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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenue Introduction Les barrages sont des ouvrages en terre ou en béton établis au travers d’un lit de cours d’eau entre l’amont et l’aval. Ils servent à l’alimentation en eau potable, à la production d’énergie électrique et à l’irrigation des cultures. Dans notre pays, la construction des barrages en terre est plus répondue vu la géologie et la topographie des sites. Ces digues sont construites essentiellement par un ensemble de matériaux de granulométrie diverse de l’argile très fine à des éléments très grossier. Les crues sont des phénomènes exceptionnels. Elles peuvent être décennales, centennales ou millénaires. Elles surviennent lorsque les affluents d’un cours d’eau grossissent en même temps à cause de fortes pluies. Ainsi le cours d’eau déborde de son lit pour inonder ce qu’on appelle le lit majeur. Ces crues peuvent provoquer des dégâts sur la digue et sur les régions avoisinantes d’où la nécessité d’installation d’un évacuateur des crues. Outre les déversoirs, des ouvrages d’évacuation sont nécessaires pour extraire l’eau du réservoir en continu. Les barrages sont généralement érigés avec des ouvrages annexes tels que : les ouvrages de prises et les ouvrages de vidange. Cependant, les petits et moyens barrages sont très souvent équipés d’une seule conduite, en acier ou en béton. VI-1. Dimensionnement du barrage (digue) VI-1-1. Choix de type du barrage La digue est choisie selon les conditions géologiques, hydrologiques, topographiques, puis la qualité et la disponibilité des matériaux de construction. Dans notre cas, le choix est porté sur une digue en terre, car toutes les conditions citées ci-dessus sont satisfaites. Pour l’élaboration de ce type du barrage, on doit respecter les mesures suivantes : [9] - le massif doit être protégé contre l’envasement ; - les contraintes doivent être minimisées sur les fondations et sur les terrains des rives ; - les pentes des talus amont et aval doivent assurer la stabilité ; - la ligne de saturation doit se trouver ultérieurement à l’intérieur du massif ; - le terrain d’assise ne doit avoir aucun passage préférentiel, permettent aux eaux de cheminer de l’amont à l’aval ; - la face amont doit être protégée contre l’action des vagues et des corps flottants ; - le massif doit être garanti contre le débordement dû aux vagues ; - le talus du massif doit être stable pendant la construction et pour toutes les conditions du fonctionnement du barrage. 83

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenueIntroduction

Les barrages sont des ouvrages en terre ou en béton établis au travers d’un lit de cours d’eau

entre l’amont et l’aval. Ils servent à l’alimentation en eau potable, à la production d’énergie

électrique et à l’irrigation des cultures.

Dans notre pays, la construction des barrages en terre est plus répondue vu la géologie et la

topographie des sites. Ces digues sont construites essentiellement par un ensemble de matériaux

de granulométrie diverse de l’argile très fine à des éléments très grossier.

Les crues sont des phénomènes exceptionnels. Elles peuvent être décennales, centennales

ou millénaires. Elles surviennent lorsque les affluents d’un cours d’eau grossissent en même

temps à cause de fortes pluies. Ainsi le cours d’eau déborde de son lit pour inonder ce qu’on

appelle le lit majeur.

Ces crues peuvent provoquer des dégâts sur la digue et sur les régions avoisinantes d’où la

nécessité d’installation d’un évacuateur des crues.

Outre les déversoirs, des ouvrages d’évacuation sont nécessaires pour extraire l’eau du

réservoir en continu. Les barrages sont généralement érigés avec des ouvrages annexes tels que :

les ouvrages de prises et les ouvrages de vidange.

Cependant, les petits et moyens barrages sont très souvent équipés d’une seule conduite, en

acier ou en béton.

VI-1. Dimensionnement du barrage (digue)

VI-1-1. Choix de type du barrage

La digue est choisie selon les conditions géologiques, hydrologiques, topographiques, puis

la qualité et la disponibilité des matériaux de construction. Dans notre cas, le choix est porté sur

une digue en terre, car toutes les conditions citées ci-dessus sont satisfaites. Pour l’élaboration de

ce type du barrage, on doit respecter les mesures suivantes : [9]

- le massif doit être protégé contre l’envasement ;

- les contraintes doivent être minimisées sur les fondations et sur les terrains des rives ;

- les pentes des talus amont et aval doivent assurer la stabilité ;

- la ligne de saturation doit se trouver ultérieurement à l’intérieur du massif ;

- le terrain d’assise ne doit avoir aucun passage préférentiel, permettent aux eaux de cheminer de

l’amont à l’aval ;

- la face amont doit être protégée contre l’action des vagues et des corps flottants ;

- le massif doit être garanti contre le débordement dû aux vagues ;

- le talus du massif doit être stable pendant la construction et pour toutes les conditions du

fonctionnement du barrage.

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenue Le choix entre les différents types de barrages (voir la bibliographie), dépend des matériaux

disponibles localement et de la hauteur de la digue. Les ouvrages de faible hauteur (< 20 m), sont

en général constitués par des digues homogènes. (Fondation et ouvrage en terre,

G.PHILIPPONNAT). [6]

Dans notre cas, le barrage en terre homogène est mieux adapté.

VI-1-2. Dimensionnement de la digue

A) Hauteur du barrage (Ht)

La hauteur du barrage est égale à la hauteur normale de la retenue (NNR), majorée de la

charge maximale au-dessus de seuil du déversoir de crue (h) et la revanche (R). Le niveau

normal de la retenue correspond à la capacité utile à stocker. Cette capacité est déterminée en

tenant compte du volume des besoins, de la surface à irriguer et de la tranche morte

correspondante aux dépôts solides d’égal an.

