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29 TermES SES Lycée Verlaine Mr Guichard COURS COMPLET SUR LES THEMES N° 0 & 1A A lire attentivement : 2 présentations du Thème N°0 : sous Word ; sous PowerPoint, Le "Progr Off" & les "Indics compl" concernant le Thème 1A. Quelques rappels ( de "SF" ) pour commencer : 1. La notion "d’évolution" (les analyses en termes "d’évolution") : (cf : TD N°1 ) α Une "évolution", c'est un "changement", une "transformation", ou encore une "mutation" d’un phénomène quelconque (éco et/ou social) ; attention : il existe une gradation entre ces # notions. β Ce quelque chose renvoie, bien sûr, d’abord, à un "phénomène apparent" (ex : l’évolution du "taux de chômage", en France, dans les années 80/90) ; mais, il renvoie, aussi, à des "variables cachées" (exs : d’une part, la gravité de ce "chômage de masse", d’autre part, sa "banalisation"). γ Une "évolution" peut être "croissante" ou "décroissante" ; il ne faut donc surtout pas confondre "évolution" et "augmentation" !…. δ On peut utiliser # termes de VOCAB pour désigner ces 2 modes d’évolution ; soit : une "hausse", une "augmentation", soit : une "baisse", une "diminution". ε Cette "évolution" elle-même peut être "croissante" (une "accélération"), ou "décroissante" (une "décélération") : il y a donc 4 "cas-types" possibles ("accélération" / "décélération" de la "hausse" ; "accélération" / "décélération" de la "baisse") ; à vous de les représenter graphiquement. 2. 2 types d’analyses complémentaires : en termes de "niveaux" ; en termes "d’évolution" : Les analyses en termes d'évolution ne peuvent suffire, à elles seules, à analyser complètement un phénomène. On distingue un "niveau de départ" et un "niveau d'arrivée", au début et à la fin d'une "période". Si le "niveau d'arrivée" est supérieur au "niveau de départ", on a une "évolution à la hausse", ….et inversement (cf : SF de base en SES, p.2). Prenons un phénomène quelconque (par ex : les évolutions respectives (opposées) de la cote de popularité de 2 hommes politiques sur une période donnée) et distinguons les 2 types d'analyses : d'abord en termes d'évolutions ; puis en termes de niveaux (de départ & d'arrivée) ; on obtient 2 conclusions opposées !.... Un seul des 2 types d'analyse ne peut donc suffire ; il faut utiliser les 2 ( réfléchissez alors à l'attitude de certains hommes politiques, et de certains journalistes, qui n'utilisent qu'une seule des 2 analyses ….). Non seulement il faut utiliser les 2 types d'analyses, mais il faut les relier entre elles (par ex avec un "bien que"), soit dans un sens, soit dans l'autre. 3. Evolutions "conjoncturelles" ou "structurelles" : α Une "évolution conjoncturelle" (exs : "cours du CAC 40", "cours du $", "prix du baril de pétrole", ….etc) Se fait à "CT", Est réversible. β Une "évolution structurelle" : (exs : "salarisation", "tertiarisation", "féminisation", ….etc ; cf : v.

INTRODUCTION GENERALElewebpedagogique.com/jineu66/files/2009/12/tes_ses_0et1a... · Web viewIl a aussi fallu attendre qu'un 2 "effet de seuil" (en termes de "puissance des ordinateurs"

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COURS COMPLET SUR LES THEMES N° 0 & 1AA lire attentivement :

2 présentations du Thème N°0 : sous Word ; sous PowerPoint, Le "Progr Off" & les "Indics compl" concernant le Thème 1A.

Quelques rappels ( de "SF" ) pour commencer  :1. La notion "d’évolution" (les analyses en termes "d’évolution") : (cf : TD N°1)α Une "évolution", c'est un "changement", une "transformation", ou encore une "mutation" d’un phénomène

quelconque (éco et/ou social) ; attention : il existe une gradation entre ces # notions.β Ce quelque chose renvoie, bien sûr, d’abord, à un "phénomène apparent" (ex : l’évolution du "taux de

chômage", en France, dans les années 80/90) ; mais, il renvoie, aussi, à des "variables cachées" (exs : d’une part, la gravité de ce "chômage de masse", d’autre part, sa "banalisation").

γ Une "évolution" peut être "croissante" ou "décroissante" ; il ne faut donc surtout pas confondre "évolution" et "augmentation" !….

δ On peut utiliser # termes de VOCAB pour désigner ces 2 modes d’évolution ; soit : une "hausse", une "augmentation", soit : une "baisse", une "diminution".

ε Cette "évolution" elle-même peut être "croissante" (une "accélération"), ou "décroissante" (une "décélération") : il y a donc 4 "cas-types" possibles ("accélération" / "décélération" de la "hausse" ; "accélération" / "décélération" de la "baisse") ; à vous de les représenter graphiquement.

2. 2 types d’analyses complémentaires : en termes de "niveaux" ; en termes "d’évolution"  : Les analyses en termes d'évolution ne peuvent suffire, à elles seules, à analyser complètement un phénomène. On distingue un "niveau de départ" et un "niveau d'arrivée", au début et à la fin d'une "période". Si le "niveau d'arrivée" est supérieur au "niveau de départ", on a une "évolution à la hausse", ….et inversement (cf : SF de base en SES, p.2). Prenons un phénomène quelconque (par ex : les évolutions respectives (opposées) de la cote de popularité de 2 hommes politiques sur une période donnée) et distinguons les 2 types d'analyses : d'abord en termes d'évolutions ; puis en termes de niveaux (de départ & d'arrivée) ; on obtient 2 conclusions opposées !.... Un seul des 2 types d'analyse ne peut donc suffire ; il faut utiliser les 2 (réfléchissez alors à l'attitude de certains hommes politiques, et de certains journalistes, qui n'utilisent qu'une seule des 2 analyses ….). Non seulement il faut utiliser les 2 types d'analyses, mais il faut les relier entre elles (par ex avec un "bien que"), soit dans un sens, soit dans l'autre.

3. Evolutions "conjoncturelles" ou "structurelles"  : α Une "évolution conjoncturelle" (exs : "cours du CAC 40", "cours du $", "prix du baril de pétrole", ….etc)

Se fait à "CT", Est réversible.

β Une "évolution structurelle" : (exs : "salarisation", "tertiarisation", "féminisation", ….etc ; cf : v. infra) Se fait à plus "LT", Est (le plus souvent) irréversible.

γ Parfois, cela n'est pas aussi simple : certaines évolutions longtemps considérées comme conjoncturelles peuvent devenir structurelles : l'ex du prix du baril de pétrole.

δ Parfois, cela n'est pas aussi simple : certaines évolutions, qui sont effectivement structurelles, peuvent, lors de leur réalisation, devenir conjoncturelles (exs de certaines "planifications" ou de certains gros programmes d'investissements, que l'on peut accélérer ou ralentir en fonction de la "conjoncture").

I)_ LA NOTION DE "CROISSANCE ECONOMIQUE" :A)_ DEFINITIONS ET MESURES DE LA "CROISSANCE" :

La croissance qui nous intéresse (essentiellement) dans ce cours est la "croissance économique" ("CE") : c'est celle qui concerne l'accroissement de richesses d'un pays, dont on (re)verra ( infra) qu'elle est mesurée par le "taux de variation" de son "Produit Intérieur Brut" ("PIB"): (NB : revoir cours de 1°ES Thème 1C). Attention, le terme "croissance" employé seul signifie donc, obligatoirement, "croissance économique" !.... Cependant, dans certains cas, il y a risque de confusion avec une autre "croissance" : la "croissance démographique" (celle qui concerne une "population") ; dans ce cas, il vaut mieux leur ajouter leur adjectif respectif, pour les différencier, sans ambigüités. Le plus important, ce sont les relations entre les 2 phénomènes : (cf : TD N°2 & 7)

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La "croissance démographique peut favoriser/défavoriser la "croissance économique", La "croissance économique" modifie, en retour, la "croissance démographique".

1)_ Les définitions de la croissance :a)_ La définition des "indic. complém." du "programme officiel" :

1)_ Une "croissance économique", qui peut connaître # types d'évolutions : (cf : TD N°1) La "croissance économique" est-elle :

Toujours, forcément, positive (c'est ce que semblerait sous-entendre le terme même de "croissance") ? Ou : la croissance économique peut-elle être négative ?

(cf : http://www.statapprendre.education.fr/insee/croissance/combien/tendanceslongues.htm) A vous maintenant d'établir un tableau (à "double entrée") des 4 "niveaux-types" (croissance "forte", "moyenne", "faible", "quasi-nulle ou négative") & des 3 "situations-types d'évolution" ("à la hausse" ; "stagnante" ; "à la baisse") de la CE. La "croissance" est, essentiellement, un phénomène de nature "économique" (c'est l'une des différences fondamentales avec la notion de "développement"), même si (on le verra infra) elle a des aspects et/ou des conséquences dans d'autres domaines ("social", "politique", Culturel") ; en particulier, il s'agit des "transformations structurelles" de l'Economie & de la Société, entraînées par la "croissance".

2)_ De quelles "ressources" s'agit-il ? La "croissance" est obtenue grâce à l'augmentation de la "production nationale" :

(revoir CdB/SES N°12)1. Cette "production" concerne d'abord les "biens" : (qui sont "matériels") :

Les "biens agricoles" (qui sont l'essentiel du "secteur primaire"). Les "biens industriels" (qui sont l'essentiel du "secteur secondaire").

2. Cette "production" concerne ensuite les "services" : (qui sont "immatériels") ; (qui composent le "secteur tertiaire") :

Les "services marchands". Les "services non marchands".

La connaissance, parfaite & immédiate, de la répartition de ces différentes composantes de la "production", pour la France contemporaine, est indispensable ! On verra, ultérieurement, que la "croissance" modifie, à "LT", cette répartition (cf : infra) : on peut représenter cela sous la forme d'une "causalité circulaire" : essayez, déjà, d'en faire le schéma

3)_ De quels "membres" s'agit-il ? On se réfère à "l'Economie Nationale" d'un pays (notion de la "Comptabilité Nationale") :

(revoir CdB en SES N°70) Sont concernés : les "résidents" de cette "Economie Nationale" qui participent à la "production" :

1. Les "nationaux" (pour la France, les personnes de "nationalité" française).2. Les "étrangers" installés sur le "territoire économique" français (v. la définition précise de cette

notion), pour une période au moins égale à un an, et qui ont une "activité économique" (v. les # cas) sur ce territoire.

Ne sont pas concernés : les "non-résidents" de cette "Economie Nationale" (dont l'ensemble est regroupé dans ce "SI" fictif appelé le "Reste du monde") :

1. Les "nationaux français" installés sur un "territoire économique" étranger, pour une période d'au moins un an, et qui y ont une "activité économique".

2. Les "étrangers" installés sur le "territoire économique" français pour une période < 1 an. 4)_ De quel "type de Société" s'agit-il ?

Rappel : à "très LT", on définit 3 grands "types de Sociétés" : (revoir CdB/SES N°02)1. "Sociétés primitives".2. "Sociétés traditionnelles".3. "Sociétés modernes".

La "croissance" ne concerne (pratiquement) que le 3° type : les "Sociétés modernes".b)_ Deux autres définitions, complémentaires, de la "croissance" :

1)_ La définition de Fr. Perroux : Qui est Fr. Perroux ? Fiche biographique rapide à faire

1. "Soutenue" signifie "forte" (v. infra, le § sur les aspects "normatifs" de la "croissance").2. "Longue" signifie plusieurs années, voire supérieure à une dizaine d'années (idem).3. "Indicateur de dimension" renvoie à la "mesure" de la "croissance" (v. infra) : on utilise le

"produit global" de "l'Economie nationale", autrement dit, le "PIB" ("Produit Intérieur Brut").4. "Net" s'oppose à "brut" (idem) ; c'est l'occasion de faire un rappel sur "FBCF" & "FNCF".5. "En termes réels" s'oppose à "en termes nominaux" : (idem) ; c'est l'occasion de faire un rappel

(revoir CdB/SES N°33, 1° ligne, & CdB en SES N°51).

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2)_ La définition de J. Gadrey : Qui est J. Gadrey ? Fiche biographique rapide à faire

1. Notion de "flux" : s'oppose à une autre approche (en termes de "stock") ; (v. aussi infra) ; (revoir SF de base en SES, p.2).

2. Pour lui, la "croissance" ne concerne pas seulement la "production", mais aussi la (ou plutôt les) "consommation(s)" ; rappels : # types de "consommations" (revoir mon Cours de 1°ES) :

"consommation finale" des "ménages" ("CF") : la "croissance" ne permet donc pas seulement d'augmenter leur "niveau de vie", mais elle permet aussi de modifier leur "mode de vie" (ou "genre de vie"),

"consommation intermédiaire" des "entreprises ("CI") ; (v. aussi infra), "consommation de capital fixe" des "entreprises" ("CCF").

3. "Espace institutionnel donné" a l'intérêt d'attirer l'attention sur le fait que la "croissance" peut être analysée à d'autres niveaux que le niveau "national" ; par exemple au niveau "régional" :

Ex. de la Californie, à l'intérieur des USA, opposée à …. (cherchez un ex), Ex. du "Mezzogiorno," opposé à l'Italie du Nord, Exs à trouver pour la France.

c)_ Il faut différencier la "croissance " de "l'expansion" : Dans le langage courant, les 2 termes sont souvent confondus, y compris par les journalistes ! "L'expansion " est un phénomène de croissance de "très CT" (qq. mois, qq. trimestres, + rarement qq. années), pendant lesquels il y a une croissance du "PIB", qui est suffisamment forte. On la mesure même très précisément par : 2 trimestres consécutifs de hausse du "PIB". Cette "expansion" peut être suivie d'une période de "décélération" de la "croissance" ( attention, ne pas confondre : = baisse du "taux de croissance", mais pas forcément "baisse de la croissance" !….). D'où la principale différence avec la "croissance" : "l'expansion" ne produit pas les "transformations structurelles" (v. infra) que produit la "croissance, à plus "LT".

d)_ On définit la croissance à l'aide d'un "indicateur de flux" (le "PIB") et pas avec un "indicateur de stock" (le "Patrimoine National") :

Rappels (encore) sur l'analyse en termes de "flux" et de "stock" : un "stock" (d'un phénomène quelconque) varie en fonction d'un "flux d'entrée" et d'un "flux de sortie" ; le "stock" est mesuré une fois par "période" ("l'année civile" pour la "CN"), par ex au 31/12/2009, alors que l'évolution des "flux" concerne l'ensemble de la "période", par ex l'année 2009 . Le schéma classique pour l'illustrer est la "baignoire". (cf : SF de base en SES, p.2) On pourrait, éventuellement, représenter ainsi la "croissance" : le "stock" serait le "patrimoine national" (revoir la définition du "Pat"), le "flux d'entrée" étant, non pas la totalité du "PIB", mais une partie seulement de celui-ci (cherchez précisément pourquoi, en fonction des # types de "biens" produits par la "croissance"), et le "flux de sortie" étant les "déclassements" ou "destructions" de ce "Pat" . Cette représentation serait plus riche, donnerait une idée plus complète du phénomène de "croissance". Le "Pat" français était évalué à 12340 MM € fin 2008, soit # 6,4 fois le PIB : http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATTEF08206 . En fait, # mesures de ce PAT sont possibles, suivant que l'on inclut, ou non, certaines choses (notamment : quelle est la valeur du "patrimoine naturel" ?). Mais on ne le fait pas, ou très peu, et on représente la "croissance" essentiellement sous la forme d'un "flux" : le "flux" de "production" de "richesses nouvelles" au cours d'une année : le fameux "PIB", de l'ordre de 1900 MM € "courants" pour 2007 : http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1189/ip1189.pdf (p.2). Les approches "écologistes" de la croissance, désormais incontournables (cf : Thèmes 0 & 1A de SES, III), B) & C) & Thème N°1 d'ECJS), en termes de "développement durable", supposeraient une utilisation beaucoup plus répandue de cette mesure de la richesse nationale (et même mondiale ….) en termes de "stock" !

2)_ Les mesures de la croissance :a)_ Quelques rappels ( Thème 1A de 1°ES ) pour commencer :

1)_ La notion de "CI" : On a vu, supra, que la notion de "consommation" est polysémique : on en distingue 3 types nettement #. Les "consommations intermédiaires" ("CI") ne concernent que les "entreprises" et pas les "ménages" ! Les "CI" ne servent qu'une seule fois : les "entreprises" consomment des "biens", ou des "services", pour réaliser leur "production" ; dans le cas des "biens", ils sont "transformés", soit en une autre "CI", soit en un "bien" de "consommation finale" (destiné aux "ménages").revoir le cours de 1°ES (Thème 1C) : prendre l'ex de la "branche" automobile et rechercher toutes ses "CI"

2)_ La notion de "VA" : La "valeur ajoutée" est l'une des 3 façons de comprendre la "production" des "entreprises" (et, peut-être, la meilleure des 3). Ces 3 notions sont reliées entre elles, en ce sens qu'elles se suivent dans le temps (revoir CdB/SES N°33, les trois 1° lignes) :

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1. On calcule d'abord la "production totale" ("PT") de "l'entreprise" : Q x prix unitaires,2. On calcule ensuite son "chiffre d'affaires" ("CA") : CA = PT + ou – variation des stocks,3. On calcule enfin sa "valeur ajoutée" ("VA") : VA = CA - CI.

Ce qu'il faut surtout bien comprendre, c'est à quoi correspond, concrètement, la "VA" : du "travail", surtout le plus "qualifié" ; une utilisation judicieuse du "capital" ; des "savoir-faire" ; des "secrets de fabrication" ; de la "recherche" ; un "marché porteur" au niveau de la "demande", des "prix de vente" rémunérateurs, ….etc.

3)_ Le "PIB marchand", comme somme des "VA" : Le "PIB marchand" concerne la "P" de tous les "biens" ("agricoles" et "industriels") et de la majorité des "services" (soit : environ 80 % du PIB total, dans le cas de la France). On ne peut pas calculer la "production totale" du pays (de "l'Economie nationale") en additionnant les productions totales" de chacune des "entreprises", à cause des "CI" : chaque "CI" serait comptée 2, 3, 4,…. fois et on aboutirait ainsi à des double, triple, quadruple, …. comptes de la même "production" ; on peut prendre l'ex de la "filière bois" ; revoir le cours de 1°ES (Thème 1C) : vous reconstituez la "filière Agro-Alimentaire" Donc la "production totale" du pays sera obtenue en faisant l'addition de toutes les "VA" des "entreprises" de "l'Economie Nationale" ; ces "VA" sont calculées "aux prix du marché" (on est dans le "PIB marchand"), mais "hors taxes" ("HT"), (= hors "TVA" et "droits de douane").

4)_ Le "PIB non marchand" : Cependant, il existe aussi un "PIB non marchand" qu'il faut ajouter au 1° pour obtenir le "PIB" total (eh! oui, contrairement à ce que croient beaucoup de gens, les "services non marchands" produits par les "fonctionnaires" des "APU", produisent aussi de la "VA"). Seulement, étant donné qu'il n'y a pas de "marché", ni de "prix de vente" (services distribués gratuitement ou quasi-gratuitement ; revoir CdB/SES N°12), on les évalue au "coût des facteurs" (on peut prendre, ici, l'ex de l'Education Nationale, qui sera réutilisé infra).

b)_ Les "agrégats" utilisés :http://www.lyc-arsonval-brive.ac-limoges.fr/jp-simonnet/spip.php?article4

1)_ Le "PIB" : calcul complet du "PIB" ; pourquoi "brut" et pas "net" ? Que faut-il préférer : "mesure en valeur" / "mesure en volume" :

a)_ On vient de voir, supra, le début du calcul du "PIB" ("marchand") : la somme des "VA" des "entreprises", "HT". Il faut maintenant le compléter : les "consommateurs" n'achètent pas les produits "HT", mais "toutes taxes comprises" ("TTC") et, surtout, ces taxes servent aux "APU" pour financer leurs "dépenses" ; il faut donc les rajouter au "PIB" "HT", pour obtenir le "PIB" "TTC". Rappels sur la "TVA" & les "taxes douanières". b)_ On a vu, supra, que, pour Fr. Perroux, le "produit global" devrait être comptabilisé "net" ; rappelons que cela signifie que, pour les "biens de production", on a décompté les "amortissements" des "investissements bruts", pour obtenir les "investissements nets" (cf : d'une part, c'est un rappel du cours de 1°ES ; d'autre part, on développera ces notions dans le Thème 1B consacré à "l'investissement"). Pourtant, le "PIB" est, le plus souvent, comptabilisé "brut" et pas "net", pourquoi ? L'explication est double :

1. En raison des difficultés de mesure, liées au fait qu'il n'y a pas d'accord entre les statisticiens sur le calcul de "l'amortissement".

2. Parce que "l'usure physique" est de plus en plus remplacée par "l'usure technologique" (la fameuse "obsolescence"), et, donc, les "I de remplacement" créent de la "valeur nouvelle".

c)_ Enfin, le "PIB" est souvent donné "en valeur" (= "à prix courants" ; = "nominal"), mais il est préférable de le transformer "en volume" (= "à prix constants" ; = "réel"), car la véritable "croissance" est celle des "quantités", davantage que celle des "prix" :

TD N°3 : http://www.statapprendre.education.fr/insee/croissance/combien/volume.htm Attention : si cette transformation (appelée "déflater la série statistique") n'est pas faite, dans les statistiques mises à votre disposition, c'est à vous, sinon de la calculer, du moins de l'apprécier grâce à votre connaissance des "niveaux d'inflation" (depuis les années 60/70) ! On peut en profiter pour rafraîchir vos connaissances sur "l'inflation" : revoir CdB/SES N°50.

2)_ Du "PIB" au "PNB" : On a vu supra que le "PIB" concernait les "résidents" d'une "Economie Nationale". Cependant, il existe une autre approche, celle du "PNB" ("Produit National Brut") :

On commence d'abord par calculer le "PIB" (revoir supra), On lui ajoute les "revenus" des "facteurs de production" ("L" & "K") qui sont rapatriés du "Reste du

Monde" vers "l'Economie Nationale" (alors que leur "production" n'est pas comptabilisée dans le "PIB" puisqu'ils sont "non-résidents") : ceux des travailleurs émigrés, et ceux des FMN d'origine française,

On en retranche les "revenus" des "F de P" qui sont envoyés vers le "Reste du Monde" à partir de "l'Economie Nationale" (alors que leur "production" est comptabilisée dans le "PIB" puisqu'ils sont "résidents") : ceux des travailleurs immigrés, et ceux des FMN d'origine étrangère.

