iSaveriani n. 107

Revue des Missionnaires Xavériens Édition française publiée par les confrères du Burundi,

du Cameroun-Tchad et de la RDC

(Mars 2019)

iSaveriani

2

SOMMAIRE

Carême 2019 ............................................................................................................................................3

VISITES AUX CIRCONSCRIPTIONS .................................................................................................5 Lettre à la Région xavérienne de la Sierra Léone ....................................................................5 Lettre à la Région Xavérienne du Mexique .............................................................................. 10

COMMUNICATIONS OFFICIELLES .............................................................................................. 19 Lettre de convocation de la COSUMA de l’Asie ...................................................................... 19 Ordre du jour pour la COSUMA de l’Asie .................................................................................. 20 Convocation de la rencontre des Centres des Études Continentales ........................... 24 Cause de canonisation « Martyrs de la fraternité » ............................................................. 25

ÉCHANGES ............................................................................................................................................. 27 Cahier « Parma negli anni », n. 22 ............................................................................................... 27 Saint Guido Maria nous oblige à parcourir les chemins spirituels de la mission ... 29 Réflexions après le cours sur les Pères de l’Église ............................................................... 31 Martyrs de la fraternité .................................................................................................................... 37

ACTIVITÉS DE LA DIRECTION GÉNÉRALE.............................................................................. 40 INFORMATIONS DE LA DIRECTION GÉNÉRALE .................................................................. 41

CONFRÈRES DÉFUNTS ..................................................................................................................... 42 P. Ercole Marcelli (1933-2018) .................................................................................................... 42 P. Mario Francesco Audisio (1936-2019) ................................................................................ 43 P. Vittorio Dalla Valle (1924-2019) ............................................................................................ 45 P. Sabino Gorostiaga Gonzalez (1935-2019) .......................................................................... 46 P. Flavio Bacchin (1946-2019) ..................................................................................................... 47

n. 107, mars 2019

3

Carême 2019

« Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim » (Lc 4,1-2).

Chers confrères,

Nous commençons le temps du Carême, temps liturgique qui a pour

objectif pédagogique de nous préparer à accueillir dans nos vies le mystère pascal, « source et sommet de la vie chrétienne ». Le mystère pascal est le point de départ, puisque c’est justement là que naît la nouvelle vie que nous recevons du Seigneur. C’est également le point d’arrivée parce que toute notre vie tend à devenir ce que, par nature divine, nous sommes, vie éternelle pour le salut de l’humanité.

Nous retenons utile de rappeler nos Constitutions, quand, en parlant du

vœu de Mission, elles nous disent : « Le départ, vécu comme un événement pascal d’une vie que l’on abandonne et d’une nouvelle vie qui commence, fait partie par lui-même du mystère du salut du monde » (C 19). Nous sommes dans la perspective pascale.

En tant que temps de préparation, d’entrainement, de recherche de la

juste direction, le Carême nous permettra, à la manière des sportifs qui se préparent pour une compétition, de parvenir bien préparés au moment de grâce qu’est la Pâques. Pour cela, l’Église nous donne trois moyens que nous trouvons dans l’Évangile selon Matthieu (cf. Mt 6,1…18), c’est-à-dire l’aumône, la prière et le jeûne.

La prière est notre style de vie, le souffle vital qui permet au corps de

pouvoir vivre avec vigueur et énergie. La prière est accompagnée par une attitude d’ouverture inconditionnée à Dieu : prier pour être chaque jour plus en communion avec Dieu et, par conséquent, avec l’œuvre de Dieu. La prière enrichit celui qui la fait, avec le don de la responsabilité, de l’ouverture, de l’engagement, voire de la joie profonde de se sentir aimé par celui qui t’a donné sa vie. La prière est faite dans la constance, dans l’intimité du cœur, dans le dialogue sincère et ouvert avec le Maître. Ainsi, la prière devient une nécessité quotidienne pour l’équilibre personnel, spirituel et apostolique.

iSaveriani

4

Évidemment, la Parole de Dieu occupe la place centrale dans la prière. Elle est écoutée, méditée, priée et incarnée dans la vie.

Le jeûne également est notre style de vie. Le jeûne physique purifie,

permet d’éliminer ce qui alourdit le corps, le rend souple et l’aide à retrouver son équilibre. Il en va de même pour le jeûne spirituel : celui-ci permet d’éliminer ce qui rend la vie selon l’Esprit, difficile et lourde, ce qui la rend naïve et déséquilibrée. Quand, avec le temps, la vigilance sur soi-même diminue, alors apparaissent des fentes, celles dont l’esprit du mal se sert pour entrer et s’installer. Une fois entré, ce sera lui à diriger nos pas. Jeûner veut dire vigilants sur soi-même, être intransigeant avec ce qui éloigne de la sensibilité pour les choses de Dieu. Cela veut dire abandonner les pratiques, les comportements, le langage, la manière d’employer le temps qui nous éloignent de l’amour de Dieu, de la manière d’être dans laquelle Jésus ne pourrait pas nous reconnaître (cf. Mt 7,21-23).

L’aumône est également notre style de vie. L’aumône est le remède contre

la tentation de cumuler. Il y a fondamentalement deux modes de vie : un centré sur soi, c’est-à-dire égocentrique, et l’autre centré sur l’autre, c’est-à-dire ouvert à la réalité du prochain en oubliant soi-même. L’aumône donc est l’expression de l’attitude vitale de celui qui vit enraciné en Dieu, dans sa Parole. L’aumône se traduit dans des gestes concrets de partage et de solidarité. Elle est l’expression d’une vie pauvre (cf. C 25-30).

Je souhaite à chacun de vous une sainte et féconde période de Carême. Ne

renvoie pas à demain ce que tu dois commencer aujourd’hui.

Fraternellement, Fernando García, sx

n. 107, mars 2019

5

VISITES AUX CIRCONSCRIPTIONS

Lettre à la Région xavérienne de la Sierra Léone

Visite Canonique : 20 novembre-9 décembre 2019

Très chers confrères, Merci pour la bienvenue fraternelle et chaleureuse dont nous avons été les bénéficiaires dans notre visite chez vous. Nous sommes très reconnaissants pour la fraternité et la joie que nous avons partagé dans la visite à vos communautés et pendant le Chapitre Régional. Nous avons fait l’expérience de la richesse et de la beauté d’être une seule famille, de partager le même charisme et la même mission. Des telles expériences sont pour nous inoubliables. Nous vous remercions en particulier pour le don de votre vocation missionnaire et pour le travail pastoral que vous continuez à vivre avec dévouement, zèle et persévérance. Nous avons pu constater combien, dans la plupart des cas, vous êtes contents et bien motivés dans votre être missionnaires en Sierra Léone et témoins de la fraternité universelle dans un contexte musulman. Vous êtes conscients des priorités de votre Circonscription et chacun de vous est en train de chercher de faire de son mieux malgré les difficultés que vous rencontrez dans votre travail d’évangélisation. Vous ne voyez pas seulement les problèmes mais aussi les opportunités, l’avenir et les raisons pour espérer et faire avancer la mission dans cette Région qui fut notre première Circonscription en Afrique. En vous écoutant, pendant que vous partagiez vos expériences avec nous, nous avons compris que vous êtes très conscients que la Sierra Léone est encore aujourd’hui, littéralement, un domaine de mission de première annonce, ce qui correspond très bien à notre charisme spécifique ad gentes. Il y a encore, comme quelqu’un d’entre vous l’a dit, un grand travail à faire pour ceux qui veulent travailler. Les activités ne manquent pas, certainement. Après notre visite, nous voudrions souligner quelques aspects de votre Région. La vie de prière L’importance et la nécessité d’une vie intense de prière pour un disciple du Christ sont hors discussion, d’autant plus pour un apôtre/missionnaire. Pour un missionnaire la prière n’est pas facultative, mais sa première activité : « La prière est l’activité principale du missionnaire » (C 43). La prière ne nous

iSaveriani

6

enlève pas ce que vraiment nous sommes et nous avons, mais au contraire, elle exprime ce que vraiment nous sommes, consolide notre identité missionnaire, nous fortifie et fait en sorte que notre ministère soit fructueux. Notre fécondité missionnaire ou pastorale ne dépend pas de ce que nous faisons mais de ce que nous sommes et de notre relation avec Dieu « De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi » (Jn 15,4). Jésus lui-même, notre Seigneur, nous en donne l’exemple. Malgré ce qu’il avait à faire, il ne se privait pas d’un moment de retrait pour demeurer avec le Père. Sans la prière, notre vie missionnaire est fade, privé du sens et d’éloquence, vide. Plus nous sommes proches à Dieu, plus nous serons authentiquement proches dans le rapport avec les personnes, et ce que nous ferons pour eux aura un sens. Les paroles de notre Fondateur dans la Lettre Testament n. 7 sont encore très significatives pour nous, ses fils. Nous citons seulement une idée : « En toute chose donc, c’est de lui que nous prendrons inspiration de telle sorte que nos actions extérieures soient la manifestation de la vie intérieure du Christ en nous ». C’est la prière qui fait la différence. Donc, nous soulignons l’importance de la prière communautaire qui doit être célébrée et faite avec dignité, décor et avec la participation de tous les confrères et qui devrait être préparée et présidée par tous à tour de rôle. Une mise en valeur spéciale devrait être donnée aux fêtes xavériennes. La vie communautaire Une bonne vie communautaire ne signifie pas seulement qu’il y a moins de problèmes en communauté mais elle implique même que notre amour réciproque et fraternel devienne un témoignage de ce que nous annonçons et que nous prêchons. C’est bien ce que les gens s’attendent de nous. Si notre vie communautaire est fragile, même notre annonce devient faible. Avec une vie communautaire carante nous nous appauvrissons en humanité et nous diminuons la force de notre ministère. Notre vie communautaire devrait être un évangile vivant. Nous avons remarqué qu’en général il y a un effort pour garder et améliorer la vie communautaire, pour respecter les moments communautaires (prière, repas, rencontres, etc.). La croissance personnelle et communautaire est un processus sans fin. Continuez à examiner les aspects où votre vie communautaire doit s’améliorer et ce que vous pouvez mieux faire, spécialement dans les relations parmi vous, dans le dialogue et dans la communication, dans la prière communautaire avec la participation de tous les membres de la communauté. Nous voudrions vous inviter à faire attention à la physionomie de votre Région en ce qui concerne le personnel. Pendant notre visite, le nombre officiel des confrères était 15, de huit nationalités, avec des confrères jeunes et âgés. Malgré la nécessité de plus de personnel, nous vous invitons à contempler cette diversité d’origines, d’âges, d’expériences et les différences comme une

n. 107, mars 2019

7

richesse, une force, une ressource, une bénédiction et une opportunité, et non pas comme un obstacle. Même si nous avons remarqué un bon esprit de famille, nous avons aussi observé qu’il y a quelques divisions pour des différentes raisons. Cela n’est pas édifiant et ne vous aide pas. Ce n’est ni constructif ni évangélique. Toutes les divisions sont diaboliques. Vous pouvez être différents et avoir des opinions différentes, mais cela ne doit pas vous conduire à oublier ce qui vous unit : le même charisme, la même mission, les priorités et les objectifs que vous avec en commun et que vous partagez. Nous vous invitons à vous concentrer sur ce qui est vraiment essentiel pour la mission et pour le parcours de la Congrégation. Nous vous rappelons aussi de veiller sur votre style de vie, en évitant tout ce qui peut vous mener à un esprit individuel et à des attitudes où chacun possède son argent, gère ses projets, ses zones pastorales, sa voiture, etc. Animation vocationnelle et formation Nous remarquons le parcours effectué et les efforts fournis dans le secteur de l’Animation Vocationnelle. Le travail fait en ces dernières années, est bien apprécié et il a frayé le chemin. Vous avez déjà une base sur laquelle continuer l’Animation Vocationnelle pour nos candidats. Nous vous invitons à élargir le domaine de l’Animation Vocationnelle à chaque confrère, à part celui qui est chargé particulièrement : chacun confrère doit être conscient qu’il est promoteur de vocations xavériennes. Nous vous recommandons de faire attention en particulier à la Formation. La Formation relève de la responsabilité de toute la Région, de tous les confrères et non seulement de ceux qui vivent dans la Maison de formation. Chacun peut contribuer et soutenir la Maison de formation (ou les étudiants) dans une manière ou une autre : spirituellement, matériellement, intellectuellement ou dans la pastorale, etc. Nous demandons au Conseil Régional et à la Commission de la formation de continuer à travailler sur le Directoire Régional de la Formation, en définissant et spécifiant la différence, le programme et la finalité de chaque étape formative (propédeutique et philosophie), en vous inspirant de notre Ratio Formationis Xaverianae. Formation permanente Nous apprécions comment le précédent Conseil Régional a promu et encouragé la Formation Permanente des confrères et le résultat positif obtenu. Nous vous encourageons et nous supplions de ne pas négliger la Formation Permanente au niveau personnel et communautaire. Nous tous, nous connaissons l’importance et les bénéfices d’une formation continue pour notre croissance personnelle et pour notre ministère missionnaire et pastoral. Par la formation permanente, nous renforçons et nous renouvelons notre vocation missionnaire, nous enrichissons nous-mêmes, les autres et la mission.

