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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE Université d'Oran 1« Ahmed Ben Bella » N° d’ordre…………… Faculté de Médecine Département de Médecine THESE DE DOCTORAT EN SCIENCES MEDICALES présentée par : Dr. KACEMI Rachid Maitre-assistant chirurgie thoracique Soutenue publiquement le...................... MEMBRES DU JURY: Professeur TILIOUA Omar. Faculté de médecine d'Oran Professeur BELHANDOUZ Lahcen. Faculté de médecine de Sidi Bel Abbès Dr SIMERABET Azeddine, MCA. Faculté de médecine d'Oran Dr BENKADA Mohammed Benamar, MCA. Faculté de médecine de Mostaganem Dr CHAMI Mohammed Amine, MCA. Faculté de médecine d'Oran DIRECTEUR DE THSE Professeur LACHEHEB MOHAMED INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE TRAITEMENT DU CANCER DIFFERENCIE DE LA THYROÏDE 2018

INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

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Page 1: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Université d'Oran 1« Ahmed Ben Bella »

N° d’ordre……………

Faculté de Médecine

Département de Médecine

THESE DE DOCTORAT EN SCIENCES MEDICALES

présentée par :

Dr. KACEMI Rachid

Maitre-assistant chirurgie thoracique

Soutenue publiquement le......................

MEMBRES DU JURY:

Professeur TILIOUA Omar. Faculté de médecine d'Oran

Professeur BELHANDOUZ Lahcen. Faculté de médecine de Sidi Bel Abbès

Dr SIMERABET Azeddine, MCA. Faculté de médecine d'Oran

Dr BENKADA Mohammed Benamar, MCA. Faculté de médecine de Mostaganem

Dr CHAMI Mohammed Amine, MCA. Faculté de médecine d'Oran

DIRECTEUR DE THSE

Professeur LACHEHEB MOHAMED

INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

TRAITEMENT DU CANCER DIFFERENCIE DE LA THYROÏDE

2018

Page 2: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE
Page 3: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

DEDICACES

A mon père et à ma mère ; Nulle dédicace ne saurait vous exprimer toute ma

gratitude et ma reconnaissance, pour votre amour, vos conseils ainsi que

votre soutien inconditionnel, Mon père qui, malgré sa maladie, il ne cesse de

m'inciter à terminer ce travail, que dieu lui offre la santé et la force de

surmonter ses douleurs ;

Amon épouse ; Meriem, Pour son infaillible soutien, à l’égard de mon travail et

de la vie en général, pour sa compréhension et sa confiance en moi ;

A mes enfants ; Aymen, A.Yacine, M.Ilyes, et ma petite Afnane ; pour tout le

bonheur qui nous procurent, J’espère que vous feriez nettement mieux que

votre père et votre mère;

A mes frères Djamel, Omar et Abderrahmane et leurs familles;

A mes sœurs Aicha, Fatiha et Amel ; En témoignage de mon affection et ma

tendresse;

A mon oncle unique, Hadj Omar Kacemi et sa famille;

A mes tantes et leurs familles

A ma belle famille;

A toute ma famille;

A tous mes amis (es) et collègues, en particulier Dr Mahieddine ;

A tout ceux qui m'ont soutenu lors de la réalisation de ce travail.

Page 4: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

REMERCIEMENTS

Page 5: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

A MONSIEUR LE DIRECTEUR DE THESE

LE PROFESSEUR Mohamed LACHEHEB

Médecin chef du service de chirurgie thoracique

EHU d'Oran

Qui m’a fait l’honneur de diriger cette thèse, Je voudrais lui

adresser toute ma gratitude, et exprimer mes vifs remerciements

pour sa patience, sa disponibilité et surtout ses judicieux conseils,

qui ont contribué à alimenter ma réflexion.

Je suis fier, monsieur d’avoir pu avancer, grâce à votre

compétence scientifique, vous avez guidé et accompagné mes

premiers pas dans le monde de la chirurgie thoracique, j'oublierai

jamais votre générosité toute ma vie.

Nous saluons, Monsieur votre combat pour la promotion de la

chirurgie thoracique en Algérie, et nous vous assurons notre

soutien infaillible.

veuillez trouver dans ce travail, cher maitre, le témoignage de ma

gratitude et l'expression de mon profond respect.

Page 6: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

A MONSIEUR LE

PROFESSEUR OMAR TILIOUA

Médecin chef du service de chirurgie générale et

laparoscopique

EHU d'Oran

Je vous remercie chaleureusement de présider ce Jury. Permettez-

moi de vous exprimer mon profond respect, et mes

remerciements. Je tiens aussi à vous rendre hommage pour votre

dévouement pour la formation et la recherche que personne ne

peut nier.

Page 7: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

A MONSIEUR LE

PROFESSEUR Lahcen BELHANDOUZ

Médecin chef du service de chirurgie générale et

laparoscopique

CHU de Sidi Bel Abbes

Vous me faites un grand honneur en acceptant d’évaluer ce travail,

je tiens à vous exprimer ma sincère reconnaissance. Je tiens aussi

à vous rendre hommage pour votre engagement professionnel,

pour la formation, et la recherche scientifique.

Page 8: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

A MONSIEUR LE

PROFESSEUR Azeddine SI MERABET

Médecin chef du service de chirurgie thoracique

CHU d'Oran

Vous me faites un grand honneur en acceptant d’évaluer ce travail,

vous étiez pour moi, un ainé exemplaire qui m'a accompagné

durant mon parcours de chirurgie, et vous continuez à l'être

autant que chef de service, je tiens à vous exprimer ma sincère

reconnaissance. Je tiens aussi à vous rendre hommage pour votre

engagement professionnel, pour la formation, et la recherche

scientifique.

Page 9: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

A MONSIEUR LE

PROFESSEUR Mohammed Benamar BENKADA

Médecin chef du service de chirurgie générale

CHU de Mostaganem

et Doyen de la Faculté de médecine de Mostaganem

Je suis très sensible à l’honneur que vous me faites, d’être membre

du Jury de soutenance. Je vous adresse mes sincères

remerciements par votre gentillesse, vos conseils et votre

accompagnement.

Page 10: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

A MONSIEUR LE

PROFESSEUR Mohammed Amine CHAMI

Médecin chef du service de Médecine interne

CHU d'Oran

Je suis très sensible à l’honneur que vous me faites, d’être membre

du Jury de soutenance. Je vous adresse mes sincères

remerciements.

Page 11: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

Je remercie tout le personnel medical, pour leurs encouragements et

leur soutien, en premier mes collègues chirurgiens et réanimateurs

qui ont eu pour tâche ardue, l'application de ce protocole, le suivi

des patients, je cite: Dr Samir Bensaifi, Dr F.Boukredia ,Dr Mourad

Henni, Dr Mokhtar Djellout, Dr M.Zerhouni, Dr Nacim Ikhlef, Dr Ali

Choudar.

Je remercie le Dr DALI Ali Abdessamad, MCA au service

d'Epidémiologie de l’EHU d’Oran, je lui adresse toute ma gratitude il

m’a permis d’arriver au bout de cette thèse, grâce à sa précieuse

collaboration et l’assistance dans la saisie et l'analyse des données

de cette étude.

Je remercie aussi, notre imminent pathologiste, le Dr KADRI Amine,

pour son aide et sa collaboration dans le domaine de l'étude cyto-

pathologique.

Je remercie tout le personnel paramedical,du service de chirurgie

thoracique CHU d'Oran, pour leur aide et leur patience durant des

interventions de longues durée.

Je voudrais exprimer ma reconnaissance envers les amis et collègues

qui m’ont apporté leur soutien moral et intellectuel tout au long de

ma démarche, Pr B.Khemliche, Pr I.Fergoug, Pr A.Djazouli,

Pr M.Benatta, Pr A.Bouzid.

Page 12: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

Sommaire

Introduction .............................................................................................................................................................. 1

1 Rappels .............................................................................................................................................................. 1

1.1 Rappel embryologique : .................................................................................................................... 2

1.2 Rappel anatomique : ........................................................................................................................... 4

1.2.1 Morphologie et situation: ........................................................................................................ 4

1.2.2 Moyens de fixité: ......................................................................................................................... 4

1.2.3 Rapports de la thyroïde : ......................................................................................................... 6

1.2.4 VASCULARISATION: ............................................................................................................... 12

1.2.5 Les lymphatiques thyroïdiennes: ..................................................................................... 18

1.2.6 Innervation : ............................................................................................................................... 21

1.3 Rappel Histologique : ...................................................................................................................... 22

1.4 Rappel physiologique : ................................................................................................................... 23

2 Epidémiologie : ........................................................................................................................................... 26

2.1 Incidence : ........................................................................................................................................... 26

2.2 Facteurs de risque: ........................................................................................................................ 26

2.3 Mortalité .............................................................................................................................................. 27

3 Anatomie pathologique : ........................................................................................................................ 27

3.1 Classification des tumeurs malignes de la thyroïde: ............................................... 27

3.2 Histologie des carcinomes différenciés de la thyroïde: ......................................... 30

3.2.1 Cancer papillaire ...................................................................................................................... 30

3.2.2 Carcinome vésiculaire de la thyroïde(CVT) ................................................................ 33

3.2.3 Carcinome à cellules oncocytaires (ou à cellules de Hürthle) ............................ 34

3.2.4 Carcinome peu différencié .................................................................................................. 34

Page 13: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

4 Circonstances de découverte : ............................................................................................................ 35

5 Diagnostic positif du cancer thyroïdien /Bilan initial ............................................................. 35

5.1 Clinique................................................................................................................................................. 35

5.1.1 Interrogatoire ............................................................................................................................ 36

5.1.2 Examen clinique : ..................................................................................................................... 36

5.1.3 Présentation clinique alarmante ...................................................................................... 37

5.2 Bilan biologique .............................................................................................................................. 37

5.3 L'imagerie diagnostic .................................................................................................................. 38

5.3.1 L'Echographie cervicale : ..................................................................................................... 38

5.3.2 L’élastographie : ....................................................................................................................... 47

5.3.3 Autres examens d’imagerie ................................................................................................. 47

5.4 Cytoponction à l'aiguille fine: ...................................................................................................... 48

5.5 Tests moléculaires : ......................................................................................................................... 52

5.6 Microbiopsie : ..................................................................................................................................... 52

5.7 Diagnostic per-opératoire "Examen extemporané (EE)": ............................................. 52

6 Formes cliniques: ...................................................................................................................................... 54

6.1 le microcarcinome ............................................................................................................................ 54

6.2 Les cancers différenciés de la thyroïde de l’enfant : ........................................................ 55

6.3 le cancer différencié du sujet âgé : ............................................................................................ 56

6.4 Cancers papillaires familiaux ...................................................................................................... 56

7 Facteurs pronostiques ............................................................................................................................ 56

7.1 L'âge et le sexe: .................................................................................................................................. 56

7.2 Caractéristiques de la tumeur : .................................................................................................. 57

7.3 Métastases régionales des ganglions lymphatiques ........................................................ 57

Page 14: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

7.4 Métastases à distance...................................................................................................................... 57

7.5 Étendue de la chirurgie .................................................................................................................. 58

8 Classification et Stades de la tumeur ............................................................................................... 58

8.1 La classification TNM : .................................................................................................................... 58

8.2 La Nouvelle classification TNM 8eme édition 2017 ......................................................... 58

8.3 Les limites des scores pronostiques ........................................................................................ 62

9 TRAITEMENT INITIAL ............................................................................................................................ 64

9.1 LA CHIRURGIE .................................................................................................................................... 64

9.1.1 Objectifs de la chirurgie ........................................................................................................ 64

9.1.2 Chirurgie de la thyroïde ........................................................................................................ 65

9.1.3 LE CURAGE GANGLIONNAIRE ........................................................................................... 74

9.1.4 Les Complications de la chirurgie : ................................................................................. 80

9.2 TRAITEMENT ISOTOPIQUE ......................................................................................................... 84

9.2.1 Objectifs du traitement par l’iode 131 ........................................................................... 85

9.2.2 Indications de la totalisation isotopique. ..................................................................... 85

9.2.3 Contre indications absolue en cas de : ........................................................................... 86

9.2.4 Complications du traitement par iode 131 ................................................................. 86

9.3 HORMONOTHERAPIE THYROIDIENNE APRES CHIRURGIE ........................................ 88

9.4 Autres traitements ........................................................................................................................... 89

9.4.1 Radiothérapie externe ........................................................................................................... 89

9.4.2 Chimiothérapie et thérapies ciblées ............................................................................... 89

10 Surveillance du cancer thyroïdien différencié......................................................................... 90

10.1 Moyens de surveillance : ........................................................................................................... 90

10.1.1 Examen clinique ................................................................................................................... 90

Page 15: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

10.1.2 Surveillance biologique : .................................................................................................. 90

10.1.3 Echographie cervicale et Cytoponction: ................................................................... 92

10.1.4 Scintigraphie corps entier à l'iode 131: .................................................................... 92

10.1.5 Tomographie d’émission de positons (TEP) au 18FDG .................................... 93

10.2 Déroulement du suivi ................................................................................................................. 94

10.2.1 Suivi à court terme ............................................................................................................. 94

10.2.2 Suivi à long-terme ............................................................................................................... 95

10.2.3 Prise en charge des récurrences loco-régionales et des métastases à

distance 97

11 Problématique.......................................................................................................................................100

12 Objectifs et But : ...................................................................................................................................101

13 Matériel et méthodes : .....................................................................................................................101

13.1 Type d’étude : ...............................................................................................................................101

13.2 Population étudiée : ..................................................................................................................101

13.3 Critères d'inclusion: ..................................................................................................................102

13.4 Critères d'exclusion:..................................................................................................................102

14 Protocole d'étude: ...............................................................................................................................102

14.1 Méthodes d’Exploration : ........................................................................................................102

14.1.1 L’échographie cervicale ..................................................................................................103

14.1.2 Un bilan hormonal ............................................................................................................103

14.1.3 La cytoponction à l'aiguille fine : ...............................................................................103

14.1.4 Evaluation préopératoire: .............................................................................................103

14.1.5 Staging : ..................................................................................................................................104

14.1.6 Recueil des données .........................................................................................................104

Page 16: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

14.1.7 Schéma Thérapeutique ...................................................................................................104

15 Analyses statistiques..........................................................................................................................120

16 RESULTATS ............................................................................................................................................122

16.1 Répartition selon le sexe : ......................................................................................................122

16.2 La moyenne d’âge: .....................................................................................................................123

16.3 Lieu Naissance: ............................................................................................................................125

16.4 Lieu de résidence: .....................................................................................................................126

16.5 Recrutement: ................................................................................................................................126

16.6 Le délai de prise en charge : ..................................................................................................127

16.7 Antécédents: .................................................................................................................................128

16.8 Mode de découverte: ................................................................................................................128

16.9 Les caractéristiques échographiques: ..............................................................................129

16.10 . Score TI-RADS : .........................................................................................................................133

16.11 Cytoponction à l'aiguille fine : ..............................................................................................133

16.12 5.12. Correlation entre le score TIRADS et Bethesda : .............................................136

16.13 Le Traitement chirurgical : ....................................................................................................137

16.13.1 La voie d'abord :.................................................................................................................137

16.13.2 Le Temps opératoire : .....................................................................................................138

16.14 Les Complications chirurgicales : .......................................................................................139

16.14.1 Hypocalcémie :....................................................................................................................139

16.14.2 Les lésions récurrentielles : .........................................................................................141

16.15 La Reprise opératoire : ............................................................................................................142

16.16 L'Etude anatomopathologique : ..........................................................................................142

16.16.1 La Tumeur : "pT" ...............................................................................................................144

Page 17: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

16.16.2 Les ganglions : "N" ............................................................................................................146

16.16.3 La Classification pTNM : .................................................................................................148

16.16.4 Stades de la tumeur : .......................................................................................................148

16.17 Bilan biologique : ........................................................................................................................149

16.17.1 La Thyroglobuline Tg : ....................................................................................................149

16.17.2 Les Anticorps antithyroïdiens .....................................................................................150

16.18 Echographie cervicale de contrôle : ..................................................................................151

16.18.1 Répartition de la récidive selon les territoires cervicales : ...........................151

16.18.2 Exploration de la récidive ganglionnaire : ............................................................152

16.19 L' IRA-thérapie : ..........................................................................................................................153

16.20 Le séjour hospitalier : ...............................................................................................................154

16.21 CROISEMENT DES DIFFERENTES VARIABLES ............................................................154

17 DISCUSSION............................................................................................................................................164

17.1 Discussion épidémiologique : ...............................................................................................164

17.1.1 Incidence : .............................................................................................................................164

17.2 Recrutement .................................................................................................................................165

17.3 Le délai de prise en charge : ..................................................................................................165

17.4 Motif de consultation : .............................................................................................................166

17.5 Les antécédents ...........................................................................................................................166

17.6 Le siège du Nodule : ..................................................................................................................166

17.7 La taille du nodule ......................................................................................................................167

17.8 Les Caractéristiques échographiques du nodule thyroïdien .................................167

17.9 La cytoponction : ........................................................................................................................168

17.10 La Scintigraphie ...........................................................................................................................169

Page 18: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

17.11 La voie d'abord: ...........................................................................................................................169

17.12 La duré du geste opératoire ( Temps opératoire): .....................................................169

17.13 Le drainage: ...................................................................................................................................170

17.14 Les complications postopératoires: ..................................................................................170

17.15 Le séjour postopératoire : ......................................................................................................173

17.16 Etude anatomopathologique: ...............................................................................................173

17.16.1 La Thyroide ..........................................................................................................................173

17.16.2 Les Ganglions "Nodes" ....................................................................................................175

17.16.3 La Classification pTNM ..................................................................................................175

17.17 L’IRA-thérapie:.............................................................................................................................176

17.18 La surveillance postopératoire ............................................................................................177

17.18.1 Bilan biologique: ................................................................................................................177

17.18.2 L'échographie cervicale : ...............................................................................................178

18 Conclusion : ............................................................................................................................................184

19 RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES...............................................................................186

20 ANNEXES .................................................................................................................................................188

21 BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................................197

22 Résumés ...................................................................................................................................................209

Page 19: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

LISTE DE ABREVIATIONS

ATAT anticorps antithyroïdiens

ATA american thyroïde association

CDT cancer différencié de la thyroide

CHUO Centre hospitalo- universitaire d'Oran

CGS Curage ganglionnaire systématique

CGSC Curage ganglionnaire systématique central

CGSL Curage ganglionnaire systématique latéral

CGP Curage ganglionnaire prophylactique

CN0 Absence de ganglions cliniquement évidents

CN+ Ganglions cliniquement évidents

CT Cancer thyroïdien

CPT Carcinome papillaire de la thyroïde

CVT carcinome vésiculaire de la thyroïde

CP Carcinome papillaire

CPAF Cytoponction à l'aiguille fine

CV Carcinome vésiculaire

EE Examen Extemporané

ETA European thyroid association

HT Hormones thyroïdiennes

OMS Organisation mondiale de la santé

PR Paralysie récurrentielle

TT Thyroïdectomie totale

T4 Thyroxine

Page 20: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

T3 Tri-iodothyronine

TSHus Thyroid stimulating hormone ultra-sensible

TSHrh Thyroid stimulating hormone recombinante humaine

TRH Thyrotropine releasing hormone

TPO Thyropyroxidase

Tg Thyroglobuline

Page 21: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

LISTE DES FIGURES

Figure 2 Origine embryologique de la thyroïde[7] ................................................................................ 2

Figure 1 l’endoderme pharyngé d’un embryon humain de 4 mm .A:Vue latérale droite . B:

vue ventrale.[9] ....................................................................................................................................................... 2

Figure 3 Zones d'adhérences du corps thyroïde à la trachée, .......................................................... 5

Figure 4 Lames vasculaires du corps thyroïde, vue antérieure. ...................................................... 6

Figure 5 position de la glande thyroïde montrant ................................................................................. 7

Figure 6 Anatomie normale des glandes parathyroïdes [7] .............................................................. 8

Figure 7 Variation des relations anatomiques du nerf laryngé récurrent et du tubercule

de Zuckerkandl. .................................................................................................................................................... 10

Figure 8 Relation variable du nerf laryngé récurrent et des branches de l'artère

thyroïdienne inférieure. ................................................................................................................................... 11

Figure 9 Variation de l'évolution de la branche externe du nerf laryngé supérieur par

rapport à l'artère thyroïdienne supérieure et au pôle thyroïdien supérieur. ........................ 12

Figure 10 Artère thyroïdienne supérieure.(18) ................................................................................... 14

Figure 11 Artère thyroïdiennes supérieure et inférieure.(18) ..................................................... 15

Figure 12 Anastomoses intrathyroïdiennes(18) ................................................................................. 16

Figure 13 Anatomie thyroïdienne et rapports vasculaires. ............................................................ 17

Figure 14 Schéma anatomique des veines thyroïdiennes.[7] ........................................................ 18

Figure 15 Lymphatiques du corps thyroïde [21] .......................................................................... 19

Figure 16 Schéma des compartiments du cou[8] ................................................................................ 21

Figure 17 .(A and B) Le compartiment central et latéral du cou [6]........................................... 21

Figure 18 Biosynthèse des hormones thyroïdiennes ........................................................................ 22

Page 22: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

Figure 19 Étape de la biosynthèse des hormones thyroïdiennes ................................................ 25

Figure 20 Carcinome papillaire: avec des noyaux capillaires ouverts légèrement

irréguliers avec des sillons occasionnels. (3) ................................................................................. 30

Figure 21 Carcinome papillaire: la tumeur a papillaire et folliculaire composants séparés

par des bandes fibreuses. (3) ........................................................................................................................ 31

Figure 22 Image à fort grossissement d'une variante folliculaire de PTC ............................... 31

Figure 23 Carcinome folliculaire: la tumeur a proliféré à travers la paroi de sa capsule

fibreuse. (3) ............................................................................................................................................................ 33

Figure 24 Carcinome folliculaire: la tumeur montre une invasion d'un vaisseau sanguin

capsulaire.(3) ........................................................................................................................................................ 34

Figure 25 Réalisation d’une coupe frontale : le faisceau ultrasonore, parallèle au plan du

lit d’examen, aborde le lobe thyroïdien par sa face externe. (6) .................................................. 39

Figure 26 Coupe transversale d'une glande thyroïde normale à l'échographie. .................. 39

Figure 27 fortement hypoechogene : score 4b [1] plus hypoéchogène que les muscles

superficiels ............................................................................................................................................................. 40

Figure 28 modérément hypoechogene (1) ............................................................................................. 40

Figure 29 contours reguliers fin halo complet(1) ............................................................................... 41

Figure 30 Contours flous(1) ........................................................................................................................... 41

Figure 31 Contours irreguliers lobules : score 4b ............................................................................... 42

Figure 32 Microcalcifications : score 4b (1) ........................................................................................... 42

Figure 33 ponctuations hyperechogenes granulations colloidales (1) ..................................... 42

Figure 34 Organigramme permettant de définir la catégorie TIRADS d’un nodule. .......... 46

Figure 35 contours irréguliers. Le diagnostic........................................................................................ 47

Figure 36 Aspect microscopique de carcinome papillaire .(50) ................................................... 51

Figure 37 Aspect microscopique d’un adenome macrovesiculaire ............................................ 51

Figure 38 Coupe histologique montrant une lésion à motif folliculaire ................................... 51

Page 23: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

Figure 39 Types de thyroidectomies (4).................................................................................................. 68

Figure 40 Position des écarteurs durant l'étape endoscopique ................................................... 72

Figure 41 Patient en décubitus dorsal. sans hyperextension du cou.(7) ................................. 72

Figure 42 Vision endoscopique MIVAT. ................................................................................................... 73

Figure 43 Vision endoscopique: coupe du pédicule supérieur par Harmonic. L'artère

carotide est bien visible. .................................................................................................................................. 73

Figure 44 Installation du patient. Voie axillaire gauche.(2) ........................................................... 74

Figure 45 Mise en place de l’écarteur orthostatique. (2) ................................................................. 74

Figure 46 Robot Da vinci S .............................................................................................................................. 74

Figure 47 Systématisation des ganglions du cou selon la classification de Robbins selon

l'American Head and Neck Society. Niveaux I à VII. (5) ................................................................... 76

Figure 48 Schéma récapitulatif des indications du traitement initial par iode 131(après

thyroïdectomie totale). EET : extension extrathyroïdienne ; EETm : extension

extrathyroïdienne minime.(10) ................................................................................................................... 88

Figure 49 Résultats de la scintigraphie corporelle totale à l’iode 131(A) et de la

TEP/TDM au 18F-FDG (B, C) chez le patient 10 : mise en évidence de métastases au

niveau thoracique (envahissement ganglionnaire et pulmonaire).(9) ..................................... 93

Figure 50 Suivi des CDT après le traitement initial. ........................................................................... 96

Figure 51 Position et installation du malade. Bloc opératoire service de chirurgie

thoracique Chu d'Oran ....................................................................................................................................105

Figure 52 vue opératoire Lors d'une loboisthmectomie, montrant un pré-croisement des

branches terminales de l'artère thyroidienne inferieure(ATI) par le nerf récurrent(NR).

....................................................................................................................................................................................108

Figure 53 Dédoublement du nerf récurrent NR1 et NR2. ..............................................................109

Figure 54 vue opératoire petit hématome sur la parathyroide (P),pas loin du nerf

récurrent (NR). ...................................................................................................................................................110

Figure 55 vue opératoire la localisation de la parathyroide superieure(P),par rapport au

nerf récurrent (NR). .........................................................................................................................................110

Page 24: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

Figure 56 Cryostat appareil à congélationphoto prise du laboratoire

d'anatomopathologie .......................................................................................................................................111

Figure 57 Etude macroscopique de la pièce de loboisthmectomie avant la

congélation.Laboratoire d'anatomopathologie du ............................................................................112

Figure 58 vue opératoire d'une agrandissement de la cervicotomie pour curage

ganglionnaire.Chirurgie thoracique CHU d'Oran. ..............................................................................113

Figure 59 vue opératoire d'une loge thyroidienne après curage récurrentielle gauche,

récurrent complètement squelettisé.Chirurgie thoracique CHU d'Oran. ...............................113

Figure 60 vue opératoire montrant le tissus lympho-ganglionnaire récupéré du

mediastin ,la corne thymique(CT) tracté par la pince. Chirurgie thor.CHU d'Oran. .........114

Figure 61 vue opératoire montrant l'exposition de lame paratrachéale droite par

mobilisation de la trachée au doigt. Chirurgie thor.CHU d'Oran. ...............................................114

Figure 62 vue opératoire montrant le TABC,CP, S/CDte et la trachée . Chirurgie thor.CHU

d'Oran. ....................................................................................................................................................................115

Figure 63 Cervicotomie prolongée le long du bord anterieur du muscle SCM. .................115

Figure 64 Incision en bâton de hockey ...................................................................................................115

Figure 65 Ouverture de la gaine jugulo-carotidienne,on voit bien le nerf vague(X),la

carotide primimitive(CP) et la veine jugulaire interne(VJI) . Chirurgie thor.CHU d'Oran.

....................................................................................................................................................................................116

Figure 66 Dissection de la lame cellulo-ganglionnaire latéralement de la face profonde

du SCM. Chirurgie thor.CHU d'Oran. ........................................................................................................116

Figure 67 Vue peroperatoire après évidement de la loge J-C, visualisation du nerf

phrénique(NP), le nerf spinal (NS),le nerf vague (X) avec la carotide, et muscle omo-

hyoidien(M.OH) . Chirurgie thor.CHU d'Oran. .....................................................................................117

Figure 68 le nerf spinal (NS)visible sous la lame cellulo-ganglionnaire libérée en haut

sous le ventre postérieur du muscle digastrique,. Chirurgie thor.CHU d'Oran. ..................117

Figure 69 Répartition des pièces de curage sur un schéma illustrant les niveaux de

drainage selon la classification de Robbins .Chirurgie thor.CHU d'Oran. ..............................118

Figure 70 Carcinome papillaire variante oncocytaire. Laboratoire d'anatomopathologie

Dr KADRI.A ...........................................................................................................................................................135

Page 25: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

Figure 71 Carcinome papillaire typique catégorie VI selon Bethesda aspect arborescent

avec tassement nucléaire et inclusion intranucléaire. Laboratoire d'anatomopathologie

Dr KADRI.A ...........................................................................................................................................................135

Figure 72 Carcinome papillaire variante vesiculaire. Laboratoire d'anatomopathologie

Dr KADRI.A ...........................................................................................................................................................135

Figure 73 Macroscopie :réalisation de coupes sériés. Laboratoire d'anatomopathologie

Dr KADRI.A ...........................................................................................................................................................143

Figure 74 Macroscopie de la pièce de loboisthmectomie. Laboratoire

d'anatomopathologie Dr KADRI.A .............................................................................................................143

Figure 75 Macroscopie :Réalisation de coupes sériés. Laboratoire d'histologie ................143

Figure 76 Préparation des coupes pour l'étude microscopique.................................................143

Figure 77 Carcinome papillaire dans sa forme vesiculaire. Laboratoire

d'anatomopathologie Dr KADRI.A .............................................................................................................145

Figure 78 Carcinome papillaire forme classique. Dr KADRI.A ....................................................145

Figure 79 Carcinome Vesiculaire, forme encapsulé. ........................................................................146

Figure 80 Limite posterieure d'un Carcinome papillaire en noir.Laboratoire

d'anatomopathologie Dr KADRI.A .............................................................................................................146

Page 26: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 Classification générale des tumeurs malignes de la thyroïde. (31) ...................... 29

Tableau 2Catégories du score TI-RADS (43) ......................................................................................... 44

Tableau 3 caractéristiques échographiques de stratification du risque .................................. 45

Tableau 4 Classification de Bethesda 2010 ..................................................................................... 50

Tableau 5 Classification des cancers de la thyroïde selon le TNM UICC/AJCC 2010 (7e

édition) et 2017 (8e édition) .(10) .............................................................................................................. 60

Tableau 6 Stades de la tumeur ..................................................................................................................... 61

Tableau 7 Stratification du risque de cancer différencié de la thyroïde/ATA ....................... 61

Tableau 8 Stratification du risque/ ETA .................................................................................................. 62

Tableau 9 Taux de survie à cinq ans (%) des cancers de la thyroïde ........................................ 63

Tableau 10 Arguments des partisans et les opposants au curage prophylactique. .......... 79

Tableau 11 Indications de la totalisation isotopique ......................................................................... 87

Tableau 12 Répartition selon l'âge ...........................................................................................................123

Tableau 13 La moyenne d’âge selon le sexe .........................................................................................123

Tableau 14 Répartition des patients selon le facteur âge/sexe ..................................................124

Tableau 15 Délai de prise en charge ........................................................................................................127

Tableau 16 Délai de prise en charge/classes de mois .....................................................................128

Tableau 17 Circonstances de découverte. .............................................................................................128

Tableau 18 Taille du nodule selon le sexe .............................................................................................130

Tableau 19 Echogénicité du nodule .........................................................................................................131

Page 27: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

Tableau 20 Répartition selon les microcalcifications ......................................................................131

Tableau 21 Répartition selon les contours ...........................................................................................132

Tableau 22 Répartition selon le type de vascularisation ...............................................................132

Tableau 23 Répartition selon la vascularisation ................................................................................132

Tableau 24 Répartition selon le score TIRADS ...................................................................................133

Tableau 25 Répartition selon l'aspect scintigraphique .........................................................137

Tableau 26 Aspect et quantité de drainage dans les deux loges ................................................139

Tableau 27 Intensité des signes cliniques d'hypocalcémie ..........................................................140

Tableau 28 Répartition selon le taux de calcémie .............................................................................141

Tableau 29 cas de paraysie récurrentielle ............................................................................................141

Tableau 30 Reprise opératoire et le motif ............................................................................................142

Tableau 31 Répartition selon l'étude histologique y compris les sous types ......................144

Tableau 32 Répartition selon le type histologique seul. ................................................................144

Tableau 33 Répartition selon l'invasion capsulaire .........................................................................145

Tableau 34 Nombre total des Ganglions ................................................................................................146

Tableau 35 Nombre et la taille des ganglions /compartiment central ....................................147

Tableau 36 Nombre et la taille des ganglions /compartiment latéral .....................................147

Tableau 37 Répartition selon la classification pTNM ......................................................................148

Tableau 38 Répartition selon le stade de la tumeur /TNM 2010 et 2017 .............................149

Tableau 41 Taux des ACAT ..........................................................................................................................150

Tableau 39 Thyroglobuline tardive ..........................................................................................................150

Tableau 40 Thyroglobuline initiale ..........................................................................................................150

Tableau 42 Répartition selon la récidive ganglionnaire ................................................................151

Tableau 43 les territoires de récidive ganglionnaire. ......................................................................151

Page 28: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

Tableau 44 Exploration de la récidive ganglionnaire. .....................................................................152

Tableau 45 Répartition selon l'IRAthérapie .........................................................................................153

Tableau 46 Motif du Non administration de l' IRAthérapie .........................................................153

Tableau 47 Le Séjour hospitalier ...............................................................................................................154

Tableau 48 Corrélation en nombre entre cytologie et étude Anapath. ..................................155

Tableau 49 Corrélation entre la cytologie et l'étude histologique ............................................155

Tableau 50 Calcul de la corrélation ..........................................................................................................156

Tableau 51 Corrélation entre la cytologie et le score TIRADS ....................................................157

Tableau 52 Corrélation entre la Classification TNM et le Sexe ...................................................158

Tableau 53 Relation entre la classification TNM et l'Age...............................................................158

Tableau 54Corrélation entre la taille échographique du nodule / la taille de la tumeur

....................................................................................................................................................................................159

Tableau 55 La corrélation entre la récidive ganglionnaire et le sexe ......................................159

Tableau 56 Relation entre l'âge et la récidive ganglionnaire .......................................................160

Tableau 57 Corrélation entre la récidive ganglionnaire et la voie d'abord ..........................160

Tableau 58 La corrélation entre la récidive ganglionnaire et l'étude histologique ..........161

Tableau 59 La corrélation entre la récidive ganglionnaire et pTNM .......................................161

Tableau 60 Corrélation entre la voie d'abord et le Séjour postopératoire ............................162

Tableau 61 Evaluation de la corrélation entre les complications chirurgicales et le séjour

postopératoire ....................................................................................................................................................162

Tableau 62 Comparaison entre les taux de calcémie initiale /tardive ....................................170

Tableau 63 comparaison de la morbidité entre les séries.............................................................172

Tableau 64 Comparaison entre la taille de la tumeur à l'Anapath ............................................174

Tableau 65 Incidence des rechutes après TT avec ou sans RLCD (%)[126] ........................179

Page 29: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

Tableau 66 Profil des patients ayant présenté des récidives ganglionnaires, dans notre

série..........................................................................................................................................................................180

Tableau 67 Comparaison de la récidive gg entre les séries .........................................................181

Tableau 68 Caractéristiques épidemiologiques et clinico-pathologiques de notre série

....................................................................................................................................................................................182

Tableau 69 Comparaison avec les séries. ..............................................................................................183

LISTE DES GRAPHES

Histogramme 1 Répartition selon le sexe ........................................... Erreur ! Signet non défini.

Histogramme 2.Répartition selon l'âge ............................................... Erreur ! Signet non défini.

Histogramme 3 Répartition du sexe selon le facteur âge. .......... Erreur ! Signet non défini.

Histogramme 4 Recrutement/année .................................................... Erreur ! Signet non défini.

Histogramme 6 Résultats de la cytoponction ................................... Erreur ! Signet non défini.

Histogramme 7 Correlation scoreTIRADS/Bethesda. .................. Erreur ! Signet non défini.

Histogramme 8 Corrélation entre la cytologie et l'histologie ... Erreur ! Signet non défini.

Secteur 1 Répartition selon le lieu de naissance ................................................................................125

Secteur 2 Répartition selon le lieu de résidence naissance .........................................................126

Secteur 3 Siège du nodule .............................................................................................................................129

Secteur 4 la localisation du nodule dans le lobe .................................................................................130

Secteur 6 Nombre de Cytoponction ....................................................................................................133

Secteur 7 Répartition selon la voie d'abord .........................................................................................138

Secteur 9 Répartition selon les signes cliniques d'hypocalcémie ..............................................140

Page 30: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

Introduction

1

Introduction

Les cancers différenciés de la thyroïde sont les cancers endocriniens les plus

fréquents, alors qu'ils ne représentent que 1% de l'ensemble des tumeurs. L’incidence

des cancers de la thyroïde a progressivement augmenté au cours des dernières

décennies(11), grâce à un diagnostic précoce facilité par le recours généralisé à

l’échographie, à la cytoponction des nodules thyroïdiens, sans aucune influence de cette

reconnaissance diagnostic sur la réduction de la mortalité, qui reste stable. (12) (13)

L'augmentation de l'incidence du cancer de la thyroïde dans le monde est en

grande partie liée à l'incidence croissante des carcinomes différenciés, notamment les

carcinomes papillaires, plus particulièrement les microcarcinomes papillaires.

les carcinomes papillaires de la thyroïde (CPT) et les carcinomes vésiculaires de la

thyroïde(CVT), sont les types les plus communs des cancers de la thyroïde, représentant

respectivement environ 80% et 15% de ces cancers, ils sont associés à un excellent

pronostic global. (14)

Le traitement du cancer de la thyroïde est essentiellement chirurgical, la thyroïdectomie

totale a été recommandée comme le meilleur traitement du point de vue carcinologique

par rapport aux thyroïdectomies partielles pour sa faible morbidité lorsqu’il est pratiqué

par des chirurgiens expérimentés; la possibilité d'effectuer un traitement postopératoire

à l'iode radioactif; et la faisabilité d'un suivi par la thyroglobuline.

mais tout le controverse qui existe est sur l'utilité du curage ganglionnaire

prophylactique dans le traitement de ces cancers, particulièrement devant les

carcinomes papillaires vu leur caractéristique lymphophile ,les tendances sont

divergentes, entre les américains et les asiatiques d'un coté et les européens notamment

les français d'un autre coté ,les premiers sont plus agressifs et sont, pour un curage

ganglionnaire systématique, qui est basée sur les résultats d'études suggérant une

amélioration de la survie sans maladie; et les autres préfèrent le réaliser, en présence de

facteurs de risques associés.

Un autre discussion existe sur l'étendue de ce curage, doit il intéresser uniquement les

premiers secteurs lymphatiques adjacents la tumeur ou élargir le curage pour inclure les

compartiments latéraux, ceci a aboutit plusieurs attitudes entre les partisans de curage

prophylactique ,certains optent pour un curage ganglionnaire du compartiment central

,d'autre se contentent uniquement du coté ipsilatéral de la lésion dans ce compartiment

central, et un groupe d'auteurs sont très large dans le curage pour inclure le

Page 31: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

Introduction

2

compartiment latéral, mais il faut souligner que tous ces attitudes sont basées sur des

différentes essaies cliniques, qui ont aboutit à des résultats dissemblables.(15)

le point de divergence entre les partisans et les opposants du curage systématique,

réside dans le conflit sur la valeur pronostique du statut ganglionnaire le "N", qui semble

servir à instaurer un complément de traitement adapté au risque de mortalité et du

récidive qui l'accompagne.

En revanche, ce curage ganglionnaire n'est pas dénudé de risques et de morbidité qui

peut être lourde et handicapante avec des traitement et suivis astreignants, secondaire

à des hypoparathyroïdies et des paralysies récurrentielles qui sont pas rares.(16)

compte tenu de cette situation vis à vis cette pathologie qui subit les mêmes

modifications épidémiologiques et histologiques, dans notre pays, un besoin à

l'identification des caractères clinicopathologiques et pronostiques, d'une population

traitée par curage ganglionnaire systématique s'impose, et constitue l'outil principal

dans notre présente étude, dont le but est de déterminer une stratégie de prise en

charge des patients présentant un carcinome différencié de la thyroïde, tout en évaluant

le taux de la morbidité et celle de la récidive.

Page 32: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

1

PARTIE THEORIQUE

Page 33: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

1

1 Rappels

Page 34: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

2

1.1 Rappel embryologique :

La glande thyroïde est la première glande endocrine à apparaître au cours du

développement embryonnaire, elle dérive d’une ébauche impaire et médiane appelée

l’ébauche thyroïdienne centrale(ETC) et de deux ébauches latérales : les corps

ultimobranchiaux (CUB). Vers la 3e semaine de la vie intra-utérine se constitue un

épaississement médian de l'épithélium du plancher du pharynx. De cet épaississement

se forme une invagination, entre le premier et le deuxième arc branchial, pour donner le

diverticule thyroïdien, qui, sous l’effet de l’allongement du cou, il subit une migration

caudale selon le trajet représenté par le tractus thyréoglosse. Poursuivant sa migration,

l’ébauche thyroïdienne médiane augmente de volume, obtient une forme bilobée et

prend sa place définitive à la partie antérieure de l’axe laryngotrachéal.

Tout au long de sa migration la thyroïde reste connectée au plancher de l'intestin

pharyngien (la langue) par le canal thyréoglosse, mais celui-ci finit par s'oblitérer vers le

2e mois de la vie intra-utérine, laissant place à deux résidus : l'un proximal, le foramen

cæcum à la base de la langue, l'autre distal constituant la pyramide de Lalouette.

Lors de la 7e semaine, Une petite partie caudale des lobes thyroïdiens est dérivée des 4e

et 5e poches entobranchiales (qui donneront aussi les parathyroïdes supérieures). Elle

constitue le corps ultimobranchial qui sera colonisé par les cellules C, issues de la crête

neurale, productrices de calcitonine.

Les vaisseaux sanguins et la capsule de tissu conjonctif, quant à eux, proviennent du

mésoderme splanchnique entourant le diverticule thyroïdien.

Figure 2 Origine embryologique de la thyroïde[7]

A B

Figure 1 l’endoderme pharyngé d’un embryon humain de 4 mm .A:Vue latérale droite . B: vue ventrale.[9]

Page 35: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

3

Du contingent endodermique dérivent les cellules folliculaire (ou vésiculaires)

responsables de la synthèse des hormones thyroïdiennes. Celles-ci s’élaborent et sont

stockées au sein de la thyroglobuline dont la synthèse débute vers le 29e jour. Mais la

thyroïde fœtale ne devient fonctionnelle qu’à partir de la 11e semaine de

développement.

Une mauvaise migration de l'ébauche thyroïdienne ou la persistance du canal

thyréoglosse peuvent donner lieu à une ectopie thyroïdienne (par exemple, la thyroïde

linguale) ou à des kystes du canal thyréoglosse.(6, 17)

Les facteurs de transcription impliqués dans le développement thyroïdien:

Plusieurs facteurs de transcription impliqués dans l’ontogenèse thyroïdienne ont été mis

en évidence, et l'altération de leur expression joue un rôle dans la dysgénésie

thyroïdienne:

- TTF1(Thyroid Transcription Factor1),est un facteur de transcription [A1] impliqué

dans le développement thyroïdien et le contrôle transcriptionnel des gènes de la

thyroglobuline (TG), la thyroperoxydase (TPO) et du récepteur de la TSH.

Son expression est thyroïdienne mais aussi pulmonaire, hypophysaire et cérébrale.

Quelques cas de déficit relatif enTTF1 sont décrits chez l’homme associant

hypothyroïdie congénitale avec thyroïde ectopique, détresse respiratoire par défaut de

surfactant et troubles neurologiques( choréoatétose, retard mental, ataxie).

- TTF2

La mutation à l’état homozygotede ce facteur est responsable du syndrome de Bamforth

Lazarus . Le phénotype clinique associe athyréose sur agénésie thyroïdienne, palais

ogival, atrésie choanale, épiglotte bifide et cheveux hérissés.

- Pax8

Pax8 est aussi un facteur de transcription qui joue un rôle fondamental non seulement

dans l’initiation de la différenciation cellulaire thyroïdienne mais aussi dans le maintien

de l’état différencié. Des mutations hétérozygotes de Pax8 ont été recensées dans des cas

isolés ou familiaux d’ectopies ou hypoplasies thyroïdiennes.

