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JEUNESSE MILITANTE MARS-AVRIL 2015 * WWW.YCL-LJC.CA * [email protected] Suite Page 3 Communiqué du Comité central exécutif de la YCL - LJC En février, la Ligue de la jeunesse communiste du Canada, exprime sa solidarité avec ceux qui, dans les rues, demandent une enquête au sujet des femmes autochtones assassinées et disparues. La campagne «#ShutDownCanada» tout comme la journée d’action annuelle du 14 février rappellent que des actions doivent être prises immédiatement pour mettre fin à l’oppression des peuples autochtones. Au Canada, la colonisation et la révolution industrielle se sont développées aux dépens des Premières Nations. Leur résistance au joug colonial a été brutalement réprimée et une politique génocidaire poursuivie jusqu’à nos jours a été établie par l’État. Des nations entières ont été décimées, les peuples autochtones ayant été infectés de maladies mortelles, ce qui les a forcé à habiter des réserves délabrées où leurs enfants leur ont été arrachés pour être envoyés dans des «pensionnats de réforme» avec pour but avoué de les acculturer. La crise est toujours en cours, particulièrement chez les jeunes autochtones. Les taux de suicide chez les jeunes des Premières Nations s’élèvent à 5 ou 7 fois supérieur à la moyenne canadienne. La mortalité infantile y est 1,5 fois plus élevée et les jeunes autochtones ont plus de chance de finir en prison que d’entrer à l’université. Les peuples autochtones au Canada ne peuvent se prévaloir de leurs droits fondamentaux, de leur droit à l’égalité et de leur droit à l’autodétermination. Nous considérons que l’approche de l’État canadien et de sa classe dirigeante s’inscrit dans une tradition de politique génocidaire. Cette oppression nationale couplée à l’oppression des femmes crée des conditions invivables pour les femmes autochtones. Un exemple des plus sordide est le nombre sans cesse croissant des femmes autochtones assassinées et disparues. Depuis 1980, elles sont plus de 1000 à avoir été assassinées et plus d’une centaine sont disparues dans des conditions suspectes selon la Gendramerie royale du Canada. Les Premières Nations et particulièrement l’Association des femmes autochtones du Canada ne cessent de réclamer une enquête fédérale au sujet de cette violence systémique depuis plusieurs années. L’an dernier, la Commission inter-américaine des Droits de l’Homme et le Coontrôleur général du Canada ont aussi demandé à l’État canadien de réagir devant les violences à cet égard. Depuis 1991, des mobilisations ont lieu le 14 février. Malgré ces pressions, le gouvernement conservateur a continuellement refusé d’ouvrir une enquête à ce sujet. Au contraire, il a ajouté de l’huile sur le feu en éliminant le financement du projet de base de données proposé par «Soeurs d’Esprit», une initiative autochtone destinée à soutenir ces femmes et leurs familles. Harper a continuellement nié les causes profondes du sexisme et du racisme. Lors d’une conférence internationale, il a déclaré que le Canada n’a «aucune histoire coloniale». L’an dernier, il a dit que les meurtres de femmes autochtones devraient être considérés comme crimes et non comme un «phénomène sociologique». Ceci reflète la politique intransigeante de criminalisation des populations les plus vulnérables au Canada par les conservateurs. Au même moment, le gouvernement se dédouane de toute responsabilité puisqu’il nie que ces crimes soient enracinés dans les conditions matérielles déplorables qui sont le lot quotidien des populations autochtones. Ainsi, le gouvernement a quartier libre pour pousser plus loin leur dépossession et leur aliénation au grand bonheur des capitalistes canadiens. Cette année, un important appel à la mobilisation a été lancé le 13 février dernier. Sous le mot d’ordre «#ShutDownCanada», les militants ont demandé l’ouverture d’une enquête tout en liant la problématique de la souveraineté des Premières nations à celle de la destruction de l’environnement par le système capitaliste. Les monopoles pétroliers et gaziers exercent un contrôle démesuré sur les gouvernements provinciaux et fédéral, ce qui leur permet de détruire l’environnement, d’empoisonner des communautés locales et menacer la planète entière à cause de changements climatiques irréversibles et ce, plus ou moins librement. Les communautés autochtones sont les premières touchées au Canada, menant à ce que l’on pourrait qualifier de «racisme environnemental» et à des processus de consultation avec l’industrie et le gouvernement qui n’ont rien à voir avec une entente et encore mois avec le droit à l’autodétermination. Aujourd’hui, les peuples autochtones sont plus unis et revendicateurs dans leurs luttes. La YCL - LJC Canada est solidaire des luttes des femmes autochtones du Canada qui luttent pour mettre un terme à cette violence. Il est temps que l’État canadien et les entreprises payent leur dû pour les terres volées et la justice bafouée. Nous exigeons un règlement rapide et juste pour toutes les revendications territoriales des Premières Nations ainsi que des actions d’urgence pour améliorer les conditions de vie, l’emploi, la santé et le logement pour les peuples autochtones. Nous exigeons la fin immédiate de toute pratique de «fragmentation», l’annulation de l’inversion du flux de pétrole de l’oléoduc 9, la fin du projet des oléoducs Northern Gateway, Energy East, Kinder Morgan ainsi que de toutes les autres atteintes patronales destinées à jouer à la roulette russe pour gagner des profits. Nous soutenons aussi les revendications du Parti Communiste du Canada en faveur d’une relation d’égalité et de justice entre les nations qui le composent à travers une nouvelle constitution démocratique basée sur un partenariat égal et volontaire entre les Premières Nations, le Québec, l’Acadie et le reste du Canada. Nous demandons la reconnaissance de leurs droits nationaux et du droit à l’auto-détermination incluant le droit à la séparation. Nous estimons que la solidarité et le soutien aux luttes des peuples Autochtones et à leur auto-détermination constitue une partie essentielle de toute tentative de constituer un meilleur Canada et un futur socialiste. Justice pour les femmes autochtones assassinées et disparues Mettons-fin au racisme et à la destruction environnementale du gouvernement Harper * * 1