On obtient alors le "PNB" ; 2 cas se présentent : soit le PNB est > au PIB ; soit le PIB est > au PNB ; il faut alors bien connaître certains exs correspondant à ces 2 situations et être capable de bien en

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interpréter la signification : 3)_ Du "PNB" au "Revenu National" :

Après être passé du "PIB" au "PNB", on peut en arriver à un 3° "agrégat" : le "Revenu National" : la "production", qui est mesurée par le "PNB" (ou par le "PIB"), donne naissance à différents types de "revenus" (rappels : en profiter pour revoir les # types de "revenus primaires" ; revoir CdB/SES N°40).

4)_ Du "revenu National" au "Revenu National par Habitant" : (cf : TD N°2) On arrive enfin au 4°, et dernier "agrégat", très différent des trois 1° puisqu'il se situe au niveau "micro" et non au niveau "macro" (on ne devrait d'ailleurs pas l'appeler "agrégat" puisque ce terme désigne quelque chose qui est calculé au niveau macro) : le "Revenu National par Habitant" (= en divisant le "Revenu National" par le "nombre d'habitants"). Ce dernier "agrégat" permet de faire le lien entre la "croissance économique" et la "croissance démographique" : l’évolution du revenu national par habitant dépend donc, d’une part, de l’évolution du revenu national (donc, du PIB), et, d’autre part, de l’évolution de la population ! Le revenu national par habitant permet, par ailleurs, de mesurer le "niveau de vie" des habitants d’un pays. Dans un classement mondial, arrivent alors en tête les pays qui ont, à la fois, la plus forte "croissance économique" et une population relativement (à d'autres pays) peu nombreuse et/ou en faible croissance ; sont moins bien classés les pays qui ont, soit une très faible "croissance économique", soit une "population" relativement très importante et/ou en forte croissance.

c)_ Comment mesure-t-on l'évolution du "PIB : 1)_ La mesure de l'évolution sur une "période" : le "coefficient multiplicateur" ; "l'indice" par

rapport à une "base 100" ; le "taux de variation" : (cf : TD N°1) Attention : il s'agit, ici, de mesurer la "croissance" sur l'ensemble d'une "période" (quelque soit la "durée" de celle-ci ! Cela peut être un an, dix ans, ou 100 ans ….). La "croissance" est habituellement mesurée sur "l'année civile" : la croissance correspond alors à la hausse du "niveau du PIB" par rapport à celui de l'année précédente. Vous devez être capable :

De mesurer l’évolution du PIB selon n’importe lequel des 3 calculs suivants : coefficient multiplicateur, indice par rapport à une base 100, taux de variation exprimé en %.

De passer de l’un à l’autre de ces calculs, et inversement (6 formules à connaître par cœur).Revoir SF de base en SES, pp. 3/4 et consulter le Corrigé du TD1.

2)_ La mesure de l'évolution annuelle moyenne : le "TCAM" (Livre, pp. 31/32 et 28/29) ; (TD N°4) Attention : cette fois, on ne fait plus la mesure sur l'ensemble de la "période" (comme pour les 3 calculs précédents) mais "en moyenne", pour chaque "année" de la "période" (comme si le "taux de variation" avait été identique pour chacune des années de la période ; ce qui ne correspond bien sûr pas à la réalité) ! Attention : il faut toujours dire le "TCAM de quelque chose" (par ex le "TCAM du PIB"). Le principal intérêt du TCAM est de permettre de comparer facilement des taux de variation sur des périodes différentes (Livre, p. 32, dernier §).

d)_ Des "Tx de variation" aux "Rythmes de variation", la "constante 70" : Attention : cette analyse n'a de sens que si :

L'on raisonne sur une période suffisamment longue (Nb d’années à 2 chiffres), L’on garde, à peu près, le même "taux de variation" sur l'ensemble de la "période" envisagée !

Il suffit de diviser la "constante 70" par le "TCAM" du phénomène étudié pour obtenir le "nombre d'années nécessaire pour multiplier par 2 le Nb de départ" de ce phénomène. Exs : avec un TCAM de + 5%, il faut 14 ans pour multiplier par 2 le Nb de départ, …. et 35 ans avec + 2%. Ce calcul peut concerner # variables :

Croissance démographique : avec le TCAM de la "Population" : par ex (TD N°5), actuellement, le TCAM de la population mondiale est de + 1,2%, ce qui donne un doublement de la population en près de 60 ans,

Croissance économique : avec le TCAM du PIB : par ex pendant les 30 Glorieuses, sur l’ensemble des PDEM, et en particulier en France, avec un TCAM du PIB de + 5%, la richesse nationale doublait en environ 15 ans, …. et donc a quadruplé en 30 ans !

L’un des grands intérêts de cette approche complémentaire réside aussi dans la comparaison des 2 types de croissance à l’aide de cet outil. On peut en faire un tableau résumé.

B)_ DIVERSES CARACTERISTISQUES DE LA CROISSANCE :1)_ Un phénomène de "long terme" :

a)_ Le "take-off" de la "1° RI" comme "grande bifurcation" de l'Humanité et comme début de la période de "croissance" :

Avec la "révolution néolithique" (cf : supra), qui a fait passer l'Humanité des "Sociétés primitives" aux "Sociétés traditionnelles", grâce à l'invention de "l'agriculture", la "1° RI" peut être considérée comme une autre

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TermES SESLycée Verlaine Mr Guichard"grande bifurcation de l'Humanité" : ce seraient, grâce à l'invention de "l'industrie", les vrais débuts de la période ("moderne") de "croissance". La notion de "take-off" (= "décollage") est empruntée à la théorie de W.W. Rostow : "les étapes de la croissance économique" (c'est sa 3° étape sur les 5 qu'il définit ; v. infra le reste de sa théorie). Un bémol, cependant : le "TCAM du PIB" commence à augmenter, même très légèrement, avant la fin du 18° S. ! C'est la période du "capitalisme marchand" (cf : les théories & politiques "mercantilistes") et de la "proto-industrialisation". Cette présentation de la 1° RI, comme grande bifurcation, met donc fortement l'accent sur le rôle du "secteur industriel" comme cause fondamentale du phénomène de "croissance" !

b)_ Chaque nouvelle "RI" réactive la croissance : la "2° RI" aux "USA" : On considère qu'il y a 3 grandes "RI", plus, éventuellement, 2 autres intermédiaires (revoir CdB/SES N°03). Chacune de ces 3 "RI" entraîne une "accélération" de la "croissance", tout au moins dans les pays (et/ou régions) qui la connaissent. Le Pb reste posé de savoir si les "2°" & "3° RI" sont aussi importantes que la "1°", ou si celle-ci reste, malgré tout, la plus déterminante [cf : § a)].

c)_ Une période de croissance particulièrement remarquable : les "30 Glorieuses" :

Cette dénomination, devenue une référence incontournable, est due à J. Fourastié (Fiche à faire) : elle désigne la période 1945/1975, pendant laquelle le TCAM du PIB était, en moyenne (avec, bien sûr, de nettes différences entre pays et/ou régions) de +5% ; ce qui (cf : "constante 70") a permis un "quadruplement" de la "richesse économique nationale" sur cette période. 2 CRITS cependant :

1. La "croissance" de la "sous-période" 1945/1955 est davantage due à la "reconstruction" en Europe et au Japon (avec l'aide du "plan Marshall") qu'à des mécanismes "autonomes" de "croissance".

2. La fin des "30 Glorieuses" est, en réalité, déjà perceptible fin 60's / début 70's (cf : Thème N°6A & Thème N°2).

d)_ …. Et depuis ? Ni "30 piteuses", ni "crise", mais une continuation de la croissance, …. sur un rythme cependant plus faible :

Attention, toute autre présentation que celle qui suit est fausse ! Il y a "croissance économique" sur cette période (1975/2005) ! Simplement, elle se fait à un "rythme de croissance" plus faible que sur la précédente (2 à 2,5% en moyenne, sur l'ensemble des "pays développés") ; il y a même, certaines années, une "baisse" du "taux de variation" du "PIB" (rappel : 1975 & 1993 en France) ; il y a donc bien "enrichissement" des "pays développés" sur cette période (en moyenne, "doublement" en 30 ans) . Cependant, en comparaison avec les "30 Glorieuses", cette période de "croissance" apparaît nettement moins performante, d'où les appellations qui figurent dans le titre (abondamment reprises dans la presse !….). Finalement, à "LT", c'est la période des "30 Glorieuses" qui apparaît comme une "exception", alors que la période actuelle se rapproche davantage du "trend" séculaire de "croissance".

e)_ Une croissance qui n'est cependant pas linéaire : entrecoupée de "crises", selon des "cycles" :

Intro : d'autres types de "cycles" existent ("mineurs", de J. Kitchin ; "saisonniers" ; "du porc") : 1)_ Les "cycles majeurs" (ou "cycles Juglar", ou "cycles intra-décennaux", ou "cycle des affaires")

Leur étude est due à Cl. Juglar, en 1862 (Fiche à faire). On les constate sur la période qui va du milieu du 19° S. à la "crise des années 30" (qui serait la dernière manifestation de ce type de "crise") ; ils disparaissent pendant les "30 Glorieuses" (forte "croissance") et sont remplacés par un autre type de "crise" ("stagflation") fin 70's / début 80's. Par contre, on se demande si on ne peut pas à nouveau en parler pendant les 80's / 90's. Avec une "périodicité" inférieure à 10 ans, ils se déroulent en 4 "phases" (2 courtes & 2 longues) :

1. La "reprise" (après la "crise" précédente),2. "L'accélération progressive de la croissance", grâce à l'I, qui conduit, peu à peu, à un "sur-I" et

à une "suraccumulation" des "capacités de production",3. Le "point de retournement du cycle" (appelé aussi parfois, à tort, "crise", dans la mesure où il

correspond à un "krach", "boursier" et/ou "financier"),4. Suivant l'ampleur de la "crise", la "4° phase" est appelée "stagnation", ou "récession", ou

"dépression". Sur ce "cycle" d'une dizaine d'années, la "crise" proprement dite correspond à quelques années (sauf dans le cas de la "crise des années 30" qui est la 1° à être aussi dure & à durer une dizaine d'années).

2)_ Les "cycles longs" (ou "cycles Kondratiev", ou "cycles Schumpeter") : Leur étude est due à N.D. Kondratiev d'abord (1926), à J. Schumpeter ensuite (1939) (Fiches à faire).

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TermES SESLycée Verlaine Mr Guichard Là, on est sur une toute autre périodicité : chaque "cycle long" se déroule sur une cinquantaine d'années, avec seulement 2 phases (appelées "A" & "B", d'un quart de siècle chacune, la 1° de "croissance", la 2° de "crise"). N.D. Kondratiev les a mis en évidence et a avancé 3 grandes explications :

1. La découverte de "métaux précieux" et l'afflux, qui s'en suit, d'or et/ou d'argent,2. Les phases de "guerre" (et "d'après-guerre") / de "paix",3. Les grands "progrès techniques & scientifiques".

J. Schumpeter précisera la périodisation, et, surtout, développera la 3° cause (les "vagues" et les "grappes" "d'innovations" ; la "destruction créatrice", ….etc ; (cf : le Thème 1A de SES & le Thème 1 de Spéc.). Après avoir sombré dans l'oubli le plus total pendant les "30 Glorieuses" (à l'époque, on croyait qu'elles allaient durer éternellement ….), cette théorie a connu un regain de faveur, semblant s'appliquer relativement bien à la succession "30 Glorieuses" / "30 piteuses". Cette approche reste néanmoins très critiquée par d'autres auteurs.

2)_ Certaines caractéristiques "normatives" de la croissance :a)_ 3 conditions pour une "bonne" croissance :

1)_ Une croissance suffisamment "forte", …. mais pas trop quand même : Les réflexions qui suivent sont purement "empiriques" et non "théoriques". On constate que lorsque la "croissance" est "inférieure" à un certain "seuil" (un "TCAM du PIB" de l'ordre de +2 à +3 %), elle ne produit pas un certain nombre de conséquences bénéfiques (en particulier sur "l'emploi"), alors que ces conséquences bénéfiques se produisent au-dessus de ce seuil. Ce seuil est variable selon les pays (exs : plutôt 2 pour les USA, plutôt 3 pour la France ; cf : Thème N°2). Cependant, si ce "taux de croissance" est très élevé, et surtout si cela dure longtemps, d'autres effets, néfastes ceux-là, peuvent se produire (notamment sur "l'environnement" : c'est l'ex. actuel de la Chine).

2)_ Une croissance suffisamment "longue" : On retrouve là le lien avec les "conséquences structurelles" de la "croissance" [cf : infra, le III) A)] : il faut que la "croissance" (la plus forte, si possible) se produise pendant une "période" suffisamment longue (plusieurs années, et même, supérieure à une dizaine d'années) pour que ces "transformations structurelles" se produisent. On rappelle que c'est là la principale différence avec "l'expansion" (cf. revoir supra).

3)_ Une croissance suffisamment "globale" : Il ne suffit pas qu'une (ou quelques) "branche(s)" soi(en)t en forte "croissance" pour que l'on puisse dire que l'ensemble de "l'Economie Nationale" connaisse la "croissance". Une "vraie" croissance repose sur une croissance diversifiée de l'ensemble des "branches" (bien évidemment, sans pour autant que cela concerne toutes les branches existantes ! Une Economie, même d'un pays "développé", ne peut tout produire). Cela permet, notamment, de poser le cas des "pays pétroliers" ou encore celui des pays "mono-producteurs" (et souvent aussi "mono-exportateurs") de "produits de base".

b)_ Croissances "équilibrées" / croissances "déséquilibrées" : 1)_ Par rapport aux "grands secteurs" de l'Economie Nationale : différents types de déséquilibres :

a)_ Entre les différents "secteurs" : Attention à la "polysémie" du terme "secteurs" en Economie ! Rappels des 4 sens que vous devez connaître. Ici, on s'intéresse aux "3 Grands Secteurs Economiques", à travers un certain Nb de questions, qui tournent autour d'une problématique centrale : quelle place et quel rôle pour chacun des "secteurs" ?

Faut-il développer également chacun des 3 "secteurs" (recherche de "l'équilibre"), ou plutôt "mettre le paquet" sur l'un d'eux ("déséquilibre" conçu comme positif) ?

Faut-il être "auto-suffisant en "produits agricoles", ou peut-on "sacrifier" l'agriculture et "importer" ? Le "secteur industriel" est-il absolument indispensable, dans la mesure où c'est le "secteur moteur" de

"l'Economie Nationale" ? Un pays qui commence son "développement" peut-il "sauter des étapes" et passer directement à la

"tertiarisation" ? b)_ A l'intérieur du "secteur II" : entre "section A" et "section B" :

A l'intérieur du "secteur secondaire", on différencie la "section A" et la "section B" (revoir CdB/SES N°15). Puisque la "section B" utilise, soit comme "CI", soit comme "K fixe" les "produits" de la "section A" (revoir CdB/SES N°32), il semble logique de dire que les 2 "sections" doivent se développer en parallèle. Sinon, 2 types de "déséquilibres" peuvent se produire :

1. Si la "section A" croît plus vite que la "B" : 1° Pb de "débouchés aval" (risque de "stocks invendus"), mais aussi 2° Pb de "gaspillages" de "ressources productives".

2. Si la "section B" croît plus vite que la "A" : risque de "goulots d'étranglement amont" (la "section B" voit sa "croissance réduite par manque de "CI" ou de "biens de P").

Pourtant, certains pays (le plus souvent à l'époque des "Eco. collectivistes" ; exs de l'URSS, de l'Algérie), dans le cadre d'une "planification rigide", ont fait le choix de privilégier la "section A", aux dépens de la "B", en le justifiant par le fait que cette "section" est "stratégique" pour la "croissance" du pays et son "indépendance éco".

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2)_ Par rapport à "l'Offre" et à la "demande" : déséquilibres dans un sens, puis dans l'autre : Rappels (revoir le "circuit éco") : quand on ne précise pas de quel "marché" il s'agit, "l'offre" & la "demande" concernent obligatoirement le "marché des produits" (des "biens" & "services"), et pas d'autres "marchés" (comme celui du "travail" par ex). Donc, ici, "l'offre" est celle des "producteurs" (les "entreprises" pour l'essentiel) et la "demande" (qui doit être "solvable") est celle des "consommateurs" (les "ménages" pour l'essentiel).

a)_ Déséquilibre entre "demande" et "offre" : Ici, on est dans un 1° cas, où la "demande" s'accroît plus vite que "l'offre" : en clair, la "demande" de "biens de CF" par les "ménages" s'accroît plus vite que la "production" de ces mêmes "biens" par les "entreprises". Il suffirait donc que les "entreprises" augmentent leur "production" ; 2 cas se présentent :

1. Elles doivent augmenter leurs "capacités de P", et, donc, pour cela, "investir" (cf : Thème N°1B) : le Pb est que cette "FBCF" (nom de "l'investissement" pour la "Compta Nat") ne peut se faire immédiatement ; il y a obligatoirement un "décalage temporel".

2. Si elles possèdent des "stocks d'aval" ("produits" déjà réalisés mais pas encore vendus ; revoir CdB en SES N°8), elles peuvent satisfaire la "demande" supplémentaire. Le Pb est que la nouvelle façon de gérer les "entreprises", dans le cadre du "toyotisme" (cf : Thème N°2) les amène à avoir le moins de "stocks" possible (cf : le "zéro stock").

Alors, pour profiter quand même de cette "demande" supplémentaire qui s'adresse à elles, elles vont augmenter leurs "prix de vente" (rappel : revoir la notion de "production en valeur" ; cf : CdB en SES N°12), et, en faisant cela, elles risquent de faire augmenter le "niveau d'inflation" (rappels : revoir les principaux éléments de la notion "d'inflation"; cf : CdB en SES N°11).

b)_ Déséquilibre entre "offre" et "demande" : Là, on est dans un 2° cas, où "l'offre" s'accroît plus vite que la "demande" : en clair, la quantité de "produits" réalisés par les "entreprises" augmente plus vite que la "demande de biens de CF" correspondante des "ménages" La raison en est que, antérieurement, les entreprises ont beaucoup "investi" et, donc, beaucoup augmenté leurs "capacités de P". On est donc dans une situation de "sur-investissement" et de "sur-production". Il y a donc risque de "crise de sur-P." (avec son cortège de "faillites" et de "licenciements"). Le seul moyen de l'éviter est de mener une politique ("keynésienne") de "relance de la consommation", en augmentant le "pouvoir d'achat" des "ménages" (pour éponger le surplus de P).

c)_ "Croissance extensive" / "croissance intensive" : (cf : Thème 1A) 1)_ La "croissance extensive" : (v. Animation, Diapo N°5)

C'est une "croissance" de type "quantitatif", qui est obtenue par augmentation de la quantité des "facteurs de P" ("L" & "K") :

L'augmentation de la "quantité de L" dépend elle-même de 2 choses :1. Le "nombre d'emplois" (créés par les "E" ou les "APU") : c'est la "PAO" (il faut revoir, ici, les

"facteurs d'évolution de la "population active" ; (cf : cours de 2°) ; (CdB en SES N°5).2. La "durée du L" (dépend à la fois de "lois" prises par le Gnt et de comportements des "chefs d'E"

(v. infra, dans le Thème N°2, son étude plus détaillée). La "quantité de K" (le "K technique" ici), ce sont les "capacités de P" ; leur augmentation dépend des

"investissements" (la "FBCF) réalisés par les "E" (cf : Thème N°1B). Pour le "facteur L", malgré la baisse, à "LT" de la "durée du L", et grâce à la hausse du Nb des "emplois", la "quantité de L" a augmenté, à partir des années 60, fortement d'abord, plus faiblement ensuite ; à terme, elle devrait stagner, voire diminuer (en fonction de l'évolution de son facteur principal : "l'évolution démographique"). Pour le "facteur K", les limites éventuelles de sa croissance renvoient, d'une part, à la "complexité" et à la "cherté" croissantes des machines, ainsi qu'à d'éventuelles contraintes de "financement de l'I" d'autre part.

2)_ La croissance intensive" : (v. Animation, Diapo N°5) C'est une "croissance" de type "qualitatif", obtenue par augmentation de la "productivité" des "Facteurs de P" : il n'y en a pas nécessairement +, mais ils sont + "performants", ils ont + de "rendement" (cf : Thème N°1A).

Les "gains de productivité du L" peuvent être obtenus par 3 moyens, complémentaires :1. La "formation professionnelle" (cf : Thème N°2).2. Une meilleure "organisation du L" (cf : idem).3. La hausse du "volume de capital", mais aussi ses améliorations qualitatives, permettent

d'augmenter la "prod du L" (= analyses en termes de "prod globale des facteurs"). Les "gains de productivité du K" dépendent du "progrès technique", des "innovations" (cf : Thème N°1B)

(analyses en termes de progrès technique incorporé, "endogène"). 3)_ Analyse par types de pays et par périodes :

L'idée générale est que la "croissance extensive" se produit d'abord, qu'elle donne de bons résultats jusqu'à un certain seuil, à partir duquel elle "s'essouffle" ; à partir de là, elle doit être relayée (pas remplacée !….) par la "croissance intensive" (dans cette 2° phase, les 2 types coexistent, donc). C'est ce qui se serait passé pour les "pays développés" de la "triade" : passage à la "croissance intensive"

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TermES SESLycée Verlaine Mr Guichardpendant les "30 Glorieuses" pour l'Europe et le Japon (pour les USA, dès les années 20 ; pour les pays de l'Europe du Sud, seulement dans les années 70/80). NB : ces analyses sont développées et approfondies dans le II), A), 2).