Le volume des besoins est le produit de la norme d’irrigation et la surface irrigable. Nous

disposons d’une surface irrigable de 17 hectares. Les services agricoles de la wilaya de

Tizi-ouzou recommandent une norme d’irrigation de 3700 m3/ha/ans.

Le volume nécessaire pour ces besoins est : Vb = 3700 * 17 = 62900 m3 ;

Le volume mort d’égal an est : Vm = = 1273.11 m3 ;

La capacité de la retenue est : V = 62900 + 1273.11 = 64173.11 m3.

La capacité de la retenue correspond à une côte de 71.5 mètres (d’après la courbe : capacités -

hauteurs, [figure (5-6)]). Par ailleurs elle est confirmée par l’étude de régularisation.

B) Le niveau des plus hautes eaux (PHE)

Le niveau des plus hautes eaux est égal au niveau normal de la retenue majoré de la charge

sur le déversoir de crue.

PHE = NNR + h ………………………………………………….. (6-1)

On suppose une hauteur (h = 0.9) justifier ;

Ce qui donne : PHE = 71.5 + 0.9 = 72.4 m.

C) La revanche (R)

C’est la tranche comprise entre la côte des plus hautes eaux et la crête de la digue. Elle a pour

fonction d’assurer une protection contre les effets des vagues. Elle est estimée par plusieurs

auteurs.

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenueC-1. Formule de STEVENSON

R = 0.75 H + ………………….……………………..…………… (6-2)

Où V = 1.5 + 2H ……….……………………………………………..... (6-3)

H = 0.76 + 0.34 - 0.26 ………………. Pour L < 18 km.

Avec

R : la revanche de la digue en (m) ;

L : la longueur rectiligne du plan d’eau appelée FETCH. Elle est égale à 0.289 Km ;

H : hauteur de la vague en (m) ;

V : la vitesse des vagues en (m/s) ;

g : accélération de pesanteur prise égale à 9.81 m/s2.

AN

H = 0.76 + 0.34 - 0.26 = 0.75 m.

V = 1.5 + 2*0.75 = 3 m/s.

R = 0.75*0.75 + = 1.02 m.

C-2. Formule de GAILLARD

GAILLARD a proposé une formule qui permet de calculer la vitesse de propagation des

vagues vers le haut.

V = 1.5 + 2H

Pour une hauteur de 0.75 m, on a V = 1.5 + 2*0.75 = 3 m/s.

La revanche est évaluée par la formule suivante :

R = 1 + 0.3 ……………………………………………………………. (6-4).

Avec

L : longueur rectiligne du plan d’eau (FETCH).

AN

R = 1 + 0.3 = 1.16 m.

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenue

C-3. Formule de MALLET& PACQUANT

R = H + ……………………………………………………..…………. (6-5).

Où H =

V = H

Avec

R : la revanche de la digue en (m) ;

L : la longueur rectiligne du plan d’eau (FETCH).

H : hauteur de la vague en (m) ;

V : vitesse des vagues en (m/s).

AN H = = 0.68 m.

V = * 0.68 = 1.95 m/s.

Donc R = 0.68 + = 0.87 m.

Les résultats trouvés par les différentes formules sont récapitulés dans le tableau ci-après.

Tableau (6-1) : récapitulatif des résultats de différentes formules

Formules Revanches (R) en (m)STEVENSON 1.02GAILLARD 1.16MALLET&PACQUANT 0.87

Remarque

Par mesure de sécurité pour notre ouvrage, nous préconisons une hauteur de la revanche

de 1.5 m.

D) Côte de la crête du barrage (CCB)

La côte de la crête du barrage est arasée à la côte correspondante au niveau des plus hautes

eaux (PHE), majorée de la revanche (R).86

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenue

CCB = PHE + R …………………………………………..…………… (6-6)

AN CCB = 72.4 + 1.5 = 73.9 m.

E) Tassement du corps du barrage (T)

La revanche doit permettre de compenser le tassement du barrage après la réalisation. Ce

tassement est évalué par le calcul.

Pour des ouvrages conçus et réalisés dans de bonnes conditions, ces tassements sont estimés

à environ 1% de la hauteur du barrage après sa construction.

T = 1% (CCB – CCA) ……………………………………………...……… (6-7).

Avec

T : le tassement du barrage en (m) ;

CCB : côte de la crête du barrage, CCB = 73.9 m ;

CCA : côte de la crête du barrage à l’exutoire, CCA = 60 m.

AN T = 0.01(73.9 – 60) = 0.14 m.

F) Hauteur totale du barrage (Ht)

La hauteur totale du barrage est égale à la côte de la crête du barrage (CCB), diminuée de la

côte de la section maîtresse du barrage (la côte à l’exutoire), en ajoutant le tassement.

Ht = (CCB – CCA) + T …………………………..………...…………………. (6-8).

AN Ht = (73.9 – 60) + 0.14 = 14.04 m.

Donc la hauteur totale de notre digue est de : 14.04 m.

G) La largeur en crête

La largeur en crête d’une digue en terre doit être suffisante pour qu’il n’y a pas de

circulation d’eau importante dans la digue prés de son couronnement, quant la retenue soit plein ;

elle doit permettre également, la circulation des engins pour l’entretien de l’ouvrage.

La largeur en crête d’une digue n’est jamais inférieure à 3 mètres. Pour des ouvrages de

hauteur supérieure à 9 mètres, on adopte souvent une largeur en crête égale 1/3 de la hauteur du

barrage.

