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24 // REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JANVIER 2013 - N°448 Dans le cadre des JIB, la Société française de biologie clinique (SFBC) et la Société française de médecine d’urgence (SFMU) ont remis le premier Prix Thermo Fisher Scientific (10 000 €). Il sera décerné chaque année au travail d’une équipe hospitalière clinicien- biologiste. Le jury a étudié 12 dossiers reçus de nos hôpitaux, abordant toutes sortes de prises en charge clinicobiologiques. Il a retenu le projet d’une équipe du CHU de Strasbourg, les Drs Sébastien Harscoat (Urgences médico-chirurgicales adultes) et Erwan Pencreac’h (Laboratoire de bio- chimie et biologie moléculaire) : Valeur prédictive d’événement grave du taux de copeptine après un malaise syncopal. Le projet vise à évaluer la valeur pronos- tique à 90 jours de la copeptine chez des patients admis pour malaise avec perte de connaissance brève de type syncopal, motif fréquent d’arrivée aux urgences (1 à 3 % des admissions). Compte tenu de la morbi-mortalité cardiovasculaire, l’hospi- talisation pour bilan est souvent la règle, au prix d’une rentabilité diagnostique discutable avec un coût pour la société. L’évaluation reste difficile de ces patients à risque d’aggravation secondaire. De ce fait, un tri efficient est nécessaire, combi- nant clinique et diagnostic. Le recours à un biomarqueur pertinent, à forte valeur prédictive, peut aider à une meilleure stratification de ces patients : la copeptine semble intéressante dans ce contexte. Ce glycopeptide de 39 acides aminés comporte en C-terminal une partie pré- curseur de l’arginine-vasopressine (AVP), c’est un marqueur stable sensible de l’AVP circulante. Marqueur de stress endogène, il augmente aux premiers symptômes d’infarctus (IDM) puis décroît régulière- ment, marqueur d’exclusion d’IDM quand malgré la douleur thoracique l’ECG n’est pas contributif 1 . Le test Thermo Scientific BRAHMS Copeptin Immunoassay dose la copep- tine circulante. J.-M. M. Information : www.thermoscientific.com/brahms 1. Copeptine, un marqueur d’exclusion de l’IDM. Rev Fr Lab 2012;445:21. JIB 2012 : un prix pour la copeptine Suboxone ® (Laboratoire RB Phar- maceuticals), association de bu- prénorphine et de naloxone, est un traitement de l’addiction aux opiacés, actif dès le début du traitement, maniable avec possi- bilité de posologies adaptées ou de prises alternées. Ce peut être une alternative à la méthadone. Cette option, une première en France, a déjà une longue expérience depuis son lancement en 2002 aux États-Unis d’Amérique et en 2007 en Europe. RB Pharmaceuticals (groupe Reckitt Benckiser) a développé dès 1966 la buprénorphine, une référence dans le sevrage. Suboxone ® est un traitement substitutif de la pharmacodépendance aux opia- cés associé à une prise en charge glo- bale médico-psycho-sociale. Il agit par voie sublinguale, accessible dès l’âge de 15 ans. La buprénorphine est un agoniste des récepteurs aux opiacés de type μ (mu) et κ (kappa), la naloxone des récepteurs μ. On utilise la buprénorphine en France dans le traitement substitutif aux opiacés (TSO) depuis 1996. Son affinité pour les récepteurs opioïdes, sa longue demi-vie permettent de réduire de façon prolongée le besoin de drogue du sujet dépendant et d’atténuer le syndrome de sevrage et le craving (besoin aigu de drogue). L’addiction, pathologie chronique, néces- site un traitement au long cours. La démarche mise en place en France dès les années 1990 pour faciliter les TSO, avec disponibilité de la buprénorphine en ville, a contribué notamment à freiner l’infection à VIH chez les toxicomanes par injection (avec partage des serin- gues). La France est ici un modèle de prise en charge de l’addiction de l’avis des addictologues. À l’administration sublinguale de l’asso- ciation de buprénorphine et de naloxone, celle-ci n’est pas absorbée et n’a pas d’effet pharmacologique, elle permet l’action de la buprénorphine. Mais par voie intra- veineuse ou intranasale, la naloxone agit et induit un effet antagoniste chez le sujet dépendant aux opiacés, avec même par- fois ressenti d’un syndrome de sevrage durant 15 à 20 minutes. Suboxone ® évite ainsi un usage IV ou intranasal abusif. J.-M. M. Source : Laboratoire RB Pharmaceuticals. Addiction aux opiacés, l’option Suboxone ® © Sinisa Botas

JIB 2012 : un prix pour la copeptine

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24 // REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - JANVIER 2013 - N°448

Dans le cadre des JIB, la Société

française de biologie clinique

(SFBC) et la Société française

de médecine d’urgence (SFMU)

ont remis le premier Prix Thermo

Fisher Scientific (10 000 €). Il sera

décerné chaque année au travail

d’une équipe hospitalière clinicien-

biologiste.

