JOSUE

Serviteur et leader

DE LA VIE NOMADE A LA VIE SEDENTAIRE

Yves LE BEVER

Tome 1

1

Essai sur le Livre de Josué situé dans l’Ancien Testament, p remière p artie de la Bible.

.

Les textes et citations bibliq ues sont extraites de la Bible Louis Second 19 10 et 19 0 7, et de la Bible Thomp son.

Références : Nouveau Dictionnaire Bibliq ue, édition Emmaü s.

Du même auteur : Edition Book s on DemandU LTIME DEFI -

JOSU E, serviteur et leader Tome 1 – De la vie nomade à la vie sédentaire

JOSU E, serviteur et leader Tome 2 – De la honte à la joie du service

2

Le livre complet est disponible dans les librairiesou sur les sites marchands

comme : www.amazon.fr

Tome 1

JOSUE, serviteur et leader

DE LA VIE NOMADE A LA VIE SEDENTAIRE

Yves LE BEVER

Essai sur le Livre de Josué

3

C op yrig ht © 20 11 Édition aout 20 11ISBN : 9 782810 621286 Tous droits de rep roduction ou de traduction réservés p our tout p ays.Mise en p ag e p ar l'auteur.Édition – imp ression : Book s on Demand GmbH12/14, rond p oint des C hamp s Elysées, 750 0 8 Paris, France Dép ôt lég al : aout 20 11Photo p ag e de g arde p rise p ar l’auteur, le 13 mai 20 0 4, à Dinan (Bretag ne).Photo p ortrait de l’auteur : collection p rivée.

4

PREFACE

J'ai eu à cœ ur de p rendre le livre de Josué et de p artag er avec mon entourag e les bienf aits q ue j'en retirai p our ma vie p ersonnelle. Je recommande au lecteur de ne lire q u’un chap itre p ar jour afin de p rofiter au mieux des méditations ap p ortées. Le lecteur trouvera à l’issue de chaq ue chap itre une p rop osition de mise en p ratiq ue ainsi q u’une série de q uestions. C e dévelop p ement p ermet d’utiliser ce manuel comme sup p ort p our une étude bibliq ue en g roup e. Je vous recommande une lecture en p arallèle avec la Bible ouverte.

Le livre de Josué est certainement l’un des livres dans la Bible, q ui p ermet une étude p ertinente sur les q ualités req uises d’un serviteur q ui se double d’être un leader. Sa mission de s’ap p rop rier C anaan, selon la p romesse de l’Éternel, nous montre à l’évidence sa fidélité à l’histoire, son attachement au p eup le d’Israël, sa p rép aration aup rès de Moïse. Nous serons amenés à conclure q u’un bon leader est avant tout un bon serviteur.

En p renant le Livre de Josué j'ai désiré soulig ner les p oints saillants au travers du héros, Josué, du p eup le d'Israël et des p eup les de C anaan faisant ressortir l'imp ortance de la foi en un Dieu uniq ue et éternel, une obéissance sans failles, et une fidélité à toute ép reuve. Je me suis insp iré du livre de Monsieur John H. Alexander : 'JOSUE' et le secret de sa réussite. Je vous recommande de le lire en p arallèle, ce q ui vous p ermettra de comp léter votre méditation.

5

Ap rès l’avoir mis en lig ne sur le site : club-des-p assionnes.over-blog .org , je me suis décidé à faire le p as de l’édition. Vous le trouverez, ainsi q ue le Tome 2, sur le site : http ://josue-serviteuretleader.jimdo.com

Je remercie tout p articulièrement David Rowley p our ses encourag ements, Franck Muratet, Philip p e et Gracie Boschet, ainsi q ue C armine et Madeleine Di Nocéra p our leur relecture et corrections.

Au travers de ces méditations je souhaite q ue vous p uissiez trouver la richesse p our vos âmes.

Y. LBV

6

SURVOL

De tous temp s la mig ration des p eup les a p ermis un véritable enrichissement. Dans ces lig nes nous verrons la mig ration du p eup le d'Israël vers le p ays de la p romesse. C e livre se trouve juste ap rès ceux écrits p ar Moïse, c'est-à-dire ap rès les cinq p remiers livres de la Bible ap p elés le Pentateuq ue (1). Nous retrouvons le p eup le de Dieu ap rès q uarante années d’errance dans le désert. La Promesse de Dieu p our son p eup le d’obtenir la p ossession d’un territoire est sur le p oint de se p roduire. Le p eup le d’environ un million de p ersonnes camp e à la p orte de C anaan, p ays situé à l’ouest du Jourdain. Il était, à cette ép oq ue, occup é p ar des p eup les q ui, tout en connaissant le Dieu d'Israël comme le Dieu uniq ue et vivant, refusaient de le vénérer p référant se tourner vers les cultes aux faux dieux en honorant les forces de la nature. C es diverses p ratiq ues p aïennes encourag eaient la débauche morale.

L’ordre de Dieu p our son p eup le était très clair : il s’ag issait de conq uérir C anaan en nettoyant le p ays du souvenir de ses p ratiq ues occultes (2). La forte résistance de ces p eup les à reconnaître le Dieu uniq ue et leur refus à chang er de comp ortement contribuèrent à leur p erte ; ils furent dévoués p ar interdit. C es termes indiq uaient le jug ement de Dieu imp liq uant la mort de tous les êtres vivants, et la disp arition de leurs villes (3). La tâche incombait à Josué et au p eup le d'Israël. Elle était extrêmement lourde et difficile. Il fallait p our cette

7

nouvelle étap e un homme p lein de force et de courag e p our conduire le p eup le à la conq uête.

A l'aube de devenir un p eup le sédentaire, Israël reçut l'ordre de nettoyer l'héritag e p erverti (4). L’ensemble des p eup les dep uis l'Ég yp te jusq u’à l’Orient connaissait bien l’histoire extraordinaire d’Israël (5) : La fuite de l'Ég yp te, les q uarante années dans le désert, la p rovidence de Dieu tout au long de ce p érip le, notamment p ar la manne q ui tombait sur le p eup le, ap p ortant une nourriture q uotidienne. C es évènements étaient connus de tous et forçaient l’admiration envers le Dieu d’Israël (5) . Pourtant ils ne se détournèrent p as de leur culte aux démons et aux idoles. Le moment était donc arrivé p our le p eup le d’Israël de p rendre l’héritag e p romis p ar Dieu.

Il fallait, p our l’homme q ui allait succéder à Moïse, q u'il fût une p ersonne ayant ap p ris durant q uarante années comment conduire un p eup le aussi imp ortant. Il req uérait q ue cet homme eût été formé à l’école de Dieu, en suivant p as à p as Moïse durant toute cette p ériode de nomadisme (6). Dieu choisit Josué. Il faut revenir à la Genèse p our comp rendre le choix fait de cet homme. Dès la sortie du p ays d'Ég yp te Moïse envoie douze hommes p ris p armi les douze tribus p our exp lorer le p ays de C anaan (7). Sur les douze, deux donnent un comp te rendu p ositif, les autres sont décourag és y entraînant du même coup le p eup le (8). Les deux hommes ayant donné un comp te rendu p ositif, furent C aleb et Josué. Quarante années p lus tard nous constatons q u'ils furent les seuls à être restés vivants, les dix autres étant décédés dans le désert.

Il est intéressant de constater q u'être à l’école de Dieu c’est s’exp oser à suivre p as à p as les anciens. Josué avait ap p ris avec p atience dans le désert cette dure école. Il était resté un homme de conviction et de courag e dominé p ar une entière confiance en Dieu et en ses p romesses. Il savait q u’Israël rentrerait un jour dans la terre p romise, p arce q ue Dieu l’avait

8

p romis à Abraham. C ette même p romesse a été renouvelée à Moïse son serviteur. U ne étap e venait d’être franchie p ar la traversée du désert, une nouvelle étap e se p rép arait, la conq uête de la terre p romise. Le livre de Josué, relate cette p ériode faite avant tout de victoires de la foi, mais ég alement de défaites.

Tout d’abord, il fallait q ue le p eup le et Josué sachent comment envisag er cette nouvelle p ériode de transition, de p asser d’un p eup le nomade et p aisible, à un p eup le de conq uérants et sédentaire. Dieu désig ne Josué comme étant celui q ui fera franchir le Jourdain, sig nant le début de cette nouvelle p ériode. C omme lors de la fuite d'Ég yp te q uarante années aup aravant, le Seig neur fait un p rodig e extraordinaire, il p ermet q ue les eaux imp étueuses du Jourdain se retirent, laissant au p eup le le p assag e libre (9 ). C ’est manifestement la p reuve de la g râce de Dieu envers son p eup le. U ne g râce q ui s’exp rime p ar des miracles et des p rodig es en sa faveur. Dès q ue le p eup le marche p ar la foi, Dieu l’honore.

Il est fait mention p our la p remière fois de Jéricho dans ces lig nes. C ’était une g rande ville riche et p rosp ère q ui se trouvait p roche du Jourdain. C ette ville avait accumulé de g randes richesses g râce aux trafics occultes. Ses habitants avaient très rap idement ap p ris cet extraordinaire franchissement du Jourdain p ar le p eup le de Dieu. Paradoxalement ils sont restés dans l’incrédulité, accrochés q u’ils étaient à leurs croyances idolâtres et leurs mœ urs dép ravées. Jéricho sera la p remière g rande conq uête d’Israël (10 ). Dieu avait tout p rép aré d’avance. Il demande au p eup le une p reuve de sa confiance et il rép ond p ar la g râce. La conq uête de Jéricho montre q ue Dieu est p révoyant ; il nous ap p rend la nécessité de faire un p as de foi initial et de s’attendre à l’action divine.

Entre le p assag e du Jourdain et la p rise de Jéricho, p lusieurs jours bien remp lis p assèrent. On p eut s’imag iner q ue

9

les g uerriers vont se p rép arer aux combats, il n’en fut rien. Quelle en est la raison ? Il s’ag it d’un p oint non rég lé avec le Seig neur. Le p eup le s’est laissé aller dans le désert en nég lig eant un ordre venant de Dieu. Il s’ag it de la circoncision. La circoncision était le sig ne q ue Dieu avait demandé au p eup le afin de sceller la p romesse q u'il avait faite à Abraham (11). C e sig ne était hautement symboliq ue. Le p rép uce enlevé sig nifiait l’abandon et la soumission de l’homme aux p romesses de Dieu. La p romesse faite p ar Dieu était q ue le p eup le d’Israël héritera la terre de C anaan et le sig ne q ui le p récédera en sera la circoncision comme p reuve de soumission.

Dieu n’avait p as oublié sa p romesse mais le p eup le avait mis en oubli le sig ne de l’alliance, la circoncision (12). Il était donc nécessaire de s’y soumettre. C ’est ainsi q ue le p eup le camp a trois jours au p ied de Jéricho exp osé à une attaq ue surp rise. Les combattants et hommes valides n’étaient p lus en mesure de se défendre en raison de la durée de la cicatrisation. C et ép isode nous f ait comp rendre q u’il se p eut q ue nous soyons p rêts d’aboutir dans l'un ou l'autre de nos p rojets, mais q u'il nous faut vérifier si notre vie est en accord avec Dieu. Avons-nous été nég lig ents dans un domaine p articulier ?

Ap rès être entièrement rentrée dans la volonté de Dieu, la conq uête de Jéricho p ut avoir lieu avec la g rande victoire q ue nous connaissons. Dieu est intervenu en faisant tomber les murailles de la ville, p ermettant une victoire totale (13). Lorsq ue nous combattons en accord avec Dieu, en suivant ses directives, il n’y a q ue victoire, louang e et reconnaissance. L’histoire ne se termine p as là. La ville d’Aï était p roche et Josué envoya des esp ions vérifier ses défenses (14). Ils revinrent p leins de confiance, disant q ue ce n’était p as la p eine d’envoyer tous les g uerriers : trois mille hommes suffiraient p our battre la ville. Mais cette troup e fut défaite et s’enfuit devant les défenseurs d’Aï. Nous devons chercher l'exp lication de ce revers en amont. Lors de l’assaut de Jéricho l’un des

10

combattants vola dans la ville un manteau de g rand p rix, un ling ot d’or et deux cents sicles d’arg ent, il cacha le tout au milieu de sa tente. C e vol p rovoq ua la défaite d’Aï. En effet, ce q ui était interdit aux yeux de Dieu, ce q u’il avait voué au feu et à la destruction se trouvait, à cause d’un seul homme, au milieu de son p eup le. Le voleur fut découvert et immédiatement p uni de mort (1).

Dieu désire un p eup le circoncis de cœ ur, ne se salissant p as avec les richesses, et les p ouvoirs injustes. La leçon g énérale est q ue, lorsq ue le p eup le oublie de demander à Dieu q uel est son p rojet et comment l’atteindre, le p eup le p erd courag e, se tromp e ou est tromp é, et aboutit à des conduites immorales. A la suite de cette affaire Josué rep rit courag e, et p rit Aï en suivant scrup uleusement les directives de Dieu. Ap rès cela et enrichi de l’exp érience p assée, le p eup le est p rêt p our de nouvelles conq uêtes. Tout du moins le croit-il.

Le p eup le va être l’objet d’un traq uenard (15). Les habitants de Gabaon, ayant ap p ris les défaites de Jéricho et d’Aï, décident d’utiliser la ruse. Ils envoient des émissaires aup rès de Josué lui faisant croire q u’ils habitaient une contrée lointaine en lui demandant de sig ner un eng ag ement de p aix. Sans consulter le Seig neur, les Hébreux sig nent un p acte de p aix, ce q ui va entraîner des conséq uences désastreuses p our eux. Trois jours p lus tard ils se rendent comp te q u’ils ont été tromp és, mais leur eng ag ement leur interdisait de revenir sur leur décision. Le texte mentionne q ue ce p eup le de Gabaon est resté au milieu des Hébreux, ce q ui, à terme, a fini p ar les influencer dans le mauvais sens.

La suite de l’ouvrag e relate la conq uête du p ays de C anaan (16). Trente et un rois vont être vaincus. Le p ays est ensuite p artag é entre chacune des tribus. Puis Josué p assa une alliance avec le p eup le en lui p rop osant de choisir q ui il désirait servir, les dieux des Ég yp tiens ou des p eup les nouvellement

11

conq uis, ou suivre l'Éternel. Le p eup le accep ta une alliance, jurant de servir l'Éternel le Dieu d’Israël. C ette introduction nous fait comp rendre combien les dirig eants et le p eup le doivent être sérieux dans leur relation avec Dieu. Nous devons toujours être p rudents dans notre conduite sans être p résomp tueux.

On verra un p eup le nomade et p aisible, Israël, devenir un p eup le conq uérant et sédentaire. Dieu nous fait traverser p arfois des déserts de natures différentes. Nous ressemblons à des nomades, sans terre attitrée, sans véritable attache, p uis vient le moment de la conq uête d’une terre où l'on trouvera la p aix. C e moment est toujours marq ué p ar celle de la foi nourrie de la p ensée de Dieu. C 'est alors q u'il nous faut être conq uérants, nettoyant le terrain de tout ce q ui n'ap p artient p as à Dieu. Sachons ap p rendre de Josué, du p eup le d'Israël, et faire ressortir l'enseig nement p roduit p ar les différentes exp ériences traversées dans la suite de ces chap itres.

12

- MEDITATION -

C e survol du livre de Josué relève au moins cinq sujets.

1. … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

2. … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

3. … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

4. … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

5. … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

C hap itre 1

JOSUE ANNONCE JESUS

Dans notre introduction nous avons conclu q ue chacun des acteurs a une p art p rép ondérante dans les résultats. La finalité d’un p rojet voulu p ar Dieu, transmis à son p eup le, dép end de l’attitude de p lusieurs intervenants - Tout d’abord la p art de Dieu : Il p rép are son enfant à accomp lir une tâche dans son œ uvre. Il donne la force nécessaire p our accomp lir la tâche. Il donne les bénédictions q ui découlent de l’obéissance. Il ap p rouve p ubliq uement son serviteur - La p art de l’homme : là on p arle de devoir, celui de la mémoire, comp renant la connaissance de la volonté de Dieu et la connaissance de l’histoire du p eup le de Dieu et celui de la p arole donnée : envers Dieu, envers les autres - La p art du p eup le : Il observe attentivement la volonté de Dieu, la conduite du serviteur ; alors il ag it efficacement en accep tant la volonté de Dieu, et en ap p rouvant le serviteur.

Il est d’ailleurs très intéressant de se rep orter au livre des Jug es, p our observer q ue lorsq ue le p eup le refuse d’être conduit, il dérive dans les fausses divinités, les fausses concep tions de Dieu, et finit p ar faire de mauvais choix. S’il continue dans sa décision et résiste, c’est alors q ue Dieu se retire p our laisser le p eup le au p illag e. Mais cette situation dép laît toujours p rofondément à Dieu q ui cherche à rétablir son p eup le.

Revenons à notre récit. Nous allons voir dans ce chap itre: le Typ e. Nous devons comp rendre ce terme dans ce

sens ; un typ e est un modèle imp arfait réunissant les traits et les caractéristiq ues de même nature. On dit q ue Harp ag on est le typ e de l’avare. Josué est le typ e de C hrist de même q ue le p eup le est le typ e de l’Ég lise.

C ertains événements vécus p ar Josué rap p ellent d’une manière frap p ante des événements vécus p ar le Seig neur. Par exemp le, Josué a été p rép aré p endant 40 années au désert, Jésus a été mis à l’ép reuve p endant 40 jours au désert p our y être tenté. Josué était ap p elé à succéder à Moïse p our conduire le p eup le, Jésus succède à Moïse dans la conduite du p eup le. Josué conduit le p eup le à la sortie du désert, p our p osséder le p ays p romis, le Seig neur conduit le p eup le à la sortie du désert sp irituel p our l’amener à p osséder le royaume p romis. Josué p rend la tête du p eup le ap rès q uarante années de désert, le Seig neur p rend la tête de son p eup le ap rès 10 fois 40 ans, soit 40 0 années de silence sp irituel. Il y a similitude lorsq ue le p eup le p asse p ar les eaux du Jourdain, et celui du bap tême du Seig neur dans ces mêmes eaux du Jourdain. Le p assag e dans l’eau est un sig ne imp ortant p our Israël, il p récède la fuite de l’Ég yp te, il p récède celui de la p ossession du p ays de C anaan.

Le Nil et le Jourdain s’inscrivent dans la mémoire du p eup le comme des eaux à franchir. Ils le seront p ar le Seig neur. A la naissance du Sauveur, Hérode décida de faire mourir tous les enfants, de 1 an à 2 ans, nés sur son territoire. Afin d’échap p er à cette menace les p arents de Jésus décidèrent de fuir en Ég yp te. Quelq ues années p lus tard ils en reviendront, oblig és de franchir le Nil. U ne trentaine d’années p lus tard, le début du ministère p ublic de Jésus se fera à l’issue de son bap tême dans les eaux du Jourdain.

On note q ue Josué est un typ e de C hrist, lorsq ue l’on resp ecte l’observation des événements q u’ils ont vécus l’un et l’autre. Prenons l’exemp le du Jourdain (4) : « Mon serviteur Moïse est mort. Maintenant, c'est à toi de traverser la riviè re

15

du Jourdain avec tout le p eup le, p our p énétrer dans le p ays que je donne aux Israélites. ». La mission est maintenant claire de traverser le Jourdain. Dans l’Évang ile de Matthieu, il y a un rap p ort entre Jésus et le Jourdain (5) : « A lors Jésus vint de la G alilée au Jourdain; il arriva aup rè s de Jean p our être bap tisé p ar lui. Jean s'y op p osait et lui disait: "C'est moi qui devrais être bap tisé p ar toi et c'est toi qui viens à moi!" Mais Jésus lui rép ondit: " A ccep te qu'il en soit ainsi p our le moment. Car voilà comment nous devons accomp lir tout ce que Dieu demande." A lors Jean accep ta. Dè s que Jésus fut bap tisé, il sortit de l'eau. A u même moment le ciel s'ouvrit p our lui: il vit l'Esp rit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et une voix venant du ciel déclara: " Celui-ci est mon Fils bien-aimé; je mets en lui toute ma joie." .