- HEX

Durant l’organogenèse, HEX est exprimé dans plusieurs tissus d’origine endodermique

incluant le foie, le poumon et la thyroïde et participe à leur différenciation. À l’âge adulte,

son expression est responsable d’une diminution de l’expression du gène de la

thyroglobuline.(17)

Page 36: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

4

1.2 Rappel anatomique :

1.2.1 Morphologie et situation:

La thyroïde est une glande endocrine impaire et médiane située à la face

antérieure du cou, en regard des deuxième et troisième anneaux trachéaux, auxquels

elle est rattachée par le ligament de Grüber. Elle est composée de deux lobes latéraux,

qui sont volumineux, piriformes, à grosse extrémité inférieure, et réunis ensemble par

un isthme médian, ce qui lui donne une forme de H ou de U selon la position de

l’isthme.(6)De ce dernier naît de manière inconstante chez la moitié des sujets un

prolongement supérieur un peu latéralisé à gauche et suivant le tractus thyréoglosse

,appeléle lobe pyramidal ou pyramide de La louette, lorsque celui-ci est uni à l’os hyoïde

par un tractus fibromusculaire ,ce dernier est appelé le muscle élévateur de la glande

thyroïde.

la glande thyroïde pèse environ 20 à 30 g, son volume varie d'un individu à un autre

selon le morphotype, l’âge, le sexe et la charge en iode. La consistance de la glande est

souple et élastique, le parenchyme étant légèrement grenu, et sa couleur est brun

rougeâtre.(17, 18)

Les dimensions de chacun des lobes sont proches de 4 à 5cm de hauteur ,2 à 2,5de

largeur, et 2 à 3 cm d’épaisseur. L'isthme mesure environ 2 cm de largeur, 2 cm de

hauteur et 2 à 6 mm d'épaisseur.

Le pôle supérieur est situé latéralement au muscle constricteur inférieur et en arrière du

muscle sterno-thyroïdien, Le pôle inférieur s'étend jusqu'aux niveaux du cinquième ou

du sixième anneau trachéal.(19, 20).

1.2.2 Moyens de fixité:

- Les ligaments de Grüber:

le corps thyroïde est fixé à la trachée par des condensations conjonctives denses,

décrites sous le nom de ligaments thyrotrachéaux, un médian et deux latéraux, dits aussi

ligaments de Grüber, aux dépens de ce qu'il est convenu d'appeler le fascia

périthyroïdien.(18)

Page 37: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

5

Figure 3 Zones d'adhérences du corps thyroïde à la trachée, vues sur une coupe transversale des

- Les Lames vasculaires :

- la veine thyroïdienne moyenne: unit la partie moyenne du lobe près de son bord postérieur à

la veine jugulaire interne, cette veine est unique, parfois dédoublée, surtout très inconstante.

- La lame supérieure, assez lâche, adhérant aux fibres les plus postérieures du

sternothyroïdien, dépourvue de graisse, contient les artères et veines thyroïdiennes

supérieures.

- La lame thyroïdienne inférieure est plus profonde que la lame latérale ,plus dense, et

particulièrement plus épaisse car elle contient de la graisse, elle contient dans son épaisseur

les branches de division de l'artère thyroïdienne inférieure, des veines thyroïdiennes

inférieures, les troncs collecteurs lymphatiques latéraux inférieurs. Elle est traversée

profondément par le nerf récurrent en latéro- trachéale.

- Quant à la lame médiane, antérieure, prétrachéale, fixée au bord inférieur de l'isthme,

épaisse, graisseuse, elle contient les veines thyroïdiennes médianes, l'artère thyroïdienne

inconstante de Neubauer, des éléments lymphatiques, parfois des parathyroïdes aberrantes.

Ces lames vasculaires constituent des moyens de fixité et des rapports immédiats avec la

glande thyroïde surtout la lame postéro inferieure qui véhicule des éléments anatomiques

importants d'ou l'importance de la prudence lors de la dissection de cette région.

Page 38: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

6

Figure 4 Lames vasculaires du corps thyroïde, vue antérieure.

1. Anastomose longitudinale rétrolobaire ; 2. anastomose sous-isthmique ;

3. artère thyroïdienne moyenne de Neubauer ;

4. veines thyroïdiennes médianes ou jugulaires profondes antérieures de Tillaux ;

5. tronc innominé droit ; 6. veine cave supérieure ;

7. lame vasculaire thyroïdienne supérieure ;

8. pyramide de Lalouette ; 9. anastomose sus-isthmique ;

10. lame vasculaire thyroïdienne latérale ;

11. lame vasculaire thyroïdienne inférieure ;

12. lame vasculaire thyroïdienne médiane (ligament thyropéricardique) ;

13. confluent veineux jugulo-sous-clavier ; 14. tronc innominé gauche.

1.2.3 Rapports de la thyroïde :

La thyroïde présente les rapports anatomiques suivants :

• En antérieure:

la glande thyroïde est recouverte de l'extérieure vers l'intérieure parla peau, qui est fine

doublée d'un tissu cellulograisseux, parfois siège de plis transversaux.

De part et d'autre de la ligne médiane, apparaissent les veines jugulaires antérieures,

elles sont comprises dans l'épaisseur de l'aponévrose cervicale superficielle.

platysma ou muscle Paucier du cou, et la sangle des muscles soushyoïdiens

(sternohyoïdien,sternothyroïdien et omohyoïdien).

• Latéralement et en superficie: le muscle sternocléidomastoïdien, et l'artère carotide et

la veine jugulaire interne en profondeur.

Page 39: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

7

• Postérieurement: muscle long du cou

• Médialement: la trachée.

• L'œsophage peut être vu dans le bord latéral gauche.

les glandes parathyroïdes ne sont visibles que si elles sont agrandies.(21)

Ces rapports sont sujets à variation selon l’implantation haute ou basse de la glande.(17)

Figure 5 position de la glande thyroïde montrant

La glande thyroide

épiglotte

cartilage thyroide

os hyoide

Muscle élevateur de

la glande thyroide

La membrane

thyroide

lobe pyramidal

Tricaeous cartilage of

larynx

Page 40: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

8

1.2.3.1 Rapports avec les parathyroïdes

les parathyroïdes sont contenues dans l'épaisseur du fascia périthyroïdien, parfois pour

la supérieures entre le fascia et la capsule, voire accolée à la glande, simulant un adénome,

mais leur clivage du parenchyme est souvent aisé, pour les situations intra glandulaires, sont

exceptionnelles mais doivent être connues .

Dans 80 % des cas, les parathyroïdes sont en position moyenne ou basse :Les

parathyroïdes supérieures dérivent de la quatrième poche branchiale etse situent au niveau de

la moitié de la face postérieure au contact de l'anastomose artérielle rétrolobaire, Les

parathyroïdes inférieures sont plus souvent concernées par les ectopies, elles dérivent de la

troisième poche branchiale et sont retrouvées à la face postéro-interne du pôle inférieur du

corps thyroïde, à proximité de l'artère thyroïdienne inférieure, ou au contact d'une de ses

branches de division.

Ailleurs, la parathyroïde inférieure est en situation moyenne ou basse, la supérieure en

position haute, au tiers supérieur de la face postérieure du lobe, généralement au-dessous de la

division de l'artère thyroïdienne supérieure.

Mais le corps thyroïde peut entrer en rapport avec des parathyroïdes aberrantes : en variété

intertrachéo-oesophagienne, en variété sous-isthmique ou prétrachéale ; près et au-dessous du

pôle inférieur des lobes voire à proximité ou l'interieure des cornes du thymus, en variété

juxta-récurrentielle ; enfin, exceptionnellement, à la face externe du muscle sternothyroïdien.

Ces variations en nombre et position rendent leur préservation délicate lors de l’acte

chirurgical.

Figure 6 Anatomie normale des glandes parathyroïdes [7]

Nerf laryngé superieur

Glande thyroide

Glandes parathyroide

Nerf récurrent

Trachée

oesophage

Page 41: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

9

1.2.3.2 Rapport du corps thyroïde et les nerfs laryngés

En pratique chirurgicale, Il est utile et important de connaître ces rapports afin d'éviter leur blessure au cours des exérèses thyroïdiennes, et épargner ainsi les patients des complications parfois sérieuses et graves surtout en cas de thyroïdectomie totale. Le larynx est innervé par deux nerfs mixtes principaux : le nerf laryngé supérieur

essentiellement sensitif, et le nerf laryngé inférieur (ou récurrent) essentiellement

moteur pour les muscles intrinsèques du larynx. Le nerf laryngé externe est le plus

souvent une branche de division du nerf laryngé supérieur. Il est le nerf moteur du

muscle crico-thyroïdien, tenseur des cordes vocales.(22)

1.2.3.3 Le nerf laryngé inférieur ou récurrent:

Le corps thyroïde est en contact intime avec le nerf laryngé récurrent qui est une

branche du pneumogastrique( nerf vague), responsable de la motricité des cordes

vocales et de la bouche de Kilian.

À gauche, ce nerf naît dans le thorax au bord inférieur de l'arche aortique, et remonte

verticalement dans l'angle trachéo-œsophagien, en s’appliquant sur la face

antérolatérale gauche de l’œsophage; au niveau de la région cervicale, il est plus

postérieur et surtout plus vertical que le droit, et passe à distance de l'artère

thyroïdienne inférieure et du lobe gauche de la thyroïde, accompagné par les ganglions

de la chaîne récurrentielle. pour remonter jusqu'au bord inférieur du muscle

constricteur inférieur du pharynx, sous lequel il s'engage pour pénétrer dans le larynx.

À droite, son trajet reste uniquement cervical, il naît du pneumogastrique au moment où

il croise la première portion de l'artère sous-clavière, après qu'il contourne cette

dernière, il monte parallèlement à la trachée, et non pas dans l'angle oesotrachéal,

entouré d'une graisse fluide, parfois caché par un petit ganglion, il prend à droite un

trajet oblique postéro-antérieur et interne, pour gagner la face interne du lobe

homolatéral, près de son bord postérieur, passer sous le faisceau cricoïdien du

constricteur inférieur et pénétrer par sa branche motrice dans le larynx au niveau de

l'articulation cricothyroïdienne. Dans ses deux derniers centimètres, le nerf est

« amarré » par des faisceaux du ligament latéral de Gruber.

le nerf forme un tronc unique ou se divise en deux, rarement en trois branches à hauteur

du pôle inférieur du corps thyroïde.

Le croisement du nerf et de l'artère thyroïdienne inférieure peut s'effectuer selon 28

modalités différentes. à noter qu'il est rare qu'un nerf unique non divisé passe en avant

de l'artère, et que le plus souvent, nerf et artère sont intriqués.

Page 42: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

10

À titre exceptionnel, le nerf laryngé inférieur n'est pas récurrent. Il naît alors du

pneumogastrique dans sa partie cervicale haute et rejoint transversalement ou

obliquement la jonction laryngotrachéale. Cette anomalie est observée exclusivement

du côté droit. Et sa méconnaissance, au cours de la libération du bord externe du lobe

thyroïdien, expose à une section du nerf.

Le tubercule de Zukerkandl(TZ) entretient des rapports très étroits avec les éléments

situés à la partie postérieure et médiale de chaquelobe notamment avec le nerf laryngé

inférieur (NLI). Cetubercule, lorsqu’il existe, constitue un repère importantpour localiser

le NLI au cours de la chirurgie thyroïdienne.(23, 24)

Figure 7 Variation des relations anatomiques du nerf laryngé récurrent et du tubercule de Zuckerkandl.

Le RLN est généralement superficiel au bord latéral de la trachée et profond jusqu'au tubercule (A).

Toutefois, il peut être interne (B) ou être déplacé latéralement (C) en raison de l'élargissement nodulaire

du tissu thyroïdien.(23)

Page 43: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

11

Figure 8 Relation variable du nerf laryngé récurrent et des branches de l'artère thyroïdienne inférieure. Il est généralement plus profond vers ITA (A), oumigrer en antérieur (B) ou entre (C) les branches de ITA.[21]

1.2.3.4 Le nerf laryngé supérieur

il naît lui aussi du nerf vague et se divise en deux branches : l’une, interne assurant la

sensibilité du larynx, l’autre, externe, motrice pour le muscle cricothyroïdien et sensitive

pour la portion sous glottique du larynx.(17)

Le pôle supérieur de chaque lobe, et surtout le pédicule vasculaire, entrent en rapport

plus ou moins étroit avec le nerf laryngé externe, branche motrice du nerf laryngé

supérieur . Ce rameau, d'abord parallèle mais postérieur et interne à l'artère

thyroïdienne supérieure, relié à cette dernière par un tissu celluleux lâche, décrit ensuite

un coude pour gagner la paroi laryngée sous les insertions du muscle sternothyroïdien,

avant de pénétrer après un trajet allant de quelques millimètres à 2 cm, le muscle

cricothyroïdien. Le nerf répond à la face interne du pôle supérieur dans les

hypertrophies. La proximité du nerf et de la glande est créée par une petite artère

laryngée née de la branche interne artérielle, dont la section après hémostase éloigne du

nerf, et un méso au niveau du coude du nerf. Exceptionnellement le nerf laryngé

supérieur est « accroché » par une branche artérielle.

La proximité de ces rapports explique le risque de traumatisme du nerf lors de la

ligature des vaisseaux polaires supérieurs.

Page 44: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

12

Figure 9 Variation de l'évolution de la branche externe du nerf laryngé supérieur par rapport à l'artère thyroïdienne supérieure et au pôle thyroïdien supérieur.

R: Le réseau EBSLN descend superficiellement vers le muscle constricteur inférieur (IC) avec les vaisseaux

thyroïdiens supérieurs. Il est visible dans toute sa trajectoire avant l'innervation du muscle

cricothyroïdien (CT).

B: Le EBSLN perce le muscle IC environ 1 cm au-dessus de la membrane du scanner (flèche). C: Le réseau

EBSLN s’étend jusqu’au muscle IC et est protégé.

CP marque le muscle cricopharyngeus. (23)

1.2.4 VASCULARISATION:

1.2.4.1 Vascularisation artérielle :

Elle est assurée par les artères thyroïdiennes supérieures, moyennes et inférieures.

- L’artère thyroïdienne supérieure:

Elle est la plus volumineuse, l’artère thyroïdienne supérieure vascularise les deux tiers

supérieurs de la glande, il s’agit de la première collatérale de la carotide externe. Elle

naît juste après la bifurcation carotidienne ,l’artère thyroïdienne supérieure s’engage

en dessous des muscles omohyoïdien, sternohyoïdien et thyrohyoïdien.

Elle chemine vers le bas pour rejoindre le pôle supérieur du lobe thyroïdien au contact

duquel elle se trifurque en branches interne, postérieure et supérieure(latérale).La

branche supérieure "ou branche latérale" irrigue pour la face antérolatérale,

Page 45: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

13

la branche interne(ou médiale) s’anastomose avec son homologue controlatérale tandis

que la branche postérieure s’anastomose avec une branche de l’artère thyroïdienne

inférieure ipsilatérale.une particularité anatomique à souligner c'est que l’artère

thyroïdienne supérieure suit le nerflaryngé supérieur, branche du nerf vague

- L’artère thyroïdienne inférieure :

Elle est une collatérale du tronc bicervicoscapulaire né de l’artère sous-clavièresur le

dôme pleural, en avant et un peu latéralement par rapportà la vertébrale.Elle croise la

face postérieurede la carotide primitiveau niveau de C5 ou elle atteint le corps thyroïde

par sa face postérieure, et elle aborde le corps thyroïde au niveau de la jonction des deux

tiers supérieurs et du tiers inférieur et se divise en trois branches terminales au contact

du pôle inférieur du lobe latéral :

1. la branche sous-isthmique réalise une anastomose avec son homologue

controlatérale;

2. la branche postérieure rejoint la branche postérieure de l’artère thyroïdienne

supérieure;

3. la dernière branche pénètre le lobe latéral.

ces anastomoses établies entre les branches terminales des artères thyroïdiennes en

sus-, sous-isthmique et postérieures, constituent un véritable cercle artériel péri -

thyroïdien.

L’artère thyroïdienne inférieure vascularise le tiers inférieur de la glande, et participent

également à la vascularisation des parathyroïdes.

L’artère thyroïdienne inférieure est sujette à de nombreuses variations à sa naissance et

dans son trajet.

-L’artère thyroïdienne moyenne: elle est inconstante.(17, 18)

Page 46: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

14

Figure 10 Artère thyroïdienne supérieure.(18)

Artère pharyngée ascendante

Artère carotide externe

Trachée

Artère carotide interne

Artère thyroïdienne

supérieure

Artère carotide commune

Artère subclavière

Artère suprahyoïdienne

Artère laryngée supérieure

Artère cricothyroïdienne

Page 47: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

15

Figure 11 Artère thyroïdiennes supérieure et inférieure.(18)

Artère carotide

interne

Artère carotide

externe

Artère carotide

commune

Artère thyroidienne

superieure

Nerf récurrent droit

Nerf vague

Artère thyroidienne

inferieure

Nerf laryngé

inferierur récurrent

gauche

Nerf laryngé

inferieur

Page 48: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

16

Figure 12 Anastomoses intrathyroïdiennes(18)

1.2.4.2 Vascularisation veineuse :

Un réseau veineux intraparenchymateux se draine dans des plexus veineux sous-

capsulaires. Ceux-ci se jettent dans trois groupes de veines :

– Veine thyroïdienne supérieure: Elle se dégage du pôle supérieur du lobe et

accompagne l’artère thyroïdienne supérieure, celle-ci suit globalement le même

cheminement que l’artère thyroïdienne supérieure.

Artère thyroïdea ima

Artère thyroïdienne

inférieure

Rameau profond

Arcade infra-

isthmiqu

Glande parathyroïde

inférieure

Glande parathyroïde

supérieure

Rameau latéral

Rameau médial

Artère thyroïdienne

supérieure

Arcade infra-

isthmique

Arcade supra-

isthmique

Page 49: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

17

Elle se jette dans la veine jugulaire interne, par l’intermédiaire du tronc thyro-linguo-

facial.

– Veines thyroïdiennes moyennes. Branches très courtes, horizontales, elles naissent

de la face postérieure des lobes et se jettent directement dans la veine jugulaire interne.

– Veines thyroïdiennes inférieures. Elles naissent au pôle inférieur et au bord inférieur

de l’isthme. Elles descendent obliquement en bas et en dehors, et se drainent dans la

partie inférieure de la veine jugulaire interne ou dans le tronc veineux

brachiocéphalique(le tronc veineux innominé).(17, 18)

Figure 13 Anatomie thyroïdienne et rapports vasculaires.

(1) Lobe thyroïdien droit, (2) Isthme, (3) Pyramide de Lalouette (lobe médian),

(4) Artère thyroïdienne supérieure, (5) Artère thyroïdienne inférieure,(6) Artère

thyroïdienne médiane (de Neubauer).(17)

1 2

3 4

5

6 1

2

4

6

Page 50: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

18

Figure 14 Schéma anatomique des veines thyroïdiennes.[7]

1.2.5 Les lymphatiques thyroïdiennes:

1.2.5.1 Le réseau lymphatique

Les lymphatiques prennent naissance dans les espaces inter-folliculaires de la glande et

forment deux plexus.

• Le plexus intraglandulaire s'étend dans le tissu conjonctif interlobulaire, accompagne

les artères et se connecte au plexus extra-glandulaire situé à la surface externe de la

glande, d'où ils se connectent à des troncs plus grands, qui sont les lymphatiques

supérieurs et inférieurs.

• Le groupe supérieur provient des régions médiale et latérale et s’infiltre dans la chaîne

cervicale profonde ou jugulaire interne.

Page 51: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

19

• Le groupe latéral provient des surfaces antéro et postéro-latérales du pôle

supérieur et se termine dans les ganglions lymphatiques cervicaux profonds.

• Les canaux du groupe inférieur drainent les parties inférieures du lobe et de

l'isthme dans les ganglions lymphatiques cervicaux profonds inférieurs, pré-

trachéaux, paratrachéaux et médiastinaux, y compris les ganglions lymphatiques

supraclaviculaires.

• Les ganglions lymphatiques régionaux incluent:

- Les ganglions lymphatiques péricapsulaires:

Les vaisseaux lymphatiques intraglandulaires pénètrent dans la capsule en fusion

avec les ganglions lymphatiques péricapsulaires pour former un plexus autour de

la glande thyroïde.

- Lesganglions lymphatiques pré-trachéaux, paratrachéaux et prélaryngés:

- drainent la partie inférieure de la glande

- Le ganglion lymphatique prélaryngien appelé nœud delphien:

constitue avec para- et pré-trachéal niveau VI

- La chaine lymphatiquejugulaire interne:

- Inclut les noeuds lymphatiques sous digastriques

- Collecte les vaisseaux lymphatiques drainant la partie supérieure des lobes

thyroïdiens et de l'isthme

La chaine lymphatique recurrentielle

-Les ganglions rétropharyngés et rétro-oesophagiens

- Le drainage de la glande thyroïde peut également inclure des ganglions

lymphatiques médiastinaux antéro-supérieurs.

Figure 15 Lymphatiques du corps thyroïde [21]

Page 52: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

20

1.2.5.2 Territoires de drainage :

La région cervicale est riche en collecteurs lymphatiques. La classification établit

par l’American Head and Neck Society, permet une répartition de ces collecteurs en

secteurs, d'ou l' importance de son utilisation en chirurgie cervicale.

On distingue ainsi deux groupes ganglionnaires principaux : un groupe central et un

groupe latéral :

• le groupe central est situé au-dessus et en dessous de la thyroïde, entre les deux axes

jugulocarotidiens. Il comprend les ganglions sus-hyoïdiens (secteur 1), sus-thyroïdiens

(secteur VI supérieur ou cervical transverse supérieur) et sous thyroïdiens. Les

ganglions sous-thyroïdiens sont divisés en 3 groupes : au centre la chaine cervicale

transverse inférieure (VI inférieur et VII), latéralement les ganglions récurrentiels (VI

droit et VI gauche) qui remontent à la face postérieure des deux lobes thyroïdiens .

• le groupe latéralcorrespond aux chaînes jugulaires internes et spinales. La chaîne

jugulaire interne est située en avant, en dehors et en arrière de l’axe jugulocarotidien.

Elle est divisée verticalement en trois secteurs :

– en bas, en dessous du croisement du muscle omohyoïdien et de la jugulaire : c’est le

secteur sous-omohyoïdien (secteur IV).

– au-dessus de ce croisement : c’est le secteur sus-omohyoïdien (secteur III) qui remonte

jusqu’à la naissance de l’artère thyroïdienne supérieure (pour les chirurgiens), ce qui

correspond à l’échographie à la bifurcation carotidienne,

– au-dessus de la thyroïdienne supérieure : c’est le secteur II (II A et II B séparés par le

muscle digastrique ou par la veine jugulaire.

La chaîne spinale est plus externe (secteur V), derrière le bord postérieur du muscle

sterno-cléido-mastoïdien.(6, 17, 25)

Page 53: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

21

1.2.6 Innervation :

le corps de la thyroïde reçoit deux types d'innervation:

• Sympathique : Le tronc sympathique cervical a 3 ganglions cervicaux. Il est très

postérieur. Il va donner des rameaux qui suivent les artères et pénètrent le parenchyme

thyroïdien. Sans ce système végétatif, la thyroïde ne peut pas fonctionner. Cette

innervation sympathique est nécessaire pour la trophicité de la glande et pour sa

sécrétion hormonale.

• Parasympathique :elle est constitué par le nerf vague (X), latéral par rapport à l’artère

carotide interne puis commune. Il précroise l’artère sous-clavière droite et donne une

branche récurrente en formant une anse qui passe en arrière sous l’artère sous-clavière

droite pour donner le nerf laryngé inferieur (récurrent).

Le nerf X va assurer l’innervation parasympathique de la thyroïde qui ralentit les

sécrétions de la glande. Il innerve aussi les muscles du larynx en se plaçant en arrière,

dans l'angle oeso-trachéal (pointillés sur le schéma),c’est le nerf de la phonation.

Figure 16 Schéma des compartiments du cou[8]

Figure 17 .(A and B) Le compartiment central et latéral du cou [6]

Page 54: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

22

1.3 Rappel Histologique :

La glande thyroïde est une glande endocrine de type vésiculaire ou folliculaire,

entourée d'une capsule conjonctive et possède des travées conjonctivo-vasculaires qui

forment des lobules, chaque lobule contient 20 à 40 follicules; et chaque follicule est

considéré comme une unité fonctionnelle de la glande thyroïde.

La thyroïde est formée de 3 parties distinctes :

● Une partie vésiculaire avec des cellules folliculaires ou thyréocytes (99% des cellules

thyroïdiennes), ce sont des cellules polarisées reposant sur une lame basale et

s’assemblant en une assise unistratifiée réalisant une formation sphérique : le follicule

(ou vésicule), d’environ 200 µm de diamètre, elles synthétisent les hormones

thyroïdiennes et la thyroglobuline. Le pôle apical des thyrocytes projette des

microvillosités dans la lumière du follicule qui contient la colloïde, substance amorphe et

jaunâtre, lieu de stockage et de synthèse des hormones thyroïdiennes. Celles-ci peuvent

ensuite être déversées dans la circulation sanguine via le pôle basolatéral, lui-même en

contact avec les capillaires. Les faces latérales des cellules folliculaires adjacentes sont

réunies entre elles par des complexes de jonction. L’aspect des thyrocytes varie selon

leur état d’activité, elles sont aplaties au repos avec une colloïde abondante et

cylindriques, en cas d’hyperactivité avec une substance colloïde peu abondante .

● Une partie avec des cellules para folliculaires ou cellules C qui produisent la

calcitonine, elles représentent moins de 1 % du parenchyme thyroïdien. Elles sont en

contact avec la lame basale du follicule, d’où leur appellation de cellules

parafolliculaires. Elles sont reconnaissables en microscopie électronique à leurs grains

de sécrétion contenant la calcitonine libérée par exocytose.

● Du tissu conjonctif vasculaire. (17)

Figure 18 Biosynthèse des hormones thyroïdiennes dans le follicule thyroïdien.

Page 55: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

23

1.4 Rappel physiologique :

Le follicule thyroïdien est l’unité fonctionnelle de production des hormones

thyroïdiennes. Il est constitué d’une assise de cellules folliculaires déterminant une

formation sphérique contenant la colloïde. Le pôle apical des thyrocytes est en contact

avec le colloïde tandis que le pôle basolatéral est en rapport avec les capillaires.

Les cellules folliculaires dites principales assurent la production de la thyroglobuline et

surtout des hormones thyroïdiennes sous forme de tri-iodothyronine (T3) et tétra-

iodothyronine (T4 ou thyroxine). Contre les cellules principales, des cellules en para

folliculaire dites « les cellules C » synthétisent la calcitonine.

Elles sont fabriquées à partir de l’iode minéral exogène trouvé dans l’alimentation et les

eaux de boisson. l’iode est captée par les cellules thyroïdiennes -oxydée pour pouvoir

être utilisées puis fixé sur des acides aminés :les tyrosines de la thyroglobuline ,les

thyrosines sont couplées pour former les hormones thyroïdiennes ou thyronines, après

leur synthèse, elles vont être stockées dans la substance colloïde, liées à la thyroglobuline.

La thyroïde contient assez d'hormones thyroïdiennes pour tenir entre 2 à 3 mois. Les

hormones thyroïdiennes formées au niveau de la lumière vésiculaire vont donc être

libérées dans la circulation afin d’être activées et d’agir sur les organes cibles.

La biosynthèse et la sécrétion thyroïdienne sont contrôlées d'abord par :

-l'axe hypothalamo-hypophysaire qui s'occupe de la première régulation. C’est

essentiellement la TSH, qui active la synthèse des hormones thyroïdiennes, et, ce sont

les hormones thyroïdiennes elles-mêmes, qui vont inhiber leur propre synthèse

(rétrocontrôle).

- La libération de TSH et de TRH est régulée par les taux de T3 et de T4 circulants par un

rétro contrôle négative à l’hypophyse et à l’hypothalamus, la baisse des taux de T3 et T4

stimulent la libération de TSH et de TRH, et les taux élevés de T3 et T4 inhibent leur

libération .

- L’iode est en lui-même, un régulateur direct de la synthèse des hormones

thyroïdiennes. en cas de carence en iode (< 30 µg/j = carence profonde), on aura une

baisse de la synthèse des hormones thyroïdiennes, donc une hypothyroïdie. Il va donc y

avoir une augmentation de la synthèse de la TSH, qui a un effet trophique sur la glande

thyroïdienne, d’où une majoration du volume de la thyroïde (goitre).

-En revanche, il existe un effet paradoxal de l’iode à fortes concentrations ,

si l'iode est apportée par l'alimentation de manière trop importante (> 2 mg/j contre

400ug/j), en cas de consommation de médicaments qui en contiennent beaucoup ou lors

d’une injection de produits de contraste fortement iodés pour un scanner la synthèse

des hormones par la thyroïde s'arrête et donne lieu à une hypothyroïdie .

Page 56: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

24

-elles sont indispensables au développement et à la maturation du SNC car elles

permettent la myélinisation et la prolifération des axones.

Les hormones thyroïdiennes sont impliquées dans la croissance et la maturation fœtales.

-Les hormones thyroïdiennes augmentent la consommation d’O2 de tous les tissus

métaboliquement actifs et développent ainsi une action calorigénique.

-Les hormones thyroïdiennes favorisent la croissance osseuse, notamment en

potentialisant les effets de l’hormone de croissance. Elles sont aussi nécessaires à la

maturation osseuse.

Ils comprennent une accélération de la fréquence cardiaque (effet chronotrope), une

augmentation de sa contractilité (effet inotrope), de la vitesse de conduction (effet

dromotrope) et une accélération de la relaxation ventriculaire (effet lusitrope). Il en

résulte une augmentation du débit cardiaque.(17)

• Les hormones thyroïdiennes régulent le métabolisme, augmentent la synthèse des

protéines dans tout le corps, elles augmentent aussila consommation d'oxygène, elles

sont indispensables pour le développement du corps et la maturation normale du

système nerveux central et périphérique. stimulent le métabolisme, provoque une

augmentation de la production cardiaque, du débit cardiaque et de la fréquence

cardiaque.

-Indispensables pour le développement, la croissance et la maturation.

La calcitonine: La calcitonine est secrétée au pôle basal des cellules C dans les

capillaires.sa sécrétion est régulée principalement par la concentration de calcium

extracellulaire.

La fonction principale est la régulation du taux de calcium dans le plasma par un

mécanisme de rétroaction via l'inhibition de l'activité ostéoblastique:

- L’augmentation de la concentration sérique de calcium au-dessus du taux

physiologique normal, active le récepteur calcique, un récepteur couplé à la protéine G

qui facilite la sécrétion accrue de calcitonine par la glande thyroïde.

- La liaison de la calcitonine à son récepteur sur l'ostéoclaste inhibe la résorption

osseuse, abaisse le calcium sanguin en inhibant la résorption osseuse et la récupération

du calcium à partir de l'ultrafiltrat du tubule rénal.

- La réduction de la concentration en calcium qui en résulte entraîne une diminution de

la sécrétion de calcitonine.

- D'autres stimuli renforçant la sécrétion de calcitonine comprennent les concentrations

supra-physiologiques de glucagon, de gastrine (et de pentagastrine) et de

cholécystokinine.

C'est une hormone antagoniste de la parathormone (hypercalcémiante) qui est

synthétisée par les parathyroïdes.

Page 57: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

25

Figure 19 Étape de la biosynthèse des hormones thyroïdiennes AIT : Apical Iodide Transporter, MIT : mono-iodotyrosine, DIT : di-iodotyrosine, HT : hormones thyroïdiennes.

Dosages hormonaux et marqueurs de la fonction thyroïdienne

La T4 circulante constitue un excellent reflet de la production thyroïdienne. on évalue

principalement sa forme libre, FT4. La T3 totale et la T3 libre constituent un indicateur

médiocre de l'activité de la glande.

En pratique, la TSH, exquisément sensible au rétrocontrôle par les hormones thyroïdiennes,

constitue le meilleur reflet de la production hormonale Ces situations de modifications isolées

de TSH caractérisent les dysfonctions thyroïdiennes subcliniques.Les valeurs usuelles de TSH

sont de 0,4 à 4 mU/L. Cependant les valeurs s'accroissent avec l'âge (la limite supérieure est

de 7 mU/L à 70 ans, La présence d'anticorps anti-TPO constitue le meilleur marqueur d'une

auto-immunité antithyroïdienne.

Les anticorps antirécepteurs de TSH (ac. anti-RTSH) constituent un marqueur diagnostique

et pronostique des maladies de Basedow. La thyroglobuline circulante a une concentration

usuellement proche de 20 à 40 ng/mL. Sa valeur est proportionnelle au volume de la glande (1

cm3 de parenchyme thyroïdien produit environ 2 ng/mL de Tg) et au taux de TSH. En

pratique, la mesure de Tg ne se justifie que dans la surveillance des cancers thyroïdiens

traités, La présence d'anticorps anti-Tg diminue(ATAT) le taux de Tg. La calcitonine est un

marqueur des hyperplasies et des cancers médullaires de la thyroïde. Ils en constituent un

indice de dépistage et de surveillance, mais son augmentation est non spécifique, les valeurs

normales sont inférieures à 5 ng/mL dans le sexe féminin, 12 ng/mL dans le sexe masculin.

La calcitonine constitue un marqueur diagnostique et de surveillance des cancers médullaires

de la thyroïde.

Page 58: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

26

2 Epidémiologie :

2.1 Incidence :

Le cancer de la thyroïde (CT) est le cancer endocrinien le plus fréquent. Il est

réputé rare puisque sur les 140 000 cas de cancers diagnostiqués chaque année dans le

monde, il ne représente que 1% de l’ensemble de ces cancers(26).

Le cancer de la thyroïde occupe une place intermédiaire entre les pays de l’Europe et de

l’Amérique du Nord et les pays de l’Asie.

Au Maghreb, le taux d’incidence est similaire au Maroc mais plus important que les

autres pays, Tunisie, Lybie et l’Egypte. (27)Son incidence augmente depuis une trentaine

d’années tel que le reflète le taux d’incidence internationale qui a été multiplié par cinq

chez l’homme et par dix chez la femme.(11)

L'incidence croissante du cancer de la thyroïde aux États-Unis est en grande partie liée à

l'incidence croissante de carcinomes papillaires de la thyroide (CPT),(14) plus

particulièrement celle des microcarcinomes papillaires.

Cette augmentation de l'incidence est attribuée à une amélioration des pratiques

diagnostiques,(12): palpation plus systématique de la loge thyroïdienne, le recours à

l’échographie, à la cytoponction des nodules thyroïdiens,(28)ainsi que l’élargissement

des indications de thyroïdectomie totale et l’optimisation des techniques

histopathologiques qui permettent de diagnostiquer des tumeurs de taille millimétrique.

Les types les plus communs de cancer de la thyroïde sont les CPT et les CVT,

représentant respectivement environ 80% et 15% des cancers de la thyroïde, dans une

revue récente sur l’incidence des CT, Pellegriti et al. rapportaient une nette

prédominance des cancers papillaires, et des formes localisées à la thyroïde.(11)

L'incidence de PTC est en nette augmentation, qui peut être largement expliquée par une

augmentation du taux de détection des microcarcinomes papillaires de la thyroïde

(tumeur < à un 1 cm).

2.2 Facteurs de risque:

Les facteurs de risque de cancer thyroïdien sont :

- L'exposition aux rayonnements ionisants, en particulier dans l'enfance, semble

augmenter le risque de CDT, des études épidémiologiques ont démontré une

Page 59: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

27

augmentation spectaculaire de l'incidence du CDT chez les survivants des attentats à la

bombe atomique et à la suite de l'explosion du réacteur nucléaire de Tchernobyl.

les antécédents d’irradiation cervicale durant l’enfance.

-les prédispositions génétiques:

leCDT n'est généralement pas héréditaire, mais les études épidémiologiques ont montré

un risque de DTC de 3%-10% au premier degré des patients atteints de CDT, il peut

faire parti d'un ou de plusieurs syndromes tumoraux héréditaires: le syndrome de

Cowden, la polypose adénomateuse familiale (FAP), et le syndrome complexe de

Carney.(14)

- Autres facteurs: le goitre endémique et l’apport iodé,les facteurs ethniques, et les

polluants perturbateurs de la fonction thyroïdienne.(29)

2.3 Mortalité

Le CDT est associé à un excellent pronostic global et un taux de mortalité qui a été

lentement diminué en dépit de l'incidence croissante du cancer de la thyroïde.

En fonction des principaux facteurs pronostiques connus que sont l’âge et le type

histologique de la tumeur, deux groupes de patients sont généralement définis parmi les

cancers papillaires et folliculaires :les patients ayant un cancer bien différencié, âgés de

moins de 45 ans lors du diagnostic, qui ont un pronostic favorable : ils représentent 80

% des patients, la mortalité liée au cancer est de 2 % à 25 ans et les rechutes sont le plus

souvent curables ; les patients âgés de plus de 45 ans lors du diagnostic ou ayant un

cancer vésiculaire peu différencié ou invasif ont un pronostic plus grave, la mortalité liée

au cancer est de 30 % à 25 ans et les rechutes souvent difficilement curables.

3 Anatomie pathologique :

3.1 Classification des tumeurs malignes de la thyroïde:

Bien qu'il ne représente qu'environ 1% de tous les cancers chez l'homme, le

cancer de la thyroïde est la tumeur maligne endocrinienne la plus fréquente. Il

comprend un groupe de tumeurs présentant des caractéristiques remarquablement

différentes.

D'après la classification des tumeurs de la thyroïde réactualisée en 2004 ,

quatre principaux sous-types histologiques de cancer de la thyroïde sont à noter : le

carcinome papillaire de la thyroïde (CPT), le carcinome vésiculaire ou folliculaire (CVT),

le carcinome médullaire (CMT) et le carcinome anaplasique (CAT).(14)

Page 60: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

28

Les autres tumeurs malignes primitives de la thyroïde comprennent les tumeurs non

épithéliales (sarcomes et hémangiosarcomes), les lymphomeset les métastases intra-

thyroïdiennes et un groupe extrêmement rare de tumeursmucineuses et de carcinomes

mucoépidermoïdes.(30)

Les CPT et CFT sont dérivés de la cellule folliculaire thyroïdienne et sont souvent

collectivement appelés les carcinomes thyroïdiens différenciés.

Le Carcinome médullaire est issu des cellules C parafolliculaires, héréditaires dans 25 %

des cas.

Le carcinome anaplasique est un cancer faiblement différencié ou indifférencié qui

provient également de la cellule folliculaire thyroïdienne.(14)

Les cancers papillaires représentent plus de 80 % des tumeurs thyroïdiennes. Ils sont en

règle générale de très bon pronostic car d’évolution lente et découverts à un stade

précoce. (31)

La réactualisation des classifications antérieures des tumeurs de la thyroïde a entrainé

des modifications dans la définition du diagnostique histologique :

• concernant le carcinome papillaire : il a été convenu que le diagnostic de CPT ne

pouvait pas reposer exclusivement sur la présence de papilles, et devait aussi prendre

en compte les caractéristiques nucléaires.Ce qui a été à l'origined'un surdiagnostic de

CPT ces dernières années.

• concernant le carcinome vésiculaire : la notion de grade de différenciation a été

remplacée par la notion d’invasivité : cancer à invasion minime (encapsulé) versus

cancer invasif.

• concernant le carcinome peu différenciés : ce sont des carcinomes dérivés des cellules

vésiculaires thyroïdiennes dont le comportement évolutif est intermédiaire entre celui

des carcinomes différenciés et celui des carcinomes indifférenciés ou anaplasiques.(32)

Page 61: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

29

Tableau 1 Classification générale des tumeurs malignes de la thyroïde. (31)

Tumeurs épithéliales

Carcinome vésiculaire

Carcinome vésiculaire à invasion minime Carcinome vésiculaire largement invasif Carcinome vésiculaire à cellules claires Carcinome vésiculaire oncocytaire

Carcinome papillaire

Microcarcinome papillaire Carcinome papillaire à forme vésiculaire Carcinome papillaire à cellules hautes Carcinome papillaire sclérosant diffus Carcinome papillaire oncocytaire

Carcinome peu différencié Carcinome insulaire Carcinome trabéculo-vésiculaire

Carcinome indifférencié ou anaplasique

Carcinome médullaire

Sporadique Familial

Mixtes, papillo-vésiculaires et médullaires

Autres tumeurs épithéliales Thymome Tératome Carcinome épidermoïde Carcinome muco-épidermoïde

Tumeurs non épithéliales

Lymphomes Sarcomes Paragangliome

Métastases intrathyroïdiennes

Mélanome Adénocarcinome rénal Adénocarcinome mammaire Adénocarcinome pulmonaire

Page 62: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

30

3.2 Histologie des carcinomes différenciés de la thyroïde:

La classification 2017 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) individualise

quatre groupes histologiques de cancers thyroïdiens différenciés de souche folliculaire:

le cancer papillaire (CP) qui représente plus de 85 % de tous les cancers thyroïdiens, le

cancer vésiculaire (CV)ou folliculaire (2-5 %), le cancer à cellules de Hürthle (2 %)

et le cancer peu différencié (5 %).Le type histologique est étroitement lié aux anomalies

génétiques présentes.(33)

3.2.1 Cancer papillaire

3.2.1.1 Forme classique

Macroscopiquement, les carcinomes papillaires se présentent sous la forme de nodule

blanchâtre infiltrant ou encapsulé, histologiquement, il s'agit d'une tumeur épithéliale

maligne à différenciation folliculaire et d'architecture papillaire, avec des

caractéristiques nucléaires spécifiques (noyaux de grande taille, ovalaires, clairs en

verre dépoli, chevauchés, à contours irréguliers avec des des inclusions).

Actuellement, l’existence de papilles ou d’invasion est nécessaire au diagnostic de

carcinome papillaire de la thyroïde. Ce dernier est souvent infiltrant, non encapsulé et

souvent multifocal. Les métastases ganglionnaires sont fréquentes, les métastases à

distance le sont peu et siègent principalement au niveau des poumons. La forme

classique représente plus de la moitié de tous les carcinomes papillaires de la thyroïde.

En revanche de nombreux variants du cancer papillaire sont décrits, dont certains sont

de pronostic similaire à la forme classique, tandis que d'autres formes histologiques

,sont de pronostic moins bon.

Figure 20 Carcinome papillaire: avec des noyaux

capillaires ouverts légèrement irréguliers avec des

sillons occasionnels. (3)

Page 63: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

31

3.2.1.2 Variante vésiculaire (folliculaire) du cancer papillaire de la thyroïde

Cette variante est d’architecture vésiculaire, donc sans papille mais avec les

caractéristiques nucléaires du carcinome papillaire de la thyroïde classique et

représente plus de 20 % des cancers thyroïdiens. On distingue :

– la variante encapsulée: Sa découverte est responsable avec les microcarcinomes

papillaires de l’augmentation de l’incidence du cancer thyroïdien. La lésion estbien

encapsulée et les métastases ganglionnaires sont rares. Le diagnostic n'est pas toujours

facilement posé par les pathologistes.

– la variante folliculaire infiltrante: C'est tumeur sans capsule ou partiellement

encapsulée et infiltrant le parenchyme thyroïdien, ressemble à un carcinome papillaire

classique avec le même risque de métastases ganglionnaires.

3.2.1.3 Variantes plus agressives qu’un carcinome papillaire classique

- Variante à cellules hautes : Cette variante assez fréquente (10-18 % des carcinomes

papillaires de la thyroïde)est caractérisée par une prédominance de cellules tumorales

dont la hauteur est de 2-3 fois leur largeur, et qui garde les caractéristiques nucléaires

du carcinome papillaire classique ; en général, le tissu tumoral ne fixe pas l’iode

Figure 21 Carcinome papillaire: la tumeur a papillaire et folliculaire composants séparés par des bandes fibreuses. (3)

Figure 22 Image à fort grossissement d'une variante folliculaire de PTC

Page 64: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

32

radioactif ; cette variante présente un risque accru de récidive et elle est de pronostic

plus grave que la forme classique.

