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Institut du MAI École de la vie autonome MAI Institute School of living N°39 Septembre 2010 23 INTRODUCTION L’association “le Mouvement pour l’Autonomie et l’Indépendance”, a inauguré un établissement innovant en juillet 1996 : l’Institut du MAI. Il permet à de jeunes per- sonnes en situation de handicap d’apprendre à vivre seul et à en gérer les conséquences. Au cours de la création de cet établisse- ment, la volonté était d’ouvrir une struc- ture entièrement et uniquement dédiée à la formation à l’autonomie et à l’insertion sociale. Les clients intègrent l’institut pour se former, cette structure est « une école de la vie autonome ». Dès l’admission le client, et toute l’équipe qui l’entoure, pensent Résumé : L’institut du MAI est un centre de formation à l’autonomie et à l’insertion sociale. Situé dans la ville de Chinon (Indre et Loire-37), il accueille des per- sonnes en situation de handicap, appelées « clients », qui souhaitent vivre auto- nomes dans un appartement individuel et détachés de toute structure. À tra- vers trois étapes, ils expérimentent la vie, seuls à domicile, dans un studio de l’institut (première étape) puis dans un appartement détaché dans Chinon (deuxième étape) ; ils y apprennent à devenir autonomes. La formation se termine par le déménagement de la personne, dans la ville de son choix (troi- sième étape). Une équipe interdisciplinaire, dont quatre ergothérapeutes, intervient auprès du client. L’ergothérapeute, avec sa vision holistique, apporte, aux clients et aux autres professionnels, sa connaissance du handicap et de sa compensation. Sa tech- nicité en matière d’aides techniques et d’accessibilité favorise l’accès au logement et à l’environnement. Il a alors une place à part entière dans le pro- jet de l’institut du MAI. Dans ce texte, nous voulons vous présenter la spécificité de cet établisse- ment qui, depuis 1996, permet aux clients de concrétiser leur projet de vie. Summary: Unique in France, the MAI Institute is a training centre for disabled adults, termed “clients”, who wish to live autonomously in private, non institutionalized accommodation. In a 3-phase training scheme they experience living alone in a studio at the Institute (1st phase) then in a flat in Chinon’s town center (2nd phase) where they learn autonomy. The course ends with the client moving into a flat in the town of his choice (3rd phase). An interdisciplinary team, comprising four occupational therapists, assists the client. The occupational therapist’s global vision of the client’s project, her know- ledge of the handicap and of the technical equipment and aids required in com- pensation facilitates access to housing and to the environment. His role is fun- damental in the MAI Institute’s mission. In this text we would like to present the MAI Institute’s unique training pro- gram that, since 1996, has trained clients to accomplish their life project. Mots-clés : Autonomie Insertion sociale Ergothérapie Formation Domicile Keywords: Autonomy Social inclusion Occupational therapy Training Home Valérie CONTE Ergothérapeute Pascale HANQUIEZ Ergothérapeute Jeanne LE BRECH Ergothérapeute Elodie LASNE Ergothérapeute Institut du MAI service ergothérapie 3 avenue Gambetta 37500 CHINON [email protected] L’APPRENTISSAGE DE LA VIE AUTONOME À DOMICILE

Institut du MAI École de la vie autonome

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Institut du MAIÉcole de la vie autonome

MAI InstituteSchool of living

N°39Septembre 2010

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INTRODUCTION

L’association “le Mouvement pourl’Autonomie et l’Indépendance”, a inauguréun établissement innovant en juillet 1996 :l’Institut du MAI. Il permet à de jeunes per-sonnes en situation de handicap d’apprendreà vivre seul et à en gérer les conséquences.

Au cours de la création de cet établisse-ment, la volonté était d’ouvrir une struc-ture entièrement et uniquement dédiée à laformation à l’autonomie et à l’insertionsociale. Les clients intègrent l’institut pourse former, cette structure est « une écolede la vie autonome ». Dès l’admission leclient, et toute l’équipe qui l’entoure, pensent

Résumé : L’institut du MAI est un centre de formation à l’autonomie et à l’insertionsociale. Situé dans la ville de Chinon (Indre et Loire-37), il accueille des per-sonnes en situation de handicap, appelées « clients », qui souhaitent vivre auto-nomes dans un appartement individuel et détachés de toute structure. À tra-vers trois étapes, ils expérimentent la vie, seuls à domicile, dans un studio del’institut (première étape) puis dans un appartement détaché dans Chinon(deuxième étape) ; ils y apprennent à devenir autonomes. La formation setermine par le déménagement de la personne, dans la ville de son choix (troi-sième étape). Une équipe interdisciplinaire, dont quatre ergothérapeutes,intervient auprès du client.L’ergothérapeute, avec sa vision holistique, apporte, aux clients et aux autresprofessionnels, sa connaissance du handicap et de sa compensation. Sa tech-nicité en matière d’aides techniques et d’accessibilité favorise l’accès aulogement et à l’environnement. Il a alors une place à part entière dans le pro-jet de l’institut du MAI.Dans ce texte, nous voulons vous présenter la spécificité de cet établisse-ment qui, depuis 1996, permet aux clients de concrétiser leur projet de vie.

Summary: Unique in France, the MAI Institute is a training centre for disabled adults,termed “clients”, who wish to live autonomously in private, non institutionalizedaccommodation. In a 3-phase training scheme they experience living alonein a studio at the Institute (1st phase) then in a flat in Chinon’s town center(2nd phase) where they learn autonomy. The course ends with the clientmoving into a flat in the town of his choice (3rd phase). An interdisciplinaryteam, comprising four occupational therapists, assists the client.The occupational therapist’s global vision of the client’s project, her know-ledge of the handicap and of the technical equipment and aids required in com-pensation facilitates access to housing and to the environment. His role is fun-damental in the MAI Institute’s mission.In this text we would like to present the MAI Institute’s unique training pro-gram that, since 1996, has trained clients to accomplish their life project.

Mots-clés :Autonomie • Insertion sociale • Ergothérapie • Formation • Domicile

Keywords:Autonomy • Social inclusion • Occupational therapy • Training • Home

Valérie CONTE

Ergothérapeute

Pascale HANQUIEZ

Ergothérapeute

Jeanne LE BRECH

Ergothérapeute

Elodie LASNE

Ergothérapeute

Institut du MAI service ergothérapie3 avenue Gambetta

37500 CHINON

[email protected]

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déjà à sa troisième étape. Le quotidien esttotalement dirigé vers la formation, chaqueaction, chaque sortie, chaque activité estun prétexte à l’apprentissage pour concré-tiser l’installation à domicile.L’association le MAI est le gestionnaire res-ponsable de l’établissement mais celui-ci ason propre budget. Il a un statut de foyerd’accueil médicalisé, il bénéficie de la doubletarification. Le budget est donc décidé etfinancé par les conseils généraux et la sécu-rité sociale. L’institut est membre de laFédération des Etablissements Hospitalierset d’Assistance Privés à but non lucratif.Les personnes accueillies doivent avoirl’orientation « Foyer d’Accueil Médicalisé »(FAM) qui est définie par la CommissionDépartementale pour l’Autonomie desPersonnes Handicapées du département dedomiciliation.L’orientation « FAM » est fixée pour cinqans, mais la durée de la formation peut êtreplus courte en fonction de chaque individu.Si elle dépasse les cinq ans, une demande dedérogation est nécessaire. Quelque soit ladurée de la formation, tous les clients sontconscients que l’Institut n’est qu’un lieu depassage. Au terme de la formation, ils s’ins-talleront dans un appartement, ou ils seréorienteront, mais en aucun cas vivre àl’institut du MAI ne peut être un projet de vieà long terme.

