12
Economie et lien social D eux temps forts dans la vie de n o tre réseau, pendant cet te année 2000. Le Printemps des Quartiers d’abord, ex tra ord i n a i re témoi gn a ge de la mobilisation des habitants sur leur territoire. Hommes et femmes ont pris la parole pour confirmer avec vigueur que leur engagement est la force spécifique de notre mouve- ment. Impensable aujourd’hui de mener une action dans les quartiers sans compter sur cette formidable capacité d’engagement. L’ As s em blée générale ensuite à Annecy, en juin. Le rendez-vous sta- tutaire de notre réseau résonnait encore de cette force exprimée par les habitants. L’ AG a réaffirmé la place prépondérante des bénévoles au cœur de l’action des Régies, et donc au cœur de notre réseau. Habitant bénévole et habitant salarié s’enga- gent conjointement, solidairement dans un projet local et ensemble ils sont la colonne vertébrale de la Régie. C’est sa marque, son mode d’action qui la distingue de toutes les autres formes d’association. En plaçant ainsi les habi t a n t s , acteurs de leur projet sur leur terri- toi re , nous faisons depuis lon g- temps de l’économie solidaire avant la lettre. Les Régies sont dans l’éco- nomie à part entière, aux antipodes d’une activité de réparation qui ne serait qu’une économie en trompe- l’œil. La solidarité est leur mode de production et l’espace public leur terrain d’investissement. Nous nous réjouissons que le discours politique rejoigne notre réalité quotidienne . Il s’agit d’une reconnaissance du travail que nous créons et du projet que nous gérons sous forme asso- ciative, du lien social que nous ren- dons visible dans les quartiers et de la régulation qu’il produit. Ce sens politique de notre action doit être reconnu par nos partenaires locaux, par l’État, par l’Europe de demain, sociale et solidaire. Ce sera la contribution spécifique de notre réseau au moment de revi- siter la loi 1901. Les Régies souhai- tent mettre la question de l’emploi au cen tre des débats qui s’ a m or- cent. Après avoir gagné le droit de s’ a s s oc i er librem en t , a près avoi r montré l’utilité collective qu’ils pro- po s a i ent en gérant en s em ble un proj et dans l’espace publ i c , l e s acteurs associés, les habitants entre- preneurs revendiquent qu’on tien- ne compte de leur façon de créer le travail. Parce qu’elles n’ont pas pour but de faire de l’argent, parce que leur objet est social et sociétal, les Régies de Quartier doivent avoir accès à tous les dispositifs financés, en lien étroit et en co h a bi t a ti on h a rm on i euse avec les contrats de droit commun qu’elles proposent dès que c’est possible. Alors bonne année associative et meilleurs vœux pour 2001! Guy Dumontier, président du C N L RQ Journal d’information du Comité National de Liaison des Régies de Qu a r t i e r S O M M A I R E 2-3 En direct des Régies Dispositifs emploi et vie des quar tiers 4-7 Zo o m L’emploi dans les Régies de Quar tier Blois ou la vraie dimension de l’emploi Les différents contrats de travail à Chambéry-le-Haut 8 En direct du Réseau Multimédia dans le réseau Chantiers et commissions Agenda 11-12 Interview Parole à Catherine Barbaroux, Déléguée Générale à l’Emploi et la Formation Professionnelle Ministère de l’Emploi et de la Solidarité Info-réseau n°21 décembre 2000 janvier 2001 février 2001 Alain Maston, Isabelle Laumond, la Régie de Blois accompagne le parcours professionnel de chacun.

Info-r”seau f”vrier 2001 - regiedequartier.org · des com m e rçants et de la Pa r oisse No t re-Dame de la Croix de Ménilmon t a n t . Ils don n e nt lieu à de nom-breuses

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Economie et lien social

Deux temps forts dans la vie den o tre réseau, pendant cet te

année 2000.Le Pri n temps des Quarti ers d’abord ,ex tra ord i n a i re témoi gn a ge de lam obi l i s a ti on des habitants sur leu rterri toi re . Hommes et femmes on tpris la parole pour con f i rm er avecvi g u eur que leur en ga gem ent est laforce spécifique de notre mouve-m en t . Im pen s a ble aujourd ’ hui dem en er une acti on dans les qu a rti erssans com pter sur cet te form i d a bl ec a p acité d’en ga gem en t .L’ As s em blée générale en su i te àAn n ec y, en ju i n . Le ren de z - vous sta-tut a i re de notre réseau réson n a i ten core de cet te force ex primée parles habi t a n t s . L’AG a réaffirmé lap l ace pr é pon d é ra n te des bénévo l e sau cœur de l’acti on des Régi e s ,et don cau cœur de notre réseau. Ha bi t a n tb é n é vole et habitant salarié s’ en ga-gent con j oi n tem en t , s o l i d a i rem en tdans un proj et local et en s em ble ilss ont la co l onne vert é brale de laR é gi e . C’est sa marqu e , s on moded ’ acti on qui la distingue de to ute sles autres formes d’assoc i a ti on .En plaçant ainsi les habi t a n t s ,acteu rs de leur proj et sur leur terri-toi re , nous faisons depuis lon g-temps de l’écon omie solidaire ava n tla let tre . Les Régies sont dans l’éco-n omie à part en ti è re , aux anti pode sd’une activité de répara ti on qui nes erait qu’une écon omie en trom pe -l’ œ i l . La solidarité est leur mode de

produ cti on et l’espace public leu rterrain d’inve s ti s s em en t . Nous nousr é j o u i s s ons que le disco u rs po l i ti qu erej oi gne notre réalité qu o ti d i enne .Il s’ a git d’une recon n a i s s a n ce dutravail que nous créons et du proj etque nous gérons sous forme asso-c i a tive , du lien social que nous ren-dons vi s i ble dans les qu a rti ers et dela régulati on qu’il produ i t . Ce sen spo l i ti que de notre acti on doit êtrerecon nu par nos parten a i res loc a u x ,par l’État, par l’Eu rope de dem a i n ,s ociale et solidaire .Ce sera la con tri buti on spécifiqu ede notre réseau au mom ent de revi-s i ter la loi 1901. Les Régies souhai-tent met tre la qu e s ti on de l’em p l oiau cen tre des débats qui s’ a m or-cen t . Après avoir ga gné le droit des’ a s s oc i er librem en t , a près avoi rm on tré l’utilité co ll ective qu’ils pro-po s a i ent en gérant en s em ble unproj et dans l’espace publ i c , l e sacteu rs assoc i é s , les habitants en tre-pren eu rs reven d i qu ent qu’ on ti en-ne com pte de leur façon de créer letrava i l . Pa rce qu’ elles n’ ont pas po u rbut de faire de l’argen t , p a rce qu el eur obj et est s ocial et soc i é t a l , l e sR é gies de Quarti er doivent avoi raccès à tous les dispositifs financés,en lien étroit et en co h a bi t a ti onh a rm on i euse avec les con trats ded roit com mun qu’ elles propo s en tdès que c’est possible.Al ors bonne année assoc i a tive etmeilleurs vœux pour 2001!

