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482 Congrès annuel de la Société fran¸ caise de chirurgie de la main / Chirurgie de la main 32 (2013) 426–491 importante dans la littérature par manque de patient mais aussi par manque de connaissance de cette technique. Nous rapportons ici les résultats d’un patient au recul de 24 mois. Les bons résultats obtenus chez ce patient, associés aux données de la littérature nous incitent à penser que cette technique est une vraie alternative thérapeutique au greffe nerveuse et peut être associé à la suture directe du nerf ulnaire en urgence ou à distance de l’accident. http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.147 P19 Luxations et fractures-luxations périlunaires du carpe, étude rétrospective de 17 cas A. Michot a,, M. Laporte b , T. Menez a , J.-M. Alet a , M.-L. Abi-Chahla a , H. Choughri a , P. Pelissier a a Chirurgie plastique-main, CHU Bordeaux Pellegrin, Bordeaux, France b Chirurgie orthopédique, clinique Sainte-Anne, Langon, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Michot) Mots clés : Luxation périlunaire ; Poignet ; Luxation trans-scapholunaire Introduction.– Les auteurs présentent les résultats d’une série rétrospective de 17 cas de luxations ou fractures-luxations périlunaires du carpe, prises en charge en urgence (délai inférieur à 7jours). L’objectif de cette étude était d’évaluer le devenir radio-clinique de ces pathologies et leur implication sociale et de les comparer avec la littérature. Patients et méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective, monocentrique, réali- sée sur la période de juillet 2004 à décembre 2009, soit 54 mois. Ont été inclus dans l’étude les patients hospitalisés pour une luxation pure ou une fracture- luxation périlunaire authentifiée par une radiographie de face et profil. Ainsi 17 patients, dont 17 luxations pures ou fractures-luxations périlunaires ont été inclus dans l’étude. Nous avons utilisé la classification radiologique de Herzberg. Il y avait six luxations périlunaires pures du carpe (35 %) et onze fractures- luxations périlunaires (59 %) dont sept formes trans-scapho-périlunaires et quatre fractures de l’extrémité inférieure du radius. Sur les clichés de profil, seize des lésions étaient à déplacement postérieur, dont douze stades I (lunatum en place sous le radius), et quatre stades II (lunatum luxé en avant du radius). Un patient présentait une luxation antérieure stade II, associée à une fracture de la styloïde radiale. Ces patients ont bénéficié d’une intervention chirurgicale, soit percutanée, soit à ciel ouvert associant brochage scapholunaire, scaphoca- pitale ou triquetrolunaire. Une immobilisation par manchette plâtrée pendant 6 semaines a été effectuée. À l’issue de cette période, après ablation de matériel d’ostéosynthèse, une réeducation a été débutée. Résultats.– Le recul moyen de la série était de 26 mois. Le score de Cooney moyen était de 63/100. On rapportait deux excellents résultats, deux bons résul- tats, sept moyens résultats, et six mauvais résultats. Le score Quick-DASH moyen était de 24,6/55 et le PRWE de 41/150. La durée moyenne de l’arrêt de travail était de huit mois, dont un retraité. L’arc de flexion-extension moyen du côté traumatisé était de 77 % (101 ) en comparaison au côté sain. La force moyenne du côté traumatisé était de 71 % (34 kg) par rapport au côté sain. L’arc d’inclinaison radiale-ulnaire moyen du côté traumatisé était 67 % (37 ) en comparaison au côté sain. Discussion.– Il n’existe pas de corrélation pronostique formelle radio-clinique. Cependant, il semble que le délai et le type de prise en charge soit garants d’un meilleur résultat. Les fractures-luxations périlunaires ont un potentiel arthrogène majeur, avec malgré tout des résultats fonctionnels acceptables, compatibles avec une reprise des activités antérieures. Il semblerait que les fractures-luxations périlunaires aient un meilleur résultat fonctionnel que ceux des luxations pures. Devant le faible nombre de cas, il serait intéressant de réaliser des études mul- ticentriques afin de préciser les facteurs pronostics. http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.148 P20 Infections après pose d’implants cosmétiques microdermiques au niveau de la main J. Alet a,, M. Abi-Chahla a , A. Michot a , T. Menez a , V. Casoli b , P. Pelissier a a Chirurgie plastique–main, CHU Bordeaux Pellegrin, Bordeaux, France b Chirurgie plastique–brûlés, CHUR bordeaux Pellegrin, Bordeaux, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Alet) Mots clés : Piercings ; Implants ; Infection Introduction.