Je suis en général une automobiliste patiente, que les agissements des autres conducteurs amusent plus qu’ils n’exaspèrent.

Il est cependant une chose qui me met hors de moi : c’est de voir, sur la plage arrière d’une voiture, une brassée de fleurs des champs en train de se dessécher au soleil.

Ces fleurs que vous ramassez, séduits par leur beauté, ne supporteront pas le voyage. Vous aurez pour rien détruit leur beauté, peut-être abîmé leurs racines en les cueillant sans précaution.

De grâce, respectez la nature, sa beauté, sa fragilité ; ne serait-ce que pour que vos enfants aient eux aussi, plus tard, la chance de pouvoir les admirer…

Mais, encore plus que nos fleurs des champs ou de basse altitude, les fleurs que je vais vous présenter sont rares, fragiles. Elles sont protégées par la loi.

Si un garde les voit dans votre voiture, c’est l’amende. Mais il est bien triste qu’il faille le poids de la loi pour sauvegarder un patrimoine qui appartient à tout le monde !

Alors, je vous en prie ! Photographiez, admirez, mais ne cueillez pas…

Edelweiss

Tout le monde connaît l’édelweiss, dont la fleur en étoile, aux pétales veloutés, symbolise pour chacun toutes les merveilles de la montagne !

Elle est originaire des steppes sibériennes et a été transportée dans les Alpes à l’époque glaciaire.

On peut l’admirer un peu partout dans nos montagnes, entre 1 700 et 3 400 m d’altitude.

LE LIS ORANGE

Le lis orangé aime les vires herbeuses, dans les lieux escarpés, et fleurit jusqu’à 2 400 m d’altitude. Mais vous pourrez en voir aussi dans les éboulis des forêts de mélèzes.

Sa belle fleur éclatante s’ouvre en juin et s’aperçoit de loin. Mais sa cueillette est règlementée !

Il s’habitue bien dans les jardins de montagne, pourvu d’engrais et arrosé régulièrement. Il fleurit alors en touffes exubérantes.

L’ancolie des Alpes

Attention ! Ce n’est pas l’ancolie vulgaire que vous cueillez sur les talus et dans les fossés ! Celle-ci a une fleur plus grande, plus étalée, d’un beau bleu clair ; mais la "cloche"  centrale est bleu pâle, voire blanche.

Plus rare encore que le lis orangé, elle pousse parmi les pierres, ou à proximité d’une touffe de rhododendrons. Vous avez une chance de l’apercevoir entre 1 800 et 2 500 m d’altitude.

Nous avons aussi une ancolie spécifique dans les Pyrénées, qui est plus petite et d’un bleu plus vif.

Chardon Bleu

ou Panicaut des Alpes

Malgré son nom, ce n’est pas un chardon : langue au chat ? C’est une ombellifère, une fleur rare et protégée.

C’est une vraie montagnarde, qui aime les sols humides retenant la neige de l’hiver.

Ils sont en voie de disparition à l’état sauvage, mais se cultivent très aisément dans un jardin.

Clématite des Alpes

Regardez cette belle touffe de fleurs en cascade ! Il s’agit de a clématite des Alpes.

Elle aime de préférence les sous-bois rocailleux ou les coins semi-ombrés. Vous pourrez l‘admirer, entre juin et juillet, et entre 1 900 et 2 900 m d’altitude.

C’est une plante timide, difficile à découvrir. Ses fleurs fragiles ne s’ouvrent que partiellement et restent tournée vers le sol.

Sabot de Vénus

Mais oui, il y a des orchidées sauvages dans nos montagnes !

Voici le Sabot de Vénus, très rare, très protégée. Pour l’amour du ciel, n’y touchez pas si vous en voyez une !!! Laissez-la vivre sa vie de montagnarde discrète ! Elle aime la lumière tamisée et l’humidité des sous-bois.

Au lieu de tendre une main avide qui la tuera irrémédiablement, car elle ne supportera pas le temps du retour, dites-vous bien qu’il lui faut patienter de dix à quinze ans pour nous offrir sa première fleur !

Ophrys bourdon

Cette orchidée est une imitatrice ! Elle ressemble à certains insectes : mouche, frelon, bourdon, abeille.

Savez-vous qu’elle dégage aussi le même parfum que la femelle, et attire ainsi les mâles, assurant du même coup sa fécondation ?

Les merveilles de la nature sont inépuisables !

Tulipe sauvage

Ces petites tulipes jaunes sont rares.

Il leur arrive pourtant de fleurir des champs entiers, mais elles en disparaissent totalement à la suite de labours trop profonds…

Et puis, il y a les belles fleurs de rocaille et d’éboulis..

Eritriche nain ou roi des Alpes

Ce myosotis nain aime l’altitude, car on peut le trouver jusqu’à 3 750 m d’altitude, accroché dans une fissure ou une cavité rocheuse.

Dès que l’été s’installe, il arbore de jolies petites fleurs bleu roi, et peur supporter des conditions de vie très dures.

Saxifrage à feuilles opposées

Un coussin de fleurs roses entre les cailloux d’une moraine… Et voilà la saxifrage !

Cette courageuse petite fleur, que l’on peut voir dès la fonte des neiges, est originaire des Alpes, mais se retrouve jusqu’au delà du cercle polaire arctique, et on peut en trouver jusqu’en Alaska !

Primevère à larges feuilles

Une autre fleur qui squatte les moindres fentes : la primevère !

Il en existe différentes espèces, qui sont hybrides de celles que nous plantons dans nos jardins.

Celle-ci est la primevère à larges feuilles, qui fleurit tard dans le printemps.

Primevère oreille d’ours

Je terminerai ma ronde avec une autre primevère, qui s’épanouit de mai à juillet. Ses larges feuilles sont couvertes d’un duvet blanchâtre, ce qui lui a valu son nom.

Vous trouverez bien d’autres dessins, bien d’autres détails, dans le merveilleux livre "Montagnes en fleurs" édité par les Editions Libris, et que je vous recommande.

Aquarelles extraites du beau livre de Marie-Paule Roc, qui m’a été prêté par Bernadette Gossein, que je ne remercierai jamais assez.

Documentation puisée dans ce même livre, textes de Jacky

Musique : Adishatz, chant béarnais par "Los de l’Ouzon"

Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la PaixJacky.questel@gmail.comhttp://jackydubearn.over-blog.com/Site : http://www.jackydubearn.fr/