iSaveriani

8

Formation Permanente est continuer à demeurer disciples. Nous invitons le Conseil Régional à continuer à animer la Région en cet aspect. Amis des Xavériens et auto-suffisance économique Nous avons rencontré les Amis des Xavériens de la Sierra Léone et ils nous ont expliqué comment et pourquoi ils ont commencé le groupe. Ce sont des personnes venant de nos paroisses. Elles nous connaissent et nous les avons aidés à grandir. Ils sont reconnaissant pour ce que les Xavériens ont fait pour eux et avec gratitude, tel qu’ils nous l’ont dit, ils veulent rendre quelque chose en soutenant notre travail et la Maison de formation. Ils ont déjà commencé à partager les dépenses de la Maison de formation selon leurs possibilités. Il y a beaucoup de gens en Sierra Léone qui nous connaissent et qui nous apprécient. Nous avons aidé beaucoup d’entre eux en différentes manières et eux, ils sont contents de nous aider. Nous vous demandons de cultiver ces relations d’amitié et de ne pas avoir honte ou peur de demander une aide à ceux qui peuvent nous aider. Le groupe des amis qui existe déjà, devrait être accompagné, suivi et formé de manière qu’ils pourront mieux connaître notre charisme, notre mission et, d’eux-mêmes, pourra naitre quelques vocations au laïcat xavérien. Nous confirmons ce qui a été dit pendant le Chapitre Régional à propos de l’auto-suffisance économique, confiant que la Providence ne disparaitra jamais, et sans peur d’examiner votre style de vie et de voir ce que vous pouvez faire comme Région pour devenir indépendants financièrement. 70 ans de présence xavérienne en Sierra Léone En 2020, vous célébrerez 70 ans de notre présence en Sierra Léone. C’est un grand événement et une occasion pour remercier Dieu pour ce qu’il a réalisé à travers les Xavériens pour le peuple de la Sierra Léone, et aussi pour ce qu’il a fait pour nous pendant ces années. Les 70 ans n’ont pas été toujours pacifiques et beaux. Il y a eu aussi des défis et des tempêtes à affronter (onze années de guerre, l’Ébola, l’instabilité politique, la mort de quelques confrères, etc.). Ces moments critiques et dangereux ont été une opportunité et des occasions favorables pour rester avec les gens, des moments privilégiés de témoignage en restant parmi eux. « Le Seigneur ne pouvait pas être aussi bon envers nous » (LT 1). L’événement des 70 ans, n’est pas seulement une célébration du passé et la mémoire de beaucoup d’événements, mais aussi et spécialement un moment pour renouveler votre vocation missionnaire, la joie de votre consécration au Seigneur et votre passion pour la mission. C’est un moment de bénédiction et une opportunité pour renforcer et consolider quelques priorités (Animation Vocationnelle, Formation, Dialogue interreligieux), pour qualifier ainsi davantage notre présence et faire en sorte que notre charisme s’enracine dans le Pays. Nous invitons le Conseil Régional à planifier et organiser quelques

n. 107, mars 2019

9

activités spéciales en relation à notre charisme, notre histoire et présence en Sierra Léone, activités qui mettront en relief cet événement. Entretien des structures En visitant vos communautés, nous avons remarqué une certaine négligence dans l’entretien des structures où vous habitez. Vous devriez faire plus attention à l’entretien et à la propreté de la maison et de la cour. Un bon soin de la maison est un signe d’une communauté saine, d’un accueil respectueux pour nos amis et visiteurs. Une attention spéciale devra être réservée pour les lieux publiques (chapelle, bureaux, réfectoire, salles de rencontres, etc.) Restructuration Malgré quelques peurs et incertitudes chez l’un ou l’autre parmi vous, nous vous encourageons à continuer le discernement à propos de l’invitation du XVII Chapitre Général autour du changement juridique de votre Circonscription, de Région à Délégation (XVII CG 92.1). Merci une fois de plus pour le don de votre présence dans notre famille missionnaire et nous souhaitons à chacun de vous un fructueux 2019 qui vient à peine de commencer. Notre gratitude à la Direction Régionale passée pour le travail effectué et bon courage à la nouvelle équipe. Que notre Saint Patron, François Xavier et notre Fondateur, St Guido Maria Conforti, puissent continuer à intercéder pour vous dans vos activités missionnaires et dans votre parcours. Bien fraternellement,

Fabien Kalehezo T’chiribuka, sx Eugenio Pulcini, sx

iSaveriani

10

Lettre à la Région Xavérienne du Mexique

Visite Canonique du 18 novembre au 29 décembre 2018

Quand il eut fini de parler, Jésus dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche ». Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. » (…) A cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. » (…) Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. »

Chers frères, Au terme de la visite que nous avons fait à la communauté xavérienne du Mexique, nous voudrions tout d’abord remercier de l’accueil que vous nous avez réservé de manière très fraternelle. Nous nous sommes sentis « frères parmi les frères ». Merci. Nous voudrions, en ce qui suit, partager avec vous quelques points que nous considérons importants pour nous aider à qualifier davantage et de la manière plus belle la présence xavérienne en ce beau et grand Pays qui est le Mexique. 1. Présence xavérienne au Mexique. Il y a 68 ans, les Xavériens arrivèrent à Mazatlán. C’est un devoir de remercier tous les Xavériens, compagnons de route, dont beaucoup d’entre eux sont déjà dans la Maison du Père : ils sont passés par cette Région en donnant leur vie par amour au Seigneur et à la Famille Xavérienne. L’aujourd’hui est le fruit de cette présence historique. Remercions et reconnaissons ce que nous avons reçu et, donc, de qui nous le tenons et d’où nous venons. 2. Concernant la dimension Christocentrique. Le principe et le fondement de notre vie est Jésus Christ. Nous pouvons prendre l’inspiration d’un arbre. L’arbre est ce qu’il est en vertu de cette partie invisible qui se cache dans la terre : les racines. Sans cela, il n’y aurait pas la vie, ni les feuilles, ni les fruits. Ainsi est la présence du Seigneur dans notre vie : sans Lui, rien n’existe, pas de vie, pas de fruit. Au commencement de notre histoire sacrée, il est arrivé qu’une rencontre personnelle avec le Seigneur a touché notre cœur, nos sens et notre volonté. En nous mettant en route comme Abraham, sans trop savoir où nous allions, mais avec la confiance qu’il nous indiquait l’horizon, il nous a fait sentir sa présence en

n. 107, mars 2019

11

nous accompagnant. Il est donc nécessaire, non seulement de farder, mais encore plus de grandir continuellement dans la fidélité à cette première rencontre. Pour cela, rappelons-nous quelques exercices essentiels et fondamentaux, connus de tous. De temps en temps, faisons mémoire de cette première rencontre, en la réactualisant. Prière personnelle. Sainte Thérèse disait que prier est « un rapport intime d’amitié, un entretien fréquent, de seul à seul, avec Celui dont nous savons d’être aimés » (V 8,5). La Parole de Dieu quotidienne. La Parole de Dieu est le don que Dieu nous donne chaque jour pour entrer progressivement dans son cœur, dans ses pensées, dans ses décisions. À travers l’Esprit, la Parole que nous écoutons entre dans notre propre chair, en nous transformant une seule réalité avec elle. Écoute attentive, méditation/réflexion, prière, application à la vie. C’est ce chemin vers la transfiguration de notre réalité humaine en celle de Dieu. Les sacrements. En particulier, l’Eucharistie et la Réconciliation. La célébration quotidienne de l’Eucharistie fait mémoire de Jésus, de sa vie, de sa présence aujourd’hui. En célébrant l’Eucharistie, comme Jésus, l’Esprit nous transforme eu Eucharistie, pain rompu et sang versé pour le salut de l’humanité. À travers le sacrement de la Réconciliation, nous reconnaissons, en premier lieu, toute la grâce de Dieu dans nos vies, et, par la suite, nous voyons, nous nous rendons compte de notre réalité d’argile, et nous la confessons, parce que nous croyons dans le pouvoir salvifique de Dieu. De même que le corps physique a besoin de la toilette quotidienne, ainsi notre côté caché a besoin du nettoyage spirituel. Ensuite, ce sacrement de la Réconciliation nous rappelle que nous appartenons à l’Église et que chaque acte a un impact sur elle. Nous ne sommes pas des électrons solitaires. L’examen de conscience, la relecture de la journée, la prière de l’Alliance. Ce sont les différentes manières de dire la même réalité, à savoir : au terme de la journée, ouvrir le cœur au Seigneur et lui présenter tout ce que nous avons vécu. Accompagnement spirituel. Avoir un ami spirituel avec qui je partage ce que je vis, je sens, je pense, j’envisage. L’ami spirituel est comme le miroir qui m’aide à me voir tel que je suis et non pas tel que je pense être. Formation permanente. Elle fait partie de notre vie quotidienne. Être missionnaires aujourd’hui exige une préparation continue en tous les domaines pour pouvoir présenter avec compétence et crédibilité le trésor qui a été confié à nos mains. 3. Concernant le visage humain du Xavérien. Cette dimension mérite une attention particulière, parce que la vérité d’une vie spirituelle resplendit en une humanité réussie, sauvée par la grâce de Dieu.

iSaveriani

12

« Si tu veux connaître Dieu, avant tout apprends à connaître toi-même », disait Evagre le Pontique. La conscience de ce que je suis réellement, et non pas de ce que je crois être, c’est, d’un côté, la condition pour recevoir la grâce de Dieu et, de l’autre, le fruit de la même grâce divine. La Parole de Dieu le dit à maintes reprises : Dieu veut nous sauver. « Que veux-tu que je fasse pour toi ? ». « Seigneur, que je voie ! » Et Jésus lui dit : « Retrouve la vue ! Ta foi t’a sauvé. » À l’instant même, il retrouva la vue, et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu (Lc 18,42-43). Toutefois, il est bien vrai qu’Il peut sauver quand nous manifestons et désirons clairement ce pour quoi nous voulons être sauvés. Pour grandir dans l’amour et dans la connaissance de Dieu, il faut donc, comme conditio sine qua non, se connaître, se rendre conscients, se familiariser avec notre « humus » : pensées, paroles, modes d’agir, comportement, sentiments, affections, passions, omissions… Se rendre conscients pour présenter tout au Seigneur et, avec la grâce de l’Esprit et le travail personnel, purifier et mettre en ordre tout dans l’unique objectif de notre vie : être témoins de l’amour de Dieu au cœur de l’humanité. Et, nous le répétons, le premier et le plus important témoignage que nous donnons de Dieu est celui d’une humanité qui reflète la divinité. 4. Concernant la finalité missionnaire. Il est juste et bon de nous rappeler le charisme xavérien dans l’Église, tel qu’il est exprimé dans nos Constitutions. « La fin unique et exclusive de l’Institut est l’annonce de la Bonne Nouvelle du Règne de Dieu aux non-chrétiens » (C 2). « Du fait de notre charisme spécifique, nous sommes envoyés aux populations et aux groupes humains non-chrétiens, en dehors de notre milieu, culture et Église d’origine. Fidèles aux préférences du Christ, nous nous adressons, en particulier, parmi les non-chrétiens, aux destinataires privilégiés du Règne : les pauvres, les faibles, les marginaux de la société, les victimes de l’oppression et de l’injustice » (C 9). « Dans l’Église et pour le Règne de Dieu, nous recevons de l’Esprit le don d’assumer, comme engagement propre et exclusif, la charge de l’évangélisation des non-chrétiens. À cela nous nous dédions par un vœu spécifique qui nous consacre totalement au Père et nous fait prendre part à la mission du Fils » (C 17). Il est nécessaire de rappeler de cela pour nous confronter sans cesse et pour que nos activités et projets puissent répondre pleinement à ce que nous sommes. Dans le Statut de la Région Xavérienne du Mexique, au n. 3, sont indiqués les objectifs de la présence xavérienne au Mexique. On le dit en ces termes : « La Région réalise sa finalité exclusivement missionnaire en assumant les objectifs suivants.

