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JA 2645 DU 18 AU 24 SEPTEMBRE 2011 PLUS CAMEROUN

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JA 2645 DU 18 AU 24 SEPTEMBRE 2011 AVEC LE PLUS CAMEROUN

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HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL INDÉPENDANT jeuneafrique.com

LIBYE ABDELJALIL, L’HOMME QUI A FAIT TOMBER KADDAFI

SÉNÉGAL-GUINÉEHAUTE TENSIONENTRE WADE ETCONDÉ

RD CONGOLES VÉRITÉSDE MUZITO

TURQUIEERDOGAN CHEZLES ARABES

FRANCE

La RépubliqueLa RépubliquebananièrebananièreProche de Sarkozy après l’avoir été de Chirac et de Villepin, RobertBourgi dénonce le versement d’argent liquide à des personnalitéspolitiques françaises par des chefs d’État africains. Que valent cesaccusations explosives? Quelles sont les vraies motivations de leurauteur? Qui sont ses prochaines cibles? Enquête et révélations

ENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENENDADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADADANTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNTNT

CRÉDIT

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Le Camerounau banc d’essai

LE PLUSde Jeune Afrique

Spécial 24 pages

51e année • N° 2645 • du 18 au 24 septembre 2011

Cet exemplaire vous est offert et ne peut être vendu. | Not for sale.

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CRÉD

ITPHOTO

Le Camerounau banc d’essai

Premier PIB de la zone Cemac, leaderrégional dans de nombreux secteurs,le pays a le potentiel pour devenirun champion économique continental.S’en donne-t-il les moyens?

LE PLUSde Jeune Afrique

PANORAMA Le temps de l’éveil

INTERVIEW Louis-Paul Motaze, ministre de l’Économie

TENDANCE Kribi, côté investisseurs et côtéVIP

FINANCES Unmarché de plus en plus « bankable »

LAUREN

TSA

ZY/FED

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JEUNE AFRIQUE No 2645 • DU 18 AU 24 SEPTEMBRE 2011

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Au cœur de l’Afrique…

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PANORAMALe Cameroun peut-ilchanger ? p. 62

TRIBUNERogerTsafack Nanfosso

p. 65

INTERVIEWLouis-Paul Motaze,ministre de l’Économie p. 68

TRANSPORTSCamair-Co face à sesconcurrents p. 73

GRANDS CHANTIERSCourse contre la montre

p. 76

HYDROCARBURESUn peu plus de raffinagedans un monde de brut

p. 80

ÉLECTRICITÉLa tension monte enfinà Lom Pangar p. 81

AMÉNAGEMENTKribi, côté investisseurset côté VIP p. 82

MATIÈRES PREMIÈRESL’âge de l’aluminium p. 84

AGROALIMENTAIREÀ la santé de la filièrecafé-cacao p. 88

FINANCESUn marché de plusen plus « bankable » p. 92

MÉDIASLa presse privée entreen zone rouge p. 95

DRÔLED’AMBIANCE,pourunpaysqui s’apprêteàélire sonprésidentdans moins de trois semaines.Beaucouppensaientque lesrévol-

tes arabes se prolongeraient en Afriquesubsaharienne, a fortiori dans les paysoù le chef est au pouvoir depuis plusieurslustres et les inégalités sociales criantes.Au Cameroun, il n’en a rien été.

Paul Biya, 78 ans, en poste depuis1982, s’apprête à être réélu sans coupférir, dans une atmosphère surréaliste :date du scrutin fixée à la dernièreminute,morne campagne, opposition désunie,peu structurée et, semble-t-il, résignée,programmes flous… quandils existent.

Il est loin le temps oùl’opposition mobilisait lesfoules,notammentàDouala,pour exiger puis obtenir lemultipartisme.Oubliée aussi, la superbe de JohnFruNdi,qui talonnait Paul Biya dans les urnesen 1992.

Les émeutes de la faim, en 2008, ou,cette année, la naissance dumouvementdu 23 février, organisé par la NouvelleOpposition camerounaise (NOC), n’y ontrien changé : le second souffle annoncése fait toujours attendre, et les cadres duRassemblement démocratique dupeuplecamerounais (RDPC), véritable parti-État,ne connaissent pas les nuits agitées decertains de leurs homologues africains.

Si l’atonie politique camerounaisen’est donc pas en voie de disparition, lesinterrogations demeurent légion. Au-delàdes inconnues relatives au niveau de laparticipation des électeurs à un scrutinsans véritable enjeuouencoreà l’épineusequestion de l’après-Biya, repoussée aux

calendes grecques, on se demande tou-jours quand et comment la locomotive delaCommunautééconomiqueetmonétairede l’Afrique centrale (Cemac) exploitera àplein son formidable potentiel humain etnaturel, libérera les énergies d’entrepre-neursdynamiquesmais empêtrés dans lesméandres d’une administration tatillonneet trop souvent corrompue, ou améliorerade façon substantielle le quotidien deCamerounais qui ne peuvent décemmentse serrer davantage la ceinture.

Car, malgré de récents signes encou-rageants (croissance et investissementsen hausse légèremais régulière, inflation

contenue, dette allégée, multiplicationde projets d’infrastructures, vision éco-nomique et de lutte contre la pauvretéélaborée sur dix ans, etc.), le doute n’apas disparu.

Cesbonnes intentions résisteront-ellesà la fin de la campagne présidentielle ?La gouvernance suivra-t-elle ? Les plansélaborés sont-ils cohérents et adaptés auxréalités du pays ? L’inertie jusqu’ici envigueur et les oligopoles qu’elle défendpourront-ils être si facilementmis à bas ?Les anciennes élites peuvent-elles com-prendre les aspirations d’une populationdont lamoitié amoinsde 25 ans? Si, hélas,ces questions ne sont pas au cœur dudébat politique actuel, elles n’ont pasfini de tourmenter des Camerounais quise demandent, en résumé, si un « sys-tème » aussi ancien est capable de faireson aggiornamento… ●

Au pays des milleet une questions

PréludeMarwane Ben Yahmed

Le Plus de Jeune Afrique

L’inertie jusqu’ici en vigueuret les oligopoles qu’elle défendpourront-ils être mis à bas?

Le Camerounau banc d’essai

LE PLUSde Jeune Afrique

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l’organe chargé d’organiser le scrutin.Même s’ila un temps prôné le boycott, estimant que « lesystème électoral tel qu’il se présente jusqu’icin’est pas fiable », l’éternel challengeur JohnFru Ndi, du Social Democratic Front (SDF),a changé d’avis et sera bien candidat, parmiune opposition dispersée et loin d’être portéepar une lame de fond. Au soir du 9 septembre,

Les Camerounais s’apprêtent à élire,le 9 octobre prochain, leur présidentde la République (en un seul tour).Bien mené, le processus électoraldonnera un coup d’accélérateur auredressement économique en cours,

en dépit d’un taux de croissance à la traîne.Malnégocié, il pourrait précipiter la locomotive dela Communauté économique et monétaire del’Afrique centrale (Cemac) dans le chaos de lacontestation postélectorale.

Pour l’instant, rien ne laisse présager un déra-page. Mais qui peut garantir une tranquillitéabsolue dans unpays où les équilibres ethniquessont fragiles, les disparités sociales importanteset le chômage élevé ?

VINGT ET UN CANDIDATS. Comme un signed’apaisement, l’ensemble de la classe politiquea accepté de participer au scrutin, surmontantles querelles relatives à la composition et auxprérogatives d’Elections Cameroon (Elecam),

LeLeCamerounCameroun

GEORGES DOUGUELI, envoyé spécial

Les chantiers ne manquent paspour conduire la locomotivede la Cemac vers un vrai décollageéconomique. À trois semainesde la présidentielle, le pointsur ses atouts et ses faiblesses.

PANORAMA

Cameroun

Tchad

Centrafrique

Congo

Gabon

Guinée équato.

BOIS (grumes, sciages et dérivés)2,5 millions de tonnes

LATEX60 millions de tonnes

COTON-GRAINE158 000 tonnes

BANANES241 800 tonnes

ALUMINIUM (brut et dérivés)

81 000 tonnes

Sa démographie(population, en millions d'habitants)

Son poids économique(PIB 2010 en milliards de dollars, en prix courant)

Son rang de premierproducteur régional

Le Cameroun est exportateur net vers les 5 autres pays de la zone Cemac et vers la RD Congo

Cameroun

Guinée équato.

Gabon

Congo

Tchad

Centrafrique

20,4

10,2

4,6

3,9

1,5

1,3

20,4

14,49

13,06

11,53

7,85

22,48

2,02

ALU81

60 m

COTON-158

BANANE

1515151515151515

BOI2,5

prprod

24

ALUALU

15

BAN

5

LAT6060

COT

2,5

LAT

Cam

Cen

Guinée

Cam

Guinée

Cen

Cameroun

48,7 % Cameroun

31,5 %

CEMMAM CACEMA C CEMMAM CA

CEMA C

ZOONEZONE ZONEZONE

LES

� LA PLACEAHMADOU

AHIDJO, àYaoundé.

No 2645 • DU 18 AU 24 SEPTEMBRE 2011 JEUNE AFRIQUE

Le Plus deJeune Afrique

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peut-il changer ?peut-il changer ?scrutins présidentiels. On ne verra pas non plusde bulletins à l’effigie de Bello Bouba Maïgari,de l’Union nationale pour la démocratie et leprogrès (UNDP) – qui a annoncé son soutienà Paul Biya –, ni à celle de Dakolé Daïssala, duMouvement pour la défense de la République(MDR).

POSTURE POSTCRISE. Le chef d’État sortant sepropose de remédier à la faible productivité, audéficit énergétique, aux effets de la crise finan-cière,à l’insécurité alimentaire,à la pauvreté et autaux de chômage élevé, pour hisser le Camerounau rang de pays émergent d’ici à 2035. Dans cetobjectif, le gouvernement a élaboré en 2009un Document de stratégie pour la croissanceet l’emploi (DSCE) pour la période 2010-2020.

Tirant les leçonsdedeuxdécenniesde crise, les dirigeants ont choisi demiser sur les points forts de l’éco-nomie nationale. Il s’agit d’aider lessecteurs à fort potentiel, qui appor-tent le plus de points de croissance

– notamment les industries agroalimentaires(lire pp. 88-89), extractives (lire pp. 84-85) et lesservices (lire pp. 92-95) –, à décoller.

Sur le front du chômage, les résultats sontmitigés, avec un taux d’emploi de 59% (parmi les15-64 ans), selon le rapport 2010 du ProgrammedesNationsuniespour ledéveloppement (Pnud);seuls 21%de la population active sont employésdans le secteur formel. Les perspectives sontcependant prometteuses compte tenu de lamise en œuvre des grands projets structurants(lire pp. 76-77) dans les secteurs de l’énergie,des infrastructures routières, socioéconomiqueset culturelles. La construction des complexeshydroélectriques de Lom-Pangar (lire p. 81),

le conseil électoral d’Elecam a annoncé qu’ilretenait vingt autres candidatures – sur 52 dépo-sées –, dont celle du président Paul Biya, 78 ans,au gouvernail depuis novembre 1982, et donton connaît déjà le projet de société. Parmiles dossiers invalidés figure notamment celuid’Augustin Frédéric Kodock, de l’Union despopulations du Cameroun (UPC), habitué des

Une croissance à la traîne(évolution du PIB, en prix constants)

Un PIB par habitant faible(en dollars, en 2010)

Pas assez d'investissements(en % du PIB, en 2010)

Guinée équato.

Gabon

Congo

Cameroun

Tchad

Centrafrique

Afriquesubsaharienne

CemacCameroun Guinée équato.

Tchad

Gabon

Congo

Cameroun

Centrafrique2010 2011 20123

4

5

6

11 033 48,3

39,7

25,7

20,8

16,4

13,86

8 724

2 983

1 100

768

436

LES

4,9%4,9%

4,3%4,3%

5,5%5,5%

5,2%5,2%

5,9%5,9%

4,4%4,4%

3,2%3,2%

3,8%3,8%

5,3%5,3%

Objectif: atteindrele statut de paysémergent d’ici à 2035.

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ULA

BAILLE

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IMAGES

SERVER

● ● ●

SOURCES

:BEA

C,M

ARS20

11–FM

I,AVRIL

2011

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deMemve’ele et deMekin, et de la centrale àgazdeMpolongwé (prèsdeKribi), celleduport eneauprofondedeKribi, le bitumaged’axes routiersmajeurs (comme Ebolowa-Kribi ou Bamenda-Kumbo) ou encore la construction de logementssociaux… Pour ses partisans, ces projets, dont laréalisation est en cours ou imminente, devraientraisonnablement pousser les électeurs à recon-duire le bail du président sortant.

« HYPERCENTRALISÉ ». La bataille n’est pasgagnéepour autant. Sesopposants lui reprochentsa longévité aupouvoir – vingt-neuf ans – et criti-quent sonbilan.Pour Jean-JacquesEkindi, députédeDouala sous les couleurs duMouvement pro-gressiste (MP), il s’agit demoraliser la viepubliqueet de réformer les institutions pour revenir aufédéralisme car, dans « un pays hypercentralisé,unÉtat où l’exécutif esthypertrophié, les capacitésde résistance des autres pouvoirs sont limitées[…] dès lors qu’un parti assure son hégémoniesur les deux pouvoirs de base que sont l’exécutifet le législatif ».

Le magistrat et député anglophone Paul AyahAbineestime, lui, que « l’émergenceduCamerounen2035n’est qu’un rêvedans le contexte des gas-pillages actuels. Mais, avec une gestion saine denos ressources naturelles, cela peut se réaliser en

2020».QuantàEstherDang,ex-directricegénéralede la Société nationale d’investissement (SNI) etcandidate à la présidentielle du 9 octobre, elledéplorait notamment, lors de sa démission duRassemblement démocratique dupeuple came-rounais (RDPC,parti présidentiel) en janvier2010,« une dégradation économique, financière etsociale sans précédent […]malgré les importantsallègements des dettes internationales ».

PROGRÈSETMISÈRE.Pour laplupartdespatrons,le président élu devra impérativement améliorerl’environnement des affaires (lire p. 65).Trop deformalités administratives, trop de corruptionet d’insécurité judiciaire continuent de freinerl’enthousiasme des investisseurs. Pourtant, desefforts ont été consentis, tels que l’institutiond’unguichet unique pour la création d’entreprises,la mise en place de centres de gestion agréés, lafacilitation des procédures d’octroi des permisde bâtir à Douala et à Yaoundé, qui ont permisau pays quelques progrès en lamatière. Une foisn’est pas coutume, il gagne d’ailleurs cinq placesdans le dernier rapport «Doing Business » de laBanquemondiale, passant du 173e rang en 2010au 168e en 2011 (sur 183 pays classés).

« J’attends de voir la stratégie de chacun descandidats pourme décider. En particulier, com-ment ils envisagent de combattre l’insécuritéalimentaire et de réduire la pauvreté », prometAdolphe, employé de banque àDouala.

Malgré un frémissement de la croissance etl’émergence d’une classe moyenne urbaine quitire la consommation vers le haut (lire p. 93), lequotidiendesCamerounais est encore loind’êtreaisé.L’indicededéveloppementhumain(IDH),de0,46, qui place le pays au131e rang sur 169dans lerapport 2010duPnud, semble bien endeçàde cequ’il pourrait être. Si la réduction de la pauvretéest l’un des objectifs centraux du DSCE 2010-2020, pour le moment, un tiers de la population– soit plus de 6,5millions de personnes – vit avecmoins de 1,25 dollar (0,9 euro) par jour, 53%desCamerounaisn’ontpasencoreaccèsàdes services

d’assainissement, et la couver-ture médicale reste indigente :2 médecins et 15 lits d’hôpitalpour 10000 habitants.

L’approvisionnement en den-rées reste également précaire. La

hausse de l’indice des prix à la consommationdesménages et la forte reprise des importationsalimentaires depuis une quinzaine d’annéesconfirment les performancesmitigées de la pro-duction agricole concernant les denrées de base(céréales, poissons, produits d’élevage). Unesituationqui empêchede réduire durablement lapauvreté et sur laquelle lesCamerounais, commela communauté internationale, seront de plus enplus intransigeants. ●

CONGOGABONGUINÉE ÉQUATORIALE

GUINÉE ÉQU.

