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INFO 395 « NON au 19 mars » VOICI quelques articles de presse ou de contributeurs retenus à votre attention : 1/ 1/ La ville de MONTENOTTE devenue SIDI AKKACHA à l’indépendance Proche de la périphérie de TENES, ce village lui est distant, au Sud, de 11 km. Histoire Vers le 8 e siècle av. J.-C., les Phéniciens fondent à Ténès un comptoir commercial et des échanges commerciaux apparaissent avec la population berbère. Des tombeaux existent à ce jour sur la côte de la ville. À partir de ce moment la ville porta le nom de Cartennas Au 3 e siècle av. J.-C., située à l'ouest de la Numidie orientale, elle est placée sous le commandement de Syphax. Sous la domination carthaginoise, elle est délivrée par Massinissa à la fin du siècle. Entre 875 et 882, la région est entre les mains du chef militaire Abou El Mouhajir Dinar, puis par les dynasties Rostemide, Maghraoua, Ziride, Almoravide, Almohade, Zianide, Mérinide. En l'an 1302 les Andalous commencent la construction de Ténès el hadhar appelée plus tard Vieux Ténès par les colons français, et où se trouve la mosquée de Sidi Maiza (considérée comme la 3 e du pays et datant du début du 10 e siècle). Ténès devient alors une ville universitaire et certains géographes arabes tels que El Bekri (1068) ou Al Yaakubi viennent y travailler. Au début du 16 e siècle, les Espagnols sont chassés par les Turcs, à la tête desquels se trouve Khayr ad-Din Barberousse. La région reste ainsi sous domination turque jusqu'à la colonisation française. Présence turque 1515-1830 Le Vieux Ténès (Tenez), dont les anciens remparts ne renferment que des masures en ruines, à très peu d'exceptions près, ainsi qu'une grande mosquée et la mosquée de Lalla Aziza est habité par quelques milliers de musulmans faisant le commerce des grains ou exerçant le métier de portefaix. Présence française 1830-1962 Le fait capital qui caractérise, dans l’histoire du bassin occidental de la Méditerranée, la seconde moitié di 19 ème siècle, est l’installation dans la partie centrale du Maghreb musulman d’un demi -million d’Européens chrétiens, parmi lesquels 200.000 propriétaires ou cultivateurs de la terre enracinés profondément au sol conquis. Si l’on étudie m’évolution de cette

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INFO 395

« NON au 19 mars »

VOICI quelques articles de presse ou de contributeurs retenus à votre attention :

1/ 1/ La ville de MONTENOTTE devenue SIDI AKKACHA à l’indépendance

Proche de la périphérie de TENES, ce village lui est distant, au Sud, de 11 km.

Histoire

Vers le 8e siècle av. J.-C., les Phéniciens fondent à Ténès un comptoir commercial et des échanges commerciaux

apparaissent avec la population berbère. Des tombeaux existent à ce jour sur la côte de la ville. À partir de ce moment la ville porta le nom de Cartennas Au 3

e siècle av. J.-C., située à l'ouest de la Numidie orientale, elle est placée sous le

commandement de Syphax. Sous la domination carthaginoise, elle est délivrée par Massinissa à la fin du siècle.

Entre 875 et 882, la région est entre les mains du chef militaire Abou El Mouhajir Dinar, puis par les dynasties Rostemide, Maghraoua, Ziride, Almoravide, Almohade, Zianide, Mérinide.

En l'an 1302 les Andalous commencent la construction de Ténès el hadhar appelée plus tard Vieux Ténès par les colons

français, et où se trouve la mosquée de Sidi Maiza (considérée comme la 3e du pays et datant du début du 10

e siècle). Ténès

devient alors une ville universitaire et certains géographes arabes tels que El Bekri (1068) ou Al Yaakubi viennent y travailler.

Au début du 16e siècle, les Espagnols sont chassés par les Turcs, à la tête desquels se trouve Khayr ad-Din Barberousse. La

région reste ainsi sous domination turque jusqu'à la colonisation française.

Présence turque 1515-1830

Le Vieux Ténès (Tenez), dont les anciens remparts ne renferment que des masures en ruines, à très peu d'exceptions près, ainsi qu'une grande mosquée et la mosquée de Lalla Aziza est habité par quelques milliers de musulmans faisant le commerce des grains ou exerçant le métier de portefaix.