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenue Par ailleurs, on peut évaluer cette largeur par les formules empiriques suivantes :

- Formule de T.TKNAPPEN.

- Formule de E.F.PREECE.

G.1) Formule de T.TKNAPPEN

b = 1.65 ……………… > 3 m …………………...……………… (6-9).

Avec

H : la hauteur totale du barrage, H = 14.04 m.

AN b = 1.65 = 6.18 m.

G.2) Formule de E.F.PREECE

b = 1.1 + 1 ………………………………………...…………… (6-10).

Avec

H : hauteur totale du barrage, H = 14.04 m ;

AN b = 1.1 + 1 = 5.12 m.

Remarque

Pour notre retenue, la largeur en crête de la digue est la moyenne entre les résultats des

deux formules citées ci-dessus, b = 5.65 m.

H) La longueur en crête du barrage (Lt )

La longueur en crête du barrage est mesurée sur une carte topographique d’échelle (1/10000)

du site. Elle est obtenue par la mesure directe sur le levé topographique suivant l’axe de la

digue ; c’est la distance séparant les deux points d’interaction de l’axe de la digue avec la courbe

de niveau ayant pour la côte (CCB), d’où Lt = 160 m.

I) La pente des talus

La pente d’un talus est le produit de la hauteur sur sa projection horizontale au sol. Elle est

fixée par les conditions de stabilité mécanique du massif et ses fondations. Pour déterminer la

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenuepente des parements, on donne en général des pentes, qui paraissent optimales, compte tenu de la

nature des matériaux de construction et la hauteur du barrage.

A titre indicatif, le tableau (6-2) nous donne quelques valeurs, qui doivent être confirmées

par l’étude de stabilité.

Tableau (6-2) : pente des talus en fonction de la nature des matériaux (THERZAGUE).

Hauteur de la digue

en (m)

Type de la digue Pente des talusAmont Aval

< 5 m - homogène

- à zones

1/2.5

1/2

1/2

1/2

5 à 10 m

- homogène, granularité étendue

- homogène, à fort pourcentage d’argile

- à zones

1/2

1/2.5

1/2

1/2.5

1/2.5

1/2.5

10 à 20 m

- homogène, granularité étendue

- homogène, à fort pourcentage d’argile

- à zones

1/2.5

1/3

1/2.5

1/2.5

1/2.5

1/3

Notre barrage est homogène à granularité étendue et de 14.04 m de hauteur, donc d’après le

tableau (6-2), les pentes des talus sont :

1/2.5 pour le talus amont ; 1/2.5 pour le talus aval.

VI-1-3. Protection de l’ouvrage

VI-1-3-1. Protection des talus

Lors de la construction du barrage en terre, il y’a lieu de protéger les talus amont et aval

contre le phénomène d’érosion, qui est dû aux vents et aux pluies.

Il est également impératif de protéger la digue contre le phénomène de renard et la

résurgence qui est néfaste à la stabilité du barrage.

a) Talus aval

Le talus aval est protégé par une couche de 15 cm d’épaisseur de terre végétale. Cependant

les eaux d’infiltrations peuvent être considérées aussi comme un danger sur la stabilité de

l’ouvrage, d’où la nécessité de disposer d’un drain aux pieds de la digue.

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenueb) Talus amont

Ce talus protégé contre l’effet des vagues par une couche d’enrochement (protection des

pierres) ou par un revêtement imperméable (béton bitumineux).

Dans le cas d’un terrain perméable ou de forte hétérogénéité hydraulique (digue ou sol de

fondation), l’écran peut être disposé en parement du talus amont et prolongé éventuellement

verticalement à travers la fondation jusqu’au centre de la digue.

VI-1-3-2. Protection par un système de drainage interne

Un tel système a pour but de réduire ou d’annuler les pressions interstitielles le long du talus

aval de la digue, en empêchant les suintements et résurgences néfastes à la stabilité. [10]

a)Tapis drainant

Il est constitué de matériaux drainant disposés au contact du sol de fondation en partie aval

sur une distance comprise entre 50% et 70% de l’emprise totale du corps de la digue à sa base.

L’efficacité du tapis drainant dépend beaucoup de l’anisotropie hydraulique du corps de la

digue kh/kv (rapport des coefficients de perméabilité horizontale et verticale) ; elle est maximale

lorsque celui-ci est isotrope (kh/kv = 1).

b) Drain cheminé vertical où incliné vers l’amont

Ce type de drain est complété par un tapis drainant horizontal. Il intercepte la totalité du débit

d’infiltration quelle-que soit l’anisotropie du corps de la digue.

La pression interstitielle est nulle à l’aval du drain, éliminant ainsi toute résurgence et érosion

agressive.

VI-1-3-3. Protection complémentaire

a) Massif du pied aval

Le système drainant est généralement complété par un massif de pied aval en matériaux

grossiers (graviers, blocs et enrochement), souvent encré d’environ de 1 m, dans le sol de

fondation. Les eaux de collecte sont récupérées dans un drain vers l’exutoire.

b) Puits de décharge ou tranchée drainante

La tranchée drainante est profonde dans le sol de fondation le long du pied aval. La crainte de

soulèvement du sol de fondation à l’aval de la digue, due à la mise en charge de la nappe par

l’eau du bassin de la retenue dans une couche de terrain de perméabilité plus grande que celle qui

l’a surmonté en surface.