S’il y a similitude au sujet du Jourdain, on p eut remarq uer ég alement une similitude dans l’ap p el. Les deux sont ap p elés, désig nés et ap p rouvés p ar Dieu lui-même. Quant à leur mission, nous p ouvons ajouter q u’elle reste la même, celle de conduire le p eup le de Dieu. Y a-t-il similitude sur le reste ? En fait nous avons vu q ue Josué fut accep té p ar le p eup le comme chef et conducteur, et q ue cela avait été scellé p ar une sentence (6) : « Tout homme qui sera rebelle à ton ordre, et qui n’obéira p as à tout ce que tu lui commanderas, sera p uni de mort. », et si nous p renons l’évang ile de Matthieu, au moment où le Seig neur est devant Pilate, p our être jug é, le p eup le déclare, là aussi, une sentence sur lui-même (7) « Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants. ».

U n typ e p eut ég alement se voir comme un anti-typ e, c’est-à-dire être une contrefaçon de l’imag e q u’il p orte. U n p eu comme un miroir, où le visag e ap p araît en sens inverse, p uisq ue la p artie du visag e de droite se retrouve à droite sur le miroir, alors q ue nous devrions voir le côté g auche, p uisq ue nous sommes en face de nous-mêmes. Le miroir n’est donc p as fidèle, il y a une ressemblance certaine, mais l’imag e est

16

inversée. Le typ e de C hrist p eut se comp rendre ainsi, Josué est une imag e imp arfaite de la réalité de Jésus-C hrist. Mais, la mémoire du p eup le sait faire la différence entre les similitudes q ui rap p rochent de l’imag e, et celles q ui l’en éloig nent. Ici, dans les deux exemp les, la sentence est p rononcée p ar le p eup le, face à son chef. Mais, ce q ui diffère ce sont les circonstances. Si Josué se trouve dans un moment de force et d’autorité face au p eup le, p rêt à débouter les cananéens, Jésus q uant à lui, est enchaîné, traîné devant les envahisseurs romains, exp osé à la haine de son p eup le.

Nous p ouvons exp liq uer cela de cette manière, Josué vient du milieu du p eup le q ui le reconnaît comme l’un des siens, Jésus vient au nom de son Père q ui le reconnaît comme son p rop re fils. Si Josué est accep té p ar le p eup le d’Israël, le Seig neur q uant à lui est rejeté p ar son p eup le comme un p aria, un usurp ateur. Josué typ e de C hrist nous rap p roche de C hrist, il en est l’imag e, Josué anti-typ e nous éloig ne de C hrist, il en est l'op p osé. Imag e et ombre sont souvent emp loyées dans la Bible, mais il ne faut jamais forcer l’imag e, car l’on tombe rap idement dans l’erreur, voire l’idolâtrie.

Prenons un exemp le dans le livre aux Hébreux, (8) : « Ceux-ci célè brent un culte qui est une image et une ombre des réalités célestes, ainsi que Moïse en fut divinement averti, quand il allait construire le tabernacle : regarde, lui dit Dieu, tu feras tout d’ap rè s le modè le qui t’a été montré sur la montagne ». Le modèle est clairement défini comme l’imag e et l’ombre d’une réalité q ui annonce une vérité p lus éclatante. Dans ce sens un modèle est utile p arce q u’il est un p édag og ue, il annonce au p eup le un avenir p lus p arfait. Le p eup le d'Israël était habitué à vivre sa sp iritualité sous cette forme. Leur esp érance venait de leurs exp ériences vécues avec l'Éternel, q ui se révélaient dans le courant de l’histoire.

C ette forte imp rég nation de la culture, au sein d’un

17

p eup le, n’a p as échap p é à l’observation des autres nations. Elles connaissaient l’histoire d’Israël, sa fuite d'Ég yp te, la traversée du Nil à sec, son errance dans le désert, la manne p rovidentielle, et la comp osition de la tente d’assig nation. Le p eup le d’Israël était un modèle imp arfait des réalités sp irituelles futures q ui sera offert aux nations. U n typ e de l’Ég lise fidèle, comme un anti-typ e de l’ég lise infidèle. Israël est tout à la fois une imag e et une ombre offertes à l’observation des nations.

C et asp ect sera p lus évident lorsq ue nous rentrerons dans l’étude des p rochains chap itres. Mais p renons seulement un exemp le dans Josué (9 ) : « Elle (Rahab) dit à ces hommes : l'É ternel, je le reconnais, vous a donné ce p ays, la terreur que vous insp irez s’est abattue sur nous, et tous les habitants de ce p ays défaillent devant vous. Car nous avons ap p ris que l'É ternel a mis à sec devant vous les eaux de la mer des joncs lors de votre sortie d'É gyp te, et comment vous avez traité les deux rois amoréens qui régnaient en Transjordanie, Sihon et Og, que vous avez voués à l’interdit. Nous l’avons ap p ris, le cœur nous a manqué, et chacun a p erdu le souffle devant vous, car l'É ternel, votre Dieu, est Dieu dans les cieux, là-haut, et sur terre, ici-bas ».

Le p eup le d’Israël est un p édag og ue p our les autres nations, dans le sens où il est une imag e, un modèle. Son histoire n’a p as échap p é à l’observation des autres nations. L’intervention de Dieu q ui conduit ce p eup le p as à p as a été un objet d’étonnement p our tous. Le Dieu d’Israël est reconnu comme n’étant p as de la même nature q ue les dieux des autres p eup les. Tous connaissent le Dieu d’Israël comme celui q ui est au-dessus des autres dieux, car aucun autre dieu n’a inscrit dans la mémoire de son p eup le une histoire aussi charg ée d’interventions miraculeuses. Aucun p eup le, aucune nation, ne p eut revendiq uer les g rands miracles accomp lis p ar le Dieu d’Israël. C ’est p ourq uoi nous verrons dans notre p rochaine

18

étude q ue les habitants de Jéricho réag issent d’une manière consciente comp te tenu de la connaissance q u’ils ont.

Tout ce p remier chap itre est un commandement de mémoire, non seulement de se souvenir de la Loi, mais ég alement des p romesses de Dieu, de ses interventions en faveur du p eup le. C ette mémoire est incarnée dans la p ersonne de Josué, q ui est reconnu comme celui q ui succède à Moïse dans la charg e de conduire le p eup le, et en q ui rep ose l’esp érance de la p ossession de l’héritag e p romis, le p ays de C anaan. De même, p lusieurs siècles p lus tard, Jésus, le C hrist viendra sur terre, p our incarner la Loi, réaliser les p romesses de Dieu le concernant, offrir sa p rop re vie p our le salut de p lusieurs, conduire le p eup le de Dieu à p osséder l’héritag e p romis dans les cieux.

C omment aujourd’hui faire une ap p lication de cet enseig nement ? Nous devons rester dans l’esp rit du texte, et ne p as s’en écarter, car on p eut lui faire dire tout autre chose. L’esp rit du texte c’est de contenir l’ensemble de la révélation et p as un p assag e p ar-ci, un autre p ar-là. Josué et le p eup le ont été en leur temp s des p édag og ues p rép arant l’ensemble des nations à la venue du C hrist. Ils annonçaient un Sauveur, un C hrist, un Libérateur. Ils annonçaient q ue la p ossession du royaume de Dieu ne tarderait p as. Il nous est nécessaire de g arder en mémoire ce livre de Josué, mais ég alement le p entateuq ue, et les autres livres de la révélation, car ils contiennent toute la vérité de Dieu. C ’est au travers de cette connaissance q ue l’homme d’aujourd’hui, comme à l’ép oq ue de Moïse et de Josué, p eut p uiser la volonté de Dieu p our sa vie de tous les jours et annoncer le royaume de Dieu.

Le chrétien aujourd’hui se doit de connaître l’histoire de son p eup le, rentrer dans la mémoire de son p eup le. Pour un jeune chrétien, il lui sera nécessaire de savoir q ue son ég lise locale p rend ses racines dans le livre des Actes des Ap ôtres ; il

19

lui faudra p arcourir les Pères de l’ég lise, la Réforme, l’évolution de l’Ég lise au travers des siècles, le Moyen Âg e, la Renaissance, le modernisme, et, de nos jours, le p ost-modernisme. C ’est son histoire, celle du p eup le de Dieu auq uel il est relié. Ainsi, il aura une meilleure ap p réciation de son ég lise locale, il comp rendra ses orientations, ses choix, ses buts, car l’ég lise locale ne s’inscrit p as dans une nouvelle histoire, mais elle vient avec un héritag e, q u’il faut p rendre en comp te. U n bon observateur de la Parole de Dieu cherchera où se trouvent les typ es, et débusq uera les anti-typ es des conducteurs et de l’Ég lise, afin de les combattre.

La p ossession du royaume de Dieu est accessible aux chrétiens vivant p leinement ces réalités. Elles seront p artielles p our ceux q ui ne veulent p as y entrer ; dans ce cas, leur connaissance reste limitée, leur vision est tronq uée ; comme cela aurait p u se p roduire p our le p eup le d’Israël à l’aube de la conq uête de C anaan ; comme cela s’est p roduit lorsq ue le Seig neur s’est p résenté comme le roi des Juifs, il a été rejeté. Le p eup le n’accep tait p as son Messie, p arce q u’il avait p erdu la mémoire de son héritag e historiq ue. Il avait g ravé une fausse idée du rôle du Messie, il désirait un libérateur q ui les délivrerait des Romains.

Leurs ap p réciations limitées leur firent p erdre le bon sens, et ils entrèrent dans la révolte contre Dieu, et tuèrent leur Messie. Parce q ue le p eup le n’avait p lus la mémoire, à l’ép oq ue de Jésus, il s’était levé des hommes p our la remettre à l’honneur. Malheureusement, ils tombèrent dans l’excès, notamment et en p articulier les Pharisiens. Leur zèle p our Dieu les avait fait dériver, les eng ag eant sur la voie de l’hyp ocrisie, comp tant sur leur p rop re cap acité à remettre de l’ordre. Mais, ceux q ui se désig naient comme les g endarmes de la vérité, étaient les p remiers à réclamer la mort de leur Messie. De nos jours ce triste tableau reste vrai.

20

Il y a un réel dang er à être trop zélé, comme il y a un réel dang er de ne p as tenir comp te de l’histoire. Il nous faut aujourd’hui comp rendre les enjeux q ui sont les nôtres. Ils sont non seulement sp irituels, mais ég alement sociaux, p arce q ue l’ég lise est un g roup e social. Son enjeu est d’avoir la mémoire la p lus riche p ossible, car elle est g arante des excès, sa culture lui p ermettra le meilleur ép anouissement, son exp ression sp irituel s’en trouvera g arantie.

21

Le typ e dans la B ible :

‘U n typ e est un modèle imp arfait réunissant les traits et les caractéristiq ues de même nature.’ On dit q ue Harp ag on est le typ e de l’avare.

Josué est le typ e de C hrist :

40 années dans le désert – 40 jours dans le désert.Passag e p ar le Nil et le Jourdain.Désig né p ar Dieu lui-même.C onduit le p eup le ap rès Moïse.Mission de p osséder le royaume p romis.

Josué est l’anti-typ e de C hrist :

Josué : Accep té et reconnu p ar le p eup le. Sentence contre le p eup le p our sa sauveg arde.

Christ :1. Rejeté et mis à mort p ar le p eup le. 2. sentence contre le p eup le p our sa p erte.

Le p eup le est le typ e de l’ég lise : Reconnait son leader. Se soumet à la Parole de Dieu. Accep te et assume son histoire.

Le p eup le est l’anti-typ e de l’ég lise : Rejette son leader. Se révolte contre Dieu. Oublie son histoire.

22

- APPLIC ATION -

Il est intéressant de vérif ier si le typ e donné dans les Écritures p eut être p our nous un encourag ement. Faire un p arallèle, chercher une similitude avec un événement p assé ou une p ersonne p our envisag er un éclaircissement dans une situation p résente de la vie, reste un exercice délicat. S’il est larg ement emp loyé dans la comp réhension des Écritures c’est q ue nous croyons q ue l’orig ine vient d’une source uniq ue : Dieu.

Nous ap p renons, au fil de l’étude, q ue Dieu se révèle d’une manière p rog ressive à l’homme tout en lui p ermettant de disp oser de l’ensemble de la révélation. C ette dernière est l’objectif de p erfection q ue Dieu assig ne à l’homme, selon l’Évang ile de Matthieu (10 ) : « Soyez donc p arfaits, comme votre Pè re céleste est p arfait ». L’homme constate son échec à p arvenir à cet objectif divin. C ’est p ourq uoi il lui est nécessaire de suivre un p édag og ue. C elui-ci l’aidera dans l’ensemble des domaines de sa vie, familiale, sociale, p rofessionnelle.

Le typ e bibliq ue vient s’inscrire comme l’un des moyens comp osant la p édag og ie divine. Il est un rep ère q ui dép eint une situation ou une p ersonne imp arfaite annonçant une autre p lus p arfaite. C ’est le cas p our Josué : typ e de Jésus-C hrist. Nous le retrouvons dans l’exemp le de la manne, typ e de C hrist symbolisant le p ain q ui sera donné en rémission p our p lusieurs. Évang ile de Jean (11) : « C’est ici le p ain descendu du ciel. Il n’est p as comme celui qu’ont mangé vos p è res : ils sont morts. Celui qui mange ce p ain vivra éternellement. ».

La q uestion reste : ‘Peut-on envisag er de chercher un typ e dans notre p assé, notre histoire p ersonnelle p our en faire une ap p lication dans notre p résent ?’. On sait q ue, dep uis q uelq ues années, la p sycholog ie s’emp loie à inviter ses p atients

23

à faire une recherche sur leur p assé, sonder leur histoire familiale, trouver le lien q ui p ermet d’établir un diag nostic. C ’est, me semble-t-il, oublier q ue les Écritures sont divinement insp irées.

Le typ e bibliq ue trouve sa source dans la p ensée même de Dieu q u’il utilise comme p édag og ue p our p ermettre à l’homme de p ersévérer dans son objectif d’atteindre la p erfection. Si nous dép endons, d’un certain côté, de notre histoire familiale, nous n’y trouvons aucun typ e p résenté comme but à atteindre. La p erfection est en Dieu, et c’est vers Lui q ue nous allons p our la chercher.

La p ensée hébraïq ue était habituée à comp rendre la volonté de Dieu au travers des Écritures. Son esp rit p oétiq ue l’amenait tout naturellement à p long er ses reg ards sur les ‘Typ es’ offerts à son observation. Aujourd’hui, nous sommes invités à suivre leurs p as, et à nous p long er à notre tour dans la découverte de la p erfection voulue p ar Dieu à tous les hommes.

24

- MEDITATION -

Le texte met en relief l’imp ortance de l’attitude des différents

intervenants dans un p rojet commun.

1. Quels sont ces différents intervenants ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … ...............

2. Décrivez les resp onsabilités et les conséq uences q ui en

découlent ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

3. L’étude du typ e : Josué/Jésus-C hrist vous a-t-il p aru

p ertinent ? Pourq uoi ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

4. Quelle ap p lication p ouvez-vous faire p our vous

aujourd’hui ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

25

26

C hap itre 2

L’HOMME DU LIVRE

Ap rès ce survol, il nous est nécessaire de rentrer p lus en détail dans notre récit. Tout d’abord, on se souvient q ue Josué était Juif, ap p artenant à la famille de Num. A sa naissance son p ère l’ap p ela Hosée, p uis p lus tard Moïse lui donna le nom de Josué, c’est-à-dire le sauveur. C e nom p rédestinait le fils de Num à une g rande histoire. On se souvient q u’il fut, avec C aleb, le seul rescap é du p eup le q ui sortit de l’esclavag e en Ég yp te. Pendant la traversée du désert Josué servit dans la tente d’assig nation, là il secondait Moïse p our toutes les tâches p ratiq ues, du service sacerdotal, p ar exemp le, lorsq ue Moïse monta à la montag ne du Sinaï p our recevoir les tables de la Loi. Il était surtout connu p ar son courag e, mais ég alement comme un homme p aisible ; le livre de l'Exode nous en donne des détails (1) : « L'Éternel p arlait avec Moïse face à face, comme un homme p arle à son ami. Puis Moïse retournait au camp ; mais son jeune serviteur, Josué, fils de Num, ne sortait p as du milieu de la tente. »

Josué était une p ersonne q ue l’on p ourrait ap p eler ‘l’homme du livre’. De nos jours on dirait ‘l'homme de la Bible’. Il p assait des jours à mémoriser, méditer les textes de la Loi. Il fut formé d’une manière p articulière aup rès de Moïse, q ui était alors conducteur du p eup le. Il ap p rit aup rès d'un maître l’ap p rentissag e de la Loi, et ce p endant q uarante années. La durée de formation q ui ne doit p as nous étonner p uisq ue Moïse lui-même a dû attendre d’avoir atteint ses q uatre ving ts ans avant de débuter un ministère efficace. On p eut

27

raisonnablement p enser q ue Josué devait avoir environ une soixantaine d’années.

John H. Alexander raconte une histoire dans son livre 'Josué' (2) dont je rep rends seulement l'idée g énérale : ‘Les p arents d’un enfant p aresseux vont l’inscrire dans une école de renom afin de stimuler son intérêt. Mais, le jeune enfant p ersista dans son faux raisonnement : ‘à q uoi ça sert de faire p lusieurs années de mathématiq ues, s’astreindre à un p rog ramme rig oureux et p erdre ainsi son temp s.’ Les p arents en désesp oir de cause vont voir le directeur de l’établissement q ui leur dit : ‘Tout dép end de l’objectif recherché : q uand Dieu veut faire une citrouille ou une courg e, trois mois lui suffisent ; mais s’il veut faire un chêne, il lui faut cent ans’.

Nous allons lire le texte du livre de Josué au chap itre 1, versets 1 à 9 : « Moïse, le serviteur du Seigneur, était mort. Le Seigneur dit alors à Josué, fils de Num et auxiliaire de Moïse: Mon serviteur Moïse est mort. Maintenant, c'est à toi de traverser la riviè re du Jourdain avec tout le p eup le, p our p énétrer dans le p ays que je donne aux Israélites. Comme je l'ai p romis à Moïse, je vous accorde la p rop riété de tout endroit où vous p oserez le p ied. Du sud au nord votre territoire s'étendra du désert aux montagnes du Liban. D'Est en Ouest il ira de l'Eup hrate, le grand fleuve, à la mer Méditerranée, en incluant le p ays des H ittites. Durant toute ta vie p ersonne ne p ourra te résister, car je serai avec toi comme j'ai été avec Moïse. Jamais je ne t'abandonnerai, jamais je ne te laisserai sans secours. Sois courageux et fort, car c'est toi qui donneras en p artage à ce p eup le le p ays que j'ai p romis à ses ancêtres. Il te suffira d'être courageux et fort et d'observer entiè rement la loi que mon serviteur Moïse t'a transmise: ne t'en écarte jamais et ainsi tu réussiras dans tout ce que tu entrep rendras. Rép è te sans cesse les enseignements du livre de la loi et médite-les jour et nuit de façon à observer tout ce qui y est écrit. A lors tu mè neras à bien tes p rojets et ils réussiront.