Présence française 1830-1962

Le fait capital qui caractérise, dans l’histoire du bassin occidental de la Méditerranée, la seconde moitié di 19ème

siècle, est l’installation dans la partie centrale du Maghreb musulman d’un demi-million d’Européens chrétiens, parmi lesquels 200.000 propriétaires ou cultivateurs de la terre enracinés profondément au sol conquis. Si l’on étudie m’évolution de cette

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colonisation agricole, il importe de rechercher d’une part quel fut le « mode de colonisation », d’autre part quelle fut la « marche de la colonisation » : le mode et la marche de la colonisation sont d’ailleurs étroitement liés l’un à l’autre, de même que l’un et l’autre se rattachent directement au développement historique et militaire de la conquête. Avant d’aborder l’étude exclusivement géographique de la marche colonisatrice, il est donc nécessaire de rappeler brièvement sous quels différents régimes législatifs s’est opérée la pénétration de l’Algérie par les colons agricoles français.

Il eut cinq périodes dans l’histoire de la colonisation :

1ère

période : 1830 – 1840 1er

essai : L’arrêté du 27 septembre 1836 décide que l’on accordera gratuitement des lots d’une superficie moyenne de 4 hectares aux personnes qui s’engageront à les mettre en culture dans l’espace de trois années et à construire une maison sur un alignement donné. A la fin de 1839, l’on a ainsi concédé 2743 ha à 316 familles formant une population de 1580 individus, sur 27204 habitants qui constituent l’effectif total de la colonie. C’est la période du début.

2ème

période : Le Maréchal BUGEAUD et son système (1840 – 1851). Fidèle à sa devise ‘’ense et aratro’’, BUGEAUD fait consacrer, par l’arrêté di 18 avril 1841, le système de la concession gratuite des terres, dont malheureusement l’ordonnance centralisatrice du 21 juillet 1845 atténue les bons effets en imposant la sanction royale à tout acte de concession. En 1851, l’on a concédé 101 675 nouveaux hectares ; la population rurale compte 42 493 individus, sur une colonie de 131 283 européens. C’est une brillante période de peuplement.

La création, en 1848, de MONTENOTTE est liée à ce cadre là.

Les concessions étaient très peu étendues : 2 à 10 hectares. Il en résulta des dépenses inutiles, car il fallut par la suite les réunir deux à deux.

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En 1848, quarante-deux colonies furent créées : 12 dans la province d'Alger, 21 dans la province d'Oran, 9 dans la province de Constantine, dont PONTEBA aux environs d'Orléansville, MONTENOTTE près de Ténès.

Le nom de Montenotte est issu d’un village Italien où Napoléon remporta une victoire sur les Autrichiens en 1796.

Surtout, et ce fut la principale cause des échecs, ces ouvriers parisiens n'étaient nullement préparés aux travaux des champs. Il y avait parmi eux des horlogers, des ébénistes, des commis de magasins de nouveautés ou de modes.

En 1849 l'école est ouverte.

En 1850, la dysenterie et le choléra firent des ravages dans le village.

En 1851 dès que les labours sont terminés et les jardins plantés, Le Directeur du Centre agricole organise des brigades de colons pour effectuer le nivellement et l'empierrement des rues, la confection des talus et l'assèchement des parties marécageuses de la commune.

[La rue principale]

D'autres difficultés provenaient du travail en commun, qui avait été prôné dans les clubs comme offrant la solution du problème social, mais que, devenus colons, les émigrants étaient unanimes à repousser.

[Bâtiment de la Gendarmerie]

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Le 14 septembre 1870, un arrêté préfectoral érige Montenotte en commune de plein exercice

[L’ancienne Mairie et l’école à coté]

En 1890, il faut agrandir le village et des transactions avec les propriétaires indigènes des terrains contigus sont tentées.

L’église Saint Joseph La Cave Coopérative

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La famille Ben-Mani offre de céder à l'État les terrains qu'elle possède en échange de 132 hectares de terrains domaniaux et une somme en argent.

La région est dans une zone sismique et les secousses violentes sont meurtrières.

Maison SUIRE en partie détruite par le tremblement de terre.

