P1191-F1/4 1 INTRODUCTION À LA COMPTABILITÉ Ce fascicule comprend : Les conseils généraux La série 01 NOTE AUX ÉLÈVES Le devoir 1 est associé à cette série et à envoyer à la correction (se reporter au calendrier d’envoi des devoirs dans le guide de la formation).
1. P1191-F1/4 1 INTRODUCTION LA COMPTABILIT Ce fascicule
comprend : Les conseils gnraux La srie 01 NOTE AUX LVES Le devoir 1
est associ cette srie et envoyer la correction (se reporter au
calendrier denvoi des devoirs dans le guide de la formation).
2. 2 P1191-F1/4
3. P1191-F1/4 3 CONSEILS GNRAUX Niveau L : 150 heures 12 ECTS
Thmes Sens et porte de ltude Notions et contenus 1. Introduction
(15 heures) 1.1. Histoire, dfinition et rle de la comptabilit
Dfinir la comptabilit ; la situer dans une perspective historique ;
prciser son rle social. Diversit des dfinitions. Relations
comptabilit-conomie. Relations comptabilit-droit. volution des
relations dans le temps. 1.2. La normalisation et la rglementa-
tion comptables (PCG et IAS/IFRS) Apprcier lintrt de la normali-
sation comptable, ses contraintes et ses contingences. La
normalisation : dfinition, intrts et limites. Prsentation du PCG :
principes comptables, nomenclature, systmes de comptes (abrg, de
base, dvelopp). 2. La mthode comptable (20 heures) 2.1. Analyse des
oprations en flux et stocks Flux, stocks. Compte. Dbits, crdits.
2.2. Le mcanisme de la partie double Assimiler les mcanismes
consti- tutifs de la technique comptable. Le principe de la partie
double et les consquences de son application. critures comptables.
2.3. Les contrles comptables Regroupement dans les comptes.
Classification comptable : actif, passif ; charges, produits.
tablissement dune balance. Premire approche des documents de syn-
thse. 3. Analyse comptable des oprations courantes (50 heures) Les
achats et ventes de biens et services (en prenant en compte les
modalits de crdit et de rglement). La rmunration du personnel :
composantes du bulletin de paie, comptabilisation de la paie et des
taxes assises sur les salaires. Le suivi du compte banque . 3.1.
Oprations avec : les clients les fournisseurs, les prestataires
divers le personnel et les organismes sociaux les banques les
administrations La comptabilisation de la dclaration de TVA et de
limpt sur les bnfices. 3.2. Oprations dinvestissement et de
placement Comprendre les techniques comp- tables de base appliques
aux oprations conomiques courantes. Les immobilisations : dfinition
et typologie. Lentre dimmobilisations : acquisition titre onreux et
titre gratuit, immobilisations produites par lentreprise. Les
valeurs mobilires de placement : acquisition, cession et perception
des revenus. 3.3. Oprations de financement Les capitaux propres.
Lemprunt bancaire.
4. 4 INTRODUCTION LA COMPTABILIT P1191-F1/4 4. Travaux
dinventaire (40 heures) 4.1. Oprations dinventaire Principes
dvaluation linventaire. Inventaire intermittent et variation des
stocks. Amortissements. Dprciations. Provisions. Comprendre la
finalit des oprations dinventaire et leur spcificit par rapport aux
oprations courantes. Ajustements de charges et de produits. Prise
en compte des variations de change. Sorties dimmobilisations. 4.2.
Passage dun exercice lautre Clture et rouverture des comptes.
Notion daffectation du rsultat. 5. Organisation pratique de la
comptabilit (10 heures) 5.1. Les pices comptables et la preuve
Contraintes lgales sur ltablissement et la conservation des pices
et documents comptables. Dmatrialisation des supports dinformation.
5.2. Organisation et contrles compta- bles Passer de la conception
thorique et descriptive de la comptabilit ses contraintes pratiques
(saisie et traitement des informations, contrles). Systme
classique, systme centralisateur, comptabilits informatises.
Gnralisation des traitements informatiss ; consquences sur
lorganisation de la saisie et le contrle des comptes. 6. Les
documents de synthse (15 heures) Placer les documents de synthse
dans loptique dune politique de communication financire. Rgles
gnrales dtablissement des docu- ments de synthse. Bilan, compte de
rsultat, annexe. Documents lis la prvention des difficults des
entreprises. Indications complmentaires Le programme se rfre aux
comptes individuels et la rglementation comptable franaise en
vigueur. 3. La comptabilisation des oprations prend en compte le
traitement de la TVA. 3.1. Les oprations commerciales avec ltranger
sont prises en compte (do lexistence de crances, dettes et
rglements en devises). Les modalits de rglement tudier sont : les
espces, le chque, la carte bancaire, le virement, leffet de
commerce. Leffet impay nest pas au programme. Le suivi du compte
Banque implique ltablissement de ltat de rapprochement mais aussi
la comptabilisation des commissions et agios lis au dcouvert. 3.3.
Y compris les avances et acomptes lis lacquisition des
immobilisations. 4.1. On ntudiera pas les cas de limitation de la
provision pour pertes de change.
5. P1191-F1/4 CONSEILS GNRAUX 5 I. PLAN INDICATIF DES SRIES
Srie 01. La modlisation comptable lments introductifs Situation
patrimoniale et documents de synthse La mthode denregistrement
comptable La normalisation et la rglementation comptables (PCG et
IAS/IFRS) Lorganisation du systme comptable franais Srie 02.
Analyse comptable des oprations courantes Les relations avec les
clients et les fournisseurs Les relations avec le personnel et les
organismes sociaux Les relations avec les administrations Les
avances et acomptes sur commandes dexploitation Les oprations de
trsorerie Les oprations dinvestissement, de financement et de
dsinvestissement Les oprations en devises Srie 03. Travaux
dinventaire Vue densemble Principes dvaluation linventaire
Inventaire intermittent et variation des stocks Amortissement et
dprciation des immobilisations incorporelles et corporelles
Dprciation des titres et des actifs circulants Provisions pour
risques et charges Provisions rglementes Rgularisation des comptes
de charges et de produits Charges rpartir Rgularisation des
oprations en devises Sorties dimmobilisations Srie 04. Achvement
des travaux dinventaire Document de synthse Organisation pratique
de la comptabilit Contraintes lgales Organisation et contrles
comptables Clture et rouverture des comptes Affectation du rsultat
Impt sur les socits : notions et comptabilisation tablissement des
documents de synthse : bilan, compte de rsultat et annexe Documents
lis la prvention des difficults des entreprises II. CONSEILS
LIMINAIRES Conseils de travail La dure indicative de la formation
slve 150 heures, ce qui reprsente une charge de travail non
ngligeable. Pour avoir le maximum de chances de russite, il faut
une forte volont, de lendurance, et respecter quelques normes de
travail : commencer la formation le plus tt possible, travailler
les sries ds leur rception, suivre un planning avec application,
travailler les sries fond, exercices dapplication inclus,
6. 6 INTRODUCTION LA COMPTABILIT P1191-F1/4 chercher rsoudre
tous les devoirs et les envoyer la correction, confronter devoir et
corrig, tudier les annales partir de fvrier/mars, en essayant de
vous placer dans les conditions les plus proches possible de
lexamen avancer, titre par titre, leur enchanement est rationnel
une certaine rcursivit est ncessaire, car la prise en compte des
donnes dun titre donne un clairage nouveau sur celles dveloppes en
amont. Nhsitez pas faire des retours en arrire Lapprentissage de
lenregistrement comptable Cet apprentissage nest pas ais. La srie
propose deux mthodes : une mthode qui peut tre qualifie dintuitive
dans le titre 3, une autre de type axiomatique dans le complment.
Elles se compltent. Rviser la deuxime mthode avant ltude de la srie
04. Note dinformation concernant lexamen final et les devoirs
Lpreuve de lUE Comptabilit fondamentale a une dure de 3 heures. Son
coefficient est 1. Les sries 01 et 04 comprennent un devoir
chacune, les sries 02 et 03 en proposent deux. Vous tes convis les
traiter et les envoyer la correction. La dure de la recherche et de
la rdaction devrait avoisiner 3-4 heures. Cependant les premiers
devoirs pourront exiger plus de temps ceux dentre vous qui
reprennent des tudes aprs quelques annes dinterruption. Donc, pas
de dcouragement mais de la persvrance ! Conseil dachat Lachat dun
extrait du Plan comptable gnral (PCG) comprenant le plan des
comptes (liste intgrale des comptes) et les schmas des documents de
synthse est recommand. Lutilisation de ce document est trs
pratique. Le PCG tant volutif, il faut acqurir la dernire version
publie. ATTENTION lexamen de ltat, seul le plan de comptes est
autoris. lexamen de lIntec, mme ce document nest pas autoris ; en
revanche un plan de comptes trois chiffres est annex au sujet.
Noubliez pas de consulter le site Internet de lIntec :
www.intec.cnam.fr Bon courage et bon travail !
7. P1191-F1/4 7 Objectifs de la srie La srie 01 prsente un
modle simplifi sans la TVA (Taxe sur la valeur ajoute) notamment
mais fidle de la comptabilit financire franaise. la fin de ltude,
le lecteur devrait tre capable : 1. davoir une vue densemble claire
du systme dinformation comptable (des pices justificatives aux
documents de synthse) ; 2. de comprendre lincidence dune opration
de lentreprise sur le bilan dune part, sur le compte de rsultat
dautre part ; 3. denregistrer au journal et dans les comptes du
grand-livre des oprations simples ; 4. dtablir le bilan et le
compte de rsultat partir dune balance.
8. 8 P1191-F1/4
9. P1191-F1/4 9 SRIE 01 PLAN DE LA SRIE LA MODLISATION
COMPTABLE.................................................................................................................11
TITRE 1. LMENTS
INTRODUCTIFS....................................................................................
11 CHAPITRE 1.
HISTORIQUE..........................................................................................................11
CHAPITRE 2. QUELQUES
DFINITIONS..................................................................................13
Section 1. Lentreprise : quelques notions lmentaires
.....................................................13 Section 2.
Les transactions de lentreprise
...........................................................................13
Section 3. Dfinition de la comptabilit
...............................................................................14
Section 4. Les fonctions de la comptabilit
gnrale...........................................................15
TITRE 2. SITUATION PATRIMONIALE ET DOCUMENTS DE SYNTHSE
.................... 16 CHAPITRE 1. LE BILAN, PHOTOGRAPHIE
COMPTABLE DU PATRIMOINE DE
LENTREPRISE......................................................................................................16
Section 1. Vue
densemble....................................................................................................16
Section 2. Lactif du bilan
.....................................................................................................19
Section 3. Le passif du bilan
.................................................................................................20
Section 4. En rsum
.............................................................................................................21
CHAPITRE 2. LVOLUTION DE LA SITUATION PATRIMONIALE ET LA NOTION DE
RSULTAT......................................................................................22
CHAPITRE 3. LE COMPTE DE RSULTAT, FILM DE LACTIVIT DE
LENTREPRISE......................................................................................................27
Section 1. Dfinition des charges et des produits
................................................................27
Section 2. Prsentations du compte de rsultat
....................................................................29
Section 3. Lincidence des variations de
stocks...................................................................30
Section 4. En rsum
.............................................................................................................35
TITRE 3. LA MTHODE DENREGISTREMENT
COMPTABLE......................................... 35 CHAPITRE 1.