Guy Dumon ti er, pr é s i dent du C N L RQ

Journal d’information du Comité National de Liaison des Régies de Qu a r t i e r

S O M M A I R E

2-3 En direct des Régies

Dispositifs emploi

et vie des quartiers

4-7 Zo o mL’emploi dans

les Régies de Quartier

◆ Blois ou la vraie dimension

de l’emploi

◆ Les différents contrats de

travail à Chambéry-le-Haut

8 En dire ct du Réseau◆ Multimédia dans le réseau

◆ Chantiers et commissions

◆ Agenda

11-12 In t e rview Parole à Catherine

Barbaroux,

Déléguée Générale à l’Emploi

et la Form a ti on Profe s s i on n ell e

Mi n i s t è re de l’Emploi et de la

So l i d a ri t é

Info-réseaun°21

décembre 2000

janvier 2001

février 2001

Alain Maston, Isabelle

Laumond, la Régie de Blois

accompagne le parcours

professionnel de chacun.

des com m erçants et de la Pa roisse No tre-Dame de laCroix de Ménilmon t a n t . Ils don n ent lieu à de nom-breuses dégustati ons et animati ons de ru e .✱ Les loc a ti ons de ch a l et sConçus à l’ori gine par le C AT de Ménilmontant pour lamise en place du marché de No ë l , ces 20 ch a l ets démon-t a bles ont maintenant une vie iti n é ra n te pour les foi re s ,ex po s i ti on s , fe s tivals … C’est une équ i pe de la Régie qu ief fectue le tra n s port , l ’ i n s t a ll a ti on , le mon t a ge et led é m on t a ge du matéri el .✱ Les animati on sLa Régie des Amandines occ u pe l’espace public en or ga n i-sant des animati ons attraya n tes dans la rue : les repas dequ a rti er, les repas dansants, les vi de - gren i ers , les bals.Autant d’activités qui tra n s form ent le qu a rti er en espaced ’ acc u eil et de convivi a l i t é . La Régie a axé sa po l i ti que su rune forte implicati on réciproque dans le ti s su assoc i a ti fl oc a l .✱ Le ja rdin de voi s i n a geUn ja rdin po t a ger au cœur du XXe a rron d i s s em en t .C’est dans un espace mis à dispo s i ti on par la Vi lle dePa ris et la S I E M P que le ja rd i n i er- a n i m a teur de la Régi eacc u ei lle petits et grands pour des séqu en ces pédago-giques et activités autour des thèmes du jardinage et del’environnement.Pour Élodie Co utell i er, la fon cti on qu’ elle occ u pe est pri-m ord i a l e . E lle lui perm et d’avoir une vi s i on gl obale deto utes les activités de la stru ctu re , et c’est une réelle sati s-f acti on de réussir à sti mu l er la parti c i p a ti on des habi-tants d’une activité à l’autre .

◆ Une palette de projets au service des habitantsRégie de Quartier des Rives du Plessis – Montceau-les-Mines (71)À Mon tce a u - l e s - Mi n e s , dans le cad re du con trat de Vi ll e ,3 proj ets vont voir le jour proch a i n em en t .✱ Un proj et d’animati on et d’éco ute des habitants po u rla mise en place d’acti on en parten a riat avec les asso-c i a ti ons et orga n i s a ti ons du qu a rti er.Les prem i è res acti ons ébauchées portent sur :— des éch a n ges cultu rels inter- et h n i ques pour unem ei ll eu re con n a i s s a n ce et une mei ll eu re com pr é h en s i onde to u s;— des con t acts avec les or ganismes locaux pour guiderles habitants en fon cti on de leu rs be s oi n s ;— une co ll a bora ti on acc rue avec l’A N PE .Ce proj et est porté par une pers onne en po s te adu l te - rel a i s .✱ Un proj et d’atel i er co ut u re – bl a n ch i s s eri e m onté enp a rten a riat avec le C AT et les con s ei ll è res en écon om i efamiliale de la C A F. L’ a tel i er co utu re regro u pe plu s i eu rsactivités : un servi ce dépôt de linge pour les pers on n e sâ g é e s , un servi ce co utu re et peti tes reto u ch e s , mais aussi

2

D i s po s i ti f em p l oi et vi edes qu a rti er s

E n tre les con trats aidés et la Régie qui les acc u ei ll e ,l ’ en ri ch i s s em ent est mut u el . Il prof i te à tous et dy n a-mise la vie du qu a rti er.

◆ Les mille et une facettes de la mission d’un adulte-re l a i sLes Amandines – Régie de quartier de Ménilmontant –Amandiers – Paris (75)Aux Am a n d i n e s , la mission d’Élodie Co utell i er –Adu l te -relais– est bi en con nue de tous : d é vel opper des proj et sde proximité sur le qu a rti er. Pour la men er à bi en Élod i eé co ute et accom p a gne les habi t a n t s . De cet te éco ute nais-s ent les proj et s .Ici la médiati on prend une dimen s i on de mise en œuvreet de suivi de projets. Garder le cap du projet, tisser desl i ens avec ch a que parten a i re ,a i der les habitants à se po s i-ti on n er et à agi r. Une vraie mission d’incitati on à la par-ti c i p a ti on citoyen n e .Q u elques ex em ples de projets :✱ Les fre s ques éph é m è res et ren o uvel a bl e sSur des mu rs vi de s , en trées de parking ou d’immeu bl e sa pp a rtenant aux baill eu rs , la Régie réalise des fre s qu e sé ph é m è re s . Ces réalisati ons sont co ll ective s , ( gro u pe sd ’ adu l te s , de jeunes ou d’enfants du qu a rti er) et son tpilotées par un arti s te . Ces proj ets sont réalisés en parte-n a riat avec l’assoc i a ti on des arti s tes de Ménilmontant etl ’A N P E , An ten n e - Jeu n e .✱ Les marchés de saison Le marché fleu ri , le marché de No ë l , tous deux son tor ganisés avec la co ll a bora ti on des arti s te s , des arti s a n s ,

En dire ct➔des Régies

Les fresqueséphémères du quartier deMénilmontant

3

un coin café-déten te ,a ppren ti s s a ge de laco utu re , mise à dis-po s i ti on de mach i n eà co u d re et à rep a s s er.Ce proj et est port épar une pers on n een con trat em p l oicon s o l i d é .✱ Un proj et sculp-t u re . À la su i te de lad é m o l i ti on de troi sb â ti m en t s ,l ’O PAC m età la dispo s i ti on de laR é gie une partie de

l ’ e s p ace vert cen tral à réaménager par lar é a l i s a ti on d’une sculptu re et un espace

ren con tre pour les jeu n e s .Ce sont les habitants réunis en atel i ers et guidés par una rti s te qui ch oi s i ront le thème de la sculptu re . E n su i teun en c ad rant tech n i que du second œuvre du bâti m en taccom p a gn era 6 jeunes stagi a i res en form a ti on profe s-s i on n elle dans la réalisati on de l’œuvre .Cet te activité est réalisée dans le cad re d’un ch a n ti er-é cole et con cerne 6 jeunes de moins de 26 ans.➔ À la Régie de Mon tce a u - l e s - Mi n e s , cet te année, su run ef fecti f total de 25 pers on n e s , 8 pers onnes ont qu i t t éles dispo s i ti fs , 5 pers onnes pour des C D I et 3 pers on n e sen C D D ren o uvel a bles auprès d’en treprises priv é e s .

◆ L’ É p i n gle à linge : un lieu de re n c o n t repour habitants et salari é sArgonne Service Plus – Orléans (45)Créée en parten a riat avec le Réseau d’éch a n ge sR é c i proques de savoi rs , la laverie L’ É p i n gle à linged ’ O rléans Ar gonne est un lieu très ch a l eu reux où l’onpeut bi en en ten du laver son linge , mais aussi se réunir,é ch a n ger, et même lire ou em pru n ter des livre s .Depuis sa créati on en 1994, Fa ti m a , Zo h ra (en con tra tC E S) , Ma rie-Line (en con trat C I E) , Nina (en con tra tC E C ) , Josiane et A ï cha (en C D I temps parti el) se son trel ayées pour don n er vie à cet espace . Ce rôle de “com-m er ç a n te animatri ce” au sein de la laverie leur a perm i sd ’ é vo lu er dans leur parco u rs profe s s i on n el et pour cer-taines de partir vers d’autres hori zons : en treprise den et toya ge , acc u ei l ,s ec r é t a ri a t ,s ervi ce aux parti c u l i ers .

Hi s t o rique de la Régie de

Qu a rtier du Pu y - e n - Ve l a y

Créée en 1994, la Régie de Qu a r t i e r

du Pu y - e n - Velay démarre ses

p re m i è res activités d’espaces ve r t s

et de bâtiment.

Dès 1996, elle ouvre un service

de proximité “Azur linge” qui

consiste en repassage et petits

t r a vaux de couture, un atelier

de danse avec l’aide d’ u n e

ancienne danseuse et cette même

année, l’ o u ve r t u re d’ u n e

bibliothèque de quartier.

