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INSPIRE- D 20 14-15 life expertise VITIS LIFE a 20 ans Mobilité internationale Vivre à Luxembourg Interculturalité

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INSPIRE-D 2014-15

life expertise

● VITIS LIFE a 20 ans

● Mobilité internationale

● Vivre à Luxembourg

● Interculturalité

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3INSPIRE-D N3

Mais ce n’est pas pour autant que nous avons la prétention d’être en avance sur notre temps. Même s’il nous faut faire preuve d’anticipation pour bien faire notre métier, notre vraie force est d’être en phase avec notre époque, une époque qui a érigé le mouvement au rang d’art de vivre. Dans un monde où tout est désormais mobile - les gens comme les données, la téléphonie comme le paiement - Vitis Life a su faire évoluer son approche métier pour embrasser cette mobilité internationale désormais omniprésente.

Et alors que cette tendance n’en est encore qu’à ses prémices, alors que l’Europe semble déjà être un terrain de jeu trop petit pour ces citoyens du monde qui regardent avec passion l’émergence de nouveaux pays au dynamisme enivrant, INSPIRE-D a choisi pour son troisième numéro de faire un tour d’horizon - forcément partiel - de la question.

Les racines de cette mobilité, ses matérialisations, ses enjeux dans la marche du monde ; mais aussi plus prosaïquement, ses conséquences en matière de vie sociale et sociétale, et donc son impact en matière de gestion de patrimoine.

À 20 ans, on rêve de voyage, de liberté, d’évasion, de défis à relever - surtout quand on vit, comme Vitis Life, au Luxembourg, ce carrefour de l’Europe où le multiculturalisme sonne comme une invitation permanente au mouvement. Mais en matière de fiscalité et de finance, la mobilité n’est pas sans impact. Et comme tout déplacement, ça se prépare. Avec les bons outils. Et les bonnes personnes.

Bonne lecture !

Nicolas Limbourg CEO - Vitis Life S.A.

INSPIRE-D Éloge du mouvement Benjamin Franklin disait « à vingt ans, la volonté est reine ; à trente, c’est l’esprit ; à quarante, le jugement ». Au moment de souffler sa 20ème bougie, Vitis Life a assurément de la volonté : celle de faire bouger les lignes du marché de l’assurance-vie en Europe et plus loin encore, là où nous mènent chaque jour les pas de nos clients - ces femmes et ces hommes qui n’hésitent plus à s’affranchir de toutes les frontières, au sens propre comme au sens figuré. Nous n’avons d’ailleurs pas attendu notre deuxième décennie pour accompagner ce mouvement : sans doute parce nous ne manquons ni d’esprit pour nous adapter, ni de jugement pour nous remettre en question le cas échéant.

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5SOMMAIRE

SOMMAIRE VITIS LIFE A 20 ANS

20 ans, et le cœur à l’international . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

Comment la Libre Prestation de Services a révolutionné l’assurance-vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

DOSSIER SPECIAL LUXEMBOURG

Quand l’Europe devient réalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

L’exception luxembourgeoise : Nous voulons rester ce que nous sommes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

Interview Xavier Bettel: Le Luxembourg est un melting-pot européen . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

Le choix du cœur et de la raison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

MOBILITÉ INTERNATIONALE

Tous mobiles, tous internationaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

La mobilité inter natio nale, l’autre visage de l’immigration au XXIème siècle . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

L’Europe lève les obstacles de la mobilité des travailleurs . . . . . . . 28

Moving technology . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Le parfait compagnon de voyage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

Quand les spécialistes unissent leurs talents pour accompagner la mobilité de leurs clients. . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

Les conséquences d’une mobilité mal anticipée: la succession transfrontalière. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

On the move : la mobilité vécue au quotidien . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

Choisir la mobilité, c’est accepter de bousculer tous ses repères. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

La question de la mobilité est dans tous les esprits . . . . . . . . . . . . . 44

Rechercher des héritiers est de plus en plus complexe. . . . . . . . . . 46

La Grande-Bretagne, nouvel eldorado moderne ? . . . . . . . . . . . . . . 50

Guide du voyageur international . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

VISITE GUIDÉE PAR VITIS LIFE

Tour d’Europe de l’assurance-vie by Vitis Life . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

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20 ANS, et le cœur à l’internationalDepuis sa création en 1995, Vitis Life a grandi au rythme du développement de la place luxembourgeoise, de l’internationalisation de la finance et de l’économie, et de l’avènement de la transparence en Europe. Au moment de souffler la 20ème bougie, Nicolas Limbourg, CEO, revient sur le parcours d’une entreprise bien dans son époque, consciente de ses atouts et des attentes de son marché.

Quel regard portez-vous sur les 20 années écoulées ?Nicolas Limbourg : J’ai le sentiment d’avoir vu Vitis Life grandir en même temps qu’une certaine idée de l’Europe. Lors de la création de la compagnie en 1995, nous vendions des contrats clefs en main à une certaine classe belge aisée qui cherchait des produits à rendement garanti. Aujourd’hui, notre clientèle est plus fortunée, elle s’est internationalisée, est devenue beaucoup plus mobile, et notre offre s’est adaptée en conséquence : nous proposons désormais des solutions beaucoup plus fines, à la carte, qui doivent tenir compte de réalités législatives très différentes d’un pays à l’autre, et de réalités humaines beaucoup plus hétérogènes.

Votre croissance a suivi celle de la place luxembourgeoise...NL : En 20 ans, le Luxembourg est indéniablement devenu LE spécialiste de la finance en Europe. Les bases étaient déjà là depuis le début : la stabilité économique et politique, la sécurité des actifs, une certaine flexibilité... Mais aujourd’hui, toutes les compétences de la finance sont réunies ici, et unies dans une même culture

globale et internationale. En quelques années, nous sommes passés d’une culture de vente de produits financiers à une culture de conseil et d’accompagnement dans l’implémentation de solutions à la carte. Il y a une vraie dynamique dans laquelle Vitis Life s’inscrit, et qui nous a permis de nous affirmer comme l’un des spécialistes européens de l’assurance-vie.

Quelle est la marque de fabrique Vitis Life aujourd’hui ?NL : L’une de nos forces est la manière dont sont structurées nos équipes, avec pas moins de 5 juristes spécialisés chacun dans les marchés où la compagnie commercialise ses produits. Chez Vitis Life, les juristes sont proches du business et des commerciaux : au-delà de leur apport technique dans la gestion des risques et l’adaptabilité des produits à la législation locale, ils accompagnent les chargés de clientèle au quotidien, les aident à être toujours plus pertinents pour répondre aux attentes de nos partenaires et de nos clients.

NICOLAS LIMBOURG

CEO - Vitis Life S.A.

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720 ANS DE VITIS LIFE Interview

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Vous avez été précurseurs en la matière...NL : Tout à fait. Nous avons été parmi les premiers assureurs à internaliser la fonction juridique, et beaucoup de sociétés nous emboîtent désormais le pas car elles ont compris que c’est le seul moyen d’accompagner efficacement les clients dans un contexte législatif international toujours plus complexe. Mais elles découvrent aussi que cela prend du temps d’identifier les bonnes compétences et de mettre en place l’organisation adéquate. Chez nous, elle est en place depuis plus de 10 ans, ce qui nous permet d’être extrêmement réactifs.

Le monde de la finance, et plus particulièrement celui de la gestion de fortune, a changé de visage depuis 1995...NL : En deux décennies, il y a effectivement eu une croissance exponentielle de la réglementation dans le monde entier et particulièrement en Europe. Parallèlement, cela s’est traduit par une vraie prise de conscience de l’importance des bonnes pratiques par les plus grandes institutions financières.

Ce sont des notions qui ont forgé l’histoire de Vitis Life...NL : Dès 2000, nous avons en effet décidé de respecter l’entièreté de la réglementation du lieu de résidence de nos clients, là où de nombreux concurrents étaient plus hésitants. C’était un choix courageux à l’époque. Mais si nous avons fixé la barre très haut en matière de respect de législation locale, c’est notamment parce que nous anticipions déjà les changements actuels en matière de transparence fiscale. En tant qu’assureur-vie ayant une vision à long terme de notre activité, nous ne pouvions envisager de le faire autrement que dans les règles de l’art.

Ces années ont-elles été frustrantes pour vous ?NL : Pas du tout. Nous nous sommes développés à notre rythme, nous sommes fiers des résultats obtenus. Nous avons attiré des partenaires de confiance, avec lesquels nous partageons les mêmes valeurs et continuons de travailler. Nous avons accompagné de nombreux clients dans la transmission de leur patrimoine. Et surtout, nous sommes aujourd’hui parfaitement en phase avec la réalité de la place financière et la stratégie du groupe KBL epb.

Cette approche multi-culturelle et multi-locale est donc au cœur de votre stratégie ?NL : Elle est surtout au cœur des attentes des différents marchés que nous adressons. Même si le contrat d’assurance-vie est bien implanté en Europe, son taux de pénétration varie énormément d’un pays à l’autre. En Espagne par exemple, où nous venons de nous lancer, il y a un vrai travail de pédagogie à faire auprès de la clientèle fortunée comme des partenaires. Mais c’est aussi un marché avec beaucoup d’opportunités. À l’inverse, en Belgique ou en France, l’assurance-vie fait partie de la culture financière, ce sont des marchés plus matures et plus concurrentiels.

Comment vos clients historiques vivent-ils tous ces changements ?NL : Ils ont besoin d’être rassurés et accompagnés. La crise économique a laissé des traces dans l’inconscient collectif, beaucoup de clients fortunés ont pris conscience qu’il fallait se mettre en règle, remettre leur patrimoine à plat et le restructurer. Beaucoup d’entrepreneurs font aussi appel à nous non seulement pour gérer leur patrimoine privé mais celui de leur société.

Décembre 2006

Commercialisation des produits de Vitis Life en France

Juin 1998

Fusion de Vitis Life et d’Almalife Luxembourg

“ En optant pour une approche 100% locale, nous avons fait très tôt le pari gagnant de la transparence à l’échelle européenne ”

Troisième directive relative à la libre prestation de services en assurance-vie

1992 Mars 1995

Constitution de Vitis Life au Luxembourg, et commercialisation de ses produits en libre prestation de services en Belgique

Juin 2004

Début de l’internationalisation des activités, avec la conclusion du premier contrat italien de Vitis Life

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20 ANS DE VITIS LIFE Interview

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De nouveaux profils naissent aussi de cette internationalisation...NL : Oui, de nouvelles clientèles très spécifiques font leur apparition, avec des besoins très particuliers. Je pense par exemple aux footballeurs, une clientèle très fortunée et très mobile, et pour qui la notion de résidence peut fortement varier d’un mercato à l’autre. Une autre tendance sur laquelle nous travaillons actuellement est celle de la finance islamique, et de la création de produits « charia compatibles ». Là encore, le Luxembourg a une longueur d’avance sur les autres pays : nous n’avons ni préjugé, ni blocage idéologique, nous cherchons simplement à répondre à la demande de nos clients dans le respect de la législation.

Comment accompagnez-vous ces nouvelles tendances ?NL : C’est à la fois une question de veille permanente, de formation continue des équipes, et d’identification de nouveaux profils et de nouveaux partenaires. De nombreuses formations très spécialisées sont actuellement dispensées au Luxembourg, ce qui est essentiel car les réglementations fiscale, civile et prudentielle vont continuer à se complexifier, la mobilité et les profils de nos clients également. Il faut former des spécialistes, des juristes, des banquiers privés pour répondre à des besoins toujours plus fins.

Pour conclure, quelle ambition nourrissez-vous pour les 20 prochaines années ?NL : Notre ambition est de continuer à développer de nouveaux produits et multiplier les partenariats avec les spécialistes de la gestion de fortune. En d’autres termes, continuer à faire ce que nous faisons aujourd’hui, mais à une plus grande échelle, en Europe et au-delà. Nous avons conscience que cela prend du temps d’adapter notre offre produits à de nouveaux pays avec le niveau d’exigence qui est le nôtre : dans l’environnement législatif actuel, c’est un vrai défi. Mais je sais aussi que nous avons les équipes et les partenaires pour y parvenir, en plus du soutien de notre groupe et de l’ensemble de ses centres de compétences et collaborateurs. À nous désormais de forcer le destin.

Avril 2010

KBL epb devient actionnaire à 100% de Vitis Life

Juillet 2013

Lancement des produits de Vitis Life sur le marché espagnol

2015

Vitis Life fête ses 20 ans

“ Vitis Life a grandi en même temps qu’une certaine idée de l’Europe ”

LES MARQUEURS D’UNE CROISSANCE

Année Nombre d’employés Résultat Net (EUR / Lux GAAP) Actifs sous gestion (EUR)

1995 5 458.000,00 365.036.000,00

2000 30 3.930.000,00 1.130.250.000,00

2005 39 6.800.000,00 1.101.350.000,00

2010 45 9.300.000,00 2.287.000.000,00

2013 53 16.970.000,00 2.070.440.000,00

Mai 2008

Lancement des produits de Vitis Life aux Pays-Bas

Août 2012

Precision Capital, société holding de banques installée à Luxembourg et représentant les intérêts privés d’une importante famille du Qatar, devient actionnaire de KBL epb

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Quel est le principe fondateur de la LPS telle qu’elle est apparue en Europe au début des années 90 ?Gérard Klein : La LPS offre aux entreprises de services, et singulièrement aux compagnies d’assurance, la possibilité d’exercer leur activité au-delà des frontières du pays où elles sont établies. Autrement dit, elle leur ouvre l’accès au marché européen.

Ce concept de LPS était-il novateur pour l’époque ?GK : Très novateur si l’on considère qu’auparavant le secteur de l’assurance en Europe était caractérisé par un strict

cloisonnement des marchés nationaux. Les assureurs ne pouvaient exercer que dans leur pays d’établissement et les clients n’avaient pas la possibilité de s’adresser à un assureur étranger.

Comment ce nouveau statut s’est-il imposé ?GK : Grâce à la signature en février 1986 de l’Acte unique européen qui a décidé la mise en place d’un grand marché intérieur défini comme un « espace sans frontières intérieures dans lequel est assurée la libre circulation des marchandises, des personnes, des services et des capitaux ». L’objectif était d’ouvrir aux consommateurs européens l’accès à l’ensemble des produits

Comment LA LIBRE PRESTATION DE SERVICES a révolutionné l’assurance-vieAvocat de formation, ancien directeur juridique d’un groupe d’assurances, actuel enseignant à l’Université de Luxembourg, Gérard Klein n’est pas seulement un éminent spécialiste des droits de l’assurance et de la réglementation des services financiers : il est l’un des pionniers de la LPS, la libre prestation de services. Pour nous, il revient sur la naissance de ce statut qui a ouvert grand les portes de l’internationalisation des activités de service dans l’Union européenne.

