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Ipag,2007‐2008 ValdenerAnneLise
Filière:marketing
Electif:évènementieletart
Mémoire
15/04/2008
Lesphénomènesdemodeàl’heuredelarécréation
Problématique
Commentseformentetsediffusentlesphénomènesdemodeàlarécréation?Peut‐onlescréer,
lesinfluencer,lescontrôleretlesprévoir?
Maitredemémoire:VéroniqueVichir
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Sommaire
Introduction
p.4
I)méthodologiedumémoire
p.5‐8
1)Choixduthèmeetdelaproblématique2)Cadre3)Hypothèses4)Outilspourdémontrerleshypothèses
p.5p.6p.7p.8
II)formationetpropagationdesphénomènesdemode
P.9‐20
1) Définitiond’unphénomènedemode2) FormationetPropagation3) exemplemarquantd’unphénomènede
mode:Diddl
p.9p.11p.14
III)Lestendancesàlarécréation
P.21‐41
1) Spécificitésdesphénomèneschezles
enfants2) Diffusiond’unemodeàlarécré:
observationetFCSpourqu’unemodesoitacceptée
3) HistoriquedestendancesenFrance:lesgrossestendancesàlarécréation.
4) Emergencedenouvellestendancesparlesjeuxvidéo,dessinsanimés
p.21p.28p.34p.36
IV)Lerôledumarketingetdelapublicité
P.42‐59
1) Lecomportementduconsommateur
P.42
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enfantetlerôledesparents2)Stratégiemarketingfournisseurs3)Stratégiedistributeurs
p.46p.54
Conclusion
P.60‐61
Bibliographie
p.62‐66
Lexique
P.67
Annexes
p.69‐79
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Introduction
Les phénomènes de mode sont des phénomènes sociaux énigmatiques. Un
phénomène est par nature un fait soudain qui va emporter l’avis de lamajorité. Ils sont
particulièrementvisiblesàlarécréationoùlesenfantsprofitentdecemomentsansadultes
pour échanger, discuter, se disputer, jouer ou encore donner selon leurs règles. Ces
phénomènessontextrêmementintéressantsparcequ’ilssontreprésentatifsdelasociétéà
unmomentdonnéetparcequ’onnepeuttoutsimplementpas lesignorerdanslesecteur
des jouets. Les fournisseurs lancent les tendances puis tentent de les contrôler, les
distributeurs doivent les anticiper, les prévoir et ajuster leurs stocks en conséquence. La
logiquecommercialeestdonccommetoujourstrèsprésente.
On peut donc se demander comment se forme et se diffuse un phénomène de
modeà l’heure de la récréation? Est‐il créable? Est‐il contrôlable? Comment peut‐on le
prévoiretl’anticiper?
Cemémoireapourobjetderépondreàlaproblématiqueen4parties.Toutd’abord,
unesynthèsesur laméthodologieserafaite.Par lasuite,nousétudierons lesphénomènes
de mode en général à partir de la théorie deMalcolm Gladwell, puis les spécificités des
phénomènesàlarécréation.Enfin,nousverronscommentlemarketingpeutinfluencerces
phénomènes.
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I)méthodologiedumémoire
1)Choixduthèmeetdelaproblématique
Cettepremièrepartietraitedelaméthodologiedumémoire:commentetpourquoi
j’aichoisicesujet,quellessontleshypothèsesdéveloppées,lesthèmesetlessousthèmes?
Cesujetétantrelativementlarge,j’aiégalementdûchoisiruncadreprécisquej’expliciterai
ici.
Lemémoireestunexercicedefind’étudequiaunevocationpédagogiqueévidente.
Pourautant,ilaégalementunedimensionprofessionnelle,peut‐ondire,carilpermetaux
étudiantsdedevenirspécialistedansundomainequ’ilschoisissent.D’oùl’intérêtdechoisir
unthèmequiserapprochedemonprojetprofessionnel.Danscesenslà,jesuisintéressée
depuisquelquesannéesmaintenantparlemarketinginfantile.Cethèmes’estdonctrèsvite
imposéàmoi commeuneévidence.Restequecedomaineestextrêmement largeetque
des choix étaient, en conséquence, nécessaires.Or l’année dernière, jemesuis beaucoup
intéressée aux phénomènes de mode, des phénomènes sociaux particulièrement
énigmatiques,desphénomènesdesociétéquiinfluencentconsidérablementévidemmentle
commerce et qui peuvent s’avérer lucratifs ou au contraire destructeurs. La mode et le
commercesontlerefletdelasociété.Unephrasequiapristoutsonsensàcemomentlà.
D’autantquejesuispartiedanslecadredemonexpatriationenCoréeduSudetenChineà
Hong Kong, 2 pays particulièrement enclin aux modes. L’idée d’appliquer le sujet des
phénomènesdemodeàlasphèreenfantines’estdoncavérétrèsattractivepourmoi.
Le choix du thème a donc été relativement facile à trouver. Le choix de la
problématiqueaenrevancheéténettementplusdifficile.Lesphénomènesdemodesonten
effetdesphénomènessociaux,cequitouchedoncàlasociologie.Orundesintérêtsdeces
phénomènes est justement cette dimension sociologique. Je ne voulais pas perdre cette
dimensionetdans lemême temps, cemémoireest le refletdemes 4annéesd’étudeen
sciencedegestion.Cettedimensiondevait ressortiretplusparticulièrement lemarketing,
ma spécialisation.Certes, il n’estpas trèsdifficilede faire le lienentre lemarketinget les
phénomènes demode.Mais lemarketing devait être omniprésent dans cemémoire. J’ai
beaucoup hésité sur la problématique à cause de ce problème. En effet, devais‐je faire
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effacer la dimension sociologique au profit du marketing? Dans le même temps, il était
impossible de ne pas parler de sociologie quand ces phénomènes sont sociaux. En effet,
comment tenter d’expliquer les modes si on ne parle pas culture et société? J’ai donc
compris que, d’une part je ne voulais pas effacer la dimension sociologique,mais que de
toute façon elle était nécessaire pour parler science de gestion et pour l’intérêt du sujet.
C’estainsiquej’aiposélaproblématique,uneproblématiquesimple,préciseetconcrèteoù
sontprésentlesocialetlagestion:
Commentseformentetsediffusentlesphénomènesdemodeàlarécréation?Peut‐onles
créer,lesinfluencer,lescontrôleretlesprévoir?
Mespremièreshésitationsontdoncvéritablementcommencéaveclaproblématique
etlaconstitutionduplan.Eneffet,laquestionsurlaplacequedevaitavoirlemarketings’est
posé même dans la construction du plan. Finalement, j’ai opté pour une dernière partie
exclusivement réservée au marketing. Cependant, celui‐ci est omniprésent à travers les
autrespartieségalement.
2)Cadre
Lieu:Choixdelarécréation
Cible:enfant6‐10ans
Pays: France en très grande partie mais utilisation également de mes expériences
internationalesenCorée,ChineetItalie.
Monsujetimposaitquedeschoixsoientfaitsàproposducadre.Quandonparlede
marketinginfantile,onparledebébé,d’enfant,depréadolescentetmêmed’adolescent.On
peut définir la cible par l’âge et par les lieux fréquentés par celle‐ci. Ainsi le marketing
infantiles’adresseàdesindividusentre0‐18ansdontlamajoritéfréquenteuneinstitution
d’apprentissage: crèche, écolematernelle, école primaire, collège, lycée. L’enfant de 0‐6
ansétaittropjeunepourconstituerlecœurdemonmémoire.Ilfaitcependantl’objetd’une
souspartie.Ledéveloppementsocialdel’enfantesteneffetimportantàcomprendreici.Il
restaitdonc3choix.Lapériodeadolescenteestunedespériodeslesplusintéressantespour
moi.C’est lapériodedes changements,des transformations. L’adolescentveut setrouver,
avoirsapropreidentitéetsedistinguerdesautrestoutenappartenantàungroupe,souvent
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défini.Leproblèmede l’identitéapparait.L’aspectextérieurestalorstrès importantet les
adosdeviennentdes«brandportraits». Lepré‐adolescentauraitpuêtretraitéenmême
temps.Cependant le sujetaétéénormément traité. Ildevientalorsplus facilede trouver
des informations, mais pas de les traiter. Mais surtout la légitimité et l’utilité de mon
mémoire aurait été remise en question. Par ailleurs, ayant travaillé à Toys’r’us pourmon
stagedepremièreannéeetétant intéresséeà faireun3ecycleenmarketing infantileetà
travaillerdanslesecteurdesjouetsplustard,lechoixdesenfantsde6‐10ansm’estapparu
commeplus logique.Enoutre, jemesuisrappelée l’importancedetoutes lesmodesàcet
âgeàl’heuredelarécréation.Ilyanettementmoinsd’informationsdisponiblessurcesujet,
pourtanttrèsintéressantselonmoi,maisjen’aipaseubeaucoupdeproblèmescependant
pour en trouver. Ce qui est intéressant dans ce sujet est que les phénomènes sociaux
obéissentvéritablementà leurspropresrègles. J’aiétudié l’annéedernière,commej’enai
parlé plus haut, les phénomènes sociaux en général,mais lesmodes enfantines sont très
spécifiques. En effet, c’est l’âge où l’enfant s’émancipe des parents. Le groupe de pairs
devientlegroupesocialleplusimportant.Leproblèmedel’identiténeseposepasencore.
Cela ne signifie pas que l’enfant n’a pas encore sa propre identité et qu’il ne veut pas
s’affirmermaisilveuts’affirmerdansungroupe.Acetâge,l’appartenanceàungroupeest
leplus important. L’aspectsocialdesphénomènesestdoncd’autantplus important.C’est
d’ailleurspourcetteraisonquelesphénomènessontd’autantplusdifficilesàcomprendre.
Parailleurs,lelieudelarécréationestparticulièrementinteressant.Lieuenapparencelibre
et pourtant fortement ritualisé par des règles implantées par les enfants eux‐mêmes. Ce
sont pour toutes ces raisons que faire monmémoire sur les phénomènes de mode à la
récréationm’aparuparticulièrement intéressantetappropriédanslecadredemonprojet
professionnel.
3)Hypothèses
Auvuduthèmeetdelaproblématique,nouspouvonsémettreplusieurshypothèses.
Les phénomènes de mode sont des phénomènes sociaux éphémères, particulièrement
présent à la cour de récréation. La pression publicitaire influence les enfants demanière
fondamentaledenos jours, cequia conduitàunemodificationdu jeuetde son rôleà la
récréation. Les jeux de récréation représentent aujourd’hui un marché juteux pour de
nombreusesentreprises.Ellesvontchercheràcréerlebuzz,doncuneffetdemode.
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Créerunphénomènedemodesemblepossible.L’influencerégalement.Cependant,
leprévoirsembletrèsdifficileetpourtantc’estunenjeuimportantpourlesentrepriseset
lesdistributeurs.Lecontrôlersembleencoreplusdifficile.
Parailleurs,uneentreprisenepeutpassecontenterdecréerunproduitpourqu’ilsoit
acceptéparlacommunautéinfantileetcréerlebuzz.Enoutre,combienmêmeilest
accepté,lefairedureresttrèsdifficile.
4) Outilspourdémontrerleshypothèses
Plusieursoutilsserontutiliséspourdémontrerceshypothèses.Lessourcessecondairesà
savoirlesarticles,étudesetstatistiquesdéjàfaitsetmêmeuneémissiontéléviséediffusée
sur Arte sont plus nombreuses. J’ai utilisé notamment les livres. Il n’a pas été facile de
trouverdessourcesfiablessurinternet.Uncertainnombred’articlesayantétéfaitpardes
nostalgiques de leur jeunesse et n’ayant, dès lors, aucune légitimité dans le cadre du
mémoire. Relativement peu d’informations étaient disponibles, comparé au nombre
d’informations disponibles pour la période adolescente. Le livre de Malcolm Gladwell Le
point de bascule et le livre de Joel Brée Kids marketing sont les deux livres les plus
importants ici et dont jeme suis le plus inspirée. Cependant pour tenter de comprendre
l’enfantde6‐10ans,j’aiégalementétudiésondéveloppemententre0‐6ansetparlasuite
survolé la période entre 11‐18 ans. C’est pour cela que les livres de Chantal Zaouche‐
GaudronLedéveloppementsocialde l’enfantetde CatherineBalet identityontrevêtuun
intérêtparticulier.Enfin,leslivrespsychologiesocialdeGustave‐NicolasFischeretl’essentiel
delastratégiedeJackTroutontpermisrespectivementd’étudierlecomportementgénéral
du consommateur, les différents médias et l’importance de la stratégie et comment la
mettreenplace.Cesaspectsmarketingmeservirontdansladernièrepartie.Outreleslivres,
et les articles, j’ai également utilisé plusieurs supports de cours: Innovation, marketing
fidélisation,marketingdirectetétudedemarché.
Je n’ai pas pu effectuer l’observation d’une école primaire, ce qui constituait ma
premièreidée.EtantenItaliedurantplusieursmois,celas’estrévélénettementplusdifficile
quecequejepensais.J’airéalisé,àlaplace,différentsinterviewsdedifférentsspécialistes:
pédiatre, psychologue, institutrice, assistante en crèche, vendeur‐directeur demagasin et
sociologue,spécialistedesmédiasetdumarketinginfantile.
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Rentronsmaintenantdans lecorpsdumémoireettentonsunepremièreapprochedesphénomènesdemode.
II)formationetpropagationdesphénomènesdemode
Cettepartievatrèsfortements’appuyersurlathéoriedeMalcolmGladwell.Eneffet,s’il
est loin d’être le seul à s’être intéressé et à avoir théorisé les phénomènes sociaux, il est
celuiquilesamieuxexpliqué.Celaenfaitlenouveaugouroudumarketingaméricain,dixit
certains. J’expliquerai également les théories de diffusion des innovationsde Rogers et la
théoriedelarationalitélimitéeSimon.Nousétudierontendétaillacréationetladiffusion
desphénomènesdemodeengénéral.
1) Définitiond’unphénomènedemode
Commençons par définir les termes. Ainsi le terme «phénomène» signifie «un fait
surprenant, extraordinaire» selon le dictionnaireMediadico*(1).Un phénomène est donc
un faitqui sortde l’ordinaire.Définitionunpeu simple, certes,maisqui selonmoidéfinit
assez bien le terme que nous voulons. Un phénomène est donc quelque chose difficile à
expliquer,àdéfinir,quinousdépasse.Toujoursaveclemêmedictionnaire,lessynonymesde
«extraordinaire» sont «Rare, singulier, étrange, exceptionnel, prodigieux»*(2). On peut
doncentirerqu’unphénomèneestunfaitétrange,exceptionnel,rareetspécifique.Peude
définitionsontdisponiblesenfrançais.J’aidoncdécidédetrouverunedéfinitionenanglais.
Ainsi, selon le sitededéfinitionde termesde laNASA,un phénomèneest “anunusualor
remarkable fact or event”*(3). Que ce soit en français ou en anglais, les définitions se
ressemblent.Cependant,celle‐ciestunpeupluscomplète.Unphénomèneestdoncunfait
ouunévénementinhabituelouremarquable.Remarquablepeutêtreiciutilisédanslesens
d’extraordinaire. Un événement suppose que c’est quelque chose de soudain. Un
phénomènesocialsignifiequec’estunphénomènerelatifà lasociété. Unphénomènede
modepeutêtredéfini commeunengouement soudaind’ungroupede personnesdont le
nombrepeutvariermaisd’unegrandeéchelle.
*(1)http://dictionnaire.mediadico.com/traduction/dictionnaire.asp/definition/phenomene/2007
*(2)http://dictionnaire.mediadico.com/traduction/dictionnaire.asp/definition/extraordinaire/2007
*(3)scifiles.larc.nasa.gov/text/kids/Problem_Board/problems/light/glossary.html
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En essayant de définir le terme de phénomène, nous avons pu découvrir différents
aspects qui le caractérisent: Tout d’abord, un phénomène est soudain. Dès lors, premier
élément, nous pouvons penser qu’il est difficile à prévoir. Ensuite, deuxième élément, il
concerneunnombredepersonnesimportant.Ilestdifficilecependantdedéfinircenombre
depersonnes.Toutdépendàquelleéchellenousnoustrouvons.Unphénomènepeutêtre
relatifàungrouperéduitdepersonneparrapportàlapopulationmaisgrandparrapportau
nombre de personnes dans le groupe. Nous étudieront cependant ici seulement les
phénomènesdegrandeampleur,quitouchedoncuneouplusieurssociétés,pays,doncun
très grand nombre d’individus. En outre, troisième élément, dans notre cas, il s’agit d’un
engouementpourunproduit,engouementquel’onpeutqualifierdecollectifauregardde
cequenousavonsétudiéprécédemment.Cependantunélémentn’apparaitpasdanstoutes
ces définitions: C’est le mode de diffusion. Nous pouvons en effet qualifier la diffusion
commeunecontagion.Ainsi,lenombred’individustouchésparlephénomèneaugmenteau
début lentement puis plus rapidement puis de manière exponentielle, pour disparaitre
commeilestapparu.Leschémaci‐dessousexpliqueladiffusiond’unphénomènedemode:
Création
Contagionexponentielle
Stagnation:lenombrecritiqueest
atteint
Versl’abandon
Versunerepriseduphénomène
Deplusenplusdepersonnes
Temps
Nombredepersonnes
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Nous pouvons donc simplifier un phénomène en 7 étapes. Nous n’avons pas encore
abordé la dernière et pourtant pas la moins importante. En effet, certains phénomènes
reprennentquelquesannéesplustard.C’estainsiquelesconversesparexempleontvuleur
premier succès dans les années 1920‐1930 et constituait alors les chaussures des
basketteurs.Ellessontréapparus ilyamaintenantplusieursannéesetsontaujourd’huiun
des symboles de la mode adolescente. Elles commencent même à gagner les cours de
récréation. SelonMalcolmGladwell,unphénomènesocialest«uneépidémie social»*(4).
Un phénomène de mode se diffuse comme un virus. Cela met bien en évidence le coté
«contagion»d’unemode.Ilconsidèrequ’unphénomèneadeuxcaractéristiques:soudain
toutd’abord.Ensuite,ilsuffitdepeupourprovoquerunchangement.Voilàunélémentdont
nousn’avonspasencoreparlé.Toutcommeunviruspeutmuter,setransformer,s’adapter
pour être transmissible, un produit peut devenir un phénomène grâce à un minuscule
changement. Le rôledumarketingpeut se trouver là.Cechangementpeutêtrephysique,
certes.Ainsi,levirusdelagrippeaviairepeutmuter,ungènepeutchangeretilpeuts’avérer
alorstransmissibleà l’espècehumaine.Demême,unattributphysiquecommelacouleur,
une nouvelle fonction, un nouveau design peut attirer les pionniers qui vont à leur tour
contaminer leurspairs.L’environnementpeutaussiêtreunfacteurd’engouement.Ilexiste
descontextesfavorablesetdescontextesdéfavorables.Leboucheàoreillepeutfonctionner
plus ou moins bien, plus ou moins vite. Dans tous les cas, les conséquences vont être
supérieures à la cause elle‐même. Tel un virus, un phénomène est un exemple de
progressiongéométrique,c'est‐à‐direconnaitreunecroissanceexponentielle.
2) FormationetPropagation
Nous avons commencé à aborder la propagation des phénomènesmais nous n’avons pas
encoreparlédeleur formation.Envérité,leurformationresteassezénigmatique.Maisles
spécialistess’accordentsurlefaitqu’ilyadifférentsacteursjouantunrôle.Lemarketingà
ce moment là n’est pas, bien souvent, encore impliqué. Gladwell appelle ces acteurs les
oiseaux rares. Ce sont eux qui vont créer et faciliter la propagation du phénomène.Nous
pouvons distinguer 3 types d’acteurs: les mavens, les connecteurs et les vendeurs. Les
mavenssontlesconnaisseurs.Ilsontunecrédibilitédansundomaine.