Jeunesse Militante Mars-Avril 2015

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Jeunesse Militante est un magazine écrit et monté bénévolement par des jeunes socialistes québécois. Il est publié au Québec par la Ligue de la jeunesse communiste (YCL-LJC) depuis les années 70. Il est actuellement publié en collaboration avec le Journal Clarté, journal du Parti communiste du Québec. Au niveau canadien, la YCL-LJC publie Rebel Youth. www.ycl-ljc.ca

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  • JEUNESSE MILITANTE MARS-AVRIL 2015 * WWW.YCL-LJC.CA * [email protected]

    Suite Page 3

    Communiqu du Comit central excutif de la YCL - LJC

    En fvrier, la Ligue de la jeunesse communiste du Canada, exprime sa solidarit avec ceux qui, dans les rues, demandent une enqute au sujet des femmes autochtones assassines et disparues. La campagne # S h u t D o w n C a n a d a tout comme la journe daction annuelle du 14 fvrier rappellent que des actions doivent tre prises immdiatement pour mettre fin loppression des peuples autochtones.

    Au Canada, la colonisation et la rvolution industrielle se sont dveloppes aux dpens des Premires Nations. Leur rsistance au joug colonial a t brutalement rprime et une politique gnocidaire poursuivie jusqu nos jours a t tablie par ltat. Des nations entires ont t dcimes, les peuples autochtones ayant t infects de maladies mortelles, ce qui les a forc habiter des rserves dlabres o leurs enfants leur ont t arrachs pour tre envoys dans des pensionnats de rforme avec pour but avou de les acculturer.

    La crise est toujours en cours, particulirement chez les jeunes autochtones. Les taux de suicide chez les jeunes des Premires Nations slvent 5 ou 7 fois suprieur la moyenne canadienne. La mortalit

    infantile y est 1,5 fois plus leve et les jeunes autochtones ont plus de chance de finir en prison que dentrer luniversit. Les peuples autochtones au Canada ne peuvent se prvaloir de leurs droits fondamentaux, de leur droit lgalit et de leur droit lautodtermination. Nous considrons que lapproche de ltat canadien et de sa classe dirigeante sinscrit dans une tradition de politique gnocidaire.

    Cette oppression nationale couple loppression des femmes cre des conditions invivables pour les femmes autochtones. Un exemple des plus sordide est le nombre sans cesse croissant des femmes autochtones assassines et disparues. Depuis 1980, elles sont plus de 1000 avoir t assassines et plus dune centaine sont disparues dans des conditions suspectes selon la Gendramerie royale du Canada.

