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Institut nationa dl e santé publiqu deu Québec · Institut nationa dl e santé publiqu deu Québec 4835, avenue Christophe-Colomb, burea 20u 0 Montréal (Québec) H2J3G8 Tél.:

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Institut national de santé publique du Québec 4835, avenue Christophe-Colomb, bureau 200

Montréal (Québec) H2J3G8 Tél.: (514) 597-0606

LA CONTAMINATION DE LA NAPPE PHRÉATIQUE PAR DES COMPOSÉS ORGANIQUES DANS UN QUARTIER

DU CANTON DE GRANBY ET LES AVIS DE SANTÉ PUBLIQUE

AVIS DE SANTÉ PUBLIQUE ÉMIS PAR LE DÉPARTEMENT DE SANTÉ COMMUNAUTAIRE DU CENTRE HOSPITALIER HONORÉ-MERCIER

Par:

Marlène Mercier Agente de planification et de

programmation socio-sanitaire en santé environnementale

Février 1992

ii/

TABLE DES MATIÈRES

PAGE

REMERCIEMENTS iv

LISTE DES ABRÉVIATIONS v

LISTE DES TABLEAUX vi

RÉSUMÉ ET RECOMMANDATIONS vii

1. INTRODUCTION 1

2. RÉSUMÉ DE LA PROBLÉMATIQUE ET DES INTERVENTIONS 1

3. OBJECTIFS 3

4. COMPOSÉS ORGANIQUES VOLATILS 3

4.1 Information générale 3

4.2 Normes et risques à la santé 4

4.2.1 Hydrocarbures aromatiques 8

4.2.1.1 Benzène 8

4.2.1.2 Les homologues supérieurs du benzène 9

4.2.1.2.1 Toluène 9

4.2.1.2.2 Les Xylènes 10

4.2.1.2.3 Isopropylbenzène 10

4.2.1.2.4 Ethylbenzène 11

4.2.1.2.5 Styrène 11

4.2.1.2.6 Les Triméthylbenzènes , . . . 12

4.2.1.3 Naphtalène 12

4.2.1.4 2-Chlorotoluène . 12

4.2.1.5 Chlorobenzène . . . 13

4.2.1.6 Les Dichlorobenzènes 13

4.2.1.7 Autres 14

4.2.2 Hydrocarbures halogénés aliphatiques 15

Hi/

4.2.2.1 Les dérivés du Méthane 15

4.2.2.1.1 Dichlorométhane 15

4.2.2.1.2 Les Trihalométhanes . . . 16

4.2.2.1.3 Dibromométhane . . . . . 17

4.2.2.1.4 Dichlorodifluorométhane 17

4.2.2.1.5 Trichlorofluorométhane . . 18

4.2.2.2 Les dérivés de l'Éthane 18

4.2.2.2.1 1,1-Dichloroéthane 18

4.2.2.2.2 . 1,2-Dichloroéthane 19

4.2.2.2.3 1,1,1 -Trichloroéthane 20

4.2.2.2.4 1,1,2-Trichloroéthane 20

4.2.2.3 Les dérivés de l'Éthylène 21

4.2.2.3.1 1,1-Dichloroéthylène . . . 21

4.2.2.3.2 1,2-Dichloroéthylène 22

4.2.2.3.3 Trichloroéthylène 22

4.2.2.3.4 Tétrachloroéthylène 23

4.2.2.3.5 Chlorure de vinyle 23

4.2.3 Autres composés retrouvés dans l'eau contaminée . . . . . . . 24

5. ANALYSE DES RÉSULTATS 24

5.1 Résultats positifs des échantillons .. . . 24

5.2 Résultats hors-normes . . . 31

6. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 32

7. BIBLIOGRAPHIE 35

iv/

REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier tous les organismes et leur personnel qui, par leur

collaboration, ont permis la réalisation de l'ensemble des activités par le Départe-

ment de santé communautaire (DSC) Honoré-Mercier:

Le Ministère de la santé et des services sociaux;

Le Centre de toxicologie du Québec;

La Municipalité du Canton de Granby;

Le Ministère de l'environnement du Québec, Direction régionale de la

Montérégie.

Nous remercions le personnel du DSC Honoré-Mercier pour sa disponibilité et

sa précieuse collaboration.

Nous remercions particulièrement nos collaborateurs et collaboratrices

immédiats:

DSC: Dr Raymond Milette, Dr Yves Tousignant, Yves Charron, Dr Milos

Jenicek, Dr Yves Tremblay

CTQ: Dr Albert Nantel, Mme Denise Phaneuf

MENVIQ: Jean-Marc Lévesque

Nous remercions enfin les secrétaires du DSC Honoré-Mercier et particulière-

ment Sylvie Cayouette et Ginette Charbonneau pour l'importante contribution dans

la préparation du rapport.

V/

LISTE DES ABRÉVIATIONS

CSST: Commission de la santé et de la sécurité au travail

CTQ: Centre de toxicologie du Québec

DSC: Département de santé communautaire

EPA: «Environmental Protection Agency» des États-Unis

GOA: U.S. General Accounting Office

IARC: International Agency for Research on Cancer

IRIS: Integrated Risk Information System

LHA: «Lifetime Health Advisories»

MSSS: Ministère de la santé et des services sociaux

MENVIQ: Ministère de l'environnement du Québec

NLM-TOXNET: The National Library of Medicine's Toxicology Data Network

NTIS: National Technical Information Service

WHO/OMS: World Health Organisation / Organisation mondiale de la santé

SBSC: Santé et bien-être social Canada

SNC: Système nerveux central

vi/

LISTE DES TABLEAUX

1. Normes et directives des différents organismes en matière d'eau potable

pour des composés organiques volatils 6

2. Concentration des composés organiques retrouvés dans les puits des

propriétés du Canton de Granby (échantillons prélevés entre août 1989

et avril 1990) 26

3. Concentration des composés organiques retrouvés dans les puits des

propriétés du Canton de Granby (échantillons prélevés le 31 juillet

1991) 27

4. Concentration des composés organiques retrouvés dans les puits des

propriétés du Canton de Granby (échantillons prélevés le 1er août

1991) . . .. 28

5. Concentration des composés organiques retrouvés dans les puits des

- propriétés du Canton de Granby (échantillons prélevés le 3 octobre

1991) 29

6. Concentration des composés organiques retrouvés dans les puits des

propriétés du Canton de Granby (échantillons prélevés le 4. octobre

1991) 30

7. Concentrations de produits cancérogènes dans l'eau potable associées

à un excès de cancer 31

vii/

RÉSUMÉ ET RECOMMANDATIONS

Le Département de santé communautaire Honoré-Mercier, en collabora-

tion avec le Ministère de l'environnement, Direction régionale de la Montérégie, a

émis des avis de santé publique concernant une contamination par des composés

organiques volatils de la nappe phréatique d'un secteur de la municipalité du Canton

de Granby.

Les composés organiques volatils retrouvés font partie principalement de

la famille des hydrocarbures tant aliphatiques qu'aromatiques et ont diverses

applications en industrie. La présence habituelle de ces composés est uniquement

à l'état de trace dans les eaux de surface, i.e. moins de 10 jug/L. Pour certains

composés détectés, des normes ou recommandations ont été adoptés par différents

organismes (Ministère de l'environnement du Québec. Santé et Bien-être social

Canada, "Environmental Protection Agency" des États-Unis, Organisation mondiale

de la santé), lesquelles peuvent varier d'un organisme l'autre.

Les concentrations mesurées dans l'eau des puits excèdent, pour

plusieurs composés, ces normes ou recommandations. Les composés les plus

fréquents dans les échantillons sont le benzène, le 1,1-dichloroéthylène, le cis-1,2-

dichloroéthylène, le 1,1-dichloroéthane, le trichloroéthylène, le tétrachloroéthylène

et le 1,1,1-trichloroéthane. Parmi ces composés contaminant la nappe phréatique,

le benzène est considéré comme une substance cancérogène chez l'humain et

plusieurs autres sont des agents cancérogènes probables chez l'humain.

A la lumière des derniers résultats et des connaissances actuelles des

effets sur la santé, les recommandations de ne pas consommer l'eau des puits

prévalent pour les adresses suivantes:

- du 947 au 1050 rue Principale;

- du 6 au 61 et 90 rue Irwin;

- le 15 rue Dutilly;

- le 17 rue St-Jude;

- et les 11 et 27 rue Yvon.

viii/

Ces recommandations prévaudront aussi longtemps que le Ministère de

l'environnement du Québec, Direction régionale de la Montérégie, ne nous assurera

pas de la décontamination complète du territoire à risque et que la source

d'émission soit contrôlée de façon permanente.

