d’énergie fiable et adéquate aux communautés urbaines et rurales qui consomment ou exploitent du bois énergie :

1.1.8.1 Petites plantations de bois énergie

1.1.8.2 Pratiques agro forestières vulgarisées dans la région concernée

1.1.8.3 Gaz domestique fourni et subventionné dans les villes et les villages

1.1.8.4 Electricité fournie et subventionnée dans les villes et les villages


RESULTATS


contexte de Yaoundé et ses environs P C I V DESCRIPTION

2 Les capacités de régénération et de production des écosystèmes sont maintenues ou

accrues

2.1 L’exploitation ne doit pas atteindre un taux critique au delà duquel la forêt pourra être

emmenée à disparaitre au fil du temps

2.1.2 Dégradation sensible du paysage évitée malgré l’exploitation du bois énergie

2.1.2.2 Abondance des arbres dans les forêts exploitées pour le bois énergie ne présentant pas

de changements significatifs par rapport aux forêts non perturbées

2.2 Les composantes de l’écosystème déterminant la productivité des sites (sol, eaux) ont la

capacité de retrouver des propriétés similaires ou supérieures à celles qu’ils possédaient

avant la mise en exploitation du site.

2.2.5 L’exploitation doit assurer la conservation ou l’augmentation des eaux souterraines et

de surface

2.2.5.1 Approvisionnement en eau présentant ou non des difficultés sur les sites d’exploitation

de bois/de production de charbon de bois

2.2.5.2 Débits et circulation des cours d’eau ne présentant pas des changements significatifs en

comparaison des sites non exploités

PCI&V Basés sur les C&I génériques du CIFOR (1999) et de Lattimore et

al., (2009)


RESULTATS


contexte de Yaoundé et ses environs P C I V DESCRIPTION

3 La diversité biologique et écologique du couvert forestier est maintenue ou accrue

3.1 La résilience écologique du paysage est maintenue ou accrue

3.1.1 La diversité des groupes cible est maintenue à travers :

3.1.2 La Richesse spécifique des groupes dominants

3.1.2.1 Composition variée des espèces dans la forêt périphérique

3.1.2.2 Abondance spécifique des différents groupes cibles effective

3.2 Les bénéfices environnementaux rendus par la forêt sont maintenus ou accrus

3.2.2 Lessivage des sols peu abondant et éléments nutritifs (nutriments) du sol conservés :

3.2.3 Sols fertiles

3.2.4 Jachère longue

3.2.6. Quantité de gibier maintenue ou accrue

3.2.6.1 Chasse existante dans la zone

3.2.6.2 Rendement de chasse satisfaisant

3.2.7 Quantité de PFNL maintenue ou accrue dans les sites exploités

3.2.7.1 PFNL récoltés en forêt

3.2.7.2 Quantité de PFNL maintenue au fil du temps

PCI&V Basés sur les C&I génériques du CIFOR (1999) et de Lattimore

et al., (2009)


RESULTATS

2. Contexte écologique et gestion des forets

approvisionnant la filière bois énergie aux alentours de

la ville de Yaoundé


RESULTATS

2.1. Taux de prélèvement par écosystème (2010)

En 1996: 80,02% et 59% respectivement de bois et charbon

vendus dans les blocs de Yaoundé provenaient des champs

vivriers parce que la ressource y était encore abondante

Type d’écosystèmes Taux de prélèvement par écosystème (en %)

Villages «bois de feu» Villages «charbon»

Agroforêts / jardins de case 4 4

Champs 16,5 6

Anciennes jachères 36,4 11,2

Forêts secondaires 42,6 78,8

DIS

TA

NC

E P

AR

RA

PP

OR

T A

U V

ILLA

GE


N° Nom vernaculaire Nom scientifique utilité

1 Assam Uapaca guinensis fabrication du charbon

2 Otombo Ficus kamerunensis fabrication du charbon

3 Assam Uapaca guinensis fabrication du charbon

4 Essesseng Ricinodendron heudelotii condiment

5 Atui Piptadeniastrum africanum bois de chauffe, charbon, pharmacopée

6 Eyen Distemonanthus benthamianus

bois de chauffe, charbon, bois de service, condiment

7 Akpa Tetrapleura teraptera condiment

8 Tol Ficus mucuso

9 Mbel (padouk rouge) Pterocarpus soyauxii bois de service

10 Angoa Erismadelphus exsul fabrication du charbon

11 Elon Erythrophleum ivorense

12 Akak Duboscia macrocarpa charbon, bois de chauffage

13 Assas Macaranga hurifolia charbon, bois de chauffage

14 Odou Celtis milbraedii

15 Bongo Fagara tessmanii charbon, bois de chauffage

16 Abang Milicia excelsa bois de service

18 Ebebeng Phyllanthus discoideus charbon, bois de chauffage

19

Engokong (ananas

sauvage)

