Ce livre est d’abord la chronique d’une campagne élec-torale, celle de Jack Lang dans les Vosges en 2012, campagne qui s’est soldée par un échec. L’auteur en décrit l’ambiance avec mordant, les coups durs, les coups bas, mais aussi les réussites et les joies. Il dépeint un Jack Lang toujours passionné, très professionnel et en même temps incapable de quitter les bars et les réu-nions. En face de lui, un député sortant ouvertement soutenu par Marine Le Pen. Il s’agit aussi d’analyser la vie politique actuelle, la force des médias qui fi gent une image, les éléments de langage, les modes, les compor-tements formatés. Vianney Huguenot déplore le manque de légèreté, d’humour, de plaisir, en politique. Ce livre se lit d’une traite : on connaît déjà la fi n de l’histoire, pourtant on ne le repose pas avant d’avoir lu la dernière page. Parce qu’il est une véritable bouffée d’air frais, écrit comme un polar populaire, dans ce qu’on fait et dit de la politique aujourd’hui.

Vianney Huguenotest directeur de la communication de la ville de Saint-Dié (Vosges), après avoir été journaliste et enseignant.

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Vianney Huguenot

Jack Langdernière campagne

Éloge de la politique joyeuse

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Jack Lang, dernière campagne

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La collection Monde en coursest dirigée par Jean Viard

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© Éditions de l’Aube, 2013www.editionsdelaube.com

ISBN 978-2-8159-0708-8

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Vianney Huguenot

Jack Lang, dernière campagne

Éloge de la politique joyeuse

éditions de l’aube

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Un immense merci à Robin Huguenot-Noël, bien plus qu’une jeune pousse prometteuse, à Jacky Homel, pour sa grande et belle gueule, son amitié durable et ses tuyaux, et à Jack Lang, Tintin-Baladin au pays des orthodoxes, pour son impressionnante énergie et son talent.Merci également à Karine Huguenot-Thomas et Olivier Huguenot-Noël, dont je n’oublie pas qu’ils ont été les premiers à me harceler pour que je publie mes bavardages en tout genre.Merci à ceux qui m’ont relu, conseillé, corrigé : Jean-Luc Chaput, Thierry Grall, Jacky Homel, Anne-Lise et Olivier Huguenot-Noël, Robin Huguenot-Noël, Karine Huguenot-Thomas, Mélanie Marchal, Camille Mendel et Christophe Perrin.Merci à mes parents, aux institutrices et aux instituteurs qui m’ont appris à lire et à écrire. Ils m’ont un peu moins appris à compter, merci donc à Mélanie pour ses cours du soir !

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À Mélanie.

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Introduction. Propos sur le plaisir

C’est marrant la vie. Ils sont tous là, ou presque, mes relecteurs, Mélanie, Lili, Olivier, Robin, Camille, Arnaud. Car j’ai embarqué dans ma valise, entre mes chaussettes dont je ne me sers pas car il fait chaud et mes caleçons longs pour aller à la mer où je ne vais pas, le manuscrit de ce livre à relire. Ce n’est pas un livre, c’est le hasard, qui nous a réunis. Nous sommes là, au Lavandou, dans la circonscription de Yann Piat, la députée FN assassinée. Une femme coura-geuse. Comme quoi l’habit ne fait pas le moine et l’exception confirme la règle.

Au milieu de nous, une bouteille de rosé. Breuvage incroyable car même imbuvable il se boit très bien très frais. Nous débattons. De  l’épaisseur de la tapenade et du prix des ails confits, mais pas que. Du droit de vote aux

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immigrés. Un genre de soirée où les arguments s’affrontent et permettent, autour de la troisième bouteille, pas fraîche, de couler une idée com-mune. Une soirée comme les partis devraient savoir en faire s’ils décidaient de faire un autre métier que rampe d’accès électoraux.

La politique va mal. On est d’accord. Et après…

Ce livre est la chronique d’une campagne. Campagne étonnante et délicieuse où l’on découvre l’inusable Jack Lang, le plus popu-laire de tous les ministres de la Ve République, inventeur de toutes les fêtes des trente dernières années, revêtir la tunique de candidat des vide-greniers et des bistrots vosgiens.

Ce livre est aussi un recueil d’idées simples, cueillies dans cette campagne, sur le bonheur en politique. La dictature des mythes, des codes et des modes a interdit l’humour et tué l’idéologie du plaisir. Ce sont les tristes qui nous gou-vernent. Et il est temps que ça cesse.

Le Lavandou, le 25 juillet 2012.

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Soupe au lard et tête de veau

Saint-Dié-des-Vosges, jeudi 12 janvier 2012, 13 heures, Le Grand Café.

Là, on y fait, on y cuisine plutôt, de la tête de veau délicieuse, c’est-à-dire fine et grasse et puis aucun poil sur le steak. Jack Lang entre en scène. Surprenante, l’ambiance qui se dégage lorsque le gadjo fait irruption. Quelque chose se lève, étrange. Un mélange d’admiration et de curiosité se répand, comme un nuage légère-ment bavard qui s’épanche. Jack en joue. Il n’en rajoute jamais. Mais il sait, lorsqu’il désarticule ses bras et ses mains, se mettant face au grand miroir du Grand Café et agitant ses doigts pour désordonner méthodiquement ses cheveux, que tous les yeux de ce restaurant sont rivés sur sa tignasse noire. Tous, dont cet énorme zoom d’un photographe dépêché par le Monde. Je me présente. Il me regarde. Il me salue. Je lui glisse

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deux trois banalités. Le type est simple et discret, il me semble. On verra. Impressionné peut-être, comme un gamin adopté découvrant sa nouvelle famille. Le coup du regard, Jack Lang va le refaire des milliers de fois au cours de cette cam-pagne législative de la deuxième circonscription des Vosges. Il va user de cette arme, flinguer dans tous les sens.

Autour de la table, le maire de Saint-Dié-des-Vosges et ancien ministre de l’Industrie, Christian Pierret, son épouse Marie, le premier secrétaire du PS, Jean-Marie Lalandre, deux journalistes, Le  Monde et Le Parisien, Lovely Chrétien, première adjointe et pressentie un temps suppléante de Lang, elle est assise à côté de moi, je déchiquette son saumon, je pique dans son assiette, je fais face au directeur de cabinet du maire, Frédéric Lajoux, ainsi qu’au duo en composition, Homel-Ouali. Mouloud Ouali est un collaborateur de Jack à l’Assemblée nationale. Jacky Homel, le très bientôt directeur de campagne.

De Jack, je suis assis loin, je ne capte pas tout, je sais qu’il disserte un temps sur les beautés des paysages vosgiens, sur la gastronomie du coin, sur son enfance et son adolescence. Il est à côté

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