90

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenue Ceci, nous conduit à la réalisation de puits ou des tranchées de manière à réduire des sous

pressions excessives appliquées à la base de la couche de surface. [7]

VI-1-4. Calcul de l’épaisseur de l’enrochement

Les dimensions de l’enrochement sont déterminées par les formules empiriques suivantes :

VI-1-4-1. Formule de CHANKIN

Selon CHANKIN l’épaisseur minimale d’enrochement est :

…………………………………….…. (6-11).

Avec

t : épaisseur de protection en (m) ;

h : hauteur de la vague, h = 0.75 m ;

m1 : fruit du talus amont, (pente = 1/2.5) ;

: poids volumique de l’eau, = 1 t/m3 ;

: poids volumique des pierres, = 2.1 t/m3.

An t = 0.277 m.

VI-1-4-2 Formule de PICKIN

PICKIN a proposé la formule suivante :

………………………………........………………….. (6-12).

Avec

n : coefficient de sécurité de 1.2 à 1.5 (on prend pour notre calcul, n = 1.5) ;

t : épaisseur de protection en (m) ;

h : hauteur de la vague, h = 0.75 m ;

m1 : fruit du talus amont, (pente = 1/2.5) ;

: poids volumique de l’eau, = 1 t/m3 ;

91

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenue

: poids volumique des pierres, = 2.1 t/m3.

AN t = 0.102 m.

Dans notre cas, on prend la moyenne entre les résultats de deux formules citées ci-dessus,

t = 0.189 m.

Ces mêmes enrochements doivent satisfaire les conditions suivantes :

- forte densité ;

- une forte résistance au gel ;

- insolubilité dans l’eau ;

- forte résistance au cisaillement sur l’effet des tassements et de dessiccation.

En ce qui concerne le corps de la digue, les matériaux de construction doivent satisfaire les

caractéristiques suivantes :

- avoir une faible teneur en matière organique ;

- avoir une faible perméabilité ;

- être insoluble dans l’eau ;

- avoir une bonne densité pour assurer l’étanchéité et la stabilité du barrage ;

- éviter les fissurations sous l’effet des tassements et de la dessiccation ;

- éviter les éléments de gypse ou de sel.

VI-1-5. Récapitulatif du dimensionnement de la retenue

Nous présentons les caractéristiques générales de notre digue sur le tableau ci-dessous.

Tableau (6-3) : récapitulatif des résultats du dimensionnement de la retenue.

Caractéristiques Dimensionnements

92

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenue

- la capacité de la retenue

- la capacité correspond à une côte de (NNR)

- niveau des plus hautes eaux (PHE)

- la revanche (R)

- côte de la crête de la retenue (CCB)

- le tassement du corps de la digue (T)

- la hauteur totale de la digue (Ht)

- la largeur de la digue (b)

- la longueur de la crête (Lt)

- les pentes des talus :

Talus amont Talus aval

- l’épaisseur de l’enrochement (t).

64173.11 m3

71.50 m

72.40 m

01.50 m

73.90 m

0.14 m

14.04 m

5.65 m

160.0 m

1/2.5

1/2.5

0.189 m

VI-2. Dimensionnement de l’évacuateur des crues

La plupart des accidents de ruptures, survenus dans des digues en terre, ont eu pour origine

des submersions provenant des crues qui dépassent les possibilités du dispositif d’évacuation.

Une crue de projet est toujours déterminée avant la conception de l’ouvrage.

L’évacuateur de crue peut être considéré comme la partie la plus importante d’un barrage.

Il peut absorber des débits plus importants de 10 à 30% par rapport au débit de la crue de projet

sans dégâts graves, comme il peut maintenir le niveau de l’eau à la côte désirée en temps

normal.

Pour les petits barrages, l’évacuateur de crues consiste très souvent à un canal

(ou coursier), avec un seuil déversant (ou déversoir) libre à l’amont et un dissipateur d’énergie à

l’aval.

Pour des grands barrages, il peut s’avérer plus économique d’adopter la solution de la

tour au pied amont, raccordée à une galerie sous le remblai, ce qui permet à cet ouvrage

d’assurer les fonctions des ouvrages suivants :

- évacuateur en puits (ou tulipe) ;

- prise d’eau à différents niveaux et vidange de fond.

VI-2-1. Le choix de type de l’évacuateur des crues

Le choix du type d’évacuateur est conditionné par la topographie, la géologie et l’hydrologie

du BV. Notre choix est porté sur l’évacuateur de la surface, car en outre son avantage

93

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenueéconomique ; il présente une sécurité beaucoup plus importante contre tout risque de

déversement par dessus de la crête de la digue.

Tout constituant d’un évacuateur de crue doit résister aux poussées hydrostatiques, aux

charges hydrodynamiques, à la poussée de terres et éventuellement aux variations de la

température ou même au gel.

Il est toujours nécessaire de prévoir un revêtement peu érodable (enrochement, maçonnerie,

le béton de ciment et le béton bitumeux).

VI-2-2. Laminage de crue

VI-2-2-1. Description de phénomène

Le laminage de la crue correspond au stockage temporaire d’un volume d’eau dans la

tranche disponible entre le niveau normal et le niveau des plus hautes eaux.

L’effet du laminage de crue dépend de la forme de l’hydrogramme de la crue entrant dans la

retenue, de la capacité de l’évacuation du déversoir et de la forme de la partie supérieure de la

retenue, figure (6-1). [10]

Figure (6-1) : schéma de laminage des crues par la retenue.

VI-2-2-2. Mécanisme de laminage

Les débits des crues des petits bassins versant sont relativement élevés en général, du fait que

les débits spécifiques sont d’autant plus importants pour les petits bassins.

