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Jacques Demy ou une enfance nantaise Dossier pédagogique enseignant Parcours en autonomie niveau primaire Direction du Patrimoine et de l’Archéologie

Jacques Demy ou une enfance nantaise - Archives de Nantes

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Page 1: Jacques Demy ou une enfance nantaise - Archives de Nantes

Jacques Demy

ou une enfance

nantaiseDossier pédagogique enseignantParcours en autonomie niveau primaire

Direction du Patrimoine et de l’Archéologie

Page 2: Jacques Demy ou une enfance nantaise - Archives de Nantes

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Des visites en autonomie sont proposées aux enseignants. Elles permettent de

découvrir un site, un quartier ou une période de l’histoire de Nantes.

Un dossier pédagogique permet de préparer cette visite en autonomie, il est

composé :

- une présentation du parcours sur le terrain grâce à un plan.

- du contenu et des connaissances sur le thème a% n d’apporter des commentaires

aux élèves.

- un livret de visite comportant des questions d’observation pour les élèves.

- des images a% n d’illustrer la visite.

Le thème développé dans ce dossier est lié à Jacques Demy, son œuvre cinémato-

graphique et son lien avec Nantes.

La visite pour le niveau primaire permet de découvrir la ville de Nantes du temps

de l’enfance de Jacques Demy et de faire le lien avec le % lm Jacquot de Nantes.

Nous vous conseillons, si vous en avez la possibilité, de visionner le % lm en

préalable de la visite.

CONTACTDirection du Patrimoine et de l’Archéologie

2 rue de l’Hôtel de Ville44094 NANTES cedex 1

02 40 41 56 [email protected]

Page 3: Jacques Demy ou une enfance nantaise - Archives de Nantes

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Sur les pas de Jacques Demy Jacques Demy ou une enfance nantaise

Entrer par le porche dans la cour du 9 allée des Tanneurs

Objectifs : - découvrir un grand cinéaste

- connaître le lieu où il a passé son enfance

- Découvrir le mode de vie d’un petit garçon dans les années 1930

- le tournage du � lm Jacquot de Nantes

- Jacques Demy : un grand cinéaste qui a passé toute son enfance à Nantes. Jacques Demy est un cinéaste né en 1931 et mort en 1990. Il est né à Pontchâteau et à vécu toute son enfance

à Nantes. Il a tourné de nombreux $ lms, certains très connus : Les parapluies de Cherbourg (1963), Les demoiselles

de Rochefort (1966) ou encore Peau d’Ane. Il a aussi réalisé quelques uns de ces $ lms à Nantes, comme une sorte

d’hommage à la ville de son enfance.

Le $ lm Jacquot de Nantes a lui été tourné par Agnès Varda, sa femme, dans les derniers jours de sa vie. Il retrace

l’histoire de Jacques Demy, son enfance et surtout la naissance de sa passion et de sa vocation pour le cinéma.

- La maison Demy : 9 quai des tanneursLe père de Jacques Demy était garagiste et l’appartement des parents se trouvait juste devant le garage. Il était situé

au rez-de-chaussée dans cette petite bâtisse aux ouvertures entourées de brique. Il était seulement composé d’une

salle-cuisine et d’une chambre. Sans oublier le grenier au-dessus, dont on voit encore l’ouverture et dans lequel

« Jacquot » montait à l’aide d’une échelle. A l’arrière de la cour, se trouvait le garage avec les fosses de réparation des

voitures et la pompe à essence. L’environnement a peu changé et l’appartement de la famille comme la structure du

garage, sont encore bien visibles.

« Jacquot » passait beaucoup de temps dans le grenier à jouer et à créer des personnages en carton qu’il $ lmait grâce

à sa caméra Pathé baby.

Il allait à l’école Léon Blum, situé de l’autre côté du cours.

- Le tournage du ! lm Jacquot de Nantes et le grenier-muséeC’est durant l’été 1990 que le $ lm est tourné. De nombreuses scènes sont tournées dans le garage. Elles montrent le

quotidien de Jacquot, ses relations avec ses parents, les visites de la famille et la voisine qui le fait rêver.

