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Institut Technique de l'Agriculture BiologiqueMaison de l'Agriculture9, rue André Brouard49 105 ANGERS Cedex 02
IUT – Site de Belle-Beille4, boulevard LavoisierBP 4201849 016 ANGERS Cedex
État des lieux des connaissances et des pratiques concernant les
interactions entre plantations, aménagements de parcours,
environnement et durabilité des élevages de volailles de chair Label
Rouge et Biologique
POURTEAU Marion
Licence Professionnelle Agriculture BiologiquePromotion 2012
Stage effectué à l'ITAB du 5 mars au 24 août 2012
Mots clefs :Aviculture, parcours, typologie
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier en priorité Joannie Leroyer et Philippe Guillet qui m'ont permis, par
l'intermédiaire de ce stage, de participer à ce projet de grande ampleur.
Je remercie sincèrement Antoine Roinsard pour l'encadrement, ainsi que Catherine Experton qui a
elle aussi participé à la correction de ce rapport.
Je remercie les nombreuses personnes qui m'ont conseillé, en pensant notamment à Diane
Leforestier, ainsi qu'à Laurence Fontaine et Hélène Sicard qui m'ont accueilli chaleureusement dans
les bureaux de l'ITAB.
J'adresse une pensée particulière à Pierre et N°13, ma famille et mes amis, pour leur patience et
leurs encouragements.
Enfin, je dois la relecture à Peter Smith Mac Eon, « un ami précieux que je salue
chaleureusement ».
SOMMAIRE
INTRODUCTION 2
A. PRÉSENTATION DE L'ITAB 4
I. L'ITAB : 30 ans d'animation et de coordination 5
II. Rôles et missions 6
III. Fonctionnement de l'ITAB 7
IV. Les commissions techniques 9
V. La commission élevage 9
B. SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE 13
INTRODUCTION 14
I. Bien-être animal et parasitisme 15
I. 1. Le parcours répond-il aux exigences de bien-être animal? 15
I. 2. Maîtriser le parasitisme sur le parcours 15
I. 2. a. Le parcours : source d'alimentation mais aussi de parasitisme 15
I. 2. b. Réduire le parasitisme par une occupation homogène du parcours 15
I. 2. c. Penser le parcours comme une officine 16
II. La biodiversité à l'échelle du parcours 18
II. 1. Les interactions entre parcours et biodiversité 18
II. 1. a. Les services rendus par la biodiversité des parcours 18
II. 1. b. Le parcours au service de la biodiversité 18
II. 2. L'évaluation de la biodiversité en contexte agricole 20
II. 2. a. Quels indicateurs de biodiversité utiliser à l'échelle du parcours ? 20
III. Le parcours arboré : une source de diversification de la production 22
III. 1. La production fruitière 22
III. 2. La production de bois 22
III. 2. a. Le bois énergie 22
III. 2. b. Le bois d’œuvre 23
III. 2. c. La valorisation des produits de taille 23
IV. Aviculture et développement durable 23
IV. 1. Définition du développement durable 23
IV. 2. Les enjeux de durabilité de l'aviculture 24
IV. 3. La production avicole sur la voie du développement durable 24
CONCLUSION 26
C. ANALYSE DES PRATIQUES DES PARCOURS À VOLAILLE 27
I. Problématique et calendrier 28
I. 1. Évaluer les parcours à volaille de chair 28
I. 2. Organiser les missions en fonction des partenaires 29
II. Matériels et méthode 31
II. 1. Matériels : le travail d'enquêtes 31
II. 1. a. Le questionnaire 31
II. 1. b. L'échantillon 31
II. 1. c. Le masque de saisie 33
II. 2. Méthode : dresser une typologie grâce à la méthode Bertin 34
II. 2. a. Définition de la typologie 34
II. 2. b. Présentation de la méthode Bertin 34
II. 3. Application de la méthode Bertin au sujet d'étude 35
III. Résultats 41
III. 1. Profil de l'aviculture dans le territoire des Mauges 41
III. 2. Présentation des critères discriminants des parcours des Mauges 42
III. 3. Premières manipulations 42
IV. Discussions 44
IV. 1. a. Le bien-être animal est-il corrélé au type de parcours? 44
IV. 1. b. Le maintien de la biodiversité est-il corrélé au type de parcours? 45
IV. 1. c. La gestion des déchets est-elle corrélée au type de parcours ? 45
IV. 2. Premières hypothèses 46
D. BILAN PERSONNEL 47
CONCLUSION 50
GLOSSAIRE 51
ANNEXES 54
BIBLIOGRAPHIE 63
LISTES DES TABLEAUX, DES ILLUSTRATIONS ET DES SCHÉMAS 67
INTRODUCTION
En 2010, les poulets Label Rouge et Biologique ont représenté respectivement 54% et 7%
du volume des achats de volailles de chair en France (SYNALAF*1, 2010). La France se place au
premier rang européen en termes de production de volailles de chair biologiques avec 7 millions de
têtes en 2011 (Agence Bio, 2011). Ces produits se caractérisent par un mode de production où le
bien-être animal prime, et se traduit notamment par l'accès à un parcours extérieur. Des études ont
montré que les productions de volailles de chair avec parcours avaient un impact environnemental
supérieur à celui des productions en claustration : indice de consommation plus élevé, dépenses
énergétiques plus importantes... (GUÉMENÉ et al., 2009). Cependant, les conclusions du projet
AlterAviBio2 montrent que plus les poulets sortent du bâtiment, et plus l'indice de consommation
diminue. Les pollutions intrinsèques à l'élevage de volailles de chair ont fait l'objet de recherches, et
sont régulièrement ré-évaluées (CORPEN*, 2006). Toutefois, leur devenir sur parcours reste peu
documenté. Si l'acte d'achat est encouragé par l'intitulé « plein air » et « en liberté », la filière doit
garantir la transparence sur l'ensemble du cycle de production (BLONDEAU, 2001), notamment à
l'heure de l'affichage environnemental des produits de consommation. Puisque les parcours à
volailles représentent une surface agricole non négligeable (plus de 200 km2), il est nécessaire d'en
évaluer les rôles et les atouts..
C'est dans ce contexte que la Chambre d'Agriculture de la Sarthe, accompagnée de
nombreux partenaires, dont l'ITAB*, a lancé depuis janvier 2011, le projet CAS DAR* Parcours, à
l'échelle nationale. Les finalités de cette initiative sont tout d'abord, à partir d'une synthèse des
connaissances et des pratiques en matière de gestion de parcours, de mettre en place des
expérimentations. Les résultats de ces dernières permettront d'élaborer des recommandations en vue
d'optimiser la valorisation environnementale des parcours, dans le cadre de la durabilité des
élevages de poulets de chair Label Rouge et Biologiques .
L'ITAB, au sein de ce projet et par l'intermédiaire de ce stage, a pour missions de faire le bilan des
connaissances et des pratiques en matière de gestion des parcours, par la rédaction d'une synthèse
bibliographique et l'élaboration d’une typologie des parcours à volailles de chair.
Nous présenterons ici le travail qu'il nous a été confié durant ce stage. Nous débuterons par
la présentation de l'ITAB, pour lequel nous avons réalisé deux missions. Ensuite, une synthèse
1 Le signe * renvoie au glossaire2 Programme AlterAviBio (2009-2011) : « Recherches intégrées sur des systèmes d'élevages alternatifs en Agriculture
Biologique dans un contexte de durabilité ». Projet porté par l'INRA et l'ITAB et dont les objectifs étaient de conduire des études socio-économiques et biotechniques pour évaluer la durabilité du système avicole et proposer des évolutions.
2
bibliographique des connaissances en matière de gestion des parcours à volaille de chair introduira
le contexte de recherche-expérimentation. La troisième partie de notre exposé sera consacrée à la
typologie des parcours, autre tâche effectuée pour l'ITAB durant ce stage. Nous y présenterons la
méthode et les premiers résultats. Enfin, et avant de conclure, nous ferons le bilan personnel de ces
six mois passés au sein de l'ITAB, et au cœur d'un projet national de grande ampleur.
3
B. SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE
13
INTRODUCTION
Cette synthèse bibliographique vise à faire le bilan des interactions qui existent entre les
parcours (couvert végétal et aménagement) et leur environnement, de manière à appréhender
l'ensemble des services rendus par les parcours à volailles.
Nous porterons un regard sur la relation entre le parcours et le bien-être animal, et
notamment entre le parcours et la santé animale, sujet qui fait souvent débat dans la littérature. La
gestion du parasitisme en Agriculture Biologique etant basée sur la prévention, il serait intéressant
de faire du parcours une pharmacopée en y introduisant des essences bénéfiques aux volailles en
vue d'alléger les charges pour les éleveurs (HOSTE et al., 2005 ; IONESCU et al., 2009 ;
KOSMIDOU et al., 2006 ;). Par ailleurs, et compte tenu des modes d'exploitations des parcours à
volailles, on peut envisager qu'ils favorisent la biodiversité. L'interdiction d'utiliser des herbicides
sur parcours et le maintien d'éléments fixes du paysage (arbres, haies...) sont bénéfiques à la
biodiversité (DECOURTYE et BOUQUET, 2010). Pour qualifier leur intérêt, nous présenterons les
services rendus à la production par la biodiversité du parcours. En retour, une synthèse des
indicateurs d'état de la biodiversité adaptable à la production avicole sur parcours sera proposée.
Nous terminerons cet exposé par la contribution des parcours à la durabilité des élevages avicoles.