*(4):MalcolmGladwell,lepointdebascule,leséditionstransontinental,Montréal,2006,p.16
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Onpeutlesconsidérercommelabasededonnées.Lesconnecteursontuncapitalsocial
particulièrementimportant.Ilstransmettentlemessage.Onpeutconsidérerqu’ilssont les
messagers. Enfin les vendeurs possèdent les compétencesnécessaires pour persuader les
hésitants. Au début d’un phénomène, les avant‐gardistes adoptent le produit. C’est une
manièrepoureuxd’êtreoriginal,desedémarquerdesautresouencored’êtrereconnu.Les
mavens sont donc à l’origine du phénomène. Mais pour que celui‐ci grandisse, les
connecteursjouentunrôlecapital.C’estgrâceàeuxquelephénomènevavéritablementse
diffuser. Le bouche à oreille est, en conséquence, lameilleure et la plus rapide publicité.
Pourquoiparle‐t‐ondecontagionquandonparledephénomène?Pourquoiunphénomène
peutsedévelopperextrêmementvite?L’hommeestgrégaireetvitdansunesociété.Voir
un nombre important d’individus avoir un produit suffit à donner envie de l’adopter. Le
phénomène de répétition, c’est prouvé, entraine également la préférence. C’est là un
premierélémentderéponse.Onpeutrajouterquel’émotionestcontagieuse.Leshommes
setransmettentdesémotions.Sijesuistriste,jevaisvéritablementtransmettrematristesse
à d’autres personnes. La transmission d’émotion, toute une industrie avecHollywood.Un
autre exemple: le bâillement. Le bâillement est extrêmement contagieux. Très difficile de
résisterdebaillerquandnousvoyonsquelqu’unlefaire.L’entendrepeutégalementsuffire.
Quandàlevoirécrit,jevouslaisselesoindujugement.
Nous l’aurons compris, il yadoncdifférentsacteurs. Lesmavens sont lespremiers
adoptants du produit. Les connecteurs sont les seconds et sont ceux qui diffusent le
phénomène. Ilsexpliquentenpartiepourquoi unphénomèneva sedévelopperaussi vite.
Enfin les vendeurs vont pouvoir convaincre les hésitants. On peut donc distinguer
différentesvaguesd’adoption.Toutd’abord lesadoptantsprécoces,ensuite lamajoritéet
enfin les retardataires qui correspondent aux hésitants. Le marketing joue donc un rôle
double: le produit crée doit d’une part séduire les adoptants précoces et par la suite la
majorité. Et entre les deux, il y a un abime. Une bonne tendance met un an avant de
rejoindre la majorité. Comme nous l’avons vu plus haut, un phénomène de mode arrive
soudainement.Envérité,c’estunpeupluscompliquéquecela.Lacréationetlaformation
prend du temps. Il n’y a pas de recette exacte au début pour créer un phénomène. Bien
souvent, le succès est inattendu. Ainsi lorsque les converses ont commencé à être de
nouveau adoptée, il n’y avait eu aucune action de la part de l’entreprise. Dans lemilieu
enfantin,HarryPotteraeuunsuccèsbienplusqu’inattendu,hellokitty,Mr jack(trèsà la
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mode actuellement) ou encore diddl également. Il ne s’agit ici que de nommais les plus
grandsuccèssontbiensouventtrèspeuattendus.
Le contexte détermine également le succès d’un phénomène. L’alchimie se crée à ce
momentlà.Unpeuplustard,lephénomènen’auraitpeutêtrejamaisexisté.Unpeuplustôt
non plus. Le bon timing est donc important. Le succès d’un phénomène dépend d’un
ensembledefacteurs(lesbonsacteurs,lebonmoment,lebonproduit)etc’estseulement
lorsquetoutcesélémentssontréunisquelephénomènevaavoirlieu.
NousavonsétudiélathéoriedeMalcolmGladwell.Rogersathéoriséladiffusiond’une
innovation.On peut rapprocher sa théorie de celledeGladwell sur certains points. Selon
Rogers, le processus est amorcé par quelques individus, qu’ils nomment les pionniers.
Suivent les innovateurs, individus sensibles au caractère innovant du produit. Cet individu
différentdelamajoritédesindividusdanslesensoùl’humainestconnudavantagepoursa
résistanceauchangementquepour sa capacitéd’adaptation.Rogersdistingue lamajorité
précoce de la majorité tardive. Les retardataires sont plutôt réfractaires à la nouveauté.
Ainsi,nousretrouvonsdesacteurssemblablesàceuxavancésparGladwell.Pourcequiest
du processus de diffusion, Rogers pensent que les produits passent par des nœuds
relationnels.Cesnœudsvontcautionnerourejeterlesproduits.L’interactionestunélément
trèsimportantpourlui.Lespremiersindividusvont,decettemanière,influencerlesautres
et en conséquence créer le phénomène. Selon Steyer, connu en marketing pour avoir
modélisélathéoriedesavalanchesdansl’innovation,lesinnovateursn’influencentpastous
les imitateurs mais seulement ceux avec qui ils sont en contact directement ou
indirectement.Toutinnovateurvaainsicréeruneavalanche«d’imitateurs».Parlasuite,les
imitateursvontconvaincred’autresimitateursetc’estainsiquel’effetdemodes’établit.
Nousavonsdoncvucommentunphénomènedevenaitvéritablementunphénomèneet
comment il se diffusait.Mais comment l’idée de créer tel produit semodèle t’elle?On a
souventavancépourcelal’idéed’unhommerationnel,quiprendsesdécisionsentoutétat
de conscience. Simon a ensuite remis en question cette théorie en avançant celle de la
rationalité limitée. L’homme ne peut pas prendre en compte toutes les informations
disponibles, ni même les analyser. Dès lors, il ne peut pas être rationnel, du moins
totalement.MaisSimonnégligelesfacteursémotionnelsquipeuventoccultertotalementla
rationalité. Dans son second livre, la force de l’intuition,MalcolmGladwell décortique le
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schémadeladécisionettented’expliquerpourquoil’intuitionestlemeilleurdesalliésdans
la recherche du succès et que les longues études complexes ne sont pas forcément les
meilleurspourmettreenavantlesmotivationsdesconsommateurs.Eneffet,pourquoiles
meilleures décisions n’émanent pas forcément des "QI" les plus élevés ou de ceux qui
possèdent le plus d’informations? Selon lui, l’intuition explique ce fait. Aujourd’hui, nous
avons mis un nom sur cette intuition que l’on nomme «intelligence émotionnelle». Par
ailleurs,destravauxsur le cerveau,dontHermannestundesauteurs lesplusconnus,ont
permis d’avancer une nouvelle théorie. L’hémisphère droit est celui des émotions et le
gauche celui de la raison. Or il se trouve qu’au moment de prendre une décision, seul
l’hémisphère droit serait en marche. L’hémisphère gauche se mettrait en marche qu’a
posteriori. L’hommeneprendraitdoncaucunedécisiondemanière rationnelle. L’intuition
seraitdonclefacteurdedécisionleplusimportant.Toutefois,lefonctionnementducerveau
restedenosjoursundesplusgrandsmystèresetcettethéorieestdoncàprendreavecdes
pincettes. Cependant, elle se révèle intéressante dans notre cas car elle a tendance à
démontrerque lanotionde rationalité de l’êtrehumainest leplus souventerronée.Cela
montrequ’ilne fautpastenterdeconstruireunproduitquivadevenirunphénomènede
mode.Celanesertàriendesuivreunerecettepréconçueetdesuivrecequenousavonspu
lireàdroite, àgauche, ce quenousavonspu recueillir comme information, la réussitene
seraitpasauboutduchemin.
3) Exemplemarquantd’unphénomènedemode:Diddl
Cettedernièresous‐partieestdédiéàDiddl,unphénomènedemodeparticulièrement
interessantàdenombreuxpointsdevu.Commençonsparnousimmiscerdansl’universde
lapetitesourisetapprenonsàmieuxlaconnaitre.
Diddl, pour ceux qui ne la connaisse pas, est une petite souris. Diddl est d’origine
allemandecommevousl’aurezpeutêtreremarquéàsonnom.
Elleestnéeen1990,aétécréeparThomasGoetz,undessinateurallemandagéde21
an, et est un succès dans les 24 pays européens où elle est distribuée depuis les années
2000. Elle est apparue au départ sous forme de carte postale puis de papier à lettre. La
papeterieestsonmétierd’origine.Puisapparurent lespeluchesetautresproduitsdérivés
tels que portes clés, sacs, accessoires de bureau… Son univers est très coloré et rempli
d’amistousaussigentilsetmignonslesunsquelesautres.Ainsididdlinaestsafiancée.Ilya
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11autrespersonnagesquevouspouvezvoirsurlaphotodefamilleci‐dessous.Cetteimage
estissuedusitedediddlwww.diddle.fr.
Onpeutvoirqu’il yadifférents typesd’animaux: souris,personnageparticulièrement
utiliséàtraversl’histoirepours’adresserauxenfants.OnserappelleraMickeybiensurmais
lesexemples sontnombreux:BernardetBianca,Pikachu, JerryetdernièrementRémyde
ratatouille.
Source:www.google.fr;www.allocine.fr
Mais dans l’univers de diddl, la souris n’est pas seule. Ainsi, elle est entourée de
moutons, ours, chevaux, chiens, chats, oiseaux, renards et même de «Grenouilles
grassouillettes» et «vers de bibliothèque». Les grenouilles, les «frog brothers» sont les
ennemisdeDiddlcardanstoutuniversquiserespecteilyadesamisetdesennemis,des
gentilsetdesméchants.Chaquepersonnageaunehistoirespécifique,desgouts,desvœux
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etdespassions,toutcommedanslaréalité.AinsiWolliwell,lemoutonnoir,estnéele9aout
1996.Ilaimeleblancmaisestnoir,aunecoupedecheveuxafroetestmalchanceux.Cequ’il
souhaiteleplusaumondeestd’êtrecâlinétoutelajournée.IlhabiteDiddland.Ilnesaitpas
redescendre tout seul quand ilmonte quelque part et adore le nectar d’herbes fraiches.
Chaquepersonnageaunedescriptionaussidétaillée,cequiattiseforcément lasympathie
delapetitefamille.
MaisDiddlestdéfinitivementlepersonnagelepluscélèbredelasérie.Ci‐dessous,nous
pouvonsvoirsonévolutiongraphique.Lesimagesproviennenttoujoursdewww.diddl.fr:
Ainsi,nouspouvonsvoirqu’en1990,lorsquelepersonnageaétécrée,ilneressemblait
pas encore vraiment à une sourie, mais davantage à un kangourou. N’étend pas assez
attendrissant,ilaétémodifiépourfinalementdevenirlediddlqu’onconnaitaujourd’hui.Le
diddlmoderne est plus petit, a de gros pieds et une petite tête, signes distinctifs qui lui
permettentd’êtreuniqueetparfaitementreconnaissableparmimilleautressouris.
Le personnage est né en 1990 et est apparu en France qu’en 1993. Que fait Diddl
pendant ce temps? Il se consacrait alors à sonmarché domestique. Au début disponible
sous forme de cartes postales, il s’est vite développé sous d’autres formes. En effet, très
rapidement, les éditeurs de Geesthacht (près de Hambourg) ont vite été dépassés par le
phénomène. Il est alors devenu opportun de créer de nouveaux types de produits et
d’imaginerunebandedecopainspour lapetite souris.C’estainsique laDiddlmania s’est
développéeenAllemagne.EnFrance,lamêmetechniqueaétéemployéeetlephénomène
est apparu rapidement. Mais ce qui diffère au début des années 2000 par rapport à
aujourd’hui, c’est la cible. Au départ, Diddl ciblait les jeunes de 11‐14 ans donc les
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préadolescents.IlyaeuunchangementdecibleetDiddlestdevenuunicônedes6‐10ans,
etmême4‐8ansseloncertainessources.Pourautant,ilesttoujoursappréciédesplusâgés,
mais le cœur de cible a changé et en conséquence les produits également. Aujourd’hui,
Kontiki, l’entrepriseexclusivementresponsabledelalicenceDiddlenFrance,metenvente
de nombreux produits destinés à la collection‐compétition ou collection‐ostentation avec
notamment les feuilles de senteurs. Mais nous verrons ça plus tard. Revenons sur
l’apparitiondeDiddlenFrance.
EnFrance,Diddlestapparuen1993danslarégionRhône‐Alpesdansunecinquantaine
de points de vente et sous forme de carte postale, comme nous l’avons déjà dit à de
multiplesreprises.Plusde50000cartessontécouléesaucoursduseulmoisdedécembre
1993.MaislevéritablesuccèsarriveenFrance4ansaprèssonapparition,soiten1998.En
Allemagne,lephénomèneestdéjàancrédepuis2ans.Aujourd’hui,lamajoritédesproduits
sontfabriquésenChine,25designerss’occupentdemettreenformedenouveauxmodèles,
denouveauxpersonnages,denouveauxproduitsetKontikiestdevenuunevéritablePME
dans laquelle43personnes travaillent.Celane semblepasénorme, cependant, la firmea
réalisé en 2002 un CAde 30million d’euros, chiffre non négligeable. Entre 1998 et 2005,
l’entrepriseréaliseunchiffred’affairesd’environ70millionsd’euros.Aujourd’hui,Diddlest
arrivéàmaturitémaislapetitesouriefaitcependanttoujoursrecette.Eneffet,Kontikisort
de300à400produitsparan.
CequicaractériseDiddlestsonhumour,satendresseet la féériedesonmonde.«Les
cartespostalesquimarchaient lemieuxétaient cellesquidiffusaientundiscoursenfantin,
amoureuxetamical»expliquePierreMarinCalemard,ledirecteurdeKontiki*(5).
Avant d’étudier les raisons possibles pour expliquer pourquoi Diddl plait tant aux
enfants, penchons nous sur la création et la formation du phénomène lui–même en
AllemagneetenFrance.Ainsi,pouréviterderépéterunefoisdepluslesdatesd’apparition
deDiddl,voiciuntableaurécapitulatifdesmarchésallemandetfrançais:
*(5): http://directsoir.directmedia.fr/actu/economie/0/diddl‐une‐souris‐pas‐comme‐autres‐42139.html.
Articledu19/02/2008pardirectsoir.
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Allemagne France
1èreapparition 1990 1993
Diddlmania 1996 1998
Premièreconstatation,lesuccèsamisrespectivement6ansàarriverenAllemagneet5
ansenFrance.Pourquoicettedifférence?En1990,Diddln’estpasencoredevenu,comme
nousl’avonsvu,lasourisquel’onconnait.
Deuxièmeconstatation,ilesttrèsdifficiled’étudierlephénomèneDiddlcar,paressence,
laperceptiond’unengouementcollectifn’intervientqu’unefoislephénomènedéjàinstallé.
Ilestdoncdifficiledel’analyseraposteriori.
Nousavonsditplushautqu’unphénomèneétaitquelquechosedesoudain.Cesdates
semblentcontredirecela.Maiscequiestsoudaindansunphénomène,c’estqu’entrèspeu
de temps,onpassed’unproduitachetéparquelques individusàunproduitachetépar la
majorité.C’estseulementpendantlaphasedecontagionoùlesventesaugmententdefaçon
exponentiellequel’ons’aperçoitvéritablementduphénomène.Onaalorsl’impressionqu’il
s’estimposétrèsrapidement.Envérité,ilpeutêtreprésentsurlemarchédepuisplusieurs
annéesmaisledéclicpeutavoirlieuplustard.Unefoisleprocessusenclenché,toutsepasse
très vite, d’où le caractère soudain d’un phénomène. Autre caractéristique, le caractère
inattenduduphénomène.LecréateurdeDiddl, ThomasGoatz,n’avaitenaucuncasprévu
quelapetitesourisauraitautantdesuccèsenAllemagneetàl’étranger.Audépart,Diddl
était une commande faite pour des cartes postales. Le créateur a donc fait appel à son
intuitionpourplaire,sansdévelopperaudépartdestratégiespécifique.Ilexistedemultiples
exemples de ce type.Que dire, ainsi, d’Hello Kitty? de Totoro? Ces deux exemples sont
davantage des exemples en Asie de l’extrême orient. Totoro est un dessin animé de
Miyazaki, fait par le studio Ghibli au début des années 1990. Ce gros personnage
particulièrement attachant est devenu l’emblème du studio et se retrouve aujourd’hui
déclinersousdemultiplesproduitsdérivés.EnFrance,seulslesfansdemanga,doncplutôt
âgésde15‐25ansconnaissentcepersonnageemblématique.Etpourcause, il fautunpeu
connaitre laculture japonaisepourvéritablemententrerdanscetunivers.Miyazakin’avait
en aucun cas prédit ce coupmarketing et s’est d’ailleurs opposé pendant longtemps à la
création de produits dérivés. Hello Kitty n’a fait l’objet d’aucun dessin animé. Enfin, ceci
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n’estpastoutàfaitvrai.Audépart,undessinaniméaexisté.Maisilnes’estjamaisvraiment
imposé.Parlasuite,lepersonnaged’HelloKittyaétéàl’origined’unvéritablephénomène.
Au japon, un dessin animé est alors sorti. En France, jamais et pourtant le succès est
également au rendezvous. Le petit chatest en train actuellement d’envahir littéralement
l’Europe. Cela prouve que le personnage peut suffire à lui seul à être à l’origine d’un
phénomènedemode.Pasbesoinqu’ilsoitmisenscènedansunesérie.Parailleurs,le fait
quecesuccèssoitinattenduprouvequ’ilestdifficiledecréerunphénomènedemode.Un
phénomène se crée dans la société et dépend d’un ensemble de facteurs. Si tous les
éléments sont réunis, le phénomène de mode va se créer. Un phénomène de mode est
extrêmementcompliquéàcomprendre.Onpeuttoujoursrechercherlesmavens,maisque
dire des connecteurs? La stratégie de distribution est certainement au niveaumarketing
l’élément le plus important au départ. Au niveau du produit, l’intuition est le seul vrai
indicateuraudébut.Lacommunicationestquandàellebiensouventabsente.Enfin,leprix
est comme toujours une variable importante. Mais le choix géographique, le type de
magasin, la façondont les produits sontexposés constituentaudébut les seulsdilemmes
marketing.
PourenreveniràDiddl,aprèscettedigression,lescartespostalesontpludèsledépart,
surtoutauxjeunesfillesde11‐14ansmaisladiddlmaniaacommencébienplustard.Diddl
s’affinantavec lesannéesetdevenantdeplusenplus«chou»,et sedéclinantdésormais
sous différentes formes, en particulier la peluche, les papiers à lettre et accessoires de
bureau, il a commencé à véritablement intéresser les jeunes. Les mavens se le sont
appropriés,puislesconnecteursontdéveloppélephénomèneetdanslesmagasinsdejouet
etpapeterie,desuniversDiddlsesontcréés.Onpourraitaussidireque lespionniers l’ont
adopté d’abord, suivis par les innovateurs sensibles au caractère innovant du produit.
Pourtant ici, le caractère innovantduproduitn’estpasévident. L’attraitduproduit réside
danslepersonnagelui‐mêmeetlesvaleursqu’ilvéhicule.
LemodèledeRogerss’appliquedavantageauxnouvellestechnologies.Cependant,tout
commede nombreux spécialistes, il estd’accordpour direque les innovations suiventun
processus de diffusion, initié au départ par quelques individus, qui va rejoindre
progressivement la majorité. Aujourd’hui, Diddl est en phase de maturité. La majorité
tardive est donc en train de rejoindre le phénomène. Cependant, en ce qui concerne les
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enfants,lephénomèneestpluscomplexequecaetlesphénomènesontsouventtendanceà
êtrepluscourt.Toutefois,certainestendancesserépètentchaqueannée.
Nousavonsétudiélaformationetlapropagationd’unphénomènedemodeengénéral
etexplicitercelaparl’exempleDiddl.Voyonsmaintenantlesspécificitésdelacibleenfantine
dansunetroisièmepartie.
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III)Lestendancesàlarécréation
Avantd’enveniràladiffusiond’unemodeàlarécréation,nousallonstraiterd’aborddu
développementsocialchezlesenfants,delamaniedelacollectionetdel’organisationdela
récréation.Celanouspermettrademieuxcomprendreleseffetsdemodeàlarécré.
1) Spécificitésdesphénomèneschezlesenfants
‐l’enfantavantleprimaire
L’enfant rentre au primaire normalement à 6 ans. Avant cela, la majorité va à la
maternelle de 3 à 6 ans. A partir d’environ 1 an, l’enfant peut aussi aller à la crèche. La
maternelleetlacrèchenesontpasobligatoires.