On y voit aussi la façon de vivre de la famille : les nombreux moments passés dans la cuisine, autour de la mère et

cette chambre où dorment les quatre membres de la famille, les deux frères dans le même lit. Lors du tournage,

le grenier a été débarrassé de tous les objets qui y étaient entassés. Sous un tas d’immondices, il a été miraculeu-

sement retrouvé des objets appartenant à la famille Demy et ainsi au petit Jacquot : les projecteurs avec lesquels

avaient été éclairés les petites marionnettes, un ou deux des petits bonhommes en carton, et des morceaux de $ lms,

tout petits, 9,5mm, plus ou moins pliés, quasiment cassés.

C’est dans ce grenier qu’il a passé tout son temps pendant 2 ans vers ses 16 ans pour fabriquer un $ lm d’animation

« Attaque Nocturne »

Etape 1 : 9 allée des Tanneurs

« A Nantes, j’ai connu de grands bouleversements. La guerre par exemple (…). Puis

après, à 16 ans, j’ai découvert l’amour à Nantes. J’y ai aussi découvert le cinéma. J’y

ai eu de grands chocs qui font que cette ville, je l’aime, et que j’ai envie d’y tourner. »

Jacques Demy

« Il y a eu la chance de pouvoir tourner dans le vrai garage de la famille Demy, au quai

des Tanneurs, avec l’appartement dans le couloir ouvert tel qu’il était. Il su# sait de

poser une échelle pour atteindre le vrai grenier où Jacques a fait, à 12-14 ans, ses

premiers essais de marionnettes et de dessins animés. » Interview de Agnès VARDA

par Dominique Rabourdin, dans Place Publique N°23.

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CORRECTION DU LIVRET : ETAPE 1

* Un enfant nantais

- 9 allée des Tanneurs

- Jacquot de Nantes

* Un rêve de gosse

- Projecteur, petits bonhommes en papiers, morceaux de fi lms

Jacques âge de «10 ans»

Jacques-enfant Jacques-adolescent « le vrai Jacques »

Vue de l’Erdre au niveau des quais des Tanneurs et Duquesne.

Début du XXe siècle.

Pendant le tournage de Jacquot de Nantes

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S’arrêter entre la place du Cirque et la place de l’Ecluse

Objectifs : - Aborder la période historique de la Seconde Guerre

- Découvrir la vie des enfants pendant la guerre à Nantes

- Evoquer les bombardements et les destructions pendant la guerre

- Une ville occupéeLa Seconde Guerre Mondiale démarre en 1939 et Nantes n’est pas épargnée par l’Occupation allemande. Les hommes

sont mobilisés comme soldats mais aussi comme ouvriers pour participer à l’e# ort de guerre. Le père de Jacquot est

lui par exemple réquisitionné à l’usine des Batignolles pour fabriquer des obus. Il est obligé de délaisser le garage

mais rentre tous les soirs chez lui. La famille Demy n’a pas fui la ville pendant ces années de guerre.

- Etre un jeune garçon pendant la guerre La vie ne s’arrête pas totalement, l’école continue et il reste quelques loisirs au jeune Demy et ses copains qui

continuent malgré tout d’aller au cinéma.

Depuis la cour du garage, il assistera aux dé& lés des militaires allemands.

Jacques Demy et son frère s’en iront à plusieurs reprises loin de la ville, leurs parents jugeant Nantes trop

dangereuse. Ils partiront notamment deux étés de suite en 1942 et 1943, puis sur une période plus longue, après

les bombardements, de septembre 1943 jusqu’à la Libération. Ils seront hébergés par un couple de sabotier sans

enfant, à La Pierre-Percée près de la Chapelle-Basse-Mer à 15km de Nantes. Ce séjour lui inspirera d’ailleurs l’un de

ces premiers courts-métrages, un documentaire réalisé en 1955, Le sabotier du Val de Loire.

- Les bombardements de septembre 1943Du 27 juillet 1940 au 2 août 1944, Nantes subit 28 attaques aériennes. Les 16 et 23 septembre 1943, Nantes est

victime de deux attaques aériennes particulièrement dramatiques, e# ectuées par des unités américaines. Cette

stratégie qui consiste à lancer des o# ensives de bombardiers lourds sur des cibles économiques, industrielles et

militaires est, aux yeux de Churchill et du commandement allié le moyen de mettre & n au con) it avec l’Allemagne

nazie.