Myrianthus arboreus fruits consommé, charbon,bois de chauffage

20 Etoan Tabernaemontana crassa sans utilité

21 Ayous Triplochyton scleroxylon charbon, bois de chauffage, bois de

service

22 Hevea Sauvage Discoglypremna caloneura plante cultivée

2.2. Espèces utilisées pour la production du BE (DME compris entre 50 et 100 cm


2.4. Diversité spécifique des groupes cibles (espèces préférées)


2.3. Abondance par classe de diamètre


2.5. Bénéfices environnementaux rendus par les forêts

périphériques à la ville de Yaoundé

Les services rendus par les forêts périurbaines de Yaoundé, ont

subi une nette diminution au fil du temps:

86,2% d’agriculteurs interrogés dans les villages de

production de charbon estiment que la fertilité des sols a

diminué significativement au cours des cinq dernières années,

contre 73,3% d’agriculteurs dans les villages «bois»;

le rendement de la chasse a significativement diminué dans

les villages au fil du temps ;

Dans 7 villages sur 9 les eaux des cours d’eau ne sont plus

potables et comestibles;

le rendement de la pêche y est insatisfaisant et a fortement

diminué au fil du temps.

dans ¾ des villages charbon les populations ont constaté la

disparition des PFNL par rapport au passé, contre ¼ de

villages bois;


RESULTATS

3. Identification et caractérisation des impacts générés par

la filière bois énergie a Yaoundé et sa périphérie et

mesures d’aténuation

3.1. Identification des impacts

..\CIFOR\Identification des impacts_BE.doc

3.3 Caractérisation, Evaluation des impacts et Mesures

d’atténuation

..\CIFOR\Caractérisation des impacts_BE.doc

..\CIFOR\Evaluation impacts BE_et_Mesures

d'atténuation.doc

../CIFOR/Identification des impacts_BE.doc





../CIFOR/Caractérisation des impacts_BE.doc





../CIFOR/Evaluation impacts BE_et_Mesures d'atténuation.doc









Photo 1: émission des particules et des gaz à

effet de serre (CO2) dans l’atmosphère par les

activités de carbonisation et de combustion du

BE (scierie Mfou)

Photo 2 : Enlaidissement et encombrement du

paysage par les carcasses d’arbres et les débris de

charbon (scierie Mfou)

RESULTATS: Impacts générés par la filière bois énergie en

images


Photo 3 : Cours d’eau s’écoulant à l’amont et

présentant un débit normal

Photo 4 : ...Plus bas, même cours d’eau en aval de

plusieurs sites de carbonisation groupés. L’on note

que le lit du cours d’eau dégagé en amont ici est

presqu’entièrement comblé par les sédiments


images


Photo 5 : Chablis à proximité d’un ancien site

de carbonisation, preuve de la perturbation et

de la fragilité du sol (Yega-Si, agroforêt)

Photo 6 : Surcharge des véhicules assurant le

transport du bois énergie dans la zone de Yaoundé

et précarité du transport


images


CONCLUSION

• La filière BE génère des milliers d’emplois et contribue

à l’amélioration des revenus et du bien-être des

ménages de Yaoundé et sa périphérie

• Pour la continuité de cette filière, les forêt périurbaines

de Yaoundé sont une ressource essentielle (offre).

• Les critères et indicateurs développés dans cette étude

ont pu être utilisés dans le contexte de Yaoundé et ont

permis de cerner assez bien l’état et le mode de

gestion des forêts périurbaines


CONCLUSION

• Ces forêts apparaissent cependant fortement à

moyennement dégradées à cause d’une surexploitation

de la ressource pour la production du BE ;

• Des solutions doivent donc être trouvées si l’on veut

éviter une baisse de l’offre qui n’arrivera plus a

satisfaire la demande de la ville de Yaoundé

• Des solutions nécessitent également d’être mises en

œuvre pour l’atténuation de l’impact environnemental

de cette filière sur le milieu, sur la gouvernance et sur

la santé humaine

• Car au final, la filière BE apparait non durable sur le

plan écologique/environnemental.


RECOMANDATIONS

• La mise en œuvre des mesures d’atténuation /bonification

proposées pourra contribuer à la mitigation des impacts

négatifs et à l’amélioration des impacts positifs identifiés.

• Nous préconisons comme recommandation forte le

reboisement des forêts périurbaines de Yaoundé dégradées

pour la plupart, la sensibilisation à l’usage des foyers

améliorés ainsi que l’assistance des charbonniers pour

l’amélioration des conditions de production et la bonne

gestion des massifs forestiers.

• Nous recommandons enfin la régularisation de la filière par

l’Etat et la création des marchés ruraux pour une meilleure

gouvernance et une équité dans les bénéfices en fonction de

l’effort fourni


RECOMANDATIONS (fin)

• Pour aider le gouvernement dans cette fonction régalienne de

régularisation et de formalisation de la filière bois énergie à

Yaoundé et dans d’autres métropoles du Cameroun situées

en zone forestière,

• Des Organismes de recherche nationaux comme

internationaux réalisent déjà ou pourraient réaliser certains

des objectifs globaux ci-dessus

• Une étroite collaboration est donc recommandée entre les

différents acteurs.

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Impact environnemental, Indicateurs et durabilité