Yves Tremblay, MD

Directeur du DSC

Marlène Mercier, M.Se.

Agente de planification et de programmation

socio-sanitaire en santé environnementale

1/

1. INTRODUCTION

Ce rapport fait la synthèse de la collaboration apportée par le DSC

Honoré-Mercier en matière de protection de la santé dans le dossier de la

contamination de la nappe phréatique par des composés organiques volatils dans

un quartier de la municipalité du Canton de Granby et des avis de santé publique

émis. Il couvre la période de août 1989 à novembre 1991.

Les activités du MENVIQ, Direction régionale de la Montérégie, ne font

pas l'objet d'une description exhaustive.

C'est dans le cadre du mandat de protection de la santé publique confié

à son directeur par la loi (Loi sur la protection de la santé publique [L.R.Q. c.P-35]),

que le DSC s'est impliqué dans ce dossier. En effet, par ce mandat, le chef du DSC

doit prendre les mesures nécessaires pour prévenir et enrayer la contagion ou

l'épidémie et protéger la santé de la population lorsqu'un problème de nature

toxique lui est signalé.

2. RÉSUMÉ DE LA PROBLÉMATIQUE ET DES INTERVEN-

TIONS

. Le 21 décembre 1989, le DSC Honoré-Mercier était informé par le

MENVIQ, Direction régionale de la Montérégie, de la contamination par des

composés organiques volatils de la nappe phréatique d'un secteur de la municipalité

du Canton de Granby.

Le Canton de Granby est une municipalité située à l'entrée de la ville de

Granby. Le 25 août 1989, répondant à des plaintes de résidents au sujet de l'eau

de leur puits artésien qui dégageait une odeur de «mazout», des inspecteurs du

MENVIQ, Direction régionale de la Montérégie, procédaient à des analyses de l'eau

2/

de consommation de certains puits privés (rues: Principale, Yvon, Carrier et Irwin).

Dès ce moment, compte tenu de la proximité de l'usine des Produits Shefford,

contre qui le MENVIQ avait justement un contentieux relatif à des déversements

illégaux de rejets toxiques, il apparaissait évident que l'eau souterraine était

contaminée et qu'elle représentait un risque pour la santé des résidents. D'autres

échantillons furent prélevés le 28 septembre 1989. Bien qu'ayant reçu les résultats-

d'analyses à partir du 16 octobre 1989, ce n'est que le 21 décembre 1989, tout juste

avant le congé des fêtes, que le Docteur Yves Tousignant, chef du DSC, a reçu un

bref rapport du MENVIQ contenant seulement des données brutes, en lui indiquant

qu'il y avait peut-être, au Canton de Granby, un problème sérieux de santé publique

relié à l'eau des puits et de bien vouloir s'en occuper.

Le DSC a alors consulté le Centre de toxicologie du Québec sur la

signification toxicologique des données qui avaient été recueillies. Le Docteur Albert

Nantel a alors recommandée d'aviser les résidents de cesser immédiatement toute

consommation de l'eau contaminée.

Le 23 décembre 1989, le DSC avertissait le Maire du Canton de Granby,

Monsieur Louis Choinière. Celui-ci et deux représentants du DSC ont alors «fait du

porte-à-porte» pour avertir tous les citoyens concernés de ne pas consommer l'eau

de leurs puits.

Suite à ces événements, des rencontres avec les citoyens et la presse

eurent lieu pour les informer de l'état de la situation. Une enquête a alors été

effectuée auprès de la compagnie «Les Produits Shefford» et de nouveaux

échantillonnages furent effectués en avril 1990. La participation du DSC dans ce

dossier fut par la suite demandée pour évaluer les résultats des échantillonnages

et émettre des avis de santé publique.

L'enquête est toujours en cours et de nouveaux échantillonnages furent

effectués en juillet, août et octobre 1991. Le DSC Honoré-Mercier s'est prononcé

sur les avis de santé publique à émettre pour tous les nouveaux échantillonnages

et travaille directement avec le MENVIQ sur ce dossier.

3/

3. OBJECTIFS

Le Département de santé communautaire du Centre hospitalier Honoré-

Mercier a été impliqué dans le dossier de la contamination de la nappe phréatique

dans un secteur de la municipalité du Canton de Granby afin d'émettre des avis de

santé publique.

Pour ce faire, les concentrations positives de composés organiques

volatils mesurés, échantillons prélevés par le Ministère de l'environnement, sont

comparées aux normes ou critères de qualité de l'eau potable émis par plusieurs

organismes (MENVIQ, SBSC, OMS, EPA, IARC). Les recommandations de non-

consommation de l'eau des puits privés ont été émises en considérant les résultats

dépassant les normes ou critères et les caractères toxiques des substances

présentes en concentrations plus élevées.

4. COMPOSÉS ORGANIQUES VOLATILS

Plusieurs composés organiques ont été retrouvés dans les échantillons

d'eau prélevés dans un quartier du Canton de Granby. Dans le présent chapitre,

nous présenterons l'information générale, les normes ainsi que les risques à la santé

suite à une exposition à plusieurs composés organiques volatils.

4.1 INFORMATION GÉNÉRALE

À l'exception des trihalométhanes (chloroforme, bromoforme, dibromo-

chlorométhane et bromodichlorométhane), les composés organiques volatils

retrouvés dans les échantillons d'eau potable ont diverses applications en industrie:

solvants dans le nettoyage à sec, pour le dégraissage des métaux, dans les

aérosols, les colles, les encres, solvants et intermédiaires dans la synthèse de

pesticides et autres composés chimiques additifs de l'essence (Ayotte, 1990).

4/

On regroupe sous cette étiquette un certain nombre de substances

organiques très diverses qui ont la propriété, comme leur nom l'indique, de

s'évaporer à la température de la pièce. Donc, à cause de leur caractère volatil,

lorsque l'eau est contaminée, elles sont d'une part une source d'exposition via

l'absorption gastro-intestinale, puis une source d'exposition via l'inhalation, dans des

activités où il y a vaporisation de l'eau, telle une douche. La plupart de ces

substances peuvent aussi être absorbées par la voie cutanée (par exemple via un

bain) dû à leur propriété d'être liposolubles.

Les composés organiques volatils sont habituellement retrouvés

uniquement à l'état de trace dans les eaux de surface, i.e. moins de 1 ^g/L

(Gaudreau, 1991) alors qu'ils peuvent se retrouvés en quantité importante dans les

nappes souterraines contaminées.

4.2 NORMES ET RISQUES À LA SANTÉ

La toxicité d'un composé est sa capacité intrinsèque de causer un

dommage qui peut être aigu, subaigu ou chronique. En plus, le risque toxicologique

associé à un composé particulier est fonction des circonstances de l'exposition

(durée, concentration, mélange, véhicule, etc...).

Bien qu'à des concentrations dites «normales», il est fort probable que

les composés organiques ne causent une toxicité aiguë; une toxicité chronique peut

être appréhendée lorsqu'apparaît une période d'exposition très longue (durée de vie

de 72 ans). Les effets les plus possibles, suite à une exposition à long terme à de

très faibles doses, sont des effets mutagènes (provoquant des mutations du code

génétique), tératogènes (effet sur la reproduction) et cancérogènes (Gaudreau,

1991).

Plusieurs organismes (OMS, EPA, SBSC) ont étudié les substances

chimiques retrouvées dans l'eau potable et ont établi des normes de potabilité. Ces

études sont effectuées selon 2 étapes: 1) l'évaluation du risque qui est faite en

tenant compte, le plus souvent, des études toxicologiques effectuées chez l'animal

5/

mais aussi, lorsque disponibles, des études épidémiologiques effectuées chez

l'humain et 2) l'étape communément appelée celle de gestion du risque prenant en

compte les critères de faisabilité (économique, technique, sociale, réglementaire,

etc...). La norme ou le guide qui en sort est un compromis entre la protection idéale

de la santé et celle qui est réaliste (Levallois, 1990).

Le processus d'évaluation du risque sera différent selon qu'il s'agit de

substances cancérogènes ou non. Santé et bien-être social Canada (SBSC),

comme la majorité des agences gouvernementales dans le monde, considère qu'il

n'existe pas de doses sans effet pour les substances cancérogènes. Le but ultime

est donc de viser un niveau zéro. Cependant, rétape de gestion du risque permet

de déterminer à partir de quelle concentration un cancérogène sera considéré

comme acceptable. Pour le cas des substances non-cancérogènes, l'étape

d'évaluation du risque consiste à déterminer la dose sans effet à partir de données

animales ou humaines.

