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NOTE DE PRÉSENTATION IDNEUF - FÉVRIER 2018 AUF – DIRECTION DU NUMÉRIQUE Les enjeux pour les universités de la francophonie au cœur d’une société numérique innovante et apprenante INITIATIVE IDNEUF ET LEVIERS D’ACTION POUR L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR PROPOSÉS PAR L’AUF

INITIATIVE IDNEUF ET LEVIERS D’ACTION POUR … · Consortium à l’échelle nationale sur les solutions open source pour l’éducation et coopération internationale,Référencement

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NOTE DE PRÉSENTATION IDNEUF - FÉVRIER 2018AUF – DIRECTION DU NUMÉRIQUE

Les enjeux pour les universités de la francophonie au cœur d’une société numérique innovante et apprenante

INITIATIVE IDNEUF ET LEVIERS D’ACTION POUR L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR PROPOSÉS PAR L’AUF

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CONSEIL SCIENTIFIQUE DE L’INITIATIVE POUR LE DÉVELOPPEMENT NUMÉRIQUE DE L’ESPACE UNIVERSITAIRE FRANCOPHONE

LES UNIVERSITÉS AU CŒUR D’UNE SOCIÉTÉ NUMÉRIQUE INNOVANTE ET APPRENANTE

L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET LA RECHERCHE ET LE NUMÉRIQUELes défis de l’Enseignement Supérieur et la RechercheL’offre de formation supérieure transformée par le numérique

LE NUMÉRIQUE DANS LA FRANCOPHONIE ET DANS L’ESPACE UNIVERSITAIRE FRANCOPHONELe numérique dans la francophonieL’espace universitaire francophoneLe développement du numérique dans l’espace universitaire francophone

L’INITIATIVE POUR LE DÉVELOPPEMENT DU NUMÉRIQUE DANS L’ESPACE UNIVERSITAIRE FRANCOPHONE (IDNEUF)L’action de L’AUF dans l’évolution de l’EnseignementLes actions de L’AUF en matière de numériqueL’Initiative pour le développement numérique de l’espace universitaire francophone (IDNEUF)Une université numérique de la francophonie en réseau

LES ATELIERS NUMÉRIQUES DE L’ESPACE UNIVERSITAIRE FRANCOPHONE (A-NEUF)Les FOADLa formation aux TICE des enseignants et des formateursLes E-labs

LA BIBLIOTHÈQUE NUMÉRIQUE DE L’ESPACE UNIVERSITAIRE FRANCOPHONE (B-NEUF)Le méta-portailLes fonctionnalités de la B-NEUF Les perspectives d’évolution

LES CAMPUS NUMÉRIQUES DE L’ESPACE UNIVERSITAIRE FRANCOPHONE (C-NEUF)L’historique des C-NEUF et des structures d’animation de proximitéLes caractéristiques d’un C-NEUFLa stratégie de déploiement des C-NEUF

L’IDNEUF ET LES PERSPECTIVES DE DÉVELOPPEMENT PROPOSÉES PAR L’AUF

TABLE DES MATIÈRES

p.3

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p.16p.19p.19

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p.33p.34p.36

p.38

CONSEIL SCIENTIFIQUE DE L’INITIATIVE POUR LE DÉVELOPPEMENT NUMÉRIQUE DE L’ESPACE UNIVERSITAIRE FRANCOPHONE

L’Initiative pour le Développement du Numérique dans l’Espace Universitaire Francophone (IDNEUF) est un programme d’action initié en 2015 avec le soutien des ministres francophones de l’enseignement supérieur et de la recherche. Il vise à co-construire, avec les universités membres de l’AUF, plus de 800 réparties dans 110 pays sur les quatre continents, les stratégies et les outils numériques pour, d’une part, mutualiser les expertises en matière d’enseignement et de recherche et, d’autre part, renforcer la solidarité active entre les communautés universitaires francophones. Ouvertes sur les réalités sociales et économiques locales, l’AUF soutient ses membres et mobilise ses partenaires institutionnels pour favoriser le développement de l’enseignement supérieur et de la recherche francophones dans chaque région. Par ce travail d’intermédiation sur le terrain au service des 14 millions d’usagers - étudiants et personnels de l’enseignement supérieur francophone - l’AUF poursuit ainsi la mission de ses fondateurs, d’œuvrer pour que l’univerité soit le moteur du développement économique et social des pays.Je remercie les collègues  qui ont bien voulu siéger dans ce Conseil Scientifique et d’apporter leurs contributions au développement de l’initiative IDNEUF.

Jean-Paul de GaudemarRecteur de l’AUF

Djamel Abdelkader ZighedDirecteur du numérique de l’AUF

Le programme d’action de l’Initiative IDNEUF vise à répondre à des questions pratiques pour permettre aux millions d’étudiants francophones d’accéder à des services et notamment à des ressources numériques crées au sein de l’espace francophones pour se former, s’informer, se cultiver, échanger et collaborer. Trois projets structurants sont engagés dans le cadre de l’IDNEUF pour créer une (i) bibliothèque numérique de la francophonie (BNEUF), (ii) pour mailler l’espace universitaire francophones d’unités de formations spécialisées en prise directe avec l’environnement socio-économique locale (CNEUF) et (iii) pour favoriser la diffusion de l’offre de formation des établissements membres à l’échelle de toute la francophonie (ANEUF). Ces trois programmes d’actions ANEUF, BNEUF et CNEUF ont besoin du point de vue de la communauté scientifiques internationale francophone afin que les choix et les orientations opérés correspondent d’une part aux évolutions technologiques et scientifiques et, d’autre part, aux réalités de terrain dans les universités.Je tiens à remercier tous les collègues d’avoir accepté de nous apporter leur soutien et leur éclairage qui seront, sans aucun doute, d’un grand intérêt dans l’évolution des projet de l’IDNEUF.

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RESPONSABILITÉS IMPORTANTES OCCUPÉES SUR LES 5 DERNIÈRES ANNÉESJ’ai rejoint le LIPN (UMR 7030 CNRS), après une thèse de doctorat en informatique à l’université Paris Sud (Orsay). Je suis actuellement Professeur des Universités de classe Exceptionnelle à l’université Paris 13 – Sorbonne Paris Cité. J’ai créé en 2001 un master autour de la Science des données et l’apprentissage artificiel à l’Institut Galilée et j’assure sa direction depuis. En 2005, j’ai restructuré l’équipe de recherche “Apprentissage Artificiel et Applications” (A3) du LIPN que j’ai dirigé jusqu’en 2011. J’étais nommé directeur adjoint du LIPN-UMR 7030 CNRS de 2008 à 2012, chargé des thèses et de la valorisation de la recherche. Impliqué fortement dans la vie de l’université, j’ai été président élu du département informatique de l’Institut Galilée de 2010 à 2013, membre élu du Conseil Scientifique de l’université et je suis élu au Conseil d’Administration de l’université

DOMAINES D’EXPERTISE Apprentissage artificiel et Science des données

RÉSUMÉ DES MISSIONS ACTUELLES Je suis depuis juin 2016 Vice-Président en charge de la transformation numérique à l’université Paris 13. Dans le cadre de cette fonction, j’ai développé une stratégie structurante et fédératrice du numérique pour les 5 campus de notre université. La première action de cette stratégie s’est concrétisée par la création de la première maison des sciences numériques (LaMSN) qui développe une approche interdisciplinaire du numérique à long terme pour notre université pluridisciplinaire. LaMSN est un espace d’idéation, d’innovation et de fertilisation croisée entre étudiants, chercheurs et entreprises.

Mokthar BEN HENDA

RESPONSABILITÉS IMPORTANTES OCCUPÉES SUR LES 5 DERNIÈRES ANNÉES Depuis 2004 : Chef de la délégation francophone après du Sous-comité 36 à l’ISO  (ISO/

CEI JTC1 SC36) pour la normalisation des technologies éducatives ; Depuis 2006 : Membre de la Commission Nationale des Technologies de l’information

pour l’éducation, la formation et l’apprentissage (AFNOR/CN 36) et membre de la délégation Afnor auprès  l’ISO/CEI JTC1 SC36. Depuis 2009 : Expert ISO, Convener du groupe de travail ISO/IEC JTC1 SC36 WG1 -

Terminologie ; Depuis 2015 : Membre de la Chaire UNESCO FMSH ITEN «Innovation, Transmission,

Édition Numérique» Depuis 2017 : Expert du Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement

supérieur (Hcéres)

DOMAINES D’EXPERTISE Technologies de l’information et de la communication, Enseignement à distance et technologies éducatives, Normalisation des TICE, Humanités digitales.

RÉSUMÉ DES MISSIONS ACTUELLES Le numérique éducatif francophone notamment la formation de formateurs sur les

technologies éducatives, l’indexation et le référencement des ressources d’apprentissage ;  La mise en place de dispositifs pédagogiques hybrides dans le contexte universitaire

francophone (pays du Sud-Est asiatique) ;  L’éditorialiation scientifique dans le contexte universitaire : sources de l’information

scientifique et technique, techniques de rédaction scientifique, production et circulation du savoir en ligne, valorisation du savoir et visibilité de la recherche.

Younes BENNANI

Paula BRITO

[email protected]://www.fep.up.pt/docentes/mpbrito/

NATIONALITÉ : PortugaiseTITRE : Professeur associéeFONCTION : Professeur Associée en Statistique et Analyse des DonnéesLIEUX D’EXERCICES : Faculté d’Économie de l’Université de Porto, Portugal

RESPONSABILITÉS IMPORTANTES OCCUPÉES SUR LES 5 DERNIÈRES ANNÉES Présidente de l’International Association for Statistical Computing - IASC (ISI) - 2013-2015,

Past-President 2015-2017. Vice-Présidente de la Société Portugaise de Statistique , 2006-2011. Membre du Comité Scientifique du Master en Modélisation, Analyse des Données et

Systèmes d’Aide à la Décision (MADSAD), Fac.  Economia, Univ. Porto, 2011-2015. Membre du comité de programme de nombreuses conférences internationales, en

particulier : EGC depuis 2007 jusqu’à EGC 2018 ; ICPRAM depuis 2012 jusqu’à ICPRAM 2019 ; IDA 2017, IDA 2016 ; LACSC 2017, LACSC 2016, etc. Membre du comité d’évaluation du Netherlands Organisation for Scientific Research

(NWO). Membre du comité d’évaluation du Medical Research Council, UK. Editeur Associé de- la revue ADAC (Springer).

DOMAINES D’EXPERTISE Analyse des Données, Statistique Appliquée

RÉSUMÉ DES MISSIONS ACTUELLES Professeur Associée à la Faculté d’Economie de l’Université de Porto, j’enseigne la Statistique et l’Analyse de Données Multivariées au niveau du 1er, 2ème (Master) et 3ème cycles (PhD). Membre du Laboratoire en Intelligence Artificielle et Aide à la Décision (LIAAD) du INESC TEC, Porto. Ma recherche actuelle concerne l’analyse des données multidimensionnelles complexes, connues sous le nom de «données symboliques», pour lesquelles je développe des approches statistiques et des méthodologies d’analyse des données Je m’intéresse d’une façon générale à l’analyse de données multidimensionnelles, en particulier aux méthodes de classification.

RESPONSABILITÉS IMPORTANTES OCCUPÉES SUR LES 5 DERNIÈRES ANNÉES Full professor en Simulation au Départament d’Estatistique et Recherche Opérationnelle

à l’UPC-BarcelonaTech. Directeur et fondateur d’inLab FIB.  Doyen de la Faculté d’Informàtique de Barcelonne (FIB-UPC) (1998-2004). Vice-recteur de Politique Universitaire (UPC) (responsabilité en projets stratégiques,

gouvernance, reformes structurelles, ICT’s et nouveau campus à Barcelona-Est). (2006-2011). Conseiller delegué à UPCnet SL, (2006-2013). Coordinateur du Programme d’Excellence Severo Ochoa au Barcelona Supercomputing

Center (BSC-CNS) (2012-2018) Directeur du Centre de Coopération por le Dévelopement, UPC, (1995-2006 et 2012-2017)

DOMAINES D’EXPERTISE Modelisation, Simulation, Social Simulation, Agent-based modeling, HPC applied to Social Sciences.

RÉSUMÉ DES MISSIONS ACTUELLES Directeur d’inLab FIB, un laboratoire d’innovation et recherche associé a la FIB-UPC, avec près de 80 collaborateurs. Nos activités se developpent, entre autres, dans les domaines de la smart mobility, cibersecurité, data analytics et simulationsocial. Je participe à trois projets européens (Echord++ (urban robotics), BIGIoT (IoT) et Live-For (cibersecurité). Au BSC, je suis responsable d’une nouvelle ligne et groupe de recherche : HPC modeling and simulation for Social Sciences.