Et la forge de Georges GUILLEMY après le séisme L’école de filles après le séisme de 1954

La gare de Montenotte une vue de 1959

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La nouvelle mairie en 1959

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[Défilé militaire à Montenotte en 1959]

Récit d’un appelé :

En guise de prologue, l'Algérie c'est pour moi de longues journées à attendre la "quille", empoisonnées de spectacles insolites, beaux et odieux, au milieu d'une nature sans pareille. Avec le temps ce ne sont pas seulement les heures désespérantes qui me reviennent, mais aussi les odeurs, la douceur de certaines nuits, la beauté des petites filles Arabes, les milliers d'hommes de métropole (les "Appelés"), des Pieds noirs, des Arabes, certains affolés de misère, d'autres de peur, des femmes égorgées, puis ceux que nous traquons, les "Fells" et des oranges au goût amer ! Je me souviendrai de la famille "Eyssautier" dont les aïeux ont quitté leur terre de Lorraine à l'instar d'un certain Martignon de Rozérieulles et opté pour la France en 1871 pour s'installer dans ce pays et tenter l'aventure avec l'espoir d'une vie heureuse et sans doute meilleure ! Moi, j'étais seulement un soldat qui faisait son devoir et partait là-bas pour cause de "pacification".

Montenotte me semble un petit bourg heureux. Une rue, qui est en somme une route venant d'Orléansville, traverse le village en direction de Ténès à une dizaine de kilomètres de là, après les gorges que l'on aperçoit au loin.

Autour d'une placette bordée d'eucalyptus et de platanes où nichent des cigognes se trouvent quelques villas appartenant à des pieds noirs. Un peu plus loin je remarque une belle maison de maître, cossue, habillé de marbre, habitée par des bourgeois très riches me dit-on. A chaque bout du village il y a des "gourbis", clos de murs de bambous ou de pierres d'au moins trois mètres de haut où logent les Arabes. A côté du "notable" qui détient presque toutes les terres du coin, il y a quelques petits commerçants et artisans : le boulanger, le garagiste (Eyssautier le Lorrain), et le cafetier (l'oreille du 2

ème bureau). Sur sa terrasse se prélassent des

troufions qui ingurgitent moult anisettes accompagnées de brochettes de mouton enfilé sur des rayons de vélo ! On y rencontre vers treize heures, de retour dans sa vieille Citroën noire, le rondouillard chauffeur de taxi, Abdel….! Il se fait sa journée uniquement le matin, sans doute à Ténès. Je ne me souviens pas de son nom, mais il lichtronne son anisette avant de faire une petite sieste et parfois il avoue que le commandant lui a filé un pourliche royal, alors il est content !

[On l'appelait "le Moulin de Montenotte"]

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Il appartenait à la famille MOULIN. Ces bâtisses ont aussi servi de garnison à l'Armée. Elles ont été utilisées au début par un détachement de Gendarmes 4 à 5 familles dont les enfants allaient à l'école de Montenotte. Puis ils ont été remplacés par l'Artillerie du 22

ème RI.

[Le Moulin]

Le Monument aux Morts : Qu’est-il devenu ?

Le relevé n°54655 indique 39 noms de soldats ‘’ Mort pour la France ’’ au titre de la guerre 1914-1918, à savoir :

AKKABE Ahmed (Tué en 1918) – ARCELLIER Marius (1914) – BELARBI Mohamed (1916) – BELKACEM Abdelkader (1914) -BEN CHAÂ Mammar (1917) – BERROUBA Mohamed (1914) – BLAZIZ Mammar (1915) – BOUAZZIZ Mohamed (1918) – BOUBEKEUR Mérouane (1918) – BOUDEHACHA Abdelkader (1916) – BOUDJEMAÂ Mohamed (1914) – BOUGUERROUN Abdelkader (1914) - BOUOUDNINE Bouabdallah (1917) – BOURCHEIX Jules (1915) – BOUZEKRI Mohamed (1914) – BOUZEKRI Mohamed Ben Mohamed (1916) –CHERIF Mohammed (1914) – ELOUAHED Mohammed (1914) – GADEA Michel (1915) – GUERRE D’AILLY François (1915) – HABIB Mérouane (1917) – HAMAD Mohamed (1918) – KHELILI Mohamed (1915) – LANFRANCHI Jules (1915) – LEDESMA Joseph (1917) – MAZARI Mohammed (1914) – MEDDAHI Ahmed (1915) – MESSAOUD Abdelkader (1915) – MOHAMMED Bouaziz (1918) – OUCHAA Chabane (1919) – RAHAL Marouane (1914) – REZAG Bouzekry (1916) – SAÏD Djibali (1918) – SAOUDA Abdellah (1914) – SELLES Gaspard (1916) – TAGZOULT Ahmed (1915) – WEBER