NIGERIA

RÉPUBLIQUECENTRAFRICAINE

TCHAD

Golfede Guinée

200 km

NORD-OUEST

SUD-OUEST

LITTORAL

CENTRE

SUD

EST

ADAMAOUA

NORD

EXTRÊME-NORD

Maroua

Garoua

Ngaoundéré

Bertoua

EbolowaKribi

ÉdéaDoualaBuea

Bafoussam

Bamenda

Yaoundé

OUEST

Le Cameroun a gagnécinq places dans le« Doing Business » 2011

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Le Plus de J.A.64

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LE 16 JUIN a été lancé le Business ClimateSurvey (BCS), une enquête nationale surla perception du climat des affaires par lesentreprises camerounaises. Lors d’une

précédente enquête, menée en 2009 par l’Institutnational de la statistique auprès des 93000 sociétésdu pays, unemajorité de dirigeants (52,4 %) avaitmanifesté une opinion défavorable et pointé lesprincipales entraves à la volonté d’entreprendre(voir infographie).

L’« Indice global des libertés économiques »2011, publié par leWall Street Journal et laHeritageFoundation, classe le Cameroun au 136e rang sur179 pays évalués, avec un indice de 51,8 sur uneéchelle comprise entre 100 (liberté) et 0 (répres-sion). Mais le rapport « Doing Business » 2011 dela Banque mondiale donne aux investisseursquelques raisons d’espérer, puisque le Camerounypassedu173e rang (en2010) au 168e, sur 183pays.Ces classements doivent être lus en lien avec lesefforts entrepris ces dernières années pour amé-liorer l’environnement des affaires.

Sur le plan de la réglementation, la Charte desinvestissements, adoptée en 2002 et révisée en2004, institue des instruments d’accompagnementet d’orientation de l’investisseur désormais fonc-tionnels, tels que le Conseil de régulation et decompétitivité, l’Agence de promotion des inves-tissements et l’Agence de promotion des expor-tations. Sur le plan législatif, outre l’applicationdes règles de l’Organisation pour l’harmonisationenAfrique du droit des affaires (Ohada), différentstextes ont changé la donne: lois sur le partenariatpublic-privé, sur le commerce électronique, surla promotion des PME, sur le crédit-bail ; codes

gazier, minier et pétrolier, création de chambresspécialisées auprès des juridictions d’instance,etc.

Sur le plan des institutions, la création du PrimeMinister Business Council et, surtout, celle duCameroon Business Forum (CBF), intervenueaprès la signature d’un protocole d’accord entrele gouvernement, le secteur privé et la Sociétéfinancière internationale (SFI, filiale de la Banquemondiale), ont donné du corps à cette interfacetripartite en affichant trois ambitions : améliorerle climat des affaires, promouvoir l’investissementprivé et renforcer la compétitivité des entreprises.Parmi les actions concrètes menées à cette fin,on peut souligner, entre autres, la création descentres de gestion agréés, la rationalisation desprocédures d’octroi des permis de bâtir à Doualaet àYaoundé, ou encore la réduction du nombred’étapes (de 12 à 3) et du délai (de 34 à 3 jours)nécessaires pour créer une entreprise, grâce à lamise en place de guichets uniques, et qui auraitpermis la naissance de 1365 sociétés en huitmois.

Sur le plan commercial, le Cameroun lance– après l’Éthiopie, la Côte d’Ivoire et le Nigeria –une Bourse des produits de base de l’Afriquecentrale, basée àYaoundé. Celle-ci a pour ambitionde ramener à la production quelque 900000 petitsplanteurs de café et de cacao découragés, en leurpermettant de vendre directement leurs produitset de se faire payer dans un délai de vingt-quatreheures, mais aussi en favorisant la transparenceet la prévisibilité sur le marché national avec desprix plus justes et plus équitables.

Sur le plan du financement, la création de laBanque camerounaise des PME et de la banqueagricole Cameroon Rural Financial Corporation(Carfic), en juin, va permettre d’apporter dessolutions aux côtés de la Bourse de Douala, quia réalisé avec succès quelques opérations d’en-vergure (obligations de la SFI, de l’État duCameroun…)même si seules trois sociétés y sontcotées pour l’instant. Enfin, l’adoption du servicebancaire minimum garanti, qui rend gratuites denombreuses prestations, devrait accélérer labancarisation et, à terme, induire quelques inno-vations qui permettront de libérer des capacitésde financement pour l’heure prisonnières d’unsystème congestionné par la surliquidité. ●

ROGERTSAFACKNANFOSSO

Économiste,professeurà l’Universitéde Yaoundé II

TRIBUNE

Un climat des affairesplus clément Éd

58,8 %FISCALITÉ

CORRUPTION

ACCÈS AU CRÉDIT

FORMALITÉSADMINISTRATIVES

CONCURRENCEDÉLOYALE

50,5 %

37,6 %

35,2 %

25,8 %

SOURCE:INS,

2010

Principaux obstaclesà l’entrepreneuriatselon les patrons (en 2009)

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JEUNE AFRIQUE No 2645 • DU 18 AU 24 SEPTEMBRE 2011

Le Cameroun au banc d’essai

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JEUNE AFRIQUE : Pourquoi lesCamerounais devraient-ils voter pourPaul Biya le 9 octobre?

LOUIS-PAULMOTAZE:Certaines raisonssont directement économiques, d’autresbeaucoup plus générales. Parmi les rai-sons économiques, la première est quele président a quandmêmemis sur piedunprogrammevolontariste dedévelop-pement, «Cameroun,Vision2035 ».Unevisionquiaétémodeléepar toutes les for-ces vives de la nation et qui n’est contes-tée par personne. Même l’oppositionl’a approuvée, ce qui est une prouesse,ainsi que les partenaires bilatéraux etmultilatéraux au développement.

C’est une raison valable pour recon-duire le chef de l’État dans ses fonctions.Ceprogrammepourrait impulser lacrois-sance et créer des emplois. Ce qui estl’ambition de tout gouvernement.

Justement, l’opposition brandit des pro-grammes qui ont la même ambition…

Je ne pense pas que l’opposition aitun programme aussi convaincant. Jevoudrais d’ailleurs insister sur le fait quel’opposition l’a validé. Ils devraient sur cepoint nous rejoindre. Et même appelerà voter pour le président.

Et quelles sont les raisonsplus généralesque vous évoquiez?

Elles tiennent au fait que le présidentBiya est un homme de paix. Pourquoiest-ce que j’en parle alors que je suisministre de l’Économie ? C’est parceque je suis très bien placé pour savoirqu’aucun développement économiquene peut être impulsé dans le désordreet l’instabilité.

Nous sommes en Afrique, et nousconnaissons des pays qui sont aumêmeniveau que le Cameroun, mais, entrésdans les affres de la guerre civile, ilssont retardés dans leur développementpour des années. Il ne faut pas que lesCamerounais galvaudent cette notionde paix en pensant que c’est une choseacquise.

Oui, mais la paix n’est pas quantifiabledans un bilan…

En tant que ministre de l’Économie,je sais ce qui arrive du côté des inves-tisseurs lorsqu’ils sentent que la paixestmenacée. Ils retardent leurs projets.Entre 2010et 2011, notrepays abénéficiédepresque1300milliardsdeFCFA [prèsde 2 milliards d’euros, NDLR] d’inves-tissements étrangers. C’est de l’argentfrais. Il faut aussi augmenter l’affluxdes nouveaux partenaires, notammentdes Vietnamiens, des Singapouriens oudes Coréens, qui n’iraient pas dans unpays en crise. Ils viennent auCameroun

parce qu’ils peuvent y investir en touteconfiance et en toute sécurité.

Pourquoi le Document de stratégie pourla croissance et l’emploi (DSCE) publiéen août 2009 situe-t-il l’émergence dupays à l’horizon 2035?

Certes, 2035 peut sembler loin. Maisnotre démarche est pragmatique et divi-sée en étapes de dix ans, avec l’élabo-ration de cadres de dépenses à moyenterme, à l’horizon de trois ans.

L’émergence est l’aboutissement dedifférentes étapes.Nous devons d’abordparvenir au stadedepays à revenu inter-médiaire, ce sera déjà une très bonnechose. Ensuite, il nous faudra accéderau niveau des nouveaux pays industria-lisés, encore une étape avant d’atteindrel’émergence. Bref, ce n’est pas parceque l’on aura construit un barrage ouun port en eau profonde dans trois ansque l’on deviendra un pays émergent.Cela améliorera significativement notresituation.Mais il faudra encore travailler

Louis-Paul Motaze« Il y a encoredu travail pourêtre compétitifs »Tirant les enseignements d’une trop longuecrise de croissance, la « Vision 2035 »est lancée. Entretien avec le ministrede l’Économie, de la Planificationet de l’Aménagement du territoire.

MABOUP

L’ex-directeurgénéral dela Caissenationale

de prévoyancesociale,52 ans,

A INTÉGRÉ LE

GOUVERNEMENT

EN SEPTEMBRE

2007. Ð

No 2645 • DU 18 AU 24 SEPTEMBRE 2011 JEUNE AFRIQUE

Le Plus de J.A.68

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pour améliorer la compétitivité del’économie camerounaise, encorehandicapée par un certain nombrede travers, dont le déficit énergétique.Quanddes investisseurs viennentpourinstaller des usines ou agrandir cellesqui existentdéjà, commepourAlucam,et constatent qu’il y a un problèmed’énergie, ils vont voir ailleurs.

Comment expliquez-vous les retardsdans l’exécution de nombreux projets,notamment miniers?

On peut en effet penser que leschoses ne vont pas assez vite. Cetteperception est liée aux procédures.S’agissant de l’exploitationminière, ilfautd’abordexplorer et ensuite évaluerla teneur en minerai, parce qu’il nefaut pas non plus se lancer dans l’ex-ploitation pour découvrir a posteriorique les ventes ne vont pas couvrir lescharges de production. Lorsqu’unminerai est si abondant que ses coursse traînent et font perdre de l’argent,autant le laisser sous terre.

Quant au temps pris pour l’évalua-tion,noussommesen traindenégocieravec la Banquemondiale pour qu’ellenous aide à élaborer la cartographieminière du pays, où, Dieu merci, oncontinue de découvrir de nouveauxgisements. Je peuxmêmevous révéler que nousvenons d’identifier desgisements de fer qui sontpeut-être plus importantsque celui de Mbalam.

Parmi les priorités quitardent à se concrétiser,qu’en est-il de l’autorouteYaoundé-Douala?

Elle coûte très cher. Le chef de l’État,qui était enChine aumois de juillet, aprésenté leprojet ànotrepartenaire et,avec leministère des Travaux publics,nous examinons toutes les formules,à savoir le financement direct par unpartenaire, le partenariat public-privéet, pourquoi pas, le péage.

Les sociétés chinoises,qui décrochentnombre de grands chantiers, impor-tent leurmatériel, leurmain-d’œuvre…Cela ne limite-t-il pas l’impact desprojets sur le PIB et l’emploi?

Certains pays amis ont leur code deconduite. Quand ils vous prêtent del’argent, ils veulent qu’une entreprise

de leur pays réalise l’ouvrage. LaChine et l’Inde en font partie. Celadit, lorsqu’ils acceptent de financer unprojet, les partenaires multilatéraux,et certains bilatéraux, comme chacundes pays de l’OCDE [Organisationde coopération et de développementéconomiques,NDLR],exigentunappeld’offres international, qui peut êtreremporté par une société chinoise.C’est le casdubarragehydroélectriquede Lom Pangar. Dans un cas commedans l’autre, nous essayonsd’encoura-ger l’emploi de lamain-d’œuvre locale,et les entreprises étrangères travaillentavec des Camerounais.

Par ailleurs, si le chef de l’Étaten valide le principe, nous envisa-geons d’élaborer un projet de loi surla sous-traitance, dont on discuteraau gouvernement et à l’Assembléenationale. Constatant que les retom-bées de la construction du pipelineTchad-Cameroun n’ont pas été satis-faisantes en termes d’emplois, nousréfléchissonseneffetà l’opportunitédemettre sur pied une sorte de « boursede la sous-traitance », une loi d’en-cadrement selon laquelle tout grandmarchéconcluavecun industrieldevraintégrer 30%ou 40%de participationde PME locales.

Quels sont les besoins fondamentauxdu Cameroun aujourd’hui?

Nos besoins en infrastructuressont proportionnels au retard quenous avons dans ce domaine. Nousavons des besoins colossaux definancements.

Nous disons aux bailleurs de fonds,qui ont validénotre stratégie, quenousavons besoin de crédits plus impor-tants. Mais si nous restons dans lesguichets destinés aux pays pauvres,qui octroientdesprêts concessionnels,nousn’y arriverons pas. C’est la raisonpour laquelle nous diversifions lespartenaires. ●

Propos recueillis à Yaoundé par

GEORGES DOUGUELI

Entre 2010 et 2011,le pays a bénéficiéde 2milliards d’eurosd’investissements étrangers.

JEUNE AFRIQUE No 2645 • DU 18 AU 24 SEPTEMBRE 2011

Le Cameroun au banc d’essai

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Le groupe BGFIBank s’implante au Cameroun

En droite ligne avec le projet d’entreprise « CAP 2015 » du groupe, la premièreagence BGFIBank Cameroun a ouvert ses portes le 7 mars 2011 à Douala.

_ Agence Saphirsituée à Akwa (Douala)et dédiée aux PME/PMI

Ouverte du lundi au vendredide 8H à 16H et le samedide 8H30 à 12H

_ Agence Émeraudeà Bonapriso (Douala)dédiée aux clients Étoile

Ouverte du lundi au vendredide 8H à 16H et le samedide 8H30 à 12H

_ Siège et Agence Diamantà Bonanjo (Douala)dédiée à l’ensemblede la clientèle

Ouverte du lundi au vendredide 8H à 16H

_ Agence Rubisau centre-ville (Yaoundé)dédiée à l’ensemblede la clientèle

Ouverture prévue fin 2011

Réseau d’agences

COMMUNIQUÉ

Premier groupe financierd’Afrique CentralePremier groupe financier de lazone Cemac le Groupe BGFIBankprésente en 2010 un total de bi-lan de XAF 1390,8 milliards. Ins-titution privée à 100 %, il compteprès de 1 000 collaborateurs (dont74 % ont moins de 40 ans) dansneuf pays : Gabon, Congo Braz-zaville, Guinée Équatoriale, Ré-publique démocratique du Congo,Madagascar, Bénin, Côte d’Ivoire,France et le Cameroun depuismars 2011.

Avec deux filiales certifiéeISO 9001 au Gabon et au Congopour la totalité de leurs activitéset ISO 14001 pour leur manage-ment environnemental, le GroupeBGFIBank est aussi le premier ac-teur financier d’Afrique Centrale àavoir signé le Pacte des NationsUnies visant à promouvoir le dé-veloppement durable, la défensedes droits de l’homme, la préser-vation de l’environnement ainsique la lutte contre la corruption.

Des performancesexceptionnellesAction commerciale soutenue etgestion performante permettentau groupe BGFIBank d’afficher desolides performances depuis denombreuses années. En témoi-gnent la croissance du total dubilan en 2010 (+57 % par rapport

à 2009), la hausse des dépôts à laclientèle (+2 % par rapport à 2009)ainsi que la progression des en-cours de crédit (+48 % par rapportà 2009).

Avec un investissement citoyenen hausse de 35 %, le Groupe af-firme son engagement sociétal.Près de XAF 900 millions (+35 %)ont été investis dans la fondationBGFIBank et dans BGFI BusinessSchool.

BGFIBank Cameroun,un marché et deuxsegments de clientèleUn agrément obtenu en novem-bre 2010, 3 agences et un siègeouverts entre mars et juillet 2011,BGFIBank Cameroun affirme ain-si son ambition de compter parmiles acteurs majeurs du secteurbancaire camerounais par la qua-lité de service qu’elle offre à sesclients. Ces derniers sont répartisau sein de deux marchés : le mar-ché des Entreprises et le marchédes Particuliers qui sont les ciblestraditionnelles définies au sein duGroupe.

Une particularité liée au marchélocal : l’intégration des PME/PMIà fort potentiel pour lesquellesune agence est dédiée.La ban-que propose pour chaque cibledéfinie une gamme de produits etservices différenciés et à valeurajoutée.

Le Marché des Particuliers estorganisé autour de trois ciblesque sont les clients VÉGA (re-venus mensuels compris entreXAF 1 et 3 millions), les clientsÉTOILE (revenus mensuels supé-rieurs à XAF 3 millions) ainsi queles professions libérales.

Le Marché des Entreprises estorganisé autour de trois ciblesque sont les Grandes Entrepri-ses (Chiffre d’affaires supérieurà XAF 4 milliards), les PME/PMIà fort potentiel (chiffre d’affairescompris entre XAF 500 millions et4 milliards) et les Institutionnels.