Une opération ponctuelle

de prévention du diabète est

menée en 1998 en collaboration

a vec un centre hospitalier

et des médecins du quartier.

En 1999, la bibliothèque

de quartier ajoute à son rôle

p remier une mission mobile :

elle se fait bibliothèque

de rues et c’est aussi l’ e x t e n s i o n

o fficielle au quartier du Va l - Ve r t .

Des nouveaux services sont

assurés en 2000 : l’ o u ve r t u re

d’un garage associatif, un atelier

informatique et des chantiers

é d u c a t i f s .

Des projets sont en cours

de maturation qui ve r ront

le jour en 2001 : un bar

associatif (sans alcool),

un service de courses

à domicile...

L’éveil de la Haute-Loire 16/11/00

La Régie de Qu a rtier

A i l l o t - Bisséous de Ca s t res

et le lien social

La Régie de Quartier A i l l o t - Bi s s é o u s

contribue à faire émerger des

pratiques d’économie solidaire,

et re n f o rce sur le quartier,

un projet pour vivre ensemble.

Un exemple parmi d’ a u t res :

le nouveau service “Br i c o l a g e -

Ja rd i n a g e” qui permet aux

habitants de se re n c o n t rer tout

en participant à l’amélioration

du cadre de vie du quartier…

Tarn-Info 15/11/00

NOUVELLES RÉGIESLA B E L L I S É E S

◆ St Pierre (La Réunion)

◆ St Joseph (La Réunion)

◆ La Possession (La Réunion)

◆ Mainvilliers (28)

◆ Blanc-Mesnil (93)

◆ Viry-Chatillon (91)

◆ Pont-à-Mousson ( 5 4 )

N O U V E AUX SITES EN EXPE RT I S E

◆ Bezons (95)

◆ C h e r b o u rg (50)

◆ Mâcon Saugeraie (71)

◆ Va u vert (30)

◆ Champigny (94)

◆ Pontault-Combault (77)

◆ Rochefort (17)

◆ L i m e i l - Br é vannes (94)

On l’a lu dans la presse✒

La Régie investit la rue.

4

L’emploi dansles Régies de Quartier

Parlons de l’emploi commed’une ressource. Car il s’agit

bien de cela dans les Régies

de Quartier. Ressource pour

la personne d’abord, mais

aussi, par lien immédiat entrecelle-ci, sa famille et son

environnement direct :

ressource pour le quartier

et pour la ville. C’est ce que

montre la Régie de Quartierde Blois. Où les emplois créés

ont une utilité économique

réelle et, bien plus encore,

une utilité sociale

et collective.

Bl ois : la vraie dimen s i onde l’em p l oi

ÀBl oi s , la Régie est implantée dans les qu a rti ers Nord de la vi ll e , u n e Z U P

aménagée en deux tem p s . Ces immeu bles au con fort minimum ava i en td ’ a bord été con s truits en 1960 pour résorber l’habitat insalu bre : une famill epo uvait dispo s er de toi l et te s , d’eau ch a u de et de ch a u f f a ge . Pu i s , à la fin de sannées soi x a n te , pour répon d re à l’évo luti on démogra ph i que et acc u ei llir lesregro u pem ents familiaux. P lus de 30 % de la pop u l a ti on bl é s oise habi te lesqu a rti ers Nord , dont une proporti on import a n te de jeunes de moins de 20a n s . Les prem i ers loc a t a i res ont accédé à la propri é t é . Ils ont quitté le qu a rti eren faisant con s tru i re à la péri ph é rie de la vi ll e . La Régie s’ ad resse aujourd ’ hu ià 6 400 famill e s , s oit 2 600 dem a n deu rs d’em p l oi et une forte con cen tra ti ond ’ a ll oc a t a i res du R M I .

Créée en 1991, elle s’est con s acrée au net toya ge des abord s . En s’ a pp uyant su rdes salariés qui ont eu très vi te un bon con t act avec la pop u l a ti on , la Régi es’est fait con n a î tre et a ainsi pu met tre en place des con trats à durée indéter-minée pour hon orer la con tractu a l i s a ti on avec l’Office public d’H L M . Dans lemême tem p s , qu el ques travaux de pei n tu re et des pre s t a ti ons de net toya ge ens o u s - s o l s , p lus pon ctu el s , a pportent un com p l é m ent et une diversité dansl ’ of f re d’em p l oi . Mais ces travaux en ex t é ri eur n’ a t ti rent que les hommes : d è s1994 s’ o uvre un ch a n ti er d’inserti on ayant pour obj et le net toya ge des cage sd ’ e s c a l i ers . Il s’ a git pour l’équ i pe de propo s er aux femmes une activité leu rperm ettant de sortir de chez ell e s . Pour les 14 femmes de ménage que com ptea u j o u rd ’ hui le servi ce , et qui n’ a u ra i ent pas accepté un travail dans la ru e , l ebut est d’acqu é rir une ex p é ri en ce et une qu a l i f i c a ti on su f f i s a n tes pour acc é derà l’em p l oi de ménage dans les bu re a u x .L’ utilité sociale et écon om i que de la Régie est ainsi établ i e . Des be s oins réel sdans le qu a rti er sont sati s f a i t s , en même temps que des dem a n deu rs acc è den tà l’em p l oi , et à travers lu i , ti s s ent des liens sociaux difficiles ju s qu’ a l ors .

Les animateu rs de la Régie ne s’ a rr ê tent pas là. Avec les habitants du qu a rti er,ils ob s ervent que de nom breux obj ets en bois très peu abîmés sont mis à lapo u bell e . Ils ouvrent un atel i er de répara ti on et lui fixent trois ori en t a ti on s .L aprem i è re : do ter la Régie d’un espace dirigé par un profe s s i on n el et perm et treà des salariés de s’ é va lu er tech n i qu em ent et soc i a l em en t . L à , le nouvel arriv ér é a ppren d ra les rythmes de vie au trava i l , il su pportera le rega rd des co ll è g u e sto ut en éva luant sa propre capacité tech n i qu e . La secon de : perm et tre uneprogre s s i on dans les parco u rs des pers on n e s , de tâches répéti tives vers unec a p acité manu elle acc ru e . La troisième : en ga ger la Régie dans un circuit co u rtd ’ activité loc a l e , avec une ren t a bilité écon om i que et sociale dava n t a ge qu’ u n eren t a bilité march a n de , les meu bles remis à neu f étant ven dus à un prix lesrendant acce s s i bles à la pop u l a ti on avoi s i n a n te .P lu s - va lue soc i a l e , é con om i es o l i d a i re , ce n’est pas par hasard si l’atel i er bois est éga l em ent innovant sur una utre point : il atti re aujourd ’ hui une main d’œuvre féminine peut - ê tre inat-ten due dans ce milieu profe s s i on n el .

D é vel opper des com p é ten ces tech n i qu e s , une capacité profe s s i on n ell e , u n ea uton omie d’acti on , c r é er des passerelles avec d’autres champs d’em p l oi : ce

La Régie deQuartier De Blois

5

s ont les visées du dern i er né, le servi ce d’interven ti on ra p i de qui con f i rm eainsi l’obj ecti f prem i er : la mobilité profe s s i on n ell e . Comme pour défier lesra i s ons soc i o - é con om i ques qui canton n ent les habitants dans les qu a rti ersKen n edy, Co ty, Sa razines ou Croi x - Ch eva l i er. Avec le servi ce d’interven ti onra p i de , on approche des con d i ti ons de l’en treprise trad i ti on n ell e , celle àl a qu elle aspirent to utes les pers onnes qui passent par la Régi e , et peut - ê tre dif-ficiles à attei n d re sans son acti on rel a i s . Ca rrel er un hall d’en tr é e , rem p l acerun évi er dem a n de to ut autant un savoir faire tech n i que qu’un savoir être avecla cl i en t è l e , qualités acquises lors du parco u rs profe s s i on n el mené avec l’en c a-d rant de l’activi t é .

