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B1 NUMÉRO DU 6 OCTOBRE 2012 LES AFFAIRES | WWW.LESAFFAIRES.COM cahier détachable cahier les affaires INGÉNIEURS Une industrie en consolidation Les firmes québécoises sont sur le mode acquisition. Entre les plus grandes et les plus petites, l’écart se creuse. Et les plus grosses sont elles-mêmes la cible de groupes internationaux.

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B1NUMÉRO DU 6 OCTOBRE 2012LES AFFAIRES | WWW.LESAFFAIRES.COM cahier détachable

cahier les affairesINGÉNIEURS

Une industrie en consolidationLes firmes québécoises sont sur le mode acquisition. Entre les plus grandes et les plus petites, l’écart se creuse. Et les plus grosses sont elles-mêmes la cible de groupes internationaux.

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Genivar a frappé un grand coup au début de l’été. La firme de génie-conseil s’est offert, au prix de 442 millions de dollars, le géant britannique WSF qui faisait presque deux fois sa taille. L’achat a propulsé la société québécoise au 18e rang des plus importants groupes d’ingénierie à l’échelle mondiale.

À n’en pas douter, « cette transaction est un moment charnière dans l’histoire de

Genivar. C’est une occasion de bâtir une firme de services-conseils d’envergure mon-diale », souligne le président et chef de la direction, Pierre Shoiry, qui tramait une acquisition de grande envergure depuis quelque temps déjà.

Du coup, son effectif a grimpé de 5 500 employés oeuvrant principalement au Canada à 14 500 répartis dans tous les continents. Ses revenus ont aussi fait un bond prodigieux, passant de 650 M$ à 1,75 milliard de dollars. Avant la transaction, Genivar réalisait 96 % de ses revenus au Canada. Désormais, ce sera le tiers.

« Deux choix se sont imposés à nous : être acteur ou spectateur. Notre choix a été clair. Nous avons décidé de jouer un rôle actif dans cette réorganisation dont seules les firmes ayant des stratégies d’acquisition et d’intégration éprouvées, ainsi qu’une capa-cité financière certaine, sortiront gagnantes sur l’échiquier mondial », dit M. Shoiry.

La firme saguenayenne Cegertec s’est aussi donné une occasion de grandir

en s’associant à l’australienne Worley-Parsons, quatrième acteur mondial en ingénierie.

« C’est une occasion d’accélérer la croissance, d’avoir accès à des pro-

jets majeurs dans le monde et aussi de créer au Québec un centre d’excellence mondial en aluminium par la combinaison de nos expertises », soulignait le président de la nouvelle coentreprise Cegertec WorleyPar-sons, Stéphane Leduc, dans une entrevue accordée à Les Affaires lors de l’annonce de ce mariage en avril dernier.

Des occasions de grandirLes autres firmes québécoises ne sont pas en reste. Dessau, qui figure parmi les plus importantes sociétés d’ingénierie-construction du pays, a réalisé cinq acquisi-tions depuis janvier, dont trois en Amérique du Sud, où elle poursuit sa croissance et compte maintenant plus de 1 000 employés.

« Nous avons décidé de concentrer nos efforts en Amérique latine, là où nous sommes déjà fortement ancrés », souligne Jean-Pierre Sauriol, président de cette société qui est aujourd’hui présente dans sept pays et compte plus de 5 000 employés.

Dessau cumule une trentaine d’acquisitions depuis cinq ans. L’achat de WSF par l’hype-ractive Genivar était son quinzième en moins de deux ans. Elle en a réalisé une cinquantaine depuis 2006.

« La consolidation se poursuit, et c’est un phénomène mondial », note Johanne Desrochers, pdg de l’Association des ingé-nieurs-conseils du Québec, à son retour du congrès annuel international de la Fédération mondiale de l’ingénierie, qui se tenait au début de septembre à Séoul. Cette tendance découle de la nécessité pour les firmes de services-conseils d’offrir une plus grande expertise à ses clients ou de les accompagner dans leurs déplacements internationaux. Ces transac-tions n’ont pas seulement lieu en terre étran-gère, mais aussi au Québec et ailleurs au pays.

Résultat : en dix ans, le nombre de firmes québécoises a fondu de 107 à 40, selon les données de l’Association des ingénieurs-conseils du Québec. On en comptait même 250 au début des années 1990. Or, cette forte consolidation n’est pas finie, semble-t-il, même s’il reste de moins en moins de sociétés en lice. «Le nombre de firmes qué-bécoises continuera de diminuer», dit M.Sauriol. « La consolidation se poursui-vra», affirme aussi Steeve Fiset, président et chef de la direction de la firme BBA qui vient d’ouvrir un bureau à Toronto.

Cette société de Mont-Saint-Hilaire, qui emploie 850 personnes, suscite elle-même beaucoup de convoitise. « On est une firme de taille intermédiaire comme il n’y en a plus beaucoup au Québec. Ça suscite de l’intérêt, d’autant que nous sommes aussi très spécialisés », dit M. Fiset en précisant aussitôt ne pas être à vendre.

Même son de cloche chez Dessau. « On reçoit des offres, mais on n’est pas intéressés. On a la capacité de faire nous-mêmes notre chemin et notre place à l’étranger », dit M.Sauriol, dont l’entreprise est la propriété de 500 associés.

Rester son propre maîtreCima+, dont plusieurs des 2 300 employés sont aussi des actionnaires, entend aussi rester son propre maître. « C’est possible, mais pour cela, il faut une volonté de réinvestir nos profits dans notre développement », dit le pdg Kazimir Olechnowicz.

Il précise vouloir plutôt conclure des partenariats avec différentes firmes d’ingé-nierie dans le monde, citant en exemple l’entente conclue récemment avec Aurecon, de Singapour.

Cependant, devant le nombre de plus en plus restreint de firmes québécoises d’ingénierie, on peut se demander s’il y aura un jour une mégatransaction qui verra deux de ses plus importantes sociétés fusionner.

« On ne peut jamais dire jamais. Mais je ne crois pas que ce soit présentement dans les cartons. Les firmes ont plutôt tendance à faire des acquisitions pour ajouter des expertises ou développer de nouveaux marchés», conclut Johanne Desrochers. �

Acheter ou se faire acheter?

au Canada à 14 500 répartis dans tous les au Canada à 14 500 répartis dans tous les continents. Ses revenus ont aussi fait continents. Ses revenus ont aussi fait un bond prodigieux, passant de 650 M$ à un bond prodigieux, passant de 650 M$ à 1,75 milliard de dollars. Avant la transaction, 1,75 milliard de dollars. Avant la transaction, Genivar réalisait 96 % de ses revenus au Canada. Désormais, ce sera le tiers.Canada. Désormais, ce sera le tiers.

« Deux choix se sont imposés à nous : être « Deux choix se sont imposés à nous : être acteur ou spectateur. Notre choix a été clair. Nous avons décidé de jouer un rôle actif dans cette réorganisation dont seules les firmes ayant des stratégies d’acquisition et d’intégration éprouvées, ainsi qu’une capacité financière certaine, sortiront gagnantes sur l’échiquier mondial », dit M. Shoiry.

La firme saguenayenne Cegertec s’est aussi donné une occasion de grandir

en s’associant à l’australienne WorleyParsons, quatrième acteur mondial en ingénierie.

« C’est une occasion d’accélérer la croissance, d’avoir accès à des pro

« C’est possible de rester son propre maître, mais pour cela, il faut une volonté de réinvestir nos profits dans notre développement. »

– Kazimir Olechnowicz, pdg CIMA+

Les sociétés de génie-conseil font des acquisitions pour renforcer leur présence sur la scène mondiale. Pendant ce temps, d’autres fusions sont à prévoir entre des firmes québécoises. Qui mangera qui ?

chemin et notre place à l’étranger », dit Sauriol, dont l’entreprise est la propriété Sauriol, dont l’entreprise est la propriété

Cima+, dont plusieurs des 2 300 employés Cima+, dont plusieurs des 2 300 employés sont aussi des actionnaires, entend aussi sont aussi des actionnaires, entend aussi rester son propre maître. « C’est possible, mais rester son propre maître. « C’est possible, mais pour cela, il faut une volonté de réinvestir nos profits dans notre développement », dit le

Il précise vouloir plutôt conclure des partenariats avec différentes firmes d’ingé-nierie dans le monde, citant en exemple nierie dans le monde, citant en exemple l’entente conclue récemment avec Aurecon, l’entente conclue récemment avec Aurecon,

Cependant, devant le nombre de plus Cependant, devant le nombre de plus en plus restreint de firmes québécoises en plus restreint de firmes québécoises d’ingénierie, on peut se demander s’il y aura d’ingénierie, on peut se demander s’il y aura un jour une mégatransaction qui verra deux un jour une mégatransaction qui verra deux de ses plus importantes sociétés fusionner.de ses plus importantes sociétés fusionner.