La satisfaction clientet les engagementsde service clients,la priorité des prioritésLe crédo de la banque : la satis-faction des clients. Les engage-ments de services qui vont deshoraires d’ouverture, au Conseilen passant entre autre par l’ac-cueil, la transparence, la réac-tivité, la confiance sont affichésdans les agences et suivis par le

Service Qualité de la banque.

BGFIBank Camerounest à l’écoute permanentede ses clients viason Service Client :

Tél. : (+ 237) 33 43 43 88

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DIFCOM/C.C.

Une équipe jeuneet dynamique

Aux côtés de Richard LOWE, Prési-dent du Conseil d’Administration,Éric MASBOU, Directeur Général, etHermine-Dolorès BOUM, DirecteurGénéral Adjoint, dirigent BGFIBankCameroun. Jeunes professionnelschevronnés, tous deux ont eu aupa-ravant des responsabilités de pre-mier plan.

Éric MASBOU a rejoint BGFIBankSA au Gabon en 2002 après unepremière carrière dans de grandesbanques françaises. Il a notamment

été en charge de l’Agence centrale deLibreville, de l’Organisation et de laQualité, ainsi que du DéveloppementInternational.

Hermine-DolorèsBOUM est une spé-cialiste de l’Audit Interne, de l’Orga-

nisation, de la Stratégie et du Mana-gement des Ressources Humaines.Compétences qu’elle a acquises endébutant sa carrière dans l’Audit In-terne et le Management des risquesdans le secteur des hydrocarburesavant de s’orienter vers la banque.

QuandBGFIBankCamerouna-t-elle démarré sesactivités et quelles sont vos ambitions ?

Éric MASBOU : BGFIBank Cameroun a démarréses activités le 7 mars 2011 à Douala par l’ouvertureà Akwa (quartier des affaires) de la première agencebancaire du pays dédiée à la clientèle des PME/PMI.Cette ouverture entre dans le projet d’entreprise « CAP2015 » de notre groupe, lancé en 2010. Il traduit dema-nière opérationnelle la volonté de BGFIBank d’être unacteur bancaire de premier plan en Afrique à l’horizon2015. En droite ligne avec ce projet d’entreprise, nousambitionnons d’être parmi les trois premières ban-ques du Cameroun à l’horizon 2015.

Quelles ont été les réalisations majeures depuisvotre implantation ?

Éric MASBOU : Depuis notre arrivée, nous avons pro-cédé au recrutement de personnel de qualité et nousavons développé un éventail de produits et services en

parfaite adéquation avec les attentes de notre clien-tèle. Mais aussi, et surtout, nous avons accéléré notredéploiement sur le terrain en ouvrant, à Douala, desagences dédiées à nos segments de clientèle. En sixmois, nous avons déjà ouvert trois agences, chacunedans des quartiers choisis pour leur proximité avecnos clients. Nous allons clôturer notre programme del’année par l’ouverture de l’agence Rubis à Yaoundé.

Quelle valeur ajoutée pensez vous apporter surle marché camerounais ?

Éric MASBOU : Servir nos clients est notre credo.Nous fondons notre action sur une qualité de serviceétablie et proposons à nos clients une expérience deservice bancaire de référence. De ce fait, en plus denotre offre de produits en parfaite adéquation avecleurs attentes immédiates et futures, nous affichonsnos engagements de services clientèle dans toutesnos agences et notre service client assure leur écoutepermanente à travers une ligne téléphonique dédiée.

www.bgfi.com

Éric MASBOU, Directeur Général de BGFIBank Cameroun

Une expérience de service bancaire de référence« »

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S ’ IL FALLAIT UNE PREUVE de l’immobilismedont pâtit l’économie camerounaise, le zéroque ce banquier international indique avecson pouce et son index mis en boucle quand

on le questionne sur le nombre d’investissementsréalisés en 2010 au pays des Lions indomptables enconstituerait une belle… D’autant qu’il a placé l’andernier 2,2 milliards de dollars (soit près de 1,7 milliardd’euros) dans trente et un pays d’Afr iquesubsaharienne !

On pourrait continuer dans ce persiflage et soulignerqu’il y a surtout, en cette année électorale, des céré-monies de pose de la première pierre, mais peu d’achè-vements annonçant que le Cameroun se réveille sansattendre que se tarisse le pétrole, qui représente 60 %de ses recettes d’exportation.

Comme le constate à regret Mathias Caro, coordon-nateur régional Cameroun à l’Agence française dedéveloppement (AFD), « un nouveau modèle de déve-loppement tarde à apparaître dans ce pays où il y atout ce qu’il faut pour le réussir ». Manquent toujoursle secteur privé, les infrastructures, l’électricité et unservice de santé fiable.

Pourtant, l’économie n’est pas mauvaise. Au sortirde la crisemondiale de 2008, elle a progressé au rythmede 2 % en 2009, puis 3,2 % en 2010. Lesprévisionnistes du Fondsmonétaire inter-national (FMI) ou de la Banque mondialeannoncent 3 % à 3,5 % pour cette annéeet 4 % à 4,5 % pour 2012… à conditionque les dettes et les déficits n’étouffentpas les économies riches. Le PIB par habitant et lesinvestissements sont repartis de l’avant, à petite vitesse.L’inflation de 2,5 % tout comme la dette (qui représente14,3 % du PIB) sont plutôt sages, ce qui permettra augouvernement d’emprunter prudemment aux conditionsdu marché.

Il semblerait donc que les Camerounais mettent unpeu plus de cœur à l’ouvrage. Les grands projets quit-tent lentement les bureaux desministères pour s’inscrireenfin dans le paysage. La construction du grand barragede Lom-Pangar a été attribuée aux Chinois après vingtannées de tergiversations. Les grues signalent que,partout, on bâtit des maisons, des ponts, des routeset des ports. Toutes les régions du pays en profitent,grâce aux élections, qui obligent à caresser les popu-lations dans le sens du poil.

Le Cameroun a toujours une piètre réputation parmiles investisseurs étrangers pour son climat des affairesmédiocre. Mais ceux-ci semblent surmonter leursréticences, et des missions viennent voir si des projetsde belle taille auraient des chances de réussir dans lesmines (capitaux britanniques et canadiens) ou dansl’huile de palme (capitaux singapouriens). Rien n’estsigné, mais l’intérêt manifesté par ces grandes entre-prises est un bon signe.

Hélas, l’analyse des budgets de l’État continue demontrer une faible appétence pour le futur. Le dépas-sement traditionnel des crédits de fonctionnement estcompensé par une réduction des crédits d’investisse-ment. Ajoutons que le tiers et parfois la moitié desprojets ne voient jamais le jour, et l’on comprendpourquoi, avec un taux d’investissement rapporté auPIB de 18,5 % en 2011, le Cameroun est à la traîne dela Communauté économique et monétaire de l’Afriquecentrale (Cemac), où ce ratio s’élève, dans l’ensemble,à 25 % du PIB.

Tout le monde ne croit pas au rebond préélectoralou à la bonne santé du secteur immobilier. Ainsi, OlivierBehlé, président du Groupement interpatronal duCameroun (Gicam), ne voit-il « aucune évolution signi-ficative » dans son pays. Lamultiplication des chantierslui semble le signe « d’une économie souterraine qui

ressurgit ». Autrement dit, affirme-t-il, « ceux qui ontperçu d’importantes sommes d’argent de manièreindélicate ne peuvent plus aujourd’hui les déposer surun compte bancaire. Il ne leur reste plus qu’à construiresur un foncier hors de prix pour profiter de l’inflationdes loyers, mais pas dans les zones où il existe unedemande de logements ! » Ce blanchiment et cetteléthargie lui inspirent cette réflexion désabusée: « Peut-être que notre pays ne peut évoluer que parsoubresauts… »

Ce n’est pas la revendication maximaliste de laconfédération syndicale Entente des travailleurs duCameroun de tripler le salaire minimum – de 28217 à97000 F CFA (de 43 à 148 euros) – pour l’aligner surcelui de la Guinée équatoriale qui semble annoncerun tel « soubresaut ». ●

La stratégie du soubresaut

Alain Faujas

DÉCRYPTAGE

Avec un taux d’investissement rapportéau PIB de 18,5 %, le Cameroun est à

la traîne de la Cemac, où ce ratio atteint 25 %.

No 2645 • DU 18 AU 24 SEPTEMBRE 2011 JEUNE AFRIQUE

Le Plus de J.A.72

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708€ / 922€Via YaoundéDurée minimum :8h10

650€ / 1 510€

Via Bruxelles

Durée minimum :

7h45

450€ / 845€

Via Addis-Abeba

Durée minimum :

15h20

525€ / 950€

Via Casablanca

Durée minimum :

9h55

475€ / 2 000€Via ZurichDurée minimum :9h00

575€ / 1 800€DirectDurée minimum :6h20

«C ela fait sept ans que jene suis pas rentré auCameroun, soupirePierre, patron d’une

entreprise de sécurité, qui vit en Francedepuis quinze ans. Cet été, pour mesvacances, j’ai euenviede testernotrenou-velle compagnie. » Il frétilled’impatienceet trouve le temps long. À l’agence deParis, unehôtessedeCameroonAirlinesCorporation (Camair-Co) lui a conseillédeseprésenter très tôtà l’aéroportRoissy-Charles-de-Gaulle.

Sur place, il comprend pourquoi. Lacompagnie opère à partir du terminal2B, où les contrôles de police s’effec-tuent avant l’enregistrement, à cause,dit-on, d’une erreur du constructeur.Les accompagnateurs sont donc priésde rebrousser chemin, obligeant lesvoyageurs à poursuivre les formalitésen manipulant sans aide des chariotsdébordant de bagages. « C’est encoreun coup des Français qui ne veulentpas de la concurrence », bougonne unvoyageur arborant le maillot des Lions

indomptables, furieux de devoir faireavancer à la fois son chariot àbagages etune poussette. S’ensuit alors un de cesdébatspassionnésdont lesCamerounaissont coutumiers, émaillé de certitudessur la concurrence déloyale, l’existenced’uncomplotoccidental visantàaffaiblirles entreprises africaines, etc.

SYMBOLE. Une ambiance analogue àcelle qui régnait avant l’arrêt définitif, en2008, des activités de la défunteCamair.Le pavillon national représentait alorsun élément fédérateur. Et, comme son

ancêtre, laCamair-Coest une entreprisesymbole, à laquelle les Camerounais del’étranger se sontattachésdès sacréation,en 2006. Avant même l’ouverture de laligneDouala-Yaoundé-Paris, lapremière(avec la liaisonDouala-Yaoundé) à avoirété mise en place lors du lancement dela compagnie, le 28 mars 2011.

Après les formalités d’enregistre-ment, on découvre la cabine du Boeing767-300 ER de 210 places, le «Dja »,misen service en 2001, qui assure les volsinternationaux. Un avion bien insono-risé, mais dont les aménagements

TRANSPORTS

Camair-Co peut-elle réussir?Six mois après son vol inaugural,la compagnie nationalesupporte la comparaisonavec ses concurrentes. Mêmesi le taux de remplissage n’estpas encore au rendez-vous.

� POUR FAIRE DÉCOLLER SON ACTIVITÉ, le transporteur a élargi sa flotte à trois appareilsavec l’acquisition d’un Boeing 737-700.

● ● ●

MABOUP

Douala-Paris en classe éco (Tarif aller-retour le plus bas et tarif aller-retour de base en classe économique,proposés par les compagnies à un mois du départ, taxes comprises)

JEUNE AFRIQUE No 2645 • DU 18 AU 24 SEPTEMBRE 2011

Le Cameroun au banc d’essai 73

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intérieurs sont sommaires. On notelepeud’espaceentre les sièges, l’absenced’écran devant soi pour visionner desfilms, s’informer ou jouer. Diffusés parhaut-parleurs, les succès de chanteurspopulaires ne suffisent pas à meublerl’ennui deplus de six heures de vol inter-continental entre Paris et Yaoundé.

Sur ce point, il sera difficile à la nou-velle compagnie de soutenir la compa-raison avec ses concurrentes françaises,belges et suisses, qui proposent desBoeing 777 ou des Airbus A330, desbiréacteurs longs-courriers de généra-

tions récentes dont les aménagementsintérieurs privilégient le confort despassagers.

Deux très bons points, en revanche,pour le service à bord de la Camair-Co :le sourire et la disponibilité du per-sonnel navigant, ainsi qu’un pla-teau-repas excellent et généreux, quipropose, notamment, le meilleur de lacuisine camerounaise. Certains de sesconcurrents, en particulier Air France,gagneraient à s’en inspirer. Enfin, endépit de quelques vols annulés pourdes problèmes techniques, les avionssont ponctuels.

DESSERTES RÉGIONALES.Cependant,l’attachement d’une population à sacompagnie aérienne ne suffit pas, et letransporteur doit redoubler d’effortspour améliorer la qualité de ses presta-tions. Pour l’heure, l’évolution du tauxde remplissage reste mitigée. Ainsique le reconnaît le directeur général,le Néerlandais Alex Van Elk, celui-ci estendeçàdutauxminimumde66%néces-saire pour rentabiliser l’exploitation.

En dépit d’un peu de retard sur lecalendrier, la Camair-Co poursuit ledéveloppement de son réseau. AprèsLibreville (Gabon) et Lagos (Nigeria),le transporteur compte rapidementouvrir des dessertes vers Abidjan (Côted’Ivoire), Cotonou (Bénin) et Dakar(Sénégal). Pour faire face à la densifica-tion de son activité, il s’est récemmentdoté d’un second Boeing 737-700, por-tant ainsi sa flotte à trois appareils. ●

GEORGES DOUGUELI

M ise en service de six nou-veaux wagons sur la ligneMbanga-Douala,acquisition

dedeux locomotivesde3300chevaux…Cameroon Railways (Camrail), dontle capital est réparti entre le groupeBolloré (77,4 %), l’État camerounais(13,5 %), Total Cameroun (5,3 %) et legroupe Thanry (3,8 %), renouvelle seséquipements. Lacompagnievabientôtfaire l’acquisitiond’unequarantainedevoituresdevoyageursà lasuited’unmar-chépasséavecChinaSouthLocomotiveand Rolling Stock Corporation Ltd.

Trois ans après la signature d’uneconvention entre l’État et le groupeBolloré, concessionnaired’exploitationduréseaudepuis1999, leprogrammedemodernisationdeCamrail, qui prévoitle renouvellementdumatériel roulant,mais aussi lamise àniveaude certainstronçonsdevoies, commencedoncà seconcrétiser.Courantsur lapériode2009-2020, ceplande230milliardsdeFCFA(plusde350millionsd’euros)est financéconjointement par le groupe Bolloré(158 milliards) et l’État (72 milliards),qui reste propriétaire des voies.

Concernant la rénovation du réseauferré, le renouvellementde lavoieentreKa’a et Belabo, un tronçon de la ligneYaoundé-Ngaoundéré – le fameuxTranscamerounais –, est en cours. Dequoi améliorer le trafic sur un axe très

utilisé, tant pour le transport des voya-geursquepourceluidesmarchandises,en particulier le bétail de l’Adamoua,acheminé vers les grands centres deconsommation du sud du Cameroun.

Par ailleurs, 1milliarddeFCFAaétédébloquépour financeruneétudesur laréhabilitationde la ligneouest,qui,unefois rénovée, ira jusqu’àNkongsamba.

SOULAGEMENT.Lesusagers,quipâtis-sentde la lenteuretde l’irrégularitédesdessertes,pourraientdoncbientôtpous-ser un ouf de soulagement. Si le traficet les conditions de voyagene sont pasencoreà la hauteurdes attentes – seulsles axes Douala-Yaoundé, Yaoundé-NgaoundéréetDouala-Mbanga-Kumbasontenservice–, lesprestationsengarese sont déjà améliorées. Du moins àYaoundé.Sallesd’attentedepremièreetdeuxièmeclassesentièrementrénovées,salleVIP,bureaud’informations,écransde télévision… La gare de voyageursrespire le neuf. Et compte désormaishuit guichets : cinq pour la deuxièmeclasse,deuxpour lapremièreetunpourles forces demaintien de l’ordre.

Parmi les innovations à venir, unmeilleur système de réservation, l’éti-quetagedesbagages, la rénovationdesoutils signalétiques sur la voie ferrée etla sonorisation dans les trains. ●

MURIEL DEVEY

Passage à niveau pour CamrailLa modernisation de la société nationale des cheminsde fer est en marche : nouveau matériel, réhabilitation duréseau. Un partenariat public-privé qui roule.