Edouard (1915) – WEBER Marcel (1915) – YOUCEF Mohammed (1918) -

SYNTHESE réalisée grâce aux sites ci-dessous

ET si vous souhaitez en savoir plus sur MONTENOTTE cliquez SVP, au choix, sur l’un de ces liens :

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http://encyclopedie-afn.org/Montenotte_-_Ville

http://www.tenes.info/galerie/MONTENOTTE

http://fr.geneawiki.com/index.php/Alg%C3%A9rie_-_Montenotte

http://www.22eme-ri-tenes-1956-1962.com/article-un-appele-du-contingent-a-montenotte-et-hanoteau-1960-1962-2eme-partie-111576842.html

http://www.memorial-genweb.org/~memorial2/html/fr/resultetat.php?act=view&dpt=9352&lettre=M&debut=20

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1898_num_7_31_18092

https://www.youtube.com/watch?v=zi0LyNIWoVs

2/ La Bataille de MONTENOTTE

La bataille de Montenotte eut lieu le 12 avril 1796 à Montenotte (nord-ouest de l'Italie - Province de Ligurie) durant la campagne d'Italie des Guerres de la Révolution française, entre l'armée française commandée par Bonaparte et les armées du Royaume de Sardaigne et d'Autriche sous les ordres du comte Eugène-Guillaume ARGENTEAU

[Le chef de brigade Rampon défend la redoute de Monte-Legino, huile sur toile de René Théodore Berthon, 1812. Musée de l'Histoire de France, Versailles.]

Lorsque Bonaparte, fraîchement nommé commandant en chef de l'armée d'Italie, arrive à Nice le 27 mars, il

trouve l'armée dans un bien piteux état. Des 106 000 annoncé par le ministère de la guerre, beaucoup sont morts,

sont prisonniers ou ont déserté. Les quelque 31 000 soldats restant, dont 28 000 fantassins et 3 000 cavaliers,

sont mal nourris, mal habillés, mal armés. Ils ne disposent plus que de 30 canons et 500 mulets pour le

transport.

En face l'armée autrichienne compte 42 bataillons, 44 escadrons. L'armée piémontaise est forte de 30 000

hommes et la cavalerie napolitaine compte 2 000 hommes soit au total 80 000 soldats et 200 pièces de canons.

Le général Bonaparte avance sur la côte de Ligurie et fait une percée entre les forces autrichiennes du

général Johann von Beaulieu et les forces Austro-Sardes du comte d'Argenteau. Bonaparte affronte ces derniers

à Montenotte en ordonnant au général Laharpe d'attaquer frontalement et à Masséna d'attaquer l'aile droite. Le

comte Argenteau tente bien d'arrêter la manœuvre française, mais agit trop tardivement, ses forces sont

dispersées et la plupart de ses hommes sont capturés. Cette bataille est la première victoire du

général Bonaparte dans la campagne d'Italie.

La bataille de Montenotte n’apporte cependant rien de décisif quant à l’issue de la campagne d’Italie. Elle montre

seulement l’étendu du pouvoir stratégique de Napoléon, et montre qu’une armée inférieure en nombre et en

matériel est tout à fait capable de remporter ce genre de victoire.

3/ Mohamed Ben Kaddour BENTAÏEB

Né le 24 décembre 1901 au Chélif et décédé le 30 mai 1982 à Toulouse (Haute-Garonne). Député d'Alger de 1946 à 1951

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Biographie :

Mohamed BENTAÏEB est issu d'une riche famille de propriétaires terriens de la région d'Orléansville, dans le département

d'Alger. Il fait ses études coraniques à Guerboussa, près du Chélif. Propriétaire exploitant, il fonde une famille qui comptera

16 enfants. Il sert dans la gendarmerie et combat pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Sa conduite lui vaut la

Légion d'honneur et la Médaille militaire. En outre, le gouvernement le nomme caïd et bachaga de classe exceptionnelle, titre

hérité de l'administration turque et décerné à quelques grands dignitaires.