Le bilan de ces deux journées est e# royable. 1463 victimes et 2500 blessés sont dénombrés. 700 maisons et

immeubles sont détruits et près de 3000 inhabitables. On estime entre 1000 et 1500 le nombre de bombes larguées

sur Nantes. Une grande partie du centre-ville et des quartiers périphériques est à reconstruire. Les infrastructures

portuaires et industrielles sont lourdement touchées.

Jacques Demy a vécu les bombardements, caché dans un abri-anti-aérien. Alors âgé de 12 ans, cet événement le

marquera à vie, faisant naître au plus profond de lui le rêve d’une vie idéale.

Etape 2 : Les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale

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CORRECTION DU LIVRET : ETAPE 2

* Nantes pendant la guerre

- Les bombardements de la ville de Nantes

- Sabotier

- Le sabotier du Val de Loire

Immeubles détruits par les bombardements place du Cirque - angle de la rue de l’Arche Sèche. 1943

Immeubles détruits par les bombardements place de l’Ecluse (ange rue des Trois Croissants). 1943

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S’arrêter à l’angle de la rue d’Orléans

Objectifs :- Se représenter l’Erdre avant les comblements

- Connaître l’histoire des comblements de l’Erdre

- Comprendre le contexte urbain de l’enfance/adolescence de Jacques Demy

- Les comblementsL’idée de dévier le cours de l’Erdre arrive dans les années 1920 en même temps que sont envisagés les comblements

de la Loire. Une partie de l’opération est # nancée par les réparations dues par l’Allemagne suite à la Première Guerre

mondiale. L’entreprise Karl Brandt de Düsseldorf apporte son concours à deux entreprises nantaises, Bernard et

Ducos.

- Les raisons du comblement : * Ensablement de la Loire. Elle éclate ici en plusieurs bras enserrant de nombreuses îles de sable gênant le

tra# c des bateaux et nécessite d’entretenir un chenal dans la Loire. Au début du XXe siècle, les dragues se mettent

à l’œuvre, en 1902, l’île Mabon disparaît. Les travaux continuent jusque dans les années 1920. Les résultats sont

positifs, trop positifs, le débit s’accélère et met en péril de nombreux ouvrages de traversées de la ville (27 mai 1924

le pont de Pirmil s’e+ ondre, coupe la voie vers le sud, ainsi que des canalisations d’eau, de gaz et d’électricité).

* Exigences de l’urbanisation. La Municipalité est soucieuse de l’hygiène et de la sécurité publique. Les

odeurs étaient fréquentes et forts désagréables. Au début du XXe siècle, l’abaissement de l’étiage laisse le bras

de la Bourse à sec à chaque marée basse. Cet assèchement déstabilise les quais surchargés par le transport et les

immeubles. A l’inverse, les inondations sont tout aussi gênantes.

* La question des transports. Trois modes de transport se côtoient : le train, le tramway et l’automobile. Ils se

sont superposés sur les quais. Voie ferrée dès 1857, tramway en 1879.

L’idée du comblement de la Loire apporterait aussi des solutions à cette voie ferrée et les passages à niveaux bien

encombrants. Les comblements permettraient le remplacement de la navigation par la circulation routière et

ferroviaire. La Loire carrossable succède à la Loire navigable.

Dans les années 1930, les Nantais ne réagissent pas aux travaux de comblements de la Loire : souci de préserver

l’avenir du port, lassitude devant la pollution de l’Erdre et celle du bras de la Bourse et espoir de voir les crues

maîtrisées. Le comblement est perçu comme un progrès ...

Les travaux commencés en 1926 bouleverseront le centre de la ville pendant 15 ans.

Lorsque Jacques Demy naît en 1931, l’Erdre coule encore devant le 9 quai des Tanneurs. La ville décide # nalement

le comblement de l’Erdre, après les aménagements du canal Saint Félix : « Quand à l’ancien lit de l’Erdre, il a été conve-

nu à la commission des grands travaux d’en faire une grande artère de circulation, et le principe du comblement a été

adopté». Conseil municipal du 15 novembre 1937.

Les travaux démarrent en mars 1938. En 1940, on s’accorde sur la démolition des ponts. Les travaux se poursuivent

tout au long des années 1941 et 1942. Pour Jacques Demy et ses amis, l’Erdre était une immense plage de sable,

terrain de nombreux jeux.

