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  • 7/25/2019 Instr. cat Th Mp

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    Robert Devreesse

    Les instructions catchtiques de Thodore de MopsuesteIn: Revue des Sciences Religieuses, tome 13, fascicule 3, 1933. pp. 425-436.

    Citer ce document / Cite this document :

    Devreesse Robert. Les instructions catchtiques de Thodore de Mopsueste. In: Revue des Sciences Religieuses, tome 13,

    fascicule 3, 1933. pp. 425-436.

    doi : 10.3406/rscir.1933.1594

    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rscir_0035-2217_1933_num_13_3_1594

    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_rscir_234http://dx.doi.org/10.3406/rscir.1933.1594http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rscir_0035-2217_1933_num_13_3_1594http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rscir_0035-2217_1933_num_13_3_1594http://dx.doi.org/10.3406/rscir.1933.1594http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_rscir_234
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    NOTES ET COMMUNICATIONS

    Les instructions catchtiques

    de

    Thodore

    de

    Mopsueste

    M. Mingana vient de

    publier

    ce

    qu on

    peut appeler les

    instructions ou homlies

    catchtiques

    de

    Thodore

    de

    Mopsueste.

    Les deux volumes des Woodbrooke Studies qui contiennent

    cette uvre, de premire importance pour l histoire

    du

    dogme

    et

    de

    la

    liturgie,

    mriteint

    une

    srieuse

    attention.

    Le premier volume

    est

    consacr l expli cation

    du

    symbole (1)

    et comprend dix instructions

    ou chapitres

    ;

    on y

    trouvera,

    mieux et

    plus compltement que dans

    n importe

    quelle autre

    source

    imprime

    jusqu

    ce

    jour, de

    quoi se faire une ide

    de

    renseignement

    de

    Thodore

    sur le de

    Deo uno et

    trno

    et

    davantage

    encore

    de

    sa thologie

    du

    de

    Verho incarnato. Voici

    l ordre

    des

    instructions

    avec

    les lments

    du

    symbole qui s y

    trouvent

    expliqus

    :

    I. Je crois

    en

    un

    Dieu Pre tout-puissant,

    II. Crateur

    de

    toutes choses visibles et invisibles, III. et

    en

    un Seigneur Jsus-Christ, le Monogne Fils

    de Dieu,

    le

    premier-

    n

    de toutes les cratures, IV.

    N du Pre

    avant tous les

    mondes et

    non fait

    ; vrai Dieu

    de

    vrai Dieu, consubstantiet

    son

    Pre,

    par qui les mondes ont

    t

    faits et

    toutes

    choses cres,

    V. Qui pour

    nous, enfants

    d hommes, et pour notre salut, est

    (1) A. Mingana, Woodbrooke Studies, vol. V. Commentary of Theodore of

    Mopsuestia on the Nicene Creed. Cambridge 1932.

    In-8

    de VIII-116 p.

    (+ 117-240

    p.

    =

    texte syriaque).

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    426

    ROBERT PEVRESS

    descendu

    des deux, s est

    incarn,

    est devenu homme,

    VI.

    EP

    est n

    de

    la

    Vierge

    Marie,

    a t crucifi aux jours

    de

    Ponce-Pi-

    late,

    VII

    et

    VIII.

    A

    t

    enseveli,

    est

    ressuscit

    le

    troisime

    jour

    selon les

    critures,

    est

    mont

    aux

    deux, est assis

    la droite

    de

    Dieu ;

    il

    reviendra juger les vivants et les morts,

    IX.

    Et

    en

    un

    Saint-Esprit, X. qui

    procde du

    Pre ;

    et en

    une glise

    catholique

    ; en la

    rmission des

    pchs ; en la

    rsurrection de

    la

    chair

    et la

    vie ternelle.

    On se rendra compte,

    du

    premier coup d il,

    que

    le symbole

    comment par Thodore n a

    rien

    faire

    avec

    celui qu une

    tradition d origine incertaine nous a livr sous son nom.

