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Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr 1 1/5 Isaac Rosa, écrivain: «Ma génération est sortie de la fac sans rien savoir du franquisme» PAR LUDOVIC LAMANT ARTICLE PUBLIÉ LE MERCREDI 4 MARS 2015 Les fouilles lancées pour retrouver le corps de Federico Garcia Lorca, fusillé en 1936 dans les environs de Grenade, n'ont rien donné. Mediapart poursuit, avec l'écrivain Isaac Rosa, la publication d'entretiens sur les mémoires du franquisme publiés à la faveur d'une série: Les carrefours de l'Espagne. Dans La mémoire vaine, Rosa, né en 1974, tente de s'approprier un passé autoritaire qui ne lui a jamais été raconté. «La guerre civile est fondamentalement mal écrite», lâche-t-il aujourd'hui. Entretien avec l'un des écrivains espagnols les plus prometteurs. Isaac Rosa, né en 1974 à Séville, est l'auteur d'un grand livre publié en 2004 : La mémoire vaine (Christian Bourgois). Le récit d'une appropriation, par la génération qui n'a rien connu du franquisme, d'un passé autoritaire qu'on lui a caché. «C'est un fait avéré que dans ce pays la mémoire se met habituellement en marche avec un retard de quatre ou cinq décennies, une fois que les questions, les hommages, les réhabilitations ou les attaques sont devenus parfaitement inoffensifs», écrit le narrateur de ce texte imparable, aux épaisseurs multiples: recensions critiques des livres d'histoire, vrais faux témoignages de l'époque, articles réécrits de la presse franquiste, élans de fiction, etc. Sur mediapart.fr, un objet graphique est disponible à cet endroit. En attendant la publication, en février, chez Christian Bourgois, d'un autre texte sur la guerre civile, Isaac Rosa, devenu l'un des porte-parole de cette génération de trentenaires décidés à savoir ce qu'il s'est passé, revient sur l'«affaire» Lorca, la gestion du passé franquiste par le gouvernement socialiste et l'apparition d'une jeune garde d'historiens prometteurs. «La guerre civile en Espagne est fondamentalement mal écrite», lâche-t-il. Fallait-il lancer des fouilles pour retrouver le corps de Federico Garcia Lorca? L'affaire autour de Lorca est intéressante. Mais elle met surtout en lumière les carences de la politique mémorielle en Espagne. Si les administrations publiques se sont impliquées, et ont mis de l'argent, c'est parce que Lorca est très connu. Alors oui, je trouve cela très bien, de rechercher le corps de Lorca, qui est effectivement un symbole de la répression. Mais de nombreuses autres victimes méritent un traitement identique. Ne pas oublier la masse des victimes anonymes du franquisme, c'est cela? Oui. Aujourd'hui, l'ouverture des fosses communes dépend de la volonté des victimes et des associations pour la mémoire. Les administrations se limitent à mettre de l'argent. Alors que l'ensemble des démarches devraient être prises en charge par l'Etat, les gouvernements autonomes et les mairies. Cela ne devrait pas dépendre de la volonté de particuliers. Lorca a donc le mérite d'ouvrir le débat. Mais en même temps, il le clôt. Une fois qu'ils auront trouvé le corps de Lorca, il restera l'impression que les autorités ont fait ce qu'elles avaient à faire. Que leur travail est terminé. Qu'il n'y a plus besoin de parler de cela. Pourtant, en Andalousie, il y a de nombreuses fosses communes qu'il faut encore ouvrir. Vous êtes un déçu de Zapatero pour sa gestion du passé franquiste? On a beaucoup parlé du déboulonnage spectaculaire des statues de Franco... En matière de mémoire, il y a des questions de fond, et d'autres plus superficielles. Les statues de Franco dans les villes, cela reste superficiel. Je veux dire par là que cela ne demande pas beaucoup de travail au gouvernement et que cela ne provoque aucune polémique. C'est important mais facile à faire. En Espagne est apparue la génération des «nietos», ces petits-enfants qui veulent savoir ce que sont devenus leurs grands-parents. Et le Parti socialiste, quand il était encore dans l'opposition, a fait de la mémoire l'un de ses combats. Donc une fois au gouvernement, il n'avait pas d'autre choix que de faire quelque chose.

