28
L’ÉCRAN L’ÉCRAN de la FFCV - Fédération Française de Cinéma et Vidéo de la FFCV - Fédération Française de Cinéma et Vidéo N°103 décembre 2013 N°103 décembre 2013 ISSN : 1143-2055

ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

L’ÉCRANL’ÉCRANde la FFCV - Fédération Française de Cinéma et Vidéode la FFCV - Fédération Française de Cinéma et Vidéo

N°103 décembre 2013N°103 décembre 2013

ISSN : 1143-2055

Page 2: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial
Page 3: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

Dans son ouvrage Histoire du cinéma mondial, Georges Sadoul écrivait quele cinéma était « un art qui a pu naître sous nos yeux parce qu’il n’a pas surgisur une terre vierge et sans culture: il s’est assimilé rapidement des élé-ments pris à tout le savoir humain. Ce qui fait la grandeur du cinéma, c’estqu’il est une somme, une synthèse aussi de beaucoup d’autres arts » (1).

Le Hangar du Premier Film, restauré, abrite une salle de cinéma et le« Château Lumière », villa familiale qui accueille le musée, se situent sur lelieu des origines du cinéma, à Montplaisir, le quartier historique de Lyon,déclaré lieu de mémoire où les frères Lumière ont inventé leCinématographe. Il a fallu que Maurice Trarieux-Lumière petit-fils de Louis,crée en 1982 l’Institut Lumière, pour que prenne vie ce magnifique héritage.Aujourd’hui, Bertrand Tavernier, Président et Thierry Frémaux, Directeurgénéral s’inscrivent dans le prolongement de cette action et donnent unedimension d’envergure comme lieu de mémoire où est conservé le fondsLumière riche de 1405 œuvres, restaurées par les Archives françaises du film(CNC). Un espace ouvert et vivant dédié à des activités artistiques avec pro-jections en présence de réalisateurs, expositions, offre de formations parti-culièrement en direction des scolaires. La création du Festival Lumière et duprix du même nom en 2009 permet de récompenser l’ensemble d’uneœuvre, cette année attribuée à Quentin Tarantino, le prix Jacques Deray,réalisateur né à Lyon, désigne depuis 2005, le meilleur film policier. L’histoire nous passionne et la célébration des 80 ans de la FFCV lors duFestival national 2013 « Cœur de Vidéo », nous a confortés dans la poursui-te d’une participation active en vue de la constitution de ce patrimoine pre-nant sa source au début du parlant (1928-1945) (2). Les cinémathèquesrégionales déploient leur force pour recueillir les documents amateurs pourleur fort potentiel ethnographique et patrimonial et rejoignent l’action desArchives françaises du film dirigées par Béatrice de Pastre. Dernièrement,lors d’une conférence intitulée « Les fonds amateurs aux Archives du film »,elle a eu l’occasion de souligner publiquement l’état d’avancement de la cam-pagne de recueil de films argentiques dont fait partie le fonds de la FFCV, Ce long parcours que révèle notre présence, indique, avec une particulièreinsistance, que le geste qui consiste à utiliser une caméra légère, demandeune certaine motivation. Ce geste anodin de nos jours, à la portée de cha-cun, fait appel à un besoin récurrent. La capture d’images animées, nous aapporté cette liberté extraordinaire d’une expression individuelle qui se tra-duit par un partage des regards. Nous appartenons à cette grande famille qu’est le cinéma, nous le démon-trerons encore, si besoin en était, lors du 21 décembre, pour fêter les filmslors de la troisième édition de la manifestation nationale intitulée « Le jourle plus court ».

Marie CIPRIANI

(1) - Georges Sadoul, Histoire du cinéma mondial, Flammarion, 1 949,6e édition revueet augmentée 1 990.(2) - Écran n° 102, article sur Jean Vivié de Philippe Sevestre. (3) - 23e rencontres des « INÉDITS, film amateur, mémoire d’Europe. « Les fonds ama-teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2 013.

L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013

SommaireÉditorial p. 3Cœur de vidéo 2013 p. 4-8

Les vidéos brèves p. 9-10

Carrefour de la création p. 11-19Dies irae, de la nouvelle au court-métrageThat’s all folks!À propos de : le 2e principe de lathermodynamique

Chronique p. 20-21Démarche de l’escalier (37) Documentation cinéma p. 22-23Analyse de films et musiques libresde droits

International p.24-25Unica 2013

En bref p. 26Monter ses vidéos avec PremierePro17e Festival vidéo de Seyssins

Photo de couverture : travelling luge sur tournage pyrénéen de Dies irae, jour de colère d’Emmanuel Dubois.Crédit photo : Jean-Noël Guégen

Édito

Ont participé à ce numéro : Gérard Bailly, Didier Bourg, Marie Cipriani, Robert Dangas,Emmanuel Dubois, Yves Lavandier, Didier Mauro,Annick Perrier d’Hier, Charles Ritter, Philippe Segal,Philippe Sevestre

Page 4: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

L’Écran de la FFCV — 4 — n°103 décembre 2013

Cœur de vidéo 2013

Le palmarès GRANDS PRIX

Prix du Président de la République : N°86 Une grenade (des pépins) de ChristopherBanzet et Louis BurkhartPrix de la Ville de Bourges : N°11 Guérisseurs Diolas de Joël SentenacPrix du CNC : N°72 Petit cheminot de MaximeFortinoPrix de la FFCV (Prix du Président du jury) : n° 8Amenez-moi le soleil de Jules Lambert

PRIX SPÉCIAUX obligatoires

Trophée des grands prix : n°41 Fitness deVincent PiliPrix de la jeune création : n°83 La fin du mondeoupas Collectif Lycée St Paul Bourdon Blancd'OrléansPrix de la musique originale : n°7 Transmissionde Nathalie LayPrix du film minute : n°73 Un goût de parfum deJean-Luc Laupèze

PRIX SPÉCIAUX par genre

Prix de la fiction : n° 69 Tranche de vie de RogerOlivyPrix du documentaire : n°47 À cheval, en voiturede Françoise BrémaudPrix du reportage : n°16 La vente des mortsd'Yves Perdriau et Jean-Claude SimonneyPrix de l'expression libre : n°24 Le membre deMiao ZhangPrix de l'animation : n°59 Eh bien dansez mainte-nant! de Jacques LamandéPrix du clip : n°49 Get funky d'Alexandre PhilippePrix d'interprétation masculine : n°27 Eric Ducrozdans Dies irae, jour de colère d'Emmanuel DuboisPrix d'interprétation féminine : n°20 Passiond'automne d'Yves Esnault

PRIX TECHNIQUES

Prix du scénario : n°15 DÎtes-le avec des fleursde Georges CulpinPrix de l'humour noir : IPM de MatthieuMorandeauPrix du film club : n°65 Le GPH de Jean-MarcChateauPrix du film animalier : n°17 Nutsy, drôle d'oi-seau de Dominique DesbureauxPrix de l'adaptation : n°57 La morte de Jean-LucVerjat

Prix hors concours

Prix de Mme Luquet offerts - au plus jeuneréalisateur pour Nathanël Bourg n° 86 JoyeuxNoël- au doyen des acteurs pour Jacques PéanN°39 Vernissage au village

Prix du public : n°27 Dies irae, jour de colèred'Emmanuel Dubois

La présidente de la FFCV, Marie Cipriani et Serge Lepeltier, maire deBourges

Photo Pierre Marchal

Le jury : de g.à d. Didier Mauro, président du jury, Barbara Puyeo,Marie-Madeleine Arnod Prin, Moïse Bendayan, Daniel Ellezam et la vice-présidente Marielle Marsault

Photo Pierre Marchal

Page 5: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

L’Écran de la FFCV —5 — n°103 décembre 2013

Cœur de vidéo 2013

Nutsy drôle d’oiseau, un film attachant sur la vie d’un écureuil, a charmé le jury.Dominique Desbureaux, l’auteur du film est ravi pour le prix du film animalier qu’il areçu Ph.J-L Verjat

Nathanaël Bourg, 13 ans, et Jacques Péan d’OrléansImages, le doyen des acteurs, est aussi très jeune d’es-prit puisqu’il dit comme les gamins qu’il a 90 ans etdemi! Ph.J-L Verjat

Assistance nombreuse pour la proclamation dupalmarès. Au premier rang, à droite, MichelPobeau directeur de l’Agence culturelle et SergeLepeltier, maire de Bourges Ph.J-L.Verjat

Le réalisateur berrichon, Malik Tiaïba, prési-dent d’honneur des 73e Rencontres nationales

Ph. J-L.Verjat

Thierry Denoix, le concepteur du magni-fique Prix de la ville de BourgesCi-dessous Joël Sentenac qui a reçu leGrand Prix de la Ville de BourgesPh. J-L.Verjat

Matthieu Morandeau a obtenu le prix de l’humour noir pour IPMPh.P.Marchal

Jules Lambert a obtenu le prix de la FFCVpour Amenez-moi le soleilPh.P.Marchal

Page 6: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

L’Écran de la FFCV —6 — n°103 décembre 2013

Cœur de vidéo 2013

Les remarques de Didier MAURO,président du juryTout d’abord un très grand merci à toutes et àtous les cinéastes qui int présenté des films dansle cadre de ce festival. Visionner ce corpus defilms a été un moment de bonheur car dans unpareil contexte je me mets dans une dispositionmentale de disponibilité comme les cinéastescanadiens appellent le «candidage», le regardcandide. Le jury a dû faire des choix et desrenoncements. L’un et l’autre furent guidés parune grille de critères fondés sur ce qui fait l’es-sence du 7e art, le cinéma. Après, concernant lescritiques, les plus récurrentes, je n’en donneraiqu’une sélection :

1 quant aux histoires, mieux vaut en raconterune seule avec une ouverture, un climax et unefin, qu’il s’agisse de fiction ou de documentaire,car à trop vouloir dire finalement, on ne dit rien.

2 trop de mouvements de caméra ne servent àrien. Un panoramique et un zoom doivent êtreexceptionnels et raconter quelque chose. Et larègle d’or du cinéma, c’est le plan fixe (1).

3 tout artiste doit s’inscrire dans l’histoire de sonart (peinture, musique, littérature etc.). En ciné-ma, un siècle et plus d’œuvres sont à explorer. Sion veut faire œuvre de fiction, je conseille devisionner les films de Buñuel, Fellini, Godard,Visconti, qui sortent des codes commerciauxactuellement dominants. Si l’on veut faire undocumentaire, je conseille de trouver des œuvresd’Ivens, Marker, Rouch, Vertov, Vigo qui sont bienplus modernes que ce que la TV française diffusedepuis 10 ans. Si l’on veut faire œuvre politique,il faut faire siennes les meilleures comme lesfilms de Roger Pic.

4 La formation à la grammaire cinématogra-phique est indispensable comme Christian Metz l’a magistralement théorisé, le cinéma est un lan-gage qu’il faut apprendre pour le maîtriser puis letransgresser.

5 Le cinéma est narration que ce soit en fictionou en documentaire. Il faut raconter une histoireamenant l’attente de la fin. Que va-t-il se passer?Pour conclure, je conseillerai de prendre vosrepère, de choisir des influences et des conni-vences dans cette belle histoire du cinéma, puisde vous libérer des schémas dominants de latélévision aliénée et aliénante et des codes ducinémacommercial mercantile. Allez au bout devos rêves et expérimentez des formes nouvelles.

Quant aux besoins de formation, nous allonsréfléchir avec la FFCV à un dispositif nomade dedémocratiser et de permettre à tous les membresde la FFCV d’y avoir accès.