LE COMPTE ET LE PRINCIPE DE LA PARTIE DOUBLE
.............................36 Section 1. Premire approche du
compte
.............................................................................36
Section 2. Introduction au principe de la partie
double.......................................................37
CHAPITRE 2. LANALYSE EMPLOIS
RESSOURCES..........................................................38
Section 1. Emplois et
ressources...........................................................................................38
Section 2. Le fonctionnement des
comptes..........................................................................42
Section 3. En rsum
.............................................................................................................46
TITRE 4. LA NORMALISATION ET LA RGLEMENTATION COMPTABLES (PCG et
IAS/IFRS)
........................................................................................................
49 CHAPITRE 1. LLABORATION DES NORMES COMPTABLES
.........................................50 Section 1. Dfinition de
la norme
comptable.......................................................................50
Section 2. La normalisation
franaise...................................................................................50
Section 3. La normalisation comptable internationale
........................................................53 Section
4. Les textes
fondamentaux......................................................................................55
10. 10 INTRODUCTION LA COMPTABILIT P1191-F1/4 CHAPITRE 2.
OBJECTIF ET PRINCIPES COMPTABLES APPLICABLES EN FRANCE...58 Section
1. Lobjectif dimage fidle
.....................................................................................58
Section 2. Les principes
comptables.....................................................................................59
CHAPITRE 3. LA CONVERGENCE DU PLAN COMPTABLE GNRAL AVEC LE
RFRENTIEL IFRS
.............................................................................................62
Section 1. Les volutions du cadre de la comptabilit financire en
France......................62 Section 2. Les modalits de
convergence.............................................................................64
Section 3. Les difficults de la convergence (ou problmes poss par
la convergence)
.........................................................................................................64
Section 4. La poursuite de la convergence dans lavenir
....................................................65 TITRE 5.
LORGANISATION DU SYSTME COMPTABLE
FRANAIS........................... 66 CHAPITRE 1. LES DOCUMENTS
OBLIGATOIRES
.................................................................66
Section 1. Les pices justificatives
.......................................................................................66
Section 2. Les livres comptables obligatoires
......................................................................67
CHAPITRE 2. LE PLAN DES
COMPTES.....................................................................................68
Section 1. Les
classes.............................................................................................................69
Section 2. Le cadre comptable
..............................................................................................69
Section 3. La codification des comptes
................................................................................71
CHAPITRE 3. LES SYSTMES DORGANISATION DE LA COMPTABILIT
...................79 Section 1. Un document non obligatoire mais
essentiel : la balance..................................79 Section
2. Le systme comptable
classique..........................................................................82
Section 3. Le systme
centralisateur.....................................................................................83
COMPLMENT : PRSENTATION DUNE MTHODE DAPPRENTISSAGE DE
LENREGISTREMENT COMPTABLE DE TYPE AXIOMATIQUE (alternative possible
celle propose dans le titre 3)
................................................100 CHAPITRE 1.
ANALYSE DES TYPES DOPRATIONS RALISES PAR LENTREPRISE (ANALYSE EN
VUE DE LENREGISTREMENT COMPTABLE)
......................................................................................................100
Section 1. Typologie des oprations ralises par une
entreprise.....................................100 Section 2. Schma
gnral : le circuit de lentreprise (premire
approche).....................102 CHAPITRE 2. LES FLUX
.............................................................................................................103
Section 1. Dfinition
(rappel)..............................................................................................103
Section 2. Typologie des
flux..............................................................................................103
Section 3. Notions de ressources et
demplois...................................................................105
Section 4. Le mcanisme de la partie double
(rappel).......................................................106
CHAPITRE 3. LENREGISTREMENT COMPTABLE DES FLUX
........................................106 Section 1. Rgles de
fonctionnement dun
compte............................................................106
Section 2. La correspondance entre les types doprations, la nature
des flux et les comptes
...............................................................................................................107
Section 3.
Complments......................................................................................................107
Section 4. Exemple dapplication corrig
..........................................................................109
11. P1191-F1/4 SRIE 01 11 LA MODLISATION COMPTABLE TITRE 1.
LMENTS INTRODUCTIFS CHAPITRE 1. HISTORIQUE La comptabilit est, dans
sa forme la plus simple, la plus ancienne des techniques de
gestion. Elle assurait, ds la prhistoire, une fonction de comptage
(recensement des ttes de troupeaux, des sacs de grains, etc.) et de
mmorisation. La prhistoire Des os du palolithique (poque remontant
plus de 12 000 ans) recouverts dentailles semblent tre les
tmoignages les plus anciens de comptages . La priode antique ou
protohistorique Vers 4000 av. J.-C., les scribes chaldens notaient
dans la terre glaise les donnes portant sur les changes commerciaux
et les ventes de terrains. Les critures dcrivaient les objets des
transactions et les quantits changes. Les archologues ont galement
dcouvert des traces avres denregistrements comptables dans les
civilisations gyptienne, sumrienne, inca... Certains spcialistes
tiennent ces dcouvertes pour les premiers tmoignages dune
comptabilit lmentaire ; dautres, arguant du fait quil ny a pas
vraiment valuation mais simple dnombrement, affirment quil sagit en
fait de statistiques. De lAntiquit la Renaissance Laccroissement
des changes sous-tendu par lusage de la monnaie a gnr des besoins
croissants dinformation et entran le dveloppement de la
comptabilit. La comptabilit romaine est probablement une des formes
les plus anciennes de comptabilit de caisse partie simple dont
lobjet est la valorisation et le contrle du patrimoine du pater
familias entre le moment de son entre en possession de lhritage et
celui de son dcs. Les armateurs vnitiens ou gnois pratiquaient une
forme de commerce maritime qui consistait envoyer vers lOrient des
navires chargs de marchandises. Au dpart taient enregistres les
sorties de fonds ncessaires lachat du bateau et du fret de dpart.
Dans le cas favorable du retour dun bateau (les pertes maritimes
dues aux temptes, aux faits de guerre ou aux actes de pirateries
taient trs frquentes), le marchand enregistrait la recette tire de
la vente de la cargaison et de la revente du navire. Dans ce genre
dactivit florissante mais aussi trs risque, le rsultat tait connu
voyage par voyage, par diffrence entre les recettes et les dpenses.
La comptabilit moderne (comptabilit en partie double) est apparue
en Italie du Nord, entre le Xe et le XVe sicles. la fin du Moyen
ge, les conditions taient propices au dveloppement de lconomie et
des changes terrestres. De grandes foires se tenaient le long des
axes dchange du nord de lAllemagne au nord de lItalie en passant
par la France (foire de Troyes par exemple). Le crdit sest dvelopp
aussi, do la ncessit de tenir des comptes de tiers : cranciers et
dbiteurs. La comptabilit de caisse ntant pas adapte, la prise en
compte du nouveau besoin dinformation a entran lmergence
12. 12 INTRODUCTION LA COMPTABILIT P1191-F1/4 dune comptabilit
partie double. La relative rgularit dans le temps de lactivit
appelait une mesure priodique du rsultat, et non pas au coup par
coup. Dans un trait darithmtique1, publi en 1494 par le moine
franciscain Luca Pacioli, figure un Trait de comptes et des
critures qui constitue une description complte de la mthode partie
double. En 1673, une ordonnance de Colbert impose aux commerants de
dresser un inventaire au minimum tous les deux ans, la tenue de
livres de comptes, et institue les rgles de forme indispensables
pour que les livres comptables puissent tre admis par les juges
comme moyens de preuve. Les temps modernes : du XVIIIe sicle nos
jours La cration de grandes compagnies commerciales au XVIIIe
sicle, puis celle de grandes entreprises industrielles et de
transport ferroviaire au cours du XIXe sicle ont suscit un
dveloppement de loutil comptable. Les grandes entreprises ont pris
lhabitude de mesurer et danalyser intervalles rapprochs leur
patrimoine et leur rsultat, notamment en raison de lobligation
dinformer priodiquement leurs actionnaires sur leur gestion. La
comptabilit analytique a fait son apparition dans la seconde moiti
du XIXe sicle, car les entreprises industrielles prouvaient le
besoin de connatre leurs cots de production. Durant cette priode,
les pouvoirs publics ont dict des textes fondamentaux : Code de
commerce promulgu par Napolon Ier en 1807, Loi sur les socits
commerciales du 24 juillet 1867 (rforme par la loi du 24 juillet
1966), puis par la loi sur les nouvelles rgulations conomiques (loi
NRE n 2001-420 du 15 mai 2001). Au cours de la seconde moiti du XXe
sicle, la comptabilit entre en force dans le monde agricole. La fin
du XXe sicle est marque par lmergence de comptabilits non
commerciales et la rforme de la comptabilit des communes. Le
dveloppement extraordinaire de linformatique depuis les annes 1980
est un fait marquant. En effet, le couple ordinateur-logiciels
constitue un outil technique dont la puissance saccrot de manire
vertigineuse. Son impact sur le travail du comptable et lvolution
des mtiers de la comptabilit est trs fort. Les possibilits offertes
par les bases de donnes stimulent la rflexion au niveau conceptuel.
Linstitutionnalisation et la normalisation sont des faits qui
marquent fortement lvolution de la comptabilit depuis le milieu du
XXe sicle. Dans la plupart des pays, les comptabilits sont
normalises, linitiative des pouvoirs publics ou de la profession
elle-mme. Des instances de normalisation internationales proposent
aussi des normes. Cette normalisation soumet les entreprises un
cadre uniforme de tenue des comptabilits et leur impose la
communication des informations sous une forme normalise. Le premier
Plan comptable franais a t publi en 1947, puis rvis en 1957. En
juin 1979, le ministre de lconomie a publi un projet de plan
comptable rvis labor par le Conseil national de la comptabilit. Ce
projet conforme la 4e directive de la Communaut europenne a t
approuv par le ministre de lconomie et des Finances par arrt du 27
aot 1982. Il a t appliqu aux exercices ouverts en 1984. Ce plan a
fait lobjet dune refonte dite droit quasi constant en 1999. Il est
devenu texte rglementaire, applicable immdiatement par son
homologation par arrt ministriel du 22 juin 1999. Depuis 2002, le
Plan comptable franais intgre progressivement les normes
internationales2 de lIASB3. Ce bref historique met en lumire le
caractre volutif de la comptabilit, qui sadapte sans cesse aux
besoins dinformation des organisations (entreprises, associations,
organismes publics) et aux volutions de lenvironnement conomique et
social. 1 Summa de arithmetica, geometria, proportioni et
proportionalit. 2 Normes IFRS (International Financial Reporting
Standards) : normes dinformation financire internationales. 3
International Accounting Standards Board : Conseil des normes
comptables internationales.