Le mécanisme du laminage peut être traduit rigoureusement par l’équation différentielle

suivante : 94

Volume stocké

Hydrogramme de crue à l’entrée de la retenue

Hydrogramme de sortant à l’évacuateur de crue

Volume déstocké

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenue

………………..……………………….. (6-13).

Volume Volume Volume

entrant sortant stocké

Avec

: débit entrant dans la retenue ;

: débit sortant de la retenue par l’évacuateur de crues ;

: côte du plan d’eau ;

S : surface du plan d’eau à la côte Z.

Pour résoudre l’équation différentielle (6-13), il nécessaire de prendre en considération les

données suivantes :

- la courbe hauteurs-surfaces de la retenue ;

- l’hydrogramme de la crue de projet à l’entrée de la retenue ;

- les données relatives aux évacuateurs. Pour un évacuateur en charge, il s’agit de la

côte, de la section et, du coefficient de débit.

Le laminage consiste à fixer initialement les dimensions du déversoir (longueur déversant),

puis déterminer la côte maximale atteinte (Zl), par le plan d’eau pendant la crue.

L’étude doit être faite pour des crues de formes et de durées diverses, afin de déterminer la

côte maximale du plan d’eau et le débit maximal correspondant de l’évacuateur de crue, dans les

conditions les plus défavorables de laminage.

VI-2-2-3. Détermination du débit laminé (Ql)

Le débit laminé sera estimé par la formole suivante : [13]

crVchV

QQlam 185.0 % …………………………………….…….……. (6-14)

Où Vch = V2 – V1

Avec

V2 : capacité de la R pour la côte NNR augmentée de la charge de déversoir, V2 = 70248.6 m3 ;

V1 : capacité de la retenue pour la côte NNR, V1 = 64173.11 m3 ;

Q% : le débit de fréquence 1%, égal à 4,01 m3/s ;

Vcr : volume de la crue estimé au par avant par la formule de SOKOLOVSKY, Vcr= 10692 m3.

AN

10692

11.64173670248101.4*85.0lamQ = 1.47 m

Remarque

95

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenue Le laminage a pour but de déterminer les dimensions optimales de l’évacuateur de crue afin

d’éviter son surdimensionnement, où bien son sous-dimensionnement, et la, les conséquences

seront néfastes pour la sécurité et la stabilité du barrage.

VI-2-3. Dimensionnement de l’évacuateur de crues

VI-2-3-1. Déversoir

Le débit de l’évacuateur de crues est contrôlé par le déversoir situé dans sa partie amont.

Pour cela, les parties avals (chenal d’écoulement, le coursier et le bassin de dissipation

d’énergie), doivent être conçues de manière à évacuer ce débit du déversoir sans perturber son

écoulement ; c'est-à-dire de telle manière que cet écoulement soit dénoyé.

Le débit d’un déversoir en écoulement dénoyé est calculé par la formule suivante :

…………………………………………………. (6-16)

Avec

L : largeur déversant ;

H : charge sur le déversoir ;

: coefficient de débit qui dépend notamment du déversoir, de la hauteur d’eau [11],

mesurée à partir du fond de déversoir jusqu’au seuil déversant et de la forme de la crête de

déversoir. Pour notre type de déversoir, on applique = 0.37

D’où C = = 1.63

Rappelons que

H = 0.9 m et Qc = 4.01 m3/s ;

Il vient :

L L = 2.88 m.

La largeur du seuil déversant de l’évacuateur de crue est de 2.88 m.

VI-2-3-2. Le chenal d’écoulement

96

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenue Il fait directement suite au déversoir, dans le cas d’un évacuateur de surface. Sa pente est

suffisamment faible (inférieur à la pente critique), pour que le régime y soit fluvial (subcritique).

Il est en général de section rectangulaire qui est la disposition hydraulique la plus intéressante

après un déversoir et sa longueur est rarement importante, car il sert uniquement à contourner le

sommet du barrage avant d’aboutir au coursier dans la zone aval.

Vérification des conditions d’écoulement :

= 1 …………………………………………………...…………… (6-17)

Où : S = L* yc

Avec

S : section mouillée en (m2) ;

L : largeur de canal en (m);

g : accélération de la pesanteur en (m/s2);

yc : profondeur critique en (m).

En remplaçant l’équation de la section dans l’équation (6-17).

On obtient :

= 1 g(L* yc )3 = 2 * L

yc = = =

AN yc = = 0.58 m.

VI-2-3-2-1. Calcul du débit unitaire (q)

q …………………………………………...…………………………… (6-18)

Avec

q : débit unitaire ;

Ql : débit laminé ;

97

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenue L : largeur déversant.

AN q = 1.39 m3/s/m.

VI-2-3-2-2. Calcul de la pente critique

Elle est calculée par la formule suivante :

………………………………..…………………… (6-19)

Avec

Ic : la pente critique ;

Qmax : débit maximal laminé ;

Sc : section mouillée critique ;

Rc : rayon hydraulique critique ;

Cc : coefficient de CHEZY critique.

Ces paramètres sont calculés par les formules suivantes :

a) Section mouillée critique (Sc)

Le canal d’écoulement est de la forme rectangulaire pour faciliter la construction et pour

l’étude hydraulique.