II)_ LES "SOURCES (= "FACTEURS") DE LA CROISSANCE" : A)_ LES "SOURCES DE LA CROISSANCE" : QUELLE CONTRIBUTION

DES "FACTEURS DE PRODUCTION" ? 1)_ Le cadre de référence des THEOS Néo-classiques :

a)_ Le "marché de Concurrence Pure et Parfaite" ("marché de CPP") :1. Les critères du "marché de CPP" (théories "néo-classiques") :

"L'atomicité" : "L'homogénéité" : "La fluidité", ou la "libre entrée" : La "transparence" : La "mobilité des F de P" (= la "libre sortie") :

2. L'entreprise face au "marché de CPP" :Intro : comment se réalise "l’équilibre partiel" sur un marché, avec le "prix d’équilibre" ? L'entreprise calcule ses "coûts de production" :

o Les "coûts globaux" : "coûts fixes" ; "coûts variables", "proportionnels" ou "non proportionnels" "coûts totaux" :

o Les "coûts unitaires" : "coûts moyens" ; coûts marginaux" : La détermination de "l'optimum de production", par rapport au "coût marginal" : "Economies d'échelle", ou "déséconomies d'échelle", et leurs facteurs respectifs :

b)_ De la "concurrence parfaite" à la "concurrence imparfaite" :1. Les enseignements du "modèle de CPP" :

Le "rétablissement automatique" de "l'équilibre de marché", sous certaines conditions : Le modèle de comportement de "l'homo oeconomicus", …. et ses critiques : Coûts fixes et "rendements croissants" : "L'interdépendance des différents marchés" ("l'équilibre général") :

2. Les imperfections des "marchés réels" : La "concentration des entreprises" : La "viscosité des marchés" : La "différenciation des produits" et la "segmentation des marchés" : "L'opacité des marchés" : "L'immobilité des facteurs" :

2)_ La succession des # "représentations théoriques" de la Croissance, & leurs critiques :

a)_ L'analyse "néo-classique" de départ se situe dans le cadre de la "croissance extensive" :

1. "Accumulation des facteurs" et "rendements décroissants" : Un "modèle à 2 facteurs", "substituables" (# du "modèle à 1 facteur" des "Classiques") : Une représentation sous la forme d'une "fonction de production" (ex : "fonction Cobb-Douglas") : Une "accumulation de facteurs", qui débouche sur une "croissance extensive" : Une hypothèse de "rendements décroissants" (déjà présente chez Ricardo) :

2. L'hypothèse inverse, celle des "rendements croissants" ; grâce aux "économies d'échelle" :3. Le problème du "résidu" : ce modèle néo-classique ne permet d'expliquer qu'une (petite) partie de

la "croissance réelle" (mesurée par le "TCAM" du "PIB") :b)_ La croissance "intensive" et "exogène" : (= l'analyse néo-classique

améliorée : le "modèle de Solow", 1956) :1. "L'accumulation du capital" augmente "l'efficacité du travail" :2. Intégration de la "qualité des facteurs", mais le Pb du résidu subsiste : 3. Intégration du "progrès technique " et explication du "résidu" :4. Trois problèmes subsistent cependant :

c)_ La croissance "intensive" et "endogène" : (= l'amélioration décisive des "néo-libéraux" : le "modèle de Romer", 1986) :

1. Différents constats empiriques à l'origine de ces théories :2. Un progrès technique "endogène", qui repose sur 4 facteurs :

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Le "Capital physique" de P. Romer et les "externalités entre firmes" : Les investissements en "R/D" et la notion de "biens publics" (= "biens collectifs") : Le "capital humain" de G. Becker :

Comme pour les 2 notions précédentes, il s'agit aussi d'un "investissement" : celui-là est à la fois "privé" (il ne s'agit pas d'entreprises, mais d'individus) et "immatériel". On associe le nom de Gary Becker à la "théorie du K humain", mais d'autres économistes de "l'Ecole de Chicago" l'ont aussi analysé (Th. Schultz ; R. Lucas). Le K humain désigne l'ensemble des capacités/compétences acquises par l'être humain, sous formes de savoirs/savoir-faire/savoir-être, qui accroissent sa productivité, et dont il est propriétaire. Chaque individu est sensé se comporter comme un "homo-oeconomicus", donc faire un "calcul utilitariste" (utilités-avantages / désutilité-coûts) concernant le fait de faire, ou non, telles ou telles études, de les poursuivre, ou non, jusqu'à un certain point (le raisonnement est produit soit par l'individu seul, soit en collaboration avec sa famille). L'éducation est alors considérée comme un investissement, qui doit être rentable, et dont on doit calculer le "retour sur investissement". Dans les Sociétés modernes, au stade de la "3° RI" (la révolution de l'informatique" ; "l'économie de la connaissance"), cela se serait traduit par un "allongement de la durée des études", sensé être bénéfique à la croissance. CRITS de cette théorie :

La 1° CRIT vient du fait que les individus ne sont pas, dans la réalité, des homo-oeconomicus, et qu'ils appartiennent à des "milieux sociaux", lesquels leurs permettent, + ou – facilement, de poursuivre des études (cf : les # types de "capitaux" analysés par P. Bourdieu),

La 2° CRIT vient du fait que les systèmes d'éducation, hérités du passé, en particulier dans les filières générales, ne sont pas des "formations professionnelles" au sens strict, et ne se prêtent pas aisément au calcul utilitariste,

La 3° CRIT renvoie au L contemporain dans les entreprises et dans les administrations : c'est de + en + un "L en équipe", qui se prête mal à l'évaluation des performances individuelles. Le "capital public" de R.J. Barro :

Comme pour les 3 notions précédentes, il s'agit aussi d'un "investissement" : celui-là est à la fois "public" et, pour l'essentiel, "matériel". Capitaux publics au sens large du terme : administrations publiques centrales, mais aussi locales. Ces investissements publics prennent la forme des "infrastructures économiques" :

Transports (Bus ; tramways ; trains ; métros, ….etc), Communications (Poste ; téléphone ; Internet, ….etc), Energie (réseaux d'électricité ; de gaz), Les infrastructures d'éducation publique, Les infrastructures de R/D.

Il s'agit à la fois de mettre en place : Des activités économiques indispensables au bon fonctionnement de toutes les autres, mais dont les coûts

d'investissement extrêmement élevés pourraient décourager les entreprises privées de les mettre en œuvre, le retour sur investissement étant lointain et aléatoire,

De remédier aux # "dysfonctionnements" du Marché : "externalités" (tant "positives" que "négatives") ; caractère de "biens publics" ; situations de "monopoles naturels" (sur chacun de ces 3 points, revoir infra et/ou supra).

On voit bien que ce 4° et dernier type, analysé surtout par R.J. Barro, est en interactions avec les 3 autres.3. Quelques conséquences de cette nouvelle approche :

3)_ Synthèse sur la notion de "productivité" : (cf : TD N°..) ; (mini-liasse)a)_ Présentation générale de la notion de "productivité" :

1. La "productivité", ce n'est pas : (cf : mon tableau de synthèse) La "compétitivité" (or, productivité et compétitivité sont fréquemment confondues) :

Rappel : la "productivité", c'est le rapport (donc un "Nb relatif") entre la "production" obtenue et les "quantités de facteur(s)" nécessaires pour l'obtenir. La "compétitivité" quant à elle, c'est le fait que, sur un "marché de concurrence" (pas forcément de "CPP"), les "entreprises" sont en "compétition" entre elles; elles sont + ou – compétitives les unes par rapport aux autres ("compétitivité relative") ; seules les + compétitives peuvent augmenter : leur "part de marché" et/ou leur "chiffre d'affaires" ("CA") et/ou leur "profit" ("EBE") ; alors que les – compétitives risquent : "l'endettement", puis le "surendettement", puis la "faillite". Rappel (cf : cours de 1°ES, Thème 1B, à revoir) : il existe 2 Gds types de compétitivité, la "compétitivité-

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TermES SESLycée Verlaine Mr Guichardprix" et la "compétitivité-hors prix" (ou "structurelle"). Cependant, il existe certains liens entre les 2 notions : si une E devient + productive, elle a des chances de devenir aussi + compétitive.

La "rentabilité" (or, productivité et rentabilité sont fréquemment confondues) : (cf : TD N°..) Rappel : la "productivité", c'est le rapport (donc un "Nb relatif") entre la "production" obtenue et les "quantités de facteur(s)" nécessaires pour l'obtenir. La "rentabilité" quant à elle, c'est : une notion qui dépend + de la "comptabilité d'entreprise" ("micro") que de la "comptabilité nationale" ("macro") ; rappel (cf : cours de 1°ES, Thème 2, à revoir) : dans l'un des (2 principaux) documents de la comptabilité d'E, le "bilan", dans la colonne de droite, le "passif", qui retrace l'origine des capitaux (financiers) présents dans l'E, on distingue les "capitaux propres" et les "capitaux empruntés" ; la rentabilité, c'est le rapport (donc, un Nb relatif) entre le "profit" réalisé ("l'EBE") et les K financiers mis dans l'E. On distingue la "rentabilité économique" : on rapporte l'EBE à la totalité des K fin, sans distinction, …. et la "rentabilité financière" : on rapporte l'EBE aux seuls K propres (p.69). Lien entre les 2 notions : la rentabilité d'une E dépend en partie de sa productivité, mais elle dépend aussi de la fixation des prix. (cf : TD du Livre, pp. 48/50) Rmq : la productivité d'une E intéresse plus particulièrement les économistes, alors que le chef d'E, lui, s'intéresse surtout à la rentabilité de son E.

2. C'est un rapport, donc il dépend de 2 évolutions différentes : Des évolutions de la "production" (productivités "en valeur" ou "en volume" ; productivité de la "VA"

plutôt que de la "PT" ; productivités des "PME" ou des "Gdes E") : Au numérateur du rapport permettant de calculer la productivité, on trouve donc la "production" ("P") ; mais celle-ci peut renvoyer à différentes notions :

D'abord, vous savez (cf : CdB/SES 33) que l'on calcule la "production totale" ("PT"), celle qui est réalisée (quantités X prix unitaires), avant de passer au "chiffre d'affaires" ("CA"), la production vendue, la différence se matérialisant dans l'évolution des "stocks". Ces 2 grandeurs peuvent être évaluées "en valeur" ou "en volume" (cf : CdB/SES 51), cela donne déjà 2 prod différentes !

Ensuite, la 3° mesure de la production d'une E est la "valeur ajoutée" ("VA"), que l'on obtient en faisant : VA = CA – CI (cf : CdB/SES 33). Intégrer, ou non, les "CI" dans la mesure de la "prod" donne des résultats tout à fait différents, surtout dans le cadre de la progression de la "mondialisation" depuis les années 80 (cf : Thème N°6) !

Enfin, la production est réalisée par des "PME" et par des "Gdes E" ; la prod n'y est pas identique, celle des Gdes E étant bien > ! Des évolutions de la "PAO" (productivités "par tête", ou "horaire" ; facteur L non homogène) :

NB : le raisonnement qui suit ne porte que sur la "productivité du L" ! Soit parce que l'on se réfère explicitement à la "théorie de la valeur-travail" des "classiques" et de Marx (voir infra) ; soit, plus simplement, parce que dans les calculs les plus courants de prod, on se réfère à la seule prod du L (prod = VA / Q de L). Au dénominateur du rapport permettant de calculer la productivité, on trouve donc la "prod du L", mais celle-ci peut renvoyer à différentes notions :

La "prod par tête" : prod par tête = VA / Nb de Lleurs, La "prod horaire du L" : prod horaire du L = VA / Nb d'h de L, La # entre les 2 est importante : sur le LT, vous savez que le "Nb annuel d'h de L" n'a cessé de diminuer ;

donc, le 2° calcul de la prod du L a d'autant + de chances d'être > au 1°. De plus, sous l'influence des théories néo-classiques, qui considèrent que les facteurs de P sont

substituables entre eux, on a tendance à considérer que le L est quelquechose de parfaitement homogène (un travailleur en vaudrait un autre) ; or, il existe de profondes # entre les travailleurs (ne serait-ce qu'en considérant leur "niveau de qualification" (donc, avec de profondes # de prod !).

3. Etudes en termes de "niveaux" et/ou "d'évolutions" :Si besoin est, revoir le SF correspondant : SF de base en SES, N°5, p.2

Etudes en termes de "niveaux" : les "niveaux de productivité" ("micro" ; "méso" ; "macro") : A un moment donné, que ce soit au niveau "micro" (l'E), certaines E sont + productives que d'autres ( vous cherchez des exs concrets et précis de la "productivité différentielle par E"); ou au niveau "méso" (la "branche"), certaines branches sont + productives que d'autres (vous cherchez des exs concrets et précis de la "productivité différentielle par branches") ou encore au niveau "macro" ("l'Economie nationale"), certaines Economies sont + productives que d'autres (vous cherchez des exs concrets et précis de la "productivité différentielle par pays")

Etudes en termes "d'évolutions" : les "gains de productivité" : Cependant, ces niveaux de prod ne restent pas stables, mais ils évoluent : en règle générale, et à LT, ils évoluent plutôt à la hausse, c'est ce que l'on nomme des "gains de prod". Là encore, suivant que les gains de prod sont + ou – élevés, on peut établir de nouveaux classements ; là

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TermES SESLycée Verlaine Mr Guichardencore, on peut les faire à # niveaux : comparaisons des gains de prod entre E (vous cherchez des exs concrets et précis des "gains de prod différentiels par E"), comparaisons des gains de prod entre branches (vous cherchez des exs concrets et précis des "gains de prod différentiels par branches"), comparaisons des gains de prod entre pays (vous cherchez des exs concrets et précis des "gains de prod différentiels par pays"). Sur ce dernier point, dans la mesure où on distingue 2 groupes de pays, à savoir les "PDEM" et les "PVD", et dans la mesure où les gains de prod des 2° sont > à ceux des 1°, on devrait assister, d'abord, à un phénomène de "rattrapage", puis à un phénomène de "convergence" entre ces 2 groupes de pays.

4. 4 façons concrètes d'obtenir les "gains de productivité" : Rappel : quelque soit le niveau auquel on mène l'analyse (micro/méso/macro), on constate que, dans la réalité vécue, il se produit essentiellement (depuis 1945) des gains de prod, plutôt que des "pertes de prod".

1° cas : on produit plus avec autant de L (hausse du numérateur ; stabilité du dénominateur)2° cas : on produit autant avec moins de L (stabilité du numérateur ; baisse du dénominateur)3° cas : on produit nettement plus avec plus de L (forte hausse du numérateur ; hausse du dénominateur)4° cas : on produit moins avec nettement moins de L (baisse du numérateur ; forte baisse du dénominateur)

b)_ Trois analyses spécifiques de la notion :1. On peut mesurer différentes "sortes de productivité" :

Selon le "modèle à 1 facteur" des "Classiques" : "productivité du travail" : Ce sont uniquement des rappels : Pour les "classiques", et aussi pour Marx, seul le L humain produit de la "valeur", le "capital" ne produisant aucune valeur par lui-même. Cela s'appelle la "théorie de la valeur-travail". En conséquence, cela débouche sur le "modèle à 1 facteur". En conséquence, il ne faut alors s'intéresser qu'à la seule "productivité du L".

Selon le "modèle à 2 facteurs" des "Néo-classiques" : "productivité apparente" (du L ou du K) : Ce sont en partie des rappels : Pour les néo-classiques, qui sur ce point sont en totale rupture avec les classiques, la valeur des "marchandises" repose à la fois sur leur "utilité" (que celle-ci soit réelle, ou symbolique) et sur leur "rareté". Cela s'appelle la "théorie de la valeur-utilité/rareté". En conséquence, cela débouche sur le "modèle à 2 facteurs". En conséquence, il faut alors s'intéresser à la "productivité du L" et à la "productivité du K". Comme l'on ne peut savoir, a priori, auquel des 2 facteurs on doit attribuer les gains de prod constatés, on emploie alors les expressions de "productivité apparente du l" et de " productivité apparente du K".

Selon la "Théorie de la croissance endogène" : "productivité globale des facteurs" : Ce sont en partie des rappels : Pour les "néo-libéraux" (appelés aussi "néo-classiques contemporains"), un "3° facteur" intervient (le "progrès technique") ; cependant, il n'intervient pas de l'extérieur (de façon "exogène", comme dans le modèle de Solow, le fameux "deus ex-machina"), mais il est "endogène" (d'où les théories de la croissance du même nom), c'est-à-dire, concrètement qu'il s'incorpore aux 2 Gds facteurs (L et K), à travers différentes formes d'investissements [privés / publics / en R/D / humains]. En conséquence, cela débouche sur l'idée que les facteurs ne sont pas seulement "substituables" (comme le prétendaient les "néo-classiques"), mais qu'ils sont aussi "complémentaires". En conséquence, il faut alors s'intéresser à la "productivité globale des facteurs" (voir l'article de Simonnet à ce sujet). NB : au-delà des 2 Gds F de P (L et K), la prod globale des facteurs s'intéresse aussi à d'autres F de P tels que les facteurs de "localisation" des E (cf : l'un des 6 Thèmes de TPE de 1°ES) ; la structure et la dynamique de la R/D (par ex la présence d'une "technopole") ; l'accumulation de "savoir-faire" le "know-how") ; la présence d'un Gd "marché de consommation".

2. Les analyses "sectorielles" de la "productivité" : La "productivité" prend un sens différent selon le "Secteur" étudié (I & II // III march // non-march) :

Le point de départ des "analyses sectorielles de prod" est l'analyse de J. Fourastié, contemporaine de son analyse des "30 Glorieuses". Les 3 Secteurs n'ont pas la même "prod moyenne" : celui qui a la + forte prod est le Secteur II ; arrive en 2° position le Secteur I ; et en 3° position le Secteur III. Sur la période contemporaine, du fait de "l'industrialisation de l'agriculture", les "rendements agricoles" ont beaucoup augmenté et la prod du Secteur I a rejoint celle du Secteur II. Concernant le Secteur III, il faut impérativement désormais introduire une double différenciation :

o A l'intérieur du "III marchand", il faut distinguer entre certains services qui ont désormais acquis une forte prod (exs : restauration rapide ; transports aériens ; banques ; assurances ; tours opérateurs, ….etc) et d'autres services qui ont gardé la faible prod traditionnelle du III

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analysée par J. Fourastié (exs : petits commerces ; coiffeurs ; réparateurs divers ; services à la personne, ….etc).

o Concernant les "services non-marchands", leur faible prod est du même ordre que celle de la 2° catégorie de services marchands étudiée ci-dessus (réfléchissez à ce que peut être concrètement la prod d'une infirmière, d'un prof, d'un gendarme, ….etc).

2 "répartitions par Secteur", différentes (/ à la "PAO" ; / au "PIB") témoignent de la "productivité différentielle par Secteur" :

Commençons par celle que vous connaissez bien, la "répartition par Secteurs de la PAO" : Secteur I : < 5% ; Secteur II : < 25% ; Secteur III : > 70%, Voyons maintenant la 2°, la "répartition par Secteurs du PIB" : Secteur I : > 5% ; Secteur II : > 30% ; Secteur III : < 65%. Que signifient ces différences entre les 2 répartitions ? Elles témoignent de la + ou – Gde prod de chaque Secteur : si la 2° répartition est > à la 1°, c'est que le Secteur est fortement productif ; si la 2° répartition est < à la 1°, c'est que le Secteur est faiblement productif. Pendant les 30 Glorieuses, les écarts entre les 2 répartitions étaient beaucoup plus forts ; du fait des évolutions analysées dans le § précédent, ils sont devenus moins nets.

3. Les "comparaisons internationales" de productivité : Les évolutions "à LT" de la "productivité" dans les "pays développés" :

(Doc5, p.43) Attention : c'est un "graphique semi-logarithmique" ! (cf : l'un des SF à acquérir pour le Bac) Il s'agit d'évolutions, à très LT, de la "prod du L", dans certains pays de la "triade". On distingue nettement les phénomènes de "rattrapage", puis de "convergence", des "gains de prod" de la France, de l'Allemagne et surtout du Japon, par rapport au "pays leader" en matière de prod, les USA.

La "productivité différentielle" par "secteurs" et par "pays" : Dans ce §, on fait la synthèse des 2 analyses précédentes : analyses de la prod par "Secteurs" et par "pays". Pour la répartition par secteurs, on peut prendre celle par rapport à la PAO ou celle par rapport au PIB. On distingue 2 groupes de pays : dans le 1°, la France, la GB, les USA (Secteur I : # 5% ; Secteur II : # 25% ; Secteur III : # 70%) ; dans le 2°, l'Allemagne et le Japon (Secteur I : < 5% ; Secteur II : > 30% ; Secteur III : < 65%). Interprétations : une 1° qui se révèle fausse, celle d'une "sous-tertiarisation" de l'Allemagne et du Japon !.... Une 2° qui est la bonne : l'Allemagne et le Japon garde une "sur-industrialisation" relative à celles de la France, de la GB et des USA. NB : cette sur-industrialisation relative de ces 2 pays est un de leurs "points forts" en matière "d'exportations" (cf : Thème N°6).

c)_ J. Schumpeter et la "productivité" :1. Rappels sur les "cycles longs" :

Les "vagues d'innovations" : On peut commencer par rappeler que, pour J. Schumpeter, le "capitalisme" est un système économique dynamique, qui ne peut stagner, mais doit au contraire perpétuellement évoluer, et cela grâce aux "innovations" [rappels : il y a 2 Gds "modes d'innovations" et 5 Gds "types d'innovations" (dont 3 seulement doivent être connus des "généralistes")]. Cependant, ces innovations ne se produisent pas, selon lui, de façon "continue", mais au contraire elles arrivent par "vagues" : sur une période donnée, il s'en produit une grande quantité, alors qu'à d'autres périodes, il s'en produit beaucoup moins, voire pas du tout ! Par ailleurs, J. Schumpeter fait une analyse des évolutions du capitalisme en termes de "cycles longs" (cf :

revoir supra) : une périodicité d'une cinquantaine d'années ; 2 phases (A et B), dont la 1° de "croissance".

Si on fait le lien entre les 2 analyses, cela donne : les "vagues d'innovations" se produisent au début des "phases A" et ce sont elles qui entraînent la forte croissance.

Enfin, J. Schumpeter associe fréquemment ces "vagues d'innovations" aux différentes "révolutions industrielles" non seulement les 3 Gdes RI, mais aussi les 2 RI "intermédiaires" (revoir CdB/SES N°03). La "destruction créatrice" (voir Dossier & mini TD) :

(voir Livre, p. 330, Doc N° 4) L’une des notions les plus fondamentales de J. Schumpeter ("la donnée fondamentale du capitalisme"). Pour J. Schumpeter, ce n’est pas le résultat d’un "dysfonctionnement" du capitalisme, mais c’est, au contraire, le résultat de son fonctionnement normal !.... Cela concerne les 5 types d’innovations,…. …. Mais, attention : toutes les innovations ne sont pas concernées :

(Excellent) exemple : le remplacement de la marine à voile (les "clippers") par la marine à vapeur (les

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"steamers") : plus du tout les mêmes navires ; ruine des anciennes compagnies de navigation ; essor prodigieux des nouvelles compagnies.

Contre-exemple : le remplacement de la télévision N & B par la télévision couleur (cela reste, à peu près, le même processus de P, cela n’entraîne pas la disparition de la branche, cela ne provoque pas un chômage massif).