« On ne peut jamais dire jamais. Mais je ne crois pas que ce soit présentement dans les cartons. Les firmes ont plutôt tendance à faire des acquisitions pour ajouter des expertises ou développer de nouveaux

», conclut Johanne Desrochers. �

PIERRE. THEROUX @TC.TC

faire acheter?Top 15 des firmes d’ingénierie au Québec

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ingénieurs

« Le mouvement de consolidation se poursuivra. »

– Steeve Fiset, président et chef

de la direction de BBA

En juillet, Dessau faisait l’acquisition de SyZ Consultores Asociados, une société d’ingé-nierie spécialisée dans le secteur de l’énergie située à Lima, au Pérou.

Deux mois plus tôt, elle s’était tournée vers Santiago au Chili pour mettre la main sur la société MG Ingenieros, spécialisée dans le secteur minier.

En avril 2011, elle prenait pied en Colombie en acquérant CEI, une importante firme de Bogota qui cumule 50 ans de savoir dans les secteurs pétroliers et gaziers.

L’entreprise concentre donc ses efforts en visant non seulement le continent sud-américain, mais des secteurs d’activité très précis. « L’Amé-rique latine regorge de ressources naturelles. Nous voulons renforcer notre expertise dans ce secteur d’activité », explique le président et chef de la direction, Jean-Pierre Sauriol.

Les firmes québécoises d’ingénierie ciblent de plus en plus d’autres sociétés qui œuvrent dans des secteurs de niche ou offrent des compétences très pointues.

Genivar déploie pour sa part ses antennes vers l’environnement. Elle a acquis l’an dernier la société québécoise Groupe OptiVert, spécialisée en gestion des forêts, et l’entreprise albertaine JMH Environmental Solutions, qui offre des services-conseils environnementaux dans le domaine des hydrocarbures.

« Ces acquisitions nous permettront de nous positionner de manière stratégique en prévision de projets environnementaux de grande enver-gure envisagés dans le cadre du Plan Nord », avait souligné André-Martin Bouchard, vice-président en environnement de Genivar, lors de l’annonce de la transaction en juillet 2011.

La spécialisation n’a d’ailleurs pas de limites. Il y a plus d’un an, Genivar avait acquis Decibel, une petite firme de génie-conseil de Pointe-Claire qui employait 13 personnes. Or, comme son nom le laisse présager, Decibel a fait sa marque dans les secteurs de l’acoustique architecturale, de la mesure et du contrôle du bruit industriel ainsi que du bruit environnemental. Difficile d’être plus pointu ! P.T.

Pas de limites à la spécialisation

Le classement annuel des firmes d’ingénierie est établi en fonction du nombre actuel d’employés au Québec. Les firmes membres de l’Association des ingénieurs-conseils du Québec ont été sollicitées pour remplir un formulaire de façon volontaire du 1er mai au 1er juillet 2012. Bien que toutes les mesures nécessaires aient été prises afin d’assurer l’exactitude des renseignements, Les Affaires ne saurait être tenu responsable de toute inexactitude ou tout renseignement incomplet, pas plus que de tout manque de renseignements. Pour inscrire votre société dans la banque de données de Les Affaires, écrivez à : [email protected] Le nombre d’employés ne tient pas compte du récent partenariat avec WorleyParsons.

Nom de l’entreprise

Nombre d’employés au Québec

Nombre d’employés

au CanadaCanadaa

Nombre Nombre Nombre d’emd’em-ployés totaux

Bureaux au

Canada Bureaux à l’étranger Actionnaires

1 SNC-Lavalin (Groupe) 6 0006 000 15 700 28 100 50 67 bureaux dans 44 pays, dont États-Unis (6), Inde (4), France (4)67 bureaux dans 44 pays, dont États-Unis (6), Inde (4), France (4)67 bureaux dans 44 pays, dont États-Unis (6), Inde (4), France (4) Jarislowsky Fraser (14,37 %), actionnaires multiples

2 Dessau 4 100 4 500 5 000 83 Algérie, Chili, Colombie, Costa Rica, Pérou, République dominicaine, Trinité-et-TobagoAlgérie, Chili, Colombie, Costa Rica, Pérou, République dominicaine, Trinité-et-TobagoAlgérie, Chili, Colombie, Costa Rica, Pérou, République dominicaine, Trinité-et-Tobago Jean-Pierre et Rosaire Sauriol, 420 employés

3 Genivar 2 800 5000 14500500 104 67 bureaux à l’étranger : Europe (17), Asie (12), Amérique latine (11), Afrique (8), Moyen-Orient (8), 67 bureaux à l’étranger : Europe (17), Asie (12), Amérique latine (11), Afrique (8), Moyen-Orient (8), 67 bureaux à l’étranger : Europe (17), Asie (12), Amérique latine (11), Afrique (8), Moyen-Orient (8), 67 bureaux à l’étranger : Europe (17), Asie (12), Amérique latine (11), Afrique (8), Moyen-Orient (8), États-Unis (6), Océanie (3), Eurasie (2)67 bureaux à l’étranger : Europe (17), Asie (12), Amérique latine (11), Afrique (8), Moyen-Orient (8), États-Unis (6), Océanie (3), Eurasie (2)67 bureaux à l’étranger : Europe (17), Asie (12), Amérique latine (11), Afrique (8), Moyen-Orient (8), Actionnaires multiplesActionnaires multiples

44 BPRBPR 2 098 2 200 2 2002 200 32 États-Unis (Dallas, Salt Lake City), France (Paris)États-Unis (Dallas, Salt Lake City), France (Paris) Tetra Tech Canada Holding Tetra Tech Canada Holding [Mississauga, Ontario] (100 %)[Mississauga, Ontario] (100 %)

55 CIMA + 1 800 2 000 2 200 25 6 bureaux à l’étranger : Alger (Algérie), Niamey (Niger), Libreville (Gabon), Kinshasa (République 6 bureaux à l’étranger : Alger (Algérie), Niamey (Niger), Libreville (Gabon), Kinshasa (République démocratique du Congo), Kigali (Rwanda), Hanoï (Vietnam)démocratique du Congo), Kigali (Rwanda), Hanoï (Vietnam)

Kazimir Olechnowicz, Yves Théberge, Kazimir Olechnowicz, Yves Théberge, François Plourde, Pierre MoffetFrançois Plourde, Pierre Moffet

6 Roche (Groupe-conseil)Roche (Groupe-conseil)1 766 1 7661 766 1 847 95

6 bureaux à l’étranger : États-Unis (Salt Lake City), Algérie (Alger), Libye (Tripoli), Sénégal (Dakar), 6 bureaux à l’étranger : États-Unis (Salt Lake City), Algérie (Alger), Libye (Tripoli), Sénégal (Dakar), France (Bordeaux), Nouvelle-Calédonie (Nouméa)

Alex Brisson, André Côté, Alex Brisson, André Côté, Christian Bérubé, Mario W. Martel, Christian Bérubé, Mario W. Martel, Paul Émile Bélanger, Serge Dussault, Sylvain Corneau

7 AECOM Consultants AECOM Consultants AECOM Consultants 1 5001 500 4 700 45 000 57 125 pays Tecsult Acquisition Company [Burnaby, Colombie-Britannique] (100 %)

8 S.M. International 1 330 1 400 1 618 23 Émirats arabes unis (Abu Dhabi), Algérie (Alger), Arabie saoudite (Al-Khobar), Suisse (Genève), Luxembourg, États-Unis (Miami)Émirats arabes unis (Abu Dhabi), Algérie (Alger), Arabie saoudite (Al-Khobar), Suisse (Genève), Luxembourg, États-Unis (Miami)Émirats arabes unis (Abu Dhabi), Algérie (Alger), Arabie saoudite (Al-Khobar), Suisse (Genève), Bernard Poulin et Gérard Laganière

9 exp [anc. Teknika HBA] 1 297 2 624 3 460 32 États-Unis (23), Algérie (2), Brésil, Vietnam Exp Global Inc. [Brampton, Ontario] (100 %)

10 BBA 750750 850 850 9 85 associés (100 %)

11 Cegertec WorleyParsons1540 540 540 9 148 bureaux dans 44 pays Jeannot Harvey (50 %), WorleyParsons

Investments Canada [Australie] (50 %)

12 Bouthillette Parizeau 214 243243 243 7 12 actionnaires principaux

13 Golder Associés 200200 3257257 77973973 48 180 bureaux dans le monde Employés

14 Leroux Beaudoin Hurens Leroux Beaudoin Hurens et Ass. (LBHA) 200 200 200200 7

Immobilière Serge Beaudoin, Jean Leroux et Normand Hurens

15 Pageau Morel et AssociésPageau Morel et Associés 165 165 165 3 8 associés

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Le nouveau départ de SNC-Lavalin

Il devra aussi améliorer les rendements de l’entreprise, rassurer les investisseurs et composer avec la contro-verse suscitée par la nomina-tion d’un dirigeant anglo-phone à la tête d’une firme centenaire devenue un fleu-ron du Québec Inc.