14
I. Bien-être animal et parasitisme
I. 1. Le parcours répond-il aux exigences de santé et de bien-être animal ?
Les modes de production Label Rouge et Biologique se distinguent par une recherche
poussée du bien-être et de la santé animales (qui est une composante importante du bien-être animal
d’après VEISSIER, et al., 2010). Le confort physique et l'expression des comportements naturels
sont les mesures phares de ces deux cahiers des charges, et sont souvent associées à l'usage du
parcours, sur lequel les animaux peuvent exercer diverses activités exploratoires (course, bain de
poussière...). Cependant, SIMON (2010) rappelle une étude sur le parasitisme menée par Permin
entre 1994 et 1995, qui montre que les animaux élevés en claustration sont nettement moins infectés
que ceux ayant accès à un parcours. On constate un taux d'infestation par Ascaridia galli de 5%
chez les premiers, contre 63% chez les seconds. L'accès au parcours les expose donc à de nombreux
agents pathogènes : coccidies, ascaris, capillaires, coliformes totaux (FRANCK et al., 1999),
coliformes fécaux, streptocoques fécaux, hétérakidés...(LUBAC et al., 2003). De nombreux auteurs
se rejoignent sur ce point, en insistant sur le fait que les parcours sont des réserves de micro-
organismes, de parasites et de virus, et qu'une mauvaise gestion du parcours peut compromettre la
santé des oiseaux (FRANCK et al., 1999 ; GUÉMENÉ et FAURE, 2004 ; LUBAC, 2006 ; LUBAC
et al., 2003). Dans ce cas, le parcours est-il bénéfique au bien-être animal dans la mesure où les
animaux sont exposés à de probables maladies, et quelles mesures peuvent-être prises pour gérer le
parasitisme des volailles ?
I. 2. Maîtriser le parasitisme sur le parcours
I. 2. a. Le parcours : source d'alimentation mais aussi de parasitisme
Le parcours donne l'opportunité aux animaux de consommer des plantes, des graines, des
insectes et donc de compléter leur ration (KOSMIDOU, et al., 2006). Cependant, cette
diversification de l'alimentation n'est pas sans risque sanitaire pour les volailles.
SIMON (2010) rappelle que les « mollusques gastéropodes, crustacés, insectes ou lombrics »
présents sur les parcours sont appréciés des poulets, mais que les volatiles se contaminent en
ingérant ces hôtes intermédiaires de certains parasites.
I. 2. b. Réduire le parasitisme par une occupation homogène du parcours
Selon le vétérinaire Gilles Grosmond, « dans 80% des cas, la solution est à chercher du côté
15
de la gestion du parcours » (LUSSOU, 2007). Rappelons le travail de FRANCK et al. (1999) qui a
permis de mettre au point une méthodologie d'analyse parasitaire et bactériologique des parcours à
volailles. Ces essais ont montré que la proportion d'agents pathogènes croît avec l’augmentation de
la concentration des animaux. Le projet AlterAviBio7 corrobore ces conclusions. Ainsi, la zone
frontale, au-devant du bâtiment et qui est la plus explorée, est toujours plus riche en parasites et
bactéries que le reste du parcours (GERMAIN, 2012). Il faut donc favoriser la dispersion des
animaux pour « limiter » leur infestation.
Les auteurs s'accordent sur le fait que la couverture du parcours favorise la dispersion des animaux
et les travaux de LUBAC et al. (2003) recommandent l' « association d'un couvert arboré important,
homogène ou non (arbres à haut jet et buissons par exemple), relativement éloigné du bâtiment
(mais ce paramètre reste à définir) et de techniques permettant d'accélérer la colonisation de ce
parcours (techniques à valider) ». De manière générale, le parcours doit protéger les animaux du
vent, de la pluie et du soleil (CHAMBRE REGIONALE D'AGRICULTURE DE RHÔNE-ALPES,
2011). Les types de couverts doivent donc être adaptés au caractère des volailles et à la nécessité
d'homogénéiser la colonisation des animaux sur l'ensemble du parcours.
I. 2. c. Penser le parcours comme une officine
Plusieurs auteurs font état des propriétés médicinales de certains végétaux et de leur
utilisation en phytothérapie et aromathérapie. Le tableau 18, en annexe, liste les vertus des
principales plantes citées par les différents auteurs (BOUVAREL, 2000 ; CREVIEU-GABRIEL et
NACIRI, 2001 ; FAVÉ, 2012 ; HOSTE et al., 2005 ; LÉVY, 2001 ). Des pratiques alternatives,
comme l'ajout d'ail broyé dans l'aliment, de vinaigre de cidre dans l'eau de boisson, sont connues
pour contribuer à la maîtrise des parasites internes (coccidies et helminthes) et sont « adaptées aux
petits élevages » (LEROYER et LUBAC, 2009). Par ailleurs, les animaux sont capables de choisir
des aliments riches en tanins lorsque les parasites internes les dérangent (FAVÉ, 2011). Par
conséquent, on peut s'interroger sur la possibilité d'inclure dans le parcours les espèces utilisées en
phytothérapie et aromathérapie, et celles reconnues par la littérature, en vue de lutter contre le
parasitisme des volailles. Selon les conseils de Gilles Gromond, il est nécessaire de trouver un
équilibre entre toutes les espèces se partageant cet espace. Certes, le parcours est un réservoir de
micro-organismes défavorable à la santé animale, mais il est également une « réserve », un
« sanctuaire » de biodiversité qu'il faut préserver.
7 Programme AlterAviBio (2009-2011) : « Recherches intégrées sur des systèmes d'élevages alternatifs en Agriculture Biologique dans un contexte de durabilité ». Projet porté par l'INRA et l'ITAB et dont les objectifs étaient de conduire des études socio-économiques et biotechniques pour évaluer la durabilité du système avicole et proposer des évolutions.
8 Tableau 2 : Propriétés de diverses plantes
16
Tableau 2 : Propriétés de diverses plantes
D'après FAVÉ M.C., 2012 ; BOUVAREL I., 2000 ; LÉVY P.C., 2001 ; CREVIEU-GABRIEL I. et
NACIRI M., 2001 ; HOSTE H., 2005
PLANTES PROPRIÉTÉS
Lotier Corniculé, Laurier, Origan Anti-infectieux, anti-bactérien
Noisette, Chêne, Châtaigner (et leurs fruits), Sulla, Lotier Pédonculé, Lotier Corniculé,
Sainfoin, Ronces, Pin, Genêt, Bruyère Arborescente
Antiparasitaire
Ail, écorce de Hêtre Vermicide
Armoise, Tabac, Tanaisie, Ballote Fétide, Fougère
Vermifuge
Girofle, Rose Rouge, Thym Blanc Anti-coccidien
Géranium Robert, Renouée Persicaire Anti-hémorragique
Thym, Romarin, Origan, Carvi, Canelle, Échinacée
Antiseptique intestinaux
Sureau Noir, Salicaire, Écorce de Chêne, Géranium Robert
Anti-diarrhéique
Souci, Vigne Rouge, Calendula Régénérant des muqueuses intestinales
Myrtille, Vigne Rouge, Mélilot, Aubépine Régulateur cardio-vasculaire
Pin, Eucalyptus, Mauve, Hysope Trouble respiratoire
Bambou, Ortie, Prêle, Pâquerette Trouble locomoteur, trouble des articulations
Prêle, Ortie Dioïque Reminéralisant
Valériane, Tilleul, Passiflore Calmant
17
II. La biodiversité à l'échelle du parcours
II. 1. Les interactions entre parcours et biodiversité
II. 1. a. Les services rendus par la biodiversité des parcours
Les notions de services et de fonctions, sont souvent utilisées pour caractériser les bénéfices
de la biodiversité dans un milieu. Les services sont les bénéfices obtenus des écosystèmes grâce aux
fonctions de la biodiversité (ACTA, 2009). Au-delà de la valeur intrinsèque (valeur patrimoniale,
touristique, récréative), la biodiversité est indispensable dans la production de denrées alimentaires,
de médicaments, et assure la qualité de l'eau, de l'air, des sols, etc...(DECOURTYE et BOUQUET,
2010).
LE ROUX et al., (2008) ont distingué trois domaines dans lesquels s'exerçaient « les
services écologiques fournis par la biodiversité des agro-systèmes9 ». Les services intrants, les
services de production contribuant au revenu agricole direct et les services produits hors revenu
agricole direct.
Ces services sont donc considérés de manière anthropomorphique, et c'est par la protection des
fonctions que sont rendus les services. Les sources concernant l'impact de la biodiversité sur
l'élevage ne sont pas abondantes. Les publications de HORSTED et al. (2006) et de SIMON (2010)
laissent à penser que la diversité des espèces végétales et animales (insectes, mollusques,
gastéropodes) présentent sur le parcours, contribue à la diversification de l'alimentation des
volailles.
II. 1. b. Le parcours au service de la biodiversité
Qu'est-ce que le parcours peut apporter à la biodiversité ? Les différents éléments présents
sur le parcours (haies, arbres agroforestiers, prairies, vergers...) sont des sites potentiellement
favorables à la biodiversité.
Selon DUPRAZ et LIAGRE (2008), les arbres agroforestiers assurent les rôles de « barrière,
corridor de déplacement, refuge, zone de chasse et d'alimentation, zone d'hivernage ou d'estivage,
site de reproduction » et c'est la diversification des essences qui va permettre de varier l'offre en
habitat et en nourriture. La multiplication de niches écologiques dépend également des milieux
offerts par les différentes strates du parcours : herbacées, arbustes, bosquets, arbres.
9 Tableau 3 : Les services rendus par les fonctions de la biodiversité
18
Tableau 3 : Les services rendus par les fonctions de la biodiversité
Source : ACTA, 2009
19
II. 2. L'évaluation de la biodiversité en contexte agricole
Depuis le Sommet de la Terre de Rio en 1992, de nombreuses équipes interdisciplinaires se
sont constituées afin de mettre en place des méthodes d'évaluation de la biodiversité. Il existe un
panel fournis de méthodes et récemment la publication de l'ACTA (2009) a permis de synthétiser
bon nombre de ces travaux.
II. 2. a. Quels indicateurs de biodiversité utiliser à l'échelle du parcours10 ?
Il n'existe pas de méthode d'évaluation de la biodiversité à l'échelle du parcours à volailles.
Cependant les indicateurs existants peuvent être adaptés au parcours, dont la superficie tourne plus
ou moins autour de 1 ha par bâtiment avicole.