J. Schumpeter parle de "destruction créatrice" (il y a d’abord destruction d’activités anciennes  ; il y a ensuite création d’activités nouvelles, mais cela met quand même l’accent sur la destruction) .Cependant, ne vaudrait-il pas mieux parler de "création destructrice" ?(les innovations ont, certes, des conséquences néfastes : les "troubles, les pertes, le chômage", mais, pour l’essentiel, elles font changer la Société vers un Monde meilleur, selon J. Schumpeter, et cela met l’accent sur la création : de nouveaux emplois, de nouveaux revenus, de nouvelles consommations. Pour J. Schumpeter, la destruction créatrice est donc, fondamentalement, source de "déséquilibres" (même s’ils ne sont que temporaires, quoique quand même sur une période suffisamment longue), et, donc, cela remet complètement en cause la vision idyllique du Marché équilibré des Néo-Classiques !....

2. Des "vagues" aux "grappes" : Innovations "radicales" ou "incrémentales" :

Cela constitue les 2 Grands "modes d'innovations". Les "innovations radicales" (on dit aussi "majeures") sont les – nombreuses, mais de loin les + importantes. Elles modifient en profondeur les Economies, mais aussi les Sociétés qui en bénéficient. Ex : le téléphone portable. Les "innovations incrémentales" (on dit aussi "mineures") sont les + nombreuses, mais aussi les - importantes. Elles accompagnent, précisent, développent, approfondissent, les innovations radicales. Ex : le téléphone portable relié à Internet.

Les "grappes d'innovations" : J. Schumpeter pense que les différentes innovations ont entre elles des liens "d’interdépendance" : certaines innovations "majeures" entraînent des bouleversements "en chaîne" et rendent nécessaires l’apparition d’innovations "mineures", qui les prolongent/approfondissent/précisent, ….etc . D’où la comparaison avec des "grappes" (NB : une image meilleure serait celle de "l’arborescence" : "branche maîtresse" / "branches" / "branchettes") ; d’où aussi leur appellation "d’incrémentales". J. Schumpeter emploie aussi les expressions "d’entrepreneur pionnier", pour désigner ceux qui mettent en œuvre les innovations "radicales" (constituant le cœur de la "dynamique capitaliste") et "d’entrepreneurs routiniers" pour désigner ceux qui mettent en œuvre les innovations "incrémentales" (car ils ne font que suivre les précédents ; il ne faut pas, cependant, sous-estimer leur rôle, qui est celui de diffuser, en profondeur, dans la Société, les innovations).

(En guise de) conclusion : le "paradoxe de Solow" : A la fin des années 80, R. Solow a écrit : "on trouve des ordinateurs partout sauf dans les statistiques de productivité". Traduction : à l'époque, les "gains de prod" (notamment aux USA) étaient relativement modestes, alors que sous l'influence du développement de l'informatique (notamment de "l'informatique individuelle", le "personnal computer", ou "PC"), ils auraient dû être beaucoup plus importants ! Explications de ce paradoxe :

Il y a un effet de "décalage temporel" entre le développement de l'informatique et ses effets bénéfiques sur la productivité.

Il a notamment fallu attendre qu'un 1° "effet de seuil" (en termes de "quantités d'ordinateurs" utilisés) se produise.

Il a aussi fallu attendre qu'un 2° "effet de seuil" (en termes de "puissance des ordinateurs" utilisés) se produise.

Un Pb de mesure se pose enfin : si on se contente de raisonner en termes de "productivité apparente" des facteurs (cf : revoir supra), on ne voit pas réellement apparaître les effets bénéfiques du développement des ordinateurs sur la "croissance" ("intensive"), alors que si on raisonne en termes de "prod globale des facteurs" (cf : revoir supra), …. si !

B) LES SOURCES DE LA CROISSANCE : LES COMPORTEMENTS DES DIFFERENTS "ACTEURS" :

1. Commencez par relire le 2°§ des Instructions complémentaires concernant le THEME 1A.2. # avec le I), A) : on y étudiait les sources de la Croissance par rapport aux "Facteurs de P" ; ici, on

l’étudie par rapport aux # "Acteurs de l’Economie".3. Une partie des idées de ce II), B) ne sont donc pas nouvelles : elles ont été vues, soit dans le I), soit dans

le II), A), soit dans le cours de Spécialité correspondant (THEME 1 : "Progrès technique & Evolution économique" ; auteur support : Joseph Schumpeter), soit dans le THEME 7B.

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1) Des "choix individuels d'entrepreneurs" :a) "L'entrepreneur individuel" prend les "Gdes décisions" qui engagent

l'avenir de l'E :1. Le choix de la "combinaison productive" :

Combinaison productive = "combinaison des F de P" ; donc, à ne pas confondre avec la "productivité" !....Ceci a déjà été vu, supra, dans le § suivant : I) B) 1) a) 1) : le "modèle à 2 facteurs" des Néo-classiques. Veuillez donc vous y reporter ; revoir aussi le Cours de 2° SES

Les "déterminants techniques" du choix : revoir le cours Les "déterminants économiques" du choix : revoir le cours

2. La décision d'investir : un "pari sur l'avenir" qui constitue un "risque" (J.-M. Keynes), d'où la

nécessité "d'anticipations" (cf : THEME 3 de Spécialité) :(Liasse de Docs, Doc N°1, p.1)

Sur ce point, JM Keynes & J Schumpeter (qui ont tous 2 rompu avec leurs maîtres Néo-classiques) se rejoignent : l’entrepreneur capitaliste est quelqu’un qui prend des "risques" (notamment pour l’I et la P). JM Keynes s’oppose, en outre, aux Néo-Classiques sur un autre point : contrairement à ceux-ci, qui pensent que le consommateur est "roi" (sur le Ma de CPP) et que les producteurs ne sont là que pour satisfaire ses désirs, Keynes pense que ce sont les consommateurs l’acteur "dominé" du système, et les entrepreneurs l’acteur "dominant" (on a d’ailleurs déjà vu la prolongation de cette thèse par un auteur "post-keynésien" : JK Galbraith, qui parle de "filière inversée"). Pour Keynes, dans la décision de P, l’acte d’I (cf : THEME 1B) est déterminant : c’est là où la prise de risques est la plus importante ; pour Keynes, "l’avenir est incertain" ; l’I peut être (très) rentable, comme il peut s’avérer à l’origine de dettes, voire de faillite, pour l’E !.... D’où l’une des plus importantes notions de la pensée keynésienne : l’entrepreneur devrait essayer de faire des "anticipations" de cet avenir incertain. Cependant, Keynes écrit, dans la Théorie Gale(1936) qu’un grand Nb d’entrepreneurs (il parle des USA de l’époque) sont des "incapables", voire des "escrocs" !....

b) L'apport théorique de J. Schumpeter (= la 1° Théorie de la Croissance)1. Le portrait de "l'entrepreneur schumpétérien" (cf : cours de Spécialité) :

(Liasse de Docs, Doc N°2, p.1) (Livre, p. 331, Doc N° 8) Intro : c'est un portrait "idéal-typique", à la fois sociologique & psychologique :

a)_ "L'entrepreneur schumpétérien", ce n'est pas :1)_ Un "savant" ou un "chercheur" (et pourtant, il fait des "innovations") :2)_ "L'homme aux écus" de Marx :3)_ Un "manager" ou un "technocrate" : 4)_ Un "homo-oeconomicus", calculateur et "rationnel" :

b)_ Par rapport à des "traits de personnalité", c'est :1)_ Un "fonceur", qui prend des "risques" et fait des "paris" sur l'avenir (le contraire

d'un "tempérament panurgien") :2)_ Quelqu'un qui n'hésite pas à tout remettre en cause, quelque soit le niveau où il est

arrivé (cf : le "kaizen") :c)_ Par rapport à des "comportements", c'est :

1)_ Quelqu'un "d'énergique" :2)_ Quelqu'un de rapide dans "l'analyse des problèmes" et dans la "prise de décision" :3)_ Une aptitude à reconnaître les "facteurs de succès", ou "d'échecs" et à s'en servir

comme d'un "levier" 4)_ Un "chef", un leader", un "meneur" :5)_ Il exprime la "volonté du vainqueur" (cf : les "prophéties auto-réalisatrices") :6)_ La volonté de transformer sa réussite personnelle en une "dynastie" :

2. L'appât de gros gains (= les "sur-profits") (cf : idem) :(Liasse de Docs, Doc N°3, p.1)

a)_ La notion de "profit" :1)_ La "rémunération d'un risque", …. pour ceux qui réussissent leur "innovation" :2)_ Une double récompense : "monétaire" et "sociale" (accession à "l'élite sociale")

b)_ La notion de "sur-profit" (des "profits bien plus élevés que nécessaires")1)_ Par rapport à des risques considérables ("dettes", faillites", "engagement de la

fortune personnelle") :

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2)_ Un "calcul utilitariste", mais modifié par sa "personnalité d’entrepreneur" :3)_ 1° approche du débat (cf : J. Rawls) : "certaines inégalités sont-elles justes" ?

c)_ Différences avec d'autres auteurs sur la notion de "profit" :1)_ Différence avec D. Ricardo :2)_ Différence avec K. Marx :3)_ Différence avec les "Néo-Classiques" :

3. Le "monopole temporaire" : (Liasse de Docs, Doc N°4, p.1)

Un "sur-profit temporaire", lié à un "monopole temporaire" :a)_ Le monopole découle de l'innovation et est profitable à la collectivité :

b)_ Mais l’innovation va être copiée et le monopole ne peut être que "temporaire" :c)_ Quand le "monopole temporaire" dure-t-il le plus longtemps : à l'époque de J.

Sch. ou à la nôtre ?d)_ A la # des Néo-Classiques, J. Sch. est favorable au monopole : e)_ Quels moyens de retarder l'échéance ? Les "brevets" :f)_ Après ce monopole temporaire, qu’y a-t-il ?

c) Le rôle de l'entrepreneur est particulièrement important dans la R/D :1. Une 2° approche des "I immatériels" : les 4 types :

On a abordé la notion d’I immatériels dans le § suivant : I) B) 3) b) 4) (/ à la "Croissance endogène") Les 4 grands types d’I immatériels (réalisés par les E) sont les suivants :

I. Les I liés à la "R/D" : d’abord, les "inventions" (en 1° la "recherche fondamentale", puis en 2° la "recherche appliquée"), ensuite, les "innovations" :

II. Les dépenses de "formation professionnelle" des salariés : la "formation continue", 2° stade de la "formation permanente" :

III. Les I à caractère commercial : les # dépenses de "marketing", la constitution de "réseaux commerciaux" IV. Les dépenses de "logiciels" : le "software" :

On approfondira l’étude de ces I. immatériels dans le THEME 1B : I), C), 2)2. La place de la R/D dans les E :

(Liasse de Docs, Doc N°5, p.1) Place devenue fondamentale dans les Economies modernes des pays développés, Concerne surtout les Gdes E, Concerne particulièrement certaines branches : exs à trouver

α 3 grands "types d'innovations" pour J. Sch. (5 vus en Spécialité) :I. Nouveaux "produits" (= "innovations de produits") : "biens" ou "services" ; soit réellement nouveaux,

soit amélioration de produits existants ; exs de chaque à trouver (tableau à remplir) :II. Nouvelles "méthodes de production" (= "innovations de procédés") : soit réellement nouvelles, soit

amélioration de méthodes de P existantes ; exs de chaque à trouver (tableau à remplir) : III. "Nouvelle organisation" (au sens large) : soit "organisation du L", soit "organisation de l’E" : exs de

chaque à trouver (tableau à remplir) :

β La notion "d'apprentissage par l’expérience" (= "learning by doing") :

(Liasse de Docs, Doc N°5, p.1) Plus une activité quotidienne de P dure longtemps, plus une E accumule de l’expérience (on y apprend en produisant), ce qui lui permet :

1. D’améliorer qualitativement sa P,2. De diminuer ses coûts.

Cela peut constituer un autre type de "barrière à l’entrée" sur un marché et décourager une nouvelle E d’entrer sur ce marché (et, donc, remettre en cause le principe de "libre-entrée").

3. La notion de "droits de propriété" (intellectuels) :(Liasse de Docs, Doc N°6, p.1)

Particulièrement étudiée par D. North : v. infra, intro du C) D’une façon générale, ce n’est que lorsque des "droits de propriété", reconnus juridiquement (par le Droit) et inaliénables (protégés par des Institutions), sont institués dans une Société et une Economie (qui devient donc "moderne"), que les chefs d’entreprise acceptent de prendre tous les risques liés aux innovations et aux investissements.

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TermES SESLycée Verlaine Mr Guichard En particulier, cela concerne les "droits de propriété intellectuelle" qui peuvent être acquis à la suite d’une découverte ou d’une innovation (les "brevets" ou les "licences d’exploitation") et qui permettent à l’inventeur de s’approprier une partie des énormes bénéfices liés à son innovation (sous forme de "royalties"). Cependant, certaines théories contestent le bien-fondé même de ces droits de propriété intellectuelle : d’une part, la R/D est, le plus souvent un "L collectif" : pourquoi devrait-il donner lieu à une appropriation individuelle ? D’autre part, les "externalités positives" issues de l’innovation doivent pouvoir, sans réserve aucune, profiter à la collectivité dans son ensemble (ex du logiciel libre & gratuit LINUX, par opposition au Windows de Microsoft) ; (contre-ex du "génome" humain, que certaines firmes pharmaceutiques sont en train de s’approprier, au détriment de la collectivité).

4. La notion de "K-risque" (USA surtout) & le "e-krach" de 2000 :

(Liasse de Docs, Doc N°7, p.2) C’est né aux USA, dans les années 80, avec la "révolution informatique" (Microsoft, Intel, ….etc)  : cela concerne donc des activités de "haute technologie" (= "high-tech"), ou les "risques" sont considérables, et ou les "besoins de financement" sont énormes. Les banques classiques refusent de prêter dans de telles conditions. D’où l’intervention des "Sociétés de capital-risque" : elles exercent des activités de prêt et/ou de conseil ; on retrouve souvent, derrière elles, les "zinzins" :

Au démarrage de la future Société (appelée "start-up") interviennent surtout des "fonds d’innovation", qui aident à passer le cap des premières années (ou mois) : beaucoup de sorties d’argent, d’endettement, peu de rentrées.

Parmi ces fonds d’innovation, se distinguent les "business angels" : constitués par d’anciens innovateurs qui ont réussi, ils apportent, en outre, leurs compétences et leur expérience, dans le cadre de "pépinières d’entreprises" (qui peuvent aussi se mettre en place dans le cadre des "technopoles" : qui associent les grands "laboratoires de recherches", les "Universités de pointe" et les "E de high-tech"). On dénombre environ 400M business angels aux USA, contre seulement 40M en GB, et 4M en France ….

Les "fonds d’investissement collectif" constituent un stade ultérieur, qui rapproche ces E du marché. Enfin, une fois lancées, ces nouvelles entreprises high-tech peuvent être introduites à la Bourse, pour y

lever des fonds, sur un marché spécifique à ce type d’E : le "NASDAQ" aux USA, ou son équivalent français.

Cela reste cependant risqué : le "e-krach" (krach boursier des valeurs informatiques) de 2000, qui a aussi entraîné dans sa chute les Bourses traditionnelles, s’est produit parce que l’on avait cru trop vite à la réussite de ce type d’E, et donc les cours de leurs actions avaient augmenté trop haut et trop vite.

2) Des "actions publiques" : (cf : Thème N° 7B) Rmq : il faut travailler cette partie en liaison étroite avec le § sur les "Nouvelles théories de la croissance" (= "croissance intensive & endogène"), dans laquelle des rôles fondamentaux de l’Etat concernant la Croissance ont déjà été vus.

a) Les différents types d'Etats en fonction des Gdes Théories : Rmq : cette typologie précise et approfondit des analyses qui ont déjà été menées dans des cours précédents.

1. Les 3 types d'Etats "libéraux" :On peut classer les visions libérales du rôle de l’Etat : des plus libérales aux moins libérales :

1. L’Etat "ultra-libéral" (= celui des "libertariens" comme von Mises ou von Hayek)  : à peine un "Etat-gendarme" : seule la Défense Nationale doit être assurée par l’Etat ; les fonctions de police et de Justice peuvent être confiées à des organisations privées.

2. "L’Etat-gendarme" (celui de la "Théorie libérale standard") : il assure les 3 fonctions "régaliennes" (police, Justice, Défense Nationale).

3. Un "Etat-gendarme" avec des fonctions accrues (celui des "libéraux tempérés", au Nb desquels …. A. Smith) : en plus des 3 fonctions régaliennes (qu’A. Smith présente comme les deux 1° devoirs du Souverain) existe le "3° devoir du Souverain", qui correspond à la construction, par l’Etat, des grandes "infrastructures" ; s’y ajoute encore la prise en charge, par l’Etat, d’un "minimum d’éducation".

2. Les 2 types d'Etats "keynésiens" :On peut classer les visions keynésiennes du rôle de l’Etat en 2 grands types :

1. "L’Etat-Providence standard" (celui de Keynes) : c’est l’Etat "interventionniste", dont on a déjà parlé plusieurs fois, tant sur le plan économique ("politiques conjoncturelles d’inspiration keynésienne" ; mais aussi "politiques structurelles") que sur le plan social (l’Etat-Providence au sens étroit, dont vous étudiez les mécanismes de "protection sociale" dans le THEME 5B). Aux fonctions de l’Etat-gendarme, il ajoute donc des fonctions économiques & sociales.

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2. Le "super Etat-Providence" (celui du fameux "modèle suédois") : le "taux de P.O." y est d’environ 55%, contre environ 45% en France, parce que la "protection sociale y est encore plus développée (tout en étant financée essentiellement par les impôts), grâce au "consensus social".

3. Les Etats "collectivistes" : Ici, on change complètement de Système économique & social : économiquement, on passe aux Etats "collectivistes" (la "propriété des moyens de P" est collectivisée, le plus souvent "étatisée", pour quelques très rares expériences "d’auto-gestion") et la "planification" est rigide et impérative ; socialement, ce type d’Etat est censé, sinon faire disparaître, du moins faire fortement réduire, la stratification sociale en "classes", et les "inégalités" qui vont avec.

b) La notion de "services publics à la française" (1945/1990) :(cf : Thème 7B) ; (voir Livre)

1. Eléments de définition :1. Ce n’est pas une simple description de la réalité, mais plutôt un modèle (un "idéal-type") qui permet de

mieux la comprendre.2. Les "entreprises publiques" qui rendent des "services publics" obéissent aux principes du "Droit

administratif" alors que les "entreprises privées" obéissent aux principes du "Droit commercial".3. Définition(s) des "services publics à la française" :

Au sens large : toutes les activités économiques, d’intérêt général, prises en charge, d’une manière ou d’une autre, par la Collectivité (cf : toute la 1° ligne du tableau ci-dessous),

Au sens étroit : toutes les activités économiques, d’intérêt général, prises en charge par l’Etat, par l’intermédiaire de ses "E publiques" (cf : la case en grisé dans le tableau).

4. Les véritables débuts des services publics à la française remontent à 1945, et ils sont à comprendre en liaison avec 3 phénomènes : Les "nationalisations" opérées en 1945 par De Gaulle et en 1981/82 par Fr. Mitterrand (les

"Entreprises publiques rendant un Service public" ont été beaucoup plus nombreuses et plus importantes que ce qu’il en reste dans le tableau ci-dessous, à cause des "privatisations", notamment celles opérées en 1986 et en 1993, v. CdB en SES N° 18).

La "planification souple/indicative", les fameux "plans quinquennaux" des années 50/60 (les E publiques étaient en 1° ligne pour appliquer les normes du Plan).

La mise en place et le développement de "l’Etat-Providence", au "sens large" : avec ses 2 volets, économique & social (de ce point de vue, les services publics à la française correspondent à une situation intermédiaire entre "l’Etat-Providence standard" et le "super Etat-Providence", revoir supra).

5. Ces services publics vont se développer pendant les 30 Glorieuses et après, puisqu’ils ne commencent à être remis en question que dans les années 90/00.

2. Tableau de répartition des "activités de service public" :(voir Livre) 

Biens & Services marchands Services non-marchandsE privées E publiques APU ISBLM

Rendant un

Service public

Distribution de l’eau

Sociétés d’autoroutes

Ecoles privées Cliniques privées Radios & TV

privées

Secteur public de Production

Agriculture : ONF Energie : EDF ; GDF ;

CEA Transports : SNCF ;

SERNAM ; RATP ; Ports autonomes ; Air France ; AdP ; SNECMA

Communications : La Poste ; France Telecom

Culture : Radios & TV publiques

Polices Nationale & Municipale

Justice Défense

Nationale Ecole publique Hôpitaux

publics ANPE Logement

social CNRS ;

INSERM ; INRA

Associations déclarées d’Intérêt Public (Faites une recherche dans Mes Favoris)

Ne rendant pas un Service public

La plupart des E privées (Faites une recherche sur

le CAC 40) Renault

Services d’Administra- -tion générale de l’Etat

Autres ministères

Autres Associations

3. Les 4 principes de base d'un "service public" : (voir Livre) Ces principes priment sur toutes autres considérations, notamment de coûts, et constituent donc, ainsi, un élément important de la "cohésion sociale" (cf : THEME N° 5A).

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TermES SESLycée Verlaine Mr Guichard

Nom du principe Contenu du principe

"L’égalité d’accès au service"

N’importe quel "citoyen", ou même "résident", peut accéder au service, quelque soit son éloignement et/ou son inaccessibilité géographique. Pour réaliser cela, il faut mettre en place une "péréquation tarifaire" : on fait payer le service au même prix, quelqu’en soit le coût. Exs du courrier, ou de la distribution d’électricité.

La "continuité" du service

Le service doit être disponible 24h sur 24 et 7 jours sur 7, toute l’année, quelques soient les conditions extérieures ; si celles-ci entraînent, malgré tout, l’interruption du service, tout doit être fait pour le rétablir, pour tous, dans le plus bref délai. Exs du courant électrique ou du téléphone. Un autre Pb se pose de + en + : quid de l’éventuelle création d’un "service minimum", par rapport à l’exercice du "droit de grève" (cf : THEME N°4) ?....

Le principe de "neutralité"

Il ne doit y avoir ni "favoritisme" (envers certaines "catégories d’âge" ou certaines "PCS" par ex ; cherchez des contre-exs) …. …. Ni "discrimination" (envers d’autres "catégories d’âge", d’autres "PCS", ou certaines "ethnies" ; cherchez des contre-exs ; on pense notamment au "logement social").

"L’adaptabilité" aux "nouveaux besoins"

Avec la Croissance, se produisent non seulement des hausses de "niveau de vie", mais aussi des changements du "mode de vie", qui réclament des "besoins nouveaux" ; le service public doit être à même de pouvoir y faire face, rapidement et de façon satisfaisante pour "l’usager". Exs : transports + rapides (avec le TGV), communications instantanées et de – en – chères (avec l’Internet & l’ADSL), l’affluence des jours de grands départs (avec les rames supplémentaires de la SNCF).

