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Morvan – Paris – Morvan Non, ce n’est pas le nom d’une ligne de chemin de fer. C’est tout simplement l’itinéraire d’un artiste entre son pays natal et la capitale, où le talent peut mener à la postérité. Dans ce grand rassemblement d’artistes en tous genres, de la fin du XIX e siècle, où les rapins se débattent tant bien que mal, un jeune et timide Morvandiau vient tenter sa chance et grossir les rangs de ses talents potentiels. On ne connaît de lui que ses neiges sensibles, lumineuses ou aux formes potelées. Quelle sérénité se dégage de ses pastorales en camaïeu où la lumière tantôt crue, tantôt plus filtrée vient caresser les jeunes pâtres jouant du flageolet. Il n’a pas son pareil pour donner vie aux paysages de la cité éduenne, nous rappelant ainsi notre passé. Jusque dans ses scènes militaires de la Grande Guerre, il sait être vrai, réel. Ce talent qui a été baptisé « Le peintre du Morvan », n’est autre que Louis Charlot. Du relief boisé et vallonné de Cussy-en-Morvan, village qui l’a vu naître le 26 avril 1878, à l’âpreté du haut Morvan et de son Uchon qui l’a vu Maître, Louis Charlot n’a jamais cessé de mettre en valeur les hommes et les sites de son terroir. Quelques escapades en Bretagne et en Provence ont réveillé en lui de nouvelles couleurs mais c’est, Par Jean-Louis Charlot Portrait plombées, ses bergères gardant des moutons bien sages, mais ce talentueux compatriote est un artiste né. Le dessin est ferme et précis. Ce peintre très éclectique a la maîtrise du paysage, la délica- tesse des natures mortes, la précision rigoureuse du trait et la touche franche donnant vie à ses portraits ou à ses scènes de genres, souvent exécutées en de savants clairs-obscurs. Comment ne pas s’émouvoir devant ses baigneuses alanguies auprès d’une eau paisible, ses nus bien posés Louis Charlot, le peintre du Morvan 26 Repos sous les rochers, aquarelle, non localisé.

Jean-Louis Charlot, Louis Charlot, le peintre du Morvanventsdumorvan.org/pdfs/pdfs/vdm-0633.pdf · M orvan – Paris – Morvan Non, ce n’est pas le nom d’une ligne de chemin

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Morvan – Paris – Morvan

Non, ce n’est pas le nom d’uneligne de chemin de fer. C’est toutsimplement l’itinéraire d’un artisteentre son pays natal et la capitale, oùle talent peut mener à la postérité.

Dans ce grand rassemblementd’artistes en tous genres, de la fin duXIXe siècle, où les rapins se débattenttant bien que mal, un jeune et timideMorvandiau vient tenter sa chance etgrossir les rangs de ses talents potentiels.

On ne connaît de lui que sesneiges sensibles, lumineuses ou

aux formes potelées. Quelle sérénité sedégage de ses pastorales encamaïeu où la lumière tantôt crue,tantôt plus filtrée vient caresser lesjeunes pâtres jouant du flageolet. Iln’a pas son pareil pour donner vieaux paysages de la cité éduenne,nous rappelant ainsi notre passé.Jusque dans ses scènes militaires dela Grande Guerre, il sait être vrai,réel.

Ce talent qui a été baptisé « Lepeintre du Morvan », n’est autreque Louis Charlot.

Du relief boisé et vallonné deCussy-en-Morvan, village qui l’a vunaître le 26 avril 1878, à l’âpreté duhaut Morvan et de son Uchon qui l’avu Maître, Louis Charlot n’a jamaiscessé de mettre en valeur leshommes et les sites de son terroir.Quelques escapades en Bretagne eten Provence ont réveillé en lui denouvelles couleurs mais c’est,

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toujours, aux escarpements de sacontrée qu’il revient inlassablement.