Josep CASANOVAS

[email protected]://inlab.fib.upc.edu

NATIONALITÉ : Espagnole TITRE : DocteurFONCTION : Directeur inLab FIBLIEUX D’EXERCICES : UPC – BarcelonaTech

[email protected] https://lipn.univ-paris13.fr/~bennani/

NATIONALITÉ : Française TITRE : Professeur FONCTION : Vice-Président Transformation NumériqueLIEUX D’EXERCICES : Université Paris 13 - Sorbonne Paris Cité

[email protected]://www.benhenda.com

NATIONALITÉ : TunisienneTITRE : Pr. des universités, Université La Manouba, Tunisie (en détachement) / MCf - HDR, Université Bordeaux Montaigne, FranceFONCTION : Maitre de Conférences - HDR, Université Bordeaux MontaigneLIEUX D’EXERCICES : Université Bordeaux Montaigne

MEMBRES DU CONSEIL SCIENTIFIQUE

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RESPONSABILITÉS IMPORTANTES OCCUPÉES SUR LES 5 DERNIÈRES ANNÉES Expert numérique auprès du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et

de l’Innovation Vice-Président Numérique de la ComUE Lille Nord de France Président du Consortium national Esup-portail Vice-Président de la Fondation UNIT Membre du Conseil d’administration de la Fondation UVED Membre du board de la Fondation internationale Apereo

DOMAINES D’EXPERTISE Stratégie globale sur le numérique dans l’enseignement supérieur, Organisation de Consortium à l’échelle nationale sur les solutions open source pour l’éducation et coopération internationale,Référencement et partage de ressources numériques, Evolution des environnements numériques (ePortfolio, Learning Analytics, dématérialisation, architecture)

RÉSUMÉ DES MISSIONS ACTUELLES J’assure depuis sa création les fonctions de Directeur de la Direction des Systèmes d’Information de l’Université de Valenciennes, avec une démarche globale du développement du numérique. J’assure dans le cadre de la ComUE Lille Nord de France le portage politique des programmes de mutualisation et de coopération universitaire du Campus Numérique.Président du Consortium national ESUP-Portail (75 membres) avec le développement de la communauté française pour l’innovation numérique dans l’ESR et ses coopérations internationales notamment avec la Fondation Apereo. De même j’assure la Vice-Présidence de la Fondation UNIT. Dans le cadre de mes missions d’expertise au Ministère (MiPNES), j’expertise et accompagne des établissements dans leur démarche numérique et contribue à des projets numériques comme les aspects « référencement et moteur de ressources numériques », les « learning Analytics », les « démarche ePortfolio ».

Alain MAYEUR

Henning MÜLLER

[email protected]://medgift.hevs.ch/wordpress/team/henning-mueller/

NATIONALITÉ : AllemandeTITRE : Professeur en informatique (HES-SO Valais) et professeur en médecine (Université de Genève); Prof. Dr.FONCTION : Professeur et directeur de l’unité eSanté de la HES-SO Valais é SierreLIEUX D’EXERCICES : HES-SO Sierre, Suisse

RESPONSABILITÉS IMPORTANTES OCCUPÉES SUR LES 5 DERNIÈRES ANNÉES Directeur de l’unité eSanté (depuis 2011) Coordinateur du projet UE Khresmoi Coordinateur scientifique du projet UE VISCERAL

DOMAINES D’EXPERTISE Informatique médicale, traitement d’images, intelligence artificiel, big data

RÉSUMÉ DES MISSIONS ACTUELLES Direction d’un groupe de recherche de 15 personnes Direction d’une unité de recherche d’environ 30 personnes Coordinateur d’ImageCLEF sur l’évaluation de la recherche de contenue visuel Enseignement en informatique et en médecine Maintien d’une infrastructure de recherche incluant du stockage et une force de calcul

important

RESPONSABILITÉS IMPORTANTES OCCUPÉES SUR LES 5 DERNIÈRES ANNÉESDirecteur du Centre de recherche LICEF (licef.teluq.ca)

DOMAINES D’EXPERTISE Informatique (interaction humain-machine, informatique diffuse)

RÉSUMÉ DES MISSIONS ACTUELLES Professeur agrégé en informatique au département Science et Technologie de la Télé-Université du Québec (TÉLUQ) et directeur du Centre de recherche LICEF (http://www.licef.teluq.ca/) depuis juin 2017. Evaluateur auprès du FRQNT dans le cadre du programme de bourses postdoctorales en technologie de l’information. Membre des comités de programme des conférences internationales MoMM, PAAMS et ICOST. J’évalue des articles dans les journaux internationaux Elsevier Journal of Ambient Intelligence and Humanized Computing, Journal of Ambient Intelligence and Smart Environments ou IEEE Pervasive Magazine.

Charles GOUIN-VALLERAND

[email protected] http://vallerand.me

NATIONALITÉ : Canadienne TITRE : Ph.D. FONCTION : Professeur agrégéLIEUX D’EXERCICES : Télé-Université du Québec (TÉLUQ)

[email protected]

NATIONALITÉ : Française TITRE : Ingénieur de Recherche Hors ClasseFONCTION : Directeur Direction des Systèmes d’Information / Conseiller auprès du Président pour le numériqueLIEUX D’EXERCICES : Université de Valenciennes et du Hainaut Cambrésis

RESPONSABILITÉS IMPORTANTES OCCUPÉES SUR LES 5 DERNIÈRES ANNÉES Directeur: CLOM – personnalisation / SHRRC/CRSH 2014-2018 Directeur: LACDI – Laboratoire de conception et de diffusion infonuagique / Fondation

canadienne pour l’innovation 2014-2018 Titulaire: Chaire en ingénierie cognitive du téléapprentissage (phase 2) / Chaire de

recherche du Canada et FCI 2008-2015 Directeur: REFRER – Réseautage des référentiels de ressource / Organisation internationale

de la francophonie 2013-2014 Directeur: BRER – Banques de ressources éducatives en réseau / Ministère de l’Éducation

du Québec 2010-2013

DOMAINES D’EXPERTISE Systèmes de formation à distance ; Ingénierie pédagogique, Modélisation des connaissances, Systèmes conseillers informatisés.

RÉSUMÉ DES MISSIONS ACTUELLES Je suis le fondateur et le co-directeur du Laboratoire d’ingénierie cognitive et éducative du Centre de recherche LICEF de la Télé-université (que j’ai fondé en 1992).  Actuellement je termine la direction d’un projet de recherche de trois ans portant sur la personnalisation des cours en ligne ouverts et massif (CLOM/MOOC). Je supervise également la réalisation d’un laboratoire de conception et de diffusion infonuagique (LACDI) des environnement de formation et de gestion des connaissances, ainsi que trois thèses de doctorat en informatique cognitive dans ces domaine. Je coordonne également des travaux de modélisation des connaissances dans divers domaines d’application, notamment le développement d’un ontologie pour la modélisation des compétence et la scénarisation des formation.

Gilbert PAQUETTE

[email protected]://gp.licef.ca labo: http://lice.licef.ca

NATIONALITÉ : Canadienne TITRE : Ph.D.FONCTION : Fondateur et code :gouin-vallerand Laboratoire LICÉ, Centre LICEF, Professeur associéLIEUX D’EXERCICES : Département Science et Technologie, Télé-université (TÉLUQ)

MEMBRES DU CONSEIL SCIENTIFIQUE

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RESPONSABILITÉS IMPORTANTES OCCUPÉES SUR LES 5 DERNIÈRES ANNÉESChef du groupe de recherche «Data Processing & Statistics» au sein du département «Environmental Research & Innovation».

DOMAINES D’EXPERTISE Fouille de données, apprentissage automatique, aide à la décision, intelligence artificielle

RÉSUMÉ DES MISSIONS ACTUELLES définition et gestion d’un agenda recherche intégrant les questions ouvertes en traitement

de données dans le cadre de problématiques environnementales développement scientifique et opérationnel du groupe de rechercheconduite de projets

R&D avec acteurs industriels et académiques (recherche collaborative, projets nationaux et européens...) expert auprès de l’Agence Exécutive pour la Recherche de la Commission Européenne évaluateur pour les programmes européens ERA Net Chist-Era et Ambient Assisted Living Membre du IEEE technical committee on visual analytics and communication, reviewer

pour le IEEE Intelligent Systems journal, membre du comité éditorial d’ERCIM News.

Thomas TAMISIER

Rosanna VERDE

[email protected] http://www.matfis.unina2.it/dipartimento/docenti/82-verde-rosanna

NATIONALITÉ : ItalienneTITRE : ProfesseurFONCTION : Professeur ordinaireLIEUX D’EXERCICES : Dipartimento di Matematica e Fisica – Università della Campania « Luigi Vanvitelli »

RESPONSABILITÉS IMPORTANTES OCCUPÉES SUR LES 5 DERNIÈRES ANNÉES Directeur du département de Science Politique – Seconda Università di Napoli (jusqu’à

octobre 2012) Responsable pédagogique de la Licence (3eme Cycle) en « Data Analytics » – Département

de Mathématique et Physique de l’Ecole Polytechnique et des Science de Base de l’Università della Campania “Luigi Vanvitelli”. Responsable pour le compte de l’Université de la gestion scientifique des trois projets de

recherche financés sur fonds de la Communité Européenne.

DOMAINES D’EXPERTISE Classification, Analyse des Données Symbolique, Analyse des Données de distributions, Analyse des Données fonctionnelles, Techniques de traitement de flou de données.

RÉSUMÉ DES MISSIONS ACTUELLES Je suis professeur de Statistique et Data Mining et membre du Conseil du doctorat en Science Sociale et Statistique de l’Université de Naples Federico II. Actuellement responsable en charge d’un projet de Licence internationale double titre avec l’Université Paris 13. Je suis référente d’une coopération avec l’Université Caddi Ayyad de Marrakech finalisée à l’échange des étudiants et chercheurs et à la réalisation d’un projet de formation commun au niveau de licence 3eme Cycle. Je suis membre du Bureau de la Société Italienne de Statistique et vice-coordinateur de l’Association Statistique et Science des Données (group de la SIS). Je suis membre associé à l’équipe du Laboratoire d’Informatique de l’Université Paris 13. Je suis éditeur associé de la revue « Statistical Methods and Applications », Springer.

RESPONSABILITÉS IMPORTANTES OCCUPÉES SUR LES 5 DERNIÈRES ANNÉESRAF Scholar Award a Universite de Rochester, Program Manager Stagii pe Bune - programme de pratique pour des étudiants. )

DOMAINES D’EXPERTISE Management des compétences, semantic web

RÉSUMÉ DES MISSIONS ACTUELLES Construction des programmes éducationnelles pour des étudiants, programmes qui sont a la frontière entre l’école et l’industrie. Je manage Stagii pe Bune, un programme de pratique, je suis mentor dans Innovation Labs - un programme d’éducation entrepreneuriale et je suis alumnus d’un programme de la Fondation Roumain Américaine qui a comme objectif l’éducation entrepreneuriale. Du point de vu scientifique je suis intéressé dans la représentation des connaissances. J’ai un groupe qui travaille sur Open Data et je travaille à modeler des compétences dans une startup. J’enseigne des cours de Programmation en C, Introduction à la Programmation Web, Semantic Web.

Vlad POSEA

[email protected] vlad.posea.eu

NATIONALITÉ : Roumaine FONCTION : Maitre de conférence LIEUX D’EXERCICES : Universite «Politehnica» de Bucarest

[email protected] https://www.list.lu/

NATIONALITÉ : Française FONCTION : R&D LIEUX D’EXERCICES : Belvaux, Luxembourg

RESPONSABILITÉS IMPORTANTES OCCUPÉES SUR LES 5 DERNIÈRES ANNÉESResponsable du doctorat en Sciences de l’Ingénieur, Technologie, et Art de Bâtir et Urbanisme, Responsable du départment d’électricité de l’UCL, doyen de l’Ecole Polytechnique de Louvain, membre du comité scientifique de l’INS2I du CNRS

DOMAINES D’EXPERTISE Apprentissage automatique (machine learning), analyse de données

RÉSUMÉ DES MISSIONS ACTUELLES Doyen de l’Ecole polytechhnique de Louvain (UCL) membre du conseil académique de l’Université catholique de Louvain (UCL) éditeur-en-chef de la revue « Neural Processing Letters » éditée par Springer organisateur de la conférence annuelle ESANN (European Symposium on Artificial Neural

Networks, Computational Intelligence and Machine Learning) membre du comité scientifique de l’INS2I du CNRS responsable du développement de la formation 3° cycle dans le projet belge de coopération

universitaire au développement de l’Institut de technologie du Cambodge.

Michel VERLEYSEN

[email protected]://uclouvain.be/fr/repertoires/michel.verleysen

NATIONALITÉ : BelgeTITRE : ProfesseurFONCTION : Professeur, Doyen de l’Ecole Polytechnique de LouvainLIEUX D’EXERCICES : Université catholique de Louvain (Louvain-la-Neuve, Belgique)

MEMBRES DU CONSEIL SCIENTIFIQUE

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RESPONSABILITÉS IMPORTANTES OCCUPÉES SUR LES 5 DERNIÈRES ANNÉES Directeur de l’Institut Supérieur d’Informatique El Manar (ISI), Tunis (2011-2014) Vice Président de l’UVT (depuis 2014 jusqu’à aujourd’hui)

DOMAINES D’EXPERTISE Education, TIC, Informatique

RÉSUMÉ DES MISSIONS ACTUELLES En charge des projets académiques au niveau de l’UVT et au niveau planification stratégique, mise en oeuvre, suivi et évaluation. De plus, j’assure la direction du laboratoire de recherche LIMTIC : Informatique, Modélisation, Traitement de l’Information et de la connaissance sise à  l’Institut Supérieur d’Informatique El Manar (ISI) faisant partie de l’Université de Tunis El Manar (UTM). Je suis aussi impliqué dans des commissions nationales relatives à la reforme de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique en Tunise.De plus, je suis experts dans les projets PAQ( Appui à la qualité) ainsi qu’au près de  l’Instance Nationale de l’Evaluation, de l’Assurance Qualité et de l’Accréditation (IEAQA) en Tunisie.

Ezzedine ZAGROUBA

[email protected]

NATIONALITÉ : Tunisienne TITRE : Professeur d’enseignement supérieurFONCTION : Vice-Président de l’Université Virtuelle de Tunis  (UVT)LIEUX D’EXERCICES : Université Virtuelle de Tunis

LES UNIVERSITÉS AU CŒUR D’UNE SOCIÉTÉ NUMÉRIQUE INNOVANTE ET APPRENANTE

En une trentaine d’années environ, depuis la création d’Internet et le développement du Web au début des années 90, les technologies numériques ont pris progressivement une place centrale dans le développement des économies et des sociétés des pays développés. La couverture territoriale de plus en plus étendue des réseaux à haut débit, filaires et mobiles, la démocratisation des terminaux, ordinateurs, smartphones, de plus en plus puissants et de moins en moins coûteux, ont favorisé l’accès à un nombre toujours plus grand d’internautes. En parallèle, la numérisation systématique des contenus a transformé notre accès à l’information, à la culture, à la formation, aux services de notre vie quotidienne, et même nos relations sociales, nous propulsant rapidement dans une société de l’information qui s’est substituée à l’ère industrielle du siècle dernier. La mondialisation de l’économie et la globalisation des échanges accompagnent la dématérialisation des services et des contenus. L’accès à ces contenus numériques s’affranchit de toute contrainte géographique et temporelle ; la seule limitation d’accès – hormis la couverture des réseaux haut débit - reste finalement la barrière linguistique.