L'indicateur ITEB* (ACTA, 2009) peut se montrer intéressant pour qualifier les types de
parcours : par exemple la diversité des couverts peut distinguer les parcours plus ou moins
favorables à la biodiversité. Cette évaluation doit néanmoins être adaptée à l'échelle du parcours et
peut être complétée par la méthode SPA*/SAU* de l'AFAHC* qui propose une visualisation des
zones d'occupation de la biodiversité en fonction des éléments fixes du paysages (AFAHC, 2011).
Les méthodes IBIS* (CHAMBRE RÉGIONALE D'AGRICULTURE DU CENTRE, 2010) et
Polinov (DECOURTYE et al., 2011) peuvent faciliter la description des parcours à volailles.
En effet les fiches « Pratiques », « Aménagements », « Espèces » et « Milieux » de la méthode IBIS
peuvent renseigner sur les interactions entre les décisions prises par les exploitants et leurs
conséquences sur la biodiversité, notamment sur les pollinisateurs en présentant les espèces
garantissant l'alimentation des abeilles11. Les recommandations émises par les acteurs du projet
Polinov montrent l'intérêt de la diversification des sources alimentaires pour les abeilles
(DECOURTYE et BOUQUET, 2010). À l'échelle du parcours, on peut donc prendre en compte ces
conseils de gestion et choisir des espèces végétales dont les floraisons s'échelonnent dans le temps.
Certaines méthodes d'évaluation de la biodiversité, présentées ici, permettent de concilier les
choix stratégiques des exploitants avec les actions de préservation de la biodiversité. La méthode
IBIS, par exemple, précise l'intérêt de chaque essence d'arbre pour la biodiversité, mais aussi sa
rapidité de croissance et sa valorisation possible par l'exploitant : bois d’œuvre, bois énergie... Par
conséquent, les actions menées dans le cadre d'une protection de la biodiversité, peuvent être
intégrées dans un projet de diversification de production à l'échelle de l'exploitation agricole.
10 Tableau 4 : Synthèse des indicateurs de biodiversité11 Tableau 5 : Exemples de plantes mellifères
20
Tableau 4 : Synthèse des indicateurs de biodiversitéD'après ACTA, 2009 ; AFAHC, 2011 ; Chambre Régionale d'Agriculture du Centre, 2010 ;
DECOURTYE et al, 2011
Tableau 5 : Exemples de plantes mellifèresSource : IBIS Chambre Régionale d'Agriculture du Centre, 2010
21
OBJECTIFS ÉCHELLE SUPPORTS OUTILS BIODIVERSITÉ USAGERS
ITEB Quadrillage Faune Technicien
SPA/SAU SIG Technicien
IBIS Exploitation Faune et flore
POLINOV Projet en cours Projet en cours Projet en cours Abeilles Projet en cours
Estimer l'état de la biodiversité à partir de la structure du
territoire
Territoire et exploitation
Photographies aériennes
Visualiser et caractériser la propension de l'exploitation à
garantir un milieu favorable à la biodiversité
Exploitation et parcelle
Photographies aériennes
Auxiliaires de culture
Estimer le potentiel de biodiversité et
construire des plans d'action avec les
agriculteurs
Cartographie, approche globale
Guide d'utilisation = questionnaire, référentiel des
partiques, guide d'aménagements,
fiches milieux, fiches espèces
Agriculteurs, technicien, agents
de développement (méthode « clefs en
main » téléchargeable gratuitement)
Evaluer et concevoir des pratiques
culturales innovantes conciliant les
productions agricole et apicole
III. Le parcours arboré : une source de diversification de la production
Le parcours arboré peut être considéré comme une source supplémentaire de revenu et/ou de
produits agricoles, au-delà de l'unique support à la production de volailles de plein air. Le guide
PAGESA* présente le bois comme « un matériau et une source d'énergie, écologique et
renouvelable ». À l'heure de l'augmentation des prix des énergies fossiles, le bois énergie permet de
réduire la facture énergétique. De plus, la couverture arborée du parcours peut procurer un revenu
supplémentaire aux exploitants, par la valorisation du bois et/ou des fruits (AFAHC, 2009). Le
parcours peut donc être réfléchi en fonction des finalités des exploitants et selon la réglementation
de la production avicole. Nous présenterons ici les principales sources de valorisation possibles des
espèces arborées des parcours à volailles.
III. 1. La production fruitière
La production fruitière associée au pâturage des animaux domestiques est l'un des plus
anciens exemples de diversification agricole. D’un point de vue économique, associer plusieurs
productions sur un même espace permet l'optimisation de l'espace agraire et une plus forte
rentabilité (ANONYME, 2001). Dans la littérature, les exemples ne manquent pas. Prenons celui de
Jean-Yves Fillâtre qui possède un verger enherbé de 8 ha. Il y a installé des oies d'Alsace, des
poulets et des moutons Shropshire dans son verger afin de « réactiver la flore microbienne, de briser
le cycle des parasites dans le sol et de retrouver un équilibre naturel » (REY et COULOMBEL,
2008). Les animaux y jouent un rôle de désherbeur, de protecteur et de fertilisateur. En consommant
les fruits et les feuilles tombés au sol, ils réduisent la pression des maladies, notamment la tavelure.
Les références scientifiques sont encore lacunaires et les auteurs du Cahier Technique « Produire du
poulet de chair en AB » insistent sur la nécessité d'effectuer des recherches sur ce thème
(LEROYER et LUBAC, 2009).
III. 2. La production de bois
III. 2. a. Le bois énergie
Les arbres et les haies présents sur les parcours à volailles peuvent être la source de
plusieurs productions, dont le bois de chauffage. L'association Promhaies note que l'entretien des
haies et des bosquets à l'échelle de l'exploitation permet de fournir un combustible bon marché pour
le chauffage des bâtiments d'élevage (PROMHAIES, 2006). Il serait par conséquent intéressant de
22
valoriser le boisement des exploitations agricoles et notamment des parcours à volailles pour
réduire les consommations de gaz des bâtiments avicoles.
III. 2. b. Le bois d'œuvre
L'analyse sur l'agroforesterie, menée par le Ministère de l'Agriculture (MINISTÈRE DE
L'AGRICULTURE, 2012), insiste sur le véritable intérêt économique de cette production et informe
sur les prix effectués selon les essences. De manière générale, cinquante arbres à l'hectare peuvent
donner 40 m3 de bois d'œuvre, négociable entre 10 000 et 20 000€ le lot ; autre exemple, un chêne
de qualité se vend entre 60 et 100€ le m3.Les essences recherchées par cette filière sont l'aulne
glutineux, le douglas, le frêne et le bouleau. Des arbres présents dans les haies comme le merisier et
le chêne sont aussi bien valorisés en bois d'œuvre (PROMHAIES, 2006).
III. 2. c. La valorisation des produits de taille
Les déchets de taille et les branches les plus fines peuvent être utilisés comme compost et
Bois Raméal Fragmenté (BFR*). Le BRF présente de nombreux avantages pour la production
avicole de plein air. Le recouvrement du sol avec du BRF sur les premiers mètres devant les trappes
de sortie pourrait peut-être améliorer la portance du sol et limiter les zones d'accumulation d'eau
propice aux parasites. Le BRF semble aussi intéressant du point de vue environnemental pour
stocker le carbone et retenir les nitrates sur ses zones surfréquentées (BIGNON et al., 2009). A
l'intérieur du bâtiment, le BRF peut aussi jouer un rôle. Pour l'association Arbre et Paysage 32*
(ARBRE ET PAYSAGE 32, 2009), les copeaux de bois peuvent remplacer la paille grâce à leur fort
pouvoir absorbant. L'analyse du Ministère de l'Agriculture (MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE,
2012) préconise l'utilisation de copeaux de bois comme litière dans les bâtiments d'élevage afin que
les producteurs réduisent leurs exportations de paille et donc de matière organique, pour la restituer
au sol cultivé.
IV. Aviculture et développement durable
IV. 1. Définition du développement durable
La notion de développement durable a été définie par la Commission Mondiale sur
l'Environnement et le Développement des Nations Unies en 1987, et publiée officiellement sous le
nom de Rapport Brundtland. Le développement durable « répond aux besoins du présent sans
compromettre les capacités des générations futures à répondre aux leurs ». Il repose sur trois
23
piliers : économique, social et environnemental. Trois principes le définissent également : celui de
solidarité intergénérationnelle et interterritoriale, celui de précaution pour éviter les irréversibilités
et enfin celui de participation. (BONAUDO et al., 2009).
IV. 2. Les enjeux de durabilité de l'aviculture (BONAUDO et al., 2009)
Les élevages avicoles doivent répondre à certains critères afin de remplir les conditions du
développement durable.
Concernant le pilier environnemental, l'utilisation efficace des ressources (énergie, eau,
aliment) ainsi que la réduction des pollutions (nitrates, phosphore, ETM*, résidus médicamenteux)
et des nuisances sont primordiales.
La production avicole doit offrir aux éleveurs de bonnes conditions de travail et contribuer à
une qualité de vie satisfaisante pour répondre aux exigences du pilier social. Les rétributions
matérielles (salaires...) mais également symboliques sont concernées, telle la reconnaissance sociale
du travail.
Le pilier économique concerne les moyens de production, qui doivent générer des revenus
suffisants et être performants.
C'est la réunion de ces conditions qui va garantir la transmissibilité de l'élevage aux
générations futures.
IV. 3. La production avicole sur la voie du développement durable
Le projet AlterAviBio a permis de mettre en évidence les interactions qui existent entre le
comportement exploratoire et la durabilité des élevages de poulets de chair biologiques.
Concernant le pilier social, le maintien des animaux sur des parcours extérieurs confère à l'élevage
une image valorisante, en accord avec les souhaits des consommateurs. Cette reconnaissance est
essentielle pour que l'éleveur attribue du sens à son travail (BONAUDO et al., 2009).