Enfin, l’Institut de création en film documentaireoffre à tous les participants la version ebook del’ouvrage de Didier Mauro Praxis du cinéma docu-mentaire.

Retranscription effectuée d’après les notesde Georges Develon, Orléans Image.

Note 1 : Il y a eu lors de la remise des prix un petitdébat sur scène entre Didier Mauro et MatthieuMorandeau auteur du filmpolicier drolatique I.P.Mtourné en caméra portée, donc instable, mais nécessai-re au souffle de l’action. Éviter les mouvements inutilesde caméra qui desservent la narration, ne signifie pasobligatoirement la stabilité absolue du plan fixe (cf.Woody Allen, ou Lars von Trier)

Allocution de Didier Mauro, président du juryPhoto Didier Bourg

Page 7: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

Cœur de vidéo 2013

L’Écran de la FFCV —7 — n°103 décembre 2013

Cœur de vidéo dans les médias

����������� ����������������������������������� �������� ���������������������������������������� ��!����"�#������

������������� ���������������� � �����������������

��������� ��!���"#$��"%�� �&�����%'����!�(�� "$�#��"&%

������� ����� ����������������������� ��� �������������������� ������������������������� ��� ������������ ������������������� ������������ ����������� ������ ����� ���� ����� ����������� ��������!�"� ���� ��������#� ��� ���$�� ��� ���������� %����� &������������'��������������� �������(

)�� ���*� � �����'����� ����� ���������������

����������������)+������������'���,�&������(�!�" ���������������������������� ���������������������� �������� ��� ���� ��������� ���� ���� �������� ������������-��� ������������ �������� ����� ���(�.������/�������-� ������������������������0�$

!�" ������������������������ ������� ��������������������� 1��������������������+���2��(�) ��������� � ��� ������� ���� ��� ����� ���� ��� ����� -��� 33� �������� ���� �������� ��� ������ ������� ��� ������ �������� ������ � 3��34(� " �'������� �������� ����� � ���������� ������������ ��� � ��������� ��� ����� ����-���������-�������������������������-� �����������������������������(�$

"��� ��5���� ���� �������� !� -� ��� � ���� ��� ����� ������� -��� ���� ��� ����� ���� ������ � �������(� "������5�����������������������������������������-������������,�����(�$�" ����������������(� .�������,����������� ������

"678.9

Très important : annoncez dans vos quotidiens régionaux les filmssélectionnés et les films primés cela fait mieux connaître Cœur devidéo

Le Progrès 27/09/2013Fondée en 2011 par un groupe d’amis passionnés de cinéma, l’association Kick Production a d’abordgermé dans la tête de deux cinéastes amateurs stéphanois : Christophe Dola et Stevie Lacote. Leur butpremier : produire des créations dans les domaines du cinéma, du théâtre, de la danse et du spectacle.La principale activité de l’association reste la réalisation de courts et longs métrages. Voilà pourquoiKick production a déjà participé à de nombreux festivals et y a obtenu plusieurs récompenses. La der-nière en date est le grand prix Bernard-Roudier à Annecy lors du festival des Rencontres Régionales duFilm Court 2013, avec un court-métrage « Fenêtre sur la nuit bleue » tourné à St-Etienne avec descomédiens, techniciens, et musiciens ligériens. La plus récente production de l’association « BornDead », un western tout droit sorti de l’imagination de ces passionnés, a déjà été projetée au cinéma leMéliès à St-Etienne lors d’une soirée en prologue au film « Django » de Tarantino la saison dernière. Et« Born Dead » s’est vu lors de ce même festival récompensé lui aussi pour la bande-son imaginée parle musicien ligérien « El José » et a obtenu le prix du jury. Ce week-end « Fenêtre sur la nuit bleue » et« Born Dead » sont sélectionnés pour concourir au Grand prix du Président de la République, au prix duCNC et au prix de la ville de Bourges, dans le cadre du festival Cœur de Vidéo organisé à Bourges. Lepalmarès sera proclamé ce dimanche 29 septembre. Les productions stéphanoises concourent auxcôtés de 86 courts : seront-elles sur le podium ? À suivre.

Le fil Info du Berry républicainÀ fleurets mouchetés sur le site Internet duBerry républicain, à propos de sa présencesur le festival.•yolkar 30/09/13 - 09h23L'annonce discrète de l'événement a étéeffectuée le mercredi, certes, mais pas unmot dans le Berry le jeudi, ni le vendredi, nile samedi, ni le dimanche. Le Berry publiequelque chose après la manifestation et n'ajamais été présent pendant les projections !•minoucosmos 30/09/13 - 09h12À la lecture du Leberry.fr ce matin je voisqu'il y avait un festival de courts-métrages àBourges ce week-end ? Dommage que jen'ai pas eu cette information plus tôt moi quiadore le cinéma, je me sens frustré.Messieurs du Leberry.fr être réactif c'est bienmais être acteur de l'information culturelle deBourges ce serait super. J'espère ne plusapprendre le lendemain voir le soir mêmeque j'ai raté un événement culturel àBourges. Cordialement Minoucosmoswww.leberry.fr 30/09/13 - 15h48 Bonjour,notre journaliste a été présent à deuxreprises sur le festival : le samedi matin pourun portrait d'un jeune lauréat de 13 ans, et ledimanche pour le dévoilement du palmarèsdu festival. •Yolkar 30/09/13 - 17h12Oui et non. Le journaliste n'a pas été présentsamedi matin mais est arrivé à 15h30 seule-ment ! On aurait pu s'attendre à ce que l'ar-ticle sur le jeune réalisateur soit au moinspublié dans l'édition du dimanche matin aumoment du forum des réalisateurs. Le Berrya signalé l'événement avant (correct) etaprès (pas d'intérêt). Il fallait nourrir l'infor-mation pendant. Les Berruyers disent qu'ilsont été mal informés. Ils ont raison. CQFD

Un grand merci àDivipassion

Grâce à Christian Allain, MatthieuMorandeau et Pierre Marchal, uneretransmission par Internet a étéréalisée pour l’ouverture, le forumet le palmarès. Certains membresde la FFCV, empêchés, ont parti-culièrement apprécié cette presta-tion du club Divipassion.

Christophe Dola et Stevie Lacote Ph. M.F.Murgue

Page 8: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

Cœur de vidéo 2013

L’Écran de la FFCV — 8 — n°103 décembre 2013

Beau discoursJe ne peux m’empêcher de vouloir partager l’en-thousiasme que j’ai ressenti à l’écoute du dis-cours du président du jury, avant le palmarès.

Dénoncer le formatage des produits audiovisuelscommerciaux notamment hollywoodiens, privilé-gier la dimension artistique des œuvres, inciter à(re) découvrir les grands auteurs de l’histoire ducinéma, parler de l’héritage culturel du cinéma,citer Jean Rouch, Chris Marker et Buñuel... vrai-ment, j’étais sous le charme, et je me disais qu’ilfaudrait publier ce discours dans L’Écran de laFFCV. Dans la grande histoire du cinéma, le pré-sident aurait pu ajouter les formes plus margi-nales du cinéma, comme le found footage, lecinéma expérimental, les formes sans narration(l’art vidéo) ou sans caméra (réappropriationsd’images, images de synthèse, etc.) - mais jesuis sûr qu’il y a pensé. Certains n’ont pas sup-porté le côté, disent-ils, « donneur de leçons »(distribution de petit manuel à la clé) – on peutles comprendre —, mais personnellement jebuvais du petit-lait.

Du petit-lait donc, hormis un bémol. Un grosbémol quand même, qui a provoqué une scèneinattendue sur le podium, où un jeune auteur acontesté une prise de position du président dujury. Et en effet, je peux le comprendre: on peuts’interroger sur la position étrangement dogma-tique (donc a priori anti-artistique) du jury sur lanécessité de produire au cinéma des imagesstables. Certes, on peut ne pas aimer une tenuede caméra qui a la bougeotte de façon excessivepour produire un effet dramatique « artificiel »,mais on ne peut pas être idéologiquement contrecet effet de style, surtout s’il est maîtrisé et artis-tiquement assumé, ce qui est incontestable ici.

Sans entrer dans la métaphysique du cinéma, onpeut s’interroger sur la notion d’« artifice » dansla production d’images. En l’occurrence, fixer lacaméra sur un énorme trépied à bulle et à têtefluide, n’est-ce pas tout aussi « artificiel »?

En tout cas, il faut remercier le jury pour ce dis-cours et les réflexions qu’ils ont suscité. Cela dit,les résultats étaient-ils en cohérence avec cespropos? Les Buñuel, Jean Rouch et Chris Markeront-ils été honorés? J’ai vu trop peu de filmspour pouvoir en juger, mais il faut l’espérer.

Charles RITTER

AAis Paris

Cinéma amateur versus cinémaprofessionnel En septembre 2011, j’ai eu l’honneur de présiderle jury de « Cœur de vidéo », festival annuel decinéma amateur organisé par la FédérationFrançaise de Cinéma et Vidéo. Une petite centai-ne de films amateurs, sélectionnés par lesrégions fédérales, a été projetée. Des fictions,des documentaires, des clips. J’ai eu ainsi le pri-vilège d’observer les différences entre cinémaamateur et cinéma professionnel. Mais aussi, etsurtout, leurs points communs. Car il m’a sembléque les deux cinémas partagent nombre dedéfauts et de qualités. Ainsi, techniquement, lecinéma amateur n’a plus grand-chose à envier aucinéma professionnel. Cela est sûrement dû auperfectionnement et à l’accessibilité du matériel.J’y ajouterai une autre explication: la techniqueest ce qu’il y a de plus facile à maîtriser.Tellement plus facile que, par exemple, la struc-ture du récit. Ou la cohérence du propos.Résultat, les cinéastes peaufinent leur cadre, leurlumière, leur prise de son, le montage, le mixa-ge, l’étalonnage, tout ce qui est visible pour lesyeux et audible pour les oreilles, et ainsi… négli-gent l’essentiel.

J’ai quand même relevé deux différences notablesentre les deux cinémas. D’abord, les courtmétra-gistes amateurs m’ont paru moins prétentieux,dans leur ensemble, que leurs confrères profes-sionnels. Il est rare que les amateurs soient dansla pose artistique. Je les ai sentis plus humbles etplus authentiques. En revanche, les amateurssont beaucoup moins rigoureux sur le montage.L’immense majorité des films amateurs, qu’ilssoient fictifs ou documentaires, gagneraient àêtre copieusement raccourcis. Il est facile decomprendre l’origine du problème. Les profes-sionnels bénéficient de monteurs aguerris qui ontdu recul et n’hésitent pas à réclamer des coupes.Alors que les amateurs sont souvent leurspropres monteurs et ont trop d’affection pour cequ’ils ont tourné, parfois au prix d’un investisse-ment démesuré, pour avoir le courage de couper.Comment enlever des images qui sont si bellesou/et qui ont coûté si cher à obtenir? En bref,amis cinéastes amateurs, n’ayez strictementaucun complexe vis-à-vis du cinéma profession-nel. Continuez à être sincères. Lâchez prise sur latechnique pour vous concentrer sur le sens et lefacteur humain. Et engagez un monteur.