En 1945, il est élu conseiller général (il conservera son mandat jusqu'à l'indépendance algérienne sans toutefois siéger

pendant la guerre d'Algérie). Il devient également vice-président du Grand-Alger.

Aux élections du 10 novembre 1946, il figure en troisième position sur la liste musulmane d'action démocratique et sociale,

dans le deuxième collège du département d'Alger. Sa liste est en concurrence avec une liste pour le triomphe des libertés

démocratiques (99 792 voix et 2 élus) et la liste communiste conduite par Amar Ouzeganne (14 161 voix et aucun élu).

Mohamed Bentaïeb, Abderahmane Bentounes et Amar Smail recueillent 10 8812 suffrages et sont tous les trois élus. Après la

validation de son élection le 21 janvier, Mohamed Bentaïeb est nommé membre des commissions de l'éducation nationale

(1946), de l'intérieur (1947 à 1951), de la presse (1948) et des pensions (1949-1950) et s'apparente au groupe M.R.P.

Il se révèle être un parlementaire particulièrement actif. Il dépose 15 propositions de loi ou de résolution visant à améliorer la

situation matérielle et morale de ses coreligionnaires : équipement sanitaire, écoles, habitat rural, secours aux nécessiteux,

etc. Il intervient également fréquemment à la tribune. Dès le 31 janvier 1947, il répond vigoureusement aux accusations de

fraude et à la demande d'annulation présentées par le parti communiste à l'encontre des députés élus dans le deuxième

collège, faisant remarquer qu'en dépit des diverses irrégularités constatées le score des deux principales listes est très

équilibré. Le 5 juin suivant, il alerte le gouvernement sur les récoltes désastreuses de céréales et sur les troubles sociaux

que les difficultés d'approvisionnement peuvent engendrer et qui sont attisés par les « perturbateurs de métier ». Quelques

jours plus tard, lors de la discussion du projet de loi d'amnistie, Mohamed Bentaieb prend la défense d'une cinquantaine de

musulmans détenus à Fresnes pour faits de collaboration alors qu'ils ont été simplement enrôlés par ignorance dans la

Légion nord-africaine, créée par le gouvernement de Vichy et que les délits qu'ils ont commis sont mineurs. Un geste de

clémence à leur égard aurait, selon lui, un grand effet d'apaisement sur l'esprit public. Il rend à ce propos hommage au

ministre Edouard Depreux qu'il a suivi lors de sa tournée en Algérie et qui a su trouver le contact avec les populations

musulmanes.

Le 26 juin 1947, Mohamed Bentaïeb profite de la discussion du budget de l'intérieur pour attirer l'attention du gouvernement

sur les inégalités existant entre les allocations familiales versées aux sous-officiers selon qu'ils sont européens ou

musulmans. Il critique également l'application à l'Algérie des mesures de suppression d'emplois de fonctionnaires qui ont

surtout touché les titulaires de petits emplois, pères de familles nombreuses et réduits de ce fait à la misère. Aussi réclame-t-

il au ministre de l'Intérieur des crédits importants pour faire face à la situation difficile du territoire. De même, les 1er et 4

juillet suivants, il saisit l'occasion de la discussion d'interpellations sur la politique économique et sociale du gouvernement

pour dénoncer la misère en Algérie aggravée par l'inflation et renouvelle l'expression de son attachement à la France mais

avertit le gouvernement : « si les populations d'Algérie sont mécontentes, c'est parce qu'elles souffrent de la famine. Si vous

voulez qu'elles restent françaises, si vous voulez qu'on puisse toujours dire « Algérie Française », alors n'attendez pas pour

leur porter secours ».