    Le

    symbole

    qu

    on vient

    de

    lire

    se prsente,

    dans

    le

    manuscrit

    dcouvert par M. Mingana, comme

    tant

    celui de Nioe. A vrai

    dire, s il est bas

    sur Nice-iCoaistantinople, il

    en

    diffre

    en

    plus

    d un

    'endroit. Les symboles dont

    il

    se

    rapproche

    le mieux

    souvent

    jusqu la

    lettre

    sont

    ceux

    d Antioche,

    de Ch arisras

    et

    de la

    liturgie

    baptismale

    nestorienne (1).

    Aussi bien, le texte

    grec peut en tre restitu avec certitude :

    el

    svoc

    @ov, ITaTspa

    TcavroxpaTopa,- 2xt1uxy|V uvxcov,

    T

    xai

    opcrcwv.

    3xal

    el l'va xupwv

    \rpojy XptaTOv,

    tov

    TO J

    O

    TGV

    pL0V0YV7)

    ,

    TOV

    TpCOTOTOXGV

    T(TY| 7iii

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    NOTES

    ET

    COMMUNICATIONS

    427

    e

    xaT7}p'uiai9'/i

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    428

    ROBERT

    DEVREESSE

    gage

    de

    la ntre dans le futur ;

    le

    souvenir

    de

    sa mort et

    de

    sa

    rsurrection fonde

    et

    affermit

    notre

    esprance d une

    communion intime avec

    lui dans les

    cieux,

    la ralit devant remplacer

    les

    signes.

    Celui

    qui

    dsire tre baptis

    vient

    l

    'glise, que le Seigneur

    a dsigne comme le

    symbole

    des

    choses clestes

    quand

    il

    a dit

    :

    Tu

    es Pierre... . Celui qui est

    tranger

    cette glise

    le

    sera galement aux biens du

    ciel;

    c est par cette glise qu il

    atteindra

    la

    vie ternelle. Semblable l individu qui veut

    devenir

    membre

    d une grande cit,

    celui qui dsire

    faire

    partie

    de

    l glise

    doit

    s enqurir auprs d une personne

    comptente

    des

    conditions

    dans

    lesquelles peut se faire son enrlement ; par

    ailleurs,

    on

    est

    en droit

    de

    s inquiter de

    sa

    vie passe,

    afin

    d avoir

    l assurance qu il satisfait aux rgles normiales

    de

    l inscription.

    L inscription

    du

    nouveau venu se fait

    sur

    les registres de

    l glise (1);

    on y

    porte galement

    le nom de

    son rpondant,

    son parrain. Mais,

    explique

    Thodore aux catchumnes,

    cette

    dmarche n est pas faite

    la

    lgre : dl faut d abord s assurer

    que personne

    ne possde

    de droits sur vous. L autorit civile,

    au fait, n agit pas diffremment ; quand

    elle tablit de

    nouveaux

    titres

    de

    proprit,

    elle

    commence

    par

    instituer

    une

    enqute afin de s assurer

    qu il n y

    a point de contestation

    redouter. D o

    la ncessit d un

    jugement contre les

    rclamations

    qu oppose

    le dmon votre

    volont

    de

    briser avec

    lui.

    Vous ne pouvez plaider vous-mmes contre Satan ;

    il

    faut

    donc avoir

    recours

    aux exorcistes, qui

    demanderont la punition

    de l ennemi

    qui vous tenait en

    servage

    et

    un

    verdict qui

    prononcera son loignement. Au jour

    de l

    'exorcisme,'

    vous vous

    tenez

    absolument silencieux, comme si vous tiez encore sous

    la

    crainte et l empire du

    tyran

    dont vous

    et

    vos anctres ftes les

    esclaves.

    Les

    bras tendus

    et

    les yeux terre conviennent

    qui dsire mouvoir

    la

    piti

    du

    juge;

    de

    plus, vous

    enlevez

    votre

    habit

    et vous tes pieds

    nus, afin

    qu apparaisse

    votre

    condi-

    (1) Les pyda,

    ainsi

    que

    les

    appelle Narsa

    (cf. D. Connolly,

    The

    liturgical

    homlies

    of JSarsai, dans

    les

    Texts and Studies

    VIII,

    1,

    Cambridge,

    1909,

    p. 40).

    J'ai

    not, dans les

    pag-es

    qui

    suivent, quelques points de contact

    entre

    Thodore et Narsa; il

    s ag-it uniquement

    de dtails liturgiques, car la

    thologie de nos auteurs rvle des

    diffrences

    profondes,

    Narsa

    tant

    un

    nes-

    torien

    parfaitement authentique.