Plusieurs éléments sont intéressants à savoir à propos du développement de l’enfant.
Toutd’abord,dansunespritderenforcercequiaétéditprécédemment,iln’estpasinutile
dementionnerquelebébéestd’embléesensibleàl’expressionémotionnelled’autrui.Ainsi
comme l’écrit Chantal Zaouche Gaudron dans son livre le développement social de
l’enfant*(6), «Le dispositif bien connu du visage impassible où il est demandé à l’adulte
d’interrompre la communication sociale avec son enfant démontre que, dès l’âge de 6
semaines, l’enfant est très sensible au caractère négatif de cette rupture sociale et
affective».Nous savons également que l’enfant avantmême sa naissance est sensible au
sontelquelamusiqueoulesmots.Celasignifiequelesêtreshumainssetransmettentdes
émotionsetcesémotionspeuventaffecternospairs.CelaappuilathéoriedeGladwellpour
expliquerpourquoilesindividussontsensiblesauxmêmesproduits.
Parlons maintenant plus précisément du développement social de l’enfant. L’enfant
reconnaitprogressivementtrois«autres»:D’abordlamère,ensuitelepèreetenfinl’autre
extérieur au couple à savoir les frères, les autres membres de la famille et les pairs. La
famille représente le premier espace social de l’enfant. Wallon a étudié pendant de
nombreusesannées l’enfantetsondéveloppement.Ainsi, ilaprouvéque lasociétéetses
différents milieux sociaux/ groupes qui la composent influence une grande partie de la
personnalitédel’humain.Lesparentsetenparticulierlamèresontlespremièresinfluences
del’êtrehumain.Lesfrèresetsœursconditionnentenoutrelecaractèredel’enfant.
*(6):ChantalZaoucheGaudron,ledéveloppementsocialdel’enfant,éditionDunod,P.12
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Enfin, l’interaction avec les pairs influencent également la personnalité de l’enfant. La
notion d’interaction sociale nécessite 2 personnes au moins. En sciences sociales, «une
interactionestunéchanged'information,d'affectsoud'énergieentredeuxagentsau sein
d'un système. C'est une action réciproque qui suppose l'entrée en contact de sujets.»*(7).
L’équipedeDubonmetainsienavantlerôledespairs:«L’enfanttantôtimitateur,tantôt
imité, vadécouvrirunmodèleenautrui,unmiroirde lui‐même.»*(8). Progressivement, le
groupedespairs vagagneren importance. L’enfant, audépartdespluségocentriques, va
s’ouvrirauxautres.
Commentl’enfantrencontresespairs?Nousenarrivonsaupointleplusimportantdans
lecadredecemémoire:lerôledel’objetetlerôledujeu.L’enfantesttrèstôtattiréparles
objets et c’est grâce à eux qu’il va rencontrer ses pairs. Cependant, des conclusions
divergent à propos du rôle de ceux‐ci. Ainsi, selon Mueller et ses collaborateurs (1975),
l’objet lui‐même est plus important que le ou les partenaire(s) dans les premières
rencontres. Cependant selon certaines autres études, le jouet ne favoriserait pas
l’interaction sociale. Vandell et ses collaborateurs ont ainsi observé qu’en l’absence de
jouets, les enfants avaient plus d’interactions et que celles‐ci étaient plus longues.
Cependant,onpeutsupposerquelesenfantsn’ayantriend’autreàfairesesontdavantage
intéressésl’unàl’autre.Enoutre,lesenfantsayantlejouetonttoujoursutilisécelui‐cidans
leurprisedecontact.Lesenfantsayantdonclapossibilitéd’utiliserlejouetcommebasede
leurinteractionl’utilisedoncquasimenttoutletemps.Nousparlonsicidelapériodeentre6
moiset2ans.Entre1et3ans,certainsenfantssontàlacrèche.Jemesuispenchésurce
sujetgrâceàuneinterviewquej’aieffectuéauprèsd’EmilieSoudayquitravailleàlacrèche
La source à Nice. Ainsi, elle définit le rôle du jeu comme étant le déclencheur de
l'interactionetpermettantleséchangesentrelesenfants.Lesenfantscommencentàjouer
ensemblevers18mois.Cependant, cela restepropreà chaqueenfantet l’âgepeutvarier
beaucoup. Il semblerait que les enfants ayant été à la crèche soient plus sociable que les
autres.Eneffet,ilsapprennentàvivreencollectivité.Ilsapprennentdonctrèstôtlesrègles,
leslimitesetlerespectdesautres…Lanotiondegroupe,quiestlabasedanslecadredela
*(7)sourcedictionnairescientifique: http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=10625
*(8)Dubon,1982
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diffusion d’un phénomène, apparaitrait dès l’âge de deux ans. Cependant, «Cela se fait
surtoutparbinômeà lacrèche»*(9).Acetteépoque là, l’influencedesparentsestencore
trèsimportanteet«Laplupartdesenfantsreproduisentcequefontlesparents,surtoutvers
l'âgede2ansoù le jeu symboliqueapparaît (ex : joueàpapaetmamanavec lapoupée,
dinette...)etl'imitationdel'autrequecesoitadultesouenfants.lesenfantsrépètentlesmots
et par la suite les phrases que les parents et autres adultes disent»*(10). Selon Chantal
ZaoucheGaudron,«le jouet estun instrument culturel qui permet à l’enfant d’intérioriser
toutes sortes d’apprentissages sociaux, notamment les rôles des parents et adultes en
général. L’enfant a besoin «de se conformer pour se confirmer» »*(11). L’enfant, par le
jouet,vadoncapprendreàconnaitrelesautres,apprendrelesrègles,imitersesparentset
les autres. Béatrice Weissenbach nous explique que «Le jeu est un moyen de recréer le
monde.En jouant, l’enfantva rejouerdes situationsquotidiennes.L’enfant est acteur et non
plusseulementspectateur»*(12).Lejeuadoncégalementunefonctiond’organisateursocial.
C’est un important outil de socialisation. Le but général de l’école maternelle est de
développertouteslespossibilitésdel’enfantafindeluipermettredeformersapersonnalité.
L’écoleprimairevacontinuerdanscesens.Ledeuxièmeobjectifdecelle‐ciestd’apprendre
àl’enfantàétablirdesrelationsaveclesautres,d’apprendreàcréerungroupeetàexister
dedans.Lanotiondegroupeprendvéritablementsonsensseulementà l’écoleprimaire. Il
s’agitalorsdes’identifieràcertainespersonnes,àsefairereconnaitrecommeappartenantà
cegroupe.L’enfantvaàl’écoleprimaires’émanciperdugroupefamilial.
Enrésumé,cequenouspouvonsretenirde l’enfantavant leprimaireestque lesrelations
familiales sont lespremièresoccasionsdesocialisation.Celles‐ci vont semodifieraucours
desannéespardesrencontresavecdespairs.Le jeuet le jouetsontalors les instruments
d’interactions lespluspriséspar lesenfantspournouer le contactentreeux.Lanotionde
groupeapparaitdèsl’âgede2ans,maisc’estseulementàpartirde6ansquelanotionde
grouped’appartenanceprend tout son sens.Cela signifiequ’entre6et10ans, l’enfantva
doncprivilégierlesrelationsaveclespairspoursetrouveretévoluer.Engénéral,ilest
*(9):InterviewEmilieSouday,voirannexesP.72‐73
*(10):InterviewEmilieSouday,voirannexesP.72‐73
*(11):ChantalZaoucheGaudron,ledéveloppementsocialdel’enfant,éditionDunod,P.70
*(12):InterviewBéatriceValdener,voirannexesP.76
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habituéaucontactdespairscarilaétéàlamaternelle,voiràlacrèche.Lesjouetsvontàla
récréationdevenirdevraisrelaissociaux.Enoutre,l’enfantvasedétacherdesparents,leur
avisnedevientplusindispensablepourlesjouetsquitoucheàsasphère.
‐lacourderécréation:organisation,lesfilles,lesgarçons,lejeu
J’ailimitémonsujetdemémoireàl’espacedelarécréation.Sil’onasouventtendanceà
considérerquelarécréationestunespacesansrèglesoùlesplusfortsrègnentetterrorisent
lesplusjeunes,elleestpourtantloind’êtreunespacehorsnorme.Lalibertéestsurveillée,
maiscettelibertémarqueuneruptureparrapportàlacrècheetàlamaternelle.Lesenfants
sonteneffet plus libreset lesadultesne sontpasnombreuxetn’interviennentquepour
limiterlesconflits.Decettefaçon,lesenfantsnesesoumettentpasauxrèglestellesquela
solidaritépourrépondreausouhaitd'unadulte.Ilslesrespectentcarcesontlesloisdeleur
groupe de pairs dont ils ont découvert l'utilité pour pouvoir «faire ensemble». En les
identifiant comme leurs valeurs propres, les enfants s'approprient donc certaines de nos
valeurssociales.Silessurveillantsfontpartiedelarécréation,cetespaceestunespacetrès
souventinterditauxparents.
Voilà un fait intéressant à savoir pour nous. Cela prouve que dès lors, l’influence des
parents sur les achats concernant directement l’enfant est limitée puisque ceux‐ci ne
comprennentpaslesproduitsqu’ilveut.JulieDelalande,ethnologue,aétudiépendantde
longuesannéeslescoursderécréationd’écolesprimairesetmaternelles.Ainsi,àlarécré,le
grouped’amiestimportant.Onestconnuetreconnucommemembred’ungroupe.Lataille
decelui‐civarieselonlesfillesetlesgarçons.Danscesens,lesfillespréfèrentavoirdepetits
groupes de 3 personnes tandis que les garçons préfèrent avoir un plus grand groupe.
L’organisationspatialediffèreégalementselonlesexe.Lesfillespréfèrentoccuperlescoins
de la récréet lesbancspourparler, jouerà la cordeà sauterouencoreà lamarellepour
certaines. Les garçons, quant à eux, préfèrent les jeux plus bruyants tels que les jeux de
ballon(footballenparticulier)etoccupentlecentredelarécréation.Enoutre,lesfillesfont
moins de bruit que les garçons. La récré est donc un espace sexué. Les modes peuvent
d’ailleursêtredifférentespourlesfillesetlesgarçons.Ainsi,Diddlétaitaudépartunemode
réservéeauxfillesquiaconquisparlasuitel’ensembledelarécré.D’unemanièregénérale,
les deux sexes ne se portent pas d’intérêt mutuel. Par ailleurs, selon elle, «A l'école
élémentaire, jeux de billes, d'élastique ou de corde à sauter sont des activités qui
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apparaissent par périodes, deviennent souvent la passion de tous pendant quelquesmois,
puis disparaissentmystérieusement. Seuls les jeux de chat et de ballons semblent gagner
touteslessaisons.Maisd'uneécoleàl'autre,lesjeuxdebillessontsouventregroupéssurles
moisquisuiventlarentréescolaire,ceuxdel'élastiquearriventauprintemps,suivisdesjeux
de corde à sauter»*(13). Et, entre tous ces jeux, que l’on peut qualifier presque de
structurel, éternel, tellement cela fait longtempsqu’ils arpentent la récré,on retrouve les
modeséphémères.Ainsi,nousexpliqueEricCagnant,«Lephénomènedesobjetsoucartesà
collectionnerfonctionnefort(Pokémon,magic,etc…)»*(14).Lesenfantsont,eneffet,cette
maniede lacollection.Etc’estunedescaractéristiquesqui faitdesmodesenfantines,des
modesspéciales.
‐lacollectionchezlesenfants
Quelles sont les raisons qui poussent les enfants à collectionner? D’abord, selon
Florence,«Toutenfantn’aimepascollectionner.Cependant,encollectionnant, l’enfantse
créesonmonde,sonunivers,ununiversqui lui appartientà luiseul.»*(15). PascaleEzan
confirmecetteversion«lacollectionestunesourcedesatisfactionpourlesenfantscarelle
leur permet de se constituer un patrimoine propre» *(16). Une des raisons principales
semblent donc la possession. L’enfant aime également se construire un univers à lui, un
universsecretparfois.Parailleurs, l’enfantn‘aimepass’ennuyeretvatoujoursrechercher
desactivitéspour refuser cetétat. La collectionestunedesmanièresdepasser le temps.
L’enfantestégalementunpetitêtrecurieux. Ilaimedécouvriretapprendrepar lui‐même.
Ainsi,parlacollection,ilvasecréeruneidentitéàtraverslesobjets.Onpeutciteraussides
motivationssociales.Decettefaçon,unecollectionsertàjouer,àfairedeséchanges,àfaire
comme tout le monde ou encore à avoir une légitimité à la récré. En effet, les enfants
aimentsemontrerleursobjetsàlarécré.Cependantilfautfairelàunedistinction.Ilexiste
différentstypesdecollectionet ilsemblenécessairededirequelquesmotsàcesujet.On
peutciter4typesdecollectionquel’onapprécieradansletableauci‐dessous:
*(13): Julie Delalande, article sciences humaines 2004, Hors série N°45 que se passe‐t‐il à la récré?http://www.scienceshumaines.com/index.php?lg=fr&id_article=13631
*(14):interviewEricCagnant.VoirannexesP.69‐70
*(15):InterviewFlorence,voirannexesP.75
*(16):PascaleEzan,Kidsmarketing,editionsEMS,p.319
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Typedecollection Caractéristiques Exemple
Collection
individuation
Jardinsecretdel’enfant.Legroupedepairapeud’influence
danscetypedecollection.Lespiècessetrouventaufoyeret
plusparticulièrementdanslachambre.Cescollections
s’inscriventdansladurée.Cependant,larecherchen’estpas
trèsactive.Ilestsensibleaunombredepiècesdétenuesetà
l’esthétique.
Timbres,cartes
postales,
marquespages
Collection
promotion
Cadeauxinsérésàl’intérieurdesemballages.Larecherchede
l’objets’inscritdansletrèscourtterme.L’objetcollectionné
devientplusimportantquelaconsommationdel’objet
principal.Lespairsnesontpasassocieràcetypede
collection,àl’exceptiondelafratrieéventuellement.
Cadeauxdans
lespaquetsde
céréales
Kellogg’s,Kinder
Surprise,Mac
Donalds,
nutella…
Collection
ostentation
L’objetesttrèsprésentdansleslieuxdevente.Larecherche
del’objetnereprésentedoncpasunefforttrèsimportant.
L’objetn’apaspourvocationd’êtreéchangé.Lebutestde
montrerquionest.Iladoncpourvocationd’impressionner
lespairs,defairesavoiràquelgroupeonappartient.
Affairesde
classe:stylosde
couleurs,stylos
parfumés,Diddl,
cartesà
échanger
Collection
competition
Ilyaiciunelogiquedeperformance.Lesenfantsse
mesurentlesunsauxautres.Lacollectionn’ad’intérêtque
comparéeauxautres.
Pogs,billes,
osselets,cartes
àjouer,
wahrammer
Nousnousintéressonsicidoncaux2dernières.Ceuxsontcesdeuxlàquiconcernentles
pairsetquiaffluentdanslacourderécré.Lebutdelacollectionestdoncbiendesemesurer
auxautres,desefondreparmilesautresouencored’acquériruncertainstatut.
Quefaitl’enfantquandilcommenceunecollection?SelonAcuff(1997),audépart,ilest
ouvertàtouteslesnouvellespiècespossiblesetcen’estqueplustardqu’ilvacommencerà
sélectionner,segmentersacollection,attribuerunevaleuràsespiècesàpartirdecritères
objectifsetsubjectifs.Quandl’enfantcommenceunecollection, ilesttrèsexcitéetpense
enpermanenceàcelle‐ci.Ilsetrouvedansunephased’hyperactivité.Ilestimportantalors
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qu’ilpuissetrouverfacilementdenouvellespièces,sansquoiils’endésintéresseraaussivite
etprécipitammentqu’ils’enestintéressé.L’enfants’investipleinementlorsd’unecollection
ostentation ou compétition car c’est une collection qui concerne également les pairs.
Cependant,ilvasedésinvestiraussitrèsrapidementquandl’enthousiasmevacommencerà
retomberàlarécré.Ceciexpliquepourquoilesphénomènessonttrèséphémères.L’enfantà
cetâgeestcapabledevéritablementsepassionnerpourquelquechosemaisaussides’en
désintéresserextrêmementrapidement.Onpeutpenserqu’ils’investit tellementvitequ’il
devientviteennuyéparcelle‐ci.Unautrepointestquelacollectionperdsonattraitquand
un nombre élevé d’élèves détient l’entière collection ou une grande part des pièces
disponibles.Lesenfantss’intéressentsiviteàunecollectionetrecherchentparlasuiteles
pièces avec un tel intérêt que de nouvelles pièces n’ont pas le temps d’apparaitre. Un
phénomènedemodeestparnatureéphémèremaisunphénomènedemodeàlarécréation
estd’autantpluséphémère.Lemarketingpeutserviràluttercontrececotééphémère.
Autre caractéristique de ces phénomènes: Le caractère annuel de certains. Nous le
savonstous: lamodeestrarement inventéemaisrevientrégulièrementparcycle.Ainsi, le
lookvintage(lookdesannées30)estencemomenttrèsàlamode.Lerockestentrainde
refairesurfacenotammentaupaysdesBeatlesetlespantalonspatted’ef,siàlamodeilya
quelquesannées,nousvenaitdesannées«peaceandlove».Maislarécréationn’estpasen
restequestioncycledemode.Ainsidenombreusesmodesreviennentchaqueannée.Dans
ce sens, àmon époque, les billes, les pogs, les cartesDragonBall Z ou encore les images
paninirevenaientchaqueannée.Maintenant,lesfeuillesdiddlsemblenttenirladistance,de
même que les billes, les indémodables alliés des récréations. Ces dernières subissent
cependantdesvariantes.Ainsi,debillesrondes,noussommespassésàdesbillesplatesdites
«billeschinoises»utiliséespar les«grandespersonnes»commeobjetdedécoration.Les
cartesetimagesfonctionnenttoujourstrèsfortégalement.AprèsPokemon,lescartesYu‐gi‐
ohontenvahitlarécré.Lesscoubidousrestentd’actualitédemêmequelestoupiesouautre
yoyos qui de temps en temps font leur réapparition. Les tamagotchis sont également
toujoursprésentsetensontaujourd’huiàleur5eversion.Certainescollectionsreviennent
doncchaqueannée,maisd’autresmoinssouvent.Certainesdisparaissentégalement.Iln’ya
doncpasderèglespréétablies.
Lacollectiondéboucheàlarécrésurlejeu.Lesenfantsemmènentalors leurcollection
ouunepartiedansdestrousses,desclasseurs,desbananes.L’organisationdelacollection
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dépenddesenfants,maislespluspassionnéspassentdesheuresàclasserleurpièceselon
unelogiqueétabliepareux‐mêmes.Larécréationestl’occasionpour lesjeunespassionnés
d’exhiber leurs trophées. Comme nous l’avons vu selon le type de collection, l’enfant va
échangeroujouersespièces.Ilexisteunevaleurdespièces.Cettevaleurestdéterminéepar
eux‐mêmes et peut évoluer avec la négociation. Un fournisseur peut donc prévoir des
espaces de rangement comme de beaux classeurs, des trousses à l’effigie du personnage
principal.
Larécréationestdoncunemini‐sociétéoùcommenous leditMmeLong, institutriceà
l’école primaire de St Roman de Bellet, «il y a des leaders, des «dominés» et des
observateurs»*(17).Lesenfantsadoptentdoncdesrôles.Les leaderssontdesenfantsqui
vontproposerdesactivitésà leurspairsetvontêtreécoutés.Cesonteuxqu’il fautcapter
quandon décidede lancerunphénomènedemode.Maispar la suite, il faut s’adresserà
toutelacommunautéenfantine.Latélévisionestlemoyenleplusfacilepourcela,maispas
le moins couteux. L’espace de la récréation peut être présent dans l’image, les enfants
comprennentalorsdirectementl’utilisationdujouet.Parailleurs,lefaitquelesenfantsvont
établirdesvaleurspourchaquepiècesignifiequ’ilfautprévoirdespiècesrares,despièces
plusesthétiquesqued’autresselonleurscritères(descartesquibrillentparexemple).Enfin,
ilfautprévoirunrenouvellementconstantetunnombredepiècessuffisantsdèsledépart.