Yves LAVANDIER(Ce texte sera inséré dans la préface d’une nou-

velle édition de l’ouvrage La dramaturgie parYves Lavandier)

Page 9: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

L’Écran de la FFCV — 9 — n°103 décembre 2013

Cœur de vidéo 2013

Une grenade, des pépins

de Christopher Bauzet et Louis-César Burkhart Catégorie Jeunesse CCA MulhouseRégion 5 (Grand Est) 10’ 14’’Prix du Président de la République

Un fouilleur de vestiges équipé d’un détecteurdéterre une grenade qui lui explose numérique-ment à la gueule et se retrouve sans dommagescorporels parmi des fantassins français de 14-18qui errent dans une forêt à l’affut d’un hypothé-tique ennemi. Quelques aguets forestiers plusloin et autres coups de feu dans la bande-son,une brève course-poursuite l’opposera dans lesbois à un officier allemand et soucieux de luiéchapper il percutera en courant une branchebasse, nombreuses dans les forêts, qui l’assom-me et le ressuscite en 2012 comme précisé dansles dialogues ( c’est bientôt fini ) lorsqu’un chas-seur contemporain et maladroit flingue le far-fouilleur et s’enfuit. Le film-potache est par natu-re burlesque et bâclé, c’est ce qui fait son char-me gentillet et éphémère pour peu qu’il fassesens et qu’il soit très court mais que dire decelui-ci ? Que cherche l’auteur ? Comment crédi-ter à minima ses efforts et son ambition quivisent à établir un cauchemar de survivant touten jonglant avec l’espace-temps dés lors que l’in-vraisemblance le dispute à l’approximation etcomment croire à cette pirouette « passé-qui-fait-retour-vers-le-futur » si elle ne s’accommodepas d’un contenu crédible et surprenant ? Quidde la progression dramatique ? Du coup, la ficelle

des changements d’époques s’effiloche et l’acteurfait ce qu’il peut dans un traitement sous-investi.Toutefois si le spectateur décroche il n’en demeu-re pas moins rassuré : les militaires ont les bonscostumes, on y parle allemand avec les armes etles bandes molletières qui vont bien.

Guérisseurs diolas

de Joël SentenacCinéma Vivant Tarbes Région 6 ( Sud-Ouest)12’31’’Prix de la ville de Bourges

Soins animistes en Casamance et cueillette enforêt avec invocation des esprits. Le film exposeune tradition réputée sans grigri assimilant lessoins infirmiers et la petite chirurgie tout en res-tant très loin des moyens prophylactiques hospi-taliers. La pharmacopée est forestière et le cabi-net de brousse ne désemplit pas. Pénétré de sacharge le guérisseur à l’image évoque l’étenduede ses pouvoirs entretenus par les offrandes etl’esprit des forêts. Il résout les éruptionscutanées, incise, réduit la douleur, réoriente lescas critiques qui relèvent d’une hospitalisation etsurtout affermit le lien social. Il affirme parailleurs que le gène du guérisseur, familier desesprits protecteurs se transmet comme un apa-nage familial, aussi l’ancrage coutumier est-ilassuré en Casamance pour quelques héritiersanimistes faisant l’aubaine des plus démunis.L’angle narratif comme la photo ne transcendentpas le propos qui reste exclusivement informatif.

Les vidéos brèves par Gérard BAILLY

Page 10: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

Cœur de vidéo 2013

L’Écran de la FFCV — 10 — n°103 décembre 2013

Petit cheminot

de Maxime FortinoUAICF Sète Région 8 (Sud Est)6’36’’

Prise de poste en gare et jingle d’annonce. Morneet résigné, un préposé aux renseignements enfi-le mécaniquement son costume au vestiaire etgagne son guichet bientôt assailli par des usagersdésorientés, râleurs ou resquilleurs. On s’attend àun légitime burn-out de l’employé quotidienne-ment agressé par les exigences et les récrimina-tions sans fin des voyageurs. Las, il se voitconfier par une mère pressée, la garde d’unefillette à remettre à son père. L’histoire inachevéed’un cheminot solitaire qui, broyé par le train-train professionnel ou une paresse d’être, raillépar ses amis et dont le sort parait scellé à jamaisfinit sa journée en compagnie d’une gamine quine lui est apparemment rien. La promesse dufilm commence là ou il s’achève. On en reste àl’énoncé qui, fort de potentiels alléchants n’enattends pas moins un développement. Tel quel etselon ce postulat, le personnage parait tropindéfini ( les dépressifs ont aussi une vie ) pour

favoriser la moindre empathie, voire la compré-hension de sa condition, rendant vaine du mêmecoup une fin qui se voulait peut-être ironique.Mais cadrage, son et lumière n’en demeurent pasmoins attractifs pour ce petit cheminot amorpheet sans histoire.

Amenez-moi le soleil

de Jules LambertANI Cestas Région 6 (Sud Ouest)3’48’’Prix de la FFCV

L’exubérance du swing de Luis Prima déferle dansle film au son de Bring me sunshine . Avec 426figurants au compteur le clip offre un swing-para-dise multi générationnel qui garde la banane àtous les étages de la société. Le Big band revigo-re les papy-boomers et leur descendance dansleur cadre professionnel ou privé. De l’ouvrierperçant le bitume au boucher derrière sa caisse,des maisons de retraite aux foules rythmant lepavé, chacun se laissant gagner par la voixmagnétique du chantre de la nouvelle-Orléans.Le montage est alerte, sémillant, le cadre et lalumière sont les gourmandises du plan. La din-guerie communicative du swing de Luis Prima etla vieillesse filmée ici pour sa vigueur et sonenthousiasme signent un film expressif et réjouis-sant.

Les trois DVDdu palmarèssont dispo-niblesParticipation aux frais 30 €

Page 11: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

L’Écran de la FFCV — 11— n°103 décembre 2013

Carrefour de la création

Dies irae, de la nouvelle au court-métrageDies irae, jour de colère est un drame de 25minutes qui a été tourné dans les Pyrénées arié-geoises en mars 2012. Il met en scène deux amisd’enfance aux prises avec les non-dits et la jalou-sie dans l’immensité de la montagne. Julien l’in-troverti, et Jean le bon vivant qui a toujours eu ledessus sur son ami. L’action du film est le récit deleur dernière journée de randonnée en montagnequi agit comme un déclencheur pour Julien dontles frustrations accumulées ressurgissent sousforme de flash-back et de fantasmes qui se mêlentà la réalité. Julien est persuadé que sa femmeChristine le trompe avec Jean. Il focalise sesrancœurs sur cette liaison supposée qui constituele nœud de l’histoire jusqu’au dénouement tra-gique.Au départ, il y a un triptyque de nouvelles, troismonologues où chaque personnage dévoile l’unaprès l’autre ses états d’âme au cours de lajournée fatale. Le court-métrage est tiré de la nou-velle centrale qui donne la parole à Julien, celui parqui tout arrive.Il y a ensuite une rencontre entre un réalisateurqui n’avait jamais réalisé d’adaptation littéraire, etun auteur qui n’avait jamais écrit de scénario. Leprojet partait donc sur les meilleures bases. Ils’agissait d’apprendre à faire en faisant. Nous nesavions pas où nous allions, mais une méthodes’est peu à peu mise en place devant les pro-blèmes posés, et au fil des bricolages pour lesrésoudre. Nous avons travaillé principalement paréchange de mails contenant les versions succes-sives des scénarios annotées par l’un ou l’autre. Ily a eu huit versions de scénarios. Les premièresont surtout permis de purger les clichés et lesficelles les plus faciles. Quelques rencontres pourdes séances d’écriture en direct ont suivi, maisfinalement assez peu. Le temps a été notremeilleur allié pour faire le tri entre les bonnes etles mauvaises idées. Un an et demi a passé entrela première version du scénario et la dernière,avec parfois plus d’un mois d’une version à l’autre,pour laisser décanter.Le long chemin de l’adaptation, avant, pendant etaprès l’écriture est jalonné d’étapes et de ques-tions qu’il importe de bien poser. C’est l’ensembledes choix en résultant, y compris les plus minimes,qui oriente le film vers une voie intéressante oumaladroite. Ils doivent donc être bien identifiés,réfléchis et assumés.

Que garder du texte ?Un texte littéraire est nécessairement bavard.Dans la nouvelle originale, le lecteur est invitédans la tête d’un personnage dont la parole est leseul moyen pour exprimer ses sensations, émo-tions, ou souvenirs, et pour raconter l’histoire àmesure qu’il la vit. Au cinéma le rapport est plusdirect, les mots ont un rôle secondaire, et ce sontsurtout les situations, les gestes, les attitudes,parfois la seule présence, que donnent à voir lamise en scène qui permet de faire avancer le récit.Les personnages parlent bien sûr, mais là n’est pasl’essentiel. Comme dans la vie les mots serventsouvent de masques, ils font office de protectionspour cacher le vrai sens des choses. C’est déjà lecas d’un texte littéraire, où lire entre les lignes estle plus intéressant, mais c’est encore plus vrai aucinéma, où il importe de suggérer plus qu’on nedit.Dès le départ, nous étions d’accord sur cetteconception: les images avant tout. À un momentde l’écriture du scénario, nous avons même songéà écrire du texte destiné à être coupé au montage,afin de mettre les acteurs en situation, d’obtenircertaines émotions, et de garder seulement cer-taines expressions silencieuses. Nous n’en avonsfinalement pas eu besoin.

Dies irae, de la nouvelle au court-métragepar Éric Ettouati, l’auteur - Emmanuel Dubois, le réalisateur

Éric Ettouati et Emmanuel Dubois sur le tournage de « Dies irae, jourde colère »

Page 12: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

Il a ensuite fallu s’entendre sur ce que nous vou-lions garder du texte original.Ça ne s’est pas fait d’emblée, mais à partir d’unprincipe et de quelques idées simples, puis le tris’est opéré de proche en proche au fil des versionssuccessives du scénario.Les discussions à bâtons rompus qui ont précédéle début de l’écriture ont permis de les définir. Il enest ressorti, primo que nous voulions nous éloignerde la nouvelle pour en faire un objet différent,deuzio qu’il fallait rendre ambiguë la relation entreJean et Christine, la femme de Julien, de tellesorte qu’on ne puisse dire dans le film si Christineavait réellement trompé Julien avec son meilleurami ou s’il s’agissait du délire d’un jaloux maladif.C’était une manière de faire de la place au specta-teur. Libre ensuite à chacun de se faire son idée,et de construire son interprétation.Le principe serait de respecter l’esprit du texte,tout en s’efforçant d’oublier la nouvelle avant decommencer à écrire le scénario.

L’écriture du scénario et ses ingré-dientsPour passer à l’image il fallait penser en image.D’une certaine manière, il s’agissait d’un retouraux sources, puisque l’écriture de la nouvelleconstituait au départ la transposition d’un fluxd’images et d’émotions en mots. Passer à desimages filmées, c’était revenir à des images à par-tir de mots, mais différentes puisque destinées àun autre support. Les Italiens qualifient le traduc-

teur de traître, ils disent “tradutore – traditore “etc’est bien cela dont il est question puisqu’un autrelangage implique une certaine trahison du texteoriginal. Le cinéma fourmille d’exemples ratés detranspositions littéraires à l’écran dont l’échecrepose en grande partie sur la volonté de restertrop fidèle au texte, et à l’incapacité d’abandonnerdes passages qui, traduits littéralement ne don-nent rien en image, comme la traduction mot àmot d’une langue à l’autre ne réussit qu’à alourdiret brouiller le sens. Une recréation s’impose encherchant des équivalents dans la langue cible.Le défi était de transposer les monologues despersonnages en situations filmées qui restituaientleurs émotions et le sens global avec un minimumde recours aux mots, tout en faisant avancer l’in-trigue. Nous avons tenté d’y parvenir en mettanten œuvre un certain nombre de moyens.