– L’utilisation des piercings a augmenté de fac ¸on significative au cours des dernières années. Parmi l’arsenal disponible, un nouveau type de pier- cing, appelés implants microdermiques ou microtransdermal implants (MTI), a pris une part importante de ce marché. Il s’agit de dispositifs implantés en posi- tion sous-dermique, munis d’un pas de vis, sur lesquels différents bijoux (boules, piques etc.) peuvent être ancrés. Nous présentons le cas de deux patients traités dans notre service pour des infections liés à ces dispositifs. Patients et méthodes.– Deux patients rec ¸us dans notre service SOS Mains ont été inclus dans l’étude de fac ¸on rétrospective. Résultats.– Une jeune femme de 22 ans, droitière, s’est présentée dans notre département pour une douleur et des signes inflammatoires locaux du dos de la première phalange des deuxième et quatrième doigts de la main gauche. Elle avait bénéficié trois semaines plus tôt de la mise en place de MTI. La pression permettait de faire sourdre une collection purulente par l’orifice. Il n’y avait ni adénopathies ni fièvre. La patiente a bénéficié d’un traitement chirurgical associant parage, lavage, et explantation des implants. Il n’y avait pas d’atteinte tendineuse. Un traite- ment antibiotique par amoxicilline-acide clavulanique, puis clindamycine à la réception des résultats bactériologiques (Staphylococcus aureus sensible à la méthicilline) a été mis en œuvre. Les suites ont été simples, bien que la patiente ait dû être contactée plusieurs fois avant de se présenter aux consultations de contrôle. Un homme de 21 ans, porteur de MTI posés un mois plus tôt, sur tous les doigts de la main droite, s’est présenté au service des urgences de notre hôpital avec des signes inflammatoires très marqués en regard des implants. Il n’y avait pas de collection palpable. Le patient est rentré à domicile avec des pansements antiseptiques et un traitement antibiotique. Malgré de nombreuses relances, le patient ne s’est jamais représenté en consultation. Discussion.– De nombreuses complications des piercings ont été rapportées dans la littérature. Les MTI, qui constituent leur dernière génération, sont placés en position sous-dermique par le biais d’une incision réalisée par les professionnels du piercing. Ces dispositifs semblent plus à risque que les piercings classiques du fait de la communication persistante entre les tissus sous-cutanés et le milieu extérieur. Par ailleurs, en temps que matériel inerte, ils constituent une séquestre idéal pour le développement d’infections. Les chirurgiens de la main doivent donc être vigilants vis-à-vis de ce phéno- mène. Des infections non traitées, d’autant plus probable qu’elles touchent des patients en contexte parfois précaire ou désociabilisés, peuvent évoluer vers des complications sévères. Ces deux cas cliniques illustrent par ailleurs la difficulté du suivi. Les chirurgiens devraient aviser les patients porteurs de MTI, même bien tolérés, de les explanter. http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.149 P21 Utilisation de la prothèse radio-ulnaire distale (RUD) Eclypse dans la polyarthrite rhumatoïde N. Bigorre , Y. Saint-Cast , G. Raimbeau , B. Cesari , P.A. Fouque , J. Jeudy , F. Rabarin Centre de la main, Trélazé, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Bigorre) Mots clés : Polyarthrite rhumatoïde ; Radio ulnaire distale ; Prothèse Le contrôle médical précoce des rhumatismes inflammatoires par les biothéra- pies a modifié les dégradations structurales ostéoarticulaires de prédilection. Si malgré un traitement médical efficace l’atteinte de la radio-ulnaire distale altère la fonction ou menace les structures anatomiques environnantes la réponse clas-