Sur le plan économique, les performances zootechniques ainsi que les bilans sanitaires
peuvent être améliorés. En effet, la colonisation du parcours n'étant pas homogène, les animaux
détériorent le sol, en ingèrent, ce qui impacte leur état sanitaire. Par conséquent, les moyens de
production peuvent être plus performants en améliorant l'utilisation des parcours. De plus,
l'utilisation du parcours comme espace secondaire de production (vergers, bois d'œuvre...) optimise
l'espace agraire et améliore la rentabilité de l'exploitation. Le pilier économique est donc renforcé
grâce au parcours.
24
Sur le plan environnemental, là encore, c'est la colonisation de l'ensemble du parcours qui
garantit le respect du critère de durabilité. Il a été mesuré différents rejets sur parcours : GES*,
azote, phosphore, carbone organique, zinc et cuivre. Les résultats montrent une grande variabilité
spatio-temporelle des émissions (GERMAIN, 2012). De manière générale, les doses les plus
concentrées se retrouvent aux abords des bâtiments, et suivent les zones occupées par les volailles.
L'expérience n'a mesuré que les doses rejetées ; il serait maintenant intéressant de connaître le cycle
complet des pollutions dans ces contextes de parcours arborées ou non. Enfin, on peut s'attendre à
ce que la couverture des parcours, par une prairie et/ou une strate arborée, valorise les rejets de
l'élevage (azote, phosphore...) et séquestre le CO2*. Des essais devront être menés dans ce sens. Les
conclusions du projet AltreAviBio insistent sur la nécessité d'aménager les parcours de manière à
homogénéiser la répartition des volailles, afin d'améliorer la durabilité de ce type de production.
25
CONCLUSION
L'accès des volailles à un parcours est essentiel pour le consommateur qui associe cette
image à « un heureux retour à la tradition ». Pour le consommateur, l'accès au parcours participe
aussi au bien-être de l'animal et donne une image flatteuse du travail d'éleveur. Sur ce point, les
auteurs s'accordent à dire que l'accès au plein air est nécessaire pour que l'animal exprime son
comportement naturel : grattage du sol, picorage, bain de poussière, courses...Naturellement les
risques sanitaires sont plus élevés par le simple fait d'offrir aux volailles un espace supplémentaire,
à partager avec d'autres espèces animales, principalement sauvages (oiseaux, gastéropodes, reptiles,
mammifères...). Les vétérinaires s'étant penchés sur la question insistent sur le besoin de trouver un
équilibre, et sur le fait que le parcours peut être le support de stratégies anti-parasitaires. Les
aménagements et la gestion des parcours ont un impact sur la biodiversité et des outils peuvent aider
les éleveurs à la maintenir tout en pratiquant leur activité. Les parcours peuvent être la source de
produits supplémentaires et permettre ainsi à l'éleveur d'effectuer certaines économies et d'optimiser
son système. Selon les finalités de l'exploitant, ils peuvent procurer un certain bien-être à l'éleveur
en améliorant son cadre de travail et son cadre de vie. De manière générale et a priori nous pouvons
donc conclure sur le fait que le parcours participe à la durabilité des élevages avicoles.
En conclusion, cette synthèse bibliographique a permis de mettre en évidence les atouts des
parcours à volaille au sujet du parasitisme, de la biodiversité et du développement durable des
élevages. Les conclusions du projet AlterAviBio ont initié la recherche sur les impacts
environnementaux des élevages, notamment sur les pollutions (nitrates, phosphore) et le stockage
du carbone sur les parcours. Le projet CAS DAR Parcours entend poursuivre les investigations dans
l'ensemble de ces domaines, afin de donner les clefs nécessaires aux acteurs de la filière avicole
pour optimiser les parcours.
26
C. ANALYSE DES PRATIQUES DES PARCOURS À
VOLAILLES
27
I. Problématique et calendriers
I. 1. Évaluer les parcours à volaille de chair
Le stage proposé par l'ITAB intervient dans le cadre du projet CAS DAR Parcours,
regroupant divers acteurs de la filière avicole et de la production arborée de plein champ. Ce projet
a pour but l'évaluation environnementale et l'optimisation de la conduite des aménagements de
parcours à volaille de chair Label Rouge et Biologique.
Avec la mise en place de l'affichage environnemental des produits de consommation, il devient
important de mesurer l'empreinte écologique de l'intégralité des systèmes de production.
Néanmoins, les études faites sur les productions avicoles de plein air ne prennent pas en compte
l'intérêt du parcours. Ce projet tend à reconsidérer le parcours à volaille, dans une démarche de
durabilité des élevages.
Quel atout représente le parcours en termes de stockage du carbone? Quels bénéfices peut-on en
tirer en termes de réduction de l'érosion, du ruissellement du phosphore et du lessivage de l'azote ?
Quels rôles joue-t-il dans le maintien de la biodiversité et la création des paysages ? Le parcours a-t-
il un impact sur la santé et le bien-être animal ?
Ces interrogations sont au cœur de ce projet qui s'articule autour de trois actions.
L'action 1, divisée en trois tâches, consiste à faire l'état des lieux des connaissances et des
pratiques. Par conséquent il est demandé, dans un premier temps, de rédiger une synthèse
bibliographique, traitant des interactions entre les plantations des parcours et leurs impacts sur
l'environnement (carbone, azote, phosphore, biodiversité, paysage, parasitisme). Ensuite, un bilan
des pratiques sera effectué grâce aux résultats d'enquêtes en élevage. Cette deuxième tâche
permettra d'élaborer une typologie des parcours rencontrés dans les principaux bassins de
production avicole. La dernière tâche doit permettre de caractériser les sites de références par
l'agrégation des résultats des deux tâches précédentes. L'ITAB est responsable de cette action, qui
constitue l'ensemble des missions du stage. Mon travail était donc de réaliser la synthèse
bibliographique, de traiter les résultats des enquêtes afin d'élaborer une typologie des parcours à
volaille, et en fonction des résultats, de répertorier des élevages de références.
L'action 2 verra la mise en place d'expérimentations permettant d'évaluer les impacts
environnementaux des parcours à volailles de chair, suite aux conclusions de la synthèse
bibliographiques et de la typologie.
L'action 3 est dévolue à la communication. Elle doit synthétiser et diffuser les résultats
auprès des éleveurs, des conseillers agricoles, des enseignants, des chercheurs...
28
I. 2. Organiser les missions en fonction des partenaires12
En l'absence de ma maître de stage, nous avons esquissé de larges périodes de travail avec le
chef de projet, M. Guillet Philippe (Chambre d'Agriculture de la Sarthe). Ainsi, la synthèse
bibliographique devait être rédigée fin mai ou début juin afin d'analyser les enquêtes et effectuer la
typologie durant les mois de juin et de juillet. Enfin, le référencement des fermes types devait avoir
lieu durant mes dernières semaines de stage, en août.
Cependant, beaucoup de retard a été pris. En effet, le projet regroupe une quinzaine de
partenaires qui n'ont pas toujours respectés les délais arrêtés en réunion.
La synthèse bibliographique n'a été achevée que mi-juillet. Les thèmes à traiter étant si différents,
(parasitisme, biodiversité, diversification de la production, paysage, développement durable) qu’il a
été difficile de les réunir dans un plan cohérent. Les thèmes traitant des pollutions à l'azote et au
phosphore, ainsi que du stockage du carbone ont été laissés à la charge de Paul Ponchant (ITAVI) et
de Melynda Hassouna (INRA) lors du comité de pilotage. Ils ont déjà travaillé sur ces thèmes et
disposent des références bibliographiques indispensables.
Le travail de typologie étant dépendant des enquêtes, il a fallu attendre d'avoir les premiers retours
pour commencer le traitement statistique. Ce n'est que mi-juillet que me sont parvenues les
premières enquêtes, dont certaines ont dues être reprises (enquêtes réalisées avant la création du
masque de saisie commun, enquêtes incomplètes...). Au 31 juillet, seuls 4 enquêteurs sur 7 m'ont
fait parvenir leur travail. Il semble que le masque de saisie que j'ai fait parvenir au chef de projet fin
mai, n'ait pas été transféré aux enquêteurs avant fin juin.
La méthode Bertin, retenue lors de la réunion du 15 mai, nécessite un traitement graphique
particulier et chronophage. J'ai d'abord du définir une méthode pour l'appliquer à l'ensemble des
enquêtes dans un but d'homogénéisation. Néanmoins, le 31 juillet l'ensemble des enquêtes reçues
étaient codées, étape préliminaire au traitement statistique. Nous reviendrons sur cette méthode dans
la partie « Matériels et méthodes ».
Compte tenu du retard pris et de l'échéance de ma période de stage, nous avons décidé, avec
Antoine Roinsard (apprenti ingénieur à l'ITAB, qui m'appuie en l'absence de Joannie Leroyer), de
commencer la typologie, malgré les enquêtes manquantes. Le mois d'août sera donc consacré aux
traitements des données d'enquêtes et à l'élaboration des premières typologies de parcours. L'ITAB
étant responsable de cette tâche, le travail devra être terminé par Antoine après ma période de stage.
12 Schéma 4 : Calendriers
29
Schéma 4 : Calendriers
Calendrier prévisionnel :
Calendrier réalisé :
11
MARS AVRIL MAI JUIN JUILLET AOÛT
BIBLIOGRAPHIE TYPOLOGIE RÉFÉRENCEMENT FERMES
Enquêteurs : envoyer masques de saisie remplis à
l'ITAB
Envoyer bibliograghie à Ph. Guillet
4 AVRIL :Comité de pilotage
CASDAR Parcours
6 MARS :Rencontre avec
Ph. Guillet
15 MAI :Réunion
Typologie
MARS AVRIL MAI JUIN JUILLET AOÛT
BIBLIOGRAPHIE TYPOLOGIE
Réception des premiers masques
de saisie (4/8) :Mission Bocage
ESAAGROOF
ITAVI
9 et 23 AOÛT :Réunions mise au
point typologie19 MAI :Création
masque de saisie pour enquêteurs
II. Matériels et méthodes
Comme nous l'avons vu précédemment, lors de la présentation de la problématique, le projet
CAS DAR Parcours souhaite évaluer l'efficacité des parcours à volailles selon différentes
thématiques : le stockage du carbone, la maîtrise des pollutions, le maintien de la biodiversité, la
santé animale et l'intégration paysagère. Une enquête a été soumise à de nombreux éleveurs afin de
faire le bilan des pratiques dans les principaux bassins de productions avicoles.. Ce sont les résultats
de ces enquêtes qui serviront à dresser la typologie des parcours, grâce à la méthode Bertin et aux
conclusions de la synthèse bibliographique.