Toujours dans le même souci d'apaisement, Mohamed Bentaieb fait adopter un amendement tendant à ce que les musulmans

français amnistiés ne subissent pas de confiscations pour profits illicites, car cela violerait la loi coranique et aggraverait la

misère des petits commerçants. De même, lors de la discussion sur le statut de l'Algérie, le 19 août 1947, il fait une très

longue intervention. Il s'en prend aux adversaires du collège unique, car seule cette dernière solution répond, selon lui, aux

promesses faites en 1944 et en 1946. Les deux collèges maintiennent les musulmans en état d'infériorité, empêchent la

réconciliation des communautés et l'intégration progressive des musulmans. Il met en garde les Européens qui, par leur

intransigeance, risquent de se desservir eux-mêmes : « au plan général, il faut faire comprendre aux Algériens d'origine

européenne que l'intégration est le seul système qui les empêche de devenir une minorité ». Il conclut en s'écriant : « Vive

d'Algérie ! Vive la France ! ». En application de ses idées, il présente, le 22 août, un contre-projet ainsi conçu : « l'Algérie est

formée de trois départements français. Il sera institué un collège unique. Les mêmes lois seront applicables en Algérie et

dans la métropole ». Cependant, ni la commission, ni l'assemblée n'acceptent de le prendre en considération.

Dans toutes ses interventions, toujours pittoresques, il ne cesse de protester de son attachement à la France et à l'Algérie

française, avec un enthousiasme et une chaleur qui font parfois sourire ses collègues. Il attire sans relâche l'attention du

gouvernement sur la misère algérienne, demande des mesures de justice (ouverture d'écoles, pensions égales pour les

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militaires algériens et européens, amélioration de l'habitat, amnistie, allocations familiales, etc..) tout en soutenant fermement

les gouvernements successifs.

En février 1951, lors de la discussion de la nouvelle loi électorale, Mohamed Bentaïeb revient sur la question du deuxième

collège. Le 21 mars, il demande l'établissement du scrutin uninominal d'arrondissement à deux tours pour le deuxième

collège en raison de l'étendue énorme des circonscriptions algériennes. Au cours de cette séance, un violent incident

l'oppose à François Quilici.

Sa dernière intervention se produit le 10 mai 1951, pour contester le choix de la date des prochaines élections législatives

(qui vont tomber en plein ramadan) ; il demande qu'on les repousse au 22 juillet et met en cause son collègue Ahmed

Mezerna qu'il accuse de vouloir attiser le mécontentement anti-français en tirant argument de ce choix malheureux. Un vif

échange s'ensuit.

Aux élections du 17 juin 1951, Mohamed Bentaieb conduit une liste d'Union des républicains indépendants et du progrès

social, qui ne recueille que 9542 voix et 3,2 % du total. En revanche, la liste de son ancien partenaire Bentounes intitulée de «

concorde et d'entente républicaine » remporte un grand succès avec 78,5 % des voix et la totalité des sièges.

Mohamed Bentaieb est élu à l'Assemblée algérienne en 1953, fonction qu'il occupera jusqu'en 1956. Lorsqu'éclate le conflit

algérien, il se consacre à l'exploitation de ses terres et abandonne la politique active.

4/ Bouteflika prêt à réformer

http://www.huffingtonpost.fr/xavier-delucq/election-presidentielle-algerie_b_5018428.html?utm_hp_ref=france

Le président algérien qui se présente pour un quatrième mandat veut prouver qu'il est encore en état de gouverner. Mais après un AVC, le chef d'Etat de 77 ans, est-il l'homme de la situation ? Dans une lettre aux algériens, il veut rassurer et annonce de futures réformes qui "répondront aux attentes et aux espoirs du peuple". Mais est-il prêt à porter son pays vers l'avenir ?

5/ Un millier de personnes selon les organisateurs et 400 selon la police

À Paris, on parle de débats au sein des autorités sur l’élection algérienne du 17 avril. Entre autres indices, la marche des anti-4ème mandat autorisée samedi et sur quel parcours : de la Place de la République à la Place des Victoires. Tout un symbole.