L’emploi est une passerelle «Ils nous disent où ils veu l ent all er. Ils sont le go uvern a i l , on est les ra m e s , et sibe s oin les béqu i lles du navi re» , ex p l i qu ent Alain Ma s ton , le directeur etIs a belle Laumond qui suit les parco u rs des salari é s . E n s em bl e , ils parl ent avecp a s s i on et con n a i s s ent l’iti n é ra i re indivi du el de ch a que salarié de la Régi e ,é l a-boré avec ch acun au fil des réunions d’éva lu a ti on , au plus près de ses pr é oc-c u p a ti ons pers on n ell e s , f a m i l i a l e s , c u l tu rell e s . Ic i , il ne po u rrait pas êtrequ e s ti on d’em p l oi sel on les seuls cri t è res de l’activité écon om i qu e . Lors que laR é gie déniche dans son envi ron n em ent immédiat de nouveaux champs d’in-terven ti on , des be s oins non sati s f a i t s , l ors qu’ elle réunit les con d i ti ons po u rc r é er un po s te , elle fait tom ber des barri è res soc i a l e s , elle aggl om è re des finan-cem ents et des statuts très différen t s . La Régie de Quarti er est une en trepri s ep a s s erelle qui en tend uti l i s er tous les moyens pour faire va l oir le bi en fondé des on acti on . Au cœur de cell e - c i , l ’ em p l oi , le con trat de travail sont de sm oyen s . C D I , C D D , C E S, … Comme celle de Bl oi s , les Régies de Quarti er uti l i-s ent à bon escient celui qui convi ent le mieux à la situ a ti on de ch a que pers on n e( voir en c ad r é ) .

La relance économique change-t-elle les données ?Alain et Is a belle notent avec la rel a n ce une évo luti on récen te mais sen s i bl e ,même si celle-ci a d’abord to u ché le cen tre - vi lle et les pop u l a ti ons les plu sproches de l’em p l oi . Alain est ad m i n i s tra teur de la Caisse d’all oc a ti ons

La comptabilité analytique de la

Régie de Blois met en évidence

que la structure est aidée par la

collectivité à raison de 41 0 0 0

Francs pour chaque “p o s t e

é q u i valent temps plein”. Ma i s

dans une même période d’ u n

an, la Régie re verse, sous forme

de charg e s

payées aux

d i ff é re n t s

o rg a n i s m e s

sociaux

et fiscaux,

la somme

de 38 0 0 0

francs par

é q u i va l e n t

temps plein.

Ce qui signifie

q u’un salarié

de la Régie

est subve n t i o n n é

à hauteur de

4 1 000

– 38 000

= 3 000 Fr a n c s

par an pour la

collectivité. Cette

somme, déjà dérisoire quand on

la compare aux 150 000 francs

annuels que représente le coût

du traitement social d’ u n

c h ô m e u r, est pourtant encore

au-dessus de la réalité. En eff e t ,

elle ne prend pas en compte les

c h a rges sociales payées par

l’ e m p l oyé ni la re d i s t r i b u t i o n

économique locale que sa

rémunération autorise auprès

des commerçants et des

associations de la ville.

Inestimable encore le bien-être

re t rouvé. C’est en dressant un

bilan identique à celui-ci à

l’échelle du pays que les acteurs

de l’économie solidaire

s’estiment fondés pour

influencer la création d’un statut

de l’ e n t reprise à but social.

Première activité en 1991 : le nettoyage des abords

6

familiales et il repr é s en te la Régie dans unco ll ecti f d ’ i n s erti on , p a rten a i re del ’ Ob s erva toi re de l’écon om i que en Loi r- et -Ch er, qui con f i rme l ’ ob s erva ti on des corre s-

pondants de qu a rti er de la Régie : le nom bre de sa ll oc a t a i res du R M I est en train de baisser.Au s s i , l ors d’un récent rec rutem ent de cinq femmes dem é n a ge parmi dix candidate s , les cad res de la Régie on tch oisi de salari er les femmes dont ils esti m a i ent qu’ ell e sé t a i ent le plus en difficulté pour tro uver un em p l oi . De sopti ons iden ti ques seront sans do ute de plus en plus fré-qu en tes si la reprise se con f i rme et il est prob a ble que ladurée moyenne du con trat en tre la Régie et ch a que per-s onne ri s que de s’ en tro uver all on g é e . Mais il s’ a git ava n tto ut , par l’activité et la recon n a i s s a n ce qu’ elle proc u re , def a i re émer ger d’autres be s oins : co u rs d’alph a b é ti s a ti on ,santé et écon omie familiale, l oi s i rs , vac a n ce s …Lors qu’ on en tre à la Régi e , c’est un univers de soll i c i t a-ti ons soc i a l e s , c u l tu rell e s , é con om i ques qu’ on déco uvreet auxqu elles on veut bi entôt parti c i per, bi en au-delà dela simple “em p l oya bi l i t é ” qu’ on acqu i ert .À ceux qui s’ i n qu i é tera i ent du coût social de cet accom-p a gn em en t , Alain ex p l i que au con tra i re que la Régi e ,l oin d’être un poids pour la co ll ectivi t é , p a rti c i pe aud é vel oppem ent écon om i que et social de cell e - c i . (Voi ren c ad r é ) .« La reprise va sûrem ent ch a m bo u l er l’activité de sR é gi es» , pr é voi ent Alain et Is a bell e . Les gens qu’ elle lais-s era sur le bord de la ro ute dem a n deront sans do ute àl ’ é qu i pe des perm a n ents d’autres com p é ten ces que cell e s

d é vel oppées aujourd ’ hu i . Is a belle imagine sans cra i n tedevoir acqu é rir d’autres qualités d’éco ute , n é ce s s a i re spour décel er les difficultés des pers onnes reçues et défi-nir avec elles les prem i è res marches de leur iti n é ra i red ’ i n s erti on . De même le référent tech n i que devra , s a n sdo ute en core dava n t a ge , i n s t a u rer les con d i ti ons d’und i a l ogue con s tru cti f pour ga ra n tir la qualité profe s s i on-n elle de son ou sa co ll è g u e . C’est en cela que l’évo luti onsouhaitée n’est pas seu l em ent celle des pers onnes les plu sf ra gi l e s , mais aussi celles des accom p a gnants et de to utela Régi e . C’est en cela que le mélange des statuts est unere s s o u rce inesti m a ble dont elle ne po u rrait se passer. Sacon cepti on de l’em p l oi en fait une en treprise parti c u l i è re .

Carreler un halld’entrée : un savoir fairetechnique et un savoir êtrequotidien

Réparation à l’atelier bois

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Les choixd’embauche à la Régie de Chambéry.

Trois types de contrats

sont signés par Régie+

à Chambéry.

Les premiers re l è vent

de l’ i n s e r t i o n

p rofessionnelle. Dans

ce cadre, les postes sont

o u verts, pour deux ans,

à des bénéficiaires

du RMI, des demandeurs

d’emploi de longue

durée ou des jeunes en

d i fficulté. Ils sont financé

par le Conseil général à

hauteur de 7 000 francs

et re ç o i vent une

s u bvention de 50 000 F

par la DDTE. La Régie

est par ailleurs exo n é r é e

des charges patro n a l e s

c o r respondant aux

s a l a i res ve r s é s .

Deuxième catégorie

d’emplois mis en place

par le dire c t e u r,

Je a n - Jacques Devillers :

des contrats à durée

déterminée (CDD)

permettent d’ a s s u rer

des missions ponctuelles

en remplacement

de personnes

habituellement rétribuées

par les bailleurs.

Ce secteur peut accueillir

j u s q u’à douze personnes.

Il s’agit souvent

de femmes, pour

la plupart de quarante

à cinquante ans.