Aujourd’hui, cette globalisation des services et des contenus est sans doute une chance à saisir pour le développement social et économique des pays en voie de développement, sous réserve bien sûr d’un accès à Internet possible pour tous et financièrement abordable.

Cette nouvelle société numérique impose aux établissements d’enseignement supérieur d’opérer des mutations structurelles pour répondre aux nouvelles exigences économiques et sociales des pays émergents et en voie de développement notamment. Devant l’accroissement exponentiel du nombre d’étudiants dans l’enseignement supérieur – doublement du nombre d’étudiants dans le monde en une douzaine d’année - qu’il faut former, puis accompagner vers l’emploi, il devient indispensable d’imaginer de nouveaux modèles d’apprentissage, en rupture avec les anciens modèles de formation en présentiel qui ne seront plus à même de répondre à la demande. Simultanément à cette pression démographique, la tertiarisation des économies,

l’évolution constante des métiers depuis une trentaine d’années, impactés par le numérique, la volonté de construire une société inclusive et apprenante, proposant à chacun des formations tout au long de la vie, obligent à repenser le système universitaire pour construire des réponses flexibles et différenciées aux demandes de formation. L’objectif est de proposer des accès simples, rapides et peu coûteux à des cursus de formation personnalisés et adaptés aux connaissances, aux besoins d’acquisition de compétences et aux contraintes de chaque apprenant dans son environnement.

L’Agence Universitaire Francophone (AUF), association internationale regroupant des universités, grandes écoles, réseaux universitaires et centres de recherche scientifique, qui est également l’opérateur pour l’Enseignement supérieur et la recherche du Sommet de la Francophonie (274 millions de locuteurs francophones représentant 4 % de la population mondiale) a pour objectif d’accompagner la réflexion collective des universités francophones (850 institutions d’Enseignement supérieur

Sur la seule période 2000-2012, les effectifs dans l’enseignement supérieur ont presque doublé, passant d’environ 100 millions d’étudiants à 196 millions dans le monde - Investir dans l’internationalisation de l’enseignement supérieur - France Stratégie – 2015.

MEMBRES DU CONSEIL SCIENTIFIQUE

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L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET LA RECHERCHE ET LE NUMÉRIQUE

La massification de la demande de formations supérieures6, qui concerne en particulier l’aire culturelle francophone, devient l’un des défis majeurs du 21ème siècle. En effet, peut-on imaginer qu’il soit possible de doubler les moyens de l’enseignement supérieur d’ici 10 ou 15 ans ? Y aurait-il un pays, y compris parmi les plus développés, qui soit en mesure de réaliser un tel effort économique ? Il semble que l’organisation du système universitaire dans sa forme actuelle, au regard de la croissance des besoins de formations sur la planète, a atteint ses limites structurelles. Il n’est plus en capacité d’absorber la demande par accroissement mécanique des moyens, recrutement de personnels enseignants ou construction de nouvelles écoles ou universités. Il faut inventer un nouveau modèle de formation supérieure de rupture, une nouvelle forme d’université résiliente, s’adaptant à la demande massive de formations supérieures et aux évolutions de nos sociétés, sans perte de qualité dans les missions qu’elle remplit.

Par ailleurs dans l’enseignement supérieur et la recherche, l’université n’est plus le seul acteur de l’élaboration, de la construction et de la diffusion des savoirs. Les entreprises et d’autres acteurs de la formation, publics et privés, créent, innovent et diffusent des savoirs et des innovations partout dans le monde. L’industrie du numérique est en première ligne de la recherche : IBM, Google, Microsoft, Facebook ou Apple recrutent les meilleurs scientifiques du domaine. Le nombre de brevets déposés par les entreprises dans le monde dépasse, dans certaines disciplines, le nombre d’articles publiés dans les journaux scientifiques. Le numérique, les sciences de la vie, la santé, comme bien d’autres domaines de production de biens et de services, regorgent d’exemples de production et de partage de connaissances à l’extérieur de la recherche académique. De même la formation supérieure n’est plus l’apanage de l’université, des opérateurs privés se positionnent aujourd’hui sur les marchés des formations supérieures initiales à distance, comme Coursera ou OpenClassrooms8, des entreprises créent des contenus pédagogiques pour leur besoins de formation continue des employés9, puis les diffusent en partenariat avec des opérateurs de FOAD10, assorties pour certaines de certifications professionnelles. Autre exemple, les Linux Courses, cours informatiques

et de recherche dans 111 pays) et d’inscrire ses actions dans cette société numérique globalisée. Cette démarche d’innovation, technique et pédagogique, est au cœur d’un projet d’envergure élaboré dans le cadre du Plan stratégique 2017-2021 de l’Agence pour promouvoir une francophonie universitaire solidaire engagée dans le développement2.

Dans ce contexte, les ministres francophones de l’Enseignement supérieur se sont réunis en 2015 à Paris, à l’initiative de la France, de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), et de l’AUF3, afin de dresser un état des lieux des ressources numériques dans l’espace universitaire francophone, d’évoquer les besoins nouveaux découlant des missions des universités dans le développement économique, social et territorial, et aussi pour réfléchir à un meilleur partage et à une meilleure mutualisation des ressources existantes. L’Initiative pour le développement numérique de l’espace universitaire francophone (IDNEUF), résultante de cette première réunion, a engagé l’AUF dans le déploiement de ressources numériques pédagogiques francophones et la construction d’un «méta-portail» permettant de les faire connaître et de les valoriser. La seconde rencontre (IDNEUF 2), à Bamako en juin 2016, à l’invitation du Mali, a permis d’établir un premier bilan, de présenter la première version du «méta-portail» IDNEUF et de proposer une nouvelle feuille de route pour le développement du numérique dans l’espace universitaire francophone4. La rencontre était aussi centrée sur le financement du développement du numérique dans les universités5.

L’objectif de ce document est de présenter la structuration des actions en matière de services numériques et numérique éducatif de l’AUF, s’inscrivant dans son plan stratégique 2017-2021, et de tracer de nouvelles perspectives pour l’Initiative IDNEUF. Ces orientations seront présentées et discutées lors de la prochaine Conférence des ministres francophones de l’Enseignement supérieur, IDNEUF 3, en juin 2018 à Marrakech, qui associera également des bailleurs de fonds et industriels du numérique afin d’étudier les possibilités de réalisation et de financement de ces actions.

« J’ai demandé à l’Agence universitaire de la Francophonie d’être à mes côtés, je veux qu’elle devienne la porte d’entrée pour vous donner accès, à tous, à une bibliothèquenumérique des savoirs et des formations... »

Emmanuel Macron, Président Français, discours prononcé à Ouagadougou -

28/11/2017

2Plan stratégique 2017-2021 adopté à l’assemblée générale de l’AUF à Marrakech en mai 2017. Construire ensemble le Nouvel Espace Universitaire Francophone 31ère réunion des ministres francophones de l’Enseignement supérieur pour le développement numérique de l’espace universitaire francophone - juin 2015 4Mali : lancement d’IDNEUF, le portail francophone des ressources de l’enseignement supérieur - juin 20165 2ème réunion de l’IDNEUF : les financements numériques dans les universités au cœur des débats - juin 2016

LES DÉFIS DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET LA RECHERCHE

La croissance économique des pays, le développement des échanges commerciaux à l’échelle de la planète et l’accélération des progrès technologiques et sanitaires, contribuent à la croissance démographique et à l’accroissement exponentiel du nombre d’étudiants dans l’enseignement supérieur, avec un doublement constaté des effectifs d’étudiants tous les 15 ans. Selon les hypothèses de croissance, le système éducatif mondial atteindrait 400 millions d’étudiants à l’horizon 2030, pour 200 millions actuellement7. Dans les pays des établissements partenaires de l’AUF, ils sont près de 14 millions d’étudiants francophones à ce jour.

6 L’enseignement supérieur à l’horizon 2030 - Quel est l’impact de la démographie sur les systèmes d’enseignement supérieur ? Une approche prospective pour les pays de l’OCDE – Centre pour la recherche et l’innovation dans l’enseignement (CERI) de l’OCDE, 2008.7 Le risque impossible du repli sur soi pour l’enseignement supérieur – Le Figaro, mai 2017.8 Comment OpenClassrooms compte délivrer 500 diplômes reconnus en 2017 – JDN, févr.2017.9 2016 : Année des MOOC d’entreprise – RH Info, févr.2016.10 Mooc : Coursera, à la conquête du monde de l’entreprise – EducPros, avril 2017.

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15

11 La Fondation Linux lance un programme de certification – ZDNet, août 2014.12 L’implication des universités dans la formation tout au long de la vie – Rapport au Ministre français de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, 2014.13 85% des «métiers du futur» n’existeraient pas encore – La Tribune, juillet 2017.14 La révolution des métiers. Nouveaux métiers, nouvelles compétences – EY – Linkedin, 2014.15 L’automatisation pourrait pousser 14% des salariés à changer de métier d’ici à 2030 – L’Usine Nouvelle, nov.2017. Source : Rapport McKinsey Global Institute, nov.2017.16 Enseignement supérieur et numérique : connectez-vous ! – Institut Montaigne, juin 2017.17Le numérique dans l’Enseignement supérieur et la FTLV – Wavestone, 2017.18Le numérique dans l’Enseignement supérieur et la FTLV – Wavestone, 2017.

19 La pédagogie numérique : un défi pour l’enseignement supérieur – Avis du Conseil Economique, social et environnemental français, févr.2015.20 L’université de demain, ébauchée par des étudiants du monde entier – EducPros, juin 2014.21 Le phénomène MOOC expliqué aux néophytes : invitation à la réflexion et à l’approfondissement – Distances et Médiations des savoirs, 2017. MOOC, à la recherche d’un business model – Rapport au Ministère ESR français, 2016.

en ligne qui totalisent plus de 250 000 étudiants, sont assortis d’un système de certification des compétences, avec examens payants, qui bénéficie d’une réelle reconnaissance académique et industrielle au niveau international.11

En parallèle de la formation initiale, la formation tout au long de la vie devient un enjeu de formation majeur, dont doivent s’emparer les établissements d’enseignement supérieur.12 En 2030, le monde du travail aura sans doute fortement changé, 85% des «métiers du futur» n’existent sans doute pas encore aujourd’hui13 et les salariés devront tous évoluer au cours de leur vie professionnelle14. La formation tout au long de la vie, continuum entre les formations académiques et professionnelles, devient indispensable pour s’adapter aux transformations des métiers et aux progrès techniques, pour l’acquisition ou l’actualisation de compétences.L’enjeu pour les établissements d’enseignement supérieur aujourd’hui est triple : il s’agit de former les étudiants à l’utilisation du numérique, mais aussi aux compétences des nouveaux métiers liés à la révolution industrielle induite par le numérique et l’automatisation (375 millions d’emplois menacés par l’automatisation de 2016 à 2030, notamment en Chine et dans les pays en développement15) ; et simultanément de déployer les technologies et les pédagogies numériques au sein des établissements afin d’assurer ces formations.16

Les stratégies numériques des établissements d’enseignement supérieur visent à la création de valeur selon plusieurs axes interdépendants : l’attractivité, pour renforcer la visibilité et la singularité de l’offre ; la croissance, pour conquérir de nouveaux marchés ; la pédagogie, pour favoriser la réussite et le développement des compétences ; l’économie, pour optimiser les coûts de formation ; et l’altruisme, pour permettre l’accès au savoir pour tous.17

L’accroissement des besoins de formation supérieure et les coûts liés aux formations classiques en présentiel ont ainsi favorisé l’émergence d’une offre nouvelle de formations à distance, construite autour des technologies numériques : formation à distance ouverte (FOAD), formation mixte associant apprentissage en ligne et présentiel («blended learning»), cours massifs en ligne (MOOC), cours en ligne interactifs en petits groupes (SPOC), etc.

L’OFFRE DE FORMATION SUPÉRIEURE TRANSFORMÉE PAR LE NUMÉRIQUE

En France, le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, souhaite développer le numérique au service d’une université performante, innovante et ouverte sur le monde. Lancée en octobre 2013, la stratégie numérique de l’Enseignement supérieur et de la recherche traduit quatre grandes ambitions : le numérique au service de la réussite et de l’insertion des étudiants ; le numérique comme outil de rénovation des pratiques pédagogiques ; le numérique pour le développement de campus d’avenir ; le numérique pour une université ouverte et attractive, en Europe et à l’international18.

Les innovations actuelles ne répondent encore cependant que partiellement aux attentes. Par exemple le déploiement des MOOCs, que l’on présentait comme une réponse bien adaptée à la forte demande de formations supérieures courtes, s’essouffle, à la recherche d’un modèle économique pérenne.21 L’enseignement supérieur a besoin d’imaginer aujourd’hui un modèle de rupture en s’organisant pour répondre à plusieurs problématiques essentielles : Comment continuer à garantir la qualité de la formation supérieure au regard de la pression démographique ? Comment certifier la formation et organiser le système de délivrance des diplômes et des certifications métiers ? Comment assurer la rémunération de la production pédagogique et scientifique, dans un contexte de ressources limitées, et pour des besoins en croissance exponentielle ? Quel modèle de financement de la formation adopter ?