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    NOTES

    ET COMMUNICATIONS

    429

    tion

    d esclaves. Puis, vous tes revtus

    du

    cilice dont

    la rudesse

    vous

    rappellera

    vos pchs et

    tmoignera de

    vos

    dsirs de

    pnitence.

    Dans

    les

    jours

    qui

    suivront

    cette crmonie,

    vous

    mditeriez sur

    la

    profession de foi qui vous a t explique

    et

    vous

    en

    graverez les

    mots dans

    votre mmoire.

    Le dmon condamn s loigner de vous

    et

    vous ayant

    abandonn,

    vous

    tes prsents au prtre ; c 'est devant

    lui que

    vous

    prononcerez

    vos

    engagements

    et

    que

    vous

    formulerez

    vos

    promesses

    Dieu : promesses

    de

    garder

    fidlement

    la foi et

    le

    Credo qui

    en est

    l expression. Et c est au prtre que vous

    devez

    confier ces promesses, car il est le

    majordome

    de l glise,

    charg

    par

    elle

    de

    recevoir le

    contrat

    que

    vous

    avez

    sign

    avec

    Dieu.

    III. Vous

    avez

    donc rompu officiellement avec le dmon, lie

    jugement divin vous a rendu

    la

    libert

    ;

    vous

    avez

    rcit

    votre profession de foi

    et

    pris l engagement, devant le

    prtre,

    de

    mener

    dsormais la

    vie

    d un

    citoyen

    ides cieux.

    Pieds nus

    et

    revtus

    du

    cilice, votre vtement extrieur

    enlev,

    vous

    tendez

    les

    bras dans

    l attitude de

    la

    prire.

    Faites

    une

    gnuflexion,

    et priez Dieu. Alors les diacres

    s approchent

    de

    vous,

    vous font savoi'r que Dieu a entendu votre

    supplication,

    qu 'il

    est venu vous dlivrer de

    la

    servitude, vous apporter

    la

    dlivrance.

    A

    ce

    moment,

    vous prononcez

    la

    formule

    suiv nte : Je renonce Satan et ses ianges, tout 'son

    service,

    toute sa tromperie, toute sa

    magie

    ; je m engage

    moi-mme,

    et

    je orois,

    et

    je

    suis baptis

    au nom

    du Pre, et

    du

    Fils, et du

    Saint-Esprit .

    Les anges de

    Satan, ce sont

    tous les

    hommes

    qui entretiennent

    le

    paganisme

    dans

    le

    monde ;

    ce

    sont les

    hrtiques, Paul de Samosate

    (1),

    Arius, Eunome, Apollinaire (2).

    Les

    services de Satan,

    ce sont,

    non

    pas seulement les crmonies

    du

    culte paen, mais encore les pratiques, d astrologie de tout

    genre,

    les purifications

    rituelles.

    Cet engagement vous

    l avez

    prononc

    le

    genou

    terre, le corps

    droit,

    les yeux levs au ciel,

    les mains

    tendues dans

    le geste de

    la

    prire.

    Ds qu il est

    a-

    chev,

    le prtre s approche de vous ; il vous apporte une robe

    (1) Les que'ques

    lignes

    qui

    concernent

    Paul

    de Samosate ont t

    conserves par

    Facundus

    d'Hermiane

    (Pro

    defensione

    trum

    Capitulorum, P. L.,

    t. LXVII,

    585 B).

    (2)

    Le passage a t repris, sans

    grand

    changement, par

    Narsa

    (Connolly,

    p. 47).

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    7/13

    430 ROBERT DEVREESSE

    de toile clatante

    et signe

    votre front

    du

    saint

    chrme en

    disant

    :

    Un

    Tel est signe au nom du Pre, et du Fils, et

    du

    Saint-Esprit

    (1)

    .

    Immdiatement

    aprs,

    votre

    parrain,

    qui

    se

    tenait derrire vous, dploie un orariwn de toile

    sur

    votre

    tte (2) et

    vous fait le

    ver: c est

    que,

    jusqu alors,

    vous tiez

    tte

    nue

    comme

    des

    esclaves,

    mais mainteniatnt, vous avez reu

    l

    emblme

    de

    la libert.