13. P1191-F1/4 SRIE 01 13 CHAPITRE 2. QUELQUES DFINITIONS Mme
si toutes les organisations sont concernes par les besoins
dinformation (tat, collectivit locale, association, mnages,
entreprises...), les besoins des entreprises seront privilgis dans
ce cours. Notre entit conomique de rfrence sera donc lentreprise,
mme si la plupart des dveloppements pourraient tre gnraliss dautres
formes dorganisations. Section 1. Lentreprise : quelques notions
lmentaires Lentreprise peut tre dfinie comme une unit conomique et
juridique combinant divers facteurs de production (capital,
travail, matires), afin de produire des biens et des services
marchands (destins tre vendus sur un march), dans le but de raliser
un bnfice (ou profit). Lentreprise peut appartenir un propritaire
unique (entreprise individuelle), plusieurs associs (socits
commerciales), ltat (entreprises publiques) ou ses adhrents ou
salaris (coopratives). Sur cette approche juridique de lentreprise,
nous vous renvoyons au cours de droit des entreprises. Pour prciser
la notion dentreprise, diffrentes approches complmentaires peuvent
tre retenues : lapproche conomique et sociale, lapproche thorique
(thorie des organisations) et lapproche systme (thorie gnrale des
systmes). Sur ces aspects, nous vous renvoyons aux cours dconomie
(UE 05), de management (UE 07), systmes dinformation (UE 08) ou des
ouvrages traitant de notions fondamentales de gestion dentreprise.
Section 2. Les transactions de lentreprise La comptabilit a pour
objet de mmoriser (enregistrer) les transactions nes des relations
dchanges entre lentreprise et ses diffrents partenaires, internes
et externes. Les transactions prennent la forme de flux rels de
biens et de services (flux matriels et immatriels) et de flux
montaires. Entreprise Marchs financiers et apporteurs de capitaux
(actionnaires, banques,...) Marchs de matires premires,
d'approvisionnements, de services,... (Fournisseurs) Marchs de
produits finis, de services (Clients) Marchs des biens d'quipement
March du travail tat Transactions internes Flux de financement Flux
d'investissements Flux d'exploitation Flux d'exploitation Flux
d'exploitation Flux montaires Flux rels Figure 1 : Les transactions
de lentreprise Lobjectif est de proposer une modlisation de
lentreprise permettant de fournir des images comptables de la
ralit.
14. 14 INTRODUCTION LA COMPTABILIT P1191-F1/4 Section 3.
Dfinition de la comptabilit I. Dfinition du Plan comptable gnral1
La comptabilit est un systme dorganisation de linformation
financire permettant : de saisir, classer, enregistrer des donnes
de base chiffres, et prsenter des tats refltant une image fidle du
patrimoine, de la situation financire et du rsultat de lentit la
date de clture. La comptabilit permet deffectuer des comparaisons
priodiques et dapprcier lvolution de lentit dans une perspective de
continuit dactivit. PCG, art. 120-1 QUELQUES REMARQUES La volont de
garantir la qualit, la clart et lhomognit de linformation comptable
justifie la mise en place de la normalisation comptable. Les tats
auxquels se rfre la dfinition du PCG sont appels les documents de
synthse ; ce sont des documents normaliss obligatoires, qui
comprennent le bilan, le compte de rsultat et lannexe. La
comptabilit constitue un systme dinformation spcifique, qui traite
une information particulire : linformation financire (de
linformation exprime en units montaires). Elle porte donc en
priorit sur des lments quantifiables en monnaie. II. Systme
dinformation comptable Un systme dinformation peut tre dfini comme
un ensemble dlments (matriels, logiciels, personnels) permettant
dacqurir, traiter, mmoriser, communiquer des informations dans le
but dassister les tres humains dans les fonctions dexcution, de
gestion et de prise de dcision. C. HOARAU Comptabilit et
management, Foucher, 20022 Le systme comptable est une modlisation,
une construction humaine visant reprsenter une organisation vivante
et complexe ; en ce sens, la comptabilit est un systme de
reprsentation des flux. Le systme comptable fournit une information
spcifique, adapte aux besoins divers de ses utilisateurs ;
linformation communique constitue un lment essentiel pour les
personnes amenes prendre des dcisions de gestion au sein de
lorganisation. La dfinition de C. Grenier et de J. Bonnebouche
illustre bien cette conception du systme dinformation comptable :
La comptabilit est un systme dinformation spcifique qui traite,
avec des mthodes qui lui sont propres, de linformation exprime en
monnaie. 1 Le Plan comptable gnral (PCG) est un ouvrage de rfrence
en droit comptable. Il sera prsent plus en dtail dans le titre 4 de
la srie. 2 Troisime dition : 2006.
15. P1191-F1/4 SRIE 01 15 Elle a deux rles essentiels : fournir
une reprsentation structure des richesses dune entit conomique,
construire des informations (des agrgats) rpondant des besoins de
gestion, donc refltant des concepts utiles la connaissance et
laction dans le domaine conomique . C. GRENIER et J. BONNEBOUCHE
Systme dinformation comptable, Foucher, 1998 La comptabilit doit
permettre de fournir une information financire diversifie, adapte
aux besoins spcifiques des diffrents utilisateurs. La diversit des
attentes dinformation a conduit distinguer deux types de
comptabilit : la comptabilit financire, qui a un caractre
obligatoire, et la comptabilit de gestion (ou analytique),
facultative. III. Comptabilit financire et comptabilit de gestion
La comptabilit financire a pour vocation denregistrer les
transactions des organisations, principalement les entreprises,
avec leur environnement, afin de dterminer priodiquement sous forme
synthtique leur situation patrimoniale et financire ainsi que le
rsultat global de leurs oprations. De nature rtrospective, la
comptabilit financire, qui joue un rle principal dans linformation
des tiers, est rglemente et audite dans la plupart des pays. La
comptabilit de gestion est un outil daide la prise de dcision des
responsables dans lentreprise. De faon rsume, on peut dcliner dans
une triple direction linformation quelle fournit : analyse globale
de lactivit, analyse des produits et des segments dactivit et
analyse des units organisationnelles (division, branche,
dpartement, service...). Elle a ainsi notamment pour objet de
calculer les cots et dterminer les marges ainsi que le rsultat
analytique par type de produit ou activit. Outre cette fonction de
suivi des rsultats, la comptabilit de gestion fournit linformation
ncessaire llaboration des budgets prvisionnels et lactualisation
des indicateurs de gestion des tableaux de bord des dirigeants. la
diffrence de la comptabilit financire, les informations quelle
produit ne font pas lobjet de rglementations ou de normalisations
ni daudit lgal, et leur diffusion externe est trs limite. La
divulgation publique dinformations que lentreprise utilise pour le
pilotage de ses activits pourrait bnficier ses concurrents et par l
mme lui tre nuisible. C. HOARAU, Comptabilit et management,
Foucher, 2002 Section 4. Les fonctions de la comptabilit gnrale Le
rle de la comptabilit est de fournir des informations quantifies
sur lactivit de lentreprise et sa situation financire. Les chiffres
comptables sont indispensables la gestion de lentreprise. Ils sont
aussi utiliss lextrieur par des personnes ou organismes qui
cherchent connatre la situation de lentreprise pour diffrentes
raisons.
16. 16 INTRODUCTION LA COMPTABILIT P1191-F1/4 SERVICES DE
LENTREPRISE DESTINATAIRES DINFORMATIONS LABORES ENTITS EXTRIEURES
Tiers En vue de la prparation des Administration fiscale dcisions
Banquiers Fournisseurs RENDRE COMPTE Clients stratgiques COB de
gestion aux propritaires Greffe du tribunal de commerce courantes
aux salaris CCE, CE Banque de France etc. AMF : Autorit des marchs
financiers, autrefois commission des oprations de bourse. Cet
organisme est charg de la rglementation et de la surveillance des
bourses de valeurs en France. TITRE 2. SITUATION PATRIMONIALE ET
DOCUMENTS DE SYNTHSE La rglementation comptable en vigueur impose
ltablissement de documents de synthse en fin dexercice comptable :
le bilan, le compte de rsultat et une annexe. REMARQUE Un exercice
comptable comprend 12 mois conscutifs, et ne concide pas
ncessairement avec une anne civile1. Nous laisserons lannexe de ct
pour linstant, et nous contenterons dune prsentation trs simplifie
des deux autres documents de synthse : le bilan et le compte de
rsultat. Une prsentation dtaille des trois documents de synthse
sera faite dans la srie 04. CHAPITRE 1. LE BILAN, PHOTOGRAPHIE
COMPTABLE DU PATRIMOINE DE LENTREPRISE Section 1. Vue densemble I.
Dfinition Le bilan est un document comptable normalis qui dcrit la
situation patrimoniale de lentreprise, un moment donn. Dans le
langage courant, faire le bilan , cest recenser lensemble des
lments dune situation donne (positifs et ngatifs) et en faire la
synthse. Pour une entit conomique, il sagira de faire le point sur
la valeur de ce quelle possde, ce quelle doit, etc. Lide est de
proposer une reprsentation du patrimoine de lentreprise, analys
sous deux aspects : les avoirs (tout ce que lentreprise possde) :
du matriel, un local dont on est propritaire, de largent sur un
compte bancaire, des stocks, des crances, etc. ; les ressources qui
ont permis de financer ces avoirs : apports des associs, dettes,
etc. 1 Une dure suprieure est autorise lors du 1er exercice ( la
cration de la socit), mais un inventaire doit tre pratiqu au bout
de 12 mois.
17. P1191-F1/4 SRIE 01 17 Les avoirs peuvent sanalyser comme
diffrentes faons dutiliser les ressources disponibles ( quoi sert
largent ?). On vrifiera toujours, pour une priode donne, lgalit
suivante : Somme des avoirs (Somme des emplois) = Somme des
ressources Par convention, les emplois figurent dans la partie
gauche du bilan (ACTIF) et les ressources dans la partie droite
(PASSIF). ACTIF PASSIF Tout ce que lentreprise possde Ressources
Total de lactif = Total du passif II. Illustration Thophile Le Bar
et son frre Simon dcident de constituer une SARL (Socit
responsabilit limite) dnomme La Mare Fraternelle qui aura pour
objet le commerce de mare, le conditionnement, la vente et
lexpdition en gros, demi-gros et dtail de tous les produits de la
mer. Lobjet principal sera donc le ngoce de poissons frais, et la
socit aura une activit purement commerciale1. REMARQUE 1
Lillustration propose constitue une approche intuitive de la
comptabilit financire. REMARQUE 2 Lactivit est dite commerciale
quand lentreprise achte et revend sans transformation des biens.
Ces biens sont alors qualifis de marchandises. Il sagit de ngoce.
Lactivit est dite industrielle quand lentreprise achte des biens
quelle transforme avant de les revendre : les matires premires
achetes participent llaboration de produits finis destins la vente.