Sc = yc * L ………………………………..……………..……… (6-20)

AN Sc = 0.58 * 2.88 = 1.67 m2.

b) Périmètre mouillé critique (Pc )

Il est calculé par la formule suivante :

Pc = L + 2 yc ………………………………...…………………………… (6-21)

AN Pc = 2.88 + 2 * 0.58 = 4.04 m.

c) Rayon hydraulique critique (Rc )

Le rayon hydraulique est le rapport entre la section mouillée et le périmètre mouillé, il

est donné par la formule suivante :

……………………………………………………………… (6-22)

AN Rc = = 0.41 m.

d) Coefficient de CHEZY critique (Cc )

Il est donné par la formule suivante :

98

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenue

Cc = ……………………………………………………… (6-23)

n : rugosité de béton (dans notre cas : n = 0.017)

AN Cc = = 50.70

Donc la pente critique est : = 0.0055 = 0.55 % .

VI-2-3-3. Le coursier

Il fait suite au chenal d’écoulement et conduit l’eau au thalweg. Il est plus souvent construit

en béton ; il est fortement recommandé de lui donner une section rectangulaire pour assurer un

écoulement régulier.

L’expérience a montré que la forme la plus économique correspond à une largeur b égale à

deux fois le tirant d’eau h [Figure (6-5)].

Figure (6-5) : schéma de la section rectangulaire d’un coursier.

VI-2-3-3-1. Calcul de la profondeur normale dans la section

Elle est déduite de l’équation générale reliant, la section et la perte de charge.

…………………………………………………………. (6-24)

………………………………….……………………….….. (6-25)

Le rayon R0 est donné par la formule suivante :

Le coefficient de CHEZY est donné par la formule suivante :

99

h

b

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenue

L’équation (6-24), devient après remplacement des , et .

qui s’écrit :

Puisque : on déduit :

Donc : =

Puisque : alors

On pose : donc :

Avec i : la pente du niveau d’eau calculée à partir d’un relevé topographique sur une longueur de

la digue de 160 m et une dénivelée de 12.4 m. Ce qui donne : %.

Donc : = 31.50 et = 0.15

On remarque que l’équation est une équation implicite, sa résolution se fait par approximation

successive, ce qui nous donne : y0 = 0.244 m.

100

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenueVI-2-3-3-2. Calcul du tirant d’eau dans le coursier

Pour le calcul du tirant d’eau dans le coursier, on se base sur l’équation de BERNOUILLI,

qui donne l’énergie totale en un point.

a) Equation de BERNOUILLI

teCcdpg

VZyH ..

2

2

……………………………………………..……. (6-26)

Avec

H : énergie totale en un point dans le chenal d’écoulement ;

Z : altitude du fond du canal (l’origine des altitudes est le fond de bassin de dissipation) ;

V : vitesse de l’eau dans le canal ;

p.d.c : perte de charge.

b) Energie spécifique

Énergie spécifique en un point est définie comme suit :

pdcZHg

VYE

2

2

………. ………………………………….……. (6-27)

Sachant que S

QV =

yL

Q

. =

y

q ……………….………………………………...…….. (6-

28) En remplaçant V dans l’équation (6-27), on aura 2

2

2gy

qyE …..……………….… (6-

29)

Résolution de l’équation énergie : 2

2

2gy

qyE 022 223 qgEygy

C’est une équation du 3éme degré. Sa résolution se fait par approximation successive.

Les racines négatives sont à écarter car elles n’ont pas de signification physique. Vu qu’il

s’établit un régime supercritique dans le coursier, notre choix de la hauteur de tirant d’eau sera

axé sur la plus petite des racines positives.

Si y > yc : écoulement subcritique (fluvial).

Si y < yc : écoulement supercritique (torrentiel).

y : variation de la hauteur d’eau dans le canal ;

yc : hauteur de tirant d’eau critique.

101

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenuec) Evaluation des pertes de charges

On définit ΔH comme étant la dénivelée entre le fond de chenal d’écoulement et un point

donné du coursier augmentée de la charge de déversoir qui est de 0.9 m ; la perte de charge peut

être estimée de la façon suivante :

- si la longueur du coursier est faible c'est-à-dire inférieur à 5 fois ΔH, on prend 0.1 ΔH.

- si la longueur dépasse 5 fois ΔH, ce qu’est le cas le plus courant, 0.2 ΔH constitue une

bonne approximation de la perte de charge.

d) Calcul de la revanche

Par rapport au tirant d’eau correspondant à la crue de projet, il convient d’ajouter une

revanche pour éviter les risques de débordement. Pour son évaluation {design of Small Dam}

propose la formule suivante : [13]

305,06,0 YVR …………………………………….… (6-

30)

Le calcul hydraulique dans le coursier est représenté dans le tableau suivant :

Tableau (6-4) : calcul hydraulique dans le coursier

N° Z

en (m)

ΔH =Z1 – Z2

en (m)

Pdc = 0.2 ΔH

en (m)

E = ΔH – pdc

en (m)

L

(m)

q

(m3/s/m)

Y

(m)

V

(m/s)

R

(m)

1 11.5 0.9 0.18 0.72 2.88 1.39 0.55 2.52 0.712 10.72 0.78 0.15 0.63 2.88 1.39 0.56 2.48 0.713 9.61 1.11 0.22 0.89 2.88 1.39 0.34 4.08 0.744 8.39 1.22 0.25 0.97 2.88 1.39 0.31 4.48 0.755 6.83 1.56 0.31 1.25 2.88 1.39 0.26 5.34 0.776 4.60 2.23 0.44 1.79 2.88 1.39 0.21 6.62 0.797 2.52 2.08 0.42 1.66 2.88 1.39 0.22 6.31 0.798 1.19 1.33 0.27 1.06 2.88 1.39 0.29 4.79 0.759 0 1.19 0.24 0.95 2.88 1.39 0.32 4.34 0.74

Z : la côte du coursier aux différents points

Le tableau (6-4) sert à estimer la profondeur dans le coursier (y) ainsi que les vitesses (v)

et les revanches (R) aux différentes côtes, pour une largeur et un débit constant de 2.88 m

et 1.39 m 3/s/m. La vitesse de l’eau dans le coursier varie aux différents points avec un

maximum de 6.62 m/s et minimum de 2.48 m/s.