Voilàlesconclusionsmarketingqu’ilestinteressantdetireràl’issudecepointsocial.Nous
avons donc étudié le fonctionnement de la récréation. Voyons maintenant comment se
diffuseunemodeàlarécré.
2) Diffusiond’unemodeàlarécré:observationetFCSpourqu’unemodesoitacceptée
Pascale Ezan a publié un article dans la revue dumarketingN°207 enAvril 2006 dans
lequel elle montre les conclusions consécutives à l’étude qu’elle a mené dans une cour
d’école. Elle a ainsi étudié l’installation d’unemode dans une cour d’école. La démarche
mise en œuvre repose essentiellement par l’observation des enfants dans leur «milieu
naturel», lacourd’école. Undesavantagesdecettetechniqueestque laspécialisteapu
connaitre ce que faisaient les enfants sans avoir eu à leur demander. Il est en effet plus
difficiled’avoirdesréponsesclairesdanscecaslà.Cependantlesenfantsn’aimentpasêtre
*(17):interviewMmeLong,voirannexesP.71
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regardés quand ils sont ensemble. Par ailleurs, tout déplacement est perçu comme une
intrusiondansleurespacepersonnel.Cequisembledonclatechniquelaplussimplerevête
doncquelquesdifficultés.IladoncfalluquePascaleEzantrouveuncoindelarécréationoù
lesenfantsnesesententpasobservés,oùellenebougeaitpasmaisoùellepouvaitavoir
unevued’ensembleetenmêmetempsprécisedelarécré.Autredifficulté:letempsdela
récréquiestd’unequinzainedeminutespourlesprimaires,2foisparjour.Seulledéjeuner
estd’uneheuretrente,maiscen’estpaslameilleurepériodepourobservercarlesenfants
nesontpastousensemble,certainsmangeant,d’autresnon.PascaleEzanadonctentéde
comprendre les mécanismes à l’origine de l’élan communautaire de Diddl. Les séances
d’observationontétéréaliséesd’AvrilàJuin2004.
Ainsile3mai2004,Claire,uneélèvedeCE2apporteunclasseurdefeuillessenteur
diddlqu’ellemontreàsescopines.Acemoment,Claireadéjàcommencéunecollection
maiscelle‐ciadavantageuncaractèreprivé.Onpeutdirequec’estalorsunecollection
individuation. En lamontrant à ses copines, elle devient dans la sphère publique. Elle
confèreuncertainstatutàClaire.Elledevientalorsunecollectionostentation.D’autant
que l’initiativedeClaire,mavenselonGladwell,pionnièreselonRogers,donne l’idée le
lendemainàuneélèvedelaclassedeCM2,Marine,d’apporterunbloc‐note.
Le jourd’après, le5mai,Marineetunedesesamiesemporteunblocnotepourfaire
deséchanges.
Le6mai,ClairedemandeàsescopinesduCE2d’acheterégalementdesblocsnotepour
fairedeséchanges.
Le7mai,lelienentrelaclassedeCM2etcelledeCE2estfaitquandMarinedemandeà
Clairesielleadesfeuillesendouble.
De plus en plus d’élèves adoptent cette mode et les blocs deviennent bientôt un
véritablephénomène.LesclassesdeCP,CE1etCM1rejoignentbientôtlamode.Ainsi,le
18 mai, soit 13 jours après, toutes les classes en font partie. Cependant, la mode
concernepourl’instantseulementlesfilles.
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Apartirdu24mai,lesgarçonscommencentàs’intéresseràDiddletsesblocs.Lelienest
donc réalisé entre les filles et les garçons. C’estun point particulièrement intéressant,
parcequecelamontrequemalgrélecotétrèssexuédelarécréation,lesdeuxsexessont
toutàfaitcapablesdes’intéresseretsepassionnerpourlesmêmeschoses.
A partir du 25mai, l’école est véritablement contaminée par la nouvellemode et les
récréationsdeviennentl’antredeDiddl.Onneparleplusquedesblocs.Unlangagequi
del’extérieurpeutsembler incompréhensible.Desrègless’instaurent:tellefeuillevaut
tantdefeuilles.Tellefeuilleestunefeuillesenteur,tellefeuilleestunebanalefeuille…
Mais le 2 juin, la mode est brutalement arrêtée. Le jour d’avant, les professeurs ont
remarquédesdébordementsetdesconflitsontéclaté.Apartirdu3juindonc,lamode
sera interditede la récré.Celaprécipite sa fin. Le5 juin, lamodeestofficiellementet
officieusementterminée.
Enfin,le7juin,lescartesYu‐Gi‐Ohfontleurapparition.
Lamode a donc duré à peine plus d’unmois. Elle a ensuite été interdite, ce qui nous
empêche de savoir comment les enfants s’en seraient désintéressés. Plusieurs points
peuventêtreanalysésaveccetteobservation.
Tout d’abord, Pascale Ezan a suivis cette cour d’école d’Avril à Juin. Or, ce n’est qu’à
partirdeMaiqu’unenouvellemodearrive.Onpeutpenserqu’aprèsuncertaintempssans
collection, lesenfantsonteuenvieànouveaudere‐collectionner. Ils’agit icieneffetd’un
pointdontnousn’avonspasencoreparlé.Lesmodesne sontpas làenpermanence.Une
modepeutenchasseruneautremaiscen’estpasnécessairementlecas.Lesjeuxdeballon,
de corde à sauter prennent alors le pas sur la collection. Ici, la nouvelle mode arrive à
l’initiative véritablement de Marine, cette élève de CM2 qui va demander à ses amis
d’emmener des blocs pour faire des échanges. On peut qualifier cette élève de
«connectrice» selon M.Gladwell. Marine est une leadeuse. C’est elle qui va convaincre
d’autresélèvesdesaclassedeselancerdanslacollection.Claireestcellequiintroduitdiddl
danslarécréation.Onpeutlaqualifierdepionnièredanscesens.Deplusellepossèdedéjà
une véritable collection puisqu’elle a un classeur entier de feuilles. Claire est elle une
leadeuse? Elle influence ses amies donc oui dans ce sens. Cependant,marine, considéré
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comme«unegrande»carelleestauCM2asansdouteplusd’impactsurl’ensembledela
récré.Lesgrandssontsouventimités.
Certainsélèvesavaienteux‐aussidéjàunecollection.MaisavantqueClairel’introduise,
la collection relevait plus du secret, de la collection individuation. On peut voir ici que la
créationd’unphénomèneàlacourderécréationpeutteniràpasgrand‐chose.Eneffet,que
seserait‐t‐ilpassésiClairen’avaitpasemmenésonclasseur?Lamodeauraitt’elleeulieu?
Uneautreauraitt’elleétécréetellelescartesYu‐Gi‐Ohquiarriventseulementunmoisplus
tard? Une élève motivée, Marine en l’occurrence, est à l’origine de la création du
phénomène. Mais sans Claire, que se serait’ il passer? Et si Marine n’avait pas voulu
emmenerdesblocs?SiMarinen’avaitpas fait le lienentre lesclassesdeCM2etCE2,une
autrel’auraitt’ellefait?Ici,Marinesembleavoireuunrôleparticulièrementimportantàla
création du phénomène, sans le vouloir réellement. Mais pour autant, que se serait‐t‐il
passésiellen’avaitpaseu l’idéedefairedeséchanges?Rienneditqu’unautreélèvene
l’auraitpaseu.
Toutescesquestionsnonrésoluesmontrentbienqu’ilestextrêmementdifficiledecréer
unphénomène,deleprévoiretde l’anticiper.D’autantqueDiddln’apasfaitl’objetd’une
publicitétélé,Kontikin’ayantjamaisrecoursàcemédia.Enrevanche,Yu‐Gi‐Ohprovientàla
base d’une émission de télévision. Difficile de définir des règles à l’initiative des
phénomènes.Unpointcommuncependant:lesdeuxproduitsétaientdisponibleslargement
dans les points de vente.Nous auront l’occasion de revenir sur les techniquesmarketing,
maiscefaitrestel’undesplusimportant.
D’aprèsPascaleEzan,10%desenfantssonticidespionniers.Parlasuite,lesimitateurs
représentent40%desenfantsetlessuiveurs35%.15%desenfantsnesuivrontpaslamode,
essentiellement des garçons. La prise de conscience du phénomène de mode apparait
commele«levierayantfavorisél’imitationdesenfantssuiveurs»*(18).L’échangedefeuilles
semble avoir été le moteur de la montée en puissance du phénomène. La possibilité
d’échangerestdoncundesfacteursàprendreencomptepourcréerunphénomènedansla
cour d’école. L’échange commence entre enfants se connaissant mais par la suite,
l’ensembledesenfantscommuniquententreeux.Audébut,desliensfortssontdonc
*(18):pascaleEzan,revuefrançaisedumarketing‐Avril2006,N°207,p.96
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nécessairespouréchangermaisparlasuite,desliensfaiblessontsuffisants.«Lacollection
devient une occasion de resserrer les nœuds relationnels en mutualisant les
compétences»*(19). Pour détenir une collection importante, les enfants doivent faire
équipe dans le cas de Diddl. Des arnaques, surtout auprès des plus petits ont toutefois
régulièrementlieu.Lesenfantsnonintégrésdansungroupesontsouventceuxquin’ontpas
unecollectionassezintéressanteoupasdecollectiondutout.Toutefois,desdonsontlieu
égalementàl’occasion.L’achatdespiècesestcependantlesupportdeséchanges.Maisles
élèveslesplusadmirésdanslecadred’unecollectioncompétitionsontceuxquiarriventàse
créerunpatrimoinesansavoirbesoind’acheterdespiècesoutrèspeu.Celaleurconfèreun
statut spécial. Ilsdeviennentdes connaisseursetdétiennent,alors, unegrande légitimité
auprèsdesautres.Quandunblocestachetéparmilescongénères,ilvasusciterl’attention
des autres. On assiste dans la récré à des périodes de fluctuations durant lesquelles les
enfants vont acheter et échanger les pièces. L’intérêt de la collection est relancé lors de
l’achat, avec l’introduction de nouvelles pièces, donc d’innovation. La rareté des feuilles
permetderesserrerleliensocialdansleclan.Lararetéattribueunevaleursupérieureàla
feuillemais surtout, et c’est là le plus grand intérêt, à la personne détentrice.Mis à part
l’achat, une autre technique existe pour relancer l’intérêt du phénomène de mode: un
enfantpeuten obtenirunde lapartd’unautreenfantextérieurà l’école.Cependant, les
périodes de ruptures de stock prolongées sont très embêtantes pour les enfants car elles
peuventcréerl’abandonprématurédecettemode.Or,uncertainattachementàl’objetest
créeàunmomentet l’enviedecontinuercettecollectionprend lepassur leproblèmede
rupture. La mode est alors élargit et de nouveaux produits font leur apparition. Ici, des
cartesd’anniversairesDiddl,sacsenpapier,papieràlettre,timbresdeviennentdeséléments
delacollection.Lamodepeutdoncdériverversdenouveauxproduits.Cependant,sicelaa
étélecaspourDiddl,c’estparfoisdifficilementapplicable.Larupturedestockestalorsun
grosproblèmequiportepréjudicenonseulementaufournisseurmaisaussiaudistributeur.
La mode bientôt n’existera plus, les enfants auront trouvé une nouvelle mode et le
distributeur aura éventuellement perdu en légitimité. Autre problème possiblepour les
distributeurs: unemauvaise prévision.Dans ce sens, commenous l’expliqueEric Cagnant,
qui a travaillé pendant 8 ans à Toys’r’us, en cas de non anticipation ou de mauvaises
prévisions,«Lasanctionestimmédiate:pertedeCAmaissurtoutpertedepartdemarché
*(19):PascaleEzan,RevuedumarketingAvril2006,N°207,P.97
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etdelégitimitéparrapportauxconsommateurs,cequiestplusembêtant»*(20).
ExaminonsmaintenantdeplusprèslesFCS(facteurclédesuccès)d’unphénomèneàla
cour d’école. Nous en avons abordé certains: créer des objets collectionnables, variés,
engendrerun turn over,unproduit facilement trouvable,desmagasins fournis largement.
Toutcelatoucheengrandepartieàladistribution.Attardonsnoussurleproduitlui‐même:
Diddlestunpersonnageautourdequi toutununiversestcrée.Lesvaleursrenvoientà la
sphèreenfantine.Diddlesttrèsprochedesenfants.Ilestpresqueleurconfident.Legroupe
adifférentespersonnalités.Diddlincitedoncchaquefilletteàs’identifieràlui.Parailleurs,
les blocs senteurs ont différents couleurs, goûts, motifs. La découverte est un aspect
important.Aumomentd‘ouvrirsonpaquet,l’enfantestdansunétatd’excitationqu’ilaime
et,enconséquence,qu’ilvavouloirreproduire. Ilvarecherchercetétat.Enoutre,Kontiki
stoppecertainessériespourenfairedenouvelles.Celacréeunenouvelleéchelledevaleurà
la récréation, les anciennes devenant parfois rares, les nouvelles présentant l’intérêt
justementd’êtrenouvelle.Maispourcréerunphénomène,leFCSleplusimportantetpasle
plus facileestque l’enfantdoitpercevoir l’intérêtCOMMUNAUTAIREdunouveauconcept.
Favoriserl’échange, ledon,lecontredonestunefaçondele luifairepercevoir,maisc’est
seulementaprèsl’acceptationduphénomèneparcertainsenfantsquecelui‐civapouvoirse
développer.L’aspectsocialduproduitdoitdoncêtremisenévidencepourquecelui‐cisoit
acceptéàlarécré.
L’observationdePascaleEzannousaidedoncunpeuplusàcomprendrelesphénomènes
demode, leur développement et les FCS de ceux‐ci. Cependant, ses recherches n’ont été
menées que dans UNE école. Un phénomène de mode concernent des plusieurs écoles,
plusieursrégionsetparfois(deplusenplussouventmême)plusieurspays.Laquestiondela
généralisation reste donc poser. A ce niveau là, beaucoup de questions restent sans
réponses. Comment le lien inter‐école est‐t‐il fait? Pourquoi et comment les enfants
s’intéressent aux mêmes phénomènes? A l’inverse, pourquoi certains phénomènes
concernentseulementunepopulationrestreinte?Lacultureexpliqueenpartiecefaitmais
*(20):EricCagnant,voirannexesP.69‐70
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pastotalement.Ilesttrèsdifficiledecomprendrelefonctionnementdelasociétécarelleest
audessusdenous.Ilestplussimpled’observeretconstaterqued’expliquer.C’estainsique
latroisièmesouspartievaconcernerlestendancesàlarécréationenFrance.
3) historiquedestendancesenFrance:quelquesunesdestendanceslesplus
marquantes
Cen’estqu’àpartirdesannées70et l’apparitiondeBarbieque lesentreprises se sont
adresséesdirectementauxenfants.Parailleurs,ladémocratisationdelatélévisiondansles
années 60 a été suivis par la création de programme télé pour enfants et de multiples
publicitésparlesentreprises.Lessollicitationsenverslesenfantssesontconsidérablement
augmentéesàcemomentlà.
Leshérosdelarécrésontdepuislongtempsleshérosdedessinsanimésetdejeuxvidéo.
Cephénomènes’estcependantaccentuécesdernièresannées.
Ce tableau reprend les phénomènes de mode, mais n’a pas pour vocation d’être
exhaustif. Ilyatellementdephénomènesdemodequ’ilestdifficilede lesrésumerenun
tableau.
Années Phénomènesdemode héros
Années1920 Osselets,billes,élastique
Felixlechat,Oswald
Années1930‐1950 Osselets,billes,toupie,yoyo Mickey,hérosdeW.Disney
Années1960 Scoubidous,billes,cartes Héros de W.Disney, Tintin,
hérosdeBD
Années1970 Scoubidous, billes, cartes,
imagescollantes
Barbie, début de l’invasion des
mangas avecGoldorak, et dans
unemoindremesureLeRoiLéo,
StarWars
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Années1980 Scoubidous, billes, cartes,
imagescollantes
Les mangas sont partout avec
desémissionstélécommeCroc
Vacances,CabouCadinetrécré
A2: Goldorak, Albator, Candy,
Capitaine Flam,Maya L’abeille,
Alice au pays des merveilles,
Bioman, Cobra, Sherlock
Holmes,DragonBallettoujours
Star Wars. L’innovation de la
Nintendo marque un nouveau
tournant avec l’apparition de
MarioetsesamisetZelda.
Années1990 Billes chinoises, scoubidous,
pogs, yoyo,cartes foot,dragon
ballZ,figurineswahrammer
AnnéeduclubDorothée,Youpie
l’école est finie et les
minikeums:invasiondesdessins
animés japonnais en particulier
Dragon Ball Z, Olive et Tom,
Sailor Moon, Batman, Oui Oui,
héros Disney en particulier Le
RoiLion
Années2000 Billes, sable magique, feuille
papier, toupie beyblade, cartes
Yu Gi Oh, Pokemon, foot,
figurinewahrammer
Année de TF! Jeunesse, puis
TFOU: renaissancedesmangas
après l’effondrement de la
japanimation fin 90 avec
Digimon,Beyblade,Pokemonet
maintenantHelloKittyetPucca.
Doral’exploratriceetsoncousin
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Diego, les super‐héros en
particulier Spiderman,Winnie ,
Mr Jack, Oui Oui, les Totally
Spies, Harry Potter, Diddl, les
hérosdePixar,etdernièrement
lesWinx sont également très à
lamode.
4) émergencedenouvellestendancesparlesjeuxvidéo,dessinsanimés
Le début des années 2000 estmarqué par l’émergence du phénomène Pokémon. Les
fillesetlesgarçonss’yretrouvent.Lesgarçonsaimentlecotécompétitifdujeuet lesfilles
aiment les petites bestioles qu’elles trouventmignonnes. Le jeu vidéo sort le premier en
1996. Il en existe 2 au départ: le jeu rouge et le jeu bleu. La seule façon d’avoir tous les
Pokémons est de faire des échanges. Le jeu favorise donc les interactions sociales et la
collection, des éléments importants pour les enfants. On retrouve également des
personnagesattachants.Enfin,ununiversentierestcréé:ilya151personnagesqu’il faut
attraperpuisentrainerettransformer. Il fautensuiteseconstruireunepetiteéquipepour
gagner le championnat. Mais le jeu ne s’arrête jamais vraiment. Sa durée de vie est
extrêmement longue. Des ingrédients, donc, qui, comme nous l’avons vu, plaisent aux
enfants. Le concepta donc fait l’unanimité chez lesenfants.En 4ans, 32millionsde jeux
sontvendusdanslemonde.Ensuite,undessinaniméestcréequiretracelesaventuresde
Sacha. TF1 gagne après une semaine de programmation presque les ¾ de l’audience Le
phénomèneprenddoncetbientôtdemultiplesproduitsdérivésarrivent.Alarécréation,Les
cartes envahissent les cartables. Ainsi, en France, 71% des enfants en détiennent*(21). Il
s’agit làd’unecollectioncompétition.LaréussitedesPokémonest incontestable:Avecun
chiffre d’affaires mondial de 6milliards de dollars, Pokémon est un exemple de réussite
marketing.Nintendoamontré leproduitcommeune innovationeta littéralementcréece
quel’onpeutappelerunabattagepublicitaire.Lafirmea,eneffet,largementsoutenulejeu
par la publicité avec une campagne de communication hors normeet une utilisation des
Pokémonàl’extrême:spotspublicitaire,dessinanimé,film,jeux,figurinesetautresproduits
*(21):sourcedeschiffres:LeMonde,17avril2000,«lebusinessPokemon»,L.Belot,P.17
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dérivés.Aujourd’hui,lephénomèneestcependantfini.Quoique….LescartesYU‐GI‐OHont
suivipuislestoupiesBeyblade.SilesPokémonsonteuuneduréedeviedeplusieursannées,
les cartesYu‐Gi‐Ohetplusparticulièrement les toupiesBeyblade onteuuneduréedevie
nettementpluscourte.Aujourd’hui il sembleraitque lesphénomènessontdeplusenplus
courtsà caused’unepressionpublicitairedeplusenplus fortede lapartdesentreprises.
Diddlsembleêtrel’exceptiondanscemondeévoluantenpermanence.