    Les Premires Nations et particulirement lAssociation des femmes autochtones du Canada ne cessent de rclamer une enqute fdrale au sujet de cette violence systmique depuis plusieurs annes. Lan dernier, la Commission inter-amricaine des Droits de lHomme et le Coontrleur gnral du Canada ont aussi demand ltat canadien de ragir devant les violences cet gard. Depuis 1991, des mobilisations ont lieu le 14 fvrier.

    Malgr ces pressions, le gouvernement conservateur a continuellement refus douvrir une enqute ce sujet. Au contraire, il a ajout de lhuile sur le feu en liminant le financement du projet de base de donnes propos par Soeurs dEsprit, une initiative autochtone destine soutenir ces femmes et leurs familles.

    Harper a continuellement ni les causes profondes du sexisme et du racisme. Lors dune confrence internationale, il a dclar que le Canada na aucune histoire coloniale. Lan dernier, il a dit que les meurtres de femmes autochtones devraient tre considrs comme crimes et non comme un phnomne sociologique. Ceci reflte la politique intransigeante de criminalisation des populations les plus vulnrables au Canada par les conservateurs. Au mme moment, le gouvernement se ddouane de toute responsabilit puisquil nie que ces crimes soient enracins dans les conditions matrielles dplorables qui sont le lot quotidien des populations autochtones. Ainsi, le gouvernement a quartier libre pour pousser plus loin leur dpossession et leur alination au grand bonheur des capitalistes canadiens.

    Cette anne, un important appel la mobilisation a t lanc le 13 fvrier dernier. Sous le mot dordre

    # S h u t D o w n C a n a d a , les militants ont demand louverture dune enqute tout en liant la problmatique de la souverainet des Premires nations celle de la destruction de lenvironnement par le systme capitaliste. Les monopoles ptroliers et gaziers exercent un contrle dmesur sur les gouvernements provinciaux et fdral, ce qui leur permet de dtruire lenvironnement, dempoisonner des communauts locales et menacer la plante entire cause de changements climatiques irrversibles et ce, plus ou moins librement. Les communauts autochtones sont les premires touches au Canada, menant ce que lon pourrait qualifier de racisme environnemental et des processus de consultation avec lindustrie et le gouvernement qui nont rien voir avec une entente et encore mois avec le droit lautodtermination.

    Aujourdhui, les peuples autochtones sont plus unis et revendicateurs dans leurs luttes. La YCL - LJC Canada est solidaire des luttes des femmes autochtones du Canada qui luttent pour mettre un terme cette violence. Il est temps que ltat canadien et les entreprises payent leur d pour les terres voles et la justice bafoue. Nous exigeons un rglement

    rapide et juste pour toutes les revendications territoriales des Premires Nations ainsi que des actions durgence pour amliorer les conditions de vie, lemploi, la sant et le logement pour les peuples autochtones. Nous exigeons la fin immdiate de toute pratique de fragmentation, lannulation de linversion du flux de ptrole de loloduc 9, la fin du projet des oloducs Northern Gateway, Energy East, Kinder Morgan ainsi que de toutes les autres atteintes patronales destines jouer la roulette russe pour gagner des profits.

    Nous soutenons aussi les revendications du Parti Communiste du Canada en faveur dune relation dgalit et de justice entre les nations qui le composent travers une nouvelle constitution dmocratique base sur un partenariat gal et volontaire entre les Premires Nations, le Qubec, lAcadie et le reste du Canada. Nous demandons la reconnaissance de leurs droits nationaux et du droit lauto-dtermination incluant le droit la sparation. Nous estimons que la solidarit et le soutien aux luttes des peuples Autochtones et leur auto-dtermination constitue une partie essentielle de toute tentative de constituer un meilleur Canada et un futur socialiste.

    Justice pour les femmes autochtones assassines et disparues

    Mettons-fin au racisme et la destruction environnementale du gouvernement Harper

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    Quest-ce que laustrit?