II. 1. Matériels : le travail d'enquêtes
II. 1. a. Le questionnaire13
Le questionnaire, à visée nationale, a été réalisé par des techniciens avicoles avec l'aide de
lycées agricoles. Le questionnaire se compose de huit parties, relatives d'une part à l'exploitation
dans son ensemble (parties 1, 6, 7 et 8), et d'autre part au parcours en particulier (parties 2, 3, 4 et
5). Au total, le questionnaire propose 144 questions dont une vingtaine de questions ouvertes.
Notons que nous appelons parcours l'aire accueillant le bâtiment d'élevage. Il y a donc autant de
parcours qu'il y a de bâtiments avicoles. Par conséquent les parties 2, 3, 4 et 5 du questionnaire sont
répétées autant de fois qu'il y a de parcours dans l'exploitation.
Les questions concernant l'exploitation traitent des généralités de l'atelier avicole (nombre
de bâtiments...) et des impressions de l'éleveur par rapport au confort des animaux, à l'efficacité du
parcours et à son bien-être personnel. Lors d'une réunion qui s'est tenue mi-mai, dix questions ont
été ajoutées à cette première partie (nombre d'UTH, fierté de son produit...).
Les objectifs du questionnaire se précisent avec les parties concernant les parcours. Ce sont
les types d'aménagements et les pratiques des éleveurs qui sont recherchées ici. Après une section
sur les généralités du bâtiment avicole (date de création, dimensions, type de bâtiment, exposition
des trappes...), chaque type de formation arborée est abordé (haies, peignes, bosquet, vergers..),
ainsi que la couverture du sol du parcours et sa gestion.
II. 1. b. L'échantillon
Pour répondre au cahier des charges de l'étude, les exploitations doivent obligatoirement
posséder un atelier volaille de chair Label Rouge ou Biologique, que ce soit en activité principale
13 Voir en annexe
31
ou secondaire. Par conséquent toutes les exploitations doivent être munies de parcours, sujet
principal de l'étude. Enfin, compte tenu de la diversité des comportements animaux, seuls les
parcours à poulets de chair seront analysés. Cependant les recommandations seront adaptées aux
autres espèces avicoles.
Trois grandes régions françaises ont été enquêtées, par cinq enquêteurs14 : la partie nord-
ouest, suivie par l'ESA* et Mission Bocage* ; le sud-ouest, prospecté par l'ITAVI* et Arbre et
Paysage 32* ; et enfin le sud-est, visité par AGROOF*. L'échantillon regroupe ainsi 84
exploitations pour un total de 245 parcours à volailles, à l'échelle de 12 départements.
Illustration 1 : Localisation des effectifs enquêtés
14 Illustration 1 : Localisation des effectifs enquêtés
32
ESA48 exploitations→ 138 parcours
MISSION BOCAGE9 exploitations→ 18 parcours
AGROOF8 exploitations→ 16 parcours
ARBRE ET PAYSAGE 329 exploitations→ 35 parcours
ITAVI10 exploitations→ 38 parcours
II. 1. c. Le masque de saisie15
Les enquêtes papiers ont dû être retranscrites dans une feuille de calcul pour que les données
puissent être traitées par informatique. La création du masque de saisie, commun à chaque
enquêteur, était à la charge de l'ITAB, tout comme le traitement des enquêtes, précédant la
typologie.
Le masque de saisie a été ébauché en mai lors d'une réunion, où étaient présents les
enquêteurs et le chef de projet. Une semaine plus tard il a été validé par le chef de projet, en charge
de le transmettre aux enquêteurs. Réalisé avec le logiciel Open Office Calc, il se scinde en deux
feuilles de calcul : la première regroupe les questions relatives aux exploitations, et la seconde
reprend celles concernant les parcours. Deux tableaux de données ont donc été créés. Les colonnes
de ces tableaux listent les exploitations ou les parcours ; les lignes reprennent les questions de
l'enquête.
L'ordre des questions correspond à celui des enquêtes papier afin de faciliter la saisie aux
enquêteurs. Une fois remplies par les enquêteurs, ces feuilles de calcul ont été envoyées par mail à
l'ITAB.
Illustration 2 : Détail du masque de saisie
15 Illustration 2 : Détail du masque de saisie
33
II. 2. Méthode : Dresser une typologie grâce à la méthode Bertin
II. 2. a. Définition de la typologie
Pour CAPILLON (1993), la typologie consiste à créer des groupes d'exploitations assez
semblables entre elles pour présenter les caractéristiques communes de fonctionnement. Elle permet
de caractériser les exploitations et de dégager les principales tendances en fonction de la thématique
étudiée. Utiles aux organismes de développement agricole, les typologies orientent la recherche en
fonction des profils rencontrés et permettent de dresser la liste de fermes types, indispensable à la
création de référentiels. C'est donc aussi grâce aux typologies que les conseillers agricoles affinent
leurs diagnostics. L'évolution du contexte agricole ouvre les typologies à d'autres domaines. Elles
peuvent être utilisées à des fins prospectives afin de mesurer les impacts de nouvelles politiques
agricoles sur les exploitations. Dans cette situation, l'accent doit être mis sur les stratégies de
l'exploitant. Les nouvelles fonctions de l'agriculture doivent également être considérées, et en
particulier les enjeux environnementaux, sociaux et paysagers. Enfin, l'ouverture aux territoires
permet aux typologies d'inscrire les problématiques de développement local au sein des fonctions
agricoles.
Plusieurs méthodes existent pour dresser une typologie d'exploitations agricoles. Pour ce projet c'est
la méthode BERTIN qui a été retenue.
II. 2 b. Présentation de la méthode Bertin
« L'oeil voit instantanément une forme, quelle que soit la complexité de cette forme » (J. Bertin)
Jacques Bertin (1918-2010), cartographe français, est le père de la « graphique », dont il
livre la méthode dans l'ouvrage La sémiologie graphique, publié en 1967.
La graphique permet la prise de décision à partir d'ensemble de données statistiques. Les
informations utiles à la décision reposent sur un ensemble de relations. La graphique, en utilisant les
propriétés de l'image visuelle, met en lumière ses relations.
La graphique se décompose en cinq étapes, décrites par Bertin dans son ouvrage « La graphique et
le traitement graphique de l'information » (1977), et présentées par ASCHENBRENNER (2001) :
La première étape consiste à définir le problème.
La deuxième étape permet de définir le tableau de données. Pour ce faire il faut tout d'abord traduire
le problème par des questions simples et lister les caractères à étudier et leurs relations : cette
première phase correspond au tableau de ventilation. Ensuite il faut imaginer le tableau idéal,
regroupant le plus grand nombre de caractères listés précédemment. Cette deuxième phase doit
permettre d'homogénéiser et de réduire l'ensemble par l'agrégation d'éléments : elle donne naissance
34
au tableau d'homogénéité.
La troisième étape consiste en la transcription graphique des données et c'est le cœur de la méthode.
Il s'agit d'adopter un langage de traitement des données en prenant deux précautions essentielles :
− donner une efficacité visuelle au traitement, en accordant aux caractères un codage
particulier et rigide.
− S'assurer de la mobilité des profils en construisant des « fichiers-images » permutables.
Par conséquent on ne dessine pas un graphique unique, mais on doit se donner la possibilité de le
« reconstruire », de le « manipuler » afin de déceler l'ensemble des relations qui existent entre les
caractères.
La quatrième étape découle de cette manipulation. Elle consiste à traiter les données en les
réduisant, mais sans les détruire. C'est par l'observation du dessin, donné par les différentes
combinaissons des fichiers-images, que l'œil constate les irrégularités et les corrige en regroupant
les formes qui se ressemblent.
La cinquième et dernière étape donnent les résultats, et consiste en la formulation des décisions et à
leur communication.
II. 3. Application de la méthode Bertin au sujet d'étude
Après avoir présenté la méthode Bertin de manière théorique, nous allons maintenant
appliquer cette méthode au sujet qui nous occupe et en détailler chaque étape.
Première étape : définir le problème
Le projet CAS DAR Parcours souhaite, dans un premier temps, évaluer l'efficacité des
parcours à volaille sur le maintien de la biodiversité, la maîtrise des pollutions, l'intégration
paysagère, la santé et le bien-être animal. Dans un second temps, et en fonction des profils
rencontrés, ce projet national souhaite livrer les recommandations nécessaires aux éleveurs de
volailles, en vue d'optimiser leurs parcours suivant les thèmes évalués et cités précédemment.
Pour ce faire, le choix a été fait de soumettre un questionnaire à des éleveurs, afin de
connaître leurs pratiques et leurs aménagements au sein des parcours. L'objectif est de déceler les
tendances, les types d'aménagements et de pratiques rencontrés afin de dresser la typologie des
parcours.
La typologie doit ensuite permettre de définir les recommandations afin d'optimiser la
gestion des parcours en termes de maintien de la biodiversité, de maîtrise des pollutions...
L'évaluation des parcours et les recommandations seront basés sur les conclusions de la synthèse
bibliographique, qui fait le bilan des connaissances, en matière de maintien de la biodiversité,
35
d'intégration paysagère, de maîtrise des pollutions...
La typologie devra donc révéler la propension des parcours à répondre aux thèmes étudiés.