Le jury a étudié 12 dossiers reçus de nos hôpitaux, abordant toutes sortes de prises en charge clinicobiologiques. Il a retenu le projet d’une équipe du CHU de Strasbourg, les Drs Sébastien Harscoat (Urgences médico-chirurgicales adultes) et Erwan Pencreac’h (Laboratoire de bio-chimie et biologie moléculaire) : Valeur prédictive d’événement grave du taux de copeptine après un malaise syncopal.Le projet vise à évaluer la valeur pronos-tique à 90 jours de la copeptine chez des patients admis pour malaise avec perte de connaissance brève de type syncopal, motif fréquent d’arrivée aux urgences (1 à 3 % des admissions). Compte tenu de la morbi-mortalité cardiovasculaire, l’hospi-talisation pour bilan est souvent la règle, au prix d’une rentabilité diagnostique discutable avec un coût pour la société. L’évaluation reste difficile de ces patients à risque d’aggravation secondaire. De ce fait, un tri efficient est nécessaire, combi-nant clinique et diagnostic. Le recours à

un biomarqueur pertinent, à forte valeur prédictive, peut aider à une meilleure stratification de ces patients : la copeptine semble intéressante dans ce contexte. Ce glycopeptide de 39 acides aminés comporte en C-terminal une partie pré-curseur de l’arginine-vasopressine (AVP), c’est un marqueur stable sensible de l’AVP circulante. Marqueur de stress endogène, il augmente aux premiers symptômes d’infarctus (IDM) puis décroît régulière-ment, marqueur d’exclusion d’IDM quand malgré la douleur thoracique l’ECG n’est pas contributif1. Le test Thermo Scientific BRAHMS Copeptin Immunoassay dose la copep-tine circulante. ■■

J.-M. M.

Information : www.thermoscientific.com/brahms 1. Copeptine, un marqueur d’exclusion de l’IDM. Rev Fr Lab 2012;445:21.

JIB 2012 : un prix pour la copeptine

Suboxone® (Laboratoire RB Phar-

maceuticals), association de bu-

prénorphine et de naloxone, est

un traitement de l’addiction aux

opiacés, actif dès le début du

traitement, maniable avec possi-

bilité de posologies adaptées ou

de prises alternées. Ce peut être

une alternative à la méthadone.

Cette option, une première en France, a déjà une longue expérience depuis son lancement en 2002 aux États-Unis d’Amérique et en 2007 en Europe. RB Pharmaceuticals (groupe Reckitt Benckiser) a développé dès 1966 la buprénorphine, une référence dans le sevrage.Suboxone® est un traitement substitutif de la pharmacodépendance aux opia-cés associé à une prise en charge glo-bale médico-psycho-sociale. Il agit par voie sublinguale, accessible dès l’âge de 15 ans. La buprénorphine est un agoniste des récepteurs aux opiacés de type μ (mu) et κ (kappa), la naloxone des récepteurs μ.

On utilise la buprénorphine en France dans le traitement substitutif aux opiacés (TSO) depuis 1996. Son affinité pour les récepteurs opioïdes, sa longue demi-vie permettent de réduire de façon prolongée le besoin de drogue du sujet dépendant

et d’atténuer le syndrome de sevrage et le craving (besoin aigu de drogue). L’addiction, pathologie chronique, néces-site un traitement au long cours.La démarche mise en place en France dès les années 1990 pour faciliter les TSO, avec disponibilité de la buprénorphine en ville, a contribué notamment à freiner l’infection à VIH chez les toxicomanes par injection (avec partage des serin-gues). La France est ici un modèle de prise en charge de l’addiction de l’avis des addictologues. À l’administration sublinguale de l’asso-ciation de buprénorphine et de naloxone, celle-ci n’est pas absorbée et n’a pas d’effet pharmacologique, elle permet l’action de la buprénorphine. Mais par voie intra-veineuse ou intranasale, la naloxone agit et induit un effet antagoniste chez le sujet dépendant aux opiacés, avec même par-fois ressenti d’un syndrome de sevrage durant 15 à 20 minutes. Suboxone® évite ainsi un usage IV ou intranasal abusif. ■■

J.-M. M.

Source : Laboratoire RB Pharmaceuticals.

Addiction aux opiacés, l’option Suboxone®

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