    Lorsque lon parle daust-rit, de quoi parlons-nous au juste? On parle dun tat qui procde une rduction de ses dpenses, en ciblant certaines dentre elles en particulier, principalement les dpenses lies aux ser-vices publics et aux mesures sociales. Laustrit fait par-tie dun ensemble doutils utiliss par lidologie no-librale pour transformer durablement le rle de ltat. Dun tat au service du bien commun un tat au service

    sures daustrit sur les femmes en Europe

    Bien que le contexte y soit diffrent du Qubec, il est intressant de sattarder aux consquences que les me-sures daustrit ont eues dans plusieurs pays dEu-rope. Il apparait que le type de services coups ressemble trangement aux coupures qui se droulent prsente-ment au Qubec.

    En Grce, 250 000 places pour les personnes en situa-tion de handicap ont t

    que 75 % des travailleuses.eurs de la fonction publique sont des femmes (Front com-mun). Que ce soit au sein des groupes communautaires, o une majorit de femmes uvrent, qui voient la portion de leur financement tatique diminuer de faon drastique (voire disparatre) en mme temps quelles doivent sorga-niser avec une hausse de la demande de services assu-rer pour les personnes vuln-rables et alors que la dfense de droits est plus que jamais indispensable. Que ce soit le phnomne grandissant de

    moyen des hommes et des femmes sortant de luniver-sit est respectivement de 67 400 $ pour les hommes et de 48 400 $ pour les femmes (un cart de 19 000 $), selon une tude de Statistiques Canada. Si nous poursuivons lexamen des carts salariaux en comparant les revenus des femmes ayant un baccalau-rat avec les hommes avec un diplme dtudes secon-daires, nous voyons que sur une priode de vingt ans, les femmes avec un baccalaurat gagnent en moyenne un peu moins que les hommes peu scolariss. Cette situation est plus marque pour les femmes de minorit visible avec un diplme universitaire (41 258 $) versus les hommes blancs sans diplme (42 521 $). Le march de lemploi confine encore les femmes des minorits visibles dans des emplois strotyps et ce, peu importe leur niveau et domaine de formation. Cette ralit a un impact sur leurs revenus demploi Alors que les femmes blanches sans diplme gagnent 10 855 $ de moins que les hommes blancs nayant pas de di-plme et que les femmes de minorit visible en gagnent 16 273 $ de moins. (Ruth Rose).Laustrit sinscrit galement dans un modle de dvelop-pement conomique bas sur lexploitation des ressources naturelles, comme nous le voyons sur la Cte Nord. Ce type de dveloppement nest pas sans consquence, pour lenvironnement, bien sr, mais aussi pour les com-munauts qui vivent sur ces territoires, les peuples au-tochtones et les femmes en particulier. Sur la Cte Nord, cette politique de dveloppe renforce la division sexuelle du travail. Pendant que les politiques de dveloppement soutiennent lindustrie minire les femmes perdent leurs em-plois dans le secteur public.

    culins et nombreuses sont les femmes qui doivent assumer seules la prise en charge de la famille et des tches domes-tiques en labsence de leur mari parti travailler dans des rgions ressources.

    Par ailleurs, le type demplois associs ce modle de dveloppement fait crotre le nombre dhommes non-autochtones sur le territoire, ce qui augmente le risque de violence et de prostitution pour les femmes autochtones qui vivent prs des chantiers (Catherine Lvesque, 2014 et Aurlie Arnaud, 2012). Laugmentation des agres-sions sexuelles se fait aussi remarquer sur la Cte Nord. Selon Catherine Lvesque, le nombre de plaintes formelles est pass de 67 en 2011-2012 81 en 2012-2013 et 102 de 2013-2014.

    Ces exemples ne sont que la pointe de liceberg. Les consquences seront nom-breuses sur les femmes et affecteront de manire plus brutale encore les femmes qui vivent des situations de plus grande prcarit.

    En action contre les me-sures daustrit

    Devant la violence de ces mesures daustrit, la mobili-sation et la solidarit dans les luttes mener est ncessaire pour opposer une rsistance ces politiques qui vont lencontre de notre vision f-ministe de socit. Il importe que les mouvements allis adoptent une analyse fmi-niste des ingalits. Cest ce quoi nous travaillons avec dautres travers les actions autour du 8 mars, travers notre limplication au sein des mobilisations organises par la Coalition oppose la tari-fication et la privatisation des services publics et la Coalition Refusons laustrit.

