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A L I M E N TAT I O N A G R I C U LT U R E E N V I R O N N E M E N T I NRA Bordeaux-Aquitaine au SIAD Agen - 3 > 5 juin 2010 • Conception et évaluation de systèmes durables Protection intégrée des cultures et réduction des intrants • Innovation en agriculture biologique

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INRA Bordeaux-Aquitaine au SIADAgen - 3 > 5 juin 2010

• Conception et évaluation de systèmes durables

• Protection intégrée des cultures et réduction des intrants

• Innovation en agriculture biologique

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Thème IConception et évaluation de systèmes durables

Contextes d’application en Aquitaine- Réseau Mixte Technologique “Fertilisation et Environnement”- Palmipôle : un pôle d’expérimentation pour les systèmes durables de production

de canards à Foie Gras.- Prospective Massif Landes de Gascogne

Thème IIProtection intégrée des cultures et réduction des intrants

Contextes d’application en Aquitaine- Essai système bas intrants vigne- Domaine de Couhins : mise en pratiques d’innovations pour un système viticole durable

(p.4, La Lettre Agriculture Inra n°17 - janvier 2010 )- Évaluation de vergers prototypes à haute valeur environnementale - Ecosylve : une plateforme pour l’étude de systèmes innovants de production

de biomasse ligneuse.

Thème IIIInnovation en agriculture biologique

Contexte d’application en Aquitaine- Pratiques de fertilisation et évolution de la fertilité des sols en agriculture biologique

INRA Bordeaux-Aquitaine au SIADAgen - 3 > 5 juin 2010 DOCUMENTATION

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Jeudi 3 juin

14h30-17hRencontres régionales sur l’agriculture. “Agriculture conventionnelle ou agriculture biologique, convergence ou conversion”Participation Hervé GUYOMARD, Directeur scientifique Inra Agriculture et Territoire

Dîner-Presse

“Les alternatives aux traitements phytosanitaires”Participation Pierre STENGEL, Chargé de mission Direction générale Inra

Vendredi 4 juin

09h15-10h15“Rôle du conseil agricole dans le développement durable de l’agriculture”. Fondation AgridurableParticipation Benoit FAUCONNEAU, Président Inra Bordeaux-Aquitaine

14h30-15h30 - Table ronde

“Anticiper Ecophyto 2018 : quelles solutions alternatives et bio ?”Participation Pierre STENGEL, Chargé de mission Direction générale Inra

15h00-17h - Table ronde

“Quel avenir pour l’eau dans le Sud-Ouest ?”Participation Bernard ITIER, Chercheur Inra

INRA Bordeaux-Aquitaine au SIADAgen - 3 > 5 juin 2010 LA PRÉSENCE DE L’INRA

Jeudi 3 juin / vendredi 4 juin / samedi 5 juinAccueil Inra sur le stand d’Agrotech.Présence de chercheurs et ingénieurs du centre Inra Bordeaux-Aquitaine partici-pant à des programmes de recherche ou des essais expérimentaux pour le développe-ment de systèmes d’exploitation durables.

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INRA Bordeaux-Aquitaine au SIADAgen - 3 > 5 juin 2010

Agriculture et développement durable : concevoir et évaluer de nouveaux systèmes

Deux générations de programmes “Agriculture et Développement Durable”, financés par l’ANR, ont mobilisé la communauté de recher-che nationale pour produire des connaissances sur la conception et l’évaluation de nouveaux systèmes agricoles inscrits dans l’environ-nement et contribuant aux dynamiques territoriales. Les projets ont permis d’explorer :• les changements techniques et organisationnels des activités agricoles en vue de contribuer au développement durable. • les systèmes agricoles et alimentaires afin de les inscrire dans le développement durable.

Le programme Systerra : les systèmes composantes d’une écologie des territoires

Ce programme financé par l’ANR est encore en cours (3ème appel d’offre en 2010). Il a pour objectif d’élaborer de nouveaux savoirs et connaissances sur :• l’intensification écologique des systèmes de production per-mettant une gestion plus durable des facteurs conditionnant les pro-ductions agricoles• les nouvelles formes de gestion et de gouvernance conduisant à de nouvelles méthodes et outils de gestion des territoires, conciliant les différents usages productifs et les services écologiques.• l’élaboration de nouveaux paradigmes et méthodologies promou-vant un apprentissage permanent et adaptatif des savoirs et des connaissances, pour l’ensemble des acteurs (chercheurs, agricul-teurs, aménagistes, associations).

Des GIS pour une agriculture compétitive et à haute performance environnementale

Pour mobiliser tous les acteurs sur les transformations nécessaire du système de recherche, de développement et de conseil en agri-culture deux GIS ont été initiés récemment.

GIS Relance Agronomique : refonder l’agronomie et fonder l’agro-écologieCe GIS regroupe ministère MAAP, Inra, Chambres d’agriculture, ACTA, AgroParisTech et ONEMA autour de :• l’analyse des connaissances et innovations • la formation des acteurs du développement et de l’enseignement technique agricole : conseillers, expérimentateurs, enseignants... • l’expérimentation, systémique, multi-site et pluri-annuelle

GIS Élevage Demain : compétitivité et respect de l’envi-ronnement en production animaleCe GIS regroupe des organismes de recherche (Inra, Cemagref), des grands établissements de formation (Agrocampus Ouest), des organismes de recherche et développement (Institut de l’Élevage, IFIP, ITAVI, SYSAAF, APCA) et des interprofessions (CNIEL, INTER-BEV, INAPORC, FGE) autour de :• fonctionnement des systèmes de production animale• pilotage des systèmes de production animale• facteurs et contraintes externes influençant le comportement des acteurs • production d’indicateurs, éco-conception et évaluation des systè-mes de production

Contact : Hervé Guyomard Directeur scientifique Agriculture Site web INRA : www.inra.fr > rubriques : les partenariats et agriculture biodiversité

Conception Evaluation de Systèmes Durables

En appui des attentes des ministères, des filières professionnelles et des gestionnaires des territoires, l’Inra s’est résolument engagé depuis plus de 10 ans sur des recherches permettant de poser les bases de nouveaux systèmes de production innovants, compétitifs et durables. Trois approches successives et incrémentales ont été menées.

Thème I

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INRA Bordeaux-Aquitaine au SIADAgen - 3 > 5 juin 2010

Présentation

La gestion des cycles biogéochimiques et de la fertilité des sols agri-coles est un enjeu majeur pour la sécurité alimentaire mondiale et la préservation de l’environnement. Parmi les techniques culturales, la fertilisation organique et minérale est en effet un des leviers essen-tiels de contrôle de la productivité des écosystèmes cultivés, mais elle est aussi à l’origine d’émission de polluants et/ou de gaz à effet de serre vers l’environnement (NO_3 ^- et P vers les eaux, NH_3, N_2 O et NO_x vers l’atmosphère). L’objectif du RMT “Fertilisation et Environnement” est double. Il vise à co-construire entre acteurs de la recherche, du développement et de la formation des outils et des méthodes pour la gestion des cycles biogéochimiques et le rai-sonnement de la fertilisation minérale et organique en agriculture qui concilient des objectifs de production, de qualité des produits et de protection de l’environnement. Le second but de ce réseau étant d’accompagner leur appropriation par les utilisateurs actuels et futurs.