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1120 ANS DE VITIS LIFE Libre Prestation de Services

et services disponibles au sein du marché unique ; et de les faire bénéficier de baisses de prix découlant d’une concurrence accrue et des économies d’échelle induites par l’ouverture des marchés nationaux.

De quelle façon la LPS s’est-elle concrétisée dans le secteur de l’assurance ?GK : Par une série de directives européennes qui ont édifié le marché unique des services financiers. La directive sur la libre circulation des capitaux a autorisé, dès juillet 1990, les épargnants européens à effectuer des placements en dehors de leurs frontières nationales. Et pour permettre aux prestataires de services financiers d’élargir leur champ d’action à l’échelle du grand marché européen, plusieurs textes ont organisé leur activité transfrontière sous le régime de la LPS.

Dans le domaine de l’assurance-vie, la 3ème directive dite « directive licence unique » de 1992 a harmonisé la réglementation prudentielle au niveau européen. Et, surtout, elle a permis à tout assureur installé dans l’un des pays membres de commercialiser ses produits dans les autres pays de l’Union sans avoir à s’y implanter et sans avoir à y solliciter de nouvelles autorisations de chacune des autorités étrangères.

Comment expliquez-vous que le Luxembourg ait été le premier à se lancer dans l’aventure de la LPS en assurance-vie ?GK : Le Luxembourg était déjà doté d’une place financière tournée vers l’international : le terrain était donc favorable au développement d’une activité d’assurance-vie en LPS tirant parti de l’engouement des consommateurs européens pour les contrats d’assurance-vie modernes. Le Commissariat aux Assurances a favorisé le mouvement en instaurant un cadre réglementaire pragmatique qui a attiré à Luxembourg nombre de grands groupes d’assurance, faisant ainsi du Grand-Duché la plate-forme européenne de l’assurance-vie transfrontière.

Le succès a été éclatant : en 1990, le total des encaissements de l’assurance-vie luxembourgeoise représentait à peine 115 millions d’euros. En 2013, il s’est élevé à 20 milliards d’euros collectés à hauteur de 90 % sur le marché international, et pour l’essentiel sous le régime de la LPS. Cette dernière a ainsi permis au secteur de l’assurance de gagner ses galons et représente aujourd’hui l’un des piliers de la place financière.

Le secret fiscal a-t-il joué un rôle important dans le succès de l’assurance-vie luxembourgeoise en LPS ?GK : Il serait vain de prétendre que ce facteur n’a exercé aucune influence mais au fil du temps il a beaucoup perdu de son importance. La preuve en est que le revirement opéré en 2013 par le gouvernement luxembourgeois en matière d’échange d’informations fiscales n’a pas entraîné de cataclysme. La collecte de primes a certes marqué en 2013 un modeste recul

de 5,59 % mais le 1er semestre 2014 a renoué avec une croissance vigoureuse de 18 %. Ceci démontre que le Luxembourg peut se prévaloir d’autres atouts.

Quels sont ces atouts ?GK : Le journal économique français Les Echos en a recensé quatre, plutôt techniques : le fonds dédié qui, à partir de 250.000 EUR, offre la possibilité d’une gestion personnalisée des actifs ; l’accès à des stratégies financières variées, autorisant le recours à des fonds alternatifs et immobiliers ; la possibilité d’alimenter le contrat par apport de titres ; et enfin la sécurité financière des actifs conservés au sein d’une banque dépositaire et grevés d’un privilège de 1er rang au profit des assurés. Il convient aussi d’ajouter la stabilité sociale et financière du Grand-Duché : tous ces facteurs attirent un nombre croissant de high et ultra high net worth individuals.

Il y a donc lieu de se montrer optimiste pour l’avenir ?GK : Depuis maintenant près d’un quart de siècle, l’assurance-vie luxembourgeoise en LPS connaît, en dépit de moments difficiles, une croissance forte et régulière sur le long terme. Et tant que les assureurs pourront compter sur les avantages de la réglementation prudentielle luxembourgeoise, cela devrait perdurer. Bien sûr, il existe à ce sujet des menaces, comme la récente loi belge du 4 avril 2014 relative aux assurances, qui prétend appliquer à tous les contrats d’assurance-vie souscrits par les résidents belges la nouvelle réglementation des placements belge qui se trouve être moins souple que les textes luxembourgeois. Une telle disposition consacre une rupture par rapport à la pratique actuelle puisque, de l’avis même du Conseil d’État belge, elle contrevient au cadre juridique du marché unique en rendant plus difficile l’exercice de la LPS en Belgique. En ce sens, elle s’inscrit dans un courant eurosceptique qui préconise des mesures protectionnistes destinées à enrayer la LPS et à renationaliser les marchés de l’épargne. Mais pour l’heure, ce courant reste minoritaire et il est surveillé par la Commission européenne qui, dans le passé, a montré qu’elle savait faire usage de ses pouvoirs pour défendre le marché unique. Il existe donc de bonnes raisons de penser que l’assurance-vie luxembourgeoise a encore de beaux jours devant elle.

“ Notre objectif était de permettre aux européens de bénéficier de baisses de prix découlant d’une concurrence accrue ”

GÉRARD KLEIN

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LËTZEBUERG Quand l’Europe devient réalité

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DOSSIER SPECIAL LUXEMBOURG Quand l’Europe devient réalité

Situé au cœur de l’Europe occidentale, à la croisée de la Belgique, de la France et de l’Allemagne, le Grand-Duché de Luxembourg est la concrétisation du souhait émis par Robert Schuman, père fondateur de la construction européenne, au lendemain de la seconde guerre mondiale. Celui qui rêvait d’une « Europe solidement unie et fortement charpentée, une Europe où le niveau de vie s’élèverait grâce au groupement des productions et à l’extension des marchés

qui provoqueront l’abaissement des prix » n’est pas né au Luxembourg pour rien : tout dans ce territoire d’à peine 2.500 km² semble indiquer qu’une union multiculturelle et prospère est possible. Et si la taille et l’organisation politique de cette monarchie constitutionnelle sont pour beaucoup dans sa réussite économique comme sociale, le pays aux trois langues officielles n’a pas fini d’attirer celles et ceux pour qui le rêve européen n’est pas prêt de disparaître.

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« Nous voulons rester ce que nous sommes ». Si l’on dit souvent que la devise d’un pays incarne l’idéal qu’il s’est fixé, celle du Luxembourg sonne autant comme une déclaration d’intention que comme un acte de défiance à une époque où l’euroscepticisme semble avoir le vent en poupe. Voilà donc un pays qui non seulement entend revendiquer son identité mais surtout son désir de la protéger contre vents et marées.

Pourtant, ce qui dans bien des contrées passerait pour un appel au repli sur soi, résonne ici comme une magnifique déclaration d’amour et d’ouverture au reste du monde. Car le Luxembourg a beau être le plus petit et le moins peuplé des six membres fondateurs de l’Union européenne, il est sans doute celui qui incarne le mieux cet idéal commun né au lendemain de la seconde guerre mondiale.

Une histoire de culturesIl faut dire que tout au long de son Histoire, ce petit territoire au carrefour de l’Europe a été l’objet de toutes les convoitises : depuis la création du Duché en 1354, celui-ci a été successivement une province des Pays-Bas, une propriété des Bourguignons, des Habsbourg d’Espagne puis de ceux d’Autriche, avant de connaître des périodes d’occupations française, belge et allemande. Et si le pays tel qu’il existe aujourd’hui est né avec le traité de Londres de 1839, cette monarchie constitutionnelle a su se forger en l’espace de deux siècles une identité propre, nourrie de toutes ces cultures qui s’y sont croisées et installées un jour.

Aujourd’hui, le Luxembourg incarne l’exemple même du microcosme européen, avec ses trois langues officielles (le luxembourgeois, le français et l’allemand) et sa population constituée de 43,8% d’étrangers. Son rôle actif en faveur de l’intégration européenne et son engagement international, concrétisé par un plan d’aide publique au développement atteignant presque 1% du RNB (revenu national brut), en font d’ailleurs l’un des cinq pays au monde les plus impliqués dans la coopération au développement.

L’EXCEPTION LUXEMBOURGEOISE

“ Nous voulons rester ce que nous sommes ”

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DOSSIER SPECIAL LUXEMBOURG L’exception luxembourgeoise

À la croisée des populationsEst-ce pour cela que de plus en plus d’Européens choisissent de s’installer au Luxembourg ? Le pays connaît en tout cas une croissance démographique particulièrement dynamique depuis une décennie, avec un solde migratoire de près de 8 % - plus particulièrement dans la capitale et la partie sud du pays. Portugais (plus de 16% de la population luxembourgeoise), Français, Italiens, Belges, Allemands, Anglais, Néerlandais... tous viennent chercher au Grand-Duché une dynamique économique et un cadre de vie à part.

En 2013, le cabinet ECA INTERNATIONAL classait d’ailleurs Luxembourg au 3ème rang des villes les plus agréables à vivre à travers le monde pour les expatriés, juste derrière Bern et Copenhague. Parmi les critères les plus souvent cités, on retrouve la richesse du tissu social, la tranquillité, la qualité des équipements et des infrastructures culturelles (Philharmonie, MUDAM, Rockhal) ou encore la stabilité politique. C’est également à cette dernière, ainsi qu’à la modernité du cadre législatif et réglementaire du pays, constamment adapté aux évolutions des marchés, que le Luxembourg doit son excellente réputation sur la place financière (et son triple A). De nombreuses banques et compagnies d’assurances, mais aussi des promoteurs de fonds d’investissement et des prestataires de services spécialisés du monde entier ont ainsi choisi de profiter de l’expertise des spécialistes présents sur place, pour la plupart plurilingues, multiculturels, et donc à même de conseiller une clientèle de plus en plus internationale.

Le Luxembourg est le 2ème centre mondial de fonds d’investissement (après les États-Unis) et le 1er centre de banque privée de la zone euro.

Un modèle qui fait des émulesLoin de l’image de paradis fiscal encore véhiculée par une partie des médias européens étrangers, le Luxembourg s’affirme année après année comme un pays jeune, moderne, dynamique et transparent.

Avec presque 30 % de moins de 25 ans et une population de travailleurs transfrontaliers ayant doublé en 10 ans, le Grand-Duché se nourrit de toutes les énergies européennes et parvient, grâce à la souplesse de ses institutions et un dialogue permanent avec le secteur privé, à attirer entreprises et travailleurs à la recherche de nouveaux challenges... et d’une vraie qualité de vie. Une situation particulièrement enviable en période de crise et qui suscite bien des jalousies de la part de certains voisins qui commencent à regarder de près la recette de ce succès « Made in Europe ». Dans l’espoir de l’appliquer à plus grande échelle ?

“ Le Grand-Duché se nourrit de toutes les énergies européennes afin d’attirer entreprises et travailleurs à la recherche de nouveaux challenges ”

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LE LUXEMBOURG

est un “melting-pot “ européenPrésident du Parti Démocrate (DP) luxembourgeois, Xavier Bettel a succédé le 4 décembre 2013 à Jean-Claude Junker en tant que Premier ministre du Grand-Duché du Luxembourg. Désormais à la tête d’une grande coalition réunissant libéraux, socialistes et écologistes, ce quadragénaire qui a été deux années durant le plus jeune bourgmestre d’une capitale européenne, porte un regard lucide, ambitieux et ouvert sur son pays.

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DOSSIER SPECIAL LUXEMBOURG Interview Premier Ministre

Quelques mois après votre arrivée à la tête du gouvernement, quel bilan dressez-vous de la situation actuelle du Luxembourg ? Xavier Bettel : La relance économique et une politique budgétaire réaliste sont les éléments cruciaux de notre politique afin de créer des bases économiques solides et durables et de ne pas engager des hypothèques pour les générations futures. Le Luxembourg continue d’être une place financière très attractive avec un know-how unique. Le fait que nous nous sommes engagés sur la voie de la transparence bancaire n’y change rien, bien au contraire : cela nous positionne comme place financière respectable et fiable, qui représente d’ailleurs un quart du PIB, d’où son importance cruciale.

Dans ce contexte, quelle ambition nourrissez-vous pour le pays ?XB : Il s’agit de définir où et comment le Luxembourg et l’Europe vont devoir investir, tout en respectant les acquis de l’Europe sociale. Je ne cache pas que les défis sont énormes. Depuis la crise, la dette au Luxembourg s’est multipliée par 10 et il est temps d’aborder le problème de façon réaliste afin de redresser les finances publiques. Les bases de travail sont solides : une économie ouverte, diversifiée et stable, une performance PIB parmi les meilleures du monde, une structure macroéconomique saine, des infrastructures modernes et une position centrale au sein de l’Europe. Il s’agit d’exploiter ce potentiel au maximum afin de redresser les finances publiques et de reconduire le pays vers la croissance économique.

Le Luxembourg est l’une des 5 places financières européennes : pensez-vous que les récentes législations entrées en vigueur risquent de bousculer cet état de fait ?XB : Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, surtout à l’étranger, notre industrie financière ne dépend pas du secret bancaire. Il s’agit d’un secteur qui s’appuie sur une base légale saine et innovatrice, qui profite de la stabilité et de la prévisibilité d’un marché financier qui a su accumuler de profondes qualités d’expertise. La preuve en est : malgré un léger recul du nombre de banques luxembourgeoises l’année précédente, les banques recommencent à affluer vers une place financière attractive et internationale. Outre le secteur financier, le gouvernement concentre tous ses efforts sur le développement du secteur TIC (Technologies de l’Information et de la Communication), sur la logistique, les écotechnologies ainsi que sur le domaine de la biotechnologie. L’objectif de toutes ces mesures est de promouvoir la compétitivité du pays.

