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145 Industrie et logistique 4.0 : Quelles Opportunités pour le Maroc ? NACHOUI Imane : Doctorante, Université Mohamed V, Rabat Résumé Depuis son indépendance, le Maroc a développé une politique industrielle remaniée selon les conjonctures nationales et internationales, mais à la fin du deuxième millénaire, et malgré les réformes et les efforts fournis, les résultats sont restés modestes par rapport aux objectifs fixés initialement et n'ont pas complètement réussi à transformer les structures de l’appareil productif industriel et à placer l'économie marocaine sur la bonne voie de croissance soutenue et durable. A partir du début du troisième millénaire et pour dynamiser le secteur industriel et faire face aux nouveaux défis de la mondialisation et aux changements de la conjoncture internationale, le Maroc s’est lancé dans une nouvelle stratégie industrielle plus moderne et innovante, appelée plan émergence, accompagnée d’une stratégie logistique. Résultat, de nouveaux secteurs ont sont montés rapidement en flèche, essentiellement dans les métiers mondiaux, comme dans l’automobile et l’aéronautique, l’offshoring, mais cela reste visiblement encore très insuffisant comme en attestent la structure industrialo-logistique marocaine et les rapports aussi bien nationaux qu’internationaux. Avec la nouvelle révolution industrialo-logistique qui se développe à l’international, qu’adviendra t-il de la réalité industrialo-logistique marocaine ? Y a-t-il des opportunités à saisir ? Faut-il reconsidérer le modèle de développement marocain pour le mettre en phase avec les évolutions que connaît le pays et le reste du monde, comme disait le Roi dans son discours du 13 Octobre 2017? Mots clés : Politique industrielle, plan émergence, industrie et logistique 4.0, modèle de développement, Maroc

Industrie et logistique 4.0 : Quelles Opportunités pour le

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Page 1: Industrie et logistique 4.0 : Quelles Opportunités pour le

145

Industrie et logistique 4.0 : Quelles Opportunités pour le Maroc ?

NACHOUI Imane : Doctorante, Université Mohamed V, Rabat

Résumé

Depuis son indépendance, le Maroc a développé une politique industrielle

remaniée selon les conjonctures nationales et internationales, mais à la fin du

deuxième millénaire, et malgré les réformes et les efforts fournis, les résultats

sont restés modestes par rapport aux objectifs fixés initialement et n'ont pas

complètement réussi à transformer les structures de l’appareil productif

industriel et à placer l'économie marocaine sur la bonne voie de croissance

soutenue et durable.

A partir du début du troisième millénaire et pour dynamiser le secteur

industriel et faire face aux nouveaux défis de la mondialisation et aux

changements de la conjoncture internationale, le Maroc s’est lancé dans une

nouvelle stratégie industrielle plus moderne et innovante, appelée plan

émergence, accompagnée d’une stratégie logistique.

Résultat, de nouveaux secteurs ont sont montés rapidement en flèche,

essentiellement dans les métiers mondiaux, comme dans l’automobile et

l’aéronautique, l’offshoring, mais cela reste visiblement encore très insuffisant

comme en attestent la structure industrialo-logistique marocaine et les rapports

aussi bien nationaux qu’internationaux.

Avec la nouvelle révolution industrialo-logistique qui se développe à

l’international, qu’adviendra t-il de la réalité industrialo-logistique marocaine ?

Y a-t-il des opportunités à saisir ? Faut-il reconsidérer le modèle de

développement marocain pour le mettre en phase avec les évolutions que

connaît le pays et le reste du monde, comme disait le Roi dans son discours du

13 Octobre 2017?

Mots clés : Politique industrielle, plan émergence, industrie et logistique 4.0,

modèle de développement, Maroc

Page 2: Industrie et logistique 4.0 : Quelles Opportunités pour le

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Abstract

Since its independence, Morocco has developed an industrial policy reworked

according to national and international circumstances, but at the end of the

second millennium, and despite the reforms and efforts, the results have

remained modest compared to the objectives initially set and have not

completely succeeded in transforming the structures of the industrial productive

machine and placing the Moroccan economy on the right path of sustained and

sustainable growth.

From the beginning of the third millennium and to boost the industrial sector

and face the new challenges of globalization and changes in the international

situation, Morocco has embarked on a new, more modern and innovative

industrial strategy, called the Emergence Plan, accompanied by a logistics

strategy.

As a result, new sectors have skyrocketed, mainly in the global businesses, such

as automotive and aeronautics, offshoring, but this remains clearly still

insufficient, as evidenced by the Moroccan industrial-logistic structure and both

national and international reports.