-Variante sclérosante diffuse :

Cette variante rare (3 %des carcinomes papillaires de la thyroïde) est observée chez les

patients jeunes. Elle se caractérise par une importante angio-invasion lymphatique, des

calcosphérites disséminées, un contexte de thyroïdite lymphocytaire, une sclérose

diffuse, une métaplasie malpighienne, et un envahissement tumoral de la totalité d’un

lobe, ou de toute la glande.

Pratiquement tous les patients développent des métastases ganglionnaires, et un tiers

d'entre eux font des métastases pulmonaires. à noter aussi une bonne réponse au

traitement par l'iode radioactif .

-Variante à cellules cylindriques :

C’est une variante rare, constituée de cellules cylindriques allongées caractérisées par

une stratification nucléaire importante. Les caractéristiques nucléaires du carcinome

papillaire de la thyroïde classique peuvent être absentes. les métastases de cette

variante sont distinguées de ceux d’un autre carcinome, par un immuno-marquage pour

la thyroglobuline.

-Variante à cellules en « clous de tapissier »:

C’est une nouvelle entité, rare, avec un risque élevé de métastases à distance. Elle est

caractérisée par 30 % ou plus de cellules tumorales qui ont un aspect de « clous de

tapissier ».

3.2.1.4 Variantes rares dont le pronostic est similaire au type classique

-Variante solide:

Elle est caractérisée par une architecture solide sur 100 % ou presque de la surface, les

cellules présentent les caractéristiques nucléaires du carcinome papillaire de la thyroïde

classique.

-Variante oncocytaire et la variante Warthin-like.

La variante oncocytaire est composée de papilles bordées de cellules oncocytaires ayant

les caractéristiques nucléaires du carcinome papillaire de la thyroïde. La variante

Warthin-like est rare, d’architecture papillaire et constituée de cellules oncocytaires,

avec un abondant stroma lymphocytaire.

Page 65: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

33

-Variante cribriforme-morulaire:

Cette forme très rare présente un phénotype à type de morules et est fréquemment

associée à la polypose adénomateuse familiale.(33)

3.2.2 Carcinome vésiculaire de la thyroïde(CVT)

Les cancers vésiculaires ( ou folliculaires, dans la littérature anglo-saxonne) sont

responsables de 10 à 15 % des cas de cancers thyroïdiens différenciés. Il s'agit d'une

tumeur à différenciation folliculaire sans noyaux de type papillaire qui peut être

encapsulée avec infiltration capsulaire et/ou angio-invasion ou avec invasion du

parenchyme thyroïdien (forme invasive non encapsulée).

L’architecture peut être polymorphe. Le diagnostic de malignité repose sur la mise en

évidence d’une invasion, et non pas sur l'activité mitotique . L'invasion vasculaire

concerne les vaisseaux sanguins plutôt que les vaisseaux lymphatiques, raison pour la

quelle la diffusion de la maladie se fait plus volontiers par voie hématogène (métastases

pulmonaires, osseuses) que par voie lymphatique.(12)

Parmi les formes encapsulées, on distingue les formes avec invasion capsulaire minime,

mais sans angio-invasion, qui sont des lésions de pronostic excellent, et les formes avec

angio-invasion, qui présentent un risque de récidive ou de métastases à distance. Enfin

les formes invasives non encapsulées ont un pronostic péjoratif.(33)

Figure 23 Carcinome folliculaire: la tumeur a proliféré à travers la paroi de sa capsule fibreuse. (3)

Page 66: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

34

3.2.3 Carcinome à cellules oncocytaires (ou à cellules de Hürthle)

Cette forme, considérée auparavant comme une variante de carcinome folliculaire de la

thyroïde, est individualisée en 2017, en raison des différences des anomalies

génomiques et du comportement biologique(moindre sensibilité à l’iode 131) et évolutif

(risque plus important de métastases ganglionnaires et de mortalité).C’est des tumeurs

caractérisées par leur abondance en cellules oncocytaire et par la richesse du

cytoplasme en mitochondries, d'ou l'aspect oncocytaire. Le diagnostic de malignité

repose sur la mise en évidence d’une invasion capsulaire ou vasculaire. Les formes

invasives ont un pronostic péjoratif.

3.2.4 Carcinome peu différencié

Les cancers peu différenciés représentent 5 à 7 % des carcinomes thyroïdiens. Ils sont

reconnus comme une entité pathologique à part entière du fait de leur pronostic

intermédiaire entre les formes bien différenciées et indifférenciées.(31)

Ils sont définis par les critères suivants :

– une architecture trabéculaire, solide ou insulaire ;

– l’absence d’anomalies nucléaires du carcinome papillaire classique ;

Figure 24 Carcinome folliculaire: la tumeur montre une invasion d'un vaisseau sanguin capsulaire.(3)

Page 67: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

35

– la présence d’au moins un des critères suivants : noyaux convolutés, nombre de

mitoses supérieur ou égal à 3 sur10 champs à fort grossissement (ou 2 mm²), présence

de nécrose.

Le niveau d’expression des gènes fonctionnels de la thyroïde est souvent faible, y

compris la thyroglobuline, et ces cancers sont fréquemment résistants à l’iode radio

actifet fixent souvent le fluoro-désoxy-glucose.

Ils sont responsables d’une fréquence élevée de récidives et de métastases (64 %), et la

survie à 5 ans est de l’ordre de 50 %.(33)

4 Circonstances de découverte :

La plupart des patients atteints de carcinome différencié de la thyroïde sont

asymptomatiques, la présentation clinique la plus commune est celle d'un nodule

thyroïdien, le diagnostic peut être évoqué lors :

- de la découverte fortuite d’un nodule thyroïdien (par autopalpation,un examen

clinique, ou par l'imagerie(échographie, Doppler des troncs supra-aortiques, scanner ou

IRM cervicale, tomographie à émissions de positons);

- de la modification rapide de la consistance, de la sensibilité et/ou du volume d’un

nodule préexistant ,fait penser à la malignité. (34)

- de la constatation d’une adénopathie cervicale (palpation d’une masse cervicale

médiane ou latérale pseudo-kystique) justifiant parfois une cytoponction ganglionnaire ;

- de la constatation de signes fonctionnels tels qu’une dysphonie, une dysphagie, une

dyspnée ou une hémoptysieen rapport avec un envahissement des structures

avoisinantesou une compression, conduisent au diagnostic.

- de la découverte des symptômes en relation avec une localisation métastatique

pulmonaire ou osseuse (1 à 2% des cas) dans les carcinomes papillaires, et 10 à 15% des

carcinomes folliculaires. (35)

Mais 25 % des cancers de la thyroïde restent de découverte fortuite sur pièce de

thyroïdectomie effectuée pour pathologie bénigne.

5 Diagnostic positif du cancer thyroïdien /Bilan initial

5.1 Clinique

Sur l’ensemble des nodules thyroïdiens existe un risque de malignité de 5-

8%(36)

Page 68: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

36

raison pour la quelle l'évaluation clinique a pour but l'identificationdes facteurs de

risque pertinents prédictifs de la malignité dans un nodule thyroïdien à l'interrogatoire

et à l'examen physique :

5.1.1 Interrogatoire

l'interrogatoire cherchera :

• Le sexe du patient, un nodule thyroïdien chez un homme est 2 fois plus souvent

néoplasique qu’un nodule chez une femme.

• L'âge du patient : Le risque de cancer est plus élevé chez les plus jeunes environ 20 %

des nodules solitaires chez les patients de moins de 20 ans sont malins,un âge de mois

de 20 ans et plus de 60 ans augmente le risque de malignité.(37)

• Les antécédents personnels

-d’une pathologie thyroïdienne antérieure, une hypothyroïdie qu'elle que soit son

origine peut être un indicateur de malignité, et un examen cervical et thyroïdien

soigneux devrait être effectué;

- d'irradiation de la tête et du cou dans l’enfance et l’adolescence réalisée dans les

années soixante en cas d'hypertrophie thymique et amygdalienne, ou acné, etc., ou de

radiothérapie de tout type;

- d'une néoplasie ou une pathologie médicale, un carcinome papillaire thyroïdien peut

survenir en association avec l'acromégalie. , carcinome papillaire rénal, tumeurs

parathyroïdiennes, paragangliomes et ataxie – télangiectasie.

- de syndromes ou de tumeurs malignes associés à un cancer de la thyroïde chez un

parent au premier degré, par exemple, syndrome de Cowden ou de Wermer, polypose

familiale, complexe de Carney et néoplasies endocriniennes multiples de types 1 et 2.

• Les antécédents familiaux de syndromes ou de tumeurs malignes associés à un cancer

de la thyroïde .Le cancer thyroïdien papillaire peut aussi avoir un caractère familial

dans 5 à 10 % des cas .Le syndrome de Gardner et la maladie de Cowden (hamartomes

multiples), polypose familiale, complexe de Carney et néoplasies endocriniennes

multiples de types 1 et 2,sont parfois associés à un cancer thyroïdien bien différencié.

(21) (37)

5.1.2 Examen clinique :

L'examen du cou fournit des informations sur: le siège et la taille des nodules,

leur consistance et leur mobilité lors de la déglutition.

L'examen des aires ganglionnaires cervicales apprécie la présence ou non des ganglions

lymphatiques, et leur territoire, l'examen somatique complet à la recherche d'une

pathologie associée.

- Un nodule palpable, dur, fixé, de croissance rapide et survenant chez un homme avant

20ans ou après 60ans est évocateur de cancer.

Page 69: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

37

- L'enrouement, paralysie des cordes vocales, dysphonie, dysphagie et dyspnée, doivent

alors être recherchés attentivement (caractère compressif). [2]

- Ganglions lymphatiques homolatéraux de la tuméfaction cervicale.

Bien que l'examen clinique soit en général non différent de celui d’un nodule bénin, et

qu' aucun signe ne soit spécifique, les éléments cliniques suscités doivent attirer

l’attention vers un origine néoplasique et faire conseiller une exploration plus poussée

pour établir un diagnostic différentiel entre la malignité et la bénignité d'un nodule

thyroïdien.

La majorité des patients atteints de cancer de la thyroïde présentent un nodule solitaire

détectable cliniquement ou par échographie. Sur l’ensemble des nodules thyroïdiens

existe un risque de malignité de 5-8%.(36)

5.1.3 Présentation clinique alarmante

Les tumeurs thyroïdiennes se présentent généralement sous forme de nodule

thyroïdien, isolé ou dans un goitre multinodulaire. Sur l’ensemble des nodules

thyroïdiens existe un risque de malignité de 5-8%.(36)

Bien que cela ne soit pas spécifique à la malignité, les signes suivants indiquent la

nécessité d'un bilan diagnostique: nodules de consistance ferme et irréguliers ou fixés

aux tissus avoisinants, des ganglions cervicales palpables, augmentation récente et

rapide de la taille des nodules, et dysphagie ou enrouement.(30)

5.2 Bilan biologique

- Le bila hormonal: TSH, FT3 et FT4 est systématique, pour évaluer la fonction

thyroïdienne et confirmer que le patient est en euthyroïdie, mais il n'a aucune utilité

pour le diagnostic de malignité.

Si la TSH est bloquée, une scintigraphie doit être effectuée pour déterminer si le nodule

est hyperfonctionnel ou non. Comme les nodules hyperfonctionnels se cancérisent

rarement, aucune évaluation cytologique n'est nécessaire.

-Le dosage de la thyroglobuline(Tg) sérique est inutile dans l'évaluation initiale, et

n’informe pas sur la nature du nodule. Par contre il peut être utile dans la surveillance

postopératoire d'une thyroïdectomie pour carcinome thyroïdien, dont l'augmentation

est en faveur d'une récidive; Comme il peut être utile aussi dans un contexte de maladie

métastatique à point de départ inconnu. un taux de thyroglobuline (Tg) sérique très élevée (>

1 500 ng/ml),confirme l'origine thyroïdien des métastases.

Page 70: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

38

- Le dosage de la calcitonine sérique n'est pas systématique dans le cadre du traitement

initial d'un nodule thyroïdien, sauf s'il y a une suspicion de carcinome

médullaire(CMT),basée sur une cytologie ou une biopsie ou des antécédents familiaux;

- La mesure du taux de calcium sérique en préopératoire doit être effectuée afin de

rechercher une pathologie parathyroïdienne concomitante à prendre en compte lors

d'une thyroïdectomie.(14, 37, 38)

5.3 L'imagerie diagnostic

5.3.1 L'Echographie cervicale :

L'échographie est l'un des examens complémentaires les plus utiles pour évaluer les

nodules thyroïdiens, et doit toujours être réalisée devant tout nodule thyroïdien connu

ou suspecté. 30% à 50% des nodules thyroïdiens sont découverts à l'échographie, mais

moins de 5% sont malins.

Elle est le seul examen d’imagerie systématique, dans le bilan initial d’un cancer de la

thyroïde, elle permet de :

- caractériser la morphologie de la glande thyroïde ;

- déterminer la nature du nodule : solide ou kystique avec un composant solide ou

purement kystique (il est peu probable qu'il soit malin);

- préciser le caractère isolé ou non du nodule ;

- décrire la taille (dans les 3 axes), le siège et les caractéristiques du nodule ou des

nodules, ce qui peut permettre de choisir la(les) lésion(s) à ponctionner ;

- analyser systématiquement toutes les aires ganglionnaires concernées, donner les

critères des adénopathies suspectes en échographie.

- et surtout d' identifier les caractéristiques suspectes de malignité du nodule.

Les caractéristiques échographiques suspectes de malignité comprennent

- l’hypoéchogénécité nodulaire;

-une accentuation de la vascularisation nodulaire

- un aspect infiltrant et irrégulier des marges;

- la présence de microcalcifications ;

-L'absence del'halo periphérique ;

-et une forme plus haute que la large. (38, 39)

Page 71: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

39

Ces critères ont été employés pour stratifier le risque de malignité en développant ainsi

la classification échographique TI-RADS (Thyroid Imaging Reporting and Data

System)(40); ce concept a été introduit pour la première fois par Horvath en 2009 (25,

41)

Figure 25 Réalisation d’une coupe frontale : le faisceau ultrasonore, parallèle au plan du lit d’examen, aborde le lobe thyroïdien par sa face externe. (6)

Figure 26 Coupe transversale d'une glande thyroïde normale à l'échographie.

Les deux glandes thyroïdiennes présentent une échogénicité parenchymateuse homogène supérieure aux muscles de la sangle antérieure. Les deux ACC sont latéralement adjacents aux lobes thyroïdiens et les muscles lombaires infrahyoïdiens recouvrent la glande thyroïde. Les deux muscles SCM sont situés en antéro-latéral et les muscles long-colli sont visibles postéro-latéralement à la glande thyroïde. SCM = muscle sternocléidomastoïdien, ACC = artère carotide commune, VJI = veine jugulaire interne.

Page 72: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

40

Plusieurs études ont été réalisés afin de compléter ou simplifier cette classification pour

la rendre plus précise et plus facile à utiliser, telque les deux études indépendantes

dirigées par le français Russ et le coréen Kwak publiées en 2011(42), donnant naissance

à de nouvelles versions TIRADS, (EU-TIRADS)et (K-TIRADS).

La classification Thyroid Imaging-Reporting and Database System (TIRADS):

La description échographique du nodule va permettre de le classer dans le score TIRADS afin d’obtenir une évaluation prédictive de malignité. Cette description doit être

systématique et méthodique (1, 25)

Sept items doivent être renseignés de façon méthodique en utilisant le vocabulaire du

lexique fourni avec la classification TIRADS.

1.Échostructure : Trois réponses sont possibles :liquidienne ;solide ; mixte.

2.Échogénicité:

Elle se détermine par comparaison avec le parenchyme sain adjacent. Quatre réponses

sont possibles : hyperéchogène ; isoéchogène ; hypoéchogène à faible gradient : ( moins

échogène que le parenchyme mais hyper- ou isoéchogène par rapport aux muscles

préthyroïdiens) ; hypoéchogène à fort gradient : ( moins échogène que les muscles

préthyroïdiens). Ce signe très important a été introduit en 2002 par Kim [49].

Figure 28 modérément hypoechogene (1)

Figure 27 fortement hypoechogene : score 4b [1] plus hypoéchogène que les muscles superficiels

Page 73: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

41

3.Forme:

Deux réponses sont possibles :forme harmonieuse ; et forme disharmonieuse. Un nodule

est dit harmonieux quand son grand axe est proche de celui du lobe thyroïdien. Il est

alors toujours plus haut qu’épais.

Un nodule disharmonieux est plus haut que large et/ou plus épais que large. Cet aspect

est parfois évident à l’échographie.

4.Contours. Deux réponses sont attendues : contours réguliers ; et contours ondulés (ou

spiculés ou angulés) (Fig. 26).

Figure 29 contours reguliers fin halo complet(1)

Figure 30 Contours flous(1)

Page 74: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

42

La présence éventuelle d’un halo doit aussi être signalée : un halo complet est très

rassurant mais non formel de bénignité; à l’opposé, un halo d’épaisseur très variable,

irrégulier, est suspect.

5. Les Calcifications.

-Macrocalcifications:

Les macrocalcifications avec cône d’ombre, et dont leur taille est supérieure à 5 mm,

elles peuvent être intranodulaires ou périphériques. Il faut alors préciser si la

calcification est complète (rassurant) ou discontinue (alors moins rassurant).

-Microcalcifications: C'est des ponctuations échogènes de petite taille (2–4 mm), sans

cône d’ombre. Elles sont rondes ou linéaires. Elles ont une forte valeur de suspicion.

Figure 31 Contours irreguliers lobules : score 4b

ondulations de court rayon donnant un aspect bosselé aux contours du nodule(1)

Figure 33 ponctuations hyperechogenes granulations colloidales (1)

Figure 32 Microcalcifications : score 4b (1)

Page 75: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

43

6. La dureté.

L’élastographie est une nouvelle modalité qui permet d’apprécier la consistance d’un

nodule.

7.Vascularisation.

La vascularisation n’a pas été retenue dans la deuxième version de la classification

TIRADS, l’étude prospective sur près de 5000 nodules menée par Russ [48] ayant

démontré sa faible valeur diagnostique. L’étude de la vascularisation fait cependant

partie de l’étude échographique, généralement, quatre aspects sont observés :

• absence de vascularisation ;

• vascularisation périnodulaire exclusive ou très prédominante ;

• vascularisation mixte, péri- et intranodulaire ;

• vascularisation intranodulaire prédominante ou exclusive.

Dans ce cas, si la vascularisation intranodulaire est plus marquée qu’au niveau du

parenchyme, on pourra parler de nodule hypervascularisé.(25)

Le système "TI-RADS"

La mise en œuvre du système "TI-RADS" marque une évolution importante du rôle de

l’échographie dans la prise en charge diagnostique du nodule. À chaque aspect

échographique est maintenant associé un risque de cancer, permettant de simplifier le

tri des nodules qui devront être ponctionnés en priorité, réduisant ainsi le nombre des

cytoponctions par rapport au tri basé sur la taille des nodules uniquement.(41, 43)

les scores de cette classification, vont de 1 à 5, et ces chiffres correspondent à un risque

croissant de malignité:

- Le score 1 correspond à l’absence de nodule.

- Le score 2 signifie bénin et est associé aux kystes simples et aux nodules spongiformes;

- Le score 3 est celui des nodules à faible risque de malignité : ovales, aux contours nets

etdont la composante solide est isoéchogène ou hyperéchogène, sans microcalcification;

- Le score 4 correspond à celui des nodules de risque intermédiaire : ovales, aux

contours nets et dont la composante solide est pour tout ou partie modérément

hypoéchogène, sans microcalcifications;

- Enfin, le score 5 correspond au cas où plusieurs de ces signes sont présents et/ou

associés à des adénopathies cervicales d’aspect évocateur d’atteinte métastatique

d’origine thyroïdienne. (1)

D'après Russ, chaque catégorie correspond à un ou plusieurs aspects échographiques

bien définis. Ainsi la catégorie 4C correspond à trois des quatre signes majeurs de

Page 76: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

44

suspicion définis initialement par Kim (41)et confirmés par plusieurs publications. Ces

trois signes sont : forte hypoéchogénicité ; microcalcifications ; contours anguleux ou

lobulés. La présence d’un seul de ces signes suffit pour classer le nodule en catégorie 4C.

C’est le signe le plus péjoratif qui détermine la catégorie à laquelle appartient le nodule.

Le quatrième signe de Kim, nodule plus épais que large, moins efficace, est classé en 4B.

Kwak dans son étude avait une approche différente ,il attribue chaque aspect à une

catégorie TIRADS en fonction du nombre de caractéristiques suspectes, notamment une

structure solide, une échogénicité faible ou très faible, bords irréguliers ou

microlobulaires, microcalcifications et forme verticale (TIRADS 3 = pas de

caractéristiques suspectes; TIRADS 4a = 1 caractéristique suspecte; TIRADS 4b = 2

caractéristiques suspectes; TIRADS 4c = 3 ou 4 caractéristiques suspectes; TIRADS 5 = 5

caractéristiques suspectes).(42)

Bien qu'aucune de ces constatations ne soit définitive, l'association d'hypoéchogénicité,

de microcalcifications et de bords irréguliers dans un nodule solitaire a été associée à un

risque de malignité 30 fois plus élevé dans une étude rétrospective.(44, 45)

La présence d'adénopathies dans l'exploration échographique des aires ganglionnaires

cervicales est un élément important qui augmente le risque de malignité, si l'aspect de

ces ganglions présente des critères de suspicion de malignité .Les ganglions cervicaux

sont répartis selon les niveaux ou groupes ganglionnaires cervicaux correspondants

selon la classification anatomique de Robbins (40)

Tableau 2Catégories du score TI-RADS (43)

Score Signification Risque de malignité

0 Attente autre examen Non connu pour le moment

1 Examen normal 0 %

2 Bénin 0 %

3 Très probablement bénin >0 % et <2 %

4A Faiblement suspect ≥ 2 % et <10 %

4B Suspicion intermédiaire ≥ 10 % et <50 %

4C Très suspect ≥ 50 % et <95 %

5 Très évocateur de malignité ≥ 95 %

6 Carcinome prouvé cytologiquement >98 %

Page 77: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

45

Tableau 3 caractéristiques échographiques de stratification du risque

ASPECTS SUSPECTS

Principe : Le signe le plus péjoratif l’emporte toujours

FORTEMENT SUSPECT - Plus épais que large - Contours irréguliers - Microcalcifications - Fortement hypoéchogène - Indice de rigidité anormal

FAIBLEMENT SUSPECT

- Aucun des cinq signes forts - Modérément hypoéchogène

- 1 ou 2 signes

- Pas d’adénopathie

SCORE 4 B

- 3 à 5 signes

et/ou

- adénopathies

SCORE 5

SCORE 4 A

ASPECTS BENINS

TRES PROBABLEMENT - Aucun des cinq signes forts - Isoéchogène - Hyperéchogène

CONSTAMMENT - Kyste simple - Nodule spongiforme - « White Knight » - Macrocalsification isolée - Thyroïdite subaigüe typique - Amas isoéchogènes confluents

SCORE 3 SCORE 2

Page 78: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

46

Figure 34 Organigramme permettant de définir la catégorie TIRADS d’un nodule.

Page 79: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

47

5.3.2 L’élastographie :

L’élastographie fait partie de l’acte d’échographie conventionnel, c' est une technique

destinée à étudier la rigidité du nodule, soit par une compression mécanique, soit par

une onde électronique. Les conditions dans lesquelles elle peut s’appliquer de manière

optimale(limitations dans les nodules volumineux, isthmiques, profonds, mixtes, avec

macrocalcifications), dans des conditions idéales, sa valeur prédictive négative est

intéressante.(1)

La découverte au sein d’un tissu mou d’une zone plus dure a de tout temps été source de

suspicion. Cette appréciation peut s’effectuer de manière semi-quantitative par l’étude

du rapport entre la dureté du nodule etcelle du parenchyme adjacent (élastographie de

contrainte) ou de manière quantitative par calcul direct de l’élasticité exprimée en kPa

(élastographie par onde de cisaillement).

Elle est très operateur dépendantes et nettement inférieures aux caractéristiques

ultrasonographiques, l’élastographie n’est donc pas indiquée dans le bilan d’évaluation

d’un nodule thyroïdien.(46)

Figure 35 contours irréguliers. Le diagnostic était un carcinome papillaire de la thyroïde à la cytologie. (21)

5.3.3 Autres examens d’imagerie

5.3.3.1 La scintigraphie

Elle donne une image fonctionnelle de la glande. Elle est indiquée uniquement dans le

bilan d’exploration des hyperthyroïdies, permettant la détection des foyers

d’autonomisation (nodules chauds : prétoxiques ou toxiques). L’utilisation de la

scintigraphie dans l’objectif de dépister les nodules froids doit être complètement

Page 80: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

48

abandonnée, sa valeur prédictive de malignité étant mauvaise, très inférieure à la

cytologie.

5.3.3.2 TDM cervicale

Le scanner sous-estime les nodules thyroïdiens comparativement à l’échographie.

L’examen reste indiqué dans lecadre du bilan des nodules ou du goitre multinodulaire

plongeant afin de visualiser l’extension médiastinale, les signes de compression et les

rapports vasculaires utiles en préopératoire.

5.3.3.3 L’IRM

est un examen coûteux qui n’apporte pas de bénéfice supplémentaire par rapport au

TDM, d’où l’absence d’indication d’utilisation.

5.3.3.4 PET scan

Le PET scan au 18-FDG n’a pas d’indication dans le bilan du nodule thyroïdien. En

revanche, tout incidentalome hyperfixant au PET scan-FDG est suspect de malignité et

doit être ponctionné pour analyse cytologique.

5.4 Cytoponction à l'aiguille fine:

La ponction à l'aiguille fine à visée cytologique(cytoponction ),constitue actuellement

l'examen de choix dans l'évaluation d'un nodule thyroïdien, avec une sensibilité de

(>85 %) et une spécificité de (>95 %)(38, 47).Elle permet de diminuer le nombre de

thyroïdectomies inutiles réalisées pour les nodules bénins , en déterminant la nature

bénigne ou maligne des nodules thyroïdiens.

Il s’agit d’un geste simple, peu invasif, et bien toléré ; ses complications sont rares et

mineures (hématome au point de ponction, douleur, malaise vagale).(1, 48)

C’est une méthode fiable, rapide, peu coûteuse et non invasive qui évite beaucoup

d’interventions chirurgicales inutiles en faisant le tri entre les nodules bénins et ceux qui

nécessite une chirurgie pour confirmer le type histologique.(46)

Technique : on utilise des aiguilles de fin calibre 27 Gauge. Elle doit être effectuée sous

guidage échographique afin de s’assurer de la bonne position de l’aiguille lors du

prélèvement et de l’exploration complète du volume du nodule et en particulier de sa

composante solide. Entre un et trois passages sont effectués par nodule, en fonction des

équipes. Le recueil du prélèvement peut s’effectuer sur lame ou en milieu liquide selon

les habitudes du pathologiste.(1)

Page 81: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

49

Ses indications sont généralement guidées par la taille du nodule et par ses

caractéristiques échographiques :

- La cytoponction est fortement recommandée pour les nodules ≥ 1 cm dans la plus

grande dimension présentant un aspect échographique très suspect ou de suspicion

intermédiaire(49), c'est le cas des nodules présentant un score TIRADS 4 et 5

- Par contre, il est acceptable de ponctionner les nodules de taille situant entre 5 et10

mm, chez les patients ayant un facteur de risque de cancer thyroïdien(adénopathie

cervicale, ou métastase à distance suspectes d’être d’origine thyroïdienne, score TIRADS

5 et accroissement de volume prouvé du nodule ou suspicion d’extension

extrathyroïdienne de celui-ci.),elle est indiquée également chez les patients ayant des

antécédents personnels d’irradiation ou des antécédents familiaux de cancer de la

thyroïde.(1, 14, 38, 44, 47, 48)

- Cependant, pour les nodules classés TIRADS 2 ou 3, du fait du faible risque de

malignité, l'Association américaine de thyroïde (American Thyroid Association [ATA])

préconise une cytoponction à partir de 15 voire 20 mm, la surveillance sans le recours à

la cytoponction est également une solution raisonnable, réduisant ainsi le nombre de

procédures inutiles.(45, 49)

- Une évaluation diagnostique n'est pas nécessaire pour lesnodules qui sont purement

kystiques dépourvus de composants solides , la ponction peut être envisagée s’ils sont

volumineux et compressifs.(49)

- De plus, si un nodule thyroïdien est détecté accidentellement sur un tomographe à émission de positrons (TEP) et qu'il est hypoduroxy-glucose (FDG), il devrait être biopsié, car ces nodules présentent un risque d'être malignes jusqu'à 50%. - Chez un patient présentant plusieurs nodules ≥ 1 cm (par exemple un goitre

multinodulaire), les nodules présentant des critères de suspicion de malignité doivent

être préférentiellement ponctionnés, par contre si aucun des nodules n'a un aspect

suspect, les plus gros nodules doivent être évalués cytologiquement. (1, 38, 44, 47, 48)

La cytoponction sous contrôle de l'échographie est couramment utilisée, mais elle est

particulièrement recommandée, pour les nodules non palpables, profonds, ou ceux avec

une composante kystique, pour permettre un ciblage plus précis d'une lésion solide

associée.(38, 44, 48)

Le taux d'une cytoponction contributive est élevé chaque fois que la ponction est guidée

par l'échographie, et/ou le une lecture immédiate des lames est effectuée sur site .(47)

Classsification de Bethesda :

Les résultats doivent être rapportés par le cytologiste selon les critères ayant fait le sujet d'une conférence de consensus ayant eu lieu à Bethesda dans le Maryland aux États-Unis en 2007, d'où la classification dite « de Bethesda » .(47) Les résultats sont exprimés selon la terminologie de Bethesda, en six catégories générales, ce qui correspond à un risque croissant de malignité, selon le même modèle que le TIRADS :

Page 82: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

50

– Bethesda I: non-diagnostic (recueil cellulaire insuffisant ou trop hématique) ; – Bethesda II : bénin ; – Bethesda III: atypies de signification indéterminée ;

– Bethesda IV: néoplasme à cellules folliculaires ou oncocytaires ;

– Bethesda V:lésions suspectes de malignité ;

– Bethesda VI: malin.

Si les catégories Bethesda I, II et VI ne présent aucune ambiguïté, les catégories Bethesda

III, IV et V sont dites indéterminées et représentent environ 25 % de l’ensemble des

résultats cytologiques.

- Pour les Bethesda I et III, la recommandation est de renouveler une cytoponction

échoguidée dans un délai de 3 à 6 mois, avec une évaluation cytologique sur sitesi

possible, ce qui permet de reclasser le nodule dans la catégorie bénigne dans la moitié

des cas.

- Pour la catégorie Bethesda IV, c' est la chirurgie à visée diagnostique, qui est

habituellement préconisé, mais cela reste en fonction de la situation clinique, de la taille

du nodule et son profil échographique.

- Pour les Bethesda V, la recommandation reste la chirurgie, le risque de malignité étant

compris entre 60 et 80 %.(1, 44, 49)

Tableau.4.

Tableau Système Bethesda de signalement de la cytopathologie thyroïdienne: risque

implicite et gestion recommandée(44)

Tableau 4 Classification de Bethesda 2010

Catégories Risque de malignité

Conduite à tenir

Bethesda I Non diagnostique N / A Répéter la cytoponction sous

contrôle

échographique

BethesdaII Bénin 0–3% Surveillance clinique

Bethesd III Atypies de signification indeterminée (AUS) ou lésion folliculaire de signification indeterminée

5 à 15% Répéter la cytoponction sous contrôle échographique

Bethesda IV Tumeur folliculaire "neoplasme"/Neoplasme à cellules oncocytaires

15–30% Lobectomie dg

Bethesda V Suspect de malignité 60–75% Chirurgie

Bethesda VI Malin

97–100% Chirurgie

Page 83: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

51

Dans le cas où le nodule est suspect en échographie (TIRADS 5) et la cytologie

rassurante (Bethesda II), il faut répéter l’examen cytologique dans un délai de quelques

mois afin de s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une erreur d’échantillonnage lors du premier

prélèvement. Dans le cas inverse (échographie en faveur de la bénignité et cytologie

suspecte), un score EU-TIRADS 3 diminue le risque de malignité mais ne l’annule pas,

pour une telle situation la concordance entre le score TIRADS et la catégorie de

Bethesda est un point important à examiner.(1)

Figure 36 Aspect microscopique de carcinome papillaire .(50)

Figure 37 Aspect microscopique d’un adenome macrovesiculaire : cellules folliculaires a disposition macrovesiculaire(MGG×20).(50)

Figure 38 Coupe histologique montrant une lésion à motif folliculaire .(51)

Page 84: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

52

5.5 Tests moléculaires :

Plus récemment, des tests diagnostiques s'appuyant sur un profil d'expression

génétique ont été développés, avec pour objectif de diminuer le taux de résultats

cytologiques « douteux » (Bethesda III, IV et V) qui est encore élevée, environ 30%, et

distinguer dans ces catégories les tumeurs bénignes des tumeurs nécessitant une

évaluation histopathologique (et donc une chirurgie). L'apport de ce type de tests dans

la prise en charge des nodules thyroïdiens reste à déterminer d'un point de vue médical

et médico-économique.(1, 49, 52)

L'intérêt des marqueurs génétiques de cancer (mutation de BRAF , RAS , réarrangement

RET-PTC , PAX8/PPARy ) sur le produit de cytoponction d'un nodule thyroïdien a été évalué

par de grandes études prospectives, notamment en combinaison des critères cytologiques

habituels. Pour les cytologies classées « lésion de signification indéterminée, tumeur

folliculaire ou lésion suspecte », le risque de malignité passe de 24 à 89 % en cas d'anomalie

génétique, diminue à 11 % en son absence . La sensibilité et la spécificité d'un test combiné

cytologique et génétique ont été évaluées respectivement à 80 et 99,7 % .

La mutation V600E de BRAF est associée dans 100 % des cas aux carcinomes papillaires,

sans faux positif. La recherche de mutation de RAS augmente la sensibilité du test par rapport

à l'étude de BRAF seule, car elle permet le diagnostic de carcinome folliculaire et de

carcinome papillaire de variant folliculaire. La spécificité du test diminue avec la recherche

des réarrangements RET/PTC et des mutations de RAS car ils peuvent être retrouvés dans des

tumeurs bénignes.(53)

5.6 Microbiopsie :

Son utilité est discutée lorsque la cytoponction a ramené à deux reprises un matériel

non diagnostique ou comportant des atypies de signification indéterminée(Bethesda I

ou III) et sur demande d'un patient réticent à la chirurgie. Dans de rares cas, la

microbiopsie peut être indiquée en première intention devant une suspicion de

lymphome ou de carcinome anaplasique. Elle implique une anesthésie locale, et le risque

d’hématome est majoré par rapport à la cytoponction.(1)

5.7 Diagnostic per-opératoire "Examen extemporané (EE)":

Il n’y a pas actuellement de consensus sur les indications de l’EE en pathologie

thyroïdienne. L’analyse extemporanée peropératoire peut être prise en défaut et

méconnaître la malignité en présence de : cancervésiculaire à invasion minime, cancer

papillaire à variante vésiculaire, goitres plurinodulaires volumineux, microcarcinomes

papillaires.(31)

Page 85: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

53

La décision d’effectuer un examen extemporané doit être prise de façon concertée entre

chirurgien et pathologiste de préférence.

Des renseignements cliniques informatifs ,y compris le résultat de la cytoponction

thyroïdienne doivent impérativement être inscrit sur le bon de demande de l’examen

extemporané.

Il n’est pas recommandé d’effectuer l’examen extemporané d’une lésion classée « malin

en faveur d’un carcinome papillaire» selon la terminologie Bethesda, car elle présente

un risque de malignité de 97 à 99%, ce qui représente une meilleure efficacité

diagnostique que l’EE en pathologie thyroïdienne dont la VPP varie selon les séries de 71

à 87 % (Kahmke, 2013). L’indication d’un examen extemporané demeure utile pour la

catégorie suspecte de malignité V de Bethesda et atypies de signification indéterminée

III de Bethesda.

Une chirurgie diagnostique - lobectomie ou thyroïdectomie totale, d'un nodule

thyroïdien est indiquée pour les tumeurs dont la cytologie est de classe IV ou V de

Bethesda. (47)

L'examen histologique extemporané dans le contexte des lésions de type IV est peu

sensible et peu spécifique, car le diagnostic de carcinome folliculaire repose sur les

éléments architecturaux (capsule du nodule et emboles vasculaires) qui ne sont que

rarement visualisables lors de l'extemporané.(47)

Pour certains, l'examen extemporané n'est donc pas indiqué pour ces lésions, d'autant

plus que le rapport coût-efficacité est défavorable [39, 40]. À l'inverse, pour les lésions

classées Bethesda V, l'examen extemporané a une fiabilité élevée (de l'ordre de

95 %). (47)

Une discussion médico-économique quant à l’utilisation systématique de cet examen est

licite, notamment dans les cas de sous-groupe de lésion vésiculaire. Néanmoins, une

systématisation des EE permet une amélioration de cet examen, qui reste indispensable

devant certains résultats de cytoponction (Bethesda 5 et Bethesda 1).(54)

La cytologie et l’histopathologie extemporanée sont deux méthodes diagnostiques qui

reposent toutes deux sur l’aspect nucléaire des cellules thyroïdiennes avec une

sensibilité, une spécificité, une pertinence, une valeur prédictive positive comparables.

Néanmoins, l’histopathologie extemporanée pour des patients avec une cytologie

indéterminée bénéficie d’un meilleur échantillonnage avec une vision directe de la

lésion nodulaire. Les deux examens sont complémentaires:

l’indication d’histopathologie extemporanée dépend non seulement des résultats de la

cytologie préopératoire, mais aussi de ses constatations macroscopiques chirurgicales.

Page 86: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

54

6 Formes cliniques:

6.1 le microcarcinome

Le microcarcinome thyroïdien est défini par l'Organisation mondiale de la santé (OMS)

comme un cancer thyroïdien inférieur ou égal à 1 cm, Il est de plus en plus fréquent, et

représente actuellement jusqu’à 30 % des cancers thyroïdiens opérés, il s'agit souvent

de lésions découvertes fortuitement sur pièces opératoires.

l'augmentation de leur taux d'incidence, dans ces dernières décennies, est due à la

pratique abusive des différentes techniques d'imagerie diagnostiques ,ciblant le cou, ou

la région cervico-thoracique, pour un motif qui peut ne pas avoir une relation avec la

thyroïde, mettant ainsi en débat l'utilité de l'exploration de ces petits cancers, d'autant

plus qu'une forte prévalence de ces microcancers thyroïdiens occultes a été constaté sur

plusieurs séries autopsiques sans qu'ils soient leur cause de mortalité.

Il est dans l'immense majorité des cas de type papillaire, avec une prévalence de 6 à 11

% dans la plupart des études, elle augmente avec l’âge et varie en fonction de la finesse

des coupes histologiques.

Le pronostic de ces microcarcinomes est généralement excellent et leur traitement de

plus en plus codifié, leur surveillance attentive peut être une solution idéale par rapport

à une chirurgie d'emblée.(46)[27](55-57)

La taille médiane de ces microcarcinomes est de 4,8 mm, et certains d'entre eux peuvent

être stables ou régresser au cours du temps, et très rarement qu'on observe une

évolution vers un stade symptomatique.

Les facteurs de risque de récidive sont la multifocalité , l’existence d’un envahissement

ganglionnaire, et le développement extra-thyroïdien.(55)

la multifocalité tumorale est un évènement fréquent, mais ne semble pas avoir de

signification pronostique péjorative.

En effet, plusieurs conférences de consensus internationales ont permis d’établir des

recommandations à la fois sur le plan diagnostique et thérapeutique. Néanmoins, de

nombreux problèmes de prise en charge en pratique quotidienne sont soulevés

notamment concernant les indications d’évidement prophylactique du compartiment

central ou du traitement par l'Iode radioactif. (58)

Page 87: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

55

6.2 Les cancers différenciés de la thyroïde de l’enfant :

Ils sont rares , et représentent 0,4 % des cancers de l’enfant. Leur forme

histologique est le plus souvent papillaire (75 à 80 % des cas). avec une présentation

clinique agressive, révélée dans la majorité des cas par un nodule thyroïdien clinique

et/ou des adénopathies cervicales palpables, multifocaux dans 40 % des cas avec

métastases ganglionnaires cervicales qui sont très fréquemment présentes au diagnostic

(23 à 74 %des cas) et sont révélatrices du cancer dans près d’un quart des cas. Les

métastases pulmonaires sont présentes au diagnostic initial dans 6 à 20 % des cas.

Le facteur de risque principal identifié de ces cancers est l’antécédent d’irradiation dans

l’enfance, le pronostic est favorable sous réserve d’un traitement initial adapté et d’un

suivi prolongé.

Le traitement consiste en une thyroïdectomie totale avec curage ganglionnaire suivie, en

cas de maladie étendue, d’une administration d’iode 131.

malgré une présentation clinique assez agréssive, la mortalité par maladie est faible de

5% dans la plupart des études antérieures. (59) avec une survie supérieure à 90 % à 20

ans. Néanmoins, quelques décès par cancer ont été rapportés plusieurs décennies après

le traitement initial.(32, 60)

Chez les enfants et les adolescents porteurs de CDT, la récidive de la maladie est rare en

l'absence d'adénopathie dans le tableau clinique initiale, même après un traitement

conservateur.La présence d'adénopathie constitue donc un facteur de risque important,

necessitant un traitement agressif.(59)

Une thyroïdectomie totale ou une totalisation secondaire après la mise en évidence d’un

cancer thyroïdien avec un curage ganglionnaire systématique de principe semble bien

améliorer le pronostic qui reste bon pour le jeune adolescent en comparaison avec celui

du jeune enfant.

Un acte chirurgical bien conduit, suivi d’une irathérapie, optimise l’efficacité

thérapeutique qui peut avoisiner 100 % , même en présence de métastases.(61, 62)

Un suivi doit se faire 6 à 12 mois après la chirurgie, la perception d'un résidu de thyroide

sain ou tumoral, doit faire l'objet d'une reprise chirurgicale associciée à d'autres doses

de RAI.

Les taux de TSH doivent être supprimés en présence d'une maladie active et un suivi à

long terme est essentiel, car une récidive peut survenir des dizaines d'années après le

diagnostic et le traitement initiaux. (62)

Page 88: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

56

6.3 le cancer différencié du sujet âgé :

Le CDT chez les sujets âgés (plus de60 ans), est caractérisé par, un stade plus

avancé au moment du diagnostic, une prédilection masculine, un type histologique peu

différencié, une atteinte métastatique plus fréquente, fixant moins le radio-iode, une

augmentation de la fréquence des récidives et une survie diminuée, une thyroïdectomie

plus ou moins associée à un curage ganglionnaire, suivie d’une dose ablative d’iode

radioactif, doit être proposée, une radiothérapie externe peut être proposée en cas de

récidive ou de cancer d’emblée très invasif.[27]

6.4 Cancers papillaires familiaux

Environ 3 à 5 % des cancers thyroïdiens papillaires peuvent être familiaux. Ils

concernent souvent la femme de moins de 35 ans et présentent des caractéristiques

histologiques particulières (multicentricité, secteurs solides).[27]

7 Facteurs pronostiques

Les CDT sont caractérisées par un pronostic globalement excellent, et une mortalité faible.Cependant, certains patients vont présenter une évolution défavorable et décèderont de leur cancer thyroïdien, pour cette raison des facteurs pronostiques de récidive et de survie ont été défini par de nombreuses études, permettant de classer un patient donné dans un sous-groupe à haut ou à bas risque d’évolution défavorable, afin d'établir des stratégies de surveillance à long terme pour chaque groupe. On distingue : • les facteurs pronostiques liés aux caractéristiques des patients comme l’âge ou le sexe;

• ceux liés à la tumeur initiale comme la taille et le type histologique ;

• ceux liés au traitement initial.(32, 36)

7.1 L'âge et le sexe:

L'âge du patient au moment du diagnostic est le facteur pronostique le plus

important.les patients âgés ont un risque de mortalité lié à la maladie plus élevé que les

patients plus jeunes, et ils présentent souvent une forme plus agréssive de la maladie,

ainsi que les taux de récidive sont les plus élevées (40%) chez les patients de moins de

20 ans et après 60 ans.(14, 32, 34, 36)

Page 89: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

57

Les hommes sont deux fois moins atteints de cancer de la thyroïde que les femmes. mais

la mortalité est plus élevée chez les hommes. En revanche, le taux de récidive est

identique chez les deux sexes. (32)

7.2 Caractéristiques de la tumeur :

- L’augmentation de la taille de la tumeur est associée à une augmentation des récidives

et à une diminution de la survie, les microcancers ont une survie excellente.