n. 107, mars 2019

13

L’Animation Missionnaire du Peuple de Dieu, selon la manière qui convient aux invités et dans la manière la plus adaptée pour susciter et cultiver la vocation missionnaire parmi les adolescents et les jeunes. La formation Xavérienne de ceux qui se sentent appelés par Dieu à se consacrer directement à l’œuvre missionnaire dans l’Institut Xavérien. Le soutien fraternel aux missionnaires qui se trouvent dans les missions. Dans le cadre des objectifs qui précèdent, les Xavériens au Mexique assument des activités d’apostolat et d’enseignement ». Dans le Directoire Régional de l’Animation Missionnaire et Vocationnelle, au n. 2, il est écrit : « L’AMV partie intégrante et essentielle de notre charisme et de notre présence et mission au Mexique, a comme objectif fondamental : reconnaître, éveiller et porter à maturité, dans l’Église locale, sa dimension missionnaire, de manière qu’avec l’apport de notre charisme missionnaire, tout baptisé s’approprie de l’idéal missionnaire, s’ouvre à l’intérêt pour connaître la réalité missionnaire, collabore à travers des initiatives concrètes et parvienne, éventuellement à une réponse vocationnelle ». Dans les lignes d’action, au n. 27, nous lisons : « Nous sommes appelés à promouvoir un style de vie missionnaire dans nos communautés xavériennes, pour que toutes les activités, formatives ou pastorales soient-elles, suscitent l’intérêt pour la mission ». Le n. 28 parle des « stratégies » : « Faire de nos communautés xavériennes des centres de rayonnement de l’esprit missionnaire ». Nous considérons toujours la Communauté Locale comme le premier sujet de l’AMV, comme l’indique le n. 29 : « La communauté locale, encouragée par le Supérieur, est le sujet de l’AMV, en communion avec l’Église locale. Les confrères de la communauté locale, dans le respect de leurs rôles, sont tous impliqués dans l’AMV, avant tout par le témoignage de leur vie ». Il en ressort, donc, que l’AMV et la Formation des futurs Xavériens, sont les deux objectifs centraux de la présence xavérienne au Mexique. Évidemment, cela fait partie de notre charisme (cf. C 15, 16, 52). Nous voulons en ce moment insister sur quelques points que nous considérons importants pour pouvoir servir davantage le charisme xavérien. Toutes les activités qui se font au niveau personnel, local et régional, doivent être orientées à cette finalité missionnaire ad gentes et ad extra. D’autres activités, aux marges de la finalité principale, doivent être considérées comme des activités parasites, dans le sens qu’elles enlèvent des forces à la première activité. La communauté locale est le premier sujet de l’AMV. Chaque Xavérien qui la compose est au service de l’AMV. Dans des temps difficiles, comme ces derniers, il nous faut la fidélité à la vocation reçue, de la créativité, de l’enthousiasme, joie et sérénité. Il faut encore jeter le filet, même si la nuit précédente nous n’avons rien trouvé. Tout cela dépend en grande partie de la santé de nos racines.

iSaveriani

14

Un accent particulier doit être mis sur les adolescents et les jeunes en formation. C’est le Seigneur qui nous les donne. Il nous est demandé de les accompagner, comme vous le faites. Avec amour, compréhension, proximité, comme des parents qui ont le privilège et la responsabilité d’éduquer et de former leurs enfants Concernant les Collèges, nous mettons en valeurs positivement le parcours que nous sommes en train de faire et qui se voit dans les Lineamenta et dans le Directoire Régional des Collèges Xavériens. Au n. 2, nous lisons : « En cette manière, les Collèges Xavériens sont appelés à devenir des centres d’animation missionnaire et vocationnelle, dans lesquels se donne une éducation intégrale, de qualité et d’excellence, avec le seul but de préparer des personnes qui s’insèrent avec ferveur dans la mission d’humanisation et d’évangélisation de l’Église, comme chrétiens engagés à la construction d’un monde meilleur et dans la recherche de faire du monde une seule famille ». En particulier, nous soulignons les points suivants. Ne nous limitons pas à une pastorale sacramentelle. Pensons à l’élaboration d’un projet éducatif qui ait comme terme de comparaison le projet du Règne de Dieu, qui voit la vie comme vocation au service de l’humanité, en faisant comprendre graduellement aux enfants, adolescents et jeunes. Donnons une forme pédagogique à ce qui se dit aux numéros 8-11.23-24. Insérons en ce projet éducatif la proposition vocationnelle xavérienne. Les parents des élèves seront impliqués dans ce projet éducatif. Continuons à développer le parcours d’identification xavérienne commencé avec les enseignants. « La communauté locale, présidée par le Recteur et sous la dépendance de la Direction Régionale, est la responsable du Centre » (41c). 5. Concernant la consécration religieuse. Notre père et fondateur Guido M. Conforti a mis comme fondement de notre spiritualité « la vie apostolique vécue dans la profession des conseils évangéliques » (C 3). Et nos Constitutions affirment très clairement : « Pour vivre et exprimer plus radicalement notre consécration à la mission, nous nous mettons à la suite du Christ par les vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance. La vie apostolique et la vie religieuse sont pour nous un charisme unique et inséparable » (C 18). Donc, pour nous les Missionnaires Xavériens, la vie apostolique et la vie religieuse sont les deux revers de la même médaille. Il est important de garder à l’esprit notre identité. Soyons fidèles à la parole donnée le jour de notre profession religieuse-missionnaire. Pour cela, il est nécessaire de combattre de toutes ses forces contre le danger de la relativisation, de l’adaptation « au monde présent » (Rm 12,1-2), à ses fragilités, à une vie religieuse « au service personnel », selon « mon interprétation ». La consécration dans la vie religieuse, vécue dans la fidélité quotidienne au oui du Seigneur, est transparence du Règne de Dieu. Rappelons quelques éléments importants en chacun des trois vœux.

n. 107, mars 2019

15

PAUVRETÉ. Rappelons-nous du Directoire Régional des Biens Matériels : « Aimons la pauvreté qui est le premier renoncement que le Christ exige de ceux qui veulent être parfaits et qui se proposent de le suivre de près » (3). Pauvreté personnelle et communautaire. « La pauvreté consacrée, dans ses dimensions évangélique, canonique et sociale, se construit au niveau personnel, au niveau de la communauté locale et au niveau plus élargi de la Région et de toute la Congrégation Xavérienne » (5). Critères pour le style de vie. « Dans son projet communautaire qui ordonne la vie interne et l’engagement apostolique, la communauté, sous le guide du Supérieur, fixe quelques critères pertinents à son style de vie : elle tient compte du milieu dans lequel elle se trouve, elle planifie et vérifie de manière communautaire l’administration. En particulier, chaque année, elle fait son programme administratif et vérifie le bilan de ses dépenses » (7). Coresponsabilité. « Chaque confrère se sent coresponsable dans l’actuation du programme économique établi » (8). Ici on renvoie à C 109 : « Notre Congrégation, pour sa vie interne et le développement de son activité évangélisatrice, compte sur l’affectueuse Providence de Dieu et demande à chacun de ses membres de concourir par son travail et sa participation active à procurer les moyens nécessaires à cette fin ». Activités, permissions et relations économiques : « Chaque confrère contribue par son travail et ses capacités à la vie, au développement et à l’activité de sa communauté et tient une comptabilité exacte et diligente de tout ; il demande les permissions aux Supérieurs et, chaque mois, il lui remet sa relation économique » (cf. RG 28.4). Exhortation finale. « Chaque communauté aura le courage évangélique de se détacher du superflue et de partager aussi ce qui peut être nécessaire, s’il en faut. Elle établira sa sécurité dans la Providence de Dieu, parce que rien ne manquera à ceux qui ont tout quitté pour suivre le Seigneur » (cf. CT 4 ; C 109). « Le milieu dans lesquels nous travaillons aujourd’hui, exige particulièrement ce témoignage de détachement et de communion » (29). La limitation des biens. « Pour vivre le détachement et la confiance dans la Providence, la communauté xavérienne locale, au terme de l’année, de son excédent actif peut conserver le 30% du budget prévisionnel de l’année suivante. Ce qui excède sera remis à l’administration régionale » (30). Une attention particulière mérite la Caisse Commune de la communauté locale et régionale. C’est le signe, l’expression de la vérité et de la force de l’Évangile dans notre vie, c’est le signe dans lequel s’exprime visiblement et réellement la fraternité. Elle demande fidélité, participation active, amour envers elle. Son ennemi principal est sans doute l’argent personnel, ce qui reste caché à la communauté/fraternité. Merci pour votre solidarité économique, matérielle, avec les autres Circonscriptions, comme vous manifestez dans le Carême Missionnaire, dans l’aide aux Xavériens qui sont en mission ad extra… Gardez toujours vivante

iSaveriani

16

cette solidarité. Regardez toujours ceux qui vivent plus éloignés et qui sont dans le besoin. OBÉISSANCE. Nous entendons l’obéissance comme disponibilité au projet de Dieu dans la médiation de la famille xavérienne. « Aux autres villes aussi, il faut que j’annonce la Bonne Nouvelle du règne de Dieu, car c’est pour cela que j’ai été envoyé » (Lc 4,43). Merci à vous tous qui avez manifesté votre disponibilité pour sortir ou rentrer dans la mission ad extra. En tenant compte de la programmation régionale, on fera un programme de sortie ad extra. CHASTETÉ. « (…) il y en a qui ont choisi de ne pas se marier à cause du royaume des Cieux. Celui qui peut comprendre, qu’il comprenne !” (Mt 19,12). Vivre en chasteté pour le royaume des Cieux. « La vocation missionnaire demande à nous tous une disponibilité totale pour le service de l’Évangile » (C 20). « Par le célibat, nous adhérons à Dieu d’un amour sans partage, nous nous disposons à accueillir avec un plus grand empressement son invitation qui nous appelle à laisser notre terre et notre parenté pour porter l’Évangile aux non-chrétiens et nous ouvrons notre cœur à tous, dans un vif sentiment de fraternité et de paternité pastorale » (C 21). La chasteté demande d’aimer passionnément, sans réserve, notre vocation/consécration. Comme Jésus, être des personnes libres, proches, humaines qui aiment et qui s’engagent. La chasteté est fécondité pour le Royaume de Dieu ; elle implique la paternité spirituelle. Quand on perd le désir d’engendrer la vie nouvelle, la chasteté n’a pas de sens. Il est donc important que tout ce qu’on fait, ait une finalité générative pour le Royaume de Dieu. 6. Concernant l’appartenance à la famille Xavérienne. Jadis, nous avons connu la famille xavérienne, elle nous a ouvert la porte et nous a accompagné en donnant forme à l’appel du Seigneur dans notre vie. Aujourd’hui, cette famille xavérienne est la nôtre, elle nous a donné un nom et nous lui appartenons. La première chose que la famille nous demande est de l’aimer : son histoire, le passé et le présent, le charisme reçu dans l’Église, les frères qui la composent, les activités qu’elle assume, les personnes qui élargissent le cercle familial. On demande de développer le sens d’appartenance en soulignant l’honnêteté qui se manifeste particulièrement dans l’engagement quotidien, dans la fidélité au service qui nous a été confié. Un élément important dans la famille xavérienne est la vie fraternelle en communauté, la fraternité. Nous soulignons ici quelques attitudes pour continuer à grandir en elle. Vivre fraternellement, comme des frères qui s’aiment bien, s’apprécient, collaborent ensemble, s’entraident et s’enrichissent mutuellement, parlent

n. 107, mars 2019

17

bien et positivement du frère. Ce dernier est accueilli comme un don du Seigneur, que nous n’avons pas choisi mais que le Seigneur nous a donné. La prière pour le frère, pour la communauté : nous nous engageons à le bénir, à le confier au Seigneur en lui souhaitant le mieux qu’il puisse donner. Respecter et aimer le PCV. Le Statut de la Région dit au n. 7 : « Au commencement de l’année communautaire, la communauté se réunit dans un climat de prière, de fraternité et de recherche sincère pour réfléchir sur son PCV et programmer les activités de chaque confrère dans les différents secteurs. Elle fie les dates du calendrier et le moment de révision du PCV ». Prière communautaire quotidienne. « En chacune des maisons xavériennes se cultive la vie de prière personnelle et communautaire. Les confrères se réunissent au moins une fois par jour pour une rencontre de prière communautaire et une fois par semaine pour la concélébration ou adoration eucharistique, selon les finalités suggérées par le Fondateur (Statut, n. 9). Rencontre communautaire hebdomadaire. « Chaque communauté a une rencontre hebdomadaire, dans laquelle on favorise la coresponsabilité, la communication et la solution des problèmes qui surgissent. Dans chaque rencontre, on prend note des choses les plus importantes » (Statut, n. 8). 7. Formation permanente, ou bien, la disponibilité constante à

être formés. Nous reprenons le premier point de la Lettre de la DG à la Région du Mexique, après la visite de 2015. « La formation de base doit former le Xavérien pour qu’il soit capable et qu’il soit disposé à se former pendant toute sa vie, avec humilité, désir de s’améliorer, disponibilité et amour pour la vérité. Il est indispensable qu’il soit disponible à se laisser former. Chaque confrère assumera, en première personne et avec une bonne volonté, l’engagement de se former continuellement comme personne, missionnaire et xavérien. La région du Mexique a un bon programme régional de Formation Permanente, mais il faut que les communautés continuent à motiver les confrères pour continuer à grandir dans ce domaine ». L’attention que la Région donne à la formation permanente se voit dans l’organisation du Secrétariat de la Spiritualité et Formation Permanente (cf. Statut, nn. 40-44). CONCLUSION Nous sommes venus comme des frères et nous avons été accueillis comme tels. Merci pour le temps que vous nous avez accordé. Merci pour tout ce que vous êtes en train de réaliser, pour votre dévouement quotidien. Merci en particulier au Supérieur Régional, p. Juan Antonio Flores, qui, avec son Conseil, anime et accompagne la Région.

iSaveriani

18

L’année prochaine, en juillet 2020, nous commencerons une année jubilaire dans notre famille xavérienne, en faisant mémoire du centenaire des Premières Constitutions et de la Lettre Testament. Que ce soit une année de grâce pour pouvoir renouveler l’appel du Seigneur en cette famille religieuse/missionnaire qui est née de la confiance que l’Église a mis en cette famille, en reconnaissant le charisme présenté par notre père et fondateur, St Guido Maria Conforti. La protection maternelle de Notre Dame de Guadalupe, notre Mère, vous accompagne et vous conduise dans le chemin de son Fils, le Royaume de Dieu. Fraternellement,