    IV. Avant

    d expliquer les crmonies

    du

    baptme,

    Thodore

    fait remarquer ses

    auditeurs

    que le baptme est le symbole

    de

    notre

    seconde

    naissance,

    cette seconde naissance

    ne

    devant

    arriver

    qu aprs notre

    imort, atu

    jour

    de

    la rsurrection ; ainsi

    donc,

    la

    vertu

    du

    baptme consiste

    en

    ceci

    qu il

    implante

    en

    nous

    l esprance des

    biens

    futurs,

    nous

    rend capables de

    participer

    l hritage que nous attendons, nous

    donne

    les faveurs

    de l Esprit-Saint, prmices des rcompenses clestes.

    Le rite se

    dveloppe

    de

    la

    faon suivante. Le

    catchumne

    commence par

    se

    dpouiller

    de

    ses habits ;

    son corps entier

    est

    oint

    du saint chrme, en mme temps que le

    prtre

    dit :

    Un

    Tel est

    oint

    au nom

    du

    Pre,

    et

    du

    Fils, et

    du Saint-Esprit .

    Puis

    il

    descend dans l eau

    x^ralablement

    consacre par la

    bndiction du

    prtre

    qui avait demand

    Dieu

    que

    la

    grce de

    l

    Esprit-Saint

    descende

    sur

    cette

    eau

    pour

    qu elle

    devienne

    le

    sein de

    la naissance sacramentelle. Le

    prtre pose

    la main sur

    le catchumne descendu

    dans

    l eau

    et

    dit :

    Un

    Tel est

    baptis au

    nom

    du Pre, et du Fils, et du

    Saint-Esprit

    et non pas :

    Je

    te

    baptise . Quand le prtre articule les mots

    du

    Pre ,

    le catchumne s immerge

    lui-mme,

    puis se relve ; il fait de

    mme

    quand sont prononcs

    les

    mots et du

    Fils ,

    et du

    Saint-Esprit ;

    aprs quoi, il

    sort de l eau. En

    entrant

    dans

    l

    eau, explique Thodore, vous

    avez accompli

    le rite de 1

    ''ensevelissement

    ;

    en

    sortant de

    l

    eau,

    vous

    avez

    reu

    le

    signe

    de la

    rsurrection.

    En sortant de l eau, le

    baptis

    est revtu

    d un

    vtement

    clatant de blancheur, un prtre le

    signe au front en

    disant : Un

    Te'l

    est sign au nom du Pre,

    et du

    Fils,

    et du

    Saint-

    Esprit . Ayant ajnsi reu, par le baptme,

    la

    naissance sacra-

    (1) Cf. Narsat, p. 44.

    (2) Cf.

    Narsa,

    p. 56.

  • 7/25/2019 Instr. cat Th Mp

    8/13

    NOTES

    ET COMMUNICATIONS 431

    mentelle, le neophyte

    s approche

    de

    la nourriture

    immortelle.

    Ce

    qu

    est

    cette nourriture,

    comment elle

    est prsente, il

    importe

    maintenant

    de

    le

    dire.

    V. Le baptme est le signe,

    le

    symbole de notre

    naissance

    la

    gloire

    et

    l

    immortalit dans le royaume des cieux.

    Ensevelis avec le Christ,

    nous

    aurons

    [part

    sa

    resurrection. En

    attendant que se

    vrifie notre

    esprance,

    une nourriture

    sacramentelle, prmices

    du don

    total qui

    nous

    est assur,

    doit

    soutenir

    notre condition

    de

    voyageurs. Cette nourriture a des

    ressemblances avec celle

    qui alimente

    ila vie de notre corps : elle se

    compose de pain, de vin

    et d eau; la

    descente

    du

    Saint-Esprit

    la

    transforme

    au

    corps

    et

    au

    sang du

    Christ.

    La

    loi ancienne comportait une suite de sacrifices : le Christ

    l a abolie. Il (n'y

    a

    plus

    qu une victime,

    le

    Christ qui s est

    offert

    une fois pour nos pchs ;

    il

    n

    'y a

    plus qu

    un grand-prtre, le

    Christ.