Æ Les espaces d’accueil de la gare deYaoundé ONT ÉTÉ ENTIÈREMENT RÉNOVÉS.REN

AUDVA

NDER

MEE

REN

POURJ.A.

Le confort à bord estsommaire, mais lepersonnel souriant et lesplateaux-repas excellents.

● ● ●

No 2645 • DU 18 AU 24 SEPTEMBRE 2011 JEUNE AFRIQUE

Le Plus de J.A.74

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E spérant accéder au statut depays émergent d’ici à 2035, leCamerounn’avait d’autre choixque de lancer, enfin, les grands

chantiers d’infrastructures, qui lui fontcruellementdéfaut.Diversprojetsontétéidentifiés dans leDocument de stratégiepour la croissance et l’emploi (DSCE)2010-2020 et le plan « Cameroun, vision2035».AnnoncésparleprésidentPaulBiyaen janvier 2010, ils sontdésormais sur lesrails, principalementdans les secteursdel’énergie, des transports et des télécom-munications, les plus incontournablespour relancer la croissance et stimulerles investissements.

Le financement de ces équipementssollicite largement le partenariat public-privé: contributionde l’État, debailleursdefonds, investissementsdirectsétrangers(IDE), appel à l’épargneprivéenationalesousformed’empruntobligataireetendet-tement auprès des banques.

SURSAUT ÉNERGÉTIQUE. Bien que lepays soit doté d’un fort potentiel hydro-électrique, la production d’électricité estlimitée et les infrastructures de trans-port et de distribution de l’énergie sontvétustes, saturéesetmal interconnectées.Unesituationquicomplique lequotidiendes Camerounais et explique le retardpris dans le démarrage de la politiqueindustrielle et de diversification. L’enjeuest donc crucial.

Outre l’entretien et la réhabilitationdes centrales existantes, l’objectif estde porter les capacités de production à3000MWd’ici à 2020, contre 1020MWactuellement (lire encadré p. 83), afinde résorber le déficit en électricité (del’ordre de 40GWh/an) et de satisfaire lesbesoinssupplémentairesengendrés,dansun avenir proche, par la forte croissancede la consommationdesménages et desindustriels.Àcommencerpar l’augmenta-tionprévuede laproductiond’aluminiumd’Alucam, une activité particulièrementgourmande en électricité, ainsi que lelancement de l’exploitation des minesde bauxite (lire pp. 86-87).

Le coût global des opérations s’élève à5853milliards de FCFA (plus de 8,9mil-liards d’euros) sur dix ans pour la réali-sationdes infrastructures deproductionet de transport d’électricité par grandsréseaux, et à 664milliards deFCFApourle programme d’électrification rurale.

Plusieurs projets ont été retenus, dontle barrage réservoir de Lom-Pangar, surle fleuve Sanaga (lire p. 83), les centraleshydroélectriquesdeMemve’ele,NachtigaletMekin, ainsi que la centrale thermiqueà gaz deMpolongwé, près de Kribi.

Parmi ces projets, le plus avancé estcelui de laminicentrale hydroélectriquede Mekin (12 MW), sur le fleuve Dja,dont les travaux, encours, ont été confiésà China National Electric EquipementCorporation. Conformément à l’accordsigné en janvier 2010 avec le gouver-

nement camerounais, le projet– piloté par l’entreprise publiqueMekinHydroelectricDevelopmentCorporation (HydroMekin) – serafinancé à hauteur de 85 % parun prêt de 22 milliards de F CFA

accordéparChinaEximBank. Lemêmeétablissement assurera, par un prêt de243milliardsdeFCFA, le financementdelacentralehydroélectriquedeMemve’ele,sur le fleuve Ntem, dont la capacité deproduction sera de plus de 200MW.

GRANDS CHANTIERS

Course contre la montreLe pays doit rattraper son considérable retard en matièred’infrastructures. Comment finance-t-il ces travaux?Qui sont ses partenaires?

Principaux secteurs ciblés:l’électricité, les transports etles télécommunications.

REN

AUDVA

NDER

MEE

REN

POURJ.A.

Le goût du monde pour Doual’air Servair,

c’est d’être respectueux des normes

internationales et des spécificités locales.

Le goût des métiers de la restauration aérienne

et aussi de ceux des services aéroportuaires.

Et bien sûr, le goût du service pour répondre

aux attentes quotidiennes des passagers

de l’aéroport international de Douala:

Un nouveau point de restauration en aérogare,une boutique de produits hors taxes

et des sallons d’aéroport.

Le goût du monde

Le Plus de J.A.76

Page 20: JA 2645 DU 18 AU 24 SEPTEMBRE 2011 PLUS CAMEROUN

� LA ROUTE GAROUA-BOULAÏ-NGAOUNDÉRÉ, en cours de construction.

LechantierdubarragedeLom-Pangar,confié à China International Water &Electric Corporation, débutera ennovembre prochain pour être livré enjanvier 2015 au plus tard.

Quant à la centrale thermique à gazde Mpolongwé, dont le maître d’œuvreest Kribi PowerDevelopmentCompany(filialeà56%de l’électricienAES-Sonel),elle devrait être mise en service en sep-tembre 2012. Son coût total est estiméà plus de 176milliards de F CFA. D’unecapacité de 216MW, elle sera alimentéepardugaz livrépar le franco-britanniquePerenco, attributaire du champ gazieroffshore Sanaga Sud. L’énergie produitesera vendue à AES-Sonel, qui en assu-rera la distribution à travers le réseaucamerounais.

Le réseaude transport d’énergiebéné-ficiera quant à lui d’un investissementde 103 milliards de F CFA, destinés àrenforcer et à réhabiliter les ouvragesexistants.

COUPÉ EN DEUX. Sur le chapitre destransports, fauted’un réseau routierper-mettant de relier facilement sonNord etson Sud, le Cameroun est de fait coupéen deux. Une carence que le chemin defer (lire p. 76)necompensepas,puisqu’ils’arrêteàNgaoundéré(dans l’Adamaoua).Le pays est par ailleurs mal connecté àses voisins, à l’exception du Gabon et

de la Guinée équatoriale. En matière detransport routier, l’accent est mis, d’unepart, sur le désenclavement des villessecondaires de l’aire métropolitaine deDoualaetdeYaoundé, oùest concentréeunegrandepartiede lapopulationetdesactivités,et,d’autrepart, sur l’améliorationde la voirie des grandes villes.

Trois projets devraient contribuerà atteindre ces objectifs :la construction d’unsecond pont sur lefleuve Wouri à Douala(unchantier de119mil-liards deFCFA, financéàhauteurde87milliardspar la coopération fran-çaise), l’élargissementdes voiries des entrées estet ouest de Douala (167 mil-liards de F CFA) et la réalisation del’autorouteYaoundé-Douala (entre300et400milliardsdeFCFA),premièreétapedelaboucle autoroutièreDouala-Yaoundé-Bafoussam-Douala.

Enfin, dans le domainemaritime, lescapacités et résultats duport deDouala,en tant que centre de transbordementpour la sous-région, restent en deçàdes normes mondiales en la matière,et ses capacités d’accueil sont limitéespar son faible tirant d’eau. De quoi por-ter un coup à la vocation de transit dupays. Le projet majeur dans ce secteur

est la construction d’un port en eauprofonde à Kribi (lire pp. 84-85), quifera fonction de port minéralier et deplateforme de transbordement pour lasous-région. D’un coût de 282milliardsdeFCFA, il est réaliséparChinaHarbourEngineeringCompany et financé àhau-teur de 207milliards de FCFAparChinaExim Bank. Le gouvernement came-rounais interviendra par le biais d’unemprunt obligataire.

Pouvant accueillir des bâtiments de15mà16mde tirantd’eauetd’unecapa-cité de 100000 tonnes, le port de Kribicomprendra un terminal à conteneursd’une capacité annuelle de 400000 EVP(« équivalent vingt pieds », une unité demesure qui représente environ 30 m3),un terminal aluminiumdont laconstruc-tion est confiée à Rio Tinto Alcan, unterminal hydrocarbures (3 millions detonnes) financé par l’armateurCamshipet la Société camerounaise des dépôtspétroliers (SCDP). La construction d’unterminal polyvalent (entre 2 et 3millionsde tonnes) est également prévue.À cesactivités s’ajoutera un trafic de trans-bordement (20000 EVP). Les premiersnavires pourraient accoster dès 2014.

HAUT DÉBIT. Enfin, dans le secteur destélécommunications (lire aussi p. 96),deux projets, en cours, visent à doter lepays d’infrastructures de connexion àhaut débit. D’une part, la poursuite du

déploiementduréseaudefibreopti-que : long de quelque 2000 kmactuellement, il dépassera, àterme, 5 000 km. Financéeà hauteur de 26 milliardsde F CFA par la Chine et de12 milliards de F CFA parl’État camerounais, cettepre-mière initiative s’intègre au

projet Central Africa Backbone(CAB), qui doit permettre à l’en-

semble des pays de la sous-région de seconnecter au câble sous-marin à fibreoptique SAT-3.

Par ailleurs, le National BroadbandNetwork (NBN, réseau national hautdébit), d’uncoût estiméà41milliardsdeF CFA, comprend plusieurs volets, dontla diversification des réseaux de fibreoptique, le développement de l’internetmobileà largebandeet l’introductionduréseaumobile denouvelle génération. Ilprévoit aussi undeuxièmepoint d’atter-rissage du câble sous-marin SAT-3. ●

MURIEL DEVEY

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2011(BAD,OCDE,PNUD,CEA)

37,9 %des chaussées

bituméessont dans un état

médiocre oumauvais, et 10,2 %seulement en bon et

en très bon état

JEUNE AFRIQUE No 2645 • DU 18 AU 24 SEPTEMBRE 2011

77

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UNE SOCIÉTÉ EN CROISSANCEAU CAMEROUN ET DANS LA SOUS-RÉGION

Spécialiste du négoce pétrolier depuis 1999 au Came-roun, la société TRADEX s’est depuis diversifiée dansla distribution tout en étendant ses activités à la zoneCEMAC. Très présente au Tchad et en Centrafrique, elleambitionne de renforcer son leadership sous-régionalpour en faire un exemple d’intégration.

■ TRADEX a été créée en1999 en partenariat entre la Société natio-nale des hydrocarbures (SNH) et des investisseurs privés camerou-nais et étrangers. Spécialisée à l’origine dans le négoce, elle a com-mencé en 2002 à diversifier ses activités dans l’approvisionnementet le soutage maritime. Elle s’est ensuite insérée dans le marché de ladistribution dès sa libéralisation, au Cameroun, en 2006. Ambitieuse,elle a étendu ses activités hors des frontières camerounaises pourdevenir aujourd’hui un leader de l’exportation de produits pétroliersvers les pays de la zone CEMAC. Le but de TRADEX : être un acteurmajeur dans les maillons clés du secteur pétrolier africain et faire duCameroun l’un des plus importants centres de distribution d’Afriquesubsaharienne. Cela, en offrant à ses clients une gamme diversifiéede produits et une excellente qualité de service.

UN LEADER LOCAL

■ TRADEX au Cameroun, c’est aujourd’hui 30 stations-service etun vaste programme d’implantation de nouveaux sites, notammentdans les villes de Yaoundé et Douala, qui en comptent déjà 21 (13 àYaoundé et 8 à Douala). La dernière station en date a été ouverte à

Awaé dans l’arrondissement de Yaoundé IV, dans la région du Centre.La confiance des clients à l’égard de TRADEX se traduit par une partde marché de près de 13 %, ce qui fait de ses stations-service lesplus performantes du secteur, y compris face aux multinationalespétrolières.

UN EXEMPLE D’INTÉGRATION RÉGIONALE

■ TRADEX s’est imposée depuis dix ans comme un acteur essentieldans l’activité d’approvisionnement en produits pétroliers des pays dela zone CEMAC. Elle assure de manière significative les exportationsde produits pétroliers vers le Tchad, le Congo, la République Centra-fricaine ou encore la Guinée-Équatoriale. À l’affût des opportunités,la société a créé TRADEX Centrafrique en 2006 en rachetant unréseau d’une vingtaine de stations-service réparties à travers tout lepays. En 2004, elle avait ouvert sa première filiale, au Tchad, afind’entretenir ses clients industriels et de prospecter à la recherche denouveaux débouchés.

À LA POINTE DE L’INNOVATION

■ Afin d’offrir à ses clients tous les services nécessaires dans sesstations-service, TRADEX a lancé au début de l’année « TRADEX lu-brifiants ». Une gamme d’une soixantaine de produits qui répondentaux normes de l’industrie avec une spécificité, insuffisamment priseen compte : ils s’adaptent à l’environnement africain et résistent àdes conditions sévères de circulation. Des spécialistes ont spécia-lement été formés par l’entreprise pour accueillir et conseiller lesclients dans les stations au style futuriste, formes généreuses etlignes arrondies, qui font le succès de TRADEX auprès du grandpublic.

TRADEXUNE SUCCESS STORY

AFRICAINE

Le réseau TRADEX compte actuellement 30 stations-service modernes auCameroun.

Le réseau TRADEX offre tous les services de la distribution de carburants...Et bien plus.

COMMUNIQUÉ

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Quelles sont les ambitions sous-régionales de TRADEX ?TRADEX va renforcer sa présence auTchad et en République centrafricaineen attendant les opportunités quipourraient se présenter dans d’autrespays. Au Tchad, TRADEX s’engagedans la distribution des produits pé-troliers à travers la mise en place d’unréseau de stations-service moderneset futuristes. Pour ce qui est de laRCA, nous comptons améliorer notre

visibilité et augmenter notre part de marché. Enfin, l’offre de nos pro-duits et services sur ces marchés va être étendue.

Le réseau de stations-service au Cameroun se développe rapi-dement, à quelle vitesse depuis deux ans ? De nouvelles inno-vations vont-elles voir le jour après TRADEX lubrifiants ?Notre réseau se développe à la vitesse prévue. Nous avons missix nouvelles stations en service en 2010 et cinq depuis le débutde l’année. Nous comptons en ouvrir au moins deux autres avantla fin de l’année. Pour ce qui est des innovations, nous comptonsnous inscrire dans le sillage du lancement réussi de notre marquede lubrifiants. Aussi, je vous informe en exclusivité de notre pénétra-tion très prochaine du segment GPL (Gaz pétrolier liquéfié) à traversla création d’une nouvelle marque entreprise. Notre ambition étanttoujours d’offrir à notre clientèle des produits remplissant les condi-tions strictes de qualité et de sécurité, tout en veillant à l’améliorationconstante du service.

Comment expliquez-vous que le ratio d’accueil de clients parstations de TRADEX soit le meilleur du Cameroun ?On peut expliquer cela par la stratégie mise en place par TRADEXpour pénétrer le marché : le design moderne des stations-service ;le choix pertinent des emplacements, à l’entrée des grandes villeset des nouvelles zones d’habitation, ou encore la qualité de produitirréprochable et la qualité de service reconnue.

Vous êtes président du Groupement des professionnels dupétrole (GPP) depuis 2008. Quel est son rôle ?Le GPP assiste les pouvoirs publics dans la régulation du marchéintérieur, ses membres couvrant 90% tant en part de marché que depoints de vente. Notre responsabilité est par conséquent importantepour la disponibilité des produits en qualité et en quantité. Parcequ’acteur incontournable, le GPP participe activement à l’élaborationdes textes régissant la profession. Au-delà, il organise la formationdes cadres camerounais qui vont ensuite faire le bonheur des entre-prises nationales qui entrent de plus en plus dans le secteur. Nousgarantissons donc une espèce de continuité professionnelle.

* Lauréat en juillet dernier de l’Oscar prestige de la renaissance afri-caine, décerné lors du 23e Forum économique de l’Afrique gagnante,à Paris.

« TRADEX BIENTÔT DANS LE GPL »Interview de Perrial Jean Nyodog*, directeur général de TRADEX

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Yaoundé accueille13 stations-service TRADEX. Ici à Ahala.

DIFCOM/FC-PHOTO

S:D

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Page 23: JA 2645 DU 18 AU 24 SEPTEMBRE 2011 PLUS CAMEROUN

C es derniers mois, la Sociéténationalederaffinage(Sonara)a fait l’actualité. En mai, unefausse information annonçait

unepénuriedecarburants.Le23août,unincendies’estdéclenchédans l’unedesescuvesà la suited’undysfonctionnement.«Lesorganesvitauxdelaraffinerienesontpasaffectés.Parmesuredesécurité, l’usineest arrêtée en attendant l’évaluation del’incident,pourlequelonnedéploreaucunblessé. L’approvisionnement du marchéen produits pétroliers raffinés [environ

1 million de tonnes par an, NDLR] sepoursuit », a dédramatisé l’entreprise.