Recruté pour remplacer son prédécesseur Pierre Duhaime, qui a été forcé de quitter son poste le prin-temps dernier à la suite d’allégations de malversa-tions financières de la part de l’entreprise, Robert Card dit avoir accepté ce défi en s’assurant de l’appui des ad-ministrateurs pour rétablir l’intégrité de l’entreprise.

Redorer le blason« Le conseil d’administration s’est engagé à faire toute la lumière pour aller de l’avant. Nous voulons nous assurer que de tels événements ne se reproduiront plus jamais, que l’éthique sera au cœur de nos décisions d’affaires », a sou-ligné Robert Card en entre-vue avec Les Affaires. Il devra notamment redorer le blason de l’entreprise auprès de la Banque mondiale, qui l’a bannie des nouveaux appels d’offres pour des projets financés par l’institution.

Robert Card a travaillé pen-dant 35 ans au sein de la so-ciété américaine CH2M Hill, un géant mondial qui a riva-lisé à plusieurs reprises avec SNC-Lavalin pour l’obten-tion de contrats majeurs.

Il s’est dit « enthousiaste devant les formidables pos-sibilités de SNC-Lavalin, qui a une solide plateforme, d’importants capitaux et un fort potentiel de croissance. » « Elle doit demeurer une firme de choix pour ses clients », a-t-il ajouté en pré-cisant qu’il voulait d’abord mieux connaître l’entreprise

avant de concevoir sa straté-gie de développement.

Améliorer la rentabilitéLe nouveau président aura notamment pour tâche d’améliorer la rentabilité. La firme a vu ses profits chuter de 100 millions de dollars en 2011, en passant de 476,7 M$ à 378,8 M$. Les revenus avaient toutefois progressé de 20,3 % pour s’établir à 7,2 milliards de dollars, com-parativement à 6 G$ en 2010. Son carnet de commandes avait aussi augmenté, pour s’établir à 10,1 G$ à la fin de décembre 2011, compara-tivement à 9,7 G$ à la fin de décembre 2010.

La situation ne s’est pas améliorée au premier se-mestre terminé le 30 juin. Le bénéfice s’est chiffré à 99,6 M$, comparativement à 178,3 M$ pour la période correspondante de 2011. L’entreprise prévoit d’ailleurs une baisse de 11 % du béné-fice pour l’année en cours. Les revenus ont augmenté de 11,5 %, pour s’établir à 3,7 G$ (3,3 G$ au premier semestre de 2011), tandis que les com-mandes s’élèvent à 10,7 G$.

À l’affût d’acquisitionsCette baisse des profits de SNC-Lavalin est en grande partie liée à un apport moins élevé des secteurs énergie, hydrocarbures et produits chimiques. Robert Card, pour qui l’énergie est le do-maine de prédilection, arrive donc à point nommé.

« J’ai touché à tous les do-maines du génie dans ma carrière, et je n’ai donc pas de parti pris pour un secteur ou l’autre. Nous allons travailler sur des projets ou dans des régions du monde qui offrent les meilleures perspectives d’affaires », dit-il.

Robert Card n’écarte aucun scénario quant aux rumeurs

concernant la cession d’actifs de l’entreprise, voire sa vente. « Ce n’est jamais approprié d’exclure à l’avance toutes les options », dit-il, en rappe-lant que le secteur de l’ingé-nierie est toujours en période de consolidation. De même, SNC-Lavalin pourrait aussi être à l’affût d’acquisitions qui lui permettraient de croître davantage.

L’expérience avant toutLa décision de SNC-Lavalin de nommer cet ingénieur américain à sa tête a été bien reçue par les analystes. Selon Frederick Bastien, de la firme Raymond James, « les action-naires devraient être ravis de voir que la société a réussi à attirer l’expérience et la répu-tation de M. Card ».

Hamzah Mazari, de Crédit Suisse, estime que son « ex-périence dans le secteur de l’énergie, tant du côté gou-vernemental que corporatif, augmentera la présence de SNC dans ce domaine ».

D’autres pensent aussi que l’arrivée d’un Américain per-mettra à la firme québécoise de s’imposer davantage au sud de la frontière.

La nomination de M. Card a néanmoins soulevé cer-taines inquiétudes du fait qu’il ne parle pas français. Le principal intéressé, qui s’est acheté une propriété dans le Vieux-Montréal, a précisé être « heureux de déménager au Québec et particulière-ment d’apprendre le français, afin de conserver vivant un héritage qui fait partie intégrante de cette entreprise mondiale ». �

PAR PIERRE THÉROUX

L’Américain Robert Card, le nouveau président de SNC-Lavalin, a du pain sur la planche. En poste depuis le 1er octobre, il prend les rênes de l’une des plus grandes sociétés d’ingénierie du monde, mais dont la réputation a été sérieusement entachée depuis un an.

Un spécialiste des projets d’infrastructures

Robert Card n’arrive pas en terre inconnue. Ce titulaire d’une maîtrise en génie civil et environnemental de l’Uni-versité Stanford a passé la majeure partie de sa carrière de près de 40 ans au sein de CH2M Hill, une firme d’ingé-nierie du Colorado qui figure aujourd’hui au cinquième rang

mondial. Il y a occupé des postes de direction dans divers domaines : affaires gouverne-mentales, environnement et énergie nucléaire, infrastruc-tures, énergie...

À son actif, il a entre autres été chef de l’exploitation pour le consortium chargé de pré-parer les Jeux olympiques de

Londres de 2012. Il a aussi supervisé le projet de déclas-sement de l’usine d’armement nucléaire de Rocky Flats, au Colorado. Pendant trois ans, il a été sous-secrétaire au dé-partement américain de l’Énergie, avant de réintégrer CH2M Hill pour en diriger les affaires internationales.

« Son savoir-faire en réalisa-tion de grands projets d’infras-tructures et d’énergie dans le monde entier lui sera très utile dans ses fonctions », es-time la direction de SNC-Lava-lin, qui dit avoir choisi M. Card après avoir songé à des candi-dats en provenance du Canada et d’ailleurs. P.T.

Robert Card, le nouveau président de SNC-Lavalin, a du pain sur la planche, à la tête de l’une des plus grandes sociétés d’ingénierie du monde.

PHOTO : OLIVIER JEAN

1ER RANG AU CLASSEMENT

B6 NUMÉRO DU 6 OCTOBRE 2012LES AFFAIRES | WWW.LESAFFAIRES.COM

PAR PIERRE THÉROUX

Les occasions d’affaires se faisant plus rares au Québec, la firme d’ingénierie Dessau tourne davantage son atten-tion vers l’Amérique latine.

« On ne délaisse pas le Qué-bec, mais les possibilités de croissance y sont moins im-portantes qu’avant », affirme Jean-Pierre Sauriol, pré-sident et chef de la direction.

Dessau a multiplié au cours des derniers mois les acquisitions en Amérique du Sud, où elle prévoit un fort potentiel de développement, notamment dans les secteurs de l’énergie et des infrastruc-tures de transport.

C’est ce qui l’a incitée à mettre la main sur une so-ciété péruvienne spécialisée dans le secteur énergétique, une firme chilienne qui oeuvre dans le secteur mi-nier, de même que sur une

entreprise colombienne spé-cialisée dans les industries pétrolières et gazières.

« Avant, nos activités étran-gères étaient dispersées dans un trop grand nombre de pays. Nous préférons les concentrer en Amérique latine, parce que c’est un continent que nous connais-sons mieux et qui regorge de ressources », dit M. Sauriol.

Depuis 17 ans en Amérique du SudDessau a amorcé ses activités en Amérique latine en 1995, en s’implantant au Pérou dans le secteur de l’énergie. Depuis, la firme a notamment participé à la construction d’une ligne d’interconnexion électrique d’une longueur de 1 800 km reliant les réseaux de six pays d’Amérique cen-trale : Guatemala, El Salvador, Honduras, Nicaragua, Costa Rica et Panama.

Elle a implanté des bureaux permanents au Chili et en Colombie, mais n’a pourtant pas pris pied au Brésil, recon-nu comme l’une des princi-pales puissances écono-miques mondiales. « C’est une autre culture, une autre langue que l’espagnol », dit M. Sauriol, en précisant que plusieurs centaines d’em-ployés de Dessau parlent la langue de Cervantès.

La deuxième firme d’ingénierie-construction au Québec et la cinquième au Canada ne délaisse pas le reste du monde ni le Québec pour autant.

Dessau a un bureau perma-nent en Algérie où elle s’est établie il y a près de 10 ans. Elle a notamment participé au projet de l’autoroute Est-Ouest. « Notre présence en Algérie nous permet de re-garder aussi dans les pays avoisinants. »

Au Québec, Dessau parti-cipe entre autres à la concep-tion des centres de recherche affiliés au Centre hospitalier de l’Université de Montréal et au Centre universitaire de santé McGill, actuellement en construction.

La firme fait aussi partie du consortium chargé de para-chever les 55 km de l’auto-route 30 au sud de Montréal, qui doivent être achevés d’ici la fin de l’année. Les perspec-tives de croissance y sont toutefois modérées.