Par conséquent, le déroulement de la méthode Bertin devra permettre de créer la typologie des
parcours en confrontant les résultats d'enquêtes aux conclusions de la synthèse bibliographique.
Deuxième étape : définir les tableaux de données
Cette étape se déroule en deux temps.
Il faut dans un premier temps créer le tableau de ventilation. Il s'agit de traduire le problème
par des questions simples et de repérer les relations qu'elles entretiennent. Dans le cadre de ce
projet, cette étape a consisté à reprendre les questions du masque de saisie et à rapprocher certaines
d'entre elles dans une nouvelle feuille de calcul, réalisée avec le logiciel Open Office Calc.
Dans un second temps, après avoir regroupé le plus grand nombre de caractères nous avons
homogénéisé le tableau en réduisant le nombre de caractères par agrégation. En effet, il s'est révélé
que certains caractères se recoupaient ou étaient inutiles pour le traitement par la méthode Bertin.
C'est ainsi que l'onglet « parcours » qui comptait au départ 132 caractères, a été réduit à 91
caractères. Cette deuxième phase correspond à la création du tableau d'homogénéité16.
Illustration 3 : Deuxième étape, tableau d'homogénéité
16 Illustration 3 : Deuxième étape, tableau d'homogénéité
36
Troisième étape : la transcription graphique
Comme nous l'avons présenté précédemment cette étape constitue le cœur de la méthode
Bertin. Elle consiste à retranscrire l'ensemble des réponses des masques de saisie, grâce à un
langage de traitement unique et rigide.
Le masque de saisie comporte des menus déroulants, permettant aux enquêteurs de saisir les
réponses proposé par le questionnaire. Cet outil facilite l'harmonisation des réponses, mais il n'est
valable que pour les questions fermées. Par conséquent de nombreuses réponses n'ont pas pu être
« normées », et il existe autant de réponses différentes que d'enquêtés, et autant de manière de saisir
les réponses que d'enquêteurs. Cette étape a donc été la plus rigoureuse et la plus chronophage,
puisqu'il a fallu harmoniser les réponses et les styles de réponse eux-mêmes. Par exemple, à la
question « qui s'occupe de l'atelier volaille ? », qui souhaite savoir si le travail sur l'atelier est sexué,
les réponses pouvaient être, suivant les enquêteurs : « Mme », « madame », « mme », « l'épouse »,
« Sylvie », ou bien « elle ». Il est impossible d'harmoniser informatiquement ces réponses, qui
malgré leurs différences sur le plan orthographique, donnent la même information. C'est donc
manuellement, après avoir fait une copie des masques de saisies originaux, que l'ensemble des
réponses a été harmonisé, en attribuant un code simple mais rigoureux à chaque réponse. Pour
faciliter le traitement graphique, nous avons choisi de traduire la majorité des réponses par des
chiffres de 0 à 5. Parfois, des classes ont été créées, et représentées par ces mêmes chiffres.
L'attribution de tel ou tel chiffre a été réfléchie selon les finalités du projet : évaluer l'efficacité des
parcours à volaille selon différents thèmes. Par conséquent, en fonction des conclusions de la
bibliographie et des connaissances empiriques, plus le caractère s'approche de l'optimum et plus le
chiffre attribué est grand. Le 0 correspond principalement aux caractères qui n'ont pas reçu de
réponse. Cette première phase de traitement a donc donné une feuille de calcul remplie de 0, 1, 2, 3,
4 et 517.
Ce codage, malgré sa rigueur, ne facilite pas la lecture, surtout aux non-initiés.
Une deuxième phase vient apporter sa contribution à l'efficacité visuelle de la méthode
Bertin : la colorisation. Une couleur est attribuée à chaque chiffre, afin de visualiser instantanément
le gradient de réponses, sans prendre en compte leurs propres valeurs. Le choix des couleurs ainsi
que leur ordre a lui aussi été réfléchi pour correspondre aux finalités du projet, pour frapper le
regard. C'est ainsi que le gradient de couleur s'intensifie au fur et à mesure que les caractères
approchent l'optimum. A la fin de cette phase, le tableau de chiffres est coloré, les réponses sont
alors visibles instantanément et certains caractères s'imposent au regard18.
17 Illustration 4 : Troisième étape, transcription graphique, phase 118 Illustration 5 : Troisième étape, transcription graphique, phase 2
37
L'ensemble du traitement graphique doit garantir la mobilité des profils, des parcours ici. On
doit pouvoir les manipuler, les interchanger. Le traitement informatique facilite cette
condition puisque les lignes et les colonnes du tableau sont facilement déplaçables.
Illustration 4 : Troisième étape, transciption graphique, phase 1
Illustration 5 : Troisième étape, transcription graphique, phase 2
38
Quatrième étape : le traitement des données
Le choix a été fait, lors d'une réunion avec le chef de projet, d'effectuer tout d'abord la
typologie de chaque territoire enquêté, pour dans un second temps faire une typologie à l'échelle
nationale.
Par conséquent, pour cette étape les territoires sont analysés séparément dans une nouvelle
feuille de calcul. La première phase de cette étape est de réduire les données, en isolant les critères
discriminants des critères non discriminants. Cette tâche est facilitée par le traitement graphique
précédant puisque les critères non discriminants, c'est à dire ceux regroupant une large majorité de
réponses identiques, sont « monochromes ». Dans un souci de véracité, on n'admet pas plus de deux
parcours obtenant des réponses différentes de la majorité. En pratique et visuellement, on isole les
critères qui comptent au maximum 2 parcours présentant des réponses de couleurs différentes de la
majorité. A la fin de cette tâche de réduction des critères, la feuille de calcul est séparée en deux,
avec d'un côté les critères discriminants, et de l'autre les critères non discriminants19. Bien entendu,
les critères discriminants ne sont pas forcément les mêmes d'un territoire à l'autre. C'est là tout
l'intérêt de ce projet qui vise à prendre en compte l'ensemble des particularités régionales.
Une fois les critères discriminants regroupés, c'est par l'observation et la manipulation des
profils, des parcours, que l'œil repère les formes et corrige les irrégularités. Au fur et à mesure des
mouvements de profils, les types de parcours se dessinent avec les tendances du territoire.
19 Illustration 6 : Quatrième étape, traitement des données (Mission Bocage)
39
Illustration 6 : Quatrième étape, traitement des données (Mission Bocage)
11
III. Résultats
La cinquième étape de la méthode Bertin rend compte des résultats. Elle permet donc la
prise de décisions et amorce leur communication.
L'essentiel de notre travail a été de réaliser la méthodologie à appliquer à la méthode Bertin. Nous
présenterons donc ici les premiers résultats, tant du point de vue de la méthodologie, que de la
typologie. Ce sont les enquêtes du territoire des Mauges (49), prospecté par l'association Mission
Bocage, qui nous ont permis de tester la méthode.
III. 1. Profil de l'aviculture dans le territoire des Mauges
L'analyse des données, concernant les exploitations de ce territoire, nous permettent de
dresser le profil de l'aviculture dans ce bassin de production. De manière générale, l'aviculture
s'impose ici comme une production secondaire, en complément d'une production laitière. En
moyenne, les exploitations possèdent deux bâtiments avicoles. Les éleveurs estiment que les
aménagements de parcours sont satisfaisants, notamment lors d'épisodes caniculaires, durant
lesquels les animaux vont se protéger sous les couverts. L'ombre est donc la première
préoccupations des éleveurs. Globalement, la mise en place, et la gestion du parcours à volaille,
sont vécues comme des expériences positives, justifiées par l'amélioration du bien-être de l'animal
et de l'éleveur lui-même. Cependant, le parcours n'est jamais considéré comme une source
potentielle de revenu supplémentaire.
Lors de la quatrième étape de la méthode Bertin, nous avons isolé les critères non
discriminants des parcours. L'analyse de ces critères nous permet d'avoir une première idée des
parcours rencontrés. Tout d'abord, nous retrouvons le même type de bâtiments : il s'agit de
bâtiments fixes de 400 m2, correspondant à la limite maximale des cahiers des charges Label Rouge
et Biologique, et munis d'un trottoir en béton. Les bâtiments et les parcours ont été créés de manière
simultané. Tous les parcours présentent une diversité d'essences permettant de répondre aux quatre
intérêts recherchés : intérêt pour la faune, essences mellifères, présence de bois d'oeuvre, présence
de bois de chauffage. Dans chacun d'entre eux, les fleurs montent à graines, ce qui est favorable à la
biodiversité. Enfin, aucun parcours ne dispose de peignes (haies d'une dizaine de mètres, disposées
à proximité et perpendiculairement aux trappes de sortie), seulement un éleveur possède un verger
(7 arbres), et un autre des bosquets (2).
41
III. 2. Présentation des critères discriminants des parcours des Mauges
Nous avons donc, selon la méthode Bertin, isolé les critères discriminants. Sur 91 critères de
départ, seuls 57 se sont révélés discriminants pour ce territoire. Nous avons regroupé ces critères en
cinq catégories : « bâtiment », « parcours », « formations arborées », « sol du parcours » et
« gestion des formations arborées ».
La catégorie qui a attiré notre attention est celle des « formations arborées ». En effet,
comme l'a montré la bibliographie, la présence d'arbres conditionne chacun des thèmes de l'étude :
la biodiversité, le bien-être animal, la durabilité des élevages...L'un des principaux objectifs de ce
projet est notamment de « redorer » l'image de l'arbre en contexte agricole. Nous allons donc
privilégier les critères correspondant aux formations arborées lors des manipulations de profils.
III. 3. Premières manipulations
Nous avons donc séparé les parcours, selon leur appartenance à tel ou tel type de formation
arborée, en suivant les résultats du critère 30. Ce critère permet de juger de la diversité des
formations, et a priori de l'efficacité du parcours : plus la diversité des formations arborées est
importante, et plus les animaux (volailles, auxiliaires, faune sauvage...) trouveront des refuges, des
sources d'alimentation, de l'ombrage...