- Le type histologique: d'une manière générale, les CPT ont un pronostic plus favorable

que les CVT. Certaines variantes des CP sont de pronostic péjoratif (formes à cellules

hautes, cylindriques ou sclérosantes diffuses), ainsi que les CV invasif, insulaire et le

carcinome à cellules de Hürthle), un âge avancé et une taille importante de tumeur, et le

caractère peu différencié rendent le pronostic plus sombre.(32)

- La multifocalité : Elle est fréquente pour les CP, souvent bilatérale, plus rare dans le cas

du CV. Elle apparaît dans certaines études comme un facteur pronostique de récidive

locale et ou ganglionnaire.

- L'invasion vasculaire : Une diminution significative de la survie a été mise en évidence

dans le cadre du CVT en cas d’invasion vasculaire massive comparée à une invasion

vasculaire minime.

-L'envahissement extra-thyroïdien : Il est observé dans 8 à 32 % des CP et dans 3 à 5 %

des CV, il est associé à une augmentation significative du taux de récidive, de métastase à

distance et de mortalité.

La nouvelle classification TNM distingue trois degrés d’extension extra-thyroïdienne qui

ont différents impacts pronostiques(32)[52].

7.3 Métastases régionales des ganglions lymphatiques

La signification pronostique des métastases ganglionnaires est controversée, les

métastases ganglionnaires sont fréquentes dans les PTC, en particulier les PTC

multifocales. elles sont plus fréquentes chez les enfants par rapport aux adultes avec

respectivement des taux de 80% et 35% , et sont associée à une augmentation des

récidives locales. (36)

7.4 Métastases à distance

Les métastases à distance sont la principale cause de décès par cancer, 10% des CPT et

25% des CVT développent des métastases à distance. Les poumons, les os, les tissus

mous et le système nerveux central sont les sites métastatiques les plus fréquents. Les

principaux prédicteurs de résultats chez les patients atteints de métastases à distance

sont l’âge du patient, le site de métastases et la fixation de l'iode par le foyer

métastatique à la scintigraphie. Les patients plus jeunes ont un meilleur pronostic. Les

Page 90: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

58

métastases osseuses et les métastases réfractaires au traitement par l'I131 ont un

pronostic plus sombre. (36)

7.5 Étendue de la chirurgie

L'ampleur de la chirurgie est l'un des facteurs pronostiques importants pour les patients

avec un CDT supérieur à 1 cm. Le taux de rechute et le taux de mortalité par

thyroïdectomie subtotale spécifique au cancer sont respectivement de 40 et 9%, Contre

26 et 6% pour une thyroïdectomie quasi totale ou totale.(36)

8 Classification et Stades de la tumeur

8.1 La classification TNM :

la classification pTNM de "l'American joint committee on cancer" (AJCC) qui

évalue le risque de mortalité, est recommandée pour tous les patients, pour prendre les

décisions concernant le traitement et les modalités de

suivi (14, 38), le tableau no.5 élucide les deux dernières éditions de la classification

TNM.

Bien que le système TNM de l'AJCC permet de prédire le risque de mortalité par cancer,

mais cette classification ne prévoit pas le risque de récidive, malgré que le taux de la

recidive est plus elevé par rapport à celui de la mortalité, et qu'elle est plus pertinente

sur le plan clinique.

Pour surmonter cette limitation, les sociétés savantes notamment l’American Thyroid

Association (ATA) et l’Association européenne de la thyroïde (ETA)ont proposé des

systèmes de classification spécifiques qui évaluent le risque de récidive utilisant une

classification à trois niveaux de risque de récidive (faible, intermédiaire et élevé) (voir

tableau 7). en fonction du degré d'extension, du sous-type histologique, de la présence

de métastases à distance, de la capture extrathyroïdienne I131 , de l'intégralité de

résection et de la mesure de la Tg sérique.(10, 14, 34, 63)

l'ETA répartit les patients autrement (voir tableau 8) ,toujours en 3 groupes,mais elle

individualise du 1er groupe une catégorie de risque plus faible "groupe à très faible

risque" sans qu'elle consacre un rang indépendant pour le goupe intermédiaire.En

revanche certains auteurs regroupent les quatre catégories dans cette stratification du

risque.(47)

8.2 La Nouvelle classification TNM 8eme édition 2017

Les modifications introduites dans la 8eme édition de la classification TNM "2017 par

rapport à la précédente "2010" sont les suivantes :

Page 91: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

59

- la définition du T3 qui est subdivisée en T3a définie par une taille > 4 cm mais restant

strictement intra-thyroïdienne et T3b pour une tumeur quelle que soit la taille avec

extension macroscopique aux muscles péri-thyroïdiens qui peut être réséquée ;

- l’âge jugé péjoratif est majoré dans la stadification de l’AJCC, passant de 45 ans à 55

ans ;

- l’envahissement ganglionnaire du compartiment central (N1a) intègre désormais le

compartiment médiastinal supérieur (secteur VII). (10, 33)

Les recommandations françaises intègrent cette nouvelle classification TNM 2017 [37]

mais tiennent toujours compte de l’extension extra-thyroïdienne minime (64) et de la

nature de l’atteinte ganglionnaire (compartiment, taille, nombre de métastases

ganglionnaires et présence d’une rupture capsulaire) (Tableaux 5 et 6).(10)

Page 92: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

60

Tableau 5 Classification des cancers de la thyroïde selon le TNM UICC/AJCC 2010 (7e édition) et 2017 (8e édition) .(10)

pTNM 7e édition (2010) pTNM 8e édition (2017) T T1a T1b T2 T3 T4a T4b N N0 Nx N1a N1b M M0 M1

T ≤ 1 cm T >1 cm et ≤2 cm T >2 cm et ≤ 4 cm T >4 cm et/ou extension extra-thyroïdienne minime (quelle que soit la taille tumorale) Quelle que soit la taille tumorale, tumeur avec extension extrathyroïdienne et invasion des tissus sous-cutanées, ou du larynx, ou de la trachée, ou de l’oesophage ou du nerf récurrent . Quelle que soit la taille tumorale, tumeur avec extension extrathyroïdienne et invasion du fascia prévertébral, de la carotide ou des vaisseaux médiastinaux Pas d’envahissement ganglionnaire Statut ganglionnaire inconnu (pas de curage) Envahissement ganglionnaire secteur VI (central) Envahissement ganglionnaire secteur latéral ou médiastinal Pas de métastase à distance Métastase à distance

T ≤1 cm (ou sans extension microscopique extra-thyroïdienne) T >1 cm et <2 cm (avec ou sans extension microscopique extra- thyroïdienne) T >2 cm et ≤ 4 cm (avec ou sans extension microscopique extra- thyroïdienne) T >4 cm (T3a avec ou sans extension microscopique extra thyroïdienne) ou (T3b) avec extension macroscopique aux muscles péri-thyroïdiens (muscles sternohyoïdien, sternothyroïdien, thyrohyoïdien ou omohyoïdien) Quelle que soit la taille tumorale, tumeur avec extension extra-thyroïdienne et invasion des tissus sous-cutanées, ou du larynx, ou de la trachée, ou de l’oesophage ou du nerf récurrent . Quelle que soit la taille tumorale, tumeur avec extension extra-thyroïdienne et invasion du fascia prévertébral, de la carotide ou des vaisseaux médiastinaux Pas d’envahissement ganglionnaire Statut ganglionnaire inconnu (pas de curage)

Envahissement ganglionnaire du secteur VI

(secteurs prétrachéal ou recurrentiels) ou VII

(médiastinal supérieur)

Envahissement ganglionnaire latérocervical (I,

II, III, IV ou V) ou retropharyngé

Pas de métastase à distance

Métastase à distance

Page 93: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

61

Tableau 6 Stades de la tumeur

Stades pTNM 7e édition (2010) pTNM 8e édition (2017) Âge <45 ans Âge ≥ 45 ans Âge <55 ans Âge ≥ 55 ans

I II III IVA IVB IVC

Tout T, tout N, M0 Tout T, tout N, M1

pT1 N0 pT2, N0, M0 pT1/pT2/pT3, N1a, M0 pT3, N0, M0 pT1/pT2/pT3, N1b, M0 pT4a, N0/N1, M0 pT4b N0/N1, M0 Tout T, tout N, M1

Tout T, tout N, M0 Tout T, tout N, M1 – – – –

T1a/T1b/T2, N0, M0 T3, N0, M0 T1/T2/T3, N1, M0 T4a, tout N, M0 T4b, tout N, M0 Tout T, tout N, M1

Tableau 7 Stratification du risque de cancer différencié de la thyroïde/ATA

A faible risque Risque intermédiaire Risque élevé

- Absence de métastases

locales ou à distance.

- Résection de toute tumeur

macroscopique

- Absence d’invasion tumorale

de tissu locorégional et

structures

- Absence d'envahissement

vasculaire ou autre histologie

agressive

- scintigraphie corps entier en

dehors de la loge thyroïdienne

négative

- Invasion microscopique de la

tumeur dans les tissus mous

périthyroïdiens

- Métastases ganglionnaires

cervicales

- Invasion vasculaire ou autre

histologie agressive

- La fixation à la scintigraphie

corps entier en dehors de la

loge thyroïdienne

- Envahissement

macroscopique de la tumeur

- Résection tumorale

incomplète

- Métastases à distance

- Thyroglobulinémie hors de

proportion avec ce que l'on

voit sur le scanner postablatif

du corps entier

Page 94: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

62

8.3 Les limites des scores pronostiques

Il existe plusieurs systèmes de scores pronostiques étudiant les facteurs de risque de

mortalité par cancer de la thyroïde, et sont:

[AMES] (age, metastases, extent, size);

[AGES] (age, grade, extent, size) ;

[MACIS](metastasis, age, completeness of resection, invasion, size) ;

[EORTC] (European Organization for Research on Treatment of Cancer);

Mais le plus couramment utilisé c'est le système de classification TNM de l'AJCC, qui est

actuellement à sa huitième édition.

Tous ces scores prennent en compte presque les mêmes facteurs ( l'âge du patient, le sexe, la

taille de la tumeur, l'extension extra-thyroïdienne, la présence ou non de métastases à

distance, et la qualité de la résection), mais ne prennent pas en compte le type histologique ni

d’autres caractéristiques histologiques au premier rang , tels que la nécrose tumorale, le

caractère infiltrant, l’angio-invasion manifeste des vaisseaux de moyen et grand calibre et les

atypies nucléaires.(34)

Tableau 8 Stratification du risque/ ETA

Risque très faible Risque faible Risque élevé

- Chirurgie complète

- Patients atteints de microcarcinome unifocal ( inf à1 cm)

sans extension extracapsulaire

sans métastases ganglionnaires

(T1 ≤1 cm, N0 M0)

- Pas de métastases locales ou distantes

- Aucune invasion tumorale locorégionale tissus ou structures

- Pas d'histologie agressive ou invasion vasculaire

(T1 > 1 cm à T2 N0 M0)

- Moins que la thyroïdectomie totale

- Envahissement tumoral de locorégional tissus ou structures

- Métastases ganglionnaires cervicales

- Métastases à distance

- Histologie agressive ou invasion vasculaire

(T3-T4 ou N1 ou M1)

Page 95: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

63

Ces systèmes de scores cliniques restent imprécis et certains patients classés dans des groupes

à faible risque peuvent toujours présenter un risque de mortalité lié à la maladie,(34)une

évaluation après traitement initial paraît nécessaire pour reclasser de nouveau les patients en

d'autres groupes en fonction de leurs réponse au traitement initial (la chirurgie et l'irathérapie )

et des données préopératoires.

Le suivi prolongé pendant 10 à 30 ans se justifie par la possibilité de rechutes tardives.

Les groupes à faible risque représentent 70–80 % des cas de cancers thyroïdiens et

correspondent globalement aux stades I et II des cancers papillaires et vésiculaires à

invasion minime. La survie à 5 ans est de 100 %. Même au-delà de 20 ans de suivi, la

mortalité liée au cancer thyroïdien dans ce groupe est limitée à 1–2 % .

Le groupe à haut risque correspond aux stades III et IV, et aux variants histologiques

péjoratifs. Ce groupe représente 20 % des cancers thyroïdiens. Le risque de rechute est

de 40–60 % et la mortalité spécifique à 10 ans est de 30–60 %,alors que .(31)

Tableau 9 Taux de survie à cinq ans (%) des cancers de la thyroïde par stade TNM[36]

Stade

Papillaire vésiculaire

I

100

100

II

100

100

III

93

71

IV 51 50

Page 96: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

64

9 TRAITEMENT INITIAL

Le traitement initial d’un cancer de la thyroïde comprend, en premier lieu, la

chirurgie suivie généralement d’un traitement par l’iode radioactif dont les indications

sont actuellement bien définis, et la suppression de la TSH par l' hormonothérapie

thyroïdienne .

9.1 LA CHIRURGIE

9.1.1 Objectifs de la chirurgie

La chirurgie est le seul traitement curatif du cancer différencié de la thyroïdeet doit

répondre aux objectifs suivants:

1- Eradiquer la tumeur et son éventuel extension locorégional (ganglions lymphatiques

régionaux impliqués) L'intégralité de la résection chirurgicale est un facteur

déterminant du résultat, car les ganglions lymphatiques métastatiques résiduels

constituent la cause la plus fréquente de récidive de la maladie ;

2 - Réduire au minimum la morbidité liée au traitement, l'étendue de la chirurgie et

l'expérience du chirurgien jouent un rôle important dans la détermination du risque de

complications chirurgicales ;

3- Permettre une stadification précise de la maladie, qui peut aider à établir un pronostic

initial, permettant des stratégies de traitement et de suivi bien adaptées ;

4 - Faciliter le traitement postopératoire à l'iode radioactif, le cas échéant, plus efficace

en cas de thyroïdectomie totale ;

5 - Permettre une surveillance précise à long terme de la récurrence de la maladie. La

scintigraphie du corps entier et la mesure de la Tg sérique sont tous les deux

influencées par le tissu thyroïdien normal résiduel, et leur utilisation pour la

surveillance à long terme, impose une thyroïdectomie totale ou subtotale;

6- Réduire au minimum le risque de récidive et de métastase de la maladie

locorégionale. Une intervention chirurgicale adéquate est la variable la plus importante

du traitement qui influence le pronostic, tandis que le traitement à l'iode radioactif, la

Page 97: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

65

suppression de la TSH et la radiothérapie externe jouent chacun un rôle complémentaire

chez au moins certains patients. (14, 38, 65)

9.1.2 Chirurgie de la thyroïde

9.1.2.1 Evaluation préopératoire

La prise en charge chirurgicale d’un nodule considéré comme suspect ou malin

après cytoponction nécessite une évaluation préopératoire systématique du lobe

controlatéral et des aires ganglionnaires par:

- Une échographie cervicale :

Lorsque des ganglions suspects sont mis en évidence dans l’évaluation initiale d’un

nodule thyroïdien, une cytoponction est effectuée, pour étude cytologie et dosage de la

thyroglobuline et de la calcitonine dans le liquide de rinçage.

Lorsque la cytologie préopératoire est indéterminée (Bethesda III), l’équipe chirurgicale

devrait avoir la possibilité de disposer d’un examen extemporané per-opératoire,

lorsque l’examen cytologique préopératoire est en faveur de la malignité "Bethesda VI",

le traitement chirurgical est celui d’un cancer, mais beaucoup de chirurgiens préfèrent

confirmer par l'EE même dans ces situations.

- L'exploration des cordes vocales:

l'examen de la sphère ORL avec la réalisation d'une laryngoscopie indirecte ( au miroir)

ou directe (nasofibroscopie optique ou rigide).

La laryngoscopie préopératoire est essentielle chez un patient dont la voix est altérée ou

chez un patient avec une voix normale, mais aussi aux antécédents d'une intervention

chirurgicale au niveau de la région cervicale ou médiastinale qui augmente le risque de

lésion du nerf laryngé ,enfin chez un patient d'un cancer thyroïdien avec extension

extra-thyroïdienne suspectée du nerf récurrent. (65)

Dans notre pratique courante, la laryngoscopie est souvent demandée en préopératoire

(et postopératoire) parfois pour des considérations médico-légales.

- Bilan biologique :

un bilan hormonal (FT4 et TSHus) pour vérifier si le patient est en euthyroïdie.

Page 98: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

66

un taux de calcium sérique permettant de dépister une parathyroïde pathologique

concomitante à traiter lors d'une thyroïdectomie.

un bilan biologique standard pour toute chirurgie.

9.1.2.2 Étendue de l'exérèse thyroïdienne

Dans la majorité des cas, le diagnostic de cancer est suspecté en préopératoire,

mais il n'est confirmé qu'en peropératoire par l'EE ou à l'examen histologique

définitive qui peut aussi être à l'origine d'une découverte fortuite de tumeur sur une

pièce de thyroïdectomie.

Ces découvertes concernent essentiellement les microcarcinomes, probablement en lien

avec la réalisation plus fréquente de thyroïdectomies totales.

L'étendue de la chirurgie vis à vis la glande thyroïdienne et les aires ganglionnaires

cervicales est fonction de l'évaluation préopératoire (examen clinique ; échographie

± cytoponction) et des observations peropératoires (examen extemporané et la

présence ou non de ganglions macroscopiquement visibles).(66)

9.1.2.2.1 Lobo-isthmectomie "Hemi-thyroïdectomie"

La lobo-isthmectomie consiste en une ablation d'un lobe thyroïdien emportant l'isthme

à la différence de la lobectomie qui n'inclut pas l'isthme.

- La lobo-isthmectomie avec un examen extemporané constitue la prise en charge

chirurgicale minimale initiale d'un ou plusieurs nodules douteux unilatéraux quand il

n’existe pas d’atteinte nodulaire controlatérale.

- Si l’examen histologique extemporané conclut à la malignité, la plupart des auteurs

proposent une totalisation de la thyroïdectomie dans le même temps opératoire,

emportant tout le tissu thyroïdien macroscopiquement visible (thyroïdectomie totale)

ou ne laissant persister qu’un très petit moignon parenchymateux postérieur, au contact

du nerf récurrent et des parathyroïdes (thyroïdectomie quasi totale).

- Seuls les microcarcinomes uniques, infracentimétriques (pT1) et intra-thyroïdiens

peuvent bénéficier d'une lobectomie simple, en l'absence d'antécédents d'irradiation de

la tête et du cou ou de métastases ganglionnaires cervicales détectées cliniquement ou

sur l'échographie cervicale.

Un nodule dont la cytologie est indéterminée (Bethesda IV: néoplasme folliculaire,

néoplasme folliculaire à cellules oncocytaires) peut faire l'objet d'une lobectomie seule

dans l'attente du résultat histologique définitif , car les performances de l’examen

Page 99: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

67

extemporané sont médiocres dans les lésions folliculaires douteuses, et une

réintervention s'impose si confirmation de la néoplasie.(32, 65, 66)

9.1.2.2.2 Thyroïdectomie totale

la thyroïdectomie totale se définit comme étant l'ablation de la totalité de la

glande thyroïde et de sa capsule, par contre la thyroïdectomie quasi totale préserve du

parenchyme thyroïdien en postérieure du lobe controlatéral de la tumeur en regard du

nerf récurrent ou des glandes parathyroïdes.

La thyroïdectomie totale ou quasi totale d’emblée est effectuée dans les situations

suivantes :

- lorsque l’examen extemporané est en faveur de la malignité, le geste chirurgical est

donc complété dans le même temps opératoire ;

- lorsque le patient est opéré pour un goitre multinodulaire dont la bilatéralité des

nodules impose d’emblée ce geste ;

- des nodules de cytologie indéterminée présentant un des caractéristiques suivantes:

un nodule de taille supérieure à 4 cm, nodularité bilatérale, antécédents familiaux de

cancer thyroïdien, antécédents d’irradiation.

- une tumeur primitive d'un carcinome papillaire supérieure à 1 cm, dans une étude

portant sur plus de 50 000 patients, a montré une nette réduction du taux de récidive et

de mortalité spécifique chez les patients subissant une thyroïdectomie totale pour des

tumeurs supérieures à 10 mm, par rapport à la lobectomie seule (65)(66)

- une tumeur quelque soit sa taille, avec extension extra-thyroïdienne locorégionales ou

à distance, présence d'antécédents de radiothérapie de la tête et du cou ou antécédents

familiaux de carcinome thyroïdien de premier degré.(38)

- les microcarcinomes multifocaux et/ou associés à des caractéristiques histologiques

péjoratives (métastases ganglionnaires et/ou atteinte extracapsulaire thyroïdienne).

Les avantages de la thyroïdectomie totale ou quasi totale par rapport à des chirurgies

partielles

sont :

- une faible morbidité dans des mains expertes ;

- un plus faible taux de récidives locales ;

- une meilleure survie démontrée pour les cancers de taille supérieure à 1,5 cm ;

- une fréquence de la multifocalité des cancers (20 à 80 %), ces foyers souvent

microscopiques sont ainsi éradiqués par ce geste, la thyroïdectomie totale diminuant

alors le risque de récidive par rapport à une lobectomie;

la totalisation par le radio-iode possible et facilement obtenue permettant une

scintigraphie sur dose thérapeutique ;

un suivi fiable grâce au dosage de la thyroglobuline plus sensible quand la

thyroïdectomie a été totale, facilitant le diagnostic de récidive ou de métastase au cours

du suivi.

Page 100: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

68

La thyroïdectomie totale représente actuellement le traitement de référence pour

traiter de façon optimale la majorité des cancers thyroïdiens, elle est recommandée par

tous les consensus. (65, 66)

9.1.2.2.3 Thyroïdectomies élargies

Elles s’appliquent habituellement aux cancers avec extension extrathyroïdienne,

intéressant les structures adjacentes et on peut réalisé une thyroïdectomie totale élargie

aux muscles sous-hyoïdiens avec résection en monobloc de la glande thyroïde sous-

jacente; élargie aux tissus lympho-ganglionnaires; ou élargie à l'axe laryngotrachéal.

9.1.2.2.4 Réintervention pour totalisation de thyroïdectomie

Lorsque l’examen anatomo-pathologique extemporané ou l’absence d’examen

n’ont pas permis d’obtenir le diagnostic de malignité et qu’une simple lobectomie ou

lobo-isthmectomie a été réalisée, l’indication de totalisation chirurgicale s’impose

notamment, en cas de formes histologiques agressives et risque de récidive élevé.

Une thyroïdectomie partielle peut compliquer la surveillance et empêcher un éventuel

traitement isotopique complémentaire.

normale Hémithyroïdectom

ie

Thyroïdectomie totale Thyroïdectomie quasi-

totale Figure 39 Types de thyroidectomies (4)

Page 101: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

69

Dans tous les cas, la décision d'une réintervention doit se discuter dans le cadre d'une

réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP).

La décision tient compte non seulement des critères histologiques mais aussi des

comorbidités et des séquelles éventuelles de la première chirurgie. d'une manière

générale pas d'indication de totalisation:

- Pour les tumeurs infracentimétriques, uniques (pT1), et la lobectomie est suffisante

nécessitant une simple surveillance;

- Pour les patients atteints de carcinome à risque faible (âge < 45 ans, tumeur unique

pT1mesurant entre 10 et 20 mm, sans extension au tissu extrathyroïdien et sans

atteinte ganglionnaire ), avec un lobe restant parfaitement sain à l'échographie , la

lobectomie peut être considérée comme suffisante, et une surveillance prolongée sera

nécessaire.

Par contre les patients de plus de 45 ans, le consensus américain "ATA" recommande

une thyroïdectomie totale même en cas de tumeur inférieure à 10-15 mm, en raison d'un

risque de récidive plus important chez les patients plus âgés. (66)

Si le patient présente dans les suites de la première intervention, une paralysie

récurrentielle, il est souhaitable d’attendre une éventuelle récupération avant de

proposer la totalisation, en l’absence de récupération de la mobilité laryngée,

l’indication de totalisation doit être discutée au cas par cas en RCP, en fonction du

rapport bénéfice-risque et de la complication dramatique que représenterait une

paralysie récurrentielle bilatérale.

9.1.2.3 Principes de la chirurgie thyroïdienne.

- Il est préférable de faire l'intubation à l’aide d’une sonde endotrachéale avec un

système de monitoring permanent du nerf récurrent.

- Si un monitorage du nerf récurrent est prévu, on demandera au médecin-anesthésiste

d'éviter les curares ou autres paralytiques.(67)

-lors de l'installation du champs opératoire, l'accès aux aires ganglionnaires cervicales

doit être prévu en prolongeant latéralement l'incision si nécessaire.

- L'aponévrose cervicale superficielle doit être respectée, afin d'éviter des adhérences

postopératoires qui peuvent provoquer des plissures cutanées lors de la déglutition.

- Une bonne exposition de la loge thyroïdienne est le meilleur garant d'une chirurgie

thyroïdienne de qualité.

- Le recours à la section des muscles sous-hyoïdiens est jugé par le chirurgien dans

quelques cas particuliers (pôle ou nodule supérieur très haut situé; gros goitre

hypersécrétant difficilement mobilisable; cancer thyroïdien envahissant le plan

musculaire sus-jacent ; goitre ancien présentant des adhérences des inflammatoires

entre glande et muscles préthyroïdiens).

Page 102: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

70

- Cette incision doit être effectuée haute, en regard du cricoïde, de façon à éviter la

branche descendante du XII qui aborde ces muscles à leur moitié inférieure .

- Les temps opératoires sont communs à tous les types d’intervention sur la thyroïde, et

sont traitées simultanément, car la thyroïdectomie totale ne différent de la lobo-

isthmectomie que par sa bilatéralité.

- L’ordre des temps opératoires dépend des habitudes du chirurgien et des conditions

anatomiques, certains commencent par l'isthme d'autres préfèrent d'abord

dévasculariser les pôles thyroïdiens.

- L’artère thyroïdienne inférieure doit être recherchée car elle constitue un repère

important à l'identification du nerf récurrent. ctte recherche doit se faire au contact du

plan postérieur, au-dessous du tubercule de Chassaignac en regard de C6.

- Sa ligature peut compromettre la vascularisation terminale des glandes parathyroïdes ,

pour éviter ce risque la ligature doit intéressée les branches terminales de l’artère

thyroïdienne inférieure au contact du parenchyme thyroïdien .

- La libération de la face antérieure de la trachée, en sous isthmique dans l’espace

avasculaire, en faisant attention de la présence très inconstante de l'artère thyroïdienne

moyenne de Neubauer.

- Durant le temps de la libération du pôle supérieur, pour finir par sa dévascularisation,

trois éléments anatomiques doivent être pris en considération en assurant leur

préservation:

le nerf laryngé externe, branche du laryngé supérieur;

La glande parathyroïde supérieure située dans la région postérolatérale du pôle

supérieur;

Le muscle cricothyroïdien et son aponévrose.

- L’hypoparathyroïdie postopératoire est en relation surtout avec la dévascularisation

accidentelle des glandes plus que par l'excès de leur exérèse, la prudence est

recommandée lors de la dévascularisation du lobe au niveau des deux pôles, surtout en

cas de thyroïdectomie totale.

- La recherche du nerf récurrent doit être effectuée à son entrée dans le thorax, il est

préférable d’inspecter le pôle inférieur à la recherche de la parathyroïde inférieure(67),

et à la partie terminale de son trajet extra-laryngé, notamment juste au-dessous de la

lame thyrotrachéale transverse ou ligament de Gruber,

- Le tubercule de Zukerkandl lorsqu’il existe, constitue lui aussi un repère important

pour localiser le nerf récurrent au cours de la chirurgie thyroïdienne.(24, 68)

- Le monitoring peropératoire du nerf récurrent est recommandé par de nombreux

auteurs, permettant un repérage visuel et électrique du nerf récurrent, le principe du

repérage électrique du nerf récurrent est de confirmer son repérage visuel et de fournir

une notion de sa fonction.

Page 103: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

71

Ce monitoring du nerf récurrent a une valeur pronostique du fonctionnement de ce nerf

Les principales modalités décrites se font :

• par la visualisation de la corde vocale par fibroscopie notamment à travers un masque

laryngé.

• par l' évaluation de la fonction de la corde vocale

- par des électrodes de surface intralaryngées fixées à une sonde d’intubation ;

- par des électrodes bipolaires insérées directement dans le ligament cricotrachéal

durant l’intervention ;

• par l’évaluation de la fonction des muscles aryténoïdiens :

- palpation de la région rétrocricoïdienne et en stimulant le nerf récurrent ;

- électromyographie ;

• par monitoring de la fonction du muscle cricopharyngien.

L’intérêt du monitoring du nerf récurrent est particulièrement intéressant dans les cas

difficiles ou lors de chirurgie de reprise.

9.1.2.4 Techniques vidéo- assistées

Depuis le début des années 2000, plusieurs approches mini-invasives ont été

décrites, pour le traitement chirurgical des pathologies thyroïdiennes, bénignes ou

malignes.

Le but de ces techniques vidéoassistées est de réduire la taille de la cicatrice cervicale et

de diminuer la durée d’hospitalisation.(8, 67)

- La technique de minimally invasive videoassisted thyroidectomy (MIVAT) a été décrite

par Miccoli et coll.

Elle est réalisée sous anesthésie générale sur un patient en décubitus dorsal sans

hyperextension du cou.

Une incision de1,5 cm est réalisée environ 2 cm au-dessus du creux sus-sternal, la ligne

blanche avasculaire est incisée sur au moins 3 cm, les muscles sous-hyoïdiens sont

réclinés à l’aide d’un écarteur placé à leur face profonde, un autre écarteur est placé

directement sur le lobe thyroïdien en direction de la ligne médiane.

L’intervention est réalisée par voie endoscopique, sans dissection gazeuse.

Sous contrôle d'un endoscope de 5 mm de diamètre placé à 30°, une dissection des

principaux vaisseaux thyroïdiens est assurée, ainsi que l'identification des structures

importantes de la région : la branche externe du nerf laryngé supérieur, le nerf récurrent

et les parathyroïdes, les pédicules vasculaires supérieur et inférieur sont liés de manière

sélective, à l’aide de clips ou avec une pince bipolaire

(UltraCision Harmonic Scalpel),extraction du lobe thyroïdien en dehors du cou en

complétant la lobectomie.(7, 67)

Page 104: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

72

- Indications : maladie bénigne ; maladie de Basedow ; nodule TIRADS3 (A/B) ;

carcinome papillaire de bas risque ; volume thyroïdien < 25 ml, diamètre du nodule

thyroïdien < 3 cm.Contre-indications :maladie récidivante (antécédents de cervicotomie

ou d'irradiation) ;carcinome métastatique et/ou localement avancé ;patient obèse avec

cou court ;thyroïdite.

Récemment, la littérature a montré que les patients atteints d'un carcinome papillaire à

faible risque et traités par MIVAT présentaient le même traitement chirurgical avec des

taux de survie et de récurrence équivalents à ceux des patients subissant une

thyroïdectomie traditionnelle.

Les excellents résultats oncologiques, en termes d’efficacité de la résection et de

sécurité, ont amené certains auteurs à appliquer progressivement MIVAT également

dans le traitement des carcinomes différenciés de la thyroïde (DTC), des tumeurs dites

«à faible risque» aux «tumeurs à risque intermédiaire», qui représentent maintenant des

cibles optimales pour cette approche.

L'expérience croissante dans ce domaine et la maitrise de la chirurgie oncologique par

cette technique vidéo-assistée dans des cas sélectionnés ont convaincu certains auteurs

d'essayer une lymphadénectomie du compartiment central concomitante et de tester

expérimentalement une approche par assistance vidéo de la lymphadénectomie du

compartiment latéral.(69)

Figure 41 Patient en décubitus dorsal. sans hyperextension du cou.(7)

Figure 40 Position des écarteurs durant l'étape endoscopique

Page 105: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

73

9.1.2.5 Thyroïdectomie robotique

Les progrès technologiques apportés au robot de dernière génération (da Vinci S)

ont permis leur application dans la chirurgie thyroïdienne. Actuellement, il ne s’agit pas

réellement d’une chirurgie mini-invasive, mais d’une technique chirurgicale dont le seul

but est d’éviter la cicatrice cervicale. Les incisions cutanées sont déjetées dans les

régions axillaire et péri-aréolaire pour aborder la région cervicale au moyen de

décollement pré-musculaire pectoral.

Sa supériorité par rapport aux procèdes conventionnelles (classiques ou

endoscopiques),réside dans la haute qualité de la vision, avec un optique en trois

dimensions et des mouvements de grande habileté et de très haute précision.(7)

Elle est décrite en 2007 par l’équipe du Pr Chung dans le but d’éviter une cicatrice

cervicale visible(2) et de surmonter les limites rencontrées avec les techniques de

chirurgie endoscopique.

La faisabilité technique de la chirurgie thyroïdienne robotique pour les carcinomes

thyroïdiens a été rapportée pour la première fois en 2009 . Actuellement, seulement

cinq ans après l'apparition de la chirurgie thyroïdienne robotique et différentes

modifications par rapport à la technique chirurgicale originale, c'est la voie d'abord

transaxillaire sans utilisation de gaz qui est devenue le standard du traitement.

Figure 42 Vision endoscopique MIVAT. Le nerf laryngé récurrent (NR) apparaît dans le sillon trachéo-œsophagien. Une glande

parathyroïde est également bien visible (P).(8)

Figure 43 Vision endoscopique: coupe du pédicule supérieur par Harmonic. L'artère carotide est bien visible.

Page 106: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

74

Ses avantages sont :

- des suites postopératoires favorables,(diminution des douleurs, de l'inconfort

postopératoire cervical, des modifications sensitives et des troubles de la déglutition ).

- une efficacité oncologique et une sécurité comparable à celles des techniques

chirurgicales conventionnelles sans complication additionnelle.

- une satisfaction cosmétique excellente.

Ses limites: malgré qu'il existe plusieurs études rapportant la faisabilité et les bénéfices

de la chirurgie thyroïdienne robotique, mais il n'y a pas de consensus concernant cette

technique.

Le manque d'essais prospectifs randomisés comparant la chirurgie thyroïdienne

robotique avec la chirurgie conventionnelle ou endoscopique constitue la plus grande

limite à une adoption plus large de la thyroïdectomie robotique.

Les plus grosses séries présentent des résultats en termes de paralysie récurrentielle et

d’hypoparathyroïdie similaire aux abords classiques (0 à 3,6 % de paralysie

récurrentielle définitive et 0,4 à 9 % d’hyperparathyroïdie définitive)(70).

Toutefois qu’il s’agit d’une nouvelle technique (moins de 10 ans) dont la progression

technique est en constante évolution. La morbidité tendra probablement à diminuer

dans les années à venir.(2)

9.1.3 LE CURAGE GANGLIONNAIRE

L'atteinte ganglionnaire métastasique dans les cancers papillaires est très

fréquente, dans 20 à 90 % des opérés , elle est globalement supérieure à 50 % des cas .

L'atteinte ganglionnaire dans les carcinomes vésiculaires est moins fréquente, environ

Figure 44 Installation du patient. Voie axillaire gauche.(2)

Figure 45 Mise en place de l’écarteur orthostatique. (2)

Figure 46 Robot Da vinci S

Page 107: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

75

10 % des opérés, avec cependant une tendance beaucoup plus fréquente à développer

des métastases viscérales à distance. (66)

9.1.3.1 Les compartiments du cou

Anatomie chirurgicale et classification de Robbins

Actuellement les territoires ganglionnaires cervicaux sont divisés en six niveaux dans

la classification de l’American Head and Neck Society ou classification de Robbins, qui

aujourd'hui est considérée comme la référence, certains niveaux sont divisés en sous-

niveaux A et B. Cette distinction introduite secondairement apporte plus de précision en

décrivant des espaces celluloganglionnaires présentant un profil d'envahissement propre au

sein d'un même niveau.(5, 25) Elle divise le cou en trois compartiments, un compartiment

central du cou et deux compartiments latéraux droit et gauche.

Le compartiment centrale est compris entre les deux pedicules jugulo-carotidiens,

représenté par les secteurs ( VI,I,VII) et les compartiments latéraux sont en dehors des

vaisseaux du cou, représentés par les secteurs (II,III,IV,V). Ces compartiments ont été

divisées en six secteurs (figure 50) qui servent de base pour définir les curages

cervicaux.

- Le secteur I sous-mentonnier et sous-maxillaire ne contient en général pas de

métastase ganglionnaire des cancers thyroïdiens.

- Le secteur II jugulo-carotidien supérieur est compris entre la base du crane et le plan

horizontal passant par l’os hyoïde. Il est divise en deux parties antérieure et postérieure

par le nerf spinal.

- Le secteur III jugulo-carotidien moyen est situe entre le plan de l’os hyoïde et celui du

cartilage cricoïde.

- Le secteur IV jugulo-carotidien inferieur lui est sous-jacent jusqu’a la clavicule.

- Le secteurV correspond au triangle postérieur, en arrière du muscle sternocléido-

mastoïdien, au dessus de la clavicule et en avant du muscle trapèze. Il est également

divise en deux parties supérieure et inferieure par le plan horizontal passant par le

cartilage cricoïde.

- Le secteurVI est limite par les deux gaines jugulocarotidiennes latéralement, l’os

hyoïde en haut, le manubrium sternal en bas, la face postérieure des muscles sous

hyoïdien en avant et les muscles pré-vertébraux en arrière.

On lui adjoint un compartiment VII qui lui est sous-jacent, allant du manubrium sternal

au tronc artériel brachio-céphalique à droite et son plan horizontal à gauche. Il ne s’agit

pas anatomiquement d’un compartiment cervical. Mais la limite avec le compartiment VI

n’est pas évidente. Les premiers relais ganglionnaires atteints sont ceux du secteur

central VI, métastatiques dans 50 à 80 % des cas de cancers papillaires, l'atteinte

latérale (secteurs II, III, IV, V), bien que moins fréquente, peut être retrouvée jusqu'à

45 % des cancers papillaires, préférentiellement homolatérale à la tumeur .

Page 108: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

76

9.1.3.2 Nomenclature des différents curages ganglionnaires

Selon la classification proposée par l’American Head and Neck Society et l’American

Academy of Otolaryngology– Head and Neck Surgery en 2001(5, 71), on décrit :

- le curage ganglionnaire cervical radical :

comporte l'ablation des niveaux ganglionnaires I à V, le sacrifice du muscle sterno-

cléido-mastoïdien, de la veine jugulaire interne et de la branche cervicale du nerf spinal.

- le curage ganglionnaire cervical radical élargi :

il emporte un territoire ganglionnaire supplémentaire (ganglions paratrachéaux,

médiastinaux supérieurs) et/ou une structure non lymphatique (glande parotide,

carotide interne, peau, nerf XII).

Figure 47 Systématisation des ganglions du cou selon la classification de Robbins selon l'American Head and Neck Society. Niveaux I à VII. (5)

Page 109: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

77

- le curage ganglionnaire cervical radical modifié :

C'est un évidement qui préserve une des trois structures non ganglionnaires, l'élément

préservé doit être précisé nominalement. ainsi trois sous types sont distingués en

fonction des éléments conservés dans ce curage :

- Évidement radical modifié type I: avec préservation du nerf spinal ;

- Évidement radical modifié type II: préservation du nerf spinal, du muscle sterno-

cléido-mastoïdien, et sacrifice de la veine jugulaire interne ;

- Évidement radical modifié type III ou évidement fonctionnel : avec préservation du

nerf spinal, du muscle sterno-cléido-mastoïdien et de la veine jugulaire interne, c'est le

type le plus répandu actuellement en l'absence d' envahissement de ces structures.

10.1.3.2. 1. Le curage ganglionnaire cervical sélectif "partiel" :

C'est un évidement qui ne comporte pas l'ablation de l'ensemble des niveaux

ganglionnaires ,Selon les recommandations de Ferlito et al (5), le type d'évidement

ganglionnaire sélectif est désigné par les niveaux et sous-niveaux ganglionnaires

emportés, lorsque dans le passé on distinguait classiquement cinq types principaux

d'évidements sélectifs :

• sus-omo-hyoïdien (soit l'évidement ganglionnaire sélectif des niveaux I, II, III);

• antérolatéral (soit l'évidement sélectif des niveaux I, II, III, IV) ;

• latéral "jugulaire"(soit l'évidement sélectif des niveaux II, III, IV) ;

• postérolatéral (soit l'évidement sélectif des niveaux II, III, IV, V) ;

• cervical antérieur "curage central" (soit l'évidement sélectif du niveau VI).

L'évidement sélectif du niveau VI « évidement central » ,et du compartiment latéral (II,

III, IV) est le utilisé en chirurgie des carcinomes thyroïdiens.

Un controverse concernant l’étendue et les indications du curage ganglionnaire dans

le traitement des Carcinomes différenciés de la thyroïde.

Le curage ganglionnaire fait partie intégrante de la prise en charge des CDT. On

distingue deux types de curages : le curage ganglionnaire thérapeutique dit de nécessité

et le curage prophylactique dit de principe.

9.1.3.2.1 Le curage ganglionnaire thérapeutique:

Il correspond à l'exérèse des ganglions suspects d'être métastatiques à l'évaluation

préopératoire (examen clinique et l'échographie cervicale) ou par leur aspect

macroscopique peropératoire) ou de ganglions manifestement atteints (cytoponction

et/ou examen extemporané). Il existe un consensus sur la nécessité de ce type de curage

pour les raisons suivantes :

Page 110: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

78

- L'obtention d'un staging tumoral qui permettra de classer les patients dans des

catégories à risque et adapter ainsi la stratégie thérapeutique ;

- La réduction des risques de récidive pour toutes les catégories de risque et de

mortalité spécifique pour les hauts risques.

Le controverse porte sur l'étendue du curage ganglionnaire à réaliser. Les consensus

français et européen laissent une plus grande liberté de choix au chirurgien dans

l'étendue du curage en préconisant au minimum un curage central (pour le consensus

français) et, dans tous les cas, une exérèse ganglionnaire focalisée sur les secteurs

atteints.

Le consensus américain est plus agressif en recommandant dans tous les cas un curage

central (VI), étendu au compartiment latéral (III . IV ± II et V) en cas d'atteinte

ganglionnaire suspectée ou prouvée(66), le but étant l'éradication de toute maladie

macroscopique.

Les évidements doivent être complets et cibler les compartiments atteints et les

compartiments adjacents.(47)

9.1.3.2.2 Le curage ganglionnaire prophylactique:

Le curage prophylactique correspond a un évidement ganglionnaire réalisé de

façon systématique pour tout carcinome thyroïdien, alors qu’il n’y a aucune évidence

d’envahissement ganglionnaire de la région (patient N0).

La réalisation de ce type de curage est controversée à la fois pour son indication et son

utilité pronostique et plus encore sur son étendue. Les consensus européens ne le

recommandent pas ,malgré leur reconnaissance de son intérêt dans la classification des

patients dans les différentes catégories à risque et adaptant ainsi la stratégie

thérapeutique appropriée.