L’incident et la fermeture tempo-raire vont surtout retarder l’ambitieuxprogramme d’extension, d’un coût de380 milliards de F CFA (579,3 millionsd’euros). La construction de nouvellesunités de production, annexées aux ins-tallations actuelles, devrait permettred’augmenter la capacité de production,qui passerade2,1millionsde tonnesparan à 3,5 millions, voire 4 millions, dont42 % de fioul.

Le fioul étant moins cher que le brut– ce qui grève la rentabilité de la raffi-nerie –, il a fallu prévoir un traitementspécifique pour le raffiner davantage eten extraire des produits légers : essence,gasoil et kérosène. C’est la raison qui apoussé à l’acquisition d’une unité d’hy-drocraquage, nécessaire pour convertirdesdistillats lourdsdepétrole en coupeslégères à haute valeur ajoutée.

DES BESOINS CROISSANTS. Selon lecalendrier initial, la première phase destravaux, qui vise à optimiser la renta-bilité de l’entreprise, doit s’achever endécembre 2011, et la mise en place desnouvellesunités est programméepour lafin de 2012. Les ingénieurs prévoient ledémarrage de l’hydrocraqueur et de sesunités annexes en 2014 et 2015.

« La production de la Sonara est beau-coupplusimportantequelesbesoinsnatio-naux»,explique leconseiller techniqueetchef de projet, Godfrey YenwoMolo. Lesexcédents sontdoncexportés,mais ilsnesatisfont que 40 % de la demande de lasous-région.Lesbesoinsysontcroissantsetl’offre insuffisante,endépitde laconstruc-tion par les Chinois d’une raffinerie auTchad voisin. La demande du Nigeria,notamment, est due à la capacité limitéedesesquatreraffineries,quinecomblepasles besoins de sonmarché intérieur.

Les travauxde la raffineriede laSonarasont aussi l’occasion d’adapter des équi-pements initialement calibrés pour trai-ter le brut léger, ce qui avait conduit lesingénieursde l’entrepriseà recommanderde raffiner le brut importé du Nigeriaet, depuis quelques années, de Guinéeéquatoriale, plutôt que le «Kolé » came-rounais, plus lourd. À la fin des travaux,ladépendanceà l’égarddes importationsde brut sera donc réduite. ●

GEORGES DOUGUELI

HYDROCARBURES

Un peu plus de raffinagedans un monde de brutL’extension des installations de la Sonara doit permettre de doublerla production. Et d’augmenter les exportations vers la sous-région,où la demande est importante.

VINCEN

TFO

URNIER/J.A

.

Ý LA CAPACITÉ DU SITE DE LIMBÉ va passerde 2,1 millions de tonnes par anà 3,5, voire 4 millions de tonnes.

FAIRE ENTRER LE CAMEROUN dans le club très restreintdes pays dotés d’installations de liquéfaction etexportateurs de gaz naturel liquéfié (GNL), tel est l’objectifde la Société nationale des hydrocarbures (SNH) et dugroupe français GDF Suez, qui, après un partenariatstratégique en 2008, ont conclu un accord-cadre endécembre 2010. Le projet, dont les études d’ingénieriepréalables sont en cours, prévoit la construction de

gazoducs et d’une usine de liquéfaction onshore, près deKribi, d’une capacité de 3,5 millions de tonnes par an etd’un coût estimé à 3 milliards de dollars (2,2 milliardsd’euros). La décision d’investissement des partenairesdevrait intervenir d’ici fin 2012, pour une entrée enproduction entre 2015 et 2020. Selon la SNH, le paysdispose de 157 milliards de m3 de réserves prouvées de gaznaturel non encore exploitées. ● CLARISSE JUOMPAN-YAKAM

OBJECTIF GNL

No 2645 • DU 18 AU 24 SEPTEMBRE 2011 JEUNE AFRIQUE

80

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A près plus d’un an d’attente,le gouvernement camerou-nais et le maître d’ouvrage,Electricity Development

Corporation (EDC), ont enfin signé, le12août, lecontratdeconstructiondubar-rage réservoir de LomPangar (Est), aveclepartenaire retenu:China InternationalWater&ElectricCorporation (CWE), quiavait réalisé le barrage de Lagdo (Nord)dans les années 1970 et 1980. Le bureaud’études françaisCoyneetBellier, spécia-lisé dans l’ingénierie conseil, est chargéde superviser la réalisation du projetselon les termes d’un contrat signé le15 février dernier.

CWE dispose d’un délai de trente-huit mois à compter du début du chan-tier – prévu en novembre – pour livrerl’ouvrage,dont lecoût est évaluéàprèsde75milliardsdeFCFA(plusde114millionsd’euros). L’entrée en service est prévueentre juillet 2014 et janvier 2015.

Le barrage de LomPangar permettrade réguler les courants saisonniers dufleuveSanagaenportantsondébitmoyengaranti de 720 m3/s à 1 040 m3/s et lapuissance garantie desbarragesde SongLoulouetd’Édéade450à618mégawatts.Une petite centrale hydroélectrique depied, d’une capacité de 30 MW, seraannexée au barrage ; elle permettra deproduire un supplément d’électricité(principalementpouralimenter la régionde l’Est) pendant la période d’étiage de

la Sanaga, qui accentue le déficit éner-gétique du pays. Une ligne de trans-port de 90 kilovolts, longue d’environ120 km, reliera le complexe à la villede Bertoua.

ENAVAL.Leréservoir,d’unesuperficiede540 km2 et d’un volumede7milliards dem3d’eau,permettraenoutrede ravitailleren eau les barrages du bassin du fleuveSanaga, situés en aval, et de construirela centrale hydroélectriquedeNachtigalàBatchenga, près de Yaoundé (Centre),d’une puissance d’environ 330MW.

Des difficultés ont retardé la mise enplaceduprojet.Àcommencerpar leman-qued’enthousiasmedespartenaires,peuconvaincus de la nécessité de doter leCameroun d’un tel ouvrage. Certains, àl’instardelaBanquemondiale,redoutaient

un impactnégatif sur lapréservationdesforêtset laprotectionde l’environnement.Des études rassurantes, ainsi que la pro-messegouvernementaled’indemniser lestroiscentcinquantevillageoisexpropriés,ont vaincu les réticencesdesbailleursdefonds.SelonEDC,ces famillesserontrelo-géesdans lecantonvoisin.Parailleurs,unplandegestionenvironnementalet socialprésentéenjuinprévoituneenveloppede44milliardsdeFCFApour laconstructionde centres de santé et d’écoles, ainsi quela mise enœuvre de plans de formationetd’encadrementpour ledéveloppementdes activités agricoles et piscicoles.

L’autre point de blocage concernaitle déplacement de l’oléoduc Tchad-Cameroun,qui traverse l’empriseprévuepouraccueillir laretenued’eaudubarrage.Pour écarter le risqued’une catastropheécologiquequi pourrait survenirà causede la fortepressionexercéesur les canali-sationsdupipeline, legouvernementet laCameroonOil TransportationCompany(Cotco), l’entreprise qui gère l’oléoduc,ont aboutiàunaccord le 7 juillet dernier,après troisansdenégociations.Cedernierstipule que chacune des parties prend àsa chargeunepartie du financementdestravaux nécessaires pour détourner letracé du pipeline de 25 km, dont le coûta été arrêté à 45 milliards de F CFA. ●

GEORGES DOUGUELI

ÉLECTRICITÉ

La tension monte enfin à Lom PangarLe projet de grand barrage réservoir sur le Sanaga, dans l’Est, sort enfin des cartons, pour une mise enservice prévue au plus tard en janvier 2015.

REN

AUDVA

NDER

MEE

REN

POURJ.A.

SELON L’AGENCE INTERNATIONALE DE L’ÉNERGIE, le Cameroun disposedu deuxième potentiel hydroélectrique du continent (23000 mégawatts,équivalant à 161200 GWh) après la RD Congo (100000 MW, 774000 GWh),mais n’en utilise même pas 3 %. Doté d’une capacité installée de 1020 MW(dont 725 MW d’origine hydraulique), le pays ne produit en effet que5600 GWh, accusant un déficit d’environ 40 GWh, et ce alors que moins de40 % de la population a accès à l’électricité (10 % en zone rurale) et que lesbesoins augmentent de 6 % par an. La consommation industrielle s’établit à1315 GWh, soit une puissance de 150 MW (l’équivalent des besoins actuelsde l’usine d’Alucam, à Édéa, pour fonctionner à pleine capacité). L’objectifdu programme de mise à niveau des infrastructures, en cours, est de porterla capacité de production à 3000 MW d’ici à 2020. ● CÉCILE MANCIAUX

UN ÉNORME DÉFICIT

Ý LE COMPLEXE HYDROÉLECTRIQUE DE LAGDO,réalisé par China InternationalWater &Electric Corp., à qui le chantier de LomPangar a été confié.

JEUNE AFRIQUE No 2645 • DU 18 AU 24 SEPTEMBRE 2011

Le Cameroun au banc d’essai 81

Page 25: JA 2645 DU 18 AU 24 SEPTEMBRE 2011 PLUS CAMEROUN

L olabé, à près de 35 km au sud deKribi. La rumeur des vagues estdominée par le grondement desbulldozers,pelleteusesetcamions

qui repoussent la forêt littorale. Pourl’instant, le chantier du port en eaupro-fonde, l’un des plus importants projetsd’équipement lancés auCameroun (lirepp. 76-77), n’est encore qu’une vasteclairière. Vétéran du BTP en Afrique, lefrançais Razel est chargé de réaliser lestravauxde terrassement.Dansquelquessemaines, China Harbour EngineeringCompany (CHEC)prendra le relais pourentamer les titanesques travaux d’ingé-nierie portuaire, dont la constructiond’une digue artificielle de près de 3 kmpour protéger les futurs bassins de lahoule. Dans le même temps, le dragagede11millionsdem3permettrad’atteindrelaprofondeur souhaitéepour le chenal etlesdarseset fournira leremblainécessairepour les terre-pleins.

L’ouvrage, d’un coût de 282 milliardsde F CFA (près de 430millions d’euros),sera financé en grande partie par ChinaExim Bank, qui a consenti un crédit

commercialdont lagarantiede rembour-sement repose sur lesprofits générésparl’activité du complexe portuaire. « Avecun tauxde rentabilité estiméà16%, c’estun très bon investissement pour eux »,explique un expert du ministère came-rounais de l’Économie.

Grâce à son port et aux infrastructu-res en cours de construction dans sapériphérie, Kribi devrait drainer le tra-fic de marchandises en provenance duCongo, de Centrafrique et du Tchad,et devenir un concurrent direct pour

Pointe-Noire (Congo)etMalabo (Guinéeéquatoriale).

Maisau-delàdelaconstructionduport,c’estunvastepôlededéveloppementquis’organise autour de Kribi, notammentdans les secteurs minier (lire pp. 84-85)et agro-industriel. Avecune températuresupérieure à 18 °C, un taux d’humidité

supérieur à 80 %, plus de 2000 mm deprécipitations par an et cinq heures desoleil par jour, cette région littorale, rela-tivement peu peuplée, est favorable audéveloppement de vastes exploitationsd’hévéas, de palmiers à huile, de bana-niers, entre autres.

L’AGRO-INDUSTRIE ENFORCE.Plusieursopérateursysontdéjàprésents.LasociétéHévéaduCameroun(Hevecam)exploitedes milliers d’hectares de plantations àNiété, où sesusines transforment le latexen caoutchouc. La Société camerou-naise de palmeraies (Socapalm, filialedu groupe Bolloré), qui détient 42 % dumarché local de l’huile de palme brute,envisage de rajeunir ses plantations depalmiers, de moderniser ses huilerieset de se diversifier en augmentant de1500 ha sa surface de culture d’hévéas.

De nouveaux acteurs sepositionnentpours’implan-ter dans la région. Le plusambitieux d’entre eux estsans doute le singapourienBiopalm Energy, filiale de

Siva Group, qui a lancé le 24 août der-nier un projet de 900milliards de F CFA(1,37milliardd’euros) d’investissementspour l’exploitation de 200000 ha de pal-meraies réparties entre les localités deBéla (près deKribi), Lolodorf etAkomII,plus au sud. ●

GEORGES DOUGUELI

AMÉNAGEMENT

Kribi, côté investisseurs…Alors que s’engage la construction du port en eau profonde,nombre d’opérateurs affluent dans la région.

REN

AUDVA

NDER

MEE

REN

POURJ.A.

�APRÈS LES TRAVAUX DE TERRASSEMENT, une digue de 3 km sera bâtie pour protéger les futurs bassins.

Chaleur, humidité, ensoleillement…Des conditions favorables à laculture d’hévéas ou de palmiers.

No 2645 • DU 18 AU 24 SEPTEMBRE 2011 JEUNE AFRIQUE

82

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… et côté VIPLa cité balnéaire ne séduit pasque les industriels. Ses plages etla forêt qui l’entoure attirent lestouristes, illustres ou anonymes.

D es célébrités lui sont attachées,comme l’ex-tennisman et chan-teur YannickNoah, qui a été fait

citoyen d’honneur de Kribi en 2005. Ily vient régulièrement et aime arpenterpieds nus ses plages de sable clair, surlesquelles il a tourné une partie du clipde Saga Africa. Le footballeur SamuelEto’o a également droit aux honneursde la cité. Il a acquis 7 ha de terrain àEbome, à 5 km du centre-ville.

MÉMOIRE ET FARNIENTE. L’attrait dela station balnéaire pour les vacanciers,illustresouanonymes,ne sedémentpas.Les Camerounais de l’étranger affluentpours’y reposeroucélébrerdesmariages.Les Africains-Américains à la recherchede leurs racines viennent y méditer surlesconditionsdudépartde leursancêtresvictimes de la traite négrière.

D’autres visitent les vestigesde la colo-nisation allemande, nombreux dans larégionoù,chaquemoisdemai, lecarnavalMayi commémore le déplacement despopulationsprises entre le feu allemandet celui des troupes franco-britanniquespendant la Première Guerre mondiale.Tandisquedeplus enplusd’écotouristesse laissent envoûter par l’extraordinairebiodiversité du parc national voisin deCampoMa’an.

Les classes moyennes de Yaoundéaiment aussi se retrouver à Kribi en finde semaine. Lamodeestà l’achatde rési-dences secondaires sur la bande côtière,où la pression foncière croissante faitexploser les prix et le nombre de litiges.On achète aussi des terrains dans l’hin-terland, dans un rayondeprès de 40 kmautourdeKribi, où le charmede lanatureencoresauvageattiredespeopleenquêtede tranquillité et des expatriés, pour laplupart retraités. ●

G.D.

Yannick Noah a été fait citoyend’honneur de la ville, où il a tournéune partie du clip de Saga Africa.

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JEUNE AFRIQUE No 2645 • DU 18 AU 24 SEPTEMBRE 2011

Le Cameroun au banc d’essai

Page 27: JA 2645 DU 18 AU 24 SEPTEMBRE 2011 PLUS CAMEROUN

A vecquatre grands gisementsidentifiés, soit environ1mil-liardde tonnes, leCameroundisposedes6e réservesmon-

diales de bauxite, les premières étant enGuinée, d’où est actuellement importéela plus grandepartie de l’alumine traitéepar l’usine d’Alucam à Édéa (lire p. 85).

Selon les travaux d’explorationmenés de 2008 à 2010, les gisementssitués à Minim-Martap et Ngaoundal,dans l’Adamaoua, sont estimés à plusde 700 millions de tonnes de bauxite,exploitables sur soixante ans. Le lance-ment de l’extraction, prévu d’ici à 2015,marquera l’entrée duCameroundans le

club des pays producteurs de bauxite,avec 4millionsde tonnespar andansunpremier temps et 8,5millions de tonnespar an à terme.

NOUVEAUX ACTIONNAIRES. L’État ainstallé, le24août, le comitédecoordina-tion et de suivi relatif au développementdu projet et à l’exploitation de ces gise-ments par Cameroon Alumina Limited(CAL). Celui-ci doit élaborer, d’ici à finseptembre, un projet de convention quisera soumis au gouvernement.