D’abord, on trouve très peu de texte de la nouvel-le dans le court-métrage. Les dialogues ont étécréés au fur et à mesure à l’issue de nombreuxtâtonnements et réécritures, d’autres sont appa-rus en un éclair. Ce sont ces derniers qui se sontfinalement révélés les plus justes.Ensuite nous avons écrit des situations spéci-fiques, adaptées au support filmé: la scène dumariage de Christine et Julien, où Jean apparaîtentre eux avec un regard vers la mariée, celle dela cuisine où Julien fait comprendre d’un mouve-ment de tête sa jalousie à Christine, ou encorecelle du sommet où Julien et Jean se réconcilienten chahutant au cours d’une séance photos.

Des personnages secondaires qui n’existent pasdans la nouvelle ont été créés: René, le gardien du

L’Écran de la FFCV —12 — n°103 décembre 2013

Carrefour de la création

Julien (Eric Ducroz) et Christine (Julie Bringel), face au gendarme en chef (Pascal Sugg)

Page 13: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

refuge, et le père de Julien dont l’ombre plane enfantôme sur le film. Ils sont à l’origine d’une com-plexité supplémentaire, et de couches apportantune certaine profondeur en situant l’histoire dansun temps qui excède celui du film. C’est en effet entirant le fil de ces personnages qu’une épaisseurest apparue, accompagnée d’un effet de réel bien-venu. Il a aussi fallu jongler avec le danger desintrigues parallèles dans un court-métrage où toutdoit être ramassé. Dans sa conception la plus clas-sique un court doit partir d’une idée simple etraconter simplement. Nous nous en sommesquelque peu écartés grâce notamment à des trou-vailles qui ont permis de dire beaucoup avec peu.L’idée du diaporama au générique par exemple. Sile spectateur est assez attentif, il peut remarquerque tout ce qui va se passer est déjà en germe,étalé devant ses yeux. Cette suite de photos estcensée apporter des clés de compréhension sur lesrelations passées entre les différents person-nages: la complicité entre Jean et Julien enfants,la différence de caractères entre un Jean plutôtdominateur et un Julien plutôt introverti, l’impor-tance du jeu d’échecs dans leur histoire, l’amitiéentre René et le père de Julien, la mort de ce der-nier, la présence envahissante de Jean adulte dansle couple marié Julien-Christine…

Enfin, donner du sens aux objets a été un moyenmajeur de transposition à l’écran: L’alliance etl’appareil photo marquent des moments clés dufilm.Ces objets ont été ajoutés au scénario pour ren-forcer l’intérêt et la curiosité du spectateur, et ainsienrichir l’histoire de questionnements et de pistesà explorer. On se pose inévitablement la question:mais pourquoi Julien donne-t-il son alliance à Renéavant de quitter le refuge? Ce geste qui frôle l’ir-rationnel, totalement incompréhensible à ce stadedu film, et le regard inquiet de René qui voit par-

tir Julien est une alerte à la suite dramatique quise prépare. Quant à l’appareil photo, souvent pré-sent dans les mains de Jean lors de l’ascension, ila permis d’écrire un ultime rebondissementpuisque Julien s’imagine avoir été trahi par desphotos prises par Jean agonisant.L’alliance retournera au doigt de Julien à la toutefin, lorsqu’il repartira avec Christine. Elle indique laboucle qui semble se refermer. L’appareil photoreste une possible pièce à conviction, car nul nesait vraiment les photos qu’il contient, puisque lesgendarmes n’ont pas (encore) visionné son conte-nu… Il est l’objet qui ouvre la porte à de possiblessuites et à l’imaginaire du spectateur.

La cuisine des images ou que mon-trer, comment et pourquoi ?Un des choix d’écriture était de limiter les dia-logues au strict nécessaire et de donner la prioritéà l’image, notamment aux regards pour faire pas-ser les émotions, et au silence, souvent généra-teur de tension. De nombreuses parties du scéna-rio sont donc purement descriptives. Nous avonsvoulu donner du sens aux images, ce qui est l’es-sence même du cinéma. Par exemple, l’alliance quin’est jamais nommée, seulement montrée, lesfantasmes meurtriers de Julien - la poussée deJean du haut d’une falaise et le coup de piolet -, lascène adultérine qui fera commettre à Julien l’irré-parable abandon de son ami, le regard perdu ethanté de Julien pris au piège à la gendarmerie,etc.Chaque dialogue écrit a été relu et pensé suivantces deux critères: est-ce que cette phrase estabsolument nécessaire, et est-ce qu’elle sonnevrai?

Nous nous sommes aussi attardés sur les raccordspossibles entre les scènes au présent et les flash-back. Certains raccords ont ainsi été millimétrésdès l’écriture. Par exemple, le flash sur la partied’échecs où Jean gagne une fois de plus se termi-ne sur Jean disant qu’il va pisser. Julien furieuxrenverse les pièces du jeu, mouvement qui coïnci-de dans le présent avec le mouvement de déposede son sac à dos à côté de lui. On retrouve Jean entrain d’uriner en haut d’une falaise. Le soinapporté à une transition comme celle-ci permetaussi de souligner le lien qui unit passé et présent,et de mettre au jour un maillon de la chaîne descauses et des conséquences, son rôle dans ce quiva arriver, tout en s’appuyant sur une situation enapparence anodine.

Aucun artifice ne distingue les scènes fantasméespar Julien (les meurtres, sa mise en accusation àla gendarmerie) des scènes du présent. Le choix a

L’Écran de la FFCV — 13 — n°103 décembre 2013

Carrefour de la création

Le triangle amoureux : Julien (Éric Ducroz), Christine (Julie Bringel) etJean (Frank Melotti)

Page 14: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

été fait de simplement monter les transitions entreces scènes en cut, et de revenir à la réalité sur unplan similaire à celui du départ dans le fantasme.Une mise en scène minimaliste mais qui faitconfiance à l’intelligence du spectateur qui a nor-malement suffisamment d’indices pour s’y retrou-ver. Notamment dans le fantasme final de Julien àla gendarmerie (voir extrait du scénario page ci-contre): le gendarme qui prend sa déposition l’in-terpelle et le sort de sa rêverie, René et le gen-darme en chef sont toujours en train de discuterdans le couloir, Christine est bien présente derriè-re Julien, et surtout l’appareil photo est dans unsachet plastique… autant de preuves visuelles poursignifier que Julien vient de sortir d’un nouveaufantasme!

La scène du sommet, dite de réconciliation, a étécréée pour dédramatiser le récit. Elle arrive justeaprès une scène de tension forte entre les deuxamis, où Julien crache à Jean ses quatre vérités. Ilnous semblait intéressant, à peu près au milieu dufilm, de brouiller les pistes en écrivant une « faus-se fin », c’est-à-dire en montrant Jean et Juliencomme les deux amis qu’ils seraient dans unmonde idéal, avec l’innocence retrouvée de leurenfance. Cette séance de photos entre eux faitécho aux photos du début prises lorsqu’ils étaientenfants. Au passage, Julien sur une photo fait lemême geste des « oreilles de lapin » qu’il faisaitsur une des photos du début.

La courte scène de nu est capitale pour com-prendre le mal-être et la jalousie maladive deJulien (les deux corps faisant l’amour flottent dansun espace noir et l’alliance à la main de Christinebrille particulièrement pour insister là ou ça faitmal: l’adultère). Ce fantasme en dit long sur l’étatpsychique de Julien persuadé que son meilleur amile trompe avec sa femme. Montrer l’acte charnel àl’image, avec pour unique fond sonore la respira-tion lente et continue de Julien, fut pour nous lemeilleur choix d’écriture de cette scène qui estaussi le climax du film. Enfin, un autre parti pris majeur fut de ne pascréer des personnages à la psychologie évidenteet prévisible. N’en déplaise à ceux qui aiment lescertitudes, les personnages de « dies irae… » onttous une part d’ombre et d’ambiguïté: quelle futla relation exacte entre Jean et Christine? Lajalousie de Julien est-elle fondée? René a-t-iljoué un rôle dans la libération rapide deJulien par les gendarmes? Que sait exactementRené de ce qu’il s’est passé en montagne?L’appareil photo contient-il des photos acca-blantes pour Julien? Est-ce que les gendarmesvisionneront un jour les photos de l’appareil?Comment Julien va-t-il désormais pouvoir vivreavec la culpabilité d’avoir abandonné son ami?Autant de questions qui interpellent le spectateur

et l’orientent – ou pas – vers des suites imagi-naires, des réponses personnelles à ces quelquesportes ouvertes… Nous avons voulu faire confian-ce à l’intelligence du spectateur et le faire partici-per à l’histoire au fur et à mesure qu’elle sedéroule.

ConclusionIl n’existe pas de recette pour adapter un textelittéraire. Il faut beaucoup de bricolage et un peud’intuition. La nouvelle a constitué une base dra-matique dont nous avons gardé l’essentiel. Nousavons inventé des situations, ajouté des person-nages pour que le film se distingue de la nouvelle,qu’il ait sa vie propre. Tâtonner, chercher desmanières visuelles de raconter et de donner dusens avec les moyens propres au cinéma: acces-soires, situations, regards, arrière plans, horschamps, dialogues, etc. mais en réduisant lesmots à la portion congrue. Travailler à deux enfin,a permis d’aller plus loin. Quand il semblait à l’unque le travail était fini, l’autre intervenait avec sasensibilité en indiquant un défaut ou une pisted’amélioration, ce qui a contribué à enrichir le film.Ce processus a été un moteur important de l’adap-tation.

Et lorsque le travail d’adaptation paraît fini, quandle scénario tient debout, c’est là que tout com-mence. Ce qui résulte du casting, des répétitions,des aléas du tournage, des propositions desmembres de l’équipe est absolument et heureuse-ment imprévisible. Il importe de ne pas manquerle rendez-vous avec l’inattendu et la surprise de ceque chacun apporte, des techniciens aux comé-diens, en passant par la régie. On néglige tropsouvent l’importance de l’estomac et de ce qui s’ytrouve dans la réussite d’un tournage.

Plus d’infos sur le film sur le site d’Image’InToulouse: http://image-in-31.wifeo.com/emma-nuel-dubois.php

Le film est visible sur Viméo: https://vimeo.com/76207691ainsi que le making of: https://vimeo.com/76883769Le mot de passe pour les 2 films est: festival

Crédit photos: Éric Ettouati et Emmanuel Dubois

Carrefour de la création

L’Écran de la FFCV — 14 — n°103 décembre 2013

Page 15: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

Carrefour de la création

L’Écran de la FFCV — 15 — n°103 décembre 2013

Extrait du scénario de Dies irae, jour de colère

SCÈNE 20 : INT. BUREAU DU Maréchal Des Logis Chef. JOUR

La photo apparaît sur l’écran du PC. Silence. Le MdL Chef garde son regard braqué sur Julien. Leslarmes montent aux yeux de Christine qui fixe la nuque de Julien.Visage halluciné de Julien lorsqu’il se tourne sur sa chaise et lève ses yeux écarquillés vers elle. Onretrouve son expression folle et désespérée au moment de l’abandon de Jean. Christine immobilepleure sans bruit. Elle se demande ce qu’il est allé imaginer, si c’est par jalousie qu’il a fait ça.

MDL ChefAlors Monsieur Vedeto, voulez-vous revenir sur votre déposition ?

SCÈNE 21 : INT. SALLE DES DÉPOSITIONS. GENDARMERIE. JOUR

(On se retrouve comme dans la scène 19, juste avant l’intervention du MdL Chef). Julien est assis, leregard dans le vide.