« Des grands projets d’infrastructures, il y en aura moins dans l’avenir », note M. Sauriol. Le Plan Nord offre par ailleurs des occa-sions intéressantes, mais fait face à des problèmes de main-d’œuvre.

« Au Québec, le recrute-ment de main-d’œuvre spé-cialisé est difficile. Et la mobilité des travailleurs

pose aussi problème », dit M. Sauriol. Résultats : Des-sau prévoit que ses revenus provenant de l’extérieur du Québec passeront de

35 à 50 % d’ici trois à quatre ans. Depuis 2005, l’effectif a doublé, à 5000 employés, dont un millier en Amérique latine. �

Dessau accentue sa présence en Amérique latine

Genivar joue dans la cour des grands Pierre Shoiry passe beau-coup de temps en Europe ces temps-ci. À la fin de sep-tembre, le président et chef de la direction de Genivar était à Londres, au siège de la société de génie-conseil bri-tannique WSF, que la firme de génie québécoise a ac-quise en juin dernier. Il s’est aussi rendu en Suède, où se trouve l’un des plus impor-tants bureaux de WSP.

En 2006, au moment de son premier appel public à l’épargne, Genivar était une entreprise provinciale : 90 % de ses revenus provenaient du Québec. « Désormais, nous sommes un groupe d’envergure mondiale », dit M. Shoiry.

L’achat de WSP a propulsé son entreprise du jour au lendemain dans 35 pays et parmi les 20 plus grands

groupes de génie-conseil mondiaux.

Chine, Inde et AustralieAvec l’acquisition de WSP, les revenus de Genivar au Québec ne représenteront plus que 14 %. Si le Canada reste son marché principal (34 %, y compris le Québec), les portes du Royaume-Uni (19 %), de l’Europe du Nord (19%) et des États-Unis (9%) s’ouvrent devant elle.

Son chiffre d’affaires regrou-pé de 1,8 milliard de dollars est réparti également entre l’Amérique du Nord (43%) et l’Europe (44 %). Mais Genivar compte aussi désormais des bureaux en Chine, en Inde et en Australie.

« Les deux firmes possèdent des empreintes géogra-phiques, des expositions aux marchés et des offres de ser-

vices complémentaires, mais pour lesquels le chevauche-ment de la clientèle est limité. Cela devrait nous permettre

de diversifier nos revenus et de mieux servir notre clien-tèle à l’échelle internatio-nale», souligne M. Shoiry.

Genivar dit être maintenant dotée d’une expertise clé dans le bâtiment, le trans-port, les infrastructures, l’énergie et l’environnement. Des secteurs jugés promet-teurs, tant au pays qu’à l’étranger.

« De nombreux gouver-nements ont l’intention de combler le déficit de leurs infrastructures par des réin-vestissements. Nous nous attendons donc à ce que les dépenses d’infrastructure dans les pays développés continuent à dépasser la croissance du PIB », dit-il.

Norvège, Finlande et SuèdeDes données indiquent aussi que les dépenses publiques en Europe du Nord (parti-culièrement en Norvège, en Finlande et en Suède)

devraient surpasser celles de nombreux autres pays développés au cours des prochaines années. « Nous sommes désormais présents dans ces pays, ce qui devrait être bénéfique », dit M. Shoiry.

L’environnement s’avère aussi prometteur. « La conformité à la réglemen-tation environnementale reste un volet important dans l’exécution d’un pro-jet. De plus, la tendance au respect de l’écologie favorise l’accroissement des activités des firmes de services-conseils présentes dans ce segment. »

Genivar mise aussi sur la croissance de ses activités industrielles (mines, hydro-carbures) et de celles qui sont liées au secteur énergétique. P.T.

« On ne délaisse pas le Québec, mais les possibilités de croissance y sont moins

importantes qu’avant », dit Jean-Pierre Sauriol, de Dessau. PHOTO : GILLES DELISLE

« Désormais, nous sommes un groupe d’envergure mondiale », dit Pierre Shoiry, de Genivar. PH. : G. DELISLE

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3E RANG AU CLASSEMENT

2E RANG AU CLASSEMENT

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B8 NUMÉRO DU 6 OCTOBRE 2012LES AFFAIRES | WWW.LESAFFAIRES.COM

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Le Nord n’est pas un terri-toire inconnu pour BBA. Elle y accompagne des clients du secteur minier depuis plus de 20 ans. Le Plan Nord avive l’enthousiasme de cette société lancée en 1979.

« Le Plan Nord favorise l’émergence de nouveaux projets d’exploration qui, on l’espère, amènera aussi des projets d’exploitation de mines et plus de projets pour nous ! » s’emballe Steeve Fiset, président et chef de la direction de cette entreprise de Mont-Saint-Hilaire.

Ces dernières années, BBA a notamment travaillé sur la mine de fer du lac Bloom à Fermont, ancienne pro-priété de la société Consoli-dated Thompson, vendue à l’américaine Cliffs Natural Resources. La firme a aussi réalisé le complexe minier de Mont-Wright d’Arcelor-Mittal, en plus d’avoir mis au point des programmes de modernisation d’installa-tions électriques et de sys-tèmes de pompage de résidus pour divers clients.

Pour renforcer sa présence dans le Nord, la firme décidait en 2010 de s’installer à Labrador City, à Terre-Neuve. « Notre implantation

permanente reflète notre volonté d’aider nos clients relativement à leur dévelop-pement économique dans cette région », dit M. Fiset.

BBA poursuivait ainsi sa stratégie de déploiement amorcée à l’automne 2009, lorsqu’elle s’est implantée à Vancouver. Comme d’autres firmes québécoises avant elle, la firme a senti la néces-sité d’étendre sa présence hors du Québec.

En septembre, BBA ouvrait un bureau au centre-ville

de Toronto. Avec celui qu’elle a ouvert en novembre 2011 dans la ville minière de Tim-mins, en Ontario, ce bureau permet à BBA d’être « à proximité de sa clientèle ontarienne qui est de plus en plus nombreuse ».

BBA prévoit aussi prendre pied à Calgary d’ici la fin de l’année. « En raison de notre expertise dans les sec-teurs de l’énergie et de l’ex-ploitation des ressources naturelles, c’est un marché très intéressant pour nous », souligne le président.

En deux ans, BBA a vu son effectif bondir de 400 à 850 employés et prévoit en compter 200 de plus d’ici un an. Si le boom minier a grandement profité à la firme, elle ne s’inquiète pas outre mesure du caractère cyclique de cette industrie.

« Nous sommes conscients des risques. Mais tous les métaux ne suivent pas le même cycle », dit M. Fiset.

De plus, la firme est active dans plusieurs projets de développement de parc éolien au Québec, ajoute-t-il. Dans l’Ouest canadien, elle réalise aussi plusieurs mandats dans le secteur de l’énergie. P.T.

Le Nord fait saliver BBACIMA+ grandit ailleurs

PAR PIERRE THÉROUX

Kazimir Olechnowicz revient de la Nou-velle-Zélande, où il était accompagné de cinq ingénieurs qui resteront sur place jusqu’à la fin de l’année. Le puissant trem-blement de terre qui a secoué Christchurch en 2011 entraînera une décennie de recons-truction. La lavalloise CIMA+ y mène dif-férentes études et analyses de bâtiments.

« Le centre-ville est dévasté. Nous éva-luons les bâtiments un par un pour savoir s’il faut les démolir ou les renforcer », dit M. Olechnowicz, qui a obtenu ce man-dat grâce à une entente avec Aurecon.

Le gouvernement néo-zélandais consa-crera plusieurs milliards de dollars à la reconstruction de la deuxième ville du pays. « Nous prévoyons que ces projets produi-ront d’importantes retombées », dit-il.

Comme d’autres firmes du secteur, CIMA+ accentue sa présence à l’étranger. Mais elle le fait davantage par l’intermé-diaire d’accords de partenariat que par des acquisitions. « Nous misons d’abord sur la croissance organique », dit M. Olech-nowicz, qui dit cependant rester à l’affût des occasions d’achat.

Dans la dernière année, la firme a ouvert des bureaux au Vietnam, où elle travaille sur des projets de centrales et de postes électriques, et à Abu Dhabi, dans les Émirats arabes unis. Elle compte déjà quatre bureaux en Afrique, où elle est implantée depuis 13 ans. Aujourd’hui, elle est active dans une vingtaine de pays.

La majeure partie de la croissance de CIMA+ au cours des prochaines années

proviendra de l’extérieur du Québec. Car, s’il y a encore d’importants projets d’infras-tructure à venir au Québec, comme l’échan-geur Turcot et le pont Champlain, elle prévoit un ralentissement de la cadence.

Le Nord-du-Québec reste dans la mire de la firme qui emploie 2 200 personnes, dont une majorité (1 800) dans la province. CIMA+, qui a ouvert un bureau à Sept-Îles il y a un an, travaille notamment à la réali-sation du premier tronçon d’une route vers le Nord.