With the new industrial-logistic revolution that is developing internationally,

what will happen to the Moroccan industrial-logistics reality? Are there

opportunities to seize? Should we reconsider the Moroccan development model

to bring it into line with developments in the country and the rest of the world,

as the King said in his speech of 13 October 2017?

Keywords: Industrial policy, emergence plan, industry and logistics 4.0,

development model, Morocco

: اي فشص للوغشب؟ 0.4طاػح و لىخستيه

هلخض:

اه إلايؼذلها وفك الوستدذاخ الىطيح و الذوليح فتئهذ استملاله، طىس الوغشب سياسح طاػيح ها

سثح الوثزولح تميح التائح هتىاضؼحو الودهىداخ الإطلاحاخالثايح و سغن الألفيحهغ هايح

Page 3: Industrie et logistique 4.0 : Quelles Opportunités pour le

147

الظاػي ووضغ الوغشب ػل طشيك الإتاجاف الوسطشج في الثذايح و لن تستطغ تغييش تيح لللاهز

التطىسالسلين و الوستذام.

الثالثح، لذياهيح المطاع الظاػي و هىاخهح تحذياخ الؼىلوح الدذيذج و تغيشاخ الألفيحاطلالا هي تذايح

ػليها اسن " هخطظ أطلكطاػيح خذيذج إستشاتيديحالوستدذاخ الؼالويح، اطلك الوغشب في تطىيش

لىخستيىيح. تإستشاتيديحاثثاق" هظحىب

طيشاى و تحىيل الخذهاخ التيدح، تطىسخ لطاػاخ خذيذج خظىطا في طاػح السياساخ و ال

غيش وافيح و الذليل الثيح الظاػيح و اللىخستيىيح الوغشتيح أهاالؼالويح(، لىي يظهش الأشطح)

الضؼيفح وطيا و ػالويا.

والغ ػل الوستىي الؼالوي، ها هظيش (0.4هغ الثىسج الظاػيح و اللىخستيىيح الدذيذج )ثىسج

وىرجالظش في إػادجهل يدة ل هان فشص لالتاطها؟الظاػح و اللىخستيه الوغشتييي؟ ه

ووا خاء ػل لساى طاحة التويح الوغشتي لىي يتلاءم هغ التحىلاخ التي تشهذها الثلاد و الؼالن

؟ 7432اوتىتش 31الدلالح في خطاته يىم

Introduction

Du petit au grand jihad comme disait Feu Mohamed V, le Maroc indépendant

s’est lancé dans un grand chantier de développement socio-économique. Dans

cet objectif, il a développé une politique industrielle remaniée selon les

conjonctures nationales et internationales.

Voyant les grands changements, voire les bouleversements que connait le

monde après la chute du bloc de l’Est, la réunification de l’Allemagne, la

constitution de l’Union Européenne et la mondialisation prônée par les Etats

Unis, le Maroc se voyait obliger de redresser sa situation socio-économique

interne, tout en manœuvrant sur la scène internationale en vue de s’ancrer plus à

l’Europe et s’intégrer davantage au marché mondial.

Dans cet objectif, il a entamé depuis les années 90 du 20è siècle une série de

réformes et d’actions, qui lui a permis de signer l’accord d’association avec

l’UE en 1996, entré en vigueur en 2000 et dont l’objectif est la création d'une

zone de Libre Echange à l'horizon de 2012.

Egalement, lui a permis d’abriter la réunion de l’organisation mondiale du

commerce à Marrakech en 1995, donnant lieu à la naissance du GATT, dont

l’objectif son intégration à la chaine de valeur mondiale.

A la fin du deuxième millénaire, et malgré les réformes et les efforts fournis, les

résultats sont restés modestes par rapport aux objectifs fixés initialement et

Page 4: Industrie et logistique 4.0 : Quelles Opportunités pour le

148

n'ont pas complètement réussi à transformer les structures de l’appareil productif

industriel et à placer l'économie marocaine sur la bonne voie de croissance

soutenue et durable.

I : La nouvelle politique industrielle marocaine

A partir du début du troisième millénaire qui coïncide avec l’intronisation de

Sa Majesté Mohamed VI, et pour dynamiser le secteur industriel et faire face

aux nouveaux défis de la mondialisation et aux changements de la

conjoncture internationale, le Maroc s’est lancé dans une nouvelle stratégie

industrielle plus moderne et innovante, appelée plan émergence.

1 : Les évolutions du plan émergence

En 2005, le Maroc adopta un nouveau plan industriel appelé Plan Emergence,

sur la base d’une étude du cabinet d’étude américain Mckinsey, qui a définit

les piliers de la stratégie de développement industriel et qui a proposé entre

autres le développement des métiers mondiaux au Maroc (Voir figure 44).