Etape 3 : Le cours des 50 Otages

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CORRECTION DU LIVRET : ETAPE 3

* Sous les pavés, la plage

- L’Erdre

Aménagement du boulevard de l’Erdre, vue prise depuis le carrefour de l’Hôtel de Ville.

Vue sur l’actuelle allée des Tanneurs. Avril 1941

Vue du quai des Tanneurs, ligne de tramway au premier plan. A l’arrière plan, l’entrée

du 9, allée des Tanneurs. Juin 1942

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Passer par la rue d’Orléans, la place Royale et la rue de la Fosse pour rejoindre le Passage Pommeraye

Objectifs : - Connaître un lieu nantais mythique

- Regarder le Passage Pommeraye à travers les yeux émerveillés de Jacquot

- Comprendre la naissance de sa vocation

- Un lieu qui a fait rêver l’enfantLe passage couvert, avec son décor éclectique et fantasque, se distingue par son fort pouvoir d’évocation. La

lumière pénétrant par la verrière, se re# étant dans les nombreux miroirs, crée à elle seule une véritable mise en scène.

Statues et colonnes d’inspiration classique contribuent aussi à la magni% cence et à la magie du lieu.

C’est dans cette galerie marchande créée au XIXe siècle que Jacques Demy a acheté sa première caméra. Dans cette

scène de Jacquot de Nantes, pendant que ses copains regardent les vitrines de lingerie féminine, Jacquot découvre

le magasin où il va acheter sa première caméra. Dans le % lm, c’est un pont transbordeur en Meccano et quelques

livres que Jacquot apporte illico pour les troquer contre cette caméra. En e( et, Agnès Varda dans Jacquot de Nantes

aime à faire des clins d’œil à des % lms références de Jacques Demy (Les demoiselles de Rochefort et Une Chambre en

Ville montrent un pont transbordeur). Dans la réalité, il n’y avait pas de pont, juste un Meccano n°5 et des livres de la

bibliothèque verte…

Il s’agit d’une caméra Pathé-baby 9.5mm à manivelle. Elle doit dater de 1933, 1934 mais il ne sait pas l’utiliser. Son

premier % lm développé lui reviendra blanc. Il se fera o( rir deux ans plus tard une nouvelle caméra 9.5mm Escram à

moteur à ressort dont l’objectif ouvre à 1.9.

C’est au passage Pommeraye aussi que le jeune Nantais découvrit le cinéma grâce au Ciné-club qu’il fréquentait

régulièrement.

Sa passion du cinéma, lui vient aussi de la fréquentation des spectacles auxquels ses parents l’emmenaient, du

cinéma au théâtre Graslin. Bercé par Gnafron, Cendrillon ou encore Peau d’Ane, Jacques Demy découvrit l’univers

des marionnettes sur le cours Saint-Pierre. C’est sur ce lieu de promenade que sont accueillis spectacles et fêtes

foraines. Enfant, Jacquot fabriqua lui-même un théâtre et ses marionnettes, en carton, habillées par sa grand-mère

couturière, qu’il présentait lors de séances en famille… Plus tard, sur de la pellicule 9,5 mm, il dessinera image par

image des % lms d’animation, dont Attaque nocturne en 1947-1948.

- Un lieu qui se retrouve dans plusieurs de ces ! lmsDevenu cinéaste, il viendra ici % lmer des scènes de certains de ses % lms. Acteurs et caméras s’installeront pendant

quelques jours dans ce Passage qu’il a tant aimé.

Jacques Demy utilise le Passage comme une scène de décor. Il joue avec l’ambiance unique du lieu pour créer des

atmosphères changeantes selon les scènes de % lms. C’est un lieu idéal pour le travelling, plongée et contre-plongée,

éclairage intense en lumière naturelle ou arti% cielle, jeu d’éclairage dans les miroirs.

Ce passage est un lieu destiné à la promenade et au commerce. Lumineux grâce à sa verrière, il est bordé de bou-

tiques où il est agréable de # âner. C’est cette vocation qui est mise en avant dans le % lm Lola. Le passage est le lieu de

rencontres fortuites mais aussi d’étranges tra% cs. Que peut-il se passer derrière ses vitrines fastueuses ? L’imaginaire

s’empare de la réalité.