La vision des étudiants de l’université du futur est celle d’une université interactive, collaborative, et à la carte, avec des cours dispensés 24H/24, des matériels pédagogiques gratuits, des cours plus collaboratifs, des certificats tout au long de la vie fondés sur des compétences acquises dans différents établissements, à son rythme, constituant un portfolio individuel.20

Cette offre de formation supérieure intégrant pleinement toutes les possibilités du numérique se conçoit de manière plus nette aujourd’hui, au travers de différents axes pouvant s’appliquer à l’espace universitaire francophone : Une offre de formation internationale multi-localisée, permettant une mobilité physique et virtuelle pour les

étudiants ; Des blocs de formation modulaires, capitalisables dans des parcours de formation à la carte ; Des formations labélisées par des établissements devenant des agrégateurs de contenus ; Des formations où les structures professionnelles de certification, hors université, sont de plus en plus parties

prenantes, voire même sollicitées ; Des pédagogies hybrides (supports numériques, vidéo, interactive et à distance, présentiel…) et innovantes (serious

games, classes inversées…) ; Une pédagogie basée sur un modèle participatif : réseaux sociaux, tutorat d’étudiants, collaboratif en ligne… ; Une approche «service», dans laquelle l’apprenant est considéré comme un client avec ce que cela induit en termes

de démarche promotionnelle, d’évaluation, de contrôle qualité ; Une offre de formation basée sur un modèle économique quasi-gratuit pour l’accès aux contenus, notamment aux

ressources en ligne ; et où la rémunération des producteurs de contenus s’effectue via les examens, qui peuvent être pris en charge par des tiers (universités, structures professionnelles, entreprises, opérateurs de tiers-lieux) ; Des formations qui s’industrialisent avec des modèles de réussite identifiés, reproductibles à grande échelle, à

coût marginal.

Le numérique introduit par ailleurs un modèle de création de valeur économique inédit dans l’enseignement supérieur, lié à la capacité de diffuser dans le monde entier et de réutiliser des contenus développés localement. La production des contenus se faisant à rendements croissants - c’est-à-dire que plus l’offre de contenus numériques, s’appuyant sur les mêmes technologies de fabrication et de diffusion, se développe, moins le coût de production unitaire est élevé - le système devrait conduire à une amélioration progressive des services pour les utilisateurs, à coût constant.

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17

Pénétration d’Internet et de la téléphonie mobile dans les pays membres de la Francophonie et classement IDI (Indice de développement des technologies de l’information et de la communication) 2010 et 2015. Rapport 2016 - La Francophonie numérique.

L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET LA RECHERCHE ET LE NUMÉRIQUE

En matière d’infrastructures de télécommunication, seule une faible proportion des habitants des pays de la Francophonie était en 2014 capable d’accéder à Internet à haut débit via un ordinateur ou un smartphone. Beaucoup n’y avait pas accès, particulièrement en Afrique, parce qu’aucun service Internet à haut débit n’était disponible dans leur région, ou parce que les prix pratiqués par les fournisseurs d’accès étaient prohibitifs.22

En 2014, seulement onze de vingt-et-un pays membres de l’OIF examinés23 disposaient d’infrastructures télécoms permettant d’offrir des services Internet haut débit, comme des services de diffusion de vidéos HD en streaming, d’enseignement virtuel ou de télémédecine. Six pays sur vingt-et-un (Albanie, Cambodge, Égypte, Grèce, Maroc, Tunisie) possédaient seulement les infrastructures requises pour offrir des services Internet de base aux internautes, comme des services de messagerie, de diffusion en streaming de vidéos basse résolution ou de téléphonie IP. Quatre pays sur vingt-et-un doivent combler les lacunes dont souffrent leurs infrastructures avant de pouvoir offrir ces mêmes services de base.

De nombreux pays en développement ont pris le virage de la téléphonie mobile (certains sont en avance à ce chapitre sur les pays développés). Des infrastructures encore embryonnaires et des facteurs socio-organisationnels limitent cependant la pénétration d’Internet dans la plupart d’entre eux. Le développement des infrastructures télécoms (par exemple l’arrivée en 2012 en Afrique de l’Ouest de 5 câbles de télécommunication sous-marins, ou plus récemment le déploiement de la dorsale fibre optique en Afrique centrale24), et l’accès à Internet et à la téléphonie mobile sont des indicateurs pertinents pour comparer la pénétration du numérique dans les pays francophones. En particulier, l’analyse du taux de pénétration d’Internet par rapport à la téléphonie est un moyen d’évaluer la diversité des accès aux infrastructures ainsi que leur utilisation.25

LE NUMÉRIQUE DANS LA FRANCOPHONIE

22 Rapport 2014 sur l’état de la francophonie numérique – ISOC - OIF, 2014.23 he cloud economy and developping countries – Information economy report – Nations Unies, 201324 La BAD débloque 16,6 M€ pour le projet de dorsale en fibre optique d’Afrique centrale - 201825 Rapport 2016 sur la francophonie numérique – IDEST- OIF, 2016.

ALBANIEANDORREARMÉNIEBELGIQUEBÉNINBULGARIEBURKINA FASOBURUNDICAMBODGECABO VERDECAMEROUNCANADACENTRAFRIQUECHYPRECOMORESCONGOCONGO R. D.CÔTE D’IVOIREDJIBOUTIDOMINIQUEÉGYPTEERY DE MACÉDOINEFRANCEGABONGRÈCEGUINÉEGUINÉE-BISSAU

PAYS ABONNEMENTSÀ LA TÉLÉPHONIEMOBILE POUR 100 PERSONNES

UTILISATEURS D’INTERNETPOUR 100PERSONNES

RAPPORT ENTRE LA PÉNÉTRATION DU MOBILE ET CELLE D’INTERNET

CLASSEMENT IDI 2010

CLASSEMENT IDI 2015

10583116114100138723013312276812596511085310632127114

1061011711107263

60,195,946,3855,355,59,41,49

40,311

87,14

69,37

7,13

14,610?762,931,7

68,183,89,863,21,73,3

1,740,862,501,3418,862,487,6521,4214,773,026,900,926,251,387,2815,2117,667,262,992,013,59

1,551,2017,441,7442,3519,09

89 (3,65)29 (6,60)78 (4,10)24 (6,76)147 (1,63)47 (5,45)164 (1,13)

131 (1,98)107 (3,14)149 (1,60)21 (7,63)

44 (5,02)

136 (1,83)162 (1,23)142 (1,74)143 (1,69)66 (4,56)98 (3,48)

57 (4,96)18 (7,22)122 (2,41)35 (6,20)

158 (1,33)

94 (4,73)28 (7,60)76 (5,32)21 (7,88)151 (2,05)50 (6,52)159 (1,77)

130 (2,74)96 (4,62)147 (2,19)23 (7,76)

53 (6,37)

141 (2?27)160 (1,65)137 (2,51)148 (2,19)80 (5,12)100 (4,40)

60 (6,07)17 (8,12)133 (2,68)39 (7,09)

162 (1,61)

GUINÉE ÉQUATORIALEHAÏTILAOSLIBANLUXEMBOURGMADAGASCARMALIMAROCMAURICEMAURITANIEMOLDAVIEMONACONIGERQATARROUMANIERWANDASAINTE-LUCIESAO TOMÉ-ET-PRINCIPESÉNÉGALSEYCHELLESSUISSETCHADTOGOTUNISIEVANUATUVIETNAMMOYENNE

PAYS ABONNEMENTSÀ LA TÉLÉPHONIEMOBILE POUR 100 PERSONNES

UTILISATEURS D’INTERNETPOUR 100PERSONNES

RAPPORT ENTRE LA PÉNÉTRATION DU MOBILE ET CELLE D’INTERNET

CLASSEMENT IDI 2010

CLASSEMENT IDI 2015

6665678814941149132132941088844146106641036599162137406512860147

95,28

Le coût d’accès à Internet reste, indépendamment de la disponibilité des réseaux télécoms haut débit, un frein majeur au développement des usages du numérique. Les citoyens et les entreprises de certains pays doivent payer un prix relativement élevé pour se connecter à Internet, que ce soit parce que leur pays n’a pas profité d’investissements suffisants dans le secteur des télécommunications, parce que des solutions de connexion techniquement plus onéreuses doivent y être utilisées ou parce que la concurrence entre fournisseurs de services d’accès y est trop faible. Par exemple, un Malien qui travaille au salaire minimum doit utiliser 60 % de ce qu’il gagne chaque mois pour se connecter à Internet à haut débit.26

Le prix d’accès aux services Internet, pour une entreprise ou un particulier, est aussi fortement lié à la localisation des points d’interconnexion Internet (IXP) ; s’ils ne sont pas disponibles à proximité, les services Internet locaux transitent par l’étranger. On dénombre plus de 400 IXP dans le monde, et plus de 60 dans des pays membres de l’OIF (surtout en Europe et au Canada).

26 Etude sur la connectivité internationale d’Internet en Afrique subsaharienne – UIT, 2013. Cité dans le Rapport 2014 sur l’état de la francophonie numérique.

18,911,414,374,794,73,77,056,841,410,746,692,42,091,554,110,651,024,417,754,387,02,55,746,218,848,336,47

3,495,704,681,171,5711,0821,282,323,188,782?310,9522

1,591,956,032,012,665,592,981,5716

11,402,773,193,047,24

134 (1,96)

135 (1,92)77 (4,78)8 (7,82)

157 (1,34)155 (1,46)96 (3,55)72 (4,31)146 (1,63)74 (4,28)22 (7,01)

37 (6,10)55 (4,99)154 (1,47)70 (4,39)

137 (1,80)81 (3,98)12 (7,60)166 (0,88)145 (1,64)93 (3,62)124 (2,19)94 (3,61)

98,02

146 (2,21)

138 (2,45)56 (6,29)6 (8,59)

164 (1,51)145 (2,22)99 (4,47)73 (5,41)150 (2,07)66 (5,81)18 (8,10)

31 (7,44)59 (6,11)154 (2,04)85 (4,98)

132 (2,68)87 (4,96)7 (8,56)

167 (1,17)152 (2,04)93 (4,73)125 (2,93)102 (4,28)

99,13

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19

En matière de contenus numériques, les francophones sont bien servis dans l’univers du numérique. Bien qu’ils ne constituent que 3% de l’ensemble des internautes, 4% de l’ensemble des contenus qu’on trouve sur Internet sont en français. L’anglais est la langue la plus surreprésentée sur Internet, puisqu’elle y est deux fois plus présente que la proportion du nombre d’internautes des pays anglophones. À l’opposé, les langues portugaise et arabe y sont légèrement sous-représentées. Il est difficile de déterminer si les habitants des pays membres de la Francophonie ont bel et bien accès à des contenus numériques de qualité, particulièrement aux contenus pédagogiques dont ils ont besoin. Pour que la quantité de contenus numériques de qualité en français s’accroisse sur Internet, les acteurs francophones doivent continuer d’investir dans leur production et leur diffusion.

Les IXP installés dans les pays de la Francophonie -Rapport 2014 sur l’état de la francophonie numérique

Écart entre l’offre et la demande de contenus Internet, selon la langue. Rapport 2014 sur l’état de la francophonie numérique.

« Le numérique est indipensable non seulement comme outil de transformation sociale, mais aussi par sa force de mobilisation pour les jeunes et les femmes. »

Michaëlle Jean, secrétaire générale de la Francophonie

L’ESPACE UNIVERSITAIRE FRANCOPHONE

Le contexte dans lequel se situe l’Espace Universitaire Francophone27 est caractérisé d’abord par la globalisation et le développement de l’économie de la connaissance qui incitent au renforcement des missions de développement et de transmission du savoir des établissements d’enseignement supérieur, et les positionnent dans un nouveau rôle d’opérateur du développement économique et social local. Il est caractérisé ensuite par une tendance générale à la poursuite des études supérieures, avec une croissance du nombre d’étudiants de plus en plus forte dans de nombreux pays, résultante conjointe d’une demande accrue de qualifications supérieures et de la croissance démographique.

La croissance des effectifs mondiaux étudiants sera de 30 % entre 2013 et 2030. De 200 millions aujourd’hui, ils passeront ainsi à 280 millions. L’évolution sera variée selon les zones du monde : les effectifs en Europe resteront stables, ils diminueront faiblement en Amérique du Nord et augmenteront en Amérique du Sud. Le Moyen-Orient verra son nombre d’étudiants augmenter de plus d’un tiers, ce qui est considérable. Mais les plus grosses hausses se concentreront en Asie, qui accueillera 50 millions d’étudiants supplémentaires, et l’Afrique, qui va exploser avec 22 millions d’inscrits en plus dans l’enseignement supérieur.28

Cependant ce contexte est caractérisé également par une grande diversité des établissements membres de l’espace universitaire francophone, impliquant des stratégies adaptées aux contextes locaux, et aux priorités des états et structures de tutelle, ainsi que par un affaiblissement de la francophonie en milieu universitaire. La croissance démographique des pays francophones n’a pas d’effet mécanique sur l’augmentation du nombre d’étudiants et d’enseignants-chercheurs francophones, encore faut-il que le français continue à être plébiscité dans le cadre des études supérieures.

27 Contexte décrit dans le document stratégique de l’AUF 2017-2021 Construire ensemble le Nouvel Espace Universitaire Francophone.28 Analyse sur la démographie étudiante de 66 pays du monde présenté au congrès 2017 de la Conférence des Grandes Ecoles – cabinet Paxter, oct. 2017. 29 Document stratégique de l’AUF 2017-2021.

