Voiture, transports en commun, vélos en location, auto-partage, covoiturage, sans oublier la marche à pied… la gamme des moyens de transports qui s’offre aux usagers est aujourd’hui très large. Comment tirer profit de leur complémen-tarité en jouant sur leurs avantages et atouts respectifs ?

Une approche intermodale permet d’optimiser l’organisation du système de déplacements en recherchant l’amé-lioration de la coordination entre les différentes offres de mobilité et la prise en compte des logiques individuelles de déplacement. L’adaptation au contexte des territoires doit également être recherchée pour que chaque mode de transport trouve sa pertinence.

12 grands secteurs

Oisans

Matheysine

Vercors

Bièvre

Voironnais

Sud Grésivaudan

Grésivaudan

Chartreuse

Trièves

METRO hors Grenoble

Sud

Grenoblois

METRO hors Grenoble

Grenoble

Sud

Grenoblois

METRO hors Grenoble

Grenoble

Sud

Grenoblois

Méthode standard CERTUL’Enquête Ménages-Déplacements (EMD) est une photographie des déplacements réalisés par les habitants d’un territoire, un jour moyen de semaine (du lundi au vendredi), par tous les modes de transport.

intermodaLite queLLe compLementarite des modes de transport ?

Fiche d’identité de l’Enquête

7 60016 600ménages enquêtés

personnes

60 000déplacements recensés

354communes

97secteurs d’enquête

18semaines d’enquête

entre novembre 2009

et mars 2010

110 000

4 %

+ 37 %

10 %

64 000

des déplacements

entre 2002 et 2010

des distancesparcourues

habitants concernés

déplacements intermodaux quotidiens,

à noter

Un déplacement qui intègre un trajet à pied avant ou après l’usage d’un mode mécanisé n’est pas considéré comme intermodal.

2

Les sites majeurs de l’intermodalité sont les pôles d’échanges organisés par les réseaux de déplacement, tels que les gares, les parking-relais ou de covoiturage, les pôles de correspondance des réseaux de transports collectifs. Cependant, des pratiques d’intermodalité spontanées » émergent en différents points du territoire, au gré des opportunités offertes par le système de déplacements.

L’intermodalité : c’est l’utilisation successive et combinée de plusieurs modes de transports au cours d’un même déplacement

Exemples d’intermodalités Gare

P + R

Parking relais

Covoiturage

64 000 habitants pratiquent l’intermodalité au quotidien Certains segments de la population sont plus enclins que d’autres à effectuer des déplacements intermodaux. Ainsi, l’intermodalité est majoritairement pratiquée par les moins de 25 ans : s’ils représentent 28 % des habitants de la grande région greno-bloise, ils constituent la moitié des personnes concernées par l’intermodalité.

Trois catégories de personnes réalisent plus de 80 % des dépla-cements intermodaux :

> Les étudiants, soit 16 % des personnes concernées par l’inter-modalité pour un poids dans la population de 5 %,

> Les scolaires (avant le bac), soit 28 % des personnes concernées par l’intermodalité pour un poids dans la population de 19 %,

> Les actifs, soit 37 % des personnes concernées par l’intermo-dalité pour un poids dans la population de 43 %.

3

Dans la plupart des cas, le déplacement est organisé de façon à éviter les ruptures de charge entre deux modes de transport. Les pratiques intermodales concernent donc essentiellement des déplacements de relativement longue distance : 14 kilomètres en moyenne, contre 6 kilomètres pour l’ensemble des déplacements.

Que l’on habite hors ou dans un centre urbain, la part de déplacements intermodaux demeure marginale, entre 3 et 5 %.

L’intermodalité est majoritairement pratiquée dans le cadre de déplacements pour motifs obligésLes motifs de déplacements les plus propices à l’intermodalité sont ceux que l’on qualifie de pendulaires ou obligés »: études, école, travail. Ces motifs représentent près des deux tiers des déplacements intermodaux, avec une forte surreprésentation des scolaires et étudiants. .

L’intermodalité : 110 000 déplacements quotidiens4 % des déplacements10 % des distances parcourues

50 %

33 %29 %

Ecole/études Travail Loisirs/visite Démarches/santé

des habitants qui pratiquent l’intermodalité ont moins de 25 ans

déplacements intermodaux

tous déplacements

Achats Accompagnement Autres

8 % 8 %18 %3 % 1 %

1 %

16 %19 %

7 %

23 %24 %

12 %

50 %

33 %29 %

Ecole/études Travail Loisirs/visite Démarches/santé

des habitants qui pratiquent l’intermodalité ont moins de 25 ans

déplacements intermodaux

tous déplacements

Achats Accompagnement Autres

8 % 8 %18 %3 % 1 %

1 %

16 %19 %

7 %

23 %24 %

12 %

Répartition des motifs à la destination

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On enchaîne rarement plus de deux modes de transportLes changements de mode de transport sont en général ressentis comme une contrainte forte par les usagers des différents réseaux : ils tentent donc de les limiter au maximum.