Au tableau 1, nous retrouvons les normes ou directives de l'eau potable

pour les composés organiques volatils retrouvés dans les échantillons prélevés dans

la municipalité du Canton de Granby. Parmi les composés contaminant la nappe

phréatique, le benzène et le chlorure de vinyle sont considérés par l'EPA comme

substances cancérogènes chez l'humain et plusieurs autres sont des cancérogènes

probables chez l'humain: dichlorobenzène, 1,2-dichloroéthane, dichlorométhane,

trichloroéthylène, tétrachloroéthylène. Nous détaillerons, dans les parties qui

suivent, les substances retrouvées dans l'eau potable des puits de la région du

Canton de Granby.

6/

TABLEAU 1: NORMES OU DIRECTIVES DE L'EAU POTABLE POUR CERTAINS COMPOSÉS ORGANIQUES

PRODUITS (ng/L) N O R M F f t n n n i R F r . 1 n v F S

PRODUITS (ng/L) Q U É B E C ™ C A N A D A 3 0MS ( 3> EPA*4» AUTRES*51

Rpri7pnp 5 10 5 (9)et (20) 0,66

Éthylhpn7&np 680 (S2.4)

N-Prnpylhpn7*np

lsoprnpylhpn7ènp 300(23)

îpr-Ri iîylhpn7ènp

spn-Rutylhpn7ènp

1 9 3-TrimPthylhpn7*np 50

1 2.4-Trim^îhylhpn7ènft 50

1 3 5-Triméîhylhpn7£np 50

Chlnrohpn7ènp 80 30 60 3

1 P-nirhlnrnhpn7^np 200<14' 3 600 0.3

1 3-Dichlnrohpn7ènp 620<15> 20

1 4-Dirhlnrnhpn7ènp 5 75 0,1

1 1 -Dirhlnrnpthylènp (en coure de révision) 0,3 7,0 0.033

ris-1 P-Dirhlnrnpfhylpnp 70 70

îrans-1 ?-Dirhlornpthylènp 1 0 0 p i ) e l ( 2 3 ) 100

Trirhlornpthylfcnp 50 30 5(10) et (20) 2.7

Tptrarhlnrnéthylènp g(en cours de révision) 10 _("» 0.8

DinhlnrnmAthanp 50 0.19

Chlorofnrmp _ _ 30 30 0.19

Rmmnfnrmp _ _ _ 0.19

Rrnmndirhlnrnmpthanp _ _ _ 0.19

rï ihrnmnrhlnrnm(Sthanp _ _ 50

Trihalnméthanps totaux 350(6) 350^ 25-250l8) 100(2O> 350

D i h m m n m é t h a n e

1 1-Dirhlnrn£thanP 800 50

1 7-DirhlnrnÉthanp iot,2> 5 0.94

1 1 1 -Trirhlnroéthanp ^ { e n cours de révision) 200<13> 200

1,1 ?-Trirhlnrnéthanp 24 6(13) 0.6

p m-Xylpnp (<300)lie) (<300)

n-Xyi^nP (<300i(18) 12000(18) f<3001

Tnluènp ( < 2 4 ) ( , a ) 9 1 0 24 2420 f—24)

P-rhlnrntnlnènP 1 0 0 ^

ChlnrnrP Hp vinylp 20(24) 2(20) 2

Naphtal^np 143<10» 10

Diisopropyl éîhpr

Dirhlnrodifli inrnmpthanp lOOO*22» 0.19

Styrènp 100(21) et (22) 10

Trirhlornfltiorompfhanp 0.19

337/

(1) Meunier (1991). (2) SBSC (1989); C.M.A.: concentration maximale acceptable. (3) WHO/OMS (1984/1985). (4) EPA (LHA): «Lifetime Health Advisories» émis par l'U.S. Environmental

Protection Agency. (5) MENVIQ (1990): Critères de qualité pour les eaux brutes. (6) 350 Mg/L: pour l'ensemble des trihalométhanes (chloroforme, bromodichloro-

méthane, dibromochlorométhane et bromoforme). (7) (<): O.E. = Objectif d'ordre esthétique. (8) 25-250 jug/L a été établi dans plusieurs pays comme étant l'écart de

concentration maximale pour les trihalométhanes autres que le chloroforme (WHO/OMS [1984/1985]).

(9) Groupe A d'EPA; i.e. cancérogène chez l'humain. (10) Groupe B2 d'EPA; i.e. cancérogène probable chez l'humain. (11) Cancérogène, classé en groupe B2 (cancérogène probable chez l'humain) ou

en groupe C (cancérogène possible chez l'humain) selon les groupes de travail d'EPA. Dans le cas où on le considère comme groupe C, son LHA est de 10 Mg/L.

(12) WHO/OMS (1991). (13) MENVIQ (1989). (14) Il faut déterminer la teneur de chaque isomère si l'on a mesuré la concentra-

tion en dichlorobenzènes totaux et si cette concentration dépasse la limite la plus basse.

(15) Synonyme:. méta-dichloro-1,3-benzène. . toxicité similaire à l'ortho soit 620 fig/L pour la LHA

(16) 300 Mg/L pour les xylènes totaux (p-,m-,o-) pour le goût et 1000 y.g/L pour l'odeur.

(17) C.M.A.P.: concentration maximale acceptable provisoire. (18) LHA: fixée pour les xylènes. (19) Agency for toxic substances and Disease Registry (1990). (20) GAO (1991) (21) EPA (1991): MCL «Maximum Contaminant Level» (22) NLM-TOXNET (1990): LHA d'EPA: base de donnée IRIS contenant les

évaluations du risque réalisées par l'EPA. (23) NLM-TOXNET (1990): La dose de référence (RfD) est la dose que l'on peut

ingérer tous les jours, sans danger pour la santé, à laquelle on déduit le critère pour l'eau potable: Isopropylbenzène: RfD: 0,04 mg/kg/jr

trans-1,2-Dichloroéthylène: RfD: 0,02 mg/kg/jr (24) Levallois (1990).

I 8/

4.2.1 HYDROCARBURES AROMATIQUES

Les hydrocarbures aromatiques contiennent un ou plusieurs noyaux

benzéniques. Les principaux représentants de ce groupe sont le benzène et ses

homologues supérieurs (toluène, xylène, éthylbenzène, 1,2,3s 1.3,5- et 1,2,4-

triméthylbenzène, isopropylbenzène et styrène), le naphtalène, le chlorotoluène et

la famille des chlorobenzènes (mono et dichlorobenzène).

4.2.1.1 BENZÈNE

Le benzène est un intermédiaire dans la synthèse de plusieurs produits

chimiques (styrène, cyclohexane, détergents, pesticides) et est employé comme

solvant dans les laboratoires. Il est également présent dans l'essence (Ayotte,

1987). En dehors de l'exposition professionnelle, l'humain est exposé au benzène

principalement par la contamination de l'air ambiant (gaz d'échappement des

automobiles, vapeurs aux stations d'essence ...) mais aussi par l'alimentation

(Levallois, 1990).

Une exposition aiguë aux vapeurs de benzène produit une dépression du

système nerveux central (SNC). L'exposition chronique au benzène entraîne des

changements dans les tissus hématopoïétiques résultant en changements

hématologiques. Plusieurs études épidémiologiques et l'examen de plusieurs cas

d'exposition occupationnelle suggèrent l'existence d'une relation entre l'exposition

au benzène et la leucémie (IARC, 1982). Ces évidences ont amené un groupe de

travail de l'IARC à classer le benzène dans la catégorie des composés cancérogè-

nes chez l'humain. D'autres types de cancers, autre que la leucémie, ont été

associés à des expositions au benzène, tels les lymphomes, les myélomes et le

cancer des poumons (Ayotte, 1987).

9/

La valeur guide proposée par l'OMS est de 10jug/L et elle est basée sur

le calcul de risque d'apparition d'un excès de cancer de 105 pour un individu qui

consommerait toute sa vie une eau contaminée à ce niveau (WHO/OMS,

1984/1985). L'EPA recommande une concentration égale à zéro pour ce solvant

qu'elle suspecte cancérogène, mais elle fixe, tout comme le Canada, à 5 fig/L la

concentration maximale acceptable, ceci pour des conditions pratiques (SBSC,

1989). Le MENVIQ (1990) quant à lui fixe à 0,66 /ig/L la concentration de benzène

dans l'eau brute. Ce critère, déterminé par l'EPA en 1980, correspond à un niveau

de risque entraînant 1 cas de cancer supplémentaire dans une population exposée

de 1 million d'individus.

4.2.1.2 LES HOMOLOGUES SUPÉRIEURS DU BENZÈNE

Le toluène, les xylènes (p-, m- et o-), l'isopropylbenzène, l'éthylbenzène,

le styrène, les isomères 1,2,3-1,3,5- et 1,2,4- triméthylbenzène sont les principaux

homologues supérieurs du benzène (Lauwreys, 1982).