4. Quelle(s) évolution(s) pour ces "services publics à la française" ?L’idée générale est qu’ils commencent à être, + ou –, remis en cause, depuis les années 80, pour # raisons :

1. Dans le cadre général du retour des "théories libérales" (après la domination des "théories keynésiennes" pendant les 30 Glorieuses), qui considèrent que ce sont les E privées & le marché qui rendent le meilleur service, ont déjà été mises en place # politiques économiques, convergentes : "privatisations", fin de la "planification indicative", "déréglementations" & "dérégulations" diverses ; la remise en cause des services publics à la française va dans le même sens. NB : des pays comme la GB, ou les USA, ont déjà été + vite et + loin en ce domaine, à tel point que l’on y mesure déjà certains "effets négatifs" de ces politiques (voir Livre).

2. Par ailleurs, "l’intégration économique" de + en + poussée de la France dans "l’UE" (cf : THEME N° 7A) confronte l’idée française des services publics à l’idée européenne, d’inspiration nettement + libérale : on veut y mettre en place un "service universel", nettement + restrictif et – protecteur (voir Livre).

3. Enfin, dans le cadre de la "mondialisation" (cf : THEME N° 6, A & B), les nécessités de "compétitivité" accrue amènent à reconsidérer (à la baisse) les performances de nos services publics, jugés comme trop "favorables" dans ce nouveau cadre. Rmq : il arrive que les usagers fassent le reproche inverse !....

c) Les justifications théoriques de l'intervention de l'Etat dans l'Economie, notamment dans la Production, notamment dans les Services publics :

(voir Livre) On retrouve la même idée de base à chaque fois : le marché n’est pas toujours parfaitement "efficient" (comme le prétendent les Néo-Classiques) : il a des "insuffisances", voire des "défaillances".

1. Les "externalités positives" : (voir Livre, Lexique)

La notion, ainsi que la justification du rôle de l’Etat qu’elle entraîne, ont été vues lors de l’étude des "théories de la croissance endogène". Veuillez-donc vous y reporter

2. Les "biens publics" (= "biens collectifs") : (voir Livre, Lexique)

Il s’agit davantage de "services", mais on a gardé l’habitude de parler de "biens". Ces biens présentent les caractéristiques suivantes :

1. "Non rivalité" des consommateurs (on doit parler plutôt "d’utilisateurs" ou de "bénéficiaires") : il n’est pas possible de se les approprier, ils sont réellement "collectifs".

2. "Non divisibilité" & "non exclusion" : ils peuvent servir à un Nb infini, et non déterminable, de

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TermES SESLycée Verlaine Mr Guichard

bénéficiaires ; le "coût marginal" pour un utilisateur supplémentaire est nul ; on ne peut donc pas les rendre payants ; et on ne peut donc pas exclure un bénéficiaire qui ne pourrait pas payer.

Exs : l’éclairage public, la signalisation routière, les phares, les digues contre les inondations, la défense nationale, la protection nucléaire, ….etc . Contre-exs : la plupart des biens & services marchands. Ex intermédiaire : les autoroutes (respectent le 1° principe, mais pas le 2°). Ces biens échappent donc au marché, et ils ne peuvent donc être produits (ou non : c’est lui qui choisit) que par l’Etat.

3. Les "monopoles naturels" :(voir Livre, Lexique)

Cela correspond à des activités économiques où l’on a des "rendements croissants" : le "coût marginal" y est toujours < au "coût moyen" (revoir supra). Seule une E qui en a le "monopole" peut produire ce type de produit (c’est pourquoi on parle de "monopole naturel"). Pour pouvoir vendre au coût marginal, sans essuyer de "pertes" (ce qui la conduirait à la "faillite"), mais au moins en équilibrant ses comptes, l’E doit être "subventionnée" par l’Etat, et, donc, à cause de cela, doit être contrôlée par lui (ce n’est pas forcément une E publique). Cela correspond, concrètement, à 3 cas :

α Liés à des "investissements initiaux" très lourds : On retrouve le cas des "E à forte intensité capitalistique" (revoir ce cours-là).

β Liés à des nécessités constantes d'obtenir des "économies d'échelle" :

(revoir les 2 sens de la notion "d’échelle") En + d’un I initial très lourd, l’E doit réaliser, en permanence, des "économies d’échelle", soit par la "FBCF", soit par la "concentration".

γ Liés à des "activités en réseaux" : On définit ainsi des activités économiques qui ne sont pas localisées à un(des) endroit(s) précis du "territoire économique", mais qui sont dispersées dans de multiples endroits, reliés entre eux par des "réseaux" (de fils, de câbles, de routes, de rails, de pipe-lines) ; le réseau peut même être la seule activité (de "distribution") de l’E . Exs : eau, assainissement, électricité, gaz, train, métro, courrier, internet, ….etc .

d) 5 exemples concrets d'interventions étatiques dans l'Economie :1. Les canaux aux USA au 19° S :

(Liasse de Docs, Doc N°8, p.2) La RI n’est, en fait, pas seulement une révolution "industrielle" : elle s’accompagne d’une "révolution des transports", qui en facilite et en démultiplie les effets bénéfiques sur l’Economie nationale. C’est particulièrement le cas aux USA, notamment à travers la construction des "canaux"  : jusqu’aux années 1820, leur construction paraissait risquée ; ce n’est qu’avec l’achèvement du canal Erié (localisez-le sur une carte), qui est un grand succès, que leur construction va se trouver amplifiée. Grâce à une diminution considérable des coûts de transports, ils ont ouvert de nouvelles régions à la P, aux échanges (pas seulement internes aux USA, mais aussi internationaux), et à la spécialisation. En raison d’I extrêmement lourds et risqués, l’intervention de l’Etat dans leur construction fût un facteur décisif On a là un bon exemple du rôle, plus général, joué par les "Institutions" dans la croissance, étudié notamment par D. North. Cette problématique est reprise et approfondie infra, dans le II), B), 3)

2. La reconstruction de l'Europe après la 2°GM (plan Marshall) :(Liasse de Docs, Docs N°9A & 9B, p.2)

Le Doc 9A vous montre les 2 plus belles illustrations historiques de la mise en place, après la 2°GM, d’un "Etat Providence keynésien" en GB et en France. Recherchez le sens de "contra-cycliques". Ces # actions montrent bien à quel point le rôle de l’Etat dans la Croissance y a été décisif, ce qui a amené à un véritable changement de "structures" de l’Etat (ce qui peut être mis en évidence à travers la hausse nette des "dépenses publiques"). Le Doc 9B vous rappelle le rôle décisif joué dans la "reconstruction" de l’Europe (de l’Ouest) et du Japon par "l’aide" US du "plan Marshall" (revoir ce que nous en avons dit dans le I) B) 1) c)). Cette reconstruction porte essentiellement sur les branches "d’infrastructures". La distribution de cette aide, en grande partie financière, a été gérée par "l’OECE", devenue par la suite "l’OCDE". Dans cet ex, on peut réellement parler d’un "rattrapage" effectué par ces pays vis-à-vis des USA, et d’une certaine "convergence" entre eux (les pays de la "Triade").

3. L'Etat pour le meilleur (Botswana) ou pour le pire (Ouganda) dans les "PMA" d'Afrique :(Liasse de Docs, Doc N°10, p.2)

L’intérêt de ce Doc, est qu’il porte sur 2 pays (les localiser sur un planisphère) qui faisaient partie de l’ancien "Tiers-Monde", lorsque celui-ci avait encore une (relative) homogénéité, et qui étaient tous deux d’anciennes

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TermES SESLycée Verlaine Mr Guichard"colonies". L’analyse détaillée des 2 situations et de leurs évolutions, en particulier le rôle joué par chacun des 2 Etats respectifs, vous permet de constater que : "rien n’est jamais joué à l’avance" et que "rien n’est jamais acquis" (cf, pour les Spécialistes, une belle illustration de "l’historicisme").

4. Débat sur le rôle de l'Etat dans la "R/D" :(Liasse de Docs, Docs N°11A & 11B, p.3)

L’intérêt de ce Doc est de vous permettre d’illustrer les notions (suivantes) vues précédemment, et de les problématiser dans le cadre d’un débat de type "pour-contre" (jusqu’où l’Etat doit-il s’engager dans les dépenses de R/D ?....) : I privés en R/D ; high-tech ; énormité des I en R/D ; énormité des risques ; droits de propriété ; brevets ; royalties ; externalités positives ; free-riders ; subventions publiques ; dégrèvements d’impôts ; I publics en R/D ; politique industrielle. NB : les "  notions du texte ont été : reclassées, à peu près, dans l’ordre du cours ; reformulées, pour certaines, avec le VOCAB adéquat.

5. "Etat de Droit" et croissance : une double relation (cf : "l'indicateur des Droits politiques" de R. Barro) :

(Liasse de Docs, Doc N°12, p.2)On retrouve l’économiste néo-libéral vu précédemment (Théories de la croissance endogène). Compréhension du graphique :

"L’indicateur des droits politiques" (comprenez comment il a été construit) apparaît en abscisse : il augmente de gauche à droite et symbolise le "niveau de démocratie" atteint par chacun des pays.

Attention, ce n’est pas la totalité du "taux de croissance" qui apparaît en ordonnée, mais seulement le "résidu" inexpliqué (revoir cette partie de cours).

Barro constate 2 situations dans le graphe : Dans la partie gauche, le taux de croissance évolue positivement avec la progression de la démocratie  :

Barro l’explique par l’augmentation de la liberté et par l’amélioration de "l’Etat de Droit". Dans la partie droite, le taux de croissance évolue négativement avec la progression de la démocratie  :

Barro l’explique par "l’influence négative de l’égalitarisme" (une démocratie se soucie + des pauvres). 3) Un "environnement socio-culturel" favorable :Intro : la notion "d'Institutions" chez Douglass North :

(Liasse de Docs, Doc N°13, p.3) ; (v. aussi toute la page 5) Selon D. North, prix Nobel 1993, classé comme "néo-institutionnaliste", les "institutions favorisent, + ou -, la croissance, selon le schéma suivant : (v. le fichier spécifique dans "Matières"). Les institutions, "formelles" & "informelles", créent un environnement favorable à la croissance, parce qu’elles font baisser les "coûts de transaction" et qu’elles permettent le développement des "droits de propriété", ce qui fait augmenter : l’éducation // la FBCF // les éco d’échelle // les innovations, tout ceci stimulant la croissance. Cette théorie de North : ne remet pas en cause la théorie de la "croissance endogène" ; par contre, elle la complète : les institutions sont antérieures aux facteurs repérés par la croissance endogène et, pour North, elles sont l’élément d’explication fondamental de la croissance. Les "droits de propriété" ont déjà été définis (cf : supra) ; les "coûts de transaction" sont une théorie de R. Coase, prix Nobel 1991, empruntée ici par North : il considère que le recours au marché n’est pas gratuit, il y a des coûts de transaction (2 exs : la collecte des informations & la négociation des contrats). Les institutions peuvent être "formelles", de nature juridique (règles de Droit, lois, règlements, ….etc) ou "informelles", de nature Culturelle (valeurs, normes, habitudes de comportement, apprises par socialisation et intériorisées). Les institutions : s’imposent lentement et graduellement à une Société // ne se remettent pas facilement en cause une fois qu‘elles se sont imposées // peuvent donc être + ou – favorables à la croissance.

a) Les "institutions formelles" (= "lois", "règles", "droits") :1. Les "stimulants institutionnels" de la croissance en Europe occidentale :

(Liasse de Docs, Doc N°14, p.3)1. La reconnaissance de la capacité de l’homme à transformer les forces de la Nature par la réflexion et

l’expérimentation rationnelles : L’abandon, par les élites occidentales, du recours à la magie et à la superstition, La tradition scientifique de l’Occident a vraiment émergé au 17° S, Elle s’est, en particulier, répandue à travers le système éducatif.

2. Une série d’évolutions a accompagné la fin des restrictions féodales sur l’achat et la vente des terres : Les droits de propriété ont été protégés par des règles juridiques non-arbitraires, Les contrats (de vente, d’embauche) ont été davantage respectés,

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La fiscalité de l’Etat est devenue + prévisible et – arbitraire.3. Un système d’Etats-Nations voisins a émergé :

Avec déjà d’importants flux commerciaux entre eux, Avec également des échanges intellectuels (entre les élites), Ces échanges étant peu gênés par les (réelles) différences linguistiques & culturelles (entre

Europe du Nord & Europe du Sud en particulier).2. Avantages et inconvénients de la "propriété privée" :

(Liasse de Docs, Doc N°15, p.3) Ce texte relativise l’optimisme de D. North concernant l’importance décisive qu’il accorde aux droits de propriété ; le texte se limite à l’analyse de la propriété "foncière" : Si les propriétaires fonciers n’exploitent pas eux-mêmes leur terre :

Cas du "métayage" (en revoir la Déf supra) : plutôt négatif, surtout si le métayer doit donner un % élevé de la récolte (pas incité à accroître la prod de la terre).Or, métayage encore très répandu dans PED !

Cas du "fermage" (en revoir la Déf supra) : davantage positif, car une fois payé le fermage, tout accroissement de récolte revient au fermier.

S’ils l’exploitent eux-mêmes : Plutôt positif si l’on considère son intérêt personnel et sa motivation à faire le maximum de profit,

Plutôt négatif si son exploitation est de trop petite taille et/ou si elle est trop "parcellisée".3. Les "Droits de l'Homme", une condition nécessaire au développement ?

(Liasse de Docs, Doc N°16, p.3) Pendant très longtemps, on n’a reconnu qu’un sens de la relation entre croissance & développement d’une part, démocratie de l’autre : un pays qui progressait dans les premiers pouvait ensuite progresser dans la 2°. Plus récemment, on a reconnu la relation inverse, celle qui est développée ici, dans le cadre d’un rapport annuel du PNUD sur le développement dans le Monde (celui de 2000) ; c’est la 1° fois que cette relation, dans ce sens là, apparaît dans un rapport officiel : Le rapport rappelle le débat des années 50/70 : les pays occidentaux, capitalistes, prétendaient avoir parfaitement réalisé, chez eux, les libertés publiques et le respect des droits de l’homme, et accusaient les pays de l’Est, communistes, de ne pas les respecter ; inversement, les pays communistes qualifiaient ces libertés publiques occidentales de "formelles", prétendant eux avoir réalisé des libertés qu’ils considéraient comme plus importantes, les libertés "réelles" (droits au travail, à la santé, au logement, à l’éducation, à l’insertion sociale, à la culture) et accusant les pays capitalistes de ne pas respecter ces libertés là. Le rapport considère, ensuite, que ces 2 types de libertés ont fini par apparaître comme complémentaires et indissociables, pour pouvoir réellement parler d’un pays démocratique. Et c’est là que se fait le lien avec la 2° relation, évoquée ci-dessus : la mise en place de ces 2 types de libertés favoriserait la croissance et le développement. Dans les faits, cette relation :

Est vérifiée : à travers les exs de l’Afrique du Sud (fin de l’apartheid), du Chili (retour à la démocratie après Pinochet) et de la Corée du Sud,

N’est pas vérifiée : à travers les exs du Pérou, de la Tunisie (ironie, récente, de l’Histoire, avec la conférence sur les Droits de l’Homme ….) et, surtout, de la Chine (transition vers le capitalisme dans un cadre terriblement répressif, hérité du régime communiste, toujours en vigueur).

b) Les "institutions informelles" (= "Culturelles") :(Liasse de Docs : toute la page 6)

1. Des "valeurs" orientées vers la croissance :(Liasse de Docs, Doc N°17, p.4)

L’auteur est R. Aron, philosophe & sociologue français, plutôt libéral & individualiste, qui a fait connaître en France A.C. de Tocqueville & M. Weber et dont le débat d’idées qui l’a opposé à J.P. Sartre, dans les années 50/70, est resté célèbre. Pour R. Aron, il existe un "esprit de la civilisation industrielle moderne" (cf. : M. Weber), caractérisé par :

L’apport des valeurs liées aux sciences et aux techniques, Un esprit de calcul économique, Un esprit du changement, de la progression, de l’innovation (cf : l’entrepreneur schumpétérien).

Cependant, il faut les 3 ensembles, et l’un des 3, seul, ne saurait suffire : ex. des petits commerçants français ("l’esprit boutiquier") qui ont, effectivement, l’esprit de calcul éco (cf : un sous est un sous) mais n’ont pas les 2 autres traits de l’esprit de la civilisation industrielle moderne !

2. Croissance et "environnement socio-culturel :(Liasse de Docs, Doc N°18, p.4)

Le texte commence par rappeler "l’esprit d’entreprise", au sens schumpétérien du terme (cf : v. supra). L’ensemble de la population doit avoir une "aptitude au changement", à travers les 5 caractères suivants (qui

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TermES SESLycée Verlaine Mr Guichardne sont, bien entendu pas exclusifs l’un de l’autre, mais, au contraire, totalement complémentaires) :

Une partie de la population est sensible à "l’héliotropisme" (aller vivre et/ou travailler au soleil), ce qui semble moins favorable à la croissance (cf. : le "farniente") ; 2 remarques critiques : certaines de ces régions du Sud souffrent d’un déficit d’offres d’emploi (ex. du Languedoc-Roussillon) ; beaucoup d’entreprises, voire de branches, ont fermé dans certaines régions du Nord (ex. du Nord/Pas-de-Calais).

Il faut distinguer "l’aptitude au changement" et la "capacité de travail" (faire un tableau croisé, avec la 1° en ligne et la 2° en colonne, et avec "forte" et "faible" à chaque fois  ; on obtient 4 cases) : la situation N°1 est la plus favorable ; la N°4 est la plus défavorable ; un autre ex. du texte correspond à la situation N°3 (celle de la mentalité paysanne traditionnelle).

2 types de "mobilité" sont à envisager : "professionnelle" et/ou "géographique" (en revoir les définitions ; cf : supra) ; (faire un schéma avec 2 ronds intersectés ; on obtient 3 situations). La situation N°2 (mobilité professionnelle & géographique) est la + favorable à la croissance.

Concernant "l’épargne" : il semblerait d’abord qu’un certain montant d’épargne soit indispensable à la croissance (cf : la 2° étape de la théorie de Rostow), et, ensuite, que cette épargne doive être orientée essentiellement vers des "investissements productifs" (et pas vers des "placements financiers")  ; Remarque critique : on verra (cf : infra) que la 1° partie du raisonnement est réfutée par Keynes !

La population (active) doit accepter qu’il n’y ait pas de situation "acquise une fois pour toutes". 2 exs pris dans le contexte actuel : un travailleur, même qualifié, peut être touché par le chômage ; une qualification acquise peut, très vite, être dépassée (cf : le domaine de l’informatique).

3. Un ex d'environnement socio-culturel favorable : la Suède :(Liasse de Docs, Doc N°19, p.4)

2 constatations de départ : L’analyse de la "CF en biens durables" des suédois fait apparaître un très haut niveau d’équipement en

"produits culturels", produits "high-tech", ….etc, supérieur à la moyenne de l’UE. La Suède est l’un des pays où les dépenses en R/D sont parmi les + élevées (/ à la moyenne de l’UE).

Différentes explications sont avancées : Il y a en Suède (et pas ailleurs dans l’UE) l’équivalent du NASDACQ américain. Le coût des communications en général, et celui de l’accès à Internet en particulier, y est faible. Une partie importante de la PAO travaille dans la R/D (15/1000, contre 10/1000 pour le reste de l’UE). L’Etat suédois consacre des sommes comparativement + importantes aux "politiques actives de l’emploi"

(celles qui permettent aux chômeurs de retrouver un emploi) qu’aux "politiques passives de l’emploi" (celles qui se contentent d’indemniser les chômeurs) (cf : Thème N°2) : 60% // 40% en Suède, l’inverse ailleurs.

La Suède est le pays d’Europe où l’on trouve le + de "technopoles" (rappel : liaisons, sur le même site, entre des entreprises "high-tech", des écoles d’enseignement supérieur, et des laboratoires de recherche).

c) Des facteurs favorables plus inattendus :1. La nécessité des "organisations" :

(Liasse de Docs, Doc N°20, p.4) La moindre des actions humaines, réalisées en collectivité, bénéficie, même si les participants ne s’en rendent pas explicitement compte, d’un minimum "d’organisation" : le texte prend l’exemple d’une activité d’escalade (accord sur le but à atteindre ; fixation d’une date ; se procurer des cartes ; se répartir les tâches ; régler le partage des dépenses ; répartition de l’autorité, et, donc, du pouvoir; tenir compte des diversités, voire des divergences). Suivant l’ampleur de la tâche à accomplir, le "degré d’organisation" sera + ou – poussé (gradation entre les "activités amicales", les "activités associatives", les activités des "entreprises" ou des "APU". De même, le "niveau d’organisation" (local // régional // national // mondial) augmente ce degré d’organisation. Cette "faculté à l’organisation" favorise donc, + ou -, la croissance (cf : Weber, avec sa vision globalement positive de la "bureaucratie"). Critiques ultérieures : celles de RK Merton & M Crozier (cf : spécialité).

2. Quand "don"/"contre-don" favorisent les échanges : ex de la Silicon Valley :(Liasse de Docs, Doc N°21, p.4)

On doit à M. Mauss (le neveu de Durkheim, appartenant à son école) une des analyses les plus approfondies de la notion de "don", réalisée dans certaines Sociétés primitives : Il s’agit, à la fois, d’échanges "non-marchands" et d’échanges "non-monétaires" : Une 1° personne (ou une famille) donne quelque chose (qui a peu de valeur dans l’absolu, mais qui en a beaucoup, relativement à une Société primitive) à une autre ; celle-ci acquiert, en même temps que la chose, une obligation (morale) de réciprocité (elle doit faire un "contre-don", si possible supérieur au 1°), sous peine de "disqualification sociale" ; et ainsi de suite …. La personne (famille) qui arrive à faire le "dernier don" (et qui s’est donc appauvrie, financièrement parlant) acquiert à la fois le "pouvoir" (devient le chef de la tribu) et le "prestige social" et se retrouve en tête de la hiérarchie sociale. Le but final de l’échange n’est pas tant l’échange

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TermES SESLycée Verlaine Mr Guichardde biens que la poursuite dans le temps des "relations sociales". Dans l’exemple du texte, il s’agit à la fois de cela (le "capital-risqueur" se procure les services dont il a besoin, à 90%, par des dons ; à charge pour lui de les rendre par la suite, sous forme d’autres dons) et d’autre chose (le but est quand même de produire un "service marchand", qui sera rémunéré comme tel sur le marché). L’autre intérêt du texte est d’expliquer ces relations de dons et contre-dons par l’intensité des "réseaux de relations" (sociaux, culturels et économiques) qui existent dans cette Silicon Valley. D’où l’interrogation finale : une telle situation, apparemment très favorable à la croissance (cela coûte beaucoup moins cher) est-elle transposable ailleurs ?....