Unechoseestsure:denosjours,leslicencestirentlemarchédesjouets.Ainsiselon
unarticledeséchosde2007,«Enmai,lapartdeslicencess'estaccruede12,5%parrapport
à lamêmepériode en 2006»*(22). Ainsi, les licences représentent 23,5% des ventes de
jouets,etdevraient«passerlabarredes25%en2007»,estimeChristophePortal,directeur
«entertainment»delasociétéd'étudesNPDGroup.Cenouveautournantdanslemarché
desjouetsaétéinitiéparlesuccèsdePokémon.Quellessontleslicencesquirapportentle
plus? En tête, on retrouve Dora l’exploratrice, suivi de Spiderman et Winnie l’ourson.
DernièrementlesSimpsons,RatatouilleouencorePiratesdesCaraïbessontégalementtrès
en vogue. Pokémon est également sur le retour en cette fin des années 2000. «Mais le
marchédelalicenceestflottant,cequifaitsonsuccès,c'estl'enfant»,souligneDominique
Jullien, directrice marketing de Toys'R'Us. Si la licence est devenue un véritable marché
porteur dont la France est le 5e marché mondial avec 92 millions d’euros de CA (chiffre
d’affaires), la recette pour réussir n’est pas aussi simple qu’il y parait. Dans ce sens, les
produitsdérivésd’ArthuretlesMinimoys,lefilmd’animationcréeparLucBesson,n’auront
pasréussiàs’imposerendépitdusuccèsdufilm.
Attardons nous un peu sur quelques phénomènes des années 2000: Harry Potter,
Dora, les superhéros et Pokémon.Commençonspar cedernier.Nous l’avonsvuunpeu
plus haut, Pokémon est sur le retour. Aujourd’hui de nouvelles versions ont fait leur
apparitiondepuis la sortiedes2 jeuxoriginaux.Désormais, ce sontplusieurs centainesde
personnages qui sont disponibles et une série télé longue de 10 saisonsmaintenant. Les
Pokémons ont tout d’abord envahit la France en 1999 et le phénomène a duré environ 6
ans.Maisaujourd’hui,ilsembleànouveausurlapentemontantecommeledémontrentles
ventesdejeuxdecartePokémonetYu‐Gi‐Ohquiontaugmentéde67%en2007.Pokémon,
c’estégalement10films,desépisodesspéciauxpourNoël,demultiplesproduitsdérivés.
*(22):ArticledeJ.CApubliédansleséchos,le19juillet2007
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C’estsansaucundouteundesphénomènesleplusfabriquéparlemarketing.Leretourest‐
t‐ildûàunerelancecommercialeousimplementauxcyclesdesmodes?Trèsdifficileàdire.
Ilestvraique le jeuPokémonBattleRevolutionestsortisurWiiàNoëletque lesmoyens
publicitairesmisenœuvresontimportants,maisceladepuisplusieursannées.Celan’avait
pas empêché le phénomène de sombrer. Par ailleurs, si le phénomène reprend, il n’a
cependantrienàvoiravecl’effervescenceetl’engouementdesannées2000.
Les super héros ont également repris du service avec leur retour respectif à
Hollywood. Où est‐ce l’inverse? Une fois encore, très difficile à dire. Spiderman, le plus
humainetleplusvulnérabledessuper‐héros,estlepréférédesenfantsetleroideslicences
engénéral.SuperMann’aplusautantlacôte,dumoinsauprèsdes6‐10ans.Batman,deson
coté,faitdelarésistance.D’autantquelefilmBatman,thedarkknightdevraitsortircetété.
Gros évènement en perspective. La rentrée prochaine devrait être au couleur du super‐
héros.
Doral’exploratriceestunepetitefillede7ans.Lacibleestlesenfantsdemoinsde10
ans.Cependant,ellesembledavantagetoucherles4‐6ans.Elleprésenteuneparticularité:
Doras’adresseautantauxparentsqu’auxenfants.Elleparleanglais,ellen’estpasmaigreet
ledessinaniméest très ludique. Sonuniversest très coloréetelleestentouréedepleins
d’amisdifférents,enparticulierdesanimauxetdesobjetsquiparlent.MaisDora,sielleest
véritablement un phénomène de mode particulièrement surprenant, n’a pas envahit les
coursderécréation.Uneraisonsimple,aucunproduitdérivén’aétécréépourexcepté les
accessoires de bureau. Une autre surprise, en essayant de trouver le site de la célèbre
exploratrice, jeme suis aperçu qu’il n’existe pas en français. Dora, desmanquements en
marketing? Peut être ou peut être pas mais de toute évidence, cela découle de choix.
Aujourd’huiDiego,soncousin,aétécrée.Pourquoidonc?Vousn’avezrienremarqué?Dora
estunefilleetsonuniversesttrèsféminin.Leroseetlevioletfonteneffetlargementpartie
desdécors. Et beaucoupde pèresvoyaientd’unmauvaisœil l’intérêtquepouvaitporter
leur enfant à Dora. Heureusement Diego est arrivé. Très ressemblant à Dora, il présente
l’avantaged’êtreunpetitgarçon.
Dernier phénomèneenexempleetnondesmoindres:HarryPotter. Làencore, un
phénomène inattendu. Aujourd’hui la fortune de J. K. Rowling a dépassé celle de la reine
d’Angleterre.Celadonneuneidéeduphénomène.Toutsimplementénorme.Maisrevenons
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unpeuenarrière.LepremiertomeestpubliéenFranceà5000exemplaires,tiragetoutce
qu’il yadeplusnormalpourunbouquinpourenfants.Trèsvite, le succèsestau rendez‐
vousenFranceetdanslemondegrâceauboucheàoreille.Eneffet,lesenfantsenparlaient
entre‐euxàlarécré.Lelivredoitêtreréimprimé.Cequiadeplussurprenant,c’estqueles
parents,lesadolescents,véritablementtoutlemondeaétécontaminéparlafoliePotter.En
effet, les parents, étonnés de l’intérêt manifesté par leur enfant pour un livre, vont s’y
intéresseretdevenirégalementdesaddicts.HarryPotterséduitdonclesenfantsetintrigue
lesgrands.LepremiertomeestvenduenFranceà4000000d’exemplaires.Lesuccèsneva
pas se démentir pour les tomes suivants: C’est environ 17000000 d’exemplaires vendus
rienqu’enFrancepourles6premierstomes.Apartirde2001,HarryPotterenvahitlessalles
obscures. Pour les 3 premiers films, pasmoins de 25000000 de fans vont aller voir leur
vedette au cinéma en France. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce succès: d’abord
l’histoire,lecotémystique,lemondecrééoùlemytheetlaréalitésontprésent,lelangage
quinepeutêtrecomprisquedesadeptesdusorcier,lepersonnage«anti‐héros»deHarry.
Enoutre,HarryPottervaàl’école,adesprofesseurs,adesamisetdesennemisetagitd’une
façongénéralecommeunenfantdesonâge,cequin’estpastoujoursappréciépartoutle
monde,notammentl’église.Eneffet,iln’hésitepasàmentirouàsemoquerdesautrespar
exemple mais reste la plupart du temps impunis pour cela. Harry Potter est donc
indéniablement très proche de ses fans. Il est presque un ami. Un ami idéal. Autre
particularité,Harrygranditenmême tempsque lesenfants.Et oui, cen’estpasunhéros
sansâge.Audébutdelasaga,ilatreizeansetvaprendredel’âgetoutaulongdelasérie.
L’aspectconfidentielpeutaussiêtreavancépourexpliquerlesuccèsdelasaga.Eneffet,J.K.
Rowlingneveutpasqu’uneseulelignedeslivresnesoitlueavantsasortie.Unetrèsgrande
confidentialitérègne.Lapalettequisortdel’imprimeriepoursedirigerversleslibrairiesest
mêmeemballéedansunpapiernoir.C’estunepremièredans l’édition jeunesse.Enoutre,
les livresarriventauderniermoment, les imprimeursetéditeursétrangers sonttenuspar
des accords de confidentialité. Le secret est donc bien gardé. Ajoutons à cela, les
innombrables rumeurs qui circulent dont la plus grande était «Harry Potter pourrait
mourirdans le dernier tome». La technique du secret est donc très largement employée.
Unedeuxièmetechniqueestcelleducompteàrebours.Ainsi,chezGalimard,cen’estpas
moins d’une horloge type anglaise vintage telle qu’on pourrait en trouver dans le livre
d’HarryPotterquicomptaitlesjoursetlesheuresavantlasortied’untome.UnautreFCS:
les énigmes des livres. Un livre détient grosso mode une énigme par chapitre plus une
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globale pour le livre et une encore plus globale pour la saga qui se trouve être l’origine
d’Harry.Lesuspensestdoncomniprésent.Enoutre,noussavionsdèslasortiedu2etome
qu’ilyenauraitque7.Onpeutdoncavancerdemultiplesraisonspourexpliquersonsuccès,
celui‐cin’enrestepasmoinsénigmatique.Onpeutremarquerquelemarketingestdevenu
deplusenplusfinmaisétaitnormalpourunpremiertitreàlasortiedupremiertome.Rien
deplus.Lesenfantssesontappropriéslelivrepareux‐mêmes.HarryPotterafaitl’objetde
multiples produits dérivés et également d’un jeu de carte. Plus impressionnant, un parc
d’attractionestenconstructionet,encoreplusimpressionnant,unvéritablecourantderock
inspiré d’Harry se développe. Il s’agit du courant Wizard Rock. Il existe depuis 2002 et
l’apparitiondugroupeHarryandthePottersdevenurelativementcélèbreavec lachanson
SaveGinnyWeasleyécoutéeparplusd’unmilliondepersonnes.Autresgroupes:lesDraco
andTheMalfoys,TheRemusLupin,HermioneCrookshanksouHuffleMyPuffle.
Source:
http://www.mylittlebuzz.com/?post/Le‐courant‐Wizard‐Rock‐inspire‐dHarry‐Potter‐se‐developpe‐165
http://www.harrypotter.gallimard‐jeunesse.fr/site/home.php?p=fond_ecran&frise=2
Enconclusion,unphénomèneàlarécréationestunphénomènetrèsspécifiquequi
peutdanscertainscasdevenirunvéritablephénomènedesociétécommecelaaétélecas
avec Harry Potter. Il n’y a pas de recette, cependant certains aspects sont similaires en
particulierlecotésocialduproduit,lepersonnage,sonmonde.Ladistributionestégalement
un aspect important. Certains phénomènes disparaissent, d’autres réapparaissent chaque
année, d’autres comme les Pokémons sombrent pour repartir. Les phénomènes peuvent
êtreissusd’unjeuvidéo,d’unprogrammetéléoumêmedirectementdelasurfacedevente
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commeDiddl. Lesenfants s’approprientunproduit tousensemble, celui‐ci va faire l’objet
d’unvéritableengouementcollectifà larécréoùdesrèglesdejeuvontnaitre.Parfois,des
jeuxvieuxcommelemondetelslesosseletsdutempsdenosgrands‐mèresoulesbillesvont
fairel’objetd’uneréappropriation.Decettefaçon,ilexistedemultiplesfaçonsdejoueraux
billes et elles sont disponibles sous de multiples formes (plate, ronde, petite, grande,
rocailleuse,lisse…).
Nous avons déjà abordé à plusieurs reprises le marketing dans le mémoire. Mais
étudionsdavantageendétail lecomportementduconsommateurenfantpourdesproduits
leconcernantdirectementetlesstratégiesdesfournisseursetdistributeurs.
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IV)Lerôledumarketingetdelapublicité
Nousarrivonsàladernièrepartiedecemémoire.Nousavonsdorsetdéjàvucomment
unphénomèneseformeetserépand.Nousavonsétudiélesspécificitésdesphénomènesde
modechezlesenfantsetvuplusendétaillephénomèneDiddl.Lemarketingn’apasétéen
resteetnousavonsdéjàpuvoircommentlemarketingavaitpujouerunrôleenparticulier
dansladiffusiond’unphénomène.Cettedernièrepartierevientplusprécisémentdessuset
examinecommentlesentreprises,fournisseursetdistributeurs,peuventprendreencompte
cesphénomènesetquellesstratégiesellespeuventmettreenplace.
1) Lecomportementduconsommateurenfantetlerôledesparents
Commençonsparétudierunpeuplusprécisémentlecomportementduconsommateur
afindecomprendrecommentl’enfantachèteetconsomme,sonrôledanssesachatsetainsi
lesproduitsquipeuventl’attireretlastratégiedecommunicationlaplusadaptée.
Cette sous partie va d’abord étudier les différents modèles de la décision d’achat, la
psychologie générale du consommateur, par la suite, nous nous pencherons plus
particulièrementsurleconsommateurenfant.
Nous pouvons considérer qu’il y a 3 modèles principaux expliquant la décision
d’achat.Lapremièreapprocheestl’approcheéconomique.Elleconsidèrel’hommecomme
un être rationnel. En conséquence, ses motivations sont utilitaristes. L’homme va donc
réfléchiravantdeprendresadécision.Cependant,cemodèlen’est,detouteévidence,pas
applicable ici. Comme nous l’avons vu auparavant, très souvent, les motivations sont
sociales.Ainsi lepapierDiddlnesertpasàécriredeslettresmaisà leséchangerà larécré
dans un système d’échange – don ‐ contre don. La seconde approche est l’approchedes
sciencesducomportement.C’està ce courantque l’ondoit les théoriesde lamotivation.
Ainsi la célèbre psychologue Abraham Maslow a crée une théorie universelle des
motivations.Nousaurionsdifférentstypesdebesoins.Ceux‐cisonthiérarchiséssousforme
d’unepyramide.Nousressentirionsunbesoinquesilebesoindelamarcheinférieuraurait
déjàétéassouvi.
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Source:two.not2.org/psychosynthesis/articles/maslow.htm.
Nousaurionsainsi5typesdebesoins:physiologiquequireprésentelesbesoinsdebase,
besoin de sécurité, d’appartenance, d’estimede soi et de réalisation de soi. En France, la
plupartdesenfantsontassouvis lesdeuxpremiers.Lesphénomènesdemodepermettent
auxenfantsd’appartenirà ungroupe.C’et lamotivationpremière.Maisau‐delàdeça, ils
peuventaussipermettreàcertainsenfantsd’acquériruncertaintitre.Lamodepermetdonc
d’assouviraussidanscertainscaslebesoind’estimedesoi.C’estunmoyend’êtrereconnu
par les autres et d’acquérir une certaine réputation. En effet, l’enfant va pouvoir
impressionner les autres parce qu’il joue bien ou encore parce qu’il a une «grande»
collection.Lacollectionluipermetdoncégalementd’avoirconfianceenlui.SelonMathews
(1997), lesenfantsauraienttous lesmêmesmotivationsetmêmesbesoins,c'est‐à‐dire le
«besoindesesentirsouscontrôledelasituation,lebesoindesesentirplusâgéqueleurâge
et lebesoind’être socialementaccepté»*(23).Lesdifférentsproduitsdoiventdoncrevêtir
cesthèmes.Lesenfantsveulenttoujoursgrandirplusvite,ilsaimentavoircetteimpression
qu’ilssontgrandsetrejettentles«bébés».L’enfantsadoncdesbesoinsetdesaspirations
commelesadultes.
*(23):JoëlBréeKidsMarketing,,EditionEMS,P.243
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MaiscommeleditBachelarden1985, l’hommen’estpasunecréaturedubesoinmais
unecréaturedudésir.Quediredanscecadrelàdel’enfant?Eneffet,cequidifférencieun
adultedel’enfantestjustementcettecapacitéàagiraugrédesesémotionsetfantasmes.
Cetélémentesttrèsimportantàprendreencompte.L’enfantvaachetertelproduitparce
que les couleurs, la forme, l’odeur luiplaisentet ce,beaucoupplusnaturellementque les
adultes.C’estpourluiunemotivationtoutà fait légitime.Lesadultesvonttenterpourdes
produitsàforteimplicationdeluttercontreçaetdeprendreunedécisionlaplusrationnelle
possible.Sionnepeutpasnierque ledesignresteunélément importantdans ladécision
d’achat,l’adulte,contrairementàl’enfant,vaculpabiliserdeprendreunproduitpourcette
raison.Ilvadevoirtrouverd’autresraisonspouracheterleproduit,notammentdesraisons
techniquesouencore pratiques.L’enfant, lui, nevapasculpabiliser.L’enfantvad’autant
plus rechercher à assouvir ses désirs. Voilà un élément important à considérer quandon
s’adresseauxenfants.Ilest inutiledes’adresseràeuxdefaçonrationnelle, lemessagene
passerapas.Parailleurs,ilfautaccentuerlemessagesurlesdésirsetnonsurlesbesoinsque
l’enfant va assouvir. Enfin, lemessage doit accentuer le côté social du produit, dumoins
pourdescollectionsostentationetcompétition.
Le dernier courant nous concernant est le courant des sciences cognitives.Ce courant
introduit lanotionderisqueperçu.Ilcompte4typesderisque: risquefinancier,risqueen
termedetemps,risquephysique,risquepsychosocial.Touslesrisquesconcernentlesachats
desenfants.Celuidutempsestsansdoutelemoinsimportant,carl’enfantneréfléchitpas
encoreentermedepertedetemps.Lerisquefinancierestprésentàconditionquecesoit
l’enfant qui achète lui‐même son produit. Dans le cas où le parent achète le produit, le
risque est également présent mais pas pour l’enfant, pour la mère ou le père. Le risque
physiqueconcernelesrisquesliésdirectementauxproduits.Lorsquel’onpenseàunrisque,
on pense aussitôt à celui‐ci. Il est le plus évident et il est également très présent dans la
sphèreenfantine.Maislerisqueleplusimportantestlerisquepsychosocial.Et,commenous
l’avons vu, d’autant plus pour un enfant de cet âge. Il est donc important pour toute
entreprisetravaillantdans lesecteurdes jouetsdeprendreencomptecesrisques.S’ilest
vraique l’enfantagitbeaucouppluspar impulsion,celanesignifiepasque l’impactdeces
risques est négligeable. Ces risques sont pris en compte de façon plus ou moins
inconsciente.Unenfantdéçuestsouventunenfantquin’achèteraplusjamaisceproduit.Il
yatoutefoisplusieurstypesdedéception.Si l’enfantestdéçudesescartesdans lecadre
d’unecollectionparcequ’il lesadéjàtoute,ladéceptionn’estpasliéàunproblèmedûau
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produit mais selon lui à la malchance. En revanche, si la première fois qu’il achète un
produit, celui‐ci n’estpas conformeà sesattentes, l’enfantvaêtredéçuetpar la suite se
désintéresserduproduit.Nousy reviendronsmais il estdifficilede fidéliser unenfant. La
satisfactionpeutsuffireàlefidéliseruntemps.Maiss’ilexistedesstratégiesdereconquête
dans lemarketing direct avec les autres cibles de consommateur, un enfant perdu est un
enfantperdupourtoujours.Enoutre,onditsouventqu’unclientdeperdu,c’estenvérité10
quis’envont.Concernantlesenfants,celapeutêtretrèslargementsupérieur.
Et il ne faut pas croire qu’un enfant est plus facile à satisfaire. Les attentes des
enfants envers leurs produits sont très élevées. Ceci peut être une autre raison pour
expliquerpourquoiiln’estpasfaciledelancerunproduitdestinéàlarécréation.
Nous avons étudié les attitudes possibles de l’enfant, ses besoins, désirs et
motivationsvis‐à‐visd’unproduit.Voyonsmaintenantsonattitudevis‐à‐visd’unemarque.Il
est importantdesavoirque l’enfantpeutdifférencier lamarqueduproduit.Selon lui,une
marqueestun«nomquel’ondonneàdesobjetspourquel’onpuisselereconnaitre»*(24).