Elle lorgne aussi de plus en plus le reste du pays. Il y a environ cinq ans, elle s’im-plantait en Alberta, où elle a des bureaux à Calgary, Fort McMurray et Edmonton.

Un choix logique, « compte tenu de notre expertise dans le secteur de l’énergie », dit M. Olechnowicz. Il y a deux ans, elle s’établissait en Ontario et plus récemment, dans les autres provinces de l’Ouest. �

Kazimir Olechnowicz, de CIMA+ PHOTO : G. DELISLE

Steeve Fiset, de BBA

PHOTO : G. DELISLE

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B9NUMÉRO DU 6 OCTOBRE 2012LES AFFAIRES | WWW.LESAFFAIRES.COM

ingénieurs

PAR PIERRE THÉROUX

Les fréquentations auront duré trois ans. En avril, la firme saguenéenne Cegertec annonçait son union avec le géant australien WorleyPar-sons, quatrième groupe mondial du secteur qui em-ploie 38 700 personnes.

« C’est un partenariat 50-50. On tenait à garder une propriété québécoise », dit Stéphane Leduc, président de la nouvelle coentreprise Cegertec WorleyParsons.

Ces dernières années, Ce-gertec a été courtisée par plu-sieurs sociétés d’ingénierie québécoises et étrangères qui voulaient mettre la main sur cette filiale du Groupe Ceger, fondée il y a près de 60 ans.

Forte d’un rythme de crois-sance annuel oscillant entre 20 et 30 %, l’entreprise était persuadée de pouvoir pour-suivre cet élan sans passer dans le giron d’un plus grand acteur. Mais elle ne fermait pas la porte à un partenariat d’égal à égal.

« Nous avons trouvé le partenaire idéal en Worley-Parsons qui réalise ce genre d’entente avec d’autres firmes ailleurs dans le monde», indique M. Leclerc.

Pour Cegertec, cette asso-ciation est le coup de pouce qui lui permet désormais d’accéder à des projets ma-jeurs tant au Québec qu’à l’international.

« Nous avons maintenant l’expertise et l’ampleur pour

être invités à répondre à des appels d’offres de plus grande envergure, ce qui nous était impossible aupa-ravant », souligne M. Leduc. Il s’agit par exemple de pro-jets de sites miniers. En 2009, Cegertec avait d’ailleurs ou-vert un bureau à Sept-Îles.

Un partenaire pour le Plan NordLa firme entend en profiter pour faire sa place dans la réalisation de grands projets liés au Plan Nord. Les activités minières dans le Nord-du-Québec ont même constitué l’un des principaux attraits du groupe australien envers Cegertec et le Québec. « C’est pour lui une terre

inconnue qu’il voulait explorer avec nous », dit M. Leduc. Les deux firmes ont des atomes crochus.

Elles sont présentes dans les secteurs de l’énergie, des ressources et des in-frastructures industrielles.

L’objectif de Cegertec est aussi de prendre de l’expan-sion à l’international, notam-ment en Afrique franco-phone. « Notre entreprise est la première entreprise fran-cophone à s’associer à Wor-leyParsons, ce qui représente un avantage pour percer ce marché », souligne M. Leduc. WorleyParsons exploite 148 bureaux dans 44 pays, no-tamment en Chine, en Inde, en Europe et aux États-Unis.

La coentreprise Cegertec WorleyParsons emploie près de 600 personnes réparties dans neuf bureaux au Qué-bec. Cegertec avait réalisé un chiffre d’affaires de 46 mil-lions de dollars au cours de l’exercice financier se termi-nant le 30 novembre 2011. �

Cegertec, du Saguenay, s’unit à un géant mondial

Stéphane Leduc préside la nouvelle coentreprise Cegertec WorleyParsons.

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COMMISSION CHARBONNEAU

Faire la lumière sur une période sombreLa commission Charbonneau a repris ses audiences. Son andat : enquêter sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’indus-trie de la construction. Soulagement ou crainte dans l’industrie du génie, secteur névralgique qui emploie 23 000 personnes ?

« S’il y a des pratiques douteuses, nous serons les premiers à collaborer et à trouver des solutions aux problèmes », commente Johanne Desrochers.

La pdg de l’Association des ingénieurs-conseils du Québec ne s’était prononcée ni pour ni contre la tenue d’une commission d’enquête publique sur la construction. « Ce n’était pas à notre association d’en décider. La responsabilité incombait au gouvernement.»

Restaurer le prestige de la professionSelon plusieurs dirigeants de firmes d’ingé-nierie, la commission sera l’occasion de faire la lumière sur une période sombre dans l’histoire de cette industrie.

« S’il y a eu dans le passé des pratiques qui ne sont pas acceptables, s’il y a des pommes pourries, dénonçons-les », clame Kazimir Olechnowicz, pdg de la firme CIMA+. Il pré-cise que le travail de la commission mettra un terme aux accusations généralisées qui ont miné l’industrie.

« La commission Charbonneau aura été bénéfique si, au bout du compte, elle permet de mettre fin au climat actuel de suspicion et de restaurer le lustre d’antan du métier d’ingénieur », affirme Pierre Shoiry, président et chef de la direction de Genivar.

Steeve Fiset, président et chef de la direction de BBA, abonde dans ce sens. « Les allégations sont regrettables, mais, s’il y a des problèmes et des correctifs à apporter, l’industrie en sortira grandie. »

Faire connaître le travail des firmesLe président et chef de la direction de Dessau, Jean-Pierre Sauriol, souligne que la commis-sion aura une valeur éducative. « Il y a une méconnaissance de notre travail. La popu-lation va mieux comprendre le fonctionne-ment des firmes d’ingénierie et le système d’attribution des contrats. La formation d’un consortium n’est pas synonyme de conflit d’intérêts », précise-t-il.

Tous rappellent qu’il ne faut pas tout confondre et mettre au ban la profession d’ingénieur. « L’industrie emploie des milliers d’ingénieurs qui œuvrent de façon éthique et en respectant le code de déontologie », dit Steeve Fiset.

D’ailleurs, les dirigeants interrogés disent ne pas avoir subi de contrecoups financiers. « Il n’y a pas eu d’impact, la preuve que le génie québécois a une excellente réputation », dit M. Olechnowicz.

« Notre industrie est tributaire, pour une grande partie, de ses relations avec ses clients et de sa réputation. Or, nous n’avons pas ob-servé d’impact direct sur nos résultats finan-ciers », constate aussi Pierre Shoiry. P.T.

B10 NUMÉRO DU 6 OCTOBRE 2012LES AFFAIRES | WWW.LESAFFAIRES.COM

ingénieurs

PAR JEAN-FRANÇOIS BARBE

En 1992, alors qu’il était analyste pour Lé-vesque Beaubien Geoffrion, Paul Carmel recommandait l’achat de Mines Richmont à 2,40 $ l’action. Maintenant qu’il en est devenu le président et chef de la direction, il veut démontrer que le titre, sous la barre des 5 $, mérite mieux.

Et il le dit avec l’assurance que confère l’expérience. « Cela fait presque 20 ans que je suis les activités de Mines Richmont », souligne-t-il.

Il est vrai que cet ingénieur minier de 49 ans a passé la plus grande partie de sa carrière dans des habits de financier. Il a notamment créé MinQuest Capital, un fonds d’investissement spécialisé qui a investi 5% de son capital de 250 millions de dollars dans Richmont.

L’ingénieur minier a également conseillé le producteur d’or de Rouyn-Noranda en ma-tière de fusions et acquisitions, à l’époque où il dirigeait le financement des sociétés mi-nières chez Desjardins Marché des capitaux.

De fait, son expérience d’ingénieur minier de « terrain » se résume à trois années, après l’obtention de son diplôme, passées chez Inco Limitée, un producteur de nickel, à titre d’ingénieur contremaître à la production. Trois années qui lui ont permis de connaître intimement le fonctionnement d’une mine.

Connaître les rouages du financementIl n’est pas inusité d’avoir, aux commandes de sociétés minières, des ingénieurs ayant passé plus de temps dans l’univers de la finance que dans celui des opérations minières.

Toutefois, la direction d’une société minière exige de bien connaître ce qu’est une mine.

« Selon moi, il ne suffit pas d’être CFA ou chartered financial analyst [analyste financier agréé] pour diriger une société minière. Il faut être ingénieur minier, ce qui permet de saisir comment une minière peut réaliser son potentiel d’exploration tout en contrôlant ses coûts », dit-il. �

« Notre secteur a besoin de beaucoup de capitaux. Il est

essentiel de connaître les rouages du financement », constate

Paul Carmel, de Mines Richmont.

B11NUMÉRO DU 6 OCTOBRE 2012LES AFFAIRES | WWW.LESAFFAIRES.COM

D’ingénieur minier à chef de Mines Richmont

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LES AFFAIRES – Il y a deux ans, le Réseau des ingénieurs du Québec s’est prononcé en faveur d’une stratégie québécoise sur la mobilité durable. Qu’est-ce que cela recouvre au juste?ÉTIENNE COUTURE – La mobilité concerne le transport des individus et des marchan-dises. Or, les moyens de transport comme les voitures et les camions sont très polluants. L’objectif de la mobilité durable est donc de répondre aux besoins de transport d’une société, tout en diminuant l’impact environ-nemental des déplacements.

