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277 276 Jeumont Electric Maintenance L' EXCELLENCE EN L OIRE -A TLANTIQUE Pour faire simple, tout a commencé avec la création par les frères Brissonneau d’un premier atelier de mécanique à Nantes, en 1841. Ils travaillent alors pour l’industrie sucrière et la construction navale. De leur côté, Étienne Lotz et Paul-Henri Renaud sont les premiers, dans l’Ouest de la France, à fabriquer des locomotives et des machines à vapeur agricoles. En 1903, les frères Brissonneau, à leur tour, fondent un atelier de constructions d’équipements électriques pour la marine et la traction ferroviaire. Sur le marché nantais, la concurrence entre les deux entreprises est vive et inégale : Étienne Lotz et son fils Alphonse quittent leur société en 1863 et entrent au service de ses princi- paux concurrents, les frères Brissonneau. 12 années plus tard naîtra une société au nom bien connue du patrimoine industriel des Nantais : la Société Brissonneau et Lotz Marine (BLM). « Il faudrait un livre complet pour narrer toutes les histoires qui ont conduit à Jeumont Electric Maintenance ». Benoit Leroux, actuel Directeur Général de l’entreprise, sans faire table rase du passé, n’aime rien de moins que de vivre au présent en se projetant vers l’avenir. Mais il est vrai que des éléments de compréhension sont nécessaires pour bien cerner cette entreprise. « Il faut attendre 1975 pour que Brissonneau et Lotz Marine lie son destin, en devenant filiale, à Jeumont-Schneider, un groupe centenaire du Nord, une vieille dame de l’industrie électrique française ». Avec la création de la Société des Ateliers de Rénovation Électrique et Électromécanique, la Sarelem, se dessine le coeur de métier de l’actuelle entre- prise : la rénovation de machines tournantes électriques (moteurs électriques et alternateurs). « Encore un bond dans le temps : Jeumont et sa filiale Sarelem sont successivement rachetées par Framatome (1993), Areva (2001). » En 2006, c’est Altawest qui entre en scène. Basé à Bourg- la-Reine, ce groupe industriel développeur de technolo- gies, est ensemblier, concepteur, constructeur et spécialiste de la maintenance. Également équipementier et prestataire de services pour les marchés de l'énergie et de l’environ- nement, Altawest rachète l’électromécanique de Jeumont Electric et sa filiale nantaise, spécialisée dans la mainte- nance. Afin de simplifier « et homogénéiser surtout » les Discrète, mais pleine d’énergie ! Tant par son métier que par son histoire, Jeumont Electric Maintenance est un élément fort du patrimoine industriel. Basée à Carquefou, l’entreprise est le fruit de longues aventures industrielles françaises. Découverte d’une société de plus d’un quart de siècle dont les racines commencent en 1841, à Nantes.

Jeumont Electric Maintenance

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Jeumont Electric Maintenance

L ' e x c e L L e n c e e n L o i r e - A t L A n t i q u e

Pour faire simple, tout a commencé avec la création par les frères Brissonneau d’un premier atelier de mécanique à Nantes, en 1841. Ils travaillent alors pour l’industrie sucrière et la construction navale. De leur côté, Étienne Lotz et Paul-Henri Renaud sont les premiers, dans l’Ouest de la France, à fabriquer des locomotives et des machines à vapeur agricoles. En 1903, les frères Brissonneau, à leur tour, fondent un atelier de constructions d’équipements électriques pour la marine et la traction ferroviaire. Sur le marché nantais, la concurrence entre les deux entreprises est vive et inégale : Étienne Lotz et son fils Alphonse quittent leur société en 1863 et entrent au service de ses princi-paux concurrents, les frères Brissonneau. 12 années plus tard naîtra une société au nom bien connue du patrimoine industriel des Nantais : la Société Brissonneau et Lotz Marine (BLM).

« Il faudrait un livre complet pour narrer toutes les histoires qui ont conduit à Jeumont Electric Maintenance ». Benoit Leroux, actuel Directeur Général de l’entreprise, sans faire table rase du passé, n’aime rien de moins que de vivre au présent en se projetant vers l’avenir. Mais il est vrai que

des éléments de compréhension sont nécessaires pour bien cerner cette entreprise.