Le consensus américain préconise un curage prophylactique central uni- ou bilatéral en

cas de carcinome papillaire avancé stades (pT3 et pT4) (47, 66), ou même en cas de

tumeurs de plus de 1 cm chez les patients à haut risque pour certains auteurs. (4)

certains auteurs recommandent même un curage ganglionnaire prophylactique dans les

compartiments central et jugulocarotidien ipsilatéral devant un CPT pour identifier les

patients à haut risque.(72)

le tableau. no10 résume les arguments des auteurs partisans d'un curage ganglionnaire

prophylactique, et les arguments de ceux qui sont contre.

9.1.3.3 Principes du curage ganglionnaire :

- La lymphadénectomie centrale: elle emporte le tissu cellulolymphatique de tout le

compartiment central (encore appelé niveau VI et VII) paratrachéal (ou recurrentiel)

Page 111: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

79

droit et gauche, prétracheal , prelaryngé et médiastinal antéropostérieur, ce

compartiment est limité entre l’os hyoïde en haut, jusqu’au bord supérieur du tronc

veineux brachiocéphalique gauche vers le bas . Latéralement, jusqu’au bord médial de

l’artère carotide commune, et est limitée en arrière par le plan des muscles

prévertébraux. La résection du tissu cellulolymphatique se prolonge facilement vers le

bas dans le médiastin antérosupérieur. (73, 74) Les ganglions du niveau VI sont ceux qui

se trouvent au-dessus de la fourchette sternale et les ganglions du niveau VII sont ceux

situés entre la fourchette sternale et le tronc veineux innominé.

Tableau 10 Arguments des partisans et les opposants au curage prophylactique.

Les arguments en faveur du curage central prophylactique

Les arguments contre le curage central prophylactique

- Relation entre la présence de métastases ganglionnaires avec la diminution de la survie et l’augmentation du risque du décès lie au cancer ; - Difficulté d’identification pré- ou per-opératoire des métastases ganglionnaires du compartiment central - Amélioration de la détermination du stade tumoral, pour une meilleure définition de la prise en charge thérapeutique et des modalités de surveillance ; - Diminution du taux de thyroglobuline postopératoire par rapport a une thyroïdectomie simple ; - Diminution des récidives ganglionnaires locales et des ré-interventions dans le compartiment central qui sont associées a une morbidité accrue.

- Risque potentiel plus élevé de complications postopératoires; - Absence d’évidence d’une diminution du taux de récidive et de la mortalité lies au cancer ; - Surestimation du stade tumoral imposant un traitement par iode radioactif ou une augmentation de la dose administrée ; - Absence de certitude que les micro-métastases auront une signification clinique ultérieure comme c’est le cas dans les compartiments latéraux; - Résultats contradictoires concernant l’effet sur le taux de thyroglobuline postopératoirequi sont plus abaisses lors du contrôle précoce mais comparables six mois après curage central par rapport a une thyroidectomie seule.

- Le Curage récurrentiel gauche consiste en une mobilisation de la lame

celluloganglionnaire située en avant du nerf récurrent.(73)

Page 112: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

80

- Le Curage récurrentiel droit consiste en une mobilisation de la lame

celluloganglionnaire située en avant, et en arrière du nerf récurrent, La présence de

ganglions rétronerveux est habituelle à droite dans l’espace situé entre le bord externe

de l’oesophage et la face interne de la carotide.(73)

- La lame celluloganglionnaire du médiastin supérieur correspond à la partie basse du

curage central, dont l'exérèse nécessite une mobilisation complète des reliquats

thymiques, du TABC, du confluent veineux jugulo-sous-clavier droit.

- Le curage ganglionnaire est un curage conservateur respectant les éléments vasculo-

nerveux de la région et les principaux muscles.

- La lymphadénétomie jugulocarotidienne :

Le curage ganglionnaire jugulaire interne débute sous le ventre postérieur du muscle

digastrique en haut et s’étend en bas jusqu’au creux sus-claviculaire.

Latéralement, il emporte les ganglions situés au bord externe de la veine jugulaire

interne, jusqu’au bord externe du sternocléidomastoïdien qui représente le plan

antérieur de la zone disséquée. La limite postérieure est constituée par le muscle scalène

antérieure

- L'abord de la loge jugulocarotidienne se fait par voie latérale, en dehors des muscles

sous-hyoïdiens, et non pas à travers la loge thyroïdienne.

- En dessous du muscle omo-hyoidien, les ganglions deviennent plus postérieurs pour

devenir rétro-jugulaires.

- Au-dessus de la zone de section du muscle omo-hyoïdien et au-dessous du muscle

digastrique, les ganglions pré-jugulaires internes doivent être réséqués.

- Au cours de l’exérèse ganglionnaire certains éléments doivent être repérés et respectés

1) le nerf phrénique en avant du scalène antérieur notamment. Il ne faut donc pas aller

trop loin en arrière ;

2) le nerf spinal, en dehors et en arrière du sterno-cleido-mastoïdien alors qui devient

superficiel. Il ne faut donc pas aller trop latéralement ;

3) le pneumogastrique en dedans.

- Lorsque la pièce de curage est enlevée, on visualise clairement le nerf spinal à la face

interne du sterno-cleido-mastoïdien, le nerf phrénique sous la face antérieure de

l’aponévrose du muscle scalène antérieur, qui marque la limite toute postérieure du

curage.

9.1.4 Les Complications de la chirurgie :

Seuls une bonne connaissance de l'anatomie de la région cervicale ainsi qu'un

volume d'activité suffisant et une expérience en chirurgie thyroïdienne chez les

chirurgiens, garants d'une faible morbidité postopértoire .

Les patients doivent faire l’objet d’une information parfaitement claire sur les risques

fréquents, normalement prévisibles ou graves, ainsi que des traitements possibles

Page 113: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

81

induits par ces complications, cette information doit être donné par le chirurgien lui

même ou par l'intermédiaire d'un personnel formé et qualifié.

On distingue les complications liées à la thyroïdectomie de celles, induites par les

curages ganglionnaires. (66)

9.1.4.1 Complications liées à la thyroïdectomie

1. Les Hématomes :

Il s’agit de la complication la plus redoutée lorsqu’elle induit un syndrome compressif, les

hématomes compressifs surviennent dans moins de 1 % des cas mais engagent le pronostic

vital de façon immédiate, imposant un geste de décompression en urgence. Dix pour cent de

ces hématomes surviennent au-delà de la 24e heure, raison pour laquelle il n’est pas conseillé

d’effectuer des thyroïdectomies totales en ambulatoire (72).

2. La dyspnée postopératoire : de type inspiratoire traduit habituellement une

paralysie bilatérale des nerfs récurrents en fermeture. Cet accident, rare mais grave,

impose une trachéotomie d'extrême urgence.

3. L'Hypocalcémie postopératoire :

Elle n’est rencontrée qu’après une thyroïdectomie totale, en relation avec un

traumatisme des parathyroïdes (dévascularisation, hématome, exérèse) en relation avec

leur dissection lors de la thyroïdectomie.

L’hypocalcémie se définit par un taux de calcémie sérique inférieur à 2 mmol/l (80

mg/l) ou pour le calcium ionisé inférieur à 1,10 mmol/l (75). Les symptômes les plus

fréquemment rencontrés sont des paresthésies des mains ou péribuccales, plus

rarement en cas d’hypocalcémie profonde des crampes, un signe de Trousseau (main

d’accoucheur) ou de Chvostek, la majorité étant transitoire, le taux d’hypocalcémies

postopératoires est d’environ 25 à 30 %, et l’hypocalcémie est définitive dans 2,7 % des

cas(75).

L’hypoparathyroïdie postopératoire est secondaire à un défaut de sécrétion de PTH, qui

a pour conséquence une hypocalcémie associée habituellement à une

hyperphosphorémie.

En plus le stress chirurgical abaisse le calcium total, Environ 50 % de ce dernier est sous

forme ionisée. L’hypocalcémie postopératoire est majorée lors des chirurgies pour : goitre volumineux,

curages cervicaux centraux, chirurgies cervicales itératives, âge de plus de 50 ans, et en

cas de carence en vitamine D.

Page 114: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

82

Pas de thérapie spécifique , si le patient est asymptomatique ,en cas d’hypocalcémie

relative (calcémie comprise entre 2 mM/L et 2,20 mM/L), le traitement est préconisé

pour les patients symptomatiques, il repose sur l’administration de calcium-élément per

os (par paliers progressifs de 1000 mg, la posologie étant adaptée à la stabilisation de la

calcémie), au mieux couplée avec une supplémentation en vitamine D (habituellement

par calcitriol 0,5 à 2 μ/j). En cas d’hypocalcémie aiguë sévère quel que soit la tableau

clinique (inférieure à 1,75 mM/L), sont traitées efficacement par l’injection

intraveineuse de gluconate de calcium.

Malgré l’absence de consensus sur le type de traitement et sa durée, habituellement, une

décroissance des prises de calcium et de vitamine D s’évalue sur 15 jours à un mois. En

cas d’absence de récupération de la fonction parathyroïdienne après 12 à 18 mois,

l’hypocalcémie doit être considérée comme définitive.

La réduction de la profondeur de l’hypocalcémie postopératoire et de ses symptômes est

possible avant l’intervention par la correction des hypovitaminoses D et par la prise de

calcium-élément per os. La principale prévention consiste à identifier et préserver la

vascularisation des parathyroïdes en peropératoire. Lorsqu’une ou plusieurs glandes

ont été retirées par inadvertance, par nécessité, ou apparaissent dévascularisées, leur

autotransplantation (dans le muscle sternocléidomastoïdien homolatéral) permettrait

de réduire le taux d’hypocalcémies postopératoires définitives.

4. Les lésions du nerf laryngé inférieur (nerf récurrent) :

Quelle que soit l’étendue du geste thyroïdien, cette chirurgie expose à des paralysies

récurrentielles (PR), constatées en post-opératoire immédiat, elles sont dans la majorité

des cas unilatérales. Les facteurs favorisants sont en général liés à des difficultés

techniques peropératoires, ou un geste d’exérèse étendu : cancer avec curage central,

réinterventions cervicales, goitre volumineux plongeant.

Le taux d’atteintes transitoires est en moyenne de 9,8 % et d’atteintes définitives

(persistant au-delà d’un an) de 2,3 %(76). Les signes sont marqués par une dysphonie

(voix bitonale, rauque) dont l’intensité est très variée selon le mode de paralysie de la

corde vocale concernée, elle est majeure associée à des troubles de la déglutition en cas

de corde vocale paralysée en position d’ouverture. en position intermédiaire elle est

nette, plus ou moins compensée par les mouvements de l’autre corde vocale.

En position fermée, elle peut être minime, et passe inaperçue, révélée seulement par une

impossibilité à hausser la voix.

Les paralysies bilatérales en fermeture sont beaucoup plus rares, dans moins de 1 % des

cas, mais peuvent être dramatiques à l’extubation sous forme d’une dyspnée laryngée

inspiratoire avec asphyxie.

Le taux de PR est très significativement réduit dans les centres à haut volume et lorsque

cette chirurgie est réalisée par un chirurgien expérimenté. La meilleure prévention

Page 115: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

83

consiste à identifier le nerf récurrent en peropératoire de façon formelle afin d’éviter

son traumatisme.

L’introduction récente du neuro-monitoring per-opératoire par électrostimulation du

nerf lui-même ou du pneumogastrique apporte une sécurité et un confort accru de

dissection, sans supprimer totalement les risques.

Une prise en charge précoce est indispensable. Dans les exceptionnelles paralysies

bilatérales en fermeture, la règle est de réintuber et de tenter une corticothérapie

systémique d’au minimum 48 heures avant de tenter une nouvelle extubation.

Une trachéotomie s’avère nécessaire dans moins de 50 % des cas(76). Une cordotomie

postérieure au laser avec aryténoïdectomie permet en cas de nécessité de retrouver une

filière laryngée suffisante pour la respiration mais au prix de séquelles vocales ou de

troubles de la déglutition persistants.

Pour les PR unilatérales, la rééducation orthophonique doit être active, dans l’attente

d’une récupération spontanée de la mobilité ou d’une compensation par la bande

ventriculaire controlatérale.

En cas de mauvaise tolérance (dyspnée, inhalations à répétitions) ou de persistance des

troubles au-delà de 12 mois, différentes techniques de médialisation laryngée sont

possibles : injection intracordale de graisse autologue ou de silicone, adduction

aryténoïdienne.

5. Les lésions du nerf laryngé supérieur

La branche externe du nerf laryngé supérieur, innervant le muscle cricothyroïdien, est

particulièrement exposée lors de la dissection du pôle supérieur de la thyroïde.

D’identification difficile, sa lésion peropératoire est extrêmement fréquente et probablement

sous-estimée, jusqu’à 58 % des cas. La perte de tension antéropostérieure de la corde vocale

provoque une difficulté à moduler la voix, à pousser dans les aigus, et peut provoquer une

gêne à la déglutition. Fréquemment de résolution spontanée, la correction de ce trouble est

améliorée par la rééducation orthophonique.

Autres complications

Les oedèmes péricicatriciels sont extrêmement fréquents et disparaissent spontanément en

quelques semaines. Ils sont en lien avec des séromes qu’il faut parfois ponctionner pour les

assécher, ou des petits hématomes sous-cutanés. Des massages cervicaux par le patient

(palper-rouler) permettent d’aplanir la cicatrice et d’éviter les accolements sous-cutanés. Les

infections de cicatrice sont rares, inférieures à 1 %, traitées par antibiothérapie ou reprise pour

drainage-lavage en cas d’abcès collecté.

Page 116: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

84

9.1.4.2 Complications liées aux curages ganglionnaires cervicaux

Pour les curages centraux, les risques de lésion du nerf récurrent ne semblent pas plus

fréquents dans des mains expertes, mais le risque d’hypoparathyroïdies transitoires et

définitives est accru de façon significative. Pour les curages latéraux, les deux principales

complications sont les lymphorées et les lésions neurologiques.

1. Les lymphorées

Les séromes postopératoires sont fréquents après curage latéral et de résolution spontanée. En

revanche, au niveau du secteur IV inférieur, le canal thoracique peut être blessé à gauche ou la

grande veine lymphatique à droite, dans 5 à 8 % des cas. La détection d’une fuite lymphatique

peropératoire doit être traitée par ligature immédiate.(71) En postopératoire, des ponctions

évacuatrices associées à un régime pauvre en triglycérides permettent un tarissement dans la

majorité des cas. En cas d’échec, une réintervention doit être envisagée.

Les lésions neurologiques

Les troubles sensitifs du moignon de l’épaule sont fréquents dans plus de 30 % des cas,

et généralement résolutifs en quelques mois. La lésion nerveuse la plus fréquente est

celle du nerf spinal accessoire lors des curages des compartiments II à V, entraînant une

paralysie du muscle trapèze et développement d’un syndrome douloureux de l’épaule

dans au moins 5 % des cas.

Les atteintes de la chaîne sympathique cervicale ont un taux d’incidence peu précis dans

la littérature, très inférieur à 1 %, et entraînent un syndrome de Claude-Bernard-

Horner. La non-résolution spontanée du syndrome après quelques mois peut nécessiter

une blépharoplastie correctrice en cas de gêne clinique. Les lésions du nerf

phréniquesont aussi rares mais à connaître responsables d'une paralysie

diaphragmatique, l'atteinte du nerf grand hypoglossese traduit par une paralysie d’une

hémilangue.(5, 66, 71)

9.2 TRAITEMENT ISOTOPIQUE

À la suite d’un traitement chirurgical complet souvent après 4 à 6 semaines,

l’administration d’iode radioactif (iode 131) n’est pas systématique en l’absence de

bénéfice démontré sur la survie et sur le risque de récidive chez la plupart des

patients.(77)

Page 117: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

85

9.2.1 Objectifs du traitement par l’iode 131

Le but de l’administration d’iode 131 est de :

- détruire le tissu thyroïdien normal résiduel (totalisation ou "ablation " isotopique)

pour faciliter la surveillance ultérieure par le dosage de la thyroglobuline sérique, et, si

nécessaire, par la scintigraphie du corps entier diagnostique àl’iode-131;

- rechercher des foyers tumoraux éventuels par un examen scintigraphique du corps

entier pratiqué quelques jours après l’administration de l’iode 131,examen très sensible

pour les reliquats thyroïdiens de petites dimensions et pour le diagnostic d’infiltrats

métastatiques;

- traiter des reliquats tumoraux post opératoires possibles (traitement isotopique

"adjuvant"), pour réduire le risque de récidive et la mortalité spécifique ;

- traiter la persistance connue de la maladie (traitement isotopique proprement dit ou

"thérapeutique")(10)

9.2.2 Indications de la totalisation isotopique.

Les indications de traitement post-opératoire d’iode 131 sont fondées sur le risque de

maladie résiduelle postopératoire et sur le risque de rechute ultérieure. On distingue les

tumeurs à faible risque de récidive (< 5 %), les tumeurs à risque intermédiaire de

récidive (5-20 %) et celles à risque élevé (> 20 %) de récidive.(77)

Elle est indiquée après thyroïdectomie totale ou quasi-totale, chaque fois que l’âge du

patient, l’extension de la tumeur appréciée par la classification pTNM, le type

histologique et/ou la multi-focalité font envisager un risque d’évolution ultérieure, une

maladie résiduelle post opératoire, une extension à distance.

La présence d’anticorps anti-Tg en pré-op et post-op doit être également prise en

compte dans la mesure où ceux-ci interféreraient avec le dosage de la Tg dans le cadre

du suivi. Elle peut justifier une totalisation isotopique qui faciliterait le suivi.

Les indications de la totalisation isotopique sont fonction du niveau de risque du patient.

- Chez les patients à faible risque évolutif et diamètre du carcinome <10 mm(très

faible risque), la totalisation isotopique n’a pas de bénéfice démontré, et n’est donc pas

indiquée .

- Chez les patients à risque évolutif élevé, l'administration d’une forte activité d’iode 131

(3700 MBq, [100 mCi]) après sevrage en hormones thyroïdiennes est indiquée, diminue

le risque de récidive, facilite la détection précoce des foyers tumoraux résiduels, et

pourrait diminuer la mortalité liée au cancer.

- Dans les autres cas (patients à risque évolutif faible et diamètre du cancer >10 mm

Page 118: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

86

et à risque intermédiaire), les évidences en faveur des bénéfices de l’iode radioactif ne

sont pas suffisantes. L’indication de totalisation isotopique n’est pas consensuelle, de

même l’activité à administrer et la méthode de stimulation la plus adaptée ne sont pas

définies, mais le traitement, lorsqu’il est indiqué, peut être réalisé avec l’activité d’iode

131 la plus faible possible(1100 MBq, [30 mCi]) et avec la méthode de stimulation par

(TSH) la mieux tolérée(stimulation par TSHrh).(10, 77, 78)

- Il semble raisonnable de proposer la totalisation en cas de carcinomes thyroïdiens peu

différenciés, folliculaires, papillaires avec histologie défavorable. Dans ces derniers cas,

ainsi que pour les cancer vésiculaires à invasion minime et à cellules de Hurtle, une

révision des lames de la part des anatomopathologistes est nécessaire avant que toute

décision soit prise.(60)

9.2.3 Contre indications absolue en cas de :

- Grossesse : si le carcinome thyroïdien est diagnostiqué au cours de la grossesse, il

convient de reporter le traitement par l'iode radioactif au terme de la grossesse.

- Allaitement : si la décision de traitement par l'iode 131 est prise en cours d'allaitement

celui-cisera stoppé avant l'administration de l'iode et ne sera pas repris après .

9.2.4 Complications du traitement par iode 131

On distingue les effets secondaires précoces et tardifs. Leur incidence est liée à l’activité

administrée, de sorte qu’avec les traitements à faible activité ceux-ci sont rares ou quasi

inexistants.

- Les effets précoces: Ils surviennent classiquement une semaine après le traitement par

l'I131, des complications salivaires à type Sialadénite aiguë varie de 6,7 à33 % après

administration d’activité élevée ≥ 3,7 GBq d’iode 13. La sialadénite aiguë répond aux

anti-inflammatoires, mais le passage à la chronicité est possible, des nausées, et des

douleurs osseuses dans les formes métastatiques.

- Les effets tardifs :

La xérophtalmie: c'est une atteinte très rare des glandes et des canaux lacrymaux

,associant un larmoiement chronique par sténose du canal lacrymal.

- Les effets sur la fertilité:

Chez l’homme : hypo et azoospermie souvent transitoires et rares pour des activités <

14 GBq.

Chez la femme : l’augmentation du risque de fausse couche est controversée. Pour éviter

tout risque, il est recommandé d’espacer le délai entre le traitement et la grossesse de

plus de 6 mois et une fois l’équilibre hormonal obtenu.(10)

Page 119: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

87

Tableau 11 Indications de la totalisation isotopique

Pas d’indication car pas de bénéfice démontré

Parmi les patients à très faible risque évolutif : pT1, N0-Nx, M0-Mx

Indication certaine : totalisation isotopique par au moins 3700 MBq (100 mCi)

d’iode 131 après sevrage en hormones thyroïdiennes.

Patients à risque évolutif élevé:

- exérèse tumorale incomplète non ré-opérable

- ou exérèse tumorale complète mais risque important de récidive ou de mortalité :

grosse tumeur et/ou extension extra thyroïdienne macroscopique (T 4),

- métastase à distance (tout T, tout N, M1).

Indication à discuter en RCP : activité administrée sous sevrage ou rhTSH. - Cancers peu différencié

- Histologies défavorables** :

Papillaire : Insulaire, cellules hautes, cellules en colonne, à cellules de Hurtle,

trabéculaire, sclérosant diffus1

Folliculaire à cellules de Hurttle

Patients à faible risque évolutif : T2, micro-carcinomes multifocaux

Patients à risque évolutif intermédiaire : T3 et avec extension ganglionnaire (T1-3

N1 M0),

Page 120: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

88

9.3 HORMONOTHERAPIE THYROIDIENNE APRES CHIRURGIE

L'hormonothérapie thyroïdienne s'impose pour tous les patients opérés d'un

cancer thyroïdien quelle qu'ait été l'étendue de l'exérèse, qu'il y ait eu ou non traitement

complémentaire radioisotopique.

Le traitement hormonal a pour intention :

- d' assurer la substitution hormonale après thyroïdectomie ;

- supprimer toute stimulation éventuelle de cellules tumorales résiduelles en abaissant

le taux de TSH.(66)La lévothyroxine (LT4) constitue le traitement le plus commun, le

plus commode et le plus logique. Les doses utilisées pour la lévothyroxine sont de

l'ordre de 2 à 2,5 μg/kg/j en traitement freinateur, de 1,6 à 2 μg/kg/j(150 μg/j) en

traitement substitutif.

Figure 48 Schéma récapitulatif des indications du traitement initial par iode 131(après thyroïdectomie totale). EET : extension extrathyroïdienne ; EETm : extension extrathyroïdienne minime.(10)

Page 121: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

89

Les besoins en hormones thyroïdiennes sont en effet proportionnels au poids, un peu

plus faibles chez la femme et les sujets âgés.

La médication est à prendre quotidiennement, à jeun, toujours dans les mêmes

conditions, l'adaptation du traitement est basé sur le taux de TSH mesuré six semaines à

deux mois après l'initiation de la posologie, la mesure de T4 est moins informative que

celle de la TSH, et sa détermination n'a d'intérêt que s'il existe un doute sur la qualité de

l'observance thérapeutique, l'augmentation du taux de la T3 signe un surdosage

thérapeutique.

Une fois la posologie substitutive ou freinatrice déterminée, la surveillance annuelle ou

tous les six mois est suffisante.

La posologie du traitement hormonal et le degré de freinage de la TSH sont à adapter au

pronostic du cancer. Les recommandations sont les suivantes :

- Pour les patients à faible risque et les patients en rémission complète confirmée par

les dosages de la Tg et par l'échographie, la TSH peut être maintenue entre 0,3 et 2 mU/l;

- Pour les patients à haut risque de récidive, et en absence de contre-indications la TSH

doit être maintenue à un niveau bas, inférieur à 0,1 et 0,5 mU/l pendant 5 à 10 ans ;

- Lors du traitement initial et chez les patients non guéris, la TSH doit être maintenue en

permanence à une valeur inférieure à 0,1 mU/L, en l’absence de contre-indication.(66)

9.4 Autres traitements

9.4.1 Radiothérapie externe

La radiothérapie externe n'est pas un traitement curatif de première intention. Son indication doit être appréciée en fonction du contexte (âge de la personne, lésion douloureuse, taille, localisation et évolutivité des lésions,…). Elle peut être proposée à titre complémentaire et palliatif sur des lésions résiduelles ou

récurrences loco-régionales et métastases non accessibles à la chirurgie et/ou ne fixant

pas l’Iode131.Elle s'effectue au moyen de 25 à 35 séances pour une dose totale de 50 à

70 Gy. (66)

9.4.2 Chimiothérapie et thérapies ciblées

Les chimiothérapies classiques n’ont pas prouvé leur efficacité dans le traitement des

cancers thyroïdiens différenciés métastatiques.

Elles ne doivent être envisagées qu’en cas de développement incontrôlable après échec

de toutes les autres possibilités thérapeutiques.

les thérapies ciblées par inhibiteurs de tyrosine kinase

(Sorafenib et Lenvatinib)actuellement disponibles peuvent être discutées dans les

formes réfractaires au traitement conventionnel et évolutives.(66)

Page 122: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

90

10 Surveillance du cancer thyroïdien différencié

L'objectif du suivi est de dépister précocement les récidives, qui sont dans la

majorité des cas locorégionales et survenant le plus souvent cinq à sept ans après le

diagnostic. Parallèlement, il faut éviter un suivi intensif non justifié pour les patients à

faible risque évolutif, représentant 80 % des patients, d'autant qu'il engendre des coûts

inutiles et est source de stress pour les patients.

10.1 Moyens de surveillance :

10.1.1 Examen clinique

doit chercher une récidive locorégionale tumorale ou ganglionnaire au niveau du cou, ou

des métastases osseuses qui sont parfois visibles au niveau de la ceinture scapulaire et

les apophyses épineuses du rachis sous forme de tuméfactions molles et chaudes.

10.1.2 Surveillance biologique :

Après traitement initial, la thyroglobuline et la recherche d’ATAT qui lui est associée,

doivent être dosées tous les 6-12 mois.

10.1.2.1 Le dosage de la thyroglobuline

Le dosage de la thyroglobuline (Tg) est un paramètre essentiel dans le suivi des patients

présentant un cancer différencié de la thyroïde papillaire et/ou vésiculaire. Le dosage de

Tg ne doit pas être utilisé pour le dépistage du CDT et il ne fait pas partie des bilans des

cancers thyroïdiens au diagnostic, ni même des explorations biologiques initiales du

nodule thyroïdien.(79)

Il s’agit d’un marqueur sensible et spécifique dont le taux mesuré reflète principalement

la différenciation du tissu tumoral, la masse de tissu thyroïdien et le degré de

stimulation des récepteurs de la TSH.

La Tg est produite à la fois par les cellules thyroïdiennes normales et cancéreuses et sa

production est sous contrôle de la TSH, qui doit toujours être mesurée lors du

dosage de la Tg. Ce dosage peut ainsi être réalisé sous traitement hormonal freinateur

ou après stimulation de la thyroïde (post-sevrage ou après administration de TSH

recombinante[rhTSH]).(13, 79)

Page 123: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

91

Cependant, la Tg sérique peut rester détectable pendant quelques mois après la

chirurgie ou un traitement par l’iode radioactif, pour devenir indétectable après, et le cas

contraire doit alerter le clinicien.

L’ablation par l’iode radioactif améliore la spécificité du dosage de la Tg sérique. Chez

ces patients, la stimulation par la TSH améliore sa sensibilité sans diminuer sa

spécificité.

Le taux de Tg stimulée est habituellement plus bas, d’un facteur 1,5 à 2, après rhTSH

qu’après sevrage, les dosages de sensibilité fonctionnelle < 0.1 ng/ml permettent le suivi

des patients seulement sur la base des valeurs de Tg en freination.

Plusieurs tests de Tg (hsTg) hautement sensibles sont maintenant disponibles.

Au cours du suivi, il est recommandé de stimuler la Tg par la rhTSH afin d'améliorer la

sensibilité de la détermination de la Tg afin d'évaluer la rémission.

En utilisant hsTg, une relation forte entre hsTg basale et stimulée a été rapportée. Chez

les patients présentant de faibles concentrations basales de hsTg (<0,2 μg / L), il n’ya

généralement pas de réponse significative de la Tg à une stimulation par le rhTSH.

Ainsi, la mesure basale de hsTg a une très grande valeur prédictive négative pour le

diagnostic de maladie persistante ou récurrente.

Par conséquent, il a été suggéré que, chez les patients à faible risque présentant une

hsTg indétectable dans des conditions basales, un test de stimulation de la Tg pourrait

être inutile.(79)

10.1.2.2 Le dosage des anticorps anti-Tg "ACAT"

Selon le dosage de Tg utilisé, la présence d’ACAT dans la circulation induit une

minoration plus ou moins importante.

La recherche systématique d’interférences par dosage d’ACAT est donc nécessaire.(79)

Il n’y a pas de contrainte quant à la méthodologie utilisée si l’on utilise une méthode

quantitative.

Les anticorps anti-Tg ont tendance à diminuer et disparaître chez les patients en

rémission complète, mais le temps entre la disparition de l’antigène et celle de

l’anticorps peut être de 2-3 ans.

Ainsi, la persistance ou la réapparition des anticorps anti-Tg circulants en regard d’une

Tg indétectable peut être considérée comme un indicateur de persistance ou récidive de

la maladie Selon les conférences de Consensus européennes et celles de l’American

Thyroid Association (ATA).(9)

Page 124: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

92

10.1.3 Echographie cervicale et Cytoponction:

- L'échographie cervicale est devenue l'examen clé de la surveillance des cancers

thyroïdiens. Effectué par un échographiste spécialisé, cet examen a pour objectif de

rechercher du tissu dans les loges thyroïdiennes (reliquat ou récidive tumorale) et des

métastases ganglionnaires. Les critères échographiques de malignité d'une adénopathie sont le caractère

hypoéchogène globuleux (rapport axe court sur axe long ≥ 0,5), la perte du hile, le

caractère kystisé de l'adénopathie, la présence de microcalcifications, sa vascularisation

mixte anarchique.(13, 66)

En cas de ganglion jugé échographiquement suspect, une ponction écho guidée à

l’aiguille fine doit être réalisée, associée à un dosage de Tg sur liquide de rinçage.

L'échographie est particulièrement performante dans le dépistage des métastases

ganglionnaires avec une sensibilité de l'ordre de 90 à 95 % et de 96 % lorsqu'elle est

associée au dosage de la Tg sérique stimulée(80).

- La cytoponction est recommandé pour les ganglions suspects supérieurs à 7 mm et

pour une lésion suspecte dans le lit thyroïdien≥ 10 mm.(13)

Une échographie cervicale doit être effectuée Six à 12 mois après la chirurgie, pour

examiner la loge thyroïdienne et les compartiments ganglionnaires central et latéraux.

Elle sera refaite en fonction du risque de rechute et du taux de Tg.

Chez les patients à faible risque, l’intérêt de refaire une échographie annuelle après le

premier contrôle est discutable , laissée à l’appréciation du clinicien.

En cas d’échographie normale, et un taux de thyroglobuline indétectable après

stimulation par la TSH, le risque de rechute à 10 ans est inférieur à 1%.

Au cours du suivi, l’échographie cervicale est recommandée en cas d’élévation de la

thyroglobuline .

Chez les patients à risque évolutif intermédiaire et élevé, la surveillance

échographique est conseillée mais la fréquence des contrôles n’est pas consensuelle.

En cas de lobectomie avec découverte fortuite d’un micro-carcinome, la surveillance

échographique du lobe restant et des aires ganglionnaires est proposée à 1 an, 3 ans et 7

ans en l’absence d’évolutivité.

10.1.4 Scintigraphie corps entier à l'iode 131:

La scintigraphie diagnostique n’est pas indiquée pour la surveillance des patients à

faible risque avec un taux de thyroglobuline indétectable et une échographie cervicale

normale.(13)

Page 125: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

93

Elle n’est pas indiquée dans le suivi des tumeurs oncocytaires pures, elle est peut être

envisagée chez les patients à risque élevé de maladie résiduelle (tumeur pT4, métastases

d’emblée) et en cas de taux de Tg détectable et augmentant à des dosages successifs.(81)

En cas de persistance d’anticorps anti-thyroglobuline, la surveillance repose par contre

sur un examen scintigraphique avec une activité diagnostique couplée à l’échographie.

La stimulation par la TSH doit être réalisée avant chaque administration d’Iode 131 à

visée diagnostique, elle peut être obtenue soit lors d’un sevrage en hormones

thyroïdiennes soit après stimulation exogène par la (rhTSH), en cas de fixation anormale

,des images complémentaires tomo-scintigraphiques sont effectuées.

10.1.5 Tomographie d’émission de positons (TEP) au 18FDG

La TEP, utilisant un analogue du glucose, le déoxyglucose marqué au fluor 18 (18FDG-

TEP), a sa place depuis quelques années dans le suivi et la prise en charge des cancers

thyroïdiens, elle peut être réalisée sous traitement substitutif ,mais elle est un peu plus

sensible avec stimulation par la rh-TSH.(66)

La TEP au FDG a été initialement étudiée chez des patients chez lesquels on soupçonnait

une récidive tumorale sur la base de taux de Tg élevés mais avec une Scintigraphie corps

entier à l' I 131 négatif.(66) Une analyse groupée de 25 études a révélé que le PET au FDG

avait une sensibilité de 93,5% pour la détection des rechutes en l'absence d'absorption

d'iode radioactif . Cette valeur diagnostique élevée est particulièrement observée

lorsque les niveaux de Tg sont supérieurs à 10 ng / ml [Recommandations ATA 2009].

La sensibilité de la 18FDG PET peut être améliorée par la stimulation à la TSH.

En outre, la TEP-18FDG a une valeur pronostique chez les patients métastatiques et peut

aider à identifier les patients à risque de progression rapide.(13)

Figure 49 Résultats de la scintigraphie corporelle totale à l’iode 131(A) et de la TEP/TDM au 18F-FDG (B, C) chez le patient 10 : mise en évidence de métastases au niveau thoracique (envahissement ganglionnaire et pulmonaire).(9)

Page 126: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

94

10.2 Déroulement du suivi

10.2.1 Suivi à court terme

- Patients traités par chirurgie seule (thyroïdectomie totale ou lobectomie)

sans traitement par l’iode radioactif , avec un risque de maladie persistante ou de

rechute très faible, la stimulation par la TSH n’est pas recommandée.

Le suivi repose sur le dosage de la Tg sérique pendant le traitement par LT4 et sur

l’échographie cervicale. Le cas échéant, notamment en présence d’ACAT interférant avec

le dosage de la Tg constatée avant ou après thyroïdectomie totale, l’évolution de ces

anticorps sera également suivie.

- Patients traités par thyroïdectomie totale et iode radioactif:

La stratégie est résumée dans l’arbre décisionnel ci-après ( voir fig.50) .

Si aucune fixation en dehors du lit thyroïdien, à la scintigraphie corporelle totale , les

patients sont revus à 3mois(sous traitement substitutif).

À 6-12 mois, l’état de la maladie est vérifié par un bilan biologique et radioclinique .

La scintigraphie diagnostique dans le cadre de suivi à un an: elle n’est pas nécessaire

chez les patients à bas risque qui ont été soumis à une totalisation par I131, par contre, la

scintigraphie diagnostique peut être envisagée chez les patients à risque intermédiaire

ou élevé.

Considérations générales :

Les patients à très faible et à faible risque, avec une échographie cervicale normale et un

taux de Tg indétectable sont considérés comme guéris. Les rechutes ultérieures sont en

effet très rares (1% à 10 ans).

-Patients avec Tg positive.

La Tg sérique peut rester détectable pendant quelques mois après le traitement initial.

Un nouveau traitement par Iode-131 peut être considéré :

- chez les patients dont le taux de Tg sous TSH inhibée reste supérieur au seuil

institutionnel et avec tendance à l’augmentation.

- chez les patients avec taux de Tg élevés après stimulation par la TSH endogène ou

exogène.

- en cas de taux de Tg augmentant à des dosages consécutifs dans la même condition

métabolique (pendant le traitement par LT4 ou après stimulation par la TSH).

En l’absence d’évidence clinique de persistance de la maladie, une échographie cervicale

est aussi à réaliser, chez les patients qui après administration d’une dose thérapeutique

présentent une discordance entre les valeurs de Tg et l’imagerie isotopique, une RMN du

Page 127: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

95

cou et un CTscanner coupes fines (sans injection de contraste) du thorax (poumons et

médiastin) seront envisagés.

La scintigraphie corporelle totale après l’administration d’une activité élevée d’iode

radioactif peut identifier des foyers néoplasiques jusque là méconnus. L’identification du

site de production de la Tg peut indiquer des mesures thérapeutiques appropriées

(chirurgie en cas de métastases ganglionnaires ou en cas de lésion à distance unique

résécable).

Si la scintigraphie corporelle post-thérapeutique est négative (avec une Tg restant

dosables),une exploration plus poussée par d’autres modalités d’imagerie diagnostique

devra être envisagée.(9)

Patients avec anticorps anti-Tg :

En présence d’anticorps anti-Tg, les taux indétectables de Tg sérique ne peuvent être

interprétées comme une preuve de rémission.

Ces patients doivent être surveillés par scintigraphie diagnostique à l’Iode-131 de façon

périodique et par échographie cervicale en fonction de l’évolution de ces anticorps.

En l’absence de maladie thyroïdienne résiduelle, ces ACAT devraient diminuer au

cours du temps. La disparition des ACAT avec une Tg négative pendant le suivi peut être

considérée comme une preuve de rémission.

Toute augmentation de ces ACAT (et anti TPO) doit donc être contrôlée et si cette

augmentation est confirmée, une récidive de la maladie doit être suspectée.

Chaque fois qu’il y a suspicion de maladie évolutive, les patients doivent être explorés

par des techniques d’imagerie telles que l’imagerie par résonance magnétique du

squelette axial et/ou la scintigraphie osseuse et la PET-FDG.

10.2.2 Suivi à long-terme

Chez les patients à faible risque sans évidence de maladie au contrôle à 9-12 mois, la

dose de LT4 est ciblée à une TSH entre 0.5 et 2 μU/ml.

Chez les patients considérés initialement à risque élevé, la décision de maintenir la TSH

sérique à un niveau bas pendant quelques années est remise au choix du clinicien, même

chez ces patients, le risque de rechute est faible lorsqu’il n’y a pas d’évidence de maladie

après quelques années et ils peuvent être alors reclassés comme étant à faible risque.

Le suivi comprend les déterminations de la TSH et de la Tg sériques pendant le

traitement par LT4 avec un examen clinique, à un rythme annuel, à condition qu’il n’y ait

pas d’évidence d’évolution clinique de maladie.

L’échographie cervicale n’est pas systématique chez les patients ne présentant pas

d’anomalies suspectes. Le suivi clinique et biologique doit être maintenu à vie.

Page 128: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

96

Figure 50 Suivi des CDT après le traitement initial.

ablation Post chirurgicale

Tg stimulée

+

Echo cervicale

Tg Basale

+

Echo cervicale

Echo

normale, Tg

indetectable

Echo

normale, Tg

stimulée

faible

Tg Stimulée

> 10

+/-

Echo

anormale

RESPONSE

COMPLETE

RESPONSE

INTERMEDIAIRE

RESPONSE

INCOMPLETE

Suivi annuel

Tg basale

évaluatio,à

12 -

18mois

Suivi

à long

terme Suivi

annue,

Tg

basale

Suivi à 6-12

mois,Tg Basal

Echo cervical

Suivi à 6Tg

Basale

Echo cervical

envisager

d'autres

modalités

d'imagerie (PET)

Page 129: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

97

10.2.3 Prise en charge des récurrences loco-régionales et des métastases à distance

Trois paramètres prédisent la survie au stade de rechute : le volume tumoral, la

différenciation histologique et l’âge, à ces trois paramètres il faut ajouter : la localisation

tumorale qui conditionne les possibilités d’une exérèse chirurgicale et la fixation de

l’Iode 131 qui permet le traitement radio-métabolique.

Des rémissions complètes peuvent être obtenues dans environ 60% des cas de

récurrences cervicales et 30% des cas de métastases à distance. Ces rémissions sont

d’autant plus fréquentes que les masses tumorales sont petites.

10.2.3.1 Récidives loco-régionales

La reprise évolutive du cancer au niveau loco-régional peut se faire au niveau des

chaînes ganglionnaires ou dans la loge thyroïdienne.

Les récurrences ganglionnaires latéro-cervicales peuvent être abordées

chirurgicalement avec une faible morbidité, ce qui n’est pas le cas des reprises

chirurgicales dans la loge thyroïdienne.

En de diagnostic de masses tumorales est réalisée par les techniques d’imageries, le

traitement est basé sur la reprise chirurgicale dont l’indication dépend du risque de

morbidité lié à l’intervention et du bénéfice attendu.

Une dose thérapeutique d’Iode131 est indiquée après la chirurgie tant que persiste une

fixation, ou si la reprise chirurgicale n’a pas été retenue soit en raison de la petite taille

du volume tumoral, soit des caractéristiques de la localisation qui ne permettent pas

d’espérer une exérèse satisfaisante sans complication.

Si la chirurgie n’a pas pu être macroscopiquement complète et si la masse tumorale

restante ne fixe pas l’Iode131, une radiothérapie externe peut être envisagée.

10.2.3.2 Métastases à distance

- Métastases pulmonaires: Si les métastases fixent l’Iode131, le traitement

conventionnel est l’administration itérative après sevrage d’Iode131 tous les 6 à 12 mois

pendant les 2 premières années, si réponse au traitement.

L’activité à administrer peut être, soit empirique (100-200 mCi), soit estimée par

dosimétrie préalable, la dose maximale cumulée doit tenir compte des risques de fibrose

pulmonaire et des risques hématologiques constatés pour des doses de plus de

600 mCi.(66)

Page 130: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

98

- Métastases osseuses

Chaque fois que possible, les métastases osseuses doivent d’abord être éradiquées ou

réduites et consolidées par un abord chirurgical ou au moyen d’autres actes locaux

(injections de ciment, radiofréquence, embolisation), pour prévenir les complications à

savoir les fractures pathologiques et les complications neurologiques des lésions

rachidiennes .

L’administration d’Iode-131 (3,7 GBq ou plus) sera effectuée après ces gestes locaux, si

la métastase est fixante.

La radiothérapie externe est indiquée en cas de non fixation et à visée antalgique.

Elle est également indiquée en cas de fixation s’il existe des anomalies radiologiques et

sera alors réalisée, dans la mesure du possible, après l’administration thérapeutique

d’Iode131.

- Métastases cérébrales

Les métastases cérébrales sont rares et de mauvais pronostic. Le traitement consiste en

l’exérèse chirurgicale lorsqu’elle est envisageable. Si la chirurgie est impossible et si la

lésion cible est bien limitée, la radiochirurgie (Gamma-Knife ou autre) peut être

entreprise.

Si les métastases fixent l’Iode131, une administration thérapeutique peut être

entreprise après la chirurgie, ou isolément si la chirurgie est impossible.

L’administration d’Iode131 doit se faire sous corticothérapie dans le but de diminuer le

risque neurologique. Dans les autres cas, un traitement par radiothérapie externe

conventionnelle peut être entrepris.

Page 131: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

99

Partie pratique

Page 132: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

100

11 Problématique

Le (CDT) est la tumeur maligne la plus répandue des tumeurs endocrinienne,

dans notre pays comme tous les pays du monde , un augmentation de leur incidence est

observée surtout pour les CP, et en particulier pour les microcancers .