4.2.1.2.1 Toluène

Le toluène est utilisé principalement dans la synthèse du benzène et

d'autres produits chimiques. Comme pour le benzène, une exposition aiguë au

toluène entraîne une dépression du SNC. Toutefois, il ne semble pas produire des

lésions irréversibles aux tissus (Ayotte, 1987). Plusieurs études suggèrent l'absence

de l'effet cancérogène chez l'humain (répertoire toxicologique de la CSST).

Cependant, ce solvant est embryotoxique etfoetotoxique chez l'animal; il est détecté

dans le lait maternel et traverse la barrière placentaire chez l'humain (Lapointe,

1989).

10/

S BSC (1989) a proposé 24 ng/L comme concentration maximale de

toluène pour des raisons esthétiques. Au-delà de cette concentration, les propriétés

organoleptiques (goût et odeur) des ëaux de consommation pourront être'affectées

(MENVIQ, 1990).

4.2.1.2.2 Les Xylènes

Selon le répertoire toxicologique de la CSST, les données disponibles ne

permettent pas defaire l'évaluation des caractères mutagènes et cancérogènes des

xylènes. Cependant, les trois isomères (ortho-, méta- et para-) sont reconnus

comme étant embryotoxiques et foetotoxiques et traversent la barrière placentaire

chez l'animal.

SBSC (1989) fixe la concentration maximale des xylènes totaux à 300

tMg/L et ceci pour des objectifs d'ordre esthétique. Au-delà de cette concentration,

les propriétés organoleptiques des eaux de consommation pourront être affectées

(MENVIQ, 1990). L'EPA (1991) (LHA) a fixé à 12000 ng/L pour les xylènes totaux,

à 300 ^g /L la concentration seuil pour le goût et à 1000 ng/L pour l'odeur.

4.2.1.2.3 Isopropylbenzène

Pour l'isopropylbenzène, il n'y a pas de donnée sur l'évaluation de l'effet

cancérogène et sur les recommandations de l'eau potable. Cependant, à partir

d'une dose de référence (RfD: 0,04 mg/kg/jr) et en considérant qu'un humain

pesant en moyenne 70 kg, buvant 2 L d'eau par jour et que l'apport quotidien de

l'eau est de 20 %, on peut calculer un critère pour l'eau potable à 300"mÔ/L (NLM-

TOXNET, 1990).

11/

4.2.1.2.4 Éthylbenzène

Le Canada fixe une directive pour l'éthylbenzène à < 2,4.Mg/L et ceci

pour des objectifs d'ordre esthétique (SBSC, 1989). Au-delà de cette concentration,

les propriétés organoleptiques des eaux de consommation pourront être affectées

(MENVIQ, 1990). La norme de l'EPA (1991) est fixée à 680 vg/L dans l'eau

potable. L'éthylbenzène est considéré comme modérément toxique par inhalation,

contact et ingestion (Environnement Canada, 1985) et selon le répertoire toxicologi-

que de la CSST, les données disponibles ne permettent pas de faire l'évaluation du

caractère tératogène du produit. Cependant, l'éthylbenzène a été détecté dans le

lait maternel chez l'humain.

4.2.1.2.5 Styrène

En 1989, l'EPA proposait deux concentrations maximales de styrène dans

l'eau potable, soit: 100 ng/L en considérant que le styrène fait partie du groupe C

(cancérogène, possible chez l'humain); et'O'/xg/L en considérant le styrène faisant

partie du groupe B2 (cancérogène probable chez l'humain) (EPA, 1991).

L'IARC (1987) considère que l'évidence de cancer chez l'humain dû au

styrène est inadéquate et le classe donc dans le groupe B2. Le MENVIQ (1990) fixe

à 10 jxg/L la concentration de styrène maximale dans l'eau brute, selon des études

de l'EPA en 1989. Cette concentration est d'ordre esthétique et au-delà de cette

concentration, les propriétés organoleptiques des eaux de consommation pourront

être affectées.

12/

4.2.1.2.6 Les triméthylbenzènes

Aucune norme ou directive pour l'eau potable n'a été trouvée pour les

isomères 1,3,5-, 1,2,3- et 1,2,4-triméthylbenzène. Cependant, le MENVIQ (1990),

dans le calcul des critères de qualité de l'eau, a déterminé un critère de 50 jug/L

pour les triméthylbenzènes et ceci pour l'eau brute.

4.2.1.3 NAPHTALÈNE

Le naphtalène est utilisé dans l'industrie des colorants, dans la

préservation du bois et dans la lutte contre les mites. La toxicité aiguë du

naphtalène est faible (Lauwreys, 1982). Les effets aiguës du naphatalène sont de

sensibilisation (peau, rougeur cutanée, cataracte) (répertoire toxicologique de la

CSST). Aucun des organismes gouvernementaux canadiens n'a fixé de norme pour

ce composé. Cependant une valeur de 143 i ig/L a été fixée dans l'état du Kansas

en 1988 par le «Federal State Toxicology and Regulatory Alliance Commitee,

Chemical Communication Subcommittee» (Agency for toxic substances and Disease

Registry, 1990). Le MENVIQ (1990), dans les critères de qualité de l'eau, détermine

la concentration de naphtalène dans l'eau brute à 10 jug/L. laquelle est basée sur

la concentration maximale fixée par le « New-York Department of Environmental

Conservation». Au-delà de cette concentration de naphtalène dans l'eau brute, les

propriétés organoleptiques des eaux de consommation pourront être affectées.

4.2.1.4 2-CHLOROTOLUÈNE

Le 2-chlorotoluène a été révisé par l'EPA en septembre 1989 et la LHA

est de 100 /xg/L dans l'eau potable (NLM, 1990). La perception pour l'odeur dans

l'eau est de 6,9 ^g/L pour le 2-chlorotoluène. Aucun des organismes gouverne-

mentaux canadiens n'a fixé de norme pour ce composé, bien qu'il soit soupçonné

13/

cancérogène chez l'animal. Aucune action mutagène n'a été montrée lors d'essais

in vitro sur des cellules mammifères.

4.2.1.5 CHLOROBENZÈNE

Le monochlorobenzène est utilisé comme solvant dans les colles. Il est

rapidement absorbé par les poumons et l'appareil digestif; et dû à son caractère

lipophile, il est probablement absorbé par la peau.

Des lésions des cellules nerveuses, chez des sujets exposés à de fortes

concentrations de monochlorobenzène dans l'air, ont parfois été signalées dans ia

littérature médicale, mais la plupart des données toxicologiques viennent des

dosages biologiques chez les animaux de laboratoire. Les données disponibles

indiquent que le monochlorobenzène n'exerce qu'un faible pouvoir mutagène et ne

permettent pas de conclure de l'effet tératogène. Cependant, il est classé dans le

groupe III B - agent possiblement cancérogène pour l'homme (preuves insuffisantes

de ce pouvoir chez l'homme, mais certaines preuves chez les animaux), basé sur

l'incidence accrue de néoplasmes nodulaires dans le foie chez le rat (SBSC, 1989).

SBSC (1989) calcule la concentration maximale acceptable du monochlo-

robenzène dans l'eau potable à 80 /xg/L, cependant l'objectif de qualité esthétique

(OE) pour l'eau potable contenant des traces de monochlorobenzène est de < 30

Mg/L, si l'on se fonde sur le seuil de perception olfactive. L'OMS (1985), quant à

elle fixe aussi la concentration maximale pour objectif de qualité esthétique à 30

M9/L L'EPA a fixé sa LHA à 60 /ig/L.

4.2.1.6 LES.DICHLOROBENZÈNES

Il existe trois isomères du dichlorobenzène: le 1,2-dichlorobenzène, le 1,3-

dichlorobenzène et le 1,4-dichlorobenzène. Ils sont rapidement absorbés par les

poumons, l'appareil digestif et la peau. Il n'existe pas de preuve du pouvoir

cancérogène du 1,2-dichlorobenzène chez les deux espèces animales observées

14/

(rat et souris) et il est donc inclus dans le groupe VA (données insuffisantes pour

évaluation) tandis que le pouvoir cancérogène du 1,4-dichlorobenzène a été montré

chez le rat et a été classé dans le groupe II (probablement cancérogène pour

l'homme). Les concentrations maximales acceptables sont fixées à 200 fxg/L pour

le 1,2-dichlorobenzène et, en se basant sur le seuil de perception olfactive, on a fixé

l'objectif de qualité esthétique (OE) à < 3 /xg/L) et à 5 ng/L pour le 1,4-dichloroben-

zène (ceci pour des conditions pratiques) et l'objectif de qualité esthétique est fixé

à < 1 f ig/L en tenant compte du seuil de perception olfactive. On ne dispose pas

de données permettant de calculer une concentration maximale acceptable du 1,3-

dichlorôbenzène dans l'eau potable (SBSC, 1989).