Isaac Rosa, écrivain: «Ma génération est sortie de la fac sans rien … · 2016. 11. 20. · Federico Garcia Lorca, fusillé en 1936 dans les environs de Grenade, n'ont rien donné

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Page 1: Isaac Rosa, écrivain: «Ma génération est sortie de la fac sans rien … · 2016. 11. 20. · Federico Garcia Lorca, fusillé en 1936 dans les environs de Grenade, n'ont rien donné

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Isaac Rosa, écrivain: «Ma générationest sortie de la fac sans rien savoir dufranquisme»PAR LUDOVIC LAMANTARTICLE PUBLIÉ LE MERCREDI 4 MARS 2015

Les fouilles lancées pour retrouver le corps deFederico Garcia Lorca, fusillé en 1936 dans lesenvirons de Grenade, n'ont rien donné. Mediapartpoursuit, avec l'écrivain Isaac Rosa, la publicationd'entretiens sur les mémoires du franquisme publiésà la faveur d'une série: Les carrefours de l'Espagne.Dans La mémoire vaine, Rosa, né en 1974, tente des'approprier un passé autoritaire qui ne lui a jamais étéraconté. «La guerre civile est fondamentalement malécrite», lâche-t-il aujourd'hui. Entretien avec l'un desécrivains espagnols les plus prometteurs.Isaac Rosa, né en 1974 à Séville, est l'auteur d'ungrand livre publié en 2004 : La mémoire vaine(Christian Bourgois). Le récit d'une appropriation,par la génération qui n'a rien connu du franquisme,d'un passé autoritaire qu'on lui a caché. «C'est unfait avéré que dans ce pays la mémoire se methabituellement en marche avec un retard de quatreou cinq décennies, une fois que les questions, leshommages, les réhabilitations ou les attaques sontdevenus parfaitement inoffensifs», écrit le narrateurde ce texte imparable, aux épaisseurs multiples:recensions critiques des livres d'histoire, vrais fauxtémoignages de l'époque, articles réécrits de la pressefranquiste, élans de fiction, etc.

Sur mediapart.fr, un objet graphique est disponible à cet endroit.

En attendant la publication, en février, chez ChristianBourgois, d'un autre texte sur la guerre civile,Isaac Rosa, devenu l'un des porte-parole de cettegénération de trentenaires décidés à savoir ce qu'ils'est passé, revient sur l'«affaire» Lorca, la gestiondu passé franquiste par le gouvernement socialiste etl'apparition d'une jeune garde d'historiens prometteurs.«La guerre civile en Espagne est fondamentalementmal écrite», lâche-t-il.

Fallait-il lancer des fouilles pour retrouver le corpsde Federico Garcia Lorca?L'affaire autour de Lorca est intéressante. Mais ellemet surtout en lumière les carences de la politiquemémorielle en Espagne. Si les administrationspubliques se sont impliquées, et ont mis de l'argent,c'est parce que Lorca est très connu. Alors oui, jetrouve cela très bien, de rechercher le corps de Lorca,qui est effectivement un symbole de la répression.Mais de nombreuses autres victimes méritent untraitement identique.Ne pas oublier la masse des victimes anonymes dufranquisme, c'est cela?Oui. Aujourd'hui, l'ouverture des fosses communesdépend de la volonté des victimes et des associationspour la mémoire. Les administrations se limitentà mettre de l'argent. Alors que l'ensemble desdémarches devraient être prises en charge par l'Etat,les gouvernements autonomes et les mairies. Cela nedevrait pas dépendre de la volonté de particuliers.Lorca a donc le mérite d'ouvrir le débat. Mais enmême temps, il le clôt. Une fois qu'ils auront trouvé lecorps de Lorca, il restera l'impression que les autoritésont fait ce qu'elles avaient à faire. Que leur travailest terminé. Qu'il n'y a plus besoin de parler de cela.Pourtant, en Andalousie, il y a de nombreuses fossescommunes qu'il faut encore ouvrir.Vous êtes un déçu de Zapatero pour sa gestiondu passé franquiste? On a beaucoup parlédu déboulonnage spectaculaire des statues deFranco...En matière de mémoire, il y a des questions de fond,et d'autres plus superficielles. Les statues de Francodans les villes, cela reste superficiel. Je veux direpar là que cela ne demande pas beaucoup de travailau gouvernement et que cela ne provoque aucunepolémique. C'est important mais facile à faire.En Espagne est apparue la génération des «nietos», cespetits-enfants qui veulent savoir ce que sont devenusleurs grands-parents. Et le Parti socialiste, quand ilétait encore dans l'opposition, a fait de la mémoire l'unde ses combats. Donc une fois au gouvernement, iln'avait pas d'autre choix que de faire quelque chose.