Fig 44 : Piliers de la stratégie de développement industriel marocain

Source : McKinsey Plan émergence

Page 5: Industrie et logistique 4.0 : Quelles Opportunités pour le

149

Pour dynamiser le plan émergence, une série d’actions est prise dont le Pacte

National pour l’Emergence Industrielle, signé en février 2009, pour un contrat

programme 2009/2015, en vue d'attirer les investisseurs et d’assurer la

compétitivité de la destination Maroc.

Coté prévision, le Pacte Emergence prévoit de développer une offre attractive

spécifique à chacun des « Métiers Mondiaux du Maroc ». A ce titre, un vaste

programme d’aménagement de plateformes industrielles intégrées et logistiques

a été lancé sur l’ensemble du territoire. Il vise à mettre à la disposition des

investisseurs les meilleurs espaces d’accueil pour l’exercice de leurs activités.

Coté mission, le Pacte Emergence a déterminé sa mission dans

l’accompagnement et la mise en œuvre des politiques sectorielles, en créant de

nouvelles zones d’activités répondant aux normes internationales en matière

d’équipements et de services et s’inscrivant dans une démarche intégrée de

recherche de performance, d’innovation et de développement territorial durable.

Avant l’expiration du pacte émergence, le Maroc adopta en 2013 le Plan

d’Accélération Industrielle 2014-2020 qui cherche à créer des écosystèmes

industriels, en fédérant des petites et moyennes entreprises autour de

locomotives industrielles et ce, après avoir constaté l’insuffisance des progrès

réalisés en matière de compétitivité et la faible contribution de l’industrie à la

croissance et à l’emploi.

Le nouveau plan d’accélération industrielle se fixait deux objectifs majeurs à

atteindre à l’horizon 2020 : faire passer la part de l’industrie dans le PIB de 14%

à 23% et créer 500 000 emplois.

2 : Politique d’ouverture internationale

Pour réussir cette nouvelle stratégie industrielle, le Maroc a procédé à la

signature d’une série d’accords de partenariat, dont l’Accord de libre échange

avec les Etats-Unis en Juin 2004, entré en vigueur en Janvier 2006.

La participation au projet de l’union pour la Méditerranée du 13 juillet 2008,

destiné à renforcer le partenariat euro-méditerranéen (Euromed) mis en place en

1995, sous le nom du Processus de Barcelone et à augmenter l’intégration

Nord-Sud et Sud-Sud dans la région méditerranéenne afin de soutenir le

développement socio-économique des pays et d’assurer la stabilité dans la

région.

Dans le cadre du projet l’union pour la Méditerranée, le Maroc a obtenu en

2008 le statut avancé, par l’adoption et la mise en œuvre du plan d’action Maroc

- UE, dans le cadre de la Politique Européenne de Voisinage, qui vise à

consolider les acquis, à les approfondir et à ouvrir de nouvelles perspectives de

relations multidimensionnelles mutuellement bénéfiques entre le Maroc et l’UE.

Page 6: Industrie et logistique 4.0 : Quelles Opportunités pour le

150

Cet accord a été consolidé par la tenue du premier sommet Maroc-UE à Grenade

en Mars 2010, qui a permis de réitérer la volonté commune des deux parties, de

mettre en œuvre les dispositions du Statut Avancé et à insuffler une nouvelle

dynamique aux relations bilatérales. C’est dans cette perspective que le Maroc et

l’UE se sont engagés, depuis 2010, dans un processus de négociations afin

d’élaborer un « Plan d’Action pour la mise en œuvre du Statut Avancé »

(PASA).

En 2012 l’accord de partenariat Maroc et l’UE constitua la feuille de route de la

coopération entre les deux parties pour la période 2013-2017. Et en 2013 ont été

lancées des négociations sur un Accord de Libre Echange Complet et

Approfondi (ALECA), et un Partenariat Pour la Mobilité (PPM)…

L’impact de ces accords et bien d’autres, est le lancement d’une série de plans,

dont le plan industriel émergence, la stratégie logistique, la stratégie portuaire,

le plan Halieutis, le plan Maroc vert….

Ces différents plans ont pour impact le développement des délocalisations et

des investissements directs étrangers au Maroc.

3 : La nouvelle donne industrielle internationale

Alors que le Maroc essaie de mettre en œuvre sa nouvelle stratégie industrielle,

une nouvelle révolution industrielle commence à naitre et se développer en

Occident, débouchant sur la quatrième révolution industrielle ou industrie 4.0.

Au départ, c’est en 2005, aux Etats Unis qu’ont été lancé les premiers

financements publics via la National Science Foundation pour la recherche sur

les systèmes cyber-physiques, événement qui a été l’un des déclencheurs de

l’initiative Advanced Manufacturing Partnership, qui, lui-même a débouché sur

la création du National Network for Manufacturing Innovation (NNMI) en 2013.