En quoi le projet répond-il aux objectifs de conception et l’évaluation de systèmes durables de production ?

Le RMT associe 6 équipes de recherche de l’Inra dont l’UMR TCEM Bordeaux-Aquitaine, spécialisée dans la gestion de la ferti-lité phosphatée des sols, des organismes de développement (ins-tituts techniques et Chambres d’agriculture) et des organismes de formation. Trois projets sont actuellement en cours et un quatrième vient d’être lancé. Il vise à améliorer l’utilisation des produits orga-niques pour l’entretien de la fertilité des sols.

Partenariats- 6 équipes de recherche Inra : UR Agronomie Laon-Reims-Mons,

UMR TCEM Bordeaux-Aquitaine, UMR Agronomie Grignon, UMR SAS Rennes, UMR AGIR Toulouse, UMR EGC Grignon

- 9 instituts et/ou centres techniques : ACTA, CETIOM, Arvalis-Insti-tut du végétal, ITB, CTIFL, ENTAV-ITV, IE, IFIP, ITAVI

- 6 Chambres d’agriculture : Aisne, Charente-Maritime, Loiret, Mar-ne, Saône-et-Loire, Nord-Pas de Calais et leur structure de coordi-nation nationale (APCA)

- 3 établissements d’enseignement technique agricole : Dijon, Ram-bouillet, Venours

- 1 laboratoire d’analyse de sols : LDAR Laon- 1 direction régionale de l’environnement : Centre

État d’avancementLes outils Regifert et Azofert sont déjà utilisés par plusieurs labo-ratoires d’analyses de sols et de conseil en fertilisation. Un premier prototype de l’outil Azosystem est en cours de test..

Contact : Sylvain Pellerin, Inra Bordeaux-AquitaineUMR TCEM - Tél : 05 57 12 25 12 - [email protected]

Réseau Mixte Technologique “Fertilisation et Environnement” - Recherche et développement

Contexte d’application en Aquitaine

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Présentation

L’objectif de ce projet est de faire de la filière palmipèdes à foie gras un atout du développement durable de la région Aquitaine. En effet, cette filière représente à l’échelon national une activité significative et en pleine croissance (30 000 emplois directs, 100 000 emplois induits). Le foie gras du Sud-Ouest est un produit emblématique qui symbolise, dans le monde, la très haute gastronomie française. Sa production en Aquitaine correspond à la moitié de la production française. En amont, la filière doit également évoluer pour produire mieux (à coût maîtrisé, en prenant en compte l’environnement et les demandes sociétales). Aussi, le projet s’articule-t-il autour de trois axes distincts : l’autonomie des exploitations, l’efficacité des systè-mes d’alimentation et les aspects territoire, patrimoine et paysage.

En quoi le projet répond-il aux objectifs de conception et l’évaluation de systèmes durables de production ? Les essais mis en place sont à caractère innovants et ont pour but d’assoir la durabilité des ateliers de production. Les trois piliers de cette durabilité sont pris en compte, mais à différents degrés : l’as-pect environnemental prévaut sur la composante économique qui l’emporte sur les critères sociaux. Ce projet est par ailleurs cohé-rent et dans une complémentarité logique avec un projet CASDAR, CUNIPALM. Ce dernier a en effet pour objectif de définir une métho-de simple et efficace d’évaluation des ateliers de production cunicole et palmipède. Il offre ainsi un outil adapté pour prendre la mesure des progrès réalisés en matière de durabilité.

L’utilisation du maïs inerté pour la production de canards gras (éle-vage et gavage) est un des aspects notables de ce projet. L’iner-tage du maïs permet de conserver la céréale produite sur l’ex-ploitation agricole en l’absence d’oxygène et dans des conditions d’hygrométrie identiques à celles de la récolte. Ce concept aide à s’affranchir de dépenses énergétiques (énergie fossile) liées au transport et au séchage des grains. En outre, l’emploi de céréales

ainsi auto-produites rend possible une économie significative des coûts alimentaires. Enfin, cet essai améliore l’image et la traçabi-lité de la production, et ce en vue de satisfaire le consommateur. Trois opérations qui associent les trois principes du développement durable.

PartenariatsUE PFG Inra Bordeaux-Aquitaine, ITAVI, CEPSO

Le Palmipôle consulte les producteurs lors de son comité d’orientation annuel et a mis en place un comité de suivi scientifique et technique, chargé de traduire en actions expérimentales les problématiques de terrain. Le projet s’appuie également sur l’expertise de “scientifiques référents” lorsque leurs compétences dans un domaine traité sont identifiées et disponibles. Il convient enfin de souligner les échanges permanents et complémentaires avec la station expérimentale de “la ferme de l’oie” qui conduit un programme aux objectifs identiques pour ce palmipède.

État d’avancementLe Palmipôle est une structure jeune (trois ans d’existence) de statut Groupement d’Intérêts Scientifique (GIS). L’exécution d’un premier programme a déjà apporté des résultats directement applicables sur le terrain, une fois le transfert des acquis réalisé. De nouvelles ques-tions ont également été soulevées et, associées à des problémati-ques émergentes inédites, elles constituent désormais le corps d’un nouveau projet qui vient d’être lancé..

Contacts : - Gérard Guy, Inra Bordeaux-AquitaineUE PFG - Tél : 05 58 71 11 11 - [email protected] Marie Laborde - [email protected]

Palmipôle : un pôle d’expérimentation pour les systèmes durables de production de canards à Foie Gras - Projet expérimental

Projet expérimental regroupant une grande part des activités du Palmipôle. Sont retenus des essais ex-périmentaux à caractère appliqués dont les résultats attendus viseront à être directement transférables auprès des acteurs de la filière palmipèdes à foie gras. L’accent est mis tout particulièrement sur les critères de durabilité des systèmes de production..

Contexte d’application en Aquitaine

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Protection intégrée des cultures et réduction des intrants

Document “Pour une agriculture économe en pesticides”La Lettre Agriculture Inra n°17 - janvier 2010.