Lola restituera ce clair obscur des rencontres féériques et d’un tra% c louche (chez le coi( eur bien sûr) et de cette fu-

gacité (du temps, des croisements, des élans) inhérente aux passages. Lieu évoqué aussi chez les Surréalistes. Dans

Lola, le Passage Pommeraye est un lieu inondé de soleil et peuplé de passants. L’ambiance y est tout autre dans

Une Chambre en ville. Jacques Demy met en avant le côté sombre du passage : nombreux recoins et zones sombres,

décors fantastiques et intrigants. La nuit, le Passage devint un endroit intime et inquiétant où tout peut arriver :

de la scène érotique à la scène de crime, il est le lieu de tous les fantasmes. Edmond Leroyer, alias Michel Piccoli,

marchand de télévision, avare, impuissant, maladivement jaloux tient boutique. Il se tranchera le cou, fou d’amour

pour sa femme Edith qui se promène nue sous son vison.

Etape 4 : Le Passage Pommeraye

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CORRECTION DU LIVRET : ETAPE 4

* Un labyrinthe souterrain

- Le passage Pommeraye

- Guignol

Lola Une chambre en ville

Scène du fi lm Jacquot de Nantes

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Terminer place de la bourse, au début du quai de la fosse ou alors devant la médiathèque

Objectifs : - Découvrir certains souvenirs d’enfance de Jacques Demy liés au contexte

économique et portuaire de Nantes.

- Comprendre certaines références de son travail

- Nantes : le port, les activités industrielles et portuaires, les transports.« Mon idée est de faire cinquante ! lms qui seront tous liés les uns aux autres (…) » Jacques Demy

Typiquement « demyesque », l’évocation du port est une récurrence dans ses " lms. Cherbourg, Rochefort,

Marseille, Nantes, toujours une ville portuaire et la présence d’un pont transbordeur. Les vues de Lola mais aussi celles

d’Une Chambre en ville montrent très bien l’ambiance portuaire et l’activité des chantiers. Récurrence de lieux, mais

aussi de personnages. Le rêve de Demy est d’inscrire chacun de ses " lms dans un univers plus vaste : ainsi Roland

Cassard, engagé pour transporter des bijoux dans Lola, réapparaîtra dans Les Parapluies de Cherbourg après s’être

enrichi grâce à ce tra" c. Mais outre ces réapparitions, on retrouve souvent les mêmes personnages : la veuve, les

marins, la belle femme abandonnée…

Durant toute l’enfance de Jacques Demy, la construction navale est en pleine activité et le port vit au rythme de

l’arrivée, des départs et des baptêmes de bateaux. Cette ambiance maritime et portuaire aura sans doute

nourri son imaginaire de voyages et de départ pour la recherche d’une vie meilleure.

Le port et surtout les bords de Loire faisaient partie des promenades en famille.

- Le pont transbordeur, un souvenir d’enfance reconstitué dans ses ! lms. Le pont transbordeur de Nantes a été construit en 1903, il servait aux ouvriers habitant les quartiers de la Fosse, de

Sainte-Anne et de Chantenay, à traverser la Loire pour se rendre dans les chantiers et usines de l’île. Il a été détruit en

1958. Il faisait donc partie intégrante du paysage nantais pendant toute l’enfance de Jacques Demy.

Il reste aux yeux des Nantais un symbole fort des anciennes activités industrielles et maritimes.

Jacques Demy le fait revivre dans le générique de son " lm Une Chambre en Ville grâce à un trucage appelé le glass-

shot. Ce procédé consiste à poser au premier plan une plaque de verre sur laquelle a été reproduite une photo du

pont transbordeur et de " lmer le port de Nantes à travers la plaque, en jouant avec la perspective. Le temps du

générique, ce trucage donne ainsi l’illusion que le pont enjambe à nouveau le port et permet au spectateur de voir la

ville vers 1950, telle qu’à l’époque où est sensée se dérouler l’intrigue du " lm. Le soin mis à réaliser cette image, que

rien dans l’action ne justi" e, témoigne de l’importance symbolique de ce monument pour Jacques Demy.