28

N'oublie p as que je t'ai recommandé d'être courageux et fort. Ne tremble p as, ne te laisse p as abattre, car moi, le Seigneur ton Dieu, je serai avec toi p artout où tu iras »

Dieu a un p lan q u'il nous est p ossible de p arcourir ici d'un trait: De nombreux miracles accomp lis en Ég yp te, dans le but de faire céder la résistance de Pharaon, à l’échec des esp ions q ui décourag èrent le p eup le, à la traversée du désert, sans oublier la p rovidence de la manne, à l’arrivée du p eup le p rès du g rand fleuve, le Jourdain, q ui sert de frontière Est au p ays de C anaan. Il n’a cessé d’accomp lir son dessein. Si la conq uête de C anaan, n’a p u se faire q uarante ans p lus tôt, p ar manq ue de courag e de la p art du p eup le, q u’à cela ne tienne, Dieu va p rendre son temp s p our former des hommes, q ui p lus tard, accomp liront sa volonté. Si cela ne se fait p as avec nous, Dieu accomp lira de toute manière sa volonté. Alors rentrons dans sa souveraineté, et ne nous laissons p as désarmer, décourag er, p ar q uelq ues cris de g uerres et de menaces, car Dieu combat avec nous. C ela était vrai p our Moïse, ce le sera p our Josué, et ça l'est p our nous aujourd’hui.

Dès le p remier verset nous comp renons la p ensée uniq ue de Dieu, son dessein p arfait. Moïse vient de p ermettre au p eup le d’arriver aux abords de C anaan. Josué, p lus jeune, formé au p ied d’un maître, et dans la méditation de la Loi, est sur le p oint de p rendre sa p lace. Le terme ‘serviteur’ attribué à Moïse, évoq ue le service accomp li, ce service p rend fin à la mort. Le service de Moïse connaît sa fin, celui de Josué débute. Le ministère a toujours p lus d’imp ortance q ue le serviteur, car le ministère demeure, il a une p érennité. La q ualification au ministère se transfère d’un serviteur à un autre. C omme chacun d’entre nous, lorsq ue nous rentrons dans un ministère, si p etit ou g rand soit-il, nous le p renons à la suite d’un autre, nous rentrons dans une œ uvre déjà commencée; et, lorsq ue nous touchons à notre fin, le ministère se transfert naturellement, ou p arfois, Dieu intervient directement.

29

C ’est le cas p our Josué q ui reçoit directement des mains de Dieu la charg e du ministère laissé vacant p ar Moïse, celui de conduire le p eup le. C e ministère avait été p récisé bien avant ces événements (3) : ‘Tout lieu que foulera la p lante de votre p ied sera à vous, votre frontiè re s’étendra du désert au Liban, et du fleuve de l’Eup hrate jusqu’à la mer occidentale.’, le livre de Josué (4) rap p elle cette p romesse. C ette dernière institue un ministère sacré celui 'd'aller'. Dieu donne à son p eup le le meilleur p our vivre et assurer son avenir ; on doit comp rendre cette p romesse comme déjà donnée à son p eup le. Israël doit se comp orter comme ayant déjà reçu le p ays où coulent le lait et le miel, il lui reste à se l’ap p rop rier p ar la foi. C ’est-à-dire q ue le p eup le doit croire q ue cela est déjà accomp li en sa faveur.

Nous devons ap p liq uer cette méthode p our nous-mêmes, sachant q ue Dieu ne chang e p as, q u’il n’y a en lui aucune ombre de variation ; tout ce q u’il dit s’accomp lit p arfaitement. Nous devons bien comp rendre cela p our nous-mêmes. C ’est une loi sp irituelle, elle est p erp étuelle. La volonté de Dieu est tracée dans les cieux p ar un sillon p arfait et éternel, il nous faut se l’ap p rop rier p ar la foi. Il s’ag it de la même foi q ui p ermet de nos jours au p écheur rep entant de rentrer dans la nouvelle vie : une confiance en Jésus-C hrist seul, p our notre salut. Parce q ue Josué s’est saisi de la réalité de la p romesse divine il eut les résultats q ue nous connaissons. Toutefois, sa vision ne fut p as assez larg e, p uisq ue les frontières p romises n’ont jamais été totalement atteintes. Mais, un jour, Israël occup era d’une manière totale tout le territoire de la p romesse, car Dieu ne ment p as, et ne varie p as. C e sont les hommes q ui manq uent de vision, de courag e, et de force.

Josué en manq uait-il ? C ’était un homme romp u à la connaissance de Dieu. Il avait fait ses p reuves, il avait été ép rouvé, il était un serviteur ag uerri. On le voit combattre dans le désert contre Amaleck . Amaleck était un p eup le descendant

30

de Esaü , le frère de Jacob ; il avait hérité de la jalousie haineuse de son aïeul. Il décimait, dans le désert, les arrières du p eup le d'Israël p our le p ousser toujours p lus p rofondément dans ce désert dans l’esp oir de le voir p érir. Mais, Dieu décida d’intervenir (5) : « Les A malécites vinrent attaquer les Israélites à Refidim. Moïse dit à Josué: " Choisis des hommes cap ables de nous défendre et va combattre les A malécites. Demain je me tiendrai au sommet de la colline, avec le bâton de Dieu à la main." Josué p artit combattre les A malécites, comme Moïse le lui avait ordonné, tandis que Moïse, A aron et H our se p ostaient au sommet de la colline. Tant que Moïse tenait un bras levé, les Israélites étaient les p lus forts, mais quand il le laissait retomber, les A malécites l'emp ortaient. Lorsque les deux bras de Moïse furent lourds de fatigue, A aron et H our p rirent une p ierre et la p lacè rent p rè s de Moïse. Moïse s'y assit. A aron et H our, chacun d'un côté, lui soutinrent les bras, qui restè rent ainsi fermement levés jusqu'au coucher du soleil. Josué remp orta une victoire comp lè te sur l'armée amalécite. »

Josué est un homme p aisible, mais aussi, cap able de conduire une troup e au combat et d’en revenir vainq ueur; - C ertainement q ue l’exp érience contre Amalek fut déterminante p our lui - car c’est ég alement là q ue nous remarq uons q ue Josué est ’l’homme du livre’ (6) : « Que ce livre de la Loi ne s’éloigne p oint de ta bouche ; médite-le jour et nuit. ». La relation et l’attitude envers le livre de la Loi, contenant la volonté divine ainsi q ue la mémoire du p eup le, sont p rimordiales, car dès les débuts il y a une forte recommandation faite à Josué de ne p as s’éloig ner du ‘Livre’. Josué n’est p as une p ersonne q ui décide d'ag ir seule, p arce q ue, p ar exemp le, il aurait vu Moïse échouer dans tel ou tel domaine, ou p ensé q ue Moïse aurait dû ag ir d’une toute autre manière. Il n’est p as non p lus le g enre de p ersonne q ui va se laisser séduire p ar les p ensées du p eup le, ou de q uelq ues enseig nants modernes. Non, c’est l’homme de la mémoire, de l’histoire, du p assé d’Israël, celui q ui a vécu de p rès les

31

évènements du désert, q ui s’identif ie à une famille. Il est fils de Nun, israélite, membre du p eup le de Dieu. Tous ces versets des chap itres 1 à 9 soulig nent l’imp ortance d’être relié à un p assé, une histoire, celle du p eup le de Dieu.

Par la nouvelle naissance, l’homme de nos jours rentre dans une histoire à laq uelle il est relié p ar l’action p uissante du Saint-Esp rit. Il fait p artie d’un p eup le dont il doit ap p rendre la mémoire, l’histoire. C ’est imp ortant, car ainsi il sait faire la différence entre l’enseig nement dep uis toujours annoncé comme vérité, et les nouvelles idées si séduisantes. De même lorsq u’un ministère devient vacant, Dieu suscite un nouveau serviteur q ui s’emp resse de le remp lir, et ap rès lui, un autre p ortera cette même charg e, différemment mais selon la p ensée de Dieu. Si le ministère est divinement élevé, l’imp ortance du choix du serviteur q ui devra l’accomp lir l’est tout autant, l’un et l’autre sont sacrés. Si Josué a été l’homme du livre, il reste vrai q ue tout serviteur doit p orter ce nom : ‘l’homme de la Bible’. Peut-être p ensez-vous q ue j’insiste trop sur ce p oint, mais les nouvelles g énérations ont tendance à se coup er de leur p assé, ce q ui n’est p as une bonne chose, car ces g énérations sont en mal d’identité, toujours p rêtes à accep ter les idées les p lus orig inales.

D’ailleurs le verset 8 nous rep long e dans cette vérité, c’est comme si on y lisait : « Ne comp rends-tu p as qu’il te faut garder p récieusement les enseignements reçus et l’histoire de ton p eup le ». C ’est fondamental, car c’est sur ces ancres ancestrales q ue Josué va s’ap p uyer, il lui faut donc ne jamais s’en écarter. Il en est de même p our l’enfant de Dieu. Être un homme du Livre, g arder p récieusement les enseig nements des anciens, méditer leurs recommandations, p uiser dans la p ensée de Dieu annoncée dans le Livre, la Bible. Être un homme du livre n’exclut en rien d’être un homme d’action, Josué nous le p rouve. Son courag e et sa détermination sont démontrés p ar la foi q ui va l’animer. Quand Josué réussira-t-il ? Tant q u’il

32

restera dans la volonté de Dieu dans tous les domaines de sa vie, et q ue le p eup le y restera lui-même fidèle.

Le verset 6, vient conclure l’alliance. Le verset 9 : « Fortifie-toi et p rends courage » devient le maître mot du Seig neur indiq uant la conduite à tenir. C ’est le temp s de la conq uête. Josué sera secoué dans sa détermination, et dans son courag e durant les p rochaines années, mais sa foi ne faillira p as. Il g ardera la bonne direction car Dieu est avec lui. C omme dans le désert le p eup le aura des révoltes, p arfois de la haine envers lui. U n ép isode avec Moïse avait failli tourner au drame, si le Seig neur, lui-même, n’était p as intervenu : le p eup le avait voulu lap ider Moïse et Josué (Livre des Nombres chap itre 14, verset 10 ).

Josué a ap p ris q u’un p eup le q ui p erd confiance est un p eup le sans frein, indomp table, dang ereux. Il sait ég alement q ue l'ennemi fera ce q ui est nécessaire p our le faire reculer, voire le rejeter dans le désert. Il a une bonne connaissance de cela p our l’avoir ap p ris dans l’histoire d’Israël. Il l’a ég alement exp érimenté. C ’est p ourq uoi il sait q u’il lui faudra du courag e, ne p as se laisser aller à la p eur p aniq ue, à l’ép ouvante. De même, il nous est nécessaire de toujours avoir les yeux tournés vers le centre q ui est C hrist notre rédemp teur, notre chef, la tête de son Eg lise. C hrist-o-centre, n’est p as Moi-o-centre. C ’est toujours lorsq ue l’on reg arde à soi q ue les p roblèmes arrivent et q ue nous laissons p énétrer l’ennemi dans nos p ensées et nos cœ urs. C ’est toujours lorsq ue nous avons de l’imp ortance à nos yeux q ue les rivalités naissent, q ue la jalousie p ousse l’autre dehors et q ue nous laissons une p lace d’honneur à Satan. Vivre en C hrist c’est vivre dans la victoire, dans la p aix, il n’y aucune p lace p our l’ennemi, car la Bible nous dit q u’il est déjà vaincu, alors p ourq uoi donner de l’imp ortance aux vaincus ?

Pour Josué comme p our nous aujourd’hui, q uelle différence ? Aucune ! La volonté divine n’a p as chang é, ne

33

s’est p as modifiée, elle demeure éternelle. C ’est p ourq uoi, nous devons nous imp rég ner de la mémoire inscrite dans la Parole de Dieu. Non p as, p rendre, p ar ci p ar là, q uelq ues frag ments de vérités et déclarer : ‘ceci est la vérité’. U n frag ment de mémoire q ui s’ajoute à un autre frag ment devient une mosaïq ue ou p ersonne ne p eut p lus s’y retrouver. Seuls q uelq ues charlatans, p rofitant de l’aubaine s’y g lissent p our avoir des adep tes. Notre monde moderne, p ar son viatiq ue ‘l’Internet’ p rend les chrétiens non affermis dans son p ièg e. Nous p ouvons l’ap p eler ‘La mosaïq ue moderne’, où n’imp orte q uelle nouvelle idée devient g éniale. Plus il y a de l’orig inalité, p lus c’est séduisant, et p lus on évoq ue le nom de tel ou tel orateur, p asteur, enseig nant, etc.

U n jour je suis arrivé chez mon médecin en lui donnant le diag nostic avant même q u'il m'ait ausculté. Il fut étonné, mais comp rit rap idement lorsq ue je lui ait dit avoir consulté l'internet à ce sujet. Sans vouloir dénig rer ce moyen moderne d'information, il ajouta q ue l'homme de science p ermet une juste analyse et donne p lus de finesse à un diag nostic et p ar conséq uent au traitement. La sag esse de mon médecin m'a rap p elé celle de Josué, l'homme du Livre. L'homme de science venait de m'enrichir de sa connaissance et du contact humain indisp ensable dans un cabinet médical.

Josué ‘l’homme du livre’, la mémoire du p eup le, rep résente le chrétien fidèle de tous les temp s. Il s’inscrit dans la continuité de la p ensée de Dieu, ap p elée de nos jours : ‘l‘enseig nement ap ostoliq ue’, nous y sommes fortement attachés. Josué, l’homme fidèle q ui endosse le ministère laissé vacant p ar Moïse, devient : le serviteur de l'Éternel. Le ministère et le serviteur sont tous deux sacrés, c’est-à-dire mis à p art selon la volonté de Dieu. L’un et l’autre doivent être honorés car c’est selon la p ensée de Dieu q u’ils existent.

34

- APPLIC ATION -

La volonté de Dieu vient s’op p oser aux p rojets p roduits p ar le cœ ur de l’homme. Tant q ue ce dernier croit devoir atteindre le but selon ses p rop res moyens il p asse à côté de la cible à atteindre. Il lui est nécessaire d’être à l’écoute de la volonté de Dieu et de s’y référer, ce p assag e de Matthieu (7)

nous rap p elle cette volonté : « Soyez donc p arfaits, comme votre Pè re céleste est p arfait ».

L’homme croit p ouvoir atteindre rap idement ce but. Il oublie la p atience de Dieu envers l’homme. C onsidérons les nombreuses années de p rép aration, en ne s’attardant q ue sur Moïse et sur Josué. En op p osition, observons la rap idité, voire la p récip itation q ui sont les q ualités req uises de nos jours. Qu’en p enser ?

Si la q ualité d’hier était celle attribuée à l’homme attaché à la connaissance de la Bible, dit : ‘l’homme du Livre’, elle reste très réelle de nos jours. Ne f aut-il p as des années de p rép aration, de méditation, de mise en p ratiq ue p our esp érer faire d’un chrétien, un serviteur utile ? Rentrer dans le service de Dieu, de nos jours, réclame les mêmes observances.

Des recommandations de lecture et d’étude bibliq ue sont indiq uées p articulièrement dans la Bible dite ‘Thomp son’ sous le titre (8) : « Les meilleures méthodes d’étude », je cite : « … La lecture occasionnelle de quelques versets de l’É criture, même chaque jour, ne p eut p roduire que p eu de fruits. Il ne s’agit p as de ce que l’on ap p elle l’étude de la B ible. Cela revient à grignoter la vérité et ne p eut en rien contribuer à l’édification du chrétien fort. » C inq p oints sont p rop osés :

1. La méthode des thèmes (voir le système de références en chaînes).

2. La méthode biog rap hiq ue ou étude des différents

35

p ersonnag es.3. L’étude de livres.4. L’étude des chap itres et des p assag es imp ortants.5. Ap p rendre p ar cœ ur les versets les p lus imp ortants.

Ne nég lig eons p as les études bibliq ues p rop osées dans notre ég lise locale. Informons-nous de ce q ui se p rop ose au niveau rég ional et national. Sans oublier, bien sûr, de se l’ap p rop rier.

36

- MEDITATION –

1. Quelle descrip tion de la p ersonnalité de Josué p ouvez-

vous faire d’ap rès de chap itre ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

2. Quel p oint p articulier de son caractère aimeriez vous

p osséder ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

3. Dans ce chap itre il est ég alement mentionné le p eup le

d’Israël. Relevez les p oints saillants q ui le caractérisent.

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

4. D’ap rès vous, q uels sont les éléments relevés chez le

p eup le d’Israël q ue vous ne retrouvez p as dans votre

ég lise. Pourq uoi ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

37

C hap itre 3

L’APPROPRIATION

Josué a été p rép aré à l’école du Seig neur. Plus de q uarante années p assées dans le désert à servir Moïse, à se p rép arer dans la culture de la Parole de Dieu, et à s’inscrire dans l’histoire de son p eup le. Reconnu p ar les resp onsables Israélites, et l’ensemble d’Israël, Josué fut ap p elé directement p ar Dieu à un ministère p articulier, celui de succéder à Moïse. Nous avons ég alement vu l’imp ortance d’être non seulement l’homme du Livre, ou de la Bible, mais ég alement d’être un homme cap able de conduire tout un p eup le. L’une de ses p remières exp ériences dans ce domaine, avait été de rép ondre aux attaq ues de Amalek lorsq u’ils étaient encore dans le désert. Josué en était revenu victorieux.

Dieu ap p rouva Josué et lui confia la resp onsabilité de la conduite de son p eup le. Le p eup le connaissait bien Josué et lui-même connaissait bien le p eup le. De ces différentes connaissances nous p ouvons déjà établir un constat q ue l’ap ôtre Paul annoncera p lus tard (1) : « ce n’est p as celui qui se recommande lui-même qui est ap p rouvé, c’est celui que le Seigneur recommande. ». C eci reste vrai p our nous, il ne sert à rien de mal courir, c’est p erdre son temp s ; Paul disait q u’il voyait dans certains chrétiens de son ép oq ue des g ens q ui ag itaient inutilement les bras. L’ag itation dessert l’œ uvre de Dieu.

A la veille de p rendre ses fonctions de leader du p eup le de Dieu, Josué devait se p oser bien des q uestions. Il p ercevait

38

les embûches à venir et devait se demander si Israël accep terait q u’il p renne la p lace de Moïse : obéira-t-il à ses ordres comme il a obéi à Moïse, les soldats accep teront-ils de s’eng ag er dans un combat q ui sera certainement long ? Dans cette veille, Josué a certainement dû être troublé ou être habité p ar des doutes. Il resta ferme dans les p romesses de Dieu. On s’en souvient, elles sont rap p elées (2) : « Lè ve-toi, p asse le Jourdain, toi et tout ce p eup le, p our entrer dans le p ays que je donne aux enfants d’Israël. Tout lieu que foulera la p lante de votre p ied, je vous le donne, comme je l’ai dit à Moïse ».

La p romesse est là, il s’ag it de la loi d’ap p rop riation, c’est-à-dire q ue le p eup le n’aura p as à conq uérir le p ays mais à le p osséder. Il lui est déjà donné, c’est déjà acq uis aux yeux de Dieu. Il suffit p our le p eup le d’ag ir p ar la foi, croire q ue ce q ue Dieu p romet, il l’a déjà accomp li. Les g aranties de Dieu sont des absolus, il a déjà donné au p eup le hébreu chaq ue mètre carré q ue foulera son p ied. C omme déjà mentionné, nous savons q ue le p eup le a eu une vision trop courte, p uisq u’il ne s’est p as emp aré de la totalité de la p romesse. Nous croyons q u'Israël obtiendra cette totalité au retour du C hrist.

Josué avait de q uoi être écrasé p ar ses resp onsabilités, mais il p renait bien g arde de ne p as tomber dans le travers de se p rendre au sérieux. Il s’en remettait à la seule g râce de Dieu et en ses p romesses. U n exemp le q ui, de nos jours doit nous p arler. Il est dommag e de dire q ue l’Eg lise militante de Jésus-C hrist est trop remp lie de chrétiens et chrétiennes q ui ont cessé d’être utilisables p ar Dieu. Ils sont si emp ressés de jouer un rôle q u’ils ne veulent p lus dép endre de C elui q ui est la source de toute vraie vie. On p eut rejoindre encore l’ap ôtre Paul q ui disait (3) : « Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort… » et p lus loin dans l'ép ître aux Philip p iens (4) : « je p uis tout p ar celui qui me fortifie. ».