Fernando García Rodríguez, sx Javier Peguero Pérez, sx

Rome, 9 février 2019

n. 107, mars 2019

19

COMMUNICATIONS OFFICIELLES

Lettre de convocation de la COSUMA de l’Asie

Rév. Supérieurs de Circonscription de l’Asie P. Gobbi Giacomo (BD), P. Brai Alessandro (TH), P. Perozzi Giuliano (CH), P. Codenotti Claudio (JP), P. Borelli Emanuele (PH), P. Wahyudiyanto Anton (ID) Objet : annonce et convocation de la COSUMA de l’Asie Chers confrères, Recevez avant tout une cordiale salutation de la DG. À travers cette lettre, je souhaite vous informer que le père Général, après avoir écouté son Conseil, entend donner suite à ce qui a été demandé au XVII CG 95, c’est-à-dire de « convoquer au niveau continental, pendant son mandat, une rencontre entre Supérieurs Régionaux ». Une telle demande a été contemplée dans la Programmation de la DG (iSaveriani 102, p. 13). Concernant les participants, même si nous continuons à donner à cette rencontre continentale le nom de COSUMA (Conférence Supérieurs Majeurs), il nous a semblé opportun, utile et sage d’inviter également les Vice-Supérieurs : cette présence plus élargie permettra, à notre avis, d’avoir un regard plus ample sur la réalité de notre Famille et une capacité d’orientations plus opportuns et selon notre charisme. Pour cela, par cette lettre, sont convoqués pour cette rencontre les Supérieurs et les Vice-Supérieurs des Circonscriptions Xavériennes de l’Asie. Les données à retenir, de manière que cet événement xavérien entre dans l’agenda et devienne également une occasion d’animer les confrères à propos des thèmes de l’O.D.J. que vous parviendra bientôt, sont les suivantes : Lieu : Indonésie, Jakarta (Maison des Sœurs Chanoussiennes – Bintaro) Date : du 12 au 19 novembre 2019 (de mardi à mardi). Participants : Supérieur et Vice-Supérieur des Circonscriptions Xavériennes de l’Asie. D’ici peu, suivront les informations autour des thèmes de l’Ordre du jour, ainsi que la logistique du voyage et du séjour, etc. En vous remerciant pour le précieux service que vous offrez à notre Famille, je vous souhaite une abondante effusion de l’Esprit Saint. Fraternellement,

P. Mario Carmelo Mula, Vicaire Général Rome, le 08 février 2019

iSaveriani

20

Ordre du jour pour la COSUMA de l’Asie

Rév. Supérieurs de Circonscription de l’Asie P. Gobbi Giacomo (BD), P. Brai Alessandro (TH), P. Perozzi Giuliano (CH), P. Codenotti Claudio (JP), P. Borelli Emanuele (PH), P. Wahyudiyanto Anton (ID) Objet : Ordre du jour pour la COSUMA 2019 de l’Asie Chers confrères, Recevez une cordiale salutation de la part de la DG. Après vous avoir convoqués pour la rencontre des Supérieurs de Circonscription pour la COSUMA 2019 de l’Asie, le Père Général, après avoir écouté son Conseil, propose que les participants échangent et approfondissent certains thèmes, peut-être urgents, mais certainement importants pour la vie et la mission des Xavériens qui vivent notre charisme dans le continent asiatique. La Direction Générale, dans son service d’animation et de communion de la Congrégation, et donc aussi au moment de convoquer des rencontres comme celui-ci, veut rappeler l’importance de quelques attitudes fondamentales, comme celles présentées dans les numéros 7 et 22 du XVII CG :

7. Les appels réitérés du Pape François à la mission et à la manière d’être

missionnaires, nous invitent d’une part à collaborer à un processus de

métanoia ecclésial (cf. RMi 49), d’autre part à reconnaître que nous aussi,

de même que toute l’Église, avons besoin d’une profonde conversion. En

effet, nous devons reconnaître que ne nous ne situons plus dans une

position d’avant-garde : nous sommes plutôt mis au défi par le Magistère

pontifical pour rediscuter nos visions, notre manière d’être, notre

spiritualité, nos projets. Nous aussi donc, nous avons besoin « d’une forte

secousse qui nous détourne de la position d’être bercés dans les conforts,

dans le relâchement et dans l’insouciance »1, aux termes « d’un processus

résolu de discernement, de purification et de réforme » (EG 30).

1 V CONFÉRENCE GÉNÉRALE DE L’ÉPISCOPAT LATINO-AMÉRICAIN ET

DES CARAÏBE, Document d’Aparecida (31 mai 2007), 362.

n. 107, mars 2019

21

33. Résistance au changement. Le XVI Chapitre Général a lancé une

impulsion à rechercher un repositionnement. On remarque qu’elle a été

accueillie seulement en quelques Régions qui l’ont assumée avec des

décisions concrètes et créatives. Cette résistance au changement semble

indiquer la nécessité d’une réforme radicale dans notre mentalité, ainsi

qu’à l’égard de nos activités et structures, afin de nous aligner au « projet

audacieux ». Nous sommes convaincus que, pour autant qu’on convoque et qu’on célèbre des rencontres, sans ces attitudes, sans cette « Spiritualité du changement » nous n’irons pas très loin. Nous vous exhortons donc à ce que la préparation à cette rencontre continentale soit une réflexion diligente et concrète sur les « difficultés au changement » et sur un processus nécessaire de « métanoïa ecclésial », et, pour nous, de « métanoïa xavérien ». Tandis que les époques changent, il nous est indispensable de changer nous aussi, pour être toujours aptes et à la hauteur du charisme xavérien pour l’aujourd’hui et à l’aujourd’hui de la Mission ad gentes. Le thème général est le suivant : « En continuité avec les Chapitres Généraux XVI et XVII, en Asie, quelle réponse, comme Xavériens, donnons-nous à la Mission ad gentes ? » Le déroulement des travaux en assemblée devrait respecter les étapes suivantes :

a) Une brève présentation de sa Circonscription : confrères qui la composent et activités principales (même à travers des PowerPoint).

b) La présentation d’une Relation avec des réponses aux questions suivantes :

- Activités qui nous caractérisent. En nous référant au thème général de cette COSUMA 2019 Asie, à savoir la Mission ad gentes et aux inputs reçus des deux derniers Chapitres Généraux, quel est le parcours effectué dans la Circonscription autour de ces points qui caractérisent davantage notre présence dans le continent asiatique : première annonce, dialogue interreligieux, paroisse xavérienne missionnaire, animation missionnaire et vocationnelle, formation des vocations ad gentes, identité charismatique et interculturalité de nos communautés locales, pastorales spécifiques ?

- Connaissance et perceptions réciproques. Par rapport au thème général de la mission ad gentes, quelle est l’action plus significative que votre Circonscription est en train de poursuivre ? Y a-t-il quelques actions significativement nouvelles ? Et quelle est celle des autres Circonscriptions

iSaveriani

22

d’Asie que vous percevez comme « nouvelle » et digne, peut-être, d’être « copiée » ?

- Collaboration réciproque. Comment voyez-vous et évaluez vous la qualité de la collaboration et des échanges entre les Circonscriptions asiatiques : échanges de personnel, formation permanente, collaboration économique, etc. Peut-on faire davantage ? Avec quelles modalités ? À quel niveau ?

- Projection vers l’avenir. Comment prévoyez-vous la réalité de voter Circonscription, par exemple, d’ici 10 ou 15 ans ? Nombre des confrères, nombre des communautés, priorités xavériennes, regroupement avec une autre Circonscription, fermetures, renforcements…

c) D’autres thèmes :

- Configuration de notre présence dans le continent asiatique. Le XVII CG lance une invitation à la fois les Circonscriptions (n.92§1) et à la Direction Générale (n. 92§2) :

§ 1. les Circonscriptions à engager la réflexion, d’ici la prochaine COSUMA,

sur les possibles regroupements (plusieurs Circonscriptions forment une

seule Régions) ou changements de statut juridique (passage de Région à

Délégation) ;

§ 2. la Direction Générale à établir une série de critères pour le regroupement

ou le changement du statut juridique ; de promouvoir le discernement

dans les Circonscriptions pour en décider, ensuite, le maintien ou le

changement selon le Règlement (« Le changement du statut juridique de

Région à Délégation et vice-versa relève de la compétence de la Direction

Générale » RG 82.1). En cette COSUMA de l’Asie, en vue de la COSUMA inter-capitulaire, il faut commencer une étude approfondie sur cet aspect qui comporte pour la Congrégation, et non seulement en Asie, un ensemble de défis, difficultés, opportunités, etc. - Le Xavérien Frère. Faisons-nous une animation à propos de la vocation

du Frère Xavérien ? Quelle forme de service missionnaire ou de présence est-il possible pour le Xavérien Frère, en Asie ?

- Formation Permanente. Programme de chaque Circonscription. Collaboration possible entre les Circonscriptions d’Asie sur ce thème : partage du parcours, en pensant ensemble les différentes étapes, les contenus et les modalités (cf. Rencontre des Jeunes sx d’Asie – Manille 2018). La FP est un thème de plus en plus urgent et important.

- Centenaire de nos Constitutions. La DG dans sa Programmation du mandat, au point 2.2 écrit ceci : « En suivant l’esprit du document sur l’Identité xavérienne, nous pensons de donner une importance particulière au premier centenaire des premières Constitutions et de la Lettre

n. 107, mars 2019

23

Testament qui coïncide avec le 125ème anniversaire de la fondation de l’Institut, en y consacrant une année complète, une année jubilaire, de juillet 2020 à juillet 2021 ». Pour une animation efficace de la Congrégation, au niveau local et général, quelles initiatives suggérer ou adopter ?

- Personne et rôle du Supérieur de Circonscription. Il nous semble important de profiter de cette rencontre pour revoir ensemble la personne et le rôle du Supérieur de Circonscription, ainsi que quelques tâches pratiques qui lui sont confiées (cf. Vademecum, SG 5.6.7).

- Auto-prise en charge. C’est un engagement urgent et incontournable, en tenant compte de l’invitation claire de la part du XVII CG à arriver à la « Caisse commune totale ». Partage entre les Circonscriptions d’Asie.

- Existence et/ou constitution du Laïcat xavérien en chaque Circonscription. Selon le XVII CG, dans son Doc. N. 4, il est demandé de constituer le Laïcat sx en chaque Circonscription. Dans ta Circonscription, où en êtes-vous dans ce processus ? Combien les Laïcs sx sont-ils impliqués ? RELATION La Relation ne dépassera pas 4 feuilles (A4, caractère 12, interligne 1,5) ; langue : italien ou anglais (il est utile de présenter les deux versions car cela nous facilitera la publication dans le site de la DG). La relation sera envoyée à la Direction Générale (P. Eugenio Pulcini : pulcini@saveriani.org) d’ici le 31 juillet 2019. ARRIVÉE, SÉJOUR ET DÉPART

- Arrivée : à l’aéroport de Jakarta. Les dates du vol d’arrivée et de départ de l’Indonésie peuvent être communiqué directement au p. Antonius Suhud (prokurator.xaverian@gmail.com) ou au p. Anton Wahyudiyanto (antonwahyudisx@gmail.com) supérieur régional de l’ID. Nous vous demandons d’arriver au plus tard le 11 Novembre pour le repas de midi.

- Visa : les citoyens de 169 pays (https://topbali.com/indonesia-free-visa-entry/) qui se rendent en Indonésie pour tourisme, peuvent rester au Pays pendant 30 jours et ils n’ont pas besoin de visa s’ils entrent de l’aéroport de Jakarta, avec ticket d’aller-retour.

- Langue : compte tenu des participants, on parlera en anglais ou en italien. - La COSUMA 2019 de l’Asie se déroulera à Jakarta, du 12 au 19 Novembre

2019, dans la Maison des Sœurs Chanoussiennes, au Bintaro (près de notre maison du noviciat).