Thème II

Janvier 2010N°17

Marion GuillouPrésidente de l’Inra

CHIFFRES-CLÉS

E n protégeant les culturesdes divers ravageurs et

parasites, les pesticides ont lar-gement contribué à l’indépen-dance alimentaire de notrepays : ils ont permis une aug-mentation considérable desrendements ainsi qu’une régu-larité accrue de la production.Néanmoins, l’utilisation élevée

de ces produits dans le cadre d’une agricultureintensive est désormais profondément remise enquestion. D’une part, l’apparition de résistancechez les bioagresseurs érode inéluctablementl’effica cité des molécules disponibles. D’autre part,leurs impacts écologiques et sanitaires placent laquestion de la modération de leur utilisation aucœur des préoccupations sociales et politiques.Depuis plusieurs années, la recherche menée àl’Inra vise à inscrire l’agriculture dans un dévelop-pement durable. Elle s’est traduite par une prioritéexplicite sur la conception de systèmes agricolesinnovants et durables, incluant une moindre dépen-dance vis-à-vis des pesticides, et a suscité despartenariats renforcés avec les acteurs du dévelop-pement agricole. La mise en œuvre de systèmesagricoles durables, économes en pesticides sup-pose, outre les innovations techniques, des chan-gements des pratiques des agriculteurs et un cadred’action qui les favorise. Les pouvoirs publics ontainsi demandé à l’Inra de conduire une étude per-mettant de mieux apprécier les effets et modali-tés de la mise en œuvre d’une réduction d’utilisa-tion des pesticides s’inscrivant dans le planEcophyto 2018 issu du Grenelle de l’environ -

ÉDITO

nement. Pour répondre aux questions posées,cette étude Ecophyto R&D a dû mobiliser les don-nées existantes, complètées par des dires d’experts. Elle constitue une étape fondatrice dansun processus long de consolidation progressivedes connaissances et innovations. Elle permettra dejeter les bases d’une nouvelle « relance agrono-mique », et, je l’espère, de susciter expérimenta-tions et partages d’expérience pour construire cesagricultures du XXIe siècle performantes écono-miquement, socialement et écologiquement.

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La France : 27,5 millions d’ha cultivés soit 16 % des terres agricoles de l’UE.Estimation du nombre moyen de doseshomologuées / ha (IFT) en 2006 :Grandes cultures : 3,8 pour 45.7 % de la surface agricole utile (SAU)Vigne : 12,5 pour 3,3 % de la SAUFruits, Horticulture et autres : 17,3 pour 1,6 % de la SAUFourrages : 0,4 pour 39 % de la SAU.En 2008, la France est le 1er utilisateureuropéen de pesticides (3e utilisateureuropéen par hectare cultivé) avec un volumede 2 milliards d’euros et un tonnage de 78 600 t (dont 59 700 en produits de synthèse).Sources : Eurostat , Ecophyto R&D, UIPP

Environnement - Inra - n°17 - janvier 2010

E ndure (2007-2010) regroupe plus de 300scientifiques issus d’instituts de recherche,

d’organismes de développement et d’industriels dedix pays européens. Son objectif est d’appuyerscientifiquement la politique européenne sur lespesticides en partageant les solutions de court termemobilisées dans différents pays. Il développe unedémarche de recherche pour élaborer des solutionsde protection intégrée innovantes (systèmes de cul-ture à base de blé, de maïs, de vergers fruitierspris comme cas d’étude). Il constitue un réseaudurable qui met en commun des outils pour larecherche et un centre d’information au bénéficedu conseil agricole et de la formation des agricul-teurs. Le partage d’expérience entre les pays euro-

Demandée par les ministres en charge de l’Agri -culture et de l’Environnement, l’étude EcophytoR&D éclaire les objectifs du plan Ecophyto 2018sur les possibilités de limitations de l’usage desproduits phytosanitaires, et leurs impacts pour l’agri-culture française. Pour répondre à la question posée,l’Inra a dû sortir du cadre de l’expertise classique,basée sur des données publiées et validées pardes pairs scientifiques, en mobilisant des savoirs etdes compétences divers, des données d’originesvariées et parfois des dires d’experts. Ce travail

d’ingénierie a été organisé par groupes d’experts etaccompagné d’un dialogue avec les acteurs dans lecadre d’un comité d’orien-tation. L’étude a permis decaractériser un état initialde l’utilisation des pesti-cides dans l’agriculture etd'identifier des marges deprogrès pour concevoir etdiffuser de nouveaux sys-tèmes de culture à la foiscompétitifs et économesen intrants.

L a conception de systèmes agricoles innovantsétait une des priorités de l’Inra, dans le cadre

des orientations 2006-2009. En complément de lamobilisation de ses équipes de recherche, l’Inra astructuré plusieurs grands programmes de R&D enpartenariat avec les acteurs concernés. Ces pro-grammes développent une approche intégrée dessystèmes de culture, de la parcelle au paysage, del’agronomie à l’économie et de la recherche à l’appli-cation. Cette approche a été initiée en productionfruitière dans le cadre du programme Production frui-tière intégrée (2000-2005), en collaboration avec leCentre technique interprofessionnel des fruits etlégumes. En 2008, l’Inra a lancé un programme ana-logue pour les productions légumières de plein champet sous abri froid : « PIClég », qui associe des centrestechniques, mais aussi des fédérations de produc-teurs, des coopératives, l’assemblée permanente

ÉCOPHYTO R&D : UNE ÉTUDE INNOVANTE

L a réussite de la transition vers des sys-tèmes de cultures plus économes en pes-

ticides dépend de la confiance placée par lesagriculteurs et leurs conseillers dans ces innova-tions parfois en forte rupture avec leurs pratiquesactuelles. Des réseaux d’acquisition de réfé-rences ont déjà permis de mettre au point desitiné raires techniques économes pour le blé endonnant aux agriculteurs les repères nécessairessur leurs performances économiques et agro-nomiques ainsi que sur leur pilotage. Ils apparais-sent donc comme un outil efficace pour faireévoluer les pratiques. Néanmoins, comme lesuggère l’étude Ecophyto R&D, passer à l’échelleplus complexe du système de culture impliquenon seulement une coordination au niveau natio-nal, mais aussi des dispositifs d’essais plurian-nuels et multilocaux. En effet, alors que les pes-ticides permettaient d’artificialiser les milieux decultures et donc de transposer des résultats surde larges zones pédoclimatiques, ces systèmesinnovants tirent parti de l’écosystème local pourmaîtriser les risques environnementaux. Ce chan-gement de logique impose donc une forme deréseau distribué à même de créer des référencesen lien étroit avec le territoire. De nombreuxacteurs du développement agricole sont mobili-sés : organismes de recherche, chambres d’agri-cultures, instituts techniques, groupements deproducteurs, enseignement agricole. Le disposi-tif proposé par l’étude Ecophyto R&D comprendun premier réseau de stations expérimentaleset de sites ateliers focalisés sur les systèmesles plus en rupture. Un deuxième réseau de« fermes pilotes » a pour but de tester les sys-tèmes dans les condi tions réelles des marchés,d’en analyser la faisabilité et les performanceséconomiques. Le rôle de ces fermes apparaîtcomme crucial dans l’apprentissage des conseil-lers et des agriculteurs, comme dans la démons-tration de ces innovations. Enfin, l’étude préco-nise le développement en parallèle d’outils d’aideà la décision et la mise au point de techniquesalternatives capables d’améliorer les perfor-mances des systèmes et d’en fiabiliser la gestion.Les recherches doivent aussi porter sur des indi-cateurs environnementaux et sanitaires desti-nés à en mesurer les impacts. La coordination deces réseaux et la valorisation des référencesnécessitent une organisation adaptée. Par exem-ple, le regroupement des résultats dans unebase de données et le développement de res-sources pour le conseil et l’apprentissage suppo-sent l’interopérabilité des bases de donnéesexistantes et une gestion efficace de la propriétéintellectuelle. Autant de défis à relever qui récla-ment une gouvernance et des modes de travailcollaboratifs aussi innovants que les systèmesrecherchés.