Les salaires qu’ e l l e s

p e r ç o i vent ne sont pas

la seule sourc e

d’amélioration de leur

o rd i n a i re. En effet,

la Régie accompagne

socialement ces postes,

sans l’apport toutefois

de l’aide spécifique re ç u e

pour les postes

d’insertion : maîtrise

du Français écrit et oral,

permis de conduire,

liens avec la vie

a s s o c i a t i ve locale…

Autant de sollicitations

qui pro c u rent à ces

femmes des perspective s

n o u velles dans leur vie

quotidienne et peut-Ítre

des occasions de sortir

de l’ e n c l a vement

du quartier. De la part

de la DDTEFP, il ne s’ a g i t

pas d’une tolérance

à conclure des CDD,

p ro c é d u re que le dro i t

du travail oblige

à justifier, mais bien

de considérer que

les missions sont

e ffectuées par périodes

discontinues, sur des

lieux de travail qui,

toujours dans le quartier,

n’en sont pas moins

d i ff é rents d’une fois

sur l’ a u t re .

Enfin, les CDI concernent

tous les autres postes,

y compris ceux

de médiation.

Sur ces derniers, la Régie

fait le choix de valoriser

les métiers, elle fait

le pari de leur

p é re n n i s a t i o n et de la

reconnaissance de la

fonction sociale qu’ i l s

p roposent.

Le salaire versé est

é valué en conséquence

à la hauteur des

ambitions exprimées

a vec le salarié.

L’emploi a de l’avenir dans les Régies de QuartierQuand Alain a lu le proj et de Loi de finances qui annon-ce une baisse gl obale des em p l ois aidés, il a aussitôt écri tau député de sa circon s c ri pti on pour faire en ten d re qu esi baisse il y ava i t , la mesu re devait épargn er les qu a rti erss en s i bles et les en treprises qui s’y inve s ti s s en t . De même,la loi de lut te con tre les exclu s i ons ne peut - elle êtreassouplie quand elle fixe les pri orités dans les attri bu-ti ons des con trats aidés? Pa rmi cell e s - c i , il poi n te qu’ u nbilan devra être établi après… 3 mois de pr é s en ce ! Est-cequ’un laps de temps si co u rt est à la mesu re d’un par-co u rs qu el qu efois très lon g ?

La Régie aura bi entôt dix ans. L’ occ a s i on de se re s-s o u rcer auprès des habitants qui l’ont fait vivre untem p s , et d’éco uter leur ex p é ri en ce . Le bon mom en t

aussi pour affirm er sa com p é ten ce dans le ch a m pé m er geant de l’écon omie solidaire . Son proj et d’étu dea été retenu dans le cad re de “dy n a m i ques solidaire s”,l ’ a ppel à proj et du Sec r é t a riat d’État à l’écon omie soli-d a i re ; La Régie de Quarti er de Bl ois va se pen ch er, àl ’ é ch elle intercom mu n a l e , sur la qu e s ti on de la mobi-lité des dem a n deu rs d’em p l oi bi en sûr, p u i s qu’ on auracom pris que c’est un maître mot des re s pon s a bles del ’ a s s oc i a ti on .

Au Printemps 2000,le C N L R Q

a ouvert au tout public le site desRégies, du Comité national,et du Printemps des Quartiers :www.cnlrq.org

Aujourd’hui, le site privé (appelé Intranet) vient de naître.Il est tout neuf, il attend que lesRégies l’interpellent, que les Régiesl’alimentent : il a été conçu pourque sa force soit celle de l’échange.Chaque Régie lui permettra devivre et grandir.◆ Le site Intranet des Régies dequartier, c’est avant tout un lieud’échange entre le Comité nationalet les Régies, et un lieu d’échangeInter-régies.Il comporte une base de donnéesprésentant chaque Régie et sesactivités, des forums thématiques,une présentation des activités etdes groupes de travail du réseau,un service “petites annonces”, unagenda et des inscriptions en ligneaux différentes formations, unebibliothèque de liens, des

informations sur le SyndicatNational des Employeurs… Etbien d’autres choses à découvrir,pour salariés ou bénévoles d’uneRégie de Quartier.◆ Pour accompagner les acteursdes Régies dans l’appropriation decet outil de communication, leC N L R Q propose un guided’accompagnement et des journéesde regroupement régional. Ellessont destinées aux acteurs desRégies désireux d’être les relais decette action de formation.(cf. rubrique agenda du réseau).Venez nombreux pour découvrirles richesses de ce nouveau moyend’échange et d’information.

Bi e n venue sur le site des Régies

de quart i e r

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M U LT I M É D I A e t i n tera ci tivi t é dans le réseau

➔ Toujours à vo t re disposition, le film

(18 minutes pour parcourir la journée

du 15 avril 2000 au Pa rc Floral de Pa r i s ) .

Ad re s s ez - vous au CNLRQ .

➔ Bientôt, les actes illustrés : ils re p rennent les

débats qui se sont tenus lors des Tro i s i è m e s

Re n c o n t res européennes des Régies de Qu a r t i e r.

Chaque Régie peut faire référence au Pr i n t e m p s

des Qu a r t i e rs©, à l’ a ffiche, au visuel,

au film, pour illustrer sa communication.

Proj et gl obal

I N T E R N E T / Pôles

Mu l ti m é d i a

L’ensemble des Régies a reçu unenote de cadrage expliquant la démarche du Réseau dans la création de Pôles Multimédiadans les quartiers. I N T E R N E T ,comme moyen d’échange etd’ouverture, d’appropriationdes N T I C * est source de créationou de consolidation d’emplois et de dynamisation de la vieassociative locale.Ce projet s’appelle désormais“Communautés d’habitants”®.Fin novembre 2000, plusieursRégies ont entrepris une actionMultimédia dans leur quartiersoit directement en créant un PôleMultimédia soit en s’associant à une structure existante.Par ailleurs, le Comité national a le projet de mettre en œuvreun Portail “communautaire”regroupant l’ensemble des prestations et des sites du Réseau liés à I N T E R N E T.* No uvelles Tech n o l ogies de

l ’ In form a ti on et de la Com mu n i c a ti on

Cet hiver aussi, le Printemps des Qu a rtiers© continue...

I N F O - R É S E AU

Directeur de la publication Guy Dumontier.

Sec r é t a riat de rédacti on Cécile Cl avi er

R é d a c ti on Cl o ti l de Br é a u d , Fa bi enne Ca l i a ri ,

François Hannoyer, Christophe Leroux et

P i erre Metel .

I llu s tra ti on s Al bert .

Ma qu et te Pa tricia Ch a p u i s .

Imprimeur L F T , Montreuil.

Numéro de dépôt légal 91/0322.

Abonnement 8 0 F (pour 4 numéros) .

Comité National de Liaison

des Régies de Quartier

47-49, rue Sedaine 75011 Paris.

Tél. 01 48 05 67 58 Fax 01 48 05 38 67

e-mail [email protected]

Site www.cnlrq.org

L e s G u i d e sdu CNLRQle site intranet

des Régies de Quartier

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En dire ct➔du Réseau

D eux nouve a u xch a n ti ers i n i tiés par le C A

et le Bu re a u

Les Régies de qu a rti er et la parti c i p a-

ti on des habitants.

La commission de travail

“participation des habitants”

a commencé ses travaux en octobre.

Elle a pour objectif prioritaire de

proposer un plan d’action visant à

renforcer la participation des

habitants dans la vie associat ive.

Plusieurs pistes sont ouvertes.

Elles pourront déboucher notamment

sur des propositions de formation

décentralisée de bénévoles et sur

des actions dans les Régies autour

du centenaire de la Loi 1901.

La première étape du travail

de ce groupe vise à cerner et à prendre

en compte la problématique

du bénévole dans la vie associative

et au-delà celles des habitants

dans les activités des Régies et du

quartier.

La deuxième étape,intégrant l’analyse

de la première, va permettre de

construire la participation des

habitants sous des modes

d’implication différents dans la vie

associative.

Le groupe de travail recense

les expériences pertinentes sur

la participation des habitants et

réfléchit sur les moyens de capitaliser

et de diffuser ces expériences.

L’ é vo luti on du terri toi re des Régi e s

de qu a rti er

À l’origine,le dispositif “Régie

de quartier”a pris tout son sens au

sein du “territoire quartier”.