Cest lutilisation faite dun bien achet qui dtermine sa
qualification. Dans notre exemple, La Mare Fraternelle achte des
bacs de poissons au Port de pche de Lorient et les revend tels
quels aux poissonneries : le poisson est une marchandise. Si La
Mare Fraternelle fabriquait des plats cuisins, le poisson serait
considr comme une matire premire, et les plats comme des produits
finis. Les deux frres, qui viennent dhriter de leur vieil oncle
dAmrique, sont en mesure de puiser 50 000 chacun dans leur pargne
personnelle. En change de leur apport, les associs reoivent des
parts sociales pour 50 000 chacun. La mise de fonds des associs
(100 000 ) est dpose sur le compte bancaire de la SARL. Largent sur
le compte bancaire est un emploi et cest lapport des associs (appel
capital) qui constitue la ressource. REMARQUE 3 Selon le PCG
(article 441-10) : Dans les socits, le capital reprsente la valeur
nominale des actions ou des parts sociales. 1 Cette illustration
est librement inspire dun jeu dinitiation la comptabilit mis au
point et diffus par le GRAPFIG (Groupement de recherche en
applications pdagogiques en finance et en gestion). Pour en savoir
plus : www.grapfig.net
18. 18 INTRODUCTION LA COMPTABILIT P1191-F1/4 Bilan douverture
au 01/01 ACTIF PASSIF Compte Banque 100 000 Capital 100 000 Total
ACTIF 100 000 Total PASSIF 100 000 Le capital de la SARL La Mare
Fraternelle slve donc 100 000 (somme des parts sociales de Thophile
et de Simon). Il correspond la valeur des apports raliss par les
propritaires de lentreprise (associs dune SARL ou actionnaires dune
SA). Cest une ressource apporte par des tiers (donc externe), qui
naura pas tre rembourse (sauf en cas de liquidation de la socit ou
de dpart dun associ). On parlera de capital individuel dans le cas
dune entreprise individuelle, et de capital social dans le cas dune
socit. Capital = Contrepartie des apports en nature et/ou en
numraire des propritaires de lentreprise Thophile et Simon Le Bar
recensent lensemble des lments ncessaires pour dmarrer leur activit
: un camion : 25 000 du matriel dexploitation : 15 000 un magasin :
100 000 de largent sur un compte bancaire pour faire face aux
premires dpenses : 1 000 Le total des besoins slve donc 141 000 .
La somme dpose sur le compte bancaire ne couvre pas la totalit des
besoins. Les associs dcident de recourir un emprunt bancaire pour
complter les ressources de la socit (41 000 ). Bilan aprs emprunt
ACTIF PASSIF Compte Banque 141 000 Capital 100 000 Emprunt 41 000
Total 141 000 Total 141 000 Application 1 Au cours de la premire
semaine de janvier, largent disponible est utilis pour raliser les
investissements ncessaires (achats du camion, du matriel et du
magasin). Prsentez le bilan simplifi de La Mare Fraternelle lissue
de ces oprations, en utilisant le cadre ci- dessous. (Corrig en fin
chapitre.) ACTIF PASSIF Total ACTIF Total PASSIF En rsum, le bilan
est un document comptable qui dcrit le patrimoine de lentreprise
une date donne, en distinguant les lments actifs et passifs. Cest
un document de synthse qui doit tre tabli la clture de lexercice
comptable. Lgalit automatique des emplois et des ressources se
traduit dans le bilan par lgalit suivante : total actif = total
passif.
19. P1191-F1/4 SRIE 01 19 Prcisons maintenant le contenu et la
structure du bilan, en nous rfrant au dcret comptable du 29
novembre 19831. Lobjectif nest pas de proposer ici une description
trs dtaille du bilan (ceci sera fait dans la srie 04) mais plutt
une vision densemble, et de vous permettre de comprendre selon
quels critres ce document est structur. Section 2. Lactif du bilan
Dfinition du PCG 1. Un actif est un lment identifiable du
patrimoine ayant une valeur conomique positive pour lentit,
cest--dire un lment gnrant une ressource que lentit contrle du fait
dvnements passs et dont elle attend des avantages conomiques
futurs. 2. Une immobilisation corporelle est un actif physique
dtenu, soit pour tre utilis dans la production ou la fourniture de
biens ou de services, soit pour tre lou des tiers, soit des fins de
gestion interne et dont lentit attend quil soit utilis au-del de
lexercice en cours. 3. Une immobilisation incorporelle est un actif
non montaire sans substance physique. 4. Un stock est un actif
dtenu pour tre vendu dans le cours normal de lactivit, ou en cours
de production pour une telle vente, ou destin tre consomm dans le
processus de production ou de prestation de services, sous forme de
matires premires ou de fournitures. PCG, art. 211-1, al. 1 4
Lavantage conomique futur reprsentatif dun actif est le potentiel
qua cet actif de contribuer, directement ou indirectement, des flux
nets de trsorerie au bnfice de lentit. PCG, art. 211-2, al. 1er Les
actifs sont ainsi classs selon leur fonction conomique (ou
destination). Les biens et les valeurs destins rester durablement
dans lentreprise, dans la mesure o ils concourent son activit,
constituent lactif immobilis. Dans lexemple de La Mare Fraternelle,
lactif immobilis comprend le camion, le matriel et le magasin. Les
lments qui participent au cycle dexploitation et sont amens se
renouveler frquemment constituent lactif circulant (largent dans le
cas de La Mare Fraternelle). REMARQUE Dans le cas dune activit
industrielle, le cycle dexploitation comprend trois phases et peut
tre schmatis ainsi (en ngligeant les stocks) : Achats de matires
premires (Approvisionnement) Fabrication de produits finis
(Production) Distribution de produits finis (Vente) Dans le cas
dune activit commerciale, on distingue deux phases : Achats de
marchandises (Approvisionnement) Distribution de marchandises
(Vente) 1 Dcret 83-1020 du 29 novembre 1983, DC 9 DC 13.
20. 20 INTRODUCTION LA COMPTABILIT P1191-F1/4 I. Lactif
immobilis On distingue trois types dimmobilisations : Les
immobilisations incorporelles sont essentiellement des lments
immatriels dont lentreprise est propritaire. Elles comprennent par
exemple les brevets, les licences, les logiciels, les marques, le
fonds commercial, etc. Les immobilisations corporelles sont des
biens matriels possds par lentreprise : terrains, constructions,
matriel et outillage, mobilier, etc., dont la dure de possession
prvue dpasse 1 an. Les immobilisations financires sont des avoirs
caractre financier : participations dans dautres socits par
exemple, ou prts consentis. II. Lactif circulant Les stocks et
en-cours comprennent des lments stocks destins tre consomms
(matires premires et autres approvisionnements) ou vendus
(marchandises, produits finis). Les crances se composent notamment
des crances clients, qui reprsentent la part non encore encaisse du
chiffre daffaires ralis. Elles matrialisent les dlais de paiement
accords aux clients de lentreprise (crdit client). Les Valeurs
mobilires de placement (VMP) sont des titres (actions, obligations)
achets des fins spculatives (placements court terme) ou dans une
optique de gestion optimise de la trsorerie active. REMARQUE Les
actions dtenues par lentreprise sont classes soit en
immobilisations financires, soit en VMP, selon leur finalit. Les
disponibilits correspondent la trsorerie active de lentreprise,
cest--dire aux liquidits quelle dtient en espces (caisse) ou sur un
compte bancaire (banque postale incluse). Section 3. Le passif du
bilan Le passif du bilan recense lensemble des sources de
financement de lentreprise, classes selon leur origine. On
distinguera pour linstant deux grandes rubriques : les capitaux
propres (passif interne) et les dettes (passif externe). I. Les
capitaux propres Les capitaux propres sont des ressources propres
lentreprise, qui appartiennent ses propritaires (exploitant
individuel, associs ou actionnaires). Ce sont des sources de
financement qui ont deux origines possibles ; on distingue en effet
les ressources : apportes par les propritaires : le capital
(origine externe) ; gnres par lactivit de lentreprise : bnfices
antrieurs non distribus et mis en rserves, et rsultat de lexercice
non encore affect1 (bnfice ou perte) (origine interne). REMARQUE Le
rsultat de lexercice mesure la cration de richesse relative un
exercice comptable. Lactivit de lentreprise peut gnrer une
augmentation de richesse (bnfice) ou un appauvrissement (perte). Si
lactivit de lentreprise gnre une perte, celle-ci figure avec un
signe moins dans le bilan (vient en diminution des capitaux
propres). 1 Le bnfice (aprs impt) de lexercice a deux affectations
possibles : distribution (versement de dividendes aux actionnaires
par exemple) ou mise en rserve au sein de lentreprise.
21. P1191-F1/4 SRIE 01 21 II. Les dettes Les dettes sont des
ressources prtes par des tiers, quil faudra rembourser. Elles
constituent au sens du PCG le passif externe. Un passif est un
lment du patrimoine ayant une valeur conomique ngative pour lentit,
cest--dire une obligation de lentit lgard dun tiers dont il est
probable ou certain quelle provoquera une sortie de ressources au
bnfice de ce tiers, sans contrepartie au moins quivalente attendue
de celui-ci. Lensemble de ces lments est dnomm passif externe. PCG,
art. 212-1 Les dettes sont regroupes en trois catgories : emprunts
et dettes assimiles : emprunts auprs des tablissements de crdit par
exemple ; dettes fournisseurs : elles constituent la part non
encore rgle des achats, et matrialisent les dlais de paiement
accords par les fournisseurs ; autres dettes : dettes fiscales et
sociales par exemple (montants ds aux organismes sociaux ou au
Trsor public). REMARQUE Daprs le dcret comptable de novembre 1983 :
Le passif du bilan fait apparatre successivement au moins les
lments suivants : les capitaux propres, les autres fonds propres,
les provisions pour risques et charges, les dettes, et les comptes
de rgularisation et les carts de conversion. Dcret comptable DC 13
Section 4. En rsum Le bilan dcrit le patrimoine de lentreprise,
analys en termes demplois et de ressources. En langage non
comptable, on pourrait dire que les ressources montrent do vient
largent de lentreprise (origine des flux), et que les emplois
dcrivent la faon dont largent est utilis (destination). Voici la
structure simplifie dun bilan (avant affectation du rsultat de
lexercice) : ACTIF Exercice N N1 PASSIF Exercice N N1 Actif
immobilis Capitaux propres Immobilisations incorporelles X X
Capital X X Immobilisations corporelles X X Rserves X X
Immobilisations financires X X Rsultat de lexercice (bnfice ou
perte) X X Total I X X Total I X X Actif circulant Dettes Stocks X
X Emprunts X X Crances clients X X Dettes fournisseurs X X VMP X X
Autres dettes X X Disponibilits X X Total II X X Total II X X Total
Actif X X Total Passif X X
22. 22 INTRODUCTION LA COMPTABILIT P1191-F1/4 On vrifie
toujours lgalit suivante : Total Actif = Total Passif Application 2
Prsentez le bilan de La Mare Fraternelle selon le modle expos
ci-dessus ( lissue des oprations dinvestissement). (Corrig
ci-dessous.) Corrig des applications Application 1 ACTIF PASSIF
Camion 25 000 Capital 100 000 Matriel dexploitation 15 000 Emprunt
bancaire 41 000 Magasin 100 000 Compte Banque 1 000 Total ACTIF 141
000 Total PASSIF 141 000 Application 2 Bilan simplifi de La Mare
Fraternelle au 08/01/N ACTIF PASSIF Actif immobilis Capitaux
propres Immobilisations corporelles Capital 100 000 Magasin 100 000
Matriel 15 000 Camion 25 000 Total I 140 000 Total I 100 000 Actif
circulant Dettes Disponibilits 1 000 Emprunts 41 000 Total II 1 000
Total II 41 000 Total Actif 141 000 Total Passif 141 000 CHAPITRE
2. LVOLUTION DE LA SITUATION PATRIMONIALE ET LA NOTION DE RSULTAT
La SARL La Mare Fraternelle dmarre son activit commerciale. Elle va
donc tablir des transactions avec ses diffrents partenaires, et ces
changes vont modifier son patrimoine. Certaines oprations auront
pour seule incidence de changer la structure du patrimoine
(mutations non gnratrices de rsultat), dautres vont lui permettre
de crer de la richesse. Si lactivit de lentreprise cre de la
richesse, elle gnre une ressource interne supplmentaire. Cette
ressource qui rsulte de lactivit sappelle le rsultat de lexercice.