des chambres d’agriculture. Enfin, un programmeconsacré aux systèmes de grande culture à hautes performances économiques et environnementales aété lancé en février 2009. Premier programme decette envergure en grande culture, il élargit encore lepartenariat, puisqu’il inclut aussi l’Office national del’eau et des milieux aquatiques. Ces programmesrassemblent les partenaires et définissent des thèmesde recherche, ils suscitent des projets en partenariatR&D, appuient et coordonnent leur construction ets’attachent à la diffusion des outils opérationnels.

péens met en évidence une grande diversité depratiques liées aux différences pédoclimatiques,mais aussi aux choix de politique publique : cer-tains pays (comme le Danemark) appliquent unepolitique volontariste pour réduire les pesticides,d’autres suivent plutôt une démarche de volontariat(Angleterre). Pour Pierre Ricci* qui coordonneEndure, « ce réseau est appelé à devenir le premierpoint de référence en Europe en matière de protec-tion des cultures, non seulement pour les acteursdes filières mais aussi pour les décideurs publics ».L’Inra mobilise dans ce réseau trente équipes derecherche dans onze de ses centres.*Directeur de recherche au département Santé des plantes et environnement.

UNE IMPLICATION FORTE AVEC LES PARTENAIRESDE L’EXPÉRIENCE

À L’APPRENTISSAGE

Une méthode inédite

Des programmes fédérateurs réunissent de nombreux partenairespour une agriculture performante et durable

Inra

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ENDURE, UN RÉSEAU SUR LA PROTECTION INTÉGRÉE DES CULTURESÀ L’ÉCHELLE EUROPÉENNE

Environnement - Inra - n°17 - janvier 2010

Pour remplir les objectifsd’Ecophyto R&D, une organi-sation originale a été mise enplace afin de garantir l’équili-bre du processus. Elle estbâtie autour de trois instances

en interaction. Le comité de pilotage constitué desdeux ministères commanditaires de l’étude, asso-ciés à ceux de la Santé et de la Consommation, quia veillé à ce qu’elle s’intègre bien dans le processus

plus général de la fabrication des stratégies et desdécisions sur les pesticides. Le groupe d'experts,coordonné par l’Inra, a produit les connaissancessur lesquelles les différents partenaires pourrontconstruire leur action : état des lieux de l’utilisationdes pesticides, scénarios décrivant l’impact dechaque degré de réduction, définition des réseaux deproduction et transfert des connaissances et analysedes jeux d’acteurs. Fort de quatre-vingt-dix scienti-fiques et agents du développement agricole, cegroupe a su définir les méthodes et outils de travailen commun nécessaires à une expertise aussi inter-disciplinaire (agronomie, économie, sociologie, ingé-

nieries diverses…). Enfin, l’avancée et les limitesde leurs résultats ont été suivies et commentéespar le troisième comité. Il s’agit du comité d’orienta-tion représentatif de la société civile : professionagricole dans toutes ses composantes, instituts tech-niques, industries, élus et associations. Deux scienti -fiques indépendants ont également participé auxréunions de ce comité. En apportant un point devue externe sur chaque dossier, ils ont pu cadrer etrelancer les discussions. Le président du comitéd’orientation a été le garant du bon déroulement dece processus en s’assurant que la parole de chacunau sein des trois comités soit entendue et respectée.

Thierry Doré, Professeur à AgroParisTech, Adjoint au chef de départementEnvironnement et Agronomie de l’Inra

Carole CarantaChef de département adjoint Génétique et amélioration des plantes

Hervé Guyomarddirecteur scientifique Agriculture

D ans le but de diminuer lesnuisances environ -

nementales, l’Inra expérimentedepuis les années 90, des systèmes innovants alter-natifs à la logique intensive, fondée sur l’utilisationmassive d’intrants de synthèse. Il ne s’agit pas demodifier des techniques culturales séparément,mais de construire des systèmes cohérents, combi-nant par exemple des successions de culture plusdiversifiées, des variétés résistantes aux patho-gènes et des pratiques telles que les semis moinsdenses, le désherbage mécanique ou l’introductiondans les rotations de cultures intermédiaires auxpropriétés assainissantes (moutarde) ou fertilisantes(légumineuses). Le développement de la modéli-sation permet d’évaluer par simulation un grandnombre de systèmes pour l’ensemble de leurs per-formances socio-économiques et environnemen-tales. Cela permet de choisir les systèmes a priori lesplus performants avant de lancer les expérimenta-tions. Afin d’explorer largement le champ des pos-sibilités, les modèles sont utilisés pour tester descombinaisons de techniques dont certaines ne sontpas encore disponibles (par exemple vigne résistanteà l’oïdium). Les recherches actuelles mettent l’accentsur deux composantes qui sont, d’une part le fonc-tionnement de l’éco système cultivé à l’échelle par-cellaire (relations plantes/sol/atmosphère/commu-nautés de pathogènes, auxiliaires et autres orga-nismes), et d’autre part l’intégration de la dimen-sion paysagère, car les pressions des agresseurs,entre autres, se raisonnent au-delà de la parcelle. Laprise en compte de ces composantes implique plusde connaissances, plus de science, plus de techni-cité, pour espérer diminuer sensiblement l’usagedes pesticides en conservant un niveau de produc-tion satisfaisant.