« Nul n’aura exprimé avec plus desincérité l’âme de son terroir.Grâce à Louis Charlot, le Morvan ason portraitiste et aussi les humains quile peuplent : pâtres et pastourelles,laboureurs et chasseurs »

Raymond Eschollier – La peinture françaisedu XXe siècle – 1937

Un gamin de Cussy

Dès l’école communale, le jeune LouisCharlot se distingue par ses aptitudes pourle dessin mais aussi pour la mécanique.Les études studieuses au collègeBonaparte d’Autun doivent le mener,tout naturellement, à l’école des Arts etMétiers de Cluny, mais ce sont les artsplastiques qui passionnent le garçon.C’est à MM. Huet et Chataignier,

d’Autun, que l’on confie Louis. Il leurdoit sa solide construction graphique etle sens de l’observation. Les leçons, fermesmais paternelles, de son compatriote,Jean Laronze (1852 – 1937), le peintrede Genelard, mais aussi les conseilsattentifs du maître du portrait mondain,Léon Bonnat (1833 - 1922) le conduisentà l’école nationale des beaux-arts deParis où il est admis en 1899, 1900 et1901.

Dès 1900, Charlot a la révélationdes impressionnistes à l’Expositionuniverselle de Paris ; Camille Pissarro,mais surtout Paul Cézanne marquentdéfinitivement sa mémoire. Il parcourtla campagne parisienne en compagniedes peintres Claude Rameau (1876 –1955) et Henry Déziré (1875 – 1965)goûtant aux joies de la peinture en pleinair et de la libre expression picturale,loin des courants et des conventionsd’écoles. C’est en 1902 que LouisCharlot découvre le village d’Uchon oùil s’installera jusqu’à sa mort.

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Vents du Morvan27

Baigneuse au turban rouge. Huile sur bois 46x55. Collection particulière

Enfant au renard, vers 1917Huile sur toile 92x73Collection particulière

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Des œuvres remarquées

Le « Jeune homme maigre »,autoportrait, et « Portrait de M.Camille Schitz, 1901 » sont remarquésau Salon des artistes français dès 1902par Georges Lecomte. Le jeune homme

ne cesse alors de perfectionner son art.Sa facture très impressionniste, sessujets et compositions rappellent lesœuvres de Pissarro mais surtout cellesde Cézanne dont il a parfaitementassimilé la leçon.

Vers 1905, sa palette s’enrichit despigments purs chers aux « Fauves »rendant ses œuvres très lumineuses,flamboyantes.

Son goût pour les œuvres fortesobservées au Louvre, comme celles deMillet, Le Nain, Chardin ou la peinturehollandaise marque invariablementson style dans les scènes de genres ou

intimistes, très remarquées par lacritique. Le constructivisme deCézanne prend une part importantedans ses compositions. Charlot estqualifié par Guillaume Apollinaire en1913, de « peintre cézannien despaysans ».

La critique couvre l’artiste de proposélogieux lors de ses manifestations auxSalons, les Indépendants, la Nationaledes beaux-arts ou le Salon d’automnemais aussi dans les galeries les plus envogue, celles d'Eugène Blot, de PaulRosenberg, de Manzi-Joyant, de Druet.Ce dur labeur, où Louis Charlot creuseinlassablement son sillon, le mèneenfin à la reconnaissance de ses pairs.Nous sommes alors à la veille de laguerre de 1914 - 1918.

Dans “ Montjoie ” du 14 avril 1913 :« Salle 1 : “ Les Paysans attablés ”, deCharlot, est sous l’influence bienfaisantede Cézanne. C’est une des meilleurestoiles du Salon. Il faut le dire. L’enfantqui, à l’abord, paraît moins poussé queles autres figures, est en réalité le morceaule plus intéressant du tableau et celuiqui indique la personnalité de l’artiste. »Apollinaire, « Oeuvres en prosecomplètes ». La Pléiade.

«« Lrue« lvingla pen cavejeungloSisLo

d

infichaUchpérmêlun iquitell« ECoupe de fruits et vase de fleurs

Huile sur toile 63x53Collection particulière

Automne vers 1904Huile sur carton 37x26Musée Rolin - Autun - Cliché S. Prost

Louis Charlot sur le motif, vers 1903Collection particulière �

28

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« Gil Blas » de janvier 1913 :« La somptueuse Galerie Manzi-Joyant,rue de la Ville l’Evêque, présente« la jeune école française » - unevingtaine d’artistes contemporains dela plus jeune génération. Challié, hauten couleurs et vibrant de lumière, voisineavec Déziré et Louis Charlot, « troisjeunes qui feraient à côté de leursglorieux aînés, les Pissarro et lesSisley, la meilleure figure… »Louis Vauxcelles.