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Mais la loi sur la mémoire historique (adoptée endécembre 2007, ndlr) a déclenché un débat si longqu'au final, le texte est plein de failles et carences. Pire:la loi tente de mettre un point final aux débats, alorsqu'elle laisse en suspens beaucoup de questions.Il me semble donc que le gouvernement s'est occupédes enjeux les plus superficiels, comme le retraitdes statues, le changement de nom des rues ouencore l'édification de monuments du souvenir. Maisil reste beaucoup à faire, en matière de réparationdes victimes, de l'ouverture des fosses communes,de la désignation des responsables de la spoliationéconomique des républicains. Tout cela, personne n'enparle.

Dans une librairie de Madrid, rayon «dictature franquiste». ©ll/mp

Comment a été reçu La mémoire vaine en Espagne,lors de sa publication en 2004?Très bien. Très bonnes critiques, quelques prix, etdes ventes solides – nous avons dû procéder à desretirages. Beaucoup de citoyens se sont retrouvés dansce livre, à un moment, en 2004, où l'arrivée au pouvoirdes socialistes générait de grandes attentes sur le frontde la mémoire. Ce texte répondait à des inquiétudespartagées au sein de ma génération. Il disait aussinotre insatisfaction face à des stratégies d'occultationdu passé. Je pense que l'on ressent cette insatisfactiondans mon écriture.Cela a suscité des débats? Vous montrez du doigttout un pan d'historiens et journalistes «officiels»en Espagne...Oui. Mais pas beaucoup. A vrai dire, en Espagne,l'intensité des débats culturels est toujours faible. Ily a peu d'espace pour débattre. C'est sans doute lié à

un manque de culture démocratique. Il est facile demonter une polémique bruyante, à coup d'argumentsextrêmes. Mais les débats de fond sont plus rares.

Mon livre n'a donc pas vraiment suscité de débat. Ila plutôt participé à un débat déjà existant, au sein,par exemple, de réseaux d'associations. Mais pas dansles grands journaux. Quant au débat littéraire, sur lafaçon dont je raconte la guerre civile, le débat n'atout simplement pas existé. Y compris les auteurs quipouvaient se sentir visés, ont esquivé... Dans mon toutdernier livre, El país del miedo (Le pays de la peur),j'ai tenté de lancer un débat sur l'utilisation politiquede la peur, depuis le 11 septembre 2001. Mais cela n'asuscité qu'une poignée d'articles dans la presse.

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Vous êtes né en 1974. Pourquoi vous être intéresséde si près au franquisme, avec La mémoire vaine?

C'est exactement la raison pour laquelle j'écris. Jen'écris pas malgré le fait que cette période me soitinconnue, mais j'écris précisément parce que je n'ai pasconnu cette époque. Je n'ai pas vécu le franquisme etje ne suis pas d'accord avec la façon dont cela m'a étéraconté. Ma lecture de cette période, dans ce livre, esttrès proche de celle d'autres gens de ma génération, quiici veulent ouvrir des fosses communes, là organisentdes manifestations pour la mémoire.Ma génération est sortie du lycée, et même de la fac,sans rien savoir de son passé. Et c'est encore le casaujourd'hui, de lycéens qui obtiennent leur bac, sansrien savoir du franquisme. Je suis né à Séville. J'aivécu à Badajoz (Estrémadure), où la répression fut trèsforte, puis à Madrid. Personne ne m'a jamais racontéquoi que ce soit de la répression. C'est en lisant, plustard, tel ou tel article, que j'ai pris conscience du fosséentre ce que l'on m'avait raconté et ce qu'il s'étaitvraiment passé. Nous sommes nombreux, au sein dema génération, à nous être heurtés, un jour, à cettemémoire reconstruite.Vous parlez de votre génération mais l'on a dumal à entendre ces trentenaires, aujourd'hui, enEspagne... Où êtes-vous?