D e nombreuses recherchesvisant à comprendre à

une échelle fine les processusbiologiques contri buent à la réduction de l’utilisationde pesticides. Parmi elles, la compréhension de larésistance des variétés aux maladies apparaîtcomme une piste clé. La capacité des bioagres-seurs à s’adapter constitue un frein à l’utilisation desvariétés résistantes. Ainsi, l’objectif des recherchesn’est plus seulement d’identifier des gènes de résis-tance mais également d’élaborer des modes de ges-tion visant à préserver leur durabilité. Le nombre degènes de résistance n’est pas infini ; ils constituentdonc un patrimoine précieux qu’il convient de gérerde façon durable en intégrant des connaissancesacquises à différentes échelles -gène, génotype,peuplement, agrosystème- et une approche pluri-disciplinaire. L’Inra a réalisé des avancées notablessur ce thème, notamment dans le cadre de collabo-rations entre des équipes de généticiens et de patho-logistes qui concentrent leur efforts sur des coupleshôtes/pathogènes communs. Récemment, pour lescouples colza/Leptosphaeria maculans et piment/potyvirus, les chercheurs ont démontré que la dura-bilité d’une résistance qualitative (contrôlée par ungène majeur) était augmentée de façon significativelorsqu’elle était associée à une résistance quantita-tive (contrôlée par plusieurs locus expliquant chacunune part de la résistance observée). L’association deplusieurs facteurs de résistance constitue donc uncritère pertinent pour la durabilité des résistances.Autre piste prometteuse : l’inactivation par muta-génèse d’un gène codant pour une protéine de laplante nécessaire à l’infection par un agent patho-gène. De nouveaux allèles de résistance ont étéobtenus par cette approche et leur durabilité est encours d’étude.

C omplémentaires desapproches biotechniques

(agronomie, génétique, environ-nement, climat), les recherches socio-économiquesde l’Inra sont essentielles pour éclairer une politiquede réduction de l’usage des pesticides. Leurs résul-tats permettent en effet d’évaluer l’impact potentiel despolitiques publiques pour ensuite déterminer les-quelles seront les plus efficaces. Ces recherchesenvisagent différents leviers d’action qui intervien-nent dans la réduction des pesticides. Tout d’abord,il s’agit d’analyser le comportement de certains agri-culteurs qui sur-utilisent les produits phyto sanitairespour garantir leurs rendements. En quantifiant cetteaversion au risque, il devient possible de mettre enplace des mesures pour la limiter. Les économistesutilisent aussi ces modèles comportementaux couplésà des modèles biotechniques afin d’analyser lesconséquences d’un niveau de réduction en termede production ou de gain pour l’environnement. Destravaux visent un autre degré de complexité en inté-grant l’impact d’un changement de système de cul-ture dans ces résultats pour en déduire l’évolutionfuture des prix. Dans ce cadre, on peut évaluer leseffets bénéfiques ou contre- productifs d’une taxe surl’utilisation des pesticides mais aussi ses consé-quences sur les équilibres de marchés internatio-naux. D’autres études sont consacrées aux stratégiesdes acteurs. Celles-ci permettent, par exemple, desimuler la réponse mutuelle d’agriculteurs voisinsface à une nouvelle mesure. Toujours au niveau indi-viduel, des recherches socio-économiques dévelop-pent des modèles d’adoptions de l’innovation parles agriculteurs. Enfin, des sociologues mènent desenquêtes de terrains afin de valider des hypothèsessur les freins ou les moteurs du changement qui nereposent pas sur des choix d’ordre économique.

ELABORER DES SYSTÈMESAGRICOLES INNOVANTS POUR

UN DÉVELOPPEMENT DURABLE

Yves Le Barsprésident du GRET,administrateur de l'IHEST

Une gouvernance originale

ECLAIRER LES POLITIQUESPUBLIQUES ET COMPRENDRE

L'ORGANISATION DES ACTEURS

ANALYSER LES PROCESSUSBIOLOGIQUES :

EXEMPLE DE LA GESTION DES RÉSISTANCES

INSTITUT NATIONAL DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE147 rue de l’Université 75338 Paris Cedex 7 Tél. : + 33(0)1 42 75 90 00 Fax : + 33(0)1 42 75 91 72www.inra.fr

Directeur de la publication Jean-François LaunayRédaction Antoine Besse,Géraud Chabriat, Pascale Mollier,Iconographie Photothèque Inra, PAO Patricia PerrotCréation graphique Chromatiques Editing© Inra Mission communication

Environnement - Inra - n°17 - janvier 2010

D epuis 2005, l’Unité Expérimentale deRecherche Intégrée de Gotheron procède

à une évaluation de trois systèmes de produc-tion/protection en verger de pommiers. Alorsqu’un premier système est protégé de manièreconventionnelle, le deuxième est conçu pourn’utiliser les pesticides qu’en dernier recours.Enfin, le troisième répond au cahier des chargesde l’agriculture biologique. Chaque système,planté avec trois variétés plus ou moins sensiblesà la tavelure, intègre des exigences graduéesen termes de qualité commerciale et de gestiondu risque. Les performances agronomiques etenvironnementales de ces expérimentations sontévaluées tout comme certains paramètres écono-miques de viabilité. Pour les années 2006 à2008, les chercheurs sont parvenus à passerd’un indice de fréquence de traitement (IFT)moyen de 34,8 pour le couple protection conven-tionnelle-variété sensible à un IFT moyen de15,4 pour la combinaison protection économeen intrant et variété peu sensible soit 56 % deréduction. Pour obtenir ces résultats, ils ont asso-cié des stratégies et des méthodes de prophylaxieinnovantes, incluant l’utilisation de seuils d’inter-vention adaptés. Issus d’une observation fine duverger et de son environnement (ravageurs,maladies, climat…) ces derniers permettent d’ef-fectuer un traitement en fonction du risque effec-tif pour la production. Malgré le temps et la tech-nicité que ces systèmes économes en intrantsréclament, des exemples à l’étranger montrentque la mutualisation des moyens à l’échelle d’unecoopérative agricole peut améliorer leur viabilitééconomique. A terme, l’unité prévoit d’aller plusloin en optimisant la diversité végétale des ver-gers avec des bandes fleuries. Il s’agit de favori-ser l’habitat des insectes auxiliaires des culturesen vue de limiter le développement des rava-geurs du verger.

En savoir +Films et documents Ecophyto R&Dwww.inra.fr/ecophytoRDProgrammes fédérateurs agriculture durablewww.inra.fr/les_partenariats/programmes_federateurs_agriculture_durableEsco Pesticides : www.inra.fr/l_institut/expertise/expertises_realisees/pesticides_agriculture_et_environnementEndure : www.endure-network.eu

C hâteau Couhins, cru classé de Graves acquisen 1968 par l’Inra, apparaît comme une vitrine

des recherches en matière de viticulture à hautevaleur environnementale. Au niveau de la protec-tion phytosanitaire, deux axes majeurs de recherchessont suivis par les chercheurs de l’UMR Santé végé-tale qui travaillent au domaine. D’une part, il s’agitd’évaluer l’efficacité de la protection offerte par denouvelles molécules fongicides ou des méthodesalternatives (des agents de lutte biologique ou de sti-mulation des défenses des plantes). D’autre part,les équipes travaillent sur la conception d’outils d’aideà la décision pour limiter autant que possible le nom-bre de traitements. Il s’agit d’utiliser au mieux lesintrants chimiques. En connaissant le plus tôt possi-ble les périodes de risque et l’importance de lamenace pesant sur la plante, il est possible d’adap-ter la réponse phytosanitaire. Pour cela, les cher-cheurs identifient des indicateurs agronomiquescomme l’état de réceptivité de la plante (vigueur,sensibilité de la baie,…) ou l’évolution des populationsde bioagresseurs et définissent des règles de déci-

sion de traitement qui sont ensuite testées sur unréseau de parcelles avec les partenaires agricoles.La viticulture de précision, développée et appliquéesur le vignoble de Couhins en relation avec les agro-nomes de l’Institut des sciences de la vigne et du vinconstitue un apport important tant pour la gestionde la qualité des raisins que pour la limitation desintrants. Enfin, l’incidence environnementale réelle deces pratiques viticoles est évaluée à l’aide d’indica-teurs agri-environnementaux issus notamment del’analyse de cycle de vie.