Cameroon Alumina est une filialeà 100 % d’Hydromine Global Mineral(HGM), coentreprise entre l’AméricainHydromine Inc., porteur du projet d’ex-ploration initial, qui ne détient plusque 10 % du capital, le groupe indien

Hindalco Industries Limited (45 %)et le géant émirati Dubai AluminiumCompany (Dubal, 45 %).

À CIEL OUVERT. Le consortium pré-voit d’investir plus de 2 000 milliardsde F CFA (3,1 milliards d’euros), dont45 milliards pour la construction dela mine à ciel ouvert et 227 milliardspour celle des 800 kmde voie ferrée quipermettront d’acheminer la bauxite versle futur port en eau profonde de Kribi(lire pp. 82-83).

CAL envisage en outre de consacrer1 700 milliards de F CFA à la construc-tion d’une usine de raffinage d’alumine(d’unecapacitéde1,5millionde tonnes/an, étendue à 3 millions de tonnes/an dans une seconde phase), à Kribiégalement, le codeminier camerounaiscontraignant désormais les exploitantsà transformer sur place au moins 15 %de leur production.

D’autres gisements sont en coursd’exploration, à Fongo-Tongo (Ouest)et àBanguem (Sud-Ouest), où les réser-ves estimées sont, respectivement, de46 millions et 19 millions de tonnes.Une manne qui, à moyen terme, selonles experts, devrait faire du minerai etde sa transformation la plus importantesource de revenus du pays, avant leshydrocarbures. ●

CÉCILE MANCIAUX

MINERAIS ET MATÉRIAUX

L’âge de l’aluminiumLe pays fera bientôt son entrée dans le club des producteursde bauxite, dont l’exploitation et la transformation pourraientdevenir sa source de revenus la plus importante.

� FORAGE TEST AU COURS DE LA PHASE D’EXPLORATION dans l’Adamaoua.

Dans un premiertemps, la productions’élèvera à 4 millionsde tonnes par an.

CAMER

OONALU

MINA

SOURCES : INTERNATIONAL ALUMINIUM INSTITUTE, US GEOLOGICAL SURVEY

Des réserves mondialesde 28 milliards de tonnes

7,4

6,23,4

2 2,1

Guinée

Vietnam

AustralieBrésil

Jamaïque

(Principaux gisements, en milliards de tonnes)

Le Plus de J.A.84

No 2645 • DU 18 AU 24 SEPTEMBRE 2011 JEUNE AFRIQUE

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T roisième firme exportatrice dupays, lacompagnieAluminiumduCameroun (Alucam), fondée en

1957, emploie 1000 personnes et génèreplusde1300emploisindirects,notammentau sein de ses dizaines de sous-traitantset de fournisseurs locaux. Leader de laproductiond’aluminiumprimaire(misenlingotsàpartirdumineraidebauxite)dansla sous-région, l’entreprise repose sur un

partenariatentre l’État (46,7%ducapital)et legéantanglo-australienRioTintoAlcan(46,7%), auxquels sont associés l’Agencefrançaise de développement (5,5 %) et lepersonnel de la société (1,1%).

En plus des lingots d’aluminium quisortent de son usine d’Édéa, à 60 km ausuddeDouala,Alucamaégalementdéve-loppélesactivitésavalde la filièreà traversdeux filiales: la Société camerounaise de

transformationde l’aluminium(Socatral,égalementbaséeàÉdéa),spécialiséedanslaproductiondefeuillesdetôle,etAlubassa(àDouala), qui fabrique principalementdes ustensiles de cuisine.

Sesactivitésétantparticulièrementéner-givores, Alucam travaille en partenariatavec les autorités camerounaises pour ledéveloppementdupotentielhydroélectri-que (lirep.81).Compte tenudespénuriesd’électricité, la production de la société aétéde63000 tonnesd’aluminiumen2010(95000 t en 2009), soit 15 % en deçà desprévisions,mais l’entreprisemaintientsonchiffred’affaires (environ150milliardsdeF CFA) et conserve l’objectif de porter laproduction à 300000 t d’ici à 2015, grâceà la mise en service de nouvelles unitésd’électrolyse.Uninvestissementd’environ900 milliards de F CFA, qui portera sesbesoins en électricité de 150MWactuel-lement à 500MW. ●

ARMELLE NYA, à Douala

Alucam change de braquetNuméro un de l’aluminium primaire dans la sous-région,l’entreprise va tripler la capacité de son usine d’Édéa.

NICOLA

SEY

IDI

Ý L’EXTENSION PORTERA LES BESOINS

EN ÉLECTRICITÉ de 150 à 500 MW.

Parmi les plus importants négociants de produits agricolesdans lemonde, nous sommes présents auprès de nombreusescollectivités enAfrique, jusque dans les pays enclavés. Spécia-liste de l’approvisionnement agricole, nous sommes en relationavec des milliers de planteurs. Nous les représentons sur lemarchémondial et les aidons à préfinancer leurs récoltes. Nousleur assurons des revenus réguliers grâce à notre vaste réseausur le continent, y compris dans les pays les plus démunis.

Olam est présent dans 23 pays africains :

Afrique du Sud, Algérie, Angola, Burkina Faso, Burundi,Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Égypte, Éthiopie, Gabon,Gambie,Ghana,GuinéeConakry,Liberia,Mozambique,Nigeria,Soudan, Tanzanie, Togo, Uganda, Zambie, Zimbabwe.

Olam International Limited9, Temasek Boulevard#11-02, Suntec Tower 2, Singapore 038989Tel: (65) 63394100 - Fax: (65) 63399755www.o l amon l i n e . c om

Aux côtés desplanteurs africains

*Notreaffaire,créationdevaleur

Creating value is our business*

85

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Créé en 1982 à Douala, au Cameroun, CAC Inter-national a étendu ses activités depuis quelquesannées en Afrique. Il a ouvert en 2007 un bureauà Brazzaville, au Congo. C’est à ce jour, l’un des

cabinets leaders dans les métiers de l’audit, du conseil,du droit et de la finance en Afrique. Il est le fruit de la vo-lonté de femmes et d’hommes d’accompagner les acteurséconomiques privés et publics en leur offrant des servicesinnovants conformes aux standards internationaux.

Des équipes plurielles pour des conseilsmultisectorielsCAC International a fait de l’audit et du commissariat auxcomptes sa spécialité, mais il exerce aussi ses activités entermes de conseil financier, juridique et fiscal, ainsi qu’enconseil en systèmes d’information et de gestion. Cela,grâce à des équipes pluridisciplinaires et complémentairescomposées de juristes fiscalistes, d’ingénieurs, d’expertsfinanciers, d’experts-comptables ou encore d’expertsinformatiques. La soixantaine de professionnels au servicede la société sont capables d’offrir des prestations aussibien dans le secteur pétrolier, gazier et minier, en fortecroissance, que dans les infrastructures, l’industrie, la

banque et les finances ou le secteur public. Les clients deCAC International sont des entreprises privées, locales etinternationales, mais aussi des institutions publiques quele cabinet aide à évoluer dans leur gestion.

Une présence de plus en plus étendueCAC International intervient dans de nombreux pays,principalement en Afrique Centrale (Cameroun, Congo,Tchad, République centrafricaine, Guinée équatoriale,RDC), encollaborationéventuelle avecdescabinets locaux.Mais sonexpertise reconnueaconduit desgouvernements,des institutions financières et des entreprises de premierplan à solliciter ses services au Niger, à Madagascar, auSénégal, à Djibouti ou encore au Liberia. Dans une Afriquedont l’environnement économique et le climat des affairess’améliorent, le cabinet est également sollicité dans lecadre d’opérations d’investissements de plus en plusnombreuses. « Notre objectif à moyen terme est, dans unpremier temps, de mettre en place dans plus de dix paysde l’Afrique noire un réseau de cabinets franchisés sousle label «CAC International» », indique Jacques Ndjamba,associé et responsable « Pétrole, gaz et mines » au sein del’entreprise.

CAC International vous accompagnedans une Afrique en mutation

CAC International est l’une des plus grandes firmes spécialisées en Audit, Conseil,Droit et Finance d’Afrique subsaharienne. Ses compétences, éprouvées par près de trente ansd’expérience au Cameroun, lui ont permis d’accompagner les plus prestigieuses entreprises

privées et d’aider dans leur gestion de multiples institutions publiques.

Audit et conseil

COMMUNIQUÉ

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Des références de classe mondialeCAC International réalise pour le compte des États l’auditdes coûts pétroliers des compagnies pétrolières Eni (Ita-lie) et Total (France), au Congo, ainsi que du consortiumEsso/Chevron/Petronas au Tchad. Il est commissaire auxcomptes de la Société générale de banques au Came-roun (SGBC) et d’autres institutions bancaires et bour-sières. Dans le domaine des télécommunications, CACInternational a été commissaire aux comptes d’Orange auCameroun. Il a réalisé l’audit opérationnel du Chemin defer Congo-Océan (CFCO) et fournit une assistance comp-table au groupe pharmaceutique Pfizer au Cameroun.Dans le secteur public, CAC International, commissaireaux comptes de la SNH (Société nationale des hydrocar-bures, Cameroun) depuis 1996, a accompagné en 2008 legouvernement nigérien dans la signature du contrat pétro-lier d’Agadem. Depuis 2010, il assiste également le Tchaddans l’organisation de ses appels d’offres relatifs à la misesur le marché de blocs pétroliers. Suite à des malversa-tions, CAC International, qui a élaboré la loi anti-corrup-tion congolaise, a achevé en 2011 l’audit des procédurescomptables et budgétaires de la BEAC (Banque des Étatsde l’Afrique centrale). Une institution qu’il assiste actuelle-ment dans la réforme desdites procédures.

Un professionnalisme éprouvéLa confiance exprimée par ces entreprises et institutions,CAC International, intégré au réseau international d’Ernst& Young de 1983 à 2005, la doit à une expérience éprouvéepar près de trente ans d’activité. Ses standards de travailsont conformes aux normes internationales et adaptés auxspécificités et aux enjeux africains. Ses professionnels,recrutés au sein des plus grandes écoles de commerceet d’ingénieurs, sont également formés à la maîtrisede l’environnement institutionnel, juridique et fiscal ducontinent africain.

CONTACTCAC International

1043 Rue de l’hôpital, BonanjoBP 443 Douala - Cameroun

Tél. : + 237 33 43 01 71 / + 237 33 43 01 30E.mail : [email protected]

Site internet : www.cac-international.com

Jérôme MinlendAssociéPrésident Directeur Général

Jacques NdjambaAssocié

Directeur Général Adjoint

CAC International a fait de l’audit et du commissariat aux comptessa spécialité, mais il exerce aussi ses activités en termes de conseil

financier, juridique et fiscal, ainsi qu’en conseil en systèmesd’information et de gestion.

DIFCOM/FCPHOTO

S:D

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Page 31: JA 2645 DU 18 AU 24 SEPTEMBRE 2011 PLUS CAMEROUN

A vec une production natio-nale commercialisée de218000 tonnesen2010-2011(soitprèsde13%deplusque

lors de la campagne 2009-2010), selonl’Office national du cacao et du café(ONCC), la filière cacao se porte bien.Dans lemêmetemps, lesexportationsontdépassé 189000 t (+ 10%).Unequantité,

mais aussi unequalité enhausse: 1,47%du cacao produit était de grade I, contre0,13 % lors de la campagne précédente.

Cettetendancepositives’appuienotam-mentsur lesoutiendugouvernement,quivoudrait porter laproductionde fèvesdecacao à 280000 t par an d’ici à 2015. Lesautorités initient ou appuient plusieursprojets destinés à ramener le Cameroun

dans le peloton de tête des producteursmondiaux (il occupe actuellement lacinquième place). Elles ont favorisé ledéploiement de conseillers agricoles surle terrain pour encadrer les planteurs,accordé des facilités aux fournisseursd’engrais,défiscalisédes intrantsagricolespour les rendreplusaccessibles auxpay-sans, renforcé le contrôle des opérationsdecommercialisation, incité les jeunesàcréer de nouvelles plantations…

UNVERGERVIEILLISSANT.Desoncôté,la Société de développement du cacao(Sodecao), organisme public qui enca-dre les planteurs, a lancé depuis 2006un programme de production et de dis-tribution de plants améliorés. L’objectifest d’en fournir 6 millions par an, soit laquantiténécessairepourcréer5000hadenouvelles exploitations modernes. Unefaçon de remédier au vieillissement duvergercacaoyer (d’unesuperficieestiméeà 400000ha) : près de lamoitié des plan-tations ont plus de quarante ans.

Le Cameroun veut redevenir la puis-sanceagricole continentalequ’il futpen-dant les décennies d’euphorie qui ontprécédé l’effondrement des cours mon-diaux des produits de base agricoles. Lachutedesprix apoussé lesproducteursàsetournerversd’autresculturesd’exporta-tion,pluspayantes, faisantainsidiminuerles volumes. La production du café, toutparticulièrement, a connu des hauts etdesbasces vingtdernièresannées. Selonl’Organisationinternationaleducafé,aprèsunpicde132000ten1986,elleasombréà24360ten1994.En1999,elleest remontéeàplusde82000 t, pour s’établir aux alen-tours de 45000 t en 2010. Pour laisser lesannéesnoiresderrièreelle, la filièreesten

AGROALIMENTAIRE

À la santé de la filièrecafé-cacaoSemences gratuites, encadrement des planteurs, nouveaux outilsde financement…Après des années de baisse de la production, l’Étatsouhaite dépoussiérer le secteur, qui mobilise 600000 exploitants.

SAABI

Premier de la zone Cemac pour la campagne 2009-2010

Ý En 2010-2011, 218000 tonnesde cacao ont été commercialisées,ET 189000 T EXPORTÉES.

CAFÉ CACAO

Centrafrique3000 t Congo

180 t

CAMEROUN45000 t

Guinéeéquatoriale3500 t

CAMEROUN195700 t

Gabon500 t

SOURCES

:ORGANISATION

INTE

RNATIONALE

DUCAFÉ

,BEA

C

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No 2645 • DU 18 AU 24 SEPTEMBRE 2011 JEUNE AFRIQUE

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pleinplanderelance.D’icià2015, legou-vernement espèreporter laproductionà125000t.Auprogramme: laréhabilitationdesanciennesplantations, la créationderoutes et d’un systèmed’information dumarché destiné aux producteurs. L’Étatveut ainsi « transformer un système desubsistanceenunsystèmeprofessionneletdurable,économiquementbénéficiairepour tous », selon LucMagloireMbarga,leministre du Commerce.

La création de la Cameroon RuralFinancial Corporation (Carfic) et de laBanquecamerounaisedesPMEest l’unedes initiatives lesplus représentativesdecettenouvellevision.Cesbanquesonttenuleur première assemblée générale débutjuin2011,àYaoundé.Dotéesd’uncapitalde10milliardsdefrancsCFA(15,2millionsd’euros)chacune,ellesdevrontremédieràl’insuffisancede financementsquihandi-

capeledéveloppementrural.Lasignature,en2008,d’uneconventiondefinancementde5,6milliardsdeFCFAentre leFondsdedéveloppement des filières cacao et café(Fodecc, créé en 2006) et leministère del’Agriculture et du Développement rurals’inscritaussidanscette logiquederelancede la production.

La filièrecafé-cacao,quimobilisequel-que600000producteurs, représenteprèsde 30 % des exportations directes nonpétrolières et génère plus de 100 mil-liards de F CFA de revenus annuels. Sixmillions de personnes bénéficient demanière directe ou indirecte de ses acti-vités. L’embellie qui touche les prix ducacao – venduplus de 1500 FCFA le kilodans certaines régionsdupays en juillet,selon l’ONCC – va contribuer largementau recul de la pauvreté enmilieu rural.●

GEORGES DOUGUELI

« Nous voulonstransformer un systèmede subsistance en unsystème professionnel. »

LUC MAGLOIRE MBARGA,ministre du Commerce

L orsqu’il créeLaPastaSA,en2002,à Bonabéri, dans la banlieue deDouala, sonpromoteuret action-

naireprincipal,CélestinTawamba,ambi-tionne de bâtir une grande entreprisede fabrication de pâtes alimentaires.Les activités démarrent et le marchéaccueille favorablement les produits.

En 2005, au terme d’un appel d’of-fres international supervisépar la filialesénégalaisedeBNPParibas,LaPastaSAacquiertPanzaniCameroun,alorsleadernational sur son créneau. Le groupepeut ainsi consolider son pôle pâtesalimentaires. Et se mettre à rêver deleadership sous-régional.