Infections après pose d’implants cosmétiques microdermiques au niveau de la main

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482 Congrès annuel de la Société francaise de chirurgie de la main / Chirurgie de la main 32 (2013) 426–491

importante dans la littérature par manque de patient mais aussi par manque deconnaissance de cette technique.Nous rapportons ici les résultats d’un patient au recul de 24 mois. Les bonsrésultats obtenus chez ce patient, associés aux données de la littérature nousincitent à penser que cette technique est une vraie alternative thérapeutique augreffe nerveuse et peut être associé à la suture directe du nerf ulnaire en urgenceou à distance de l’accident.

http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.147

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Luxations et fractures-luxations périlunairesdu carpe, étude rétrospective de 17 casA. Michot a,∗, M. Laporte b, T. Menez a, J.-M. Alet a,M.-L. Abi-Chahla a, H. Choughri a, P. Pelissier a

a Chirurgie plastique-main, CHU Bordeaux Pellegrin, Bordeaux, Franceb Chirurgie orthopédique, clinique Sainte-Anne, Langon, France∗Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (A. Michot)

Mots clés : Luxation périlunaire ; Poignet ; Luxation trans-scapholunaireIntroduction.– Les auteurs présentent les résultats d’une série rétrospective de17 cas de luxations ou fractures-luxations périlunaires du carpe, prises en chargeen urgence (délai inférieur à 7 jours). L’objectif de cette étude était d’évaluerle devenir radio-clinique de ces pathologies et leur implication sociale et de lescomparer avec la littérature.Patients et méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective, monocentrique, réali-sée sur la période de juillet 2004 à décembre 2009, soit 54 mois. Ont été inclusdans l’étude les patients hospitalisés pour une luxation pure ou une fracture-luxation périlunaire authentifiée par une radiographie de face et profil. Ainsi17 patients, dont 17 luxations pures ou fractures-luxations périlunaires ont étéinclus dans l’étude. Nous avons utilisé la classification radiologique de Herzberg.Il y avait six luxations périlunaires pures du carpe (35 %) et onze fractures-luxations périlunaires (59 %) dont sept formes trans-scapho-périlunaires etquatre fractures de l’extrémité inférieure du radius. Sur les clichés de profil,seize des lésions étaient à déplacement postérieur, dont douze stades I (lunatumen place sous le radius), et quatre stades II (lunatum luxé en avant du radius).Un patient présentait une luxation antérieure stade II, associée à une fracturede la styloïde radiale. Ces patients ont bénéficié d’une intervention chirurgicale,soit percutanée, soit à ciel ouvert associant brochage scapholunaire, scaphoca-pitale ou triquetrolunaire. Une immobilisation par manchette plâtrée pendant6 semaines a été effectuée. À l’issue de cette période, après ablation de matérield’ostéosynthèse, une réeducation a été débutée.Résultats.– Le recul moyen de la série était de 26 mois. Le score de Cooneymoyen était de 63/100. On rapportait deux excellents résultats, deux bons résul-tats, sept moyens résultats, et six mauvais résultats. Le score Quick-DASHmoyen était de 24,6/55 et le PRWE de 41/150. La durée moyenne de l’arrêtde travail était de huit mois, dont un retraité. L’arc de flexion-extension moyendu côté traumatisé était de 77 % (101◦) en comparaison au côté sain. La forcemoyenne du côté traumatisé était de 71 % (34 kg) par rapport au côté sain.L’arc d’inclinaison radiale-ulnaire moyen du côté traumatisé était 67 % (37◦) encomparaison au côté sain.Discussion.– Il n’existe pas de corrélation pronostique formelle radio-clinique.Cependant, il semble que le délai et le type de prise en charge soit garants d’unmeilleur résultat. Les fractures-luxations périlunaires ont un potentiel arthrogènemajeur, avec malgré tout des résultats fonctionnels acceptables, compatibles avecune reprise des activités antérieures. Il semblerait que les fractures-luxationspérilunaires aient un meilleur résultat fonctionnel que ceux des luxations pures.Devant le faible nombre de cas, il serait intéressant de réaliser des études mul-ticentriques afin de préciser les facteurs pronostics.

http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.148

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Infections après pose d’implants cosmétiquesmicrodermiques au niveau de la main