Nous exposerons, dans un premier tempsles fondements de l’institut, sur quelles théo-ries cette structure a été créée. Ensuite nousdétaillerons ses objectifs et les moyens dontil dispose pour les remplir ainsi que sonmode de fonctionnement. Dans un troisièmechapitre, nous présenterons chaque étapede la formation. Enfin nous illustrerons cetarticle avec le cas de Stéphanie.

I. LES FONDEMENTS DE L’INSTITUT

Tout d’abord, les jeunes IMC, qui sortaiententre 20 et 25 ans du dispositif d’accueilpour enfant, désireux de vivre de façon auto-nome, hors institution, ne trouvaient aucuneréponse adaptée.Un groupe de personne composé de parents,de médecins et de personnels spécialisés,s’est alors réunit en groupe de réflexion eta déposé, le 30 octobre 1985, les statuts de

l’association “le MAI”. Ensemble, ilsœuvrent pour offrir à ces jeunes une réponseadaptée pour leur permettre, au terme d’unaccueil, d’accéder à l’autonomie et d’éviterainsi un placement à vie dans une institution.

Ces parents et professionnels se sont d’abordappuyés sur des observations de jeunes ado-lescents IMC. Leur constat a été que l’uti-lisation des méthodes traditionnelles d’ap-prentissage auprès de cette populationconduit souvent à des échecs. Ceux-ci nesont pas dus à un défaut de capacité d’ap-prentissage mais expliqués par la présencede troubles. « C’est la pratique de l’analysedes troubles, […] qui nous a amenés à dis-tinguer capacités, et moyens d’apprentis-sage. C’est cette même analyse qui nous aconduit à retenir, à l’origine des difficultésd’apprentissage, un trouble instrumentaleconcernant le temps et l’espace, bien plusqu’un défaut de capacité d’apprentissage »(Bourbonnais, Brossaud, Colbeau-Justin,2000, p. 22).Ces constats ont conduits à réaliser quelquesexpériences d’apprentissages adaptés portéessur la gestion de l’argent et parallèlement surle déplacement pour se rendre à la banque.« Le principe essentiel de ces expériencesétait le suivant : les troubles temporo spa-tiaux interdisent d’intégrer tout apprentissagethéorique ou abstrait, toute situation d’ap-prentissage doit être concrète, elle doit éga-lement correspondre aux besoins réels decelui que l’on veut mettre en situation d’ap-prentissage » (Bourbonnais, Brossaud,Colbeau-Justin, 2000, p. 23).Devant des résultats positifs au cours de cesexpériences, la méthode a été étendue àd’autres domaines. C’est ainsi qu’a étéconstruite la pédagogie de l’institut du MAI.

Le conseil général de l’Indre et Loire a for-tement soutenu l’association dans la créationde ce véritable “laboratoire de recherche”.

II. L’INSTITUT DE FORMATION

2.1 ObjectifsLa formation s’intéresse à tous les aspects dela personne et de son quotidien. Elle suitcinq grands axes : la gestion de soi et de soncorps, la gestion de la vie quotidienne, la ges-tion financière et administrative, la gestion du

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temps libre ainsi que la gestion de la viesociale et de la citoyenneté.

2.2 Moyens

2.2.1 Les moyens humains: une équipepluridisciplinaireLa formation en trois étapes est dispensée parune équipe de formateurs, encadrée par unedirectrice, une directrice adjointe et unecoordinatrice pédagogique chacune res-ponsable d’une étape. Cette équipe est com-posée de différents professionnels qui tra-vaillent en collaboration : cinq conseillersen économie sociale et familiale, trois for-mateurs en gestion du temps libre, un infir-mier, un médecin de médecine physique etde réadaptation, quatre ergothérapeutes.De plus, deux techniciens interviennent pourles adaptations et l’entretien du matériel(domotique, fauteuils roulants, adaptationsdiverses…), ainsi que lors des déménage-ments.Les aides soignants et les agents de servicehôtelier ont aussi leur responsabilité au quo-tidien dans la formation du client. Lors deleurs interventions, les aides soignants ontune mission éducative telle que : apprendreau client à « piloter » une aide humaine, àgérer son image et plus tard l’accompagnerdans les démarches quotidiennes…Il convient également de citer tout le per-sonnel administratif (secrétariat, compta-bilité,…) qui joue un rôle dans la formationen accompagnant les clients dans des pre-mières démarches administratives tellesque : factures de téléphone, modification decréneaux d’intervention, attribution et ges-tion du budget repas…

2.2.2 Les moyens matérielsAu cours de la première étape, le client vità l’institut, dans l’un des vingt-deux stu-dios (dont quatre doubles), qui sont tousentièrement domotisés. Cela permet l’ac-cueil de personnes présentant un handicapmoteur majeur. La structure a été conçuenon pas comme un foyer mais comme unoutil de formation où le client commence àexpérimenter la vie seul à domicile. Elle estconstituée de deux bâtiments distincts : lazone d’habitation et l’espace pédagogique.Ce qui oblige le client à effectuer un dépla-cement quotidien de « chez lui » vers le« lieu de formation ». Hormis les prises en

charge des formateurs, aucun service n’estproposé au sein de l’établissement. Les acti-vités de loisirs et culturelles, les prises encharge santé (kinésithérapeute, orthopho-niste, psychologue…), entre autres, sontdonc réalisées à l’extérieur.Au départ, les déjeuners et dîners sont pro-posés dans le restaurant de l’Institut, maisprogressivement le client prend ses repaschez lui. Chacun des studios dispose d’unekitchenette, d’une salle d’eau avec WC,d’une partie chambre et d’un balcon. Dèsson arrivée, le client possède la clé ou l’émet-teur infrarouge qui ouvre la porte d’entrée deson studio (fig. 1).

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Figure 1 : Les appartements sont équipés de kitchenetteavec plan réglable en hauteur et sont personnalisés parles clients.

Pour la deuxième étape, le client déménagedans un appartement dans la ville de Chinon.L’institut loue dix-huit appartements exté-rieurs disséminés dans la ville. Ces appar-tements sont aménagés à des degrés diffé-rents afin de compenser au mieux lehandicap, tout en évitant de créer desbesoins.

La formation se solde par un nouveau démé-nagement dans la ville choisie par le client,dans un appartement adapté : c’est la troi-sième étape! Des réseaux d’aide humaine etdes relations sociales sont mis en place avantle déménagement. Le client est alors loca-taire de son appartement et il ne dépend plusde l’Institut, mais un suivi est réalisé pendantquelques mois pour finaliser son installa-tion et son intégration.