L.A. – En quoi cet enjeu interpelle-t-il les ingénieurs?É.C. – Notre mission première consiste à trouver des solutions aux problèmes. Ainsi, la pollution causée par le transport est un des grands problèmes de notre société. Pour que les ingénieurs puissent trouver des pistes de solution, le gouvernement doit démontrer un intérêt à l’égard de la mobilité durable. Par exemple, si aucune mesure pour augmenter l’usage des biocarburants n’est mise en place, les budgets de recherche et de développement alloués à ce domaine resteront très faibles.

L.A. – Quelles devraient être les priorités en matière de mobilité durable, selon vous? É.C. – Tout d’abord, il faut encourager l’im-plantation des véhicules électriques sur nos routes, puis diminuer notre dépendance au pétrole et développer la gestion intelligente des transports. Ces enjeux comportent de nombreux défis d’ingénierie. Du côté des véhicules électriques, notamment, la princi-pale difficulté réside dans le stockage de l’énergie. Pour ne pas nuire à la performance des véhicules, les batteries doivent être les plus petites et légères possible, mais en même temps, elles doivent être capables d’emma-gasiner beaucoup d’énergie, ce qui n’est pas le cas actuellement. C’est un véritable casse-tête que de nombreux ingénieurs d’ici et d’ailleurs tentent de résoudre.

L.A. – Lorsqu’on pense aux voitures pro-pulsées à l’électricité, on songe évidem-ment aux ingénieurs électriciens. Mais est-ce que la mobilité durable fait appel à d’autres branches du génie?

É.C. – Toutes les branches du génie sont sollicitées. C’est vrai que, pour convertir une locomotive à l’électricité, le savoir-faire des ingénieurs électrique est essentiel. Cepen-dant, la transformation des équipements ne peut se faire sans les connaissances des ingé-nieurs mécanique. Et si on utilise des maté-riaux, comme le lithium, pour fabriquer une batterie, ça implique également des ingé-nieurs miniers. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres pour illustrer que, de la concep-tion d’un produit à son déploiement, on touche à différents aspects du génie.

L.A. – Même si les politiques de mobi-lité durable tardent à être adoptées, les ingénieurs ont-ils déjà réalisé des projets en ce sens?É.C. – Tout à fait! Dans le domaine des pro-duits de mobilité, les ingénieurs québécois sont à l’avant-garde. On n’a qu’à penser au succès que connaît Bombardier Transport à l’étranger. Sur le plan de la mobilité durable aussi, ils font preuve d’innovation. Par

Miser sur notre expertise en mobilité durable

cahier les affaires

B12 NUMÉRO DU 6 OCTOBRE 2012LES AFFAIRES | WWW.LESAFFAIRES.COM

PAR CATHERINE GIRARD

Les ingénieurs québécois sont prêts à relever les défis de l’optimisation des transports et de la réduction de la dépendance au pétrole, affirme Étienne Couture, président du Réseau des ingénieurs du Québec. Entrevue.

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B13NUMÉRO DU 6 OCTOBRE 2012LES AFFAIRES | WWW.LESAFFAIRES.COM

ingénieurs

exemple, il y a près de 20 ans, l’ingénieur Pierre Couture et son équipe ont réussi à convertir une voiture ordinaire en véhicule propulsé à l’électricité en installant de petits moteurs électriques dans chacune des roues. C’était un projet révolutionnaire, mais malheureuse-ment, il a été mis de côté, parce qu’il ne concordait pas avec les orientations du gou-vernement. Plus récemment, les ingénieurs québécois ont beaucoup participé à la concep-tion des vélos Bixi. De nombreuses villes ont adopté ce système, ce qui a permis au talent des ingénieurs québécois de rayonner à l’échelle de la planète. Nous souhaitons que l’expertise de nos membres en matière de mobilité durable continue d’être reconnue mondialement.

L.A. – Pourquoi souhaitez-vous que le savoir-faire des ingénieurs québécois dans le domaine de la mobilité durable soit reconnu à l’étranger? Qu’est-ce que vos membres ont à y gagner?É.C. – À partir du moment où notre expertise est reconnue sur la scène mondiale, elle de-vient exportable. Cela permet aux ingénieurs de demeurer concurrentiels. La société béné-ficie elle aussi de ce rayonnement, puisque cela attire les investisseurs étrangers et crée des emplois. La mobilité durable, c’est un enjeu incontournable. Il est donc important de bien se positionner si on veut profiter des retombées éventuelles.

L.A. – Selon vous, les jeunes qui sortent des écoles de génie sont-ils adéquatement formés pour faire face à cet enjeu?É.C. – J’estime que oui. La formation en génie évolue constamment afin de s’adapter aux nouvelles réalités. Et, comme dans la popu-lation en général, les jeunes ingénieurs sont encore plus sensibilisés aux défis environne-mentaux que les plus âgés. Les technologies vertes, ils en mangent! Il n’y a qu’à regarder les recherches menées dans les laboratoires universitaires pour s’en convaincre. �

Étienne Couture, président du Réseau des ingénieurs du Québec.

En supposant que 75% du kilométrage total des véhicules légers de la province soit effectué en mode électrique, il faudrait rendre disponible environ 6% de l’électricité consommée au Québec présentement. | Source : RIQ

-20 % Objectif de réduction des émissions de GES du gouvernement du

Québec en 2020 par rapport à celui de 1990.

Mme Caroline Sauriol, ing. Lauréate 2012 de l’Hommage pour l’engagement social exceptionnel d’un membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec

M. Dominic Grenier, ing. Lauréat 2012 de l’Hommage à un membre en recherche ou en enseignement

M. Sébastien Le Bouthillier, ing. Lauréat 2012 de l’Hommage à un membre dans la catégorie émergence – membre de 35 ans ou moins

L’équipe du magazine Québec ScienceLauréate 2012 de l’Hommage pour contribution exceptionnelle d’une personne non-ingénieur

Fondé en 1920, l’Ordre des ingénieurs du Québec regroupe plus de 62 000 professionnels du génie de toutes les disciplines, à l’exception du génie forestier. L’Ordre a comme mission d’assurer la protection du public en contrôlant l’exercice de la profession dans le cadre de sa loi constitutive et de ses règlements ainsi que de mettre la profession au service de l’intérêt du public.

Mme l’ingénieure Caroline Sauriol a reçu le prix Hommage pour l’engagement social exceptionnel d’un ingénieur. Très active dans la collectivité dès l’université, cette ingénieure a été nommée directrice générale des petits frères des Pauvres en 2009 où elle dirige une équipe d’une trentaine d’employés et de 1 100 bénévoles dédiés à l’accompagnement des personnes âgées. Parallèlement à ses fonctions aux petits frères des Pauvres, notre lauréate est actuellement vice-présidente Finances du conseil d’administration du YMCA Canada et conseillère bénévole de la direction du Centre pour le développement de l’exercice de la citoyenneté. Ces activités professionnelles et paraprofessionnelles témoignent de son intérêt pour les questions d’ordre social et de l’importance qu’elle accorde à l’engagement communautaire.

M. l’ingénieur Dominic Grenier a reçu le prix Hommage à un membre en recherche ou en enseignement, soulignant sa contribution à la formation d’une relève de qualité en génie. Professeur titulaire au Département de génie électrique et de génie informatique de l’Université Laval depuis 1999, Dominic Grenier a, au cours des 20 dernières années, supervisé plus de 40 étudiants de deuxième et troisième cycles. Reconnu par les étudiants en génie électrique et en génie informatique de l’Université Laval comme un spécialiste en électromagnétisme et radiofréquence, il a reçu plusieurs prix attribués par les associations étudiantes. Il a également obtenu une chaire d’enseignement prestigieuse du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, pour une durée de cinq ans. Il a remporté le prix Summa 2010 en enseignement de la Faculté des sciences et de génie et le Prix d’excellence en enseignement 2010 de l’Université Laval.

M. l’ingénieur Sébastien Le Bouthillier a reçu le prix Hommage à un membre dans la catégorie émergence – membre de 35 ans ou moins, soulignant le dynamisme de ce jeune professionnel du génie. Diplômé en génie des systèmes électromécaniques de l’Université du Québec à Rimouski en 2007, le jeune lauréat travaille comme ingénieur en mécanique pour Arcelor Mittal Mines, à Port-Cartier. Ses talents sont multiples, ce qui se reflète dans les fonctions variées qui lui sont confiées par son employeur. Très engagé dans son milieu et au sein de son ordre professionnel, il prend part bé-névolement aux travaux et aux activités qu’organise l’Association de protection de la rivière aux Rochers, un organisme dont il est le trésorier depuis 2011. Il est également administrateur de la Section régionale de Mingan de l’Ordre depuis 2009.