    Avec le processus dduca-tion populaire qui donnera vie aux actions de la Marche mondiale des femmes en 2015, nous btissons nos rsistances et dveloppons nos alternatives. Organisons notre riposte !

    www.ffq.qc.ca

    de lentreprise prive. Pour oprer cette transformation, les tats utilisent laustrit, mais aussi la drglementa-tion des marchs, la privati-sation des services publics et les coupes dans le filet social pour ne nommer que quelques exemples que nous avons pu observer dans les dernires annes.

    Laustrit est rvlatrice dune idologie qui vise la dstructuration des secteurs de ltat qui fonctionnent en dehors de la logique de mar-ch (ducation, soins de sant et services sociaux, etc.). Le changement vis par les me-sures daustrit consiste rduire les dpenses de ltat en dlaissant ces secteurs, en privatisant les services publics et en encourageant le dveloppement conomique par le soutien aux entreprises plutt que par la redistribution des richesses. Alors que laustrit est prsente par le gouvernement comme une stratgie pour revenir lquilibre budgtaire, nous affirmons plutt que laustrit participe activement au d-sengagement de ltat envers ses responsabilits sociales et ce, de faon permanente.

    Consquences des me-

    abolies laissant les familles (et trs majoritairement des femmes) avec la prise en charge complte de per-sonnes ayant besoin de soins (Capucine Larzillire et Lis-beth Sal). En Grce, au Por-tugal, en Rpublique Tchque et en Italie, on a ferm des places dans les garderies. Dans les Pays-Bas et au Royaume-Uni, on a augment les frais de garde. En France, en Grce, en Roumanie et au Portugal, on a ferm des hpitaux et des centres de naissance. Au Royaume Uni, entre 2010 et 2015, 461 500 emplois occups par des femmes dans le secteur pu-blic ont t abolis (Lethbridge, Jane). Les reculs en matire de travail se sont fait sentir de manire douloureuse chez les mres et particulirement les mres la tte de famille monoparentales (Stephanie Seguino).

    Quels liens pouvons-nous faire avec le contexte au Qubec ?

    Les inquitudes sont vives chez les femmes au Qubec. Que ce soit pour celles qui restent en poste au sein de la fonction publique et qui appr-hendent laugmentation de la charge de travail. Rappelons

    la prcarisation de lemploi; travail temps partiel, for-fait, faux travail autonome, ou augmentation de travail sur appel ou en agence de placement, qui touche bien plus les femmes (Ruth Rose).Lapplication de mesures daustrit rend aussi visible les carts entre les femmes elles-mmes. La modulation des tarifs de services de garde risque de rendre le recours aux aides familiales plus intressant pour les familles aises en raison des avantages fiscaux. Les aides familiales au Qubec reprsentent 25 000 femmes, majoritairement immigrantes, qui travaillent dans des r-sidences prives et dans des conditions trs prcaires (Fdration des travailleurs et travailleuses du Qubec). Ces femmes, dont le statut dimmigration est condition-nel, travaillent gnralement un salaire minimum trs bas et leurs protections sociales sont quasi inexistantes.

    Les mesures daustrit ont aussi un effet diffrent sur les femmes puisquelles sins-crivent dans un contexte o le march du travail cre des ingalits systmiques pour les femmes et les femmes de couleur. Le salaire annuel

    Billet de la Fdration des femmes du Qubec sur laustrit :

    Mesures daustrit : sur le dos des femmes et des plus dmuni.es?

    L e s a -laire des f e m m e s a t t e i n t seulement 61 % de celui des hommes ( C a t h e -r ine L-v e s q u e , 2012) sur l a C t e Nord. Les e m p l o i s crs sont essentiel-l e m e n t des em-plois mas-

  • Sexisme Chmage Salaires de misre Destruction environnementale Guerre

    www.ycl-ljc.caLe CAPITALISME cest :

    Crise du logement Contrle des corporationsRacismE Privatisation ducation innaccessible

    des jeunes

    et Occupations HomophobiE

    Transphobie MilitarismE Criminalisation

    fausse dmocratie

    * *3

    Comit Jeunesse Militante

    Lance en 2005, Surs par lesprit est une initiative de lAssociation des femmes autochtones du Canada (AFAC) conue et dirige

    par des femmes autoch-tones dont lobjectif est de faire de la recherche et de la sensibilisation relatives aux taux alarmants de vio-lence envers les femmes et les filles autochtones au

    Canada. Cest cette initiative qui a permis de documenter la disparition ou lassassinat de centaine de femmes et filles autochtones au Canada. En 2014, on comptait 1186 de ces femmes.