2.3 Les conceptsLa philosophie de l’institut repose sur desconcepts qu’il paraît nécessaire de présen-ter.Les personnes accueillies ne sont pas appe-lées « usagers » ou « résidents » mais« clients ». Dans ce choix, la volonté a étéde mettre l’accent sur le fait que la personneest bénéficiaire d’une prestation. De ce fait,elle peut faire des remarques et agir direc-tement sur sa formation. Pour la personne,cela marque un changement entre sa placeau sein de son ancien établissement et sasituation très impliquée dans sa formation.L’institut accueille des personnes souventtrès dépendantes qui doivent devenir auto-nomes. Il est donc primordial pour tous lesmembres de l’équipe, ainsi que pour lesclients, de distinguer ces deux notions. Ladépendance est l’impossibilité physique depouvoir réaliser des actes de la vie quoti-dienne. L’autonomie est la capacité d’unepersonne à pouvoir diriger sa propre vie. Dèsl’admission de la personne, cette différen-ciation est expliquée et présentée. Au quoti-dien, les professionnels guident la personnepour intégrer ces notions et les appliquer.Les apprentissages sont tous réalisés selonla pédagogie de l’institut, à travers des situa-tions réelles de la vie quotidienne de la per-sonne. Ces situations doivent également res-pecter différents stades de difficultés. Parexemple, chacun d’entre nous à d’abordappris à manipuler de l’argent en allant ache-ter son pain, avant d’apprendre à gérer un

budget complet. Cela fait partie d’un pro-cessus qui nous a permis de devenir un adulteautonome.Les personnes accueillies n’ont pas tou-jours pu, auparavant, vivre ces situations. Laformation reprend les bases du processusd’apprentissage de l’autonomie en per-mettant aux personnes de vivre des situa-tions concrètes. On peut parler d’appren-tissage dans le cas où le client est capablede transposer ses acquis dans un autre envi-ronnement.

2.4 Profil des clientsSi le recrutement a toujours été national, lapopulation accueillie s’est diversifiée. Audépart, le projet s’adressait aux adultes IMC,puis très vite il s’est étendu à des personnesprésentant d’autres troubles moteurs(exemple : para et tétraplégiques, spinabifida, myopathes, traumatisés crâniens…).Le déficit de motricité peut être majeur. Cedernier est souvent accompagné, de troublesassociés tels que les troubles visuospatiaux,mnésiques, praxiques…Les troubles moteurs et les troubles asso-ciés ne sont pas un critère de sélection àl’admission à l’institut. Le seul critère est lamotivation du client. C’est un élémentimportant car pour beaucoup, cela repré-sente un changement de vie radical. En effet,la sollicitation est telle qu’ils doivent fairedes efforts d’adaptation importants pouratteindre la troisième étape.Une dépendance physique importante et ungrand besoin de présence d’aide humaine(même de nuit) ne sont en aucun cas desfreins à une installation à domicile. Au coursde la formation, tous les besoins seront repé-rés et des moyens seront mis en place poury répondre.Cependant, quelques clients ne poursuiventpas la formation pour diverses raisons.Certains prennent conscience que la vie àdomicile ne correspond pas à leurs attentes.Pour d’autres, les troubles associés sont siimportants que les déplacements à l’exté-rieur sont inenvisageables sans accompa-gnement. La poursuite de la formation estdonc compromise. En effet, il est essentielque la personne soit indépendante dans lesdéplacements pour accéder à une réelle auto-nomie et à une installation à domicile cohé-rente avec le projet de l’institut. En cas d’ar-rêt de la formation, l’équipe aide et oriente

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la personne à l’élaboration d’un nouveauprojet de vie et donc à la recherche d’unnouvel établissement. Celle-ci reste, pen-dant ce temps, présente auprès de la per-sonne dans sa vie quotidienne, exemple :taches administratives, besoins matérielsliés au handicap, actes de la vie quoti-dienne…Globalement les contre-indications à la for-mation sont donc un manque de motiva-tion, des troubles psychiques structurelsgraves, un déficit intellectuel majeur ainsiqu’une impossibilité à se déplacer seul mal-gré un apprentissage.

2.5 La pédagogieComme expliqué précédemment, grâce auxexpériences des professionnels, l’institut adéveloppé une pédagogie qui lui est propre.Celle-ci repose sur le vécu de situationsréelles de la vie en adéquation avec lesbesoins de la personne.Tout d’abord, diverses évaluations sont réa-lisées afin de définir ce que la personne peutfaire seule, ce qu’elle devra faire faire et si,dans ce cas, elle est capable de contrôlerl’action faite par la tierce personne. Ellespermettent de constater les difficultés et nonde les chiffrer ; mais aussi d’observer lescapacités de la personne qu’il sera possibled’utiliser pour mettre en place un outil decompensation. Elles ne sont pas réaliséessous forme de tests dans un bureau, les pro-fessionnels s’appuient principalement surdes observations de la personne en prenanten compte son ressenti. En effet, le profes-sionnel échange avec le client pour évaluerentre autre, sa motivation à réaliser la tacheseul, sa fatigue, ses craintes…C’est lorsque la personne vit réellement lasituation et non une situation provoquée etartificielle, que sont évaluées ses réellespossibilités et la répercussion de ses troublesdans sa vie quotidienne. De ce fait l’utili-sation d’un bilan validé ne semble pas cohé-rente.Les résultats de ces observations permet-tent au client, guidé par son équipe, de défi-nir des objectifs qui orientent sa progres-sion dans la formation. Des bilans sontréalisés tous les trois mois. Ils réunissent leclient qui en est le principal acteur, sa familles’il le souhaite, et son équipe de formateurs.Lors de ces rencontres, le client reprendavec chacun des professionnels son avan-

cée dans la formation et fait évoluer sesobjectifs. Tout est retranscrit dans un écrit quia valeur de projet individualisé. Le compterendu est relu et cosigné par le client et ladirection.La formulation des objectifs a égalementété réfléchie et a toute son importance.Chacun d’entre eux commence par “Je…”,cela permet de renforcer la place du client aucentre de sa formation (cf. annexe 1).La direction coordonne l’avancée et l’évo-lution de la formation des clients. C’est doncelle qui anime les bilans et les diversesréunions de déménagement.La famille du client est invitée à chaquebilan, ils sont libres d’y participer ou non.Cependant, il est important d’impliquer lesproches du client car, pour eux aussi, cechangement de vie peut être parfois sourced’angoisse, de stress… De plus, pour prendreen compte toutes les dimensions du client,il est nécessaire que les professionnels soienten lien avec l’entourage du client.

Le client est au cœur de la formation, celle-ci est adaptée en fonction de ses difficultésmais aussi de ses envies et de son projet devie.