Au bilan, nous constaterons une augmentation de la valeur des
capitaux propres.
23. P1191-F1/4 SRIE 01 23 Intressons-nous aux premires
oprations de La Mare Fraternelle, ralises au cours de la 2e semaine
de janvier : 1. Emprunt bancaire de 7 500 , en vue de financer de
nouveaux investissements. 2. Achat dune armoire frigorifique pour 8
000 , rgle au comptant. 3. Achat de 10 bacs de maquereaux pour un
total de 200 , de 5 bacs de bars de ligne pour un total de 500 et
de 5 bacs de soles pour un total de 600 . Le fournisseur (Port de
pche de Lorient) accorde un dlai de paiement de 30 jours. Quel est
limpact de ces oprations sur le patrimoine de lentreprise ?
Lentreprise est-t-elle plus riche ou moins riche quavant ?
Application 3 Compltez le tableau ci-dessous pour mesurer
lincidence des oprations sur les postes du bilan, en rajoutant des
postes si ncessaire. (Corrig en fin de chapitre.) CONSEILS
MTHODOLOGIQUES Lapplication se traite selon le principe des menus
droulants. Il convient de crer un tableau danalyse comprenant onze
colonnes de nombres et autant de lignes que doprations proposes, y
compris la cration de lentreprise et les premiers investissements.
Magasin Matriel Camion Disponi- bilits Capital Emprunts Montant
initial 100 000 15 000 25 000 1 000 100 000 41 000 Opration (1)
Opration (2) Opration (3) Montant final Calculons le total des
capitaux propres, sachant que : CP = Total de lactif Total des
dettes CP = (100 000 + 23 000 + 25 000 + 500 + 1 300) (48 500 + 1
300) = 100 000 Le montant des capitaux propres est inchang par
rapport au bilan douverture : lentreprise nest ni plus riche, ni
moins riche quavant. Elle possde en effet plus de matriels et plus
de stocks, mais moins de disponibilits et plus de dettes. Prsentez
le bilan de La Mare Fraternelle lissue de cette premire semaine
dactivit. Application 4 Bilan simplifi de La Mare Fraternelle au
16/01/N ACTIF PASSIF Actif immobilis Capitaux propres Total I Total
I Actif circulant Dettes Total II Total II Total Actif Total Passif
(Corrig en fin de chapitre.)
24. 24 INTRODUCTION LA COMPTABILIT P1191-F1/4 Mme si le total
du bilan a augment (149 800 141 000 = +8 800 ), la socit na pas cr
de richesse. Laugmentation de lactif est finance par des ressources
externes : des dettes fournisseurs (1 300 ) et un emprunt bancaire
supplmentaire (7 500 ), quil faudra rembourser. SUITE DE
LILLUSTRATION Les autres oprations du mois de janvier sont les
suivantes : 4. Achat de sachets demballage pour 300 , rgls au
comptant. 5. Ventes de 5 bacs de maquereaux pour un total de 500 ,
5 bacs de bars pour un total de 1 000 et 5 bacs de soles pour un
total de 1 200 ; les clients (des poissonneries et des restaurants)
rglent pour moiti au comptant, le reste 30 jours. 6. Rglement dune
facture dlectricit pour 200 . la fin du mois, on constate les
lments suivants : 7. Il reste pour 200 de sachets non utiliss. 8.
Le poisson qui reste en stock est invendable et devra tre jet (5
bacs de maquereaux). Contrairement aux oprations (1) (3), les
oprations (4) (8) ont toutes une incidence en termes de cration de
richesse : certaines gnrent des ressources (les ventes par exemple)
et augmentent le rsultat ; dautres constituent des cots, qui
viennent diminuer le rsultat. Si les oprations qui gnrent des
ressources ont une valeur suprieure celles qui constituent des
cots, alors on dira que le rsultat de lactivit est un bnfice
(cration de richesse) ; dans le cas contraire, on parlera de perte
(destruction de richesse). Nous allons donc introduire une colonne
Rsultat dans notre tableau de suivi des lments du patrimoine.
REMARQUE Tant que les sachets ne sont pas utiliss (consomms), ils
font partie du patrimoine de lentreprise et figurent en stock dans
le bilan. Ce nest qu partir du moment o ils sortent du stock pour
emballer du poisson quils constituent une consommation donc un cot
pour lentreprise. La valeur des sachets utiliss viendra en
diminution du rsultat. Le raisonnement est similaire pour le
poisson. Tant que le poisson nest pas revendu, il figure en stock
dans le bilan. Ds que La Mare Fraternelle commencera vendre, il
faudra sortir les bacs vendus du stock (baisse de la valeur du
stock) et considrer cette sortie comme une consommation. La valeur
dachat du poisson revendu constitue un cot. Pour analyser lopration
(5), on procde en deux temps : (5)(a) On prlve du poisson dans le
stock pour le vendre : cette sortie de stock est un cot qui vient
baisser le rsultat. (5)(b) La vente du poisson gnre une ressource
qui vient augmenter le rsultat. Application 5 Compltez nouveau le
tableau de suivi de la situation patrimoniale, en utilisant une
colonne Rsultat (pour noter laugmentation de richesse ou
lappauvrissement). (Corrig en fin de chapitre.)
25. P1191-F1/4 SRIE 01 25 Magasin Matriel Camion Disponibi-
lits Capital Emprunts Stock poisson Stock sachets Dettes fournis-
seurs Crances clients Rsultat Montant initial 100 000 23 000 25 000
500 100 000 48 500 1 300 1 300 (4) (5) (a)(1) (5) (b)(2) (6) (7)
(3) (8) (4) Total 1. Rappel du cot dachat du poisson revendu : 5
bacs de maquereaux pour 100 , 5 bacs de bars pour 500 et 5 bacs de
soles pour 600 . La valeur du stock diminue donc de 1 200 et ce cot
vient sinscrire dans la colonne Rsultat avec un signe moins
(appauvrissement). 2. Dtail du prix de vente du poisson : 5 bacs de
maquereaux pour 500 , 5 bacs de bars pour 1 000 et 5 bacs de soles
pour 1 200 . La ressource tire des ventes (2 700 ) vient augmenter
le rsultat. Cette ressource a deux emplois : hausse des
disponibilits et apparition dune crance clients. 3. Linventaire des
sachets met en vidence le fait que la consommation de sachets sest
leve 100 . Cette consommation vient diminuer la valeur du stock et
constitue un cot qui diminue le rsultat. 4. Le poisson jet (qui a t
achet 100 ) sort du stock et vient augmenter les cots. Cest une
perte. Application 6 En vous aidant du tableau de suivi du
patrimoine, prsentez maintenant le bilan de La Mare Fraternelle au
31/01/N. (Corrig en fin de chapitre.) Lactivit de ngoce de poisson
a permis de gnrer une ressource supplmentaire slevant 1 100 . Ce
bnfice figure dans les capitaux propres. Le bilan permet de rendre
compte des variations de richesse (bnfice ou perte) de lentreprise,
mais pas de comprendre do viennent ces variations. En effet, le
bilan ne donne pas de dtail sur le bnfice de 1 100 . Dans un bilan,
le rsultat apparat comme la variation des capitaux propres entre le
dbut et la fin de la priode. Pour comprendre comment le rsultat se
construit, un autre document de synthse est ncessaire : le compte
de rsultat. Corrig des applications Application 3 Magasin Matriel
Camion Disponibilits Capital Emprunts Stocks marchandises Dettes
fournisseurs Montant initial 100 000 15 000 25 000 1 000 100 000 41
000 Opration (1) 7 500 7 500 Opration (2) 8 000 8 000 Opration (3)
1 300 1 300 Montant final 100 000 23 000 25 000 500 100 000 48 500
1 300 1 300
26. 26 INTRODUCTION LA COMPTABILIT P1191-F1/4 Application 4
Bilan simplifi de La Mare Fraternelle au 16/01/N ACTIF PASSIF Actif
immobilis Capitaux propres Immobilisations corporelles Capital 100
000 Magasin 100 000 Matriel 23 000 Camion 25 000 Total I 148 000
Total I 100 000 Actif circulant Dettes Stocks marchandises 1 300
Emprunts 48 500 Disponibilits 500 Dettes fournisseurs 1 300 Total
II 1 800 Total II 49 800 Total Actif 149 800 Total Passif 149 800
Application 5 Magasin Matriel Camion Disponi- bilits Capital
Emprunts Stock poisson Stock sachets Dettes fournis- seurs Crances
clients Rsultat Montant initial 100 000 23 000 25 000 500 100 000
48 500 1 300 1 300 (4) 300 300 (5) (a) 1 200 1 200 (5) (b) 1 350 1
350 2 700 (6) 200 200 (7) 100 100 (8) 100 100 Total 100 000 23 000
25 000 1 350 100 000 48 500 0 200 1 300 1 350 1 100 Application 6
Bilan simplifi de La Mare Fraternelle au 31/01/N ACTIF PASSIF Actif
immobilis Capitaux propres Immobilisations corporelles Capital 100
000 Magasin 100 000 Rsultat du mois (bnfice) 1 100 Matriel 23 000
Camion 25 000 Total I 148 000 Total I 101 100 Actif circulant
Crances clients 1 350 Dettes Stock sachets 200 Emprunts 48 500
Disponibilits 1 350 Dettes fournisseurs 1 300 Total II 2 900 Total
II 49 800 Total Actif 150 900 Total Passif 150 900
27. P1191-F1/4 SRIE 01 27 CHAPITRE 3. LE COMPTE DE RSULTAT,
FILM DE LACTIVIT DE LENTREPRISE Le compte de rsultat est un
document normalis qui dtermine, pour une priode de temps donne
(lexercice par exemple), la formation du rsultat des oprations de
lentreprise. Dfinition du PCG Le compte de rsultat rcapitule les
charges et les produits de lexercice, sans quil soit tenu compte de
leur date de paiement ou dencaissement... PCG, art. 130-3 Section
1. Dfinition des charges et des produits I. Les produits Dfinition
du PCG Les produits comprennent : les sommes ou valeurs reues ou
recevoir : W en contrepartie de la fourniture par lentit de biens,
travaux, services, ainsi que des avantages quelle a consentis, W en
vertu dune obligation lgale existant la charge dun tiers, W
exceptionnellement, sans contrepartie ; la production stocke ou
dstocke au cours de lexercice ; la production immobilise ; les
reprises sur amortissements, dprciations et provisions ; les
transferts de charges ; le prix de cession des lments dactifs cds,
sous rserve des dispositions particulires fixes larticle 332-6 pour
les titres immobiliss de lactivit de portefeuille et larticle 332-9
pour les titres de placement. PCG, art. 222-1 ce stade du cours de
comptabilit, il nest pas ncessaire de connatre lensemble de ces
produits. Il est important en revanche de bien comprendre que les
produits sont des ressources gnres par lactivit dune priode donne,
qui contribuent positivement la formation du rsultat. Par exemple,
le chiffre daffaires ralis par La Mare Fraternelle (ventes pour 2
700 ) est une ressource produite par lactivit du mois de janvier.