Actuellement, les Régies de Quartier

sont sollicitées pour s’impliquer

dans des terri toi res différents qu i

com po s en t le paysage local :

le territoire inter-quartier, le territoire

rurbain,le territoire rural…

La mission du groupe de travail est

d’étudier si le territoire garde une

identité commune aux habitants,

quelles que soient ses limites, sachant

que la dimension économique reste

le support du projet collectif.

En effet l’évolution physique

de ce territoire entraîne également

une évolution du type de partenariat

et de la nature des activités de la régie.

Le groupe de travail suit les

expérimentations et les projets

en cours d’élaboration.

Cette démarche conduira

à des propositions d’orientations

et de développement possibles.

Les form a ti ons 2001du C N L RQ

Les Régies de Quarti er recevron t

proch a i n em ent la progra m m a ti on

des form a ti ons 2001, et plu s

p a rti c u l i è rem ent con cern a n t :

◆ Les “Re n c o n t res Ac t e u r s”

pour la péri ode de ja nvi er

à ju i ll et 2001;

◆ La formation “En c a d r a n t

Te c h n i q u e” : 1er m odule en ja nvi er

2 0 0 1 , 2e m odule en mars 2001;

◆ Par ailleurs le cycle “a c c o m p a-

gnant socio-pro f e s s i o n n e l” e s t

pr é vu pour le 2e s em e s tre 2001.

➔ Les Régies peuvent s’ i n s c ri re

d i rectem ent sur le site In tra n et :

w w w. c n l rq . org

S É M I N A I R E “ P R É S I D E N T - D I R E C T E U R ”

Pa ris 2 & 3 décembre

Du rant deux jours , p lus de 70 pers on n e s , Pr é s i dent bénévole ou Di recteu rprofe s s i on n el , se sont retro uvées pour débattre de leu rs rôles re s pecti fs . L at h é m a ti que portait sur leu rs re s pon s a bilités et sur leur com p l é m en t a ri t é .Com m ent ce du o, Pr é s i den t - Di recteu r, est-il un acteur co ll ecti f d’un proj etde solidarité et de citoyen n et é? Com m ent associe-t-il les autres acteu rs , ad m i n i s tra teu rs ,s a l a riés ou habi-tants en gagés dans la Régi e?Les participants ont trava i llé en atel i ers à partir de l’étu de de cas con c ret s .Puis une mise en com mun animée a permis de con s t a ter leur forte atten tevi s - à - vis du séminaire .Ils ont con clu par l’en ga gem ent de po u rsu ivre le dialogue sur plu s i eu rs jour-nées co u rant 2001.

L E S O R I E N TA T I O N S E T O B J E C T I F S D E L A C O M M I S S I O N

“ E U RO P E ” P O U R L’ A N N É E À V E N I R :

◆ i n f o rmer les Régies

— sur les programmes et les mécanismes européens en relation étro i t e

a vec l’ A E R D Q * .

— en particulier sur le soutien du bénévolat par l’ Eu rope, dont les

modalités sont encore mal connues en Fr a n c e .

◆ p e rm e t t re à l’AERDQ d’ a c h e ver son annuaire des Régies e u ro p é e n n e s.

Cet annuaire est indispensable pour l’AERDQ qui a un rôle de consultant

auprès du Conseil Eu ro p é e n .

◆ En t retenir des relations étroites et régulières de Régie à Régie sur des activités

identiques d’un pays à l’ a u t re .

◆ Sensibiliser le réseau aux réalités euro p é e n n e s sur l’aspect pratique :

p rogramme et financement; sur la nécessaire participation à l’ é l a b o r a t i o n

d’une conscience et d’une citoyenneté euro p é e n n e .

* Association européenne des Régies de Qu a r t i e r

10

En dire ct➔du Réseau

L A R É G I O N A L I S A T I O N

D U R É S E A U :

Le découpage en Régions C N L RQ a été

redéfini cet automne dans le but de

permettre une plus grande proximité

entre les Régies et leur délégué.On

compte actuellement 12 “grandes

r é gi ons C N L RQ” qui regro u pent au plu s

une douzaine de Régi e s . Les Délégués en

régions, s’ils ne sont pas élus au C A du

C N L RQ, y sont invités. En participant

aux débats, ils se font l’écho des be s oi n s

des Régies et de leu rs atten te s . De reto u r

sur le terrain, ils assurent un rôle

politique auprès des Régies et de leurs

partenaires, et en sont les premiers

interlocuteurs au nom du réseau.

L ’ Î L E D E L A R É U N I O N :

U N E X E M P L A I R E

D É V E LO P PE M E N T

En 91,création d’une Régie à Saint-

Denis. En 98 une deuxième au Port.

En 2 000 trois nouvelles Régies ont

rejoint le réseau (La Possession, Saint-

Joseph, Saint-Pierre).Plusieurs projets

sont initiés. Ces Régies se sont

construites à partir d’un réel

engagement des partenaires

politiques,élus municipaux, et

institutionnels bailleurs, qui apportent

leur concours au développement de

toute une palette d’activités. Fait

notable qui ne peut que renforcer

l’authenticité des projets : la forte

i m p l i c a ti on des habi t a n t s , en ga gem en t

des bénévoles qui assument la

responsabilité de la mise en œuvre de

projets et investissement des salariés.

Les Régies bénéficient de cette culture

locale qui valorise la mobilisation

associative, dynamisme exemplaire

pour l’ensemble du réseau.

Les projets ne restent pas cantonnés

dans l’Ile. Des contacts sont établis

avec les voisins de l’Océan Indien,

Mayotte, Madagascar, Maurice, pour

de nouveaux projets.

S Y N D I C A T E M P L O Y E U R S :

O R I E N TA T I O N S E T

A C T I V I T É S .

1 . La tenue de réunions régi on a l e s ,

qui se po u rsuit en 2001, préparées en

co ll a bora ti on avec les délégués en

R é gi ons du C N L RQ, dans le but d’all er à

la ren con tre des Pr é s i dents et Di recteu rs

des Régies de Quarti er à la su i te de

l ’ a pp l i c a ti on de l’accord co ll ecti f .

En 2000,les rencontres régionales ont

réuni environ une centaine de

personnes et se sont toutes déroulées

dans un esprit ouvert et constructif.

Elles ont permis un dialogue et un

échange d’idées avec la volonté

partagée de faire en sorte que cette

reconnaissance des habitants salariés

des Régies dans un même statut

social, se concrétise par un véritable

acte de citoyenneté.

2. La mise en place du régime

obligatoire de Prévoyance pour les

personnels non-cadres des Régies de

Quartier, à la suite de l’accord signé

par les partenaires sociaux le 25

janvier 2000.

Mise en application au 1 er février.

3. La préparation d’un projet

de grille de classifications et de

rémunérations pour l’ensemble des

salariés des Régies de Quar tier, dont la

première séance de négociations s’est

tenue à Paris,le 21 novembre dernier.

Ce travail sera long, compte tenu des

spécificités des appellations des

métiers dans les Régies de Quartier.

À titre d’exemple, nous avons recensé

sur un échantillon d’environ 70

Régies, 174 appellations différentes.

Il s’agit d’un travail complexe, qui doit

tenir compte des particularités des

structures Régies de Quartier, des

appellations de métiers différentes,

dans leur majorité, de ceux qui

existent dans les entreprises

traditionnelles.C’est un souhait des

syndicats dont l’analyse traduit leur

volonté de reconnaître dans la

pratique des Régies une dimension

sociale,une dimension économique,

une dimension politique.La place

de l’habitant salarié est ainsi

le moyen fondamental qui permettra

d’aboutir à une grille de classifications

à l’image des missions des Régies pour

les habitants, avec les habitants.

Jean Claude Tapin,

Président du S N P E R Q

Des parten a i res fidèles,des parten a i res nouve a u x

◆ Après avoir soutenu financièrem ent et très activem ent les

Troisièmes Ren con tres eu rop é ennes des Régies de Quarti er

en avril dern i er, le Con s eil Régi onal Ile-de - Fra n ce vi ent d’ac-

corder une nouvelle aide au C N L RQ pour le dével oppem ent du

s i te In tra n et, la mise en place des Pôles Mu l timédia et la for-

m a ti on des bénévoles à la maîtrise des Tech n o l ogies de l’in-

form a ti on et de la com mu n i c a ti on (T I C) en Régi on

Il e - de - Fra n ce .