DANS LA FARINE AUSSI. Entre 2002et 2011, l’effectif du groupe est passéde100à700 employés, les deux entitéset deuxmarques (La Pasta et Panzani)coexistant et fonctionnant commedeux entreprises distinctes. PanzaniCameroun est resté dans son créneauinitial, lespâtesalimentaires, tandisqueLa Pasta se développe également dansla production de farine. «Aujourd’hui,notre chiffre d’affaires cumulé est de35milliardsdeFCFA(plusde53millionsd’euros). Nous l’avons pratiquementmultipliépar septdepuis la créationdeLaPasta, affirmeCélestinTawamba.Etnous comptons bien faire mieux dansles deux prochaines années. »

Pourl’instant, legroupeconcentresonactivitédeproductionetdedistributionsur lemarchénational. Seules lespâtesalimentairessontexportéesdanslasous-région.Les responsablesdeLaPastaSA– l’un des deux leaders nationaux de lafabrication de farine, avec Les GrandsMoulinsduCameroun–estimentqu’ex-porter la farineenAfriquecentraleseraitpourlemomentuneaventurepérilleuse.Etpourcause: «Dans la sous-région, la

réglementationest chaotique. Il y adesdistorsions fiscales, parce que le codedouanier n’est pas appliqué de façonuniforme,et lesprocéduresdouanièresne sont pas simplifiées au niveau duCameroun»,regretteCélestinTawamba.Malgrécetenvironnementpeufavorable,l’entreprisemaintient son ambitiondese développer à l’export.

LaPastaSApoursuit laconsolidationdesesactivitésdansledomainecéréalier.Lasociétévienteneffetd’investirprèsde2,5milliardsdeFCFApour l’acquisitiond’une semoulerie, qui entrera en pro-duction au cours du premier semestre2012. Conséquence immédiate de lamiseenservicedecetteunité: lacréationde 100 emplois supplémentaires. Encoursd’installationsur lesitedesusinesde La Pasta SA, à Bonabéri, elle sera laseuledupaysà transformer leblédurensemoule; jusqu’àprésent, celle-ci étaitfabriquée à l’étranger et importée auCamerounpar les fabricantsdepâtes.●

ARMELLE NYA, à Douala

Des pâtes aux œufs d’orLeader national, le groupe La Pasta SA se diversifie encore.Il s’apprête à ouvrir la première semoulerie du pays.

MABOUP

Hôtel Mérina *** BP 14304 Yaoundé - Cameroun - Tél. : (+237) 22 22 21 31 / 99 89 02 21 - Email : [email protected]

Le Cameroun au banc d’essai 8989

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Une nouvelle usine d’eau potableen construction a YaoundéLa Camwater, entreprises à capitaux publics, a engagé, depuis lemois d’août 2011, les travaux de construction d’une nouvelle usined’eau potable, adossée sur la Mefou, au quartier Nkolbisson, dansla banlieue de Yaoundé. Co financés à hauteur de 40 milliards deFCFA par l’Agence Française deDéveloppement (AFD) et la BanqueEuropéenne d’Investissement (BEI), cette usine de 50 000 m3/joursera réalisée en 24mois. Les travaux consistent en la reconstructionde la station de traitement, la réhabilitation du barrage de la Mefou,des réservoirs de la station de pompage de Messa et des conduitesde transfert amont et aval ainsi que le réseau de distribution.Elle permettra ainsi d’améliorer d’environ 50 %, l’offre en eaupotable de la capitale camerounaise. Cette production va encores’accroitre avec la construction d’un nouveau décanteur à l’usined’Akomnyada et la réalisation des extensions de réseau en cours.Ces travaux sont réalisés grâce à un financement additionnel de7,3 milliards de F CFA accordé par l’IDA dans le cadre du Projetde développement urbain et d’approvisionnement en eau potable(PDUE). Ils permettront, à terme, dedoubler la production d’eau potable deYaoundé qui atteindra alors le cap de200 000 m3/j, en attendant la réalisationimminente d’autres projets qui à coupsûr, mettront fin aux pénuries d’eauobservées dans la cité capitale.

L’extension de l’usined’eau potable de DoualaLes travaux de construction d’undeuxième module de 100 000 m3/j ont démarré au début de cetteannée. Ils rentrent dans le cadre de la deuxième phase du projetde renforcement et d’amélioration de l’alimentation en eau potablede la ville de Douala. La première phase de ce projet s’est ache-vée avec la construction, puis la mise en service en juin 2010,de l’usine d’une capacité de 50 000 m3/j adossée sur le fleuveMoungo. Celle-ci a permis, avec les forages réalisés et réhabilitésrespectivement dans le centre urbain et sur le champ captant deMassoumbou, d’augmenter de 80 %, la production de la capitaleéconomique qui a atteint aujourd’hui le cap des 180 000 m3/j. Avecl’extension de l’usine sur le fleuve Moungo cette production seraportée à 280 000 m3/j à l’horizon 2013, suffisant pour couvrir l’en-semble des besoins en eau potable de la ville de Douala.

Plus de 70 centres secondaires concernésD’importants travaux sont également en cours ou achevésdans plusieurs villes secondaires. C’est le cas dans les locali-tés de Mbankomo, Bogo, Jikejem-Oku, Maroua où la Camwa-ter a construit des infrastructures d’eau potable en l’espace de

quelques mois, dans le cadre de la première phase du projetdes « 52 centres ». Des travaux similaires démarrent bientôtdans les villes de Limbé, Buéa, Yaoundé, Meyomesala, Tokom-béré, Tonga, Bikok, Ngomedzap et Nanga Eboko qui rentrentdans les 2e et 3e phases de ce projet financé grâce à un prêt dela banque belge Dexia, pour un montant d’environ 40 milliardsde F CFA.D’autres travaux verront le jour dans un proche avenir dans lesvilles de Bertoua, Edéa et Ngaoundéré, sur financement de l’AFD.Last but not the least, les localités de Ebolowa, Akono, Bafang-Banka, Bana, Foumban, Kousseri, Bafia, Kumba, Loum, Mamfé,Manjo, Mbanga, Nkongsamba, Bangangté, Bangou, Sangme-lima, Ngoumou et Bansoa, Penka-Michel, verront aussi démar-rer bientôt les travaux de réhabilitation et de constructions descentres de production et de traitement d’eau potable.

Les partenairesLa Camwater déroule ainsi son programme d’investissement évaluéà 400 milliards de F CFA et qui est financé grâce aux subventionsde l’État, à ses fonds propres et aux prêts et dons des partenairesau développement tels que la Banque Mondiale, l’AFD, EximbankChina, Dexia, la BEI.

Banque mondialeLa Banque mondiale a notamment financé les travaux de réhabilita-tion d’urgence des installations hydrauliques urbaines de Yaoundéet Douala et de certains centres secondaires. En outre, elle a financéla réalisation de 50 000 branchements subventionnés.

Agence française de développement (AFD)Elle finance la construction de l’usine production d’eau potable àYaoundé ainsi que la construction et la réhabilitation des infras-tructures d’eau dans les villes secondaires de Bertoua, Edéa etNgaoundéré.

Banque européenne d’investissement (BEI)Elle co-finance, avec l’AFD, les travaux de réhabilitation, et derenforcement des réseaux dans les villes de Yaoundé, Bertoua,Edéa et Ngaoundéré.

Eximbank ChinaElle a financé les travaux de construction de la première phase del’usine de traitement d’eau potable de Yato (près de Douala). Elle estégalement impliquée dans la deuxième phase du projet d’améliora-tion de l’alimentation de l’eau potable de Douala.

Dexia Banque BelgiqueElle finance les travaux de réhabilitation et de renforcement dessystèmes d’adduction d’eau potable dans 52 centres.

Banque africaine de développement (BAD)Elle participe au projet d’adduction d’eau dans 16 centres.

CAMWATER : LES CHANTIERS S’ENCHAÎNENT,LES RÉALISATIONS SUIVENT.

Objectif,desservir plusde 60 % de lapopulation enmilieu urbainà l’horizon2015.

COMMUNIQUÉ

La Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater) est résolument engagée dansla réalisation des infrastructures d’eau potable à travers le territoire national. Objectif,desservir plus de 60 % de la population en milieu urbain à l’horizon 2015.

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« TOUS LES PROJETSONT DÉMARRÉ »Quel bilan faites-vous du programmed’investissement ?Dr Basile Atangana Kouna : En l’espace de deuxans, Camwater a réussi à mobiliser des concours ex-térieurs de l’ordre de 220 milliards de F CFA, soit plusde la moitié de ce que nous avons prévu d’investir endix ans. Grâce à quoi, à ce jour, tous les projets ontdémarré et des améliorations se font déjà sentir dansde nombreuses villes.

Avez-vous des exemplesde réalisations ?B.A.K. : À Douala, par exemple, les travaux ont induitun accroissement de la production d’eau potable deplus de 80 % dans la capitale économique. À Yaoun-dé, nous avons lancé la construction d’une nouvelleusine d’eau potable d’une capacité de 50 000 m3/jour, et nous comptons atteindre, grâce à d’autrestravaux en cours sur les installations actuelles, le capde 200 000 m3/jour d’ici à 2013.

Seules les villes de Douala et Yaoundésont concernées ?B.A.K. : Pas du tout. Près de 70 localités sont déjàinscrites dans le programme d’investissement, quivise autant les milieux urbains que périurbains, surtout le territoire national. Les travaux ont démarré ennovembre 2010 par la première phase du projet de52 centres. À ce jour, ils sont déjà terminés dans lesvilles de Mbankomo, Bogo, Jikejem-Oku, Maroua.Les deuxième et troisième phases qui concernentune dizaine de villes seront lancées au cours des pro-chains mois. Dans l’ensemble, les premières réalisa-tions du programme d’investissement de Camwaterlaissent espérer une amélioration de l’ordre de 60 %de la desserte en eau potable à l’horizon 2015.

C A M E R O O N W A T E R U T I L I T I E S C O R P O R A T I O N

D’un coût total de 18 milliards de F CFA, financé par un prêt de11 milliards de F CFA d’Eximbank Chine, la station de traitementd’Ayatto, près de Douala, est entrée en service en mai 2011.

Siège social B.P. 524 DoualaTél. : + 237 33 42 96 84 / 33 43 72 69 - Fax : + 237 33 43 72 70Site web : www.camwater.cm - Email : [email protected]

Dr BasileAtanganaKouna,Directeur Généralde Camwater

DIFCOM/FC - PHOTOS : DR

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E lles sont loin, les fermetures etrestructurations menées sousla houlette de la Commissionbancaire de l’Afrique centrale

(Cobac) audébutdes années 2000.Dansunenvironnementassaini et très concur-rentiel,oùdes filialesdegroupesocciden-tauxcôtoientlesétablissementsnationaux,unetendancesedessine: l’émergencedesbanques panafricaines. Enmoins de dixans, ces dernières ont investi le marché.Et au Cameroun, qui affiche un taux debancarisationdeseulement7%, lespers-pectivesdecroissance sont importantes,en particulier dans la banque de détail.

Ecobank, le nigérian United Bank forAfrica(UBA)etsoncompatrioteSkyeBank– entré sur le marché camerounais enjuillet–,ouencorelemarocainAttijariwafaBank,premiergroupebancaireet financierduMaghreb, qui est devenu actionnairemajoritairede laSociétécamerounaisedebanque(SCB,ex-filialeduCréditagricole)en avril et compte doubler le nombred’agences (de 17 à 35) en deux ans… Lesétablissements africains ne cessent de

gagnerdespartsdemarchéenproposantdesproduits innovants,diversifiés,adaptésauxentreprisesetauxparticuliers, encoresous-bancarisés.

DOUALA, PREMIÈRE ÉTAPE. Parmi lesnouveaux arrivants figure le gabonaisBGFIBank.Déjàprésentdansunedemi-douzainedepays, lepremiergroupede laCommunautééconomiqueetmonétairede l’Afrique centrale (Cemac) a démarré

ses activités àDouala enmars et prévoitd’ouvrir quatre agences d’ici à début2012.De lagestiond’actifsà l’immobilier,BGFI Bank Cameroun entend déployerune offre de produits à destination desparticuliers aisés, des institutionnels etdes grandes entreprises, en prêtant uneattention particulière au financementdes PME-PMI. Son objectif : pénétrer lemarché de la sous-région via la capitaleéconomiquecamerounaise, qui concen-treplusdu tiersdes ressourcesde la zoneCemac.Non sans relever quelquesdéfis,commeceluide répondreauxdemandesde crédit dans un délai de sept joursouvrés pour les particuliers et de quinzepour les entreprises. D’autres groupes,

FINANCES

Un marché de plus en plus « bankable »La concurrence entre établissements est de plus en plus vive.Si les multinationales restent en tête, les groupes africainsinvestissent le terrain et les acteurs nationaux se renforcent.

MABOUP

Ý LE SIÈGE D’AFRILAND

FIRST BANK, àYaoundé.

POUR LE BUDGET 2011, l’État du Cameroun attend 550 milliards de F CFA(838,5 millions d’euros) des services de la douane. Un objectif biensupérieur aux 499 milliards de F CFA de l’année précédente, qui avaient étédépassés. Les recettes avaient en effet atteint 503,5 milliards. Ces bonsrésultats sont dus à la mise en place d’une procédure simplifiée detraitement des déclarations douanières par le logiciel Sydonia et àl’installation d’un scanner destiné à accélérer le dédouanement desconteneurs. Selon les services de la douane, 23555 conteneurs ont ététraités en 2010, contre 21847 en 2009, traduisant un accroissement de7,81 % de l’utilisation du scanner. Résultat des réformes mises en place parla directrice générale, Minette Libom Li Likeng, ces performances ont doncconduit le gouvernement à fixer la barre plus haut. ● GEORGES DOUGUELI

LA DOUANE PASSE À LA VITESSE SUPÉRIEURE

No 2645 • DU 18 AU 24 SEPTEMBRE 2011 JEUNE AFRIQUE

Le Plus de J.A.92

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JEUNE AFRIQUE : Quel regard por-tez-vous sur les chiffres de laconsommation?

MIREILLE FOMEKONG : Commedans la plupart des pays de la région,les indicateurs de la consommations’appuient essentiellement sur lenombre de nouveaux acteurs, lesimportations, le taux et le délai derotation des stocks dans les grandesetmoyennes surfaces, les chiffres ducrédit à la consommation dans lesbanques… Et, au regard de ces diffé-rents paramètres, alors qu’on traverseunepériodedecrise, la consommationse porte paradoxalement plutôt bien.Le marché est même en forte crois-sancedans l’alimentaire, l’automobileet, plus encore, dans la téléphonie:lesventesde téléphonesontenregistréune hausse vertigineuse de 500% aucours des deux dernières années. Demême, le crédit-bail pour l’immobilierlancé il y a quatremois par la Banquepopulaire a été pris d’assaut par lesfonctionnaires.

Qu’est-ce qui a permis une telleévolution?

Endix ans, le nombredepersonnesenmesure de consommer s’est consi-dérablement accru grâce à l’arrivéede nouveaux acteurs économiques,qui a favorisé l’émergenced’uneclasse

moyenne de cadres et d’agents demaîtrise, avec des revenus réguliers,donc un pouvoir d’achat sûr.

Les bons chiffres de la consomma-tion tiennent aussi à l’évolution de ladistribution: lesdistributeursont com-pris qu’ils devaient se rapprocher desconsommateurs et ont multiplié lespoints de vente. On assiste ainsi à unfoisonnement de boutiques de proxi-mité et de boulangeries, qui, auCameroun, sont en réalité de petitssupermarchés.

EtcommentsepositionneleCameroundans la sous-région?

Les chiffres d’affaires des entrepri-ses y sont globalement plus impor-tants que dans la plupart des pays dela zone, en raison notamment de sadémographie et de sa position géo-graphique. Mais les Gabonais, parexemple, ont un pouvoir d’achat plusimportantetdeshabitudesdeconsom-mation plus modernes. Les compa-gnies d’assurance ont un chiffred’affaires plus important au Gabon,qui n’a que 1,5 million d’habitants,qu’au Cameroun, qui en compte plusde 20millions. Cependant, les chiffresde la consommation gabonaise neconcernentqueLibreville, tandisqu’auCameroun ils portent sur au moinssix villes. ● Propos recueillis par C.J.-Y.

QUESTIONS À | Mireille Fomekong

DR

« La consommation se porteplutôt bien malgré la crise »

Directrice générale d’Ascèse, agence de conseilen marketing qui accompagne

plusieurs multinationales sur le marché local.

notamment nigérians et sud-africains,ont déposé les demandes d’agrémentauprès de la Cobac pour s’installer auCameroun.