« Il faut attendre 1975 pour que Brissonneau et Lotz Marine lie son destin, en devenant filiale, à Jeumont-Schneider, un groupe centenaire du Nord, une vieille dame de l’industrie électrique française ». Avec la création de la Société des Ateliers de Rénovation Électrique et Électromécanique, la Sarelem, se dessine le coeur de métier de l’actuelle entre-prise : la rénovation de machines tournantes électriques (moteurs électriques et alternateurs). « Encore un bond dans le temps : Jeumont et sa filiale Sarelem sont successivement rachetées par Framatome (1993), Areva (2001). »

En 2006, c’est Altawest qui entre en scène. Basé à Bourg-la-Reine, ce groupe industriel développeur de technolo-gies, est ensemblier, concepteur, constructeur et spécialiste de la maintenance. Également équipementier et prestataire de services pour les marchés de l'énergie et de l’environ-nement, Altawest rachète l’électromécanique de Jeumont Electric et sa filiale nantaise, spécialisée dans la mainte-nance. Afin de simplifier « et homogénéiser surtout » les

Discrète, mais pleine d’énergie !

Tant par son métier que par son histoire, Jeumont Electric Maintenance est un élément fort du patrimoine industriel.

Basée à Carquefou, l’entreprise est le fruit de longues aventures industrielles françaises. Découverte d’une société de

plus d’un quart de siècle dont les racines commencent en 1841, à Nantes.

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dénominations, Sarelem change de nom et devient Jeumont Electric Maintenance, en 2012… « Et nous y voilà ! »

Le bras-service de jeumont electric

Benoît Leroux résume les activités de Jeumont Electric Maintenance en une phrase : « nous effectuons des réparations et la maintenance de moteurs électriques et d’alternateurs, de grosses tailles, c’est-à-dire exclusivement les moteurs haute tension. » Petite leçon de mécanique : un moteur électrique sert à entraîner un équipement « tous les jours, nous sommes en présence de moteurs électriques ». L’alternateur, quant à lui, est l’outil qui sert à fabriquer l’élec-tricité. « Toute l’électricité sur terre est fabriquée par des alternateurs, sauf les panneaux photovoltaïques ! » Même l’éolien ? « Même l’éolien, le thermique, le diesel : tout ! »

Avec un tel spectre d’activités, les marchés de l’entreprise doivent être immenses ? « Oui, en effet ! Mais Jeumont Electric Maintenance s’est spécialisée, pour être très com-pétitive, dans deux grandes divisions ! »

La première : « l’industrie au sens large ». Avec le secteur de l’énergie et « les centrales EDF principalement », la mainte-nance consiste à entretenir les moteurs de centrales ; « nous travaillons pour toutes les activités qui utilisent de gros moteurs, c’est-à-dire l’industrie de process : la sidérurgie, les cimenteries, les papetiers, les raffineries, la chimie, les sucriers. Les sucriers : comme un clin d’oeil au tout premier atelier de 1841… Laminoirs, broyeurs, pompes, compresseurs, moteurs de TGV, tous sont concernés par la technicité développée par Jeumont Electric Maintenance. Les champs d’application sont vastes !

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Le bobinage

« Dans la maintenance, il y a la partie la plus simple : la partie mécanique et l’activité la plus noble, notre coeur de métier : le bobinage ». Une technique essentielle per-mettant de réaliser des pièces de révolution par enrou-lement de cuivre et de matériaux isolants sur un mandrin avant polymérisation. Les techniciens apprécieront ! Benoît Leroux a coutume de simplifier à l’extrême en déclarant que le bobinage, c’est « une recette de pâtissier » à base de cuivre, de ruban isolant et de la résine. Sans en dévoi-ler les tours de main : « c’est de la pâtisserie, car ensuite, tout est polymérisé : cuit si l’on veut ». C’est en effet plus simple à comprendre.

En termes d’organisation, l’atelier est divisé en trois par-ties : la mécanique, le bobinage et l’isolation « car nous produisons des éléments de bobinage qui entrent dans la fabrication des machines (moteurs ou alternateurs) ». Ces éléments neufs sont l’une des raisons pour lesquelles Benoit Leroux n’aime pas le terme de « maintenance, trop restrictif à mon sens ! »

À la visite de l’atelier, on se rend immédiatement compte de l'expertise des collaborateurs. Le bobinage – fabriquer des enroulements pour machines électriques statiques ou tournantes – est l’un des métiers phares de l’entreprise, « c’est, sans doute, celui qui est le plus technique, qui requiert un grand savoir-faire ». Aujourd’hui, les formations tendent à disparaître, c’est pourquoi la transmission des savoirs est primordiale : « il faut une longue pratique pour devenir un bon bobinier ! Chez nous, à Jeumont Electric Maintenance, nous disposons d’une solide équipe et très complémentaire avec les autres métiers d’expertise de l’entreprise ». Il est là, le véritable atout.