****************

« Il était une fois un garçon élevé dans un garage où tout le monde aimait chanter. Puis il a voulu faire du cinéma

mais son père lui a fait étudier la mécanique…». C’est de Jacques Demy qu’il s’agit et de ses souvenirs, la magni" que

évocation d’une vocation, " lmée par celle que Jacquot a rencontrée en 1958 et qui a partagé sa vie. Jaquette du

DVD Jacquot de Nantes, Ciné-Tamaris, 1990.

Etape 5 : Place de la Bourse et quai de la Fosse

« J’ai toujours aimé l’histoire de Nantes ; j’ai aimé sa violence, sa passion. Et puis je l’ai

vécue petit, d’abord en 1936 où j’ai vu les premières manifestations de la foule contre

l’autorité. Puis ça a été la guerre et je crois qu’à 12 ans, quand j’ai reçu sur la tête le

bombardement du 16 septembre 1943, j’avais de Nantes aussi une vision guerrière,

dantesque, abominable. Et puis ça a recommencé en 1955. Et c’est à Nantes que j’ai

vécu les moments les plus extraordinaires de mon existence ; toute ma famille est

là ; j’y ai vécu des morts, des mariages. Toutes ces choses essentielles se sont passées à

Nantes, et c’est ce qui explique complètement le ! lm (Une Chambre en Ville), absolu-

ment. » Jacques Demy, à propos d’une Chambre en ville.

Page 12: Jacques Demy ou une enfance nantaise - Archives de Nantes

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CORRECTION DU LIVRET : ETAPE 5

* Les fabuleuses balades

- Le pont transbordeur

Crédits photographiques

Photographies anciennes : Archives Municipales de Nantes

Photographies de " lm : - Lola : ©Agnès Varda

Raymond Cauchetier ©2000-Mathieu Demy / Ciné-Tamaris

- Une Chambre en Ville : Moune Jamet ©2008-Ciné-Tamaris - Jacquot de Nantes : ©1990-Ciné-Tamaris

Sur le vélo, derrière papaLa Loire Les grues des chantiers navalsLes quais auxquels s’amarrent les bateaux

Scène du fi lm Jacquot de Nantes

Tournage du fi lm Une Chambre en ville

Page 13: Jacques Demy ou une enfance nantaise - Archives de Nantes

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Livre TABOULAY (Camille), Le cinéma enchanté de Jacques Demy, Les Cahiers du cinéma, 1996, Hérissey

Localisation : Médiathèque Jacques Demy

Livre BERTHOME (Jean-Pierre), Jacques Demy et les racines du rêve, L’Atalante, Nantes, 1996

Localisation : DGC

Livre PERRON (Tangui), Le cinéma en Bretagne, Editions Palantines, Plomelin, 2006

Localisation : AMN

Livre GUIFFAN (Jean), Nantes dans l’histoire de France, Ouest éditions, Nantes, 1991

Localisation : AMN

Article Ouest France des 6 au 10 décembre 1995, En ville sur les traces de Jacques Demy

Localisation :

Article HAMERY (Roxane), La géographie urbaine de Jacques Demy, Place publique #13

Localisation : http://www.revue-placepublique.fr/Sommaires/Articles/dvddemy.html

Article ABED-DENESLE (Loic), Nantes et le 7e art, Nantes passion n°192, Février 2008, pp. 37-39

Localisation: http://www.nantes.fr/webdav/site/nantesfr/shared/% leadmin/telechargements/Dialoguer/

nantespassion/NP182.pdf

Article CORBERAND (Marie), Tour de France en compagnie de Jacques Demy

Localisation : http://www.iletaitunefoislecinema.com/chronique/2563/tour-de-france-en-compagnie-de-

jacques-demy

Article AUMONT (Yves), Travelling en ville, Nantes Passion n°18, été 1991

Localisation :

Article VILAINE (Laurence), La fête foraine, berceau du cinéma, Nantes au quotidien n°169, Novembre 2006, pp.

29-31

Localisation : http://www.nantes.fr/webdav/site/nantesfr/shared/% leadmin/telechargements/

Dialoguer/nantesquotidien/NQ169ebook.pdf

Bibliographie

Page 14: Jacques Demy ou une enfance nantaise - Archives de Nantes

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Parcours de visite pour les primaires

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