    Les femmes autochtones font face la violence de manire disproportionne. Sur elles se combinent la fois le racisme, le colonialisme et le sexisme. Selon une tude de Maryanne Pearce, 24,8 % des femmes disparues ou tues sont au-tochtones, alors quelles ne reprsentent que 2 % de lensemble de la population du Canada . Dj, il y a 16 ans, on soulevait le pro-blme de la violence. Selon lEnqute gnrale sociale de 1999, au Canada, 25 % des femmes autochtones ont t agresses physiquement, sexuellement ou ont t vic-times de violence psycholo-gique ou dexploitation finan-cire de la part dun conjoint ou dun ex-conjoint au cours des cinq annes prcdant cette tude , contre 7 % des femmes non-autochtones.

    Cette situation se combine lindiffrence et aux prjugs des autorits, en particulier de la Police. Dans larticle Femmes autochtones dispa-rues de la revue Babord! parue en avril 2014, on crit :

    La police nenqute pas, ou peu. Les disparues sont pr-sumes avoir un style de vie risque. Les mdias nen parlent pas. Kristen Gilchrist, une des cofondatrices de Families of Sisters in Spirit, constate dans une recherche que les femmes autochtones ont 27 fois moins de temps de couverture nationale quune femme non autochtone en cas de disparition.

    Par exemple, au Qubec, il faut vivre en ermite pour ne pas avoir entendu parler de Natasha Cournoyer, Diane Grgoire ou Julie Surprenant. Mais Tiffany Morrison? Quand ses restes ont t retrouvs au pied du pont Mercier, en 2010, rares sont les mdias qui ont rapport la nouvelle. La jeune mre de Kahnawake a t assassine dans lindif-

    frence gnrale, comme des centaines dautres femmes autochtones avant elle, dun bout lautre du pays. Portrait dune tragdie silencieuse.

    Depuis 2012, lAssemble des Premires Nations, dautres organisations autochtones, des premiers ministres pro-vinciaux et territoriaux, les commissions provinciales et territoriale des droits de la personne, Human Rights Watch et un rapporteur sp-cial de lONU rclament une commission denqute natio-nale sur la question. Harper refuse toujours une telle commission et a ignor tous ces appels.

    En rponse, en 2010, le gouvernement conservateur coupe plutt le financement de lAFAC et sen remet la Gendarmerie royale du Canada pour rgler la situa-tion. Pourtant, les rapports montrent clairement que la police est plutt du ct du problme que de la solution.

    Sisters in Spirit

    www.ycl-ljc.ca

    Contre

    le Cap

    italism

    e

    YCL-ljc en action

    Campagne Unis dans la lutte

    En fvrier, la YCL-LJC lan-ait officiellement sa cam-pagne pancanadienne de recrutement et daction qui durera jusquen avril 2015. Depuis notre congrs au prin-temps dernier, le gouverne-ment Conservateurs a lanc le Canada dans un autre guerre imprialiste en Irak, et attaque nos droits dmocratiques et

    nos liberts civiles au nom de la Guerre contre le ter-rorisme avec le projet de loi C-51 dans une rhtorique de peur et dislamophobie. Pen-dant ce temps, nous payons encore pour la crise cono-mique alors que les grandes entreprises enregistrent des profits record. Lanne 2015 a dbut avec lannonce de pertes de dizaines de milliers demplois dans le secteur de la vente au dtail, ce qui affectera de nombreux jeunes travailleurs et travailleuses. Le chmage chez les jeunes continue de monter en flche. Lenvironnement continue tre saccag. Le Canada continue toujours de miser sur lconomie du ptrole avec les sables bitumineux et les nombreux projets de pipeline.De plus en plus de jeunes se rveillent au fait que si nous ne nous organisons pas aujourdhui pour chan-

    ger notre socit de ma-nire fondamentale, il ny aura pas davenir pour nous. Cest dans cet esprit que nous organisons cette campagne sur le thme Unis dans la lutte! pour nous concentrer sur le recrutement et la visibilit de la Ligue. Autocollants, affiches, macarons et pamphlets ont t distribus travers le Canada.