III. LES DIFFÉRENTES ÉTAPES

Pour intégrer la formation, une premièrevisite est réalisée à l’initiative du clientpotentiel. Si le projet correspond à sesattentes, il doit confirmer sa demande enadressant une lettre de motivation et un cur-riculum vitae retraçant son parcours. Il s’ensuit un entretien entre la personne, la direc-tion et le médecin de rééducation. Si l’en-trevue est concluante, l’admission deviendrapossible au moment où le client aura obtenuson orientation « FAM ». En moyenne, laliste d’attente est d’un an.Un mois avant l’accueil de la personne, uneréunion de pré-admission est organisée avecun professionnel de chaque service de for-mation (ergothérapeute, formateur en ges-tion du temps libre, conseiller en économiesociale et familiale et aide soignant). Cetteéquipe sera chargée de sa formation. Cetéchange permet aux formateurs de se pré-senter au futur client, mais aussi de recueillirles informations administratives et finan-cières. L’ergothérapeute identifie les besoins

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les plus élémentaires de la personne pouranticiper la mise à disposition d’éventuellesaides techniques le jour de son arrivée(contrôle d’environnement, siège de douchespécifique, téléphone infrarouge…).

3.1 AdmissionLe jour de l’admission, le client est accueilli parl’ergothérapeute qui lui présente les différentsprofessionnels, lui remet le livret d’accueil,les clés de l’appartement et de la boîte auxlettres et son numéro de téléphone personnel.Ensemble, ils expérimentent l’ouverture dela porte d’entrée et déterminent le moyenle plus adapté : clés, émetteur infrarougemobile ou contrôle d’environnement. Il enest de même pour les moyens d’appel d’ur-gence, les volets, fenêtres… (fig. 2)

Les transferts ainsi que les besoins maté-riels et humains sont évalués (fig. 3). Dansl’immédiat, une aide humaine pallie aumanque éventuel de matériel. La personnepeut venir avec ses propres meubles sinonl’institut lui en met à disposition.L’ergothérapeute étudie avec le client l’amé-nagement et l’accessibilité du studio.

3.2 Étape 1 : apprentissage de l’initiative et de l’autonomiedans les activités de la vie quotidienne dans le cadre d’un studio individuelAu cours de la première étape, le client vitdans un studio au sein de l’institut du MAI.Il commence à expérimenter la vie, seul,tout en étant dans un milieu protégé. Ilconnaît ses voisins, d’autres clients, et il estentouré de professionnels pouvant interve-nir en cas de besoin.Malgré l’intégration du studio dans unestructure collective, il est important que lapersonne se sente chez elle et non pas dans“la chambre” d’un établissement. Personnene peut entrer chez le client en son absenceou sans son consentement car la porte estverrouillée. C’est souvent un grand chan-gement pour la plupart des clients qui n’ontpas connu ce type d’intimité. Une phased’adaptation est nécessaire pour qu’il prennede nouvelles habitudes.

Lors de cette première étape, des objectifsgénéraux sont visés. Des objectifs spéci-fiques et personnalisés à la formation duclient sont énoncés pendant les bilans.

Les objectifs généraux visent :

3.2.1 Maîtrise de l’organisation dutemps par l’utilisation d’un agendaDès le premier jour, un agenda est mis àdisposition du client. En effet, les profes-sionnels n’interviennent pas de façon sys-tématique, mais sur prise de rendez-vous,c’est l’organisation qu’il retrouvera en troi-sième étape. Au cours de ceux ci, les objec-tifs que le client s’est fixés avec son équipesont abordés.L’ergothérapeute trouve l’outil le plus adaptéà la personne : semainier, agenda à la jour-née, abréviations, code couleur avec unecouleur par professionnel et par activité,utilisation d’étiquettes autocollantes…

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Figure 2 : Exemple d’un émetteur infra rouge mobilepour contrôler l’environnement ; porte fenêtre et volet.

Figure 3 : Tous les appartements sont équipés d'un railreliant la chambre et la salle de bain. Il permet l'utili-sation d'un lève-personne au plafond équipé soit d'unfilet soit de pinces.

Rappelons d’autre part que le temps est unenotion abstraite difficile à assimiler pourcertaines personnes accueillies à l’institut. Lerôle de l’ergothérapeute est aussi de travailleravec lui sur le temps et son organisation parle biais de l’outil préconisé. Grâce à desrepères visuels contrastés dans l’agenda, ilapprend progressivement à structurer sa jour-née et sa semaine: intervention de l’aide soi-gnant le matin, le repas du midi qui sépare lajournée et l’heure du repas du soir…

3.2.2 Maîtrise des déplacements à l’ex-térieurL’atteinte de cet objectif conditionne lesautres apprentissages, il est donc essentiel.Dès la première semaine, les sorties sonttravaillées. Des trajets accessibles ont étémis en place, en collaboration avec la muni-cipalité et la gendarmerie, pour pouvoir serendre à divers lieux clés de la ville deChinon (magasins, banque, poste, cinéma,office du tourisme, gare…).Pour que le client expérimente ses sorties dejour comme de nuit dans de bonnes condi-tions, il est nécessaire que son fauteuil soitadapté: c’est-à-dire robuste, confortable avecceinture de sécurité, kit éclairage et à domi-nante extérieure. Si besoin, une recherche dematériel approprié sera réalisée avec l’ergo-thérapeute. Il fera un argumentaire et un plande financement pour la constitution d’un dos-sier de prestation de compensation du han-dicap auprès de la Maison Départementale desPersonnes Handicapées (MDPH). Le tempsque le dossier soit traité, du matériel de prêtpeut être mis à la disposition de la personne.Le client travaille ces trajets par étapes avecson ergothérapeute. Lorsque celui-ci connaîtparfaitement un trajet, une attestation desortie lui est remise. Cette fiche signée parle client, l’ergothérapeute et la direction,atteste que le client a reçu la formation pourse rendre seul à des points précis. Il s’engageà respecter les trajets ainsi que les règles decirculation et de sécurité (cf. annexe 2).Certains clients ont des troubles de percep-tion. Il est donc important qu’ils puissentprendre des repères visuels afin de pallier àcette difficulté. Il n’est pas suffisant quel’ergothérapeute donne directement au clientdes repères, il faut qu’il apprenne à les trou-ver par lui-même. Cet apprentissage est par-fois long et laborieux, seule la répétition dutrajet permet la mémorisation.

À travers différentes situations concrètes etutiles liées à la formation telles que la prisede rendez-vous, se rendre à la banque… leclient développe des stratégies et amélioreses repères temporo-spatiaux. Cela lui per-met, en troisième étape, d’acquérir de nou-veaux trajets plus facilement et plus rapi-dement. C’est un réel apprentissage quidemande au client des efforts d’attention,de concentration et parfois un important tra-vail de mémorisation.

Le travail du temps et celui de l’espace sontétroitement liés surtout lorsqu’il s’agit derendez- vous. Il ne suffit pas de connaîtrele trajet, il faut que le client puisse évaluerle temps de ses déplacements. La durée dutrajet est donc calculée avec l’ergothéra-peute, ce temps sera alors retranscrit surl’agenda afin qu’il puisse arriver à l’heure àses rendez vous. Lors de la première étape,la notion d’anticipation n’est pas encoreacquise, c’est pour cela que notre aide estnécessaire.