Parmi les 110 000 déplacements intermodaux réalisés chaque jour dans la grande région grenobloise, 94 000 combinent deux modes de transport mécanisés. Seulement 13 000 en combinent trois ou plus.

Les transports collectifs sont présents dans 95 % des déplacements intermodauxQuel que soit le mode associé (voiture, vélo ou une autre ligne de transport collectif), quasiment tous les dépla-cements intermodaux comportent au moins 1 trajet en transports collectifs.

Les combinaisons intermodales les plus répandues associent deux lignes de transports collectifsLes combinaisons intermodales appartiennent au même réseau ou à des réseaux différents. Les plus fréquemment observées intéressent les déplacements associant les lignes :

> du SMTC (55 000) ;

> du SMTC + Transisère (8 000) ;

> du SMTC + TER (3 500)».

Le train est un vecteur d’intermodalité20 000 déplacements comprenant un trajet en train ont été recensés dans l’Enquête Ménages-Déplacements. Parmi ces déplacements en train, 75 % sont intermodaux, avec les combinaisons suivantes :

> 20 % des déplacements en train sont liés à une voiture stationnée (trajet en voiture avant ou après le train) ;

> 10 % des usagers du train sont déposés ou récupérés à la gare ;

> 15 % des usagers du train effectuent une correspon-dance avec le réseau urbain SMTC ;

> 5% des usagers du train ont utilisé une autre combi-naison de modes (train+vélo, train+réseau Transisère, etc.) ;

> 25 % des usagers du train combinent trois modes ou plus au cours de leur déplacement.

Combinaisons de modes au sein de déplacements intermodaux

60 %67 000 déplacements

31 %34 000 déplacements

6 %7 000 déplacements

Autres

3 %3 500 déplacements

5

Environ 8 000 voitures stationnées pour accéder aux réseaux de transports collectifsA l’échelle de la grande région grenobloise, 16 000 déplacements intermodaux comprennent une voiture stationnée en rabattement sur les transports collectifs, pour partie dans des parkings d’intermodalité (P+R, gare, etc.), dans des poches de stationnement, ou dans la rue, selon la répartition approximative suivante :

> environ 3 500 pour accéder au réseau SMTC ;

> environ 2 500 pour accéder au train ;

> environ 1 000 pour accéder au réseau Transisère.

De plus, chaque jour, plus de 16 000 passagers ou covoi-tureurs - pour beaucoup des scolaires - sont déposés ou repris en gare, ou sur un arrêt de lignes urbaines ou interurbaines.

Le vélo : un potentiel d’intermodalité à développer En 2002, l’intermodalité avec le vélo était quasiment inexistante. En 2010, 5 % des déplacements réalisés en vélo sont combinés à un autre mode, soit 4 000 déplace-ments intermodaux. Le vélo est principalement associé aux transports publics (train ou réseau SMTC), parfois sur les deux trajets terminaux du déplacement (exemple : vélo-train-vélo).

Et la marche à pied ?Les trajets à pied pour rejoindre son arrêt de transport ou son véhicule ne sont pas compris dans la combinaison intermodale, mais quelle est leur part ? Près des deux tiers des trajets n’incluent aucun temps de marche avant ou après, et seulement 2 % sont de l’ordre de 15 minutes ou plus.

La voiture et le vélo concernent souvent des trajets porte à porte. Ainsi, plus de 70 % des trajets en voiture et plus de 80 % des trajets en vélo ne comportent aucun temps à pied avant ou après. A l’inverse, l’usage des transports collectifs implique de marcher (sur un temps généralement court) dans 90 % des cas. Seulement 5 % des voyages en transports collectifs comportent des trajets à pied supérieurs à 15 minutes (cumul avant et après le TC), soit environ 1 km.

Temps de marche avant et aprèsun trajet en transport collectif

47 % 27 % 8 %14 % 5 %1 à 5 min 6 à 10 min 11 à 15

minAucun

La marchebase de tous les trajets

en transports en commun

Plus de15 min

6

L’intermodalité concerne majoritairement des f lux d’échange avec GrenobleLes flux intermodaux apparaissent relativement concentrés sur les liaisons où, d’une part, les voiries sont congestionnées et où, d’autre part, des transports collectifs efficaces et fréquents sont développés. Ces deux conditions rendent en effet plus acceptable la rupture de charge.