Notez bien quun produit nest pas ncessairement encore encaiss : les
clients de La Mare Fraternelle nont rgl que la moiti des ventes ;
peu importe la date dencaissement du produit, qui peut mme tre non
encaissable (reprises sur dprciations et provisions). II. Les
charges Dfinition du PCG Les charges comprennent : les sommes ou
valeurs verses ou verser : W en contrepartie de marchandises,
approvisionnements, travaux et services consomms par lentit ainsi
que des avantages qui lui ont t consentis, W en excution dune
obligation lgale, W exceptionnellement, sans contrepartie ; les
dotations aux amortissements, dprciations et provisions ;
28. 28 INTRODUCTION LA COMPTABILIT P1191-F1/4 la valeur dentre
diminue des amortissements des lments dactif cds, dtruits ou
disparus, sous rserve des dispositions particulires fixes larticle
332-6 pour les titres immobiliss de lactivit de portefeuille et
larticle 332-9 pour les titres de placement. PCG, art. 221-1 Les
charges peuvent tre dfinies comme des consommations de biens et de
services, comme des emplois dfinitifs. Elles constituent des cots
gnrs par lactivit de lentreprise et contribuent ngativement la
formation du rsultat de lexercice. On ne tient pas compte de la
date de dcaissement de la charge (peu importe quelle soit rgle ou
pas), qui peut mme tre non dcaissable (dotations aux
amortissements). III. Classification des charges et des produits et
dcomposition du rsultat de lexercice Le rsultat de lexercice est la
diffrence entre le total des produits et le total des charges de
lexercice : Rsultat de lexercice = Total des produits de lexercice
Total des charges de lexercice (ressources produites) (moyens
consomms) Les produits et les charges sont classs en trois
catgories, selon leur nature. On distingue les lments :
dexploitation : charges et produits lis lactivit normale et
courante de lentit ; caractre financier : charges et produits lis
aux oprations de financement et de placement (intrts par exemple) ;
caractre exceptionnel : lments qui ne sont pas lis lactivit
courante, non rcurrents. Le rsultat de lexercice peut ainsi se
dcomposer en trois rsultats : Rsultat dexploitation = Produits
dexploitation Charges dexploitation Rsultat financier = Produits
financiers Charges financires Rsultat exceptionnel = Produits
exceptionnels Charges exceptionnelles Les lments dexploitation et
caractre financier font partie de lactivit courante de lentit, et
sopposent ainsi aux lments exceptionnels qui ont un caractre non
rptitif. Rsultat courant = Rsultat dexploitation + Rsultat
financier Les produits et les charges de lexercice sont classs au
compte de rsultat de manire faire apparatre par diffrence les
lments du rsultat courant et le rsultat exceptionnel dont la
ralisation nest pas lie lexploitation courante de lentreprise.
Dcret comptable DC 14
29. P1191-F1/4 SRIE 01 29 Section 2. Prsentations du compte de
rsultat Deux prsentations sont possibles. I. Compte de rsultat en
tableau Dans le compte de rsultat sous forme de tableau, les
produits sont inscrits droite et les charges gauche. Si les
produits sont suprieurs aux charges, le bnfice sinscrit dans la
partie gauche, afin dquilibrer le tableau. Dans le cas contraire,
la perte sinscrit dans la partie droite. Compte de rsultat simplifi
en tableau Charges Exercice N Exercice N1 Produits Exercice N
Exercice N1 Charges dexploitation X X Produits dexploitation X X
Charges financires X X Produits financiers X X Charges
exceptionnelles X X Produits exceptionnels X X Participation des
salaris X X Impt sur les bnfices X X Total des charges X X Total
des produits X X Solde crditeur (Bnfice) X X Solde dbiteur (Perte)
X X Total gnral X X Total gnral X X Nous laisserons de ct pour
linstant les aspects relatifs limposition du bnfice et son
affectation. Les rubriques Participation des salaris et Impt sur
les bnfices ne seront pas encore utilises ce stade du cours. Au
sein des charges dexploitation, le compte de rsultat distingue
notamment les lments suivants : Achats de marchandises. Variation
des stocks de marchandises. Achats de matires premires et autres
approvisionnements. Variation des stocks de matires premires et
autres approvisionnements. Autres achats et charges externes.
Impts, taxes et versements assimils (hors impt sur les bnfices).
Salaires et traitements. Charges sociales. Dotations aux
amortissements et aux provisions. Les produits dexploitation
comprennent notamment les lments suivants : Ventes de marchandises.
Production vendue (biens et services). Le sous-total de ces deux
lments constitue le chiffre daffaires. Production stocke. Les
documents de synthse seront dtaills dans la srie 04. Vous pouvez
nanmoins vous rfrer ds prsent aux modles dits du systme de base
pour une description plus complte1. 1 Documents joints en fin de
srie.
30. 30 INTRODUCTION LA COMPTABILIT P1191-F1/4 II. Compte de
rsultat en liste (prsentation prfrentielle) Le compte de rsultat en
liste (prsentation obligatoire dans la liasse fiscale) regroupe les
charges et les produits de mme nature et permet de calculer des
rsultats intermdiaires. Compte de rsultat simplifi en liste
Exercice N Exercice N1 Produits dexploitation (I) Charges
dexploitation (II) A. Rsultat dexploitation (I II) Produits
financiers (III) Charges financires (IV) B. Rsultat financier (III
IV) C. Rsultat courant (A+B) Produits exceptionnels (V) Charges
exceptionnelles (VI) D. Rsultat exceptionnel (V VI) Participation
des salaris (VII) Impt sur les bnfices (VIII) E. Total des produits
(I+III+V) F. Total des charges (II+IV+VI) Bnfice ou perte (E F)
Section 3. Lincidence des variations de stocks Lexemple de La Mare
Fraternelle a permis dintroduire assez intuitivement lincidence des
mouvements de stocks dans la dtermination du rsultat. Nous allons
dsormais formaliser cet aspect essentiel de la comptabilit gnrale.
Commenons par prciser la notion de stock. I. Notion de stock et
dinventaire Un stock peut tre dfini comme une variable dajustement
entre des flux entrants et des flux sortants : le stock joue un rle
de tampon. Ainsi, dans une entreprise industrielle, le stock de
matires premires permet dajuster le flux des achats de matires et
celui des consommations de matires pour les besoins de la
production. De mme, le stock de produits finis permet de rguler les
flux de production dune part, de vente dautre part. Flux d'achats
Flux de production Flux de ventes Stock de matires Stock de
produits Figure 2 : Stocks et flux Dans lexemple de La Mare
Fraternelle, nous avons suppos que la valeur du stock figurant au
bilan tait ajuste au fur et mesure des mouvements dentres (achats
de poisson, achats de sachets) et de sorties (ventes de poissons,
consommation de sachets). Le modle sous-jacent tait celui de
linventaire permanent.
31. P1191-F1/4 SRIE 01 31 Faire linventaire des lments stocks
consiste dterminer la quantit et la valeur de chacun deux la date
dinventaire. Linventaire comptable permanent est un systme qui
permet, par un suivi rgulier de tous les mouvements de stock, de
connatre tout moment les existants en stocks, en quantits et en
valeurs. Reprenons lexemple du stock de sachets de La Mare
Fraternelle. Le stock initial tait nul, les achats se sont levs 300
et les consommations 200 . Ces mouvements sont repris dans la
figure 3. Achats Consommations Sorties (200) Stock final (100)
Entres (300) Stock initial (0) Figure 3 : Stock de sachets de La
Mare Fraternelle Dans les cas o lentreprise ne pratique pas
linventaire permanent, cest un inventaire intermittent physique
(dit extracomptable) qui permet de quantifier le stock final.
REMARQUE Stock final de lexercice N = Stock initial de lexercice
N+1 Les rgles denregistrement des mouvements dlments stocks
reposent sur une hypothse implicite dinventaire intermittent. Le
poste Stock qui figure dans le bilan louverture de lexercice (qui
donne la valeur du stock initial) est mis en sommeil pour toute la
priode. Il ny a donc pas dajustement de ce poste en cours
dexercice, contrairement ce que nous avons fait dans le tableau de
suivi du patrimoine de La Mare Fraternelle. Il sera donc ncessaire,
en fin de priode, de faire le point sur lexistant en stock et de
reporter la valeur du stock final lactif du bilan de clture. Nous
allons prciser ce point en distinguant deux types de stocks : les
stocks dlments achets, dune part, et les stocks dlments fabriqus,
dautre part. II. Les stocks de marchandises, de matires et
dapprovisionnements A. Stocks de matires et dapprovisionnements Les
achats de matires et dapprovisionnements stocks sont enregistrs en
charges, dans le compte de rsultat, comme sils taient immdiatement
utiliss (ils ne modifient pas la valeur du stock initial qui figure
au bilan douverture). linventaire, on value le stock final en
pratiquant un inventaire physique et on corrige le montant des
achats figurant dans le compte de rsultat par la variation de
stock, afin de mettre en vidence le cot dachat des lments consomms
uniquement. En effet, seul le cot dachat des approvisionnements
sortis du stock constitue une charge pour lentreprise.
Reportez-vous la figure 3.
32. 32 INTRODUCTION LA COMPTABILIT P1191-F1/4 On vrifiera
toujours lgalit suivante en qualits et en valeurs : Stock initial +
Entres = Sorties + Stock final Le cot dachat comprend le prix
dachat net de toutes rductions et les frais accessoires sur achats
(frais de transport, de manutention, assurance). Pour dterminer la
valeur des sachets utiliss, on peut utiliser la relation suivante :
Sorties = Entres + Stock initial Stock final ou Consommation de
sachets = Achats de sachets + Stock initial Stock final Cot dachat
des sachets utiliss en janvier = 300 + 0 100 = 200 Gnralisation Cot
dachat des lments consomms = Achats + (Stock initial Stock final)
Cot dachat des lments consomms = Achats + (Variation de stock) B.
Stocks de marchandises Le raisonnement est similaire : connaissant
la valeur des achats, celle du stock en dbut de priode et celle du
stock en fin de priode, on cherche mettre en vidence la valeur des
sorties du stock de marchandises : le cot dachat des marchandises
vendues. La figure 4 reprend les donnes de La Mare Fraternelle.