3.2.3 Maîtrise de la communicationLes clients en formation au Mai ont parfoisun langage verbal peu ou pas compréhensibleni audible or il est primordial qu’ils puis-sent se faire comprendre lorsqu’ils sortentseuls pour gérer leur quotidien (courses,organismes administratifs…) et ceci dansle but de favoriser leur intégration. Le travailde l’ergothérapeute sera de trouver le moyenle mieux adapté pour palier à cette défi-cience. Pour l’extérieur, nous préconisons leplus souvent des synthèses vocales. Nousles adaptons sur le fauteuil roulant élec-trique pour qu’elles soient faciles d’accèset qu’ainsi les échanges spontanés avec lespersonnes extérieures soient favorisés. Lasynthèse est utilisée, ici, comme moyen decommunication et non comme outils d’ap-prentissage du langage verbal. En général,les clients ont acquis antérieurement unniveau de structuration et d’élaboration dephrase suffisant ils leur manquent juste lemoyen de s’exprimer. Pour certains, desséances d’orthophonie sont prescrites enparallèle pour parfaire la syntaxe. Nous sol-licitons aussi les associations comme « lireet dire » qui donnent bénévolement des coursde français de tout niveau.Le client prend des rendez-vous en ergo-thérapie pour connaitre le fonctionnement de

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l’outil, pour personnaliser les paramètres etapprendre à les exploiter (mode azerty ou pic-togrammes avec préenregistrement de phrasesou de mots…). L’utilisation en situationconcrète, dans un premier temps accompa-gné puis seul, permet une intégration de l’ou-til plus rapide. En effet, la synthèse palie auxdifficultés en facilitant le dialogue les per-sonnes extérieures prennent plus le tempsd’écouter et le client se rend compte alorsque les échanges deviennent plus conviviaux.D’autres moyens de communication com-plémentaires peuvent être exploités commeles logiciels de « retour vocal » sur ordina-teur, ainsi que des programmes de prédi-lection de mots ou d’aide à l’écriture (claviervirtuel alphabetique ou avec des picto-grammes) qui leur permettent d’exploiterun langage écrit. L’outil informatique leurspermet ainsi d’être autonomes pour leursdémarches administratives.

3.2.4 La recherche d’aides techniquespour une indépendance maximale.L’ergothérapeute a aussi un rôle de techni-cien en aides techniques. Il évalue la per-sonne dans les différentes situations de lavie quotidienne (y compris le contrôle deson environnement, l’utilisation de l’ordi-nateur, de la machine à laver…). En fonctionde ses observations, il définit les besoins dela personne en matière d’aides techniques etd’aide humaine.

Il organise les essais et détermine avec leclient l’aide la plus adéquate.La recherche d’aides techniques sera pour-suivie tout au long de la formation, en fonc-tion de l’évolution des besoins de la personne.Les ergothérapeutes peuvent être amenés àmettre en place des aides techniques assezcoûteuses. En collaboration avec lesconseillers en économie sociale et familiale,l’ergothérapeute et le client font là aussi desdemandes auprès de la MDPH Le travail encollaboration avec le conseiller en économiesociale et familiale est lié au rôle pédago-gique de ce dernier. Rappelons qu’à domi-cile la personne devra suivre ses demandes.

3.2.5 La maîtrise des actes de la viequotidienneSur le plan de l’hygiène corporelle, le clientapprend à gérer sa dépendance et à « piloter »une tierce personne. Une chronologie des

tâches est élaborée par le client, son équiped’aides soignants, l’infirmier et l’ergothé-rapeute. Progressivement, il doit se l’ap-proprier. Les aides soignants forment leclient à « piloter » l’aide humaine. La fina-lité est qu’il puisse contrôler et vérifier quel’action est réalisée selon sa demande.La question de l’hygiène permet égalementl’accès à la « mise en valeur » de soi, à l’es-thétisme, au désir de se sentir bien et deplaire. C’est aussi indispensable pour uneintégration dans la société.

Concernant la gestion des repas, à l’arrivée,seuls les petits déjeuners sont pris dans le stu-dio, les autres repas étant consommés dansle restaurant. Quand le client se sent capablede gérer sa solitude, il va progressivementprendre des repas dans son appartementsous forme de « plateau-repas ».Préalablement, une évaluation de ses capa-cités est réalisée par l’ergothérapeute.Lorsque le client est prêt pour commencerà préparer ses repas une nouvelle évalua-tion de l’ergothérapeute est faite pour testerses possibilités gestuelles pour la confec-tion des plats, ses capacités d’organisation,d’adaptation par rapport à l’élaboration dumenu… Selon la conclusion de l’évalua-tion, il organisera ses repas, seul ou aidéd’une tierce personne. Les conseillers enéconomie sociale et familiale le forment àévaluer les stocks, à établir des menus équi-librés, des listes de courses et à faire lesachats en conséquence grâce à des outilspersonnalisés (menus préétablis avec liste decourses correspondantes, tableau pour lagestion des stocks…) qui aideront le clientdans la planification de ces différentes étapes.Ces derniers seront adaptés par l’ergothé-rapeute. Lorsque tous les outils sont mis enplace et testés, cette formation est poursui-vie par les aides soignants.La prise des repas, seul, est une étape impor-tante qui permet de rompre avec des habi-tudes de collectivité et d’avancer vers une vieplus autonome.

Au niveau de l’entretien du linge, le clientutilise le service de l’institut dans les pre-miers temps. Puis la gestion se fait au seinde l’appartement. Selon sa situation finan-cière, un prêt de machine à laver est pos-sible. L’ergothérapeute intervient dans l’éva-luation des capacités motrices à entretenir

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son linge et dans le choix de la machine. Laformation théorique est dispensée par lesconseillers en économie sociale et familialepuis reprise par les aides soignantes.

3.2.6 La recherche de l’autonomiedans la gestion financièreLe suivi de la formation à l’autonomie estdifficile sous mesure de protection. En effet,l’apprentissage est basé sur l’expérimenta-tion. Il est nécessaire que le client se mette ensituation réelle. Pour cette raison, dès sonadmission, la levée de sa mesure de protec-tion est demandée. Avec le conseiller en éco-nomie sociale et familiale, le client travaillesur le budget du quotidien à partir de ses fac-tures réelles (courses, téléphone, loisirs…).Il a été observé que, dans des situationsconcrètes, les clients qui ont des difficultésd’abstraction, arrivent à gérer leur argent plusprécisément. En utilisant des outils (tableur,cahier de comptes…) qui leur sont adaptés,ils gagnent en autonomie dans la gestion deleur budget. Une première approche admi-nistrative est réalisée dans cette étape (lireun courrier, le comprendre, le traiter…).D’autre part, le client se déplace avec sonconseiller dans les différentes instances admi-nistratives (MDPH, sécurité sociale…) pourprendre connaissance du rôle de chacun.

3.2.7 La recherche de l’autonomiedans la gestion et l’organisation desloisirsLes clients accueillis n’ont jamais appris àgérer leur temps libre car toutes les activi-tés étaient proposées au sein des structuresd’accueil.Dans un premier temps, avec le formateur engestion du temps libre1, il découvre des acti-vités extérieures diverses puisqu’aucune n’estproposée à l’institut. Il apprend ensuite à lesorganiser, à les planifier et à les budgétiser.L’ergothérapeute est amené à intervenir pouradapter divers accessoires en fonction desactivités.Le client apprend à développer les relationssociales en invitant chez lui ou dans diverslieux extérieurs (restaurants, cafés…). Ildécouvre la convivialité chez lui.