L'OMS (1985) a elle aussi fixé des concentrations limites pour l'odeur à

3 (ig/L pour le 1,2-dichlorobenzène et à 1 pg/L pour le 1,4-dichlorobenzène.

L'EPA fixe à 620 jug/L la LHA pour le 1,2-dichlorobenzène et le 1,3-

dichlorobenzène en considérant que leur toxicité est similaire.

4.2.1.7 AUTRES

Aucune norme ou directive n'a été trouvée pour les hydrocarbures

aromatiques suivants: N-propylbenzène, ter- et sec- butylbenzène.

15/

4.2.2 LES HYDROCARBURES HALOGÈNES ALIPHATIQUES

Les hydrocarbures halogénés aliphatiques sont d'excellents solvants

démunis de risque d'inflammabilité. Ils sont utilisés comme réfrigérants, anesthési-

ques. Ce sont des toxiques du système nerveux central et plusieurs d'entre eux se

sont révélés cancérogènes (Lauwreys, 1982).

Les principaux composés de cette famille sont; les dérivés du méthane

(dichlorométhane, trihalométhane, dibromométhane, dichlorodifluorométhane et

trichlorofluorométhane), les dérivés de l'éthane ( 1,1- et 1,2-dichloroéthane, 1,1,1-

et 1,1,2-trichloroéthane) et les dérivés de l'éthylène (1,1- et 1,2-dichloroéthylène,

trichloroéthylène, tétrachloroéthylène et chlorure de vinyle).

4.2.2.1 LES DÉRIVÉS DU MÉTHANE

4.2.2.1.1 Dichlorométhane

Le dichlorométhane est un solvant utilisé dans l'industrie des pesticides,

métaux, peintures et décapants.

Les observations chez les travailleurs exposés aux vapeurs de

dichlorométhane n'ont pas permis de mettre en évidence des effets toxiques

importants. Il exerce une action déprimante sur le SNC. Il n'est guère hépatotoxi-

que et le principal problème résultant de son emploi consiste en un état d'ébriété

et d'incoordination causé par l'inhalation des vapeurs (Lauwreys, 1982). Une

caractéristique propre à ce solvant est la production de monoxyde de carbone

après métabolisme, ce qui entraîne une augmentation des concentrations sanguines

de carboxyhémoglobine (Ayotte, 1987).

16/

Le caractère cancérogène a été montré chez le rat (cancer du foie, de

la glande surrénale et du pancréas) et chez les souris (cancer du foie) (Ayotte,

1987). Et selon le répertoire toxicologique de la CSST (Lapointe, 1989), les données

disponibles ne permettent pas de faire l'évaluation du caractère tératogène du

dichlorométhane. Cependant, il a été détecté dans le lait maternel et traverse la

barrière placentaire chez l'humain.

SBSC (1989) a classé le dichlorométhane dans le groupe II (agent

probablement cancérogène pour l'homme) et a fixé la concentration maximale

acceptable à 50 /ig/L, ceci en tenant compte des techniques de traitement

disponibles et des risques calculés de cancer au cours de la vie. L'EPA recom-

mande une concentration égale à zéro pour ce solvant suspecté cancérogène

(Ayotte, 1987).

4.2.2.1.2 Les trihalométhanes (THM)

Les trihalométhanes sont des composés organiques volatils d'origine

industrielle. Le chloroforme et le bromoforme ont plusieurs utilisations connues

comme (Ayotte, 1987):

- réfrigérants et véhicules dans les aérosols;

- solvants et agents de dégraissage;

- intermédiaires dans la synthèse de d'autres produits chimiques.

La contamination de l'eau par les trihalométhanes peut être provoquée

par un accident industriel mais ces composés sont aussi de véritables produits de

la chloration de l'eau potable.

Plusieurs études épidémiologiques ont tenté d'établir un lien entre la

présence de trihalométhanes dans l'eau et l'incidence de cancer. Malgré certains

doutes qui subsistent, l'EPA et l'IARC considèrent le chloroforme comme cancéro-

gène probable chez l'homme (Ayotte, 1987).

17/

Le règlement sur l'eau potable du MENVIQ fixe à 350 tig/L la concentra-

tion maximale permise pour les THM totaux. Un projet d'amendement est en cours

pour fixer les THM à 100 vg/L en moyenne (en raison de 4 prélèvements par an)

(Meunier, 1991). SBSC (1989) a fixé la concentration maximale acceptable à 350

ng/L de THM totaux, mais dans un processus de révision de la CMA, ils ont comme

objectif de la réduire entre 10-100 y.g/L (en raison de 4 prélèvements par an).

L'OMS (1985) ne recommande pas de limite pour les THM totaux, elle

recommande cependant une CMA pour le chloroforme de 30 mq/L» cette

recommandation, identique à celle fixée par l'EPA (MENVIQ, 1989), a été adoptée

par plusieurs pays européens. L'EPA fixe la CMA à 100 jug/L pour l'ensemble des

THM (Ayotte, 1987).

4.2.2.1.3 Dibromométhane

Aucune donnée concernant les normes ou directives des concentrations

de dibromométhane dans l'eau potable n'a été trouvée. Les seules données sur les

effets toxiques que nous avons retrouvées sont la dermatose, les dommages

hépatiques et rénaux, les atteintes sanguines et les lymphocytoses, la perte d'appétit

et de poids et l'hypotension, ces symptômes ou atteintes étant associés à une

exposition chronique chez les travailleurs (répertoire toxicologique de la CSST).

4.2.2.1.4 Dichlorodifluorométhane

Il n'existe aucune donnée toxicologique sur les caractères mutagènes,

tératogènes et cancérogènes du dichlorodifluorométhane. Cependant, selon le

répertoire toxicologique (CSST), des quantités de ce produit ont été détectées dans

le lait maternel. Dans une recherche informatisée effectuée par le Centre de

Toxicologie du Québec (CTQ) auprès de la 'The National Library of Medecine 's

Toxicology Data Network" (NLM-TOXNET), la "Lifetime Health Advisories" LHA dans

l'eau potable est de 1000 /xg/L, considérant une RfD de 0,2 Mg/L/jr pour un adulte

18/

pesant 70 kg et prenant 2 litres d'eau.par jour (en assumant que 20 % de la

quantité de dichlorodifluorométhane provient de l'eau).

4.2.2.1.5 Trichlorofluorométhane

Aucune norme ou directive pour l'eau potable n'a été trouvée pour le

trichlorofluorométhane. Cependant, le MENVIQ (1990), dans le calcul des critères

de qualité de l'eau, a déterminé un critère de 0,19 y.g/L pour le composé. Ce

critère correspond à un niveau de risque entraînant 1 cas de cancer supplémentaire

dans une population exposée de 1 million d'individus. Le MENVIQ précise toutefois

qu'en 1981, l'EPA a retiré ce paramètre de sa liste des polluants prioritaires.

4.2.2.2 LES DÉRIVÉS DE L'ÉTHANE

4.2.2.2.1. 1.1- Dichloroéthane

Dans un document de l'EPA (1984) sur l'évaluation des effets sur la santé

du 1,1 -dichloroéthane, les informations suivantes sont sorties. Aucune étude n'a été

effectuée en rapport avec l'absorption gastro-intestinale du produit, ainsi qu'aucune

étude en rapport avec le taux d'absorption par inhalation du produit. Les données

toxicoiogiques sur les études subchroniques par inhalation du produit sont limitées.

L'EPA a cependant émis une dose de référence, de 8,1 mg/kg/jour, de laquelle on

peut déduire un critère pour l'eau potable de 800 / ig/L (en considérant encore ici

un adulte de 70 kg ingérant 2 L d'eau par jour et 20 % de l'apport du produit

provient de l'eau potable). En plus, le répertoire toxicologique de la CSST considère

que les données disponibles ne permettent pas de faire l'évaluation des caractères

mutagènes, tératogènes et cancérogènes chez l'humain.

19/

4.2.2,2.2 1.2-Dichloroéthane

Le 1,2-dichloroéthane est le composé chloré synthétique dont le volume

de production est le plus élevé aux États-Unis.

Les données toxicologiques disponibles concernent principalement les

conditions d'expositions occupationnelles. Chez l'humain, les premiers symptômes

d'une intoxication aiguë incluent une dépression du'SNC, gastro-entérite et irritation

des muqueuses .(yeux et tractus respiratoire). L'intoxication peut aussi provoquer

une insuffisance cardio-vasculaire, des désordres dans la coagulation du sang, un

oedème pulmonaire et des anomalies fonctionnelles des reins et du foie (WHO,

1991).