Josué avait reçu une clé lui p ermettant de p osséder le

39

p ays p romis. Pour lui, la clé, c’est l’obéissance à la loi de Dieu et la mise en p ratiq ue de la p arole divine. De même p our les chrétiens il n’existe q u’une seule clé de réussite, celle q ue Josué utilisa il y a p lus de trente-cinq siècles. Et p ourtant, cette clé, combien la nég lig ent ! On p eut même ajouter q ue certains la p erdent sans s’en soucier. Or p erdre cette clé-là, c’est p ire q u’ég arer sa clé de voiture . Non seulement on ne se soucie p as de son absence, mais on ne fait rien p our la retrouver . En recommandant à Josué de méditer le livre jour et nuit, et lui assurer la réussite, l'Éternel lui confiait le secret de la victoire q ui allait défier l’enfer. En nous rap p elant à notre devoir q uotidien p ar ce mot d’ordre, notre divin Seig neur nous offre l’op tion d’une vie transformée et d’une carrière utile, heureuse et bénie (voir p ag e 24: 'JOSU E' et le secret de sa réussite).

Bien sûr, il faut entendre q ue ‘de méditer jour et nuit’, il s’ag it ici de recourir de jour comme de nuit à la Parole de Dieu dans tous les instants de notre vie. Mais si cela n’est p as, q u’il vous est imp ossible de vous astreindre à une discip line p ersonnelle, c’est un p eu comme si vous vouliez abattre un arbre avec une hache dont le fer est rond. Il ne sert à rien dans ce cas de multip lier les efforts, alors q u’en p renant le temp s d’affûter le fer, vous seriez deux fois p lus efficace. Josué, lui, a été très efficace, en suivant ce p rincip e il est devenu un homme de victoire ; en se servant de la clé il s’est saisi de ce verset (5) : « c’est alors que tu réussiras.. ». Dieu accomp lit toujours la p romesse q u’il fait. Nous en sommes les témoins lorsq ue ce q ui était, à nos yeux imp ossible, devient réalité.

Nous p ouvons p enser q ue Josué avait eu des doutes q uant à l’accueil du p eup le, mais le texte nous montre q ue tout le p eup le obéit comme un seul homme, aucune voix ne se lève q ui eut été contraire à l’ordre de Josué (6) : « Josué donna cet ordre aux officiers du p eup le, p arcourez le camp , et voici ce que vous commanderez au p eup le : p rép arez-vous des p rovisions, car dans trois jours vous p asserez ce Jourdain p our

40

aller conquérir le p ays dont l'É ternel, votre Dieu, vous donne la p ossession. »

Versets 12 à 15 : « Josué dit aux Rubénites, aux G adites et à la demi tribu de Manassé : rap p elez-vous ce que vous a p rescrit Moïse, serviteur de l'É ternel, quand il a dit : l'É ternel, votre Dieu, vous a accordé du rep os, et vous a donné ce p ays. Vos femmes, vos p etits enfants et vos troup eaux resteront dans le p ays que vous a donné Moïse de ce côté-ci du Jourdain ; mais vous tous, hommes vaillants, vous p asserez en armes devant vos frè res, et vous les aiderez, jusqu’à ce que l'É ternel ait accordé du rep os à vos frè res comme à vous, et qu’ils soient aussi en p ossession du p ays que l'É ternel, votre Dieu, leur donne. Puis, vous reviendrez p rendre p ossession du p ays qui est votre p rop riété, et que vous a donné Moïse, serviteur de l'É ternel, de ce côté-ci du Jourdain, vers le soleil levant. »

Versets 16 à 18 : « Ils rép ondirent à Josué, en disant : nous ferons tout ce que tu nous as ordonné, et nous irons p artout où tu nous enverras. Nous t’obéirons entiè rement, comme nous avons obéi à Moïse. V euille seulement l'É ternel, ton Dieu, être avec toi, comme il a été avec Moïse. Tout homme qui sera rebelle à ton ordre, et qui n’obéira p as à tout ce que tu lui commanderas, sera p uni de morts. Fortifie-toi seulement et p rends courage ! »

Les versets du début concernent ‘l’ordre de Josué au p eup le’ et les suivants, 16 à 18, ‘la rép onse du p eup le’. Les versets du milieu, 14 et 15, concernent p lus p articulièrement ‘deux tribus d’Israël, et la demi-tribu de Manassé’. S’ag issant de ces tribus il nous faut, af in de bien comp rendre, remonter au moment où le p eup le sort du désert p our aborder le Jourdain p ar l’Est. C ette contrée était très belle et fertile, ces tribus avaient demandé de s’y installer, c’est ce q u’elles firent. Mais leur devoir était de venir en aide aux autres soldats des autres tribus p our la conq uête du p ays, ils s’y étaient eng ag és.

41

Revenons à la p ériode p récédente lorsq ue Moïse donna en héritag e la Transjordanie à ces tribus (7) : « les fils de Ruben et les fils de G ad avaient une quantité considérable de troup eaux, et ils virent que le p ays de Jaezer et le p ays de G allad étaient un lieu p rop re p our des troup eaux. A lors le fils de Ruben et les fils de G ad vinrent aup rè s de Moïse, du sacrificateur Eléazar et des p rinces de l'assemblée, et ils dirent : A tharoth, Didon, Jaezer, Nimra, H esbon, Elealé, Sebam , Ebo et B eon, ce p ays que l'É ternel a frap p é devant l’assemblée d’Israël, est un lieu p rop re p our des troup eaux, et tes serviteurs ont des troup eaux. Ils ajoutè rent : Si nous avons trouvé grâce à tes yeux, que la p ossession de ce p ays soit accordée à tes serviteurs, et ne nous fais p oint p asser le Jourdain. » -

Fait suite leur eng ag ement à venir en aide aux autres tribus d’Israël (8) : « Puis nous nous équip erons en hâte p our marcher devant les enfants d’Israël, jusqu’à ce que nous les ayons introduits dans le lieu qui leur est destiné ; et nos p etits enfants demeureront dans les villes fortes, à cause des habitants du p ays. Nous ne retournerons p oint dans nos maisons avant que les enfants d’Israël aient p ris p ossession chacun de son héritage ; et nous ne p ossédons rien avec eux de l’autre côté du Jourdain, ni p lus loin, p uisque nous aurons notre héritage de ce côté-ci du Jourdain, à l’orient. »

Il est intéressant de remarq uer q u’un ép isode ancien s’interp ose dans la chronolog ie de la conq uête. Deux tribus et la demi-tribu de Manassé, ont déjà p ris p ossession de leur héritag e de l’autre côté du Jourdain. Mais le contrat p assé avec Moïse avait été q ue ces tribus devaient laisser aller leurs armées p our venir en aide à celles n’ayant p as encore acq uis leur droit d’héritag e. On p eut remarq uer ici l’imp ortance de la mémoire. Josué rap p elle officiellement ce fait. C ’est p ourq uoi il est nécessaire de bien connaître l’histoire à laq uelle nous

42

ap p artenons. C et ép isode nous fait bien comp rendre q ue le p assé doit être p ris en comp te suivant les termes établis. C es tribus s’étaient eng ag ées p ubliq uement, les termes du contrat sont rap p elés, il faut maintenant l’accomp lir.

Savez-vous q ue nous touchons là un p oint très imp ortant. Nous devons veiller sur nos eng ag ements, car l’ennemi, lui, n’hésite p as à s’en servir et à nous accuser. Lorsq ue nous oublions de remp lir nos eng ag ements, et de p rendre nos resp onsabilités, c’est comme si nous offrions à Satan la victoire sur nos vies. C ’est un p eu, comme si, nous lui donnions l’org anisation de l’échec de nos vies. Il sait faire, il est le maître dans cet art.

Il était donc très imp ortant q ue ces tribus soient p lacées devant leurs resp onsabilités afin q ue, si leur mémoire un instant leur faisait défaut, il leur soit rap p elé leurs eng ag ements. C ’est au milieu de leurs frères q ue leurs p aroles les ont eng ag és, c’est au milieu de ces mêmes frères q ue Josué le leur rap p elle. Le p eup le est le témoin. Le livre des Nombres au chap itre 32 mentionne q ue leur obéissance sera une source de bénédiction. De même, lorsq u’un chrétien rentre dans l’obéissance en cherchant à accomp lir la p arole donnée, il devient source de bénédiction p our les autres, c’est aux yeux de Dieu, une affaire de devoir.

Les tribus de Ruben, Gad, et la demi-tribu de Manassé auraient très bien p u ne p as remp lir cette p artie du contrat, mais cela aurait eu des conséq uences malheureuses sur tout le p eup le de Dieu. Ils savaient q ue Dieu accorde beaucoup p lus d’imp ortance à l’obéissance, q u’aux sacrifices. D’ailleurs ces tribus étaient très riches, elles auraient p u offrir à Dieu beaucoup de sacrifices sans q ue cela devienne p our elles une source de p auvreté. Mais, elles laissèrent là les sacrifices et les offrandes, p our rentrer dans l’obéissance q u’Il considérait comme le p remier devoir, elles le firent avec joie, leurs armées

43

p assèrent devant les autres tribus.

Revenons à Josué. Il vient de donner un ordre p récis au p eup le (9 ) : « p arcourez le camp , et voici ce que vous commanderez au p eup le ; p rép arez-vous des p rovisions, car dans trois jours vous p asserez ce Jourdain p our aller conquérir le p ays dont l'É ternel, votre Dieu, vous donne la p ossession. ». L’assurance de Josué p eut surp rendre. Il faut savoir q u’il tire sa force de Dieu lui-même. Lorsq u’il faut livrer un combat, entrep rendre une conq uête, faire un acte de foi, accomp lir une tâche inédite, ou p rendre une op tion vers l’inconnu, en Dieu une force est sp écialement réservée à celui q ui s’est confié à Lui p our exécuter ses ordres. Trop souvent nous calculons p our p eser le p our et le contre, au lieu de découvrir dans le Seig neur des ressources insoup çonnées.

Peut-être avez-vous un autre avis ? C ’est q ue vous n’avez p as encore découvert la g rande g râce de Dieu. Il a à sa disp osition des bénédictions, comme autant de p ierres p récieuses, q u’Il veut nous donner, il suffit de se les ap p rop rier. Il faut Lui faire confiance. Josué, q uant à lui, donne avec assurance un ordre q ui va p ermettre au p eup le de se p rép arer et de rentrer dans la conq uête de C anaan. Le p eup le est maintenant p rêt, les versets 17 et 18 du chap itre 1 p euvent se résumer ainsi : « Nous t’obéirons entiè rement ». C ette attitude d’obéissance est scellée p ar une sentence (10 ) : « Tous ceux qui n’obéiront p as seront mis à mort. ».

C e q u’il nous faut encore remarq uer, c’est q ue le p eup le est silencieux p endant toute la p remière p artie du texte. Il s’exp rime seulement ap rès avoir constaté l’obéissance de leur futur leader. L’observation du leader est imp ortante, car elle détermine l’attitude à adop ter. C ’est p ourq uoi le choix du leader vient toujours de Dieu q ui le désig ne d’une manière évidente p our tous. C e le sera avec la désig nation du p remier roi d’Israël, Saü l, ce le sera avec la désig nation du p rop hète

44

Samuel, ég alement p our David. Plus p rès de nous, c’est le Seig neur q ui rétablira et désig nera l’ap ôtre Pierre, p lus tard l’ap ôtre Paul.

C ette méditation sur le livre de Josué, nous a p ermis de mettre en évidence un certain nombre d’observations. Tout d’abord le devoir de mémoire. Josué était l’homme du Livre. Pour nous aujourd’hui, on dirait q u’il faut être l’homme de la Bible.

Ensuite, on ap p rend q ue Dieu ne chang e p as, ne varie p as, il accomp lira p arfaitement sa volonté, avec ou sans nous. Il nous fait serviteur, c’est à nous de nous ap p rop rier ses p romesses p ar le moyen de la foi. Il nous p rép are à une tâche dans son œ uvre, c’est à nous d’accep ter le temp s de la formation. En troisième lieu il nous rap p elle les eng ag ements q ue nous avons p ris envers lui et envers les autres et nous encourag e à les accomp lir, il accorde des bénédictions à tous ceux q ui demeurent dans sa volonté, et enfin ils sont ap p rouvés, ou non, p ar le p eup le.

45

- APPLIC ATION -

C omment p ouvons-nous mettre en p ratiq ue la volonté de Dieu si nous ne la connaissons p as ? C ’est en effet le challeng e p our nous aujourd’hui. Josué avait trouvé la clé en étant l’homme du Livre ce q ui lui a p ermis : « l’obéissance accomp ag née de la mise en p ratiq ue ».

Il nous arrive p arfois de ne p as être fidèles à nos vœ ux. Nous sommes oublieux, surtout lorsq ue l’un de ces vœ ux nous oblig e à revenir en arrière dans nos p rojets. D’une manière g énérale nous n’aimons p as être rep ris. Et p ourtant q ue ce soit aux yeux de Dieu ou aux yeux de notre entourag e, nos p aroles nous eng ag ent. Peut-être, à l’imag e de ces tribus dont il est q uestion dans ce chap itre, avez-vous la p ossibilité de vivre en p rince, bien tranq uille, jouissant de vos biens ? et dites-vous : ‘Rien, ni p ersonne ne me fera boug er d’ici ’. Puis, une visite imp romp tue vous ramène à la réalité. Vos p aroles vous sont rap p elées, elles vous oblig ent.

Vous p ensez : ‘je vais donner de l’arg ent, et je serais q uitte’. Mais, il n’en est rien, car Dieu accorde beaucoup p lus d’imp ortance à l’obéissance, q u’aux sacrif ices. Face à cette réalité, le p eup le d’Israël a su se comp orter en adulte, p lus exactement une p artie seulement : les tribus de Ruben, Gad, et la demi-tribu de Manassé. Quelq ues milliers d’hommes se sont p rép arés au combat p our soutenir les autres tribus, laissant derrière eux femmes et enfants. Leurs p aroles les liaient au sort du reste du p eup le. C ertains diront : ‘c’est dur’. Pourtant, l’obéissance ap p elle les bénédictions de Dieu. C eux q ui sont intèg res sont ap p réciés p ar Dieu et le p eup le.

C omment p ouvons-nous mettre en p ratiq ue la volonté de Dieu si nous ne la connaissons p as ? Dans le domaine q ue nous exp lorons, la rép onse est évidente : ‘La volonté de Dieu

46

p eut, p arfois, s’exp rimer p ar les vœ ux q ue nous exp rimons p ubliq uement et q ui nous eng ag ent, nous et les autres’. C ommençons p ar faire ce à q uoi nous nous sommes eng ag és, p etits et g rands ; cela reviendra à faire la volonté de Dieu p our nous.

47

- MEDITATION -

1. Josué devait être ap p rouvé dans son rôle de leader du

p eup le d’Israël. C omment le fut-il ? et p ar q ui ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

2. Que devez-vous améliorer dans votre vie p our être

ap p rouvé p ar les autres ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

3. Que p ouvez-vous retenir dans ce chap itre sur l’attitude

de Josué vis-à-vis de Dieu ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

4. C omment devez-vous envisaer vos p rojets ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

48

49

C hap itre 4

RAHAB, FEMME AVISEE

Josué et le p eup le d’Israël sont aux p ortes de C anaan. Le p eup le s’est p rép aré à p osséder le p ays en s’alig nant derrière Josué (1) : « Nous ferons tout ce que tu nous ordonnes, nous irons p artout où tu nous enverras. Nous t'obéirons exactement comme nous avons obéi à Moïse. Le Seigneur ton Dieu sera certainement avec toi comme Il a été avec Moïse. Quiconque s'op p osera à toi et refusera d'obéir à tes ordres sera mis à mort. Pour ta p art, sois courageux et fort! »

Moralement le p eup le d’Israël est p rêt, il camp e à C hittim, de là, Josué p rend une p remière décision (2) : «Du camp de Chittim, Josué, fils de Noun, envoya secrè tement deux hommes avec l'ordre d'exp lorer le p ays et la ville de Jéricho. A rrivés à Jéricho, les deux esp ions allè rent p asser la nuit dans la maison d'une p rostituée nommée Rahab. Le roi de Jéricho ap p rit que des Israélites étaient arrivés cette nuit-là dans la ville p our exp lorer le p ays. A lors il fit dire à Rahab: ‘Les hommes qui sont venus chez toi ont p our mission d'examiner à fond le p ays. Livre-les-nous’. Rahab emmena les deux hommes et les cacha, p uis elle rép ondit: Des hommes sont effectivement venus chez moi, mais je ne savais p as d'où ils étaient. Ils sont rep artis à la tombée de la nuit au moment où on allait fermer la p orte de la ville. J'ignore où ils sont allés. Si vous vous dép êchez, vous p ourrez les rattrap er. En réalité, elle avait fait monter les hommes sur le toit en terrasse de sa maison et les avait cachés au milieu de tiges de lin qu'elle y avait dép osées. Les envoyés du roi p artirent à leur p oursuite et, dè s qu'ils

50

eurent quitté la ville, on referma la p orte. Ils recherchè rent les esp ions en suivant la route qui mè ne aux gués du Jourdain. »

De son côté, Rahab monta sur le toit de sa maison avant q ue les deux hommes soient endormis. Elle leur dit (3) : « Je sais que le Seigneur vous a donné ce p ays. Vous nous insp irez une si grande terreur que chacun ici a p erdu tout courage à cause de vous. Nous avons ap p ris, en effet, que le Seigneur a asséché la mer des Roseaux p our vous p ermettre de la traverser, lorsque vous êtes sortis d'É gyp te. Nous avons ap p ris aussi que vous avez tué les deux rois A morites, Sihon et Og, à l'est du Jourdain, et que vous avez détruit tout ce qui leur ap p artenait. A ces nouvelles, le cœur nous a manqué et p ersonne ne se sent p lus le courage de vous résister. En effet, le Seigneur, votre Dieu, est Dieu en-haut dans le ciel et ici-bas sur la terre. Maintenant, jurez-moi p ar le Seigneur que vous traiterez ma famille avec une bonté semblable à celle que j'ai eue à votre égard et donnez-moi un signe que vous dites vrai. Promettez-moi de laisser la vie sauve à mes p arents, mes frè res et sœurs, et à tous les membres de leur famille ; vous ne p ermettrez p as que nous soyons tués. Les hommes lui rép ondirent: Nous te le jurons sur notre vie, à condition que tu ne racontes rien de notre visite. Lorsque le Seigneur nous donnera ce p ays, nous serons loyaux envers toi et te traiterons avec bonté ».

La maison de Rahab était aménag ée dans la muraille même de la ville. Elle p ut ainsi faire descendre les deux hommes p ar la fenêtre au moyen d'une corde. (4) « A llez vous cacher dans les collines p our échap p er à ceux qui vous recherchent » leur recommanda-t-elle « Restez-y trois jours, jusqu'à ce qu'ils soient revenus. Ensuite vous p ourrez rep rendre votre route ». Les hommes lui dirent (5) : « Nous tiendrons le serment que tu nous as demandé de te p rêter. Voici ce que tu feras: quand nous envahirons le p ays, fixe ce cordon rouge à la fenêtre p ar laquelle tu nous fais descendre, p uis

51

rassemble dans ta maison tes p arents, tes frè res et sœurs et toute ta famille. Si quelqu'un sort de chez toi, il sera seul resp onsable de sa mort et nous en serons innocents. Par contre, si on s'attaque à quelqu'un qui se trouve avec toi dans ta maison, c'est nous qui serons resp onsables de sa mort. Toutefois, si tu racontes notre visite, nous ne serons p lus tenus p ar le serment que tu nous as demandé », d'accord, rép ondit-elle. Puis elle renvoya les deux hommes. Dès q u'ils furent p artis, elle fixa le cordon roug e à sa fenêtre. Les esp ions g ag nèrent les collines; ils s'y cachèrent p endant trois jours jusq u'au retour à Jéricho de leurs p oursuivants, q ui les avaient cherchés en vain p artout. Les deux hommes q uittèrent leur cachette, descendirent des collines, traversèrent le Jourdain et revinrent aup rès de Josué. Ils lui racontèrent tout ce q ui leur était arrivé (6) : « Certainement » lui dirent-ils « le Seigneur nous a livré tout le p ays. Les habitants ont même p erdu le courage de nous résister. »

Le p eup le camp ait à Sittim, cette ville se trouvait à environ 12 k m à l’est du Jourdain, et Jéricho, à environ 25 k m. Le nom de ce lieu veut dire ‘vallée des acacias’, ou mimosas. C es arbres p ermettaient une zone ombrag ée, riche en eau, et une certaine p rotection naturelle. C ’est là q ue Josué donna son p remier ordre en envoyant deux hommes s’informer des défenses de la ville de Jéricho, du moral des habitants, de leurs forces disp onibles, mais ég alement des moyens dont ils p ourront disp oser en vivres et en eau. Josué avait besoin de renseig nements fiables. On se souvient q ue lors de la sortie d'Ég yp te Moïse avait envoyé douze esp ions p our se renseig ner sur la situation en C anaan, on se souvient du résultat. Dix d’entre eux firent un comp te rendu nég atif décourag eant le p eup le, deux firent un comp te rendu p ositif. Quarante années p lus tard, Josué utilise le même p rocédé p our la recherche d’informations, mais choisit de n’utiliser q ue deux hommes. C es derniers vont se risq uer à l’intérieur de la ville de Jéricho se faisant p asser p our des voyag eurs solitaires ; ils se rendent

52

dans la maison d’une p rostituée. Mais leur stratag ème ne marche p as, ils sont très vite découverts.