Ce projet vise la création de quinze Institutes for Manufacturing Innovation (et

vise même un objectif de 45 d’ici 2025) .Ces IMIs rassemblent des chercheurs,

conseillers du gouvernement et industriels qui développent chacun une

spécialité technologique tout en se coordonnant de manière à offrir des

compétences larges aux entreprises : aux technologies centrales de l’usine du

futur (ex : fabrication additive), s’ajoutent des programmes dédiés aux semi-

conducteurs et aux matériaux composites ou à faible densité. Source : ( Frey C.,

Osborne M., 2013, « The Future of Employment: How Susceptible are Jobs to

Computerisation? », September.)

En Europe, une nouvelle révolution industrielle commence à se sentir, initiée par

le gouvernement fédéral allemand qui lança en 2006 une stratégie high-tech,

sorte de réflexion menée par le monde universitaire de ce pays et les grands

Page 7: Industrie et logistique 4.0 : Quelles Opportunités pour le

151

partenaires industriels, portant sur l’avenir du secteur manufacturier, qui donna

naissance à la quatrième révolution industrielle, dite l’usine 4.0 depuis 2010.

Très rapidement, cette idée d’industrie 4.0 gagna la plupart des industriels des

pays développés et émergents, comme le Japon, la Corée du Sud, le Royaume

Uni, la France, l’Italie, la Chine….

II : La stratégie logistique marocaine

A partir du début du troisième millénaire, on commence à parler de la logistique

moderne au Maroc, alors que ce secteur s’est déjà développé dans les pays

développé depuis les années soixante dix du vingtième siècle et à partir de 2015,

les pays leaders dans la logistique commencent à préparer le passage du

troisième à la quatrième révolution logistique. Qu’en est-il du Maroc ?

1 : Relation industrie-logistique

Aussi bien chercheurs que pratiquants ou décideurs affirment qu’il ne saurait y

avoir d’Industrie 4.0 sans chaîne d’approvisionnement fiable, intégrant le

process logistique.

La nouvelle industrie 4.0 qui se base sur la robotisation et l’automatisation

poussées, ne peut réussir que lorsque la logistique emboite le pas et annonce sa

quatrième révolution.

Dans cette relation industrie-logistique, les outils informatiques doivent être de

plus en plus sophistiqués, de plus en plus précis et de plus en plus

communicants. L’interpénétration et l’interférence entre ces composantes

développera de plus en plus l’accessibilité et la connectivité, d’où le passage à

l’internet des choses ou des objets.

Dans ce nouvel cadre, la fonction logistique accompagne la révolution

industrielle et la provoque même, en optant de plus en plus pour

l’automatisation de sa chaine et devient ainsi un vecteur du développement de

l’Industrie 4.0, par sa contribution au développement des produits nouveaux

issus des ruptures technologiques ; soit directement en étant une interface et en

orientant les décisions stratégiques prises entre les acteurs dans une organisation

où les frontières entre filières, branches et métiers deviennent floues ; soit

indirectement, par le management des relations avec des fournisseurs intégrés

dès l’étape de conception du produit, du fait que les relations collaboratives

avec les fournisseurs sont sources de création de valeur et notamment

d’innovations pour l’entreprise.

Page 8: Industrie et logistique 4.0 : Quelles Opportunités pour le

152

2 : La stratégie logistique du Maroc

Officiellement, c’est avec la production du schéma national d’aménagement du

territoire en 2000 que l’Etat marocain a commencé à parler de la logistique

moderne, en proposant la création des plates formes logistiques dans les

différentes régions du Maroc.

Dans cette étude brève, nous soulignons les grands moments forts qui intéressent

le développement de la logistique au Maroc.

Suite à la proposition schéma national d’aménagement du territoire, le

gouvernement marocain a lancé en 2006 une étude sur la faisabilité de mise en

place de plates-formes logistiques multimodales de fret au Maroc, achevée en

2007, localisant les pôles logistiques régionaux et la proposition de réalisation

de deux plates-formes logistiques pilotes de Zénata et Ain Taoujdate.

En 2007, est lancée une étude concernant la stratégie de développement des

zones d’activités économiques dans la région du grand Casablanca, justifiant la

réalisation des plate-formes logistiques multi-flux du grand Casablanca.

En 2007, la mise en service du port de Tanger Med et l’équipement de son

hinterland en infrastructure de transport multimodal et zones d’activités

logistiques, ce qui a donné un grand élan au développement de la logistique au

Maroc.