Cette compétitivité peut-elle passer par l’accompagnement de la mobilité internationale des populations, notamment européennes ?XB : Nous avons la chance de vivre dans un espace européen qui a vu l’adoption du principe de libre circulation des travailleurs. D’après une étude récente d’Eurobaromètre, une majorité d’Européens pense que la mobilité des travailleurs au sein de l’Union européenne est une bonne chose pour l’intégration européenne, le marché de l’emploi et pour l’économie. Le Luxembourg a toujours été dépendant de cette volonté de mobilité et n’aurait su développer ni son secteur industriel, ni économique ou financier sans l’apport des travailleurs étrangers. Nous avons aujourd’hui la chance d’avoir une université et de pouvoir former certains de nos cadres au Luxembourg. Néanmoins l’apport supplémentaire de capacités intellectuelles depuis l’étranger est nécessaire afin de garantir la présence d’experts internationaux hautement qualifiés qui peuvent aider au développement d’un secteur tertiaire innovateur. C’est pour cela que nous devons veiller à ce que le Luxembourg reste attractif, aussi bien en matière d’environnement de travail et d’investissement qu’en qualité de vie.

Cette attractivité est une réalité quand on regarde la mixité luxembourgeoise...XB : Effectivement, le pourcentage d’étrangers résidant au Luxembourg est le plus élevé d’Europe, notre population se constitue de plus de 150 nations différentes, le multilinguisme est un atout majeur qui permet une communication aisée : tout cela constitue une dynamique économique et une richesse culturelle unique. Le Luxembourg constitue une sorte de « melting-pot » européen.

Justement, à vos yeux, quelle place occupe le Luxembourg sur l’échiquier européen aujourd’hui ? XB : Le Luxembourg comme pays fondateur des institutions européennes a toujours joué un rôle très important dans le processus de l’intégration européenne. Ce rôle a toujours été largement plus que proportionnel, au niveau européen et international, avec la possibilité d’influencer les compromis nécessaires. De nombreux Luxembourgeois ont œuvré dans ce sens, et nous continuerons dans cette voie : le Luxembourg ne peut que se développer si l’Europe prospère et dans un monde globalisé hautement complexe, il faut veiller à sauvegarder la compétitivité.

Voyez-vous le pays comme une exception européenne ou plutôt comme un modèle à suivre pour les autres ? XB : Les deux. Contrairement à un paquebot, un bateau de petite taille est beaucoup plus manœuvrable et peut rapidement adapter son cap dès que les conditions l’exigent. Le Luxembourg a des atouts qui lui sont uniques : en quelques décennies il a su transformer une économie principalement basée sur l’industrie en économie du secteur tertiaire hautement rentable, mais également très volatile : d’où la nécessité de rester vigilant et dynamique, afin de veiller à ce que le cadre législatif reste compétitif pour les opérateurs. Il faut regarder vers le futur et rester innovateur. Notre capital humain est à la base du succès de notre pays et nous devons constamment travailler à son développement afin de garder une position en tête de peloton.

“ Le Luxembourg reste une place financière très attractive avec un “know-how” unique ”

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LE CHOIX DU CŒUR et de la raison ll n’y a pas d’âge pour s’installer au Luxembourg. Il n’y a pas non plus de profil ou de nationalité type, même si 86 % des résidents étrangers sont des ressortissants des 28 États membres de l’Union européenne. En revanche, parmi les 150 nationalités qui se croisent quotidiennement dans les rues du Grand-Duché, des envies et des aspirations communes se dessinent, une même philosophie de vie conjuguant vie personnelle et vie professionnelle. Installés ou accompagnant ceux qui souhaitent s’y installer, quatre personnes nous expliquent les raisons qui les ont motivées, des histoires où le cœur a autant sa place que la raison.

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DOSSIER SPECIAL LUXEMBOURG Témoignage

Installé en Lorraine depuis l’âge de 4 ans, Alexandre Nogues aura mis presque 20 ans avant de se décider à franchir définitivement la frontière. Fraîchement diplômé de l’ESCP-EAP, il choisit de commencer sa carrière aux États-Unis, d’abord au sein de la banque d’affaires Lazard puis chez Ernst & Young. C’est à son retour en France en 2006 qu’il quitte Metz pour le Grand-Duché.

« La décision de m’installer au Luxembourg est d’abord venue de la recherche d’un endroit favorable au développement de mon business. À mon retour en France, j’ai repris la société de gestion de fortune fondée par mon père, Alcyone Family Office, et j’ai souhaité compléter cette activité d’une dimension de conseil en fusion/acquisition. C’est au Luxembourg que j’ai trouvé l’environnement le plus propice à la création d’Alcyone Capital : un écosystème dynamique, où l’on se sent sans cesse tiré vers le haut et où la réussite n’est pas pointée du doigt comme étant suspicieuse.

Puis pour des raisons personnelles, mon épouse travaillant également dans la finance, le Luxembourg a l’avantage d’accueillir des filiales de toutes les plus grandes banques et institutions mondiales. J’ai d’ailleurs été surpris de découvrir le pays sur le tard alors que j’ai vécu plus de 15 ans à seulement 50 kilomètres de là : c’est un endroit idéal quand on a entre 30 et 50 ans et qu’on souhaite élever ses enfants. Il y a un côté plaque tournante de l’Europe que je trouve vraiment passionnant. Ici, on se nourrit des autres cultures dès le plus jeune âge : les amis de ma fille sont autrichiens, russes, espagnols ; nos voisins sont belges ou irlandais... C’est un petit pays extrêmement ouvert et dynamique où tout est fait pour vous accueillir. Je suis encore jeune mais je sais déjà que je ne ferai jamais machine arrière ».

ALEXANDRE NOGUESASSOCIÉ FONDATEUR D’ALCYONE CAPITAL

“ J’avais besoin d’un pays où la réussite n’est pas un gros mot ”

IL AIME le soutien aux entreprises et la culture de la réussite

IL N’AIME PAS le manque d’attractivité pour les moins de 20 ans

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“ L’équilibre parfait entre le challenge professionnel et la vie de famille ”

MARC NICOLASINTERNATIONAL SALES MANAGER DE VITIS LIFE

Belge d’origine, Marc Nicolas a longtemps fait le trajet quotidien entre Liège et Luxembourg. Mais quand on atteint un certain niveau de responsabilités au niveau professionnel, passer plus de 3 heures au volant de sa voiture chaque jour devient déraisonnable. Surtout avec deux enfants en bas âge qui vous attendent à la maison.

« Le choix de m’installer au Luxembourg vient d’abord du plaisir que j’ai d’y travailler depuis de nombreuses années. Après 15 années passées en Belgique, j’ai trouvé ici une vraie dynamique, de vrais challenges sans cesse renouvelés. C’est un contexte extrêmement enrichissant car je couvre 6 pays (France, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Italie, Espagne) et passe mes journées à recevoir des mails ou à discuter dans des langues différentes. Et quand on travaille dans la finance, c’est l’endroit où il faut être : on a tous les spécialistes dans tous les domaines, on peut répondre efficacement à toutes les problématiques... il y a une émulation commune qui fait que l’on ne s’ennuie jamais.

Du coup, quand il a fallu prendre la décision de déménager, la moitié du chemin était déjà faite. Et quand on voit la qualité de vie au Luxembourg, il n’y avait aucune raison d’hésiter : c’est plutôt calme, il y a de bonnes écoles, de bons soins de santé, un très bon encadrement pour les enfants en bas âge... Ici, toutes les nationalités ont l’habitude de se côtoyer et il y a une vraie tolérance : ma femme est originaire du Cameroun, et on sent qu’il y a beaucoup moins d’a priori à son égard. Et puis tout est fait pour accueillir les gens qui souhaitent s’installer : elle a pu reprendre ses études universitaires et même bénéficier d’une bourse d’étude. Pour nous, le contraste entre ce cadre de vie très tranquille et ce contexte professionnel très motivant est parfait ».

IL AIME l’état d’esprit général, à la fois dynamique et respectueux

IL N’AIME PAS le manque de choix pour les études secondaires

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DOSSIER SPECIAL LUXEMBOURG Témoignage

Après plusieurs années passées au sein du Ministère de la Justice belge, Frédéric Janssen a épousé la carrière d’avocat en droit fiscal et patrimonial en 2006. Ce spécialiste des démarches internationales accompagne régulièrement la mobilité des particuliers comme des professionnels vers le Luxembourg - une tendance de fond qui a conduit le cabinet bruxellois dont il est l’associé à créer une succursale dans le sud de la Belgique, à quelques kilomètres de la frontière luxembourgeoise.

« En tant qu’avocat, je constate l’attractivité du Luxembourg tous les jours, de manières très différentes en fonction de la situation de mes clients. Pour certains, il s’agit d’une simple logique de gestion optimisée de leur épargne. Les produits luxembourgeois offrent de bons placements, une sécurité, une diversité et une confidentialité rassurantes : placer une partie de ses actifs au Grand-Duché est donc un choix pragmatique quand on souhaite structurer son patrimoine ou en préserver la valeur réelle en vue de sa transmission.

Mais le Luxembourg offre aussi un cadre propice aux entrepreneurs pour qui la pression fiscale sur les revenus du travail est très importante en Belgique. Les charges sociales y étant beaucoup plus modérées, il est moins difficile de rémunérer 10 ou 15 personnes et de maintenir son activité sur le long-terme. Il faut d’ailleurs en finir avec le mythe selon lequel les gens qui choisissent de déplacer leurs actifs professionnels, soit en créant une succursale ou même en délocalisant complètement leur activité, le font uniquement pour des raisons fiscales : dans certains cas, c’est une question de survie pour l’entreprise. Bien sûr, tous les métiers ne s’y prêtent pas : c’est plus simple pour les prestataires de services ou les indépendants que pour les activités commerciales qui sont tributaires de la localisation géographique de leur clientèle. Mais la stabilité offerte par le Luxembourg peut être une vraie solution pour de nombreux entrepreneurs que nous accompagnons ».

FRÉDÉRIC JANSSEN AVOCAT AU SEIN DU CABINET WBCJ

“ Pour certains professionnels, la délocalisation à Luxembourg est une question de survie ”

IL AIME la visibilité offerte par une législation stable

IL N’AIME PAS les opérations artificielles de délocalisation,heureusement en voie de disparition

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“ Une porte d’entrée sur un monde d’opportunités ”

CHRISTÈLE TEVERE HEAD OF CORPORATE COMMUNICATION & MARKETING DE VITIS LIFE

Dès le début de sa carrière, Christèle Tevere a pris l’habitude de faire l’aller-retour entre le Luxembourg et la France. Pour cette frontalière passer d’un pays à l’autre était devenu un réflexe, malgré les embouteillages qui gâchent les matinées et les soirées de milliers de travailleurs. Puis au détour d’une rencontre, tout a changé... ou presque.

« Quand on est frontalier, il est naturel de venir chercher du travail au Luxembourg. En ce qui me concerne, la motivation n’était pas seulement le salaire plus élevé mais aussi le type de postes. J’ai étudié entre autres les langues étrangères, et je ne voulais perdre ni la maîtrise des langues, ni cette dimension internationale qui me plaisait tant. Et là, à seulement 30 kilomètres de chez moi, j’avais une porte d’entrée sur le monde entier et des opportunités que je n’aurais pu avoir qu’à Paris si j’étais restée en France. C’est donc naturellement que j’ai démarré ma carrière ici.

Et puis un jour j’ai rencontré mon conjoint. Lui vivait déjà au Luxembourg, et j’ai vite compris que s’installer en France n’était pas viable. Une heure le matin et une heure le soir pour faire 25 kilomètres, c’est vite contraignant quand on vit à deux. J’ai donc choisi de venir vivre ici : j’y travaillais déjà tous les jours, ça n’a pas vraiment été un choc culturel. J’aime cette ambiance cosmopolite où tout le monde parle 3 ou 4 langues. Je m’y sens vraiment bien. J’ai pu mesurer à quel point le confort et la qualité de vie sont impressionnants : tout est fait ici pour encourager les gens à devenir propriétaire ou à fonder une famille, il y a de nombreuses aides, des structures pour vous accompagner... Le bien-être des habitants est vraiment au cœur des préoccupations du gouvernement, ça se sent. Tout est vraiment bien pensé ».

ELLE AIME être à 10 minutes de tout, du centre-villeaux forêts du Gutland

ELLE N’AIME PAS le centre-ville déserté à partir de 22h

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TOUS MOBILES, tous internationauxApparue comme un effet de mode à la fin du siècle dernier, l’expression « mobilité internationale » ne s’est pas simplement imposée dans le langage courant : elle s’est largement concrétisée au quotidien et recouvre de multiples réalités. Mobilité des personnes bien sûr, notamment dans le cadre du travail ; mobilité des marchandises et des capitaux également ; mobilité des données enfin - à bien des égards la mobilité ultime, à la fois mondiale et instantanée, s’affranchissant totalement des limites et des distances.

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MOBILITÉ INTERNATIONALE Tous mobiles, tous internationaux

Dans un contexte de mondialisation globale de l’économie, toute chose, toute personne peut désormais se penser et se réaliser à l’international. En seulement quelques décennies, de nombreuses frontières ont disparu au sens propre comme au sens figuré, ouvrant le champ de tous les possibles : tout va plus vite et plus loin, et ce qui semblait hier inaccessible est désormais à portée de main. Et de la même manière que la plupart des entreprises rêvent de développement à l’international, de plus en plus d’individus, seuls, en couple ou en famille, décident de construire leur vie loin de leur pays d’origine.

Mais comme tout phénomène en perpétuelle évolution, l’impact de la mobilité internationale au quotidien est souvent mal mesuré, autant par les premiers concernés que par ceux qui sont censés les conseiller. Certes il n’a jamais été aussi simple de se déplacer, mais il n’a également sans doute jamais été aussi important de s’y préparer.

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Au cours des trois dernières décennies, la mobilité des populations s’est à la fois intensifiée et diversifiée. Et si le monde est toujours séparé en deux catégories - les pays de départ et les pays d’accueil - la distinction entre les deux est désormais beaucoup moins tranchée qu’autrefois. Bien sûr, un certain déséquilibre entre les pays du Nord et du Sud se maintient, mais réduire l’immigration à un rapport de force entre pays pauvres et pays riches serait passer complètement à côté du mouvement de fond qui est au cœur de la mobilité internationale.