En termes de publications scientifiques et de conséquences pour les carrières des chercheurs, les chiffres sont parlants : en 2012, 98 % des publications recensées en sciences dans les grandes bases documentaires étaient en anglais. En sciences humaines et sociales, où les publications en France sont encore à 90 % en français par exemple, l’érosion est sensible depuis une quinzaine d’années. Et surtout, le facteur d’impact d’une publication en anglais est trois à quatre fois plus élevé.29

VIETNAMTUNISIESUISSERWANDAROUMANIERÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGOLUXEMBOURGLIBANHAÏTIGRÈCEFRANCEÉGYPTEDOMINIQUECÔTÉ D’IVOIRECANADACAMBODGEBULGARIEBELGIQUEALBANIE

PAYS NOMBRE D’IXP

NOMBRE D’IXP

2171

1211111

16211

101331

ANGLAIS

CHINOIS

ESPAGNOL

PORTUGAIS

ALLEMAND

ARABE

FRANÇAIS

RUSSE

AUTRES LANGUES

LANGUE PROPORTION DES INTERNAUTES (%)

PROPORTION DES CONTENUS INTERNET (%)

27

25

8

4

4

3

3

3

23

56

4

4

2

6

1

4

6

17

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21

35 En Côte-d’Ivoire, l’essor de l’enseignement supérieur passera par le numérique – 2018.36 Un campus universitaire franco-sénégalais implanté à la Cité du savoir – 2018.37 Comment l’université Cadi Ayyad de Marrakech devient une «Smart University» – La Tribune, 2017.38 Campus numérique francophone d’Alexandrie39 Mobile learning et enseignement supérieur en Afrique - Thot Cursus, 2013.40 Rapport eTransform Africa - Banque mondiale, Banque africaine de développement, 2012.41 Par exemple : Etude sur l’édition numérique en Afrique à l’ère du mobile – 2016.42 https://www.ird.fr/43 https://www.francophonieinnovation.org/

LE DÉVELOPPEMENT DU NUMÉRIQUE DANS L’ESPACE UNIVERSITAIRE FRANCOPHONE

Une stratégie de la Francophonie numérique avait été déterminée en 2012, précisant notamment la vision et les axes stratégiques d’intervention de l’OIF à l’horizon 2020.30 Quatre axes avaient ainsi été définis: Accompagner l’innovation pour l’intégration des pays en développement dans l’économie numérique ; Edifier des sociétés de l’information ouvertes, transparentes et démocratiques en francophonie ; Développer l’intelligence numérique au service de la diversité et du partage ; et Produire, diffuser et protéger des biens communs numériques.

L’analyse des attentes des utilisateurs des pays en développement (pays francophones du Sud), en matière de services éducatifs et contenus pédagogiques31, fait apparaître des besoins transversaux : le besoin de renforcement des infrastructures techniques dans les établissements universitaires (ENT, wifi, salles informatiques) ; l’aide à la structuration d’une offre de formation à distance (plus de la moitié des établissement ne proposant pas de FAD en 2016) ; la généralisation des MOOCs (la quasi majorité des utilisateurs ne disposant pas d’offre de cours en ligne de ce type) ; et le renforcement des compétences des utilisateurs pour maîtriser les TICE, par exemple concernant les compétences relatives à l’indexation des ressources, aux licences libres et au libre accès à la littérature scientifique, à la démarche qualité ou aux normes et standards pédagogiques.

Les besoins spécifiques des responsables de ces établissements universitaires des pays en développement32 portent par ordre de priorité sur : la généralisation de l’usage des TICE et des FAD ; la publication d’une revue scientifique en accès libre ; la participation à un consortium universitaire sur les TICE ; la création d’une université numérique thématique33 ; la création de pôles d’excellence des TICE, la création d’un portail de Ressources Educatives Libres (REL) multilingue. Les besoins des enseignants-chercheurs portent sur un ensemble de mesures pratiques pour améliorer le numérique éducatif (Internet à haut débit, équipement

informatique, formation de personnels techniques, etc.) mais aussi sur des pratiques plus expertes comme l’indexation des REL, la certification Linux LPI, l’apprentissage nomade (m-learning). Enfin les besoins des personnels administratifs et techniques portent principalement sur des formations avancées sur les TICE, la gestion de projet, la gestion des REL, les systèmes d’information, l’administration réseau. La formation de ces personnels d’encadrement ou de support ayant bien sûr un impact décisif sur l’évolution de l’établissement en matière de numérique, le déploiement de services éducatifs et la création de contenus pédagogiques.

Depuis quelques années, transformant la capacité d’accueil et le rayonnement géographique des universités, les universités virtuelles se sont installées dans le paysage de l’enseignement supérieur francophone, à l’initiative des établissements eux-mêmes (par exemple, Téluq rattachée à l’Université du Québec) ou plateformes de formation à distance d’initiative privée, mais nouant des partenariats étroits avec des établissements universitaires, comme les précurseurs en langue anglaise Udacity, edX ou Coursera, en plus récemment en France, OpenClassroom par exemple. Ces universités virtuelles se positionnent aussi comme des agrégateurs de contenus à l’échelle de territoires plus larges, valorisant les ressources des établissements d’enseignement supérieur via des formations à distance diplômantes ou des MOOCs ; par exemple au Canada, la Canadian Virtual University, ou en France, FUN, France Université Numérique. En Afrique, l’Université virtuelle de Tunis créée en 2002 a pour principale mission de développer des cours et des programmes universitaires d’enseignement en ligne pour les universités tunisiennes, l’Université virtuelle de Côte d’Ivoire créée en 2016, accompagnée par l’AUF 34, vise à pallier le déficit de l’enseignement supérieur et la croissance importante du nombre d’étudiants.

30 Horizon 2020 : Stratégie de la Francophonie numérique – Agir pour la diversité dans la société de l’information – XIVe Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage. Kinshasa – oct. 2012.31 Identification des besoins en formation TICE dans les pays francophones du Sud – AUF, 2016.32 Identification des besoins en formation TICE dans les pays francophones du Sud – AUF, 2016.33 En France, 8 Universités Numériques Thématiques ont été créées, chacune sur un champ disciplinaire, pour aider les établissements d’enseignement supérieur à développer leur politique numérique. http://univ-numerique.fr/34 Université virtuelle de Côte d’Ivoire : douze projets de cours en ligne ouverts et massifs sélectionnés – 2016.

Ces pays francophones en développement investissent aujourd’hui fortement dans le numérique pour l’enseignement supérieur, comme la Côte d’Ivoire ou encore le Sénégal, en partenariat avec la France, avec un projet récent de campus universitaire franco-sénégalais.36

En parallèle, plusieurs grandes universités ont développé une politique du numérique volontariste comme la «Smart University» de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech37 en partenariat avec un industriel informatique (Microsoft) ; ou au Moyen-Orient l’Université Senghor d’Alexandrie, université internationale de langue française avec son Campus numérique francophone.38

Le développement de la téléphonie mobile dans les pays en développement, en Afrique en particulier, est très rapide. Le m-learning pourrait être la voie à privilégier pour améliorer l’offre et la qualité de l’enseignement supérieur en Afrique, en s’affranchissant des problématiques d’accès à Internet par les réseaux de télécommunication filaires. Cependant le constat est que les pratiques de m-learning dans l’enseignement supérieur sont encore assez sporadiques.39 Alors que la moitié des africains possède un téléphone mobile, la démocratisation du m-learning dans l’enseignement supérieur reste souvent freinée par l’absence de stratégies nationales de promotion des usages des TIC dans l’enseignement supérieur et de financements de projets intégrant les technologies mobiles, et la carence actuelle de l’offre de programmes pédagogiques accessibles depuis un téléphone mobile. Enfin le taux de pénétration des smartphones permettant l’accès à Internet reste encore faible au regard de la démocratisation de la téléphonie mobile (17% environ en 2013).

En matière d’innovation et de recherche citons notamment, outre l’Agence Universitaire Francophone, les actions de plusieurs autres acteurs moteurs de la francophonie comme l’Alliance internationale des éditeurs indépendants, réseau international de 550 maisons d’édition dans le monde en faveur de la bibliodiversité, qui a créé le «Labo» pour promouvoir et accompagner les expérimentations autour

de l’édition et du numérique, au travers d’un ensemble d’outils et de ressources à destination des professionnels, des réflexions sur l’édition numérique partant d’initiatives innovantes dans les pays du Sud,41 et un tutorat individualisé pour les éditeurs. Autre acteur de l’innovation et de la recherche, l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD),42 est l’organisme pluridisciplinaire français dédié à la recherche dans le domaine du développement durable et humain et à la coopération scientifique avec les pays en développement. Il construit notamment des partenariats scientifiques avec sa communauté regroupant plus de 800 chercheurs dans 80 pays dans le monde. L’Initiative «Réseau francophone de l’innovation» (FINNOV),43 organisé par l’OIF et la Fédération Wallonie-Bruxelles en partenariat avec l’AUF, vise à mettre en réseau les acteurs de l’innovation dans l’espace francophone via différents secteurs d’activités - en particulier le secteur du numérique et de l’économie du savoir - en leur offrant des services de veille et des espaces collaboratifs sur sa plateforme en ligne.

« La langue française est mise au service de la solidarité, du développement et du rapprochement des peuples par le dialogue permanent des civilisations, elle est aussi mise au servcie de l’éducation, de la prospérité économique et de la responsabilité environnementale. Il s’agit aussi d’oeuvrer... à l’émergence d’une société de l’information démocratique, inclusive, ouverte et transparente où les pays francophones, notamment du Sud, maîtrisent pleinement les transformations induites par les TIC et s’insèrent dans l’économie numérique mondiale dans la perspective du développement durable, équitable et solidaire...»

Adama Quane

Administrateur de l’Organisation Internationale de la Francophonie - Préface à La francophonie numérique - rapport 2016.

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L’INITIATIVE POUR LE DÉVELOPPEMENT DU NUMÉRIQUE DANS L’ESPACE UNIVERSITAIRE FRANCOPHONE (IDNEUF)

L’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) est une association internationale créée il y a plus de 50 ans. Elle regroupe, à l’échelle mondiale, des universités, grandes écoles, réseaux universitaires et centres de recherche scientifique utilisant la langue française. Avec un réseau de plus de 850 membres dans 111 pays, elle est l’une des plus importantes associations d’établissements d’enseignement supérieur et de recherche au monde.

La stratégie 2017-202144 de l’AUF vise à accompagner les établissements d’enseignement supérieur et de recherche face aux défis qu’ils rencontrent et à contribuer, par son action de «tête de réseau», à ce qu’ils trouvent les réponses adéquates. Ainsi se crée un Nouvel espace universitaire francophone (NEUF), bâti autour de l’acceptation de ces défis et des actions pour les relever, ensemble, en mettant en œuvre tous les leviers disponibles, dont le partage de la langue française qui unit cet espace. L’espace universitaire francophone auquel s’adresse l’AUF recouvre aujourd’hui dans le monde près de 14 millions de personnes, étudiants, personnels techniques et administratifs, enseignants, chercheurs et experts des établissements membres de l’association, et recouvrira 30 millions de personnes d’ici 2030.

Les trois grands défis à relever sur la période sont de : contribuer à assurer la qualité dans le domaine de la formation, de la recherche, et la mise en place de gouvernances adaptées aux nouveaux enjeux ; contribuer à l’employabilité des diplômés, en nouant le dialogue avec les milieux économiques, en adaptant l’offre de formation professionnelle et en développant l’entrepreneuriat ; renforcer le rôle des universités comme opérateurs du développement économique, culturel, linguistique et interculturel.

Pour mettre en œuvre cette nouvelle stratégie, l’AUF s’est dotée d’une organisation interne construite autour des principaux leviers d’action. La plupart de ces leviers – comme le numérique, la langue française, le développement de l’expertise, de l’innovation, les partenariats et coopérations – sont en effet transversaux aux axes stratégiques et doivent être coordonnés pour une mise en œuvre efficace.

Le numérique est un des leviers structurants de la mise en œuvre du programme d’actions, représentant à la fois des moyens de transformation, mais également des domaines d’action spécifiques contribuant à la construction du Nouvel espace universitaire francophone.

L’ACTION DE L’AUF DANS L’ÉVOLUTION DE L’ENSEIGNEMENT

La qualité de la formation est un des premiers défis identifiés. Les établissements d’enseignement supérieur doivent accueillir des flux croissants d’étudiants d’origines et de cultures de plus en plus diverses, à des niveaux et dans des domaines élargis. C’est une chance, à la condition que les établissements soient en capacité d’inventer des modèles pédagogiques adaptés. Dans ces modèles, les outils numériques sont essentiels, grâce à leur capacité unique de traiter des publics massifs tout en facilitant l’appropriation individuelle des savoirs. Les capacités d’innovation dans ces domaines ne sont pas uniformément réparties et doivent être partagées.

44 Stratégie de l’AUF 2017-2021 adoptée par la 17ème Assemblée générale de Marrakech le 10/05/2017.

Dès les années 80, l’AUF45 s’était engagée dans la mise en œuvre d’un dispositif d’appui aux universités de la Francophonie du Sud en installant sur les sites universitaires des structures technologiques facilitant l’accès aux bases de données scientifiques. Dans les années 90, l’AUF déployait les premières formations ouvertes et à distance (FOAD), et installait les premiers Campus numériques francophones (Campus numérique de Dakar en mai 1991). Ces lieux collectifs installés dans les universités favorisaient l’accès à l’information scientifique et technique et aux FOAD. Peu à peu, ces centres sont devenus aussi des lieux de production de savoirs numérisés. Les actions de l’AUF en matière de numérique éducatif sont nombreuses et soutenues depuis plus de vingt ans, de la certification des compétences dans les TICE au développement des FOAD, avec plus de 100 formations homologuées, ou à l’organisation d’un réseau de chercheurs de 600 membres, ou encore à l’Initiative francophone pour la formation à distance des maîtres (IFADEM46) menée avec l’OIF.

En 2015, l’AUF définissait une stratégie numérique pour l’enseignement supérieur francophone47 à partir de ses valeurs fondatrices, l’excellence, la solidarité et le développement. L’AUF se donnait différents objectifs, en particulier : accompagner la mise en œuvre d’une politique du numérique pour les utilisateurs et les partenaires des universités, répondre aux enjeux de la massification de l’enseignement supérieur francophone et aider les enseignants à acquérir de nouvelles compétences pédagogiques et technologiques ; soutenir la recherche sur les TICE et le numérique éducatif. L’Institut de la Francophonie pour l’ingénierie de la connaissance et la formation à distance (IFIC) est un des outils structurants mis en place dans ce cadre par l’AUF.