- La Direction Générale sera représentée du P. Général, le P. Fernando Garcia Rodriguez, du Vicaire Général, le P. Mario C. Mula et du Conseiller général, P. Eugenio Pulcini.

iSaveriani

24

En vous remerciant, une fois de plus, pour le précieux service que vous offrez à notre Famille, nous vous souhaitons une abondante bénédiction du Seigneur. Fraternellement,

P. Mario Carmelo Mula sx, Vicaire Général Rome, le 14 février 2019

Convocation de la rencontre des Centres des Études Continentales

Aux coordinateurs des Centres des Études Continentales P. Gabriel Basuzwa – CEA P. Tiziano Tosolini – CSA P. Stefano Raschietti – CEMLA P. Oliviero Verzeletti – Forum Objet : Convocation de la rencontre de septembre 2019 Chers confrères, Après la rencontre des Centres d’Études Continentales d’août 2015, notre famille missionnaire a anticipé la célébration du XVII Chapitre Général pour la cause que nous tous nous connaissons. Ce Chapitre Général, de même que le XVI, a souligné l’importance de l’existence et de l’apport des Centres d’Études Continentales comme instrument d’animation, de recherche pour la formation permanente des confrères et comme instrument de réflexion et de recherche pour notre pratique missionnaire et pour affronter les défis culturels du monde actuel où nous nous trouvons comme missionnaires. Quatre ans plus tard de la dernière rencontre, il faut que nous nous rencontrions pour voir le parcours effectué et pour marcher ensemble et voir ce qui peut être amélioré pour mieux répondre aux attentes de notre famille missionnaire sur les Centre d’Études et comment aider cette même famille à répondre à sa mission selon son charisme ; nous prendrons en considération les propositions des COSUMA continentales. La rencontre aura lieu du 2 au 6 septembre 2019 à Rome, à la Maison Générale. Nous demandons que chaque centre continental envoie deux participants, le coordinateur et un autre membre. En ce qui concerne l’ordre du jour, j’attends cos suggestions pour formules les thèmes à traiter. Je demande de me les faire parvenir d’ici le 30 avril 2019.

n. 107, mars 2019

25

Je vous remercie pour le travail de recherche et d’animation que vous faites au sein de votre Continent et de la Congrégation. En vous portant dans la prière, fraternellement,

Fabien Kalehezo T’Chiribuka, sx Rome le 06.02.2019

Cause de canonisation « Martyrs de la fraternité »

Constitution de l’Acteur de la Cause Au P. Guglielmo Camera sx, Postulateur Général des Missionnaires Xavériens Viale Vaticano 40, 00165 Rome Objet : Cause de canonisation « Martyrs de la fraternité » Abbé Michel Kayoya, tué à Gitega le 17.05.1972 P. Ottorino Maule, P. Aldo Marchiol et Catina Gubert, tués à Buyengero le 29.09.1995, les 40 Séminaristes tués à Buta, le 30.04.1997 Cher père Guglielmo, Après avoir écouté attentivement l’avis de plusieurs confrères pour qu’on puisse promouvoir la cause de canonisation super martyrio de nos Confrères tués au Burundi le 29.09.1995 avec la laïque missionnaire Catina Gubert, Après avoir obtenu le consensus écrit de la Conférence épiscopale du Burundi, Après avoir écouté l’avis positif de quelques experts de la Congrégation des Causes des Saints sur la solidité des preuves qui font considérer la mort violente de nos Confrères, ainsi que de la laïque missionnaire Catina, de l’Abbé Michel Kayoya et des quarante séminaristes de Buta, présumés martyrs, En tenant compte de la suggestion de la Congrégation pour les Causes des Saints autour de l’opportunité de célébrer en une unique Cause le martyre de nos témoins de Buyengero avec celle de l’Abbé Michel Kayoya et des quarante séminaristes de Buta, Après que les Évêques de Bururi et de Gitega, où ont été tués les présumés martyrs, ont exprimé leur plein consensus et accord, avec vote délibératif de mon Conseil, je viens te demander, en tant que Postulateur Général, de commencer ladite Cause super martyrio.

iSaveriani

26

J’ai aussi accueilli la délibération de mon Conseil qui constitue acteur de la Cause notre Congrégation et précisément la Direction Générale de notre Institut Missionnaire. Je répète que, en plus que nos confrères Ottorino et Aldo, volontiers notre Congrégation accepte de se faire promotrice et actrice de tous les martyrs présumés inclus dans la Cause en épigraphe. Je suis convaincu que la reconnaissance de la part de l’Église de l’héroïcité de la vie de quarante séminaristes qui, au nom de la fraternité chrétienne ont offert leur vie ; de l’Abbé Michel Kayoya et de nos confrères soit pour l’Église tout entière, surtout celle du Burundi, un encouragement à promouvoir, toujours et partout, une authentique fraternité au-delà de toute connotation ethnique. Pour nous Xavériens, c’est aussi une invitation de fidélité au charisme qui nous a laissé notre Saint Fondateur, Saint Guido Maria Conforti, celle de faire du monde une famille. Tandis que nous nous constituons acteur de la Cause, nous retenons aussi important que les deux Diocèses, promotrices de la Cause, favorisent parmi leurs fidèles des « quêtes spéciales » pour couvrir les dépenses y afférentes. Bon travail ! Que le Seigneur te récompense pour ce nouveau service que notre Famille missionnaire et l’Église te demandent. Cordiales salutations.

P. Fernando Garcia Rodriguez sx, Supérieur Général P. Marco Milia sx, Secrétaire Général

Rome, le 21 janvier 2019

n. 107, mars 2019

27

ÉCHANGES

Cahier « Parma negli anni », n. 22 Le 9 novembre 2018, au Centre Diocésain de Pastorale Anna Truffelli (ancien Petit Séminaire de Parme), les Amis du Cinquenovembre en collaboration avec le Centre d’Études Confortiennes, ont offert au public le fruit de leurs recherches historiques : le cahier 22 de « Parma negli anni ». L’année confortienne étudiée était le 1917 : la troisième année de la première guerre mondiale pour l’Italie. Le cahier en effet porte le titre suivant : « 1917, face aux tristes événements de ces derniers temps ». Qu’y a-t-il d’intéressant et de nouveau pour un Xavérien d’aujourd’hui, en ces pages d’histoire confortienne ? Au de-là du fait que l’histoire et la plateforme tournante de toute discipline humaine, la comparaison avec le passé constitue pour l’individu un encouragement remarquable pour le comportement et pour toute avancée dans la morale. Dans les pages de ce cahiers, Mgr Conforti paraît plongé dans son quotidien, dans des contextes où il pouvait céder au découragement en se laissant prendre par le désespoir. Par contre, dans les recherches ici publiées, sont mises en lumière son imperturbable sérénité, unie à au message fort de transmettre « du calme et du courage » dans le milieu qui l’entoure. Voilà ce qui est ressorti de l’étude de Valentino Sani qui a recensé les différents contextes dans lesquels Conforti continue et achève la deuxième visite pastorale, même si les fidèles qui l’accueillaient était moins nombreux, malgré le vent violent « qui cause un mauvais impact sur mes nerfs », malgré l’impression que sa prédication doive reprendre totalement la vie chrétienne du peuple qui lui a été confié. Dans le passé, Pietro Bonardi s’était amusé à étudier les sensibilité laïques et cléricales de la culture de Parme dans lesquelles Mgr Conforti a été impliqué, même en 1917. Mais il y a un événement principal qui a marqué l’année : la défaite de Caporetto. Ces circonstances contribueront à constituer « les croix de mon épiscopat », dira le saint évêque et fondateur de missionnaires. Il n’a pas reculé, il ne se laisse pas prendre par l’indifférence. Au contraire, il a à cœur toute question et tente de l’éclairer et de la résoudre avec les yeux de la foi, même quand il se trouve à avoir à faire avec un de ses prêtres intriguant. À ce propos, nous citons la lettre que notre évêque fondateur écrit de Berceto à l’abbé Attilio Tramaloni, le 12 juillet 1917 : elle est un exemple clair de la

iSaveriani

28

fermeté d’âme de Conforti, de correction fraternelle faite dans la charité et un esprit droit et résolu : c’est un paradigme relationnel très actuel aujourd’hui ! Le prof. Bonardi a lu avec un grand intérêt les premiers numéros de « Vita Nostra », publiés en Styncilé à partir de juillet 1917. Il s’est même amusé à en saisir l’esprit que les lettres des sept nos confrères appelés aux armes transmettaient avec leurs messages adressés à la Maison Mère. « Vita Nostra » est ainsi un exemple pour montrer comment « la publication de ce qui se passe d’important dans la vie quotidienne puisse solidifier toujours davantage l’union fraternelle », écrivait Mgr Conforti dans son deuxième numéro. Et aujourd’hui… quel impact les événements d’actualité ont dans nos Communautés ? Il y a autre chose dans ce Cahier. Il s’agit des « Homélies de Conforti sur le Notre Père », données tout au long de l’année 1917. On dirait que cette période si triste et décourageante entrainait les fidèles à des attitudes de fermeture et d’isolement dans la socialisation : Mgr Conforti commence, à partir du 14.01.1917, Fête de St Hilaire, saint patron de la ville, « non pas une, mais une série d’homélies sur la plus excellente des prières, sortie du cœur et de la bouche de Jésus Christ ». C’est bien l’abbé Umberto Cocconi qui a lu ces homélies. Il est prêtre diocésain chargé d’accueillir des personnes vivant aux marges de la société. Sa lecture des homélies tourne autour des points suivants : traité sur la prière, le Règne de Dieu lieu du bonheur éternel, la volonté de Dieu route pour sa sanctification en cette heure grave de Caporetto, traité de morale sociale, le communisme chrétien selon Conforti, du péché à la joie du pardon, l’éthique de la Religion. Nous attirons l’attention sur ce que Conforti disait le 08.04.1917 en commentant l’expression « Que ton nom soit sanctifié », en paraphrasant St Bernard :

« Si je veille, Jésus sera devant mes yeux. Si je dors, je respirerai son amour. Si je me promène, je marcherai en sa douce compagnie. Si je m’assieds, Jésus sera à mon côté. Quand j’étudie, il sera mon maître. En écrivant, il guidera ma main et mon stylo. Mon plus grand plaisir sera celui d’écrire son nom adorable. Si je prie, Jésus me dictera les paroles et animera mes accents. Dans la fatigue, il sera mon repos. Dans ma maladie, il est mon consolateur. Si je meurs, je meurs dans ses bras. Il sera mon bonheur, son nom sera mon épitaphe ». Quelle christologie intense et actuelle celle de Conforti !

Les pages de la relation de l’abbé Umberto sont enrichies de curieuses photographies historiques qui montrent des tableaux de la vie quotidienne xavérienne à Parme dans notre Maison Mère, il y a 100 ans : elles peuvent peut-être étonner quelque peu… mais, en les observant de près, elles nous transmettent la créativité de la première communauté de nos confrères d’antan.

n. 107, mars 2019

29

Enfin, en parcourant les dernières pages du cahier, les confrères plus âgés auront la possibilité de se souvenir du père Angelo Scaglia (1914.1999), déjà célèbre pour avoir conservé dans notre maison de Cremona le plus beau portrait de Conforti. Il s’agit du tableau fait en 1951 par le peintre crémonese Massimiliano Gallelli. Dans la rubrique « Documentation » du cahier, on décrit l’origine et la valeur artistique de la peinture, fruit du « peintre des ineffables couleurs roses ». La maison de Cremona fermée, le tableau est venu à Parme et, aujourd’hui, il est situé à l’entrée des Mémoires Confortiennes Xavériennes : ainsi, Conforti accueille avec aimable douceur et grande bonté, tout visiteur du Centre.

Ermanno Ferro sx Centro Studi Confortiani Saveriani

Parme, le 10.11.2018 Date de l’ouverture de la première Maison de l’Institut (Borgo Leon d’Oro 12,

Parme)

Saint Guido Maria nous oblige à parcourir les chemins spirituels de la mission

En ces derniers temps, je réfléchis sur la portée de la « structure économique » de la Congrégation et sa signification pour notre mission, telle que notre Fondateur nous l’a confiée : ne pas posséder des biens immobiliers. Nous lisons dans Constitutions 29 : « Notre Société, hormis les maisons à l’usage exclusif des missionnaires et les maisons de formation, ne peut pas posséder de biens immobiliers de quelque nature que ce soit » (cf. RF 39). C’est une règle claire qui n’admet pas d’édulcorations. Je me demande si nous avons réfléchi suffisamment, au long du siècle et plus de notre histoire, sur la signification de cette règle : quelles portes ferme-t-elle ? Quelles portes peut-elle ouvrir ? Sur quels chemins de la mission nous achemine-t-elle ? donnée il ferme, quelle donnée il ouvre, sur quelles voies du faire Mission nous lance. Il est une réflexion de temps longs et place ouvertes évidemment, qu'il peut porter aux révisions peut-être, surtout spirituels, et aux nouveaux enthousiasmes. Nous pourrions parcourir notre expérience dans les différentes Circonscriptions et voir comme nous avons vécu cette règle qui, à première

iSaveriani

30

vue, apparaît comme un obstacle énorme à n'importe quelle entreprise en terre de mission : si nous n'avons pas d'argent, que pouvons-nous faire ? Une première question peut être : quelles "voies principales" cette règle nous indique pour notre subsistance ? Tenons compte qu'en cent ans et dans les différentes parties du monde beaucoup de situations sont changées et sont en train de changer. Une seconde question peut être : à partir d'une analyse et d’une réflexion sur ce qui a déjà été fait, est-ce qu'il y a tension entre cette règle et le fait d'avoir "nos" œuvres dont nous tirons profits ? Une troisième question, peut-être la plus importante : quels parcours de la mission cette règle nous ferme, et quels parcours nous ouvre-t-elle ? Quels sont les chemins que d’autres Instituts ne sont peut-être pas préparés à parcourir ? Je crois qu'entamer sereinement une réflexion dans cette direction nous aiderait à découvrir combien de notre Fondateur est prophétique. Et elle nous aidera également à ne pas nous sentir frustrés dans la comparaison avec d’autres Instituts qui suivent d’autres chemins. À titre d’exemple, nous citons les Instituts Missionnaires – depuis les Missions Étrangères de Paris (MEP) jusqu’aux plus récents, ainsi que les autres Sociétés de Vie Apostolique : leurs membres peuvent posséder et "faire des affaires” ; donc établir des projets, les réaliser, créer des œuvres… ils peuvent accomplir tout que leur inspiration et leur capacité leur permet de faire. Ne nous sentons donc pas frustrés, mais faisons trésor, et mettons tout notre cœur dans cette direction, apparemment étroite, que Conforti nous fait parcourir. En cherchant de donner à moi-même des réponses à cette dernière question personnellement, même à partir de l'expérience de notre Délégation, j’ai trouvé des indications positives et des parcours qui avivent en nous de l’enthousiasme. Un premier constat : Je suis plus libre de tisser des relations interpersonnelles. Je n'ai pas d’œuvres à gérer sinon l’œuvre de Dieu entre nous et avec les gens qui nous rencontrons. Un second constat : l'incertitude de ne pas avoir d'œuvres, au début nous fait peur, puis elle suscite en nous, tout doucement, un esprit "d'entreprenariat", un esprit de pari et de créativité, le désir et aussi la joie d'aller au-devant de l'inattendu, en devenant "chercheur de miracles", en particulier du miracle de la conversion. Un troisième constat : en n'ayant pas nos œuvres, nous sommes libres de collaborer déjà aux œuvres ecclésiales existantes. Dans ce moment historique particulier, une telle collaboration est une manière très simple d'avoir un income assuré (une entrée certaine), en gardant notre liberté vis-à-vis des