Comme l’explique Catherine Wihtol de Wenden, politologue française, Directrice de recherches CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) au CERI (Centre d’Étude et de Recherches Internationales), et spécialiste des migrations internationales*, « depuis les années 1980, le paysage migratoire s’est transformé. Presque toutes les régions du monde sont concernées par le départ, l’arrivée et/ou le transit de populations avec pour conséquence l’atténuation des grandes lignes historiques de partage du monde. La diversité des profils

LA MOBILITÉ INTER NATIO NALE, l’autre visage de l’immigration au XXIème siècleLa richesse sémantique des langues modernes est souvent bien pratique lorsque l’on souhaite donner un lifting à un phénomène pas si nouveau que ça, qu’il s’agisse d’apporter une touche de modernité à une tendance de fond ou de gommer des connotations trop négatives dans l’inconscient collectif. Pourtant, les mots ont un sens, et que l’on parle de mobilité internationale, de délocalisation ou d’expatriation, tous ces termes ramènent à un seul et même sujet beaucoup plus global : l’immigration.

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MOBILITÉ INTERNATIONALE La mobilité inter natio nale

des migrants et les changements de statut tout au long du parcours migratoire brouillent dorénavant les catégorisations des migrations internationales et des étrangers, restées trop longtemps figées ».

De la chute du mur de Berlin à l’effondrement du bloc soviétique en passant par l’ouverture de la Chine, la mise en place d’un système de libre circulation entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande, ou encore l’union du Mercosur et de la communauté andine au sein de l’UNASUR (Union des Nations Sud-Américaines), de plus en plus d’espaces régionaux s’organisent pour accompagner ces mouvements.

« Les migrations sont un important facteur de développement économique et humain pour les migrants eux-mêmes, mais aussi pour les pays de départ et pour les pays d’accueil », reprend Catherine Wihtol de Wenden. « Dans ce contexte, la définition même de citoyenneté est bouleversée, elle devient transnationale, plurielle quant à ses références, avec des appartenances identitaires multiples ».

Ouvrir le champ des possibilitésAujourd’hui, nous sommes tous des migrants potentiels : ni l’âge, ni le pays d’origine, ni la situation familiale ne permettent de délimiter un phénomène qui va crescendo d’année en année. De nombreuses raisons, toutes plus ou moins liées les unes aux autres, expliquent cet engouement pour ce nouveau mode de vie,

à commencer par la facilité avec laquelle il est désormais possible de s’affranchir des distances. Londres-New York en 7 heures, Berlin-Moscou en moins de 3 heures, Paris-Bruxelles en 80 minutes... les progrès techniques et technologiques réalisés depuis la seconde guerre mondiale permettent de relier n’importe quel point du globe dans des conditions et des délais autrefois inimaginables.

Cette facilité de déplacement, qu’elle concerne les personnes ou les marchandises, est bien évidemment au cœur de la globalisation de l’économie. Parallèlement, l’entrée dans l’ère du « tout numérique » concorde également avec cette prise de conscience mondiale de l’individu : avec l’avènement d’Internet et des technologies de l’information et de la communication (TIC), le monde entier est à portée de clic, et inconsciemment, les frontières d’hier s’effacent et laissent place à un état d’esprit où tout est désormais possible.

« Il est d’autant plus facile pour les gens de se projeter dans cette mobilité qu’à tout instant, le retour en arrière semble envisageable », explique Nicolas Limbourg, CEO de Vitis Life. « Le départ sur un coup de tête reste assez rare, sauf chez certains jeunes, mais on ne coupe plus les attaches du jour au lendemain. On peut partager son temps entre deux pays, on reste en contact régulier avec sa famille et ses amis... Certes, on laisse derrière soi une partie de sa vie mais de manière moins définitive qu’autrefois ce qui rend le déménagement moins anxiogène ».

L’emploi, premier facteur de mobilitéSi la mobilité internationale a ses propres caractéristiques, elle s’inscrit néanmoins dans la continuité des grands flux migratoires du XXème siècle. Et si le profil des migrants s’est largement diversifié au fil des années, le travail reste au cœur de leurs préoccupations. « L’espoir d’un avenir meilleur est la première motivation derrière la migration », souligne Catherine Wihtol de Wenden. « Pour certaines populations favorisées, cela peut passer par la recherche d’un climat plus agréable ou d’une fiscalité plus avantageuse. Mais dans la grande majorité des cas, c’est la recherche de travail qui est au centre de la mobilité. Et la crise économique que nous traversons depuis quelques années ne fait que renforcer ce sentiment ».

“ La mobilité est un facteur de développement économique et humain pour les migrants eux-mêmes mais aussi pour les pays ”

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La législation européenne garantit aux citoyens de l’Union européenne le droit de travailler dans un autre État membre que leur pays d’origine. Mais dans les faits, les travailleurs mobiles sont confrontés à de nombreux obstacles au quotidien; notamment des discriminations à l’embauche ou à l’installation. La Commission de l’emploi et des affaires sociales du Parlement européen a pris, fin 2013, un certain nombre de mesures afin de faciliter la mobilité professionnelle au sein de l’Union. En 2012, ils étaient plus de 6,5 millions de citoyens de l’Union européenne à vivre et à travailler dans un autre État membre que le leur - soit environ 3 % des travailleurs européens. Mais si le bon fonctionnement du marché intérieur repose sur une libre circulation des travailleurs sans entrave (garantie en principe par les différents traités signés par les États membres), des discriminations fondées sur la nationalité persistent - d’où la mise en place d’une directive visant à clarifier, faciliter et mieux appliquer la législation existante, sans pour autant créer de nouvelles obligations aux États membres.

Point central des mesures prises par le Parlement, la création d’un réseau européen de points de contact nationaux vise à améliorer la coopération entre les États membres dans la mise en œuvre des droits des travailleurs mobiles. Combiné aux services de conseil et d’information existants (Votre Europe, Solvit, Eures, Réseau Entreprises Europe, guichets uniques), ce nouveau réseau doit permettre à quiconque souhaiterait partir travailler dans un pays membre de trouver toutes les informations nécessaires à la bonne conduite de son projet : accès à l’emploi, conditions de travail (rémunération, licenciement, sécurité, accès aux services d’emploi...), accès à la formation, au logement, aux soins ou à l’éducation pour les enfants...

Pour les travailleurs victimes de discrimination, des moyens de recours au niveau national et une protection juridique existent déjà. Néanmoins, le rôle des partenaires sociaux (ONG, associations, syndicats) a été renforcé afin de soutenir les travailleurs dans leurs différents recours.

L’Europe lève les obstacles de la mobilité des travailleurs

De la même manière que dans les années 50 les travailleurs agricoles ont quitté les campagnes pour aller chercher des emplois dans les industries naissantes aux abords des villes, les travailleurs européens, à commencer par les plus jeunes, n’hésitent plus à aller chercher l’emploi désormais là où il se trouve : dans les pays scandinaves, en Amérique du Nord, dans les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Certaines villes parviennent à tirer leur épingle du jeu (Londres a ainsi vu sa communauté espagnole doubler depuis 2009) mais le constat est le même dans la plupart des grandes universités européennes : près d’un jeune sur trois se dit désormais prêt à vivre sa carrière à l’international.

Fuite des cerveaux ? Peur de l’avenir ? Besoin de s’éloigner de la morosité du vieux continent pour aller chercher le dynamisme là où il est ? « Le phénomène est beaucoup plus large et plus complexe », nuance Nicolas Limbourg. « Certes, ce qui était hier vécu avant tout comme un désir profondément personnel peut désormais apparaître comme une nécessité ».

Naissance d’une nouvelle cultureReste que cette mobilité accrue bouleverse les rapports de force entre les pays, et plus généralement le rapport de chaque individu à sa propre culture et à sa citoyenneté. L’émergence de profils multinationaux, de « citoyens du monde » autoproclamés ne semble en être qu’à ses prémices. Et si les Anglo-Saxons affublent déjà les enfants d’expatriés du nom de code « TCK » pour Third Culture Kids**, on se dit que l’on aurait tort de limiter cette expression aux seuls enfants.

Car quiconque devient migrant choisit également de bousculer sa culture et ses repères au contact des autres. Bien qu’une grande partie de ceux qui franchissent le pas à l’heure actuelle cherche encore à ne pas trop s’éloigner de ses codes culturels ou linguistiques (mobilité intra-européenne, départ des Français vers la Belgique, la Suisse ou le Canada...), l’arrivée de nouvelles générations de populations mobiles risque à moyen-terme de changer la donne.

“ L’espoir d’un avenir meilleur reste la première motivation derrière la mobilité ”

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MOBILITÉ INTERNATIONALE La mobilité internationale

Une carte professionnelle pour sécuriser la mobilitéParallèlement, le Parlement a également voté fin 2013 la mise en place d’une carte professionnelle virtuelle permettant aux professionnels (médecins, pharmaciens, architectes...) de s’établir plus facilement dans un autre pays de l’Union européenne. S’appuyant sur le système d’échange d’informations électronique existant déjà entre les administrations des États membres, ce projet vise à faciliter le processus de reconnaissance des qualifications des professionnels : ceux-ci pourront en effet demander à leur pays d’origine de confirmer leurs qualifications, plutôt que d’en faire eux-mêmes la demande dans le pays hôte comme c’est le cas pour l’instant.

Les cartes de qualifications professionnelles européennes seront octroyées par l’État membre d’accueil pour des courtes périodes de travail. L’attribution sera adossée à un système d’alerte pour empêcher les professionnels condamnés pour crime ou soumis à des sanctions disciplinaires d’exercer dans un autre État membre.

L’Europe lève les obstacles de la mobilité des travailleurs

« Toute une partie du monde qui ne bougeait pas est en train de prendre goût à la mobilité, la Chine et l’Inde notamment », conclut Catherine Wihtol de Wenden. « Et un monde entier en mouvement, c’est plus de diversité, mais aussi plus de compétition. En période de crise, certains voudraient faire croire que l’autre, l’étranger est un concurrent. Mais c’est au contraire une vraie chance pour tous les pays : la mobilité atténue les différences, elle redistribue les cartes entre des populations riches vieillissantes et des populations jeunes longtemps écartées de l’activité économique ».

* La question migratoire au XXIe siècle. Migrants, réfugiés et relations internationales, Paris, Presses de Sciences Po, 2010

** Les enfants de la 3ème culture - la 1ère étant celle des parents, la 2ème celle du pays où ils grandissent et la 3ème celle née de l’union des deux premières

Saviez-vous que...« 15% des travailleurs européens pensent qu’il y a trop d’obstacles pour partir travailler dans un autre pays membre de l’Union européenne ».

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MOBILITÉ INTERNATIONALE Le parfait compagnon

LE PARFAIT COMPAGNON de voyageLargement répandu en Europe, le contrat d’assurance-vie est considéré à juste titre comme l’un des produits financiers les plus adaptés à la mobilité internationale des individus. Il ne s’agit pas pour autant d’une solution « naturellement » flexible : pour apporter un bénéfice optimal, le contrat doit prendre en compte les spécificités du pays de résidence de chaque partie prenante : souscripteur, assuré et bénéficiaires. Un travail d’ajustement et de précision qui nécessite l’intervention de spécialistes.

Et si la mondialisation avait brouillé certains de nos repères ?Aujourd’hui, prendre son petit-déjeuner à Bruxelles avant de filer à une réunion sur Paris pour terminer la journée dans un club londonien n’est pas seulement imaginable : c’est le quotidien de nombreuses personnes, et elles le font désormais sans avoir conscience de changer de pays à chaque étape. C’est un des paradoxes de ce début de XXIème siècle : les individus n’ont jamais été aussi mobiles, mais ils n’ont jamais été aussi peu conscients de leur mobilité. Les frontières ont en partie disparu, les distances ont été abolies par les nouvelles technologies et des transports toujours plus performants, et le citoyen du monde a fini par oublier qu’il est aussi citoyen d’un seul et unique pays.

Pourtant, le quotidien se charge régulièrement de nous rappeler à la réalité de notre lieu de résidence, notamment par le biais de la fiscalité. Être résident d’un pays, c’est se plier à des règles et une législation : c’est un choix que l’on fait en conscience et avec lequel il s’agit de composer jour après jour. Mais comment combiner gestion de patrimoine et mobilité ? Comment gérer ses biens lorsque l’on est amené pour diverses raisons, personnelles ou professionnelles, à changer régulièrement de pays de résidence ? Comment permettre aux membres d’une famille éparpillée aux quatre coins du globe d’être bénéficiaires d’un même contrat ?

Si la mobilité est synonyme de liberté au quotidien, elle impose également certaines contraintes pour quiconque souhaite gérer de manière rationnelle son patrimoine dans le temps. Des contraintes loin d’être insurmontables mais qui demandent une certaine expertise et une parfaite connaissance de chaque marché.

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À chaque pays sa législationDans un environnement législatif international extrêmement fluctuant, tous les produits financiers ne sont pas égaux face à la mobilité internationale. Si la trop grande complexité de certains montages les disqualifient d’entrée de jeu, d’autres comme les trust souffrent de ne pas être reconnus par suffisamment de pays. À l’inverse, le contrat d’assurance-vie fait office de parfait compagnon de voyage pour le citoyen mobile souhaitant gérer son patrimoine de manière optimale dans la durée.

Comme l’explique Nicolas Limbourg, CEO de Vitis Life, « le contrat d’assurance-vie présente énormément d’avantages pour les citoyens mobiles - plus particulièrement au sein de l’Union européenne. À la fois largement répandu et accepté, il offre la garantie au souscripteur de pouvoir être honoré quel que soit son pays de résidence, et quel que soit le support choisi - fonds en euros ou unités de compte, monosupport ou multisupport. C’est un produit qui a également su évoluer avec son époque, en offrant par exemple la possibilité d’investir dans des entreprises engagées dans une démarche de développement durable via les fonds ISR. Pour autant, cela reste un produit subtil qui nécessite d’être affiné en fonction du profil de chaque souscripteur et de chaque bénéficiaire ».

Si les fondamentaux d’un contrat d’assurance-vie restent les mêmes que l’on soit en situation de mobilité ou non (analyse de la situation patrimoniale et foncière, définition des projets de transmission, choix des supports, enjeux à court, moyen et long termes), le fait de devoir jongler entre les subtilités législatives d’un ou plusieurs pays en même temps, sur une durée plus ou moins longue, n’est pas sans impact sur les options retenues. Et c’est là qu’un vrai travail de pédagogie est nécessaire car peu de clients, et de manière plus surprenante peu d’organismes financiers, ont pris la mesure de ces problématiques. Ce qui n’est pas sans conséquence au quotidien, car « si le produit est souple, il ne suffit pas de souscrire à un contrat d’assurance-vie pour que celui-ci s’adapte à la mobilité quotidienne », précise Nicolas Limbourg. « Ne pas prendre la peine d’informer l’entreprise auprès de laquelle on a souscrit le contrat de son changement de pays de résidence ou du déménagement d’un des bénéficiaires, c’est s’exposer inutilement à des mauvaises surprises en bout de course ».