    Assis l droite du Pre, son corps ayant reu

    l immortalit

    par

    la

    vertu de l Esprit-Saint, ce n est pas

    sur la

    terre

    que

    le

    Christ

    accomplit son office sacerdotal ; en toute vrit,

    c

    'est

    dans les cieux,

    afin de

    nous y

    attirer

    selon sa promesse.

    Le service des cieux, voil la ralit ineffable ;

    ici-bas,

    nous

    vivons de foi

    et

    d esprance.

    Aussi

    bien, les prtres de

    la

    nouvelle

    loi ont-ils

    reu

    la

    mission

    d accomplir

    les

    signes

    et

    les

    symiboles

    de la

    vie

    cleste par le

    moyen

    du Sacrement. L Eucharistie,

    dont ils sont les ministres, est donc un mmorial

    et

    un symbole

    du

    sacrifice

    du

    Christ

    et du

    service

    des cieux. Il

    importe

    d avoir

    devant l esprit une image, si

    faible qu elle

    puisse tre,

    de

    cette liturgie

    cleste

    et

    des htes

    qui

    s y pressent,

    les

    esprits

    invisibles.

    Nous pensons, continue Thodore, que les diacres tiennent,

    pour

    nous, le rle de ces ministres d en-haut.

    Ils

    portent sur

    l paule

    gauche une large tole

    dont les extrmits

    retombent

    en

    avant

    et en

    arrire. Ils

    apportent les oblats

    dans la patne

    et

    le calice

    {1) et

    les placent

    sur

    l autel, pour

    nous

    (rappeler

    la mise au tombeau aprs la passion ; ils tendent des nappes

    sur

    l autel,

    en

    souvenir du linceul. Ceci fait, ils se

    tiennent

    aux cts de l autel et agitent des ventails.

    Pendant

    tout

    ce

    temps, la communaut garde

    un

    religieux silence.

    (1) Cf.

    Narsa,

    p.

    3

    et 4.

  • 7/25/2019 Instr. cat Th Mp

    9/13

    432

    ROBERT

    DEVREESS

    Suit

    une

    prire

    haute

    voix, solennellement annonce par

    le

    diacre, qui attire l attention des

    fidles sur les crmonies

    qui

    vont se

    drouler

    et

    sur la

    participation

    qu il

    convient

    d y

    prendre

    ; puis

    le

    diacre

    exhorte

    la communaut

    rciter les

    prires

    de

    circonstance. Le silence s tablit

    et

    le prtre

    dit

    une

    prire, dans laquelle

    il

    remercie le Seigneur de ce

    qu il

    a

    fait

    pour

    le salut de l

    humanit ;

    il le remercie de

    nous avoir

    donn la connaissance

    de

    ces mystres,

    qui

    sont un souvenir

    du

    don ineffable apport par sa passion;

    il

    le

    remercie de

    la

    grce qu il lui

    choit d tre appel un aussi redoutable

    ministre

    ; il

    demande au Saint-Esprit de le rendre

    digne d

    un

    semblable

    office.

    lie

    peuple,

    la

    fin

    de

    cette

    prire,

    rpond

    Am&n,:

    La

    paix soit avec vous , ajoute le prtre

    (1),

    Et

    avec votre

    esprit

    rpondent

    les

    assistants.

    (Ces

    souhaits de

    paix,

    note

    Thodore, font

    partie

    de

    la plus ancienne tradition

    de

    l glise).

    Alors le

    prtre commence

    donner la paix et le diacre invite

    rassemble iau

    baiser

    mutuel,

    tmoignage

    d union

    et

    d affection

    (2). Et

    tandis que les fidles

    changent

    la

    ipaix

    , le

    prtre lave ses

    mains,

    ce que

    font

    galement, aprs lui,

    tous

    les

    prtres qui

    sont l.

    Au signe

    que

    donne

    le diacre, tous se lvent

    pour la

    lecture

    des

    diptyques qui

    renferment

    lie

    (nom

    des vivants

    et

    des

    morts (3).

    A

    la fin

    de ce

    memento,

    le

    diacre

    adresse

    l assemble

    une nouvelle invitation : Attention au

    sacrifice

    .