102

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenue

VI-2-3-4. Bassin de dissipation d’énergie

103

Figu

re (6-3) : vue en p

l an de l’éva cu

ateur d

e crues et p

ro fil en lon

g

2.88

2

34

5

6

78

9

1

Cotes (m

)

72.5

71.5

60

Z (m

)

(NN

R)

(CC

B)

11.510.72

9.61

8.61

6.83

4.6

2.52

1.19

2.5

2.5

Longueur (m)

1/2.5

15.5

15.5

4.75

20.75

4.25

25

3.75

28.75

5.75

34.5

539.5

4.25

43.75

4.25

48

Distan

ce pa rtielles (m

)

Distan

ce cum

ulées (m

)

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenue Le dispositif de l’énergie de bassin à ressaut est un moyen très efficace, pour réduire la

vitesse de sotie à une valeur compatible avec la stabilité des berges à l’aval.

La forme du ressaut et ces caractéristiques dépendent directement du nombre de Froude (F)

calculé par l’équation suivante :

……………………………………………………...…….. (6-31).

VI-2.3.4.1 différents types de bassins suivant les valeurs de (F)

a- pour F = 1 et y = yc : il n’y a pas de formation de ressaut, le régime est critique.

b- pour 1 < F < 1.7 : le courant d’eau incident à une profondeur légèrement inférieure à la

profondeur critique, par contre n’est pas nécessaire d’établir un bassin spécial de tranquillisation.

c- pour F = 1.7 : le tirant d’eau à la sortie y2 est de l’ordre 2 fois celui de l’entrée y1 et la

vitesse de sortie d’environ la moitié de la vitesse d’entrée. Aucun déflecteur n’est nécessaire, il

suffit simplement de bétonner le canal sur une longueur de l’ordre de 4 à 6 fois y2 à partir de

l’endroit où la profondeur commence à se modifier c'est-à-dire à la rupture de la pente à la fin du

coursier.

d- pour 1.7 < F < 2.5 : le ressaut commence à apparaître mais sans turbulence ainsi, on parle

de « pré ressaut ». Les déflecteurs ne sont pas nécessaires, par contre il faut veiller à ce que le

bassin soit suffisamment long pour contenir l’écoulement pendant son ralentissement.

e- pour 2.5 < F < 4.5 : le phénomène est dans un stade de transition et il y a formation d’un

ressaut instable. Le jet incident se développant de façon intermittente le long du fond ou de la

surface libre, cette instabilité rend le ressaut difficile à contrôler d’où la nécessité d’amortir les

vagues par les obstacles. Pour la forme du bassin est du type 1, donnée par la figure (6-4), est

relativement efficace.

f- pour F = 4.5 : le ressaut se produit nettement, la mise en place des blocs, de déflecteur

permet de raccourcir le bassin et d’éviter le déplacement du ressaut à l’aval.

Si la vitesse d’entrée ne dépasse pas 15 m/s, on pourra utiliser le bassin de type 3 représentée

dans la figure (6-4), avec de blocs de chute et seuils crénelés. [12]

VI-2-3-4-2. Détermination du nombre de FROUDE (F)

Il est déterminé par l’application numérique de l’équation (6-31). Selon le tableau (6-4),

nous avons une vitesse de 4.34 m/s et la hauteur du tirant d’eau de 0.32 m, alors, on obtient :

= = 2.45

On remarque que F est compris entre 1.7 et 2.5 donc il y’a apparition d’un pré ressaut. Ceci

nous amène à adopter seulement un bassin suffisamment long et sans déflecteur.

104

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenue

Figure (6-4) : différents types de bassins de dissipation.

VI-3. Ouvrages annexes

Les barrages sont généralement érigés avec des ouvrages annexes tels que :

105

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenue -les ouvrages de prise.

-les ouvrages de vidange.

VI-3-1. Fonction d’une conduite de vidange

La conduite de vidange doit être conçues d’une manière à :

- assurer la vidange de la retenue en quelques jours en cas d’avaries graves remarquées afin

d’assurer son entretien ;

- vider la tranche morte en fin de saison d’utilisation ;

- doubler occasionnellement l’ouvrage de prise ;

- évacuer les crues ;

- remplacer la prise d’eau en cas de panne.

On distingue deux types de conduites de vidange à savoir les conduites en charge et les

conduites à écoulement libre.

Les conduites en charge fonctionnent sous pression. Il est important de s’assurer de leur

étanchéité absolue, car toute fuite dans le barrage en terre pourrait introduire des pressions

interstitielles et entraîner ainsi la formation du phénomène de renard.

En cas de fondations rigides, on utilise souvent les conduites en acier enrobées de béton. Par

contre, pour les fondations meubles, on prévoit une couche de bitume au contact terre-béton.

Afin d’avoir une meilleure construction, on pose les conduites soudées sur un lit de mastic

bitumeux (sable + bitume), assez fluide puis, on compacte le remblai contre et par-dessus la

conduite.

Le diamètre des conduites est calculé en fonction de débit à évacuer, cependant les vitesses

admissibles sont de 3 à 7 m/s. Pour les petits ouvrages, on adopte des diamètres de 300 à

600 mm. Pour les ouvrages les plus importants (plus de 6 m de hauteur d’eau), ou un diamètre ≥

800 mm.