III)_ DE LA CROISSANCE AU "DEVELOPPEMENT" :Introduction : un phénomène "qualitatif" et "global" :

On a vu que la "croissance" était un phénomène essentiellement "quantitatif" et "économique". Le "développement" est doublement différent : il est "qualitatif" et "global" ("économique", "social", "Culturel", "politique").

A)_ DEFINITION ET MESURE DU "DEVELOPPEMENT" : 1)_ Définitions du développement :

a)_ Définition de départ, de Fr. Perroux : Revoir votre Fiche sur Fr. Perroux. C'est, sinon la meilleure, du moins la plus connue : "la combinaison des changements sociaux (au sens le plus large du terme) et mentaux (plus explicitement les changements de nature Culturelle) (changements entraînés par la "croissance", donc référence aux "transformations structurelles") d'une population (elle-même en mutation ; cf : l'excellente illustration de cela avec "Madère, Cessac, Douelle", de J. Fourastié), qui la rendent apte à faire croître, cumulativement, et durablement, son produit réel (donc, la poursuite de la "croissance", sur le "LT") . En clair : c'est la "croissance" qui permet le "développement" (par ses "transformations structurelles"), lequel permet à la croissance de perdurer (d'où une "causalité circulaire" : faites-en le schéma).

b)_ Définitions analytiques du développement : 1)_ Meilleure satisfaction des "besoins fondamentaux" :

1. "L'alimentation" : vous devez connaître et différencier 2 notions : La "sous-alimentation" : La "mal-nutrition" :

2. Le "logement" : à vous de trouver les Défs & des exs Les Pbs de "salubrité" : Les Pbs de "sécurité" : Le "minimum de confort" :

3. La "santé" : à vous de trouver les Défs & des exs Les "épidémies" : Les "maladies endémiques" :

4. "L'éducation" : à vous de trouver les Défs & des exs Les Pbs "d'analphabétisation" : Les Pbs "d'illettrisme" : Le PB se pose tout particulièrement pour les filles (lien entre le "niveau d'éducation

des filles" et leur "fécondité"). 2)_ Réduction de différents "handicaps socio-économiques" :

1. Le "niveau du chômage" (cf : Thème N°2) :2. L'ampleur de la "pauvreté" (cf : Thème N°5A) :3. L'ampleur des "inégalités" (cf : Thème N°3A) :

3)_ Hausse du "niveau de vie" couplée à une modification du "mode de vie" :C'est l'occasion de revoir ces 2 notions des Cours de 2°, 1° & Term et de bien les différencier :

1. Le "niveau de vie" : la hausse du "niveau de vie entraîne le changement du "mode de vie".2. Le "mode (ou "genre") de vie" : évolue, de façon qualitative (cf : lien avec la "loi d'Engel").

4)_ Hausse de "l'indépendance économique nationale" : La "dépendance (économique) nationale" se traduit, en particulier, par l'obligation de recourir à certaines "M", et, donc, souvent, par un "déficit" de la "balance commerciale" (ou de la "balance courante" ; notions du Cours de 1°ES à revoir). (cf : Thème N°6). Un pays qui se développe augmente, normalement, son "indépendance économique" : il augmente ses P de biens (agricoles et industriels) et de services, et doit donc recourir moins qu'avant aux "M" ; de plus, ces P en hausse peuvent aussi être davantage "X" ; au final, cela rééquilibre sa "balance courante" et le pays peut même

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TermES SESLycée Verlaine Mr Guicharddevenir (structurellement) excédentaire.

5)_ Passage à une "Société démocratique" :C'est l'occasion d'un rappel de ce que peut être une Société "démocratique" : à vous de trouver Défs & exs

1. "Sécurité" des personnes et des biens :2. "Libertés" politiques et civiques :3. "Participation" des "citoyens" à la vie politique et sociale :

6)_ Transformation des "valeurs" de la Société :1. "Valeurs" des "Sociétés traditionnelles" : à vous de trouver des exs2. "Valeurs" des "Sociétés modernes" : à vous de trouver des exs

c)_ Définitions synthétiques du développement : 1)_ Il doit concerner toute la "Société" :

G. Myrdal : "un mouvement vers le haut de tout le corps social". Fr. Perroux : "le développement de tous les hommes".

2)_ Il permet la hausse "qualitative" des "potentialités humaines" : A. Lewis : "une augmentation de l'étendue des choix humains". Fr. Perroux : "le développement de tout l'homme". PNUD :"un élargissement des possibilités offertes à l'homme". J. Viner : "l'amélioration des capacités humaines".

2)_ Mesures du développement : (cf : TD N°7 )a)_ On utilise encore souvent le "PIB" (notamment le "PIB/PPA"), ….

mais c'est de plus en plus contestable : 1)_ Pendant longtemps, les 2 notions de "croissance" et de "développement" ont été plus ou moins confondues ; il était alors logique d'utiliser "l'indicateur de croissance" (le "PIB") comme "indicateur du développement". 2)_ Puis, on a commencé à différencier les 2 notions ; cependant, on continuait toujours à mesurer le "développement" à l'aide du "PIB" : par habitude, d'une part, faute de posséder un indicateur adéquat d'autre part. On l'utilise encore, dans certains cas, mais c'est de plus en plus contestable : le "PIB" est un indicateur "quantitatif" & "économique", ce qui convient bien à la "croissance", mais pas du tout au "développement" (en revoir la DEF supra). Au minimum, on est amené à utiliser un "PIB/PPA" :

(Lexique d'Alter-Eco) ; (clef N°2 pp.30/31 & Doc4, p.21) 3)_ En différenciant de plus en plus les 2 notions, on a inventé de nouveaux "indicateurs du développement" (cf : infra).

b)_ "L'IDH" : 1)_ Définition et mode de calcul de l'IDH : (tableau du TD7 à remplir)

Vous travaillez, successivement, sur les Sources suivantes :(Déf p.16 ; Clef N°4 p.32 ; Doc2 p.16 ; Doc1 p.20 1°ligne ; TableauC p.32 ; Doc1 p.34 ; Doc6 p.22)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_de_d%C3%A9veloppement_humainhttp://hdr.undp.org/en/media/HDR_20072008_FR_Indictables.pdf

2)_ Quelques résultats de l'IDH, notamment en comparaison avec le PIB : a)_ Dans l'ensemble, il y a quand même une certaine correspondance entre les 2 classements : cela se comprend puisque le "PIB" (même "corrigé") constitue 1/3 de "l'IDH" d'une part, et, d'autre part, les 2 autres indicateurs sont plus ou moins élevés en fonction du niveau atteint par le "PIB". b)_ Cependant, dans le détail, on note de sensibles différences entre les 2 classements, pour certains pays :

1. certains pays sont mieux classés en termes de "PIB" qu'en termes "d'IDH" (à vous d'en dresser une liste, suffisamment représentative).

2. d'autres pays sont mieux classés en termes "d'IDH" qu'en termes de "PIB" (idem).A vous d'en tirer certaines conclusions

c)_ Pour un certain nombre de pays (mais pas tous ….), on note une progression de leur IDH (idem) :c)_ D'autres indicateurs complémentaires :

1)_ "L'ISDH" (Indice Sexo-spécifique du Développement Humain) :http://www.melchior.fr/L-indice-sexospecifique-du-dev.2058.0.html

2)_ "L'IPH 1" & "l'IPH 2" (Indices de Pauvreté Humaine) :http://fr.wikipedia.org/wiki/Indicateur_de_pauvret%C3%A9

3)_ "L'IPF" (Indicateur de participation des Femmes, à la vie économique & politique) :http://www.alternatives-economiques.fr/developpement-et-progres-social---quels-indicateurs-choisir-

_fr_art_166_17952.htmld)_ Critiques des "indicateurs du développement" :

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TermES SESLycée Verlaine Mr Guichard 1)_ Critique "positive" : "l'IDH" (et ses successeurs) a(ont) le mérite de "quantifier" le "qualitatif". 2)_ Critique négative" : "l'IDH" ramène le "développement" ("global") à 3 indicateurs seulement. Il ne prend pas en compte différents aspects, qui sont les plus difficiles à quantifier (par exemple la "sécurité des personnes et des biens"). Les indicateurs postérieurs essaient, avec plus ou moins de réussite, de remédier à ces carences.

B)_ LES RELATIONS ENTRE LA "CROISSANCE" ET LE "DEVELOPPEMENT" : (cf : TD N°8)

1)_ En règle générale, pas de développement sans croissance : la croissance nécessaire au développement :

a)_ Exemple des "pays développés" et des "NPI" : Ces pays connaissent (pour les "pays développés") ou commencent à connaître (pour les "NPI", en particulier pour les "NPI de 1° génération", voir infra) le "développement", parce qu'ils connaissent la "croissance" (et une "croissance" suffisamment "forte" et "durable").

b)_ Exemple des "PMA" : Ces pays ne connaissent pas le "développement" parce qu'ils ne connaissent pas (ou très peu) la "croissance". Catégorie définie par "l'ONU" en 1971, les "PMA" concernent une cinquantaine de pays, qui ont certaines caractéristiques précises :

1. Très fort "analphabétisme" : supérieur à 20% pour les plus de 15 ans. 2. Très faible part du "secteur secondaire" dans la "VA" : inférieure à 10% du "PIB".3. Très faible "PNB par habitant" : inférieur à 100 $ par an (aux prix de 1968).

Cherchez la liste la plus récente de ces pays, et matérialisez-les sur un "planisphère".2)_ Pourtant, la croissance n'est pas toujours suffisante au développement :

la croissance sans le développement :a)_ Si la "croissance démographique" est supérieure à la "croissance

économique" : (cf : TD N°5) C'est l'occasion de rappeler la théorie de la "transition démographique" : (v. les 5 animations de l'INED : http://www.ined.fr/fr/tout_savoir_population/animations/population_mondiale/)

1. "L'équilibre démographique d'ancien régime" (= phase "pré-transitionnelle") :2. La "transition démographique" :

La "phase A" de la "transition" : La "phase B" de la "transition" :

3. "L'équilibre démographique moderne" (= la phase "post-transitionnelle") : Au fur et à mesure que la "croissance économique" et le "développement" se produisent, les pays passent, successivement, d'une phase à une autre. En 2010, les # pays du Monde se répartissent dans les 3 groupes suivants : trouvez des exs de chaque

1. Ceux qui sont encore dans la "phase A" de la "transition" :2. Ceux qui sont encore dans la "phase B" de la "transition" :3. Ceux qui sont arrivés à la "phase post-transitionnelle" :

Attention, il ne suffit pas d'analyser le "taux de croissance démographique" : il faut aussi s'intéresser au "niveau démographique" déjà atteint (une "petite" population en "forte" croissance démographique est peut-être moins problématique qu'une "grosse" population en "faible" croissance démographique !….). L perso : faites un "tableau croisé" des 4 cas possibles et cherchez des exs.

b)_ Si les "infrastructures" sont insuffisantes : Les "infrastructures" sont les suivantes :

Le "logement" (en particulier, le "logement social"), Les "réseaux" : "eau" ; "égouts" ;"électricité" ; "gaz", Les "transports" : "autobus" ; "métro" ; "train", Les "communications" : "poste" ; "téléphone" ; "internet".

Ces "infrastructures" correspondent, le plus souvent, à des "services publics" (cf : revoir supra & Thème N°7B) ; cependant, elles peuvent être mises en œuvre aussi bien par des " administrations", que par des "entreprises publiques", ou encore par des "entreprises privées".

c)_ Si la "répartition des fruits de la croissance" est très inégalitaire : Il ne suffit pas qu'un pays connaisse une "bonne croissance", il faut encore que celle-ci profite à un maximum de personnes dans la population (on rejoint, ici, le Thème N°3A sur les "inégalités") : c'est ce que l'on appelle la "redistribution des fruits de la croissance". L'ex. le plus étudié de pays à "forte croissance", mais avec une "redistribution" très inégalitaire, est le Brésil : il fait partie des dix 1° "PIB" mondiaux, mais environ 40% de la population y est sous le "seuil de pauvreté" (voir la

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TermES SESLycée Verlaine Mr GuichardDéf dans le Thème N°5A), en particulier dans certaines régions (Nordeste) ou dans certains quartiers (favelas).

Profitez de la nomination du Brésil pour les 2 Coupes du Monde (2014 & 2016) pour regarder des reportages à ce sujet

3)_ A son tour, le développement fait perdurer la croissance : a)_ Différents arguments pour le montrer :

1. Le "développement" fait augmenter la "productivité" de la "main d'œuvre" : Population mieux nourrie, Population mieux soignée, Population mieux éduquée.

2. Le "développement" réduit (à "LT") les "inégalités" : Meilleur accès à la terre ("propriété" et/ou "exploitation"), Meilleur accès au "crédit", Davantage d'emplois potentiels.

b)_ Exemple des "NPIA" (surtout de "1° génération") : Dans les années d'avant la 2°GM, on comparait les chances potentielles de "développement" de l'Argentine et de la Corée du Sud, et, à l'époque, la 1° semblait privilégiée (en raison de ses "richesses naturelles") et la 2° condamnée à la "stagnation" !…. L'histoire a complètement inversé le pronostic, en raison essentiellement du formidable développement éducatif et humain de la Corée du Sud, résultat d'une politique "volontariste" de la part de l'Etat. La Corée du Sud (ou encore Taïwan, ou Singapour) a connu une forte "croissance" à partir des années 70, et la connaît toujours, car cette "croissance" a produit du "développement", à la différence de certains pays d'Amérique du Sud (comme l'Argentine), qui ont pu connaître certains épisodes de "croissance", mais non durables, car non relayés par le "développement".

4)_ Cependant, on parle parfois de "développement sans croissance" :a)_ Pour des "pays pauvres", sans croissance :

Cela concerne déjà des pays pauvres, qui se sont dotés d'un gouvernement "de gauche", lequel a décidé de mener une "politique (volontariste) de développement", alors qu'il n'y a pas, ou très peu, de "croissance". Différents moyens peuvent être utilisés, parmi lesquels :

1. Une politique "d'alphabétisation" à grande échelle (ex. du Kenya),2. Une politique de "réforme agraire" (avec "redistribution" de la terre aux "paysans sans terre" ; exs en

Amérique latine).b)_ Pour des "pays riches", avec une trop forte croissance :

On verra, infra [IV), B) & C)] que la "croissance" peut produire des effets très négatifs sur "l'environnement" ("nuisances", "pollutions", "destructions") ; d'où la prise de conscience "écologiste" au début des années 70 (cf : le rapport Meadows intitulé "halte à la croissance"), puis le développement des mouvements "zégistes", et enfin l'apparition de la notion de "développement durable".

C)_ LES ANALYSES EN TERMES DE "NIVEAUX DE DEVELOPPEMENT" :

Intro : la notion de "niveaux de développement" : Entre les # pays du Monde, il existe des "écarts de développement" : ils se trouvent à des "niveaux de développement" différents les uns des autres, que ce soit dans le "temps" et/ou dans "l'espace" (les uns sont relativement moins développés que les autres). En 1952, A. Sauvy (faites une Fiche sur lui) inventait la notion de "tiers-monde" (par référence à celle de "tiers-état") pour désigner les "pays les moins développés". Plus récemment, on a pris l'habitude de désigner ces pays par "pays du Sud" (attention : cela ne recoupe pas les 2 "hémisphères" Nord et Sud !…. Vérifiez-le sur un "planisphère"). (trouvez-en une Carte spécifique). Dans les années 50/60, on pouvait ainsi représenter schématiquement cette "dichotomie" Nord/Sud entre les "pays développés" et le "tiers-monde" (en faire un schéma) : les 1° regroupaient aussi bien les "pays capitalistes" que les "pays collectivistes" (jugés alors, aussi "développés") ; les 2° apparaissaient comme relativement "homogènes" :

1. Politiquement : "décolonisation" ; accès à "l'indépendance" ; "pays non alignés" (cf. : Bandoeng),2. Economiquement : pays pauvres, ruraux, agricoles ; anciennes colonies, exploitées, voire pillées.

Cette représentation schématique a éclaté dans les années 60/70 : 1. Politiquement : dans le cadre de la "guerre froide", rapprochement de certains "pays du Sud" des USA,

et, pour d'autres, de l'URSS,2. Economiquement : certains de ces "pays du Sud" ont commencé à se développer, d'autres non.

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TermES SESLycée Verlaine Mr Guichard

1)_ une 1° approche du "sous-développement" à travers les termes officiels successivement employés par "l'ONU" :

a)_ Les "PSD" : La notion apparaît dans le "point IV" du discours d'investiture du président Truman, en janvier 1949 : "underdevelopped areas" ; elle sera reprise par "l'ONU" (plus précisément par le"PNUD"). Elle correspond à une 1° "représentation théorique" (d'inspiration "libérale") : l'idée du "retard de développement" (des "PSD" par rapport aux "pays développés"), mise en évidence, notamment, à travers la théorie de W.W. Rostow : "les étapes de la croissance économique" (1960). Le "développement" est alors conçu comme désirable en soi, étant source de bien-être pour les populations. Pour combler ce "retard", les "pays développés", et en particulier les USA., devenus la plus grande puissance économique avec la 2°GM, se proposent de pratiquer "l'aide au développement" (en particulier "l'APD"), et de faciliter ainsi le "rattrapage" des "pays du Nord" par ceux "du Sud". (v. Thème N°6) Mais, attention, Truman précise : aider les "pays libres", ce qui, dans le cadre de la "guerre froide", signifie les "pays non communistes" !

b)_ Les "PVD" : La naissance de la notion, dans les années 60/70, est contemporaine de l'éclatement du "tiers-monde" (d'un point de vue économique) : certains pays de ce "tiers-monde" ont commencé à se développer (plus exactement, à connaître une "croissance" relativement forte et durable). Cela semble prouver plusieurs choses :

1. "L'aide au développement" semblerait avoir été efficace pour ces pays,2. Il n'y aurait pas de fatalité au "sous-développement" (contrairement à ce qu'affirme une 2°

"représentation théorique" du Pb, qui met l'accent sur les "cercles vicieux de la misère"). Pourtant, d'une part, parmi ces pays "en voie de développement", il y a les "NPI" (plus précisément, les "NPIA", de "1° génération"), pour lesquels on peut affirmer que leur développement est bien davantage le résultat d'une "politique volontariste de développement" que la conséquence de "l'aide". D'autre part, un 3° ensemble de "représentations théoriques" (certaines dans le sillage des "théories marxistes", d'autres, non, par ex. Fr. Perroux) parle de "blocages du développement", dont seraient responsables les "pays développés", par l'intermédiaire de leurs "FMN" et du "néo-colonialisme" (économique) qu'elles mettent en place. Donc, là, il n'est plus question d'une politique "d'aide" (et, donc, d'une certaine "ouverture économique" de ces pays) mais d'un "développement auto-centré" (peu ouvert sur l'extérieur).

c)_ Les "PVSD" : Ici, on est plus dans le domaine "empirique" que dans celui des "théories" : on constate, dans les années 70/80, qu'un certain nombre de "pays du Sud", non seulement ne se développent pas, mais qu'ils s'enfoncent peu à peu dans le "sous-développement", en particulier sur le continent africain, en particulier pour les pays d'Afrique noire sub-saharienne (correspondants aux "PMA"), alors qu'ils ont reçu "l'aide" (voire même en dépendent totalement). NB : soit c'est un "appauvrissement absolu" (en termes de "PIB par habitant"), soit ils "stagnent", mais cela correspond à un "appauvrissement relatif" (puisque les autres pays du Monde, eux, "s'enrichissent").

d)_ Les "PED" : C'est le langage contemporain, volontairement plus vague et plus prudent, pour 2 raisons :

1. Pour tenir compte de l'extrême hétérogénéité des situations,2. C'est un début de reconnaissance du fait que les causes du "sous-développement" peuvent être très

diverses, et renvoyer à des interprétations théoriques différentes.2)_ Les # classements et typologies actuels concernant les "PED" :

(cf : TD N°9 )a)_ La typologie de la "banque mondiale" (reposant sur le "PIB par hbnt"

ou le "revenu par hbnt") : Sur le Site de la Banque mondiale (WorldBank), cherchez : les seuils de classement ; la liste des pays de chacun des 4 groupes : http://www.worldbank.org/banquemondiale/donnees/classification.htm

1. Les pays "à faible revenu" :2. Les pays "à revenu intermédiaire" :

α De la "tranche inférieure" :β De la "tranche supérieure" :

3. Les pays "à revenu élevé" :b)_ La typologie du "PNUD" (reposant sur "l'IDH") :

Sur le Site du PNUD (UNDP), cherchez : les seuils de classement ; la liste des pays de chacun des 3 groupes : http://hdr.undp.org/fr/statistiques/

1. Les pays "à IDH inférieur" :2. Les pays "à IDH moyen" :

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3. Les pays "à IDH supérieur" :c)_ La typologie de la "CNUCED" (plus synthétique et plus explicite) :

Sur le Site de la CNUCED (UNCTAD), cherchez les types de pays (avec la liste de chaque type) recensés : http://www.unctad.org/Templates/Page.asp?intItemID=2187&lang=2

1. Les "PMA" ("sans littoral" ou "insulaires") :2. Les "PED" :3. Les "NPI" (= "Economies nouvellement industrialisées") :

α De "1° génération" :β De "2° génération" :

4. Les "pays rentiers du pétrole" :5. Les "Etats-continents" :

d)_ Les termes les + récents :1. Les "économies en transition" :

http://www.unctad.org/sections/stats/docs//gds_csirb_c&td-1-2_fr.pdf2. Les "pays émergents", dont : les "BRIC" :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pays_%C3%A9mergentshttp://www.unctad.org/sections/stats/docs//gds_csirb_c&td-2-7_fr.pdf

IV)_ LES "LIMITES DE LA CROISSANCE" :A)_ LE PIB, UN INDICATEUR CONTESTABLE ET CONTESTE : (TD N°6)

(Alter-Eco, N° 283, sept 2009)1)_ Une 1° série de critiques du "PIB" (= il ne prend pas en compte) :

L’idée générale, commune à tous les § suivants, est qu’il existe, dans la réalité économique & sociale, des productions de "valeur" ("d’usage" et/ou "d’échange", en revoir les Défs) qui ne sont pas comptabilisées dans le PIB, et donc n’apparaissent pas en tant que telles. La richesse réelle des pays serait donc, de ce point de vue, (beaucoup) + importante que celle officiellement retenue !.... Attention : le point de vue utilisé ici est strictement socio-économique et pas "moral" (certaines des productions de richesses évoquées, notamment dans les derniers §, mériteraient, en +, une analyse de ce type : faut-il tout produire ?!....).

a)_ "Le travail domestique","l'auto-P" et "l'auto-C" :(cf : Doc N°4, point 1a)

Cela concerne les activités telles que la préparation des repas, les différentes formes de nettoyage, de rangement, de réparation, "l’élevage" et l’éducation des jeunes enfants, le jardinage, le bricolage, ….etc . Ce sont des activités non rémunérées, non vendues sur un marché, donc "gratuites", qui apparaissent, successivement, sous 2 formes : "auto-P" et "auto-C".