1er janvier 2007, en vertu de la loi 25-02, la création de la Société Nationale du

Transport et la Logistique (SNTL), en remplacement de l’ONT.

En 2010, le gouvernement marocain lança le plan quinquennal nommé contrat-

programme logistique 2010-2015, et la stratégie nationale portuaire à l’horizon

2030.

En 2012, création de l’Agence marocaine de développement de la logistique.

Une agence qui doit accompagner la mise en œuvre de la stratégie nationale

logistique et veiller à l’application et la mise en œuvre de la stratégie du contrat

programme logistique 2010-2015, adoptée en 2010.

En 2013, la mise en place de l’Observatoire Marocain de la Compétitivité

Logistique, qui constitue un élément du dispositif de gouvernance de la stratégie

nationale logistique en tant qu'instrument de mesure de la performance des

systèmes logistiques et outil de veille sur le secteur, reflétant une image globale

et objective des supply chains du Maroc et des progrès réalisés dans le secteur

de la logistique en général.

Page 9: Industrie et logistique 4.0 : Quelles Opportunités pour le

153

Résultat de ces efforts et réalisations de l’Etat, le privé marocain, surtout

international ne cessent d’investir dans le secteur logistique, dans tous ces états

au Maroc.

3 : L’indice de performance logistique du Maroc

Pour évaluer le niveau de maturité et performance logistique au Maroc, il n y a

pas mieux que les rapports de la Banque Mondiale publiés à partir de 2007 sur

l’indice de performance logistique, ―Connecting to Compete : Trade Logistics in

the Global Economy‖.

Selon ces rapports, le Maroc a été classé en 2007 au 113ème rang mondial sur

un total de 156 pays, ce qui était un mauvais score ; passa à la 94ème place en

2010, ce qui était jugé un bon score ; puis passa au 50ème rang en 2012,

enregistrant ainsi une très bonne amélioration de sa performance logistique.

Mais depuis 2012, le Maroc ne cessa de reculer dans le classement mondial,

passant du 62ème rang en 2014, avec un score moyen de 2,9 (Le Maroc

n'apparaissait pas dans le classement bisannuel de 2014) et au 86ème rang en

2016, avec un score de 2,67 points sur une échelle qui va de 1 à 5.

Avec ce score revu constamment à la baisse depuis 2012 au niveau

international, cela n’empêche le Maroc de se positionner en 2016 au 12e rang

sur le continent africain.

Devant ces réalités industrielles et logistiques qui se préparent à l’international,

Le Maroc est-il prêt pour la 4e révolution industrielle et logistique ? Peut-il

saisir cette nouvelle opportunité ?

III : Le Maroc est la 4e révolution industrialo-logistique

Dès l’abord, il faut reconnaitre que le visage industrialo-logistique marocain a

certainement changé, par le biais du plan émergence et ses suites et la stratégie

logistique et ses implications. De nouveaux secteurs ont sont montés rapidement

en flèche, essentiellement dans les métiers mondiaux, comme dans l’automobile

et l’aéronautique, l’offshoring, mais cela reste visiblement encore très

insuffisant comme en attestent la structure industrialo-logistique marocaine et

les rapports aussi bien nationaux qu’internationaux.

Page 10: Industrie et logistique 4.0 : Quelles Opportunités pour le

154

1 : La structure industrialo-logistique marocaine

Au niveau de la structure industrialo-logistique marocaine, aussi bien le tissu

industriel productif que logistique marocain est composé à 90% de petites et

moyennes entreprises qui trouvent des difficultés d’accès au financement, au

foncier et aux marchés…Ces entreprises n’ont aucun rapport avec la recherche

scientifique universitaire et l’innovation, et souffrent du manque de formation de

qualité adaptée aux exigences du secteur …Ce sont des handicaps parmi

d’autres qui ne favorisent pas les économies d’échelle et l’intégration à la chaine

de valeur mondiale et par conséquent à l’émergence d’une industrialo-logistique

4.0 au Maroc.

2 : Les rapports d’évaluation de la politique industrialo-logistique

marocaine

Au niveau des rapports d’évaluation, on a plusieurs sources à citer.

D’abord le Haut Commissariat au Plan (HCP), au sujet des comptes nationaux

au 2e trimestre 2017, nous fait savoir que la part de l’industrie dans la valeur

ajoutée globale est d’à peine 14%, soit au même niveau qu’en 2013, ce qui est

loin de l’un des principaux objectifs assignés à la stratégie d’accélération

industrielle, qui consistait à porter la part de l’industrie dans le PIB de 14 à 23%

à l’horizon 2020.

Au niveau international, l’ONUDI ne classe pas le Maroc dans la catégorie des

industries émergentes, comme la Turquie, le Mexique, la Pologne ou la

Roumanie.