Le Con s eil Régi on a l , très atten ti f au devenir et au dével oppe-

m ent des Régies fra n c i l i en n e s , a bi en com pris qu’il fall a i t

a i der les Régies loc a l em ent mais aussi soutenir le Réseau dans

s on en s em bl e .

◆ La Fon d a ti on Canal + a décidé de soutenir le Comité nati on a l

pour le proj et de form a ti on des bénévoles en gagés dans le Réseau,

a ppelé :“ B é n é voles form é s . . . en gagés pour un qu a rti er à vivre”.

La Fon d a ti on Canal + souhaite aussi aider directem ent les

R é gies qui lui propo s era i ent un proj et innova n t , du ra ble et

pr é s entant un intérêt social sign i f i c a ti f . La Fon d a ti on Canal +

a été créée en 1997 sous l’égi de de la Fon d a ti on de Fra n ce .E ll e

s’ ad resse à ceux qui veu l ent ex p l orer des voies nouvell e s ,

rec r é er du lien soc i a l , i nven ter des nouvelles activi t é s , œ uvrer

à un “m i eux vivre en s em bl e”. L’ a i de peut rev ê tir la forme d’un

a ppui financier, d’une mise en rel a ti on , de con s ei l s .

Con t act : s oph i e . bon n a u re @ c a n a l - p lu s . com en vous recom-

mandant du C N L RQ.

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Pa role à Ca t h erine Ba rb a ro u xDéléguée Générale à l’Emploi et la Form a ti on Profe s s i on n ell e

Mi n i s t è re de l’Emploi et de la So l i d a ri t é

Info-réseau : Les indicateurs de l’emploi sont meilleurs

pour les trois dernières années. Est-ce que ces statistiques

m o n t rent une évolution favorable pour toutes les catégo-

ries, et notamment les demandeurs de longue durée?

Ca t h erine Barb a roux : Depuis la fin 1997, le taux de ch ô-

m a ge a fortem ent diminu é , il est passé de 12,3 % à 9,4 %.

La baisse du ch ô m a ge s’est parti c u l i è rem ent accélérée à

p a rtir de l’année 1999.

Le taux de ch ô m a ge a baissé de 1 point en tre fin décem bre

1998 (11,6 %) et fin décem bre 1999 (10,6 %). Le rythme de

baisse con ti nue à être élevé en 2000 puisqu’ en octobre 2000,

on con s t a te une baisse du taux de ch ô m a ge de 1,6 points su r

les 12 dern i ers moi s . En octobre 2000, le taux de ch ô m a ge

s’ é t a blit à 9,4 %, et l’I N S E E pr é voit un taux de ch ô m a ge aux

a l en to u rs de 9,2 % fin 2000.

Pa rmi les nom breux signes en co u ra geant du marché du

trava i l , on con s t a te une baisse parti c u l i è rem ent import a n te

du ch ô m a ge des jeu n e s . Avec 357 600 ch ô m eu rs âgés de

m oins de 25 ans, cet te catégorie a con nu une baisse de

3 4 ,3 % depuis la fin 1997 et de 19,8 % au co u rs des 12 der-

n i ers moi s , c’ e s t - à - d i re une mei ll eu re perform a n ce que la

baisse gl obale du ch ô m a ge , tous âges con fon dus (-27,4 %

depuis fin 1997 et -16,9 % sur les 12 dern i ers moi s ) .

Le ch ô m a ge des plus de 50 ans diminue éga l em ent dep u i s

1 9 9 9 . Et au co u rs des 12 dern i ers moi s , le taux de ch ô m a ge

des plus de 50 ans a baissé de 1,1 poi n t s , passant de 8,9 %

fin octobre 1999 à 7,9 % fin octobre 2000, avec 359 100

ch ô m eu rs de plus de 50 ans.

Enfin les ch ô m eu rs de longue durée ne sont pas exclus de cet te

baisse généralisée du ch ô m a ge . Le nom bre de dem a n deu rs

d ’ em p l oi de plus d’un an d’ancien n eté a en ef fet com m encé à

b a i s s er à l’été 1998 et au co u rs des 12 dern i ers moi s , il a baissé

de 25 %. Le nom bre de ch ô m eu rs de très longue durée de plu s

de deux ans d’ancien n eté a com m encé sa décrue fin 1998, su r

les 12 dern i ers mois il a diminué de 22,7 %.

Même si le nom bre de ch ô m eu rs de longue durée diminu e

p lus vi te que le nom bre de dem a n deu rs d’em p l oi to ute s

a n c i en n etés con fon dues (-16,9 % sur les 12 dern i ers moi s ) ,

il re s te en core en octobre 2000, 747 000 ch ô m eu rs de plu s

d’un an d’ancien n eté parmi lesqu els 350 900 ont plus de

deux ans d’ancien n et é . Et c’est bi en vers eux que doiven t

a ll er les pri orités de la po l i ti que de l’em p l oi .

IR : Cette reprise n’est pas ressentie partout de la même

façon. Est-ce qu’une entreprise citoyenne comme une Régie

de Quartier, impliquée là où la reprise se fait moins visible

n’a pas, d’autant plus, à être épaulée et reconnue dans son

utilité sociale, par des moyens nouveaux ou par des moyens

recentrés sur des entreprises comme les nôtres?

CB : L’ i m portant travail des “en treprises citoyen n e s”

n o t a m m ent des en treprises telles que les Régies de Quarti er,

qui s’ ef forcent de favori s er l’inserti on , s’ av è re pri m ord i a l

pour les pers onnes en voie d’exclu s i on . Dans une péri ode

de reprise du ra bl e , elles accom p a gn ent vers l’em p l oi ceu x

qui sont le plus éloi gn é s , et c’est une nécessité pour le

m odèle social que nous vo u l ons con s tru i re .

Les Régies de qu a rti er dével oppent éga l em ent un rôle tr è s

i m portant d’interm é d i a ti on , donnant la po s s i bilité aux

h a bitants de s’ or ga n i s er afin de faire vivre leur qu a rti er, de

con s tru i re des solidarités nouvelles et d’en rayer la margi n a-

l i s a ti on ,l ’ exclu s i on et la pauvret é .

Afin que la reprise écon om i que puisse bénéficier à to u s , l e

su ivi et l’accom p a gn em ent social et profe s s i on n el des per-

s onnes les plus en difficulté se révèlent indispen s a bl e s . Il s

s’ a pp u i ent sur une logi que de proximité et d’indivi du a l i s a-

ti on de la rel a ti on .

A ce ti tre l’Etat aide notamment les stru ctu res d’inserti on

par l’activité écon om i qu e , s el on des modalités diverses :

a i des aux po s tes d’inserti on dans les en treprises d’inserti on

(50 000 F + 100 % d’exon é ra ti ons de co ti s a ti ons soc i a l e s

p a tron a l e s) ; a i des aux po s tes d’accom p a gn em ent dans les

E TT I (120 000 F par po s te d’accom p a gn em ent de 12 sala-

riés en inserti on + 100 % d’exon é ra ti ons de co ti s a ti on s

s ociales patron a l e s ) ; a t tri buti on de con trats C E S et C E C

◆ Ja nvi er 2001Mercredi 3

• Bu reau du CNLRQ

Mardi 9

• Réunion des Délégués

en régions

Mercredi 10

• Formation In t r a n e t

en région Midi Py r é n é e s ,

Toulouse (31)

Jeudi 11

• Formation In t r a n e t

en région Su d - Ouest,

Lormont (33)

Mardi 16

• Formation In t r a n e t

en région Gr a n d - No rd ,

Gr a n d e - Synthe (59)

Mercredi 17, Jeudi 18

• Formation In t r a n e t

en région Il e - d e - France

au CNLRQ (75)

Ve n d redi 19, Samedi 20

• CA du CNLRQ

à Marseille (13)

Lundi 22, Mardi 23,

Mercredi 24

• Stage encadrants

techniques 1e r m o d u l e

Mardi 23

• Formation In t r a n e t e n

région Bourgogne, Châlon-

s u r- Saône (71)

Mercredi 24

• Formation In t r a n e t e n

région No rd - Ouest,

Cholet (49)

Jeudi 25

• Formation In t r a n e t e n

région Centre, Blois (41)

Mercredi 31

• Formation In t r a n e t e n

région Est,

Po n t - à - Mousson (54)

◆ Ma rs 2001Mardi 27, Mercredi 28

• Stage encadrants

techniques 2e m o d u l e

AG E N D A

12

su i te de la pa ge 11

dans les ch a n ti ers d’inserti on (prise en ch a r ge d’un % du

coût de l’em b a u che du salarié –95 % pour les C E S et 80 %

pour les C EC – ) ; exon é ra ti ons de co ti s a ti ons sociales patro-

nales et bénéfice de l’A SI dans les A I.