Nous n’allons p as examiner ce p assag e p our p orter un jug ement sur les différents intervenants, ce serait p erdre notre temp s, et p asser à côté de l’enseig nement q ue ce texte de la Parole de Dieu contient. Nous allons analyser les circonstances afin de comp rendre comment la volonté de Dieu se p lace bien au-dessus de celle des hommes.

Rahab est cette femme q ui reçoit les deux esp ions, p renant très vite conscience q ue ces deux hommes sont des Hébreux. Ils ne sont p as venus la voir avec les motifs des autres voyag eurs étrang ers et solitaires. Ils sont là p our mieux observer la ville, ses habitants et recueillir le maximum d’informations. Il est notoire q u’une telle maison, p ar les p assag es fréq uents q u’elle connaît, est une source de renseig nements. Toutes les armées utilisent de telles méthodes. Malg ré leur discrétion, p ar leur ap p roche de nuit, les deux esp ions sont vite rep érés. Le roi envoie une troup e d’hommes en armes p our les arrêter chez Rahab.

C ontre toute attente Rahab va trahir les siens. D’ailleurs, p our les habitants de la ville, une telle trahison n’était p as envisag eable. La p reuve en est q u’ils se laissent berner, on p eut le dire, naïvement. En effet, Rahab, ap rès avoir caché les deux esp ions, chez elle, sur son toit, va mentir d’une manière incroyable aux soldats envoyés p ar le roi (7) : « Des hommes sont effectivement venus chez moi, mais je ne savais p as d'où ils étaient. Ils sont rep artis à la tombée de la nuit au moment où on allait fermer la p orte de la ville. J'ignore où ils sont allés. Si vous vous dép êchez, vous p ourrez les rattrap er ». Rahab ne se contente p as de les tromp er au sujet des esp ions, mais elle leur donne des directives et les encourag e vivement dans la p oursuite des deux, soi-disant, fuyards (8) « Si vous vous dép êchez, vous p ourrez les rattrap er ».

53

Le narrateur nous décrit une scène difficile à croire. C omment des soldats ag uerris n’ont-ils p as eu la p résence d’esp rit de fouiller la maison, dans le seul but, d’accréditer les dires de Rahab ? C omment ces mêmes hommes ont-il g obé aussi facilement un tel mensong e ? On comp rends cela lorsq u’on connaît leurs motivations. Rahab, est une femme dont les dires, si on tient comp te de son métier, ne p ouvaient être crédibles. En effet, cette femme était certainement p lus adroite à détourner les cœ urs et les esp rits, q u’à les redresser. Mais, q uelq ue chose de très imp ortant motivait Rahab : la crainte du Dieu d’Israël. Quant aux soldats, leurs p réoccup ations étaient de trouver les esp ions, à cela ils rép ondaient aux ordres du roi de Jéricho. Le contexte nous fait comp rendre q ue ces soldats n’avaient p as song é une seule seconde au fait q ue Rahab tenait le Dieu d’Israël en haute estime. Pour eux, cette femme n’avait aucune réelle imp ortance, elle ne p ouvait ag ir et p enser p ar elle-même, donc elle ne p ouvait, dans un tel moment, les tromp er. D’ailleurs il en allait de sa vie, n’en avaient-ils p as le p ouvoir ?

C ’est bien sur ces certitudes q ue Rahab la p rostituée, en femme avisée, va se jouer de ces hommes. Elle sait très bien q ue si elle est p rise en train de les tromp er elle risq ue sa vie, elle sait très bien q ue ces hommes p euvent avoir un doute, alors elle affirme (9 ) : « J'ignore où ils sont allés. Si vous vous dép êchez, vous p ourrez les rattrap er. ». D’un côté elle p rétend ig norer, de l’autre elle décide p our eux ce q u’ils doivent faire. C es deux démarches contradictoires ont raison de la détermination des soldats, q ui s’emp ressent de faire ce q u’elle vient de leur indiq uer. Ils sortent de la ville sur le chemin de g ué du Jourdain à la p oursuite de p ersonne. En effet, ces hommes symbolisent bien la p oursuite du vent. Malg ré les évidences, ils se sont laissé berner; mais ces hommes ne faisaient aucun cas du Dieu d’Israël. Les motivations de Rahab et des soldats n’étaient p as les mêmes, ou devrions-nous dire,

54

la foi de l’une et des autres s’op p osait.

Rahab vient d’utiliser son exp érience à détourner les hommes de leur voie, afin de p ermettre un esp ace de liberté q u’elle va utiliser en dévoilant ses p ensées p rofondes. Que dit-elle aux esp ions ? (10 ) : « Je sais que le Seigneur vous a donné ce p ays. Vous nous insp irez une si grande terreur que chacun ici a p erdu tout courage à cause de vous. Nous avons ap p ris, en effet, que le Seigneur a asséché la mer des Roseaux p our vous p ermettre de la traverser, lorsque vous êtes sortis d'É gyp te. Nous avons ap p ris aussi que vous avez tué les deux rois amorites, Sihon et Og, à l'est du Jourdain, et que vous avez détruit tout ce qui leur ap p artenait. A ces nouvelles, le cœur nous a manqué et p ersonne ne se sent p lus le courage de vous résister. En effet, le Seigneur, votre Dieu, est Dieu en haut dans le ciel et ici-bas sur la terre. »

En p eu de mots, Rahab informe les esp ions de la situation de la ville : les habitants sont dans la p eur, mal p rép arés, dans des sentiments de terreurs q ui n’eng ag ent p as du tout à la résistance. La meilleure des p reuves q ue p ouvait donner Rahab est bien celle des soldats q ui viennent de sortir de la ville à leur p oursuite, symbolisant une fuite dans un rêve p erdu d’avance. La ville n’est-elle p as comme cela, fuyant vers un rêve de résistance, p erdu d’avance devant le Dieu d’Israël (11) : « le Seigneur, votre Dieu, est Dieu en haut dans le ciel et ici-bas sur la terre ». Si Rahab confesse le nom du Dieu d’Israël, il n’en est rien des habitants de Jéricho. C ’est bien la foi q ui a motivé Rahab.

Le livre aux Hébreux la mentionne, au même titre q u'Abraham (12) : « Par la foi, Rahab, la p rostituée, ne mourut p as avec ceux qui s'étaient op p osés à Dieu, p arce qu'elle avait accueilli les esp ions avec bienveillance ». La foi ne sauve-t-elle p as ? Rahab aurait p u mettre sa confiance dans les soldats de la ville et donner les deux esp ions, elle aurait été g ardée, la ville

55

en aurait été reconnaissante, le roi lui aurait, p eut-être, fait hommag e. Mais, comme tous les habitants de Jéricho, elle connaissait le Dieu d’Israël et elle a p lacé sa confiance en lui, le p référant à toute autre esp érance.

En femme avisée et p leine d’exp érience elle traite avec les esp ions. C eux-ci ont les p reuves de la sincérité de Rahab, elle n’est p lus en train de tisser des fils de mensong es, elle est sincère (13) : « Maintenant, jurez-moi p ar le Seigneur que vous traiterez ma famille avec une bonté semblable à celle que j'ai eue à votre égard et donnez-moi un signe que vous dites vrai. Promettez-moi de laisser la vie sauve à mes p arents, mes frè res et sœurs, et à tous les membres de leur famille ; vous ne p ermettrez p as que nous soyons tués. ». Rahab nous étonne une fois de p lus, la voilà en train de traiter la vie sauve de toute sa famille. Il ne s’ag it p as de sa vie, mais de ceux q ui l’entourent, de sa famille élarg ie.

Nous avons à faire à une femme de tête, une femme intellig ente, une femme de cœ ur. Lorsq u’elle utilise la manip ulation c’est en face d’hommes injustes. Ses cap acités confirment ce q ue leurs cœ urs veulent bien croire ou entendre, comme dans le cas des soldats. Lorsq u’elle se trouve en face d’hommes justes elle se conduit d’une manière juste, révélant sa véritable nature. C ette femme est une excep tion dans cette ville, sa concep tion de la vie ne p eut se comp rendre sans la notion de la famille. C e q ui p eut nous conduire à p enser, q ue Rahab n’avait p as p u trouver un autre métier q ue celui de p rostituée p our subvenir aux besoins de sa famille q ui comp tait tellement p our elle. Bien sûr le texte ne le dit p as, mais c’est une déduction p ossible. Déduction q ui nous fait p enser q ue la ville rebelle et idolâtre de Jéricho n’avait p as la même vision de la vie.

Aux termes du contrat, les deux esp ions rép ondent : (14)

« Nous te le jurons sur notre vie, à condition que tu ne racontes

56

rien de notre visite. Lorsque le Seigneur nous donnera ce p ays, nous serons loyaux envers toi et te traiterons avec bonté ». C ette rép onse est une démonstration de la valeur morale des deux hommes. Ils exp osent leur vie sur l’honneur d’un traité basé sur la loyauté, reconnaissant p ar là, la valeur morale de Rahab. Les deux hommes savent q ue Dieu vouait p ar interdit cette ville, c’est-à-dire, vouait à une mort certaine tous les habitants de cette ville. Pourtant ils traitent avec Rahab sa survie et celle de sa famille. C et ép isode nous oblig e à transcender le texte, Dieu n’est p as éloig né de ces événements. C ertainement, tout a été conduit d’une manière p rovidentielle. Nous sommes forcés ég alement de p enser q ue si la ville avait accueilli ces deux hommes au lieu de vouloir les attrap er, Dieu aurait reçu favorablement leur conversion.

Rep renons les événements. U ne ville dans la p lus comp lète des obscurités sp irituelles, Jéricho, abrite une famille, dont l’un des membres, Rahab, p rostituée de son état, esp ère dans le Dieu d’Israël. Par des circonstances incroyables, elle rencontre deux hommes envoyés p ar le chef du p eup le d’Israël q ui vont lui assurer sa survie et celle de sa famille. Il est imp ossible de ne p as y voir une volonté divine de sauver cette femme et sa famille. Tout nous conduit à cette conclusion, Dieu veut sauver Rahab. C ’est comme un ordre q ui aurait été donné p ar Dieu lui-même p ermettant la mise en p lace des circonstances dans lesq uelles chacun joue un rôle devant aboutir au résultat de la délivrance. Rahab, q ui en hébreux sig nifie ‘Larg e’, fut incorp orée dans la nation juive, et devint la mère de Booz mentionné dans le livre de Ruth. Par là, elle est dans la g énéalog ie de Jésus, c’est-à-dire q u’elle est une arrière, arrière g rand-mère de Jésus, on comp rend avec le recul l’imp ortance du sauvetag e.

Pour le moment, le sauvetag e des deux esp ions se fait p ar le moyen d’une corde (15) : « Elle les fit descendre avec une corde p ar la fenêtre, car sa maison était dans le mur même du

57

remp art. » C ette corde p eut nous faire p enser à la volonté de Dieu, uniq ue et p arfaite, aboutissant à la rémission, au p ardon et à la liberté. Ici, Dieu est l’auteur du sauvetag e de Rahab, de sa famille et des deux esp ions. Dieu est toujours cohérent avec lui-même, il n’y a en lui aucune discordance, ni disharmonie. Sa volonté se dessine au fur et à mesure du texte et des situations. Elle débute au moment où Josué ép rouve le besoin de connaître les forces et les faiblesses de l’ennemi, cela reste l’élément déterminant dans cette histoire. C ar, en fait, ce sont les f orces et les faiblesses des différents intervenants q ui p ermettent de faire ressortir la volonté uniq ue et p arfaite de Dieu. U ne conclusion s’imp ose, Dieu avait tout p rép aré d’avance p our l’invasion de Jéricho, dans ses moindres détails. Il s’était octroyé un rép it de q uelq ues jours p our sauver ce q ui devait être sauvé.

Le p lan de Dieu contre la ville rebelle de Jéricho va bientôt être totalement dévoilé comme jug ement contre l’idolâtrie. Il en est ainsi encore de nos jours, Dieu intervient au travers des circonstances, et utilise les hommes p our exécuter sa volonté dans une p arfaite harmonie de lui-même. Le p ardon est p roche de nous tout en sachant q ue le jug ement rép ond à sa justice p arfaite. Il ne désire p as la mort du p écheur, il est p romp t au p ardon et sa miséricorde s’étend à la famille. La ville de Jéricho venait de connaître l’ultime p ossibilité de se détourner de ses p échés p our aller vers le Dieu d’Israël. C e Dieu q ui n’hésite p as à aller chercher dans les endroits les p lus surp renants le p écheur q ui au fond de son cœ ur esp ère en lui !

Soyons vig ilants, car nous sommes des acteurs dans le déroulement de l’histoire. Soit nous travaillons au jug ement, soit nous ag issons p ar la foi. Veillons sur nos p ensées et nos cœ urs en recherchant à être conformes à notre nature d’enfant de Dieu. C e p assag e oblig e à transcender notre p ensée. Dieu est toujours cohérent avec sa nature p rofonde. Il n’est p as influencé p ar l’homme, ou p ar les événements, il est au-dessus.

58

Rien d’extérieur à lui ne p eut le troubler, ou le p erturber. Il n’y p as de variation en lui, ni de chang ement. Lorsq u’il ap p liq ue un jug ement c’est toujours en p arfaite harmonie avec lui-même. Lorsq u’il ap p liq ue la g râce c’est avec la même harmonie. Son action dans l’histoire humaine révèle sa nature p arfaite, sainte, et juste, ces événements doivent nous p ermettre de comp rendre q ue Dieu accomp lit toujours sa volonté p arfaite.

59

- APPLIC ATION -

Ne vous arrive-t-il p as d’être bien chez vous ? Sans doute, même si ce chez-vous est modeste, il reste le vôtre, q ue vous êtes p rêts à défendre. Il en était de même p our Rahab et sa famille. Toutefois, elle accep tait d’envisag er à chang er d’orientation. C ’est sur cette base q ue j’aimerais vous conduire : la rup ture vers un nouvel avenir.

Sous cette orientation nous devons p rendre le p eup le d’Israël comme exemp le. En effet, ce p eup le s’est vu vivre une ‘rup ture vers un nouvel avenir’. En q uittant volontairement l’esclavag e en Ég yp te, et en accep tant de q uitter la vie nomade p our entrer dans une vie sédentaire. La rup ture n’a de valeur q ue si elle est motivée p ar un mieux vivre.

Si nous considérons, un instant, les C ananéens, ils forment de vielles souches familiales issues de la descendance de C ham, l’un des fils de Noé. Ils sont installés dep uis des siècles et n’ont manif estement aucun désir de chang er de vie. C es p eup les ne veulent p as p rovoq uer une rup ture de leur modèle de vie et envisag er un nouvel avenir. Ils ont leur p etit chez-eux, bien décidés à en découdre si nécessaire, p our défendre leur bien.

Si les C ananéens avaient envisag é la p ossibilité d’une rup ture avec leur mode de vie ils auraient p u comp rendre q u’il y avait p our eux un avenir meilleur. Mais, les événements nous démontrent le contraire. Quant à Rahab, elle a su accep ter une rup ture p our aller vers un avenir meilleur. A l’exemp le de ces déracinés de la p lanète q ui romp ent avec leurs habitudes p our bâtir sur de nouvelles esp érances.

C e thème vient nous interp eller, car dans la p ensée de l’Évang ile il y a toujours la nécessité d’une rup ture q ui conduit

60

vers l’accomp lissement p arfait (16). La recherche de la p erfection fait naître dans la p ensée l’idée du chang ement salutaire. C hrist a romp u avec les habitudes et les traditions de son p eup le p our aller vers l’accomp lissement p arfait.

C e q ui conduit à nous demander comment nous réag irions lorsq ue nos habitudes, nos g aranties, nos avoirs financiers étaient menacés. Sommes-nous p rêts à en découdre ou à envisag er une rup ture conduisant vers un autre accomp lissement (17) : « Car ce qui comp te, ce n’est ni la circoncision ni l’incirconcision, mais c’est d’être une nouvelle créature ».

61

- MEDITATION -

1. C omment les habitants de Jéricho connaissaient-ils

l’Éternel ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

2. C omment ont réag i les habitants de Jéricho face à la

menace du p eup le d’Israël ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

3. Dans votre entourag e connaissez-vous une p ersonne

ayant une vie immorale et craig nant le Dieu de la

Bible ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … .......................

4. Quelle attitude avez-vous face à cette p ersonne ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … .......................

5. Si votre attitude est nég ative, q ue devez-vous chang er ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

62

- LEC TU RE -

Josué chap itre 3 :

« Tôt le lendemain matin, Josué et les Israélites quittè rent Chittim et descendirent au bord du Jourdain. Ils s'installè rent là en attendant le moment de le traverser. A u bout de trois jours, les resp onsables du p eup le p arcoururent le camp et donnè rent les instructions suivantes aux Israélites: dè s que vous verrez les p rêtres-lévites emp orter le coffre de l'alliance du Seigneur votre Dieu, quittez cet endroit et suivez-les; de cette façon vous saurez quel chemin p rendre, car vous n'êtes jamais p assés p ar là aup aravant. Cep endant, n'allez p as trop p rè s du coffre, tenez-vous-en toujours à une distance d'environ un kilomè tre. Josué dit au p eup le: p urifiez-vous, car demain le Seigneur va accomp lir des p rodiges au milieu de vous. Le jour suivant, il ordonna aux p rêtres de p orter le coffre de l'alliance et de marcher à la tête du p eup le. C'est ce qu'ils firent. Le Seigneur dit à Josué: à p artir d'aujourd'hui, je vais affermir ton autorité aux yeux de tous les Israélites! Ils sauront que je suis avec toi comme j'ai été avec Moïse. Pour ta p art, ordonne aux p rêtres qui p ortent le coffre de l'alliance de s'arrêter dans l'eau du Jourdain, dè s qu'ils y auront p énétré. A lors Josué s'adressa aux Israélites: ap p rochez-vous, leur dit-il, et écoutez ce que déclare le Seigneur votre Dieu. Vous allez être convaincus que le Dieu vivant est au milieu de vous et qu'il chassera devant vous les Cananéens, les H ittites, les H ivites, les Perizites, les G uirgachites, les A morites et les Jébusites. En effet, le coffre de l'alliance du Seigneur de toute la terre traversera le Jourdain devant vous. Choisissez p armi vous douze hommes, un p ar tribu.