L’équipe du magazine Québec Science a reçu le prix Hommage pour contribution exceptionnelle d’une personne non-ingénieur. Ce prix souligne la contribution indéniable de Québec Science à la di¤usion des nouveaux savoirs et à leur appropriation par la population. Fondé il y a 50 ans, ce magazine destiné au grand public est le seul au Canada à couvrir l’actualité scientifique, médicale et technologique. Il a pour mission d’analyser et de vulgariser les grands enjeux de l’heure, à la lumière des travaux de recherche e¤ectués tant au Canada qu’à l’étranger. Il pose des questions insolites et aborde les sujets les plus chauds. Véritable phare dans le monde de la culture scientifique francophone, Québec Science a reçu plusieurs prix de journalisme au Canada comme ailleurs. C’est sans aucun doute le travail d’une équipe de passionnés qui en fait un des magazines francophones les plus primés au Canada.

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Convaincre les donneurs d’ordres de laisser plus de place au développement durable dans leurs projets reste un défi important pour les firmes de génie-conseil.

PAR JULIE ROY

À la bibliothèque Raymond-Lévesque, de Longueuil, tout a été conçu en vue de réduire l’empreinte écologique du bâtiment. Urinoirs sans eau, énergie solaire passive, dalles radiantes, climatisation natu-relle assurée par des brise-soleil, etc.

Toutes ces mesures ont réduit la consommation énergétique du bâtiment de 53% et diminué sa consom-

mation d’eau de 40% compa-rativement à un immeuble semblable.

Ces éléments font que le bâtiment, inauguré en janvier 2011 et construit au coût de 16 millions de dollars, est cité comme un exemple de construction intégrant les concepts du développement durable.

Pourtant, cet aspect, deve-nu une des principales réus-sites du projet, ne figurait pas parmi les points les plus importants lors de la présen-tation initiale, raconte l’ingé-nieur Martin Roy, pionnier du développement durable en ingénierie au Québec. «Cet élément ne représentait qu’une ligne dans le docu-ment du client», signale-t-il.

Vaincre les résistancesIl est donc essentiel, pour les ingénieurs, de pousser da-vantage cette dimension auprès des donneurs d’ordres. «Il y a chez eux une certaine paresse intellec-

tuelle et une réticence aux changements. Il faut les convaincre de ne pas s’arrê-ter aux façons de faire tradi-tionnelles», dit M. Roy.

Par exemple, quand il a parlé pour la première fois à son client de la possibilité d’installer des fenêtres ou-vrantes, la question de la sécurité est tout de suite ve-nue sur le tapis. «Comme il ne pouvait pas y avoir de fe-nêtres au bas des murs en raison des risques de vol, on a aménagé un conduit dans le plancher et un volet au périmètre extérieur. C’est une solution originale qui fonctionne bien», dit M. Roy.

Les ingénieurs ont plus d’un tour dans leur sac pour améliorer les aspects envi-ronnementaux d’un bâti-ment, au bénéfice de leurs utilisateurs. Un exemple concret: «Dans les années 1990, on s’est rendu compte que les gens étaient malades dans les immeubles en raison de la mauvaise qualité de l’air et du manque de lumière naturelle. Notre rôle a été de trouver des solutions à ces problèmes. Parfois, il faut réintroduire des principes de base vieux de 1 000 ans», explique-t-il.

Dans le cas de la biblio-thèque Raymond-Lévesque, M. Roy et son équipe ont appliqué un principe simple, celui de mettre en place un éclairage naturel et de per-mettre l’ouverture des fenêtres pour favoriser une ventilation naturelle. Dans

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un autre projet, celui de la Tohu, il a fait un trou dans le toit pour évacuer la chaleur et permettre à l’air de circuler, comme cela se pratiquait dans les théâtres de l’Antiquité.

Enjeux économiquesPour la plupart des gens, le développement durable s’arrête à la dimension environne-mentale. Mais le concept va bien plus loin. «Il intègre aussi une dimension sociale aux projets dans le but premier d’assurer leur pérennité, tout en faisant en sorte qu’ils contribuent concrètement aux aspects éco-nomiques», dit Gaston Déry, ingénieur chez Roche, groupe-conseil.

La crainte des coûts supplémentaires figure parmi les principales raisons pour lesquelles le développement durable est souvent mis de côté par les donneurs d’ordres.

«Les projets qui intègrent le développement durable ont connu une hausse durant sept ou huit ans. Depuis la crise économique, ils stagnent parce qu’on pense à tort qu’ils coûtent plus cher. Or, c’est faux! La salle de spectacle de la Tohu, certifiée LEED, a coûté 5% moins cher qu’un projet semblable», soutient M. Roy, qui a conçu ce bâtiment.

Intégrer l’approche durable peut même être très avantageux pour une PME. «Cela contri-bue à la création de valeur. C’est un avantage concurrentiel qui permet de se positionner dans un environnement économique mondia-lisé. Et ce sera encore plus vrai lorsque la crise sera passée», estime Étienne Couture, pré-sident du Réseau des ingénieurs du Québec.

Que ce soit pour construire une garderie, une salle de théâtre ou un complexe de loge-ments sociaux, il y a toujours moyen d’intégrer une dimension durable à un projet, estime M. Roy. «Les problèmes environnementaux actuels nous incitent à pousser les projets dans cette direction. C’est une industrie qui n’aura pas le choix de croître.» �

La bibliothèque Raymond- Lévesque, de Longueuil. PHOTO : G. DELISLE

INGÉNIERIEBÂTIMENTS | DÉVELOPPEMENT URBAIN ENVIRONNEMENT | ÉNERGIE | TRANSPORTS TÉLÉCOMMUNICATIONS ET SÉCURITÉ

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PAR JULIE ROY

Les changements climatiques, entraînant des pluies abondantes, mettent les infrastructures souterraines à rude épreuve. Les ingénieurs ont des solutions.

À première vue, le bassin dans le parc de la Montagne-des-Roches, à Charlesbourg, ressemble à un lac artificiel tout à fait normal : bien inté-gré dans son environne-ment, avec des canards qui s’y abreuvent. Dans les faits, son rôle est beaucoup plus important. Il évite à l’eau de ruissellement de se trouver en trop grande quantité dans le système de réseau pluvial, empêchant ainsi

l’inondation des rues et des sous-sols.

Construit il y a à peine cinq ans, ce lac est l’un des pre-miers ouvrages du genre à s’inscrire dans la nouvelle conception du drainage de l’eau. Un des premiers, mais certainement pas le dernier.

« Les réseaux pluviaux en place n’ont plus la capacité d’absorber toute l’eau qui se déverse. En raison des coûts que cela représente, on ne peut pas non plus changer toutes les conduites », sou-ligne Michel Tétreault, ingé-nieur chez BPR CSO.

Pollution et érosionCette conception est renfor-cée par de nouvelles règles. Depuis le 1er janvier 2012, tout projet de développement

urbain (résidentiel ou com-mercial) doit intégrer des mesures de gestion durable des eaux pluviales.

Une bonne chose, selon Mohamad Osseyrane, direc-teur de projets en hydrologie urbaine chez BPR CSO. « La province est en retard. Avec ces nouvelles règles, on en-treprend un rattrapage. »

Sur le terrain, les ingénieurs doivent composer avec des problèmes qui vont bien au-delà des débordements des réseaux pluviaux.

« L’eau charrie des compo-santes toxiques qui créent de la pollution. On observe des débordements, mais aussi de l’érosion en raison des déver-sements d’eau importants et soudains. De plus, la pose de bitume dans les lotissements

domiciliaires empêche l’eau de s’évacuer naturellement, asséchant du même coup la nappe phréatique », souligne M. Osseyrane.

Idées novatricesDans ce contexte, les ingé-nieurs ont un rôle de conseil-lers qui travaillent en équipe, prenant place à la même table que les biologistes, les architectes, etc.

Déjà, des idées innovatrices émergent. Pour retenir l’eau et la ralentir, on propose d’orienter les gouttières d’une résidence vers le gazon plutôt que vers l’entrée de garage et la rue. Des toits verts, la collecte et la réutili-sation de l’eau de pluie, un pavage poreux sont d’autres solutions mises de l’avant.

Pour assurer le contrôle sur des terrains publics, on amé-nage de petits bassins secs ou avec retenue permanente, des bandes filtrantes et des zones tampons gazonnées.

Planter et maintenir les arbres, aménager et enrocher

les terrains sont autant de solutions à la portée de tous. Mais, à plus grande échelle, les municipalités devront investir dans de grands tra-vaux : l’aménagement de bas-sins en surface et de réser-voirs souterrains. �

Que faire de toute cette eau?

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Les ingénieurs doivent trouver de nouvelles méthodes de gestion des eaux pluviales en milieu

urbain, selon Michel Tétreault.