Achats Ventes Sorties (1 300) Stock final (0) Entres (1 300) Stock
initial (0) Figure 4 : Stock de poisson de La Mare Fraternelle
REMARQUE Dans notre exemple, les sorties correspondent du poisson
revendu qui avait t achet pour 1 200 et du poisson jet (5 bacs de
maquereaux) achet pour 100 . Les marchandises encore en stock font
partie du patrimoine de lentreprise, seul le cot dachat des
marchandises sorties du stock constitue une charge : Cot dachat du
poisson vendu = Achats de poisson + Stock initial Stock final Cot
dachat du poisson vendu = 1 300 + 0 0 = 1 300
33. P1191-F1/4 SRIE 01 33 Gnralisation Cot dachat des
marchandises vendues = Achats + (Stock initial Stock final) Cot
dachat des marchandises vendues = Achats de marchandises +
Variation de stock Variation de stock = Stock initial Stock final =
(Stock final Stock initial) Rcapitulation : Impact sur le compte de
rsultat Charges Charges dexploitation Achats de marchandises
Variation de stocks (SI SF) Cot dachat des marchandises vendues
Achats de matires et autres appro. Variation de stocks (SI SF) Cot
dachat des approvisionnements consomms Si la variation de stock est
ngative : W lentreprise a stock au cours de la priode (SF > SI)
; W cette augmentation de stock figure avec un signe moins dans le
compte de rsultat ; W une part des achats na pas t consomme baisse
des charges de la priode. Si la variation de stock est positive : W
lentreprise a dstock au cours de la priode (SF < SI) ; W cette
diminution de stock figure avec un signe plus dans le compte de
rsultat ; W lentreprise a puis dans ses stocks et a donc consomm
plus que ses achats de la priode hausse des charges de la priode.
III. Les stocks de produits finis Le cas des produits finis est
diffrent. Ce nest plus la valeur des consommations qui nous
intresse, mais la valeur de la production de la priode. En effet,
dans le calcul du rsultat, on prend en compte les charges gnres par
lactivit de lexercice. Il semble logique de les comparer aux
ressources gnres par la production de la mme priode pour dterminer
le rsultat de lexercice. Le premier produit qui figure dans le
compte de rsultat correspond la production vendue (chiffre
daffaires gnr par les ventes de produits finis). Or rien ne dit que
la production vendue au cours de lexercice corresponde la
production effectivement ralise au cours de cet exercice (dite
production effective) : on peut vendre des produits qui ont t
fabriqus au cours dexercices prcdents et qui sont prlevs dans le
stock initial ; une partie de la production peut ne pas tre coule
durant lexercice et venir alimenter le stock final. Si lon se rfre
la figure 5, la production effective (entres en stock) peut se
calculer par la relation suivante : Production effective =
Production vendue + Stock final Stock initial Production effective
= Production vendue + Variation de stock
34. 34 INTRODUCTION LA COMPTABILIT P1191-F1/4 Production
vendueProduction effective Sorties Stock final Entres Stock initial
Figure 5 : Stock de produits finis Rcapitulation : Impact sur le
compte de rsultat Produits Produits dexploitation Production vendue
Production stocke (SF SI) Production effective Si la variation de
stock est ngative : W lentreprise a dstock au cours de la priode
(SF < SI) ; W cette diminution de stock figure avec un signe
moins dans le compte de rsultat ; W lentreprise a vendu plus quelle
na effectivement produit, en prlevant dans ses stocks des biens
fabriqus prcdemment baisse des produits de la priode. Si la
variation de stock est positive : W lentreprise a stock au cours de
la priode (SF > SI) ; W cette augmentation de stock figure avec
un signe plus dans le compte de rsultat ; W lentreprise na pas coul
toute sa production, elle a produit plus quelle na vendu hausse des
produits de la priode. Application 7 Prsentez le compte de rsultat
(en tableau) de La Mare Fraternelle pour le mois de janvier N.
Compte de rsultat de janvier N CHARGES PRODUITS Charges
dexploitation Produits dexploitation Ventes de marchandisesAchats
de marchandises Variation de stock (SI SF) Achats
dapprovisionnements Variation de stock (SI SF) Autres achats et
charges externes Total I Total I Total des charges Total des
produits Bnfice de lexercice Total gnral Total gnral (Corrig en fin
de chapitre.)
35. P1191-F1/4 SRIE 01 35 Section 4. En rsum Actif Passif
ProduitsCharges PerteBnfice PassifActif Dettes Actif immobilis
Capitaux propres Bilan au 31/12/N Bilan au 01/01/N Compte de
rsultat de l'exercice NExercice comptable (12 mois) Actif circulant
Figure 6 : Les documents de synthse : vue densemble REMARQUE La
richesse cre au cours de lexercice (bnfice) vient augmenter la
valeur des capitaux propres du bilan (une perte figurerait avec un
signe ngatif dans le bilan et diminuerait ainsi les capitaux
propres). Corrig de lapplication (titre 2, chapitre 3) Application
7 Compte de rsultat de janvier N CHARGES PRODUITS Charges
dexploitation Produits dexploitation Achats de marchandises 1 300
Ventes de marchandises 2 700 Variation de stock (SI SF) 0 Achats
dapprovisionnements 300 Variation de stock(1) 200 Autres achats et
charges externes(2) 200 Total I 1 600 Total I 2 700 Total des
charges 1 600 Total des produits 2 700 Bnfice de lexercice 1 100
Total gnral 2 700 Total gnral 2 700 (1) SI SF = 0 200 (2)
Consommation dlectricit TITRE 3. LA MTHODE DENREGISTREMENT
COMPTABLE Dans les dveloppements prcdents, les oprations de
lentreprise (qui modifient la composition et la valeur de son
patrimoine) ont donn lieu des ajustements directs des postes du
bilan concerns. (Cf. tableau de suivi du patrimoine.) Nous allons
dsormais introduire un outil plus pratique pour mmoriser et
synthtiser lensemble des oprations : le compte.
36. 36 INTRODUCTION LA COMPTABILIT P1191-F1/4 CHAPITRE 1. LE
COMPTE ET LE PRINCIPE DE LA PARTIE DOUBLE Section 1. Premire
approche du compte Le compte est la plus petite unit retenue pour
le classement et lenregistrement des mouvements comptables. Les
oprations sont enregistres dans les comptes dont lintitul
correspond leur nature. PCG, art. 410-5 Le compte peut, dans une
premire approche, tre prsent comme un tableau de suivi dun lment
donn du patrimoine de lentreprise. Prenons lexemple du compte
Banque de La Mare Fraternelle, qui va permettre de suivre lvolution
des disponibilits de la socit. la cration de la socit, les associs
Simon et Thophile Le Bar ont ouvert un compte bancaire au nom de La
Mare Fraternelle sur lequel ils ont dpos 100 000 . Nous allons
recenser lensemble des flux montaires en plaant, par convention,
les entres montaires dans la partie gauche du tableau et les
sorties dans la partie droite1. lissue de la 1re semaine de
janvier, il reste 1 000 sur le compte. Application 8 Compltez le
compte Banque prsent ci-dessous. (Corrig en fin de chapitre.)
RAPPEL DES OPRATIONS DU MOIS DE JANVIER 1. Emprunt bancaire de 7
500 , en vue de financer des investissements. 2. Achat dune armoire
frigorifique pour 8 000 , rgle au comptant. 3. Achat de maquereaux
pour 200 , de bars de ligne pour 500 et de soles portions pour 600
. Le fournisseur (Port de pche de Lorient) accorde un dlai de
paiement de 30 jours. 4. Achat de sachets demballage pour 300 ,
rgls au comptant. 5. Vente de maquereaux pour 500 , de bars pour 1
000 et de soles pour 1 200 ; les clients (des poissonneries et des
restaurants) rglent pour moiti au comptant, le reste 30 jours. 6.
Rglement dune facture EDF pour 200 . 7. Il reste pour 200 de
sachets non utiliss. 8. Le poisson qui reste en stock est
invendable et devra tre jet. Compte Banque Recettes Dpenses Avoir
au 08/01 1 000 Total recettes Total dpenses Avoir au 31/01 Total
gnral Total gnral 1 Cette convention peut vous paratre tonnante.
Poursuivez votre lecture, nous reviendrons sur ce fonctionnement du
compte Banque dans la section 2.
37. P1191-F1/4 SRIE 01 37 REMARQUES Le compte Banque augmente
gauche, et diminue droite. Ce type de suivi comptable (suivi des
recettes et des dpenses) est qualifi de comptabilit en partie
simple. Lusage dun compte pour suivre les augmentations et les
diminutions de valeur est gnralisable lensemble des lments du
patrimoine. Section 2. Introduction au principe de la partie double
Nous allons associer chaque lment du patrimoine un compte
spcifique, et enregistrer lensemble des oprations de lentreprise
dans ces comptes. Pour linstant, nous noncerons le principe de la
partie double ainsi : Toute opration affecte au moins deux comptes.
Le mouvement inscrit gauche doit tre gal au mouvement inscrit
droite. Cest une rgle fondamentale qui permet dassurer la cohrence
et le contrle des enregistrements. Enregistrons selon ce principe
les oprations (1) et (2) de La Mare Fraternelle. Nous allons
retenir une prsentation simplifie des comptes (comptes en T). N
Emprunt bancaire de 7 500 Compte Banque Compte Emprunt Avoir
initial 1 000 (1) Emprunt 7 500 (1) Emprunt 7 500 Puisque la somme
de 7 500 a t porte gauche du compte Banque (entre montaire), la mme
somme doit tre porte droite du compte Emprunt. Vous pouvez
remarquer que si le compte Banque augmente gauche, le compte
Emprunt augmente quant lui droite. N Achat dune armoire
frigorifique pour 8 000 , rgle au comptant Compte Banque Compte
Matriel Avoir initial 1 000 (2) Achat frigo 8 000 (2) Achat frigo 8
000 (1) Emprunt 7 500 Le compte Matriel augmente gauche, comme le
compte Banque. Ces deux comptes ont pour point commun de
correspondre tous deux des actifs, placs gauche dans le bilan. De
faon gnrale, on peut remarquer que les comptes augmentent du ct o
ils sont placs dans le bilan, et diminuent en sens inverse. ACTIF
(Emplois) PASSIF (Ressources) Banque Emprunt
38. 38 INTRODUCTION LA COMPTABILIT P1191-F1/4 Corrig de
lapplication Application 8 Compte Banque Recettes Dpenses Avoir au
08/01 1 000 (2) Achat armoire frigorifique 8 000 (1) Emprunt 7 500
(4) Achats sachets 300 (5) Ventes 1 350 (6) Facture EDF 200 Total
recettes 9 850 Total dpenses 8 500 Avoir au 31/01 1 350 Total gnral
9 850 Total gnral 9 850 CHAPITRE 2. LANALYSE EMPLOIS RESSOURCES
Lanalyse des oprations de lentreprise en termes demplois et de
ressources constitue le fondement de la comptabilit en partie
double. Cette grille de lecture guide la mthode denregistrement
comptable. Section 1. Emplois et ressources Lide est la suivante :
toute opration peut tre analyse comme un flux mettant en relation
une ressource et un emploi (de cette ressource). Lemploi peut tre
dfini comme le mode dutilisation par lentreprise des ressources
dont elle dispose. Lemploi indique la destination dun flux, ce en
quoi a t transforme la ressource. La ressource indique lorigine dun
flux de biens (et services), ou dun flux financier. Plus gnralement
elle indique la raison dtre, la justification conomique du flux1 .
Origine Destination OprationRessource Emploi lorigine de tout
emploi, il y a une ressource. De mme, toute ressource a un emploi.