GENDARMEMonsieur Vedeto… (OFF), Monsieur Vedeto ? J’ai besoin de votre signature…

Julien lève la tête vers le gendarme qui lui tend sa déposition à signer.

JULIEN (bafouillant)Euh… Oui, bien sûr…

Il signe machinalement.Julien tourne la tête vers l’encadrement où René est toujours en discussion avec le MdL Chef. Il tour-ne la tête à sa droite, une main repose sur son épaule. Il lève la tête et voit Christine qui le regardeavec compassion. Il a imaginé une fois de plus sa mise en accusation. Un coup d’œil au sachet enplastique qui contient l’appareil photo. Personne ne l’a ouvert, personne n’a donc pu examiner lesphotos.(coups de tampon du gendarme sur la déposition en fond sonore)

GENDARMEBien, je vous notifie la fin de votre garde à vue ce jour à 8 h 37… Je crois que la nuit a été assez

éprouvante. Vous allez pouvoir vous reposer.

Éric Ettouati et Emmanuel Dubois au festival de Cannes 2013 pour pré-senter le film au Short Film Corner

L’importance des seconds rôles avec le gardien René (Jacques Canet)et le père de Julien (Bernard Tournois)

Page 16: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

L’Écran de la FFCV —16 — n°103 décembre 2013

Carrefour de la création

That’s all folks (C’est tout pour aujourd’hui mesamis), ainsi se terminaient les dessins animés dela Warner Bros.

Cela me ramène à ma première animation PourÉliseC’était au début des années 1980, je m’essayaisà la pixillation, technique qui consiste à photogra-phier les acteurs avec un appareil photographique(argentique à l’époque) et dont les tirages étaientrefilmés avec une caméra super 8.Mais devant mes nombreuses hésitations tanttechniques que de mise en scène, les acteursm’abandonnèrent lâchement.

Pas découragé pour autant je repris le film endessin animé sur des celluloïds mais je ne saispas dessiner, puis en marionnettes animées.J’avais même sculpté les visages de mon person-nage dans de la cire, puis réalisé les minidécors,mais tout cela fut difficile à manipuler.J’attaquais ensuite la pâte à modeler qui fondaitsous les spots.basta! J’abandonnais l’animation et revins auxfilms de fiction et de réalité.

Il a fallu attendre une dizaine d’années avec lanaissance de mon fils et moi plus souvent à lamaison et que l’on me fait cadeau de la version 2du logiciel d’animation 3D Studio max pour meremettre à cette technique.Après 8 versions de 3 D Studio max, 6 versionsde Poser et 11 films d’animation exclusivement3D, j’ai pu enfin terminer mon Pour Élise (nonsans avoir cramé un disque dur de sauvegarde).

À l’exception des superproductions hollywoo-diennes et des péplums historiques tout est pos-sible.

D’abord on peut se permettre d’engager desartistes que l’on va trouver sur différents sitespour pas cher, environ 15 dollars.Bien sûr si vous voulez Sharon Stone cela seraun peu plus cher, 20 dollars. En effet il existe desbibliothèques de personnages que l’on peut modi-

That’s all folks !par Philippe SEGAL Club Audiovisuel de Paris

À gauche : Dali

À droite : ma téhode decapture d’images avec desgommettes

Page 17: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

fier physiquement et habiller en puisant dans desbibliothèques de garde-robe.De même on cherchera sur d’autres sites desdécors plus ou moins sophistiqués.Ainsi mon actrice préférée est Francesca avec sonair mutin que j’ai « engagée » pour mon film Enchair et en os.Aucun caprice, elle m’obéit au doigt et au clic.

En fait pas tout à fait car les logiciels dont on dis-

pose ne permettent pas de réaliser des mouve-ments fluides et réalistes.Les matériels et logiciels de capture de mouve-ment sont soit trop chers soit non compatiblesavec nos systèmes d’animation.Cependant il existe un petit soft, IPI STUDIO, quipermet pour quelques centaines d’euros d’appro-cher cette technique de motion capture.J’en suis donc toujours à utiliser ma méthodeartisanale avec gommettes et transfert image parimage.Le cinéma d’animation n’est pas que technique(techniques qu’on pourra peut-être développerdans des articles futurs), c’est aussi comme danstoute réalisation audiovisuelle une histoire, avecun scénario.Personnellement je puise dans mon imagination(torturée) ou dans ma culture de B.D. qui m’aidebeaucoup dans le choix des thèmes puis plus tarddans le choix du cadrage.La seule restriction dans le choix du sujet concer-ne le nombre de personnages à animer car on vavite se heurter aux ressources limitées de nospetits PC.

Mais cela est une autre histoire… Et comme toutehistoire: TO BE CONTINUED (à suivre)THAT’S ALL FOLKS!

L’Écran de la FFCV — 17 — n°103 décembre 2013

Carrefour de la création

Francesca

Page 18: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

L’Écran de la FFCV — 18 — n°103 décembre 2013

À propos de :

Le 2e principe de la thermodynamiqueappliqué au principe de l'éternelretour (PR1)

Une équation énergétique - vidéo expérimentale -qui fait se toucher des corps étrangers dans unespace qui n’attendait pas ce désordre - la cuisined’un film de fiction - avec une musique d’inspira-tion espagnole composée par un musicien françaisdu début du XXe siècle -Ravel- jusqu’à l’acmé, sedéclare liée au concept philosophique nietzschéen.De la physique annoncée à la déconstruction del’image référentielle — un couple danse puis faitl’amour - par l’envolée du flicker, sur le Boléro.L’intermédiarité rayonne, non vainement en exer-cice mais parce qu’elle excite tous les sens et lapolysémie d’histoire.Cela implique des cheminements dans les savoirspour saisir cette perspicacité vidéo.Des corps dansent et s’échauffent.L'éolipyle d’Héron d’Alexandrie - du 1er siècle denotre ère - reconstituée en 1978, sa vapeur s'é-chappe par des tubes et crée un couple de forcesqui fait tourner la sphère avec une trop grandeperte de chaleur pour devenir opérationnelle.Cette machine métaphorise que deux forcesreliées produisent du mouvement, comme lesdeux presque amants le font en dansant.

En effet, puisque le poème numérique à l’amourde Ritter se place sous le signe de la physique,l’envie d’aller revoir ce qu’il en est de ce principede la thermodynamique s’imposait ainsi que revi-siter et Carnot et sa définition de la « puissancemotrice » ce que désormais on appellerait « tra-vail », induisant un état: l’énergie. Qu’on se sou-vienne, la chaleur est produite par le mouvementdes corps macroscopiques, le frottement desmains suffit à vous en faire prendre conscience orsa poursuite réclame que la différence de tempé-rature entre une partie chaude et une partie froidesoit maintenue.Ce principe n’explique pas pourquoi l’énergie ther-mique se transfère du corps chaud au corps froidet non l’inverse, sans quoi vous ne vous seriezjamais brûlé/e en vous saisissant d’une casserole.Cependant cette énergie concernant un systèmecomplètement isolé de l'extérieur reste constante,ce qui entraîna la recherche jusqu’au deuxièmeprincipe qui établit l’irréversibilité des phénomènes

physiques, et théorisa l’entropie, puisqu’un systè-me ne peut spontanément qu’aller vers un état de« désordre » croissant lors d’une transformationréelle.

Pour l’exotisme, on peut aller piocher l’équationdans un livre de classe:SB - SA = Se + Sc« où on appelle entropie créée la quantité SB - SA= Se + Sc. Cette quantité est positive dans le casd’une transformation irréversible, elle est nullepour une transformation réversible. » et/ou citer laconclusion de Kelvin, « il n’existe pas de moteurfonctionnant de manière cyclique à partir d’uneseule source de chaleur. »

Et revenir à la danse de Sur la Route de Madisonqui retenue par Charles Ritter s’échauffe jusqu’à lasuffocation finale. Quant au film originel, de etavec Clean Eastwood, il ne s’achève pas surl’abandon amoureux puisque la femme éprisesacrifie cet amour que ses enfants ne découvrentqu’avec ses dernières volontés. En effet, durantl’absence de son mari et de ses enfants partis àune foire, elle avait vécu un amour aussi intensequ’imprévu avec un photographe en « mission »dans sa région, le comté de Madison, pour leNational Geographic. La cuisine américaine des années soixante nemanque de rien, ameublement en formica, boîtesde conserve colorées et post-it sur le réfrigérateurdodu.La femme accepte de se tourner à l’invitation del’homme sans parole aucune; elle s’est visible-ment préparée pour lui, chignon soigné et robeblanche ample, mais sans se l’avouer, ses chaus-sures plates à lanières ne connoteraient pas l’éro-tisme… debout, très vite approchés en plan rap-proché poitrine, très vite se rapprochant, si nette-ment que même le bout de sa langue à elle seperçoit alors qu’il se rapproche du frottement naît

Carrefour de la création

Meryl Streep sur l’épaule de Clint Eastwood

Page 19: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

L’Écran de la FFCV — 19 — n°103 décembre 2013

la chaleur… le gros plan ne cache rien de leur émo-tion partagée… montée équivalente de la chaleur…fondu au noir, la chambre, un tout autre mouve-ment, l’énergie porte…Reste à prouver l’entropie, la montée du désordre,ce que dès la première image, Le Boléro exalte. Sastructure répétitive, puisqu’e le thème d’ouvertureest le seul thème qui s’enflamme, en même tempsque s’ajoutent d’autres instruments, en variantedes timbres, et en un crescendo qui emporte jus-qu’à la modulation finale, avec des percussions quidéfont l’espace premier celui du calme, du sanstravail.

La vidéo reconnaît cette montée: le thème: uneminute 40 nécessaires à la « connaissance amou-reuse » est bousculé par des sautes qui devien-nent sursauts, des rayures qui se multiplient, dontune en arc de cercle moins agressive très explici-te… des pointes de lumières perturbent de plus enplus la lisibilité, alors que le flicker apporte au« désordre », à la perte d’information. Ensuite desflashs blancs, silence iconiques par excellence,augurent des divers teintages, d’abord distin-guables jaune puis vert - analogiques aux diverstimbres - puis en flicker quasiment mêlés, vert,rouge, vert… les instruments se mêlent selon lethème… lorsque l’amour se fait, tous les sens sonten œuvre, y compris lorsque cet amour est celuide la vidéo. Qui certes ne peut être qu’un éternelretour.

Simone DompeyrePrésidente du festival internationalde cinéma expérimental « TraverseVidéo Toulouse »(texte extrait du catalogue du festival2013)

Ma réponse à Simone Dompeyre:

La scène choisie du film mise en boucle (quoiqueraccourcie par rapport au film original) comportedes éléments sur lesquels je n'avais pas prise.Mais bon, si on peut redonner du sens au formicaou au chignon dans le contexte de mon collage,pourquoi pas!Et c'est vrai que le passage de la position vertica-le à la position « horizontale » de notre couple trèsapprêté au départ, de l'ordre des convenancesvers le désordre des draps - avec sa libération d'é-nergie évoquée, est intéressant à relever!

À l'origine de l'idée de cette vidéo, il y a le souve-nir marquant d'une vidéo expérimentale de JonasMekas je crois, vue lors d'une programmation d'artvidéos.

Je ne me souviens même plus de ce qui se passaità l'écran exactement, mais le film (argentique)était très long, très statique, et mon regard s'estpeu à peu focalisé sur une petite déchirure dans lapellicule, presque au milieu de l'image. Je medemande aujourd'hui encore si c'était voulu oupas. L'idée de vouloir faire une vidéo qui reprennece lien « lassitude / dégradation physique » datedepuis ce moment-là.