n. 107, mars 2019

31

préoccupations de gestion et notre ouverture aux rencontres interpersonnelles. Un quatrième constat : les rapports entre confrères sont plus sereins, libres et ouverts. Nous ne traînons pas dans les commentaires des différentes œuvres entreprises individuellement, voire en jalousant les uns du succès des autres. Au contraire, nous nous aidons dès que nous le pouvons. Et les gens aiment bien rester avec nous parce que nous n’avons pas des intérêts cachés quand nous allons vers eux ou nous restons auprès d’eux. Parfois je me dis que si Saint François d'Assise avait connu cette règle de notre Fondateur, il l'aurait tout de suite adoptée pour les siens ! Certainement, il s'agit de parcourir la voie que Saint Guido nous a laissée et à laquelle nous "sommes liés", avec conviction et cohérence. Je crois que Saint Guido Maria a voulu dire ceci à soi-même et à toute l'Église : à travers la clé du vœu de pauvreté, au niveau non seulement individuel mais aussi de Congrégation, nous pouvons enfin abdiquer à nous-mêmes pour que le Christ occupe parmi nous tout l’espace d’action qui lui revient. Que dans le cœur de tous il y ait seulement et uniquement l’Unique Missionnaire du Père. Démunis de tout, et nous possédons tout (Nihil habentes et omnia possidentes, 2Co 6,10). Fabrizio Tosolini – Taipei 9 février 2019, Sainte Apollonie

Réflexions après le cours sur les Pères de l ’Église Un des aspects typiques de la culture japonaise est celui de s’assoir et réfléchir, surtout après les célébrations ou les événements ou encore des réalisations d’une certaine importance pour vérifier si tout s’est passé selon les attentes, s’il y a eu des éléments négatifs o positifs. Une telle réflexion s’appelle Hansei-kai (une rétrospective agile). Moi aussi, après avoir participé à ce cours à l’Institut Patristique Augustinianum de Rome, je voudrais laisser quelques réflexions aux lecteurs de cet article. J’avais passé beaucoup de temps dans la pastorale paroissiale avec une certaine sécurité et liberté, en ayant eu jadis une licence en Liturgie Pastorale à l’Institut de liturgie de Padoue. Je dois avouer que le fait de reparcourir l’histoire de l’Église des premiers siècles (3ème-5ème) m’a ouvert une nouvelle vision, un nouveau monde de la foi et des contenus du christianisme, en expérimentant ainsi une réalité extrêmement plus ample de la pastorale, de la conception de l’Église et surtout du cœur de la foi.

iSaveriani

32

Avant tout, je suis interpellé en voyant comment, aux premiers siècles de l’Église, malgré les schismes et les hérésies, l’Église a cherché d’être un signe pour la société et a cherché la plus profonde unité autour de celui qui représentait la personne de Pierre. L’Église primitive cherchait à annoncer au monde quelque chose d’extrêmement nouveau, non seulement verbalement, mais aussi avec des choix économiques et politiques, voire, parfois, avec la force des armes. En effet, l’entraide que les chrétiens manifestaient en cette période et le désir de leur unité et communion avaient fort intéressé les empereurs pour fonder un empire uni, fondé sur une religion qui proposait ces valeurs. Un grand témoin de cette pensée est sans doute Saint Augustin. En tous ses écrits, il suggère des choix inédits qui ouvrent nos yeux sur le mystère de la Parole de Dieu et de l’Église, et surtout sur cette Loi de l’amour qui gouverne tout, de la liberté de l’homme à la grâce de Dieu. Parmi les arguments qui ont attiré particulièrement mon attention, pendant le cours, a été la préparation aux sacrements de l’Initiation chrétienne : Baptême, Confirmation et Eucharistie. Je me suis toujours demandé si notre manière de préparer au Baptême, ou à recevoir les Sacrements en terre de mission, était correcte. Par exemple, j’ai découvert que pour les japonais qui demandaient le Baptême, la richesse des contenus, présente dans les mystagogies de Cyrille de Jérusalem et des Pères de l’Église, était plus adaptée à la préparation et à l’explication des sacrements. Ces suggestions des anciens Pères sont très actuelles pour les chrétiens d’aujourd’hui. La mystagogie des sacrements de l’initiation Mystagogie est un terme technique, à première vue plutôt coriace, qui vient du grec et dont la signification est très intéressante. Il s’agit d’une expérience, d’une méthode de travail pastoral, adoptée aux premiers siècles de l’Église et revenue à la mode aujourd’hui. Littéralement, le terme signifie « initiation aux mystères » et il correspond liturgiquement à un processus de l’existence, en réalité très commun : chacun de nous fait l’expérience qu’on ne parvient que progressivement aux sens des choses, la durée étant une composante essentielle de la vie. Une caractéristique de la méthode mystagogique est de ne pas faire une catéchèse sur les sacrements si non après leur célébration, parce que l’expérience doit précéder l’explication. En effet, il y a dans la célébration des sacrements une réalité qui ne peut pas être réduite à une simple explication ou à une connaissance intellectuelle de la foi chrétienne : il y a un événement, une vie où on est effectivement introduits, une action, celle du Ressuscité et de son Esprit Saint, à laquelle on participe. C’est dans la célébration que le mystère se révèle, se communique, se fait connaître en toute sa richesse, parce que la liturgie avant d’être une action de la communauté chrétienne est avant tout

n. 107, mars 2019

33

une action de Dieu : réalise ce qu’elle signifie (« Dieu dit… et les choses furent… »). Qu’est-ce qu’est la mystagogie ? « Le parcours de foi n’est pas seulement ouverture de l’intelligence au Christ mais c’est une entrée progressive dans le mystère du salut » (M. Magrassi) ; c’est entrée dans une histoire, apprendre à se sentir part d’une histoire du salut. Les Pères ont entendu la catéchèse mystagogique comme une école de vie et de spiritualité chrétienne centrée sur la liturgie. Après avoir célébré pendant la veillée pascale les sacrements d’initiation chrétienne, dans la semaine de Pâques les néo-baptisés étaient introduits à la compréhension spirituelle des sacrements reçus, mais surtout aidés à vivre en conformité avec ce qu’ils avaient reçu. Les sacrements, en effet, opèrent ne réelle transformation : le Ressuscité, par l’action de l’Esprit Saint, rend les néo-baptisés participants à sa vie divine et, pour cela, ils sont capables d’une vie nouvelle. Mystagogie, parcours permanent du chrétien En s’inspirant du chemin parcouru par les Pères de l’Église, le Rite de l’initiation chrétienne des adultes, affirme avec force que la mystagogie tend à une expérience des sacrements reçus et se réalise dans un contexte de vie communautaire intense et participative. Cette orientation invite nos communautés chrétiennes à un saut de qualité qui consiste dans le passage d’une pastorale qui prépare aux sacrements à une pastorale d’une insertion progressive dans le mystère. Par ailleurs, aux catéchèses mystagogiques ne participaient pas que les néophytes, mais toute la communauté chrétienne qui, de cette manière, recevait une formation permanente et elle était aidée à comprendre et à vivre toujours davantage le don reçu et vivifié par la liturgie. Le chrétien est appelé à un chemin progressif qui peut être ainsi esquissé : il commence par les sacrements, il continue vers la plénitude de la vie en Jésus-Christ, par l’Esprit Saint, jusqu’à la rencontre définitive avec Dieu dans l’éternité. Le commencement est connu et daté, le point d’arrivée est également clair. Mais le parcours, parfois, peut sembler incertain et tortueux. Voilà, alors, la nécessité d’un accompagnement permanent, qui soutienne le croyant dans la fidélité au don reçu : c’est bien le but de la mystagogie. L’osmoses entre Parole, célébration et vie, maintes fois souhaitée mais qui a du mal à avoir sa réalisation pastorale, trouve donc dans la mystagogie une aide extraordinaire pour sa réalisation. À l’école des Pères, nous pouvons apprendre que les trois dimensions constitutives de la vie chrétienne (Parole, célébration et vie) ne se contredisent pas, mais elles sont intimement unies, ayant leur centre vital dans le mystère du Christ. Par-là, ils tirent leur sens, valeur et efficacité. Cela demande qu’on évite tout nivellement des trois

iSaveriani

34

dimensions et qu’on affermisse toujours la primauté de la liturgie, « sommet vers où tend l’action de l’Église et, en même temps, la source d’où elle tire son énergie ». La catéchèse, la liturgie et le témoignage de la charité ne doivent pas être des compartiments étanches mais des vases communicants. « Sans cette circularité vitale entre les trois dimensions de la vie chrétienne, la catéchèse risque de glisser inévitablement dans l’endoctrinement, la célébration dans le ritualisme et le témoignage de la charité dans l’activisme » (Pierangelo Ruaro). J’aime proposer, ci-dessous, quelques réflexions tirées de l’étude du christianisme vécu par les Martyrs dans les persécutions romaines afin de tente un rapprochement avec le christianisme vécu par les chrétiens japonais d’aujourd’hui. Ces réflexions sont le fruit de la lecture des textes de l’époque ancienne de la littérature martyrielle sur les premiers martyrs chrétiens. Ce qui m’a particulièrement intéressé c’est la pensée de pouvoir rapprocher la manière de vivre le christianisme des chrétiens japonais que j’ai pu côtoyer pendant plusieurs années de ma présence au Japon, avec la manière de vivre la foi par les chrétiens de l’époque des premiers martyrs, en pensant notamment aux martyrs japonais. Les contextes des premiers chrétiens de la Rome ancienne et des chrétiens japonais d’aujourd’hui sont, sans doute, beaucoup plus semblables qu’on ne le pense. Par exemple, la société laïque et non confessionnelle, mais avec une forte dimension nationaliste, de l’époque des Romains, ne s’éloigne pas beaucoup d’une société mêmement laïque, nationaliste et régie par un gouvernement impérial comme celle du Japon d’aujourd’hui, Être romain définissait un status d’avantages et de positions sociales supérieurs sur les autres cultures reconnues différentes. Par exemple, même la peine capitale avait une exécution particulière pour le citoyen romain, différente pour ceux qui ne l’étaient pas. Les avantages civils et économiques pour les citoyens romains étaient particulièrement visibles vis-à-vis de celui qui n’était pas citoyen romain. De la même manière, être japonais aujourd’hui et se trouver en cette société, fait comprendre facilement une distincte diversité de celui qui est japonais et de celui qui ne l’est pas. La structure de la société et les mêmes relations interpersonnelles font comprendre à celui qui n’est pas japonais ou qui vient d’une culture différente son étrangeté de n’être jamais l’un d’eux, c’est-à-dire japonais. Cela arrive aussi pour le christianisme qui, comme religion étrangère, est considéré comme un produit pris et adapté à son gré par le citoyen japonais. Mais en même temps, on ne peut pas nier ni exclure que la foi dans le Seigneur, et dans le Seigneur Ressuscité, ait été pour les martyrs japonais et pour tant d’autres japonais actuels, comme pour les

n. 107, mars 2019

35

martyrs anciens, le centre le plus profond de leur vie, si encré qu’il permettait de faire le don de sa vie à celui qui, le premier, nous a donné sa vie.

1. Le nom de chrétien Si pour les anciens romains la conscience des chrétiens ne consistait pas dans le comportement ou en ce qu’ils faisaient mais dans le nom qu’ils portaient, même aujourd’hui le chrétien japonais n’est pas regardé avec soupçon par ce qu’il fait (s’il se comporte exactement comme tous), mais par le nom qu’il porte : un nom qui l’exclut de tout l’ensemble, qui est la Société Shintoïste, et le fait sentir différent. Si le nom chrétien suscite formellement, en un premier temps, attention et respect, de l’intérieur pour la personne qui ne connaît pas encore le christianisme, il suscite un sens de rigidité et de froideur. Si en quelque manière on peut remarquer une certaine proximité au Stoïcisme dans la pensée japonaise, dans le Christianisme, le japonais saisit avec une sévérité différente sans en comprendre la vraie motivation.