LES ACTIONS DE L’AUF EN MATIÈRE DE NUMÉRIQUE

L’IFIC,48 Institut international de l’AUF créé à Tunis en 2012, a pour mission principale de répondre aux nouveaux défis de l’enseignement numérique francophone, et de participer au développement et à la modernisation des systèmes éducatifs partout dans le monde, en lien étroit avec les établissements membres de l’AUF. L’IFIC, devenu aujourd’hui un département de la Direction du numérique de l’AUF, assiste les établissements dans la mise en place de formations à distance ou de formations certifiantes, il soutient la création de contenus pédagogiques comme les MOOCs, il facilite la mobilité des étudiants, il accompagne les établissements produisant des ressources numériques à les mettre en ligne dans le méta portail des ressources éducatives libres de l’AUF. L’IFIC a par ailleurs lancé les actions MIRRTICE (Mise en réseau de la recherche en TICE) et AREN (Alliance pour une recherche en éducation numérique).

Le réseau AREN,49 a été créé dans le but de dynamiser la recherche en éducation numérique dans la francophonie universitaire et d’aider à sa structuration. Les partenaires initiaux (20 membres de 10 pays distincts) ont retenu trois actions prioritaires : l’appui à la publication scientifique pour aider les doctorants et les enseignants-chercheurs à progresser dans leur carrière ; la création de mécanismes de sociabilisation pour favoriser les échanges scientifiques ; les partenariats interuniversitaires notamment pour l’encadrement de doctorants dans le domaine des TICE. L’AREN avait notamment soutenu, en 2016, 13 projets scientifiques dans une dizaine de pays différents.

L’Initiative pour le développement du numérique dans l’espace universitaire francophone (IDNEUF) est venue consolider les acquis de l’AUF qui développe les usages du numérique dans la sphère francophone depuis plus de vingt ans. Cette Initiative est issue des travaux des ministres de l’Enseignement supérieur de l’espace francophone réunis en 2015, sous l’impulsion commune de la France, de l’OIF et de l’AUF, pour examiner l’état et les perspectives de développement numérique de l’espace universitaire francophone.50

L’INITIATIVE POUR LE DÉVELOPPEMENT NUMÉRIQUE DE L’ESPACE UNIVERSITAIRE FRANCOPHONE (IDNEUF)

45 A l’époque AUPELF, Association des universités partiellement ou entièrement de langue française.46 https://www.ifadem.org/fr 47 Une stratégie numérique pour l’Enseignement supérieur francophone – AUF, 2015.48 http://ific.auf.org/ 49 http://aren-portail.org/ 50 Pour le Développement numérique de l’Espace Universitaire Francophone – Paris, juin 2015.

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Pour les étudiants, il s’agit d’une formidable opportunité d’accéder aux contenus éducatifs, scientifiques et culturels pour la formation et la recherche proposés par des établissements partenaires de l’AUF dans le monde entier : cours, tutoriels, MOOCs ou SPOCs, programmes interactifs et serious games, programmes d’orientation ou d’auto-évaluation, etc. Sans doute d’ailleurs pourra-t-on constater une redondance dans l’offre de programmes éducatifs, mais qui garantira la résilience du réseau. Le défi technique se placera ici dans l’indexation et l’identification des programmes pertinents, combinant moteur de recherche, intelligence artificielle et recherche sémantique.L’AUF souhaite regrouper autour de l’IDNEUF ses actions en matière de numérique, pour une meilleure lisibilité, au sein de trois programmes d’action structurants pour l’espace universitaire francophone : les Ateliers numériques (A-NEUF) qui englobent diverses ressources techniques et pédagogiques multi-localisées, par exemple des outils et expertises pour construire et diffuser des formations à distance, des dispositifs pour la formation des enseignants aux TICE, et des laboratoires «E-Labs» permettant d’effectuer des expérimentations ou travaux pratiques à distance ; la Bibliothèque numérique (B-NEUF) qui organise à l’échelle mondiale l’accès à l’ensemble des ressources documentaires, pédagogiques, scientifiques, culturelles,

proposées par les acteurs membres de la francophonie (via le «méta-portail»), notamment sur le modèle de publication des Ressources Educatives Libres, et parallèlement un «Atlas de l’expertise francophone» afin de répertorier et valoriser l’expertise universitaire ; et les Campus numériques (C-NEUF) implantés sur les sites universitaires, tiers-lieux académiques, associatifs et entrepreneuriaux, accélérateurs d’innovation et facteurs d’employabilité pour les étudiants. De manière transversale à ces trois programmes d’action, l’objectif d’IDNEUF est de déployer un réseau social interconnectant producteurs de ressources numériques et utilisateurs, enseignants, chercheurs, personnels administratifs et techniques, et bien sûr étudiants, à l’échelle de cette université numérique de la francophonie et de ses millions d’utilisateurs potentiels.

51 Le «méta-portail» de l’IDNEUF.

Le développement de cette Initiative a engagé l’AUF dans des missions relatives à : la construction d’un «méta-portail» commun de ressources numériques pédagogiques et de formations numériques universitaires en ligne francophones, en accès libre ; au renforcement et à la mobilisation de l’expertise francophone en matière de formation universitaire numérique, notamment pour la formation généralisée des formateurs à la pédagogie numérique (TICE) ; au recensement des pratiques et à la formulation de propositions pour la certification des compétences acquises par les formations numériques universitaires à distance ; aux questions des infrastructures, des équipements et de l’accès à Internet ; aux questions du financement de cette initiative.51

Après une campagne de collecte de ressources, le «méta-portail» donne accès à ce jour à 47 000 ressources numériques d’enseignement, produites principalement par la France, le Québec, la Tunisie, le Maroc, le Cameroun, le Sénégal, le Liban, le Burkina Faso, l’Égypte et le Mexique. Il s’agit d’un processus de moissonnage continu devant s’inscrire dans la durée. L’utilisateur du «méta-portail» peut trouver des liens vers les ressources pour se former, enseigner, accéder à des guides d’utilisation, mettre en œuvre le numérique dans son établissement, identifier une formation et contacter l’établissement qui la propose, consulter un agenda d’événements sur le numérique et suivre les actualités IDNEUF.

Avec la création d’une nouvelle direction en charge du numérique, l’AUF a unifié, dans un même espace fonctionnel, ses ressources informatiques pour mieux appuyer les fonctions support de l’Agence, et mieux servir l’ensemble des utilisateurs des établissements membres. Le programme d’actions soutient les trois axes de la stratégie de l’AUF, pour la qualité de la formation, de la recherche et de la gouvernance, l’employabilité des jeunes diplômés et le renforcement du rôle des universités comme opérateurs du développement économique, social et interculturel. Le schéma directeur du numérique vise notamment à déployer une offre de services en direction des millions d’utilisateurs du réseau de plus de 800 membres de l’AUF, avec un catalogue de services numériques accessible aux étudiants, enseignants, chercheurs et personnels techniques et administratifs.

Pour soutenir cette dynamique, qui accompagne un changement d’échelle significatif (14 millions d’utilisateurs potentiels des services numériques dans plus de 100 pays), il est proposé d’élargir le périmètre initial de l’IDNEUF, afin d’englober dans un même programme l’ensemble des actions dans le domaine du numérique qui contribuent activement à la stratégie de l’AUF de construction d’un Nouvel Espace Universitaire Francophone.

L’IDNEUF s’inscrit aujourd’hui plus largement dans une perspective de construction coopérative, par les 850 membres de l’AUF, d’une université numérique de la francophonie en réseau, combinant une bibliothèque de ressources numériques pour l’enseignement et la recherche, une ingénierie technico-pédagogique mutualisée pour la formation à distance ou la formation des formateurs, et des espaces d’accès aux ressources en ligne et de médiation, implantés sur les sites universitaires, en relation avec l’environnement socio-économique local.L’objectif d’IDNEUF n’est pas de collecter et de regrouper dans un entrepôt de données toutes ces ressources

numériques, qui seraient ensuite opérées sous la forme d’une «université virtuelle», mais avec une approche organisationnelle totalement différente, et sans doute plus pérenne à long terme, de construire avec l’ensemble de ses membres une université numérique fondée sur des ressources mutualisées et réparties sur l’ensemble des sites impliqués. Chaque acteur de l’espace universitaire francophone devient ainsi partie prenante de cette université numérique, en même temps fournisseur de ressources numériques et client du réseau.

UNE UNIVERSITÉ NUMÉRIQUE DE LA FRANCOPHONIE EN RÉSEAU

« Les armes pour relever les défis de l’Enseignement supérieur et la Recherche existent, et la francophonie universitaire peut s’en emparer mieux et plus efficacement : la langue en partage, bien sûr, qui facilite tant les échanges et les travaux collectifs, mais aussi le numérique et le renouveau des méthodes qu’il permet, la mise en oeuvre de ces immenses réservoirs d’expertise et d’innovation que constituent nos membres, et toutes les formes de partenariats nouveaux permettant aux universités d’assumer partout et pleinement leur double mission, à savoir celle de l’universalité de la science, qu’elles produisent et prefessent, et celle des devoirs que leur assigne leur réalité territoriale.»

Jean-Paul Gaudemar,

Recteur de L’agence Universitaire de la Francophonie - 2017numérique - rapport 2016.

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LES ATELIERS NUMÉRIQUES DE L’ESPACE UNIVERSITAIRE FRANCOPHONE (A-NEUF)

Le programme d’actions structurant des Ateliers numériques (A-NEUF) regroupe diverses ressources techniques et pédagogiques mutualisées et multi-localisées, par exemple des outils et expertises pour construire et diffuser des formations à distance (FOAD), une plateforme d’intermédiation entre les établissements proposant des FOAD et les étudiants, des laboratoires «E-Labs» permettant d’effectuer des expérimentations ou travaux pratiques à distance, ou encore la plateforme «Transfer» utilisée notamment pour la formation aux TICE des formateurs.

LES FOAD

52 Un détour par le futur. Les FOAD à l’AUF 1992-2012

Le soutien financier aux projets de création de FOAD locales ou internationales. Cette aide est octroyée par l’AUF aux établissements membres après sélection de quelques projets sur la base d’un appel annuel. L’expertise en ingénierie pédagogique pour la

création de formations (montage de MOOCs, parcours pédagogiques…) faisant appel aux technologies du numérique. L’organisation de formations courtes destinées à

l’encadrement pédagogique ; et plus largement de FOAD pour les enseignants et les formateurs.54

L’attribution à des étudiants d’allocations d’aide aux frais d’inscription. Cette aide ne concerne cependant que les FOAD qui impliquent au moins deux établissements membres, en particulier ceux des régions en développement. La facilitation de l’inscription des étudiants étrangers,

via une plateforme internationale, unique et commune à toutes les formations, de longue ou courte durée, diplômante, qualifiante ou certifiante, en alternance ou en parcours aménagé.

L’intermédiation pour la collecte des frais d’inscription et leur reversement vers les établissements proposant la formation à distance. L’AUF, via ses implantations, et notamment les C-NEUF, peut se charger d’encaisser les frais d’inscription sur les lieux de résidence des étudiants en monnaie locale et les reverser ensuite aux établissements. Un accompagnement en matière de communication

sur les formations à distance proposées à travers le réseau mondial des établissements membres de l’AUF. La diffusion se fera via le site web de l’AUF et les lettres d’information des directions régionale. L’accueil des étudiants dans les C-NEUF, espaces

équipés d’ordinateurs connectés à Internet, avec des tuteurs pour accompagner les apprenants. Un soutien pour l’organisation des examens en ligne

au sein des C-NEUF, encadrés par des personnels sélectionnés par l’AUF.

53 http://www.foad-mooc.auf.org/ 54 ALa formation de formateurs et d’enseignants à l’ère du numérique : stratégies politiques et accompagnement pédagogique, du présentiel à l’enseignement à distance - Réseau international francophone des établissements de formation de formateurs (RIFEFF) / AUF, 2012.

Les FOAD visent à proposer des formations diplômantes, initiales ou continues, pour des publics géographiquement dispersés dans le monde. Ces formations à distance, au nombre d’une centaine aujourd’hui ont connu d’importantes évolutions depuis leur lancement.52 Elles ont permis à plus de 15 000 étudiants d’obtenir un diplôme auprès d’une université membre de l’AUF et plus de 6 000 d’entre eux, issus de plus de 100 pays, ont pu bénéficier d’un soutien financier de l’AUF. Les étudiants inscrits aux FOAD viennent de tous les continents, au-delà même de l’espace francophone historique.

Pour la rentrée 2017-2018, l’AUF propose 105 diplômes, 12 diplômes universitaires en médecine (DU), 13 licences (L3), 22 masters 1 et 58 masters 2, entièrement à distance. L’AUF donne accès en parallèle à une offre de cours en ligne (MOOCs) destinée à ceux et celles qui souhaitent une formation complémentaire mais pas nécessairement diplômante. Ces formations conviennent aux étudiants et aux salariés en formation continue qui peuvent suivre des cours depuis leur lieu de vie ou de travail. L’offre FOAD et MOOCs est complétée par des services en ligne proposés via un portail des ressources éducatives de niveau universitaire accessibles librement sur Internet, recensées dans la Bibliothèque numérique (B-NEUF).

Les FOAD et MOOCs soutenus par l’AUF sont tous encadrés par des universités membres de l’AUF de différents pays : Burkina Faso, Cameroun, Canada-Québec, Égypte, France, Liban, Madagascar, Maroc, Sénégal et Tunisie.

Pour atteindre leurs objectifs pédagogiques, les FOAD s’appuient sur les moyens qu’offre le numérique éducatif (visio-conférence, Internet, partage de document...) et simultanément sur les infrastructures déployées par l’AUF, sa plateforme d’intermédiation53 (inscription, examens, annonce et publicité) basées à l’IFIC à Tunis, et les Campus numériques francophones (C-NEUF) qui facilitent l’organisation des examens.