Toute ressource est utilise sous forme dinvestissement, de
consommations intermdiaires, de valeur ajoute, voire de pertes si
lutilisation est malheureuse. Le comptable est contraint, pour
cette raison, danalyser chaque fait sous deux aspects (ressource et
emploi), do lexpression comptabilit en partie double2. En langage
non comptable , ceci reviendrait se poser deux questions : Do vient
largent ? O va largent (comment est-il utilis) ? Prenons un exemple
: achat dun matriel pour 1 000 , crdit (le fournisseur accorde un
dlai de paiement). La transaction est reprsente par le schma
ci-dessous : 1 Dictionnaire RF Comptable, Groupe Revue fiduciaire,
2000. 2 Dictionnaire RF Comptable, Groupe Revue fiduciaire,
2000.
39. P1191-F1/4 SRIE 01 39 Dette fournisseur (1 000) Matriel (1
000) Ressource Emploi Deux lments du patrimoine de lentreprise sont
affects par cette opration : nous allons crer deux comptes. Un mme
compte peut tre lorigine dun flux, ou bien la destination dun flux,
selon les cas. Dans lexemple ci-dessus, la dette fournisseur est
une ressource (point de dpart du flux). Supposons maintenant que
lentreprise rgle son fournisseur par chque. Le remboursement de la
dette fournisseur est un emploi. Dette fournisseur (1 000) Banque
(1 000) Emploi Ressource Dans un compte, par convention, les
emplois sinscrivent gauche et les ressources droite. Nom du compte
Emplois Ressources Le principe de la partie double peut dsormais
tre nonc de la faon suivante. Toute opration se traduira par
limputation dau moins un compte en emploi, et dau moins un compte
en ressource ; on vrifiera que le total des emplois est gal au
total des ressources. Enregistrons les oprations prcdentes dans les
comptes en T (on supposera que la socit dispose dun avoir initial
en banque gal 1 500 ). E Matriel R E Dette fournisseur R E Compte
Banque R (1) 1 000 (2) 1 000 1 000 (1) Avoir 1 500 initial 1 000
(2) (1) Achat de la machine crdit (2) Remboursement de la dette
Autres exemples N Vente de produits finis pour 2 000 , dont 50 %
rgls au comptant. Analyse de lopration en termes
demplois-ressources : Vente de PF (2 000) Banque (1 000) Ressource
Emploi Crance client (1 000) Emploi La vente (ressource) gnre ici
deux emplois : augmentation des disponibilits sur le compte
bancaire et octroi dune crance client.
40. 40 INTRODUCTION LA COMPTABILIT P1191-F1/4 Enregistrement
dans les comptes : E Banque R E Vente de PF R E Crance client R 1
000 2 000 1 000 REMARQUES Total des ressources (2 000) = Total des
emplois (2 000) Par souci de clart, nous navons pas repris les
montants dj inscrits dans le compte Banque dans les exemples
prcdents. N Achat de matires premires pour 1 000 , dont 50 % rgls
au comptant. Achat de MP (1 000) Ressource Emploi Banque (500)
Dette fournisseur (500) Ressource Lachat de matires (emploi)
mobilise deux ressources : prlvement de disponibilits sur le compte
bancaire et obtention dun crdit fournisseur. Enregistrement dans
les comptes : E Banque R E Achat de MP R E Dette fournisseur R 500
1 000 500 REMARQUES Total des ressources (1 000) = Total des
emplois (1 000) Les comptes Achats et Ventes augmentent du ct o ils
sont placs dans le compte de rsultat. CHARGES PRODUITS Achats
Ventes Application 9 Analysez les oprations de la socit Touesse en
utilisant le tableau Emplois Ressources donn ci-aprs. La socit
Touesse SA a t cre le 01/01/N. Les oprations du mois ont t les
suivantes : 1. Apport initial des actionnaires : Apport en numraire
: 5 000 dposs en banque ; Apports en nature : W un local dune
valeur de 26 000 , W des installations techniques et de loutillage
pour 6 000 ;
41. P1191-F1/4 SRIE 01 41 2. Emprunt contract auprs dun
tablissement de crdit pour 10 000 ; 3. Acquisition dun vhicule
utilitaire doccasion rgl au comptant : 5 000 ; 4. Retrait de fonds
du compte Banque pour alimenter la caisse : 1 000 ; 5. Achats de
matires premires pour 2 500 dont 50 % crdit ; 6. Pay, en espces, 20
de timbres postaux ; 7. Pay, en espces, 30 de fournitures de bureau
; 8. Ventes de produits finis pour 5 000 dont 3 000 au comptant ;
9. Rglement du montant d au fournisseur de matires premires ; 10.
Encaissement de la crance client ; 11. Apport de fonds
complmentaires par un nouvel actionnaire (10 000 ), verss sur le
compte Banque ; 12. Achat dun brevet pay par chque : 8 000 ; 13.
Prlvement par la banque de 600 au titre des intrts de lemprunt ;
14. Achat crdit de mobilier : 4 000 . REMARQUES Les matires achetes
sont intgralement consommes au cours du mois, toute la production
est vendue. Sauf indication contraire, tous les rglements
(encaissements et dcaissements) se font par chque. Une diminution
de ressource (remboursement dune dette par exemple) sanalyse comme
un emploi ; de mme, une diminution demploi (encaissement dune
crance par exemple) correspond une ressource. Tableau Emplois
Ressources Emplois Ressources Oprations Intitul du compte Montant
Intitul du compte Montant (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9) (10)
(11) (12) (13) (14) Total des emplois Total des ressources (Corrig
en fin de chapitre.)
42. 42 INTRODUCTION LA COMPTABILIT P1191-F1/4 Section 2. Le
fonctionnement des comptes I. Dbit Crdit Par convention, les
emplois sinscrivent gauche du compte et les ressources droite. Le
ct gauche dun compte sappelle le dbit ; le ct droit sappelle le
crdit. Dbit Nom du compte Crdit Dbiter un compte signifie inscrire
un montant (imputer) dans la colonne gauche du compte, donc
enregistrer un emploi (ou une diminution de ressource). Crditer un
compte signifie inscrire un montant (imputer) dans la colonne
droite du compte, donc enregistrer une ressource (ou une diminution
demploi). REMARQUE Mfions-nous des faux amis ! Les termes dbit et
crdit ne dsignent rien dautre que le ct gauche ou droit dun compte.
Ils ne sont pas synonymes de dette ou de crance. Le principe de la
partie double peut dsormais tre nonc ainsi : Dans ce systme, tout
mouvement ou variation enregistr dans la comptabilit est reprsent
par une criture qui tablit une quivalence entre ce qui est port au
dbit et ce qui est port au crdit des diffrents comptes affects par
cette criture. PCG, art. 420-1 Total des dbits = Total des crdits
Cette galit doit tre vrifie : pour chaque opration enregistre, et
toutes oprations confondues. II. Solde dun compte Mode de calcul :
Solde dun compte = Total du dbit Total du crdit Arrter un compte
consiste en calculer le solde. Trois possibilits : le total du dbit
est suprieur au total du crdit : le solde est dbiteur ; le total du
crdit est suprieur au total du dbit : le solde est crditeur ; le
total du crdit est gal au total du dbit : le solde est nul (le
compte est dit sold). Arrter un compte permet dvaluer llment
correspondant ; le solde du compte Banque, par exemple, donne le
montant des disponibilits du compte bancaire de lentreprise.
43. P1191-F1/4 SRIE 01 43 EXEMPLE Solde du compte = (1 000 +
200) (500 + 100) = 600 (solde dbiteur) RAPPEL Les montants inscrits
gauche correspondent des entres montaires (emplois). Les montants
inscrits droite correspondent des sorties montaires (ressources).
Dbit Compte Banque Crdit 1 000 500 200 100 600 SD Totaux 1 200 1
200 Le solde dbiteur indique que lentreprise dispose de 600 sur son
compte bancaire en fin de priode. Afin de prsenter un compte
quilibr (Total dbit = Total crdit), le solde dbiteur est inscrit au
crdit ; le solde crditeur est inscrit au dbit. REMARQUE Si votre
banque vous annonce que votre compte est dbiteur, ceci signifie que
vous tes dcouvert. Si vous consultez votre relev de compte, vous
constaterez que les entres montaires sont inscrites droite, dans la
colonne crdit, et les sorties gauche, en dbit. Cette contradiction
nest quapparente : le point de vue de la banque est invers par
rapport celui de lentreprise (les comptabilits sont rciproques). Le
compte Banque figure en actif circulant dans le bilan de
lentreprise, et peut tre considr comme une crance dtenue sur la
banque (largent dpos sur le compte est prt la banque). Il
fonctionne donc comme un poste dactif (augmente au dbit et diminue
au crdit). linverse, du point de vue de la banque, le compte ouvert
par lentreprise constitue une dette et fonctionne donc comme un
compte de passif (augmente au crdit et diminue au dbit). Quand la
banque transmet un relev bancaire un client, elle extrait
linformation de son propre systme comptable ; dans lexemple
ci-dessus, elle considrera que le compte de lentreprise prsente un
solde crditeur. Pour une explication plus dtaille, consulter le
complment en fin de srie. Bilan de lentreprise X (ACTIF) Bilan de
la banque (PASSIF) Actif circulant Dettes Banque Entreprise X 1 000
500 500 1 000 200 100 100 200 600 SD SC 600 Totaux 1 200 1 200 1
200 1 200 + + Ce cours traite de la comptabilit des entreprises,
pas des banques. Nous nous placerons donc toujours du point de vue
de lentreprise, et un solde bancaire dbiteur signifiera donc quil
reste de largent sur le compte. Les soldes des comptes sont repris
pour tablir les documents de synthse. On distingue donc deux types
de comptes : les comptes de bilan, dont le solde est repris dans le
bilan, et les comptes de gestion, dont le solde est repris dans le
compte de rsultat.
44. 44 INTRODUCTION LA COMPTABILIT P1191-F1/4 Au sein des
comptes de bilan : les comptes dactif prsentent gnralement un solde
dbiteur (ce sont des emplois) ; les comptes de passif prsentent
gnralement un solde crditeur (ce sont des ressources). Au sein des
comptes de gestion : les comptes de charges prsentent gnralement un
solde dbiteur (ce sont des emplois) ; les comptes de produits
prsentent gnralement un solde crditeur (ce sont des ressources).
III. Clture et rouverture dun compte La clture des comptes se fait
au moins une fois tous les douze mois, la fin de lexercice
comptable. En dbut dexercice suivant, on procde la rouverture des
comptes1. Les comptes de gestion sont solds lors de la dtermination
du rsultat de lexercice, et ne survivent pas lexercice auxquels ils
sont rattachs ; leur solde est donc nul la rouverture de lexercice
suivant. Ce respect de la sparation des exercices est indispensable
pour permettre la dtermination du rsultat dun exercice donn. Les
comptes de bilan, en revanche, survivent lexercice clos puisquils
sont associs aux lments du patrimoine de lentreprise. Les soldes
dtermins lors de la clture dun exercice sont repris la rouverture
de lexercice suivant (reprise des -nouveaux) : les soldes dbiteurs
sont inscrits au dbit ; les soldes crditeurs sont inscrits au
crdit. Reprenons lexemple du compte Banque : Clture du compte
Banque 1 000 500 200 100 600 SD Totaux 1 200 1 200 Rouverture du
compte Banque -nouveau 600 Application 10 Enregistrez les oprations
de la socit Touesse dans les comptes en T, en utilisant les cadres
proposs et en vous aidant du tableau Emplois Ressources de
lapplication 9 ; arrtez les comptes ; prsen