Les temps difficilesdes fructueuses recherches

Ecarté de la ligne de front pour uneinfirmité au bras gauche et une santéchancelante, Charlot se réfugie àUchon. Alors commence une longuepériode de misère matérielle où semêlent le doute et la création. Il entreprendun important et long travail de méditation,qui débouchera sur des œuvres fortestelles que « Les braconniers » -« Enfant au renard »…

En 1917, Louis Charlot est missionnépar l’état-major aux armées. Il effectueun séjour, en Alsace, comme peintreaux armées. Le musée d’Histoirecontemporaine de Paris s’enrichira dequatre de ses œuvres. En 1920, il estfait chevalier de la Légion d’honneur etofficier en 1929.

La sortie du tunnel

Après la dure période de ce conflitdévastateur, l’après guerre voit, doucement,le retour des arts dans la capitale et denombreux courants artistiques émergentçà et là. Charlot est prêt. Il expose auSalon des peintres envoyés aux arméeset se refuse à adhérer à toutes idéesnovatrices. Il cherche son propre style,figuratif et réaliste, toujours bâti desolides constructions. Tantôt, sa palettes’assombrit et ses œuvres gagnent enpuissance ; tantôt, elle s’adoucit detons plus clairs et ses toiles gagnent endouceur. L’œuvre de Louis Charlotplaît et se vend. Il multiplie les expositionset les Salons. La critique est élogieuse.Les Galeries, Georges Petit, MarcelBernheim, Bernheim-Jeune, Durand-Ruel, Barbazanges, Jean Charpentier,lui proposent régulièrement leurscimaises.

A partir de 1922, Louis Charlot faitde fréquents voyages entre Paris etUchon. Il se nourrit de son terroir etpoursuit, aussi, sa carrière de portraitistemondain l’hiver à Paris. Charlot aime

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Vents du Morvan29

L’aquarellisteHuile sur carton 54x46Non localisé

La fontaine de Wesserling, Alsace 1917Huile sur toile 81x100Collection particulière�

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montrer et surtout parler de sa peintureà ses nombreux admirateurs mais ilréserve certains de ses tableaux à desamis plus intimes, Georges Lecomte,Frédéric et René-Victor Manaut, JeanMayodon, Lucien Seevagen, HenryLapauze ou Maurice Genevoix. L’Etat,preuve d’un talent reconnu, lui achèteun grand nombre d’œuvres pour sesmusées dès 1906.

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192UchvoydantoilauxchaNat

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Les rochers de la Motte sous la neigeHuile sur bois 27x35

Collection particulière

L’église d’Uchon sous la neigeHuile sur toile 81x100Collection particulière

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1924 verra sa consécration artistiquegrâce à une importante exposition del'ensemble de son œuvre présentée à laGalerie Georges Petit.

C’est l’embellie pour Charlot. En1925, il fait construire sa maison àUchon et effectue de fréquentsvoyages, en Bretagne, en Provence,dans le Jura, qui lui inspireront destoiles plus vibrantes issues d’une paletteaux couleurs plus claires et pluschaudes présentées aux Salons de laNationale, des Tuileries ou d’Automne.

En 1926, l’académicien et ami,Georges Lecomte, lui consacre uneimportante monographie éditée par laGalerie Georges Petit. Charles Terrasseprésente, lui aussi, une monographieplus modeste sur Charlot en 1929. Uneimportante presse égrène des articlesélogieux sur l’artiste. De célèbrescritiques d’art lui rendent hommage ;parmi eux Gustave Geffroy, GuillaumeApollinaire, Georges Lecomte, René-

Jean, André Salmon, MaximilienGauthier, André Warnod, GustaveCoquiot, Louis Vauxelles, YvanhoéRambosson, Camille Mauclair,Georges Turpin, Fernand Demeure,Raoul Toscan, Henry Lapauze,Thiébault-Sisson.

Bien qu’il ne se reconnaisse pasd’élèves, comment ne pas évoquerl’influence de Louis Charlot sur sesamis peintres comme Maxime Simon,Lucien Séevagen, Paul-Louis Nigaud,Albert Montmerot, Raymond Rochette,Claude Pallot et plus près de nous, lepeintre Pierre Leygonie. Tous sereconnaissent dans les conseils dumaître et ont, grâce à lui, trouvé unstyle très personnel.

Le repli vers Uchon

La crise économique commencéeen 1929 perdure bien au-delà de1933. Les peintres en subissent lecontrecoup et Louis Charlot traverse,lui aussi, cette période difficile oùl’art se vend mal. Il se retire de plusen plus fréquemment à Uchon où ilpuise, inlassablement, son inspiration.Cela ne l’empêche pas d’exposer enFrance mais aussi à l’étranger.L’œuvre de Charlot s’exporte bien,Grande-Bretagne, Japon, Italie,Espagne, Finlande, USA, Argentine.