GOTHERON : EVALUATION DESPRATIQUES DE PROTECTION

L ’Inra participedepuis une

dizaine d’années àun réseau d’expé-rimentations multi-locales et pluri -annuelles destinéesà évaluer les per-formances desvariétés de blé rus-tiques couplées à

des itinéraires techniques adaptés. Ces variétés,multirésistantes aux maladies et à la verse, ne pré-sentent un intérêt économique et environnementalque dans le cadre de conduites économes en intrants.Le projet, initié en collaboration avec des sélection-neurs privés et Arvalis-Institut du végétal, a connu desdébuts prometteurs qui ont conduit ses participantsà constituer, en 2003, un deuxième réseau. Plusétendu, notamment vers plusieurs chambres d’agri-culture, il inclut une plus grande part de diffusiondes innovations vers les agriculteurs. Ces essais ontdémontré que certains couples variétés rustiques/ itinéraires techniques permettaient d’augmenter les

marges brutes de façon stable dans un contexte deprix du blé modéré ou d’énergie chère. En effet, desrendements un peu plus faibles compensés par descharges réduites en intrants et en énergie stabili-sent les marges en les rendant moins sensibles à lavolatilité des prix du blé ou du pétrole. Avec mainte-nant une centaine de sites d’essais sur plusieursannées, ces réseaux ont fourni de solides référencessur ces itinéraires techniques en termes de choixde variété, de mise en œuvre et de performanceséconomiques. Si bien qu’ils suscitent maintenant unréel intérêt de la part des agriculteurs. Transposé àl’échelle du système de culture, cet exemple pourraitbien illustrer le canevas des futurs réseaux d’acqui-sitions de références dessiné par le rapport EcophytoR&D dans le but de favoriser la conception et la dif-fusion des systèmes innovants.

INTER-OPÉRABILITÉDES RÉSEAUX

PROTECTION RAISONNÉEEN VITICULTURE À COUHINS

LE RÉSEAU BLÉ RUSTIQUE

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À L’ INRA, DES EXPÉRIMENTATIONS À L’ŒUVRE

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INRA Bordeaux-Aquitaine au SIADAgen - 3 > 5 juin 2010

Présentation

La pression sociétale actuelle sur la problématique pesticide-agricul-ture et les suites données au Grenelle de l’environnement (notam-ment dans cadre du plan Ecophyto 2018) nécessitent de repenser les itinéraires de protection du vignoble à travers la conception de véritables systèmes de culture “bas intrants”.Ce projet a pour objectif la conception et la comparaison de systèmes viticoles présentant des niveaux de rupture variables par rapport aux pratiques conventionnelles. Il comprend trois étapes : la conception de trois prototypes de systèmes, la plantation d’un dispositif expéri-mental et l’évaluation comparée des performances agronomiques, environnementales et économiques des différents systèmes.Les trois prototypes seront les suivants : I). Résist. Construit autour de l’utilisation d’une variété résistante aux deux bio-agresseurs ma-jeurs du vignoble et les plus consommateurs d’intrants chimiques (mildiou et oïdium) ; II). Integré. Conventionnel mais susceptible d’accueillir toutes les innovations de la recherche et du développe-ment en cours de validation (modélisation, règles de décision, viticul-ture de précision, etc.) ; III). Bio. Centré autour du respect du cahier des charges de l’Agriculture biologique mais cherchant à en limiter les impacts environnementaux.Un dispositif randomisé d’une superficie de 2,5 ha sera implanté sur le site de l’Inra Grande Ferrade (Villenave d’Ornon). Il pourra égale-ment servir de support à de nombreux projets de recherche dans la mesure où il fournira des situations tranchées en terme de pression pesticide et de développement des bio-agresseurs, accompagné d’une base de données techniques sur la conduite des systèmes et leurs performances.

En quoi le projet répond-il aux objectifs des programmes de recherche et développement sur la protection intégrée des cultures et la réduction des intrants ? Ce dispositif s’intégrera pleinement dans le dispositif Ecophyto 2018 prévu au niveau national qui a pour vocation le développement de l’expérimentation de systèmes de cultures économes en intrants par un réseau de stations expérimentales. Il sera ainsi un creuset pour de nouvelles recherches, certains projets étant en cours de construction, comme par exemple un futur travail de thèse (début en 2012), portant sur l’influence des teneurs en cuivre et aluminium du sol viticole sur la sensibilité de la vigne à son pathosystème, aux

développements épidémiques et populationnels de bio-agresseurs.Il s’agira d’élaborer trois systèmes de culture présentant des ruptu-res par rapport à la pratique viticole actuelle. Ces systèmes seront construits par des groupes d’experts comprenant des chercheurs (agronomes, écophysiologistes, microbiologistes, pathologistes, entomologistes et économistes) mais aussi des techniciens et des viticulteurs.Ce travail s’appuiera sur une évaluation multi-critères des perfor-mances globales de ces trois systèmes (agronomiques, environne-mentales et économiques). L’impact de ces systèmes de culture sur la qualité des raisins et des vins, sur le résultat technicoéconomique et sur l’évolution de la qualité de l’écosystème microbien du sol et de la baie sera étudié.De part son implantation, ce dispositif constituera un outil expéri-mental innovant partagé pour les équipes de l’ISVV et pourra ainsi accueillir des études plus spécifiques. Ce dispositif servira égale-ment de support pédagogique aux formations universitaires et pro-fessionnelles. Enfin, il proposera un cadre expérimental à différents projets scientifiques liés aux recherches en agro-écologie viticole.

Partenariats- UMR SYSTEM Inra Montpellier- 4 UMR Inra Bordeaux-Aquitaine : UMR Santé végétale, UMR

EGFV, UMR Œnologie- UE viticole Inra Bordeaux-AquitaineLe projet s’intègre également dans le cadre du réseau Inra “Protec-tion Intégrée des Cultures”.