Rappel Bibliographique : « Selon DUPRAZ et LIAGRE (2008) [...] la multiplication de niches écologiques dépend également des milieux offerts par les différentes strates du parcours : herbacées, arbustes, bosquets, arbres. »
Pour définir le critère 30, nous avions caractérisé cinq types de parcours, en fonction de la diversité
des formations arborées présentes. Le classement des parcours suit le gradient défini : plus la note
est haute, et plus le parcours approche l'optimum.
Le type 1, correspond aux parcours ne présentant que des haies périphériques et des haies
intérieures. On qualifie ces parcours de « parcours nu ». Nous en comptons 2 pour ce territoire.
Le type 2, correspond aux parcours ayant des haies périphériques associées à des aménagements
« guide » et/ou « confort » (peignes, bosquets, haies intérieures). Nous baptisons ces parcours
« parcours zootechniques ». Nous n'en comptons qu'un.
Le type 3, correspond aux parcours plantés de haies périphériques et d'essences à valeur productive.
Nous les nommons « parcours de diversification ». Nous en comptons 11.
42
Le type 4, correspond aux parcours comprenant à la fois des structures de type « guides » et/ou
« confort » et des arbres agroforestiers. Nous parlons alors de « parcours agroforestiers ». Aucun
parcours ne correspond à ce type.
Le type 5, rassemble toutes les structures arborées, et porte le nom de « parcours optimum ». Nous
en comptons 4.
La méthode Bertin a donc permis de distinguer 4 types de parcours dans le territoire des
Mauges, la majorité étant de type 3, « parcours de diversification ».
Une fois les parcours triés selon leur type20, nous avons étudié les critères pouvant coroborer les
conclusions de la synthèse bibliographique.
Illustration 7 : Parcours triés par type, critère 30
20 Illustration 7 : Parcours triés par type, critère 30
43
IV. Discussions
Il est possible, maintenant que 4 types des parcours ont été isolés, de poursuivre l'analyse au
coeur des types eux même.
Nous ne présenterons ici que l'analyse des critères suivant21 : le pourcentage d'ombre (critère 63), le
nombre d'essences (critère « inventaire »), et la gestion des résidus de taille (critère 85).
Illustration 8 : Analyse des critères 63, Inventaire et 85
IV. 1. a. Le bien-être animal est-il corrélé au type de parcours?
Le critère 63, relatif à la proportion d'ombre sur le parcours, renseigne sur le bien-être
animal. La synthèse bibliographique nous a appris que les volailles craignent le soleil.
Rappel bibliographique : « De manière générale, le parcours doit protéger les animaux du vent, de la pluie et du soleil (CHAMBRE REGIONALE D'AGRICULTURE DE RHÔNE-ALPES, 2011). »
En observant cette colonne 63, on remarque que la majorité des parcours ne dépasse pas 20%
d'ombre. Cette proportion fait partie de la fourchette basse, et est notée 1 sur 5. On peut donc dire
que le bien-être animal n'est pas assuré. Contre toute attente, les parcours « optimum » (type 5),
présentant la plus large diversité de formations arborées ne sortent pas du lot. Seuls deux parcours
« de diversification » (type 3) présentent une proportion d'ombre de 50%, qui correspond à la note
de 3 sur 5, selon le gradient de couleur. Par conséquent, la diversité des formations arborées ne
garantie pas automatiquement le bien-être animal. Il est possible que les critères d''âge et de densité
21 Illustration 8 : Analyse des critères 63, Inventaire et 85
44
des plantations influent sur la proportion d'ombre.
IV. 1. b. Le maintien de la biodiversité est-il corrélé au type de parcours ?
L'inventaire a permis de déterminer le nombre d'essences présents sur les parcours. La
bibliographie nous apprend que la diversité des essences est bénéfique à la biodiversité.
Rappel bibliographique : [...] c'est la diversification des essences qui va permettre de varier l'offre en habitat et en
nourriture. (DUPRAZ et LIAGRE, 2008)
L'observation de la colonne « inventaire », grâce à l'illustration 8, nous montre qu'une large majorité
de parcours obtient la note de 2 sur 5, ce qui représente 6 à 10 essences par parcours. Aucune
tendance particulière ne ressort par l'analyse selon les types de parcours : les « parcours nus » ne
sont pas moins bien notés que les « parcours optimum ». On peut donc avoir de nombreuses
formations arborées, avec la même répétition d'essences, sans avoir pour autant une multitude
d'essences. Cette analyse doit cependant être nuancée. En effet, selon les époques de création des
parcours, nous n'allons pas retrouver la même diversité d'essences. Par exemple, les années 2000 se
caractésirent par l'apparition des haies bocagères, alors que les années 1980-1990 sont connues pour
le couple thuya / laurier palme. Enfin, les contraintes pédo-climatiques influencent le choix des
essences.
IV. 1. c. La gestion des déchets de taille est-elle corrélée au type de parcours ?
Le critère 85 renseigne sur la gestion des déchets de taille et donne une idée des
préoccupations environnementales des éléveurs. Des résidus de taille utilisés comme BRF, ou
comme litière alternative, sont plus favorables à la protection de l'environnement que des résidus
brûlés.
Rappel bibliographique :« Le BRF semble aussi intéressant du point de vue environnemental pour stocker le carbone et retenir les nitrates sur ses zones surfréquentées (BIGNON et al., 2009). »
Une large majorité utilise les déchets de taille en bois de chauffage, et un seul éleveur à fait le choix
du BRF. Là encore, les types de parcours ne discriminent pas les pratiques. Cependant, cette
tendance correspond au profil des exploitations, qui ne considèrent pas les parcours comme une
source de revenu potentiel, et l'exploite seulement pour l'autoconsommation, malgré la présence de
bois d'oeuvre dans les parcs. Par conséquent, les essences plantées, malgré leur valeur productive,
ne sont pas toujours valorisées. Enfin, les plantations agroforestières, ne sont pas synomymes de
45
diversification de la production ou de capitalisation.
IV. 2. Premières hypothèses
L'étude du territoire des Mauges (49) a permis de valider la méthode Bertin, qui a permis de
mettre en évidence 4 types de parcours. Cette amorce de typologie, devra néanmoins être
approfondie. Il est tout a fait probable que des sous-types existent. La poursuite de l'étude au reste
des territoires, permettra de dégager la typologie de chaque région.
Lors des différentes étapes de la méthode, nous avons du reprendre et étudier plusieurs fois
chacune des enquêtes. Par conséquent, sans présenter cela comme une typologie, nous pouvons
évoquer les grandes tendances que nous avons entrevues dans chaque territoire.
L'aviculture des Mauges peut se résumer comme une production secondaire, où les
bâtiments sont fixes. Les parcours et les bâtiments sont contemporains. Les plantations du parcours
ne sont pas considérées comme des sources de diversification de la production, malgré leur valeur
productive.
Ce territoire s'oppose à ceux enquêtés par l'ITAVI, dans le sud-ouest de la France. Dans cette région,
on rencontre davantage d'exploitations dont la production avicole est principale. Les parcours
peuvent être antérieurs à la création des bâtiments, qui sont souvent mobiles. Les essences ne
présentent pas autant d'intérêt que celles rencontrées dans les Mauges. Cela s'explique par la
proportion de résineux dont l'intérêt est limité pour la faune. Cependant il est valorisé en bois
d'oeuvre. Les Landes, prospectées par l'ITAVI, présente un type de formations arborées particulier,
non représenté dans la codification : la forêt. En effet, dans cette région, la tradition est d'installer
les bâtiments (cabanes) directement à l'intérieur de la forêt de résineux. L'ombrage est par
conséquent largement assuré, et ces parcours contribuent donc au bien-être animal.
Contrairement au territoire des Mauges ou des Landes, le département du Gers, enquêté par
Arbres et Paysage 32, présente l'ensemble des types de formations arborées. Le nombre d'essences
atteint souvent la note optimale de 5, qui correspond à plus de 20 essences par parcours. Le bois est
ici valorisé et est source de revenu.
Nous pouvons donc sentir les tendances qui s'inscrivent dans des territoires bien différents,
tant du point de vue pédoclimatique qu'économique. La poursuite de l'analyse des parcours par la
méthode Bertin devrait permettre de mettre à jour l'ensemble des profils au sein de chaque région.
46
CONCLUSION
L'accès des volailles à un parcours est essentiel pour le consommateur qui associe cette
image à « un heureux retour à la tradition ». Le besoin de localiser le produit est également un
critère déterminant dans l'acte d'achat et c'est pourquoi les groupements de producteurs ont souvent
choisi de nommer le produit avicole du nom du bassin de production : poulet fermier de Loué,
poulet noir de Challans, volaille fermière d'Ancenis...(BLONDEAU, 2001). S'il ne s'agit que d'une
zone de plein air pour les consommateurs, la synthèse bibliographique nous a montré que les
parcours peuvent se révéler être des véritables extensions de production, « sanctuaires de
biodiversité », pharmacopée...Les prémices de la typologie laissent percevoir des profils et des
situations tout à fait contrastés, ce qui justifie tout l'intérêt de ce projet. Certains élevages
approchent l'optimum, tant du point de vue zootechniques, que du point de vue économique,
environnementale... A contrario, d'autres élevages présentent des parcours sous-utilisés, à l'intérieur
desquels des améliorations sont possibles. A terme, la typologie et les outils qui en découleront,
vont permettre d'épauler les techniciens pour aiguiller les éleveurs et les encourager à optimiser
leurs parcours.