Finalement, j'ai été séduit par l'idée d'associerdeux "gros clichés romanesques" que je mettraisen boucle ad nauseam: un langoureux baiseramoureux + le crescendo sensuel/mièvre/conve-nu/saoulant du Boléro. Cette lassitude pour lespectateur de devoir « se taper » ces clichés enboucle entrerait en résonance avec la dégradationde la pellicule d'un des « films romantiquespréférés des femmes » (paraît-il) vu et revu jus-qu'à l'overdose… et la rupture / délivrance.Pour arriver à ça, j'ai pensé dans un premiertemps à une boucle beaucoup plus courte, axéeseulement sur un baiser, avec une version duBoléro plus longue (environ 15 minutes).Finalement, une boucle plus longue qui représen-terait toute la phase « approche/danse/baiser/lit »m'a semblée plus intéressante. Et je me suis laisséconvaincre par mon monteur Ardeshir Golgolabd'opter pour une version plus courte du Boléro, etde faire coïncider les boucles du crescendo musicalavec celles de la scène choisie.

Concernant le titre, je cherchais dès le départquelque chose de sophistiqué et de désincarné. Unénoncé assez alambiqué qui contrasterait avec lesynopsis choisi, simpliste et en pied-de-nez:« Avec le temps va tout s'en va ».

Comment titrer une vidéo conceptuelle sur l'usuredes choses (de la pellicule, des sentiments, duspectateur)? Le principe de l'entropie m'a sembléjudicieux à évoquer, tempéré par ce qui mystique-ment le contredit: l'espoir du renouvellement.

Cette vidéo (PR1) devait inaugurer ma série« Progression/Répétition » qui met en scène l'hu-main dans cette perspective-là, mais c'est PR3 (LaPassion) qui a pu être terminé avant. PR2 est encours de tournage actuellement.

Charles Ritter, mai 2013

Carrefour de la création

Page 20: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

Chose promise, chose due !

Oui, c’était promis! Pour ce nouvel article, nousdevions nous lancer d’emblée dans notre sujet,sans tergiverser le moins du monde… Eh bien nousy sommes ! Alors attention Mesdames etMessieurs, dans un instant ça va commencer.Accrochez-vous: 1, 2, 3, c’est parti ! En me relisant (si, si, ça m’arrive!), je me suisz’aperçu (toujours avec un seul « p »), que nousn’avions pas encore tout dit sur cet immense sujet,oh combien digne d’amplification, qu’est la sciencedes microphones. Il restait encore maints pointsz’obscurs à éclaircir, avant de suivre, plus avant,les pérégrinations de vos sons dans les méandresde vos appareils.

Ainsi n’avais-je pas abordé - la honte soit sur moi!- un des critères fondamentaux du choix de vosmicros: leur « courbe de réponse » en fréquences.Tout au plus vous avais-je dit - ce n’était qu’unexemple, mais oh combien pertinent - que certainsmicros ayant des faiblesses dans les graves pou-vaient, en éliminant d’eux-mêmes des bruits para-sites de vent ou de circulation, faire le bonheur deleurs utilisateurs qui ont bien de la chance se fai-sant, car nous allons voir qu’en général c’est plutôtle contraire qui se produit !

Ce qui me conduit tout naturellement à évoquerl’un des cauchemars de tout ingénieur du son quise respecte: le grand méchant « effet de proxi-mité »! C’est grave, très grave, trop grave en fait !Mais Kesdon? Lis-je dans vos grands yeuxangoissés.

Modulations sur la fréquence

Tout d’abord il sied, pour ceux qui n’auraient pas(ou peu) suivi, de nous livrer à une petite révision.Si vos oreilles sont en bonne santé, avions-nousdit précédemment - et en général, quand on exer-ce la fonction de preneur de son, il est souhaitablequ’elles le fussent - vous devez percevoir les fré-quences graves à partir de 20 Hz. et les aigus jus-qu’à 20 Khz. C’est votre bande passante.

Cela dit, d’une part notre oreille est plus sensibleaux fréquences de la voix, d’autre part, sa sensibi-lité est variable selon le niveau sonore: à faibleniveau d‘écoute, elle est moins sensible aux graves

et aux aigus (d’où le bouton « loudness », destinéà commander le renforcement, sur vos amplis, deces fréquences extrêmes).C’est surtout pour les aigus que c’est préjudiciable.En effet, d’une part nous y sommes moins sen-sibles en vieillissant, d’autre part les graves onttendance à les « manger » voire à devenir tout àfait envahissants, comme nous le constateronsavec notre fameux effet de proximité. Pourtant, laclarté et l’audibilité de notre son nécessiteraientque ces graves, au contraire, soient atténués (pastrop cependant, si vous ne voulez pas aboutir àune sonorité métallique et un tantinet agressive).Comme en toutes choses, il faut savoir raison gar-der.

Doucement les basses !

À présent, donc, voici la règle que je vous pried’apprendre par cœur, car vous devrez tous me laréciter (gare aux resquilleurs!) sans omettre unevirgule et avec le ton SVP: « Tout microphonedirectif subit un renforcement dans les fréquencesbasses, d’autant plus important qu’il se rapprochede la source sonore et que son angle de captationse réduit ». En d’autres termes, si vous enregistrezavec un microcardioïde, ou pire hypercardioïde, oupire encore « canon » (voir ci-dessous), vous ris-quez d’obtenir, si vous vous rapprochez trop de lasource des sons que vous voulez capter, un clapo-tage pâteux et plutôt pathétique! (ça, c’est del’alexandrin avec même un pied supplémentairepour le même prix!)

L’Écran de la FFCV — 20 — n°103 décembre 2013

Chronique

Démarche de l‘escalier (37)

Page 21: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

Mais bien entendu, comme il n’est problème quin’ait sa solution, cela se soigne: tout d’abord, entoute logique simpliste en adoptant un microomnidirectionnel ! C’est le cas de la plupart desmicros-cravates ou des micros à main (souvenezvous, ceux qui ont le corps conique!)

Pour les « cravate », comme le DPA 4060, le Tram50, le Sennheiser MKE 2 et autres Countryman B6, ils ont en outre, pour la plupart, un accessoire,généralement une grille, qui permet, par filtrage,d’accentuer les aigus. C’est le cas aussi, notam-ment, du Sanken COS 11, avec son complémentRM 11. Quant à l’AKG C 77, pour le même prix, ilvous offre une capsule étanche. Alors? Quedemande le peuple?Pour les « main », vous trouverez aisément, enreportage, nous l’avons vu, des Lem DO 21. Surles plateaux télé, ce seront, par exemple, desSennheiser MD 21. Mais attention, vous pourrez yrencontrer aussi des micros-cravates direction-nels, car ils permettent d’éviter les Larsen etautres interférences avec les retours. Méfiez-vousaussi des gros micros qui, même omnidirection-nels, font obstacle aux fréquences aiguës par leurtaille. À part ça, vous pourrez à loisir vous gaver,sans distinction, de sons provenant de toutes lesdirections et de toutes fréquences, sans accentua-tion des basses, même si vous placez vos microstout près des sources sonores.

Un qu’a fait filtre

Pour les micros directionnels, rassurez-vous. Lesconstructeurs, dans leur immense sollicitude, ontprévu une pléthore d’atténuateurs de niveau, defiltres insérables, commutables ou réglables,« passe-haut » ou « coupe bas », éventuellement« en pente douce ». Il existe même un filtre d’ac-centuation des aigus, destiné à compenser l’atté-nuation produite par les bonnettes antivent! Deplus on vous fournira, à la demande, des courbesde directivité donnant la « réponse » à vos inter-rogations pour chaque niveau de fréquence.Cependant ces courbes sont souvent très théo-riques, car chaque micro a ses propres caractéris-tiques et peut différer de + ou - 2 dB du modèletype.D’ailleurs méfiez-vous, car le mieux peut devenirennemi du bien. En effet, si vous utilisez un microdirectif comportant un filtre atténuant l’effet deproximité et que vous éloignez votre micro de lasource vous manquerez cette fois carrément defréquences basses! Essayez donc, par exemple,avec le plus courant des micros main, le Shure SM58, de l’employer à 60 cm. Vous n’aurez plus dutout de graves!

Pour les petits malins, les curieux et ceux qui

aiment se compliquer la vie, sachez que la directi-vité est créée par une différenciation entre la pres-sion de l’air à l’avant et à l’arrière de la membra-ne. Si vous fermez donc, avec la main, l’arrière dela membrane, votre micro directionnel deviendraomnidirectionnel ! Inutile de vous dire que ce n’estpas la meilleure méthode pour lutter contre notreeffet de proximité.

Leçons du canon

Pour créer la directivité dans les « canons » et« semi-canons », on place devant la capsule demicros hyper cardioïdes un tube dit « d’interféren-ce », percé de fentes et de trous, qui atténuentplus ou moins fortement les sons provenant descôtés, sans altérer ceux captés sur l’avant de lamembrane. Par contre ces sons latéraux atténuéssont déformés et différemment selon leur fréquen-ce. Les résultats obtenus peuvent être assezdésastreux, surtout en milieu réverbérant avec lesfréquences aiguës.

Plus le tube d’interférence sera long et plus cesdéformations latérales seront importantes. À vousde réfléchir, donc, si à partir d’une certaine distan-ce, vous n’avez pas intérêt à abandonner votreperche - d’ailleurs d’autant plus délicate à manieren l’occurrence - pour un micro H.F.?

D’autant que les bruits de canons ne vont pas nousmanquer, ces temps-ci, avec la commémoration ducentenaire de la grande boucherie au cours delaquelle des millions de jeunes hommes, des deuxcamps, ont été joyeusement massacrés par unebande de généraux, de maréchaux et de politi-ciens, dont on peut s’étonner de trouver encorefréquemment le nom sur les plaques de nos rues.Mais ceci, allez-vous me dire, est une autre histoi-re dans laquelle je ne devrais pas m’aventurer?Pas sûr. Je compte bien sur vos caméras (et vosmicros évidemment!) pour en témoigner. Allez, jevous affiche la paix et j’arrête mon cinéma!Fermez le ban!

Robert DANGAS

L’Écran de la FFCV — 21 — n°103 décembre 2013

Chronique

Page 22: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

Lignes de temps, un logiciel d’analyse defilmsL’Institut de Recherche et d’Innovation du Centre GeorgesPompidou a mis au point un outil unique d’analyse fil-mique, le logiciel gratuit « Lignes de temps » qui met àprofit les possibilités d’analyse et de synthèse offertes parle support numérique. Inspirées par les « timelines » ordi-nairement utilisées sur les bancs de montage numérique.Lignes de temps propose une représentation graphiqued’un film, révélant d’emblée, et in extenso, son découpa-ge. Lignes de temps offre en cela un accès inédit au film,en substituant à la logique du défilement contraint quiconstitue l’expérience de tout spectateur de cinéma, etpour les besoins de l’analyse, la « cartographie » d’unobjet temporel. Aussi, en sélectionnant un segment d’uneligne de temps, l’utilisateur a-t-il accès directement auplan ou à la séquence correspondante dans le film,séquence qui peut être décrite et analysée par des com-mentaires textuels, audio, vidéo, ou documentée par desimages ou des liens Internet.En savoir plus sur le logiciel "Lignes de temps" et le télé-charger: http://www.iri.centrepompidou.fr/outils/lignes-de-temps/

14 sites de musiques libres de droitVoici quinze sites qui vous permettront d’écouter et detélécharger librement et en toute légalité des morceauxou des albums complets.