    VI. Le

    prtre,

    ce

    moment,

    commence l amaphore. Elle

    est prcde d une bndiction

    du peuple

    tire de II Cor. xiii,

    13

    que la grce

    de Notre Seigneur Jsus-Christ, l amour de

    Dieu et la communication du

    Saint-Esprit soient

    avec

    vous

    tous

    (4),

    formule

    que

    quelques prtres

    abrgent en la

    suivante

    : que la grce

    de Notre Seigneur Jsus-Christ soit avec

    vous

    .

    Le

    peuple

    rpond

    :

    Et

    avec

    votre

    esprit .

    levez vos esprits

    ,

    continue

    le prtre

    . Vers vous, Seigneur

    ,

    rpond le

    peuple.

    Remercions

    le Seigneur ,

    poursuit

    le

    prtre.

    C est

    convenable

    et

    juste

    ,

    rpond l assistance.

    (1) Cf.

    Narsa,

    p. 9.

    (2) Cf.

    Narsa,

    lac. cit.

    (3) Cf. Narsa, p. 10.

    (4) Cf.

    Narsa,

    p. 11.

  • 7/25/2019 Instr. cat Th Mp

    10/13

    NOTES

    ET COMMUNICATIONS 433

    Le

    prtre,

    organe

    de la communaut, offrant

    un sacrifice

    pour cette communaut,

    commence

    par rappeler,

    dans

    l ana-

    phore,

    la

    grandeur

    du

    Pre, celle

    du Fils,

    celle de l Esprit-

    Saint;-

    il

    proclame

    qu en

    tout

    temps

    glorifications

    et

    louanges

    sont

    adresses

    l ternelle

    et

    divine nature par les

    cratures

    visibles

    et

    invisibles;

    il

    fait alors mention des Sraphins

    et

    l assistance,

    courbant

    la

    tte, rcite

    haute

    voix le Sanctus (1).

    Saint est le Pre,

    saint

    est le Fils

    et saint

    est l Esprit-Saint

    continue le

    prtre;

    aprs

    quoi, il

    rappelle l ineffable grce de

    Dieu

    manifeste

    par le mystre du Christ, qui tant dans

    la

    condition

    de

    Dieu a pris

    celle de

    l esclave au point d assumer

    un homme parfait

    et

    complet pour

    la

    rdemption

    du

    genre

    humain,

    qui

    a

    supprim

    les

    vieilles observances

    et

    le

    rgne de

    la

    mort, nous

    a

    gratifis

    de

    bienfaits au-dessus de notre

    intelligence, a souffert, a dtruit

    compltement

    la mort

    par sa

    rsurrection, nous

    a promis

    la

    communion

    avec lui dans la

    possession

    des biens

    futurs.

    Pour nous amener jusqu

    cette

    bienheureuse jouissance, le Christ nous a donn ce sacrement,

    mmorial de sa mort,

    dans

    lequel nous recevons

    la

    nourriture

    immortelle et spirituelle

    de son corps

    et

    de

    son sang.

    Comment les ohlats

    figure

    du

    Christ au tombeau

    deviendront-ils

    le corps

    et

    le

    sang du

    -Christ,

    comment

    le corps

    du

    Christ

    s

    lvera-t-il de

    la

    mort ?

    Par la grce et la descente

    de

    l Esprit, ainsi qu au

    jour de

    la rsurrection.

    Car le corps

    du

    Christ,

    semblable au ntre, mortel comme

    le

    ntre, est

    devenu

    immortel

    et

    immuable par

    la

    rsurrection, uvre do

    l Esprit-iSaint,

    ainsi

    qu en tmoigne le Nouveau

    Testament

    :

    II

    a t

    constitu

    Fils de

    Dieu

    avec

    puissance

    selon

    l Esprit

    de

    santet du fait de sa

    rsurrection

    d entre les

    morts...

    Et

    si l Esprit

    de celui

    qui

    a ressuscit Jsus

    d entre

    les morts

    habite en vous, celui

    qui

    a ressuscit le Christ d entre les

    morts

    vivifiera aussi vos corps mortels par son Esprit qui

    habite

    en vous...

    C est

    l Esprit

    qui vivifie .