Ainsi, les 110 000 déplacements intermodaux réalisés chaque jour représentent :

> Près de 20 % des déplacements d’échanges entre Grenoble et l’extérieur de la métropole, en relation « radiale » sur de longues distances

> 12 % des déplacements d’échange entre Grenoble et les autres communes de la métropole, en relation « radiale » à l’intérieur du périmètre de transports urbains du SMTC.

La moitié des ruptures de charge s’effectue dans GrenobleDe nombreux réseaux de transport convergent vers Grenoble où s’effectue de ce fait l’essentiel des échanges. Les deux principaux lieux d’intermodalité sont le pôle de correspondance de Chavant et la gare de Grenoble. 20 à 25 % des échanges entre modes s’effectuent sur ces deux sites.

Hors Grenoble, les gares de la grande région grenobloise accueillent quant à elles environ 10 % des échanges entre modes.

Part des déplacements intermodauxselon l’origine et la destination

Chavant : un manque de fonctionnalité évident.La gare : un pôle en reconfiguration.

18 %

12 %

1 %

3 %

3 %

4 %

7 %

Echanges Grenoble-hors métropole

Echanges Grenoble-reste métropole

Echanges reste métropole-reste grande région grenobloise

Echanges reste grande région grenobloise-hors périmètre EMD

Internes Grenoble

Internes reste métropole

Internes reste grande région grenobloise

Déplacementsintermodaux

Déplacementsmonomodaux78 %

Reste grande région grenobloise

Grenoble

Reste métropole

18 %

12 %

1 %

3 %

3 %

4 %

7 %

Echanges Grenoble-hors métropole

Echanges Grenoble-reste métropole

Echanges reste métropole-reste grande région grenobloise

Echanges reste grande région grenobloise-hors périmètre EMD

Internes Grenoble

Internes reste métropole

Internes reste grande région grenobloise

Déplacementsintermodaux

Déplacementsmonomodaux78 %

Reste grande région grenobloise

Grenoble

Reste métropole

Si l’intermodalité représente une faible part des déplacements (4 %), elle concerne des déplacements d’une distance supérieure à la moyenne, concentrés sur les axes congestionnés.

Les transports collectifs font partie intégrante des déplacements intermodaux. Les correspondances entre eux représentent d’ailleurs 60 % des déplacements intermodaux.

L’usage des transports collectifs est indissociable de la marche, contrairement à la voiture ou au vélo.

La voiture est aujourd’hui utilisée en complément des transports collectifs. Ce type d’intermodalité s’accompagne du stationnement d’une voiture ou de la dépose d’un passager.

Le potentiel d’intermodalité du vélo existe, mais il reste à développer.

Dans la grande région grenobloise, la moitié des échanges entre modes s’effectue dans Grenoble où convergent de nombreux réseaux.

Organiser le rabattement des flux de véhicules particuliers sur les lignes de transports collectifs structurantes, pour générer du report modal sur les itinéraires routiers congestionnés.

Favoriser la complémentarité avec les lignes de transports collectifs structu-rantes et encourager l’intermodalité, par une meilleure coordination de l’offre et des services aux voyageurs (itinéraires et arrêts, fréquence, amplitude horaire, synchronisation des horaires, information, tarification, distribution, billettique, etc.).

Aménager des pôles d’échanges conviviaux et confortables, en veillant aux cheminements et accès en modes actifs, et au stationnement des vélos.

ce qu'il faut retenir

Les enjeux aujourd'hui

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avril 2016

Définitions

Déplacement Action, pour une personne, de se rendre d’un lieu (origine) à un autre lieu (destination) pour réaliser une activité, en utilisant un ou plusieurs modes de transports sur la voie publique.

Intermodalité

Utilisation successive de plusieurs modes de transports au cours d’un même déplacement.

Il peut s’agir d’intermodalité entre plusieurs modes de transport en commun utilisés de façon successive au cours d’un même dépla-cement (bus urbain, puis tramway, puis train par exemple).

L’intermodalité concerne aussi les dépla-cements combinant modes de transports individuels (modes actifs compris) et modes de transports collectifs (accès en voiture à un parc relais, puis utilisation des transports en commun urbains par exemple).

Rupture de charge

Au cours d’un déplacement, passage d’un service de transport à un autre, qu’il s’agisse ou non du même mode, grâce à une correspondance.

Pôle d’échanges

Lieu d’articulation des réseaux de transport qui vise à faciliter les pratiques intermodales entre différents modes de transport de voyageurs.

21, rue Lesdiguières 38000 Grenoble

Source SMTC-Enquête Ménages-Déplacements 2010 Grande région grenobloise

CONTACT Isabelle Reynaud : isabelle.reynaud@aurg.asso.fr Crédit photos : AURG, SMTC