Dans ces quatre pays, la valeur ajoutée des industries manufacturières au titre de

l’année 2016 a oscillé entre 40 milliards de dollars pour le plus faible

(Roumanie) et 205 milliards de dollars pour le plus élevé, (Mexique), alors

qu’au Maroc, la valeur ajoutée industrielle en 2016 a atteint 17 milliards de

dollars.

Selon le rapport mondial sur la compétitivité (Global Competitiveness Index -

GCI) qui analyse 12 domaines portant sur les institutions, les infrastructures,

l’environnement macroéconomique, la santé et l’éducation primaire,

l’enseignement supérieur et la formation professionnelle, l’efficacité du marché

des biens, l’efficacité du marché du travail, le développement du marché

financier, la maturité technologique, la taille du marché, la sophistication des

entreprises et l’innovation, considérés comme les piliers de la compétitivité.

Le classement du Maroc en ce qui concerne l’Indice global de la compétitivité

de 2010 à 2017 a évolué de la manière suivante.

Page 11: Industrie et logistique 4.0 : Quelles Opportunités pour le

155

Fig 45 : Indice global de la compétitivité marocaine de 2010 à 2017

Source : rapports de la compétitivité globale

Selon cette évolution, la compétitivité marocaine est presque stagnante, voire en

régression.

Détaillant ce rapport un peu plus, le Maroc est classé 124è mondial en ce qui

concerne l’efficacité du marché du travail ; 104è pour l’enseignement supérieur-

formation ; 96è pour l’innovation ; 81è pour la maturité technologique ; 77è

pour la santé et l’éducation primaire….( Voir tableau ci-dessous).

Tableau n ; Indice global de la compétitivité marocaine en 2016/17

2016/2017

Exigences de base Institutions 50

Infrastructure 58 Env macro-économique 49

Santé et éducation 77

Les moteurs de développement Ens.supérieur et formation 104

Eff. Marchés des biens 64 Eff. Marché de l’emploi 124

Marché financier 83

75 73 77

72 72 70

2010/11 2011/12 2013/14 2014/15 2015/16 2016/17

Page 12: Industrie et logistique 4.0 : Quelles Opportunités pour le

156

Marché technologique 81 Taille du marché 55

Facteurs de perfectionnement et

d’innovation

Sophistication des affaires 76 Innovation 96

Source : Global Competitiveness Index 2017

Pour ce qui est de l’environnement des affaires, le Maroc est surtout pénalisé par

la corruption, la bureaucratie, les difficultés d'accès au financement, son système

fiscal ainsi que l’inadaptation entre l’éducation et le marché de l’emploi.

De son coté, l’évolution de l’indicateur de complexité économique du Maroc de

2005 à 2014 nous fait savoir que le Maroc est passé du 83 ème place en 2005 à

la 78 ème en 2014, sur 124 pays, avec un pic en 2008 (86è).

Page 13: Industrie et logistique 4.0 : Quelles Opportunités pour le

157

Fig 46 : Classement du Maroc selon l’indice de complexité économique

Source : Elaboré sur la base des données de l’Atlas de la complexité économique.

Globalement, l’économie marocaine a gagné en complexité selon une tendance

quasi-continue depuis 2009. Néanmoins, sur une longue période, le processus de

transformation structurelle de l’économie marocaine peut être qualifié de lent

(voir graphique).

Ainsi donc, l’indice de complexité économique (ECI) qui évalue le niveau des

capacités productives et cognitives d’une économie donnée, à travers la

sophistication de ses exportations et la diversification de sa structure

exportatrice par produit, positionne le Maroc dans la classe de complexité

intermédiaire, plus proche de la borne inférieure, derrière plusieurs pays en

voie de développement, y compris dans la région MENA (Tunisie, Egypte, etc.).

D’après ces rapports, le Maroc cumul pas mal de points négatifs, ce qui le

classe parmi les mauvais élèves en compétitivité internationale.

Page 14: Industrie et logistique 4.0 : Quelles Opportunités pour le

158

Selon Klaus Schwab, fondateur et président exécutif du Forum économique

mondial ; «La concurrence mondiale sera de plus en plus définie par la capacité

d’innovation de chaque pays. La reconnaissance des talents d’un point de vue

ressources humaines prendra le pas sur le capital financier et le monde passera

ainsi de l’ère du capitalisme à celle du ―talentisme‖. Les pays qui se préparent à

la quatrième révolution industrielle et qui renforcent simultanément leurs

systèmes politiques, économiques et sociaux seront les grands gagnants de la

course à la compétitivité de demain».