Musopen. Musopen est un site spécialisé dans lamusique classique ou d’inspiration classique. Tous les mor-ceaux sont placés sous licence « domaine public » ouCreative Commons. La recherche s’effectue par genre,interprète, instrument, compositeur, forme d’œuvre, pério-de. Le site propose également des partitions et une radio.Vous pouvez choisir l’écoute aléatoire pour vous faire uneidée de la diversité des morceaux proposés.

Jamendo. Jamendo est le plus connu des sites d’écouteet de téléchargement de morceaux sous licences libres. Ilconstitue un espace de choix pour les artistes contempo-rains souhaitant faire connaître leurs productions. La paged’accueil propose les titres et les artistes les plus popu-laires, ainsi qu’une fonction radio. Lorsque vous écoutezun morceau, le player s’ouvre en bas de votre écran indé-pendamment de la page sur laquelle vous êtes. Vous pou-vez ainsi continuer à surfer dans le site sans interromprevotre écoute. Jamendo propose également des licencespros pour ceux qui souhaitent utiliser les morceaux

L’Écran de la FFCV — 22 — n°103 décembre 2013

Documentation cinématographique

Analyse de films et musiques libres par Didier Bourg

Page 23: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

comme musique d’ambiance dans des établissements ouen illustration sonore de leurs productions multimédias.350000 morceaux vous attendent, ne vous privez pas!

Dig cc mixter. Le site propose exclusivement desmorceaux originaux sous licence Creative Commons, réa-lisés à partir des boucles électroniques et enregistrementsde voix a capella disponibles sur le site lui-même. Larecherche s’effectue par genre et type d’utilisation. Il fauteffectivement beaucoup creuser (dig) dans ce site, maison tombe aussi sur des morceaux étonnants.

Easyzix. Easyzic est un site communautaire qui proposede la musique libre, mais aussi des forums, des dossiers,des partitions… Comme sur tout site de ce genre, on accè-de à ses fonctionnalités après enregistrement. Les mor-ceaux à écouter et à télécharger sont accessibles sousl’onglet MP3 gratuits. On peut télécharger même sans êtremembre enregistré, mais il faut alors fournir son adressede courriel, le lien de téléchargement étant envoyé par cebiais. En tant que membre en revanche, on accède immé-diatement au téléchargement des morceaux choisis parmiles 3000 environ qui sont proposés.

Au bout du fil. Au bout du fil est un site français depromotion des nouveaux artistes. Les morceaux les plusrécents sont proposés sur la page d’accueil. On peut aussieffectuer une recherche par genre, ou se remettre auchoix des autres utilisateurs (les plus écoutés, les plustéléchargés). Le site est jeune et pas très fourni, mais lesmorceaux sont, artistiquement et techniquement, de qua-lité. De belles découvertes en perspective.

Ziklibrenbib. Sous ce nom étrange se cache une sélec-tion de morceaux placés sous licence libre, réalisée pardes bibliothécaires travaillant dans des établissements enFrance. Chaque morceau fait l’objet d’une descriptiondétaillée. Au bas de l’article se trouve le lien vers le sitede téléchargement du morceau. Attention, tous les mor-ceaux ne peuvent être téléchargés gratuitement; cer-taines plateformes sont payantes mais toutes proposentde la musique libre. Ziklibrenbib propose un choix intéres-sant qui saura vous faire sortir des sentiers battus.

Ektoplazm. Ektoplazm est un site d’écoute et de télé-chargement spécialisé dans la psytrance et la techno. Onpeut télécharger librement des albums entiers. Tous lesalbums sont proposés sous trois formats de fichier: MP3,FLAC ou WAV.

Revolution Sound Records. Voici un site qui militeénergiquement pour la musique libre. Son créneau artis-tique est celui de la musique électronique urbaine. Peud’artistes au catalogue, mais plusieurs albums collectifsintéressants. À découvrir.

Electrobel. Voici un autre site spécialisé dans lamusique électronique et ses nombreuses catégories. Il

s’agit d’un site belge qui promeut les artistes de ce payset du Luxembourg. Curieusement, le site est entièrementen anglais. Le téléchargement s’effectue via le player, quiintègre aussi une description du morceau et les playlistsdans lesquelles vous l’avez intégré.

Vimeo music store. La plateforme Vimeo est surtoutconnue pour ses vidéos de qualité, mais sa boutique musi-cale vaut aussi le détour. Des milliers de morceaux sontproposés à l’écoute et au téléchargement. Beaucoup detitres sont à vendre, mais il suffit d’utiliser la fonction derecherche avancée (advanced filters) pour sélectionneruniquement les fichiers sous licence libre. Des dizaines demilliers de titres sont à découvrir.

Altermusique. Altermusique est une plateforme depromotion pour les artistes. Le catalogue n’est pas trèsfourni, mais tout est de qualité. Le player indépendantvous permet d’écouter un album entier tout en continuantvotre navigation. Les morceaux et albums peuvent êtretéléchargés gratuitement en trois formats: FLAC, OggVorbis et MP3. On peut aussi acheter les CD, en étant cer-tain que l’artiste touchera la plus grande partie de lasomme.

Musicscreen. Ce site étonnant renferme des centainesde morceaux qui ont tous été composés par le mêmeauteur, Hicham Chahidi. Les morceaux ne sont accessiblesque par styles, et sont manifestement destinés à illustrervos vidéos ou diaporamas. Très pratique pour cet usage.

Artistserver. Voici un site américain à la page d’ac-cueil incroyablement encombrée, mais qui héberge desmilliers de morceaux de musique (et aussi des photos,dans une autre section). À l’ouverture du site, un players’installe au bas de la page et il suffit ensuite de cliquersur la flèche à côté du titre du morceau que vous voulezécouter. Les groupes et artistes disposent tous d’une pagepersonnelle, à la manière de MySpace. La plupart destéléchargements s’effectuent via Quicktime, dont il fautavoir une version récente.

Free Music Archive. Ce site est l’œuvre de la radioaméricaine WFMU, la plus ancienne des radios libres amé-ricaines encore en activité. On y trouve des milliers demorceaux en écoute et téléchargement libre, sélectionnéspar les programmateurs musicaux de la radio et d’autres« curateurs » invités. Le choix est éclectique et parfoisdéroutant, mais si vous ne craignez pas de vous aventurerdans des sphères de musique très expérimentale, ce siteest fait pour vous.

À noter: Deux sites francophones importants: Dogmazicd’une part, Musique-libre de l’autre.(source – « Thot Cursus » au Québec)

L’Écran de la FFCV — 23 — n°103 décembre 2013

Documentation cinématographique

Page 24: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

International

Les 75e Rencontres de l’Unica se sont dérouléesen Autriche du 24 au 31 août dans le villageautrichien de Fieberbrunn. Suite à la défection dela Corée qui devait organiser les rencontres de2013, c’est le club de Fieberbrunn qui en untemps record a su organiser avec brio le concoursde cette année.

Les films de la FFCV et le palmarèsLes films présentés par la FFCV ont été appréciéspar le public et le jury.Fête comme chez vous de Jean-Marc Rettig(Divipassion) a obtenu une médaille d’or avec lenombre de voix requis: 5 sur 7 Ceux qui marchent contre le vent de SimonBastien Clément a obtenu la médaille de bronze.Il manquait une voix pour avoir l’argent. Ce filmest entré à la cinémathèque de l’Unica.Reflets en poudre de Gabriel Rizzo obtient undiplôme d’honneur. Il aurait peut-être pu avoirmieux s’il avait été classé en catégorie Jeunesse(moins de 25 ans) comme il aurait dû l’être.Enfin Bernard Dublique, avec La cabane visionnéeavec des lunettes spéciales pour le relief a ren-contré un certain succès auprès du public mais illui a manqué une voix pour obtenir un diplômed’honneur. Toutefois, un article complet sur la

technique de réalisation a été publié dans le jour-nal de l’Unica, Unica News. Au total la sélectionfrançaise obtient un résultat plus qu’honorable.Merci aux réalisateurs sélectionnés ainsi qu’àDaniel Carraci qui s’est retrouvé in extremis pro-pulsé au jury.Des contacts fructueux ont été pris par JeanneGlass et Daniel Caracci avec la délégation macé-donienne en vue d’une coopération future.

Quelques couacsPour la FFCV, la fête a été quelque peu entachéepar des manquements au règlement duconcours: films professionnels argentins classésdans la catégorie « amateurs », film de Jeunesseavec un professionnel de plus de 25 ans dans l’é-quipe technique. Mais on peut considérer qu’ils’agit de péchés véniels, au regard d’une contre-façon scandaleuse commise par un cinéaste suis-se qui n’a pas hésité à s’attribuer des passagesentiers d’une série télévisée professionnelle encoproduction internationale. La FFCV, aprèsenquête approfondie, a demandé et obtenu, nonsans mal deux mois après, la disqualification decet auteur indélicat et le retrait de ses récom-penses. Les détails complets de cette affaireseront publiés dans le n° 103bis de l’Écran

réservé aux seulsadhérents avec accèspar mot de passe.C’est un total de sixrécompenses quiauraient dû êtreretirées du palmarès.Cela fait beaucoup, etil faudra, à l’avenir,que l’Unica se donneles moyens de véri-fier que les films quilui parviennent soientconformes au règle-ment du concours.

L’Écran de la FFCV —24 — n°103 décembre 2013

UNICA 2013

La présidente de la FFCV, MarieCipriani, recevant des mains deGeorges Fondeur (à gauche),président de l’Unica, le diplômeet la médaille d’or pour le filmde Jean-Marc Rettig , Fêtecomme chez vous.

Page 25: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

International

Un régional au jury de l’UNICA2 013

par Daniel CarracciJ’étais en train de randonner dans les Alpes quandle président Alain Boyer m’a téléphoné pour meproposer d’être au jury de l’UNICA. Je n’ai pashésité une seconde, j’ai hésité au moins uneheure. Moi qui n’avais jamais participé à un jury,pas même au Régional (UMCV), pas même au fes-tival de mon village, comment pourrais-je pré-tendre à cela! Quand j’apprends que la Francerisque de perdre son tour d’être au jury, je me suissenti une âme de soldat, je ne pouvais pas déser-ter, il fallait que je représente mon pays, et par-delà la FFCV et bien entendu l’UMCV.Après une petite formation sur le rôle du juré avecAlain, je pars en Autriche à Fieberbrunn.Au diable les langues étrangères que je ne maîtri-se pas, je fonce. L’allemand, je ne connais pas,l’anglais, quelques bribes si ça ne va pas trop vite.Après tout, des interprètes sont là pour ça. Quenenni! La salle de Fieberbrunn est bien équipéepour la traduction simultanée, mais pas questionde traduire pendant les projections. Alors il mereste les yeux, pas pour pleurer, mais pour regar-der attentivement les images du film, surtout sic’est un film Néerlandais sous-titré en Allemand! Bref, concentration maximum. Fichtre! je donne-rais mon avis sur ce que je vois, pas sur ce quej’entends, le cinéma c’est d’abord des images,non!À l’UNICA le jury est tenu de donner son avisdevant le public.À mon humble avis, je pense que je m’en suis sortiau mieux. Dave Watterson, un Ecossais qui avaitété au jury de Pozega (Croatie) m’a dit: « Tu neprends pas souvent la parole mais tout ce que tudis est exact ». La parole, on l’a obligatoirementchacun son tour à intervalle régulier, et on peutaussi intervenir quand bon nous semble. Et là,avec la notoriété de mes co-jurés (tous trilingues)fallait oser. L’un était spécialiste des publications etdes conférences sur l’évaluation et l’analyse defilms; un autre avait été maintes fois membre etprésident de jury internationaux dont un UNICA àGdansk; et que dire de Greta Varts une Estoniennequi a étudié le cinéma, est critique de cinéma, estassistante de réalisation à la TV Estonienne et acouvert le festival de Cannes 2012 en tant que cri-tique. Même pas peur (un peu quand même) et mevoilà dans la cour des grands, dans un jury, dansun festival international.Mais, pas sûr que je retenterais l’expérience, carêtre au jury de l’UNICA, c’est un travail de tous lesinstants. 132 films au top de la concentrationdurant 6 jours, plus les réunions du jury à huis clos

en soirée, plus un travail perso à l’hôtel, ça vousfait maigrir un obèse comme moi!Mais, en toute modestie, au-delà de la fiertéd’avoir défendu l’honneur de la patrie du cinéma,je dois dire que j’ai vécu des moments inoubliablesque je vous souhaite à tous, amis vidéastes de la8e région (et d’ailleurs), de vivre un jour ou l’autre.