Les études épidémiologiques effectuées sur le pouvoir cancérogène du

produit ne permettent pas de déceler une association entre l'exposition au 1,2-

dichlo-roéthane et l'incidence de cancer. Toutefois, ce. solvant .est cancérogène

chez le rat et la souris de laboratoire (Ayotte, 1987). Suite à des considérations des

niveaux d'exposition dans l'air et dans l'eau potable chez l'humain, il peut être

conclu que le 1,2-dichloroéthane ne montre probablement pas de «danger toxique»

pour la population en général, sous des conditions d'exposition dites «normales»

(WHO, 1991). L'OMS (1985) a calculé la valeur indicative recommandée pour le 1,2-

dichlo-roéthane à 10 jug/L. SBSC (1989) a fixé, de façon provisoire, la concentra-

tion maximale acceptable du 1,2-dichloroéthane à 5 jxg/L. L'EPA recommande une

concentration égale à zéro pour ce solvant qu'elle suspecte cancérogène. La

concentration maximale permise a toutefois été fixée à 5 vg/L poùr des considéra-

tions pratiques'(Ayotte, 1987).

20/

4.2.2.2.3. 1.1.1-Trichloroéthane

Il s'agit d'un solvant utilisé dans l'industrie chimique. Il est dépresseur

du SNC, hépatotoxique et néphrotoxique. Il est mutagène mais le pouvoir

cancérogène chez l'animal est discuté (Levallois, 1990 et Ayotte, 1987). Il a été.

suspecté d'être tératogène chez l'animal mais ceci n'a pas été confirmé.

L'EPA considère qu'il n'y a pas assez d'évidence de son pouvoir

cancérogène et recommande une concentration maximale de 200 iig/L (MENVIQ,

1989). Il n'y a pas encore de concentration maximale acceptable au Canada pour

cette substance mais une étude effectuée pour le compte de SBSC recommande

de tenir compte du potentiel cancérogène de ce produit et suggère une concentra-

tion de 17 PQ/L (Levallois, 1990 et SBSC, 1989). L'OMS n'a pas évalué cette

substance.

4.2.2.2.4 1.1.2-Trichloroéthane

La toxicité du 1,1,2-trichloroéthane est proche de celle du tétrachlorure

de carbone, i.e. une dépression de SNC et des atteintes hépatiques et rénales

(Lauweys, 1982). Selon le répertoire toxicologique de la CSST, les données

disponibles ne permettent pas de faire l'évaluation des caractères mutagènes,

tératogènes et cancérogènes du produit. L'OMS (1985) a recommandé une

concentration.maximale acceptable de 24 ^g/L tandis que l'EPA la fixe à 6 jug/L

pour le 1,1,2-trichloroéthane (MENVIQ, 1989).

21/

4.2.2.3 LES DERIVES DE METHYLENE

Les composés de ce groupe sont largement utilisés dans 'l'industrie

comme solvants, adoucisseurs, diluants pour peinture, produits de nettoyage à sec,

intermédiaires de fabrication. On en trouve souvent dans les eaux brutes et, par

conséquent, dans les eaux de boissons traitées. Leur grande volatilité fait qu'ils

tendent à s'évaporer des eaux de surface, où leur concentration est donc plus faible

que dans les eaux souterraines (OMS, 1985). Parmi les composés de cette famille,

l'OMS a mis en évidence des indices de pouvoir cancérogène chez l'animal de

laboratoire pour le chlorure de vinyle et le 1,1-dichloroéthylène.

4.2.2.3.1 1.1 -Dichloroéthylène

On a détecté le dichloroéthylène dans l'eau de boisson, à des concentra-

tions généralement inférieures à 1 ^g/L. Le 1,1-dichloroéthylène est l'isomère le

plus préoccupant parce qu'il a fait la preuve de son pouvoir cancérogène chez

l'animal de laboratoire (OMS, 1985). De façon aiguë, l'action de ce produit se

résume en une dépression du SNC et une irritation des voies respiratoires

supérieures. Il n'existe pas de publication sur l'effet chronique du 1,1-dichloroéthy-

lène chez l'homme, mais il ressort d'études sur les animaux de laboratoire que

l'exposition prolongée à ce solvant pourrait entraîner une altération hépatique et

rénale (Lauwreys, 1982).

L'OMS (1985) a recommandé 0,3 ng/L de 1,1 -dichloroéthylène dans l'eau

potable comme valeur indicative à recommander, tandis que l'EPA fixe la concentra-

tion maximale acceptable à 7,0 mg/L. Le Canada est à réviser la concentration

maximale acceptable du 1,1-dichloroéthylène (SBSC, 1989).

22/

4.2.2.3.2 1.2-Dichloroéthylène

Les isomères du 1,2-dichloroéthylène sont des isomères de positions

trans- et cis-. Les seules informations retrouvées pour ces composés sont que

l'EPA fixe sa «Lifetime Health Advisories» (LHA) à 70 y.g/L pour le cis-1,2-dichloro-

éthylène et son «maximum contaminant level» (MCL) à 100 ;ig/L pour le trans-1,2-

dichloroéthylène (EPA, 1991).

4.2.2.3.3 Trichloroéthylène

Le trichloroéthylène est utilisé comme solvant dans le nettoyage des

métaux. Il est retrouvé à ces concentrations élevées (100 Mg/L) dans les eaux

souterraines polluées et, en général, a des concentrations beaucoup moins fortes

dans les eaux de surface (OMS, 1985).

Il est un dépresseur du SNC et a déjà été employé comme anesthésique.

Chez certains individus anesthésiés à l'aide de ce solvant, un dommage hépatique

sévère et fatal a été observé (Ayotte, 1987). Le trichloroéthylène provoque des

tumeurs du foie chez les souris, ce qui n'a jamais été mis en évidence chez les rats.

L'OMS a recommandé provisoirement une valeur indicative à 30 jug/L. Bien que les

données toxicologiques ne soient pas adéquates, l'OMS a recommandé cette

concentration en raison de sa présence fréquente dans l'eau de boisson (OMS,

1985). L'EPA recommande une concentration égale à zéro pour ce solvant qu'elle

considère cancérogène (classée groupe A: cancérogène probable chez l'humain)

mais fixe la concentration maximale acceptable à 5 /xg/L (GAO, 1991) et ceci pour

des considérations techniques. Le Canada, pour sa part, fixe la concentration

maximale acceptable du trichloroéthylène à 5 0 > g / L (SBSC, 1989).

23/

4.2.2.3.4 Tétrachloroéthylène

Il s'agit d'un solvant utilisé principalement dans le nettoyage à sec et

dans les activités industrielles. Il est très répandu dans l'environnement et on le

trouve parfois à des concentrations élevées dans les eaux souterraines contami-

nées; il peut également être présent à de faibles concentrations dans de nombreu-

ses eaux de boisson (OMS, 1985). Il est classé cancérogène probable chez

I'hurpain à cause de son pouvoir cancérogène chez l'animal (production de cancer

du foie chez la souris). Chez l'homme, il est dépresseur du SNC, hépatotoxique et

néphrotoxique (Levallois, 1990).

L'OMS (1985) estime qu'une concentration de 10 /xg/L entraînerait un

excès de cancers inférieur à 105 chez l'humain consommant régulièrement une telle

eau. L'EPA recommande une concentration égale à zéro (Ayotte, 1987) pour ce

solvant qu'elle suspecte être cancérogène. Le Canada recommande à 5 y,g/L la

concentration maximale acceptable et cette norme est en cours de révision (SBSC,

1989).

4.2.2.3.5 Chlorure de vinvle

Le chlorure de vinyle est le gaz principalement utilisé comme monomère

dans la synthèse des matières plastiques (Lauwreys, 1982). Ce monomère peut

contaminer les eaux brutes, mais aussi se libérer lorsque l'eau circule dans des

conduites contenant des polymères de mauvaise qualité.

L'air et l'alimentation sont les principales voies d'exposition au chlorure

de vinyle chez l'humain. Ce composé organique volatil est considéré cancérogène

chez l'humain et l'animal, classé en groupe 1 par PIARC (1987). Le chlorure de

vinyle a été associé avec des tumeurs du foie, du cerveau, des poumons et du

système hématopoïétique.

L'OMS n'a pas préconisé de valeur guide pour cette substance, mais

mentionne qu'une concentration de 20 jug/L ne devrait pias entraîner d'excès de

24/

cancers de plus de 105 (Levallois, 1990). L'EPA, considérant le pouvoir cancéro-

gène de cette substance et les possibilités de réduction des concentrations

retrouvées dans l'eau, recommande une valeur maximale de 2 ng/L (Levallois, 1990

et Drinking Water and Health, 1989).