L’AUF, assure plusieurs missions pour le développement et le fonctionnement des FOAD internationales, principalement :

Nombre de FOAD créées dans chaque pays depuis 2004

Origines géographiques des étudiants inscrits aux FOAD

500

400

300

200

100

0 2

97

37

13

38

498

7 1429

5731

4

Nombre de FOAD actives par année

90

80

70

60

50

40

30

20

102004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Bulgarie

Burkina Fa

so

Cameroun

Canada

Egypte

France

Liban

Madagasca

r

Maroc

Sénéga

l

Tunisie

Vietnam

18

29

4445

52

62

75

8087

82 8580

89

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LA FORMATION AUX TICE DES ENSEIGNANTS ET DES FORMATEURS

55 Impact des ateliers de formations « Transfer » organisés au Campus numérique francophone de Dakar – A.Mbengue, 2008.56 http://www.foad-mooc.auf.org/Transfer.html 57 MOOC CERTIFICEscol

La formation aux TICE des enseignants et des formateurs est un levier déterminant pour que le numérique éducatif se développe dans l’espace universitaire francophone.

L’AUF propose depuis plus d’une dizaine d’années un ensemble d’ateliers de formation aux Technologies de l’information et de la communication (TICE)55, via la plateforme «Transfer» dans les pays francophones du Sud et de l’Est. L’objectif de la démarche est : de démontrer le potentiel des technologies numériques et des TICE, et aider à leur appropriation régionale ; d’atteindre une masse critique de spécialistes techniques dans un secteur d’activité donné, pour une région donnée ; d’augmenter la capacité d’utilisation des technologies numériques des personnels d’encadrement, en proposant une méthodologie et des outils de formation réutilisables par des stagiaires appelés à transmettre progressivement le savoir-faire acquis ; et de favoriser l’appropriation de logiciels libres d’utilisation, de modification et de diffusion, afin notamment de renforcer l’adaptation des technologies numériques aux pratiques locales, et réduire les coûts d’exploitation.

Les formations aux TICE s’intègrent aujourd’hui dans un dispositif d’accompagnement très structuré (formations via la plateforme «Transfer», référentiel des capacités TICE, Passeport TIC pour le Développement, certification) avec des formations aux TICE construites autour d’un référentiel de compétences.56

La certification des compétences TICE avec le MOOC CERTICEscol. L’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) par l’intermédiaire de son Institut de la Francophonie pour l’Ingénierie de la connaissance et la formation à distance (IFIC), en partenariat avec l’Organisation des Nations-Unis pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et le Réseau international francophone des établissements de formation de formateurs (RIFEFF) a lancé le MOOC CERTICE SCOL (certification des compétences TICE des enseignants). Le dispositif s’appuie sur un référentiel élaboré par l’UNESCO qui se décline en 6 domaines : Connaissance des politiques TIC dans l’éducation ; Connaissance de base en programme et évaluation ; Intégrer les technologies au sein de la pédagogie ; Outils de base en TIC ; Organisation et administration de la classe standard ; Culture numérique pour la formation professionnelle des enseignants.57

LES E-LABS

Pour répondre aux problèmes de massification des étudiants dans beaucoup de formations nécessitant des travaux pratiques, et aussi parfois à l’absence de laboratoires dans certains établissements, l’AUF a lancé une initiative de création et de mutualisation de laboratoires à distance «E-Labs». Ces laboratoires communicants permettent de réaliser via Internet des expérimentations scientifiques à distance en manipulant soi-même les appareils, et d’en observer les résultats. Les étudiants, seuls ou en groupe, prennent à distance la commande des équipements et observent en temps réel les résultats de leurs travaux. De tels systèmes permettent un nombre important d’expérimentations simultanées et favorisent l’apprentissage collectif.

Sept projets pilotes de création et de mutualisation de laboratoires ont été sélectionnés sur appel d’offres en mars 2016. Ces projets sont en cours de mise en œuvre au Maghreb et en Afrique de l’Ouest, grâce à la mobilisation des compétences d’enseignants-

chercheurs ayant déjà une expérience dans la mise en place de ce type de dispositifs.58 Les dispositifs E-Lab à distance sont :

Réseau de Laboratoire de Travaux Pratiques d’éLectronique (ReLaTraPE), Université Abdelhamid Ibn Badis de Mostaganem en partenariat avec l’Université 8 mai 1945 de Guelma, Algérie. Télé-laboratoire, Université Hassan 1er, Maroc. Laboratoire de travaux pratiques à distance (LTPD),

Université Cadi Ayyad, Maroc. Laboratoire régional à distance (E-lab) mutualisé,

Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Sénégal. Laboratoire de Travaux Pratiques à Distance (LabTPAD),

Université de Thiès, Sénégal. Mutualisation de travaux pratiques d’électronique à

distance, Université de Ouagadougou, Burkina Faso. Télé TP de physique : accompagner et tutorer les

apprenants, ISITCom – Université de Sousse, Tunisie.

58 Le Maghreb passe aux e-lab !

« Moi je ne veux pas qu’un jeune Burkinabé dès qu’il se dit « je vais faire des études» n’ait qu’un but : aller faire des études en France ! Non. Je veux qu’il puisse mener toutes ses études au Burkina s’il le veut. Nous devons donc lancer tous ces partenariats ; nous devons multiplier les cours en ligne, les partenariats, les double diplômes qui permettront ici à Ouagadougou d’voir un diplôme d’une université française parce qu’il y a un partenariat.»

Emmanuel Macron, Président Français, discours prononcé à Ouagadougou - 28/11/2017

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La Bibliothèque numérique B-NEUF s’adresse à différents publics : Aux enseignants-chercheurs, pour les aider à trouver

des supports pédagogiques numériques pertinents et simultanément à valoriser leurs propres productions pédagogiques ou scientifiques dans l’ensemble de l’espace universitaire francophone ; Aux étudiants, en leur donnant un accès libre à de

nombreuses ressources numériques complémentaires à leur parcours universitaire, ou utiles pour une mise à niveau ou un approfondissement de leurs connaissances ; Aux responsables d’établissement, pour valoriser leurs

offres académiques et leurs productions pédagogiques et scientifiques, et simultanément pour les informer sur les utilisations des ressources dans le but d’améliorer leurs services ; Aux institutions gouvernementales ou internationales

qui souhaitent comprendre et analyser les dynamiques d’échanges, l’évolution des besoins et des thématiques, la circulation des idées entre acteurs de la francophonie, afin de préparer les réponses aux défis du futur.

Le modèle économique d’accès à la Bibliothèque numérique B-NEUF est aujourd’hui - et restera - libre et gratuit, les auteurs gardant par ailleurs la propriété intellectuelle des ressources. L’AUF facilite l’identification des liens vers les ressources proposées par la communauté francophone. C’est ensuite à chaque auteur, détenteur de la propriété des droits sur la ressource, de définir les conditions d’accès spécifiques. Dans un souci de transparence vis-à-vis des politiques des établissements, l’AUF informe les usagers sur les modalités d’utilisation des ressources identifiées par le moteur de recherche (libre, payant, freemium…). L’AUF encouragera l’accès libre et gratuit aux ressources partagées par les acteurs de la communauté francophone. A ce jour les 47 000 ressources disponibles sont en accès libre. L’AUF pourra proposer en parallèle des services payants aux institutions intéressées par l’exploitation des données d’usage collectées sur la plateforme, dans le cadre de conventions de partenariat.

Le «méta-portail» de la Bibliothèque numérique B-NEUF

LA BIBLIOTHÈQUE NUMÉRIQUE DE L’ESPACE UNIVERSITAIRE FRANCOPHONE (B-NEUF)

Le projet de constitution d’une Bibliothèque numérique de l’espace universitaire francophone (B-NEUF), s’inscrit dans une vision à long terme du partage des ressources numériques dénommée initialement «méta-portail» de l’IDNEUF. Cette Bibliothèque numérique facilitera l’accès, via Internet, à l’ensemble des ressources numériques produites dans le monde académique francophone. La première version de la plateforme de l’IDNEUF, dédié aux ressources éducatives libres (REL) a été lancée à Bamako en juin 2016, à l’occasion de la seconde réunion des ministres francophones de l’enseignement supérieur. Cette plateforme connaît un développement très important avec d’ores et déjà plus de 47 000 ressources numériques disponibles en ligne. L’objectif de la Bibliothèque numérique (B-NEUF) est d’organiser, à l’échelle mondiale, l’accès à l’ensemble des ressources pédagogiques, scientifiques, culturelles, documentaires, proposées par les acteurs de la francophonie.

LE MÉTA-PORTAIL

La Bibliothèque numérique B-NEUF identifie, recense et indexe les ressources numériques éducatives, scientifiques, culturelles, documentaires, publiées dans l’espace francophone : cours, diaporamas, tutoriels, questionnaires, listes de références, auto-évaluation, articles, ouvrages techniques, publications scientifiques … Les technologies numériques pour l’indexation et la recommandation mises en œuvre dans la Bibliothèque numérique permettent une gestion efficace des contenus et une recommandation adaptée au profil des différents publics.

La plateforme utilise des «robots moissonneurs» qui recherchent les métadonnées, vérifient les liens vers les ressources associées, rapatrient les métadonnées sur les serveurs de la plateforme de la B-NEUF pour les analyser et les indexer ; les contenus eux-mêmes restent sur les serveurs locaux. Cette architecture distribuée a été privilégiée parce qu’elle laisse une grande liberté aux auteurs de partager tout ou partie de leurs ressources, et facilite la gestion et l’actualisation de ces ressources pédagogiques.

LES FONCTIONNALITÉS DE LA B-NEUF 

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LES CAMPUS NUMÉRIQUES DE L’ESPACE UNIVERSITAIRE FRANCOPHONE (C-NEUF)

L’HISTORIQUE DES C-NEUF ET DES STRUCTURES D’ANIMATION DE PROXIMITÉ

L’AUF s’est efforcée, depuis sa création, de répondre aux attentes de ses membres à travers des activités concrètes de proximité menées au sein des implantations régionales et notamment dans les Campus Numériques Francophones (CNF) essentiellement situés en Afrique. Les CNF, lancés au début des années 1990, constituaient des infrastructures spécifiques pour accéder via Internet à des bibliothèques numériques, à des formations diplômantes et à distance, à des parcours de soutien aux formateurs dans les domaines des TICE… Au fil du temps, d’autres structures d’animation plus légères, mieux adaptées au contexte local ont émergé. Les CNF partenaires (CNFp) ont ainsi permis à l’AUF de démultiplier ses campus numériques sans créer de structures propres. De nouveaux besoins ont ensuite conduit à un élargissement des champs d’activité

de proximité. Par exemple, en Europe Centrale et Orientale, ont été mis en place des Centres de Réussite Universitaire (CRU) qui sont des espaces ouverts d’échanges, propices à la pratique du français, entre les étudiants, les enseignants et les professionnels. L’AUF coordonne, sur les 4 continents, 111 structures d’animation de proximité : 37 CNF, 27 CNFp et 47 CRU. La grande majorité des CNF et CNFp est située en Afrique. Ces structures d’animation de proximité sont appelées à évoluer, en cohérence avec les nouvelles orientations stratégiques de l’AUF, en profitant notamment des avancées technologiques liées au numérique. C’est cette évolution qui est traduite par la dénomination C-NEUF, Campus numériques de l’espace universitaire francophone de nouvelle génération.

Répartition des structures d’animation de l’AUF dans le monde

LES PERSPECTIVES D’ÉVOLUTION

L’objectif initial de la plateforme de l’IDNEUF était d’offrir aux utilisateurs des établissements membres les moyens d’accès à des ressources éducatives disponibles dans tout l’espace francophone via le «méta-portail», et leur permettre de valoriser leurs propres productions éducatives en les intégrant à la plateforme. Cette première étape franchie avec succès, l’ambition est aujourd’hui d’élargir le périmètre de la Bibliothèque numérique et de faciliter la création et la publication de nombreuses ressources numériques francophones, non seulement pédagogiques, mais aussi scientifiques, culturelles, documentaires, produites par les établissements de l’espace universitaire francophone.

Il s’agit aussi pour l’AUF d’engager une nouvelle étape technologique de la construction de la Bibliothèque numérique B-NEUF et de son «méta-portail» pour anticiper un changement d’échelle significatif, afin de s’adresser à près de 14 millions d’utilisateurs potentiels dans 100 pays du monde de la francophonie. Chaque utilisateur, étudiant, enseignant-chercheur, personnel administratif ou technique, devra pouvoir accéder, depuis un ordinateur ou un smartphone, à l’ensemble des ressources numériques francophones publiées et partagées par les établissements membres de l’AUF.

L’identification des ressources pertinentes pour les utilisateurs dans cette masse considérable de données pouvant être restreinte à terme par la performance des technologies d’indexation des moteurs de recherche (par occurrence de termes, filtrage par facettes), l’AUF développe une indexation intelligente s’appuyant sur des technologies sémantiques : ontologies, thésaurus, ressources linguistiques pour améliorer à la fois la compréhension de l’information liée aux ressources numériques, et le sens de la requête.

En parallèle, l’AUF prévoit de constituer une base de données anonymisées des usages de la B-NEUF, alimentée en continu par l’activité en ligne des utilisateurs, de leurs requêtes, des utilisations des ressources et de la typologie de ces ressources. L’objectif est ici, via des technologies big data, de traiter ces données d’usages afin de proposer aux établissements d’enseignement supérieur et plus largement aux acteurs de la francophonie, des services de veille intelligente pour les aider dans la planification et dans la prise de décision. L’AUF proposera des données statistiques, des rapports d’analyse et d’enquêtes fines sur les besoins, sur les ressources et sur leurs usages, à des niveaux d‘agrégation et d’analyse allant du campus, à un ensemble d’universités à l’échelle d’un pays ou d’une région.

Les Campus Numériques de l’Espace Universitaire francophone (C-NEUF) joueront un rôle pivot dans le processus d’appropriation des outils numériques.Ci-contre des étudiants de la Faculté des Sciences et Techniques (FST) de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) formés à l’utilisation des ressources éducatives libres (REL), dans le cadre de la promotion du méta-portail de l’IDNEUF, les 6 et 7 février 2017 au Campus Numérique Francophone de Dakar.L’AUF s’était fixé l’objectif de former en 2017, en Afrique de l’Ouest, plus d’un millier de jeunes à l’utilisation du méta-portail d’accès à la Bibliothèque numérique.