2. Le refus à vénérer et à sacrifier aux idoles et à l’Empereur Je ne crois pas que le Japonais d’aujourd’hui puisse être condamné pour avoir refusé de sacrifier ou de faire des offrandes ou de vénérer l’empereur, parce que, en réalité, tous le font. Cependant, le chrétien japonais d’aujourd’hui a une grande vénération de l’empereur et de la mythologie qui l’entoure. Il est assez superstitieux, comme tout le monde, et bien disposé à poser sur l’autel de famille les ancêtres et es statuettes bouddhistes avec la croix et les statuettes de la vierge Marie. Aucun chrétien se pose des problèmes s’il conserve l’autel shintoïste au coin élevé de la pièce principale de la maison. Je croix que ce syncrétisme pratique ait été, en partie, causé par les théologies du dialogue. Je crois également qu’un certain désir ferme et résolu, de renoncer à tout un monde qui n’est pas le Christ pour ne choisir que lui seul, a été dilué par l’exaltation de théories pacifistes du dialogue interreligieux. Je n’entends pas, ici, justifier l’effort de l’Église envers le dialogue religieux. Cependant, comme dans le passé, une découverte et valorisation de l’Église, en tant que missionnaire, et du chrétien missionnaire par vocation baptismale, ont brisé l’élan des Instituts missionnaires, ainsi que le dialogue interreligieux, toujours très apprécié, brisait les jambes à des choix radicaux et exclusifs, typiques de la foi chrétienne qui se veut comme unique et exclusive.

3. Seconder les règles sociales Le chrétien japonais d’aujourd’hui est aussi bien disposé à seconder les traditions, les fêtes et les cérémonies de la culture japonaise. On peut dire que le Japonais d’aujourd’hui accueille toute la culture japonaise telle qu’elle est, relativisée. Le chrétien japonais a en plus seulement l’obligation d’aller à la Messe, naturellement pas toujours, parce qu’il y a des prescriptions et des

iSaveriani

36

engagements qui le lui empêchent. Mais le fait de ne pas participer à la Messe du dimanche ne cause aucun problème. En effet, quelques engagements, comme les travaux de nettoyage au quartier ou les jeux ou d’autres activités programmées par le quartier ou la ville, ont presque toujours la priorité sur les activités religieuses. Dans mon expérience, j’ai vu seulement quelques rares exceptions où les chrétiens ont été disposé à payer une amende pourvu de préférer la Messe aux activités du quartier.

4. Le martyre comme spectacle ou la recherche du spectaculaire

Je n’ai jamais eu l’impression que les martyrs japonais cherchaient le martyre ou la spectacularisation de leur martyre, comme ce fut le cas pour quelques martyrs romains, tels que St Ignace d’Antioche, St Polycarpe, etc. Il faut tenir compte qu’avant l’arrivée du christianisme, au Japon il y avait beaucoup de tortures dans la société. Celui qui torturait et immolait sur le gibet les chrétiens, désirait poser un geste pour décourager la foi chrétienne, étrangère à la culture japonaise et montrer à tous, par ce geste extrême, de pousser les fidèles à renier totalement leur nouvelle foi jusqu’à vouloir l’en extirper du sol national. L’exécution publique du martyre devait être aussi un enseignement particulier pour les néophytes, ainsi que tous ceux qui commençaient à suivre la nouvelle Voie. Nous pouvons donc dire que même dans le martyre des chrétiens japonais il y avait une certaine spectacularisation du martyre, provoquée exprès par les persécuteurs.

5. La ramification des hérésies des premiers siècles du christianisme

Au terme de ces réflexions, j’ajoute encore une pensée sur les nombreuses sectes et religions présentes au Japon aujourd’hui, très semblables à la période du 4ème et 5ème siècle de l’empire romain de l’Afrique du Nord à Rome, de la Gaule au Moyen Orient, où les sectes chrétiennes et celles des rites orphiques et mithraïstes remplissaient l’empire. Les rites qui se déroulaient était vraiment nombreux jusqu’à influencer de près ou de loin aussi les chrétiens. À ces sectes et rites suivaient une myriade de monuments et de constructions érigées partout, même dans le sous-sol. Si nous nous étonnons du nombre et de la diversité de ces phénomènes religieux de l’époque ancienne, le phénomène n’est pas moindre aujourd’hui au Japon qui est capable d’être accueillant et tolérant jusqu’à donner la place à toutes ces formes religieuses. Tandis qu’aujourd’hui ces croyances représentent au fond la richesse, l’élasticité et l’unité de la culture japonaise, dans l’antiquité ces diversité religieuses nous racontent l’intolérance et les contrastes parfois violents d’une société et culture qui inévitablement était en train de s’éclipser mais qui se préparait à la découverte de nouvelles valeurs transmises jusqu’aujourd’hui.

n. 107, mars 2019

37

Ces réflexions sont en partie quelques pensées qui sont restées dans mon cœur au terme de l’étude faite au Patristicum et que j’ai voulu partager. J’en ressort vraiment très édifié, plein d’émerveillement et de curiosité et du désir de creuser davantage dans ce monde extrêmement riche et peut-être peu connu, comme celui de l’époque ancienne car il est mystérieusement très actuel.

P. Piergiorgio Moioli sx

Rome, 12 février 2019

Martyrs de la fraternité

Cause de canonisation de 44 martyrs du Burundi La Direction Générale m’a demandé de présenter cette Nouvelle Cause de martyre, en faisant un peu l’histoire. 2012 Avril. J’ai été invité au Burundi pour voir si n ce Pays il y avait la possibilité d’ouvrir des causes de canonisation, étant donné que, jusqu’alors, aucune n’avait été ouverte et, au Burundi, il n’y avait ni saints ni bienheureux locaux. Les évêques m’avaient présenté cinq cas et j’avais demandé l’avis de la Congrégation pour les Causes des Saints à propos de deux d’entre eux. J’avais même obtenu l’avis positif de la part des deux experts chargés de la même Congrégation. Il s’agissait du martyre présumé de l’humaniste et apôtre Abbé Michel Kayoya, tué à Gitega, son diocèse, par l’armée burundaise, le 17.05.1972, et du martyre présumé des quarante séminaristes tués à Buta par les rebelles hutus le 29.04.1997. La Direction Générale de l’époque était disposée à appuyer les deux Causes, en permettant toutefois au Postulateur Général d’offrir seulement des conseils pour la mise en place canonique du procès. Les deux évêques intéressés, celui de Gitega pour Kayoya et celui de Bururi pour les séminaristes, n’ont pas bougé et tout est terminé sans que rien ne commence. Voilà quelques données de la Cause. 2017 Novembre : les Xavériens présents au Burundi, à l’unanimité demandent à la Direction Générale de promouvoir la Cause sur le martyre des Pères Maule et Marchiol, associant à elle aussi Catina Gubert, tués à Buyengero le 29.09.1995. Le Père Général, avant de répondre officiellement, a voulu explorer le bienfondé d’une telle Cause super martyrium, en chargeant pour une telle exploration le Postulateur Général. Le Postulateur a préparé un long

iSaveriani

38

dossier à soumettre aux experts choisis par la Congrégation pour les Causes des Saints, pour une expertise officielle autour de l’opportunité d’ouvrir une cause sur le martyre. La réponse des experts a été positive. La Direction Générale, à ce niveau, en considérant que la Cause de canonisation super martyrium au Burundi avait une forte dimension pastorale, a retenu indispensable de demander le consensus explicite de la Conférence épiscopale du Burundi, en insérant, toutefois, pour des raisons pastorales, dans une seule Cause, aussi les deux autres cas de martyre à faveurs desquels les deux évêques, de Gitega et de Bururi, avaient déjà demandé aussi l’appui des Xavériens. La Congrégation pour les Causes des Saints s’est montrée très intéressée à l’initiative d’ouvrir une cause de canonisation en ce Pays, en la favorisant pleinement et en voyant en elle l’opportunité de commencer la première Cause de canonisation au Burundi, dans la prospective d’offrir à cette Église des modèles de fraternité, surtout en ces moments où la haine ethnique est encore très vive et destructrice. Avec l’accord de la Congrégation pour les Causes des Saints et de notre Direction Générale, le Postulateur, en visite au Burundi en novembre 2018, a exploré, avec le père Régional, Mario Pulcini, quelle était à propos l’orientation officielle de la Conférence Épiscopale du Burundi. La mission ne se présentait pas facile, parce qu’ouvrir des Causes signifiait aussi condamner des groupes ethniques qui se considérait, par conséquent, comme « bourreaux ». Après plusieurs rencontres avec les Évêques, le thème a été considéré à l’ordre du jour de la Conférence épiscopale. Au p. Mario Pulcini et au Postulateur, les Évêques ont offert la possibilité d’une heure d’allocution dans la séance ordinaire de la Conférence pour présenter l’initiative. Les évêques ont pris au sérieux la proposition et, avec 4 distinctes votations, ont conclu que l’initiative est à promouvoir au bénéfice de l’Église qui est au Burundi. La Congrégation pour les Causes des saints ainsi que notre Direction Générale ont vu dans l’orientation de l’épiscopat du Burundi un signe de la Providence. La Direction Générale avec un acte officiel s’est constituée « acteur » de cette Cause, déjà soutenue par la Congrégation pour les Causes des Saints qui voyait de bon œil la célébration d’une seule même Cause, étant donné le manque objectif de personnes et de fonds qui pouvaient permettre de commencer et poursuivre une Cause de canonisation. La Cause unira donc en une seule célébration l’Abbé Michel Kayoya, qui, étant le premier, portera le nom de la Cause qui englobera aussi les martyrs de Buyengero ainsi que les 40 séminaristes : bref, il s’agit d’une cause de 44 martyrs présumés. Le titre

n. 107, mars 2019

39

officiel de la Cause, donné par la Congrégation pour les Causes des Saints sera : « Michel Kayoya et les 43 compagnons martyrs ». Étant donné l’encouragement de la Congrégation pour les Causes des Saints, je crois qu’il n’y aura pas d’obstacles pour ouvrir officiellement la Cause en juin prochain, en commençait avec l’audition des témoins. On prévoit aussi un procès rogatoire en Italie pour nos deux pères et pour Catina, comme l’on a fait, par ailleurs, pour nos martyrs du Congo. Nous pouvons conclure que toute cette histoire semble une « histoire sacrée », signe de la Providence et de Bénédiction spéciale du Seigneur même sur notre Congrégation qui, dans l’avenir, espérons à court terme, pourra compter deux autres Confrères déclarés, par l’Église, officiellement bienheureux, parce que martyrs-témoins.

P. Guglielmo Camera sx Postulateur Général Rome, le 19 février 2019

iSaveriani

40

ACTIVITÉS DE LA DIRECTION GÉNÉRALE

Visites Les confrères de la Direction Générale ont effectué les visites suivantes : PP. Fernando Garcia et Fabien Kalehezo, du 18 octobre au 6 novembre, au Mozambique : visite à la Circonscription P. Mario Mula, du 6 novembre au 23 décembre 2018, à l’Italie (Vicenza, Zelarino, Udine, Ancona, S. Pietro in Vincoli, Parma, Brescia et Alzano) : visite à la Circonscription. PP : Fernando Garcia et Javier Peguero, du 16 novembre au 31 décembre 2018, au Mexique : visite à la Circonscription et Assemblée de la Circonscription. PP : Eugenio Pulcini et Fabien Kalehezo, du 20 novembre au 10 décembre 2018, à la Sierra Léone : visite et Chapitre Régional. P. Eugenio Pulcini, du 11 au 15 décembre 2018, au Royaume Uni : Assemblée de la Circonscription. PP. Fernando Garcia, Mario Mula et Javier Peguero, du 6 au 14

janvier 2019, à Zapopan (Mexique) : COSUMA 2019 Amériques. PP. Mario Mula et Fabien Kalehezo, du 21 au 25 janvier 2019, à l’Italie (Cagliari) : visite à la Circonscription.

Affectations :

Le Supérieur Général, avec le consentement de son Conseil, a délibéré les affectations suivantes : - Framarin P. Germano (IT) à la

Délégation Centrale - Kengne P. Romeo (CO) au

Cameroun-Tchad - Augustinho da Rocha Michel

(JP) au Brésil du Sud - Ballabio P. Marco (DC) à l’Italie - Reghellin P. Cesare (MO) à

l’Italie - D’Agostina P. Fabio (MO) à

l’Italie - Zampese P. Francesco (CT) à

l’Italie - Conejo Orozco P. Manuel (MX) à

la Délégation Centrale - Macias Sapién P. Ruben (BU) au

Mexique - Basili P. Evelino (DC) à l’Italie - Bratti P. Claudio (IT) à la

Délégation Centrale

Décrets et autorisations :

Le P. Général, avec le consentement de

son Conseil,

n. 107, mars 2019

41

- a nommé Recteur du Théologat de Mexico le p. Ruben Macias Sapien, pour trois ans, à partir du 1er juillet 2019 ;

- a confirmé la nomination du p. Faustino Turco comme Maître des Novices de la R.D. Congo ;

- a approuvé la distribution des subsides Longoni aux Circonscriptions pour l’année 2019 ; les bilans de l’Administration Générale de l’Institut ; les orientations du Chapitre Régional de la Sierra Léone ; la demande de la Délégation du Mozambique d’ajouter un confrère au Conseil de Délégation (le nombre des

Conseillers sera donc de 3 au lieu de 2) ;

- a accordé la reconnaissance comme Membres d’honneurs de l’Institut Margarita Arenas de Peredo et Juan Ignacio Peredo Esparzam Graciela de la Cerda Gascon, Maria de los Angeles Belman Rojas et Angel Garcia Razo, tous du Mexique ; l’autorisation à la région du Cameroun-Tchad d’ouvrir une communauté et de prendre en charge la paroisse de Bitkine au Vicariat Apostolique de Mongo (Tchad).