    Autres actions

    Voici quelques unes des ac-tions de la YCL-LJC dans les derniers mois :

    Nous avons envoy un repr-sentant au congrs des jeunes communistes grecs, le KNE, Athnes.

    Nous avons publi une dition spciale fministe de Rebel Youth, notre magazine panca-nadien, la fin de fvrier.

    Le bulletin de fvrier de la Commission e u r o p e n n e e t nord-amricaine de la Fdration de mondiale de la Jeu-nesse dmocratique (FMJD) t pro-duit par la YCL-LJC Canada pour illustrer nos camarades au niveau international les luttes en cours chez nous.

    En Colombie-Bri-tannique, la YCL a men une srie dac-tions locales pour la campagne Raise de minimum wage now (Augmentons le salaire minimum maintenant).

    Notre site internet pris un nouveau look : allez le visiter www.ycl-ljc.ca

  • Marianne Breton Fontaine

    Il ne passe pas une journe sans que la vie me rappelle la ncessit du fminisme, quoiquen dise la campagne surral is te de Women against feminism, une ini-tiative amricaine o des femmes publient des photos delles-mmes expliquant pourquoi le fminisme est inutile pour elles. Je nai pas besoin du fminisme, car si je porte un haut comme celui-ci, cest pour que tu regardes dit lune dentres-elles. Je nai pas besoin de fmi-nisme car jaime cuisiner pour mon petit copain dit une autre. Cest drle, parce que moi, ces arguments, ils me convainquent de la ncessit de continuer la lutte...

    Ce matin, ce rappel quo-tidien sest fait lorsque jai appris que le gouvernement Couillard coupera dans le programme Chapeau les filles!, programme qui fai-sait la promotion des tudes pour les femmes dans des secteurs encore rservs aux hommes, tel que les sciences et lingnierie. Pourtant, cette coupe ne fera conomiser que de minuscules miettes au trsor public. Cerise sur le sundae, un peu plus tt la veille, ce mme gouverne-ment annonait quil volerait au secours de Bombardier si la compagnie le demandait, car la compagnie connat en ce moment quelques baisses de profits. Y en a-t-il encore qui doute que ltat soit au service dune classe bien prcise ?

    Cette coupe budgtaire ne fait que sajouter une longue liste dattaques; Les CPE, les services de sant, ldu-cation, les organismes com-munautaires, etc. et mme le programme galit pour dcider (programme pour la participation des femmes la vie politique) y ont pass. Les coupes dans ces organismes auront des impacts dispropor-tionns sur les femmes.

    Cest le genre danalyse que le Conseil du statut de la femme peut faire lorsquil se penche sur les politiques publiques. Mais cet orga-nisme est lui aussi pass la trononneuse de laustrit. Il a vu son budget largement amput et se voit maintenant forc de fermer ces quelques bureaux en rgion. Comme le soulignait le Rseau des Tables rgionales de groupes de femmes dans un communi-qu : Il semble que lobses-sion de ce gouvernement pour imposer tout prix son programme daustrit ne connait aucune limite, parti-culirement dans son achar-nement sattaquer aux droits des femmes. Ce gouverne-ment ne respecte ni le droit des femmes lgalit pour toutes, ni sa propre politique qui loblige tenir compte des impacts sur les femmes des mesures budgtaires quil met de lavant, ni les rgions dont il est en train de saccager le tissu organisationnel. Un organisme comme le Conseil du statut de la femme ne peut que mettre des btons dans les roues lagenda daust-rit. Pire, il aide formuler des

    revendications. Du point de vue de Couillard ces femmes, comme toutes les femmes organises, ne sont que des voix faire taire.

    Depuis les 15 dernires annes, les femmes sappauvrissent. Les reg roupements de femmes le voient dans les dtails du quotidien. De plus en plus de tra-vailleuses ont recours laide alimentaire. Faut-il rpter encore

    Spnard considrait le rap-port de la FFQ comme tant alarmiste. Pour lui, lgalit tait chose acquise et On ne peut pas faire beaucoup plus que a, ni faire juste des lois pour les femmes. Sans gne, il sadressait la prsidente de la FFQ, Mme. Alexa Conradi, pour lui expliquer quil avait tout fait pour impliquer les femmes en politiques, mais quelles ne participaient pas malgr ses bons efforts. Lhomme terminait son intervention en dplorant lanalyse de la FFQ sur la hausse des agressions sexuelles dans le contexte du dveloppement dans le Nord du Qubec. On narrtera pas les ressources naturelles et lextraction du minerai de fer, de cuivre, ou lor, parce quil y a plus dagressions sexuelles dans ce coin-l!. Pour lui, il fallait simplement envoys plus de policier si le problme existait vrita-blement.