J. Alet a,∗, M. Abi-Chahla a, A. Michot a, T. Menez a,V. Casoli b, P. Pelissier a

a Chirurgie plastique – main, CHU Bordeaux Pellegrin, Bordeaux, Franceb Chirurgie plastique – brûlés, CHUR bordeaux Pellegrin, Bordeaux, France∗Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (J. Alet)

Mots clés : Piercings ; Implants ; InfectionIntroduction.– L’utilisation des piercings a augmenté de facon significative aucours des dernières années. Parmi l’arsenal disponible, un nouveau type de pier-cing, appelés implants microdermiques ou microtransdermal implants (MTI), apris une part importante de ce marché. Il s’agit de dispositifs implantés en posi-tion sous-dermique, munis d’un pas de vis, sur lesquels différents bijoux (boules,piques etc.) peuvent être ancrés. Nous présentons le cas de deux patients traitésdans notre service pour des infections liés à ces dispositifs.Patients et méthodes.– Deux patients recus dans notre service SOS Mains ontété inclus dans l’étude de facon rétrospective.Résultats.– Une jeune femme de 22 ans, droitière, s’est présentée dans notredépartement pour une douleur et des signes inflammatoires locaux du dos de lapremière phalange des deuxième et quatrième doigts de la main gauche. Elleavait bénéficié trois semaines plus tôt de la mise en place de MTI. La pressionpermettait de faire sourdre une collection purulente par l’orifice. Il n’y avait niadénopathies ni fièvre.La patiente a bénéficié d’un traitement chirurgical associant parage, lavage,et explantation des implants. Il n’y avait pas d’atteinte tendineuse. Un traite-ment antibiotique par amoxicilline-acide clavulanique, puis clindamycine à laréception des résultats bactériologiques (Staphylococcus aureus sensible à laméthicilline) a été mis en œuvre. Les suites ont été simples, bien que la patienteait dû être contactée plusieurs fois avant de se présenter aux consultations decontrôle.Un homme de 21 ans, porteur de MTI posés un mois plus tôt, sur tous les doigtsde la main droite, s’est présenté au service des urgences de notre hôpital avecdes signes inflammatoires très marqués en regard des implants. Il n’y avait pasde collection palpable. Le patient est rentré à domicile avec des pansementsantiseptiques et un traitement antibiotique. Malgré de nombreuses relances, lepatient ne s’est jamais représenté en consultation.Discussion.– De nombreuses complications des piercings ont été rapportées dansla littérature. Les MTI, qui constituent leur dernière génération, sont placés enposition sous-dermique par le biais d’une incision réalisée par les professionnelsdu piercing. Ces dispositifs semblent plus à risque que les piercings classiquesdu fait de la communication persistante entre les tissus sous-cutanés et le milieuextérieur. Par ailleurs, en temps que matériel inerte, ils constituent une séquestreidéal pour le développement d’infections.Les chirurgiens de la main doivent donc être vigilants vis-à-vis de ce phéno-mène. Des infections non traitées, d’autant plus probable qu’elles touchent despatients en contexte parfois précaire ou désociabilisés, peuvent évoluer vers descomplications sévères. Ces deux cas cliniques illustrent par ailleurs la difficultédu suivi. Les chirurgiens devraient aviser les patients porteurs de MTI, mêmebien tolérés, de les explanter.

http://dx.doi.org/10.1016/j.main.2013.10.149

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Utilisation de la prothèse radio-ulnairedistale (RUD) Eclypse dans la polyarthriterhumatoïdeN. Bigorre ∗, Y. Saint-Cast , G. Raimbeau , B. Cesari ,P.A. Fouque , J. Jeudy , F. RabarinCentre de la main, Trélazé, France∗Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (N. Bigorre)

Mots clés : Polyarthrite rhumatoïde ; Radio ulnaire distale ; ProthèseLe contrôle médical précoce des rhumatismes inflammatoires par les biothéra-pies a modifié les dégradations structurales ostéoarticulaires de prédilection. Simalgré un traitement médical efficace l’atteinte de la radio-ulnaire distale altèrela fonction ou menace les structures anatomiques environnantes la réponse clas-