Dans ce contexte concurrentiel, lesbanquesnationales–notammentAfrilandFirstBank,CommercialBank-Cameroun(CBC) etNational Financial Credit Bank(NFCBank)– sedéveloppent également.La première d’entre elles, Afriland FirstBank, occupe le troisième rang dumar-ché national, avec un total de bilan de504milliards de F CFA (plus de 768mil-

lions d’euros) en 2010, un résultat net de4,2 milliards de F CFA et un capital de15,8milliards de FCFA (contre 12,5mil-liardsen2009).Sur leplandesdépôts, elledevance, avec 458milliards de F CFA, laSociétégénéraledebanquesauCameroun(SGBC, 398milliards de F CFA), mais seclasse derrière la Banque internationaleduCameroun pour l’épargne et le crédit(Bicec, 468milliards de F CFA).

PROFESSIONNALISATION.Par ailleurs,les banques nationales qui avaient étéplacées sous administration provisoirede la Cobac reprennent de la vigueur,traduisant une plus grande profession-nalisationdusecteur.C’est le casdeCBC,redressé grâce au soutien de l’État, quisouhaitait que les entreprises publiquesrestent dans sa clientèle, et recapitalisépar lenigérianOceanicBank(qu’Ecobanka annoncé,mi-août, avoir l’intention deracheter).

Dequoi inquiéter les filiales des grou-pes occidentaux, qui restent cependantdominantes sur le premiermarchéban-caired’Afriquecentrale:540,8milliardsdeFCFAde total debilanpour la première,Bicec(groupeBanquespopulairesCaissesd’épargne, BPCE), et 457,2 milliardsde F CFA pour SGBC (groupe Sociétégénérale).

Quelques-unes,à l’imagede l’anglaiseStandard Chartered Bank et de l’améri-caineCitibank, très spécialisées, n’inter-viennent pas dans la banque de détail,et la plupart, SGBC en tête, se battentpouravoirdans leurportefeuille les raresmultinationalesprésentessur le territoire,délaissant quelque peu les PME-PMI.

Les taux d’intérêtsur les crédits sont bas:4 %, contre 9 %au Nigeria, chez UBA.

Une brèche dans laquelle s’engouffrent– prudemment toutefois – les banquesnationalesetafricaines: en2010,AfrilandFirstBankaoctroyé335milliardsdeFCFAdecrédits, devantBicec (306milliards) etSGBC (279milliards).

Résultat de la vive compétition entreétablissements, les taux d’intérêt sur lescrédits sont les plus bas de la région.Une donnée qui explique que seulesles banques implantées dans plusieurs

pays puissent réussir au Cameroun, oùles clients sont jugés particulièrementexigeants…et lesmargesparticulièrementfaibles.UBAexpliqueainsi qu’il pratiquedes taux d’intérêt pour les entreprisesdifférentsselonlepays:4%auCameroun,contre 9 % au Nigeria. Une politique quia une influence positive sur le dévelop-pement et lamodernisation des sociétéscamerounaises. ●

CLARISSE JUOMPAN-YAKAM

JEUNE AFRIQUE No 2645 • DU 18 AU 24 SEPTEMBRE 2011

Le Cameroun au banc d’essai 93

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D epuis2000,deuxopérateurs,lesfiliales du français Orange etdusud-africainMTN, règnentsans partage sur le marché

camerounais de la téléphonie mobile.Une situation pour lemoins paradoxalepourunpaysqui futparmi lespremiersducontinentà introduire lesystèmeGSMsurson territoire (en1989), qui a libéralisé lesecteur en 1998, et dont les voisins, bienquemoinspeuplés, comptent troisopéra-teurs (Tchad), voirequatre (Centrafrique,Congo et Gabon).

Unétatde fait auquel le gouvernementcompte remédier enoctroyantdes licen-cesàdenouveauxopérateurs.S’appuyantsur les conclusionsd’une étudedu cabi-net Network Dynamics Associates surla taille critique du marché, le minis-tère des Postes et Télécommunications(Minpostel)aconfirméqu’il lanceraavantla fin de l’année l’appel àmanifestationd’intérêt pour l’obtention des conces-sions. En stimulant la concurrence, l’ob-jectif est d’améliorer laqualitédu serviceetd’entraînerunebaisse substantielleducoût des communications d’ici à 2015,pour atteindre un taux de pénétrationdumobile de 76% (contre 42%en2011)

et un tauxminimal d’accès à internet de10 % (5 % en 2011).

Bien que le coût moyen des com-munications soit passé de 500 F CFA à80 F CFA (d’environ 0,8 à 0,12 euro) parminute entre 2000 et 2011, il reste parmiles plus élevés du continent. L’ouverturedumarché devrait permettre de le faire

passer sous la barre des 50 F CFA parminute d’ici à trois ans.

Il s’agit par ailleurs de remédier aufaible taux d’équipement en télépho-nie mobile et au médiocre taux d’ac-cès à internet. L’État a investi plus de40milliards de FCFAdans l’installation,en cours, d’une infrastructure de fibreoptique à très haut débit (lire pp. 76-77),qui sera ouverte à tous les opérateurset qui permettra de passer à l’internetmobile haut débit (3G) tout en évitantla saturation du réseau.

L’État compteparallèlementaméliorerle tauxd’équipementenmatérieldans lesinstitutions : pour l’heure,moinsde10%des administrations et des entreprisesdu pays sont équipées d’un ordinateur,moins de 30%des administrations sontconnectées à internet (et seul 1,5 % dela population).

JEU OUVERT. Si l’on ignore encore quiseront les postulants et les heureux élus,l’émirati Etisalat (avec samarqueMoov)et l’indien Bharti Airtel – réputé pourpénétrer lesmarchés par ses petits prixet qui pourrait introduire sur lemarchécamerounais ses kits Village Phone,expérimentés en RD Congo dans leszones rurales – apparaissent parmi lesplus techniquement qualifiés etmotivéspour remporter la partie.

Mais les jeux sont loin d’être faits.Camtel, qui devrait conserver lemono-pole du téléphone fixe, pourrait bien sedécider à se positionner pour obtenirune licence sur le segment portable (ilavait cédésaconcessionàMTNen2000).Certains évoquent aussi le fournisseurd’accès internet, Ringo (contrôlé par lefondsGlenar, basé en Suisse), qui, aprèstrois ans de présence dans le pays, adéjà couvert presque tout le territoireenmenant une politique de prix bas etde services réactifs, et pourrait tenter dese positionner désormais sur le segmentde la téléphonie.

Quels qu’ils soient, les nouveauxopérateurs se verront livrer unesévère concurrence de la part de MTNCameroon et Orange Cameroun, dontles agences et infrastructures sont désor-mais bien implantées sur l’ensemble duterritoire. ●

CLARISSE JUOMPAN-YAKAM

TÉLÉCOMS

Orange et MTN bientôt chahutésDeux, voire trois nouvelles licences de téléphonie mobile vontêtre octroyées. De quoi stimuler la concurrence et, peut-être, fairebaisser les prix.

MABOUP

� LE COÛT DE LA MINUTE DE COMMUNICATION pourrait passer de 80 F CFA à moins de 50.

Nombre d’abonnés

1er semestre 2011(42% de la population)

2015 (selonles projections)

SOURCES

: MINPOST

EL, A

RT-JU

IN20

11

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Le Plus de J.A.94

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L esquotidiensLe JouretL’Actuontchacun reçu pour 2011 une aidede 1 million de F CFA (environ1500 euros) dans le cadre de la

subventiongouvernementaleauxmédias– cette enveloppeglobalede135millionsdeFCFAad’ailleurs été revue à la baisseen 2011. Tout juste « de quoi payer lesfrais de reportage aux journalistes pen-dant une semaine, ou régler les facturesd’eau et d’électricité pour six mois » aujournalLe Jour, à en croire sondirecteurde publication, HamanMana.

L’ensemble de la presse privée came-rounaiseamalà ses finances,notammentparceque laconventiondeFlorencen’estpas appliquée.Cette dernière prévoit unrégime fiscal préférentiel, des exonéra-tionsdeTVAetdes franchisesdouanièrespour lesmédias qui contribuent audroità l’information. Les intrants de pressesont donc taxés, avecpour conséquencedirecte un coût de production énorme.Des six quotidiens qui paraissent auCameroun, seul l’organegouvernementalCameroon Tribune peut se vanter d’êtreenbonnesanté financière.Etpourcause:toutes les administrations publiques yinsèrent leurs annonces et, côté lecto-rat, la Société de presse et d’édition duCameroun (Sopecam), éditrice du jour-nal, compte 12000 abonnés administra-tifs, qui, cerise sur le gâteau, règlent leursfactures un an à l’avance. La Cameroon

Radio and Television (CRTV), organeaudiovisuel d’État, est également logéeà cette belle enseigne.

PORTION CONGRUE. Lesmédiasprivéssepartagent lamaigreportiondepublicitérestante.Lesannonceurssontrares.Etceuxquisemanifestentnerèglent leurs facturesque trois, voire sixmois plus tard.

« Le gouvernement ne tient pas sesengagements. Ilsecomportecommesicesmédias étaient ses ennemis. Si la pressepublique vit bien, cela veut dire que lereste des médias peut aussi s’épanouir,à condition qu’il y ait une volonté poli-tique », explique Haman Mana. « Il fautfinancer laproductionet lessalaires,alorsque les fournisseurs exigent un dossierfiscal complet pour régler les premières

factures. Peu de structures sont organi-sées en entreprises, et celles qui le sontne bénéficient pas de toutes les facilitésdes entreprises normales, alors qu’unesociétédepresse,commetouteentreprise,

encourtunrisqueéco-nomique », renchéritEmmanuel GustaveSamnick, directeurde publication deL’Actu. Ce dernierreconnaît cependantque « l’invasion du

métier de journaliste par une nuée deparasites a effrité la confiance que lesautres acteurs sociaux pouvaient avoirdans la presse ».

Malgré tout, les médias camerounaistracent leur routeversunenvironnementéconomique et professionnel sain. LeMessager, Le Jour, Mutations, L’Actu, LaNouvelle Expression, les cinq quotidiensprivésconstituésenentreprisesdepresse,ontpignonsurrue.LeJours’estmêmedotéd’uneunité indépendanted’imprimerie.Côté audiovisuel, Canal 2 International,du groupe TV+, Equinoxe (radio et télé),ouencoreSTV,dugroupeSpectrum,sontdes chaînes respectées.

Emmanuel Gustave Samnick énoncequelques préalables à l’améliorationrecherchée: « La première condition estque l’État reconnaisse que la presse, ycompris privée, remplit une mission deservicepublicet,pourcela,doitbénéficierde certains aménagements, notammentfiscauxauniveaudes intrantsetde lapro-ductionengénéral.Ladeuxièmeconditionestquelesmédiassoientcréésetmanagéscommen’importequelleentreprise, avecun tourde table, unpersonnel qualifié etrémunéré, une comptabilité rigoureuse,uneévaluation régulièredumarchéetdeses possibilités. » ●

DENIS NKWEBO, à Douala

MÉDIAS

La presse privée entreen zone rougeAvec de maigres ventes, un coût de production plus élevéqu’ailleurs et des aides de l’État dérisoires, les journauxcamerounais ont du mal à être économiquement viables.

MABOUP

TROIS PRINCIPAUX travers sont reprochés à l’aide publique à la presse,instaurée en 2002:

• Reconvertie en « aide à la communication privée », elle n’a plus rien àvoir avec sa vocation d’origine et bénéficie peu aux entreprises de presse.

• Son montant total annuel reste dérisoire. Passé de 150 millions deF CFA (228000 euros) en 2002 à 250 millions en 2008, il a été réduit à135 millions en 2011.

• Le mode et la forme d’attribution sont à revoir. Aucune évaluationn’est faite sur le professionnalisme et les besoins des bénéficiaires(certains acteurs estiment que 80 % des journaux qui en jouissent ne sontpas des entreprises de presse et ne paraissent pas régulièrement). L’aideest remise en espèces, sans qu’il y ait de contrôle sur son utilisation. ●

UN MODÈLE DE SUBVENTIONS À REVOIR DE A À Z

Ý SUR SIX

QUOTIDIENS

NATIONAUX,SEUL L’ORGANE

GOUVERNEMENTAL,CameroonTribune, est enbonne santé.

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CAMEROUNAISE DES EAUX (CDE)

L’eau potable à la portée de tous !L’eau potable à la portée de tous !

La Camerounaise des Eaux (CDE)est une société de droit camerounaisconstituée par un groupement d’en-treprises marocaines : l’Office Natio-nal de l’Eau Potable (ONEP), DeltaHolding et la Caisse de Dépôt et deGestion. Créée en décembre 2007,l’entreprise a démarré ses activi-tés en mai 2008 dans le cadre d’uncontrat d’affermage. Elle a pour prin-cipaux partenaires : le ministère del’Énergie et de l’Eau (politique sec-torielle, cadre législatif et réglemen-taire, ressources en eau et politiquetarifaire) et Camwater (CameroonWater Utilities Corp.), société depatrimoine, publique, responsable dela mobilisation des ressources finan-cières pour la réalisation des projetsde développement du secteur.

Services et Missions

La CDE est chargée de la produc-tion, du transport, de la distributionet de la commercialisation de l’eaupotable dans 106 centres urbains etpériurbains répartis sur l’ensembledu territoire camerounais. Lui in-combe également l’entretien et laréparation de tous les biens affectésà l’exploitation, en vue d’améliorer laqualité du service de l’eau potable.La CDE assure l’exploitation de99 points de captage, 95 stationsde traitement et 36 forages pourune longueur de canalisations dedistribution de 4300 km. Son labo-ratoire central assure un contrôlepermanent de la qualité de l’eau eneffectuant 5500 analyses par an.

La CDE multiplie les efforts et les investissements pour assurer un service publicde qualité et améliorer l’accès à l’eau potable des populations dans 106 centresurbains et périurbains répartis sur l’ensemble du territoire camerounais.

La réhabilitation des équipements de

Brahim Ramdane, Directeur Généralde la Camerounaise des eaux

La CDE a lancé un programme de 50 000 nouveaux branchements en quatre ans. Des équipementsGPS permettent de déterminer les coordonnées des compteurs nouvellement installés.

COMMUNIQUÉ

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Direction GénéraleB.P. 157, Douala, CamerounTél. : (+237) 33 43 99 80Fax : (+237) 33 43 99 81E-mail : [email protected]

Vis-à-vis de sa clientèle, la CDE s’en-gage en permanence à trois engage-ments majeurs :

• Assurer un service public dans uneperspective de développementdurable.

• Améliorer la continuité et la qualitéde l’alimentation en eau potable,ainsi que la qualité de service.

• Agir avec tous les partenairesdu secteur pour accroître le tauxd’accès général à l’eau potable.

Métier et domainesd’activités

Outre la production, le transport etla distribution de l’eau potable, quiconstituent son cœur de métier, laCDE est également impliquée danstoutes les activités liées à l’exercicede ce métier :

• Ingénierie

• Contrôle de qualité

• Gestion commerciale

• Formation et développementdes compétences

Les grands projets

• Réhabilitation et extension desinfrastructures et équipementsdes villes de Douala et Yaoundé.

• Renouvellement de 20000 comp-teurs par an.

• 50000 nouveaux branchementssur 4 ans (programme GPOBA,financement Banque Mondiale).

• Renouvellement des équipementset installations (mobilier et im-mobilier, engins, informatique…).

En 2010, la CDE a entrepris de nom-breux travaux sur son réseau (renou-vellement de 75 km de canalisationset de 2000 branchements) ainsi quedans de nombreuses villes camerou-naises : Douala (réhabilitation du ré-seau, électropompes, rénovation dela station SOCEA…), Yaoundé (réha-bilitation et nettoyage de réservoirs,acquisition d’équipements…), Ga-roua (nouveaux raccordements dequartiers), Bamenda (raccordementde l’aéroport), notamment.

Qualité et rentabilité du réseau :la CDE a fait l’acquisitiond‘équipements modernes

de détection de fuitespour accroître le niveau

de performance de la productionet de la distribution de l’eau potable.

équipements de production d’eau potable fait partie des nombreux chantiers entrepris par la CDE.

DIFCOM/FC-PHOTO

S:D

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A F R I C A N ° 1 L A R A D I O A F R I C A I N E

ROBERT BRAZZAAFRICA SONG

19 H 10 - 21 H 00 T.U.

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“JAMAIS LA MUSIQUEN'A ETE AUSSI BIEN DEFENDUE”

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