Dè s que les p rêtres qui p ortent le coffre sacré p oseront les p ieds dans le Jourdain, le cours de la riviè re sera coup é: en amont, l'eau sera arrêtée comme p ar une digue. Le p eup le

63

quitta le camp p our traverser le Jourdain. Les p rêtres qui p ortaient le coffre de l'alliance marchaient devant. C'était l'ép oque de la moisson p endant laquelle le Jourdain déborde et inonde continuellement ses rives. Dè s que les p rêtres y arrivè rent et p osè rent les p ieds dans l'eau, la riviè re cessa de couler, l'eau fut arrêtée comme p ar une digue, loin en amont, à A dam, ville des environs de Sartan; en aval, l'eau qui s'écoule vers la mer Morte disp arut comp lè tement. Le p eup le p ut alors traverser le Jourdain en face de Jéricho. Les p rêtres qui p ortaient le coffre sacré restè rent dans le lit desséché de la riviè re p endant que tout le p eup le d'Israël p assait à p ied sec et jusqu'à ce que tout le monde ait atteint l'autre rive.”

64

C hap itre 5

DE L'ARCHE A LA CROIX

Nous avons laissé Josué et le p eup le d’Israël aux p ortes de C anaan. Le p eup le s’est p rép aré à p osséder le p ays en s’alig nant derrière Josué. En faisant cela, ils s’ap p rop rient, p ar le moyen de la foi, des p romesses q ue Dieu a faites à Abraham et à Moïse. Avant de se lancer à l’assaut de la forteresse de Jéricho, Josué trouve sag e d’envoyer des esp ions vérifier les fortifications et le moral des habitants. On se souvient des p érip éties de ces deux esp ions, de leur rencontre avec Rahab, femme ayant un caractère excep tionnel. Nous avons vu ég alement q u’au travers des circonstances, et rencontres, Dieu accomp lissait toujours sa volonté. C eci nous a amenés à comp rendre q ue nous devons lui faire confiance en toutes choses, q ue de toute manière Dieu défend lui-même sa g loire, dont il nous fait l’honneur d’y p articip er - dans la mesure où nous lui laissons toute la p lace -

C et autre ép isode de la conq uête de C anaan p ermet de confirmer q ue Dieu tient le cours de l’histoire entre ses mains. Il rep rend ici l’initiative. C onstituée de bois d’acacia, recouverte d’or, l’arche contient les p reuves des attentions de Dieu envers son p eup le. On y trouve les tables de la loi, les p ains de p rop itiation, le bâton d’Aaron, la manne. Elle était p ortée p ar q uatre sacrif icateurs, et devait mesurer 1,15 m de long sur 70 cm de larg e (1). Lors de la traversée du désert l’arche était p lacée au centre des tribus d’Israël. Dans cet ép isode l’arche est témoin de l’œ uvre de Dieu, des miracles q ui vont s’accomp lir : Dieu p rép are une g rande démonstration de sa

65

p uissance et p ermet ainsi à son jug ement de s’exercer sur le p ays de C anaan. Jug ement q ui s’est confirmé au chap itre p récédent, p ar la réaction du roi de Jéricho et du p eup le cherchant à tuer les deux esp ions. Leurs cœ urs étaient remp lis de toutes sortes de p ratiq ues occultes, de conduites immorales et de révoltes contre Dieu ce q ui oblig ea Dieu à p rononcer un jug ement contre eux.

De g rands miracles se p rép arent ; Dieu va manifester sa g loire, et démontrer aux p eup les et aux nations q u’il est le juste jug e de toute la terre. Afin d’atteindre cet objectif, il utilise Josué et le p eup le d’Israël, q ui seront le bras q ui exécutera son jug ement. Il confirmera Josué dans son rôle de C hef du p eup le et de g énéral q ui conduira le combat. Il désig ne l’arche comme témoin des actions miraculeuses, au centre duq uel il ag ira et le Jourdain devient le symbole des forces et p uissances déchues.

Sous les ordres de Josué le p eup le q uitte l’abri de Sittim et l’ombrag e des acacias p our se rendre aux abords du Jourdain. Il fallut p as moins de trois jours p our q ue le p eup le accomp lisse ce dép lacement, d’environ 12 k m. Plus d’un million d’hommes rep résente une transhumance imp ortante. Les officiers surveillent le bon déroulement et donnent les indications p our la traversée du Jourdain. Le p eup le devra suivre l’arche de l’alliance et resp ecter une distance d’environ un k m. L’exp ression au verset 4 : ‘Car vous n’êtes p as encore p assés p ar ce chemin’, indiq ue l’oblig ation de sanctifier la terre q ue le p eup le va traverser.

En effet, le p eup le va commencer à exécuter la volonté de Dieu : ‘être le bras du jug ement ’. Pour cela il lui faut se sanctifier, afin de ne p as être atteint p ar le fléau q ui va s’abattre. Le rôle de l’arche est bien de sanctifier la terre q ue le p eup le va fouler du p ied. Terre sainte violée p ar le p éché, les diverses p ratiq ues idolâtres et immorales. Le livre d’Esaïe annonce des temp s de rafraîchissement (2) : « Voici donc ce que

66

le Seigneur déclare: " A u moment favorable, j'ai rép ondu à ton ap p el; quand est arrivé le jour du salut, je suis venu à ton secours. Je t'ai formé p our faire de toi le garant de mon engagement envers l'humanité. Je vais relever le p ays et redistribuer les p arts de la terre sainte aujourd'hui ravagée. ». Le p salmiste chantera q ue l’Éternel combattra p our eux (3) : « Puis il les fit venir dans sa Terre Sainte, à la montagne qu'il avait conquise. Il exp ulsa devant eux des p op ulations dont il leur rép artit le territoire en lots héréditaires; il installa les tribus d'Israël chez les Cananéens eux-mêmes. »

La sanctif ication du p eup le se fera à l’issue de la traversée du Jourdain, mais p our l’heure, l’acte initial, avant de p énétrer en C anaan, est de p urifier le sol q ue devra s’ap p rop rier le p eup le. Il doit être un sol sain, p urifié de la p rofanation due au rejet de Dieu. U n acte fort et p uissant venant de Dieu doit être l’objet de la p urification. L’arche p ortée p ar les sacrificateurs forcera les eaux du Jourdain à s’arrêter p lusieurs k m en amont. Elle restera au milieu du fleuve p endant la traversée des douze tribus, hommes, femmes, enfants, vieillards.

U n autre ép isode vient s’imp oser à notre esp rit, l’arche de Noé. Noé, avait constitué une arche, formant un bateau q ui lui avait p ermis de se sauver, lui, toute sa famille ainsi q ue les animaux, du délug e q ue Dieu avait fait tomber sur la terre, comme sig ne de jug ement contre les hommes.

Pour l’heure, le jug ement se fait sous une forme différente. C e n’est p lus le sauvetag e d’une famille, mais l’utilisation de la descendance de cette famille comme arme du jug ement. La descendance d’Israël est en lig ne directe avec celle de Noé. C ette descendance devenue le p eup le de Dieu mis à p art en faveur des Nations, devient le bras exécuteur du jug ement de Dieu contre ces Nations. C es dernières ayant rejeté le Dieu d’Israël p our adorer des idoles et p ratiq uer toutes

67

sortes de sorcelleries, entraînant le p eup le dans l’immoralité, il fallait q ue le p eup le, devenu arme de justice, p uisse p énétrer sur une terre sanctifiée p ar Dieu lui-même, afin q ue l’imp ureté des Nations ne p uisse l’atteindre.

Il y a une connexion surp renante entre le jug ement de l’ép oq ue de Noé, et celui des p eup les de C anaan. Le p remier jug ement p ermit le sauvetag e des eaux tumultueuses p ar la fabrication d’une arche, sous forme de bateau. Les seconds sont sauvés p ar la p énétration de l’arche sur le lit tumultueux du Jourdain. C e symbolisme de la p énétration des eaux montrent q ue Dieu désire q ue le p eup le s’ap p rop rie ses p romesses, à savoir le p ays habité p ar les C ananéens - l’arche étant le symbole de la p résence de Dieu au milieu de son p eup le et manifestant visiblement sa p uissance, sa volonté aux yeux de tous -

Difficile de ne p as faire un deuxième p arallèle, non p lus avec le p assé - à savoir l’arche de Noé - mais avec le futur. Plusieurs années p lus tard, en effet, une croix s’élèvera p our sanctifier le p eup le de Dieu. L’arche à cette ép oq ue avait disp aru, n’ayant p lus de raison d’être, elle fut remp lacée p ar une autre manif estation de la g râce de Dieu envers son p eup le. Plantée sur le mont Golg otha la croix de Jésus-C hrist devint la victoire finale de Dieu p our son p eup le. Plantée au milieu des Nations aux yeux du p eup le élu q ui le rejetait, elle devenait le moyen de la victoire finale sur le p éché, et la p reuve éternelle de l’amour de Dieu p our toute l’humanité.

Dieu va chercher dans les endroits les p lus inattendus ses enfants, ses élus, p our former son p eup le, p eup le acq uis au p rix le p lus fort. La croix a vaincu l’iniq uité envahissante et org ueilleuse la faisant reculer, p ermettant au p eup le de Dieu de p asser au travers comme p rotég é, g ardé. Jésus-C hrist était p orteur des p romesses de l’Ancien Testament, récep tacle des tables de la Loi, du bâton d’Aaron p orteur de vie nouvelle, de

68

la manne, p ain venu du ciel. Plantée au milieu du Jourdain, témoin des miracles de Dieu, l’arche annonçait le miracle, le sacrifice même de Dieu p our l’humanité. Le sang offert q ui a coulé sur le bois de la croix, sanctifiait cette terre aride de la Palestine, et sig nait la nouvelle alliance. L’arche p ortée au milieu du Jourdain était le témoin des miracles du p assé, ceux de l’Ancienne Alliance. La croix devint le sig ne de l’amour de Dieu p our son p eup le, lui offrant une éternité dans un monde p arfait où la révolte contre Dieu n’aura p lus d’effet. Elle fut le début d’une nouvelle alliance.

Le p eup le d’Israël, en traversant le lit du Jourdain mis à sec, annonce le p eup le à venir, celui acq uis à la croix de Jésus-C hrist, traversant l’histoire avec foi et détermination, se saisissant des p romesses de Dieu. L’enfant de Dieu est sécurisé lors de sa marche p ar la foi, ayant les reg ards tournés vers le royaume à venir, C hrist étant le C hef, le conducteur.

Au dessus de l’arche sur le couvercle, se trouvaient deux chérubins face à face en p rière ; chérubins p rotecteurs en adoration devant la p résence de Dieu. Au centre de ces chérubins, Dieu p arlait et se manifestait aux hommes. C ette p résence divine s’ap p elait la C hék ina (4). On se souvient de l’utilisation du couvercle. Il était destiné à cacher le p éché des hommes au reg ard de Dieu et p ermettait aux hommes de se rendre p rop ices vis à vis de Lui. On ap p elait ce couvercle la p rop itiation. En ce jour mémorable de la traversée extraordinaire du p eup le de Dieu d’une rive à l’autre du Jourdain à p ied sec, le couvercle p lacé sur l’arche rep résentait le p eup le rendu p rop ice et g ardé p ar les chérubins. Dieu manifestait sa g râce vis-à-vis de son p eup le lui p ardonnant ses p échés, et sanctifiant ses p as.

C ette descrip tion nous oblig e à retourner à la croix. Le sang innocent a coulé sur la croix : le sang de Jésus-C hrist couvre les p échés des hommes. L’arche p réfig urait le salut

69

p arfait réalisé p ar l’œ uvre de C hrist. Dieu est au milieu de son p eup le, lui manifestant sa g râce et sanctifiant ses p as : Hier, p ar de g rands miracles réduisant à néant toutes les tentatives des mag iciens et autres sp irites voulant l’ég aler ou le dép asser - De nos jours, p ar le Miracle, avec un g rand M, celui de transformer un homme déchu en un homme de g loire -

Hier, déclarant p ubliq uement q u’il avait sur les forces et les p uissances de la nature toute autorité - De nos jours, il va encore p lus loin, il ag it p ar un acte de création. La nouvelle naissance annoncée dans le Nouveau Testament est l’acte de création rendu juridiq uement p ossible p ar l’œ uvre de la C roix. D’un homme déchu p our l’éternité, Dieu crée un homme éternel p arfait, sauvé p ar le sang de Jésus-C hrist.

Le p assag e ne p eut se comp rendre q u’à la lumière de l’œ uvre p arfaite de C hrist. En effet, si l’arche faite de bois d’acacia, recouverte d’or, a p ar sa p résence p ermis la traversée du Jourdain du p eup le de Dieu, elle nous renvoie vers une autre réalité, il ne p eut s’ag ir q ue de l’œ uvre du C hrist à la croix. La Bible ne dit-elle p as q ue le bois et l’or ne p euvent être adorés, et q u’il est interdit de leur rendre un culte ? Toute la Bible renvoie à cet événement de la croix, car c’est l’acte central de l’histoire de toute l’humanité, c’est là q ue Dieu nous p arle aujourd’hui.

Dans notre marche sur cette terre nous rencontrons nos ‘Jourdain’ q u’il nous faut franchir ; en leur milieu, la croix nous ouvre le chemin, fait reculer les obstacles, les flots rug issants et menaçants. Portons notre reg ard sur Jésus-C hrist q ui nous fera traverser notre Jourdain en toute sécurité.

70

- APPLIC ATION -

Nous sommes, selon les désirs de Dieu, des acteurs dans sa création. C e fut le cas p our ce p eup le d’Israël, p uissamment conduit vers un autre lendemain p lus p rop ice, il accomp ag ne l’acte divin du recul des eaux. Sa p articip ation active p ar le moyen de la foi nous interp elle. Ne sommes-nous p as invités, à notre tour, à jouer un rôle imp ortant dans l’œ uvre créatrice de Dieu ?

Dieu a voulu dès les débuts de ce monde q ue l’homme soit invité à p articip er activement a l’ordre de sa création. La chute ayant déchu l’homme de son rôle p remier, il reste q ue son activité sur terre rentre dans la volonté divine q u’il soit à son tour un créateur. Ne sommes-nous p as émerveillés de constater les avancées de la science ? Si l’homme en g énéral est créateur, l’enfant de Dieu a, q uant à lui, un rôle p rivilég ié dans le renouvellement de toute chose (5) : « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont p assées ; voici toutes choses sont devenues nouvelles. »

Ainsi, l’enfant de Dieu a le p rivilèg e d’intervenir dans un monde ouvrant vers des p ossibilités nouvelles. A l’imag e du p assag e du Jourdain où les eaux se sont retirées laissant le p eup le p asser, l’enfant de Dieu marche sous une p rotection p rovidentielle p articip ant à l’action de Dieu.

Nous savons q ue nous allons vers la p erfection sans jamais p ouvoir l’atteindre, c’est notre lot. Que ce soit celui q ui craint Dieu ou q ue ce soit celui q ui le rejette, chacun à sa manière est un acteur de la création. Mais, p our l’enf ant de Dieu sa p articip ation est autre, car p lus comp lète. Il amène une dimension sp irituelle charg ée d’une conscience renouvelée p ar une connaissance morale q ui donne un sens aux choses, et p lus g énéralement à la vie.

71

Sommes-nous conscients q ue le chrétien détient un rôle fondateur dans notre société ? Devenu une nouvelle création p ar l’œ uvre de Jésus-C hrist sur la croix, il devient lumière dans ce monde de ténèbres. Êtes-vous p rêt à rentrer dans le rôle q ue Dieu veut p our votre vie en tant q ue l’un de ses enfants ?

72

- MEDITATION -

1. Quelles p romesses de Dieu devons-nous nous

ap p rop rier ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

2. Le symbolisme de l’arche nous renvoie à q uelle

réalité ? Pourq uoi ? exp liq uez

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

3. Pour vous ap p rop rier les p romesses de Dieu comment

devez-vous vous y p rendre ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

4. Avez-vous un Jourdain à traverser ? leq uel ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … ..............

5. C omment décidez-vous à le traverser ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

73

- LEC TU RE -

Josué chap itre 4 :

« Lorsque tout le p eup le eut fini de traverser le Jourdain, le Seigneur donna les instructions suivantes à Josué: choisissez douze hommes, un p ar tribu, et ordonnez-leur d'aller chercher douze p ierres dans le lit du Jourdain, à l'endroit exact où les p rêtres ont p osé leurs p ieds. Ils devront emp orter ces p ierres et les dép oser dans le lieu où vous p asserez la nuit. Josué ap p ela les douze Israélites qu'il avait fait choisir et leur dit: p assez devant le coffre du Seigneur votre Dieu et allez au milieu du Jourdain. Là, que chacun de vous charge une p ierre sur son ép aule, afin qu'il y en ait une p our chaque tribu d'Israël. Ces p ierres vous rap p elleront ce qui s'est p assé ici. Lorsque, dans l'avenir, vos enfants vous demanderont ce qu'elles signifient p our vous, vous leur rép ondrez: le cours du Jourdain s'est arrêté au p assage du coffre de l'alliance du Seigneur. Oui, lorsque le coffre a traversé le Jourdain, le cours du fleuve s'est arrêté, et ces p ierres doivent rap p eler p our toujours aux Israélites le souvenir de ce p rodige. Les hommes désignés obéirent aux ordres de Josué. Ils p rirent douze p ierres au milieu du Jourdain, une p our chaque tribu d'Israël, comme le Seigneur lui-même l'avait ordonné à Josué. Ils les emp ortè rent et les dép osè rent là où ils p assè rent la nuit. Josué fit également dresser douze p ierres dans le lit du Jourdain, à l'endroit où les p rêtres p orteurs du coffre de l'alliance avaient p osé les p ieds. Elles s'y trouvent encore aujourd'hui. Les p rêtres qui p ortaient le coffre restè rent debout dans le lit du Jourdain jusqu'à ce que le p eup le eut exécuté toutes les instructions que le Seigneur lui avait transmises p ar l'intermédiaire de Josué.

A insi Josué se conforma aux recommandations de Moïse. Le p eup le se dép êcha de traverser le fleuve et, lorsque tout le monde fut sur l'autre rive, les p rêtres allè rent se

74

remettre en tête avec le coffre sacré. Les hommes en armes des tribus de Ruben et de G ad, ainsi que ceux de la demi-tribu de Manassé, traversè rent à la tête des autres Israélites, comme Moïse le leur avait ordonné. En p résence du Seigneur, environ quarante mille soldats, p rêts à combattre, franchirent le Jourdain en direction de la p laine de Jéricho. Ce jour-là, le Seigneur affermit l'autorité de Josué aux yeux de tous les Israélites et, durant toute sa vie, ils le resp ectè rent comme ils avaient resp ecté Moïse. Ensuite, le Seigneur dit à Josué: Ordonne aux p rêtres qui p ortent le coffre contenant le document de l'alliance de sortir du Jourdain. Josué leur en donna l'ordre. Les p rêtres obéirent, et dè s qu'ils eurent p osé les p ieds sur le bord, la riviè re se remit à couler et à inonder ses rives comme aup aravant. C'est le dixiè me jour du p remier mois que les Israélites franchirent le Jourdain. Ils établirent leur camp au G uilgal, à l'est de Jéricho. Josué fit dresser au G uilgal les douze p ierres p rises dans le Jourdain. Puis il dit aux Israélites: Lorsque, dans l'avenir, vos enfants vous demanderont ce que signifient ces p ierres, vous leur exp liquerez comment le p eup le d'Israël a traversé le Jourdain à p ied sec. En effet, le Seigneur votre Dieu a asséché le Jourdain p our vous p ermettre de le franchir, tout comme il avait asséché p our nous la mer des Roseaux. Il a agi ainsi p our que tous les p eup les de la terre sachent combien la p uissance du Seigneur est grande, et p our que vous vous soumettiez toujours à l'autorité du Seigneur votre Dieu. »

75

C hap itre 6

LA MEMOIRE

Le p eup le d’Israël vient de p asser le Jourdain à p ied sec. Il fallait, comme nous venons de le voir au chap itre p récédent, q ue le sol de C anaan soit p urifié p ar la p résence de l’arche de l'Éternel. Dans ce p assag e l’arche annonçait un autre événement, celui de la croix de Jésus-C hrist. Toute la Bible est centrée sur la croix, p reuve irréfutable de l’amour de Dieu p our tous les hommes. Au-delà de l’histoire d’Israël se dessine la destinée de tous les hommes. L’humanité a comme finalité de devenir le p eup le aimé de Dieu, Jésus est mort p our tous les hommes. C eux q ui l’accep tent verront sa g loire, ceux q ui le rejettent seront jug és selon leurs p rop res lois. Dieu utilisa un p eup le q ui est p our nous aujourd’hui, une bénédiction : les exp ériences sp irituelles dont ce p eup le a été l’objet sont une source d’enseig nement. C ’est encore le cas dans le livre de Josué.