3.2.8 La recherche en matière de ges-tion de la santéLe client apprend également à devenir acteurde sa santé avec l’infirmier. Il pourra, par

exemple, faire ses demandes de renouvel-lement d’ordonnance auprès du médecin,aller seul à la pharmacie, prendre des rendez-vous chez les spécialistes…L’infirmier a aussi un rôle de conseil et d’in-formation sur des sujets tels que l’hygiène,la nutrition ou la sexualité…De plus, le médecin de médecine physiqueet de réadaptation rencontre régulièrementle client afin de faire un point sur sa santé etses besoins en matière de positionnement, defauteuil roulant… Il est le prescripteur desdifférentes aides techniques.

Ainsi, au cours de la première étape, le clientexpérimente la vie dans un logement indivi-duel mais il est sécurisé par la proximité desprofessionnels et des autres clients. Lorsqu’ilpeut se détacher de cette présence et que tousles apprentissages indispensables ont été réa-lisés, il peut envisager une deuxième étape.Cette demande est à son initiative et est for-malisée par un courrier de sa part. Ensuite,ce passage est décidé en réunion d’équipe.

3.3 Étape 2 : découverte et début de la vie autonome ; poursuite des apprentissages ; nouvellesacquisitionsPour le client, cette étape est une mise ensituation proche de la troisième étape. Avecchaque professionnel, il continue et appro-fondit les apprentissages de la premièreétape: « pilotage » d’une aide humaine, ges-tion des tâches administratives, organisa-tion des loisirs, recherche d’aides tech-niques… Progressivement, les formateursont alors un rôle de contrôle.

3.3.1 Aménagement de l’appartementDans un premier temps, l’ergothérapeute visitel’appartement situé dans Chinon avec le client.Ensemble, ils testent la possibilité de se dépla-cer dans l’appartement, d’agir sur l’environ-nement (ouverture de la porte, volets, lumières,ouverture des fenêtres…), d’utiliser les ins-tallations sanitaires, de réaliser les différentstransferts (ils agencent le mobilier afin que lapersonne puisse circuler et utiliser au mieux lesdifférentes installations (domotique (fig. 4),électroménager, poste de travail…).

3.3.2 SécuritéIl est important d’assurer la sécurité de la per-sonne. En complément des règles de sécurité

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1. Les formateurs en gestion du temps libresont des professionnelsspécifiques à l'institut,leurs parcours de formationet professionnel peuventêtre variables. Ils ont étéformés à la gestion du temps libre au sein de la structure auprès des clients et au fil de leurs expériences.

de base qui sont expliquées au client, uneliste de numéros d’urgence est établie. Ellerappelle au client ou à l’intervenant les dif-férentes informations (nom, adresse, numérode téléphone…) à donner aux secours.Celles-ci pourraient être oubliées dans lapanique. Cette fiche est complétée par dif-férents numéros (médecin, infirmier, ser-vice d’auxiliaire de vie, téléassistance…)qui peuvent s’avérer utiles dans l’urgencerelative (cf. annexe 2).L’installation en deuxième étape nécessitela mise en place d’un système de téléassis-tance. Par le biais d’un médaillon ou d’unbracelet, la personne déclenche, via un trans-metteur, un appel sur une plate forme télé-phonique. Ce dispositif permet de faire inter-venir les personnes compétentes en fonctiondes circonstances.L’ergothérapeute adapte les systèmes d’ap-pel en utilisant des pipettes au souffle, descontacteurs divers, en utilisant la domo-tique…Le client ne bénéficie plus de la sécuritéapportée par les studios de l’institut. En pre-mière étape, en sortant de chez lui, il étaittoujours dans un lieu sécurisé. En deuxièmeétape, lorsqu’il sort, il est dans la rue. Celaimplique une gestion des risques : inconnuqui vient frapper à la porte, démarcheurs,bruits incongrus…Au-delà des questions de sécurité, la ges-tion de la solitude est un apprentissagemajeur de la deuxième étape. Elle peut êtrepesante et angoissante pour des personnesqui n’ont généralement jamais connu cettesituation. Cela peut compromettre la pour-suite de la formation. Quelques personnesont pris conscience de leur impossibilité àvivre seules et ont fait le choix de s’orienter

vers d’autres formules d’hébergements ou deretourner en famille.

3.3.3 DéplacementsLes trajets vus en première étape peuventêtre repris au départ de l’appartement de lapersonne. Ce travail est généralement plusrapide que lors de la première étape car lapersonne a déjà acquis une méthode de repé-rage.

3.3.4 Recherche d’appartement pourla troisième étapeTrès tôt dans la formation, la troisième étapeest abordée.L’ergothérapeute définit les aménagementset aides techniques nécessaires à l’installa-tion du client en troisième étape.La recherche d’appartement demande uneanticipation importante. C’est pourquoi, leclient exprime le plus tôt possible la villeoù il souhaite vivre.L’Institut s’appuie sur l’aide de bénévoles del’association Le MAI dans la recherche d’ap-partements. Ils ont établi des contacts et despartenariats avec des organismes bailleursdans différentes régions.Dans le secteur privé, les loyers ne sontgénéralement pas compatibles avec les bud-gets des clients, c’est donc auprès des orga-nismes de logements sociaux qu’ils réali-sent, avec leur conseiller en économie socialeet familiale, une demande de logement. Eneffet, le budget des clients est limité àl’Allocation Adulte Handicapé. Chaqueclient établi un budget prévisionnel avecl’aide de son conseiller en économie socialeet familiale pour définir un loyer maximal.

Si un appartement existant est proposé, leclient, son ergothérapeute et le technicienvont sur place. Ils étudient la fonctionna-lité et les possibilités d’adaptation du loge-ment. L’environnement est également pris encompte : accessibilité, proximité des maga-sins et des infrastructures administratives.Lorsque l’accessibilité de la voirie fait défaut.L’ergothérapeute prend contact avec la mai-rie pour savoir s’il est possible de rendreaccessibles les abords du futur appartement.Lorsque les bénévoles trouvent un projet deconstruction pouvant convenir, l’ergothé-rapeute et le technicien repèrent l’accessi-bilité du quartier, avec ses commerces etses activités, avant la sortie de terre du loge-

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Figure 4 : Avec son contrôle d'environnement, la per-sonne peut contrôler la lumière, l'ouverture de lafenêtre et des volets, son téléphone infrarouge ainsique sa télévision et choisir les chaine de la TNT.

ment. Si le cadre convient à l’installationd’un client éventuel, les accès et les amé-nagements intérieurs de l’appartement serontétudiés avant le début de la construction surles plans de l’architecte.

3.3.5 Les aménagements spécifiquesde l’appartementAprès l’attribution définitive du logement àun client, l’ergothérapeute et le technicienconstituent un cahier des charges des amé-nagements, accompagné d’un croquis cor-respondant au plan corrigé. Suite à l’ac-ceptation des modifications, le plan définitifest réalisé.L’ergothérapeute et le technicien suivent lestravaux de près et participent régulièrementaux réunions de chantier.Certains organismes bailleurs prennent encharge une partie du financement des amé-nagements des parties communes et de l’ap-partement.Parallèlement, les besoins en aides tech-niques et en aménagement spécifique pourl’installation à domicile sont redéfinis.L’ergothérapeute réévalue le matériel néces-saire par rapport au futur appartement etson agencement.