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Une marche réussie qui a duré toute l’après-midi. 400 personnes, selon la police parisienne qui avait prévu moins. Sûrement plus, sachant que les estimations du préfet de police de Paris sont toujours minorées. Un millier, selon les organisateurs. Les marcheurs, des jeunes, pour la majorité, se sont d’abord échauffés au pied de la statue de la République, ornée de slogans sur la liberté et la fraternité, en hommage à la Révolution française de 1870, “mère” de la démocratie, selon les Français qui, cocorico oblige, omettent la Révolution britannique, plus tôt que la leur. Autour de la stèle, des jeunes, garçons et filles, ceints du drapeau national et pour certains de l’emblème amazigh, se sont succédé pour dénoncer le quatrième mandat de Bouteflika et pas seulement. Pour les orateurs, chaudement applaudis par les manifestants, le viol de la démocratie pour laquelle le peuple algérien a pris les armes pour chasser le colonialisme, date depuis l’Indépendance, d’où leur slogan : “le régime, dégage”. Tous ont appelé à l’unité des rangs pour “recouvrir la seconde Indépendance”, considérant le demi-siècle post Indépendance de “poursuite de la colonisation” par un système dans les membres se sont érigés en “héritiers légitimes” de la guerre de Libération nationale. Les organisateurs ne sont pas du tout détachés de l’histoire de la Révolution de Novembre 1954, trahie par le système post Indépendance qui se l’est appropriée….

Cliquez SVP sur ce lien pour lire la suite : http://www.liberte-algerie.com/actualite/les-anti-4e-mandat-marchent-a-paris-un-millier-de-personnes-selon-les-organisateurs-et-400-selon-la-police-218130

6/ Lancement en France de la Fédération nationale de l'enseignement privé musulman

http://www.atlasinfo.fr/Lancement-en-France-de-la-Federation-nationale-de-l-enseignement-prive-musulman_a50867.html

La Fédération nationale de l'enseignement privé musulman (FNEPM) sera officiellement lancée samedi lors d'une cérémonie à Bagnolet (région parisienne) pour défendre ses intérêts auprès des pouvoirs publics français.

La FNEPM, qui réunira à cette occasion sa première assemblée générale et élira son bureau, compte une dizaine de membres fondateurs, dont les plus grands groupes scolaires musulmans, Averroès à Lille (nord) et Al-Kindi à Lyon (centre), a fait savoir le directeur-adjoint du collège-lycée Averroès Makhlouf Mameche. Le lancement de cette Fédération vise à "accompagner les écoles existantes en mutualisant les expériences, à présenter un interlocuteur à l'Education nationale pour défendre nos intérêts, mais aussi à accompagner les projets de nouveaux établissements", a-t-il expliqué. Les écoles privées dispensant un enseignement musulman en France ont connu une forte progression depuis la loi de 2004 interdisant le port du voile à l'école. Près de 2.000 élèves ont fait leur rentrée dans une vingtaine d'établissements musulmans en septembre dernier et une dizaine d'autres écoles sont en projet. Mais ces écoles restent marginales en comparaison avec les 9.000 établissements catholiques (2 millions d'élèves) et la centaine d'établissements juifs (30.000 élèves). Aux grandes difficultés financières que traversent les établissements privés musulmans, s'ajoute la faible implication des acteurs institutionnels musulmans, qui ne se sont jamais saisis du dossier.

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7/ Le «Dictionnaire du racisme» va revoir sa copie sur l'Outre-mer

Les Presses universitaires de France (PUF) se sont engagées à amender un article polémique sur la discrimination positive, qui parle des citoyens des outre-mer, dans la prochaine édition du dictionnaire sur le racisme, a annoncé vendredi le Crefom dans un communiqué. Le Conseil représentatif des Français d'outre-mer (Crefom) avait écrit aux PUF le 31 janvier pour leur faire part de la «très vive émotion» suscitée par «diverses allégations» ressemblant à des «clichés» émanant d'une contributrice de ce «Dictionnaire historique et critique du racisme»,

L'universitaire visée, Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de droit public à l'université Rennes 1 et connue comme pourfendeuse de la discrimination positive, y affirme notamment: «La seule discrimination dont puissent aujourd'hui se plaindre les citoyens français d'outre-mer est une discrimination positive massive: majoration de salaires et de retraites, exonération sociales et fiscales, subventions à perte de vue, primes de toutes sortes, y compris les voyages gratuits ou à prix réduit vers la métropole au nom de la continuité territoriale.» La déléguée interministérielle à l'égalité des chances des Français d'outre-mer, Sophie Elizéon, avait aussi condamné cet article le 7 février et saisi le directeur de l'ouvrage, le philosophe Pierre-André Taguieff (CNRS-Cevipof).