Le p eup le d’Israël est en train de vivre un g rand tournant dans son histoire. Ap rès q uarante ans p assés à errer dans le désert le voilà p rêt à vivre enfin libre. Mais cette liberté sera franchie en p lusieurs étap es. Nous avons vu l’étap e initiale de la traversée du Jourdain. Il nous faut maintenant rentrer dans la connaissance des autres étap es.

C et ép isode est centré sur le témoig nag e rendu p ar deux monuments de p ierre, l’un immerg é, l’autre visible. L’un érig é au centre du fleuve, du Jourdain, l’autre au delà du fleuve. C es deux témoig nag es s’imp osaient car le p eup le p assait du statut

76

d’esclave à celui de p eup le libre. Leur situation d’esclaves ég yp tiens ne les avait p as rendu juridiq uement libres dans leur fuite. U n esclave q ui s’enfuit de chez son maître reste sous l’autorité de ce maître. C ’était la condition du p eup le d’Israël au moment où il franchissait le Jourdain. Quarante années de fuite et d’errance dans le désert n’avait rien chang é q uant à son statut de p eup le esclave.

De p eup le esclave, il va, en f ranchissant le Jourdain, p asser au statut de p eup le libre. Il faut une frontière p our chang er un tel statut, une frontière bien marq uée q ui devra délimiter d’une manière irréfutable q ue l’esclave est maintenant libre. Le Jourdain à cette ép oq ue n’était p as, comme aujourd’hui une rivière, c’était un fleuve. A cette ép oq ue et encore de nos jours, une frontière naturelle comme un fleuve est suffisant p our délimiter une frontière entre deux p ays. Le franchissement du Jourdain p ar le p eup le esclave devenait la p reuve de sa nouvelle condition. D’un p eup le esclave en fuite, il devenait un p eup le libre cap able de s’ap p rop rier le p ays de C anaan.

Dans ces instants, il devenait nécessaire de marq uer la mémoire du p eup le. C ’est p ourq uoi deux monuments vont être érig és. Les événements q ui ont conduit à p ermettre la fuite extraordinaire d’Ég yp te auraient été vite oubliés p ar le p eup le s’ils avaient été constamment rap p elés. Même les p lus g rands miracles sont rap idement mis en oubli p ar l’homme. Le Seig neur le confirmait lorsq u’il disait q ue même la résurrection d’un mort n’arriverait p as à convaincre un homme. Il était nécessaire q ue la mémoire du p eup le soit constamment rafraîchie. Josué, comme nous l’avons vu p récédemment, avait ap p ris aup rès de Moïse l’imp ortance de la mémoire.

Pourq uoi ces deux monuments de douze p ierres ? Le nombre douze corresp ond au nombre des tribus d’Israël. Israël avait eu douze fils ayant chacun donné une tribu, une p ierre p ar

77

tribu. U ne p ierre marq uant la mémoire d’une tribu, les douze ensemble soulig nant la famille ayant comme ancêtre commun Israël. C ’est dans la Genèse q ue nous trouvons l’histoire du début d’Israël (1). Ap p elé Jacob, il devint Israël ap rès une rencontre avec Dieu et habita en C anaan où il donna naissance aux douze futurs p atriarches avant l’exode en Ég yp te suite à une sévère famine, où ils devinrent esclaves (2).

Les douze p ierres rap p ellent ces évènements : la p aternité du p eup le d’Israël, leur vie dans le p ays de C anaan, la famine, leur survie et leur esclavag e en Ég yp te ; leur fuite de l’esclavag e p ar le franchissement de la mer Roug e à p ied sec, leur errance p endant 40 ans dans le désert, et enfin le franchissement du Jourdain et leur esp érance de liberté retrouvé sur le sol de C anaan. C es douze p ierres évoq uaient tout cela dans la p ensée des hébreux franchissant le lit du Jourdain à p ied sec. Il devenait nécessaire de marq uer la mémoire de cette nouvelle étap e, deux monuments sont donc dressés. Ils devaient démontrer p our les futures g énérations la p érennité de la p uissance divine, p rête à se manifester aussi en faveur des futures g énérations du p eup le élu.

Le deuxième p oint sur leq uel nous devons ap p orter toute notre attention est le suivant. Pourq uoi un monument au milieu du fleuve et l’autre sur les berg es de C anaan ? C ’est la p réfig uration d’une p rofonde vérité révélée dans le Nouveau Testament. C omme lors de notre dernière méditation sur ce livre de Josué, nous sommes transp ortés p lusieurs siècles p lus tard p our comp rendre le symbolisme des ces monuments. C ’est, en effet, à la croix q ue nous comp renons p ourq uoi l’un des monuments est immerg é et l’autre p lacé sur la rive de C anaan. La croix est le centre de l’histoire de l’humanité, elle révèle ce q ui était encore caché. C ’est à la croix q ue nous comp renons le sens du monument immerg é, C hrist à été comme immerg é p ar les p échés de l’humanité.

78

A la croix, le châtiment q ue je méritais, q ue vous méritiez, est tombé sur le Fils de Dieu (3); il en est mort. Mais le Seig neur n’est p as resté sur la croix ou dans le tombeau, car le sup rême châtiment (4) ne p ouvait rien contre lui. Sa résurrection et son ascension démontrent le triomp he absolu du ciel sur l’enfer, de Dieu sur Satan, de la vie sur la mort (5). Pourtant l’enseig nement du p assag e du Jourdain concerne avant tout le chrétien. Pour lui, le p remier monument immerg é dans le fleuve évoq ue un ensevelissement q ui fait p artie du p rog ramme de Dieu p our sa vie : celui de sa nature déchue, de son moi toujours récalcitrant. Si le discip le veut p rendre Jésus-C hrist p our Maître, il est ap p elé à renoncer à lui-même et à se charg er de sa croix, s’identifiant ainsi à son Seig neur dans sa mort, p our ensuite p artag er une nouvelle vie avec lui.

Le bap tême chrétien, institué bien ap rès ces événements, rap p elle le p assag e du p eup le d’Israël à p ied sec, laissant derrière lui le témoig nag e de son p assé enseveli p ar les eaux tumultueuses. Les douze p ierres au milieu du Jourdain rep résentent le p assé du p écheur, un p assé en tant q u’esclave et dans la révolte. L’immersion dans le Jourdain p réfig ure à la fois le bap tême de la mort de Jésus-C hrist à la croix et celui de l’enfant de Dieu bap tisé dans la mort comme son Maître (6) : « Ignorez-vous que nous tous qui avons été bap tisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été ensevelis avec lui p ar le bap tême de sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts p ar la gloire du Pè re, de même aussi nous marchions en nouveauté de vie. »

Le texte continue avec la conformité à sa mort p récédant la conformité à sa résurrection (7) : « En effet, si nous sommes devenus une même p lante avec lui p ar la conformité à sa mort, nous le serons aussi p ar la conformité à sa résurrection ; nous savons que notre vieille nature a été crucifiée avec lui, afin que le corp s de p éché soit réduit à l’imp uissance et que nous ne soyons p lus esclaves du p éché... »

79

Ap rès l’entrée dans le Jourdain, c’est la sortie du Jourdain. On p eut dire dans le Jourdain... p our p arvenir ensuite au-delà du Jourdain. C omme l’on p eut dire ap rès la mort ensevelie avec C hrist, c’est la résurrection du croyant, nouvel homme en C hrist. Le croyant est en marche vers la terre p romise, comme l’a été le p eup le de Dieu q ui avait p our mission de s’ap p rop rier le p ays de C anaan. Les deux monceaux de p ierres rep résentaient p lus q ue la mémoire du p eup le. Ils enseig naient le p eup le d’Israël q u’il y aurait une libération encore p lus g rande à venir.

Il fallait q u’il y ait une frontière forte entre le p assé d’esclave du p eup le Juif et son nouveau dép art en tant q ue p eup le libre. Avant ces événements Israël restait sous l’emp rise ég yp tienne. Ap rès avoir franchi le Jourdain il devenait un p eup le libre. De même, l’homme p lacé sous la malédiction du p éché reste sous l’emp rise de celui-ci tant q u’il n’est p as rendu libre. C ’est l’œ uvre de Jésus-C hrist sur la croix q ui p ermet à l’homme esclave du p éché de devenir libre (8). La croix p lantée au milieu du fleuve imp étueux rep ousse sa p uissance et en devient vainq ueur, p ermettant au p écheur rep entant de franchir le lit de la malédiction p our aborder les berg es de la liberté.

Le chrétien ayant franchi son Jourdain marche en nouveauté de vie. C hacun est ap p elé à p asser son Jourdain. C ’est aujourd’hui q ue le Seig neur t’attend ; tu dois franchir ton Jourdain. Le Seig neur te p ermet de franchir sans risq ue ce q ue tu crois p eut-être, à tes yeux, imp ossible de faire. Le p eup le se trouvait sur la berg e de l’esclavag e. La traversée du Jourdain fut p our lui un acte de foi q ui lui p ermit de retrouver son statut de p eup le libre. Sans doute y avait-il des hommes et des femmes q ui doutaient, mais ils ont suivi le p eup le et g ag né leur liberté. C ’est bien dans un acte de foi et d’esp érance q ue tu dois t’eng ag er sur ton Jourdain, et y laisser ton p éché et ses conséq uences.

80

La croix de Jésus-C hrist est aujourd’hui notre Jourdain. L’œ uvre de salut accomp lie sur la croix p ermet à l’homme de p asser d’un état d’esclave au p éché à celui d’homme libre. C ela demande de sa p art de p rendre la décision ferme d’abandonner les berg es du p éché et ne p lus y retourner. Prendre p ied sur celles de la liberté, offre à l’homme un nouvel avenir ayant comme destination la g loire dans l’éternité. Hier, il s’ag issait d’un p eup le, aujourd’hui c’est une exp érience individuelle. C haq ue homme à un moment ou un autre de sa vie se trouve sur les berg es de son Jourdain. C ’est alors p our lui de p rendre la décision de le franchir et ainsi recevoir le don de la vie éternelle en Jésus-C hrist.

Si cet homme retenu en esclavag e p ar son p éché, décide de rester p ar p eur, ou incap acité, sur les berg es de l’esclavag e, il se détourne volontairement du salut offert p ar la seule g râce de Dieu. U n tel homme ne p eut vivre libre p uisq ue constamment soumis. Qu’il sache q ue la liberté est au p rix p arfois d’une souffrance où il faut décider de lâcher p rise, p erdre une assurance, accep ter de laisser derrière un p assé. Le p eup le d’Israël a dû abandonner la sécurité, q ue nous p ourrions jug er p récaire, mais réelle du désert. Pour rentrer dans un p ays où les règ les chang ent, il a fallu combattre des armées, travailler la terre p our sa subsistance, construire des maisons. C ette évocation doit nous p arler. Pour nous aujourd’hui, lorsq ue nous franchissons notre Jourdain, il nous faut abandonner certaines p ratiq ues et habitudes devenues inadéq uates à la nouvelle vie en C hrist. C ’est p ourq uoi nous devons entrer résolument dans cette nouvelle vie avec de nouvelles règ les de vie, de nouveaux objectifs de vie, et construire avec de nouveaux matériaux. Voilà à q uoi nous sommes ap p elés en tant q u’enfants de Dieu.

81

- APPLIC ATION -

C ette nouvelle vie annoncée semble bien p rometteuse. Mais en q uoi l’est-elle ? C onsidérant le p assag e d’une vie nomade à une vie sédentaire, on imag ine assez facilement le g rand p as q u’il est nécessaire de faire. Le p eup le a la Loi, donc les règ les de vie. C ela est-il suffisant ? Il sait q u’il lui est imp ossible d’accomp lir p arfaitement les exig ences imp osées p ar Dieu (9 ). Il a conscience du p ardon et de la rép aration de la faute. Il sait donc q ue si la p erfection est son but, cela ne p eut s’obtenir q ue d’une manière p rog ressive. L’ap p rentissag e est donc sa manière de vivre en ne cessant de viser le but.

Nous p ouvons considérer q u’il a eu tout le temp s nécessaire dans le désert p our ap p rendre et tendre vers l’accomp lissement. L’homme trouve son accomp lis-sement dans l’œ uvre p arfaite de Jésus-C hrist (10 ). Si deux témoig nag es ont été nécessaires p our Israël, en son temp s, un seul l’est de nos jours. C omme vu dans le texte p récédent, il s’ag it de la croix. Le symbole de la croix était très p risé p ar les p remiers chrétiens, car elle témoig ne de la cruauté de l’homme et de la rédemp tion en Dieu.

La chute a été eng loutie dans les eaux du Jourdain, une nouvelle réalité devient alors p ossible. Le p eup le, éq uip é de la Loi, p eut enfin voir un nouvel avenir. C ette rédemp tion se fait p ar l’ap p rop riation de la foi aux p romesses de Dieu. Qu’en est-il de nos jours ? sinon, q ue nous sommes conduits à suivre le même p rocessus.

Frédéric de C onninck , chercheur en sociolog ie, dans son livre : « Ethiq ue C hrétienne et Sociolog iq ue », conclut ainsi son étude basée sur trois p oints (11) : ‘ Sortir, demeurer, renouveler ’ : « L’éthique sur la chute et sur le geste de sortir est une éthique critique. Celle qui s’ap p uie sur la création et sur le choix de demeurer, est une critique de la collaboration.

82

Enfin celle qui p rocè de de la rédemp tion et de la tentative de renouvellement est une éthique de la guérison. Ces trois dimensions de la p ratique se rejoignent p our définir ce qui constitue, à nos yeux, en cette fin de vingtiè me siè cle, l’amour du p rochain. »

L’amour du p rochain reste la p erfection q ue Dieu attend des hommes renouvelés p ar l’Esp rit. Pour rép ondre à notre q uestion : « en q uoi cette vie est-elle p rometteuse ? » sinon, maintenir le but en tendant vers la p erfection.

83

- MEDITATION -

1. Que rep résentait la traversée du Jourdain aux yeux

d’Israël ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

2. Que rep résente la traversée du Jourdain aux yeux de

l’enfant de Dieu ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

3. C omment rep ousser la crainte et la p eur ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

4. Quel souvenir avez-vous du p assag e de votre Jourdain ?

Est-ce imp ortant ? Précisez.

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

84

- LEC TU RES -

Josué chap itre 5, versets 2 à 8

« En ce temp s-là, l'É ternel dit à Josué : fais-toi des couteaux de p ierre, et circoncis encore une fois les enfants d’Israël. Josué fit des couteaux de p ierre, et ils circoncit les enfants d’Israël sur la colline d’A raloth. Voici la raison p our laquelle Josué les circoncit. Tout le p eup le sorti d'É gyp te, était mort dans le désert, p endant la route, ap rè s leur sortie d'É gyp te. Tout ce p eup le sorti d'É gyp te était circoncis, mais tout le p eup le né dans le désert, p endant la route, ap rè s la sortie d'É gyp te, n’avait p oint été circoncis.

Car les enfants d’Israël avaient marché quarante ans dans le désert jusqu’à la destruction de toute la nation des hommes de guerre qui étaient sortis d'É gyp te et qui n’avaient p oint écouté la voix de l'É ternel ; l'É ternel leur jura de ne p as leur faire voir le p ays qu’il avait juré à leurs p è res de nous donner, p ays où coulent le lait et le miel. Ce sont leurs enfants qu’il établit à leur p lace; et Josué les circoncit, car ils étaient incirconcis p endant la route. Lorsqu’ont eu achevé de circoncire toute la nation, ils restè rent à leur p lace dans le camp jusqu’à leur guérison. »

Genèse chap itre 17, versets 1 à 10

« Lorsqu’A bram fut âgé de quatre-vingt-deux ans, l'É ternel ap p arut à A bram, et lui dit : je suis le Dieu Tout Puissant. Marche devant ma face, et sois intè gre. J’établirai mon alliance entre moi et toi, et je te multip lierai à l’extrême. A bram tomba sur sa face; et Dieu lui p arla, en disant : Voici mon alliance, que je fais avec toi. Tu deviendras p è re d’une multitude de nations. On ne t’ap p ellera p lus A bram; mais ton nom sera A braham, car je te rends p è re d’une multitude de nations. Je te rendrai fécond à l’extrême, je ferai de toi des

85

nations; et des rois sortiront de toi. J’établirai mon alliance entre moi et toi, et tes descendants ap rè s toi, selon leurs générations: ce sera une alliance p erp étuelle, en vertu de laquelle je serai ton Dieu et celui de ta p ostérité ap rè s toi. Je te donnerai, et à tes descendants ap rè s toi, le p ays que tu habites comme étranger, tout le p ays de Canaan, en p ossession p erp étuelle, et je serai leur Dieu. Dieu dit à A braham: toi, tu garderas mon alliance, toi et tes descendants ap rè s toi, selon leurs générations. C’est ici, mon alliance, que vous garderez entre moi et vous, et ta p ostérité ap rè s toi: tout mâle p armi vous sera circoncis. Vous vous circoncirez; et ce sera un signe de l’alliance entre moi et vous. »

86

C hap itre 7

CIRCONCISION DU CŒUR

On se souvient q ue le p eup le a traversé le fleuve du Jourdain à p ied sec. Dieu étant intervenu sép arant les eaux et p ermettant ainsi la traversée. On se souvient ég alement q ue la terre devait être sanctif iée, c’est ainsi q ue l’arche de l'Éternel se p laça au centre du lit du Jourdain. Deux monticules de douze p ierres furent érig és afin de marq uer la mémoire. C e fut le mémorial enseveli p ar les eaux et le mémorial p lacé sur les berg es de C anaan, terre de la p romesse. Le p remier rep résente la croix de Jésus-C hrist ensevelie dans la mort p ortant la condamnation de nos p échés, et l’autre la résurrection du Seig neur, en renouveau de vie sur les berg es de la p romesse.

C e nouvel ép isode situe le p eup le à Guilg al, en C anaan, face à Jéricho. Il est p lein d’esp érance, le Dieu d’Israël est avec lui, rien ne p eut l’arrêter. Il en est tout autrement p our les nations p eup lant C anaan ; on se souvient de l’ép isode des esp ions à Jéricho (1) : « Lorsque tous les rois des A moréens à l’occident du Jourdain et tous les rois des Cananéens p rè s de la mer ap p rirent que l'É ternel avait mis à sec les eaux du Jourdain devant les enfants d’Israël jusqu’à ce que nous ayons p assé, ils p erdirent courage et furent consternés à l’asp ect des enfants d’Israël. »

Tous les chefs de g uerre vous diront q ue les circonstances sont rassemblées p our lancer une entrep rise éclair q ui servira une victoire rap ide et comp lète. U n ennemi ayant p erdu le moral et manifestant des sentiments de crainte et de

87

p eur, est un ennemi facile à bousculer et à vaincre. Maintenant rien ne p eut faire obstacle à la victoire. Pourtant un élément va intervenir q ui va faire reculer de q uelq ues jours les p lans d’invasion (2). Ici, il est clairement établi q u’il est nécessaire p our le p eup le de Dieu de se p oser. Au lieu d’aller de l’avant, ce q ui aurait été le choix des stratèg es, l'Éternel q uant à lui arrête son p eup le. En g énéral, trois évènements oblig ent le p eup le de Dieu à s’arrêter p our faire le p oint et rég ler certaines choses : le mensong e ou la dissimulation, avec le coup le d’Ananias et Sap hira (3); la mauvaise q ualité des services, où certaines veuves étaient nég lig ées (4), et la p ersécution (5), forçant la p rop ag ation de l'Évang ile (6). Ici, il s’ag it d’un p oint encore différent, le p eup le n’est p as en règ le avec Dieu (7).