L’Écran de la FFCV — 25— n°103 décembre 2013

Les votes des jurés avec affichage électronique en direct selon unsystème mis au point par Thomas Kraeuchi trésorier de l’ Unica

En compagnie d’un jeune macédonien dans la perspective d’un jumela-ge avec un club de Macédoine

Comme d’autres jurés Daniel est perplexe : certains films de la courdes grands sont dans la catégorie amateur. Comment faire?

Page 26: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

L’Écran de la FFCV —26 — n°103 décembre 2013

L’Écran de la FFCVadministration-publicité- 53, rue Clisson 75013 PARIS

Tél. fax. : 0144249025 [email protected] site Internet : www.ffcinevideo.orgFondateur : Maurice Mahieux Directrice de la publication : Marie Cipriani Publication trimestrielle.

Les opinions exprimées dans le bulletin n’engagent que leurs auteurs

En bref

17e Festival Vidéo de SeyssinsMalgré le temps ensoleillé plus propice à la promenade qu'au ciné-ma, la salle Régis Prouté à l'Espace Schoelcher à Seyssins étaitbien remplie surtout l'après-midi et les nombreux spectateursn'ont pas été déçus! Pour sa 17e édition le Caméra ClubDauphinois avait sélectionné 23 films de court-métrage (dont 14reportages et documentaires et 9 fictions) d'auteurs venus dedifférents départements.Le jury composé de François Régis CROLARD, Xavier SARLES,David ROUMANET, Tommy REDOLFI aurait bien voulu décernerdavantage de prix car tous les auteurs étaient méritants.Au Palmarès: en Fiction Vendanges d'Hiver présenté par FlorianMartinez comme producteur (30) évoquait le problème de vented'une vigne, le propriétaire décidant finalement de s'y consacrerde nouveau après l'intervention d'un curieux personnage venuvendanger en hiver.En reportage: Raja Ampat, le petit monde du corail de Cristiana etAlain BONTEMPS (91) nous ont fait vivre des moments merveilleuxen plongée sous-marine à la recherche de la faune qui vit autourdu corail. Ce film a remporté à la fois le 1er Prix de reportage et lePrix du Public récompensé par le Trophée de la ville de Seyssins.En documentaire: nous avons pu admirer la remise en état par unpassionné de divers moteurs de grosses machines dont un PetterFielding Michel LELIEVRE (35) a aussi reçu le prix du meilleurmontage. L’Absence 3e volet d'une histoire vraie que nous avonssuivie depuis 2011 concernant la vie dans un village des HautesPyrénées, où le fils reste seul après le décès de sa mère, film réa-lisé par Bernard SEILLÉ (31), plein d'émotion qui a remporté unprix documentaire et le prix de la meilleure image du trophéeAventure et Terre du monde.Ont également été primés: Pendant qu'il est temps de Jean LucJAROUSSEAU (44) pour sa bande-son, il a remporté le trophée del'UAS (13). Si le Galet m'était conté nous a fait découvrir l'utilisa-tion des galets en Baie de Somme. Ce film de Claude et MichelGUERBE (80) a remporté le trophée du Caméra Club Dauphinois.

Fabrice Hugelé, Maire de Seyssins et Anne Marie Mircovich, adjoin-te chargée de la Culture avaient consacré un peu de leur temps àce festival pour venir féliciter les organisateurs et remettre les prixaux réalisateurs.On peut retrouver des photos du festival et le palmarès completillustré sur: http://ccdauphinois. fr Annick Perrier d’Hier

Page 27: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial

OH BROTHERS !Sur la piste des frères CoenMarc Cerisuelo & Claire Debru

EN LIBRAIRIE LE 6 NOVEMBRE 2013

Marc CERISUELO est critique à Positif et professeur à l’université de Paris-Est Marne-la-Vallée où il enseigne Hollywood à l’écran (PSN, 2000), Preston Sturges ou le

Génie de l’Amérique (PUF, 2002 ; Prix du meilleur livre de cinéma) et Fondus enchaînés (Seuil, 2012).

Presse : [email protected] / 01 83 62 43 81 / www.capricci.fr https://facebook.com/capricci

également disponible en librairie : Manhattan Folk Story

de Dave Van Ronktraduit de l’anglais par Claire Debru

Claire DEBRU est éditrice et traductrice. Elle dirige la collection

Elle a notamment traduit, pour les The Other Hollywood

Mercredi 6 novembre 2013, à partir de 19h, à L’Écume des pages (174, bd Saint-Germain - 75006 Paris) : Rencontre avec Marc Cerisuelo et Claire Debru.

Les éditioont le plaisir d’annoncer la parution de

OH BROTHERS !

riccins CapLes éditioont le plaisir d’annoncer la parution de

OH BROTHERS !

ont le plaisir d’annoncer la parution de

OH BROTHERS !

Marc Cerisuelo & Claire Debru

OH BROTHERS !Sur la piste des frères CoenMarc Cerisuelo & Claire Debru

OH BROTHERS !Sur la piste des frères CoenMarc Cerisuelo & Claire Debru

OH BROTHERS !Sur la piste des frères CoenMarc Cerisuelo & Claire Debru

à l’occasion de la sortie d’

Un barbu californien

Les frères Coen décryptés film par filmà l’occasion de la sortie d’

en robe fait ses courses qui n barbu californien

Les frères Coen décryptés film par filmà l’occasion de la sortie d’Inside Llewyn Davis

EN LIBRAIRIE LE 6 NOVEMBRE 2013

trois bagnards de chambre, en robe

Les frères Coen décryptés film par filmInside Llewyn Davis le 6 novembre 2013.

EN LIBRAIRIE LE 6 NOVEMBRE 2013

un coifévadés, trois bagnards

ff

le 6 novembre 2013.

EN LIBRAIRIE LE 6 NOVEMBRE 2013

feur silencieuxf

Un barbu californien phie une photogra

DavisInside Llewyn et le public la plus exigeante

les registres s’autorisent tous

Fins connaisseurs

populaire la culture

en robe fait ses courses qui n barbu californien de femme sur la plage, phie

Davis (Grand Prix en 2013 au Festival de Cannes), Joel et Ethan Coen ont accordé la critique le plus vaste. Film noiret le public

manipulent les genreet les registres

du folk et du rock, grands lecteurs de Dashiell

Marc Cerisuelo américaine. populaire

trois bagnards de chambre, en robe voiture... Qui peut évoquer sur le toit d’une un bébé

(Grand Prix en 2013 au Festival de Cannes), Joel et Ethan Coen ont accordé la critique , comédie romantique, le plus vaste. Film noir

établis par l’histoire du cinéma en provocateurs hilars manipulent les genre

Hammett, Raymond du folk et du rock, grands lecteurs de Dashiell

suivent les deux Debru et Claire Marc Cerisuelo

un coifévadés, trois bagnards voiture... Qui peut évoquer

Sang pour sang (Grand Prix en 2013 au Festival de Cannes), Joel et Ethan Coen ont accordé la critique

, western, polarthriller, comédie romantique, établis par l’histoire du cinéma en provocateurs hilar

Chandler Hammett, Raymond

frères sur la piste de leurs suivent les deux

, feur silencieuxfffles frères Coen voiture... Qui peut évoquer

Sang pour sang (1984) à (Grand Prix en 2013 au Festival de Cannes), Joel et Ethan Coen ont accordé la critique

, remake : ils , western, polarants.établis par l’histoire du cinéma en provocateurs hilar

ou Cormac Chandler

frères sur la piste de leurs

populaire la culture

leur impressionnante et protéiforme.

Marc CERISUELO

Mercredi 6 novembre 2013

Marc Cerisuelo américaine. populaire

culture, décodant et leur impressionnante

à est critique Positif et professeur

Mercredi 6 novembre 2013, à partir de 19h, à Rencontre avec Marc Cerisuelo et Claire Debru.

suivent les deux Debru et Claire Marc Cerisuelo

en lumière la richesse cinématographique mettant culture, décodant et

de Paris-Est Marne-la-V à l’université et professeurà l’écran Hollywood

, à partir de 19h, à ’Écume des pagesLRencontre avec Marc Cerisuelo et Claire Debru.

frères sur la piste de leurs suivent les deux

en lumière la richesse cinématographique

alléeParis-Est Marne-la-VVa(PSN, 2000), Preston Sturges ou le

(174, bd Saint-Germain - 75006 Paris) : Rencontre avec Marc Cerisuelo et Claire Debru.

frères sur la piste de leurs

d’une œuvre en lumière la richesse cinématographique

allée où il enseigne Preston Sturges ou le

(174, bd Saint-Germain - 75006 Paris) :

Génie de l’Amérique

Claire DEBRU est éditrice et traductrice. Elle dirige la collection

Elle a notamment traduit, pour les The Other Hollywood

Génie de l’Amérique ; Prix du meilleur livre de cinéma) et , 2002 (PUF

est éditrice et traductrice. Elle dirige la collection

Elle a notamment traduit, pour les The Other Hollywood

à l’écran Hollywood ; Prix du meilleur livre de cinéma) et Fondus enchaînés

également disponible en librairie :

traduit de l’anglais par

à l’écran (PSN, 2000), Preston Sturges ou le Fondus enchaînés (Seuil, 2012).

également disponible en librairie : Manhattan Folk Story

an Ronkde Dave VVatraduit de l’anglais par Claire Debru

Preston Sturges ou le (Seuil, 2012).

également disponible en librairie :

Claire Debru

En librairie le 6 novembre 201319 € / 252 pages / Format : 122 x 190 mm

ISBN 979 10 239 0011 8 / Diffusion Harmonia MundiÉgalement disponible en EPUB et PDF

: [email protected] / 01 83 62 43 81 / wwwPressehttps://facebook.com/capricci

En librairie le 6 novembre 201319 € / 252 pages / Format : 122 x 190 mm

ISBN 979 10 239 0011 8 / Diffusion Harmonia MundiÉgalement disponible en EPUB et PDF

: [email protected] / 01 83 62 43 81 / wwwhttps://facebook.com/capricci

19 € / 252 pages / Format : 122 x 190 mmISBN 979 10 239 0011 8 / Diffusion Harmonia Mundi

Également disponible en EPUB et PDF

.capricci.fr : [email protected] / 01 83 62 43 81 / www

Page 28: ISSN : 1143-2055 L’ÉCRAN · teurs aux Archives françaises du film du CNC », Paris 23 au 25 octobre 2013. L’Écran de la FFCV — 3 — n°103 décembre 2013 Sommaire Éditorial