3.3.6 Le dossier de prestation de com-pensationPour tous les clients, une demande de pres-tation de compensation du handicap est ins-truite auprès de la MDPH. Le dossier estcomplété par le client avec son conseiller. Lademande concerne les besoins en aideshumaines, en financements de charges spé-cifiques (téléassistance…), en aménage-ment et en aides techniques.L’ergothérapeute complète la partie des amé-nagements du domicile et celle des aidestechniques. Il rédige l’argumentaire en jus-tifiant chacun des aménagements et cha-cune des aides techniques par rapport auxincapacités de la personne ; il y inclut lesdevis et un plan de financement approxi-matif. Pour les aménagements dans un pro-jet en construction, les devis correspondentaux plus-values des modifications liées auhandicap.Après la notification de la prestation de com-pensation, les financements ne sont pas tou-jours finalisés. Une demande de fond de com-pensation est sollicitée auprès de la MDPH.Si besoin est, les mutuelles et les assurances

peuvent également être sollicitées. Les dos-siers sont en général traités des mois après ledéménagement. L’ergothérapeute et leconseiller en économie sociale et familiale sui-vent le client jusqu’à la clôture de ces derniers.

3.3.7 La préparation de l’installationà domicileLe client repère son nouvel environnement.Il commence par repérer les différents tra-jets vers les commerces, la banque, la gare…Le formateur en gestion du temps libre l’aideà créer des contacts pour prévenir le risqued’isolement. Ils découvrent les activités cul-turelles et de loisirs de proximité. Quandcela est possible, il commence ses activitésavant le déménagement.Il faut aussi organiser l’intervention d’uneéquipe locale d’aide à domicile. Le client, ledirecteur adjoint, son conseiller et un aidesoignant rencontrent le responsable duréseau.Le conseiller en économie sociale et fami-liale accompagne le client dans lesdémarches administratives liées au démé-nagement (dossier CAF, changementd’adresse, dossier prestation de compensa-tion du handicap pour l’aide humaine…).L’ergothérapeute étudie sur plan avec leclient l’agencement du mobilier. Les sys-tèmes de sécurité présents en deuxième étapesont transposés dans le futur appartement.C’est pourquoi, en amont du déménage-ment, une recherche de téléassistance et debénévoles est faite dans la région d’instal-lation. Lorsque la date de déménagementest définie, des réunions entre la direction,l’équipe et le client sont planifiées réguliè-rement. Puis, deux « procédures de démé-nagements » sont programmées. Elles ser-vent, à partir d’un document très complet, àlister toutes les opérations à réaliser pourne rien oublier et effectuer le déménage-ment dans les conditions maximales de sécu-rité. L’entourage du client est convié à cesdifférentes réunions de préparation et ilspeuvent s’ils le souhaitent s’impliquer dansce déménagement (réalisation de petits tra-vaux, participation au choix des meubles…)

3.4 Étape 3 : le déménagement

3.4.1 Le jour du déménagementLe déménagement se déroule sur une jour-née, ou deux si la ville est plus éloignée.

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C’est le technicien, l’ergothérapeute et un oudeux aides-soignants qui déménagent leclient. La veille, les techniciens chargentles meubles et les cartons dans un camion.Arrivés sur les lieux, après le déchargementdu véhicule, les professionnels se répartis-sent les tâches à effectuer.L’ergothérapeute installe les aides tech-niques, la téléassistance, le téléphone, l’in-formatique et il teste à nouveau le matérieladapté et surtout la domotique. Il procède àl’installation des différentes adaptations auniveau du lit pour que le client puisse avoiraccès à la sécurité et à son environnement.Il retrouve avec le client des points de repèrepour les différents transferts nécessaires.La personne installée doit être opération-nelle dès le lendemain matin pour répondreet ouvrir à l’auxiliaire de vie ; par exemple,plusieurs clients utilisent leur contrôle d’en-vironnement installé au lit pour répondre àl’interphone relié au téléphone infrarouge(fig. 5). Lorsque le client a identifié la per-sonne, il ouvre les portes motorisées (dehall puis de l’appartement) équipées d’unecommande infrarouge.L’ergothérapeute coordonne le déménage-ment et de ce fait, se sent responsable deson bon déroulement.Pour l’ergothérapeute, le moment du départprovoque une tension éprouvante et diffi-cile à gérer. Malgré une planification destâches, il a toujours la crainte d’oublier undétail ou qu’un matériel soit défectueux audernier moment. Pour le client, les émo-tions se bousculent et se contredisent : ilfaut donc le rassurer et bien anticiper toutesles actions à mener dans la journée car ilest important que « l’ex-client » engage soninstallation dans les meilleures conditions.Elle influe sur la rapidité de l’intégrationde la personne en troisième étape.

3.4.2 Le suiviUne aide-soignante est présente lors de lapremière intervention du réseau d’aide àdomicile pour assurer la transmission. Dansles premiers temps, toute l’équipe reste àl’écoute des difficultés du client. Les pro-fessionnels se déplacent lors de problèmesparticuliers.Le conseiller en économie sociale et fami-liale assure un suivi pendant une duréevariable et en espaçant ses visites au fil dutemps. Il vérifie les relais, l’organisation de

la vie quotidienne, le mode de gestion finan-cière.Des réunions de suivi d’installation entrel’équipe et le client se déroulent, notam-ment pour suivre le dossier de prestation decompensation jusqu’à sa finalité.L’ergothérapeute viendra substituer le maté-riel acheté par le client, lorsqu’il aura obtenules financements nécessaires, en remplace-ment de celui prêté par l’établissement lorsde l’installation.

IV. PARCOURS D’UN CLIENT

Nous avons choisi pour illustrer nos propos deprésenter rapidement le parcours de Stéphanie.Même si chaque client a un parcours qui luiest propre, cela permettra au lecteur de mieux

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Figure 5 : Exemple d’une porte motorisée avec unmoteur infrarouge et gâche électrique pouvant êtreouverte du fauteuil et du lit par un émetteur.

comprendre les actions qui sont menées àl’institut du MAI.