Ils sont généralement de bon pronostic avec un risque faible de mortalité .Il est

largement admis que la thyroïdectomie totale (TT) est le traitement de choix pour tous

les CDT de plus de 10 mm(82) Les métastases des ganglions lymphatiques sont

fréquentes, surtout chez les patients présentant un CPT. Elles concernent 20 à 50% des

patients dans le compartiment central du cou (niveau VI) et 10 à 30% dans le

compartiment latéral (niveaux II à V) (83).

Un large consensus d'experts, étayé par des preuves issues d'études approfondies, sur le

fait qu'en présence de ganglions lymphatiques palpables ou visibles en échographie, un

curage ganglionnaire doit être réalisée, en l'absence de suspicion d'infiltration

métastatique des ganglions lymphatiques en imagerie ou en palpation, le curage

ganglionnaire systématique (CGS) du compartiment central est encore un sujet de

discussion (84).

Les partisans du CGS font valoir que le fait de retirer la participation des ganglions

lymphatiques infracliniques réduit la persistance de la maladie. D'autre part, les

opposants à ce curage soulignent l'absence de preuves concernant l' amélioration de la

survie sans maladie et sans récidive à long terme en associant la résection de métastases

ganglionnaires occultes microscopiques.

Cependant, il a été clairement démontré que 55% des patients présentant des ganglions

métastatiques dans le niveau VI, identifiés après CGS avaient également des ganglions

métastatiques dans le compartiment latéral( niveaux III et IV), qui resteraient non

reconnus sans curage prophylactique de ce compartiment latéral (85).

Ainsi, le CGS du compartiment central (CGSC) associé à celui du compartiment

latéral(CGSL), peut potentiellement permettre une stadification optimisée des patients

classés cN0.

Néanmoins, alors que le CGSC reste controversé, le CGSL est considéré comme encore

plus controversé et est rarement tenté.

Dans notre pratique courante nous sommes fréquentés à cette confusion dans la

réalisation ou non d'un curage de routine, et dans le but d'améliorer nos attitudes vis à

vis cette pathologie tout en assurant un bénéfice loins des préjudices et les

complications , nous intéressons à notre tour de connaitre les résultats d'un CGS des

deux compartiments, dans notre population.

Page 133: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

101

12 Objectifs et But :

Objectif principal :

Analyser les résultats du curage ganglionnaire systématique dans le traitement des

cancers différenciés de la thyroïde.

Objectifs secondaires :

Evaluer la morbidité postopératoire.

Apprécier le taux de récidive ganglionnaire.

Le but recherché de notre travail est de déterminer une stratégie de prise en charge des

patients présentant un cancer différencié de la thyroïde vis à vis le tissus

lymphoganglionnaire adjacent .

13 Matériel et méthodes :

13.1 Type d’étude :

Il s’agit d’une étude descriptive, prospective, concernant les patients présentant un

carcinome différencié de la thyroïde ,avec recueil de données à partir des dossiers des

malades.

Cette étude a été réalisée au service de chirurgie thoracique du Centre Hospitalo-

universitaire d’Oran, sur une période s’étalant de décembre 2011 au novembre 2017.

13.2 Population étudiée :

Les patients concernés par l'étude sont pris en charge à partir de la consultation de

chirurgie thoracique et d'endocrinologie.

Sur 220 patients porteurs de nodules thyroïdiens inclus dans l’étude, 63 d'entre eux

étaient néoplasiques à l’examen anatomopathologique extemporané de la pièce de lobo-

isthméctomie, et ont subit de ce fait notre protocole thérapeutique.

Page 134: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

102

13.3 Critères d'inclusion:

- Il s'agit des patients présentant un nodule thyroïdien solitaire.

- dont la taille du nodule doit être supérieure ou égale à 10 mm.

- un type histologique correspondant à un carcinome différencié de la thyroïde

- L’âge des patients doit être compris entre 5 et 70 ans.

13.4 Critères d'exclusion:

- Les patients présentant un goitre multi-nodulaire;

- Les carcinomes indifférenciés et médullaires;

- les nodules infra-centimétriques;

- La présence d’adénopathies dans le bilan préopératoire, notamment l'échographie ou à

l’exploration peropératoire, car ceci amène à un curage de nécessité ou thérapeutique.

14 Protocole d'étude:

Les patients retenus pour l'étude sont des patients porteurs d’un nodule

thyroïdien unilatéral dont le diagnostic de carcinome différencié est posé par un examen

anatomopathologique extemporané de la pièce de loboisthméctomie contenant la lésion

et seront traités par une totalisation (lobectomie) suivi systématiquement d’un curage

ganglionnaire dit "prophylactique" du compartiment central qui emporte la chaîne

récurrentielle droite et gauche, la chaine sus et sous isthmique, médiastinale antéro-

superieure) et du compartiment latéral emportant principalement la chaine

jugulocarotidienne ipsilatéral du nodule.les patients sont orientés ensuite vers le service

de médecine nucléaire pour un éventuel traitement par l'iode radioactif qui est indiqué

en fonction du risque de maladie résiduelle postoperatoire et le risque de rechute

ultérieure.

14.1 Méthodes d’Exploration :

Tous les patients sont traités après un bilan d'exploration permettant une stratification

du risque de néoplasie nodulaire ,ainsi qu'un bilan d'évaluation préopératoire.

Page 135: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

103

14.1.1 L’échographie cervicale

L’échographie est l’examen indispensable dans le biland’un nodule thyroïdien, suspecté

ou déjà affirmé par une autre technique d’imagerie. Elle permet :

– d’affirmer l’existence du nodule ;

–de préciser sa localisation, sa taille, son echogénicité, ses contours, sa nature

liquidienne ou solide, sa vascularisation et enfin la présence ou non de calcifications

dont il faut préciser leur type et forme.

– au terme cet examen le radiologue doit nous communiquer un compte rendu

comportant le score TIRADS correspondant à ce nodule à partir de l’aspect

échographique.

14.1.2 Un bilan hormonal

est systématique, pour évaluer la fonction thyroïdienneet confirmer que le patient est en

euthyroïdie.(TSHus - FT3 - FT4)

14.1.3 La cytoponction à l'aiguille fine :

elle n'a pas été demandé pour tous les patients parce que le but de l'étude était faire un

curage sur la base d'une confirmation par un examen histologique extemporané mais

lors qu'elle est réalisée l'étude cytologique permet de classer le nodule dans une

catégorie de risque selon la classification de Bethesda .

le taux de thyroglobuline sérique (examen de surveillance)

le taux d'anticorps anti- thyroglobuline

14.1.4 Evaluation préopératoire:

- Bilan biologique préopératoire:

groupage Rhésus, NFS, urée sanguine, créatinémie, glycémie, bilan d'hémostase,

sérologie complète, et un bilan phosphocalcique qui est demandé en préopératoire et sert

comme valeur de référence après la chirurgie, et un autre bilan en postopératoire à la

recherche d'une hypocalcemie en rapport avec une éventuelle hypoparathyroidie.

Page 136: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

104

- Un Examen ORL

L'examen ORL associé à une laryngoscopie indirecte ou directe par une nasofibroscopie,

permettant l’exploration des cordes vocales et l’étude de leur aspect et leur mobilité.

- Bilan cardiovasculaire:

un examen cardiovasculaire avec un éléctro-cardiogramme et une éventuelle

échocardiographie chez les patients de plus de 50 ans ou ceux qui présentent une

pathologie cardiovasculaire.

- Consultation préanésthésique:

évaluant le risque opératoire, et les patients sont classés selon l'échelle ASA (American

Society of Anesthesiology ), de I à V.

14.1.5 Staging :

Au terme de notre bilan les patients sont classés selon un staging préthérapeutique de

la classification TNM de "l'American Joint Committee on Cancer" (AJCC)des cancers

thyroidiens version 2010 .

14.1.6 Recueil des données

Les données des patients ont été recueillies à partir des dossiers médicaux, puis

reportées sur des fiches préétablies uniformisées (cf. annexe),pour chaque patient et

remplie à son admission au service de chirurgie thoracique comportant deux parties :

Sur la 1ere partie : on mentionne les informations concernant l’identification

des patients : Nom, prénom, date et lieu de naissance, lieu de résidence, le code de

référence du patient, la date de la première consultation, et la date d’hospitalisation.

les caractéristiques socioprofessionnelles du patient [âge, sexe ,profession,..] ; les

antécédents médicaux et chirurgicaux ;les habitudes ; la notion d’irradiation externe, le

motif de consultation et le mode de découverte du nodule.

Sur la 2eme partie : rédaction du compte rendu opératoire, type histologique et

classification pTNM 2010 et 2017 ,les caractéristiques histologiques du nodule

néoplasique et des ganglions réséqués (tout en précisant leur nombre, leur taille et

présence ou non d'envahissement dans chaque compartiment de curage), les suites

opératoires ,type de complication, la notion de reprise opératoire.

14.1.7 Schéma Thérapeutique

les patients retenus pour l’étude sont traités selon le schéma suivant :

Page 137: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

105

- une loboisthméctomie dont la pièce opératoire doit être envoyé vers un laboratoire

d'anatomopathologique libéral vu la non disponibilité du plateau technique au niveau du

CHU d'Oran pour cette procédure, pour un examen extemporané (EE), si le résultat

montre qu'il s'agit d'un nodule bénin, l'intervention s'arrête à ce niveau , et si au

contraire il est en faveur de la malignité ,le patient est pour l'étude , et l'intervention se

termine par une totalisation de la thyroïdectomie , suivie d'un curage ganglionnaire

d'abord:

- Le curage ganglionnaire du compartiment central emportant le tissus

lymphoganglionnaire du secteur VI (la chaine recurrentielle bilatérale ,la chaine

prétrachéale ou sous isthmique et la chaine prélaryngé ou susisthmique), et VII ou

chaine médiastinale antéro-supérieure ;

-Ensuite un curage ganglionnaire latéral fonctionnel et selectif pour les secteurs II,III, et

IV il est appelé aussi le curage jugulocarotidien , réalisé du coté du nodule.

14.1.7.1 Techniques opératoires

1. La loboistmectomie et la thyroidectomie totale:

- Installation du malade

- Sous anesthésie générale, l'intubation endotrachéale simple

- le malade est installé en décubitus dorsal. Sa tête est surélevée par rapport au corps

grâce au proclive, défléchie par un billot transversal placé sous les épaules.

-Préparation du champ opératoire.

Figure 51 Position et installation du malade. Bloc opératoire service de chirurgie thoracique Chu d'Oran

Page 138: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

106

Incision et décollement cutanés

- Incision arciforme, à concavité supérieure, type "Kocher", dans un pli naturel de flexion

du cou, un à deux travers de doigt au-dessus de la fourchette sternale de 5 à 10 cm de

longueur.

- L'accès aux aires ganglionnaires cervicales doit être prévu en prolongeant latéralement

l'incision si nécessaire.

- l'incision intéresse la peau, tissu cellulaire sous-cutané et peaucier.

- Le décollement du lambeau supérieur se fait sous le muscle peaucier à la surface des

veines jugulaires antérieures jusqu'au bord supérieur du cartilage thyroïde.

- Le décollement du lambeau inférieur jusqu'au bord supérieur du sternum .

Latéralement, le bord antérieur du sterno-cléido-mastoïdien est dégagé jusqu'au pôle

supérieur de la glande.

- fixation du lambeau supérieur au champ opératoire supérieur en prenant soin de ne

pas marquer la peau du menton.

Fig.51.incision basicervicale type kocher, Bloc opératoire service de chirurgie thoracique Chu d'Oran

Page 139: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

107

Exposition de la loge thyroïdienne

- Ouverture de la ligne blanche cervicale au bistouri depuis l'angle supérieur du cartilage

thyroïde jusqu'à la fourchette sternale.

- La réclinaison latérale des sterno-cléido-hyoïdiens fait apparaître les fibres musculaires des

sternothyroïdiens, qui sont décollées jusqu'au bord externe de la glande puis chargée par

l'écarteur de Farabeuf.

- La ligature éventuelle de la veine thyroïdienne moyenne qui est inconstante, libère le bord

externe de la glande.

-La section des muscles sous-hyoïdiens n' est pas systématique ,seulement devant quelques

cas particuliers

Fig.53 . Le décollement du lambeau

supérieur.Bloc opératoire service de

chirurgie thoracique

Fig.52 . vue opératoire d'un décollement

du lambeau supérieur. service de

chirurgie thoracique.Chu d'Oran

Page 140: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

108

Lobo-isthmectomie

Leur principe est de retirer la totalité de d’un lobe thyroïdien avec ligature extra-

capsulaire des pédicules vasculaires.

L’ordre des temps opératoires dépend des habitudes du chirurgien et des conditions

anatomiques.

- Libération du pôle inférieur

- Une discrète traction vers le haut du pole inferieur de la thyroïde , dégageant les veines

thyroïdiennes inférieures que l’on doit lier puis sectionner au contact du parenchyme

glandulaire.

- La dissection du pôle inférieur de la thyroïde, tente d’identifier la parathyroïde

inférieure qui située au pôle inférieur et latéral de la thyroïde, parfois le refoulement de

la graisse au contact du pole inferieur assure sa préservation en toute sécurité.

- La libération de la face postérieure;

- L’artère thyroïdienne inférieure doit être recherchée car elle constitue un repère

important à l'identification du nerf récurrent.

- Elle est profonde, et doit être recherchée au contact du plan postérieur, au-dessous du

tubercule de Chassaignac en regard de C6.

- La ligature de l’artère thyroïdienne inférieure doit intéressée ses branches terminales

au contact du parenchyme thyroïdien, pour éviter de compromettre la vascularisation

terminale des glandes parathyroïdes .

Figure 52 vue opératoire Lors d'une loboisthmectomie, montrant un pré-croisement des branches terminales de l'artère thyroidienne inferieure(ATI) par le nerf récurrent(NR).

NR

ATI

ATI

NR

Page 141: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

109

- La recherche du nerf récurrent

la recherche du nerf récurrent doit être effectuée à son entrée dans le thorax,

notamment au pôle inférieur à sa partie médiane, lors de la dissection minutieuse de

l'artère thyroïdienne inférieure. (67)

Il doit être recherché aussi à la partie terminale de son trajet avant son pénétreration

dans le larynx sous l’arcade inférieure du constricteur inférieur du pharynx, et en arrière

de la corne inférieure du cartilage thyroïde, c'est là ou il contracte des rapports intimes

avec la glande, avec un passage au dessous bord externe du ligament de Gruber,

A gauche, le nerf est toujours plus profond, situé dans l’angle dièdre trachéo-

oesophagien.

Le tubercule de Zukerkandl lorsqu’il existe, constitue lui aussi un repère important pour

localiser le nerf récurrent au cours de la chirurgie thyroïdienne.(24, 68)

Dans notre série on a rencontré un cas de nerf récurrent dédoublé (voir Fig. ) et

quelques cas de croisement avec l'artère thyroïdienne(voir Fig. ).

Figure 53 Dédoublement du nerf récurrent NR1 et NR2. .

NR1

NR1

NR2

Page 142: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

110

Libération du pôle supérieur

- Le pédicule vasculaire supérieur doit être bien individualiséavant d’être ligaturé le plus

bas possible,aucontact direct du parenchyme glandulaire afind’éviter toute lésion du

nerf laryngé externe et de la glane parathyroïde supérieure.

- Le respecte du muscle cricothyroïdien et son aponévrose , lors de la dissection le pôle

supérieur de la glande thyroïde.

- Réclinaison des glandes parathyroïdes

La prudence est recommandée lors de la dévascularisation du lobe au niveau des deux

pôles, surtout le cas de notre étude une thyroïdectomie totale étendu aux tissus lympho-

ganglionnaires ,la règle est d'éviter la ligature du tronc de l'artère thyroïdienne

inferieure, de même la ligature de la branche postérieure de l'artère thyroïdienne

supérieure ainsi que l'isolement des glandes de leur entourage graisseux par une

dissection abusive.

Figure 55 vue opératoire la localisation de la parathyroide superieure(P),par rapport au nerf récurrent (NR).

P

NR

Figure 54 vue opératoire petit hématome sur la parathyroide (P),pas loin du nerf récurrent (NR).

P

NR

NR

NR

Page 143: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

111

Isthmectomie

- Repérage de l’axe trachéal.

- Réclinaison vers le haut du bord inférieur de l’isthme thyroïdien.

- Libération de la face antérieure de la trachée, en sous isthmique dans l’espace

avasculaire, en faisant attention de la présence très inconstante de l'artère thyroïdienne

moyenne de Neubauer.

- Libération du bord supérieur de l'isthme et identification de l'insertion de la pyramide

de Lalouette.

- Décollement de l’isthme du plan trachéal.

- Section de l’isthme à sa partie paramédiane, controlatérale au lobe opéré , et confection

d'un surjet hémostatique sur la tranche de section du lobe restant.

Examen extemporané

L'EE est un examen histologique rapide pratiqué dès le prélèvement effectué, pendant

une intervention et dont les résultats immédiats peuvent orienter les suites de cette

intervention,

l'examen est toujours précédé d’un examen macroscopique soigneux qui permet de

choisir la zone à prélever, tout en conservant une partie non congelée, qui doit être

réservé pour l’examen définitif.

cet examen est réalisé après durcissement de la pièce par congélation par

l'intermédiaire d'un Cryostat qui est un appareil fixe à congélation (voir figure )

conservant une température de

-15 à - 20 °C, dans lequel le tissu est préparé en coupes très fines d’environ 5 microns,

qui seront colorées pour être prêtes à l'examen microscopique.(86)

Figure 56 Cryostat appareil à congélationphoto prise du laboratoire d'anatomopathologie

Page 144: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

112

A ce stade de l'intervention la pièce de loboisthmectomie est mis frais sans fixation dans

un pot adapté et identifié, puis adressé rapidement à l'anatomopathologiste pour un

examen extemporané avec un Bon de demande sur lequel est mentionné l'identification

du patient et la nature de la pièce menu d'un compte rendu de cytologie lorsqu'il est fait.

si le résultat montre qu'il s'agit d'un nodule bénin, l'intervention s'arrête à ce niveau , et

si au contraire il est en faveur de la malignité , on termine l'intervention par une

totalisation de la thyroïdectomie , suivie d'un curage ganglionnaire central et jugulo-

carotidien homolatéral du nodule cancéreux.

- Totalisation de la thyroïdectomie

La technique opératoire opératoire de la totalisation ( lobectomie ) est la même que celle

de la loboisthmectomie déjà citée excepté les temps opératoires de l'isthmectomie, il

faut savoir que techniquement la thyroïdectomie totale ne différent de lalobo-

isthmectomie que par sa bilatéralité.

Techniques des curages ganglionnaires:

- La lymphadénectomie centrale

Elle emporte le tissu cellulo-lymphatique de tout le compartiment central en

paratrachéal (ou recurrentiel) droit et gauche, prétracheal(sous isthmique), prelaryngé

(susisthmique)(niveau VI) et médiastinal antéropostérieur(niveau VII).

La voie d’abord : Ce curage est effectué dans le même temps que la thyroïdectomie par la

même voie d’abord, une incision horizontale basi-cervicale de Köcher.

Figure 57 Etude macroscopique de la pièce de loboisthmectomie avant la congélation.Laboratoire d'anatomopathologie du Dr KAHIA.

Page 145: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

113

Cette incision peut être prolongée jusqu’au bord latéral du muscle

sternocléidomastoïdien et donne toujours un jour suffisant sur le compartiment

central(73).

On commence toujours par la chaine récurrentielle du côté atteint .

Curage récurrentiel gauche

- la traction en haut et à droite de l’axe aérien et la mobilisation vers l’avant du reliquat

thymique, qui donne une bonne exposition de la lame celluloganglionnaire située en

avant du nerf ;

- Dissection et mobilisation de cette lame du nerf récurrent en arrière et des attaches

vasculaires trachéales en dedans ;

-Vers le bas, la dissection peut être poursuivie jusqu’à l’origine de la carotide en se

prolongeant jusqu’à la crosse de l’aorte.(73)

Curage de la lame prétrachéale

La lame prétrachéale est mobilisée de la face antérieure de la trachée et de la face

postérieure du TABC, repère anatomique de la partie basse de la région récurrentielle.

Vers l’avant, on suit la face postérieure des reliquats thymiques jusqu’au tronc veineux

innominé.

Figure 59 vue opératoire d'une loge thyroidienne après curage récurrentielle gauche, récurrent complètement squelettisé.Chirurgie thoracique CHU d'Oran.

Figure 58 vue opératoire d'une agrandissement de la cervicotomie pour curage ganglionnaire.Chirurgie thoracique CHU d'Oran.

Page 146: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

114

Curage récurrentiel droit

- Mobilisation de la trachée vers le haut et vers la gauche de l’axe aérien.

- Mobilisation de la lame ganglionnaire située entre l'axe trachéo-oesophagien en

postéro-interne et le nerf récurrent déjà repéré en avant;

- La dissection est poursuivie en dehors du nerf eten dedans de la carotide pour le

prélèvement des ganglions rétro-nerveux, en descendant vers le bas jusque derrière le

tronc artériel brachiocéphalique (TABC).

La présence de ganglions rétronerveux est habituelle à droite dans l’espace situé entre le

bord externe de l’oesophage et la face interne de la carotide.(73)

Cas particulier du médiastinsupérieur

- Résection de la lame celluloganglionnaire du médiastin supérieur situant derrière le

manubrium, et au-dessous du tronc artériel brachio-céphalique"TABC". Son abord

nécessite une mobilisation complète des reliquats thymiques, du TABC, du confluent

veineux jugulo-sous-clavier droit.

Figure 61 vue opératoire montrant l'exposition de lame paratrachéale droite par mobilisation de la trachée au doigt. Chirurgie thor.CHU d'Oran.

Figure 60 vue opératoire montrant le tissus lympho-ganglionnaire récupéré du mediastin ,la corne thymique(CT) tracté par la pince. Chirurgie thor.CHU d'Oran.

CT

Pièce de curage

Artère

carotide

NR

NR CT

Page 147: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

115

Curage ganglionnaire jugulocarotidien :

Il s’agit d’un curage sélectif pour les secteurs (II,III,IV), et conservateur respectant les

éléments vasculo-nerveux de la région et les principaux muscles.

- L’incision peut s'agir soit d'un prolongement de la cervicotomie, horizontalement au-

delà du relief des muscles sternocléidomastoïdiens ,ou vers le haut et en dehors le long

du bord antérieur du sterno- cléidomastoïdien. Le muscle peaucier du cou est sectionné,

soulevé puis décollé à sa face postérieure, sous la forme de deux lambeaux supérieur et

inférieur.

Figure 63 Cervicotomie prolongée le long du bord anterieur du muscle SCM.

Figure 64 Incision en bâton de hockey

Figure 62 vue opératoire montrant le TABC,CP, S/CDte et la trachée . Chirurgie thor.CHU d'Oran.

TABC TABC

S/CDt

e

CP

Trachée

AS/C

ACP

Trachée

Page 148: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

116

- Repères anatomiques

Le curage ganglionnaire jugulaire interne débute sous le ventre postérieur du muscle

digastrique en haut et s’étend en bas jusqu’au creux sus-claviculaire. Latéralement, il

emporte les ganglions situés au bord externe de la veine jugulaire interne, jusqu’au bord

externe du sternocléidomastoïdien qui représente le plan antérieur de la zone

disséquée. La limite postérieure est constituée par le muscle scalène antérieure.

- Abord de la loge jugulaire interne : La gouttière jugulocarotidienne est abordée par

voie latérale, en dehors des muscles sous-hyoïdiens. Le muscle sterno-cleido-mastoïdien

est refoulé en dehors par un écarteur de Farabeuf, permettant ainsi d’aborder la veine

jugulaire interne dont la face antérieure est barrée par le muscle omo-hyoïdien et par la

branche descendante du nerf grand hypoglosse.

- Abord de la loge jugulaire interne

Le muscle omo-hyoïdien doit être sectionné à ce niveau. La branche descendante du nerf

grand hypoglosse (XII) peut également être sectionnée, sans conséquence fonctionnelle.

Curage ganglionnaire

- Mise en place d'un écarteur de Beckman, refoulant en dedans l’axe trachéal protégé par

les muscles sous-hyoïdiens et en dehors le sterno-cleido-mastoïdien.

- Le paquet jugulo-carotidien est refoulé en dedans et la zone de dissection est exposée

en totalité.

- Ouverture de la gaine jugulocarotidienne , permettant l’exposition du bord externe de

la veine, de la carotide en dedans et du nerf pneumogastrique en arrière, tous les

éléments cellulo-ganglionnaires situés dans cette zone sont liés et réséqués de haut en

bas.

Figure 65 Ouverture de la gaine jugulo-carotidienne,on voit bien le nerf vague(X),la carotide primimitive(CP) et la veine jugulaire interne(VJI) . Chirurgie thor.CHU d'Oran.

Nerf X

VJI

CP

Figure 66 Dissection de la lame cellulo-ganglionnaire latéralement de la face profonde du SCM. Chirurgie thor.CHU d'Oran.

SCM

X CP

VJI

Page 149: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

117

- La lame cellulo-ganglionnaire est soulevée à l’aide d’une pince est le curage est

poursuivi le plus bas possible, jusqu' à la région sus-claviculaire.

- Tous les ganglions pré-jugulaires internes situés au-dessus de la zone de section du

muscle omo-hyoïdien et au-dessous du muscle digastrique, doivent être réséqués.

- Il faut donc veiller à ne pas sectionner le rameau externe du nerf accessoire ou spinal

lors de son émergence sous le ventre postérieur du muscle digastrique, avant son trajet

à la face interne du muscle sterno-cleido-mastoïdien puis du trapèze.

Au cours de l’exérèse ganglionnaire certains éléments doivent être repérés et respectés :

1) le nerf phrénique en avant du scalène antérieur notamment. Il ne faut donc pas aller

trop loin en arrière ;

2) le nerf spinal, en dehors et en arrière du sterno-cleido-mastoïdien alors qui devient

superficiel. Il ne faut donc pas aller trop latéralement ;

3) le pneumogastrique en dedans.

- Lorsque la pièce de curage est enlevée, on visualise clairement le nerf spinal à la face

interne du sterno-cleido-mastoïdien, le nerf phrénique sous la face antérieure de

l’aponévrose du muscle scalène antérieur, qui marque la limite très postérieure du

curage.

Figure 68 le nerf spinal (NS)visible sous la lame cellulo-ganglionnaire libérée en haut sous le ventre postérieur du muscle digastrique,. Chirurgie thor.CHU d'Oran.

Lame cellulo-

ganglionnaire

NS

Figure 67 Vue peroperatoire après évidement de la loge J-C, visualisation du nerf phrénique(NP), le nerf spinal (NS),le nerf vague (X) avec la carotide, et muscle omo-hyoidien(M.OH) . Chirurgie thor.CHU d'Oran.

N

P

NS

M.O

H

NX et CP

NP

M.OH

Page 150: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

118

Fermeture

- l’hémostase élective des points hémorragiques doit être soigneusement assuré afin

d'éviter la constitution d'un hématome qui peut être suffocant.

- Drainage de la loge thyroïdienne et la loge jugulocarotidienne par des drains aspiratifs

type Redon.

- La fermeture des plans musculaires et aponévrotiques

- La fermeture de la cicatrice s’effectue soit par des points séparés, aux agrafes ;soit au

surjet intradermique ;soit par des points séparés résorbables sous-cutanés.

En fin d'intervention toutes les pièces opératoires de la lobectomie et celles du curage

ganglionnaire sont mis à part dans des récipients adaptés à la taille des prélèvements et

immergées dans le fixateur (Formol), sur lesquelles figurent sur des étiquettes,

l'identification du patient et la nature de la pièce, puis envoyées de préférence chez le

même pathologiste,

avec un Bon de demande d’examen comprenant obligatoirement :

- L’identification du patient (nom, prénom et n° du billet d'hospitalisation)

- La date et l’heure du (des) prélèvement(s)

- Le nom du chirurgien

- Les renseignements cliniques

Figure 69 Répartition des pièces de curage sur un schéma illustrant les niveaux de drainage selon la classification de Robbins .Chirurgie thor.CHU d'Oran.

C.Central

C. J-C

Page 151: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

119

Il est recommandé d’adresser les différentes pièces opératoires annotées selon la

classification de Robbins au laboratoire d’anatomie pathologique.

Les suites opératoires:

Toutes les données cliniques et pathologiques ont été examinés et le TNM stage a été

évalué chez chaque patient (sur la base de la septième édition du système de

classification de l'AJCC).

- Les hémorragie, et les lymphorées abondantes, ont été confirmés par la réintervention.

- La laryngoscopie indirecte a été réalisée avant et après la chirurgie, la lésion du nerf

récurrent(à type de paralysie d'une ou des deux cordes vocales), a été confirmée par la

visualisation directe des cordes vocales par laryngoscopie, et les patients présentant une

paralysie suspecte des cordes vocales ont été examinés régulièrement par laryngoscopie

dans une clinique externe.(87).

en cas de paralysie récurrentielle un traitement médical et une rééducation chez un

orthophoniste était préconisé. La paralysie des cordes vocales était considérée comme

permanente, si elle persiste pendant plus de 12 mois après l'intervention.

- Le taux de calcium sérique total (2,05 à 2,55 mmol /l) a été mesuré 72 h après la

chirurgie, était considérée comme hypocalcemie, tout taux de calcémie inférieure à 2

mmol/l(80mg/ml) , et un traitement médical a été instauré devant des symptômes

d'hypocalcémie.

Des sels de calcium (1,5 à 3,0 g de Ca 2+ par jour) ont été administrés par voie

parentérale si la calcémie sérique était compris entre 1,8 et 2,0 mmol /l (72-80 mg/ml).

L'hypoparathyroïdie était considérée comme transitoire si la calcémie a retrouvé sa

valeur normale dans les 12 mois suivant l'arrêt du traitement oral par le calcium ou le

traitement par le calcium et le calcitriol. Une hypocalcémie persistante pendant plus de

12 mois après la chirurgie, nécessitant une substitution par du calcium avec ou sans vit

D3, était considérée comme une hypoparathyroïdie permanente.

Un traitement radioactif par l'I-131 a été effectuée après l'arrêt de la thyroxine chez des

patients sélectionnés présentant des tumeurs thyroïdiennes supérieures à 10 mm de

diamètre, et en présence de ganglions pathologiquement positifs sur et / ou une

extension tumorale extra-capsulaire et / ou un cancer multifocal de la thyroïde.

les patients bénéficiant de cette thérapie, ont reçu un traitement postopératoire

suppressive à la lévothyroxine et les doses de thyroxine ont été ajustées au risque

(maintien de la thyréostimuline en dessous de 0,1 mU / L pour les patients à risque

élevé et de 0,1 à 0,3 mU / L pour les patients à faible risque. ).

Un contrôle par un examen clinique périodique (tous les 3 mois au cours de la première

année, puis tous les ans) était obligatoire, comprenant une échographie cervicale, une

TSH sérique de (0,4 à 4,2 mU/ L) et des taux de thyroglobuline basale (Tg). avec mesure

des anticorps anti-Tg (ATAT). Les taux sériques basaux de Tg supérieurs à 2 ng / mL

après une TT avec ou sans curage ganglionnaire chez un patient sous traitement

Page 152: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

120

suppressif à la lévothyroxine ont été classés en tant que valeurs élevées (indiquant un

risque élevé de récidive).

Les critères suivants ont été utilisés pour définir la récidive ganglionnaire : soit une

preuve anatomo-pathologique de la maladie par exérèse chirurgicale, soit une cytologie,

soit une rechute de la maladie confirmée par deux modalités de surveillance (une

élévation de la Tg et par une scintigraphie du corps entier).

Dans la mesure du possible, la récidive ganglionnaire a été prise en charge par la

chirurgie et un 2eme traitement par l'I131.

15 Analyses statistiques

L’analyse des données a été réalisée à l’aide du logiciel SPSS version 20. Les groupes ont

été comparés au test khi 2 de Pearson, une valeur de p inférieure à 0,05 était considérée

comme statistiquement significative.

Les variables considérées pour l'analyse univariée étaient le sexe, l'âge, la taille de la

tumeur, la localisation tumorale dans le tiers supérieur du lobe, la maladie multifocale,

l'extension extra-thyroïdienne, les données sont présentées sous forme de moyenne.

Page 153: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

121

RESULTATS

Page 154: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

122

16 RESULTATS

Sur 220 nodules thyroïdiens inclus dans l’étude, 63 nodules soit 28,63 % étaient

néoplasiques diagnostiqués en premier lieu par l’examen anatomopathologique

extemporané de la pièce de lobo-isthméctomie et confirmés par l’étude pathologique

définitive.

16.1 Répartition selon le sexe :

Parmi les 63 patients de notre série, on trouve 54 femmes et 9 hommes (85,7 F vs 14,3

M), avec un sexe ratio de 0,16.

Histogramme 1 Répartition selon le sexe

14,30%

85,70%

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

80,00%

90,00%

Catégorie 1

Masculin

Feminin

Page 155: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

123

16.2 La moyenne d’âge:

La moyenne d’âge dans notre série était de 40,75 ans, l’âge médian a été de 41ans avec

des extrêmes d’âge allant de15ans à 66ans.

Tableau 12 Répartition selon l'âge

La moyenne d’âge selon le sexe

Il n’y a aucune différence significative dans l’âge entre les deux sexes, chez les hommes

l’âge moyen était de 39,44 et chez les femmes était de 40,96.

Tableau 13 La moyenne d’âge selon le sexe

Age

N Valide 63

Manquante 0

Moyenne 40,75

Médiane 41,00

Mode 26a

Ecart-type 13,561

Intervalle 51

Minimum 15

Maximum 66

Sex N Moyenne Ecart-type

Age

Masculin 9 39,44 10,760

Féminin 54 40,96 14,047

Page 156: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

124

Répartition des patients selon le facteur âge sur les deux sexes:

une répartition des patients selon le facteur âge sur les deux sexes selon les deux

dernières versions de la classification TNM 7eme et 8eme édition AJCC, 45 ans et 55ans .

Tableau 14 Répartition des patients selon le facteur âge/sexe

Classification TNM 2010

Considérant l'âge de 45ans

Classification TNM 2017

Considérant l'âge de 55ans

<45 ans

≥45 ans

<55 ans

≥55 ans

n 37 26 51 12

% 58,7 41,3 81 19

F 31 (49,2 %) 23 ( 36,50 %) 42 (66,66%) 12 (19,04%)

M 6 ( 9,52 %) 3 (4,76%) 9 (14,28%) 0

Selon 45 ans:

Sur 63 patients de notre série, 37 patients soit 58,7% des cas étaient moins de 45ans, 31

de sexe féminin, et 6 de sexe masculin, et 26 patients ≥ 45 ans soit 41,3% des cas dont 23

femmes et 3 hommes.

Selon 55 ans:

et sur 63 patients de notre série, 51 patients soit 81% des cas étaient moins de 55ans,

42 de sexe féminin, et 9 de sexe masculin, et 12 patients ≥ 55 ans soit 19 % des cas, dont

tous des femmes.

En tenant compte de la classification TNM 2010 qui considère l'âge "45 ans" comme

facteur de risque, en association avec le sexe masculin, le risque existait chez 4,7% de

nos patients.

En revanche, dans la la classification TNM 2017 qui considère l'âge "55 ans", ce risque

n'existait pas.

Page 157: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

125

16.3 Lieu Naissance:

Les patients originaires d' Oran étaient majoritaires, et constituaient environ 44,4 % de

notre série (28cas), le reste des patients étaient originaires des autres wilayas de l’ouest

algérien sans aucune différence significative entre eux en nombre et en pourcentage.

Secteur 1 Répartition selon le lieu de naissance

Histogramme 2 Répartition du sexe selon le facteur âge.

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

Femmes Hommes

<45 ans

≥45 ans

<55 ans

≥55 ans

Page 158: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

126

16.4 Lieu de résidence:

Les patients résidants à Oran étaient majoritaires, et constituaient environ 60 % de

notre série (38cas), le reste des patients provenait des autres wilayas de l’ouest algérien

sans aucune différence significative entre eux en nombre et en pourcentage.

16.5 Recrutement:

Le taux de recrutement le plus élevé était durant l’année 2014, environ 24%(15

patients), suivie de l’année 2015 19% soit 12 patients, puis l’année 2013 environ 16% (

10 patients),pour les deux premières années à savoir 2011 et 2012 le taux était pour

chaque année 8% (5 patients),enfin les deux dernières années à savoir 2016 et 2017

aussi le même taux 12,7% (8patients).

Pour les deux dernières années l’activité opératoire avait connu une réduction à cause

des travaux de rénovation au niveau des deux salles opératoires, les deux premières

années était le début de l’étude.

Secteur 2 Répartition selon le lieu de résidence naissance

Page 159: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

127

Histogramme 3 Recrutement/année

16.6 Le délai de prise en charge :

Le délai moyen de la prise en charge des patients calculé en semaines (de la1ere

consultation à l’intervention chirurgicale) était 15semaines avec des intervalles entre 1

et 106 semaines.

Tableau 15 Délai de prise en charge

Durée_Intervention_Mois Délai_Intervention_Semaine

N Valide 63 63

Manquante 0 0

Moyenne 3,22 15,63

Médiane 2,00 10,00

Mode 2 8

Ecart-type 3,735 16,025

0

2

4

6

8

10

12

14

16

2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

Rerutement/année

Rerutement/année

Page 160: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

128

Tableau 16 Délai de prise en charge/classes de mois

Délais de prise en charge Pourcentage

≤ 3mois 69 ,8 %

4-6 mois 17,5 %

6 -12 mois 9,6 %

≥ 12 mois 3,2 %

16.7 Antécédents:

Un cas de notre série avait un antécédent personnel de néoplasie mammaire (1,6%)

Deux cas de notre série avaient un cancer thyroïdien dans la famille.

Aucun antécédent d’exposition aux irradiations

16.8 Mode de découverte:

le mode de découverte était un nodule palpable dans 60,3%(38 patients),et une

découverte fortuite dans environ 40%(25patients).

Tableau 17 Circonstances de découverte.

n %

Découverte fortuite 25 39,7

Nodule palpable 38 60,3

Total 63 100,0

Page 161: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

129

16.9 Les caractéristiques échographiques:

Le Siège Nodule

Environ 59% (37 cas) des nodules se situaient au niveau du lobe droit, et environ 41%

(26 cas) au niveau du lobe gauche.

Secteur 3 Siège du nodule

La localisation du nodule dans le lobe :

La localisation du nodule au sein du lobe était médiolobaire dans environ 40% des

patients (25 cas), toto-lobaire 25,4% (16cas), de siège polaire inferieur dans 22,2% (14

cas), et de siège polaire supérieur dans 12,7% (8cas).

59%

41%

SIEGE DU NODULE

Lobe droit

Lobe gauche

Page 162: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

130

Secteur 4 la localisation du nodule dans le lobe

La taille du nodule:

La taille moyenne du nodule était de 25,67 mm, la taille médiane était de 24,5 avec un

minimum de 10mm et un maximum de 70 mm.

On avait constaté une taille moyenne du nodule plus grande chez l'homme que chez la

femme 30 mm contre 25mm.

Tableau 18 Taille du nodule selon le sexe

Sexe N Moyenne Ecart-type

Taille_Nodule Masculin 9 28,93 19,288

Féminin 54 25,13 11,709

13%

22%

40%

25%

La localisation dans le lobe

Polaire sup Polaire inf Médio-lobaire Toto-lobaire

Page 163: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

131

Echogénicité du nodule :

Sur l’échographie thyroïdienne les nodules étaient hypoéchogènes dans 46% des

patients (29 cas), à échogenicité hétérogène dans 41,3% (26cas), isoéchogène

9,5%(6cas) Hyperechogène dans 3,2 %(2cas).

Tableau 19 Echogénicité du nodule

N Pourcentage Pourcentage valide

Pourcentage cumulé

Hypoéchogène 29 46,0 46,0 46,0

Hétéroéchogène 26 41,3 41,3 87,3

Isoéchogéne 6 9,5 9,5 96,8

Hyperéchogéne 2 3,2 3,2 100,0

Total 63 100,0 100,0

Les Microcalcifications:

Les microcalcifications étaient présentes dans environ 32% des nodules (20 cas).La

présence de microcalcifications constituent le signe échographique le plus péjoratif dans

la stratification du risque de cancer.

Tableau 20 Répartition selon les microcalcifications

Microcalcifications Effectifs Pourcentage

Oui 20 31,7

Non 43 68,3

Total 63 100,0

Page 164: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

132

Les Contours :

L’irrégularité des contours était constaté dans 8% seulement (5cas) contre environ 92%

de nodules à contours réguliers (58 cas).

Tableau 21 Répartition selon les contours

Extension extra thyroïdienne :

Absence d’extension extra thyroïdienne sur l'exploration échographique de tous les

patients de notre série.

Vascularisation du nodule:

30 nodules sur 63 étaient vascularisés, cette vascularisation était de type mixte dans

40% des nodules (12 cas ),de type central dans 33,3%(10 cas),et de type périphérique

dans 26,7 des nodules (8 cas).

Limites Effectifs Pourcentage

Régulières 58 92,1

Irréggulières 5 7,9

Total 63 100,0

Tableau 22 Répartition selon le type de vascularisation

Type_Vascularisation

N Pourcentage

INTRANODULAIRE 10 15,9

PERINODULAIRE 8 12,7

MIXTE 12 19,0

Total 30 47,6

Tableau 23 Répartition selon la vascularisation

Vascularisation du nodule

Effectifs Pourcentage

Oui 30 47,6

Non 33 52,4

Total 63 100,0

Page 165: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

133

16.10 . Score TI-RADS :

La classification TIRADS, avait montrer d'abord qu'il y avait pas de TIRADS 2 ( nodule

bénin ), les autres catégories avaient un pourcentage presque identique, à savoir , 21

nodules (33,3%) étaient en TIRADS 3, 22 nodules (34,9%) en TIRADS 4, et 20 nodules

étaient très évocateurs de cancer (31,7%) TIRADS 5.

Tableau 24 Répartition selon le score TIRADS

N %

TIRADS 3 Probablement benin 21 33,3

TIRADS 4 Suspect 22 34,9

TIRADS 5 Très évocateur de cancer 20 31,7

Total 63 100,0

16.11 Cytoponction à l'aiguille fine :

La cytoponction du nodule thyroïdien avait été réalisé chez environ 70% de nos patients

(44cas).

Secteur 5 Nombre de Cytoponction

44

19

Cytoponction

oui

non

Page 166: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

134

Résultats de la Cytologie :

Les résultats sont classés selon la classification anatomopathologique de BETESHDA :

Lésion bénigne 59,1%(26 cas).

Lésion de signification indéterminée (présence d’atypies cellulaires) 15,9 % (7cas).

Lésion suspecte de malignité : 18,2% (8 cas).

Lésion maligne : 6,8 % (3 cas).

Histogramme 4 Résultats de la cytoponction

0

5

10

15

20

25

30

cytologie

26

7 8

3

Benigne

LSI

Suspecte

Maligne

Page 167: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

135

Figure 71 Carcinome papillaire typique catégorie VI selon Bethesda aspect arborescent avec tassement nucléaire et inclusion intranucléaire. Laboratoire d'anatomopathologie Dr KADRI.A

Figure 70 Carcinome papillaire variante oncocytaire. Laboratoire d'anatomopathologie Dr KADRI.A

Figure 72 Carcinome papillaire variante vesiculaire. Laboratoire d'anatomopathologie Dr KADRI.A

Page 168: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

136

16.12 5.12. Correlation entre le score TIRADS et Bethesda :

Dans notre série, il n'existait pas de concordance entre les deux scores pour les lésions

bénignes, le TIRADS 2 non retrouvé, alors que le Bethesda 2 il y avait 26 cas, pour les

lésions suspectes ou fortement suspectes le score TIRADS était très en faveur.

le test d'indépendance qu'on a réalisé pour ces deux variables était positif avec une

valeur P = 0,607.

Histogramme 5 Correlation scoreTIRADS/Bethesda.