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MOBILITÉ INTERNATIONALE Le parfait compagnon

Une affaire de spécialistesHeureusement, la portabilité du contrat d’assurance-vie peut être gérée en amont de la souscription ou en aval, permettant ainsi de répondre à des changements de situation imprévus. En revanche, pour être sûr de bénéficier de tous les avantages de son pays de résidence, il est nécessaire de s’appuyer sur des professionnels ayant une parfaite connaissance juridique et législative de chaque marché. C’est pour cette raison que Vitis Life a fait le choix d’intégrer directement à ses équipes des juristes natifs de la plupart des pays où la compagnie commercialise ses produits (France, Luxembourg, Espagne, Italie, Belgique, Pays-Bas) et de s’appuyer sur des partenaires spécialisés dans chaque pays où l’un de ses clients souhaite être accompagné.

« Le contrat d’assurance-vie est sans doute le produit financier le plus adapté aux évolutions récentes de la société », conclut Nicolas Limbourg. « Les carrières s’internationalisent, la cellule familiale traditionnelle a implosé et abandonné sa sédentarité d’autrefois, et il faut désormais pouvoir gérer son patrimoine tout en tenant compte de ces nouveaux critères. Avec la particularité que l’on ne sait jamais si la mobilité sera temporaire ou permanente. C’est pourquoi nous cherchons toujours à trouver LE meilleur équilibre patrimonial et fiscal à un instant T, quitte à recommencer quelques mois plus tard avec la même souplesse et la même réactivité. L’efficacité de la portabilité du contrat est à ce prix ».

“ Tous les produits financiers ne sont pas égaux face à la mobilité internationale ”

LE LUXEMBOURG : UN PAYS QUI ATTIRE LES SOUSCRIPTEURS ÉTRANGERS.

L’assurance-vie pèse 127 milliards d’EUR à Luxembourg. La collecte 2013 a représenté 20 milliards EUR, dont près de 80% proviennent de primes en libre prestation de service. Les primes sont principalement issues de France, premier pays pour les encours en assurance-vie à Luxembourg (29,11 milliards d’EUR), suivie de la Belgique (26,57 milliards d’EUR), l’Italie (14,28 milliards d’EUR) et l’Allemagne (12,52 milliards d’EUR).

Source : Rapport Annuel Commissariat aux Assurances 2013/2014

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QUAND LES SPÉCIALISTES UNISSENT LEURS TALENTS pour accompagner la mobilité de leurs clientsLa mobilité internationale des familles est venue petit à petit renforcer l’activité des estate planners. Par essence, l’estate planning consiste à organiser le patrimoine des familles internationales. Trois d’entre eux, Vincent Cornilleau (Banque de Luxembourg), Jean-François Olivier (BIL - Banque Internationale à Luxembourg) et Filip Van Aerde (KBL European Private Bankers) se sont mis autour de la table avec Nicolas Limbourg, CEO de Vitis Life, pour faire le tour d’un phénomène aux multiples facettes et dont on n’a pas fini de mesurer les répercussions.

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MOBILITÉ INTERNATIONALE Les spécialistes

Depuis quand la mobilité internationale est-elle devenue une réalité pour vos métiers ?Vincent Cornilleau (VC) : Tout dépend de ce que l’on appelle « mobilité internationale ». Si on parle d’accompagner des personnes qui souhaitent changer de pays de résidence et qui cherchent à gérer au mieux leur patrimoine dans leur pays d’accueil, c’est quelque chose que nous faisons depuis toujours. Ces dernières années, il est vrai qu’il y a eu une multiplication des cas et des situations : la mobilité professionnelle a augmenté et nous assistons à l’éclatement de la cellule familiale - un éclatement géographique mais pas uniquement.

Jean-François Olivier (JFO) : Il y a toujours eu des personnes intéressées par la délocalisation ou la relocalisation de leur patrimoine mais le phénomène a pris une autre ampleur depuis une dizaine d’années. La mobilité est désormais autant liée au business qu’à un éventuel « ras-le-bol » fiscal. Du coup, aux Européens attirés par les sirènes d’Angleterre, de Belgique, du Luxembourg ou de Suisse, sont venus se greffer de nouveaux profils internationaux : footballeurs professionnels, entrepreneurs désireux de se lancer en Asie ou à Dubaï, investisseurs venus de pays émergents comme la Russie ou le Brésil...

Filip Van Aerde (FVA): La délocalisation est partie intégrante de notre métier : aujourd’hui on parle de mobilité, le phénomène est plus diversifié qu’hier, mais cela ne modifie pas fondamentalement notre approche. Nous avons plus de critères à gérer, des législations encore plus diverses d’un pays à l’autre, mais nous avons structuré nos réseaux en conséquence pour pouvoir accompagner nos clients.

Nicolas Limbourg (NL) : Au Luxembourg, la dimension internationale fait partie de notre ADN, c’est quelque chose avec lequel nous vivons et travaillons chaque jour. Nous nous plaçons en tant que spécialiste du marché local de notre client, quelle que soit sa localisation en Europe. Nous proposons des solutions adaptées à l’environnement actuel et futur de nos clients par rapport à leur lieu de résidence. Ces dernières années, nous sommes d’ailleurs confrontés à des situations toujours plus complexes et qui demandent une approche à chaque fois différente.

Qu’est-ce que cela change au quotidien ? JFO : En fonction du pays de résidence du client, de celui des différents membres de sa famille, de la situation géographique de son patrimoine, cela peut potentiellement tout changer. Il faut bien comprendre qu’un déplacement a des conséquences aussi bien sur le plan fiscal que civil : on ne doit pas avoir une approche nationale de la législation mais une approche transfrontalière si on veut vraiment mesurer les conséquences de la mobilité.

VC : Dans la plupart des cas, les arguments fiscaux prennent le pas sur les arguments civils. C’est une erreur de méthode : par exemple, certaines clauses du contrat de mariage français peuvent avoir des effets contraires à ceux attendus initialement si l’on devient résident belge. Ici, les effets du contrat de mariage pourront avoir des conséquences fiscales catastrophiques pour les époux. De nombreux français souhaitent s’installer à l’étranger sans bien en mesurer les conséquences : il y a eu beaucoup de démagogie et très peu de pédagogie sur le sujet, la délocalisation étant parfois fantasmée.

NL : La plupart du temps, les gens ne mesurent pas l’impact d’un changement de résidence, surtout en ce qui concerne les membres de leur famille. Pourtant, on le voit tous les jours : nos clients divorcent, se remarient, ont des enfants de deux ou trois unions différentes. Ils se marient en France mais vivent en Belgique, leurs enfants vont faire leurs études aux États-Unis ou au Royaume-Uni, avant à leur tour de faire leur vie en Amérique Latine ou en Asie. Tout cela crée des situations extrêmement complexes où chaque critère doit être pesé, analysé, remis en perspective...

Les professionnels que vous êtes sont-ils armés pour faire face à toutes les situations ?FVA : On l’a dit, il faut sortir des réflexes locaux pour aller vers une approche transfrontalière, et la plupart des professionnels l’ont compris - surtout au Luxembourg où l’on a une vraie conscience de l’environnement international. Des réseaux internationaux se sont développés au fil des années, aussi bien chez les avocats que chez les fiscalistes ou les juristes.

NL : La notion de réseau est essentielle car il faut pouvoir s’appuyer le moment venu sur LE spécialiste, celui qui connaît la législation d’un pays donné mais saura aussi prendre en considération tous les aspects de la situation du client : situation familiale, fiscale et patrimoniale.

JFO : On peut dire que notre métier s’est complexifié car pour bien accompagner un client, pour lui apporter la meilleure réponse en prenant en compte tous ses paramètres, il faut parfois mettre autour de la table de nombreux spécialistes : civilistes, fiscalistes, family officers... Cela nécessite une parfaite coordination entre partenaires, et une pédagogie toujours plus grande vis-à-vis du client.

VC : L’apparition de la notion de « droit patrimonial » est d’ailleurs assez parlante. Aujourd’hui, nous faisons du conseil à la fois juridique et fiscal auprès des familles que nous accompagnons dans la réalisation de leurs objectifs patrimoniaux. La place bancaire luxembourgeoise recèle par ailleurs d’atouts considérables. Nous y avons développé des outils performants, dédiés à la gestion du patrimoine des personnes fortunées où qu’elles résident dans le monde. Notre expertise en ingénierie financière et patrimoniale offre une valeur ajoutée très forte auprès de ces clients exigeants.

“ Une mobilité mal anticipée peut comporter de nombreux risques civils et fiscaux ”

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Comment les produits financiers ont-ils évolué face à cette nouvelle donne ?VC : Certains n’ont pas forcément eu besoin de s’adapter : le contrat d’assurance-vie luxembourgeois par exemple reste un produit star en Europe car c’est un produit reconnu dans la plupart des pays et qui s’adapte bien à un certain type de mobilité. Même si fiscalement ce produit tend dans la plupart des États à perdre en attractivité, il reste très efficace au sein de nos patrimoines. C’est un outil patrimonial au service de la famille, et facilement modulable avec d’autres techniques juridiques comme le démembrement de propriété. La neutralité fiscale du contrat d’assurance-vie luxembourgeois, alliée à sa grande souplesse et à la sécurité renforcée dont bénéficie le preneur, en font un produit moderne et « passeportable » particulièrement apprécié de nos clients nomades.

NL : Pour autant, ce n’est pas un produit pour lequel les conséquences seraient neutre en cas de mobilité. C’est la raison pour laquelle nous attirons quotidiennement l’attention de nos partenaires et clients sur l’importance de nous consulter à l’avance afin de préparer au mieux leurs déplacements et d’éviter toute surprise (par ex. une situation de double imposition. Cf. p. 38-39).

JFO : Quel que soit le produit, les fondamentaux restent les mêmes : en cas de mobilité du titulaire du contrat ou d’un de ses bénéficiaires, il faut voir quelle est la fiscalité applicable, la qualifier et l’adapter au portefeuille.

Comment voyez-vous le phénomène évoluer dans les prochaines années ?JFO : Les mentalités ont changé en très peu de temps et cela va sans doute s’accélérer. Il y a dix ans, peu d’entrepreneurs s’intéressaient à l’Asie ou au Moyen-Orient, mais aujourd’hui ce sont des destinations dont on entend parler tous les jours. La mobilité va s’installer dans la durée et concerner de plus en plus de pays.

FVA : La mobilité dans nos métiers a longtemps tourné autour des mêmes pays : France, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Suisse... Les gens cherchaient un endroit pas trop loin de chez eux, si possible où l’on parle leur langue et avec une fiscalité plus stable. Avec l’éclatement de la cellule familiale, ils n’hésitent plus à aller chercher leur bonheur plus loin.

NL : Chaque année, nous sommes confrontés à des marchés moins connus, sur d’autres continents. Mais en travaillant de manière collaborative avec l’ensemble de nos partenaires, nous arrivons à répondre à toutes les demandes. Je pense simplement que notre réseau va s’ouvrir à des spécialistes de plus en plus de pays...

Le département juridique de Vitis Life est composé de 5 juristes natifs des principaux pays où la compagnie d’assurance-vie commercialise ses contrats. Leur rôle est non seulement un apport technique dans la gestion des risques et l’adaptabilité des produits à la législation locale mais ils accompagnent également les chargés de clientèle au quotidien et les aident à être toujours plus pertinents pour répondre aux attentes de nos partenaires et de nos clients.

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MOBILITÉ INTERNATIONALE Les spécialistes

Que faut-il que les gens aient à l’esprit quand ils s’apprêtent à changer de pays ?NL : Qu’ils doivent en parler à leur conseiller...

JFO : ...et pas à la dernière minute. La mobilité est quelque chose qui s’anticipe, certaines décisions doivent être prises avant le déplacement, pas après.

VC : Il faut aussi qu’ils gardent à l’esprit que chaque pays a sa propre législation, ses propres subtilités, et que nous sommes là pour qu’ils n’aient pas à subir les conséquences

d’une délocalisation mal anticipée. C’est pourquoi nous nous attachons à d’abord bien comprendre les motivations de nos clients. Bien entendu, ces familles ont besoin d’être suivies très personnellement et sur le long terme.

FVA : Notre neutralité est notre plus grand atout : nous ne sommes pas là pour vendre un produit mais pour atteindre le but que le client nous a fixé.

+ A PROPOS

LA BANQUE DE LUXEMBOURG

Établie à Luxembourg depuis les années 1920, la Banque de Luxembourg est une des plus importantes banques privées luxembourgeoises. Elle accompagne des particuliers, des familles et des familles en entreprise dans la constitution, la gestion et la transmission de patrimoine. Vincent Cornilleau est Estate Planner.

www.banquedeluxembourg.com

KBL EUROPEAN PRIVATE BANKERS

Fondé en 1949, KBL European Private Bankers (KBL epb), dont le siège se situe à Luxembourg, est implanté dans neuf pays d’Europe. Avec plus de 2 000 collaborateurs, 42 milliards d’euros d’actifs sous gestion et 41 milliards d’euros d’actifs en conservation (au 31 décembre 2013), KBL epb est unanimement reconnu comme l’un des leaders du secteur de la banque privée. Filip Van Aerde est Head of Estate Planning, en charge d’accompagner les clients dans la gestion de leur patrimoine privé et professionnel. Afin de guider au mieux une clientèle HNWI, un département dédié à ces problématiques : le Wealth Planning & Structuring a récemment vu le jour au sein de KBL epb.

www.kbl.lu

BANQUE INTERNATIONALE À LUXEMBOURG

Fondée en 1856, la Banque Internationale à Luxembourg (BIL) est la plus ancienne banque privée du Grand-Duché. Reconnue comme un pilier de la Place financière, elle joue un rôle clé dans le développement de l’économie luxembourgeoise. À la fois banque de détail, banque privée, banque des entreprises et active sur les marchés financiers, elle jouit d’une des meilleures notations de crédit du secteur bancaire luxembourgeois (A-) et fait partie du top 3 des banques du pays. Jean-François Olivier est Head of Wealth Structuring.

www.bil.com

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Les départs très médiatisés de certaines personnalités françaises en Belgique pour raison fiscale ont été largement commentés, mais ils ne sont que l’arbre qui cache la forêt. Car si les Français sont de plus en plus nombreux à partir outre-Quiévrain, ce n’est pas toujours pour les raisons que l’on croit. « Tous les Français qui viennent s’installer en Belgique ne cherchent pas nécessairement à bénéficier d’un autre régime fiscal », explique Eef Liesens, Head of Legal chez Vitis Life. « Une partie de la classe moyenne, des indépendants, des cadres et même de plus en plus de jeunes sont attirés par le dynamisme économique et culturel du pays, par son état d’esprit. Et inversement, on rencontre aussi certains Belges qui choisissent d’aller travailler en France où l’imposition salariale est nettement moindre, ou qui s’installent dans le sud au moment de leur retraite ».