On peut classer ces activités : des + aux – valorisantes (faites-le), On peut ensuite les classer : de celles qui sont le + effectuées par les femmes à celles le + effectuées par

les hommes (faites-le), Quelle conclusion en tirez-vous ? (cf : Thème N°3A).

On ne peut, bien sûr, en donner qu’une estimation : selon les pays, elles représenteraient entre ¼ et ½ du PIB !.... C’est donc énorme ! C’est dans les pays les – développés qu’elles sont les + importantes. Alors que, + le niveau de développement s’élève, plus ces activités sont remplacées par des activités "marchandes" (cherchez des exs précis, par rapport à la liste ci-dessus) : c’est le phénomène de "marchandisation" (en revoir la Déf). Même à l’intérieur du groupe des pays développés, il existe des différences sensibles (ces activités domestiques restent + importantes en Italie, surtout dans le Mezzogiorno, qu’en France, par ex). Les différentes explications avancées sont les suivantes :

On peut déjà évoquer les différents "niveaux de développement" entre les pays ("Nord" & "Sud"), Le système capitaliste est, par nature, une énorme machine à produire des "marchandises", soit

nouvelles, soit en substitution d’activités gratuites, préalablement existantes, Chaque Société a sa propre "Culture", + ou – favorable à ce phénomène (cf : Thème N°6C).

b)_ Le "travail d'à côté" (= "L gratuit", "échange de services", "L bénévole" dans les "associations") : Point commun avec le § précédent : activités gratuites, non vendues sur un marché, Différence avec le § précédent : on sort du cadre domestique et on entre dans des "relations d’échange" entre ménages :

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TermES SESLycée Verlaine Mr Guichard

Echanges de biens et/ou de services, Echanges avec (= les "relations de voisinage") ou sans "proximité géographique", Echange de services "inférieurs" ou "supérieurs" (cherchez-en les Défs & des Exs). Soit on produit pour l’autre, soit on lui apprend à le faire.

Ce type d’échanges concerne aussi, bien entendu, le "bénévolat" dans les "associations" : Soit les associations "ludiques" (sportives, artistiques, culturelles), Soit les associations "revendicatives" ("humanitaires" et/ou "contestataires").

(cf : connectez-vous, grâce à mon dossier de favoris, dans "Matières", sur quelques Sites d’associations). Facteurs qui les feraient plutôt diminuer, à LT :

Le développement de "l’individualisation" dans les Sociétés modernes, Le développement du phénomène de "marchandisation", évoqué précédemment (cf : supra).

Facteurs qui les feraient plutôt augmenter, à CT : La montée du "chômage de masse", la résurgence de la "pauvreté", le développement de "l’exclusion" Une Société moderne de + en + ressentie comme "déshumanisée", avec des individus de + en + isolés

les uns des autres (~ 7 millions de "ménages individuels" dans la Société française actuelle ….). Par ex, cela correspond à la création récente et au développement des "SEL" (= Services d’Echanges Locaux) ; (tapez "sel" dans "Google" et étudiez-en quelques exs).

c)_ Le "travail au noir" : A la différence des § précédents, il s’agit, cette fois, d’un travail rémunéré, mais non déclaré  : que ce soit au fisc (revoir Thème 7B, les # impôts), ou à l’URSSAF (revoir Thème 5B, les # cotisations sociales). La valeur nouvelle qu’il va permettre de produire ne va donc, toujours pas, être comptabilisée dans le PIB. Egalement, il va échapper à l’application du "droit du travail" (cf : Thème N°2). Contrairement à une idée très répandue, il concerne toutes les catégories de la population :

Il concerne aussi bien les travailleurs indépendants que les travailleurs salariés, Il ne se limité pas à la PAO, mais concerne aussi les demandeurs d’emploi, En dehors de la PAT, on le trouve dans différentes catégories d’inactifs : étudiants, femmes au foyer,

retraités de certaines professions, ….etc, Il ne concerne pas seulement les PME, mais aussi les grandes entreprises, privées ou publiques. Beaucoup de "branches" sont concernées, même si l’on cite le plus souvent : le BTP, les HCR, ….etc .

Cependant, à chaque fois, c’est une minorité de chacune de ces catégories qui est concernée ! …. Il est pratiqué en fonction d’intérêts individuels : ne pas voir une partie de ses revenus soumis aux "prélèvements obligatoires" (PO) d’une part ; payer moins cher pour un bien ou un service d’autre part. Par contre, d’un point de vue collectif, il est " illégal". C’est surtout d’une illégalité économique & sociale dont il s’agit : les sommes qui sont détournées des PO par le L au noir sont, au minimum (il ne peut s’agir que d’une estimation) du même ordre, et probablement bien supérieures, aux "déficits publics" (déficit "budgétaire" & déficit "social") !.... D’où la lutte menée par les autorités publiques contre le L au noir. Cependant, le Pb est qu’un transfert intégral n’est pas possible : si le L au noir devait être totalement éradiqué, une partie des travaux effectués dans ce cadre disparaîtraient purement et simplement, et ne donneraient donc pas lieu à des PO supplémentaires !

d)_ Les relations entre "effort des hommes" et "activités économiques" :(cf : Doc N°4, point 4)

Ici, c’est un autre aspect de l’enrichissement global d’une Société qui apparaît, sinon non mesuré, du moins sous-estimé, par le PIB : Rappel : en tant que phénomène de LT, la croissance produit, parmi # transformations structurelles, une élévation d’ensemble du "niveau d’instruction" de la population, et, donc, une élévation d’ensemble de son "niveau de qualification" (cf : Thèmes N°0 & 1A). Par ex, il y a une trentaine d ‘années, le Bac donnait accès direct à un grand nombre de métiers ; aujourd’hui, il n’est plus que le passeport qui permet d’entamer les (indispensables) études supérieures, nécessaires pour obtenir un minimum de qualification. Le PIB ne fait apparaître cela qu’en termes de "services non-marchands", à travers les # dépenses publiques d’éducation (revoir la façon de comptabiliser les services non-marchands). Une telle façon de faire sous-estime fortement l’augmentation générale de qualification.

e)_ "L'investissement public" n'est comptabilisé que la 1° année :(cf : Doc N°4, point 1b)

Rappels : les "investissements publics" concernent essentiellement les "infrastructures" (exs : établissements scolaires, autoroutes, lignes TGV, hôpitaux, ….etc). L’année de leur mise en service, ces équipements sont comptabilisés dans le PIB, en tant que dépense d’investissement, en une seule fois. Et puis, plus rien !....

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TermES SESLycée Verlaine Mr Guichard Or, par la suite, ces équipements vont rendre service à la population pendant des (dizaines d’) années. Il faudrait, là encore, prendre ceci en considération dans la mesure de la richesse d’un pays !

f)_ "Evasion fiscale" et "fraude fiscale" ne sont pas prises en compte : Il faut distinguer soigneusement les 2 phénomènes :

"L’évasion fiscale légale", comme son nom l’indique, est le fait d’échapper au fisc par tous les moyens légaux qui existent. Elle concerne essentiellement les grandes entreprises, en particulier les "zinzins", qui ont les moyens financiers de se payer des "conseillers fiscaux", spécialisés dans la connaissance très pointue des multiples règles fiscales existantes, dans le monde entier. En effet, ces activités sont en liaison avec le développement des "paradis fiscaux" (carte à consulter dans "Matières").

"La fraude fiscale", elle, est illégale. Comme pour le L au noir, elle peut concerner toutes les catégories sociales, et tous les types d’impôts (et même plus largement, de PO). Cependant, certaines activités la connaissent plus que d’autres : d’une part, les indépendants fraudent beaucoup plus le fisc que les salariés (non déclaration de bénéfices, fausses factures, fraude à la TVA, ….etc ; en moyenne, on considère que c’est environ 1/3 de leurs revenus qui est fraudé par les indépendants ; on y retrouve, surtout, les catégories déjà citées : BTP, HCR, ….etc) ; d’autre part, une "fraude en col blanc" s’est développée depuis une trentaine d’années, en liaison avec le développement des activités financières & boursières, et avec la "mondialisation financière".

g)_ Pas plus que les "activités illicites" (or, "l'argent noir" est "blanchi") : Cette fois, c’est d’une véritable "illégalité pénale" dont il s’agit, qui est passible, selon le degré de gravité, du tribunal correctionnel ("délits") ou de la cour d’assises ("crimes"). Cela concerne # domaines d’activités : contrefaçon (de produits de marque) ; contrebande (par ex., dans l’UE, de cigarettes, liée aux # taux de TVA) ; racket ; vol ; P & commerce des drogues (celles considérées comme illégales) ; prostitution, ….etc. Si certaines de ces activités (racket, vol) ne produisent pas de valeur nouvelle, et peuvent même la faire diminuer (revente), les autres, au contraire, en produisent, et même beaucoup (un simple calcul, en termes de VA = CA – CI en donne la preuve) !.... Or, à la # des cas envisagés précédemment, une partie importante de la valeur produite par ces activités revient dans le circuit de l’Economie officielle ("l’argent noir est blanchi") : par l’intermédiaire des paradis fiscaux, en particulier grâce aux comptes "à numéro" (anonymes), en particulier ceux des banques suisses (cf  : études de J. Ziegler) ; aussi par l’intermédiaire des casinos, ou encore dans le financement de l’immobilier, ….etc. VOCAB : on parlera d’Economie "souterraine", "invisible", ou "au noir", ou encore d’Economie "informelle", ou encore d’Economie "non officielle" ; Cependant, et en particulier dans les PED, la distinction d’avec l’Economie "formelle", ou "officielle", n’est pas toujours facile à établir : voir l’ex du BTP au Brésil (cf : Doc N°3).

2)_ Une 2° série de critiques du "PIB" : (inversement il ne décompte pas et/ou il compte en trop) : Cette 2° série de critiques du PIB prend le contre-pied des analyses précédentes  : soit le PIB ne décompte pas des "destructions de richesses" (à cause de son mode de comptabilité, en termes de "flux"), soit il comptabilise des choses qu’il ne devrait pas (car elles ne sont pas des productions de richesses véritables). Autrement dit : "un mal + son remède = 2 biens" !.... (à vérifier pour chacun des § ci-dessous).

a)_ La P (agricole et industrielle) détruit une partie du "stock" du "patrimoine naturel non renouvelable" : (ex de la "déforestation") Il faut d’abord faire un rappel (reportez-vous au Thème N°0) du fait que le PIB (comptabilité en termes de flux annuel) n’est pas la seule façon de comptabiliser la richesse d’un pays : on peut aussi faire une comptabilisation (en termes de stock) du "patrimoine national" (une partie du PIB étant le flux d’entrée qui fait augmenter ce PAT ; les déclassements & destructions de richesses étant le flux négatif qui le fait diminuer). Rmq : par patrimoine, on entend, ici, non seulement le PAT naturel (qu’il soit renouvelable ou non) mais aussi le PAT humain (industriel, urbain, ….etc). Or, il semblerait que les destructions de PAT aient été fortement sous-estimées depuis des décennies, en particulier à cause des activités agricoles & industrielles et de leurs effets sur le PAT naturel non-renouvelable : C’est, en particulier (autres exs infra), le cas des Pbs posés par la "   déforestation"  : (cf : Docs 7A & 7B) Déjà, les usages de la forêt sont beaucoup + nombreux qu’on ne le pense habituellement : coupe des arbres, soit pour le "bois de chauffage" (en particulier dans les PED, et en particulier pour la cuisson des aliments), soit pour le "bois d’œuvre" (surtout à destination des pays développés, que ce soit pour les meubles, ou seulement pour les panneaux de bois) ; réserve alimentaire et/ou sanitaire, à travers les multiples espèces, animales et/ou végétales qui peuplent la forêt ; espace de loisir et de récréation (populations citadines des pays développés), ….  Donc, la déforestation a déjà # causes, auxquelles s’ajoutent : les expansions urbaine et/ou des infrastructures,

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TermES SESLycée Verlaine Mr Guichardles "pluies acides", comme résultat des pollutions industrielles (voir photo du Doc N°1), ….etc. Le Pb se double d’une dimension mondiale : les coupeurs de forêts sont essentiellement des FMN des pays du Nord, alors que les ravages de la déforestation touchent essentiellement les pays du Sud : on n’y prévoit aucune replantation, et, de toutes façons, cela y coûte trop cher ! (ex de Haïti : boisée à 90% au milieu du 20° S;, l’île ne l’est plus qu’à 10% !....). Alors que, paradoxe, la forêt semble en progression dans les pays du Nord (reboisement planifié ; nouveaux espaces touristico-urbains de loisirs ; même les autoroutes nouvelles y contribuent !....). Cependant, même dans les pays du Nord subsiste un Pb d’origine économique : on reboise en essences rapides (adultes en moins d’un ½ siècle) plus rapidement rentables, mais qui appauvrissent l’éco-système et sont moins résistantes, aussi bien au feu qu’aux maladies. Or, ces destructions de PAT que provoque la déforestation n’apparaissent nulle part (en déduction) dans les comptes de l’enrichissement annuel des pays !.... Par contre, toutes les actions menées pour remédier, d’une façon ou d’une autre, à la déforestation, apparaissent dans les comptes, …. comme des accroissements de richesses !....

b)_ Le PIB compte positivement des "activités nuisibles" à la "santé physique et/ou mentale" des populations : Il s’agit, ici, de la santé humaine en général, de la santé des enfants en particulier, plus fragiles, et même, parfois, des chances de survie de la population …. Différentes activités sont concernées :

Les "drogues légales" (le tabac & l’alcool) : ce sont de vraies drogues (dépendance physique et/ou psychique) et elles sont légales (vente libre en magasin). Leurs ravages sur la santé (physique & psychique) des populations sont bien connus, depuis fort longtemps (sur-mortalités diverses) !.... Leurs conséquences dramatiques sur les comptes des organismes sociaux ne le sont pas moins !.... Cependant, elles contribuent, chaque année à la hausse du PIB, …. alors que les ravages sociaux qu’elles provoquent n’apparaissent nulle part !....

La P et la vente d’armes (civiles, ici) : dans certaines Sociétés (cf : les USA), elles contribuent, de façon décisive, à l’enrichissement national, …. alors que, là encore, les effets dévastateurs qu’elles ont, sur la vie individuelle et la vie en Société, ne sont nullement pris en compte !....

La vie quotidienne, la plus banale, des ménages, leur fait côtoyer des produits (chimiques pour la plupart d’entre eux) hautement toxiques. Là encore, mêmes remarques que précédemment !....

On commence seulement à se poser la question de l’innocuité des téléphones portables et autres baladeurs, en termes aussi bien d’audition, que d’exposition risquée à certaines ondes !....

D’où un Pb de fond que pose le capitalisme (et qui est rarement posé en ces termes) : faut-il tout produire ?!....c)_ Il ne décompte pas les baisses de la "qualité du PAT", liées aux

"pollutions" et "nuisances" : C’est, peut-être, le plus gros Pb (approfondi infra, donc, ici, cela ne sera pas détaillé). Que ce soit une marée noire, une explosion de centrale nucléaire, une pollution des sols par l’activité agricole, le transport par camions (cf : Doc N°1)….etc, dans la mesure où l’on peut être capable d’en mesurer précisément les dégâts (cf : les # procès en cours, où les experts œuvrent dans ce sens), si l’on décidait (ce qui n’est toujours pas fait !....) de les soustraire du PIB (même sur plusieurs années), on aboutirait à une importante réduction de l’accroissement annuel de richesses mesuré (de l’ordre de quelques centaines de milliards d’euros en moins ….). Et encore, ici, on ne parle que des Pbs les + gros et les + spectaculaires  ! On pourrait y ajouter toutes les petites "dégradations de la qualité de la vie" (bruits, odeurs, encombrements, pertes de temps,….etc) ….

d)_ Il compte positivement les activités de "dépollution", "réparations" : Inversement au cas précédent, pour "réparer" (dans la mesure du possible) les dégâts causés à l’environnement (rappelons au passage que celui-ci est, indistinctement, naturel & humain) , on met en place toute une série d’activités (nettoyage ; déblaiement ; réparation ; dépenses sanitaires ; relogement ; reconstruction, ….etc), qui, elles, sont comptabilisées comme des productions de richesses nouvelles !....C’est le "paradoxe de l’Erika" (cf : Doc N°1, 1° col). Il faut donc faire un bilan final entre les richesses supplémentaires, mais non comptabilisées dans le PIB (vues en 1° sous-partie) et les différentes choses qu’il faudrait soustraire du PIB (vues en 2° sous-partie) : Il semblerait (mais ce ne sont que des estimations) que, jusqu’à une période récente, les 1° l’emportent sur les 2° ; par contre, les évolutions en cours, en termes de destructions de l’environnement (qui seront approfondies infra) semblent bien devoir, à l’avenir, nous amener à penser que nous sommes moins riches que ce que nous en mesurons, et peut-être même que notre appauvrissement va en s’accroissant !....

3)_ Que peut-on en penser sur le fond ?a)_ Le "PIB" n'est pas un "BIB" ; il n'a pas été conçu pour cela :

Ici, l’argumentation consiste à dire que toutes les critiques précédentes qui ont été faites au PIB se tromperaient de cible (même si elles sont justes en elles-mêmes, et si il faut continuer à les faire, par ailleurs) :

Le PIB a été conçu pour montrer des variations relatives de la croissance (PIB année 2 > PIB année 1), Il n’a pas été conçu pour mesurer le bien-être des populations,

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Il n’a pas non plus été conçu pour témoigner de l’utilité des productions réalisées.b)_ A "LT", la "variation (relative) de richesses" est sujette à caution :

Sur le CT (quelques années) cela peut avoir un sens de s’interroger sur un accroissement relatif de richesses. Par contre, sur le LT, en raison des transformations structurelles entraînées par la croissance (cf : Thème N°0), on n’a plus affaire à la même Economie ni à la même Société (cf : Madère, Cessac, Douelle) et cela peut sembler vain d’établir des comparaisons entre elles ! Même l’ampleur du TCAM de la croissance n’a pas la même signification dans une Société développée et dans un PED (en clair, on ne pourrait comparer les 10% chinois et les qq % français actuels, car ils ne s’appliquent pas au même niveau de départ) …. Un Pb spécifique est posé par la prise en compte de "l’effet qualité" dans la mesure de l’évolution des prix  : le prendre en compte, ou non ? Si oui, comment mesurer la hausse de qualité ? (ex. des ordinateurs).(cf : Doc N°2)

c)_ Faut-il encourager la tendance de notre Société à "réduire le qualitatif au quantitatif" ? Cette tendance est réelle : par ex, on a considéré l’IDH (Livre : Déf p. 16 ; Doc N°6, p. 22 ; Doc N°2, p. 16) comme un progrès puisqu’il permet de quantifier (même si ce n’est qu’un peu) ce phénomène essentiellement qualitatif qu’est le développement (cf : Thème N°0), mais le développement ne peut se réduire à l'IDH ! Autre ex : ne peut-on apprécier la valeur d’un élève qu’à travers des notes et des classements ?.... Le problème ici posé est le suivant : faut-il absolument réduire la "qualité de la vie" à un ensemble d’indicateurs chiffrés, et, à plus forte raison, à un seul indicateur (le PIB) ?....N’y a-t-il pas, au contraire, quelque chose d’irréductible au chiffrage et au dénombrement dans cette qualité de vie (que valent : la jouissance quotidienne d’un beau paysage préservé, un environnement calme, des relations sociales nombreuses & conviviales, une culture étendue et diversifiée ….etc) ? Ce n’est pas parce que cela ne serait pas chiffré que cela en aurait moins de valeur ! Il y a une pauvreté, voire une indigence, des chiffres, par rapport à la richesse et à la diversité de la vie !

d)_ Le "PIB" est un "indicateur de moyens" et pas un "indicateur de résultats" : Tel qu’il est conçu, le PIB est essentiellement un "indicateur de moyens" : ceux qui sont utilisés pour atteindre tel ou tel résultat (exs : C alimentaires de la population ; dépenses en infrastructures de transports, ….etc), mais il n’est que très peu un "indicateur de résultats" (exs : la population est-elle correctement nourrie, ni trop peu, ni trop ?.... Les transports sont ils efficaces, rapides, confortables, ….etc ?....). Un ex est particulièrement éclairant : les USA sont champions du monde des dépenses de santé (14% du PIB), loin devant les pays d’Europe (< 10% du PIB). Attention : ne pas mélanger avec le fait que ces dépenses de santé US sont surtout privées, le système de protection sociale US étant très # du nôtre (cf  : Thème N°5B) ! Par contre, une étude de l’OMS, en 2000, montre qu’en termes d’efficacité, de résultat, de ces dépenses de santé, les USA n’arrivent qu’en 37° position, alors que la France apparaît en tête de ce classement !....

B)_ LES "ASPECTS NEGATIFS DE LA CROISSANCE" :(cf : Thème N°1 d'ECJS)

(voir Livre, Dossier N°4, pp. 24/27)1)_ Vers "l'épuisement des ressources naturelles" (= "primaires") ?

a)_ L'épuisement des "ressources naturelles non renouvelables" :(cf : Doc N°8)

"Ressources naturelles" concernées : charbon, pétrole, gaz naturel, matières 1° (les # "minerais"), ….etc . Ces ressources sont "non renouvelables", car elles ont été créées par la Nature pendant des millions d’années. Quelques chiffres pour le montrer : de 1965 à 2000, consommation de pétrole x par 1,8 ; celle de gaz x par 3,5. 2 grands facteurs de "l’épuisement des ressources naturelles primaires" :

La "croissance démographique, au niveau mondial" : même si tous les pays sont désormais engagés dans la "transition démographique", tous n ‘en sont pas arrivés à la phase "post-transitionnelle", certains en sont encore à la " phase B" de la transition, et d’autres, peut-être même les plus nombreux, en sont encore à la "phase A" de cette transition. D’où une croissance de la population mondiale qui va encore continuer pendant quelques décennies. On a déjà dépassé les 6 milliards d’individus et on se dirige vers un maximum de population prévu entre 9 et 10 milliards. Or, les ressources naturelles non-renouvelables sont déjà bien "entamées" avec 6 milliards !....C’est donc, encore plus, un Pb futur !....