SCORE TIRADS

Score de Bethesda0

5

10

15

20

25

30

BenigneIndeterminée Suspect

Malin

SCORE TIRADS

Score de Bethesda

Page 169: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

137

La Scintigraphie:

14 patients avaient réalisé une scintigraphie thyroïdienne en préopératoire.

Sur les 14 cas de scintigraphie thyroïdienne réalisées presque tous les nodules étaient

hypofixantscontre un nodule hyperfixant.

Tableau 25 Répartition selon l'aspect scintigraphique

16.13 Le Traitement chirurgical :

16.13.1 La voie d'abord :

52 patients (soit 82,5% des cas) avaient été abordés par une cervicotomie type KOCHER

agrandie, et 11 patients (soit 17,5 des cas) avaient été abordés par une cervicotomie

oblique le long du muscle sterno-cleido-mastoidien ,le choix de la voie d'abord était en

fonction du mrrphotype du patient( cou court), et du siège du nodule.

Effectifs Pourcentage

Valide Hypofixant 13 20,6

Hyperfixant 1 1,6

Total 14 22,2

Manquante Système manquant 49 77,8

Total 63 100,0

Page 170: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

138

Secteur 6 Répartition selon la voie d'abord

16.13.2Le Temps opératoire :

La moyenne du temps opératoire était de 4 heures avec des extrêmes de 3 h et 5 h.

ce temps comprenait plusieurs étapes pendant l'intervention: loboisthmectomie,

l'attente du résultat de l'examen extemporané (30 minutes), la totalisation, le curage du

compartiment central et du compartiment latéral.

Histogramme.7.Répartition selon le temps opératoire

82,5%

17,5%

cervicotomie kocher aggrandie

SCM

Page 171: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

139

Le Drainage :

Dans notre série Le drainage de sang de la loge thyroïdienne et jugulo-carotidienne était

présent chez tous les patients, il est minime (moins de 50cc) dans les deux loges avec

respectivement des taux de 84,1% et 90,4% ,et moyen (ne dépassant pas 100cc)15,8%

et 9,5%.

-La loge thyroïdienne :

le saignement était minime chez 53 patients (84,1%), et moyen chez 10 patients (16%).

Aucune sérosité en faveur d'une lymphorée.

- La loge jugulo-carotidienne:

le saignement était minime chez 57 patients (90,5%), et moyen chez 6 patients (9,5 %).

Un cas de lymphocèle, traité par ponction évacuatrice.

Tableau 26 Aspect et quantité de drainage dans les deux loges

Loge thyroïdienne

Minime Moyen

Loge J-C

Minime Moyen

DRAINAGE

SANG 53 10 57 6

LYMPHE - 1

16.14 Les Complications chirurgicales :

16.14.1 Hypocalcémie :

Signes cliniques :

Les signes cliniques d’hypocalcémie étaient présents chez 11patients soit 17,5 % des

cas, à type de fourmillements au niveau des extrémités chez 9 patients et des crises de

tétanie chez deux patients.

Page 172: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

140

Secteur 7 Répartition selon les signes cliniques d'hypocalcémie

Tableau 27 Intensité des signes cliniques d'hypocalcémie

Taux de la calcémie :

La valeur moyenne de la calcémie postopératoire immédiate était de 87mg/ml, la valeur

médiane était de 88mg/ml avec des extrêmes de 69 mg/ml et 93mg/ml.

L’hypocalcémie biologique initiale était observée chez 8 patients soit 14,28% des cas,

avec une calcémie moyenne de 77,7mg/ml.

17,5%

82,5%

SIGNES CLQ D'HYPOCALCEMIE

ABSENCE D'HYPOCALCEMIE

Type de présentation clinique N Pourcentage

FOURMILLEMENTS 9 14,3

CRISES DE TETANIE 2 3,2

Total 11 17,5

Manquante Système manquant 52 82,5

Total 63 100,0

Page 173: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

141

Le test des échantillons appariés avait montré une moyenne de calcémie tardive

significativement supérieure à celle de la calcémie initiale avec une valeur P largement

inferieure à 0,5%, même constatation pour les 9 cas d'hypocalcémie.

Par conséquence, tous les cas d’hypoparathyroïdie étaient transitoires.

Tableau 28 Répartition selon le taux de calcémie

16.14.2 Les lésions récurrentielles :

La dysphonie :

Un cas de dysphonie était constaté représentant 1,6% des cas.

L'Examen ORL :

L’examen ORL postopératoire de contrôle avait révélé un cas de paralysie récurrentielle

unilatérale en abduction soit 1,6% des cas.

Tableau 29 cas de paraysie récurrentielle

L’examen ORL tardif de contrôle était normal chez tous les patients de notre série.

Donc un cas de paralysie récurrentielle transitoire.

Calcemie_Initiale N Pourcentage

Valide Normale 54 85,7

Hypocalcemie modérée 9 14,3

Total 63 100,0

Examen_ORL_initial N Pourcentage

Valide normal 62 98,4

PR Unilat en ABD 1 1,6

Total 63 100,0

Page 174: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

142

Autres complications : Aucune complication secondaire au curage ganglionnaire

cervicale latéral n’avait été constaté à savoir cervicalgies, les paresthésies, le ptosis, les

algies de l’épaule.

16.15 La Reprise opératoire :

Une reprise opératoire urgente pour un hématome compressif avait été notée 1,6 % des

cas, consistant à une évacuation de l'hématome sans saignement évident en

peropératoire .

Tableau 30 Reprise opératoire et le motif

16.16 L'Etude anatomopathologique :

Les différentes pièces opératoires de totalisation et de curage ganglionnaire sont

envoyés au laboratoire d'anatomo-pathologie, fixé au formol, pour une étude

histologique.

Cette étude est d'abord macroscopique appréciant la taille des différentes pièces leur

aspect, pour les pièces de curage un compte des ganglions doit se faire pour chaque

compartiment.

puis l'anatomopathologiste procède à la réalisation de coupes sériés de chaque structure

rapprochées sur la lésion.

Motif de reprise N %

Hématome compressif 1 1,6

Système manquant 62 98,4

Total 63 100,0

Page 175: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

143

Figure 74 Macroscopie de la pièce de loboisthmectomie. Laboratoire d'anatomopathologie Dr KADRI.A

Figure 73 Macroscopie :réalisation de coupes sériés. Laboratoire d'anatomopathologie Dr KADRI.A

Figure 75 Macroscopie :Réalisation de coupes sériés. Laboratoire d'histologie Dr KADRI.A

Figure 76 Préparation des coupes pour l'étude microscopique. Laboratoire d'anatomopathologie Dr KADRI.A

Page 176: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

144

16.16.1 La Tumeur : "pT"

Types histologiques :

L’étude anatomopathologique avait révélé les types histologiques suivants :

Le carcinome papillaire chez 40 patients soit 63,5% des cas.

Le carcinome vésiculaire chez 12 patients soit 19% des cas.

Le carcinome papillaire dans sa forme vésiculaire chez 5 patients soit 8% des cas.

Le microcarcinome papillaire chez 6 patients soit 9,5% des cas.

Tableau 31 Répartition selon l'étude histologique y compris les sous types

Le microcarcinome papillaire et le carcinome papillaire dans sa forme vésiculaire font

parti du groupe des carcinomes papillaires et de ce fait ce dernier constituait le type

histologique le plus fréquent 11% soit 51cas contre 19% soit 12 cas pour le carcinome

vésiculaire.

Tableau 32 Répartition selon le type histologique seul.

N %

Carcimnome papillaire 40 63,5

Carcinome vésiculaire 12 19,0

variante vesiculaire du carcinome papillaire 5 7,9

Microcarcinome papillaire 6 9,5

Total 63 100,0

N Pourcentage

Papillaire 51 81,0

Vésiculaire 12 19,0

Total 63 100,0

Page 177: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

145

La Taille de la tumeur :

Le pT (La taille réelle de la tumeur à l’étude macroscopique variait entre une taille

minimale de 5 mm et une taille maximale de 70 mm, la taille moyenne était 22 mm±13

et la taille médiane était 20 mm.

L'invasion capsulaire :

Absence d’effraction capsulaire dans 84,1%( 53 cas), et elle était présente dans 9,5%

(6cas) , et 4cas de micro-invasion capsulaire, soit 6,3% des patients de notre série

(observées dans les carcinomes vésiculaires).

Tableau 33 Répartition selon l'invasion capsulaire

Invasion_Capsulaire N Pourcentage

Oui 6 9,5

Non 53 84,1

MICRO INVASION 4 6,3

Total 63 100,0

Figure 78 Carcinome papillaire forme classique. Dr KADRI.A

Figure 77 Carcinome papillaire dans sa forme vesiculaire. Laboratoire d'anatomopathologie Dr KADRI.A

Page 178: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

146

L'infiltration controlatérale :

Aucune infiltration du lobe thyroïdien controlatéral n’avait été observée.

16.16.2 Les ganglions : "N"

L’étude macroscopique de la pièce de curage ganglionnaire avait révélé la présence de

ganglions (gg) que ce soit dans compartiment central ou latéral, le nombre moyen de ces

ganglions était 16 pour les deux compartiments, avec des extrêmes de 4 et 28 ganglions.

Tableau 34 Nombre total des Ganglions

N Valide 63

Manquante 0

Moyenne 15,59

Médiane 16,00

Ecart-type 6,103

Minimum 4

Maximum 28

Figure 80 Limite posterieure d'un Carcinome papillaire en noir.Laboratoire d'anatomopathologie Dr KADRI.A

Figure 79 Carcinome Vesiculaire, forme encapsulé.

Page 179: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

147

le compartiment central

Pour le compartiment central le nombre des gg variait entre 2 et 18 gg, avec une

médiane de 8 gg, leur taille variait aussi entre 2 et 15mm, et aucune métastase gg n’avait

été observée.

Tableau 35 Nombre et la taille des ganglions /compartiment central

le compartiment latéral :

Pour le compartiment latéral le nombre des gg variait entre 2 et 12 gg, avec une médiane

de 7 gg, leur taille variait aussi entre 2 et 15mm, et aucune métastase gg n’avait été

observée.

Tableau 36 Nombre et la taille des ganglions /compartiment latéral

Nbre_ggln_Central

Taille_minim_Cgg

Taille_maxim_Cgg

N Valide 63 63 63

Manquante 0 0 0

Moyenne 8,70 3,5238 6,6571

Ecart-type 4,438 ,94795 2,91016

Minimum 2 2,00 2,40

Maximum 18 6,00 15,00

Nombre gg J-c Taille_Min Taille_Max

N Valide 63 63 63

Manquante

0 0 0

Moyenne 6,83 3,7143 9,2222

Ecart-type 2,581 1,05385 1,91298

Minimum 2 2,00 5,00

Maximum 12 7,00 15,00

Page 180: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

148

16.16.3 La Classification pTNM :

Toutes les tumeurs observées ne présentaient pas d’extension extra-thyroïdienne donc

pas de T4, mais seulement le T1 T2 T3 sur uniquement la différence de taille.

Le T1b était constaté dans 44,4% soit (28 cas),le T2 dans environ 35% soit (22 cas),le

T1a dans 14,3% soit (9 cas),et enfin le T3 dans 6,3% soit (4cas).

Tableau 37 Répartition selon la classification pTNM

16.16.4 Stades de la tumeur :

Selon la classification American Joint Committee on Cancer et ATA 2010

La majorité des nodules néoplasiques de notre série était en stade I dans 90,5% soit (57

cas), le reste était en stade II 9,5% soit (6 cas).

Selon la classification American Joint Committee on Cancer et ATA 2017

Tous les nodules néoplasiques de notre série était en stade I.

pTNM Effectifs Pourcentage

T1aN0M0 9 14,3

T1bN0M0 28 44,4

T2N0M0 22 34,9

T3N0M0 4 6,3

Page 181: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

149

Tableau 38 Répartition selon le stade de la tumeur /TNM 2010 et 2017

16.17 Bilan biologique :

16.17.1 La Thyroglobuline Tg :

Le taux initial de la thyroglobuline(postop immédiat) était normal chez tous les patients,

le taux moyen était à 0,56 ng /ml, le taux médian à 0,21 avec des extrêmes de 0,18 et

6,39 ng/ml.

Le taux tardif de la thyroglobuline était demandé souvent après ira-thérapie lorsqu’elle

était indiquée et le plus tardivement possible pour les autres cas ;le taux moyen était à

0,27 ng /ml, le taux médian à 0,20 avec des extrêmes de 0,17 et 3,20 ng/ml.

Donc aucune augmentation du taux de ce marqueur qui peut être en relation avec une

récidive ou un résidu tumoral, de même que les anticorps anti thyroglobuline qui sont

normales chez tous nos patients, avec un taux moyen de 14,40 et des extrêmes de 4,70 et

22,86.

Stade_2010 N % Pourcentage valide

Pourcentage cumulé

Valide Stade I 57 90,5 90,5 90,5

Stade II 6 9,5 9,5 100,0

Total 63 100,0 100,0

Stade_2017 N % Pourcentage valide

Pourcentage cumulé

Valide Stade I 63 100,0 100,0 100,0

Page 182: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

150

16.17.2 Les Anticorps antithyroïdiens

La présence d'anticorps anti-thyroglobuline à des taux peu élevés, qui ont été

rapidement régressé quelques mois après.

Tableau 41 Taux des ACAT

Tableau 39 Thyroglobuline tardive

N Valide 63

Moyenne 0,2737

Médiane 0,2000

Ecart-type 0,40049

Minimum 0,17

Maximum 3,20

N Valide 63

Manquante 0

Moyenne 14,4538

Médiane 14,4000

Ecart-type 4,05513

Minimum 4,70

Maximum 22,86

Tableau 40 Thyroglobuline initiale

N Valide 63

Moyenne 0,5630

Médiane 0,2100

Ecart-type 1,18192

Minimum 0,18

Maximum 6,39

Page 183: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

151

16.18 Echographie cervicale de contrôle :

On avait observé 7 cas de récidive ganglionnaire soit 11% des patients de notre série

versus 56 cas sans récidive gg soit 89% des patients.

Tableau 42 Répartition selon la récidive ganglionnaire

16.18.1 Répartition de la récidive selon les territoires cervicales :

Selon les territoires de drainage thyroïdien la récidive avait intéressé le niveau II dans 3

cas soit 4,8%, le même pourcentage pour le niveau III, et avait touché simultanément

deux niveaux à savoir le niveau II et IV dans un seul cas soit 1,6%.

Echographie cervicale de contrôle N %

Récidive ganglionnaire 7 11,1

Pas de récidive ganglionnaire 56 88,9

Total 63 100,0

Tableau 43 les territoires de récidive ganglionnaire.

N Pourcentage

NIVEAU 2 3 4,8

NIVEAU 3 3 4,8

NIVEAU 2 ET 4 1 1,6

Total 7 11,1

Manquante Système manquant

56 88,9

Total 63 100,0

Page 184: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

152

16.18.2 Exploration de la récidive ganglionnaire :

Une cyto-ponction ganglionnaire avait été réalisé chez les 7 patients présentant une

récidive ganglionnaire (11%) dont l’étude cytologique revenait en faveur de l’absence

d’infiltration carcinomateuse des gg chez tous les patients, ainsi que le dosage de la Tg

dans le liquide de rinçage( TG GG) qui était indétectable chez 1 cas, et < à 0,2 ng /ml chez

6 cas.

Tableau 44 Exploration de la récidive ganglionnaire.

Cytoponction_GG N %

Valide OUI 7 11,1

Manquante

Système manquant

56 88,9

Total 63 100,0

Résultats de la Cytologie N Pourcentage

Absence d'infiltration

7 11,1

Total 63 100,0

Dosage_TG_GG N %

Valide Normale 7 11,1

Manquante Système manquant 56 88,9

Total 63 100,0

Page 185: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

153

16.19 L' IRA-thérapie :

L’IRA-thérapie était réalisée chez 52 patients soit 82,53% des cas contre 11 patients qui

n’avaient pas bénéficiés de ce traitement isotopique soit 12,7%.

Tableau 45 Répartition selon l'IRAthérapie

Sur ces 11 patients, 9 cas il y avait d’indication d’un traitement pat l’iode radio-actif chez

eux car ils correspondaient à des microcarcinomes sans N+, et 2 cas de deux personnes

n'ont pas répondu à la convocation du service de médecine nucléaire .

Tableau 46 Motif du Non administration de l' IRAthérapie

La dose moyenne administrée de l’iode radioactif était de 94,49 mCi, avec des extrêmes

de 79,38 et 110,70 mCi.

N %

Pas d'indication

9

14,28

perdue de vue

2

3,17

Total

11

17,46

V. manquante 52 82,53

Total 63 100,0

IRA-thérapie N %

Oui 55 87,3

Non 8 12,7

Total

63 100,0

Page 186: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

154

16.20 Le séjour hospitalier :

Le moyen du séjour postopératoire était de 4 jours avec des intervalles de 2 et 9 jours,

dans environ 38% des cas soit 24 patients avaient un séjour de 3 jours, et 16% des cas

soit 10 cas avaient un séjour de 5 jours, 14%des cas soit 9 patients avaient un séjour de

4 jours , 9 cas de long séjour en relation avec des complications représentées

principalement par les hypoparathyroidies.

Tableau 47 Le Séjour hospitalier

16.21 CROISEMENT DES DIFFERENTES VARIABLES

On a essayé d'étudier la corrélation entre certains variables, par des opérations de

croisement, afin d'en tirer une idée sur la présence ou non d'une relation

d'indépendance entre eux, pouvant éclaircir certains phénomènes associés à cette

pathologie.

Corrélation entre les résultats de la cytologie et l'étude histologique définitive.

Il faut rappelé que la cytoponction à l'aiguille fine avait été réalisé chez seulement

44patients, et le croisement n'avait intéressé que ce nombre.

Sejour.h sejourpostop

N Valide 63 63

Manquante 0 0

Moyenne 6,0794 4,1587

Médiane 6,0000 3,0000

Ecart-type 1,84305 1,84221

Minimum 3,00 2,00

Maximum 10,00 9,00

Page 187: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

155

Tableau 48 Corrélation en nombre entre cytologie et étude Anapath.

Observations

Valide Manquante Total

N % N % N %

CYTOL* ANAPATH 44 69,8% 19 30,2% 63 100,0%

Toutes les cytologies malignes Beteshda VI concordaient avec l'histologie définitive; par

contre toute les cytologies bénignes Beteshda II étaient malignes à l'histologie.

Pour les lésions suspectes de malignité Beteshda V étaient effectivement malignes, et les

sept cas de lésions de signification indéterminée, étaient malignes( voir Tableau 58 ) .

Tableau 49 Corrélation entre la cytologie et l'étude histologique

On peut conclure que dans notre série, il n'y avait pas une corrélation entre la cytologie

et l'étude histologique, avec une valeur P = 0,136 non significatif.

ANAPATH Total

Carcinome papillaire

Carcinome vésiculaire

variante vesiculaire du CP

Microcancer papillaire

CYTOL. Bénigne 16 7 1 2 26

LESION DE SIGNIFICATION INDETERMINEE

5

0

1

1

7

Suspecte 7 1 0 0 8

Maligne 3 0 0 0 3

Total 31 8 2 3 44

Page 188: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

156

Tableau 50 Calcul de la corrélation

Si_Oui_ATCD_Cyto Anapath_2

Si_Oui_ATCD_Cyto Corrélation de Pearson 1 -0,228

Sig. (bilatérale) 0,136

N 44 44

Anapath_2 Corrélation de Pearson -0,228 1

Sig. (bilatérale) 0,136

N 44 63

On avait pas pu tester la sensibilité et la spécificité de la cytoponction parce qu'on

disposait pas de vrais négatifs (cytologie bénigne et l'histologie bénigne)ni de faux

positifs (cytologie maligne et l'histologie bénigne), deux paramètres primordiaux pour

ce test, dans notre série il y avait que les nodules malins à l'histologie sur les quels on

avait appliqué notre protocole thérapeutique.

Histogramme 6 Corrélation entre la cytologie et l'histologie

0

5

10

15

20

25

30

HIST.MALIN

Benigne

LSI

Suspecte

maligne

Page 189: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

157

Corrélation entre les résultats de la cytologie et le Score de TIRADS

16/26 nodules dont la cytologie était bénigne, étaient suspects ou très évocateurs de

cancer au score de TIRADS 4 et 5, les dix nodules restants étaient de score

3(probablement bénin).

Les nodules malins à la cytologie, concordaient bien avec le score radiologique,pour les

lésions suspectes en cytologie, deux étaient TIRADS 3(probablement benin), quatre

suspects(TIRADS 4), et deux très évocateurs de cancer.

Il n'y avait pas une concordance satisfaisante, entre la cytologie et le score de TIRADS

avec une valeur P=0,6 non significative.

Tableau 51 Corrélation entre la cytologie et le score TIRADS

Classification TNM et le Sexe

Les deux paramètres le sexe et la classification TNM significativement étaient

indépendants, avec une valeur p=,036.

Score TIRADS Total

TIRADS 3 Probablement

bénin

TIRADS 4 Suspect

TIRADS 5 Très

évocateur de cancer

CYTOLOGIE Bénigne 10 9 7 26

LESION DE SIGNIFICATION INDETERMINEE

2 4 1 7

Suspecte 2 4 2 8

Maligne 0 1 2 3

Total 14 18 12 44

Page 190: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

158

Tableau 52 Corrélation entre la Classification TNM et le Sexe

pTNM Total

T1aN0M0 T1bN0M0 T2N0M0 T3N0M0

Sexe Masculin 0 6 1 2 9

Féminin 9 22 21 2 54

Total 9 28 22 4 63

La classification TNM et l'Age

Aucune relation n'était constaté pour l'âge et la classification TNM, le test d'analyse de la

variance, avait montré une valeur P = 0,364.

Tableau 53 Relation entre la classification TNM et l'Age

N Moyenne Ecart-type Minimum Maximum

T1aN0M0 9 43,00 10,173 29 60

T1bN0M0 28 43,25 15,005 15 66

T2N0M0 22 37,91 13,298 18 64

T3N0M0 4 33,75 7,890 23 41

Total 63 40,75 13,561 15 66

La taille du nodule à l'échographie et la taille réellede la tumeur :

Il y avait une corrélation très positive, entre les deux paramètres, qui signifiait une

bonne évaluation de la taille des nodules par les radiologues, avec une valeur P très

largement inferieur à 5%( 0,05).

Page 191: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

159

Tableau 54Corrélation entre la taille échographique du nodule / la taille de la tumeur

La corrélation entre la récidive ganglionnaire et le sexe :

Aucune relation n'était constaté pour le sexe et la récidive ganglionnaire, avec une

valeur P = 1.

Tableau 55 La corrélation entre la récidive ganglionnaire et le sexe

Echo de contrôle

Total récidive ganglionnaire

pas de récidive ganglionnaire

Sexe Masculin 1 8 9

Féminin 6 48 54

Total 7 56 63

Corrélation entre la récidive ganglionnaire et l'âge :

Aucune relation n'était constaté pour l'âge et la récidive ganglionnaire, avec une valeur

P = 0,198, mais comme même, le groupe de patients avec récidive ganglionnaire était

plus âgé.

Taille Nodule Taille tumeur

Taille Nodule Corrélation de Pearson 1 ,820**

Sig. (bilatérale) ,000

N 63 63

Taille tumeur Corrélation de Pearson ,820** 1

Sig. (bilatérale) ,000

N 63 63

Page 192: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

160

Tableau 56 Relation entre l'âge et la récidive ganglionnaire

Echo de contrôle N Moyenne Ecart-type Erreur standard moyenne

Age - récidive ganglionnaire 7 47,00 15,916 6,016

- pas de récidive ganglionnaire

56 39,96 13,194 1,763

La corrélation entre la récidive ganglionnaire et la voie d'abord :

6/46 Patients, abordés par cervicotomie de Kocher, et 1/11 patients abordés par

cervicotomie présterno-cleidomastoidien, avaient une récidive ganglionnaire, la récidive

ganglionnaire n'avait aucune relation avec le type de la voie d'abord.

Tableau 57 Corrélation entre la récidive ganglionnaire et la voie d'abord

Echo de contrôle Total

récidive ganglionnaire

pas de récidive ganglionnaire

Voie abord Kocher agrandi 6 46 52

SCM 1 10 11

Total 7 56 63

La corrélation entre la récidive ganglionnaire et l'étude histologique :

malgré que 5/7 récidives était en relation avec un carcinome papillaire, mais le test

d'indépendance n'avait pas confirmé cette relation, mais au contraire il l'avait rejetée,

avec une valeur P de 0,72.

Page 193: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

161

Tableau 58 La corrélation entre la récidive ganglionnaire et l'étude histologique

Echo de contrôle Total

récidive ganglionnaire

pas de récidive ganglionnaire

Anapath Carcimnome papillaire 5 35 40

Carcinome vésiculaire 1 11 12

variante vesiculaire du carcinome papillaire

1 4 5

Microcarcinome papillaire 0 6 6

Total 7 56 63

La corrélation entre la récidive ganglionnaire et pTNM :

Les récidives ganglionnaires étaient plus fréquentes chez les patients porteurs de

tumeurs classés T1b, six cas, et une récidive chez un patient dont la tumeur était classée

T2. cas de tumeur classée, alors qu'attendait un taux élevé chez les patients classés T3.

mais il ne semblait pas avoir une relation entre le pT et la récidive ganglionnaire, avec

une valeur P = 0,133.

Tableau 59 La corrélation entre la récidive ganglionnaire et pTNM

Echo de contrôle Total

récidive ganglionnaire

pas de récidive ganglionnaire

pTNM T1aN0M0 0 9 9

T1bN0M0 6 22 28

T2N0M0 1 21 22

T3N0M0 0 4 4

Total 7 56 63

Page 194: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

162

La corrélation entre la voie d'abord et le Séjour postopératoire :

Aucune différence significative dans le séjour postopératoire entre les patients abordés

par voie présterno-cleido-mastoidien par rapport et ceux abordés par une cervicotomie

de Kocher.

Tableau 60 Corrélation entre la voie d'abord et le Séjour postopératoire

La corrélation entre les complications chirurgicales et le séjour postopératoire :

Le séjour hospitalier est étroitement lié aux complications postopératoires, dans notre

série cette relation était ± significatif pour la lésion récurrentielle par rapport aux autres

complications, avec une valeur P = 0,029.

Tableau 61 Evaluation de la corrélation entre les complications chirurgicales et le séjour postopératoire

Voie abord N Moyenne

Ecart-type

Erreur standard moyenne

Séjour post- op Kocher agrandi

52 4,0192 1,79859 ,24942

SCM 11 4,8182 1,99089 ,60028

Somme des carrés

ddl Moyenne des carrés

F Signification

Hypocalcémie_clinique Inter-groupes

1,465 7 0,209 1,512 0,182

Intra-groupes

7,614 55 0,138

Examen_ORL_initial Inter-groupes

2,107 7 0,301 2,453 0,029

Intra-groupes

6,750 55 0,123

Reprise_Opératoire Inter-groupes

0,084 7 0,012 0,734 0,644

Intra-groupes

0,900 55 0,016

Page 195: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

163

DISCUSSION

Page 196: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

164

17 DISCUSSION

17.1 Discussion épidémiologique :

17.1.1 Incidence :

Le cancer de la thyroïde représente 1% de l’ensemble des cancers, avec 140 000

cas diagnostiqués chaque année dans le monde, mais il est le cancer endocrinien le plus

fréquent, Son incidence connait une augmentation régulière et continue depuis une

trentaine

d’années, liée à l’augmentation du diagnostic des microcancers papillaires, permise par

l’amélioration des pratiques.(11, 26)

En Europe la France est le second pays le plus marqué par cette forte progression après

l’Italie. Ce cancer est au quatrième rang des tumeurs solides, alors qu’il n’occupait que le

15e rang en 1980.

Aux Etats Unis (EU), les constatations restent les mêmes avec une augmentation de

l’incidence pour les deux sexes, quelle que soit l’origine ethnique, et dans toutes les

classes d’âges. (11)

Le cancer de la thyroïde occupe une place intermédiaire entre les pays de l’Europe et de

l’Amérique du Nord et les pays de l’Asie.

Au Maghreb, le taux d’incidence est similaire au Maroc mais plus important que les

autres pays, Tunisie, Lybie et l’Egypte (Fig.15).(27)

En Algérie, Les données publiées dans nos registres (nationaux ou régionaux) montrent

D’après le registre de cancer d’Oran 2005,qui regroupe les résultats de neuf années

d’enregistrement entre 1996 et 2004 les femmes étant plus fréquemment atteintes que

les hommes, l’incidence étant respectivement de 2.5/100000 et 3.1/100000).Incidence

entre 2001 et 2010, wilaya de Sétif 419 cas de cancer de la thyroïde ont été notifiés, Le

taux d’incidence brute pour 100.000 habitants est de 1,0 chez l’homme et de 4,8 chez la

femme, alors que les taux d’incidence standardisés sont respectivement de 1,3 et

5,8/100.000.(27)

Le Sexe : une nette prédominance féminine a été observée dans notre série (85,7

%)avec un sexe ratio de 0,16(9 hommes /54 femmes /85,7 F vs 14,3 H),cette

prédominance féminine est comparable à celle rapportée par la littérature (0,16)(57), et

les mêmes constatations ont été faites sur d’autres séries, Enyioha et col(0,24)(57,

88),Barczyński et col(0,21)(89),Mouaden et col(0,15)(90)

Page 197: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

165

L'Age :

La moyenne d’âge dans notre série était de 40,75 ans, l’âge médian a été de 41ans avec

des extrêmes d’âge allant de15ans à 66ans.

Il n’y a aucune différence significative dans l’âge entre les deux sexes, chez les hommes

l’âge moyen était de 39,44 ans et chez les femmes était de 40,96 ans.

d'après le registre régional de cancer de la wilaya de Sétif, l’âge médian chez la femme

est de 47 ans.(27)

Dans d'autres séries l'âge moyen est plus ou moins supérieur par rapport à notre série,

Enyioha(50,1) ans(88),Wang (50,5 ans), So,Y. K(49.75 ± 10.50) (91), par contre une

étude marocaine rapporte un âge moyen similaire (42,5 ans) Benrais et col(92)

L'Origine des patients :

patients résidants à Oran étaient majoritaires, et constituaient environ 60 % de notre

série (38cas), le reste des patients provenait des autres wilayas de l’ouest algérien sans

aucune différence significative entre eux en nombre et pourcentage.

17.2 Recrutement

Le taux de recrutement le plus élevé était durant l’année 2014, environ 24%(15

patients), suivie de l’année 2015 19% soit 12 patients, puis l’année 2013 environ 16%

( 10 patients),pour les deux premières années à savoir 2011 et 2012 le taux était pour

chaque année 8% (5 patients),enfin les deux dernières années à savoir 2016 et 2017

aussi le même taux 12,7% (8patients).

Pour les deux dernières années l’activité opératoire avait connu une réduction à cause

des travaux de rénovation au niveau des deux salles opératoires, les deux premières

années était le début de l’étude.

17.3 Le délai de prise en charge :

Le délai moyen de la prise en charge des patients calculé en semaines (de la1ere

consultation à l’intervention chirurgicale) était 15semaines avec des intervalles entre 1

et 106 semaines.

Page 198: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

166

17.4 Motif de consultation :

Le mode de révélation le plus courant du cancer de la thyroïde est un nodule palpable au

niveau du cou qui est retrouvé chez 4 à 7 % de la population générale (66).

Ce mode de découverte "la masse palpable" constitue environ 58,7 % des cas dans notre

série , alors que la découverte fortuite à l'imagerie notamment l'échographie représente

environ 40% des cas, dans la littérature, 20 à 40 % de femmes de plus de 50 ans ont un

nodule détecté à l'échographie(66).

L'avènement de l'échographie estresponsable d'un sur-diagnostic desnodules

thyroïdiens, parmi lesquels 5 à 6% environ sont des carcinomes (41), la dysphagie est

l'apanage de nodules volumineux,41,3% des cas dans notre série.

Les autres circonstances de découverte telles que l'adénopathie cervicale et les

métastasesne peuvent exister dans notre série parce qu'elles sont des critères

d'exclusion.

17.5 Les antécédents

Le cancer thyroïdien peut être associé à des cancers primitifs de nombreux organes

différents, notamment le cancer du sein(93-95),dans une étude marocaine portantsur

2000 patients suivis pour CDT, 10 patientes avaient un antécédent de Cancer du sein(0,5

%des cas)(96),dans notre série on avait constaté une néoplasie mammaire comme

antécédent personnel, qui correspondait à (1,6% des cas), et deux cas avaient un cancer

thyroïdien bien différencié dans la famille, confirmant ainsice qui a été décrit concernant

la possibilité de voir des formes familiales non médullaires observées dans 3 à 5 % des

patients atteints d’un cancer papillaire de la thyroïde(29).

En revanche, aucun antécédent d’exposition aux rayonnements ionisants n’a été signalé

dans notre série.

17.6 Le siège du Nodule :

Environ 59% (37 cas) des nodules se situaient au niveau du lobe droit, et environ 41%

(26 cas) au niveau du lobe gauche. et la localisation du nodule au sein du lobe était

médiolobaire dans environ 40% des patients (25 cas), toto-lobaire 25,4% (16cas), de

siège polaire inferieur dans22,2% (14 cas), et de siège polaire supérieur dans 12,7%

(8cas).

Page 199: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

167

Le siège du nodule dans le lobe peut avoir plusieurs significations clinico-pathologiques

orientant le diagnostic , un nodule situant au tiers supérieur doit faire rechercher une

tumeur développée aux dépens des cellules de la crête neurale(médullaire) ; l’isthme est

classiquement un siège suspect decarcinome; lecaractère sous-capsulaire chez l’enfant

est également un signe d’alerte classique(57).

Le phénomène de saut des métastases ganglionnaires (skip) directement (vers le

compartiment latéral) bien qu'il est rare, il est étroitement lié avec une localisation au

pôle supérieur du nodule cancéreux.(97, 98)

17.7 La taille du nodule

La taille moyenne du nodule était de 25,67 mm, la taille médiane était de 24,5 avec des

intervalles entre 10mm et 70 mm, elle sert à classer initialement en préthérapeutique,

une éventuelle tumeur selon le système TNM,avant le résultat de l'EE .

Deux patients (3,2%) avaient un nodule de T1a ,25 patients avaient un nodule en T1b

(39,7%), 29 patients avaient un nodule en T2 (46 %), et 7 patients étaient en T3 (11,7

%), dans la série de Park et alLa taille moyenne de la tumeur primitive était de 14 ± 7

mm et 48 patients (32,7%) avaient une tumeur de 1 cm de diamètre. La plupart des

lésions tumorales primaires étaient de type T3 (74,8%)(97)

17.8 Les Caractéristiques échographiques du nodule thyroïdien

- L'hypoéchogènicité:

Sur l’échographie thyroïdienne les nodules étaient:

- Hypoéchogènes dans 46% des cas (29 patients);

- Echogenicité mixte dans 41,3% (26cas);

- Isoéchogène 9,5%(6cas);

- Hyperechogène dans 3,2 %(2cas).

- Les microcalcifications : étaient présentes dans environ 32% des nodules (20 cas).

- Les contours: étaient irréguliers dans 8% seulement (5cas) contre environ 92% de

nodules de contours réguliers (58 cas).

- La vascularisation : 30 nodules sur 63 étaient vascularisés, cette vascularisation était

de type central dans 33,3%(10 cas),de type périphérique dans 26,7 des nodules (8 cas),

et de type mixte dans 40% des nodules (12 cas ).

Page 200: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

168

- La classification des nodules selon le score TIRADS

Elle avait montrer d'abord qu'il y avait pas de TIRADS 2( nodule bénin ), les autres

catégories avaient un pourcentage presque identique, à savoir , 21 nodules (33,3%)

étaient en TIRADS 3, 22 nodules(34,9%) en TIRADS 4, et 20 nodules étaient très

évocateurs de cancer (31,7%) TIRADS 5.

Une étude de Horvath évaluant les performances de la classification de TIRADS en

comparant les résultats histologiques des pièces de thyroïdectomies et leur

caractéristiques échographiques classées selon le score de TIRADS: avait objectivé que

sur 502 nodules, la malignité était de 0% (0/116) dans TIRADS 2, 1,79% (1/56) dans

TIRADS 3, 76,13% (185/243) dans TIRADS 4 et 98,85% (86/87) dans TIRADS 5. (45)

D'après RUSS et al, la forte suspicion de malignité n'est obtenue que la réunion de deux

ou trois critères, et parfois un seul critère constitue lui seul un score de forte suspicion

par exemple un nodule plus épais que large, la forte hypoéchogenicité, en revanche la

vascularisation seule ne constitue pas un signe important.(1, 41)

17.9 La cytoponction :

La cytoponction du nodule thyroïdien avait été réalisé chez environ 70% de nos patients

(44cas). Les résultats sont classés selon la classification de BETESHDA 2010.

- BETESHDA II: Lésion bénigne 59,1%(26 cas); BETESHDA III: Lésion de signification

indéterminée (présence d’atypies cellulaires) 15,9 % (7cas); BETESHDA V: Lésion

suspecte de malignité : 18,2% (8 cas); BETESHDA VI: Lésion maligne : 6,8 % (3 cas).

Dans d'autres séries, il est très rare actuellement de voir ce taux élevé de malignité dans

l'histologie définitive chez des patients qui avaient une cytologie bénigne , Marrakchi et

al rapporte une serie de 64 patients opérés d’un nodule thyroïdien, et bénéficiant tous

de cytoponction échoguidée, et montrant une concordance entre la cytologie et

l'histologie définitive pour les catégories étiquetés bénins II (14 cas) et malins VI (6

cas).(99)

Beaucoup d'auteurs ont conclut à unebonne concordance entre les catégories de

Bethesda et le score de TIRADS(100, 101).dans notre série l'évaluation ne peut se faire

d'une manière précise, vu l'inégalité en nombre dans chaque score, puisque 44 patients

seulement ont subit une cyoponction ,le test d'indépendance qu'on a réalisé pour ces

deux variables était positif avec une valeur P à 0,607.

Page 201: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

169

17.10 La Scintigraphie

Sur les 14 cas de scintigraphie thyroïdienne réalisées presque tous les nodules étaient

hypofixants contre un nodule hyperfixant. L’utilisation de la scintigraphie dans l’objectif

de dépister les nodules froids doit être complètement abandonnée, sa valeur prédictive

de malignité étant mauvaise, très inférieure à la cytologie.(46)

l'association de l'hyperthyroïdien et le cancer différencié de la thyroïde est décrite dans

plusieurs publications,(102, 103) un nodule thyroïdien constaté chez 10 à 35 % des

patients pris en charge pour une maladie de Basedow. (53)

17.11 La voie d'abord:

La cervicotomie basi-cervicale type Kocher est un temps opératoire commun chez tous

les patients dans l'étape de la thyroïdectomie et le curage central (73), mais un

agrandissement était nécessaire lors du curage ganglionnaire, 52 patients (soit 82,5%

des cas) avaient été abordés par un prolongement horizontal ,et 11 patients (soit 17,5

des cas) avaient été abordés par un prolongement oblique vers le haut, le long du muscle

sterno-cleido-mastoidien (104).

actuellement ,et avec l'avènement de nouvelles technologies, le défit est de rendre la

réalisation du curage central et latéral une pratique courante.(7, 70)

17.12 La duré du geste opératoire ( Temps opératoire):

La moyenne du temps opératoire était de 4 heures avec des extrêmes de 3 h et 5 h.

Il s'agit d'une intervention longue comportant plusieurs étapes de la loboisthméctomie,

l'attente du résultat de l'EE une moyenne d'une demi-heure puis la totalisation suivi de

curage ganglionnaire des deux compartiments , un prolongement du temps

anesthésique qui retentit sur le malade, et engendre épuisement pour le chirurgien et le

personnel qui l'assistent, Kim,S.K et al rapporte une durée moyenne d’opération (96,0

min contre 86,1 min, p <0,001),ceci peut expliquée par la supériorité de la qualité

d'instruments et l'expérience importante dans le domaine de curage ganglionnaire avec

une série de 11569 patients.(87)

Page 202: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

170

17.13 Le drainage:

Dans notre série Le drainage de sang de la loge thyroïdienne et jugulo-carotidienne était

présent chez tous les patients, il était minime (moins de 50cc)dans les deux loges avec

respectivement des taux de 84,1% et 90,4%,et moyen (ne dépassant pas 100cc)15,8%

et 9,5%,un hématome compressif nécessitant une reprise opératoire avait été notée

représentant 1,6% des cas.

Dans la littérature l’incidence des hémorragies postopératoires varie de 0 à 6,5 %(75),

et les complications hémorragiques ne sont pas au premier plan dans la plus part des

études par rapport aux lésions nerveuses et parathyroïdiennes, So et al rapporte un cas

d'hématome compressif sur une série de 232 patients (91), l'étude de Kim,S.K ainsi que

celle de Moracelli rapporte un drainage total moyen pour chacune, respectivement (68,1

cc) et (30cc)ce qui est considéré comme un saignement modéré(87, 105).

17.14 Les complications postopératoires:

- Les signes cliniques d’hypocalcémie étaient présents chez 11patients soit 17,5 % des

cas, modérés à type de fourmillements au niveau des extrémités chez 9 patients et plus

marqués avec des crises de tétanie chez deux patients.

La valeur moyenne de la calcémie postopératoire immédiate était de 87mg, la valeur

médiane était de 88mg avec des extrêmes de 69 mg et 93mg.

L’hypocalcémie biologique initiale était observée chez 9 patients soit 14,28% des cas.

Tous les cas d’hypoparathyroïdie étaient transitoires, avec normalisation de la calcémie

chez tous les patients, et une calcémie moyenne de 91,23 mg/ml.

Tableau 62 Comparaison entre les taux de calcémie initiale /tardive

Moyenne N Ecart-type

Calcémie initiale 86,9789 63 5,12943

Calcémie tardive 91,2349 63 3,05446

Page 203: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

171

- Un cas de dysphonie était constaté représentant 1,6% des cas, l’examen ORL

postopératoire de contrôle avait révélé un cas de paralysie récurrentielle unilatérale

en abduction soit 1,6% des cas, qui était transitoire, confirmé par l’examen ORL tardif

de contrôle était normal chez tous les patients de notre série.

- Excepté un cas de lymphocèle traité par une simple ponction, aucune complication

secondaire au curage ganglionnaire cervicale ou latéral n’avait été constaté à savoir les

lésions neurologiques des nerfs majeurs, tel que le ptosis, les algies de l’épaule.

Il est évident que l'incidence de la morbidité est proportionnelle à l'étendue de la

chirurgie.(106)

Dans une série de Kim,S.K. ,qui compare deux groupes de patients traités différemment,

un groupe traité par thyroïdectomie seule et un groupe chez qui un curage du

compartiment central a été associé à la thyroïdectomie totale, les patients ayant subi

systématiquement un curage ganglionnaire ont montré un taux significativement plus

élevée de paralysie récurrentielle transitoire et d'hypoparathyroïdie transitoire et

permanente.(87)

D'autres études ont montré que le taux de morbidité postopératoire augmentait

régulièrement chez les patients qui avaient subi un curage prophylactique, même ceux

opérés par des chirurgiens expérimentés,(107)particulièrement, le taux de

l'hypoparathyroïdie , qui était plus élevé que le taux de paralysie du nerf récurrent.

(108-110)

Cela pourrait s'expliquer par un risque plus élevé de lésions des glandes parathyroïdes

par rapport à celles des nerfs laryngés inferieurs, en raison de leur localisation

anatomique au sein du tissus cellulo-graisseux souvent mobilisé lors de la dissection

.(111)

Dans notre série le taux de complications était plus faible par rapport aux taux de

complications citées dans une méta-analyse par Zetoune et al (112): la paralysie

récurrentielle transitoire (7,3%), la paralysie permanente (3,6%), hypoparathyroïdie

transitoire (44%), et hypoparathyroïdie permanente (4%).