Si le Thalys circule dans les deux sens, un déménagement n’est jamais anodin - surtout lorsque l’ensemble de la famille ne suit pas le mouvement. Comme l’explique Emilie Hermès, Legal Officer France chez Vitis Life, « chaque pays a sa propre fiscalité dont les conséquences pourront être différentes en fonction de la situation familiale des souscripteurs. Mais la France a la particularité d’avoir un critère de territorialité supplémentaire qui peut rendre la succession transfrontalière particulièrement complexe - et dans certains cas désavantager certains héritiers ».

Deux pays, deux législations, deux impositionsPour bien comprendre l’impact de la mobilité sur la succession transfrontalière, il faut d’abord se pencher sur les règles en vigueur dans chacun des deux pays concernés. Dans un contexte

Les conséquences d’une mobilité mal anticipée: LA SUCCESSION TRANSFRONTALIÈREL’un des mirages de la mobilité internationale lorsqu’elle est uniquement motivée par des raisons fiscales est de penser que l’herbe est toujours plus verte ailleurs. Pourtant, c’est souvent lorsque l’on ne s’y attend pas, notamment lorsque vient l’heure de la succession, que l’on découvre les subtilités d’une succession transfrontalière. Illustration des faits avec un cas franco-belge.

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MOBILITÉ INTERNATIONALE Une mobilité mal anticipée

franco-français, les bénéficiaires d’un contrat d’assurance-vie sont imposés en fonction de deux régimes qui diffèrent selon l’âge de l’assuré au moment du versement des primes : si celui-ci a plus de 70 ans, le bénéficiaire sera soumis au droit de succession après application d’un abattement de 35.000 EUR divisé par le nombre de bénéficiaires. Par contre, si l’assuré est âgé de moins de 70 ans au moment du versement, chaque bénéficiaire sera soumis à un prélèvement sui generis de 20% en-dessous de 700.000 EUR et de 31,25% au-delà (après application d’un abattement de 152.500 EUR).

La fiscalité exposée ci-avant s’appliquera dans deux hypothèses, soit l’assuré a sa résidence fiscale en France au moment de son décès, soit en fonction de la résidence en France des bénéficiaires uniquement si ces derniers ont eu leur résidence en France 6 ans au cours des dix dernières années qui précèdent le décès de l’assuré.

En Belgique, la situation est beaucoup plus simple car si chacune des trois régions (Wallonie, Flandre et Bruxelles) applique des taux différents, les droits de succession sur les valeurs mobilières s’appliquent automatiquement en fonction du dernier lieu de résidence du défunt. Les règles sont donc clairement affichées pour chaque pays... sauf que dans le cas d’une succession franco-belge, les critères de territorialité français peuvent bouleverser la donne.

Ainsi, si un Français choisit de s’installer en Belgique mais que les bénéficiaires désignés dans son contrat d’assurance-vie restent dans leur pays, ces derniers risquent d’être doublement imposés, dans le cas où le versement des primes a été effectué avant les 70 ans de l’assuré. « Si l’assuré décède en Belgique, la législation locale fait que le contrat doit être imposé en fonction du lieu de résidence du défunt », reprend Eef Liesens. « Mais si les bénéficiaires du contrat résident en France depuis au moins 6 des 10 dernières années qui précèdent le décès de l’assuré, alors le contrat sera également soumis à la fiscalité française en vigueur ». En revanche, si le décès intervient alors que les primes ont été versées après les 70 ans de l’assuré, les deux pays ont établi une convention de non-« double imposition » en matière de droit de succession, et seule la législation belge sera alors appliquée.

La délocalisation temporaire, une fausse bonne idéeÀ l’échelle européenne, la France est l’un des seuls pays à avoir choisi des critères de territorialité aussi stricts. Mais surtout, la loi a également été pensée de manière à éviter les délocalisations de dernière minute des bénéficiaires. Inutile en effet d’opter pour un déménagement temporaire ou définitif peu de temps avant le dénouement du contrat dans le cas où celui-ci serait anticipable : tout a été cadré. « Pour que la double-imposition soit effective, il ne s’agit pas d’avoir passé les 6 dernières années de sa vie en tant que résident français, mais 6 des 10 dernières années qui précèdent le décès de l’assuré - pas forcément consécutives », précise Emilie Hermès.

Depuis quelques années, les cas de successions transfrontalières mal anticipées se multiplient - laissant de nombreux bénéficiaires désemparés, soit lésés les uns par rapport aux autres, soit même temporairement dans l’illégalité en cas de méconnaissance de ces clauses transfrontalières par la compagnie d’assurance-vie. Dans ce contexte, le choix de Vitis Life de s’appuyer sur une équipe interne maîtrisant chacun la législation de pays différents (Espagne, Italie, Pays-Bas, Belgique et France) et ayant l’habitude de travailler en équipe, permet une meilleure identification de la majeure partie des risques inhérents à la mobilité internationale.

Comme le souligne Eef Liesens en conclusion, « la succession transfrontalière nécessite d’être en conformité avec deux législations qui ne se substituent pas toujours mais peuvent au contraire s’additionner. Ce sont des situations qu’il faut anticiper au maximum car chaque déménagement peut avoir des conséquences lourdes que trop de gens découvrent encore trop tard. Ce ne sont pas des situations inextricables mais il faut être bien accompagné ».

“ Selon les cas, les résidents français bénéficiaires d’un contrat d’assurance-vie d’un souscripteur résidant en Belgique pourraient être doublement imposés ”

FRANCE : DE 45 À 60 JOURS POUR FAIRE SON DEUIL ET SE METTRE EN RÈGLE

Suite à un décès, les assureurs ont 45 jours pour adresser à la direction des services fiscaux une déclaration relative au contrat d’assurance-vie si les primes ont été versées après les 70 ans de l’assuré - 60 jours si les primes ont été versées avant

ses 70 ans. Sachant que l’on est rarement dans les meilleures dispositions suite à la disparition d’un proche, il est important de pouvoir s’appuyer sur des spécialistes qui sauront prendre la situation en main. Et surtout, le souscripteur peut simplifier l’identification des bénéficiaires le moment venu (et donc éviter les contrats d’assurance en déshérence), en rédigeant clairement la clause adéquate et en tenant informé l’assureur de tout changement d’adresse des personnes concernées.

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ON THE MOVE : la mobilité vécue au quotidien

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MOBILITÉ INTERNATIONALE La mobilité au quotidien

Ils sont cadres de grandes entreprises, conseillers financiers, family officers, généalogistes successoraux... Entre ceux qui ont fait le choix de quitter leur pays d’origine pour mener leur vie ailleurs, en expatriés temporaires ou permanents, et ceux qui consacrent leur carrière à accompagner ces citoyens du monde, la mobilité est plus qu’un point commun : c’est un mode de vie autant qu’un état d’esprit. Mais tous s’accordent pour dire que ce phénomène qui s’amplifie d’année en année n’en est sans doute encore qu’à ses débuts. Parce qu’il n’y a pas qu’une mobilité mais de multiples, regards croisés sur la manière dont l’international impacte tous les quotidiens.

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Comment choisit-on quasiment du jour au lendemain de partir mener sa carrière à l’étranger ?Michèle Cohonnera : Ce sont les hasards de la vie. C’est une amie chasseuse de tête qui m’a glissé cette idée à une époque où j’avais à la fois besoin de faire un break au niveau personnel et envie de donner une nouvelle orientation à ma carrière. Pendant 20 ans, j’avais beaucoup voyagé pour mon travail et j’avais participé au lancement de nombreux bureaux internationaux mais toujours depuis la France. Et curieusement, c’est à ce moment que j’ai croisé le chemin de FM LOGISTIC qui m’a proposé de partir en Russie pour monter le nouveau bureau du groupe. J’ai sauté sur l’occasion.

Est-ce le choix du pays qui a motivé votre décision ?MC : Non, c’est avant tout le challenge que cela représentait, et l’envie de vivre une très belle expérience dans un pays dynamique. Je ne suis pas sûre que la Russie soit le pays le plus facile pour commencer sa vie d’expatriée, surtout à 40 ans. C’est pendant les premiers mois que j’ai pu mesurer tout ce que représentait ce choix de vie : il faut apprendre une nouvelle langue bien sûr, mais surtout il faut se fondre dans une nouvelle culture, comprendre les mœurs et le poids de l’histoire. Et pour ça, il faut une grande ouverture d’esprit.

CHOISIR LA MOBILITÉ, c’est accepter de bousculer tous ses repèresCe n’est qu’à 40 ans que la carrière de Michèle Cohonnera connu un virage international, après une carrière menée avec talent en France dans le secteur de la logistique - d’abord au sein de Docs Logistics (Groupe Pirelli) puis du Groupe Mory. Mais si l’actuelle Directrice de FM LOGISTIC Brésil n’est venue que tardivement à la mobilité professionnelle, sa conversion semble totale. Entretien avec une professionnelle au parcours atypique.

INTERVIEW MICHÈLE COHONNERA

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MOBILITÉ INTERNATIONALE Choisir la mobilité

Qu’est-ce qui vous a le plus frappé dans cette nouvelle vie ?MC : La remise en cause à la fois personnelle et professionnelle que cela représente : tous les critères sur lesquels j’avais construit ma vie pendant 40 ans ont été bousculés en même temps. Je suppose que c’est différent pour quelqu’un qui commence plus tôt mais pour moi, ça a été une période excessivement intéressante bien que parfois difficile. J’ai vraiment eu le sentiment d’avancer et de grandir. Après, on ne va pas se leurrer, il faut le caractère qui va avec, sinon on peut vite perdre pied - c’est un mode de vie qui ne convient pas à tout le monde.

Avez-vous eu parfois l’impression qu’il était plus compliqué de vivre cette mobilité en tant que femme - que ce soit en Russie ou actuellement au Brésil ?MC : On pourrait le croire, mais non. D’ailleurs, j’ai eu plus de difficultés pour me faire respecter et pour faire reconnaître mon travail en France que pendant mes sept premières années d’expatriation. Contrairement aux idées reçues, la Russie est un pays où les femmes sont très fortes, et il y a au Brésil beaucoup de femmes à des postes très élevés. Après, ce sont aussi des endroits que j’ai choisi car ils correspondent à ma personnalité : il y a une vraie dynamique, une énergie propre aux pays émergents et qui me manquait sur la fin quand j’étais en France.

C’est pour cette raison que vous n’avez pas hésité à signer pour une seconde expérience dans un pays très différent du premier ?MC : J’admire vraiment la vitalité et l’envie d’entreprendre dont les gens font preuve dans ces pays, alors qu’ils n’ont souvent pas grand-chose. J’ai toujours plaisir à revenir en Europe tous les deux mois pour des réunions de travail, j’en profite pour revoir ma famille et mes amis : mais quand on baigne au quotidien dans cette énergie, il est très difficile de retrouver la lourdeur et le pessimisme inhérents à la crise.

Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui seraient tentées par cette expérience de la mobilité internationale ?MC : Ne le faites que si vous en avez vraiment envie. Cela doit toujours être un plaisir, jamais une contrainte. Et surtout, ne partez pas en pensant calquer votre modèle culturel au pays dans lequel vous vous installez. Être expatrié, ce n’est pas forcément changer de culture - je ne me suis pas « russifiée » ou « tropicalisée » comme on dit dans notre jargon. Mais c’est enrichir sa culture d’origine en s’ouvrant, en s’adaptant à un autre cadre de vie. C’est une question d’état d’esprit. Je n’arrive d’ailleurs pas à comprendre ces expatriés qui restent entre eux et passent leur temps à critiquer le pays où ils travaillent. Si on n’est pas capable de remettre en cause son mode de pensée, on n’est pas fait pas pour ça. Il faut accepter les règles du jeu.

Que retenez-vous de ces premières années de mobilité ?MC : La richesse humaine des échanges. Mais aussi une certaine humilité. L’image que l’on a des pays est souvent trompeuse : les Russes ne sont certes pas très avenants de prime abord, mais en cinq ans j’ai découvert des gens au cœur immense et aux vraies valeurs. À l’inverse, au Brésil, le soleil permanent et les sourires de façade sont plus difficiles à dépasser dans la durée. Surtout qu’en tant qu’expatrié, on est à la fois chez soi partout et nulle part. En France, je suis celle qui est partie. Et à Sao Paolo, je suis la « gringa » qui vient du vieux continent. Je n’ai jamais été russe, je ne serai jamais brésilienne : je suis simplement une Française qui a choisi de faire un bout de chemin ailleurs. Un long bout de chemin.

“ Tous les critères sur lesquels j’avais construit ma vie pendant 40 ans ont été bousculés en même temps ”

FM LOGISTIC : ORGANISATEUR LOGISTIQUE INTERNATIONAL

Présent dans 12 pays et réunissant 18.730 collaborateurs, FM Logistic est un leader de la logistique internationale reconnu pour son expertise dans les métiers de l’entreposage, du transport, du conditionnement et du pilotage de la supply chain. Indépendant et familial, le Groupe intervient sur

les marchés de l’agroalimentaire, de la grande distribution, des soins de la personne et des produits d’entretien pour la maison comme dans les secteurs du frais, du luxe, de la santé et de l’industrie. FM Logistic a réalisé un chiffre d’affaires de plus d’un milliard d’euros au 31 mars 2014 (+17,6 %), pour un résultat net de 12,8 M EUR (+23,8 %).

www.fmlogistic.fr

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Comment définissez-vous votre rôle de family officer ?Rudy Paulet : Nous accompagnons et conseillons les familles ayant un patrimoine assez conséquent à travers les méandres des évolutions du monde financier. La mission qui nous est confiée peut être centrée sur la surveillance et le suivi de la gestion des actifs financiers, mais également couvrir plus largement l’ensemble du patrimoine familial, qu’il soit immobilier, artistique, etc. Nous sommes un peu les chefs d’orchestre de la gestion patrimoniale, nous sommes le lien entre le client et les différents spécialistes qui vont l’accompagner face aux diverses problématiques qui se posent au niveau de la structuration et du suivi d’un patrimoine.