    Il

    est

    donc

    ncessaire que

    le prtre

    supplie Dieu pour que

    le

    Saint-Esprit

    descende

    sur

    le pain

    et

    le vin

    afin qu ils

    deviennent,

    en

    toute

    vrit, le

    corps

    et

    le sang de Notre Seigneur (2) . Nous croyons

    (1) Cf.

    Narsa,

    p.

    13.

    (2) Cf.

    Narsa,

    p. 20-21.

  • 7/25/2019 Instr. cat Th Mp

    11/13

    434

    ROBERT

    DEVREESSE

    que c est cette onction de

    l Esprit

    qui les rend

    immortels,

    incorruptibles

    ainsi

    que

    le corps

    du Seigneur

    aprs

    la

    rsurrection.

    Le

    prtre

    demande

    'ensuite

    que

    la

    grce

    de

    l Esprit-Saint

    descende sut

    les

    fidles prsents afin

    que se resserre

    leur

    union

    par la participation au mme corps du Christ qu

    ils

    vont

    recevoir dans la

    communion.

    Il

    fait ensuite mmoire des dfunts

    morts

    dans la foi. Toutes

    ces prires

    sont

    dites

    en

    silence.

    Le

    prtre,

    ce moment, prend

    le pain

    consacr, lve les yeux

    au

    ciel et

    brise le pain

    en disant

    :

    Que

    la grce

    de Notre

    Seigneur .Jsus-Christ soit avec vous

    tous.

    Le peuple

    rpond

    de

    la manire accoutume. Le prtre fait, avec le

    pain,

    le signe

    de

    la

    croix

    au-dessus du sang et, de

    mme,

    avec

    le

    sang

    au-dessus

    du pain; il

    les

    unit 'ensemble

    afin de

    montrer qu ils sont

    un

    seul

    corps

    (1)

    Suit

    la

    communion, prcde immdiatement d une invitation,

    lance par le

    diacre

    l assemble,

    de prier

    pour

    ceux qui

    sont

    prsents au

    saint

    sacrifice. Le prtre demande que Dieu accepte

    le sacrifice,

    que la

    grce

    de

    l Esprit

    descende sur les fidles

    afin

    qu ils

    soient dignes

    d y

    prendre part

    et ne

    reoivent

    pas le corps du Christ pour leur condamnation. Une fois encore

    le

    prtre

    prononce

    :

    La

    paix

    soit

    avec vous

    .

    On

    lui rpond

    de

    la

    manire

    usuelle, en

    inclinant

    la tte (2) Le

    diacre,

    une fois

    de

    plus,

    rclame l

    attention et

    le prtre

    dit haute voix :

    La

    ;

    chose

    sainte

    pour

    les saints

    et

    tous

    lui rpondent : Saint

    est le Pre,

    saint

    est le

    Fils,

    saint est

    l Esprit. G

    loire au

    Pre, au Fils,

    l Esprit pour toujours et toujours. Amen

    (3).

    Les ministres sacrs

    communient,

    le

    prtre

    officiant le

    premier.

    Puis les fidles s approchent de lautel, les yeux baisss, les

    mains tendues. Au moment

    de recevoir

    la sainte

    communion,

    ils approchent leur main droite,

    la

    gauche place

    au-dessous

    (4)

    En

    distribuant le

    pain

    consacr,

    le

    prtre

    dit

    :

    Le

    corps

    du

    Christ, le

    fidle rpond Amen. Le

    mme

    rite est repris

    pour la communion du

    calice.

    En

    recevant le corps

    du Christ

    (1) Cf.

    Narsa,

    p. 23.

    (2)

    Cf. Narsa, p. 26.

    (3)

    Cf. Narsa, p. 27.

    (4) Cf. Narsa, p. 28.

  • 7/25/2019 Instr. cat Th Mp

    12/13

    NOTES ET COMMUNICATIONS 435

    dans ses mains, le

    fidle

    le regarde avec

    amour et

    le baise.

    Aprs quoi, il rend grces Dieu

    du plus

    profond de son

    me.

    Il

    reste

    dans

    l glise,

    s unissant

    la prire publique d action

    de

    grces

    prescrite par les

    rglements

    ecclsiastiques.

    Thodore

    me

    dit

    rien de 3a

    fin

    de

    la

    messe.