INFORMATIONS DE LA DIRECTION GÉNÉRALE

SITUATION DES CONFRÈRES

Dispense des vœux temporaires Ont demandé et obtenu la dispense des vœux temporaires : Alatorre Hernandez Jésus Eduardo (MX) le 02.06.2018 ; Zihindula Rugenge

Bienvenu (MX) le 05.06.2018 ; Kouam Pouakam Joel (CT) le 05.10.2018 ; Anaya Ruiz Agustin (MX) le 22.01.2019.

iSaveriani

42

CONFRÈRES DÉFUNTS

P. Ercole Marcelli (1933-2018)

Le matin du 30 novembre 2018, autour de 8h30, est décédé le père Ercole Marcelli dans la communauté xavérienne de Zelarino (Venise). Aussitôt après le petit déjeuner, le père Ercole s’est rendu travailler au jardin potager. Subitement, le père Giuseppe Cisco, qui était lui aussi au jardin, a vu Ercole tomber au sol. Il a vite couru vers lui et appelé l’ambulance. Quand cette dernière est arrivée, le personnel médical a essayé de le réanimer, mais le père était déjà mort, très probablement à cause d’une crise cardiaque. Le père Ercole avait 85 ans, puisqu’il était né le 12.02.1933 à Perito (Salerno, Italie). Il était entré chez les Xavériens à Massa Lucania en 1946 et il a fait sa première profession le 12.09.1952. Au terme de ses études secondaires à Desio et théologiques à Parme, il est ordonné prêtre à Parme le 25.10.1959. Après avoir rendu service, pour une première période, auprès des vocations adultes à Nizza Monferrato, à Piacenza et à Desio, en 1968 il est envoyé à Wayne (USA) pour l’étude de la langue anglaise. Le 22.08.1969 il arrive à Taipei (Taiwan) où il travaillera jusqu’au 15 juillet 1972, d’abord comme Supérieur Religieux et après aussi comme curé de la paroisse St François Xavier. Rentré en Italie en 1972, il rend plusieurs services, comme recteur de la communauté de Salerno, puis Vice-recteur de la Maison Mère de Parme (1975.1977), puis recteur de la Maison Mère (1977-1985). De 1986 à 1999, nous le trouvons en Sierra Léone : il travaille à Kabala (1986-1993) comme Curé et Directeur de l’école, puis à Freetown (1993-1994) et à Makeni (1994-1995). Il fut Supérieur Régional de 1989 à 1993 et de 1996 à 1998. Rentré en Italie en 1999, il rendit service à Gallico (Reggio Calabria) de 1999 à 2000, puis à Cagliari (2000-2003), encore à Gallico (2003-2012), à la Maison Mère (2013-2015) et, enfin, à Zelarino de 2015 jusqu’à sa mort. Qu’il repose en paix.

n.107, mars 2019

43

P. Mario Francesco Audisio (1936-2019)

Le mercredi 2 Janvier 2019, notre confrère, le père Mario Francesco Audisio est décédé, à l’hôpital, Health Coop d’Osaka (Japon). Il était hospitalisé depuis le 21 décembre 2018, où il suivait le traitement de la tumeur du foie. Le P. Mario Audisio qui venait d’avoir 82 ans, était né à Polonghera (Cuneo-Italie) le 09 Août 1936. Depuis son enfance, il avait senti le désir de devenir prêtre. Tout juste après ses études primaires, Mario est entré au Séminaire du Diocèse de Turin. Quand il était à sa première année de Théologie, « vint un missionnaire qui parlait du besoin urgent des personnes voulant aller annoncer l’Évangile aux non chrétiens et aux nations païennes. C’est à partir de ce moment-là que je me sentis appelé à ce service. » (Tiré des écrits du P. Mario, OSAKA, mai 2018). En Août 1957, le jeune Mario entra dans la maison Xavérienne de San Pietro In Vincoli, pour commencer son année de Noviciat. Il fera sa première profession des vœux le 15 Septembre 1958. Après avoir terminé ses études théologiques à Parme, le P. Mario sera ordonné prêtre, le 16 Octobre 1960. En Juin 1961, il est affecté à la mission du Japon. Il étudia la langue Japonaise de 1961 à 1963. Ensuite il fut nommé vicaire à Miyakonojo (1963-1966) et à Miyazaki-Ehira (1966- 1969). De 1970 à 1972, le P. Mario devient directeur de Children School of Kishiwada. Au même moment, il était le curé de la paroisse de la même ville, jusqu’à 1981. En 1981, il fut rappelé en Italie pour servir dans la Région d’Italie, premièrement à Desio comme animateur vocationnel (1981 – 1985), et après à Parme comme directeur de CEM MONDIALITA (1985-1989). P. Mario utilisa aussi ce temps « pour acquérir de nouvelles connaissances dans les différents domaines, de sciences, Théologie, éducation, culture. Ils m’ont été utiles pour une mission fructueuse au Japon » (idem) En 1989, P. Mario fut réaffecté à la mission du Japon. Il y arrivera, après une année d’étude de la langue anglaise à Wayne (NJ-USA). Au Japon, après un an de ministère à Haruki (1990-1991), il lui avait été demandé de se rendre à Sennan pour assurer la gestion du bureau d’imprimerie (1991- 1993). Après une période en tant que recteur de la maison provinciale à Kobe et enseignant (19993-1996), P. Audisio fut affecté à Osaka-Tsuruni (1996- 2017) comme vicaire et après tout cela comme enseignant de religion dans deux écoles secondaire catholique.

iSaveriani

44

En Avril 2017, il lui a été demandé de travailler comme aumônier des Sœurs Shin-Ai à Osaka- Tsuruni. À partir de ce moment, il commença à mettre de l’ordre dans tout le matériel didactique qu’il avait collecté et l’organisa afin de le mettre à la disposition de tous les professeurs et enseignants. « En revoyant toute ma vie, il y a une chose très évidente à mes yeux et cela est la main invisible de Dieu qui m’a guidé et soutenu durant toutes ces années. » (Idem). Le 2 Janvier 2019, le P. Mario a été admis à la contemplation de celui qu’il a servi avec un grand dévouement. Que P. Mario Francesco Audisio repose en Paix !

n.107, mars 2019

45

P. Vittorio Dalla Valle (1924-2019) P. Vittorio Dalla Valle, qui résidait et suivait ses soins à la maison Xavérienne de Vicenza, est rentré auprès du Père céleste, le samedi 19 janvier 2019 aux environs de 6h du matin, probablement à cause d’une hémorragie cérébrale. Né à Dueville (Vicenza-Italie) le 24 Octobre 1924, il avait déjà atteint 94 ans. Cadet de huit frères, le jeune Vittorio entra dans la maison Xavérienne de Vicenza pour commencer ses études secondaires en 1937. Il termina ses études dans la maison de Grumone en 1939. En 1942 le jeune Vittorio commença son année de Noviciat à saint Pietro in Vincoli. Sa première profession fut célébrée le 08 Septembre 1948. Vittorio continua avec sa formation de base : école secondaire à Saint Pietro in Vincoli (1943-1944) et a Castelsidoli (1944-1945), et après à Parme (1945-1946). Sa formation s’est déroulée à Parme (1946-1949) et à Piacenza (1949-1950). Après son ordination presbytérale le 23 mars 1950 dans la cité de Piacenza, P. Vittorio fut affecté à l’école apostolique de Poggio S. Marcello (1950-1951) et servit dans le Diocèse de Piacenza (1951-1952). En juillet 1952, le P. Vittorio était a eu le privilège d’être l’un des premiers xavériens qui allaient à l’Est du Pakistan (Bangladesh) et fut nommé curé de la paroisse de Shimulia (1953-1958) et à Jessore (1958-1961). Après une année de repos en Italie, le P. Vittorio retourna au Bangladesh et fut nommé curé de la paroisse de Khulna (1962-1967). En 1967, P. Vittorio fut rappelé en Italie où il passa deux ans de services, dans le Diocèse de Genova et fut nommé procureur et responsable pour l’éducation à la mission dans la maison xavérienne de Vicenza (1970- 181). Il passa les trois prochaines années dans sa famille d’origine pour des raisons de santé. Après ce temps, il fut affecté à la maison xavérienne de Zelarino comme responsable de l’éducation à la mission (1987-2008) et le service pastoral (2008-2019). Le samedi 19 janvier 2019, P. Vittorio a été emporté par les saints anges auprès de son Père céleste pour recevoir la récompense du serviteur fidèle. Que P. Vittorio Dalla Valle repose en paix !

iSaveriani

46

P. Sabino Gorostiaga Gonzalez (1935-2019) P. Sabino Gorostiaga Gonzalez est décédé le 23 janvier 2019 à l’hôpital de Yos Sudarso de Padang (Indonésie) où il suivait ses soins pour un problème aux poumons. Né à Areta de Llodio (Alava-Espagne) le 5 septembre 1935, il avait atteint l’âge de 83 ans. Il étudia dans un institut de formation Technique et Commercial, et travailla pour quelques temps à la banque. En 1964, le jeune Sabino fit son entré dans la maison xavérienne de Pozuelo de Alarcon (Madrid-Spain). Après un an d’études philosophiques, Sabino se rendit à Nizza Monferrato (Italie) pour l’année de Noviciat. Après la célébration de sa première profession le 3 Octobre 1966, Sabino est allé à Parme pour les études théologiques. Toujours à Parme il est ordonné prêtre le 27 Septembre 1970. A la fin de ses études théologiques, le P. Sabino est affecté à la Province de l’Espagne, précisément dans la communauté Pozzuelo de Alarcon. Il fut nommé Vice-recteur (1971-1972) et Recteur (1972-1976). Plus tard, P. Sabino fut affecté à Pampelune comme vice maître de Novices (1976-1978) et ensuite procureur de la communauté (1978-1979). En 1979, P. Sabino fut affecté en Indonésie. Après un an d’étude de la langue dans la maison régionale de Padang, P. Sabino rendit service dans différents secteurs de la paroisse : vicaire à la paroisse de saint Alphonse (1980-1982) ; vicaire à la paroisse de Dumai (1982-1983) ; curé à Gunung Sitoli (1997-2001) ; vicaire à la paroisse de Bbukittingi (2001-2003) ; et pendant un certain temps il fut procureur général (2003-2012). En 2013, pour les raisons de santé, P. Sabino a été nommé à la maison Régionale de Padang. Le 23 Janvier 2019, P. Sabino Gorostiaga Gonzalez a été admis à la contemplation de celui qu’il a servi avec une grande dévotion pendant toute sa vie. Que P. Sabino Gorostiaga Gonzalez repose en paix.

n.107, mars 2019

47

P. Flavio Bacchin (1946-2019) Le 22 février 2019, vers 19h15, à l’Hôpital de Parme, est mort le p. Flavio Bacchin. Il avait 72 ans, puisqu’il était né le 22.12.1946 à Caltana, dans la commune de S. Maria de Sala (Venise, Italie). En 1958, le jeune Flavio entra dans la maison de formation sx de Vicenza où il passa ses trois ans du Cycle moyen. En 1962, il continua l’école secondaire à Zelarino (Venise). En 1964, Flavio déménage à San Pietro in Vincoli pour fréquenter l’année de noviciat. Il fera sa première profession le 03.10.1965. Il terminera l’école secondaire à Tavernerio (1965-1969) et les études théologiques à Parme (1969-1975). Il fut ordonné prêtre à Parme le 29.09.19775. Au terme de la Théologie, le père Flavio fut envoyé à Tavernerio comme économe de la communauté (1975-1982). Au début de 1983, Flavio part au Brésil du Sud. Après quelques mois à Brasilia pour l’étude de la langue et de la culture brésilienne, il est affecté à Jaguapità comme recteur du Séminaire mineur xavérien et en même temps, comme Curé à Villa Pado (1983-1988). Par la suite, il est affecté à la Maison Régionale de Sao Paolo comme aide Économe Régional et Procureur (1988-1994). Au commencement de 1994, on lui demanda de déménager à Rome pour le service de Recteur de la Maison Générale et d’Économe de la Direction Générale (1994-1996). En 1996, il fut affecté à la Région Italienne, plus précisément à la communauté de Reggio Calabria-Gallico. Il y restera jusqu’en 2015, en assumant plusieurs services : recteur de la maison (1996-2002), économe local (1996-2012), responsable du Sanctuaire Notre Dame de la Grâce » (1996-2000), substitut du recteur (2002-2012), ministère (2012-2015). En septembre 2015, il sera affecté à la communauté de Parme-Maison Mère. Ici, sa santé s’est aggravée progressivement à cause du diabète et, le 22 février 2019, il termine son pèlerinage d’ici-bas et est admis à contempler la Gloire du Très-Haut. Qu’il repose en paix.

iSaveriani

48

Missionnaires Xavériens Direction Générale

v.le Vaticano 40 00165 Rome (Italie)