Ce patrimoine a souvent une dimension internationale... RP : Tout à fait. La majeure partie de nos clients raisonnent désormais de manière internationale, et disposent d’un patrimoine a minima européen voire mondial. Il y a de moins en moins de frontières dans l’esprit des gens et cela se ressent dans la manière dont ils sont prêts à envisager des solutions à l’étranger tant qu’elles sont transparentes.

LA QUESTION DE LA MOBILITÉest dans tous les espritsLe Luxembourg est le premier pays européen à avoir choisi d’encadrer l’activité dite de « Family Office » (« conseil de famille » en français). Il faut dire que dans un environnement financier en perpétuelle évolution, l’accompagnement sur le long terme des familles dans la gestion de leur patrimoine prend tout son sens. Mais comment gère-t-on un patrimoine à l’international ? Faut-il prendre en compte la situation géographique des biens et des actifs, ou celle des membres de la famille ? Rudy Paulet, Managing Partner chez Arche Family Office explique en quoi la mobilité internationale redistribue durablement les cartes de la gestion de patrimoine.

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MOBILITÉ INTERNATIONALE La question de la mobilité

Quelle est la première motivation de la mobilité patrimoniale ?RP : Il faut bien distinguer la délocalisation des actifs de celle des personnes. De plus en plus d’Européens se méfient de leur environnement législatif et fiscal national, et recherchent une vraie stabilité. Nos clients ne nous demandent pas de leur trouver un pays où ils paieront moins d’impôt, mais un pays avec des règles claires et qui ne changent pas tous les quatre matins. C’est notamment vrai pour les entrepreneurs qui souhaitent lancer une nouvelle activité et qui ne peuvent pas se permettre de voir le contexte fiscal changer trois fois entre le moment où ils prennent la décision de s’installer dans un pays et le moment où ils posent la première pierre de leur usine.

Les gens cherchent de la stabilité et de la sécurité...RP : Surtout en Europe où la crise a laissé des traces, même auprès des grandes banques. Le contexte international permet désormais de placer ses actifs à l’étranger en toute transparence, alors de nombreuses personnes n’hésitent plus à franchir le pas. Les gens ne considèrent plus leur pays de résidence comme le centre du monde et encore moins comme une garantie sans faille.

Le raisonnement est-il différent en matière de délocalisation des personnes ?RP : Cela dépend des générations. D’un côté, il y a les retraités qui n’ont plus d’impératifs professionnels dans leur pays d’origine et qui cherchent à la fois un cadre de vie agréable et un pays qui leur permettra de bien préparer leur succession. D’un autre côté, nous rencontrons également des personnes actives qui, de plus en plus tôt, songent à partir faire leur carrière à l’étranger. Il suffit de regarder les étudiants des grandes universités : presque 1 sur 3 est prêt à tenter l’aventure à l’international. C’est d’ailleurs souvent sur ce critère que nous pouvons juger les perspectives d’avenir d’un pays.

Qu’est-ce que cela change pour vous au quotidien ?RP : Au Luxembourg, nous avons toujours eu cette conscience internationale, il s’agit donc pour nous d’une évolution naturelle à laquelle nous sommes préparés. Cela nous demande en revanche de prendre en compte les demandes de la génération suivante de manière beaucoup plus précise, ceci d’autant plus que la cellule familiale a éclaté au fil des décennies. En tant que Family Office, nous devons composer avec les souhaits de chacun, et il n’est pas rare que nous soyons amenés à faire les médiateurs entre les enfants nés de plusieurs unions.

Les gens gèrent-ils leur patrimoine autrement dans ce contexte international ?RP : Je ne sais pas si c’est lié à la mobilité et à une plus grande ouverture d’esprit, ou si c’est face au constat du monde actuel, mais de plus en plus de gens souhaitent donner une dimension philanthropique à leur patrimoine. Ils veulent soutenir des projets ou des associations, se rendre utiles tant qu’ils le peuvent... Il y a une vraie prise de conscience de ce rôle de citoyen du monde qui est en train de naître.

ARCHE FAMILY OFFICE, PIONNIER D’UN NOUVEAU MÉTIER D’EXCELLENCE

Premier acteur de la Place luxembourgeoise à avoir obtenu l’agrément pour exercer l’activité de Family Office sous la licence n° 01/13 dans le cadre de la loi du 21 décembre 2012, Arche Family Office se tient au service de clients fortunés à la recherche d’expertise, de compétences, de performance, de transparence et d’indépendance dans la gestion globale de leur patrimoine. Cette société luxembourgeoise fournit aux familles des solutions offrant une gestion et une transmission maîtrisées de leurs patrimoines ainsi qu’une diversification à l’international dans des environnements réglementaires et fiscaux en mutation permanente.

www.arche-office.com

LE NOUVEAU STATUT DES FAMILY OFFICE AU LUXEMBOURG

Depuis 2012, le Luxembourg a décidé d’encadrer l’activité de Family Office en lui donnant un statut précis. La loi indique ainsi que « l’activité de Family Office consiste à fournir, à titre professionnel, des conseils ou services de nature patrimoniale à des personnes physiques, à des familles ou à des entités patrimoniales appartenant à des personnes physiques ou à des familles ou dont elles sont fondatrices ou bénéficiaires ». Les services ou les conseils de Family Office, au sens de la loi, portent sur un actif financier ou bien sur une activité ou un conseil en relation avec un ou plusieurs professionnels du secteur financier.

Les Family Office font désormais partie des PSF (Professionnels du Secteur Financier) du Luxembourg, et doivent donc respecter un certain nombre d’exigences légales et réglementaires, notamment en matière de capital minimum requis ou de lois et circulaires CSSF (organisation, audit, contrôle interne, démarche qualité...). Ainsi encadrée, cette profession gagne non seulement en crédibilité et en sécurité mais s’inscrit avant tout dans le sens de l’histoire - en particulier dans celui de la nécessaire évolution du monde financier devant de plus en plus répondre aux contraintes d’indépendance et de transparence.

“ Les gens ne considèrent plus leur pays de résidence comme le centre du monde ”

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MOBILITÉ INTERNATIONALE Recherche des héritiers

Dans quel cas fait-on appel aux services d’un cabinet comme Coutot-Roehrig ?Micheline Beuque : La plupart du temps, ce sont les notaires qui viennent nous chercher dans les cas où, suite à un décès, ils se retrouvent sans successeur ou uniquement avec des présomptions d’héritiers inconnus. C’est un travail majeur pour lequel nous n’avons pas le droit à l’erreur car nous engageons notre responsabilité : on ne peut pas se permettre d’oublier quelqu’un dans le cadre d’une succession.

La généalogie est donc essentiellement successorale en ce qui vous concerne...MB : C’est notre principale activité, mais depuis une trentaine d’années, nous sommes aussi sollicités par des compagnies d’assurance-vie pour retrouver les bénéficiaires de certains contrats, ou encore par des gestionnaires d’immeubles ou des collectivités. Dans ces derniers cas, il s’agit de retrouver le propriétaire d’un bien non-occupé ou d’un terrain afin de pouvoir débloquer des projets en cours. C’est arrivé régulièrement à une époque dans les campagnes, où des terrains inoccupés étaient sur le trajet de grands projets d’aménagement comme la construction d’une ligne à grande vitesse. Dans ce cas-là, nous mettons nos moyens et notre réseau afin de trouver les propriétaires légitimes.

Est-il plus compliqué de retrouver quelqu’un dans un contexte de mobilité généralisée ? MB : Oui, mais ce n’est pas un phénomène récent à proprement parler, même si celui-ci prend de l’ampleur ces dernières années. La mobilité des personnes s’est faite de manière progressive, en suivant l’évolution du monde du travail - notamment au sortir de la seconde guerre mondiale. Petit à petit, les gens ont quitté les campagnes pour aller chercher le travail où il était, c’est-à-dire dans les villes. Les papy boomers ont été les premiers à être réellement mobiles, beaucoup sont allés faire leur vie dans un autre département, une autre région, puis dans d’autres pays - notamment en Afrique ou aux États-Unis. Nous venons d’ailleurs d’ouvrir un bureau à Los Angeles où on retrouve de nombreuses communautés italiennes, espagnoles, françaises ou suisses.

RECHERCHER DES HÉRITIERS est de plus en plus complexe, même sur une seule générationFondé en 1894 par Amédée Coutot, puis repris en 1975 par Jean-Claude Roehrig, le cabinet Coutot-Roehrig est spécialisé dans la recherche d’héritiers et la vérification de dévolutions successorales dans le monde entier. Avec plus de 40 succursales en Europe mais aussi en Amérique du Nord, cette entreprise familiale qui regroupe 250 collaborateurs, pour la plupart des généalogistes, a vu la mobilité des personnes bouleverser son quotidien. Micheline Beuque, Directrice des filiales de Genève et du Luxembourg, revient sur plus d’un siècle d’évolutions sociales qui ont à jamais changé les relations entre les individus.

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Quel à été l’impact de la mobilité sur l’évolution de la cellule familiale ?MB : En quittant les villages, les gens n’ont pas laissé seulement derrière eux une partie de leur famille. Ils ont également laissé un certain poids de la religion, le regard très présent des autres, cette communauté ultra-resserrée où l’on se sentait jugé en permanence et qui empêchait alors de prendre certaines décisions à cause du « qu’en dira-t-on ? ». Les mœurs ont évolué, avec pour principale conséquence la multiplication des divorces. Aujourd’hui en Europe, deux mariages sur trois se terminent par une séparation, avec toutes les conséquences que cela peut amener en matière de généalogie.

Les familles se composent, se recomposent, et quand arrive le moment de la succession, le tableau est nettement plus complexe qu’avant...MB : Ce qui est le plus marquant, c’est que l’on observe un vrai délitement du lien familial non pas sur plusieurs générations, mais sur une seule. Les gens se marient, divorcent, se remarient, ont des enfants de deux ou trois unions... la famille n’a jamais été aussi grande mais elle n’a jamais été aussi peu soudée. Autrefois, quand nous étions mandatés pour trouver des héritiers, nous devions annoncer aux cousins ou aux arrière-petits-cousins le décès d’un membre éloigné de leur famille. Mais aujourd’hui, il n’est pas rare que nous annoncions aux enfants la disparition de leur père ou de leur mère avec lesquels ils n’avaient plus aucun contact.

Cela doit créer des situations extrêmement tendues?MB : Tout à fait. C’est pour ça que notre rôle de médiateur et notre neutralité sont très appréciés. Nous arrivons à un moment sensible, où les gens apprennent le décès d’un proche et découvrent parfois en même temps l’existence d’une autre vie, d’une autre famille. Dans d’autres situations, nous nous retrouvons au cœur de conflits familiaux insolubles. Ajoutez à cela de fortes différences culturelles d’un pays à l’autre, et je vous laisse imaginer le résultat.

Comment parvenez-vous à identifier les bonnes personnes?MB : Les actes de naissance et de décès restent la base de l’information pour chaque individu, tout comme les opérations de recensement. Nous nous sommes constitués notre propre fonds d’archives sous la forme d’une base de données riche d’un milliard de données numérisées et indexées. Trois personnes chez nous travaillent à plein temps pour numériser le maximum d’informations et mettre à jour cette base de données. Nous sommes assez loin de l’image poussiéreuse que les gens ont parfois des généalogistes, même si nous consultons toujours les grands livres dans les mairies ou les tribunaux.

120 ANNÉES AU SERVICE DE LA GÉNÉALOGIE

Le groupe COUTOT- ROEHRIG est le 1er cabinet européen dans le domaine de la recherche d’héritiers et de la généalogie successorale. Société française créée en 1895, elle dispose d’un réseau de 41 succursales aux quatre coins du globe, de Madrid à Barcelone en passant par Bruxelles, Gènes, Milan, Rome, Cracovie, Genève, Luxembourg et Los Angeles. Forte de 245 collaborateurs et d’un chiffre d’affaires de 43 millions d’euros en 2012, elle s’appuie sur un réseau international de correspondants (tous spécialistes du domaine juridique) pour effectuer des recherches dans le monde entier. Son fonds propre d’archives, riche d’un milliard de données numérisées et indexées, lui permet de travailler de manière pro-active et réactive - et toujours en parfaite et totale confidentialité.

www.coutot-roehrig.com/

INTERVIEW MICHELINE BEUQUE

“ Il nous arrive désormais assez régulièrement d’avoir à annoncer aux enfants le décès de leur père ou de leur mère avec qui ils n’avaient plus aucun contact ”

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MOBILITÉ INTERNATIONALE Portrait : Caroline

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“ Accompagner la mobilité, c’est s’adapter

à la philosophie de vie de chaque client ”

ANTHONY & CO UK, VOTRE CONSEILLER FINANCIER INTERNATIONAL

Anthony & Co UK Ltd est un cabinet de gestion de patrimoine international basé à Londres, enregistré auprès de la Financial Conduct Authority. Spécialisées dans l’assistance des clients internationaux dans leur mobilité, ses équipes abordent tous les aspects de la gestion de patrimoine : investissements, retraite internationale, financement /structure de détention immobilière, planification successorale et protections. Autant de solutions envisagées sous l’angle du pays de résidence actuelle et future de chaque client.

www.antcouk.com

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MOBILITÉ INTERNATIONALE Grande-Bretagne

Depuis quelques années, la Grande-Bretagne est redevenue particulièrement attractive pour de nombreuses personnes. Qui sont les clients qui font appel à vos services ?Bérangère Hassenforder : C’est une mobilité qui touche des profils aux histoires très différentes : on croise aussi bien des actifs que des retraités dont les enfants sont venus faire leurs études ici, des entrepreneurs européens à la recherche d’une certaine stabilité fiscale que des magnats russes qui cherchent à réaliser des investissements. Nous avons également beaucoup de couples mixtes internationaux. En revanche, on ne croise que rarement les « purs » expatriés en mission étant donné que leurs employeurs se chargent de l’essentiel. C’est d’ailleurs souvent une erreur car les entreprises ne prennent pas en charge la dimension financière et patrimoniale de leurs salariés.