Les Régies de Quarti er peuvent être conven ti onnées par les

C D I A E , à différents ti tres (E I et/ou ch a n ti ers d’inserti on )

et bénéficier en con s é qu en ce des aides pr é vu e s .

A ce jour la qu e s ti on plus large de l’accom p a gn em ent et

du su ivi de to ute pers onne qui ren con tre des difficultés

d ’ i n s erti on sociale et profe s s i on n elle est posée : qu ell e s

sont les modalités optimales pour que ces actions de suivi

s oi ent ef f i c ace s? qu el est le vrai coût de ces accom p a gn e-

m en t s ? Une con cert a ti on plus étroi te sera menée en 2001

avec tous ceux qui œuvrent au plus près du terrain.

IR : Les Régies de Quartier sont ancrées sur un territoire

local. Elles participent, par des emplois qu’elles pro p o-

sent, à faire des quartiers des lieux de vie et de lien social

e n t re les habitants. Cette capacité à l’ i n i t i a t i ve locale par

l’emploi est-elle estimée à sa juste va l e ur ? L’activité ainsi

générée est-elle suffisamment rémunérée, compte tenu du

m o i n d re coût social que cela re p r é s e n te ?

CB : Les aides que l’Etat apporte aux Régies de Quarti er

s ont sign i f i c a tive s . En ef fet , s el on le statut et les activi t é s

qu’ elles dével oppent elles peuvent déjà bénéficier :

— des aides pr é vues pour les en treprises d’inserti on (aide s

au po s te d’inserti on et exon é ra ti on de co ti s a ti ons soc i a l e s

p a tron a l e s ) ,

— des aides sous formes de prise en ch a r ge du coût de

l ’ em b a u che des salariés en C E S et C E C,

— des aides en vue du dével oppem ent d’activité et de l’em-

b a u che de jeunes (programme “ No uveaux servi ces -

E m p l ois jeu n e s” ) .

Par aill eu rs ,l ’ Etat (D G E F P) f i n a n ce les acti ons d’animati on

de form a ti on et de dével oppem ent que mène le C N L RQ en

d i recti on de ses mem bre s .

Le coût de la pr é ven ti on indu i te par le dével oppem ent d’ac-

tivités dans les qu a rti ers difficiles, ainsi que par l’accom p a-

gn em ent de pers onnes en difficulté d’inserti on , voi re par le

rôle de médiati on que jouent les Régies dans des qu a rti ers

de la po l i ti que de la vi ll e , dem eu re difficile à éva lu er.

Une réflex i on sur les form e s , les modalités et le coût de l’ac-

com p a gn em ent des pers onnes en difficulté d’inserti on pro-

fe s s i on n elle est pr é vue dans le programme d’étu des 2001 de

la D G E F P : nous avons be s oin de telles étu des pour mieu x

opti m i s er nos moyens d’interven ti on.

IR : Les animateurs des Régies sont qualifiés d’ “e n s e m-

bliers de l’ i n s e r t i o n”. Elles off rent dans la même structure

des postes aidés, des contrats traditionnels et souhaitent

coller au plus près aux besoins des personnes qu’ e l l e s

accueillent. N’y a t-il pas lieu d’assouplir les règles, en

m a t i è res de qualification ou de formation pro f e s s i o n n e l le?

Est-ce que la législation va évoluer dans ce sens?

CB : Les ato uts majeu rs des Régies de Quarti er sont la

proximité et la plu ri activi t é .

C’est une bonne con n a i s s a n ce du terrain sur lequ el ell e s

i n tervi en n en t , qui donne aux Régies de Quarti er to ute leu r

i m port a n ce et leur légi ti m i t é . De plus en plu s , le be s oin de

r é ponses ad a ptées se fait sen ti r. Cet te proximité est par

a i ll eu rs la ga ra n tie d’acti ons en directi on de publics qui ne

b é n é f i c i ent pas néce s s a i rem ent d’autres interven ti ons car

é l oi gnés géogra ph i qu em en t , voi re non pris en com pte

s pon t a n é m ent par d’autres dispo s i ti fs .

Par aill eu rs , les Régies de Quarti er of f rent aux habitants et

s a l a riés une palet te d’activi t é s ,d ’ i n terven ti on s .E lles appor-

tent ainsi des réponses diverses et ouvrent des po s s i bi l i t é s

d ’ i n s erti on mu l tiples ad a ptées aux be s oins des pers on n e s .

Ce qu’ i llu s tre l’appell a ti on “en s em bl i er d’inserti on” c’est la

po s s i bilité que po s s è de , en son sei n , la Régie de Quarti er

d ’ of f rir des réponses ad a ptées à différen tes difficultés par la

mu l tiplicité des activités dével opp é e s , voi re de favori s er de s

p a s s a ges d’une activité à l’autre , ce qui doit être moins co u-

rant mais qui devrait po uvoir se dével opper. C’est au tra-

vers de l’insti tuti on d’un réel parco u rs indivi dualisé qu e

l ’ accom p a gn em ent des pers onnes en difficulté d’inserti on

prend to ut son sens et débo u che sur des soluti ons du ra bl e s .

Quant à l’intérêt de l’assouplissem ent des règles de qu a l i f i-

c a ti on et form a ti on , il n’est pas propre aux seules Régies de

Q u a rti ers .

La recon n a i s s a n ce des acquis et des com p é ten ces au travers

de l’ex p é ri en ce de travail con s ti tue désormais un en j eu

m a j eur pour l’en s em ble de la pop u l a ti on .

E n tre form a ti on initiale et form a ti on con ti nu e , la recon-

n a i s s a n ce des acquis de l’ex p é ri en ce paraît être la voie à

d é vel opper pour recon n a î tre la profe s s i on n a l i s a ti on qu e

con f è re sous certaines con d i ti on s , l ’ exerc i ce d’une activi t é .

E lle perm et en ef fet , de dével opper les po s s i bilités d’inser-

ti on des pers onnes ne possédant pas les bases théori qu e s

ou les diplômes initi a u x .

A cet éga rd , la recon n a i s s a n ce des acquis a un rôle impor-

tant à jouer dans le cad re des parco u rs d’inserti on . L a

D G E F P a d’aill eu rs lancé une étu de qui doit perm et tre

d ’ é va lu er les apports de ces parco u rs dans la qu a l i f i c a ti on

des salariés en inserti on .

P lus largem en t , le ministère de l’em p l oi se pr é occ u pe , en

l i a i s on avec les parten a i res soc i a u x , de la place de l’ex p é-

ri en ce dans la qu a l i f i c a ti on profe s s i on n elle des pers on n e s .

Le go uvern em ent a ainsi propo s é , dans le cad re du proj et

de loi de modern i s a ti on soc i a l e , qui vi en d ra en prem i è re

l ectu re au parl em ent en ja nvi er 2001, un tex te perm et t a n t

“une recon n a i s s a n ce de l’ex p é ri en ce to ut au long de la vi e”

en vue de l’acqu i s i ti on d’une qu a l i f i c a ti on certi f i é e .

In tervi ew de Ca t h erine Barb a ro u x

DG E F P, Mi n i s t è re de l’Emploi et de la So l i d a ri t é