C’est donc un prénom donné à un produit ou une gamme de produit. Donc l’enfant est
capabledefaireladifférence.Pourautant,yprête‐t‐ilattention?Aquoisert‐elle?L’enfant
est capable de citer des noms demarque, cela signifie qu’il y a fait donc attention. Une
enfantestcapablevers4‐5ansdefaire ladifférence.Acemoment làpour lui, la fonction
d’une marque est de permettre de reconnaitre un produit. Aux alentours de 6 ans, la
marque sert également à différencier les produits et vers 7 ans, la notion de signification
apparait.Cen’estqu’àcemomentlàqu’unemarquecommenceàêtreporteusedevaleurs,
valeurs que les enfants détiendront s’ils achètent la marque en question. Les enfants
reconnaissent la marque grâce à son identité visuelle (logo, couleurs, personnage,
packaging…).Celle‐ciestparticulièrement importantechezlesenfants.Lamarqueestdonc
présentechez l’enfant.Maisva‐t‐ilconsidérertoutes lesmarquesde lamêmefaçon? Ilva
préférer lesbonbonsHaribo, lescéréalesKellogg’sou lapateàtartinerNutellamaisqu’en
estt’ilpour lesproduitsdans lacourderécréation?OnpeutciterPanini,Diddl,Pucca,ou
encoreHelloKitticommedesmarquesextrêmementconnues.Maisprenonsenexempleles
cartes.Lesenfantsneconnaissentpaslamarque,ilsconnaissentcequ’ellesreprésentent:
lesPokémon,HarryPotter,DragonBallZ,desjoueursdefootouencoreYuGiOh.Lalicence
*(24):JoëlBrée,KidsMarketing,éditionEMS,P.203.
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est plus connue dans ce cas là et la marque disparait au profit du personnage. Dans les
cartesMagic, c’est lamarque quiest connue. La relationdesenfantsavec lamarqueà la
récréationestdoncrelativementambiguë.
L’attitude de l’enfant envers la marque varie donc mais ce qu’on peut dire c’est que
l’enfantaimeavoirune représentationde lamarqueenpersonnage.Pourautant, celane
suffitpas.L’enfantvoitlemondeennoiretblanc.Autrementdit, ilyalesbonnesmarques
etlesmauvaises,lesvraisetlesfausses.MaissilesenfantsaimentHariboetneveulentpas
debonbonsdemarquededistributeurs,cen’estpasparcequ’ilsn’aimentpaslepersonnage
ouparcequ’ellessontmoinschères.Ilsont l’impressionqu’ellessontmoinsbonnes.Autre
élément: lamarquededistributeurcopie lavraiemarqueenmoinsbien.Lecopiagen’est
pas une valeur des enfants. En conséquence, les enfants sanctionnent les marques
distributeursmais d’unemanière générale toutemarque qui copie une autre.Pour plaire
auxenfants,ilfautcréerunproduitpropreavecunpersonnagedifférent,quisedémarque.
Diddlneressembleàpersonned’autreparexemple.Ilpeutexisterunmêmetypedeproduit
avec différents personnages. Ainsi, si des feuilles de papier spider man sortent, elles ne
seront certainement pas perçues comme une copie puisque le personnage est différent.
Cependant Spider Man a sa propre notoriété. Si un personnage sans aucune notoriété
apparaitsurdupapieràlettredansleslibrairiesencompétitionavecDiddl,ilyafortàparier
quelamarqueneréussirapasàpercer.Lepapierseraconsidérécommeunecopieàmoins
qu’il ait des caractéristiques propres, un personnage éloigné de la petite sourie et une
politique de communication et de distribution adaptée. Il existe donc des stratégies pour
créeretformerunphénomène.Examinonscertainesd’entreellesdeplusprès.
2) Stratégiemarketingfournisseurs
Lastratégie:définitionetFCS
La stratégie provenant du grec stratos qui signifie «armée» et ageîn qui signifie
«conduire»‐désigne«parextensionl'élaborationd'unepolitique,définieenfonctiondeses
forcesetdesesfaiblesses,comptetenudesmenacesetdesopportunités»*(25).Ainsiselon
JackTrout,auteurdel’essentieldelastratégie,élaborerunestratégieestextrêmement
*(25):source:Dictionnairescientifiquehttp://www.techno‐science.net/?onglet=glossaire&definition=6499
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importantàdifférentsniveaux.Toutd’abord, la stratégieestaffairedesurvie.C’est làson
intérêt majeur. Des choix doivent être faits par les entreprises pour survivre dans un
contexte concurrentiel. Et l’actualité du marché du jouet avec les difficultés de Smoby
illustreparfaitement cetaspect. La stratégieestégalementaffairedeperception.Nousen
avons déjà discuté: le cerveau est limité et ne peut pas prendre en compte toutes les
informations.Enoutre, l’êtrehumainestplussouventdavantageaffectifque rationnel.La
stratégieestaffairededifférence.Unaspectprimordialpouravoirunbonpositionnement.
Et comme nous l’avons dit, les imitations ne plaisent absolument pas aux enfants. Quels
peuvent être les facteurs de différenciation? Comment une entreprise peut‐elle se
démarquer des autres? Etre le pionnier est un facteur de différenciation. L’avantage est
d’autantplusconsidérablecarlesconsommateurssontréfractairesauchangement.Certes,
lesenfants lesontcependantnettementmoinsmais ilsaiment lanouveauté.Lesattributs
du produit permettent également de se différencier. Les feuilles senteurs sont, en tout
point, innovantes et spéciales. Le mode de fabrication est une autre façon de créer un
produitunique.Mêmesileproduitn’estpasnouveau,lesenfantsdoiventavoirl’impression
qu’il l’est. La différenciation a été la stratégie employée par Nintendo avec Pokémon.
L’entrepriseamontréleproduitsousunnouveaujouretl’avenducommeinnovant.Selon
Jack Trout, la stratégie est également affaire de spécialisationet de simplicité. Ce dernier
pointestprimordial.Ilestextrêmementdifficiledeprédirecommentunproduitvamarcher.
Lesétudestellesquelegroupetémoin,étudesstatistiques,étudedemarchéontfinalement
uneimportancemoyenne.Enfin,lastratégieestaffairederéalisme.Ilapparaitessentielde
garder le contact avec le consommateur et la réalité du marché. Voilà les éléments
importantsàconsidérerpourunfournisseur.Ilnefautjamaisperdredevuelastratégiecar
c’est cequi faitque l’entrepriseaunpositionnement claireetdifférenciédesautres.Cela
apparaitprimordialpouréviterd’êtrebloquéaumilieudesconcurrents.
Leplanopérationnel:comments’imposeràl’heuredelarécréation?
Unefoislastratégieélaborée,uneentreprisedoitmettreenplaceunplanopérationnel.
Ainsi, nous allons avoir l’occasion de nous servir de la théorie de Porter sur les 4P. Une
entreprisedoitmettreenplace4politiques:
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Produit Nousavonsdéjàparléetreparlédececi.Maisfaisonsunpetitrésumé.Un
fournisseurdoitcréerunproduit:
1. quisoitcollectionnable
2. quiaitununiverspropre
3. avecunpersonnageemblématique.
4. Lecotésocialdujeuestparticulièrementimportant.
5. Il faut prévoir une échelle de valeur possible avec des éléments
plusraresqued’autre.
6. L’enfantaimeêtreconsidérercommeungrand.
Prix 1. Leproduitnedoitpasêtretropcher.
Communication De fait, au départ, une entreprise ne veut pas prendre de risque et en
conséquence n’investit pas généralement massivement en publicité. Le
bouche à oreille est le vecteur le plus performant d’autant plus à la
récréation car le phénomène ample extrêmement rapidement. La
télévision est le média le plus utilisé par les annonceurs. La presse
enfantine est également utilisé mais nettement moins. Cependant, le
créateurDiddlneveutpasutiliser latélévisioncarilpensequesicelle‐ci
vacontribueràrapprocherlesenfantstrèsrapidementaudépart,elleva
également les faire se désintéresser plus vite au produit. Monique
Dagnaud,spécialistedelatélévision,estsceptiquequandàcettethéorie.
Et le succès de la télévision au niveau de la publicité pour enfants lui
donne raison. Cependant, Diddl souhaite véritablement interagir avec
l’enfant,devenirsonconfident.S’ildevientunevedettedelatélévision,il
devientdumêmecoupdanslasphèrepublique.Eviterlatélévision,c’est
peutêtre là lesecretde longévitédeDiddl. Ilnefautévidemmentpasy
voirlàcependantunerecettedusuccès.
Distribution Nous avons dors et déjà vu que cet élément est particulièrement
importantdanslecadred’unproduitdestinéàlarécréation.Ilfautdonc:
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1. prévoir plusieurs vagues de produits. Ainsi Diddl lance chaque
annéeentre350et400nouveautésparan.
2. les produits doivent être largement visibles dans les points de
vente
3. disponibleamplement.
Lesrupturessontàévitercar l’enfantvas’intéresseràunautreproduit.
Unefaçond’éviter lesproblèmes liésauxrupturesestdesortirplusieurs
produitstelDiddlavectouslesdifférentsaccessoiresdisponibles.
Revenons maintenant sur quelques aspects du plan opérationnel qui demandent un
développementpluslong:
Lecaractèreinnovant
Quandons’adresseauxenfants,ilnefautpasavoirpeurdeleurproposerdesproduits
innovants.Iln’yapasbesoindepréparerlemarchécommeL’oréall’afaitpendant20ansen
distribuant des échantillons gratuits pour le marché chinois. Les enfants sont nettement
moinsrésistantsauchangementqueleursainés.D’abordparcequ’ilssontcurieuxdenature
etaimentdécouvrir.EnsuiteparcequeselonRichardPettyetJohnCacioppo,chercheursqui
ont étudié les attitudes et persuasions, pour modifier une attitude, il faut modifier
l’informationsur laquelleelles’appuie. Il faut,enconséquence, changer lesopinionsde la
personne en éliminant les anciennes et introduisant de nouvelles. Or l’enfant n’a pas
beaucoupd’expériencedoncpasencored’opinionssurlesproduits.Ilaimeessayer.
Leschasseursdetendancepourremplacerlesétudes
Aujourd’hui, ilexisteunnouveaumétierdunomde«chasseurdetendance». Ils’agit,
danscesens,desuivre les faiseursdetendance,end’autreterme lesmavenou lesavant‐
gardistes. Ainsi c’est la stratégie d’Airwalk pour élaborer ses modèles de chaussures. Il
compte un an de développement avant de lancer un nouveau modèle de chaussures.
Observer la société est peut être le meilleur moyen de déceler les tendances, de les
anticiper.Cependantc’estunechoseencoretrèsdifficileàfaireencequiconcernelacour
derécréation.
Page50sur79
Lesproduitsexclusifs
Airwalkafaituneerreurstratégiquequiaeudesrépercussionsimmédiates.Ildistribuait
desmodèlesexclusifsdanslesboutiquesspécialisées.QuandAirwalkacessé,celaaétéla
fin de la tendance. Les faiseurs de tendance ont boudé lamarque et celle‐ci est devenue
troppopulaireetlatendanceaprogressivementsombré.Aujourd’huiConverseentretientle
phénomène grâce à de nouveauxmodèles très régulièrement, de nouvelles couleurs, des
chaussures introuvablesdans lesgrandessurfacesspécialiséesdechaussures.Certainesne
sont trouvables que dans leurs boutiques, d’autres que dans les petits magasins.Mais il
s’agitlàde2marquesdestinéesdavantageauxprés‐adosetados.Cependantcestratagème
peut également marcher avec les enfants. Entretenir la rareté de certaines pièces de
collectionestundespointsimportantspourqu’unphénomènedure.Sortirdesexclusivités
danscertainesboutiquesspécialiséesfaitque lamarquerestedans lasphèreprivée.Diddl
estl’exempleleplusmarquantdecettestratégie.Lamarqueestcertesdisponiblepartoutle
mondemaiscertainespiècessontdestinéesqu’àuncertainpublic.
Fidélisationetclub
La fidélisation est une stratégie à moyen ou long terme. D’après le dictionnaire
marketingen ligne, la fidélisationest la«Natured’unestratégiemarketingconçueetmise
en place dans le but de permettre aux consommateurs de devenir puis rester fidèles au
produit, au service, à la marque, et/ou au point de vente»*(26). Les enfants sont des
zappeursdemarque.LafidélitéexistepourdesmarquestellesNutellaouKellogsmaiselle
est nettement plus difficile pour des jouets à la récréation. Les jeunes sont davantage
fidèles,cequiexpliquelamultiplicationdesavantagesjeunesdanscertainesentreprisesen
particulier les banques. Dans notre cadre à nous, la fidélité aux produits est rare. Il y a
cependant quelques cas de longévité tel Barbie ou Diddl. Mais les enfants finissent en
général par zapper lamarque tôt ou tard en grandissant.Maismieux vaut tard, on l’aura
compris. Certaines entreprises ont pour cela crée des clubs. Il existe ainsi le club Harry
Potter,DiddlouencoreBarbie.Barbieest lepremierexemplemarketingdans les jouetsà
s’être adressé directement aux enfants. Egalement la première entreprise à avoir créé un
club.Etunexempledelongévitépuisquelamarqueestmaintenantprésentedepuispresque
*(26)Source:dictionnairemarketing
http://www.emarketing.fr/Glossaire/ConsultGlossaire.asp?ID_Glossaire=5664
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40ans.Unremarquableexempledesuccès.Ellen’estcependantpasoupeuprésenteà la
récréation.Lesclubssontdoncunmoyendefidélisation.AinsiBarbieacrée leclubBarbie
en 1982, club devenu en 1999 planète B. Planète B compte aujourd’hui plus de 210000
adhérentes.Sonbutestderenforcerlecoté«bonnecopine»deBarbie.Lesenfantsaiment
appartenir à un groupe et quelle fierté pour eux d’appartenir au club de leur personnage
préféré.Autremoyendefidélisation, lesiteinternet.Deplusenplusd’enfantsontaccèsà
internet. Dans ce sens, 93% des enfants ayant accès à internet y vont de façon
hebdomadaire et 59% de façon quotidienne*(27). La première utilisation est le jeu. Les
enfants sillonnentalors les sitesde leurshérosetadorent joueraveceux. Le site internet
devientunvéritablerelaisdesautresmédias.L’interactivitépossibleetlafacilitédecréerun
véritableuniverssontdesatoutsconsidérables.
Publicitéetcommunication
La télévision occupe largement la première place. Selon,M.Dagnaud, spécialiste de la
télévision, «C’est le premier moyen de distraction culturel»*(28), ce qui explique le choix des
annonceursd’utiliser latélévisioncommesupportpublicitaire.C’estlemédiaamidesenfantset
ceux‐cisel’approprienttrèstôt.Sesamestreetouencorelestélétubbiesciblentdesenfants
àpartirde18mois.Ontrouveégalementdeplusenplusdechainesseulementpourenfants
commeCanalJouDisneyChannel.Les4‐14ansregarderaientlatélévision2,voirmême3h
parjour.L’enfantfrançaisseraitconfrontéà10‐20spotsparjours*(29).Pourautant,onne
peutpasparlerdesaturationcarlesenfantsaimentlapubetlapublicitéestmêmedevenue
aujourd’huiuneculture,mais forcément,pourunannonceur, il devientplusdifficilede se
mettreenavant.D’autantquecelle‐ciesttrèschère.
La presse estégalement unmédia intéressantmais elle pose le problème avec ses 25
titresd’avoiruneaudiencetrèsmorcelée.Autreinconvénient,elleestpeuattractivepourles
enfants.Impossiblepourlespersonnagesdebougerparexemple.Cependant,elleoffredes
possibilitésdifférentes.Eneffet,lemagazineestencontactdirectavecl’enfant,latéléest
*(27):source:institutd’étudeLouisHarris,2002
*(28):InterviewMoniqueDagnaud,voirannexeP.74
*(29):sourcechiffre:médiamétrie
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plusdistante.Ilestpossiblederendre lapublicitédanslemagazineinteractiveavecl’ajout
d’unéchantillon,d’uneodeurspéciale,voirdematériauxdifférents…Cependant,etc’estlà
leplusgrosobstacle,lesenfantssemblentmoinsl’apprécierquelatélévision.Lapublicitéà
laradiooul’affichagesontpeuvisiblesparlesenfants.
Lecinéma,lui,possèdedenombreuxatoutscarilpermetunetrèsbonnemémorisation
et offre de belles possibilités vu la taille de l’écran et la qualité du son. Mais toutes les
classessocialesnelefréquententpas.
Enfin internetpeutêtreunbon relaismais ilestpour l’instantnettementmoinsutilisé
parlesenfantsqueparlesjeunes.Enrevanche,ilyaaussimoinsd’annonceursetilestplus
difficile pour les enfants de faire la différence entre publicité et programme, ce qui
représentent 2 avantages intéressants. Par ailleurs, Internet facilite l’interactivité et les
possibilitésgraphiquessontenévolutionconstante. Internetpeutdoncêtreunbonmédia
maisunmédiacomplémentaire.
Lesmédiasalternatifssontégalementunbonmoyendecapterl’attentiondesenfants,à
conditionquelapublicitésoitinteractive.C’estconnu,lesenfantsadorentjouer.
Auniveaudelapublicitéelle‐même,lamiseenscèneduproduits’avèreessentiellede
mêmequetoutcequientourelemessage:musique,couleurs,lieu.Enfin,ilfauts’adresser
aux enfants directement pour des produits destinés à la récréation et surtout mettre en
évidencelecotésocial.Plaireauxparentsounon?Unequestionquiresterasoulever.Dora
l’exploratrice et son cousin Diego aiment leur plaire. Barbie, les héros de Disney ou la
marqueKinderontfaitdelanostalgieleurstratégie.MaisquediredesPokémonsouDragon
ballZ?Aujourd’hui, lesparentsachètentdeplusenplusdesproduitssansenconnaitre la
règle.Plaireauxparentsn’apparaitdoncpasforcémentnécessaire
Lesjeuxvidéo,filmsetlessérie‐TV
Les jeux‐vidéo, filmset lessériesTV influencentfortement leshérosdesenfants.Ainsi,
PokémonestaudépartunjeudeNintendo.Touslessuperhérosproviennentdefilms.Les
Winx, les Totally Spies sont des séries pour enfants. DragonBall z, SailorMoon,Goldorak
sontdemangas.Felixlechat,Mickeyétaientdanslesannées20‐30descartoons.Depuisle
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débutdeleursexistencesrespectives,latélévision,lecinémaetlesjeux‐vidéoontinfluencé
lesenfants.Internetestpeutêtreleprochainmédiaquiauracetimpact.
CependantcommenousleditEricCagnant,s’ilestvraiquecessupportsinfluencentles
phénomènes demode, la réciproque existe aussi, en témoigne les cartesMagic qui sont
ensuiteapparussousformedejeuxvidéo.
Lesproduitssouslicence
La licence peut être une stratégie adéquate pour séduire les enfants. En effet, ceux‐ci
aiment retrouver leurshéroset celane lesdérangepasde les retrouverdemultiples fois
sous demultiples formes différentes, au contraire. Si autrefois, on utilisait la licence pour
reboosterunproduitquiarrivaitàmaturation,aujourd’hui,elleestdevenueunevéritable
stratégie.Etàcejeulà,pourneciterquequelquesexemples,lesgrandsgagnantssontHarry
Potter,MrjackcetteannéeouencoreDiddletSpiderman.Ilexistedeuxtypesdelicences:
le licencing et le co‐branding. Dans le premier cas, lamarque disparait complètement au
profit du nom du personnage de licence. Dans le second cas, la marque et la licence
cohabitent. Lamarque apporte alors son savoir‐faire et le personnage de licence apporte
son univers. Le recours à la licence présentent plusieurs avantages: c’est une solution de
facilitétoutd’abord,ensuite, ilpermetégalementd’accroitre lavaleurperçuedesbiens, il
facilite la reconnaissance par l’enfant et facilite la construction d’un positionnement clair,
augmente les achats d’impulsion et enfin permet à la marque d’avoir une dimension
affectiveplusfacilement.Cependantalorsquelepersonnagedemarqueestprofondément
ancré à la marque, le personnage de licence est apposé à la marque un temps défini et
n’appartientjamaisàlamarquepuisqued’autresmarquesledétiennentégalementdansle
mêmetempsengénéral.
Nous avons établit là une liste d’éléments à prendre en compte au niveau de sa
stratégie et de son plan opérationnel. Il faut rappeler toutefois, si besoin est, que les
phénomènesdemoderestentbienénigmatiquesetquecesélémentsnegarantissentpasle
succès.