Ce stage, dans le cadre d'un projet CAS DAR, m'a permis d'appréhender la recherche-
expérimentation de l'intérieur. Je n'ai eu jusqu'à présent que l'opportunité de lire des publications
scientifiques. Ces six derniers mois m'ont permis de participer à l'élaboration d'un projet de grande
ampleur. Cette participation m'a permis de rencontrer de professionnels très intéressants et de
découvrir d'autres approches de l'agriculture, et de l'agriculture biologique en particulier. En plus
d'avoir appris sur la production avicole et agroforestière, j'ai pu découvrir et apprendre, grâce à mes
collègues, les méthodes de travail des professionnels. En effet, durant le stage on m'a
principalement demandé de travailler sur des thèmes et des méthodes encore inconnus pour moi
(méthode Bertin, approche paysagère..). Cette expérience vient donc compléter les enseignements
reçus durant cette année de licence professionnelle, et malgré les moments de tension restera une
expérience très positive.
50
GLOSSAIRE
AB Agriculture Biologique. C'est un mode de production agricole, respectueux de l'environnement et des cycles naturels. Par conséquent l'usage de molécules de synthèse y est interdit et le bien-être animal est primordial.
ACTA Réseau des instituts des filières animales et végétales.L’ACTA a pour objectif de coordonner les activités de recherche appliquée et de développement agricole menées par les organismes nationaux.
AFAHC Association Française « Arbres et Haies Champêtres ».
Elle réunit et représente des associations et opérateurs de terrain, des collectivités, des chercheurs et des particuliers, conscients du rôle capital que jouent les arbres et les haies champêtres dans l'écologie et l'économie des campagnes.
AGROOF C'est un bureau d'étude spécialisé dans la formation et le développement des pratiques agroforestières en France et en Europe, pour et auprès des agriculteurs, des étudiants et des collectivités.
ANDA Association Nationale pour le Développement Agricole
Arbre et Paysage 32
AP 32 est une association créée en 1990 à l'initiative d'agriculteurs soucieux de développer une réflexion et des actions en faveur de l'arbre hors-forêt et plus particulièrement de la haie champêtre dans le département du Gers.
BRF Bois Raméal Fragmenté. Il s'agit de résidus de broyage de rameaux de bois, utilisés comme paillage ou amendements des sols agricoles. Cette technique permet de relancer l'activité des micro-organismes et d'enrichir les sols.
CAS DAR Compte d'Affectation Spéciale Développement Agricole et Rural. Il s'agit d'un fond de financement de projets à orientation agricole, dirigé par le Ministère de l'Agriculture.
CNAB Commission Nationale de l'AB.
CORPEN Comité d'ORientation pour des Pratiques agricoles respectueuses de l'ENvironnement.C'est une instance d'analyse, d'expertise et force de proposition. Dans le domaine de l'agriculture, ce comité élabore et diffuse des recommandations contribuant à la réduction des pollutions et permettant la prise en compte des enjeux environnementaux.
51
CO2 Dioxyde de carbone. Naturellement présent dans l’atmosphère terrestre, il s'agit du gaz à effet de serre le plus connu pour sa capacité à retenir l'énergie thermique dans l’atmosphère, responsable du réchauffement climatique.
CTR Centres Techniques Régionaux.
ESA École Supérieure d'Agriculture.
ETM Éléments Traces Métalliques.Cette notion tend à remplacer celle de métaux lourds qui a été et reste mal définie. Selon les éléments et le contexte, ils sont plus ou moins bioassimilables et peuvent être bioconcentrés par la chaîne alimentaire.
GES Gaz à Effet de Serre.Ils sont responsables du réchauffement climatique par leur pouvoir absorbant du rayonnement infrarouge émis par la terre.
IBIS Intégrer la biodiversité dans les systèmes d'exploitations agricoles.C'est un projet mené par la Chambre Régionale d'Agriculture du Centre. Il vise à développer des méthodes et outils pour le conseil sur la biodiversité, à l'échelle de l'exploitation agricole et à destination des agents du développement agricole.
INAO Institut NAtional de l'Origine et de la qualité.l'INAO est chargé de la mise en œuvre de la politique française relative aux produits sous signes officiels d'identification de l'origine et de la qualité : appellation d'origine ; IGP ; label rouge ; STG et agriculture biologique.
INRA Institut National de Recherche Agronomique.C'est un institut de recherche agronomique français, menant des travaux sur l'alimentation, l'agriculture et l'environnement.
ITAB Institut Technique de l'Agriculture Biologique.Institut technique dédié à la recherche-expérimentation en agriculture biologique.
ITAVI Institut Technique de l'AVIculture.C'est une association qui a pour rôle d’apporter aux éleveurs et plus globalement à l’ensemble des filières avicole, cunicole, palmipède, piscicole et de diversification, les informations, les éléments scientifiques, techniques et économiques et le savoir-faire permettant d’améliorer la compétitivité économique et la qualité de la production.
ITEB Indicateur Territoire de Biodiversité. C'est un indicateur de biodiversité applicable à l'échelle d'un territoire. Il se
52
décline également à l'échelle de l'exploitation et se nomme IBEX.
Mission Bocage Mission Bocage est une association créée en 1991 dans le secteur des Mauges (49) et concentre son activité sur la participation des arbres champêtres et des haies au développement durable du territoire.
OPA Organisations Professionnelles Agricoles
PAGESA Principes d'Aménagements et de GEstion des Systèmes Agroforestiers. Il s'agit d'un guide élaboré par l'AFAHC qui conseille sur de nombreux thèmes utiles lors de la création d'exploitations agroforestières (agroforesterie, brise-vent, auxiliaires de cultures, matière organique, vie des sols, préservation des ressources naturelles...)
SAU Surface Agricole Utile. C'est un instrument statistique destiné à évaluer le territoire consacré à la production agricole. Il comprend les terres arables, les surface toujours en herbe et les cultures pérennes.
SPA Surface Propice aux Auxiliaires. Ce sont les zones accessibles par les auxiliaires à partir de leur site de refuge. Elles correspondent à une distance de 60m autour d'une haie, et de 30m autour d'un arbre isolé.
SYNALAF SYndicat NAtional des Labels Avicoles de France
UTH Unité de Travail Humain. C'est l'unité de mesure de la quantité de travail humain fourni sur chaque exploitation agricole. Cette unité équivaut au travail d'une personne travaillant à temps plein pendant une année.
53
ANNEXES
Le questionnaire CAS DAR Parcours
54
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59
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61
QUESTIONS SUPPLÉMENTAIRES CASDAR PARCOURS
A) NOMBRE D'UTH ..............................................................................................................................................................
B) LA PRODUCTION AVICOLE EST-ELLE PRINCIPALE OU SECONDAIRE ...............................................................................................................................................................
C) QUELLES SONT LES AUTRES PRODUCTIONS DE L'EXPLOITATION ..............................................................................................................................................................
D) QUELLE EST LA PART DE LA PRODUCTION AVICOLE DANS LE REVENU (% de MB) ...............................................................................................................................................................
E) POURQUOI LE CHOIX DE L'AVICULTURE ...............................................................................................................................................................
F) POURQUOI LE CHOIX D'UNE PRODUCTION SUR PARCOURS ...............................................................................................................................................................
G) QUI S'OCCUPE PRINCIPALEMENT DES VOLAILLES ...............................................................................................................................................................
H) QUI S'OCCUPE PRINCIPALEMENT DU PARCOURS (ENTRETIEN, GESTION, DÉCISIONS...) .............................................................................................................................................................
I) L'AMÉNAGEMENT DU PARCOURS A-T-IL ÉTÉ FACILE ...............................................................................................................................................................
J) FIERTÉ DE SON PRODUIT
.......................................................................................................................
62
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Quelques projets de la commission élevage p. 12
Tableau 2 : Propriétés de diverses plantes p. 17
Tableau 3 : Les services rendus par les fonctions de la biodiversité p. 19
Tableau 4 : Synthèse des indicateurs de biodiversité p. 21
Tableau 5 : Exemples de plantes mellifères p. 21
LISTE DES ILLUSTRATIONS
Illustration 1 : Localisation des effectifs enquêtés p. 32
Illustration 2 : Détail du masque de saisie p. 33
Illustration 3 : Deuxième étape, tableau d'homogénéité p. 36
Illustration 4 : Troisième étape, transcription graphique, phase 1 p. 38
Illustration 5 : Troisième étape, transcription graphique, phase 2 p. 38
Illustration 6 : Quatrième étape, traitement des données (Mission Bocage) p. 40
Illustration 7 : Parcours triés par type, critère 30 p. 43
Illustration 8 : Analyse des critères 63, Inventaire et 85 p. 44
LISTE DES SCHÉMAS
Schéma 1 : Le conseil d'administration de l'ITAB p. 8
Schéma 2 : L'équipe ITAB p. 8
Schéma 3 : Carte heuristique de la commission élevage p. 10
Schéma 4 : Calendriers p. 30
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RÉSUMÉ
Le projet CAS DAR Parcours doit permettre d'évaluer l'intérêt des parcours sur la santé
animale, la biodiversité, la maîtrise des pollutions (azote et phosphore), le piégage du carbone, le
paysage et la durabilité des élevages. L'innovation de ce projet réside dans la volonté de tirer profit
des services environnementaux des parcours, tout en favorisant la durabilité des élevages. Les
objectifs sont d'avoir les clefs nécessaire pour présenter les recommandations permettant d'optimiser
les parcours, de comprendre comment l'utiliser comme atout environnemental.
L'état des lieux des connaissances et des pratiques, concernant les interactions entre
plantations, aménagements de parcours, environnement et durabilité des élevages de volailles de
chair Label Rouge et Biologique est la première étape du projet. Si la synthèse bibliographique
permet de faire le bilan des connaissances, c'est par le travail d'enquêtes que l'on apprend les
pratiques des éleveurs. Plus de 200 parcours à volaille ont ainsi été enquêtés dans plusieurs bassins
de productions français. Le traitement de ces données a été facilité par la mise en place de la
méthode Bertin, outil graphique d'aide à la décision. L'essentiel du travail, présenté ici, a été
d'établir cette méthodologie, sur laquelle devra s'appuyer la typologie des parcours à volaille. La
méthode Bertin a été validée par les premiers résultats typologiques, qui montrent et laissent
présager une diversité de parcours à volaille.
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