« Nous sommes la preuve que l’industrie peut fonctionner en France ! »

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Chiffre d’affaires : Groupe Altawest : 280 millions d’euros de chiffre d’affaires

Jeumont Electric Maintenance : 15 millions d’euros, dont : 6 millions pour la partie hydraulique

et 15 % du chiffre d’affaires réalisés à l’export.Effectif :

Groupe Altawest : 1 200 personnesJeumont Electric Maintenance : 110 personnes

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L’autre grande division de Jeumont Electric Maintenance est une activité de reconstruction, uniquement dédiée aux centrales hydroélectriques. « Les centrales sont gérées par EDF et 19 barrages sur le Rhône sont exploités par la Compagnie Nationale du Rhône, ce sont nos principaux clients. » Lorsque l’on sait qu’il existe 500 centrales hy-drauliques en France et que Jeumont Electric Maintenance intervient sur quasiment chacune d’entre elles, on imagine le potentiel d’activités ! « Oui, mais en France, on est à saturation ; en revanche dans le monde les perspectives sont excellentes ! »

Un redressement productif

Si le marché est porteur, « il faut se battre ! ». Auparavant, il existait des reconstructeurs, « mais désormais, en France, Jeumont Electric Maintenance est tout seul ! » De ce fait, la concurrence provient des constructeurs et de quelques répa-rateurs qui ne disposent plus d'ateliers de réparation, mais qui achètent les composants à l’étranger et réalisent les tra-vaux de montage, reconstruction sur site. Un monde âpre ? « Passionnant plutôt, même si je suis arrivé précisément à un moment où les temps étaient plus difficiles ». Cet ingénieur, titulaire d’un DESS IAE, travaillait déjà au sein du groupe Altawest, lorsqu’il lui a été proposé, en 2012, de redres-ser l’activité nantaise. « La période était charnière, il fallait retrouver une organisation, plus simple, par projets et déve-lopper la polyvalence dans l’atelier ». Car, ici, comme dans de nombreux métiers, il n’existait que peu de passerelles entre les différentes activités. Coordonner, responsabiliser les personnels, développer de nouveaux modes opératoires « comme le travail en binôme, par exemple ». Comme tout redressement, cela n’a pas été sans quelques départs, mais

« nous avons embauché de nouveaux talents désireux de progresser » dans cette entreprise où le turnover est faible.

« Mon principal objectif a été de faire monter en compé-tences notre personnel. Nous disposons de véritables talents, des bobiniers, des mécaniciens qui, jusqu’ici, n’avaient pas eu la possibilité de faire autrement qu’avec les moyens du bord. » Une forte montée en compétences. « En désignant des R.T.I, des Responsables Techniques Industrialisation, nous avons instauré un véritable esprit d’équipe ! » Ceci, pour éviter de concevoir des pièces qui, une fois positionnées sur les machines présentaient des décalages. Chacun dans l’entreprise s’est vraiment impliqué. D’une année 2013, dédiée à la réduction des pertes, aujourd’hui nous sommes, grâce aux efforts de tous, redevenus positifs.

L’organisation a été Totalement revue pour plus d’efficacité. Jeumont Electric Maintenance a 4 services : commercial, technique, projet et production, représentant 88 personnes. 12 collaborateurs sont sur les chantiers et 10 salariés assurent les fonctions support : Finances, RH, Qualité et Direction Générale.

Cette période était nécessaire pour permettre à l’entreprise d’évoluer et de conquérir sa position de leader sur la plupart de ses marchés. Les commandes obtenues, tant en France qu’à l’international, en sont les meilleurs indicateurs. « Le jeu en valait la chandelle ! »

Car, sans verser dans les « toujours ou jamais », Benoît Leroux reste persuadé « qu’il y aura longtemps besoin d’acteurs tels que Jeumont Electric Maintenance ; il faut donc rester dans l’excellence ! »

Et d’ailleurs, quelle pourrait être la définition de Benoit Leroux de l’excellence ? « Inlassablement, travailler la compé-titivité, être réactifs et toujours avoir l’agilité nécessaire d’aller conquérir nos marchés ! »

Entreprise à taille humaine, partenaire industriel réputé, Jeumont Electric Maintenance a toutes les cartes en mains. « Nous sommes tout à la fois impliqués, pertinents aujourd’hui et prêts pour demain ! »

« Un de nos métiers-clefs : les bobiniers (qui bobinent des bobines…). Un savoir-faire unique ! »

« Il y aura toujours besoin d’acteurs tels que Jeumont Electric Maintenance »