A partir de ces éléments, nous pouvonsmaintenant émettre des conclusions sur une
partie de notre problématique. Peut‐on créer un phénomène? L’ influencer? Et
comment?Peut‐onlecontrôler?Premièrechose,ilestdifficiledecréerunphénomènecar
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ilfautqueplusieursfacteursinteragissentenmêmetemps.Lesenfantsdoivents’approprier
véritablementleproduitetyvoirunaspectsocialinteressantàleursyeux.Danstouslescas,
il ne faut pas vouloir créer un phénomène. Le succès est le plus souvent inattendu ou
découle des héros de jeux vidéo, films, série télé ou dessins animés. Il faut cependant
adapter leproduità larécréationetauxenfantsencréantununiversspécifique,pourquoi
pas un langage également et un personnage emblématique. Celui‐ci servira d’identité
visuelle et rendra lamarque reconnaissable et unique. Influencer un phénomène est plus
facile. Le marketing est alors pleinement présent dans cette phase. La politique de
communication devient très importante pour attirer de nouveaux consommateurs et
continuer de séduire les fidèles. Durant ces deux phases, la politique de distribution est
primordiale.Ilfautquelebonproduitsoitdisponibleauxbonsendroitsaubonprix.Pourdes
produitsconcernantdirectementl’enfant,leprixdoit luiêtreaccessible.L’enfant, recevant
de l’argent de poche, achètera le produit avec ses propres fonds. Il peut être aussi
intéressant de prévoir des produits plus chers non destinés à la récréation comme les
traditionnellespeluchespourunequestiondevisibilitécommerciale,d’imageetdeprestige.
Contrôlerunphénomèneestenrevancheparticulièrementdifficile.Lamajoritédutemps,il
échappe au contrôle de l’entreprise et les ruptures de stock ne tardent pas à apparaitre.
Ellesposentunproblèmecarl’enfantsedésintéressetrèsvited’unecollectionqu’ilnepeut
pas continuer. Une façon de les prendre en compte est de sortir de nouveaux produits,
autresqueceuxcommercialisésdanslecadreduphénomène.
3) Stratégiedistributeurs:kidsretailing,theatralisationdupointdevente,commentprendreencomptelesphénomènesdemode?(stockage,prévisions)
Lesdistributeursdoiventeux‐aussi adopter des stratégiesafind’anticiper lesphénomènes
demode. La sanctionpour la nonanticipationest« immédiate:pertedeCAmais surtout
perte de part demarché et de légitimité par rapport aux consommateurs, ce qui est plus
embêtant.» *(30). Il est donc primordial pour les distributeurs de prendre en compte les
phénomènes de mode et de leur attribuer la visibilité commerciale adéquate. Noël
représenteencore50%desventes.Ensuiteilyalerestedel’année.L’étépourlesjeuxd’eau
estunepériodedeventepropice.Puis,ilyalesanniversaires,lesfêtesetlestendancesàla
*(30):EricCagnant,voirannexesP.69‐70
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récréation.Lestendancessontdesmodeséphémèresquidemandentunegranderéactivité
parlesdistributeurs.
Stockage,approvisionnementetsurfacedevente
Jean‐MichelGrunberg, lePDGde laGrandeRécréprécise«Lesrayonsseconstruisentà la
fois sur des tendances et sur des chiffres. (…)Les chiffres sont néanmoins à prendre avec
précaution car le phénomène de mode est très important dans notre secteur.»*(31).
Comment les entreprises construisent alors leurs linéaires? A Toys’r’us Lingostière, un
espace à l’entrée du magasin est entièrement réservé aux nouveautés ou aux jouets de
saison.UnuniversDiddlaégalementétécréedepuismaintenantplusieursannées.Lestêtes
degondolesontégalementtrèsutiliséespourlesproduitsàlamode.Danstouslescas,les
modesdoiventêtrevisiblesettrouvablesfacilement.Touslesvendeursdoiventconnaitrele
produitetsavoiroùilsetrouveouencores’ilestenrupture.Lesproduitssontadoptésselon
leurpotentiel.Ensuite,commenousexpliqueEricCagnant,«Sic’estungrospotentiel,alors
ilyauneinstallationobligatoireettêtedegondoleetenrayonauniveaudesyeuxavecune
démultiplicationdesfacings.Lestockageestmaximumenrayon,ilfauttendreversle«rien
enréserve»etlesapprovisionnementssontaugrédesventes.»*(32).Eviterlestockageen
réserve,unedesstratégiesdeToys,maiscelacréeinévitablementdesrupturesdestock.Il
yaplusieurstypesderupturedestock:rupturedistributeuretrupturefournisseur.
Théâtralisationdupointdevente
Aujourd’hui,lesmagasinsdejouetsnesontplusrépartisenrayonmaisenuniversde
consommation.C’est important car celapermetune théâtralisationdupointdevente.On
trouve l’univers fille, l’univers garçon, l’univers sport et plein air ou encore l’univers
multimédia. Les différents rayons présents dans l’univers et les têtes de gondolemettent
parfoislesproduitsenscène.Certainsmagasinsetlibrairiesontmêmedesespacesentiers
dédiés à Diddl. La vitrine est également l’occasion de mettre en scène les produits et
d’attirerl’œildesconsommateurs.Entémoignelesphotosci‐dessousprisesdansdespetits
magasinsdejouetetdansdeslibrairiesenItalie.
*(31):interviewJeanMichelGrun,voirannexesP.77‐78
*(32):interviewEricCagnant,voirannexesP.69‐70
Page56sur79
LespeluchesDiddlà l’entréedumagasinEsotica,papeterieitalienne.Desétagèresentièresdédiéesàlapetitesourisdansunmagasinrelativementpetit.Lespeluches,produitd’image,produitattractifpourlesenfants se trouvent à l’entrée. Derrière,onretrouvera les feuillesdepapieret lesaccessoiresdebureau.
Vitrine Hello Kitty dans un magasin E‐cart.Lecélèbrechatestaudépartplutôtprévu pour des préados et ados.Cependant,lesenfantsl’adorentaussi.LephénomèneestcependantbeaucoupplusimportantenCorée,ChineetJapon.Ilesttoutefois en train d’envahir l’Europe. Ilexiste une série qui n’a pas (encore) étédiffuséeenEurope.DesmagasinscommeVirgin proposent désormais des produitsàl’effigiedeKitti.AHongKong,lapetitechatte s’offremêmeunwagondemétrodevant lequel certains touristes se fontphotographier. En Europe, desmagasinsexclusifsontvulejour.Ilfauts’attendreàentendreparlerdeKittipourencore trèslongtemps.
LeshérosdeDisneyetPixaradosséàquelquesindétrônablestelslesschtroumfsouTiti.Vitrined’E‐cart.
AnalysedurayonDiddldanslepointdeventeToys’r’usNice‐Lingostière
Voiciunplandumagasinaveclesdifférentsuniversprésents.
Page57sur79
Atraversleplan,nouspouvonsvoirqueToysréserveàDiddlunespaceentier.Un
lieuquiserévèled’ailleursstratégique.Eneffet,commevouspouvezleremarquer,l’univers
estàl’intersectiondes2cheminspossiblespourserendreauxcaisses.Autrementdit,aucun
clientnepeutéviterlerayon.Enoutre,c’estlerayonleplusprochedescaissesaveclerayon
multimédia,unrayonoùlesenfantspeuventattendrequeleursparentsfassentlaqueue.Le
rayonesten revanche relativementpetit,mais c’est toutdemême le seulphénomènede
modeàbénéficier d’unespace réservéà lui seul. Toys’r’usneconsidèremêmeplusDiddl
comme un phénomène de mode mais une tendance profonde. Les autres modes à la
récréationsontprisencomptedanslesseason1et2àl’entréedumagasin.Selonlataille,
elles se trouvent seulement dans les têtes degondole (comme ce fut le cas avec le sable
magique ou les tamagotchi) ou bénéficie également d’une visibilité dans les linéaires des
season. StarWars bénéficiait ainsi du season 2 en exclusivité aumoment de la sortie en
cinéma. Le facing estmaximum. Les clients doivent avoir l’impression d’unmagasin plein
quandilsentrent.
Caisses
Puériculture
1er
Âge
Jeux
De
Société
Sportetpleinair
Garçon
Fille
Season:
activitédesaison,mode
Season2
Jeuxpédagogiques
Peluche
Espacefête
Diddl
Multimédia
Entrée Sortie
Page58sur79
Prévisiondesventes
Commentlesdistributeursanticipentlesphénomènesetprévoientleursventes?Selon
EricCagnant,«Lemieuxestdevoirlestendancessurlesgrandssalonsavecuneprédilection
pourlessalonsjaponaisetaméricains.SicelamarcheauxUSAcelafonctionneraenFrance,à
part quelques échecs. Le phénomène des objets ou cartes à collectionner fonctionne fort
(Pokémon,Magic,etc…)»*(33)
Pour cequiestde laprévisiondesventes,Toys’r’us faiten fonctiondu«potentielde
chaquelicenceavecdeserreurspossiblesbienentendu.Premierachatde40000piècespar
exemplesurdespetitesvoituresCars,maispossibilitéderepriseoud’avoirparlefournisseur
si échec commercial». Il y a cependant des ratés. Dernier en date, des petites figurines
SimpsonsqueToysarefusédecommercialisernevoyantpassonpotentiel.
L’invasiondesdistributeursautomatiques
Ce phénomène existe depuis longtemps en Asie où des magasins exclusivement
constitués de distributeurs sont apparus. Mais, en Europe, on en voit de plus en plus
également. Pour l’instant, les
enfants peuvent y trouver
surtout des figurines, des
objets pour le portable, des
minisacsouencoredesporte‐
monnaie.Maiscertainsd’entre
eux distribuent également des
cartes. Cela existe déjà en
Francedepuisquelquesannées
dans certains magasins come
GamesàCagnessurMer,mais
reste une exception. Une nouvelle façon de distribuer lesmodes à la récréation dans les
prochainesannées?Possible.S’ilestbiensur impensable,dumoinsenFrance,d’imaginer
desdistributeursautomatiquesàlarécréation,onpeutimaginerqueceux‐cipourrontêtre
placésdanslemagasinàcotédel’école.
*(33):EricCagnant,voirannexesP69‐70
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Uneautrepartiedelaproblématiqueauraémergédecettesous‐partie.Nousaurons
compris que les prévisions des ventes sont essentielles, mais difficiles. Pour prévoir un
phénomène,onpeutobserverlasociétémaisaussiobservercequisepassedansdespays
comme le Japon, la Chine et l’Amérique. Participer à des salons permet aussi de faire ses
prévisions.Laréactivitédesdistributeursestdanslesecteurdesjouetsnonpasunavantage
compétitifmaisuneobligation.
Page60sur79
Conclusion
Enconclusiondecemémoire,nouspouvonsdireque lesphénomènes sociauxà la
récréationinfluencentconsidérablementlasphèreenfantineetdansunemoindremesurela
société.Unphénomènedemodeàlarécréationestsouventreprésentéparunpersonnage
emblématiquequidevientl’idoled’unegénérationpendantquelquesjours,quelquesmois,
voir quelques années. C’est souvent un objet collectionnable qui détient un coté social
évidentpourlesenfants.Lephénomèneestadoptéparvague.Ilyatoutd’abordlesavant‐
gardistes, puis la majorité et les retardateurs. Les réticents sont souvent exclus de la
récréation.Lesenfantsontplusieursmotivationslorsqu’ilsachètentunproduitdestinéàla
récréation: motivations liées au produit, à sa beauté, rarement son utilité, mais aussi
particulièrement importante, lesmotivations sociales. L’engouement des enfants est aussi
rapide que son désintéressement, ce qui rend les phénomènes de mode extrêmement
courts.Lesmodessontdesphénomènesdesociété,cequi,defait,signifiequ’ildépassela
nature humaine. Le commerce influence la mode. Oui, c’est indéniable. Mais la mode
influence également le commerce. Cela signifie qu’il est possible de créer un phénomène
mais lamajoritédu temps, lemarketingn’estpas responsablede sa création. Il intervient
dès ledépartmaisn’estpasgagederéussite.Enrevanche, ildevientprimordial lorsque le
phénomène a éclaté. Il est cependant difficile de contrôler un phénomène. La plupart du
temps,unphénomèneest inattendu,arrivesoudainementetenconséquencedevienttrès
vite incontrôlable. Le phénomène appartient par la suite à la société et non plus à
l’entreprise.Lesenfants,toutcommed’autrescibles,seréapproprientunemodeetenfont
cequ’elledevient.HarryPotterouDiddlsont2exemplesparfaits.Lesenfantss’échangent
des feuilles de papier parfumées mais celles‐ci ne doivent pas, c’est une règle très
importante pour avoir de la valeur, servir pour écrire. Concernant Harry Potter, un parc
d’attractionestentraind’êtreconstruitetuncourantderocksedéveloppe.S’iln’existepas
de recette irréfutable pour créer un phénomène, les fournisseurs et les distributeurs
peuvent toutefois adopter certaines stratégies. La différenciation est primordiale. Par
ailleurs, au niveau du plan opérationnel, la stratégie produit et de distribution sont
essentielles au départ. Le produit doit détenir un coté affectif fort pour les enfants. Le
personnageemblématiquedoitévoluerdansununiversimaginéayantdesaspectsréels.Le
produit doit être disponibles largement dans différents points de vente et accessible aux
Page61sur79
enfants financièrement. Ensuite, la politique de communication devient essentielle pour
soutenir le phénomène et le faire durer et convaincre les retardataires. Les distributeurs
doivent mettre en scène les produits et anticiper les phénomènes. Pour cela, certains
marchés,notammentjaponaisetaméricains,sontdesmarchésclés.Participeràdessalons
est une autre façon de faire des prévisions. Les ruptures de stock sont à éviter car elles
donnentunemauvaise imagede l’entreprise.Enoutre, l’enfant iravoirailleurs.Prévoiret
anticiper sont donc pour les entreprises du marché du jouet deux enjeux importants et
particulièrementdélicats.
Aujourd’hui, les possibilités marketing sont multiples pour les entreprises dans le
marchédesjouetsaveclesnouveauxsupportsdumarketingalternatif,Ladémocratisation
d’Internet et des téléphones portables et la bonne croissance des distributeurs
automatiques.Cependant la cible infantileplusque lesautrespose laquestiondes limites
marketing. Alors, quel avenir pour le marché des jouets? Un marketing éthique?
Réglementé?Ouunepressionpublicitairedeplusenplusaccentuée?
Page62sur79
Bibliographie
Livres
Nomauteur
Prénomauteur
Titrelivre Edition Annéeédition
Nbvolume
Nombrepage
Chapitres
relatifs
Gladwell Malcolm Lepointde
bascule
transcontinental 2006 1 255 Livre
entier
Balet Catherine Identity Steidl 2006 1 160 Livreentier
Fischer Gustave‐Nicolas
Psychologiesociale
Editionsduseuil 1997 1 419 2epartie:1,2,3,5
3epartie:
4
Zaouche‐Gaudron
Chantal Ledéveloppementsocialdel’enfant
Dunod 2002 1 115 1,3,4
Brée Joël KidsMarketing EditionsemsManagementetsociété
2007 1 396 Livreentier
Trout Jack L’essentieldela
stratégie
VillageMondial 2004 1 157 2,3,4,6,
8
documentsimprimés
Nomauteur
Prénomauteur
Titrearticle Titredelarevue
année N°tome pages
Ezan Pascale L’installationd’unemode
dansunecourd’école‐IllustrationparlecasDiddl
Revue
françaisedumarketing
Avril
2006
N°207 p.89‐101
Belot L. «lebusinessPokemon LeMonde 17avril2000
P.17
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Webographie
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Titre source Enligne
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Oui Reportage
diffuséfin2005sur
France5‐premièrepartie
27février08,
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Jean-Pierre ALTIER
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SpophieRuel
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récréation,lieude
constructiondes
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Diddl www.diddl.fr oui 11mars,vérifiéle20mars
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l‐une‐souris‐pas‐comme‐autres‐42139.html
oui 19/02/2008 11mars,vérifiéele20mars
Dictionnaire http://www.techno-science.net/?onglet=glossai
oui 28mars2008
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scientifique re&definition=6499
Dictionnaire
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Glossaire/ConsultGlossaire.asp?ID_Glossaire=5664
oui 28mars2008
Lesauteurs:Quisont‘ils?
MalcolmGladwell:De1987à1996, iltravailleauWashingtonPost.En1996,il intègre larédactiondumagazineTheNewYorker.Ilestl’auteurdedeuxbest‐sellers:Lepointdebascule:commentfaireunegrandedifférenceavecdetrèspetiteschoses(Transcontinental,2003)etLaforcedel’intuition:prendrelabonnedécisionendeuxsecondes(RobertLaffont,2006).
Source:http://www.pocket.fr/malcolm‐gladwell‐fiche‐auteur‐20077‐9782266168786.html
Catherine Balet: photographe. Travaux portant de janvier 2004 à avril 2006 dans 5 villeseuropéennes:Barcelone,Milan,Paris,Londres,Berlin
PascaleEzan:Maîtredeconférencesuniversitéd’Evreux(UniversitédeRouen)
Gustave‐NicolasFischer:Professeur,UniversitédeMetzetUniversitéde.Strasbourg
JulieDelalande:Ethnologue,elleaenseignéà l'universitéRennes‐II.Elleest l'auteurdeLaCourderécréation.Pouruneanthropologiedel'enfance,PressesuniversitairesdeRennes,2001.
Monique Dagnaud: Sociologue, directrice de recherche CNRS (Centre national de la recherche scientifique )/ EHESS (l’école des heutes études en sciences sociales). Auteur de Enfants,consommationetpublicitétélévisée,LaDocumentationfrançaise,2003(réeditionen2005).
FlorenceAmalou:journalisteauMondeaujourd’hui.AvantjournalisteàDynamique
ChantalZaouche‐Gaudron:Professeurdepsychologiedudéveloppementàl’universitédeToulouse
Joël BRÉE: Professeur à l’Université de Caen, directeur et professeur du groupe ESC Rouen,Présidentdel’AssociationFrançaiseduMarketing
JackTrout:outrel’essentieldelastratégie(Juin 2004),ilaécritLes22loisdumarketing,Si vous les
transgressez, c'est à vos risques et périls(Mars 2003)
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Lexique
Phénomène:«unfaitsurprenant,extraordinaire»selonledictionnaireMediadico.
Facing:termedemerchandising.Lesproduitsdoiventêtreplacésleplusenavantpossibledans
unlinéairedefaçonàdonnerl’impressionquelemagasinestrempli.
Collectionindividuation:Jardinsecretdel’enfant.Source:LivreKidsMarketing
Collectionpromotion:cadeauxinsérésàl’interieurdesemballagesquel’enfantvacollectionner.Source:livreKidsMarketing
Collection ostentation: L’objet n’a pas pour vocation d’être échangé. Le but est demontrerquionest.Source:livreKidsMarketing
Collection compétition: Les enfants mesurent leur collection les uns aux autres. Il y a une
logiquedeperformance.Source:livreKidsMarketing
Interactionsociale:Ensciencessociales,«une interactionestunéchanged'information,d'affects ou d'énergie entre deux agents au sein d'un système. C'est une actionréciproquequisupposel'entréeencontactdesujets.»Source:dictionnairescientifique
Stratégie: provenant du grec stratos qui signifie «armée» et ageîn qui signifie«conduire»‐designe«parextensionl'élaborationd'unepolitique,définieenfonctiondeses forcesetdeses faiblesses,comptetenudesmenacesetdesopportunités»source:dictionnairee‐marketing
Fidélisation:«Natured’unestratégiemarketingconçueetmiseenplacedans lebutdepermettreauxconsommateursdedevenirpuisrester fidèlesauproduit,auservice,à lamarque,et/ouaupointdevente».Source:dictionnairescientifique
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Annexes
Sommaire:
Sourcesprimaires:
InterviewEricCagnant,directeurdemagasinàlaHalleauxChaussuresàVallauris
p.69‐70
InterviewMmeLong,institutrice
p.71
InterviewEmilieSouday,auxiliairedepuéricultrice
p.72‐73
InterviewMoniqueDagnaud,sociologuespécialistede
latélévision
p.74
InterviewFlorence,psychologue
P.75
InterviewBéatriceWeissenbach,pédiatre
p.76
Sourcessecondaires: p.77‐78
InterviewJean‐MichelGrunberg,PDGdelagranderécré.
p.77‐78
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InterviewEricCagnant le08/03/2008
Vendeur‐conseiluniversDVD‐multimédiade2000à2007àToys’r’usLingostièreàNice,EricCagnantestdirecteurdumagasin«lahalleauxchaussures»àVallaurisdepuisseptembre2007.