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PAR JULIE ROY

Les 2290 spectateurs qui prennent place sous le cha-piteau de la tournée du spec-tacle Odysséo de Cavalia peuvent observer la scène sans aucune obstruction vi-suelle : ni poteau, ni mât. Les 50 artistes et 69 chevaux évo-luent quant à eux sur une scène libre de tout encom-brement. Pour arriver à ce résultat, l’équipe de concep-tion a élaboré un chapiteau composé de quatre mâts, quatre arches et 2,1 kilo-mètres de toile.

De l’automne 2010 à l’été 2011 : c’est le temps que l’équipe de Genivar aura mis à répondre à la vision scé-nique des créateurs de Cava-lia et à réaliser le plus grand

chapiteau de tournée du monde. Ce projet, accompli en collaboration avec les firmes italienne Canobbio et française ASTEO, représen-tait, de par son envergure et sa structure, un vrai défi d’ingénierie.

Un projet hors normes« J’ai 20 ans d’expérience en génie, dont 10 ans dans la création scénique. La création de scènes, ça me connaît. Quand Cavalia nous a présenté son projet, on s’est rendu compte immé-diatement qu’il était d’un tout autre ordre de grandeur que les projets convention-nels », mentionne Pierre Rodrigue, directeur, pro-jets scénographiques chez Genivar.

Point majeur, les quatre arches soutiennent la struc-ture, mais de l’extérieur. « Ce sont les arches et les ancrages qui ont exigé le plus de tra-vail. Tout au long de la conception, nous avons dû nous ajuster et faire des tests. Au final, les plaques d’an-crage sont plus importantes et plus nombreuses que ce qui avait été prévu au dé-part », raconte M. Rodrigue.

Le chapiteau peut suppor-ter pas moins de 70 tonnes d’équipement scénique. « Cette capacité se rapproche de celle d’un théâtre perma-nent, mais vient complexifier les notions de sécurité et de stabilité. Les proportions de la structure ont demandé une méthode de calcul poussée pour s’assurer de la confor-

mité aux normes tant cana-diennes qu’américaines. Nous avons dû concevoir une nouvelle recette », spécifie M. Rodrigue.

Une contrainte de taille : le chapiteau se devait d’être démontable, transportable, et sa mise en place devait pouvoir se faire en six jours au maximum.

Pour répondre à tous ces critères, le choix des maté-riaux a été déterminant. Toutes les composantes du chapiteau devaient aussi te-nir bon pendant toute la du-rée de vie utile du chapiteau, résister aux intempéries et être les moins lourdes pos-sible. « On a effectué un véri-table exercice de recherche ici, mais aussi dans le monde. Le budget ne nous permettait

Le chapiteau de Cavalia, mariage du génie et de l’art

pas de faire faire des pièces sur mesure. On a donc dû trouver tous les matériaux et pièces, mais souvent leur usage était destiné à tout, sauf au domaine de l’art. »

Au-delà de sa dimension, le chapiteau de tournée de Cavalia est la preuve que l’ingénierie peut se mettre au service de l’art. Un art qui

rayonne aussi à l’étranger. « Les retombées contribuent au développement d’exper-tises technologiques de pointe. Les fournisseurs lo-caux voient aussi leurs pro-duits et leur expertise expor-tés à l’extérieur du Québec, donc cette création est une excellente vitrine pour les entreprises du Québec. » �

Pierre Rodrigue, de Genivar, a conçu le chapiteau mobile de Cavalia. PHOTO : GILLES DELISLE

Le chapiteau de Cavalia, c’est 1 310 points d’ancrage, 166 poteaux pour assembler les murs de tour. Il faut 20 camions pour le transporter. Odysséo a coûté 30 millions de dollars.

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PAR JULIE ROY

Le Centre sur la biodiversité, situé au Jardin botanique de Montréal, fonctionne sur le principe de la nature. Tous les éléments mécaniques et électroniques du bâtiment respectent les principes du développement durable, et chacun agit à un moment bien précis. «On a recréé une sorte de micronature», men-tionne l’ingénieur Jacques Lagacé, de la firme Bouthil-lette Parizeau, qui a travaillé au projet avec sa collègue Caroline Paquette.

Pour ce bâtiment vert, l’Université de Montréal voulait une certification LEED (Leadership in Energy and Environmental Design)

de niveau or. Un des niveaux les plus élevés qui existe en matière de performance énergétique.

Le défi était de taille, car le bâtiment doit remplir plu-sieurs fonctions. Vitrine d’exposition, bureaux, salle d’entreposage de collections avec température adaptée, amphithéâtre et laboratoires se côtoient dans cet im-meuble de 45 000 pieds car-rés sur plusieurs niveaux.

La gestion de l’eau occupe une grande importance. En plus des appareils de plom-berie à faible consommation d’eau, un réservoir recueille l’eau de pluie en provenance des toits et sert pour les toi-lettes. «La grosseur du réser-voir a été calculée en fonc-

tion des statistiques de pluie», dit Jacques Lagacé. L’évaporation de l’eau d’un bassin miroir, pièce maî-tresse de l’aménagement paysager, est aussi compen-sée par cette eau de pluie. Au total, la consommation d’eau est réduite de 63% et les rejets à l’égout, de 66%.

Le défi de l’énergie Optimiser le système éner-gétique du bâtiment a sans doute été le point le plus dif-ficile. Les laboratoires consomment beaucoup d’énergie, car ils demandent une température constante et de l’air neuf. «Grâce aux outils de simulation, on est parvenu à trouver les meil-leurs compromis possible en

tenant compte du budget alloué», mentionne Caroline Paquette. Les ingénieurs ont finalement opté pour un type de chauffage hybride alimen-té à moitié par la géothermie. Ils ont aussi mis en place un mur solaire et trouvé une solution pour récupérer la chaleur des compresseurs des refroidisseurs.

«C’est un système unique, dont tous les éléments inte-ragissent entre eux. Aucun autre bâtiment n’est conçu de cette façon. C’est un bâtiment intelligent qui réagit en fonc-tion de l’environnement. Ce n’est pas pour rien que la mécanique et l’électricité ont représenté 35% du budget total», mentionne Caroline Paquet. �

Un bâtiment qui réagit à son environnement

B18 NUMÉRO DU 6 OCTOBRE 2012LES AFFAIRES | WWW.LESAFFAIRES.COM Le Centre sur la biodiversité du Jardin botanique de Montréal,

tel qu’il est construit, permet de récupérer 160 880 litres d’eau de pluie par an et de réduire de 262 tonnes les émissions de CO2.

Parution : Les Affaires• Parution : 6 octobre 2012• Format : 1/3 page (6.66 x 6,15)• De : ÉTS, [email protected] 514-396-8800 (7374)

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PAR JEAN-FRANÇOIS BARBE

La création d’une route de 330 millions de dollars ne requiert pas seulement des talents en génie civil. Il faut aussi, et surtout, avoir un sens diplomatique très développé.

Pierre Therrien, directeur chez Genivar, gère le projet du prolongement de la route 167. Le tracé de cette route de gravier de deux voies de 240 kilomètres commence au lac Albanel et finit aux monts Otish, aux pieds de la mine de diamants Renard. La route sera achevée à la fin de 2015.

« Mon principal défi a été d’établir et de maintenir une bonne communication avec les parties prenantes. Il faut être capable de bien com-prendre les enjeux. Car, sans acceptabilité sociale, aucun projet n’est possible », constate l’ingénieur civil de 46 ans.

Protéger les cours d’eauDès le départ, le gérant de projet a dû tenir compte du poids des considérations environnementales.

« Il y a 25 ans, les ingénieurs responsables de la construc-tion de cette route n’auraient pas eu à s’en soucier. Mais aujourd’hui, c’est totalement différent », dit-il.

Le tracé de la route contour-nera, par exemple, certains milieux humides. Et lorsque la route ne pourra pas éviter des cours d’eau, les construc-teurs aménageront des aires de reproduction pour les poissons.

Ce ne sont là que quelques exemples parmi une longue liste. Selon l’ingénieur, les aménagements de nature environnementale repré-sentent de 20 à 25 % des coûts totaux du projet.

La route traverse aussi des territoires traditionnels de chasse des communautés

cries. L’ingénieur a fait beau-coup de recherche sur le ter-rain pour bien saisir leurs préoccupations.

« Il y avait beaucoup de scepticisme dans la commu-nauté. Nous avons dû dé-montrer les avantages de créer une nouvelle route », dit Pierre Therrien.

Il lui a notamment fallu ren-contrer une dizaine de maîtres de trappe cris. « Nous avons prévu entre autres des zones de station-nement pour faciliter l’accès aux territoires de chasse », dit-il.

De plus, la communauté crie voulait prendre part afin de maximiser les retombées économiques du projet, ce qui a entraîné beaucoup de discussions.

« Au point de vue tech-nique, ce projet n’a rien de très complexe. Par contre, il n’a plus grand-chose à voir avec l’ingénierie tradition-nelle. Le défi s’est transposé sur le terrain de la commu-nication », résume l’ingé-nieur civil établi à Amos. �

Quand les poissons dictent le tracé d’une route

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Pierre Therrien, de Genivar, gère le

projet du prolonge-ment de la route 167.

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