Dans ce sens, ce n’est pas avec l’actuel budget consacré à la recherche

scientifique (0,8% du PIB) que le Maroc peut améliorer son score dans la

formation et l’innovation. Il est donc impératif d’une part, de soutenir la

formation, la RD et l’innovation, et d’autre part, de mettre en place les moyens

et les mécanismes nécessaires pour un transfert technologique des universités et

écoles d’ingénieurs vers l’industrie.

3 : Les opportunités offertes au Maroc

Avec la nouvelle révolution industrialo-logistique qui se développe à

l’international, qu’adviendra t-il de la réalité industrialo-logistique marocaine ?

Y a-t-il des opportunités à saisir ?

En matière d’industrie, malgré la succession de stratégies volontaristes depuis

2005, toutes les politiques sectorielles, les contrats-programmes et autres

dispositifs mis en marche n’ont pu sortir l’industrie marocaine de son marasme

et accéder le Maroc au rang d’économie industrielle émergente.

Ni le plan émergence, ni le Pacte National pour l’Emergence Industrielle de

2009, ni le Plan d’Accélération Industrielle 2014-2020, ni la stratégie logistique

ne parlent de la 4è révolution industrialo-logistique.

C’est seulement à partir de 2017 qu’on commence à parler de cette révolution.

Nous donnons des exemples :

Le 13 Avril 2017, l’Association des utilisateurs des systèmes informations au

Maroc (AUSIM) a organisé à Casablanca, une conférence sur le thème «

L’Usine 4.0 : La 4e révolution industrielle ou comment accompagner le plan

d’accélération de l’industrie marocaine ».

En conclusion de cette conférence : Au Maroc, la dimension numérique n’existe

pas encore dans le plan d’accélération industrielle, mais l’annonce récente de la

Page 15: Industrie et logistique 4.0 : Quelles Opportunités pour le

159

création d’une Agence de développement de l'économique numérique pourrait

contribuer à la transition vers le numérique des entreprises industrielles

marocaines du textile.

En effet, l’importance du secteur textile marocain l’oblige à se réorganiser et

s’investir dans cette nouvelle révolution industrielle. Il doit surtout s’y préparer

s’il veut survivre et être compétitif dans la chaine de valeur mondiale.

Le 6 Décembre 2017, le Magazine industrie du Maroc a organisé les «matinées

de l’industrie» à Casablanca, sous le thème de l’industrie 4.0, réunissant les

principaux intervenants dans le numérique, pour échanger des idées d’intérêt

commun dans le domaine, avoir des pistes d'évolution et chercher de nouvelles

niches de marché, mais aussi pour identifier des opportunités d’affaires (B to B

) en abordant des questions techniques, juridiques, commerciales de cette

nouvelle révolution.

Parmi les conclusions :

- Chez la grande majorité des employés industriels, les compétences

requises pour l’industrie 4.0 ne sont pas présentes.

- Pour le ministre El Ferdaous, « le Maroc n’entrera pas dans le XXIe

siècle tant que l’on n’aura pas une souveraineté sur nos données», il a

ajouté ; «Nous ne pouvons indéfiniment héberger nos données sur des

serveurs étrangers».

- Afin d’amorcer le virage 4.0, les PMI (petites et moyennes industries)

doivent faire d’importants investissements, allant de 7 à 9% de leur chiffre

d’affaires, pour intégrer de nouvelles technologies numériques.

- L’élaboration d’une stratégie «Industrie 4.0» et d’un plan numérique sont

incontournables au sein des PME qui veulent prendre les meilleures

décisions en matière d’investissements pour l’acquisition et l’intégration

de nouvelles technologies.

- Une usine pilote verra le jour au Maroc. Son inauguration est programmée

pour le premier semestre 2018, alors qu’en Europe, en 2020, quatre

entreprises sur cinq auront numérisé leurs industries en 2020, selon les

prévisions de Bruxelles.

- Pour l’heure, la 4 ème révolution industrielle reste encore une opportunité

pour l’économie nationale. Elle permettra de drainer davantage

d’investissements étrangers et de créer des milliers d’emplois. Mais

Page 16: Industrie et logistique 4.0 : Quelles Opportunités pour le

160

retarder son intégration dans notre plan d’accélération industrielle

risquerait de plomber notre industrie et de détourner d’importants

investisseurs vers d’autres pays.

Selon le conseil économique, social et environnemental (CESE), dans son

rapport de 2016 (172 pages), qui résume les résultats des Plans Émergence

2009-2015 et d'accélération industrielle 2014-2020, le risque pour le Maroc de

rater le train d'une nouvelle révolution industrielle et décrit comment le

Royaume pourrait monter à bord.

Parmi les recommandations du CESE :

- L’appel à un changement de paradigme dans la conception des stratégies

de développement au Maroc et à une rupture totale par rapport au passé.