Disons qu'une partie de ma génération s'intéresse à cesquestions. Mais nous ne sommes pas majoritaires, c'estcertain.Du côté des jeunes artistes et écrivains, vousparaissez bien seul... En Amérique latine, lesartistes se sont massivement emparés de cesquestions mémorielles.C'est vrai. Cela reste un fait minoritaire. Beaucoupde jeunes Espagnols cultivent une sensibilité trèsdifférente face à la dictature franquiste et face àd'autres dictatures dans le monde. J'ai déjà fait cetteexpérience avec des gens de 20 ou 30 ans: tuleur demandes de penser à un pays qui a connuune dictature, dont la régime a tué des milliers depersonnes, enlevé des enfants, emprisonné et torturé,etc. Ils te répondent le Chili et l'Argentine. Trèsrarement l'Espagne.Du côté des historiens, les changementsgénérationnels sont-ils plus visibles?Oui. Beaucoup d'entre eux travaillent les histoireslocales de la guerre. Ils sont retournés dansleur village natal pour écrire des histoires de larépression extrêmement riches. D'autres développentdes réflexions passionnantes, très critiques del'historiographie officielle, comme Javier Rodrigo ouPablo Sanchez Leon. Le principal ouvrage de Leon,La guerra que nos han contado :1936 y nosostros (La

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guerre qu'ils nous ont racontée : 1936 et nous), passeen revue de manière critique l'intégralité des travauxpubliés sur le sujet.

Plus généralement, l'histoire de la guerre civile estencore pleine de trous. D'abord parce que l'accès auxarchives reste difficile. Ensuite parce qu'il existe unecertaine routine académique. Ce sont les travers duregard sélectif, qui fait que certains sujets sont abordésdes dizaines de fois, quand d'autres sont passés soussilence parce que personne ne s'y intéresse.C'est d'ailleurs la même chose pour les périodeshistoriques: il y a tant de livres sur la guerre civileet finalement très peu sur les années 60, 70 et latransition, qui constituent pourtant la période clépour comprendre aujourd'hui. Il faut s'intéresser à cedernier franquisme, qui est de loin le plus polémique– parce que les acteurs de l'époque sont encorevivants, et continuent parfois d'occuper des postes deresponsabilité.Il se dit que Pedro Almodovar prépare justementun film situé dans le Madrid des années 70, avecpour héros, un prisonnier politique...Oui. Mais d'après ce que j'ai compris, ce qui intéresseAlmodovar est le moment de la sortie de prison duprisonnier, qui n'a jamais connu de femmes jusqu'alorset qui va rencontrer une prostituée...

L'Espagne est un cas particulier en Europe: pour ledire brutalement, les victimes du franquisme sontmises en concurrence avec celles de l'ETA.Ces dernières années en Espagne, les victimes ontété placées au centre des débats. Les victimes del'ETA, les victimes du 11 mars (les attentats de marsdans la gare d'Atocha à Madrid), les victimes desviolences masculines et de viols, etc. Dès que l'on parled'un sujet, on donne la parole aux victimes. Mais cetype de mécanisme ne marche pas pour les victimesdu franquisme. Comme si la parole des victimes dufranquisme avait moins de valeur. Parce que celan'intéresse personne d'ouvrir ou de rouvrir ce débat,parce que l'on considère que c'est un vieux débat, donton a déjà tout dit.

A l'université Complutense de Madrid : «Franco n'est pas mort» © mp/ll

Encore un fichu roman sur la guerre d'Espagne,publié en 2007 en Espagne, sort en France enfévrier. C'est une reprise de votre premier texte, Lamala memoria, relu et corrigé...Le titre fait référence à la fatigue de beaucoup delecteurs espagnols: la guerre civile s'est transforméeen un genre littéraire à part entière ces dernièresannées mais elle a rarement été traitée de manièreintéressante d'un point de vue littéraire. Avant Lamémoire vaine, j'avais écrit La mala memoria (1999),qui justement, fait partie de ce corpus littéraire surla guerre civile, pauvre et conventionnel. C'est unenouvelle de jeunesse, qui ne m'intéresse plus.J'ai donc à nouveau publié le texte de cette nouvellemais cette fois accompagnée de commentairescritiques, souvent ironiques, sur mon propre texte.L'objectif étant de montrer à quel point la guerre civileest, fondamentalement, mal écrite. La conclusion du

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livre n'est pas qu'il ne faut plus écrire de livres sur laguerre civile mais plutôt qu'il faut se risquer à d'autresgenres littéraires pour aborder la période.Boite noireCet entretien a été réalisé à Madrid, le 30 novembredernier, alors que les fouilles pour retrouver le corps deFederico Garcia Lorca dans les alentours de Grenade

battaient leur plein. Depuis, les archéologues ont jetél'éponge, faute de résultats, et les associations pour lamémoire en Espagne exhortent l'Etat à reprendre lesrecherches.

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