Les conduites à écoulement libre sont adoptées pour des ouvrages de grande importance, où

lorsqu’il y a risque de transport solide à travers la vidange.

Ces conduites peuvent être des tuyaux de gros diamètre en acier (0 à 1000 mm), ou des

canalisations en béton de type galerie ou ovoïde de 1.3 à 2 m de hauteur.

Notes

1- les conduites de béton armé coulée en place sont une solution coûteuse, qui ne doit pas être

utilisée pour les fondations rigides, après les vérifications des tassements.

106

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenue 2- les conduites préfabriquées en tranchées remblayées sont faciles à mettre en place. Elles

sont peu coûteuses, mais la liaison terre tuyau doit être parfaite.

3- les conduites préfabriquées enrobées en béton armé coulées à pleine fouille donnent une

solution satisfaisante aux problèmes d’infiltrations.

4- les conduites enrobées en béton bitumeux étanche sont très sécuritaires comme solution,

mais elles sont coûteuses.

VI-3-2. Dimensionnement et choix de la conduite

Notre retenue fait partie des petits barrages, ce qui nous amène à utiliser une seule conduite

en guise d’ouvrage de prise et de vidange.

Cette conduite va assurer les fonctions suivantes :

- le passage des eaux lors de la montée du remblai, évacuation de la crue de chantier ;

- restitution de l’eau stockée, ce qui correspond à l’objectif principal de ce type d’ouvrage ;

- vidange de la retenue pour permettre l’entretien et surtout possibilité de vidange rapide en

quelques jours en cas de danger (cas de glissement d’une partie de talus).

VI-3-2-1. Conception de l’ouvrage de prise et de vidange

La conduite qui constitue l’ouvrage de prise et de vidange est en acier posée sur un lit mastic

bitumeux assez fluide.

Cet ouvrage est constitué :

- d’une prise d’irrigation munie d’une crépine ;

- d’une tête aval se terminant par deux vannes réglant l’entrée vers le réseau d’irrigation et

vers la décharge de la retenue ;

- d’une conduite en acier entrant largement dans le barrage ayant une longueur égale à

l’emprise de barrage (L = 75.85 m).

La conduite est posée sous le barrage. Elle fonctionne en charge, sa surface extérieure est

une zone privilégiée pour la circulation de l’eau d’où la crainte du phénomène de renard.

Afin de lutter contre ce problème, on construit des ravins anti-renard soudés à la conduite.

VI-3-2-1-1. Calcul du diamètre de la conduite

Le diamètre de la conduite est conditionné par ses fonctions, ainsi que la vitesse

d’écoulement en fin de vidange. Pour le dimensionnement de la conduite, on utilise le

diagramme de MOODY [figure (6-5)].

107

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenue Ce diagramme donne le débit connaissant la charge h, la longueur de la conduite L et le

diamètre de la conduite.

Pour :

Une longueur est de : L = 75.85m,

Une hauteur d’eau dans la retenue est de : h = 11.5 m,

Un diamètre de D = 400 mm,

Le diagramme de MOODY, on obtient un débit à évacuer est de Q = 0.95 m3/s.

Remarque

Il n’est pas nécessaire de faire une vérification de la résistance de la conduite aux

sollicitations mécaniques, car l’acier possède des propriétés élastiques, qui lui permettent de

suivre la courbe de tassement.

VI-4. Calcul du rendement de la digue

Il est important pour évaluer la fiabilité de la faisabilité de la retenue dans ce site. Le

rendement de la digue est estimé par la formule suivante : [03]

t

e

V

V ……………………..……………………………………..…. (6-32)

Où bHVB

t

26/28.0 Et : doit être compris entre 3 te 10

Avec

Ve : volume d’eau de la retenue en 64173.11m3 ;

Vt : volume de terre de la digue (m3) ;

H : hauteur de la digue en 14.04 m ;

B : largeur de la crête en 5.65 m ;

b : emprise de la digue en 75.85 m.

AN 92.11597

11.64173 = 5.53 donc la retenue à un bon rendement

108

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenue

Figure (6-5) : abaque pour le choix d’une conduite de vidange à écoulement

en charge (DIAGRAMME DE MOODY).

Conclusion

109

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Chapitre VI conception et dimensionnement de la retenue Dans ce chapitre, nous avons présenté les caractéristiques générales de notre digue, ainsi que

les résultats du dimensionnements de la retenue.

L’évacuateur de crue est une partie importante de l’ouvrage, sa construction bénéficie d’une

grande prudence à la quelle s’ajoute une surveillance quotidienne surtout après chaque crue. Du

point de vue économique le coût de la construction généralement plus important par rapport au

coût total de l’ouvrage tout entier.

La conception de l’évacuateur dépend étroitement des caractéristiques des fondations :

- la géologie (nature du terrain),

- la topographie (la pente) et aussi l’hydraulique (le régime fluvial où torrentiel) ;

Pour notre cas, nous avons adopté un évacuateur de crues de type latéral à surface libre de

longueur est de 48 m. qui permet d’évacuer le débit de crue Qc= 4.01 m3/s. Cet évacuateur se

termine par un bassin de dissipation d’énergie assez long pour contenir l’écoulement pendant son

ralentissement.

Nous avons choisi une seule conduite en acier qui assure les fonctions de l’ouvrage de prise

et de l’ouvrage de vidange car notre retenue fait partie des petits barrages. Cette conduite à un

diamètre de 400 mm et une longueur L= 75.85 m. Elle permet d’évacuer un débit Q = 0.95 m3/s.

110