Cette constatation est confirmé par Giordano et ces collaborateurs(113)qui ont comparé

les taux de lésions récurrentes du nerf laryngé et d'hypoparathyroïdie chez trois

groupes de patients atteints de CPT avec N0: ceux traités par thyroïdectomie totale

seule, ceux traités par thyroïdectomie totale avec curage du compartiment central

ipsilatéral et ceux traités par thyroïdectomie totale avec curage de tout le compartiment

central bilatéral, il y avait aux résultats, un taux plus élevé de lésions permanentes du

nerf récurrent chez les patients qui ont subi un curage de tout le compartiment central,

qui n'était pas statistiquement significatif.

Page 204: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

172

Tableau 63 comparaison de la morbidité entre les séries

Paralysie recurrentielle

Hypoparathyroidie permanente

Auteurs, année

TT CGSC TT Seule

TT CGSC TT Seule TT CGSC

TT Seule

Henry et al, 1998

50 50 0 0 2 (4%) 0

Gemsenjager

et al, 2003

88

71 4 (5.6%) 0 1 (1.4%) 0

Rosenbaum et McHenry, 2009

22

88 0 1 (1.1%) 1 (4.5%) 0

Hughes et al, 2010

78 65 0 2 (3.1%) 2 (2.6%) 0

Giordano et al, 2012

308 394 7 (2.3%) 4 (1%) 50 (16.2%)

25 (6.3%)

Pereira et al, 2005

43 0 0 — 2 (4.6%) —

Notre série 2018

63 0 1(1,16%) — 0 —

Page 205: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

173

17.15 Le séjour postopératoire :

Le moyen du séjour postopératoire était de 4 jours avec des intervalles de 2 et 9 jours,

dans environ 38% des cas soit 24 patients avaient un séjour de 3 jours, et 16% des cas

soit 10 cas avaient un séjour de 5 jours, 14% des cas soit 9 patients avaient un séjour de

4 jours, 9 cas de long séjour étaient en relation avec des complications représentées

principalement par les hypoparathyroidies.

Kim,S.K et al en évaluant le curage ganglionnaire prophylactique, rapportent un

nombre moyen de jours d’hospitalisation de (3,5 jours) et les jours postopératoires

moyens (2,5 jours).(87)

17.16 Etude anatomopathologique:

17.16.1 La Thyroide

La taille moyenne de la tumeur était 22± 13 mm avec des intervalles (5 et 70mm) et un

microcarcinome (≤ 1 cm) a été retrouvé chez neuf patients soit 14,28 % des cas.

les microcarcinomes infracentimetriques étaient une découverte sur pièce opératoire

lors de l'EE alors que les nodules réséqués étaient de taille supérieure parfois largement

supérieure, (voir tableau 72)

L’étude anatomopathologique avait révélé les types histologiques suivants :

- Le carcinome papillaire classique chez 40 patients soit 63,5% des cas.

- Le carcinome vésiculaire chez 12 patients soit 19% des cas.

- Le carcinome papillaire dans sa forme vésiculaire chez 5 patients soit 8% des cas.

L'effraction capsulaire était présente dans 9,5% (6cas) , et 4 cas de micro-invasion

capsulaire, soit 6,3% des patients de notre série, observées dans les carcinomes

vésiculaires.

On note l'absence de multifocalité des lésions tumorales, et l'absence d'infiltration du lobe

thyroïdien controlatéral.

Une proportion plus au moins similaire concernant les principaux types histologiques a

été constaté dans d'autre études, Conzo et al avaient retrouvé une taille moyenne de la

tumeur qui était de 1,38 ± 0,69 cm et un microcarcinome (25,79%).

Page 206: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

174

Tableau 64 Comparaison entre la taille de la tumeur à l'Anapath et la taille du nodule à l'échographie

Taille initiale-Nodule (mm) Taille tumeur (mm)

45 5

10 10

11 8

16 10

11 10

14 5

12 8

10 8

20 8

Le CP classique dans (79,1%), le CV dans (16,28%), les cellules de Hürthle dans

(3,61%), le carcinome à cellules hautes dans (0,90%). Vingt-huit patients (12,6%)

avaient une tumeur multifocale.(114)

L'étude de Lee et al portant une taille population presque équivalente à celle de notre

série, sur 58 carcinomes, 57 (98,3%) étaient des CPT et 1 (1,7%) était un CVT. La taille

moyenne de la tumeur était de 13 ± 9 mm de diamètre (3-62). Une invasion

extracapsulaire et une invasion de la structure adjacente ont été observées dans 23

(39,7%) et 3 cas (5,2%), respectivement.(103)

Concernant les microcarcinomes, le pronostic de ces petits cancers est généralement

excellent et leur traitement de plus en plus codifié, leur surveillance attentive peut être

une solution idéale par rapport à une chirurgie d'emblée.(46)[27](55-57)

Exceptionnellement, un nodule sur 15 des microcarcinomes notamment les CP

progressent vers un stade symptomatique, et peuvent être plus agressifs ,ceci est

confirmé par plusieurs études disponibles concernant l’évolution spontanée des

microcancers, telles que l’étude de Ito et al.qui sur 732 patients atteints d’un

microcarcinome papillaire découvert à la cytoponction, un suivi médical de 162 d'entre

eux sur une durée médiane de 3,8 ans, a montré que 60 % des tumeurs étaient stables,

12 % avaient diminué de taille et seules 27 % avaient progressé.(55)

Dans notre série, toutes les tumeurs observées ne présentaient pas d’extension extra-

thyroïdienne donc pas de T4, mais seulement le T1 T2 T3 sur uniquement la différence

Page 207: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

175

de taille. Le T1a dans 14,3% soit (9 cas),le T1b était constaté dans 44,4% soit (28 cas),le

T2 dans environ 35% soit (22 cas), et enfin le T3 ne représente que 6,3% soit (4cas).

Dans la série de Kim,S.K c'est le stade tumoral avancé (T3 ou T4),qui était le plus

marqué, sur 11569 patients CPTN0 recrutés, 5907 cas (51,1%) étaient en stade T3 ET

T4.(87)

Alors que d'autres séries rapportent moins de 30% des patients atteints de CPT cN0 en

stade tumoral avancé (T3 ou T4) .Popadich et al 27,4% (109),Ywata et al 18,6%(115),

et Zuniga et al 15,8%(116).

17.16.2 Les Ganglions "Nodes"

L’étude macroscopique de la pièce de curage ganglionnaire avait révélé la présence de

ganglions que ce soit dans compartiment central ou latéral, chez nos patients cN0 en

préthérapeutique.

Le nombre moyen de ces ganglions était 16 pour les deux compartiments, avec des

extrêmes de 4 et 28 ganglions, dont leur taille variait entre 2 et 15mm sans aucun

envahissement métastatique, tous les cas de notre série étaient N0 .

Kim et al ont rapporté un nombre moyen de ganglions réséqués de 7,2 dans l'ensemble

des cas, la situation la plus similaire à notre protocole c'est la thyroïdectomie totale avec

curage ganglionnaire de tout le compartiment central, chez 3251 patients, d'où un

nombre de 10,9 ganglions avaient été ramenés .(87)

La présence de ganglions sans envahissement peut s'expliquer soit par la qualité de

l’évaluation échographique pré-opératoire(117),soit par une thyroïdite lymphocytaire

chronique coexistante, l'étude de Ryu et al a montré la présence de thyroïdite lymphocytaire

chronique 50 (16,9%)sur 295 patients traités par le même protocole, avec un nombre moyen

de ganglions négatifs de 5,3.(118)

17.16.3 La Classification pTNM

-Selon la classification pTNM de" l'American Joint Committee on Cancer" 7eme édition

2010: La majorité des nodules néoplasiques de notre série était en stade I dans 90,5%

soit (57 cas) le reste était en stade II 9,5% soit (6 cas), en prenant en considération l'âge

de 45 ans comme facteur de risque.

-Et selon la classification pTNM de "l'American Joint Committee on Cancer"8eme

édition 2017: Tous les nodules néoplasiques de notre série était en stade I, en prenant

en considération l'âge de 55 ans comme facteur de risque.

tous les patients

Page 208: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

176

On peut cependant conclure que tous nos patients font parti du groupe à risque faible,

vu l'absence :

- de métastases locales ou à distance;

- d’invasion tumorale de tissu locorégional et structures;

- d'envahissement vasculaire ou autre histologie agressive;

- de forme histologique agressive;

- de fixation de foyers métastatiques à la scintigraphie du corps entier en dehors de la

loge thyroïdienne après le traitement.

et que toute tumeur macroscopique a été réséquée, les cas de CVT étaient intra

thyroïdien bien différencié avec invasion capsulaire minime de quatre cas.

Très récemment une équipe coréenne a proposé de modifier cette nouvelle stadification

basée sur la classification TNM 8eme édition suite à une étude portée sur 7717 patients

atteints de PTC ayant subi une chirurgie de la thyroïde entre 1996 et 2005. Ils ont ajouté

des sous-classes dans le stade II , les stades IIA et IIB avec le TNM modifié: les patients

âgés de plus de 55 ans atteints de la maladie N1b ont été classés dans le stade IIB, tandis

que les patients restants ont été classés dans le stade IIA.

Cette vaste étude révèle que les métastases ganglionnaires latérales affectent la

mortalité par maladie chez les patients atteints de CPT, en particulier chez les patients

plus âgés.et que cette simple modification du système de stadification TNM ,offrira une

meilleure stratification initiale du risque pour les patients atteints de CPT.(119)

17.17 L’IRA-thérapie:

L’IRA-thérapie était réalisée chez 52 patients soit 82,53 % des cas contre 11 patients qui

n’avaient pas bénéficiés de ce traitement isotopique17,46 %.

Sur ces 11 patients, 9 cas il n'y avait pas d’indication d’un traitement pat l’iode radio-

actif chez eux du fait qu'ils s'agissaient de microcarcinomes sans N+, et 2 cas de deux

personnes n'ont pas répondu à la convocation du service de médecine nucléaire.

La dose moyenne administrée de l’iode radioactif était de 94,49 mCi, avec des extrêmes

de 79,38 et 110,70mCi.

Les indications du traitement isotopique ,sont fondées sur le risque de maladie

résiduelle postopératoire et sur le risque de rechute ultérieure.(77)

les résultats de plusieurs méta-analyses,(117, 120) ont montré que le traitement

adjuvant par l'Iode radioactif a été réalisée significativement plus fréquent dans le

groupe de patients subissant un curage ganglionnaire prophylactique par rapport au

groupe traité par thyroïdectomie seule.

Page 209: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

177

L'un des avantages le plus connu du curage prophylactique est la précision de la

stadification de la tumeur, qui est non seulement utile pour prédire le pronostic, mais est

également cruciale pour déterminer le traitement adjuvant isotopique.(87, 121, 122)

Les patients subissant un curage ganglionnaire prophylactique sont de bons candidats

au traitement isotopique adjuvant, comme le cas de nos patients.

17.18 La surveillance postopératoire

Notre surveillance était basé sur:

- L'Examen clinique;

- L'échographie cervicale;

- Un bilan biologique comportant : le taux sérique de la thyroglobuline (Tg)

et le taux des anticorps anti-thyroglobuline (ACAT).

le but de cette surveillance est de guetter la récidive locorégionale ou à distance

17.18.1 Bilan biologique:

Le taux initial de la thyroglobuline (en postopératoire immédiat) était normal chez tous

les patients, le taux moyen était à 0,56 ng /ml, avec des extrêmes de 0,18 et 6,39 ng/ml.

Le taux tardif de la thyroglobuline était demandé souvent après ira-thérapie lorsqu’elle

était indiquée et le plus tardivement possible pour les autres cas ;le taux moyen était à

0,27 ng /ml, avec des extrêmes de 0,17 et 3,20ng/ml.

Donc aucune augmentation du taux de ce marqueur qui peut être en relation avec une

récidive ou un résidu tumoral, de même que les anticorps anti thyroglobuline qui sont

normales chez tous nos patients, avec un taux moyen de 14,40 et des extrêmes de 4,70 et

22,86.

on avait constaté aussi une diminution des taux thyroglobuline après traitement

isotopique ,par rapport aux taux initiaux.

La même constatation était faite par So et al qui ont démontré que la diminution des

taux de Tg post-opératoire par rapport aux taux de Tg post-IRA est directement liée au

traitement par l'Iode radioactif ,avec une valeur P = 0,004.(91)

Page 210: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

178

17.18.2 L'échographie cervicale :

L'échographie est performante dans le dépistage des métastases ganglionnaires avec

une sensibilité satisfaisante, surtout lorsqu'elle est associée au dosage de la Tg sérique

stimulée(80) .

La cytoponction est recommandé pour les ganglions suspects supérieurs à 7 mm et pour

une lésion suspecte dans le lit thyroïdien≥ 10 mm.(13)

Dans notre série on avait observé sept cas de récidive ganglionnaire soit 11% des

patients contre 56 cas sans récidive ganglionnaire soit 89% des patients.

Selon les territoires de drainage thyroïdien la récidive avait intéressé le niveau II dans 3

cas soit 4,8%, le même pourcentage pour le niveau III, et avait touché simultanément

deux niveaux à savoir le niveau II et IV dans un seul cas soit 1,6%, le nombre moyen de

l'ensemble des ganglions réséqués était 19,5.

Une cyto-ponction ganglionnaire associée à un dosage de Tg sur liquide de rinçage, avait

été réalisé chez les sept patients présentant une récidive ganglionnaire, dont l’étude

cytologique revenait en faveur de l’absence d’infiltration carcinomateuse ganglionnaire

chez tous les patients ainsi que le dosage de la Tg ganglionnaire, qui était indétectable

chez 1 cas, et moins de 0,2 ng/ml chez le reste des patients. six patients étaient classés

T1b contre un classé T2,la taille de la tumeur était comprise entre 12 et 22 mm, 6/7

étaient un CP,5/7 âgés de plus de 45ans, et 6/7 étaient de sexe féminin, le tableau 83

montre le profil de ces patients.

Dans la série de So et al faite de 119 patients traités par TT et curage ganglionnaire pour

CDT, deux récidives ganglionnaires métastatiques avaient été découvertes, une dans le

compartiment cervical latéral seulement (niveau IV) et l'autre dans les compartiments

cervicaux central et latéral (niveaux VI et IV).(91)

Bien que la méta-analyse de Lang suggère que le risque de RLR soit réduit de 35% à

court terme (<5 ans), chez les patients subissant une TT + curage ganglionnaire par

rapport à ceux traités uniquement par TT, il n’est pas encore clair la quelle des moyens

thérapeutiques est à l'origine de cette réduction, le curage ganglionnaire ou

l'irathérapie..(117)

Page 211: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

179

Tableau 65 Incidence des rechutes après TT avec ou sans RLCD (%)[126]

Auteur Revue/Année TT TT+CGS

M Sywak et al Surgery 2006

5.6

3.6

S Costa et al.

Acta Oto Ita 2009

6.8

7.1

DT Hughes et al.

Surgery 2010 4.6

5.1

TA Moo et al.

WJS 2010

16.7

4.4

WT Shen et al.

Surgery 2010 5.7

21.8

M Raffaelli et al.

Surgery 2012

0.0

1.6

BH Lang et al.

Ann Surg Oncol 2012

2.9

3.7

M Barczyński et al.

Br J Surg 2013 13.1

4.2

M Barczyński et al.

Lange Arch Surg 2014

6.3

DM Hartl et al.

WJS 2013

12

2

G Conzo et al. Surgery 2014

3.8

3.3

DE Gyorki et al

Ann Surg Oncol 2013

2.2 1.8

Ce tableau montre les taux des rechutes et récidives rapportées par les

différentes études d'une manière comparative entre le groupe de patients traités par

TT seule et le groupe de patients traités par TT avec CGS, et c'est bien évident que les

rechutes sont observées dans les deux groupes, avec parfois des taux élevés dans le

groupe de curage. (123)

Page 212: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

180

Tableau 66 Profil des patients ayant présenté des récidives ganglionnaires, dans notre série

Patient

No.

Age

(année)

Sexe

Type-Histol. Taille -tum

(cm)

pT pN Nbre Total GG

Nbre GG-CC

Nbre

GG-CL

site -récidive

1 34 F CP 22 T2 0 23 12 11 L: III

2 54 F VVCP 12 T1b 0 17 5 12 L: II,IV

3 17 F CP 12 T1b 0 21 13 8 L: II

4 56 F CP 20 T1b 0 23 16 7 L: III

5 54 F CP 17 T1b 0 18 12 6 L: II

6 51 H CV 15 T1b 0 16 11 5 L: II

7 63 F CP 15 T1b 0 19 12 7 L: III

Page 213: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

181

Tableau 67 Comparaison de la récidive gg entre les séries

Auteurs, Ref. Année N

TT+Curage ganglionnaire prophylactique

Taux de récidive gg

Barczynski et al, 2013 640 358 2 (0,6%)

Besic et al, 2009 89 6 0 (0,0%)

Costa et al, 2009 244 126 4 (3,2%)

Gemsenjager et al, 2003 159 71 4 (5,6%)

Hughes et coll., 2010 143 78 2 (2,6%)

Lang et al, 2012 185 82 0 (0,0%)

Moo et al, 2010 81 45 1 (2,2%)

Moreno et al, 2012 252 119 2 (1,7%)

Roh et al, 41 2009 197 148 0 (0,0%)

Roh et al, 2007

113 40 1 (2,5%)

Sywak et al, 2006 447 56 0 (0.0%)

223

63

0 (0.0%) métastatique

7(11%) non métastatique

Notre série

Page 214: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

182

Tableau 68 Caractéristiques épidemiologiques et clinico-pathologiques de notre série

caractéristiques TT avec curage gg prophylactique (n = 63)

Sexe, n (%)

Féminin (85.7)

Masculin (14.3)

Age, moyenne ± Ec 40.75 ± 13.56

< 45, n (%) 37 (58.7)

≥45, n (%) 26 (41. 3)

Voie d'abord, n (%)

Kocher aggrandi 52 (82,5)

SCM

11(17,5)

Variantes CPT, n (%)

Folliculaire

5 (8)

CP classique

40 (63.5)

Vésiculaire 12(19)

Taille de la tumeur, cm, moy ± Ec

0.5 - 1.0, n (%)

9 (14.28)

1.0 - 2.0, n (%)

19 (30,15)

2.0 - 4.0, n (%)

31 (49.2)

> 4.0, n (%)

4 (6.34)

Multifocalité, n (%)

Absente

63 (100)

Presente

0

EET, n (%)

Absente 63 (100)

Presente

0

Stade de la tumeur, n (%)

T1/T2 59 (93.65)

T3

4 (6.3)

Ganglions résequés ≤5 5-10 ≥10

21 (33.3)

13 (20.63) 29 (46)

Metastases ganglionnaires réupérées

Absent

63(100)

Present

0

IRA administerée, mCi, moy ± Ec

94,49mCi ± 11.1

Page 215: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

183

Tableau 69 Comparaison avec les séries.

Étude et pays

Type

d'étude

Étendue du

curage

patient

(N)

Âge moyen

(années)

Sexe

ratio

taille

moy

Tum

(mm)

Nbr

moy

gg

excisé

Incid.

Gg

envahis

(%)

stade

I II

(%)

N ° de

patients

traités/I

RA

Roh, 27 2007 Corée Retro Bi 40 NA NA NA 5.6 62.2 NA

Choi, 2008 Korea Retro NA 48 52 6/42 6.8 NA 37.5 NA 48

Perrino, 2009 Italy

Retro

Uni and Bi

92 NA NA NA NA NA NA NA

Zuniga, 2009 USA

Retro NA 136 42.9 10/ 126

NA NA 82.4 NA 79

Costa, 2009 Italy

Retro

Uni and Bi

126 46

26/ 100

17 NA 46.8 NA 87

Moo, 2010 USA Retro Bi. 45 45.7 10/35

14 8.8 33.3 NA 31

Hughes, 2010 USA

Retro Bi 78 46.8a 17/61

19 6.0a 61.5 28.6 72

Popadich, 2011 Australia,USA and UK

Retro

Uni and Bi

259 44

52/ 205

22.7 6.8 49.0 10.0 NA

Wang, 2012 USA Retro NA 49 NA NA 14a NA 40.8 34.7 35

Lang, 2012 China Retro Uni 82 52 18/64

15 5 54.9 17.1 62

Raffaelli, 2012 Italy

Pro

Uni and Bi

124

42.7

24/ 100

12.9 9.6 35.5 NA NA

So, 2012 Korea Retro Bi 119 49.2 21/98

6.6 NA 37.0 NA 101

Barczynski, 2013 Poland

Retro

Bi

358 NA

75/ 283

NA 6.7 NA NA 231

Notre série Algerie

Pro

BI and latéral

63

40,75

9/54

22

C :8,7 L: 6,83

0

I: 90,5 II: 9,5

52

Page 216: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

184

18 Conclusion :

Parmi 220 nodules thyroïdiens recrutés pour l'étude, classés cliniquement N0, 63 entre

eux étaient malins à l'EE, ils avaient tous subit une thyroïdectomie totale avec un curage

ganglionnaire systématique du compartiment central et du compartiment jugulo-

carotidien ipsilatéral, en analysant les résultats de ce protocole on constate qu'on avait

besoin d'un abord large, laissant une cicatrice disgracieuse et un temps opératoire plus

ou moins long ( une moyenne de 4heures), et que le taux de morbidité cumulée était de

19,08%, marquée essentiellement par une hypoparathyoidie transitoire dans 14,28%,

certes inférieur à celui rapporté dans certaines séries déjà citées, mais d'autres études

rapporte des taux nettement inferieurs (4 à 7 %) (124, 125), un cas de paralysie

récurrentielle transitoire(1,6%), qui est un taux acceptable par rapport à celui décrit par

la littérature (0 à 3,6 %)(124, 126) , ainsi qu'un cas de lymphocèle, et une reprise

opératoire pour un hématome compressif .

En revanche le bénéfice n'était pas satisfaisant, aucun envahissement ganglionnaire

dans les pièces de curage , et une récidive ganglionnaire non métastatique estimée à

11% , survenue une année après le traitement, ceci peut être expliqué, par le fait que

tout nos patients appartenaient au groupe à faible risque, sans facteurs clinico-

histologiques prédictifs de récidive ou de rechute.

toutes les récidives avaient intéressé les compartiments latéraux, principalement les

niveaux II et IV qui représentent les limites supérieurs et inférieurs du curage, pouvant

expliqué la présence de ganglions à l'échographie de contrôle, par le développement

d'un résidu microscopique du tissus lymphoganglionnaire.

Bien que les auteurs partisans du CGS du compartiment latéral, tel que Patron et al, ont

rapporté un taux de métastases ganglionnaires occultes de 18,6%, la chirurgie peut

intervenir pour un évidement chaque fois qu'un envahissement ganglionnaire est

confirmé dans ce compartiment dans le cas ou un CGS n'a pas été réalisé initialement.

Il a été prouvé par plusieurs études que la récidive ganglionnaire n'a aucun impact sur la

survie ,et un bon pronostic a été constaté même chez les patients repris pour récidive

ganglionnaire.(127)

Plusieurs méta-analyses n'ont pas mis en évidence de différences significatives entre les

taux de récidives locorégionales(RLR) ou de complications permanentes chez les

patients traités par CGS pour CDT par rapport aux patients subissant une TT seule. (128)

Cependant, il existe certaines reproches au CGS, notamment un taux plus élevé

d'hypocalcémie , et un recours très fréquent au traitement complémentaire par

Page 217: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

185

l'IRAthérapie , qui peut être en relation directe avec la réduction des récidives

locorégionales. (129)

Les recommandations internationales restent toujours divisées, et la plus part d'entre

elles n'ont pas une position claire.(130) , et sont souvent basées sur des avis d'experts,

même leur résultats concernant les taux de récidive et des complications, sont mitigés et

discordantes

En effet, les directives de l'ATA de 2009 ou de 2015, ne sont pas favorables pour un

curage ganglionnaire systématique du compartiment central, et doit etre reservé aux

tumeurs classées T3ou T4, alors que celui du compartiment latéral n'est pas du tout

envisageable (82).

Seule la Société japonaise pour la promotion de la science recommande depuis 2011 la

pratique d'une chirurgie plus agressive avec curage ganglionnaire prophylactique.

Certes le curage ganglionnaire prophylactique permet un staging précis de la tumeur

(qui sert à orienter le traitement et le suivi ultérieurs), et une réduction relative du taux

de récidive par rapport aux patients traités par thyroïdectomie seule, mais il entraine

toutefois une morbidité supérieure.

Notre étude est parmi les rares études prospectives dans ce domaine, mais le petit

volume constitue une limite, qui nous a empêché d'avoir une variété riche en

caractéristiques clinico-pathologiques, malgré que nos résultats sont plus ou moins

similaires à ceux de certaines études avec un volume de patients plus important.

Deuxième limite l'adoption d'un type descriptif seul du protocole, sans le recours à un

deuxième groupe à visé comparatif , qui apprécie mieux l'utilité de ce curage, par

rapport aux de récidives et des complications, notre objectif au départ était d'analyser

uniquement les résultats de ce protocole.

Ces résultats ont montré que le curage contrairement à ce que nous attendions, a pu

ramené un nombre considérable de ganglions, mais non métastatiques, chez tous les

patients, et dans les deux compartiments, au dépit d'un taux d'hypoparathyroidie

transitoire de 14,28 % ,une paralysie récurrentielle transitoire de 1,6 %, un temps

opératoire moyen de 4h en moyenne, un séjour supérieure à celui retrouvé dans la

littérature, et le plus important il n'a pas réduit considérablement le taux de récidive

ganglionnaire(11%), malgré qu'ils étaient inflammatoires.

En tenant compte des éléments suscités et de l'absence de récidive tumorale ou

ganglionnaire dans le compartiment central, ainsi que l'absence d'envahissement

ganglionnaire sur les pieces de curage, et de la possibilité d'une reprise chirurgicale en

cas de métastases ganglionnaires cervicales sans morbidité supplémentaire(16, 131) , il

est préférable de réserver le curage ganglionnaire prophylactique , pour les tumeurs à

"haut risque" T3 et T4, et qu'il soit limité uniquement au compartiment central.

Cependant, davantage d'études prospectifs, avec un volume plus important de la

population à étudier, sont nécessaires pour examiner le véritable rôle du CGS chez les

patients atteints de CDT.

Page 218: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

186

19 RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES

Les nodules thyroidiens sont de plus en plus fréquents, en raison d'une modification des

pratiques diagnostiques, et l'amélioration des techniques d'imagerie notamment

l'échographie, qui permet la mise en évidence de nodules thyroidiens chez plus de 40 %

de la population féminine.

La plus part de ces nodules sont bénins et seulement 5 à 8 % sont des cancers, la

tendance actuelle est de faire face à un phénomène de surdiagnostic conduisant à des

explorations et des traitements parfois inutiles, de ce fait la conduite à tenir devant un

nodule thyroïdien doit être prudente.

Les cytoponctions doivent être réalisées en fonction d'une sélection échographique

basée sur le score de TIRADS, un examen cytologique rassurant permet d’éviter une

chirurgie inutile chez environ les deux-tiers des nodules, en cas de cytologie maligne

particulièrement en faveur d'un CP, doit suffire pour totaliser sans le recours à l'EE, une

situation confirmée par plusieurs études y compris notre série.

La prise en charge des cancers de la thyroïde doit donc évoluer pour éviter de surtraiter

les tumeurs dont le pronostic est de toute façon favorable et de diminuer ainsi le risque

de morbidité.

Les dernières directives de l'American Thyroid Association (ATA), publiées en 2015,

témoignent du passage récent à un traitement moins agressif des patients atteints de

CDT(132).

La tendance actuelle est de ne plus effectuer le même traitement ni la même

surveillance pour tous les patients, et ainsi de mieux sélectionner les nodules pour la

chirurgie, de diminuer -pour certains patients- les indications de la thyroïdectomie

totale et du curage prophylactique, celles de l’administration post-opératoire d’iode 131

et du traitement suppressif par l-thyroxine.

Elle est devenue complexe et doit se faire dans le cadre de réunions de concertation

multidisciplinaire (RCP) ou tous les intervenants doivent être associés, notamment

endocrinologues, médecins nucléaires et chirurgiens.

Les microcarcinomes sont responsables de l'augmentation de l'incidence des CDT, dans

notre série sont tous découverts sur pièce opératoire, les formes intrathyroidiens sans

EET ni métastases à distance, peuvent être traités par lobectomie sans curage

ganglionnaire.

Page 219: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

187

La thyroïdectomie totale reste le traitement de choix chez l'immense majorité des

auteurs, la présence de ganglions dans le compartiment central justifie le curage

ganglionnaire par principe, mais dans le compartiment latéral, le curage n'est indiqué

qu'après confirmation de l'envahissement de ces ganglions.

Le curage du compartiment latéral lorsqu'il est indiquée, il faut jamais l'aborder par la

loge thyroïdienne, parce qu'il n'intéresse que le tissus cellulo-lymphatique péri

pédiculaire.

Il est préférable pour les chirurgiens expérimentés d'effectuer des curages

thérapeutiques pour des récidives rares dans le compartiment central mieux qu'un

CGSC effectué par des chirurgiens inexpérimentés chez tous les patients. l'équilibre

entre les risques et les avantages favorise la thyroïdectomie totale seule pour les

patients atteints de CDT sans adénopathies cliniquement évidentes.

Malgré le controverse qui continue à exister vis à vis le curage ganglionnaire

prophylactique, nous suggérons de l'éviter, en l'absence de ganglions lymphatiques

suspects d'infiltration, en le réservant aux patients «à haut risque» à savoir (tumeur

T3,T4,ou envahissement locorégional et/ou forme histologique agressive quelle que soit

le T) , afin de réduire le taux de récidive locale qui est très élevé chez ces patients.

Page 220: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

188

20 ANNEXES

Page 221: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

189

Fiche technique de recueil des données

Université d’Oran "1"

Faculté de médecine

Service de chirurgie thoracique CHU d’Oran

Thèse intitulé : Intérêt du curage ganglionnaire systématique dans

le traitement du cancer différencié de la thyroïde

Fiche no :|_____|

Dossier no :|_____|

Fiche Technique

Patient |_____|

Nom : …………………………Prenom :……………

Nom de jeune fille : …………………

Sexe : Masculin (1) ,Feminin(2) |__|

date de naissance |__|__|/|__|__|/|__|__|__|__|et/ou âge:

Page 222: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

190

Lieu de naissance :|__|__|

Residence :|__|__|

Profession :

Date de la 1ere consultation :|__|__|/|__|__|/|__|__|__|__|

Motif de consultation :

Découverte fortuite (1),dysphagie(2),masse palpable(3)|__|

Antecedent personnel de cancer :Oui(1), non (2)|__|

Cancer thyroidien familial : Oui(1), non (2)|__|

Antecedent d’irradiation cervicale :Oui(1), non (2)|__|

Si oui la dated’irradiation :|__|__|/|__|__|/|__|__|__|__|

Antecedent de cyto-ponction : Oui(1), non (2)|__|

Si oui:malin (1), bénin (2), suspect (3) |__|

Caracteristiques du nodule

Aspects echographiques

Siege :

Lobe droit(1),Lobe gauche (2), l’isthme(3)|__|

Localisation dans le lobe : Polaire sup(1),Polaireinf(2)medio-lobaire(3),toto-lobaire(4)

……|__|

Page 223: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

191

Taille : |__|__| mm

Caracteristiques du nodule

-

anechogene(1),hypoechogene(2),heteroechogene(3),isoechogene(4),hyperechogene(5)

…|__|

- Microcalcifications :Oui(1), non (2)|__|

-Limites :régulières(1),irregulieres (1)….|__|

- extension extrathyroidienne Oui(1), non (2)|__|

- vascularisation : Oui(1), non (2)|__|

Si oui vx intranodulaire(1), vx perinodulaire(2)|__| vx mixte(3)|__|

Scintigraphie :Oui(1), non (2)|__|

Si ouiHypofixant(1),Isofixant(2),Hyperfixant(3)|__|

Chirurgie :

Date de l’intervention : |__|__|/|__|__|/|__|__|__|__|

Voie d’abord :

Cervicotomie de Kocher agrandi(1), Prolongement le long SCM(2)|__|

Page 224: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

192

Durée d'intervention................... |____|

Délai d'intervention.................... |____|

Postoperatoire :

Le drainage

_ L’aspect : sang(1)lymphe(2)|__|

_ Territoire et quantité :

S loge thyroïdienne Oui(1), non (2)|__| si oui

.Saignement minime(1),moyenne(2),abondant(3) |____|SjugulocarotidienOui(1), non

(2)|__| si oui

.Saignement minime(1),moyenne(2),abondant(3) |____|

Lloge thyroïdienne Oui(1), non (2)|__| si oui

Lymphorrhée :minime(1),moyenne(2),abondant(3) |____|

L jugulocarotidienOui(1), non (2)|__| si oui

Lymphorrhée :minime(1),moyenne(2),abondant(3) |____|

Signes clq d’hypocalcémie :

oui(1), non(2)|__|

Si oui : Fourmillements (1), crise de tétanie(2)|__|

Page 225: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

193

Dysphonie : oui(1), non(2) |__|

Cervicalgies : oui(1), non(2) |__|

Paresthésies : oui(1), non(2) |__|

Reprise opératoire : oui(1), non(2) |__|

Si oui le motif :hemorragie(1) Lymphorrhée(2)

Séjour hospitalier........................ |____|

Séjour postop.............................. |____|

L’étude anatomopathologique :

Carcinome papillaire(1),Carcinome vésiculaire(2),

trabéculo-vesiculaire(3),microcarcinome(4)|__|

Effraction capsulaire : oui(1), non(2) |__|

Infiltration lobe controlaterale : oui(1), non(2) |__|

Presence de ganglions : oui(1), non(2) |__|

Nombre de ganglions |__|__|

Préciser le territoire

GgCentral:oui(1), non(2) |__|

Nombre de ganglions C |__|__|

Infiltration gg :oui(1), non(2) |__|

Page 226: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

194

Si oui quel compartiment :

recurrentielhomolatéral : Oui(1), non(2) |__|

Recurrentielcontrolatéral : Oui(1), non(2) |__|

Sous isthmique : Oui(1), non(2) |__|

Médiastinalanterosuperieur : Oui(1), non(2) |__|

Jugulocarotidien homolatéral

Présence de ganglions :oui(1), non(2) |__|

Nombre de ganglions :|__|__|

Infiltration ganglionnaire : ouinon(2) |__|

Classification pTNM/

pT1a N0M0(1),pT1bN0M0(2),pT2N0M0(3),pT3N0M0(4),pT4N0M0(5) …|__|

Stades 2010: stade1(1),stade2(2), stade3(3) …|__|

Stades 2017: stade1(1),stade2(2), stade3(3) …|__|

Examen ORL de contrôle :

Normal(1)

Paralysie recurrentielle unilatérale(2)

Paralysie recurrentielle bilatérale(3)……………… …|__|

BILAN PHOSPHOCALCIQUE : ca|_______| ph |_______|

Normal(1) ,hypoparathyroïdie modérée(2), hypoparathyr sévère(3)|__|

Page 227: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

195

Taux de Calcémie................................|_______|

Calcemie tardive

Normal(1) ,hypoparathyroïdie modérée(2), hypoparathyr sévère(3)|__|

BILAN HORMONAL

TSHus|_______| FT4 |_______|FT3 |_______|

Normal(1) ; hypothyroïdie (2) ; hyperthyroïdie (3) …………|__|

Thyroglobuline initiale :|_______|

Normale (1) ; élevée (2) …………………………………|__|

Thyroglobuline tardive et/ou postIRA : |_______|

Normale (1) ; élevée (2) …………………………………|__|

AC ANTI-Thyroglobuline(ACAT) : |_______|

Normale (1) ; élevée (2) …………………………………|__|

Echographie cervicale de contrôle :

Récidive ganglionnaire (1) ; absence de récidive gg (2) ……|__|

Si oui,quel niveau :

Niveau 1 (1) Niveau2 (2)Niveau 3 (3)

Niveau 4 (4)Niveau6(6) Niveau 7(7)

Cytoponction gg :

oui(1), non(2) |__|

Si oui infiltration (1), absence d’infiltration (2) |__|

Page 228: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

196

Si infiltration :

Dosage de la TGgg : |_______|

Normale (1) ; élevée (2) ………………………|__|

L’IRAthérapie faite : oui(1), non(2) |__|

Si oui la dose prise|_______|

Si non le motif : pas d’indication(1), attente de RDV (2)

Page 229: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

197

21 BIBLIOGRAPHIE

Page 230: INTERET DU CURAGE GANGLIONNAIRE SYSTEMATIQUE DANS LE

198

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209

22 Résumés

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210

Résumé

Introduction:

L'incidence des cancers différenciés de la thyroïde(CDT) a nettement augmenté au

cours des dernières décennies, le nodule thyroïdien est la présentation clinique la plus

commune, il existe toujours un controverse dans leur prise en charge, particulièrement

pour le curage ganglionnaire systématique.

Objectif:

Le but de cette étude est d'analyser les résultats du curage ganglionnaire systématique,

appelé aussi" prophylactique", du compartiment central et jugulocarotidien ipsilatéral,

dans la chirurgie des nodules thyroïdiens malins.

Matériel et méthodes:

Il s'agit d'une étude prospective, descriptive, réalisée au niveau du service de chirurgie

thoracique du CHU d'Oran, entre décembre 2011 et novembre 2017, l'étude inclut tout

les nodules thyroïdiens solitaires de 1cm ou plus, sans adénopathies évidentes en pré ou

peropératoire, dont l'examen histologique extemporané (EE),revient en faveur de la

malignité sur la pièce de loboisthmectomie, sur la base de ce diagnostic, une totalisation

de la thyroïdectomie avec curage ganglionnaire du compartiment central et

jugulocarotidien ipsilatéral doit être réalisé.

Résultats:

63 sur 220 nodules thyroïdiens opérés, étaient malins à l'EE, 54 femmes et 9 hommes

avec un sexe ratio (H/F) de 0,16, avec un âge moyen de 40,75. L'étude histologique avait

montré une prédominance du carcinome papillaire (81%), la taille moyenne de la

tumeur de 22 mm, et la constatation de 9 cas de microcarcinomes, le curage

ganglionnaire avait ramené un nombre moyen de 16 ganglions dans les deux

compartiments, sans infiltration, un taux de morbidité faible(hyperparathyroïdie

transitoire(14,28%),un cas de paralysie recurrentielle transitoire(1,16%), et un temps

opératoire allongé.

Conclusion: compte tenue de l'absence d'envahissement ganglionnaire, l'absence de

récidive tumorale ou ganglionnaire, et du bon pronostic de ce type de tumeurs, il est

préférable de réserver le curage ganglionnaire prophylactique, pour les tumeurs à "haut

risque" T3 et T4, et limité uniquement au compartiment central.

Mots clés : Carcinome différencié de la thyroïde, curage ganglionnaire systématique,

compartiment central, compartiment latéral, récidive ganglionnaire, morbidité.

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211

ABSTRACT

Introduction:

The incidence of differentiated thyroid cancer (CDT) has increased significantly in

recent decades, the thyroid nodule is the most common clinical presentation, there is

still controversy in their management, especially for systematic lymph node dissection.

Goal:

The purpose of this study is to analyze the results of systematic lymph node dissection,

also called "prophylactic", of the central compartment and ipsilateral jugulocarotid, in

the surgery of malignant thyroid nodules.

material and methods:

This is a prospective, descriptive study performed at the thoracic surgery department of

Oran University Hospital, between December 2011 and November 2017, the study

includes all solitary thyroid nodules of 1 cm or more, without obvious lymphadenopathy

preoperatively or intraoperatively, whose extemporaneous histologic examination (EE),

returns in favor of malignancy on the loboisthmectomy piece, on the basis of this

diagnosis, a totalization of thyroidectomy with ganglion dissection of the central

compartment and ipsilateral jugulocarotid should be realized.

Results:

63 out of 220 operated thyroid nodules were malignant at EE, 54 women and 9 men

with a sex ratio (H / F) of 0.16, with an average age of 40.75. The histological study

showed a predominance of papillary carcinoma (81%), the average tumor size of 22

mm, and the finding of 9 cases of microcarcinomas, lymph node dissection had reduced

average number of 16 lymph nodes in both compartments, without infiltration, a low

morbidity rate (transient hypoparathyroidism (14.28%), a case of transient recurrent

palsy (1.16%), and an extended operative time.

Conclusion: considering the absence of ganglionic invasion, the absence of tumoral or

ganglionic recurrence, and the good prognosis of this type of tumors, it is preferable to

reserve the prophylactic ganglion dissection, for the tumors with "high risk" T3 and T4,

and limited only to the central compartment.

Key words: Differentiated carcinoma of the thyroid, systematic lymph node dissection,

central compartment, lateral compartment, lymph node recurrence, morbidity.

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212

الملخص

مقدمة :ال

مايز زادت بشكل كبير في العقود الأخيرة، والعقيدات لجيد التإن حالات الإصابة بسرطان الغدة الدرقية ا

، الدرقية هي السبب الأكثر إلجاءا للفحص و العلاج ، يكتنف علاج هذه الاورام جدل وغموض كبيرين

لا سيما بالنسبة لاستئصال العقد الليمفاوية الوقائي أو الالي.

الهدف:

الهدف من هذه الدراسة هو تحليل نتائج الاستئصال الوقائي للعقد الليمفاوية ، وتسمى أيضا " الالي"،

في جراحة العقيدات الدرقية الخبيثة. الجانبية للرقبةوالخاصة بالمناطق المركزية و

ية:الوسائل والمنهج

هي دراسة وصفية،استشرافية أجريت في قسم الجراحة الصدرية في المستشفى الجامعي بوهران

، وتشمل الدراسة جميع عقيدات الغدة الدرقية 1122ونوفمبر 1122الجزائر، ما بين ديسمبر

التي سم أو أكثر دون وجود واضح لتضخم العقد اللمفاوية قبل أو أثناء العملية و 2الانفرادية بحجم

أثبت فحص التشريح بالتجميد ،خبث العقد على الفص المستأصل من الغدة ، على أساس هذا التحليل،

يتم استئصال الباقي من الغدة الدرقية ثم الانتهاء باستئصال العقد الليمفاوية بالمناطق المركزية

.الجانبية للرقبةو

النتائج:

من 45قيدات الدرقية الخبيثة،كان من بينهم شخصا يحمل هذه الع 111من مجموع 36بعد جراحة

. وأظهرت 51.24العمر ،ومتوسط 0.16 (M / Fمن الذكور حيث بلغت نسبة الجنس ) 9الإناث و

9ملم، واكتشاف 11حجم الورم ٪(، وبلغ متوسط 12الدراسة النسيجية غلبة السرطان الحليمي )

عدد العقد الليمفاوية التي جلبت من عملية متوسط وكانسم، 2حالات من الأورام أقل أو تساوي

عقدة من مجموع المناطق ، دون تبوث تورم اثناء الفحص النسيجي ، و معدل 23استئصالها

٪(، و حالة واحدة عابرة للشلل 25.11مضاعفات الجراحة بسيط )قصور عابر لجارات الدرق )

ية.٪(،كما ننوه إلى طول زمن العملية الجراح2.23الحنجري )

بالنظر إلى غياب انتشار الورم وإصابته للعقد الليمفاوية، وعدم تكرار الورم أووجود الخلاصة :

لتضخم العقد الليمفاوية ، مع ما نعلمه من عدم خطورة هذا النوع من الأورام، نرى أنه من الأفضل

، وأن T4أو T3 حجر استئصال العقد الليمفاوية الوقائي على الأورام العالية الخطورة المصنفة

تقتصر فقط على المنطقة المركزية للرقبة.

، الاستئصال الوقائي للعقد الليمفاوية ، الحيز المركزي و قیةرلدة اللغد: السرطان المتمايز الكلمات المفتاحية

الحيز الجانبي من الرقبة ، التكرار العقدي، مضاعفات الجراحة.