État d’avancement- 2010 : conception des trois systèmes de culture par la méthode du

prototypage- 2011 : point zéro analyses microbiologiques du sol (avant planta-

tion) - plantation – entretien des parcelles en première feuille

Contacts : - Dominique Forget, Inra Bordeaux-Aquitaine – UE [email protected] Laurent Delière, Inra Bordeaux-Aquitaine – UMR Santé végé[email protected] Jean-Pascal Goutouly, Inra Bordeaux-Aquitaine-ISVVUMR EGFV - [email protected]

Conception et évaluation de systèmes viticoles “bas intrants” - Projet expérimental

Contexte d’application en Aquitaine

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INRA Bordeaux-Aquitaine au SIADAgen - 3 > 5 juin 2010

Présentation

Le projet consiste à évaluer selon des critères de performance agro-nomique (rendement, qualité du fruit, facilité de conduite...), écono-mique et environnementale des vergers de pruniers et de pêchers, conduits dans une logique de réduction voire de suppression des in-trants (- 50% des fongicides, des insecticides ainsi que des volumes d’eau et des quantités de fertilisants et jusqu’à 100% des herbicides). L’objectif de cet essai est également de diminuer l’émission des gaz à effet de serre en limitant la consommation d’énergies fossiles.

En quoi le projet répond-il aux objectifs des programmes de recherche et développement sur la protection intégrée des cultures et la réduction des intrants ? L’expérimentation conduite sur le site Inra de Bourran (Lot-et-Garon-ne) s’intègre dans un réseau national utilisant les résultats des tra-vaux de recherche conduits à l’Inra et dont les enjeux sont d’accom-pagner les arboriculteurs vers une réduction drastique des produits phytosanitaires, pour répondre aux exigences du plan “Ecophyto 2018”. En se fixant pour but de diminuer l’ensemble des intrants au-delà des produits phytosanitaires, le projet répond également aux objectifs issus du Grenelle de l’Environnement.

Les vergers tels qu’ils sont conçus initialement ont pour ambition de devenir une véritable plateforme de démonstration à la disposi-tion de l’ensemble des acteurs de la filière. Ainsi, pourront visiter et étudier ces vergers, des étudiants en formation, des producteurs, des techniciens et des conseillers, mais aussi des chercheurs. Cette plateforme sera ouverte afin de démontrer sur des vergers en grandeur réelle la faisabilité technique d’une réduction forte des intrants, ainsi que sa pertinence économique et agronomique.

Partenariats

Partenaires techniques- 3 équipes de recherche Inra : UE RI Avignon, UE arboricole Bor-

deaux-Aquitaine, UR PSH Avignon- 4 Chambres d’agriculture : Vaucluse, Bouches-du-Rhône, Lot-et-

Garonne et Paca- 2 instituts techniques agricoles : BIP, IFTC- 5 stations d’expérimentation : GRAB, SERFEL, SEFRA, “La Pu-

gère”, ARDEPI- 1 organisme de formation agricole : lycée agricole du Valentin - 2 centres d’études techniques agricoles : GRCETA Basse Durance,

CETA Cavaillon- Autres : ACMG

Partenaires associés au comité de pilotage du projet Claude Crouzet (Comité économique du pruneau), Marie-Odile Jor-dan (UR PSH Inra Avignon), Thierry Pascal (Dépt. GAP Inra Avi-gnon), Laurent Polliotti (Château des Nages), Jean-Louis Sagnes (Chambre d’agriculture Tarn-et-Garonne), Pierre Varlet (Association nationale pomme et poire)

Partenaires financiersConseil régional Paca et France AgriMer

État d’avancementLes vergers sont en cours d’implantation (certains sont plantés de-puis l’hiver 2009-2010, d’autres le seront durant l’hiver 2010-2011).

Contacts : - Marie-Laure Greil, Inra Bordeaux-AquitaineUE arboricole. Domaine des Jarres - 33210 ToulenneTél : 05 56 63 28 25 - [email protected] Vincent Mercier, Inra AvignonUE RI. Domaine de Gotheron - 26320 [email protected]

Évaluation de vergers prototypes à haute valeur environnementale - Projet expérimental

Contexte d’application en Aquitaine

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Présentation

Les crises environnementales et économiques actuelles remettent en lumière le rôle central des systèmes de production d’énergies dites renouvelables pour l’avenir de nos sociétés. Les interactions entre des facteurs tels que les changements climatiques globaux (dus aux émissions anthropiques grandissantes dans l’atmosphère de gaz à effet de serre), la forte dépendance du secteur de l’énergie envers les carburants fossiles, les bioénergies et les tensions qui ré-gissent le marché des cultures alimentaires, génèrent de nouveaux problèmes aussi bien que des opportunités inédites pour l’agricul-ture et la foresterie mondiales. Ainsi, le principe d’Ecosylve vise-t-il à adapter les systèmes de production sylvicoles aux changements climatiques. De même, il tend à améliorer la capacité du territoire aquitain à répondre aux enjeux d’une demande croissante en biomasse forestière pour une valorisation énergétique. En outre, le développement de systèmes innovants de production de biomasse et la création de nouveaux gi-sements dans un périmètre proche des utilisateurs s’inscrivent dans cette logique.

En quoi le projet répond-il aux objectifs de la protection intégrée des cultures et la réduction des intrants ? Le projet de plateforme Ecosylve a pour objectif d’installer un dispo-sitif permanent permettant de tester différents itinéraires innovants de production de biomasse ligneuse ; allant d’itinéraires spécifique-ment dédiés à la production de biomasse de pin maritime et d’euca-lyptus (forte densité de plantation et durée de rotation courte) à des itinéraires “économes” en intrants et minimisant les émissions de carbone (utilisation de fixateurs d’azote et de phosphates naturels, labour réduit, etc.) de peuplements purs ou en mélange. Ces itiné-raires sont choisis dans le prolongement des préconisations du plan climat Aquitain.

Ecosylve constituera un laboratoire de terrain s’appuyant sur un dispositif expérimental de 40 ha sur le site Inra de Pierroton. Il bénéficiera également d’équipements de mesure de biomasse et de suivi à long terme des flux de gaz à effet de serre, d’eau et de nutriments échangés entre les différents compartiments de

l’écosystème, avec le milieu physique, atmosphère, sol et eaux de surface. Cette plateforme aidera à développer les connaissances scientifiques, les méthodologies ainsi que les outils d’observation et de modélisation permettant de mettre au point des itinéraires techniques adaptés, d’établir leurs bilans environnementaux com-plets et de comparer leurs performances de production. Ce projet s’inscrit d’une part, dans le cadre des programmes euro-péens d’observation à long terme des échanges de carbone des écosystèmes terrestres (ICOS) et d’autre part, dans un contexte régional d’adaptation des systèmes sylvicoles et d’atténuation du changement climatique à travers le développement de plantations à but énergétique en articulation avec le programme CLIMAQ.