Stéphanie est une jeune femme de 24 ans.Elle est atteinte d’une pathologie muscu-laire atteignant les quatre membres.L’atteinte motrice est telle qu’elle a unezone d’approche avec les membres supé-rieurs très limitée. Elle est trachéotomisée.Elle se déplace en fauteuil roulant électriqueà l’intérieur comme à l’extérieur. Elle estdépendante pour son quotidien (toilette,habillage, repas…) et a besoin d’une tiercepersonne pour réaliser les actes de la viequotidienne. Elle utilise un contrôle d’en-vironnement pour pouvoir commander lesouvertures de porte, de fenêtre et de volets,le téléphone et la télévision…Avant d’intégrer l’institut, elle était internedans un service enfant d’un centre de réédu-cation. Elle a suivi une scolarité jusqu’auniveau 3e. Une ancienne cliente lui a faitconnaître l’établissement. Stéphanie a sou-haité suivre la formation du fait de songrand désir de vivre à domicile malgré sonhandicap.Elle est entrée à l’institut en janvier 2007à l’âge de 20 ans. En première étape, elleest sortie seule pour la première fois, cequi a été pour elle une grande source destress. Ce travail a été à l’origine du plusgrand changement qu’elle ait vécu à cestade de la formation.En mai 2009, elle déménage dans un appar-tement totalement domotisé de la ville deChinon. Elle y découvre la vie seule endehors de l’institution. “Maintenant, j’aivu sur le parking plus sur le couloir. C’estflippant”. Pour assurer sa sécurité, elle aappris à utiliser une téléassistance qu’elledéclenche à l’aide de son contrôle d’envi-ronnement et d’une pipette au souffle lors-qu’elle est au lit.Elle déménagera, en octobre 2010, dans unappartement situé à 4 heures de Chinon.Les aménagements spécifiques à son han-dicap ont été réalisés (porte, fenêtre et voletsmotorisés, visiophone relié à la télévision,soulève personne avec un rail au plafond…).Elle bénéficie d’une PCH évaluée à5.5 heures d’aides humaines par jour. Ce

volume horaire comprend les interventionsliées aux actes de la vie quotidienne ainsique l’intervention ponctuelle d’une garde iti-nérante de nuit. Cette dernière assure sasécurité en lien avec la téléassistance enintervenant en cas de besoin (aspirationnocturne par exemple).Elle est déjà inscrite à deux activités qui luiplaisent pour commencer dès son installa-tion.

CONCLUSION

À ce jour, l’institut du MAI a accueilli 144clients en formation, 87 sont parvenus às’installer en troisième étape dans diversesvilles, Tours, Poitiers, Angers, Paris,Nantes… dix-sept clients se sont réorien-tés et 40 sont en cours de formation.Chaque installation d’une personne à domi-cile entraîne un déménagement en deuxièmeétape, et une entrée au sein de l’Institut. Cesont de multiples opérations qu’il faut syn-chroniser pour réduire la perte de journées,base de calcul du financement de l’institut.C’est pour cela que des réunions de “mou-vements clients” sont organisées par la direc-tion. Après une première réflexion de sapart, elle expose à l’équipe le planning desdifférents déménagements et admissions àvenir.Ces installations ont une incidence sur leplan économique. En effet, à long terme laprise en charge financière des besoins d’unepersonne à domicile est moindre pour lasociété que celle en foyer de vie.Ce lieu unique en France, permet aux per-sonnes handicapées motrices de trouver uneplace plus valorisante dans la société. Ilprouve que chacun, malgré la différence,peut être reconnu comme adulte citoyen dis-posant d’un libre arbitre et de la totalité deses droits. A ce titre, la personne handicapéepeut enfin accéder à tout ce qui constitue lavie d’une personne valide: se déplacer, avoirtoute garantie quand à la protection de savie privée et intime, avoir toute liberté quantau choix de ses relations, avoir une vie affec-tive et sexuelle, pouvoir se divertir, pouvoirconstruire une vie citoyenne…

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Bibliographie:

BOURBONNAIS E, BROSSAUD F, COLBEAU-JUSTIN P. (2000). Motricité cérébrale, Un projet d’autonomieet d’insertion sociale : la résidence du MAI, Chinon, p 22-27.

Références complémentaires :

Le Projet de l’Etablissement du MAI, juin 2006.L’Heure des (bons) bilans du MAI, La gazette du Chinonais, N° 39, semaine du 02/07/2008 au 08/07/2008.SAVY J. (2008). Réadaptation, L’institut du MAI à Chinon: premier centre de formation pour les IMC, n° 552.CHABROL A. (2006). Le Bulletin de l’ordre des médecins.PAGNEUX F. (2007). Actualités Sociales Hebdomadaire, A Chinon, les personnes handicapées se formentà l’autonomie, n° 2536, p 37-38.

ANNEXE I

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ANNEXE II

ATTESTATION DE SORTIE

La présente attestation est délivrée à Mlle, Mme ou M. ..................................................................................,client/e en formation à l’Autonomie et à l’Insertion Sociale à l’Institut du MAI et sous la res-ponsabilité de Mme Elisabeth BOURBONNAIS, directrice, pour attester qu’il/elle est auto-risé/e à circuler seul/e à l’extérieur de l’Institut sur les trajets indiqués.

Cette formation a été transmise par Mme ..............................................., ergothérapeute.

VÉHICULE UTILISÉ :

– Quadrimobile ��

– Fauteuil roulant manuel ��

– Fauteuil roulant électrique ��

– Vélo ��

– Tricycle ��

* Assurance :.................................................................................N° de sociétaire :...........................................................................Échéance : .....................................................................................

TRAJETS AUTORISÉS Jour Nuit

– Gare, Café de la Gare, Marché Rabelais �� ��

– D-Médica, Boulangerie des Courances �� ��

– Caisse d’Épargne, Pharmacie PION �� ��

– Marché du Jeudi, place Jeanne d’Arc �� ��

– La Poste, quai Jeanne d’Arc �� ��

– Centre ville de Chinon (SHOPI) �� ��

– Cinéma Le Rabelais �� ��

– Gymnase Jean-Zay (rue Paul-Huet) �� ��

– Office du Tourisme, place Hofheim �� ��

– Eglise Saint Etienne, rue J-Jacques-Rousseau �� ��

– Promenades le long de la Vienne �� ��

– Faubourg St Jacques �� ��

– Espace Rabelais/Piscine de Chinon �� ��

– Super U �� ��

Mlle, Mme ou M. ...........................................................................................................................s’engage à respecter scrupuleusement les trajets préconisés par son ergothérapeute.Votre sécurité et celle des autres usagers de la route vous concernent, soyez donc atten-tifs à respecter les termes de cette attestation et les consignes transmises par l’ergo-thérapeute lors de votre formation.

Date et Signature Client/e Ergothérapeute La Directrice

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ANNEXE III

NUMEROS D’URGENCE

GENDARMERIE ................................................................ 17(personne qui rode, problème avec quelqu’un que tu ne connais pas,stationnement gênant devant chez toi, elle informe des numéros desmédecins et pharmacies de garde, de nuit ou dimanche, joursfériés)

POMPIERS.......................................................................... 18(feu, fumée, odeurs suspectes, court circuit: odeur de grillé…)

SAMU.................................................................................. 15(problème de santé grave, chute avec douleurs…)

Lors d’un appel à ces numéros, préciser :

Ton nom : ###########

Apt #, Rez de chaussée

Résidence #####

Ton adresse : ############

##########

Ton numéro de téléphone : ############

Le problème : ................................................................................

MEDECIN...........................................................................SOS Medecin.......................................................................

Le week-end

PHARMACIE......................................................................

CABINET INFIRMIERS ....................................................

ADMR de…..(auxiliaires de vie) ........................................Responsable : Mme..............................................................

TELE ASSISTANCE...........................................................BENEVOLES : M. ####### ..............................................

Mme ####### ..............................................Responsable : M...................................................................Problème de transmetteur ou de médaillon qui n’envoie plus l’info

GARDIEN : M. ###### .......................................................OPAC ...................................................................................moteur de porte de hall en panne