1) CommentétaientprisencomptelesphénomènesdemodeàToys’r’usauniveaudurayon,
dustockage,desapprovisionnements?Toutdépenddupotentielde la licence enquestionoudu jouetà lamode.Si c’estungros
potentiel,alors il yaune installationobligatoire et têtede gondole eten rayonauniveaudes
yeux avec unedémultiplicationdes facings. Le stockage estmaximum en rayon, il faut tendreversle«rienenréserve»etlesapprovisionnementssontaugrédesventes.
2) Commentest‐ilpossibled’anticiperlesphénomènesdemodeàlarécréation?Lemieuxestdevoirlestendancessurlesgrandssalonsavecuneprédilectionpourlessalons
japonais et américains. Si cela marche aux USA cela fonctionnera en France, à part quelques
échecs. Le phénomène des objets ou cartes à collectionner fonctionne fort (Pokémon,magic,etc…)
3) Onparlesouventdethéâtralisationdupointdeventeenparlantdekidsretailing.Enquoiconsiste‐il?Pourquoicréedesuniversdeconsommation?
Lesuniversdeconsommationsontcréespouruneidentificationplusrapidedelapartdesclients.
Les codes de couleurs sont repris par tous lesmédias. Un exemple type: Spiderman avec sescouleurs bleu et rouge. C’est un univers sombremais attirant. Tous les blisters de jouets, lesfilms, les jeux vidéo, etc… respectent lamême charte graphique, créant ainsi un impact visuel
fortetidentifiablepartous.4) Commentétaientfaiteslesprévisionsdevente?
Encoreune fois, par rapport aux potentiels de chaque licence avec des erreurs possibles bienentendu. Premier achat de 40000 pièces par exemple sur des petites voitures Cars, maispossibilitéderepriseoud’avoirparlefournisseursiécheccommercial.
5) Quelest l’impactpourlemagasinencasdetentativedelancementdephénomèneratée,
dephénomènenonanticipéouderupturedestock?Lasanctionestimmédiate:pertedeCAmaissurtoutpertedepartdemarchéetdelégitimitéparrapport aux consommateurs, ce qui est plus embêtant. Dernier exemple en date: le refus de
Toys de référencer des figurines Simpson. Grosse erreur car elles avaient un fort potentiel, deplusl’universesttrèsenvogueactuellement.
6) Auniveaudeschaussures,ya‐t‐ildesphénomènesdemode? Quelest lerôledugroupede pair pour un enfant de 6‐10ansdans le choix d’une paire de chaussure? le rôle des
parents?
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Ilyabiensûrdesphénomènesdemodeégalementdanslachaussure,Converseparexempleoù
Heelys en ce moment. Les parents pensent fonctionnel et durée de vie, les enfants pensentidentificationàungroupe,lesdeuxnesontpastoujourscompatibles.
7) LesjeuxvidéosetDVDinfluencentt’illesmodesàlarécréation?Oui etnon,onpeutprendre2 exemples inverses:Pokémonpartdu jeuvidéopour ensuitese
multipliersurpleind’autressupports,notammentlescartes,lesbillesàlancer,etc…Dansl’autresens, on trouveMagic, qui part des cartes et cours d’écoles pour s’attaquer ensuite aux jeuxvidéos.Lesdeuxdémarchesexistentetfonctionnentensynergie.
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Interviewinstitutricele10/03/2008
CatherineLongestinstitutriceàl’écoleprimaireStRomandeBellet
Adresse:chemindelatour,06200NICE
1) Commentestorganiséelarécré?Lesmaternellesont½heurelematinetl’aprèsmidi.Lesprimairesont¼d’heurematinetaprès
midi.Lesdeuxontégalement1H30pourlacantine.Larécréestunendroitréservéauxenfants.Ilyapeud’adultesetlebutestqu’ilsagissentlemoinspossible.
2) Quelestlerôledelarécré?Larécréesttoutd’abordunepausedétente.Lesenfantsjouentetparlejeu,ilsapprennentaussi
lasocialisation.Lebutestégalementderetrouverlescopainsdesautresclassesetdeprendrel’air.
3) Pensezvousquelesadultesdoiventintervenirdurantcelle‐ci?Oui,silesenfantssontviolentsentreeux.Dansnotreécole,nousorganisonsdesactivitésnon
obligatoirescommeladanse,lesjeuxdesociété,lesjeuxcollectifsencadrés,…
4) Pensezvousquelarécréestuneminisociété?
Oui, les enfants y adoptent différents rôles. Il y a des leaders, des «dominés» et desobservateurs.Ilexistedesrèglesimplicites.C’estunendroitextrêmementnormaliséetritualisé.
5) Quelssontlesrituelsobservés?Certains jouent au même jeu à chaque récréation et au même endroit de la cour. Ce sont
souvent les mêmes garçons qui occupent le centre de la récré avec le football. Certaines filles
occupentégalementlemêmebancoulemêmecoindelarécréation.
6) Quelsphénomènesdemodevousontmarqué?
Lespokemon,lesbilles,l’élastique,Diddl
7) Commentsedéveloppentcesphénomènes?
Cesphénomènespeuventsedévelopperàpartirdelatélé(enparticulierlesdessinsanimés)oud’unélèvemotivé.
8) Combiendetempsdurentceux‐ci?Quelquesmoisàuneannée.
9) Cesphénomènesagissentt’ilsparcycle?OUI, certainscomme lesbilles reviennent chaqueannée.Cependant, iln’yapasdesaison
pré‐déterminé. Nous ne savons pas quand ces jeux vont apparaitre. On voit toutefois
régulièrement lesbillesà la rentréepar exemple,maiscen’estpasune règle.Capeutchangerdesfois.Parailleurs,ilarrivequ’ellesreviennentégalementaucoursdel’année.
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InterviewAuxiliairepuéricultricele15/03/2008
EmilieSoudayestauxiliairepuéricultriceàLacrècheLaSourcedepuis2006
Adresse:66bdgorbella06100Nice
1) Quelestlaplacedujeudanslaprisedecontactdesenfants?
Le premier contact se fait en général par l'intermédiaire du jeu qui peut être par un
«coucou» ou par un jouet. Le jeu est très important dans les échanges adulte‐enfant et enfant‐enfant.
2)Quelestlaplacedujeudanslesinteractionsdesenfantsde0‐3ans?
Le jeu déclenche l'interaction et permet les échanges entre les enfants. Il a donc un rôle
essentiel dans la socialisation des enfants. La plupart des enfants commencent à s’intéresser auxautresparlejeu.
3)Apartirdequelâgelesenfantscommencent‐ilsàjouerensemble?
Ils commencent à jouer ensemble vers 18 mois mais cela dépend du caractère, du
développementdel'enfant.Celaestpropreàchaqueenfant.C’estdifficileàdire.
4)Lefaitqu'unenfantailleà lacrèchepuisà l'écolematernellefait‐ildeluiquelqu'unde
plussociableparlasuite?
Enrèglegénérale, ilssontplussociablescar ilsapprennentàvivreencollectivité(cequienglobele
partage).Ilssonthabituésàlaprésencedeplusieursautresenfants.Auprimaire,ilyalamaitresseetles élèves. Les enfants élevéspar leurmèreouuneassistantematernelleontdumalàacceptédedevoirpartagerl’attention.S’ilsvontàlacrèchepuisàlamaternelle,ilssonthabituésàcela.Ilssont
égalementplusouvertsvis‐à‐visdesautres.
5)Quelestlerôledelacrèche?
Enpremier,c’estunmodedegardepourlesparents.
Endeuxième,lacrècheestuneinstitutiondontlebutestdesocialiserl'enfant,maisaussidelefaire
découvrirlesjeuxetl'autre.
6)Lesenfantsont‐ilsdéjàdesgroupesd'appartenance?Sioui,àpartirdequelâge?
Les enfants ont des groupes d’appartenance vers 2 ans mais cela dépend du caractère, du
développementdel'enfant.Celasefaitsurtoutparbinômeàlacrèche.
7)Commentévoluel'influencedesparentssurlesenfantsde0‐3ans?
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Laplupartdesenfantsreproduisentcequefontlesparentsetsurtoutversl'âgede2ansoù
le jeusymboliqueapparaît (ex : joueàpapa etmamanavec lapoupée,dinette...) et l'imitationdel'autrequesesoitadultesouenfants.lesenfantsrépètentlesmotsetparlasuitelesphrasesquelesparentsetautresadultesdisent.
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InterviewMoniqueDagnaud le13/03/2008
Sociologue, auteure de Les enfants, la consommation et les médias en 2003, réédité en 2005,directrice du CSA de 1991 à 1999, aujourd’hui directrice de l’EHESS (école des hautes études ensciencesociale)etduCNRS(Centrenationaldelarecherchescientifique).
1) Quelestl’impactdelatélévisionsurlesenfantsde6‐10ans?
C’est d’abord le premiermoyen de distraction culturel. La télévision est la première industrieculturellepourdesenfantsdecetâge.Internetestmoinsprésent.Unusagetrèsdiversifiépeutêtrefaitdelapartdesenfants.Latélévisionpeutjouerlerôled’unetélévisionbabysitter.Dansd’autres
cas, l’enfant peut être accompagné. Les programmes qu’ils regardent sont également diverses etl’heureaussi.L’impactdelatélévisionestdoncfortàcetâgelà.
2) Aujourd’hui, notamment avec l’apparition d’internet, de nouvelles formes de publicitéapparaissent.Pensezvousquel’impactdelapublicitéàlatélévisiondevientplusoumoins
important? Internet et la télévision peuvent t’ils fonctionner de manièrecomplémentaire?
Internet est un univers de publicité. Ses formes sont extrêmement diverses. La publicité à latélévision est encadrée. A cet âge, un enfant sait faire la différence entre la publicité et le
programme.Internetestplusconfusavec lespop‐up, les jeuxpublicitaires, lese‐mails…Pourcetteraison,internetpeutêtreunmédiatrèsintéressantàutiliseràconditionquelaciblesoitbienciblée.Eneffet,internetn’estpaslesupportleplusutilisépourdesenfantsdecetâge.Aujourd’huiavecla
pressionpublicitaire,ilestcertainqu’ilestplusdifficilederéussiràlatélévision.Ellerestecependantlesupportleplusutiliséparlesannonceurspourdesenfantsdecetâgelà.
3) Kontiki, l’entreprise qui détient la licence Diddl, ne fait pas de publicité TV, car elleconsidèrequelatélévisioncontribueàéloignerlesenfantsplusrapidementdesproduits.
Ils s’intéressentauproduit sansdouteplus vitemais ils sedésintéressent aussiplus vite.Qu’enpensez‐vous?
Je suis sceptique à propos de cela. La plupart des annonceurs utilise aujourd’hui la télévisiondanslemondedumarketinginfantile.Jenesaispastropquoienpenser.Jenepeuxm’appuyersur
aucuneétudemaisjesuissurprised’entendreça.
4) Quelestlegroupesocialparmilespairs,lesmédiasetlesparentsqui influencelepluslechoixdesenfantspourdesproduitsleconcernantdirectement?
Jediraislespairs,quidéterminentleschoixdesproduits.Quoiquepourdesenfantsdecetâgelà,les parents sont aussi influents. Je nuancerai davantage ma réponse que pour les pré‐ados et les
adolescents.
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InterviewPédiatrele09/04/08
BéatriceWeissenbachestpédiatreurgentistedepuisseptembre07àLenvaletaétépédiatrependant15ansàlaPMI(protectionmaternelleinfantile)deCagnessurmer.
1) Expliqueznousledéveloppementsocialdel’enfantde0‐6ans?de6‐10ans?
L’enfant est au départ attaché à sa mère. Il va progressivement s’ouvrir à son père puis à lafratrieetenfinauxpersonnesextérieursàlafamille,dontlespairs.
A partir de 3mois, il a le droit d’aller à la crèche. C’est à partir de cemoment là qu’il va
s’ouvrirauxautres.A3ans,ilentreàl’écolematernelle.S’ilaétéàlacrèche,ilestalorsplusouvertetplussocialaudépartaveclesautres.S’ilaeuuneassistantematernelle,ilporteplusd’attentionàlamaitresseetserévèleplusréticentàpartagerl’attentiondecelle‐ciaveclesautres.
Enfin, de 6 à 10 ans, l’enfant va porter son attention sur ces pairs bien sur mais aussibeaucoupsursesparentsetsonmaitreousamaitresse.
2) Quelestlerôledujeudanslaprisedecontactavecd’autresenfants,danslesinteractionsengénéral?
Lejeupermetd’abordlaprisedecontactengénéralaveclesautresenfants.Lejeuestunmoyenderecréerlemonde.Enjouant,l’enfantvarejouerdessituationsquotidiennes.L’enfantestacteuret
non plus seulement spectateur. Il va jouer à la dinette, au docteur au papa et à la maman… Ilconsidèrecesjeuxcommesérieux.
3) Quepensez‐vousdel’impactdelatélévisionsur lechoixdesenfantspourdesproduits leconcernantdirectement?
La télévision est influente. Cela se voit enpermanence. Les enfants arrivent souvent avec unepoupée Dora ou Spiderman. La télévision crée des héros, auquel vont s’identifier les enfants. Lesdessins animés créent aussi un monde, un univers à part entière auquel les enfants veulent
appartenir.
4) Pourquoil’enfants’intéresset’iletsedésintéresset’ilaussifacilementdesproduits?
C’estdifficileàdire.Unélémentderéponsepeutêtrequ’aujourd’huiilyabeaucoupdeproduitsdisponibles.Lechoixestbienplusgrandqu’auparavant.Autrefois,ilyavaitpeudejouet,lesenfantsmettaient plus de temps à se désintéresser aux produits. La pression publicitaire et d’une façon
généralecommercialefaitquel’enfantvasedésintéresserdesproduitsplusvite.
5) Al’écoleprimaire,quelestlerôledespairs?desparents?
Les parents jouent encore un rôle très important. Les pairs deviennent de plus en plusimportants mais nous ne sommes pas encore à la période préadolescente. Les maitres et les
maitresses, enfin, jouent un rôle dans la socialisation des enfants et vont apporter une autreapproche,uneautrefaçondevoirauxenfantsparrapportauxparents.
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Interviewpsychologuepourenfantsle10/03/2008
MarieJayreestpsychologuepourenfantsàl’hôpitalLenval
6) Expliqueznousledéveloppementdel’enfantde0‐6ans?de6‐10ans?Entre0et4ans,l’enfantconstruitsapersonnalité.Ledéveloppementesttriangulaireàsavoir:
développementcognitif,dulangageetmoteurettriangulaire.Apartirde4ans,l’enfants’émancipede ses parents et s’ouvre aux autres. Mais ce n’est qu’à partir de 6 ans que des groupesd’appartenance
7) Quelestlerôledujeudanslaprisedecontactavecd’autresenfants,danslesinteractions
engénéral?
Le jeu intervient tout simplement commemédiateur.C’estunmodede relationoù lamise enmotn’estpasforcémentnécessairedonc«plussimple».
8) Pourquoil’enfantaimet’ilcollectionner?Toutenfantn’aimepascollectionner.Cependant,encollectionnant,l’enfantsecréesonmonde,
sonunivers,ununiversquiluiappartientàluiseul.
9) Quepensez‐vousdelatélévisionetdelapuissancedesmédias/delapublicitésurlechoix
desenfantspourdesproduitsleconcernantdirectement?
A mon sens, ce n’est pas très bon. C’est néanmoins aux parents à mettre des limites etd’expliquer,fairelapartdeschoses.
10) Pourquoil’enfants’intéresset’iletsedésintéresset’ilaussifacilementdesproduits?L’intérêt pour les objets évolue avec l’âge. L’enfant aime des objets qu’il va rejeter quelque
tempsplustard,considérantquecelui‐ci«c’estpourlespetits».
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Relation humaine, conseil et proximité… grâce à ces valeurs, La Grande Récré vend des jouets toute l'année.
Au jeu de la croissance, Jean-Michel Grunberg est un fin stratège. À l'horizon 2008, le réseau La Grande Récré dépassera les 200 points de vente. Une histoire qui débute en 1977 au centre commercial Parinor, à Aulnay-sous-Bois (93)… Comment est née l'enseigne La Grande Récré ? Jean-Michel Grunberg : Le premier magasin a été créé par mon père en 1977. Il voulait devenir le spécialiste du jouet implanté en centre commercial. Nous avons peaufiné le concept pendant près de dix ans avant de le dupliquer. Le développement a donc vraiment démarré en 1986, avec un rythme régulier de trois à quatre ouvertures par an et un objectif de 50 points de vente à l'horizon 2000. Aujourd'hui La Grande Récré est devenue une enseigne de notoriété nationale et gère 89 magasins en propre. Le marché du jouet a la réputation d'être "bataillé". À quoi tient votre réussite ? Le concept La Grande Récré privilégie la relation humaine. Sur ce marché très spécifique du jouet, il faut en permanence se rappeler que l'acheteur n'est pas l'utilisateur. Les parents, les grands-parents, les adultes en général ont besoin d'être conseillés, rassurés, aidés dans leurs choix. Notre personnel est formé dans ce sens. Au-delà du packaging, les vendeurs connaissent les produits, sont capables de trouver le produit adapté à l'âge de l'enfant, d'avoir un vrai discours de spécialistes. Notre force, c'est la proximité avec un très grand choix ! Quelques mots sur le marché du jouet ? C'est un marché dynamique (+6,4 % en 2002) qui bénéficie depuis trois ans d'une forte natalité. Aujourd'hui, le budget moyen annuel consacré aux jeux et aux jouets atteint 275 euros par enfant, dont plus de 50 % à Noël. Dans quelle mesure arrivez-vous à désaisonnaliser les ventes ? Il ne s'agit pas forcément de désaisonnaliser mais d'être présent toute l'année. Noël, c'est vrai, représente 50 % des ventes, ce qui implique une forte capacité d'anticipation. Les commandes sont arrêtées plusieurs mois à l'avance, et il est difficile de se réapprovisionner en cas de succès inattendu, aussi les
La Grande Récré en chiffres
• 1977 : ouverture du premier magasin La Grande Récré.
• 800 personnes à temps plein, plus 700 intérimaires à Noël.
• 1 000 m2 de surface moyenne.
• 12 000 références.
• 89 points de vente en France, 2 au Maroc, 1 en Belgique.
L'indicateur :
Chiffre d'affaires en millions d'euros.
2002 2003estimation
170
190
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ventes ? Il ne s'agit pas forcément de désaisonnaliser mais d'être présent toute l'année. Noël, c'est vrai, représente 50 % des ventes, ce qui implique une forte capacité d'anticipation. Les commandes sont arrêtées plusieurs mois à l'avance, et il est difficile de se réapprovisionner en cas de succès inattendu, aussi les acheteurs doivent-ils savoir miser sur les "bons jouets". Et puis, il y a le reste de l'année avec les anniversaires, les cadeaux et les tendances qui naissent dans les cours de récréation. L'année 2003, par exemple, a été marquée par la toupie Beyblade, 2,5 millions d'exemplaires vendus en six mois. Des modes éphémères qui requièrent une grande réactivité… Sur quels critères construisez-vous vos rayons, hors période de Noël ? Les rayons se construisent à la fois sur des tendances et sur des chiffres. La répartition du marché par grandes familles de produits donne des indications. Par exemple, en 2002, le premier âge a représenté 13 % des ventes, les puzzles et les jeux 10 %, les jeux vidéo 30 %, les véhicules 4 %, les peluches 4 %, les jeux d'extérieur 8 %… Les chiffres sont néanmoins à prendre avec précaution car le phénomène de mode est très important dans notre secteur. Quelle est votre stratégie de communication ? Au-delà des magasins qui sont nos meilleurs médias, nous réalisons deux catalogues par an, distribués dans les boîtes aux lettres à plusieurs millions d'exemplaires. Comment envisagez-vous le futur ? Nous avons deux objectifs à l'horizon 2008 : doubler le nombre de points de vente sur l'hexagone et développer notre présence à l'international, notamment en Europe.
Propos recueillis par Florence Elman
http://www.dyn‐com.com/dyncom91/dynamique/dynamique‐2.htm