Des «formulations hâtives ou erronées»…

Cliquez SVP sur ce lien pour lire la suite : http://www.leparisien.fr/livres/le-dictionnaire-du-racisme-va-revoir-sa-copie-sur-l-outre-mer-21-03-2014-3695127.php

8/ Jean-François MATTEI vient de nous quitter (Source Mr Guy Montaner)

Jean-François MATTEI est né le 9 mars 1941 à Oran ; il vient de décéder à Marseille. C’est un professeur de

philosophie grecque et de philosophie politique. Ancien élève de Pierre Aubenque et de Pierre Boutang, il est professeur à l'université Nice Sophia Antipolis, et membre de l’Institut universitaire de France.

Hospitalisé à l'hôpital Saint-Joseph de Marseille, depuis le jeudi 20 mars, notre compatriote Jean-François Mattéi vient de nous quitter. C’est une Immense perte pour le monde des intellectuels et pour tous ses très nombreux amis.... Cet Oranais a eu un parcours des plus extraordinaires. Pour s'en convaincre il vous suffit de regarder sur Wikipédia, vous vous rendrez compte alors de la perte importante pour nous tous.

Un bref aperçu de sa carrière

Jean-François MATTEI a fait des études classiques au lycée Lamoricière jusqu’à l’hypokhâgne, puis des études supérieures

à l’université d'Aix où il obtient le prix Marcel Reybaud décerné à la meilleure licence de philosophie.

C'est en 1962, à 21 ans, comme la majorité des pieds noirs, que Jean-François Mattéi, issu d'une famille française d’Algérie, quitte cette terre d’Afrique que nous chérissions.

Il est diplômé de sciences politiques à l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence en 1965 et agrégé de philosophie en 1967. Il soutient sa thèse d’État, L’étranger et le simulacre : essai sur la fondation de l’ontologie platonicienne, sous la direction de Pierre Aubenque à l’université Paris IV-Sorbonne en 1977. Docteur d’État ès lettres en 1979, il est aussi agrégé de philosophie et diplômé de science politique. Après avoir enseigné au lycée Fermat de Toulouse et au lycée Thiers de Marseille entre 1967 et 1979, il est professeur à l'université de Nice Sophia Antipolis en 1980.

Marié à Anne Jaubert, il a trois enfants, Philippe, Alexandre et Isabelle.

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Fonctions universitaires

Professeur à l’université de Nice Sophia Antipolis depuis octobre 1980, il a dirigé le département de philosophie de 1984 à 1988, puis le DEA de la formation doctorale « Philosophie et Histoire des Idées » depuis 1995 et le master « Philosophie » depuis 2004. Il a pris sa retraite comme professeur émérite de l'université de Nice en 2007.

Pendant 30 ans, avec Dominique Janicaud et Françoise Dastur, Jean-François Mattéi a été l'un des contributeurs du rayonnement de l’université de Nice en ce qui concerne le « pôle international d’étude et d’enseignement de la Phénoménologie, de ses méthodes d’analyse et de ses grandes philosophies ».

Il a été élu membre de l’Institut universitaire de France en 1996 et renouvelé en 2001.

Membre du comité d’éthique du CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) depuis 2000, il a été également membre du Conseil National pour un Nouveau Développement des Sciences Humaines et Sociales (nommé par le ministre de l’Éducation nationale) de 1998 à 2001. Responsable en philosophie et en sciences humaines pour le COFECUB (Comité français d’évaluation de la coopération universitaire avec le Brésil) depuis 1998. Expert pour la philosophie auprès du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Il enseigne la philosophie politique contemporaine à l’Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence de 1973 à 2012. Enfin, il a été professeur associé à l’Université Laval (Québec) en 2003, et professeur invité à l’université de Marmara (Istanbul) de 1991 à 1994.

Fonctions administratives

Jean-François Mattéi a rempli les fonctions de Conseiller personnel auprès du ministre de l’Éducation nationale en 1993-1994 (cabinet de François Bayrou)….

Nous avons une pensée toute particulière pour son épouse et toute sa famille. Nous vous communiquerons la date des obsèques dès que possible.

EPILOGUE MONTENOTTE / SIDI AKKACHA

BONNE JOURNEE A TOUS

Jean-Claude Rosso

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