    Rpondre M. Spnard serait rpter encore et encore les bases 101 du fminisme. Mais rpter ne suffit pas, car encore faut-il avoir une tribune. Encore faut-il que le pouvoir politique ragisse aux revendications et aux discours fministes. Encore faudrait-il que nous ayons accs au pouvoir.

    Je me rappelle en 2012 com-ment le bouillonnement social de la grve tudiante avait permis des revendications et des discours fministes de refaire surface. Je me rappelle comment ce mouve-ment avait permis dimpliquer des femmes qui ne lavaient pas fait avant, des femmes magnifiques dans leur diver-sit. Je me rappelle les Pink Blocs . Je me rappelle les occupations de mamans. Je rve au printemps et je me rpte que la pense fmi-niste se ralise dans laction militante.

    Petit rappel

    et encore que les femmes ne gagnent pas travail gal un salaire gal encore aujourdhui? Faut-il rpter que les emplois prcaires et temps partiel sont encore majoritairement occups par des femmes ? Faut-il rpter encore que les enfants et les tches domestiques sont dans une proportion dme-sure sous la responsabilit des femmes ? Des lments factuels connus qui pour-tant doivent sans cesse tre rpts.

    Mme nos chers dputs, qui sont pourtant supposs avoir une certaine formation gn-rale, ne semblent pas tous capables dintgrer ces no-tions de base sur le caractre sexiste de notre socit. Tout rcemment, la Fdration des Femmes du Qubec (FFQ) dposait en commission par-lementaire son mmoire sur les impacts du projet de loi 28 concernant la mise en uvre des mesures austritaires. Le dput caquiste Andr

    Calendrier des vnements

    Depuis son entre au pou-voir, le Parti Libral se per-met de mettre la hache dans les services publics afin dat-teindre le dficit zro tout prix au nom de la rigueur. coups de compressions, de hausses, de rformes et dattaques aux droits syn-dicaux, le gouvernement a dj bien entam son projet de dmantlement des ser-vices publics.

    Montrons lui que cela a assez dur. Le 2 avril prochain, rap-pelons nos lites politiques et conomiques que les ser-vices publics tels que nous les connaissons aujourdhui ont t acquis par plusieurs annes de luttes pour une vritable justice sociale. Ja-mais nous ne les sacrifierons au profit des banques et des grandes entreprises!

    LASS invite lensemble de la population, tudiants

    et tudiantes, travailleurs et travailleuses, familles, prendre la rue et manifes-ter le jeudi le 2 avril 13h au Square Victoria (Mtro Square Victoria).

    Face aux politiques rgres-sives du gouvernement, ripostons! Revendiquons un budget plus juste et gali-taire!

    servicespublics.org#manif2avril

    Grande manifestation nationale : contre un autre budget daustrit!

    * *4

    8 MARS : MANIFESTATION POUR LA JOURNE INTERNATIONALE DES FEMMES 13h00 la Place Norman-Bethune

    DU 8 AU 17 MARS 2015 : SEMAINE CONTRE LAPARTHEID ISRALIEN

    14 MARS : JOURNE DACTION CONTRE LA LOI C-51Marche 14h00 au mtro JarryDautres actions sont prvues.

    15 MARS : JOURNE INTERNATIONAL CONTRE LA BRUTALIT POLICIRE

    LE 21 MARS LANONS LE PRINTEMPS! : MANIFESTATION POPULAIRE CONTRE LAUSTRIT ET LCONOMIE DU PTROLE Tous les samedis 14h00, Place milie-Gamelin

    26 MARS : CIN-PCQ18h30 au Centre culturel Simon Bolivar

    2 AVRIL : MANIFESTATION NATIONALE DE LASS CONTRE LAUSTRIT13h00 au Square Victoria