- Alors que l'actuel Plan d'accélération industrielle mise sur les avantages

comparatifs en termes de coûts de production pour attirer des industriels

étrangers et ainsi atteindre ses objectifs de création de 500.000 emplois

industriels et de porter le PIB industriel à 23 % d'ici fin 2020, il n'intègre

pas la nouvelle révolution industrielle, usine 4.0.

- La digitalisation, la robotisation, les objets connectés, l'impression 3D,

n'ont pas encore fait leur véritable entrée dans l'industrie marocaine et les

projections actuelles ne donnent pas de visibilité quant à une probable

inversion de tendance à court terme, comme si le Maroc regardait le train

passer.

- Il faut revoir tout le système du travail : de l'éducation et la recherche à la

formation professionnelle, en passant par le statut des organisations

syndicales et la réglementation du travail qui doit être complètement

dépoussiérée.

- Pour s'adapter rapidement à ces changements, le CESE préconise

notamment la création d'un Conseil national de l'industrie, qui sera une

sorte de centre de réflexion et de pilotage de la politique industrielle. Des

missions qui ne doivent plus relever du seul ministère de l'Industrie, mais

qui doivent incomber directement au chef du gouvernement.

Enfin, nous terminons par les Discours de SM le Roi qui chaque fois insistent

sur les déséquilibres qui entravent la bonne marche du Maroc et prônent un

changement du modèle de développement. En voici l’exemple du discours du

Page 17: Industrie et logistique 4.0 : Quelles Opportunités pour le

161

13 Octobre 2017 à l’occasion de l'ouverture de la première session de la

deuxième année législative de la 10e législature.

« …Le Maroc a réalisé des progrès manifestes, mondialement reconnus, le

modèle de développement national, en revanche, s’avère aujourd’hui inapte à

satisfaire les demandes pressantes et les besoins croissants des citoyens, à

réduire les disparités catégorielles et les écarts territoriaux et à réaliser la justice

sociale.

A cet égard, Nous invitons le gouvernement, le parlement et les différentes

institutions ou instances concernées, chacun dans son domaine de compétence, à

reconsidérer notre modèle de développement pour le mettre en phase avec les

évolutions que connaît le pays.

Nous formons le souhait que soit élaborée une conception intégrée de ce

modèle, propre à lui insuffler un nouveau dynamisme, à dépasser les obstacles

qui freinent son évolution et à apporter des remèdes aux faiblesses et autres

dysfonctionnements révélés par les évaluations menées sur le terrain... »

Est alors, Le Maroc est-il prêt pour la 4e révolution industrialo-logistique ?

À en croire tout ce qui vient d’être expliciter, le Maroc n’est pas encore en

mesure de s’élancer ou s’aventurer dans cette nouvelle révolution industrialo-

logistique, pourtant essentielle et primordiale pour sa compétitivité et son

développement socio-économique en général. Il parait qu’il est loin d’être prêt

pour le moment, pour saisir les opportunités offertes par cette nouvelle

révolution industrialo-logistique.

Conclusion

Les différentes stratégies de développement industriel préconisées par le Maroc

depuis son indépendance, ont certes donné lieu au développement d’un tissu

industriel naissant, mais conditionné par la chaine de valeur mondiale. C’est

justement dans ce contexte d’internationalisation des économies et des échanges,

que le Maroc adopta en 2005 un nouveau plan industriel appelé Plan Emergence

et en 2006 une stratégie logistique.

Le plan émergence de 2005, le Pacte National pour l’Emergence Industrielle de

2009, le Plan d’Accélération Industrielle 2014-2020, et la stratégie logistique à

Page 18: Industrie et logistique 4.0 : Quelles Opportunités pour le

162

partir de 2010, ont certes donné un souffle à l’économie marocaine, par le

développement des métiers mondiaux, mais malgré la succession des stratégies

volontaristes depuis 2005, toutes les politiques sectorielles, les contrats-

programmes et autres dispositifs mis en marche n’ont pu sortir l’industrie

marocaine de son marasme, résoudre le problème du chômage, et accéder le

Maroc au rang d’économie industrielle émergente à l’international.

Ajoutons à cela, depuis 2010, une nouvelle révolution industrialo-logistique,

appelée révolution 4.0 commence à se développer à l’international, alors que

c’est seulement à partir de 2017 qu’on commence à parler de cette révolution au

Maroc. Dès lors, on se demande : Le Maroc peut-il saisir des opportunités de

cette nouvelle révolution? Peut-il l’intégrer dans le nouveau modèle de

développement prôné par Sa Majesté lors de son Discours du 13 Octobre 2017 ?

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