4.2.3 AUTRES COMPOSÉS RETROUVÉS DANS L'EAU CONTAMINÉE

Un dernier composé a été retrouvé dans l'eau contaminée du Canton de

Granby: le diisopropyl éther. Aucune donnée concernant les critères de l'eau

potable n'a été retrouvée dans la littérature disponible. Et selon le répertoire

toxicologique de la CSST, il n'existe aucune donnée sur les caractères tératogène,

mutagène et cancérogène du produit.

5. ANALYSE DES RÉSULTATS

5-1 RÉSULTATS POSITIFS DES ÉCHANTILLONS

Plusieurs composés organiques ont été analysés dans les échantillons

d'eau potable prélevés dans un quartier de la municipalité du Canton de Granby

entre août 1989 et octobre 1991. Nous avons représenté dans les tableaux 2, 3,

4, 5 et 6 les résultats positifs classés selon le type de composés et le numéro de

l'échantillon. La grande majorité dé ces substances fait partie de la famille des

hydrocarbures tant aliphatiques qu'aromatiques ou de leurs dérivés halogénés. Les

composés les plus fréquents dans les échantillons et retrouvés en concentrations

élevées sont:

• le benzène, dont les concentrations retrouvées varient de 1,0 à 7,4

jxg/L entre 1989 et 1990, de 0,11 à 5,30 /xg/L en juillet 1991, de 0,06

à 160 fig/L en août 1991 et de 0,06 à 3,00 y.g/L en octobre 1991;

25/

• le 1.1 -dichloroéthylène. variant de 1,50 à 138 jug/L entre 1989 et 1990,

de 0,87 à 163 ^g/L en juillet 1991, de 0,51 et 20,4 en août 1991 et de

0,30 à 6,10 mg/L en octobre 1991;

• le cis-1.2-dichloroéthylène, dont les concentrations retrouvées varient

de 5,3 à 918 m g /L entre 1989 et 1990, de 0,13 à 713 ng/L en juillet

91, de 0,24 et 3,10 y.g/L en août 91 et de 0,06 m9/L en octobre 1991;

• le trichloroéthylène. variant de 2,3 à 1980 vg/L entre 1989-90, de 0,96

à 1039 fig/L en juillet 1991, de 0,82 à 82,4 /xg/L en août 1991 et de

2,80 et 0,25 m g /L en octobre 1991;

• le tétrachloroéthylène, dont les concentrations varient de 1,6 à 248

Mg/L entre 1989 et 1990, de 0,28 à 314 ng/L en juillet 1991, de 0,06

à 19,3 fig/L en août 1991 et de 0,49 jug/L en octobre 1991;

• le 1.1-dichloroéthane. retrouvé en concentrations variant de 8,5 à 539

vg/L entre 1989 et 1990, de 0,18 à 194 m g /L en juillet 1991, de 0,12

à 24 jug/L en août 1991 et de 0,23 à 16,9 fig/L en octobre 1991;

• le 1.1.1-trichloroéthane. retrouvé en concentrations variant de 3,6 à

1391 Mg/L entre 1989 et 1990, de 0,06 à 2070 ng/L en juillet 1991, de '

0,08 à 130 jug/L en août 1991 et de 0,62 à 430 ng/L en octobre 1991;

D'autres composés organiques ont été retrouvés en grande quantité dans

certains échantillons soient: le toluène, le chloroforme, la famille des trihalométha-

nes, les xylènes (p-, m- et o-) et deux nouveaux composés ont été détectés en

octobre 1991: le dichlorodifluorométhane et le trichlorofluorométhane, lesquels

n'avaient pas été retrouvés auparavant de façon significative dans les autres

échantillons.

26/

T A B L E A U 2: C O N C E N T R A T I O N DES C O M P O S É S ORGANIQUES RETROUVÉS DANS LES PUITS DES PROPRIÉTÉS DU C A N T O N DE G RAN BY (échantillons prélevés entre août 1989 et avril 1990)

PRODUITS (ng/L) No de l'échantillon

PRODUITS (ng/L) 12819 15118 15119 15122 15124 15125 15126 20698 20093 22094 22095 22096

Benzène 7.4 1.0 4.2

Ethylbenzène 105 1.40 5.8

1 , 2,3-Triméthyl benzène 2.4

1,2,4-Triméthyibenzène 3.9

1,3-Dichlorobenzène 1.0

1,1 -Dichloroéthylène 138 70.5 44.4 40 24.9 85 1.50

cis-1,2-Dichloroéthylène 918 7.6 5.3 170 16 370 21 8.8

Trans-1,2-Dichloroéthylène 13.5 4

Trichloroéthylène 881 234 117 2.3 980 25.5 290 1980 166 16 5.2

Tétrachloroéthylène 248 10.5 7.7 234 1.6 29.3 6.2

Chloroforme 44.9 3.1 23 1.9 15.4

1,1-Dichloroéthane 539 129 86.3 155 98.9 148 8.5

1,2-DichIoroéthane 10.4

1,1.1-Trichloroéthane 1391 321 37 540 72.2 840 3.6

p,m-Xylène 254 1.3 15.4 67.7

o-Xylène 84 1.7 4.2 29.5

Toluène 2700 36 100 230

Diisopropyl éther 18.3

27/

T A B L E A U 3: C O N C E N T R A T I O N DES C O M P O S É S ORGANIQUES RETROUVÉS D A N S LES PUITS DES PROPRIÉTÉS DU C A N T O N D E G RAN BY (échantillons prélevés le 31 juillet 1991)

I PRODUITS ((ig/L)

No de l'échantillon I

PRODUITS ((ig/L) 6 9 7 2 2 6 9 7 2 3 6 9 7 2 4 6 9 7 2 5 6 9 7 2 6 6 9 7 2 7 6 9 7 2 6 6 9 7 2 9 | 6 9 7 3 1 6 9 7 3 2 6 9 7 3 3 6 9 7 3 4 6 9 7 3 3 6 9 7 3 6 6 9 7 3 7 |f —

Benzène 0.82 0.35 5.30 0.30 0.11 0.39 2 .60 5.20 0.78 0.91

Éthylbenzène 1.60 36.6 0.10 0.33

' N-Propylbenzène 0.11 0.48

Isopropylbenzène 0.06 0.20

ter-Butyl benzène 0.05

sec-Butyl benzène 0.12

1,2,4-Triméthylbenzène 0.09 0.05 1.00

1,3,5-Triméthylbenzène 0.32

Chlorobenzène 0.22

1,2-Dichlorobenzène 0.11 0.20 3.50

| 1,4-Dichlorobenzène 0.10 0 .32 0.07 0.18 I

1.1-Dichloroéthylène 0.87 33.7 13.0 163 11.0 17.6 85.8 112 28.3 21.0

| cis-1,2-Dichloroéthylène 2.70 18.7 14.5 131 1.80 0.14 30.3 713 0.13 358 8.30 81.0

trans-1,2-Dichloroéthylène 0.57

Trichloroéthylène 14.9 165 63.3 314 35.0 3.20 1039 423 0.96 395 28.7 73.0

Tétrachloroéthylène 8.00 47.0 34.6 87.0 6.60 0.28 150 225 0.35 314 5.20 9.60

Dichlorométhane 1.40 14.5 37.1

Chloroforme 1.80 3.80 77.7 0.20 9 .50 30.0 140 4.10 7.70

Bromodichlorométhane 0.22

1,1-Dichloroéthane 3.70 62.3 14.8 194 0.23 0.18 21.2 1.60 19.8 191 3.20 150 97.8 81.5 0.39

1,2-Dichloroéthane 1.20

1,1,1 -Trichloroéthane 1.10 68.0 118 2070 0.15 11.4 1.00 255 553 0 .50 1805 117 385 0.06

1,1,2-Trichloroéthane 0.27 0.15 0.85 1.10 0.89 1.30 0.13 0.36

p tm-Xylène 4.10 114 0.10 0.31

o-Xylène 1.10 36.5 0.35 13.3

I Toluène 0.13 20.0 0 .35 488 0.20 0.70 I 2-Chlorotoluène 0.77 0.35 0.16

i Chlorure de vinyle * 0 .70 0.53 I

Naphtalène 0.06

~ Semi quantitatif

T A B L E A U 4: C O N C E N T R A T I O N DES C O M P O S É S ORGANIQUES RETROUVÉS DANS LES PUITS DES PROPRIÉTÉS DU C A N T O N DE G RAN BY (échantillons prélevés le 1er août 1991)