Campus numérique francophone de Dakar - Sénégal

CNF CNFp CRU

CNF

37

27

CNFp CRU

47Type de structure

Saint-Pétersbourg

Vilnius

BaltiBucarest

Yldiz

Astana

KharkivBaku

Tbilissi

Erevan

Banska BystricaGalatiAlger

TripoliAlep

Alexandrie

El JadicaConstantine

Agadir

Beni Mallal

Nouakcholl

Bamako

Cotonou

Gafsa

DamasDibouti

N’Djamena

BanguiDakarConakry

Bobo-DioulassoNgaoundéré

Lomé

Brazzaville

Phnom Penh

Port-au-Prince

Cancun

Saint-Louis

Port-Vila

Lasi

HanoiKunming

RangsitVientiane

Ho Chi Minh Ville

Lubumbashi

Maputo

Antsiranana

Antananarivo

Fianarantsoa

Réduit

Kisangani

Bukavu

Bujumbura

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Espaces d’apprentissage dans un projet C-NEUF

FOADMOOCCertificationIDNEUF

Espace ouvert Collaboratif

SéminairesCréationRéunionsExpertisesUsinage

Montage VidéoCréationPédagogique...

Apprentissage de savoir-faire métiers

Acquisition etvalidation desconnaissances

Valorisation et création de valeurs

ESPACE SAVOIRS ET CULTURES

ESPACE SOCIAL

ESPACE DES MÉTIERS

Un projet C-NEUF est mené dans des espaces modulables de 100 à 150 m2, animés par des acteurs de la formation, de la recherche et de l’emploi. L’objectif est de favoriser, sur ces espaces, la mise en réseau d’initiatives, le désenclavement des communautés de pratiques, d’apprenants, d’enseignants-chercheurs, et de faciliter les échanges avec les acteurs socio-économiques.

Un projet CNEUF, en prise directe avec son environnement, se développera avec des moyens propres en personnel et en équipements mis à sa disposition par les partenaires ; l’AUF ne se substituant pas aux établissements partenaires. Il a vocation à générer un autofinancement et gagner son autonomie, à l’issue de la phase contractuelle (4 à 8 ans), pour devenir une unité fonctionnelle auto-suffisante et bien insérée dans son écosystème. A la fin du projet, d’une durée maximale de 8 ans, le projet est transféré aux partenaires pour qu’ils poursuivent son développement. S’il n’a pas rempli ses objectifs, il s’arrêtera faute de ressources. Les moyens de l’AUF, notamment les personnels et le cas échéant les locaux mobilisés, seront réaffectés par l’AUF à d’autres projets CNEUF.

Accès à des cours en ligne ouverts et massifs (MOOC), à des formations à distance diplômantes, à des examens et certifications proposés par des partenaires ; Accès aux bibliothèques numériques dont la B-NEUF qui constitue l’un des principaux points d’entrée. Apprentissage des savoir-faire, expérimentations et conception par les usages, à l’image de ce qui se fait dans des

Fab Lab. Le C-NEUF peut proposer des ateliers pour la fabrication et la production numérique d’objets physiques ou pour un accompagnement à la conception de services autour de ces objets. Valorisation des compétences par l’échange et le travail collaboratif (coworking). Le projet CNEUF rapprochera

les acteurs du monde économique et de l’université afin d’améliorer la professionnalisation des formations et développer la culture entrepreneuriale.

59 Un nouvel espace francophone à HÔ Chi Minh-Ville

Les C-NEUF seront des lieux intelligents par la modularité de leurs services et leur capacité à s’adapter à leur environnement. Ce seront des espaces physiques de travail collaboratif, équipés de matériels informatiques et connectés, points d’accès à des bibliothèques numériques (B-NEUF), à des ressources scientifiques et à des formations à distance diplômantes, mais aussi lieux partenariaux permettant aux universités de relever les défis de l’employabilité des étudiants et du rapprochement avec le monde socio-économique. Ces C-NEUF permettront l’accélération de projets d’entreprenariat par des formations aux processus d’innovation et de création d’entreprise, et seront

ouverts à l’animation de communautés de pratiques, d’enseignants-chercheurs et d’étudiants.

Le nouveau C-NEUF de Hô Chi Minh-Ville au Vietnam a été inauguré en avril 2017 sur ce modèle. C’est une représentation de l’AUF dans sa zone géographique, un pôle d’attractivité pour la francophonie universitaire, un lieu au service de l’innovation scientifique et pédagogique, un lieu de développement de projets innovants, interuniversitaires et multi partenariaux, et un espace de rencontre ouvert à la communauté universitaire francophone.

LES CARACTÉRISTIQUES D’UN C-NEUF

Un C-NEUF doit répondre à un besoin local concret, identifié par le consortium fondateur du C-NEUF dont l’AUF n’est que l’un des membres. Le C-NEUF s’appuie sur des services innovants en cohérence avec les objectifs stratégiques de l’AUF : Améliorer la qualité de la formation, de la recherche et de la gouvernance des universités ; Accroître l’employabilité et l’insertion professionnelle des jeunes formés à l’université ; Renforcer les liens entre l’université et le tissu socio-économique.

Un projet CNEUF vise à combiner, dans des espaces dédiés, de nouvelles formes d’apprentissage exploitant les technologies du numérique :

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La mise en réseau des C-NEUF permettra : De mutualiser des ressources numériques et des expertises entre les différentes régions, les espaces associés

aux CNEUF étant des lieux d’expérimentation de nouvelles pratiques pédagogiques ; De préfigurer une université virtuelle à l’échelle de la francophonie, tout en valorisant les ancrages locaux et

les réseaux de proximité ; De constituer une base d’expérimentation internationale pour l’observation et l’analyse de nouvelles pratiques

pédagogiques.

« Eduquer la nouvelle génération est le meilleur investissement que nous puissions faire dans notre prospérité future.»

Arthur Peter MatharikaPrésident du Malawi.

LA STRATÉGIE DE DÉPLOIEMENT DES C-NEUF

A l’image de la création de jeunes entreprises innovantes, l’AUF joue le rôle d’un investisseur en amorçage pour la création de ces lieux d’apprentissage et d’innovation. L’AUF ne s’engage dans un projet que s’il réunit au moins trois partenaires dont un acteur académique (université, institution de recherche) et un acteur socio-économique (association, entreprise, institution non académique).

Les partenaires fondateurs réunis en consortium s’engagent sur la période de contractualisation (4 à 8 ans) avec des apports chiffrables et planifiés dans le temps. Le consortium propose un schéma d’organisation et définit les modalités d’évolution conduisant à une pérennisation et une autonomie de fonctionnement, hors AUF.

Le déploiement du concept de CNEUF a démarré en juin 2017 avec la création de 6 CNEUF :Hanoi, Vietnam « Soutien à l’esprit d’innovation et au renforcement des compétences en nouvelles technologies »Antananarivo, Madagascar « Centre de développement de Madagascar » Dakar, Sénégal « un modèle de Campus du nouvel espace universitaire francophone de Dakar »Kinshasa, République démocratique du Congo « Création d’un fablab dénommé́ : Lisungi FabLab »Tongi Shangaï, Chine « Structurer et développer l’esprit d’innovation et la culture d’entrepreneuriat »Port-Au-Prince, Haïti « Campus du nouvel espace numérique francophone »

L’AUF lancera chaque année un appel à projet C-NEUF qui s’articulera le cas échéant avec des programmes nationaux ou internationaux soutenant le développement du numérique dans l’enseignement supérieur et la recherche.

Les C-NEUF seront évalués régulièrement afin d’identifier les points à améliorer ou les potentiels à renforcer, et augmenter ainsi leurs capacités à se pérenniser. Les critères d’évaluation de la faisabilité d’un C-NEUF seront principalement : L’éligibilité du projet qui doit fédérer au moins trois partenaires académiques et socio-économiques ; L’alignement à la stratégie de l’AUF, et la réponse à au moins deux des trois défis de la stratégie ; L’ancrage territorial, la spécificité, la complémentarité avec d’autres C-NEUF, la lisibilité et l’effet structurant ; La faisabilité technique et les conditions de réalisation ; L’engagement des partenaires, le soutien matériel et financier ; Le budget qui devra être en adéquation avec les objectifs ; Les possibilités de pérennisation après la période initiale de financement.

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L’IDNEUF ET LES PERSPECTIVES DE DÉVELOPPEMENT PROPOSÉES PAR L’AUF

L’AUF ambitionne aujourd’hui de déployer son programme d’actions en matière de services numériques et numérique éducatif, au travers de l’Initiative pour le développement numérique de l’espace universitaire francophone (IDNEUF) soutenue par deux grands objectifs s’inscrivant dans la stratégie 2017-2021 de l’Agence : La qualité de la formation, l’excellence de la recherche et l’efficience de la gouvernance, avec les ressources techniques et pédagogiques multi-localisées, regroupées dans le programme des Ateliers numériques A-NEUF, et les ressources numériques mutualisées de la Bibliothèque numérique B-NEUF, accessibles via son «méta-portail» et son «atlas de l’expertise francophone».L’employabilité des étudiants et l’insertion des universités dans la sphère économique avec les nouveaux modèles de Campus numérique francophones C-NEUF, pour la formation et l’apprentissage, mais aussi tiers lieu d’expertise, d’innovation, de création de services, d’entrepreneuriat et d’opportunités de coopération entre entreprises et acteurs universitaires.

Les principaux chantiers à venir dans le cadre de l’IDNEUF sont :

Le développement de nouvelles ressources, bonnes pratiques et savoir-faire partagés dans les ateliers numériques A-NEUF, comme, entre autres, la reproduction des «E-labs» permettant d’effectuer des expérimentations ou travaux pratiques à distance, ou la certification des formations à distance basée sur l’utilisation de technologies blockchain pour rendre les diplômes infalsifiables et facilement vérifiables.

Le renforcement et l’élargissement du dispositif de l’AUF de soutien aux établissements développant des formations à distance : par une expertise en ingénierie pédagogique, technique et financière ; et par la mise en place d’une plateforme d’inscription unique pour toutes les formations, diplômantes, qualifiantes ou certifiantes. Cette plateforme d’intermédiation pourra également gérer les frais d’inscription, en particulier lorsque les étudiants sont éloignés de l’établissement ou situés dans d’autres pays de la francophonie.

La diversification et la multiplication des contenus et ressources numériques répertoriés par la Bibliothèque numérique B-NEUF60, afin de donner accès, en sus des ressources pédagogiques, à des ressources francophones documentaires, scientifiques, culturelles, à des applications et logiciels en accès libre.

Le développement de nouveaux outi ls de recherche sémantique pour l’accès aux ressources de la Bibliothèque numérique B-NEUF, facilitant l’identification des ressources pertinentes par la compréhension de l’information liée aux ressources (via des thésaurus et ontologies).

La transformation des campus numérique francophones existants (CNF) en C-NEUF, campus numériques de nouvelle génération, à l’interface des campus universitaires, des ressources de formation, d’innovation et de recherche de l’espace universitaire francophone, et du tissu socio-économique local ; et l’installation de C-NEUF sur de nouveaux sites universitaires.

La construction d’un réseau social interconnectant producteurs de ressources numériques et utilisateurs, enseignants, chercheurs, personnels administratifs et techniques, et étudiants, à l’échelle de l’espace universitaire francophone et de ses millions d’utilisateurs potentiels. Ce réseau social pourra être articulé avec le projet de constitution d’un «Atlas de l’expertise francophone» répertoriant et valorisant l’expertise universitaire, à la manière d’un Linkedin dédié à la communauté universitaire francophone.

Un moteur de recherche par compétence, expertise, ou domaine scientifique pourra être intégré au réseau social. Il faudra également instaurer un identifiant numérique universel pour l’accès au réseau social et sécuriser l’accès aux ressources numériques.

En partenariat avec les acteurs du développement économique et de l’orientation professionnelle, la mise en œuvre d’un observatoire en ligne des métiers et des formations, croisant de manière dynamique les données locales, nationales et internationales sur l’emploi, les métiers, les référentiels de compétences et les certifications et diplômes, afin d’aider à l’employabilité des étudiants par la compréhension notamment des tendances du marché du travail.

L’utilisation de technologies big data et intelligence artificielle pour extraire de la masse considérable des données, ressources, requêtes, interactions entre utilisateurs dans les campus et ateliers numériques ou au sein du réseau social, des informations statistiques

(anonymisées), des retours sur l’utilisation du numérique et sur les attentes des utilisateurs. L’objectif est d’aider à orienter la stratégie numérique d’un établissement d’enseignement supérieur, nourrir les réflexions en amont des politiques publiques numériques des pays de la Francophonie, guider le programme de développement des services numériques et du numérique éducatif de l’AUF.

L’analyse des traces des utilisateurs – avec leur accord préalable – permettra notamment de construire des parcours de formation à distance individualisés par l’analyse de l’apprentissage (learning analytics) et de proposer des ressources pertinentes en fonction du profil d’utilisation. Par exemple, la mise en relation avec un expert d’un domaine pouvant intéresser l’utilisateur, enseignant-chercheur ou étudiant. Ces services de recommandation s’inscriront strictement dans l’esprit du nouveau cadre du règlement européen (GDPR) pour la collecte, le stockage et le traitement des données personnelles.61

Il s’agit aussi pour l’AUF de faire émerger et de consolider des solutions de financement des infrastructures, équipements, contenus et services numériques, selon des modalités inédites, opérant à l’échelle la plus large, devant combiner les efforts locaux, régionaux, nationaux, internationaux, et de nouvelles formes de partenariat public-privé, afin d’assurer la mise en œuvre, la pérennisation du fonctionnement et le développement du numérique éducatif dans l’espace universitaire francophone.

60 Début 2018, on recensait plus de 47 000 ressources numériques accessibles par le «méta-portail». http://www.idneuf.org/ 61

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