Partenariats- 6 équipes de recherche Inra : UR EPHYSE Bordeaux-Aquitaine,

UE Domaine de l’Hermitage Bordeaux-Aquitaine, UMR TCEM Bor-deaux-Aquitaine, UMR BIOGECO Bordeaux-Aquitaine

- 3 organismes : FCBA, CRPF, ONF- 2 partenaires industriels : CAFSA, FIBA- 3 partenaires financiers : CRA, Inra, FEDER

État d’avancementProjet soutenu par le Conseil régional d’Aquitaine au titre de “plate-forme mutualisée”. Projet labellisé par le Pôle Xylofutur.Début des travaux d’installation : septembre 2010. Durée prévue de la phase d’installation : 3 ans.

Contacts : - Denis Loustau (responsable scientifique), Inra Bordeaux-AquitaineUR EPHYSE - Tél : 05 57 12 28 51 - [email protected] Pierre Trichet et Patrick Pastuszka (coordinateurs), Inra Bordeaux-AquitaineUR EPHYSE et UE Domaine de l’HermitageDomaine de l’Hermitage, 69 route d’Arcachon - 33610 [email protected] - [email protected]

Ecosylve. Une plateforme pour l’étude de systèmes innovants de production de biomasse ligneuse - Plateforme expérimentale & dispositif de recherche

Contexte d’application en Aquitaine

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Schéma de management du projet Ecosylve

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Quel développement pour l’agriculture biologique ?

Cet axe considère les freins actuels et les nouveaux enjeux au tra-vers des questions suivantes : • existe-t-il des solutions innovantes aux verrous techniques aux-quels sont confrontés les acteurs de l’AB ?• quels bénéfices peut-on attendre de l’AB et comment évaluer ses performances, notamment concernant l’environnement et la qualité de ses produits ?• comment structurer les filières ?• quels modèles de développement faut-il privilégier ?

Comment concevoir des projets de recher-ches pour et sur l’agriculture biologique ?

Cet axe considère la conduite de projets de recherche et plus parti-culièrement :• comment s’intègrent-ils dans les programmes de recherche ?• quelles méthodologies ?• quelles valorisations ?• comment favoriser une approche globale et une meilleure capacité d’anticipation ?• comment faire profiter des avancées de l’AB à l’ensemble des agri-cultures, et vice-versa ?

Les perspectives de recherches au niveau nationalLes projets en cours s’articulent autour des thématiques suivantes :• défis techniques de la production à la transformation• évaluation et amélioration de la durabilité de l’AB• dynamiques de développement de l’AB

Solibam : des bases pour l’agriculture biolo-gique à l’échelle européenne

L’Inra a coordonné un programme de recherche européen, baptisé Solibam, qui rassemble dix pays européens et deux pays d’Afrique. Il a pour ambition de développer des stratégies combinant la sélection végétale et l’innovation agronomique pour l’agriculture biologique et l’agriculture à faibles intrants et notamment :• améliorer les performances de l’agriculture biologique en termes de rendements, mais aussi de durabilité, de diversité des cultures et de qualité des produits.• mettre au point des variétés adaptées aux contraintes de l’agricul-ture biologique ou “raisonnée” (dans tous les cas, à faibles intrants, c’est-à-dire utilisant peu d’engrais et de pesticides).

Contacts : - Jean Marc Meynard, Chef du Département Inra Système Acteurs Décision- Stéphane Bellon, UMR Inra Montpellier Site Web Inra : www.inra.fr > rubrique ciag volume 4 janvier 2009 revue innovations

agronomiques

Innovation en agriculture biologique

L’Inra s’intéresse depuis de nombreuses années à l’agriculture biologique en considérant ce modèle de production dans ses dimensions techniques, économiques et sociales. Ces recherches ont été menées dans le cadre du programme Agribio et ont fait l’objet d’une restitution dans le cadre d’un colloque Dyna-bio en 2008 à Montpellier.

Thème III

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Présentation

L’objectif du projet est de connaitre les pratiques de fertilisation en agriculture biologique et d’en évaluer les conséquences sur l’évolu-tion de la biodisponibilité des éléments minéraux dans les sols et la durabilité des systèmes, mis en œuvre en termes d’entretien de la fertilité des sols.

En quoi le projet répond-il aux objectifs d’innovation en agriculture biologique ? L’UMR TCEM du centre Inra Bordeaux-Aquitaine conduit des re-cherches dont l’objectif est de gérer durablement la fertilité des sols. Aussi, l’agriculture biologique – du fait de ses spécifications (absen-ce d’engrais minéraux de synthèse) – constitue-t-elle un contexte d’étude intéressant pour ses travaux : elle présente des contraintes pour la gestion de la fertilité et valorise aussi des processus pro-bablement sous-utilisés en agriculture conventionnelle (emploi des légumineuses, valorisation des symbioses, recyclage, etc.). Le ca-hier des charges de l’agriculture biologique est caractéristique d’une tendance que connaitra nécessairement l’agriculture conventionnel-le (réduction de la dépendance aux engrais minéraux de synthèse, accroissement du recyclage). Jusqu’alors, les recherches de l’Inra ont concerné l’analyse des pratiques de fertilisations minérale et organique mises en œuvre en agriculture biologique, le calcul de bilans à l’échelle de l’exploitation agricole et l’appréciation de leurs conséquences sur l’évolution de la biodisponibilité des éléments mi-néraux dans les sols.

Une étude des pratiques de fertilisation dans une quarantaine d’ex-ploitations agricoles biologiques du Sud-Ouest a révélé l’existence de bilans déficitaires en phosphore et potassium dans environ 20% des exploitations, en particulier dans celles sans élevage. L’éva-luation comparée de la biodisponibilité en phosphore dans des couples de parcelles cultivées en agriculture biologique et con-ventionnelle a montré, dans certains cas, une baisse importante de la biodisponibilité du phosphore dans les parcelles cultivées en agriculture biologique. L’analyse des pratiques indique cependant l’existence de stratégies de recyclage à des niveaux d’organisation supérieurs à l’exploitation (réseaux d’échange) qui constituent des

pistes intéressantes pour une gestion territoriale durable de la fer-tilité des sols.

PartenariatsUMR TCEM Inra Bordeaux-Aquitaine, ENITA Bordeaux, ISARA Lyon, ITAB

État d’avancementUne thèse sur cette problématique est prévue en 2010. Son objectif est d’élaborer une méthodologie afin d’évaluer le degré de fermeture des cycles biogéochimiques à différentes échelles, allant de l’exploi-tation agricole au territoire, avec l’agriculture biologique comme un des modèles d’étude

Contact : Sylvain Pellerin, Inra Bordeaux-AquitaineUMR TCEM - Tél : 05 57 12 25 12 - [email protected]

Pratiques de fertilisation et évolution de la fertilité des sols en agriculture biologique - Projet de recherche

Contexte d’application en Aquitaine