Vents du Morvan31

Portrait de M. Georges Lecomte1936, huile sur toile 100x81

Collection particulière

Louis Charlot à Uchon avec le père “ Carton ”, vers 1910Collection particulière

Autun vers le temple de Janus, 1907Huile sur carton 39x54

Musée Rolin - Autun - Cliché S. Prost

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Les remous de la Seconde Guerremondiale, puis l’occupation, contraignentLouis Charlot au repli à Uchon etdans ces moments pénibles, il auratoujours plaisir à retrouver ses amisfidèles. Sa maison reste ouverte malgréles pénuries du moment.

La guerre terminée, Louis Charlotne retourne plus à Paris. Il ne participepresque plus aux Salons, auxmanifestations culturelles. Il souffrebeaucoup de cet éloignement deParis, coupé de tous les courantsartistiques de la capitale.

Sa santé s’altère. Il s’éteint le 31mai 1951, dans son village d’Uchon,frappé par une congestion cérébrale.Aux discours officiels de sesfunérailles, se mêlent les genêts enfleurs qui recouvriront son cercueil,éclairant de leur jaune lumineux unpays si cher au cœur de l’artiste. Il estinhumé à Uchon face aux monts duMorvan qu’il aimait tant.

Le lever ou Coin de table, vers 1905Huile sur toile 81x100

Musée Rolin - Autun - Cliché S. Prost

Portrait de la mère de l’artiste1913 - Huile sur toile 100x81

Collection particulière

Le vielleux, vers 1908 -Bois gravé. Illustrationpour “ Horizons etcoins du Morvan ”,Henri Bachelin - 1909

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Le haut des Bouts, UchonHuile sur toile 27x35Collection particulière �

Atelier d’artistes - Paris 1900Louis Charlot, Claude Rameau, inconnu.Collection particulière.

Les paysans attablésHuile sur toile 165x214

Musée Rolin - Autun - Cliché S. Prost�

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Vents du Morvan33

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Paris Musée d'Art moderne de la ville de ParisMusée d’Histoire contemporaineMusée national d’Art moderneFonds national d’Art contemporain

Autun Musée Rolin(Saône-et-Loire)

Bergerac Musée du Tabac(Dordogne)

Castelnaudary Musée municipal(Aude)

Chalon-sur-Saône Musée Denon(Saône-et-Loire)

Chambéry Musée savoisien des Beaux-Arts(Savoie)

Dijon Musée des Beaux-Arts(Côte d'Or)

Grenoble Musée de peinture et de sculpture(Isère)

La Rochelle Musée des Beaux-Arts(Charente-Maritime)

Limoges Musée de l’Evêché(Haute-Vienne)

Lyon Musée de Beaux-Arts(Rhône)

En cinquante ans d’art pictural, Charlot a exposé ses œuvres :

154 fois dans les Salons nationaux, internationaux et dans lesGaleries les plus en vogue.

Il a présenté aux regards de la critique et du public plus de1100 œuvres.

Il a présenté ses œuvres dans 15 galeries différentes et 24salons officiels.

Il est représenté dans 18 musées en France et dans 6 muséesinternationaux.

Il a décoré deux églises : Eglise Sainte Bernadette de Digoinet la chapelle de la Coupée à Charnay-les-Mâcons.

Aujourd’hui, l’importance de sa production picturale est trèsdifficile à évaluer.

Mâcon Musée municipal des Beaux-Arts(Saône-et-Loire)

Montbard Musée municipal(Côte d'Or)

Nantes Musée des Beaux-Arts(Loire-Atlantique)

Nevers Musée municipal(Nièvre)

Paulhan Mairie(Hérault)

Etats-Unisd'Amérique Plusieurs musées

Algérie Musée d’Alger

Japon Musée de TokyoMusée de Yokohama

République Musée de Buenos AiresArgentine

Russie Musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg

Digoin Décoration de l'église(Saône-et-Loire)

Charnay-les-Mâcon Grande nativité à la chapelle de la Coupée(Saône-et-Loire)

Louis Charlot devant la pastorale à UchonCollection particulière

Liste des musées où Louis Charlot est représenté :

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