    Par contre,

    les

    dernires pages de

    son

    instruction se rapportent

    la pnitence.

    Les fidles sont

    invits

    s approcher souvent

    de l eucharistie,

    nourriture

    et

    soutien de

    la

    vie

    spirituelle. Il

    faut se rendre

    digne

    de

    la

    recevoir,

    et

    cela par l obissance aux

    commandements du

    Christ (quelques-

    avis

    sont donns cet endroit

    touchant la- charit fraternelle, la

    virginit,

    le mariage).

    Il est souverainement utile que ceux qui

    ont

    reu

    le

    sacrement

    aient

    l me

    tourne vers

    les

    'biens

    d

    en-haut,

    objet

    de

    notre

    espoir. Les pchs qui proviennent de l humaine faiblesse ne

    doivent pas

    nous dtourner

    de

    la communion; les

    chrtiens

    qui

    vivent

    dans le

    pch

    doivent

    redouter de

    s en approcher,

    ceux

    qui ont isouci

    de

    leur

    salut

    doivent la recevoir : ils y

    trouveront une aide considrable, le corps et le

    sang

    du

    Christ,

    la grce

    de

    l Esprit-Saint fortifieront

    leur

    bon propos;

    les

    dchances quotidiennes

    de

    la nature y trouveront leur pardon.

    Si,

    par contre, des pchs graves ont t commis

    et que

    le

    chrtien

    ne soit

    pas

    encore rsolu

    s en

    dtourner,

    il

    devra

    s abstenir compltement de

    participer

    au sacrement.

    Le

    premier

    devoir,

    en

    ce

    cas,

    sera

    de

    se repentir

    et

    de

    se

    soumettre

    au traitement

    mnag

    par Dieu aux maladies de

    l me;

    les

    ministres

    en sont

    les prtres, qui

    le dispensent

    selon les

    rglements

    et

    la sagesse

    de

    l glise; les secrets qui leur sont

    confis

    demeurent des

    secrets,

    leur affection

    et

    fleur

    exprience

    ramneront la sant

    totalle dans l me

    d'es

    fidles

    contrits.

    On a

    vu plus

    haut

    que le symbole comment

    par l voque

    de

    Mopsueste

    devant ses fidles

    tait,

    peu de chose

    prs,

    celui d Antioche

    et

    que ce symbole

    n avait

    rien faire avec

    celui

    qu on attribue

    Thodore

    depuis des sicles. La mme

    remarque convient

    la liturgie qu il

    explique : on chercherait

    vainement quels rapports

    l unissent

    avec

    celle que

    les Nestoriens

    ont dveloppe

    sous

    le

    nom de

    Thodore; la liturgie

    baptismale

  • 7/25/2019 Instr. cat Th Mp

    13/13

    436 IOBERT DEVREESSE

    et

    eucharistique de motre

    auteur

    est celle d Antioche

    et l on

    ne

    sera gure tonn,

    en

    consquence, de

    lui

    trouver de

    nombreux

    points

    de

    contact avec celle des

    livres

    VII et VIII

    des

    Constitutions

    Apostoliques, ainsi que

    l a

    not

    M.

    Min-

    gana (1). Il semble,

    cependant, qu elle

    reprsente un fonds

    plus ancien que les Constitutions, notamment en ce qui

    concerne la clbration

    de

    la messe ;

    son

    parent Ile plus proche

    serait, nous

    apprend

    M. Mingaina, un TesUimentum

    Domini

    encore

    indit.

    Robert

    Devreesse.

    Rome, mars 1933.

    P.

    S.

    La

    liturgie

    de Thodore vient d tre mise

    la

    porte, de tous par un petit opuscule de date toute rcente : Ritus

    baptismi et missae,

    quem descnpsit

    TJieodorus

    ep. Mopsuestenus

    in sermonbus

    catecheticis,

    e

    versione syriaca

    ab A. Mingana

    nuper reperta, in

    linguam

    latinam translatus ab

    Adolfq

    RiCKER

    (Mariasterii,

    Aschendorff,

    1933)

    (1)

    Vol.

    VI,

    p.

    xiv-xv,

    xviii-xjx,

    (2)

    Op.

    cit

    ,

    p.

    xix-xx-