Est-ce tout le pays qui bénéficie de ce mouvement ou uniquement Londres ?BH : Londres est indéniablement le centre d’attraction, mais la grande périphérie et certaines villes comme Birmingham séduisent également un certain type de clientèle. Néanmoins, l’image de la capitale, son dynamisme économique, son bouillonnement culturel, sont pour beaucoup dans l’engouement actuel. Les entrepreneurs y trouvent de nombreux investisseurs prêts à soutenir les initiatives innovantes, ainsi qu’une politique fiscale et des aides au financement très favorables.

La planification financière est-elle différente en Grande-Bretagne du reste de l’Europe ?BH : Si le droit et la fiscalité sont différents, les fondamentaux du conseil restent les mêmes. Accompagner la mobilité, c’est s’adapter à la philosophie de vie de chaque client, à leurs attentes, leurs envies. C’est aussi inscrire la planification dans le long-terme, ce qui demande de notre part de la souplesse et de l’indépendance. Ce dernier point est d’ailleurs une vraie différence avec un pays comme la France puisqu’en Grande-Bretagne, les clients sont directement propriétaires des contrats qu’ils souscrivent auprès de courtiers. D’une manière générale, le coût d’un accompagnement est nettement mieux maîtrisé que dans certains pays européens.

Quels conseils donnez-vous aux futurs expatriés ?BH : Un changement de lieu de résidence se prépare autant dans le pays de départ que dans le pays d’arrivée. Et surtout, un suivi de la situation est essentiel car tous les ans, il faut faire le point, évaluer chaque changement de statut, recalculer l’impact de risque... Une bonne planification financière demande donc un investissement de temps de la part des clients. L’avantage, c’est que les Anglo-Saxons ont une vraie culture du conseil : ils savent que nous avons besoin de comprendre leur situation personnelle pour bien les accompagner dans la durée.

LA GRANDE- BRETAGNE, nouvel eldorado moderne ?Bérangère Hassenforder est Chartered Financial Planner au Royaume-Uni. Anthony & Co UK Ltd, la structure qu’elle a fondée avec son associé Robert Anthony, accompagne les résidents et expatriés britanniques en matière de planification financière : Français, Belges ou Espagnols installés en Grande-Bretagne, mais aussi Britanniques souhaitant partir s’installer ailleurs. Expatriée elle-même depuis 15 ans, elle connaît parfaitement les particularités d’une vie mobile, ses pièges éventuels et ses subtilités financières.

BÉRANGÈRE HASSENFORDER

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LE GUIDE du voyageur internationalChanger de pays, cela ne veut pas forcément dire abandonner sa culture pour en épouser une autre. En revanche, cela nécessite de s’adapter à des mœurs et des manières de penser parfois foncièrement différentes. Le monde est riche de sa diversité, et la mobilité est riche de ces échanges parfois surprenants où l’on découvre que certaines idées reçues sont justifiées... et d’autres absolument pas.

FUTEBOL

En 2008, un sondage choc révélait que 43% des Brésiliens n’aimaient pas le football ! À la veille de la Coupe du Monde 2014, ils n’étaient plus que 22% à se déclarer allergiques à l’art du roi Pelé... mais presque autant à avoir choisi de fuir le pays le temps que l’agitation passe.

MORE IS MORE

Pourquoi se contenter d’un téléphone quand on peut en avoir deux ? L’Italie est le pays d’Europe avec le plus fort taux de pénétration des téléphones mobiles : plus de 150%.

DIRTY FOODING

Vous répugnez à rentrer dans ces bars espagnols où le sol est jonché de serviettes, de mégots de cigarettes ou de restes de crevettes décortiquées ? Erreur car en Espagne, on jette tout par terre. Donc plus le sol est sale, plus cela signifie qu’il s’agit d’un lieu fréquenté... et fréquentable.

CAFFE DELL’ARTE.

Le meilleur moyen de créer un incident diplomatique en Italie ? Commandez un cappuccino en fin de repas. À l’époque romaine, on en jetait aux lions pour moins que ça.

LANGAGE DES SIGNES

N’acquiescez jamais les propos d’un Français « à l’américaine », en formant un cercle avec votre pouce et votre index. Il prendra ça pour un « zéro » et pensera que vous vous moquez de lui.

FIERTÉ

Les Pays-Bas sont le premier pays au monde à avoir reconnu le mariage entre personnes du même sexe. Dans l’Union européenne, sur 28 États membres, seuls la Belgique, l’Espagne, la Suède, le Portugal, le Danemark, la France, le Royaume-Uni et le Luxembourg ont fait de même.

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MOBILITÉ INTERNATIONALE Guide du voyageur international

KISS ME

Dis-moi combien de bises tu fais, je te dirai de quel pays tu viens... ou presque. Une bise ou trois en Belgique ; deux en Espagne ; deux, trois ou quatre en France en fonction de la région d’origine (personne ne sait vraiment). Et n’essayez pas d’embrasser un Russe sur la bouche pour lui dire bonjour, vous risqueriez de le regretter...

POUR L’AMOUR DU HOUBLON

Avec 74 litres en moyenne par an, les Belges ne sont que les 18èmes consommateurs de bière au monde. En tête, on trouve bien sûr l’Allemagne (106 litres), l’Autriche (108 litres) et surtout la République tchèque avec 148 litres par an et par habitant... soit presque un demi-litre par jour.

QUI EST QUI ?

Vous confondez sans cesse les membres de votre famille d’accueil espagnole ? C’est normal : les fils portent souvent le prénom du père, et les filles celui de la mère. Les pages du bottin téléphonique ressemblent parfois à un véritable concours d’homonymes.

BABY BLUES

Avec un peu moins de 81 millions d’habitants, l’Allemagne est le pays le plus peuplé de l’Union européenne... mais aussi un des pays au taux de fécondité le plus faible au monde (1,41 enfants par femme). Inversement, les pays européens où l’on fait le plus de bébés sont le Royaume-Uni, la France, l’Irlande, le Kosovo et l’Islande.

LA PISTE AUX ÉTOILES

La ville où l’on mange le mieux n’est ni Paris, ni Tokyo, ni New York mais... Luxembourg. C’est en tout cas là que l’on trouve le plus fort taux de concentration de restaurants étoilés au Guide Michelin par habitant.

DROIT DE BOUCHON

Aux États-Unis il faut attendre 21 ans pour pouvoir acheter et consommer

de l’alcool. En Europe, la plupart des pays ne réglemente que l’achat d’alcool (à partir de 18 ans le plus souvent), pas la consommation. En Angleterre, il est officiellement interdit de donner de l’alcool à un enfant de moins de 5 ans - sauf exception médicale. Certains pays (Belgique, Autriche) ont choisi d’y aller par étape : 16 ans pour la bière, 18 ans pour les vins et spiritueux. Au Danemark, la séparation se fait en fonction du degré d’alcool contenu (plus ou moins de 16,5°).

COCKTAIL EUROPÉEN

Au Luxembourg, un tiers de la population est d’origine étrangère et un couple sur quatre est mixte.

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Espagne Une offre de rémunération pour les dirigeants d’entreprise

UK-Non Dom

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55TOUR D’EUROPE Vitis Life

TOUR D’EUROPE de l’assurance-vie by Vitis LifeEn tant que spécialiste des solutions d’assurance-vie haut de gamme permettant de concrétiser les ambitions patrimoniales de ses clients, Vitis Life a élaboré un nombre de solutions à la carte sur chaque pays où elle opère. L’objectif : proposer la solution la plus adaptée à chaque besoin, qu’il s’agisse du patrimoine privé ou professionnel. Chacune de ces offres permet, à son niveau, de bénéficier des avantages offerts par l’assurance-vie. Petit tour d’Europe de l’assurance-vie par Vitis Life.

FRANCE : un contrat de capitalisation pour les personnes physiques et morales

En France, la souscription d’un contrat de capitalisation auprès d’une compagnie d’assurance-vie par une personne morale est très encadrée, toutes les personnes morales n’étant pas éligibles (cf. engagement de la FFSA du 21 décembre 2010). Vitis Life propose donc un contrat de capitalisation ouvert aux personnes physiques et aux personnes morales, le VITIS Wealth Executive Cap.

Ce contrat multi-support en euro est accessible à toutes les personnes morales soumises à l’impôt sur les sociétés et ayant leur siège social en France. La société est alors imposable chaque année de manière forfaitaire sur la plus-value réalisée au sein de celui-ci. Lors du rachat, la base taxable est égale à la différence entre la valeur réelle du contrat et le contrat revalorisé forfaitairement (de façon à tenir compte de la fraction des sommes déjà imposées). Si la différence est négative elle sera enregistrée comme une charge de l’exercice fiscal du rachat.

BASTIEN PERRINE COUNTRY MANAGER FRANCEMOBILE +352 621 196 058 [email protected]

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ITALIE : la planification successorale à la carte

Sur le marché italien, le contrat d’assurance-vie VITIS FlexiPatrimonium est l’outil de planification successorale par excellence. La souscription peut être faite en direct par une personne physique ou via une fiduciaire pour bénéficier d’une meilleure confidentialité. Fiscalement, il présente de nombreux avantages : les plus-values du contrat sont imposables au moment du rachat total ou partiel et au décès de l’assuré (à un taux de 26 % ou 12,5% pour l’ensemble des valeurs mobilières). En cas de dénouement au moment du décès de l’assuré, il n’y a aucun droit de succession. Les moins-values du portefeuille sous-jacentes sont compensées automatiquement et sans limite de temps dans le contrat d’assurance. Les arbitrages sont également fiscalement neutres. En outre, les sommes dues au preneur et aux bénéficiaires ne sont pas passibles de saisie ou forclusion (art. 1923 cc).

ESPAGNE : une offre pour les dirigeants d’entreprise

Parallèlement aux contrats d’assurance-vie qu’elle propose à tous les résidents Espagnols, Vitis Life a développé en Espagne une offre dédiée aux dirigeants d’entreprises. Le contrat VITIS FlexiRemuneration est un outil de rémunération des dirigeants d’entreprise qui permet de convenir par avance de certaines rétributions, ou de remplacer un bonus. Dans ce cadre professionnel, le contrat est conclu par l’entreprise : le dirigeant est l’assuré et le bénéficiaire en cas de vie. C’est la garantie pour le dirigeant d’entreprise de percevoir à un moment donné une indemnité supplémentaire définie à l’avance, et de se prémunir de tout changement de politique d’entreprise en termes de rémunération. Enfin ce contrat d’assurance-vie permet également de bénéficier d’un avantage fiscal au moment du paiement de la prestation si certaines conditions sont remplies.

LUIS DE LA INFIESTA COUNTRY MANAGER SPAINMOBILE +352 621 178 230 [email protected]

VITTORIO SQUADRILLI COUNTRY MANAGER ITALY MOBILE +352 621 500 915 [email protected]

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57TOUR D’EUROPE Vitis Life

UK-NON DOM : un contrat pour différer la taxation sur les plus-values

Le dernier né de la gamme Vitis Life, VITIS FlexiPatrimonium-pour UK-Non Dom est un contrat qui s’adresse aux personnes ayant leur résidence fiscale au Royaume-Uni, mais pas leur domicile. En effet, un résident du Royaume-Uni mais qui n’y est pas domicilié (principe spécifique anglais) peut profiter du fait que son contrat d’assurance-vie souscrit auprès de Vitis Life, compagnie luxembourgeoise, est considéré comme « non-income producing » (non productif de revenu). Ce contrat d’assurance-vie permet aux personnes non domiciliées de différer complètement la taxation sur les plus-values pendant 20 ans. Il est également possible de bénéficier d’un rachat partiel annuel de 5% du montant des primes versées sans taxation sur les plus-values.

LUXEMBOURG : de la prévoyance-vieillesse au contrat « haut de gamme »

Vitis Life propose depuis de nombreuses années aux employés travaillant à Luxembourg un contrat - VITIS Optimum - de type « prévoyance-vieillesse » (art. 111bis LIR) leur permettant de se constituer un capital pension tout en bénéficiant d’avantages fiscaux.

Outre cette solution, Vitis Life propose des contrats d’assurance en unités de compte taylor-made à de nombreux résidents luxembourgeois désireux de planifier leur succession pan-européenne dans un environnement fiscal intéressant. Ses clients bénéficient ainsi de tout le know-how de la compagnie dans le cadre de la commercialisation de ses produits en Europe.

BELGIQUE : un engagement individuel de pension pour les indépendants

L’engagement individuel de pension (EIP) - VITIS Corporate Pension Plan - est un contrat d’assurance-vie souscrit par une entreprise dont l’assuré est le dirigeant d’entreprise indépendant en tant que personne physique. Le contrat est conclu au profit de ce même dirigeant d’entreprise indépendant ou de toute autre personne désignée par lui. Il est financé par l’entreprise via une prime unique et/ou par des primes annuelles. Cet engagement permet à l’entreprise de bénéficier d’une déduction fiscale : en effet, la prime à charge de l’entreprise est déductible au titre de frais professionnels moyennant le respect de certaines conditions (par exemple, la rémunération mensuelle et régulière du dirigeant d’entreprise - règle de 80%). C’est également un bon outil de ventilation des bénéfices de l’entreprise. L’EIP est également très intéressant pour le dirigeant d’entreprise puisqu’il lui permet de se constituer une pension complémentaire, d’éviter tout risque en cas de liquidation volontaire ou de faillite de la société (le dirigeant restant bénéficiaire des réserves déjà constituées), d’être non-imposé sur les primes si certaines conditions sont respectées (notamment la rémunération mensuelle et régulière du dirigeant d’entreprise), de bénéficier d’une fiscalité avantageuse au moment de la liquidation du contrat, ou même de mettre en gage l’EIP dans le cadre du financement au moyen d’un crédit de projets immobiliers.

PAYS-BAS : souscription conjointe & droits de succession

Le contrat d’assurance-vie VITIS MultiCompetence permet dans certains cas, grâce à un aménagement spécifique, de diminuer voire d’éviter les droits de succession dans le cadre d’une souscription conjointe, par un couple notamment. Si l’un des conjoints paye les primes de risque pour l’autre, et que le second finance les primes de risques du premier, au moment du décès de l’un des deux, le survivant touchera les prestations pour lesquelles il est réputé avoir lui-même payé. Ce mécanisme permet donc de ne pas payer de droits de succession sur le patrimoine de son conjoint. Il convient bien évidemment de vérifier le régime matrimonial des conjoints avant de souscrire un tel contrat afin de pouvoir profiter de tous ses avantages.

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