La "croissance économique & le développement" : le Pb précédent ne serait pas grand chose s’il était le seul ! Or, il se double de ce 2° Pb : tous ces nouveaux habitants, qui vont naître pour la plupart d’entre eux dans les PED, ont vocation à connaître une hausse de leur croissance et de leur développement, et,

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donc, vont participer eux aussi aux phénomènes de pollutions et de nuisances !....L’exemple de la Chine est, à ce sujet, fort parlant, puisqu’il a commencé à se manifester dès le début du 21° S.

On pourrait penser que le Pb est purement quantitatif et technique : de combien de ressources naturelles disposons-nous actuellement ? Combien de gisements reste-t-il encore à découvrir ? En réalité, c’est bien d’un Pb économique dont il s’agit : quand le prix du baril de pétrole est à moins de 20§, certains gisements, connus, de pétrole, qui coûtent 23§ à exploiter, ne sont pas exploités ! Quand le prix du baril frôle les 60§, ces gisements là deviennent intéressants à exploiter et augmentent d’autant les réserves disponibles !....

b)_ L'épuisement des "ressources naturelles renouvelables" : "Ressources naturelles" concernées : les terres arables ; l’eau douce ; les forêts ; les poissons, ….etc . La 3° a déjà été étudié (cf. : la "déforestation", supra) ; la 1° sera étudiée infra.

Les problèmes de l’eau douce  : la consommation globale d’eau, entre 1900 et 1995, a été x par 6, alors que dans le même temps la population mondiale n’a été x que par 3, donc, la consommation d’eau par tête a donc doublé au 20° S. !.... 70% de cette C. d’eau est le fait de l’agriculture (essentiellement pour l’irrigation) ; sachant que l’agriculture moderne irriguée concerne essentiellement les pays les + développés, le Pb est encore + concentré. Or, du fait des systèmes industrialisés d’aspersion, 60% de ces 70% ne va pas à la plante et se perd ; il y a donc, en +, un énorme Pb de gaspillage (un système de goutte à goutte serait bien plus performant) ! Dans les 30% restants, il y a, en +, les usages industriels. Donc, l’eau disponible pour la C. humaine représente à peine 10% du total ! Si rien ne change, en 2025, ce seront 3,5 milliards d’êtres humains qui risquent la pénurie en eau potable. Car, en +, toute l’eau disponible n’est pas propre à la consommation ! Une grande partie est déjà gravement polluée (cf : v. infra) !.... Une partie des Pbs de rivalités entre pays a déjà pour origine ces Pbs liés à l’eau !

Les problèmes de la pêche (l’ex. de la morue canadienne, cf : Doc N°9) : le 1° grand Pb est la "surexploitation" des "ressources halieutiques" (= relatives à la pêche), liée à l’explosion de la demande pour 1 milliard d’habitants dans le Monde, c’est la source principale, voire unique, de protéines ; avec la hausse du niveau de vie, et la transformation du mode de vie qui en découle, les habitants des pays développés, comme en France, consomment de + en + de poisson ; certaines Cultures nationales font que le pays est très friand de poisson, comme au Japon par ex. ; il n’y a pas que le poisson "noble", consacré à l’alimentation humaine, mais il y a aussi le poisson "non noble", pour l’alimentation animale (60 millions de français, …. mais environ 60 millions d’animaux domestiques !.... ; "le chien américain mange + et mieux que l’indien moyen" !....) et pour les farines de poisson , utilisées dans l’industrie, sous # formes …. Le 2° grand PB est que le poisson est, déjà, gravement touché par la pollution qui se déverse, de façon continue et importante, dans les océans, depuis des dizaines d’années, et devient, de + en + impropre à la consommation !.... (20% des réserves connues de poissons d’eau douce ont déjà disparu, et on peut penser que pour les poissons de mer, c’est du même ordre). On a pu penser que le développement de "l’aquaculture" allait permettre de résoudre le Pb ; or, il n’en est rien, car, d’une part, le poisson n’y a pas la même qualité, et, d’autre part, il y est beaucoup + sensible aux maladies et à la pollution ! Donc, des politiques volontaristes, menées par les Etats ou par l’UE, ont fini par se développer, pour réduire, voir pour interdire, temporairement, ou pour + longtemps, la pêche.

c)_ Le "progrès technique peut-il prolonger indéfiniment le "non-épuisement" des ressources naturelles ?

(cf : Doc N°10) Les économistes considèrent, dans leur ensemble, que, grâce au progrès technique, on a pu, et on pourra encore, retarder l’épuisement des ressources naturelles :

Par les "économies d’énergie" d’une part : maisons mieux isolées, nécessitant moins de chauffage ; voitures plus performantes, nécessitant moins de carburant pour rouler (la voiture à 3 litres aux 100 kms)

Par les "substitutions d’énergies", moins polluantes : le gaz naturel ; l’électricité d’origine nucléaire (cf. : le programme français, mis en œuvre, dès 1974, par VGE),

Par le développement des "nouveaux matériaux", à base de carbone, kevlar, fibre de verre,….etc (cf : ficheCdb en SES sur la 3°RI) + léger, mais + résistants.

En réalité, les rythmes d’accroissement actuels de la production, et donc de la pollution, mondiales, boostés par le phénomène de mondialisation, font que, d’une part, cette façon de penser est devenue obsolète. D’autre part, cela reste toujours, malgré tout, un Pb de nature économique : la voiture à 3 litres aux 100 kms existe déjà, depuis des années, mais les producteurs ne la mettent pas sur la marché, pour ne pas "couper la branche sur laquelle ils sont assis" !....(= disparition de leur marché actuel).

2)_ Les phénomènes de "pollutions" et "nuisances" :a)_ Quelques exs, non exhaustifs, de "pollutions" et de "nuisances" :

1. Pollutions de l'eau douce : # "modes" de la pollution de l’eau douce : physico-mécanique (par ex. lors des inondations) ; bactériologique

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TermES SESLycée Verlaine Mr Guichard(germes microbiens) ; chimique (liée aux activités humaines). # localisations de ces pollutions : ruisseaux, rivières, fleuves ; étangs, lacs ; nappes phréatiques. # "types" de pollution de l’eau douce : rejets domestiques (1) ; activités agricoles (2) ; activités industrielles (3) Le classement de l’importance respective de ces 3 types varie selon qu’il s’agit d’un pays développé (3 / 2 / 1), ou d’un PED, surtout s’il s’agit d’un PMA (1 / 2 / 3). Par exemple, la pollution de l’eau d’origine agricole, dans les pays développés, est liée à l’emploi massif d’engrais, de fertilisants, et de produits phyto-sanitaires (herbicides, fongicides, pesticides), produits par les grandes FMN de la filière agro-alimentaire (ex. : le round-up de Monsanto). Autre ex., la pollution de l’eau d’origine industrielle, est liée aux rejets massifs de produits, chimiques notamment, directement dans l’eau, sans traitement préalable. Le Pb de la pollution des nappes phréatiques est fortement augmenté en cas de sécheresse persistante ! Par ex. on a étudié une nappe aux USA : elle s’épuise 14 fois + vite qu’elle se régénère !.... Les stations (modernes) d’épuration, à condition que leurs capacités de traitement aient été prévues suffisamment larges, permettent de régénérer l’eau, de telle façon qu’elle redevienne parfaitement potable (certains torrents de montagne, prétendus purs, sont, en fait, + pollués ….). Le vrai Pb est donc surtout celui de leur coût (en particulier pour la multitude de petites communes, en France, à moins qu’elles ne se regroupent dans un SIVU ou un SIVOM), et aussi celui de leur anticipation suffisamment à l’avance (par ex. le Pb lancinant de certaines stations balnéaires, qui décuplent leur population en été).

2. Pollutions de l'air : Le 1° grand Pb est celui de "l’effet de serre" : à cause des rejets, massifs depuis le début de la 1°RI, de gaz, qui contiennent du CO2 (les 3 grands responsables étant : les rejets industriels, ceux des moyens de transport, ceux du chauffage domestique, 3 effets encore renforcés par la concentration urbaine), dans l’atmosphère, celle-ci s’est déjà réchauffée de 1degré par rapport à l’époque pré-industrielle. En raison des pbs d’inertie qui régissent ces phénomènes (les émissions passées de gaz vont faire sentir encore longtemps leurs effets), ce réchauffement doit encore augmenter d’au moins ½ degré d’ici 2030. Or, les études scientifiques montrent qu’un réchauffement de la planète de 2 degrés (la température moyenne de la Terre est de l’ordre 15 degrés) commence à avoir des conséquences dramatiques sur la vie des habitants (sécheresses, inondations, tempêtes, ….etc, ne sont plus exceptionnelles, mais deviennent courantes). Ces Pbs de pollution sont, bien sûr, très inégalement répartis à la surface de la planète : un américain moyen pollue environ dix fois + qu’un chinois moyen ; or, la Chine, justement, fait partie des pays en pleine croissance économique, et, donc, le chinois moyen, à son tour, va polluer de + en + ! …. Un 2° grand Pb est celui baptisé de "trou dans la couche d’ozone" (découvert en 1985) : le Pb de l’ozone n’est pas simple ; c’est un gaz (O3), présent dans la partie de l’atmosphère baptisée stratosphère , qui, d’une part, nous protège des rayonnements solaires UV de haute fréquence (sans l’ozone, la température moyenne de la Terre serait au moins triplée), mais, d’autre part, contribue aussi à l’effet de serre (en clair, il en faut la nécessaire quantité, ni plus ni moins) . or, depuis les années 70, certains scientifiques attirent l’attention des responsables publics sur le fait que cette couche d’ozone a tendance à se rétrécir, au dessus de l’Antarctique, à certaines saisons ; ces dernières années, cela aurait même été en s’accentuant, le "trou dans la couche d’ozone" devenant + ou – permanent, et commençant à provoquer une augmentation des cancers de la peau, liés à la trop forte exposition aux rayons solaires ! …. Un des responsables, identifié, était les CFC, gaz présents dans les produits industriels présentés en aérosols ; depuis, ces CFC ont été, officiellement, interdits. Apparemment, cela n ‘a pas suffi pour régler le Pb ….

3. Les problèmes du traitement des "déchets" :4. La "dégradation des sols" :

b)_ Croissance & destruction totale de l'environnement :(cf : Doc N° 13)

c)_ La Chine, une bombe écologique à retardement :(cf : Doc N°12)

d)_ Le concept de "contre-productivité" d'Ivan Illich :(cf : Doc N°11)

C)_ LA NOTION "D'ECO-DEVELOPPEMENT" :(cf : Thème N°1 d'ECJS)

(voir Livre, Dossier N°4, pp. 24/27)1)_ Une prise de conscience progressive :

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TermES SESLycée Verlaine Mr Guichard

a)_ Le rapport Meadows "halte à la croissance" et les "zégistes" :b)_ Le rapport Bruntland "notre avenir à tous" et la notion de

"développement durable" (= "soutenable" ) :c)_ Un "écologisme" + ou – "radical" : de la "décroissance" à un "autre

modèle de croissance" : (Alter Eco, N°242, déc. 2005, pp. 70/73)1. Un indicateur synthétique, pour rendre compte de l'impact multi-dimensionnel de la croissance :

Cet indicateur synthétique est "l’empreinte écologique" (sur le site de la Cité des Sciences de la Villette, vous avez une animation qui vous permet de calculer votre propre empreinte écologique).

2. Les théories écologistes radicales de la "décroissance" :3. Des théories écologistes moins radicales : croissance durable & "éco-efficience" :

2)_ Les différentes voies pour arriver au "développement durable" : (v. Regards sur l’Actualité N°302, 2004, "L’action de la France pour le développement durable")

a)_ Une économie de + en + contrainte par l'écologie :1. Les sanctions négatives, de nature juridico-économique :

Si l’on considère que l’Economie de marché, dans son fonctionnement spontané, n’est pas capable de se réformer elle-même, alors c’est à la puissance publique de prendre les choses en main, en prenant des lois d’une part, en les faisant respecter d’autre part (un "système-bâton").

a. Les "quotas de P" (= des "quotas de pollution") : un "signal-quantités" : Ici, on joue sur les quantités : en sachant que telle quantité produite entraîne telle quantité de pollutions & nuisances, si on limite à un certain seuil les quantités qui peuvent être produites (soit par entreprise, soit par branche), on limite du même coup les quantités de pollutions. 1° Pb : le risque, dans une Economie de marché, ouverte sur l’extérieur, est de voir se développer une "délocalisation" des entreprises concernées ! 2° Pb : il faut aussi mettre en place un appareil administrativo-judiciaire, de repérage des contrevenants, puis de sanctions (donc : hausse des dépenses publiques + risque de lourdeur bureaucratique ….).

b. Les "éco-taxes", le principe du "pollueur-payeur" : un "signal-prix" : Là, on ne joue plus sur les quantités, mais sur les prix : c’est une 1° tentative pour intégrer (= "internaliser") les coûts de détérioration de l’environnement (qui sont, rappelons-le des "externalités négatives" pour les entreprises) dans leurs calculs économiques (+ une entreprise pollue, + elle paye d’éco-taxes). En plus des 2 Pbs déjà évoqués pour les quotas, et que l’on retrouve ici aussi, un 3° Pb se pose  : ces taxes doivent être suffisamment élevées pour être dissuasives ! Concernant celles qui existent, on ne sait pas, actuellement, mesurer leur impact sur l’évolution de la pollution !

2. Les marchés des "droits d'émission" (= les "droits à polluer") : une incitation économique : Si l’on considère, à l’inverse de la position précédente, que l’Economie de marché peut se réformer, à condition qu’elle y trouve son intérêt, on peut mettre en place d’autres mesures (d’inspiration libérale, évidemment)  : ce sont celles-là qui ont tendance à se développer actuellement ("directive" de l’UE adoptée en 2003, transposée en droit français, et applicable à partir de 2005), en application du "protocole de Kyoto" (un "système-carotte"). L’explication très complète de ces mécanismes est faite dans : Alter Eco, N°242, déc. 2005, pp. 68/69.

3. Le "principe de précaution" : Rappel : "l’environnement" est désormais considéré comme une interpénétration du "naturel" et de "l’humain" Un principe relativement récent : à l’hiver 68/69, une grippe a fait, en France, de l’ordre de 30000 morts (soit beaucoup + que la canicule de 2003) ; à l’époque, rien n’a été fait par les autorités pour l‘enrayer, on en a peu parlé dans la presse, et les gens n’en ont pas été émus !.... Face aux "risques scientifiques & techniques majeurs" (exs : amiante, vache folle, OGM, clonage, effet de serre, ….etc), une nouvelle attitude s’est récemment développée (formulée pour la 1° fois en Allemagne en 1976 ; développée surtout depuis la Conférence de RIO de 1992 : le "sommet de la Terre" ; désormais intégrée à un grand nombre de conventions internationales) : même si, à CT, le risque peut sembler minime, et même si l’on n’a pas la certitude absolue qu’un désastre écologique va se produire à plus LT, vu d’une part l’ampleur des conséquences négatives sur l’environnement, et vu d’autre part le caractère irréversible des destructions, le "principe de précaution" commande, désormais, au moins d’en reporter la mise en œuvre, voire d’en suspendre la réalisation ! Cependant, ce principe se heurte, dans sa réalisation, aux énormes intérêts économiques en jeu (ex. de Monsanto par rapport aux OGM). Pour une présentation + approfondie : Alter Eco, N°198, déc. 2001, p. 40.

b)_ Une économie qui profite, cependant, de + en + de l'écologie :1. Les "éco-labels" :

Ils sont décernés (le + souvent par les pouvoirs publics : par ex. le label "NF environnement", ou encore "l’éco-label européen") aux entreprises et/ou aux produits qui se montrent particulièrement soucieux du respect de

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TermES SESLycée Verlaine Mr Guichardl’environnement ; ils agissent ensuite comme un signal (positif) pour les consommateurs. C’est, donc, à la fois, une "sanction positive" pour l’entreprise (= une récompense des actions réalisées), et une possibilité supplémentaire, pour elle, d’augmenter son CA et ses profits. Faites une recherche sur Internet de quelques exemples de ces "éco-labels" (leur nom ; qui les décerne ? Quel(s) bénéfices pour l’entreprise ?).

2. Une "communication" des entreprises de + en + "écologique" : D’une façon générale (on le reverra dans le Thème N°2), les entreprises "communiquent" de + en +, soit en interne (avec leurs personnels), soit, ce qui nous intéresse ici, vers l’extérieur (avec les consommateurs, mais aussi avec les pouvoirs publics, dans une action de "lobbying", ou encore vers les "associations revendicatives"). Le Pb est de savoir si c’est une véritable "communication" (avec un véritable contenu, reposant sur des faits avérés, sincère), ou si ce n’est qu’un "discours" (creux, sans possibilité d’en vérifier les fondements, voire carrément manipulateur de l’opinion publique !), qui n’est que le résultat d’une simple "stratégie marketing". Cette distinction n’est pas gratuite, car les effets bénéfiques, eux, sont bien réels : l’entreprise qui a réellement mené une action de préservation de l’environnement et qui le fait savoir dans une opération de communication, comme celle qui a réussi à le faire croire par son discours (juste un ex.  : Total se présente comme une entreprise propre ….), bénéficieront de # retombées : une image de marque nettement améliorée, une augmentation (pouvant être importante) du CA et des profits, ….etc.

3. De nouvelles "branches" liées à la "dépollution", au "recyclage", aux "économies d'énergie", ….etc En conséquence des décisions des pouvoirs publics en faveur de l’environnement (envisagée supra), de nouveaux produits (biens ou services) apparaissent, et, donc, de nouveaux marchés s’ouvrent aux entreprises :

Collectes, récupérations diverses, Recyclages, transformations, Nouveaux matériaux, Nouvelles énergies, Nouveaux procédés de construction, Nouveaux modes de transport, Promotion touristique de régions "préservées", ….etc .

Faites une recherche sur Internet de quelques exemples de ces nouvelles activités (par ex. le "désamiantage") c)_ Une "régulation mondiale" qui reste problématique :

1. Les "ONG" en 1° ligne, à côté des "OIG" : Vu la dimension mondiale des Pbs écologiques, il semble logique que la lutte pour la préservation de l’environnement se soit traduite par la multiplication, d’une part, du nombre d'Organisations Inter Gouvernementales (OIG), dont la plupart font partie du "système onusien", et dont la plus connue est sans doute le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), mais aussi, d’autre part, d’Organisations Non Gouvernementales (ONG) actives dans ce domaine .L'écologie politique internationale implique des acteurs multiples autres que les États (ONG, industries, utilisateurs locaux) qui sont de plus en plus engagés dans des négociations environnementales et des luttes de pouvoir dont le consommateur/citoyen est l'enjeu. On estime qu'environ cent dix OIG (soit environ le quart des OIG totales) ont des activités environnementales bien développées, dont trente quatre du système onusien. D'autres OIG influentes ont aussi considérablement développé leurs activités environnementales (Banque mondiale, OCDE, Union européenne). Ces chiffres sont largement dépassés par celui des ONG (plusieurs milliers) dont beaucoup ont une vocation internationale. Les plus puissantes (en chercher des exs sur Internet) ont des budgets de fonctionnement qui dépassent largement les moyens d'OIG comme le PNUE. Que l'on parle d'OIG ou d'ONG, ces chiffres globaux recouvrent bien sûr des réalités fort différentes en termes de pouvoir, de ressources financières et scientifiques, d'accès au processus de décision.

2. Des Etats dont les motivations écologistes peuvent être fort variables : Pourquoi les États décident-ils de coopérer dans la résolution des questions politiques liées à l'environnement et sous quelles conditions ? Quatre attitudes sont ici possibles pour expliquer leur engagement :

Les Etats peuvent conclure que la réalisation de leurs objectifs nationaux dépend des actions des autres acteurs du système ; ils essaient, alors, de faire adopter leurs modèles et valeurs nationaux par la communauté internationale.

Inversement, les États peuvent s'inquiéter des efforts d'autres acteurs d'imposer leurs propres valeurs et objectifs politiques et économiques qui limiteraient leur autonomie. Ils entrent alors dans l'arène internationale avant tout pour se protéger et adoptent un comportement défensif.

Troisième type de figure, des États se montreront enclins à adopter une attitude instrumentale et chercheront à utiliser un engagement international afin principalement d'obtenir des concessions ou des avantages dans un autre domaine.

Enfin (mais ce n’est que l’un des 4 cas possibles ….), les acteurs internationaux peuvent conclure, face à la nature des questions scientifiques et au caractère transnational et

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interdépendant des problèmes et solutions, que la communauté internationale doit s'entendre sur une définition et sur la poursuite de l'intérêt commun.

3. Vers une nouvelle "gouvernance mondiale" ? (les avatars du "protocole de Kyoto") : Lors de la conférence des pays adhérents à la convention sur le climat (COP3), à Kyoto, en 1997, adoption d'un protocole à cette convention, dit "protocole de Kyoto", engageant 38 pays industrialisés (États-Unis, Canada, Japon, pays de l'Union européenne, pays de l'ancien bloc communiste) à réduire, entre 2008 et 2012, leurs émissions de gaz à effet de serre de 5,2 % en moyenne (soit 8 % pour l'Union européenne ; dans le cadre d'un accord interne à l'Union, la France s'est pour sa part engagée à stabiliser ses émissions, avec un objectif 0 %) par rapport au niveau de 1990. Introduction des mécanismes dits de flexibilité, dont les échanges de permis d'émission de gaz à effet de serre avec des pays moins pollueurs. Au fil des conférences suivantes des pays de la convention climat (Buenos Aires en 1998, Bonn en 1999, la Haye en 2000), l'application du protocole de Kyoto se heurtera à des difficultés croissantes, notamment pour la mise en œuvre de ces mécanismes de flexibilité. Surtout, les USA (le plus gros pollueur de la planète, qui fait à lui seul la ½ des émissions polluantes de l’OCDE) n’ont finalement toujours pas ratifié, ni commencé à mettre en œuvre ces accords. On le voit aussi, aucune contrainte, dans ce protocole, sur les pays du Sud (dont la Chine ….), qui réalisent pourtant déjà la ½ des émissions mondiales, mais dont le niveau actuel de développement reste très inférieur à celui des pays du Nord. Or, en se développant, ils vont contribuer à une forte augmentation de la pollution mondiale (ex. de la Chine ….). Quelque part, c’est donc une sorte de cercle vicieux ! Non seulement ce protocole, on vient de le voir n’est déjà pas complètement mis en œuvre, alors que l’on sait que pour simplement stabiliser la température de l’atmosphère (ce qui aurait déjà des conséquences dramatiques sur l’environnement), il faudrait baisser les émissions de gaz à effet de serre d’environ 50% !....