PRODUITS (pg/L) No de l'échantillon

PRODUITS (pg/L) 69802 69804 69807 69808 69809 69810

Benzène 160 0.06 0.97 0.21

Isopropyibenzène 0.06

1,2,4-Triméthylbenzène 0.06 0.06

1,1 -Dichloroéthylène 20.4 0.51

cis-1,2-Dichloroéthylène 3.10 0.24

Trichloroéthylène 82.4 0.82 2.90

Tétrachloroéthylène 19.3 0.06 0.33

Chloroforme 2.00 11.8

Bromoforme 9.10

Bromodichlorométhane 6.70

Dibromochlorométhane 9.50

Dibromométhane 0.13

1,1-Dichloroéthane 0.36 24.0 0.54 1.20 0.12

1,2-Dichloroéthane 0.24 1.20 2.50

1,1,1 -Trichloroéthane 0.08 1.80 130 0.23 0.90

1,1,2-Trichloroéthane 0.42

p,m-Xylène 0.07

o-Xylène 0.08

Toluène 0.21 0.20

Naphtalène 0.22

29/

T A B L E A U 5: C O N C E N T R A T I O N DES C O M P O S É S ORGANIQUES RETROUVÉS DANS LES PUITS DES PROPRIÉTÉS DU C A N T O N DE G RAN BY (échantillons prélevés le 3 octobre 1991)

P R O D U I T S ( i i g / L ) No d e l 'échant i l lon

P R O D U I T S ( i i g / L ) 75324 75325 75326 75327 75328 75329 75330 75331 75332 75333 75334 75335 75336

Benzène 0.43 0.85 0.08 0.07 0.06 0.11 3.00

1,3.5-Trlméthylbenzène 0.06 0.57

Chlorobenzène 0.11

1,4-Dichlorobenzène 0.15 0.18

1,1-Dichloroéthylène * 0.42 0.30

cis-1,2-Dichloroéthylène 0.06

Trichloroéthylène 2.80

Tétrachloroéthylène 0.49

Chloroforme 0.89

Bromoforme 0.10

Bromodichlorométhane 0.27

Dibromochlorométhane 0.26

1,1-Dichloroéthane 2.00 0.23 0.83

1 ,2-Dichloroéthane 0.33 0.28 0.43 7.20 0.12

1,1,1 -Trichloroéthane 1.20 0.62

p.m-Xylène 0.09 0.22 0.68

o-Xylène 0.07 0.09 0.34

Toluène 0.12 0.48 0.61 1.30

Dichlorodifluorométhane 6.40 3.50 1.60 0.40 0.13 0.43 1.20 2.40 0.37

Styrène 0.51

30/

TABLEAU 6 : C O N C E N T R A T I O N DES C O M P O S É S O R G A N I Q U E S RETROUVÉS D A N S LES PUITS DES PROPRIÉTÉS D U C A N T O N DE G RAN BY (échantillons prélevés le 4 octobre 1991)

PRODUITS (pg/L) No de l'échantillon

PRODUITS (pg/L) 75492 75494 75493

1,1-Dichloroéthylène 6.10

Trichloroéthylène 0.25

1,1-Dichloroéthane 16.9

1,1,1 -Trichlbroéthane 430

Toluène 0.57

Naphtalène 0.15

Trichlorofluorométhane 6.80

Dichlorodifluorométhane 5.70

31/

5.2 RÉSULTATS HORS-NORMES

Plusieurs échantillons prélevés entre août 1989 et octobre 1991, par le

MENVIQ, Direction, régionale de la Montérégie, ont présenté des résultats positifs

dont la. plupart se sont révélés hors-normes pour plusieurs composés. De ces

composés, hors-normes, plusieurs sont considérés cancérogènes.

Les avis de non-consommation sont basés sur les normes de potabilité

et selon le caractère toxique du produit. Pour la plupart des échantillons ayant des

résultats en concentration de benzène, ne dépassant pas la norme de potabilité,

une prudence est nécessaire, puisque ces concentrations excèdent les concentra-

tions de produits cancérogènes, dans l'eau potable, qui sont associées à des

risques d'un cas de cancer additionnel par 1 000 000 de personnes, à la suite d'une

exposition la vie durant; cette dite concentration estimée à partir des valeurs

publiées par l'EPA, en considérant une consommation de 2 litres par jour et un

poids corporel de 70 kg (Ayotte, 1990). Les concentrations de produits organiques

volatils associées à un risque de cancers de 106 sont représentées au tableau 8.

TABLEAU 7: Concentrations de produits cancérogènes dans l'eau potable associés à un excès de cancers

Composés organiques volatils réputés cancérogènes

Concentration associée à un risque de 106 (jug/L)

Chloroforme 6

Tétrachloroéthylène 0,7

Trichloroéthylène 3,1

Dichlorométhane 2,5

Benzène 0,7

1,2-dichloroéthane 0,4

1,4-dichlorobenzène 1,8

1,1,2-trichloroéthane 0,6

32/

6. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

C'est depuis près de 3 ans que le dossier de la contamination de la

nappe phréatique d'un secteur de la municipalité du Canton de Granby est étudié

et depuis les premiers prélèvements des échantillons, plusieurs autres ont été

effectués.

En décembre 1989, lorsque le DSC Honoré-Mercier avait reçu les

résultats d'analyse, la recommandation de ne pas consommer l'eau potable

provenant des puits privés prévalait pour les adresses suivantes:

- du 1020 au 1087 rue principale et

- du 9 au 50 rue Irwin.

Cette recommandation restait inchangée en janvier 1990, après avoir reçu

l'évaluation des risques à la santé effectuée par les experts du Centre Toxicologie

du Québec et ceci, même si aucun impact négatif sur la santé des citoyens ne

devait apparaître puisque les effets prévisibles surviennent surtout lors d'une

consommation à long terme de telles substances. Il a aussi été précisé que les

concentrations des composés n'étaient pas suffisantes pour provoquer des

intoxications aiguës mais pourraient entraîner des effets à long terme si cette eau

continuait d'être consommée. Il avait aussi été mentionné, à l'époque, que les

risques à la santé étaient faibles puisque les citoyens ne consommaient pas, pour

la majorité, l'eau provenant de leurs puits. Il avait été suggérée, comme méthodes

de traitement de l'eau, l'utilisation, de filtres soit à charbon activé ou à osmose

inverse.

Aujourd'hui, à la lumière des derniers résultats et des connaissances

actuelles des effets sur la santé, les recommandations de ne pas consommer l'eau

provenant des puits prévalent pour les adresses suivantes:

33/

A) du 947 au 1Q5Q rue Principale:

Au delà du 1050, les résultats sont négatifs. Cependant, nous vouions

préciser que d'autres échantillonnages devraient être effectuées pour les adresses

allant du 947 au 970, puisqu'au 970 rue Principale, les derniers échantillonnages ont

montré des concentrations ne dépassant pas les normes ou directives et ceci laisse

présager qu'en deçà de cette adresse les concentrations de composés organiques

volatils aurait pu diminuer depuis 1990. Nous émettons un avis de non-consomma-

tion, pour le 1035 rue principale, bien que les concentrations ne dépassent pas les

normes ou directives. Elles sont cependant supérieures à celles associées à un

excès de cancers (tableau 7).

B) du 6 au 61 et 90 rue Irwin:

Au delà du 61 rue Irwin, seul le 90 présente des concentrations de

composés organiques volatils supérieurs à la norme. Il ne faut pas minimiser les

risques à la santé puisque ce composé est cancérogène chez l'animal: un avis de

non-consommation doit être émis pour cette adresse. Bien que les 10 et 50 rue

Irwin ont montré des concentrations positives ne dépassant pas les normes ou

directives, nous recommandons donc une non-consommation de l'eau de leur

puits,puisqu'ils sont situés dans le secteur contaminé.

C) 15 rue Dutilly:

La recommandation de non-consommation de l'eau du puits est

maintenue pour le 15 rue Dutilly en attendant les nouvelles séries d'échantillons.

34/

D) 17 rue St-Jude:

La recommandation de non-consommation est émise pour le 17 rue St-

Jude.

E) 11 et 27 rue Yvon:

La recommandation de non-consommation est émise pour les 11 et 27 rue Yvon.

Ces recommandations prévaudront aussi longtemps que le MENVIQ,

Direction régionale de la Montérégie, ne nous assurera pas de la décontamination

complète du territoire à risque et que la source d'émission soit contrôlée de façon

permanente.

35/

7. BIBLIOGRAPHIE

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Ayotte, P. Micropolluants organiques: Campagnes d'échantillonnage 1986, Gouvernement du Québec, MENVIQ, Direction des eaux souterraines et de consommation, 1987, 74 pages.

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36/

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P 7619 E x . 2

M e r c i e r , Marlene AUTEUR

La c o n t a m i n a t i o n de l a nappe phréa^ t i q u e p a r des_ composés o r g a n i q u e ttefis un q u a r t i e r du c a n t o n de Granby e t l e s a v i s de s a n t é publi_-

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