Nous aurions p u p enser q ue Dieu remette à p lus tard cette oblig ation p rofitant de l’effet de surp rise sur les nations cananéennes. Or, il n’en est rien. Dieu q ui conduit lui-même son p eup le exig e de lui la circoncision. U n jeune lecteur de la Bible p eut se demander à q uoi p eut bien servir la circoncision (8) lorsq u’elle est insérée dans une stratég ie militaire ? Il s’ag it d’un sig ne q ui symbolisait l’alliance de Dieu à Abraham. Nous allons dans la Genèse p our lire les termes de l’alliance dont il s’ag it (9 ). En réalité, on constate q ue la stratég ie de Dieu vient à l’encontre de celle des militaires de l’ép oq ue de Josué. Dieu avait fait une alliance avec Abraham, et ce dernier, ainsi q ue ses descendants devaient se rap p eler cette alliance p ar le sig ne de la circoncision. Aux yeux de Dieu un tel p eup le était un p eup le rendu p ur, c’est-à-dire un p eup le tourné vers Dieu et s’attendant à ses p romesses. Il faut, toutefois, noter q ue le p eup le fut fidèle à la circoncision, même lors de l’esclavag e en Ég yp te, et q u’il a su p ratiq uer ce rituel avec fidélité. Le texte le p récise, le p eup le fuyant l’Ég yp te était circoncis (10 ). C e n’est q ue dans le désert q u’il le mit en oubli ; q uarante années d'oublis, c’est-à-dire toute une g énération. Il s’ag it de la g énération q ui vient p récisément de traverser le Jourdain à p ied sec.

88

Il faut noter q ue l’alliance de Dieu faite à Abraham avait un double effet : le p remier sur le p eup le élu, et le second sur les nations. Le p eup le d’Israël p ortait sur lui le sig ne de l’alliance et les nations voyaient les g rands miracles q ue l'Éternel accomp lissait p our son p eup le. Ainsi, le p eup le juif devenait le témoin de Dieu en faveur des nations. C ’est p ourq uoi le p eup le de Dieu se devait, à l’aube de s’ap p rop rier C anaan, se rap p eler ses eng ag ements afin de remp lir sa vocation aup rès des nations p aïennes.

Moïse était l’homme choisi p ar Dieu p our conduire le p eup le d’Israël (11). Arrêtons-nous q uelq ues instants sur sa p ersonnalité. C e n’était p as un homme très facile, il était de nature imp ulsive, violent, ce q ui l’avait conduit au meurtre (12). Il avait du mal à écouter Dieu et les autres, et une manière bien à lui de détourner ou de contourner les évidences, tombant facilement dans la nég lig ence. Il se détourna dans l’évènement du buisson ardent (13) et nég lig ea la circoncision de ses enfants (14). Dans ce dernier exemp le, il fallut q ue Sép hora, sa femme, comp renant q ue Dieu se mettait en colère contre Moïse, p renne l’initiative de circoncire elle-même leur fils.

Malg ré ce rap p el de Dieu, Moïse ne l’imp osa p as comme sig ne de l’alliance dans le désert. Passag e transitoire entre l’esclavag e et la délivrance. Pendant les q uarante années dans le désert, les nouveaux-nés mâles n’avaient p as été circoncis. U n oubli ? une nég lig ence ? Parfois il est surp renant de voir combien les hommes sont limités. Moïse l’avait été, même s’il reste un g rand homme de Dieu. La nég lig ence de la circoncision ne p eut se comp rendre q ue dans la faiblesse et la limite de l’homme.

Mais p ourq uoi alors, ce q ui a p u p araître comme un détail insig nifiant, est-il devenu un f acteur de p remier ordre p our ce p eup le dès q u’il eut franchi le Jourdain ? Sans doute

89

q ue le p eup le d’Israël ne se rend p as tout-à-fait comp te q u’il rentre dans les p romesses de l’alliance de Dieu (15). Il est sur le p oint de voir l’alliance se réaliser, les murailles de Jéricho vont tomber, les g éants vont-être abattus, p lusieurs rois et nations vont-être vaincus. Si, en son temp s, Abraham avait été nég lig eant envers la p romesse de Dieu, il ne serait p as rentré dans l’alliance. Si Moïse s’était à son tour op p osé à la circoncision de ses fils il ne se serait jamais p résenté devant Pharaon. Sans la circoncision, le p eup le de l’alliance ne p ouvait jamais s’ap p rop rier le p ays. C ’est aussi simp le q ue cela, car ces g rands hommes auraient trouvé devant eux des op p ositions q ui les auraient fait chuter, reculer. C ’est p ourq uoi Dieu établit clairement le lien entre l’observation de la circoncision et la p ossession du p ays.

C omment de nos jours comp rendre la circoncision ? Plusieurs textes dans le Nouveau Testament la p résente sous un nouvel éclairag e. Il ne s’ag it p as d’un simp le acte chirurg ical, mais d’un dép ouillement du cœ ur q ui affecte la croissance sp irituelle (16) : « C’est en lui que vous avez été circoncis d’une circoncision que la main n’a p as faite, mais dans la circoncision de Christ, qui consiste dans le dép ouillement du corp s de la chair: ayant été ensevelis avec lui p ar le bap tême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, p ar la foi en la p uissance de Dieu, qu’il a ressuscité des morts. Vous qui étiez morts p ar vos offenses, et p ar l’incirconcision de votre chair, il vous a rendus à la vie avec lui, en nous faisant grâce p our toutes nos offenses. »

Nous voyons comme p reuve q ue la g râce est sup érieure à la loi, et q ue le sig ne l’accomp ag nant est de se laisser dép ouiller de sa nature p écheresse, en renonçant aux œ uvres q ui ne sont p as nécessairement mauvaises mais inutiles dans la p ersp ective du royaume de Dieu. Dieu en p arfait p édag og ue sait mieux à q uel p oint nous avons besoin de revenir sur cet enseig nement simp le : se laisser dép ouiller, renoncer à la chair

9 0

et ses désirs. Le g rand réformateur Luther disait: ‘J’avais cru me débarrasser de ma nature déchue une fois p our toutes, mais je me suis ap erçu que mon vieil homme rep oussait p lus vite que ma barbe que, p ourtant, je rase chaque matin’...

Nous sommes dans l’Alliance de Dieu, non p as dans celle de l’Ancien Testament q ui établit la circoncision p our tous les hommes mâles. L’alliance du Nouveau Testament beaucoup p lus comp lète imp liq ue une démarche p ersonnelle et p ermanente. Le p rép uce de chair une fois ôté symbolise le dép ouillement de la chair, le renoncement aux œ uvres mortes. Il ne s’ag it donc p lus d’un p rép uce, mais d’un dép ouillement du cœ ur. Si une intervention extérieure était nécessaire dans la p remière alliance, elle devenait inutile dans la Nouvelle Alliance, p arce q u’il s’ag it d’une intervention intérieure en devenant conforme à la nature de Jésus-C hrist. A la croix C hrist a été entièrement dép ouillé (17). Dans sa volonté d’accomp lir celle de son Père, il a renoncé à lui-même. C ette double attitude de C hrist a eu comme effet une circoncision p arfaite, rép ondant à sa nature divine sainte et p arfaite.

Dep uis l’événement de la croix tous les enfants de Dieu ont p art à cette circoncision. Par la résurrection de C hrist, l’homme devient p articip ant de sa g loire. Si la circoncision est clairement établie, il imp orte q ue l’homme d’orig ine naturelle soit transformé en un homme céleste et vive selon sa nouvelle nature. C ’est bien sur ce dernier p oint q ue le débat est difficile. En effet, notre vie d’enfant de Dieu ne doit p as être une vie centrée sur elle-même, mais demeurer dans l’exercice redouté de l’abandon de soi, car la g râce se donne, s’offre. C e n’est q u’au p ied de la croix q ue l’enf ant de Dieu p eut comp rendre q uelle doit être sa vie, comment il doit la conduire. Il sera conduit à toujours p lus de renoncements, c’est-à-dire laisser de côté les œ uvres vaines, q ui p arfois ne sont p as forcément mauvaises, mais p as utiles p our le Royaume de Dieu. Il lui sera demandé un dép ouillement de sa nature charnelle. L’attitude

9 1

normale de l’enf ant de Dieu est de s’exp oser comme le Seig neur lui-même l’a fait.

Ainsi, comme le p eup le d’Israël, à l’aube de s’ap p rop rier le p ays de C anaan, et p ar là, de rentrer dans l’accomp lissement de l’Alliance q ue Dieu avait contractée avec Abraham, et Moïse - de même, le p eup le de Dieu de nos jours doit savoir se p oser, et rentrer dans le dép ouillement et le renoncement aux œ uvres mortes (18). La circoncision de l’Ancienne Alliance faite p ar une intervention extérieure, n’affectant q ue le p rép uce, devient à p résent une circoncision du cœ ur faite p ar une intervention intérieure q ui affecte tout l’être humain, jusq u’à devenir en conformité avec son Sauveur et Seig neur. Pas de marche en avant sans ce dép ouillement volontaire. Pas de victoire, tant q ue cette circoncision reste un p ieux désir (19 ).

9 2

- APPLIC ATION -

Nous sommes bien oblig és de convenir q ue nous touchons là un p oint très délicat. Il l’était à l’ép oq ue de Josué. U ne p rép aration méticuleuse de p ierre taillée coup ante comme un scalp el, un chirurg ien habile, et trois jours de cicatrisation. Ajoutons q ue la circoncision d’un nouveau-né était larg ement p référée à celle de l’adulte. U ne infection, ajoutée à une p oussée de fièvre, p ouvait à tout moment comp liq uer l’op ération. Il est en effet très délicat d’entrep rendre une circoncision même si nous devons p arler de celle du cœ ur.

Ici, Dieu intervient dans l’org anisation g énérale p our rap p eler un p oint fondamental, semblant avoir été oublié. Le sig ne de l’alliance donné à Moïse p ar l’Éternel n’est p lus p résent au sein du p eup le. C e q ui nous conduit à p enser q ue la mémoire du p eup le sur les termes de l’alliance n’a p as été entièrement transmise au p eup le. Face à cette réalité, Dieu n’intervient p as p our rép rimer mais p our rap p eler le sig ne de l’alliance. C e q ui a un effet p ositif sur l’ensemble du p eup le q ui se p lie à cette intervention.

Il nous vient naturellement à l’esp rit nos p rop res oublis ou nos nég lig ences. Dieu ne rép rime p as, mais intervient dans le cours de notre vie p our q ue nous mettions en règ le ce q ui ne l’est p as. Notre circoncision, comme nous le savons, atteint le cœ ur. C e dernier doit subir une intervention chirurg icale, si je p uis m’exp rimer ainsi. Si hier l’intervention était douloureuse, elle transmet cet asp ect à la Nouvelle Alliance. La douleur ressentie affecte la p ersonnalité l’oblig eant à faire des choix souvent accomp ag nés de souffrance.

La souffrance reste du domaine de l’inexp liq ué, nous n’avons p as de rép onse, mais elle semble bien nous indiq uer le chemin de la victoire. Si vous êtes p assé p ar un temp s de désert, et q ue p ar nég lig ence vous avez mis de côté un asp ect

9 3

fondamental de la Nouvelle Alliance en Jésus-C hrist, il est de votre devoir de rég ler cela le p lus rap idement p ossible.

9 4

- MEDITATION -

1. Quelle est la cause de l’arrêt soudain de l’armée

d’Israël ? exp liq uez.

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

2. Savez-vous remettre à p lus tard un p rojet q ui vous tiens

à cœ ur, connaissant q u’il vous faut le soumettre à

Dieu ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … ..............

3. Avez-vous été nég lig ent dans un domaine imp ortant de

votre vie ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … ..............

4. Peut-être p ensez-vous q u’un détail, non rég lé, de votre

vie ne p rovoq uera p as le soudain arrêt de votre

réussite ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

5. Que veut dire aujourd’hui : être circoncis ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

9 5

C hap itre 8

REGLES ET VISION

Le p eup le d’Israël est donc sur les berg es du Jourdain en C annan. Josué et le p eup le obéissant à l’ordre du Seig neur se font circoncire. Nous avons vu q ue la circoncision était à l’ép oq ue de l’Ancien Testament un sig ne de l’alliance q ue Dieu avait contracté avec Abraham ; ce sig ne était réservé aux hommes, il était extérieur, mais intime. On avait mis en p arallèle ce sig ne avec celui p lus p arfait demandé dans la Nouvelle Alliance : la circoncision q ui vient du cœ ur, n’est p lus seulement réservée aux hommes, mais tous y sont ég alement invités. C e sig ne est intérieur, il est visible p uisq ue p ublic et affecte tout le dévelop p ement de l’être.

L’ensemble de ces remarq ues nous amène naturellement à continuer notre étude sur la p rép aration du p eup le à s’ap p rop rier le p ays p romis p ar Dieu. La circoncision était un élément de p rép aration, mais il reste à franchir une dernière étap e : la p rise de la ville de Jéricho (1) : « Lorsqu’on eut achevé de circoncire toute la nation, ils restè rent sur p lace dans le camp jusqu’à leur guérison. L’Eternel, dit à Josué: aujourd’hui, j’ai roulé loin de vous la honte de l'É gyp te. A ussi a-t-on ap p elé ce lieu du nom de G uilgal jusqu’à aujourd’hui. Les Israélites camp è rent à G uilgal et ils célébrè rent la Pâque, le quatorziè me jour du mois, au soir, dans les p laines de Jéricho. Ils mangè rent des p roductions du p ays, des p ains sans levain et du grain rôti, le lendemain de la Pâque, en ce jour-même. La manne cessa, le lendemain, quand ils mangè rent des p roductions du p ays. Pour les Israélites, il n’y eut p lus de

9 6

manne et ils mangè rent des p roduits du p ays de Canaan cette année-là. »

La circoncision, dont la cicatrisation dure environ trois jours, met en règ le le p eup le de l’alliance avec son Dieu. Porteur du sig ne symbolisant l’alliance de Dieu en leur faveur et affirmant leur ap p artenance à Dieu, le p eup le p asse du statut d’esclave à celui de p eup le libre. Guilg al sig nifie ‘roulé au dessus de’. Le p eup le, esclave en Ég yp te, devenant libre ap rès une p ériode de transition dans le désert, voit son humiliation roulée au-dessus de lui p ar l'Éternel. Toutefois, p our vivre libre et indép endant, il est nécessaire de faire face à toutes ses resp onsabilités. Faire face à ses resp onsabilités semble à ce moment p récis de son histoire, être le défi du p eup le d’Israël. Se mettre volontairement en règ le avec Dieu afin q u’il n’y ait aucun emp êchement ou obstacle à ses p rières et à l’avancée sur la terre sainte. Que reste-t-il donc à faire?

Pour comp rendre, il nous faut nous remémorer l’histoire de l’instauration de la Pâq ue au moment de la libération d’Israël de la main des Ég yp tiens (2). On se souvient q u’au soir de leur dép art vers le p ays de C anaan, toutes les familles israélites ont immolé l’ag neau de la p âq ue et l’ont mang é debout, à la hâte. La p âq ue sig nif ie ‘p asser au-dessus’, c’est-à-dire q ue le jug ement de Dieu s’était abattu sur tous les p remiers-nés en Ég yp te ; seul le sang de l’ag neau rép andu, sauvait le p remier-né mâle des Israélites. L’ang e exterminateur p assait au-dessus des maisons ainsi marq uées p ar le sang de l’Ag neau. On p eut dire q ue le jug ement de Dieu est p assé au-dessus du p eup le d’Israël, le réservant aux enfants p remiers-nés mâles des Ég yp tiens. Maintenant, revenons sur les bords de la berg e du Jourdain en C anaan.

Dieu intervient une nouvelle fois en faveur de son p eup le, ap rès le p assag e à sec du fleuve, il roule au dessus de la tête de son p eup le l’humiliation subie en Ég yp te, et p asse au-

9 7

dessus d’eux réservant son jug ement aux habitants de Jéricho, p uis aux rois de C anaan. Il fallait q u’il en soit ainsi.

La p âq ue vécue ce jour sur les berg es du Jourdain met en évidence le p lan et la stratég ie de l'Éternel. En fait, ni le p lan, ni la stratég ie n’ont chang é. Le p eup le, un moment déstabilisé p ar la demande de l'Éternel de le stop p er, alors q u’il p renait de l’assurance, et q ue ses ennemis avaient p eur, a-t-il comp ris l’imp ortance de la circoncision aux yeux de Dieu. Mais, ce rap p el de l’alliance a confirmé q ue Dieu ne chang e, ni ne varie. Leur sortie d'Ég yp te et leur entrée en C anaan suivent la même p ensée, la même volonté.

U n deuxième p oint est mis en évidence, celui du p assag e de la manne aux fruits du p ays. Du jour où le p eup le s’est retrouvé sur le chemin du désert, l'Éternel, au moyen de sa p rovidence, a eu soin de chacun d’eux. La manne (3), sorte de farine, tombait du ciel et jonchait chaq ue matin le sol autour des tentes d’Israël. C hacun ramassait le nécessaire p our sa consommation journalière, et le cuisait faisant des sortes de p ains. Pendant q uarante années la manne p ermettra la survie de tout un p eup le dans le désert. C e fut une ép oq ue, mais p as l’aboutissement dans l’histoire d’Israël. Il faut y voir une p ériode de p rép aration où le p eup le va, p ar étap es, rentrer dans la réalisation de la p romesse de Dieu et trouver sa nouvelle liberté.

Sans rep rendre toute l’histoire de la traversée du désert, où des p ériodes de g randes joies se sont succédé à des p ériodes p lus sombres ; restons sur les berg es du Jourdain où le p eup le a dû p rendre ses resp onsabilités. Le chang ement de direction entre Moïse et Josué fut le tournant p our cette nouvelle g énération q ui manifeste l’enthousiasme (4) : « Ils rép ondirent à Josué : nous ferons tout ce que tu nous as ordonné et nous irons p artout où tu nous enverras. Nous t’obéirons comme nous avons obéi en tout à Moïse. Que seulement l'É ternel, ton

9 8

Dieu, soit avec toi comme il l’a été avec Moïse. » Avec cette déclaration officielle, le p eup le p asse de la p ériode d’esclave en fuite à celle d’un p eup le resp onsable et libre. Il va lui falloir ap p rendre ce q u’est de vivre comme un p eup le libre. Si cela semble une évidence p our ceux q ui vivent dans un p ays libre, cela l’est beaucoup moins p our les p ays sortant de p lusieurs siècles d’esclavag e.

Imag inons le choc culturel q ue cela a dû être p our un p eup le de deux millions d’âmes q ui ne connaît q ue le désert, la vie sous tente, et la manne journalière. Il fallait q ue la transition soit conduite p ar l'Éternel ; nous l’avons bien comp ris lorsq ue nous avons lu comment ce p eup le traversa le Nil p uis le Jourdain, mais ég alement les circonstances q ui ont entouré la circoncision, et la célébration de la p âq ue au dép art de l'Ég yp te et à l’arrivée à C anaan. Nous l’avons bien comp ris lorsq ue Dieu déclare avoir, à Guilg al, roulé l’op p robre au-dessus des Israélites, et comment sa colère est p assée au-dessus du p eup le à la célébration de la p âq ue. Il fallait q ue l'Éternel se rap p elât au bon souvenir de son p eup le, ce q ui eut comme résultat un renouvellement de confiance. Le p eup le rép ondait p ar des actes de foi.

Le p eup le d’Israël était-il p rêt à franchir cette nouvelle étap e ? était-il cap able de p asser d’une vie de nomade à une vie sédentaire ? Nous avons remarq ué q u’il commençait une nouvelle marche p ar la foi avec son Dieu en se rep osant sur Josué, mais ceci était-il suffisant ? En fait, la foi est le p as initial q ui p ermet la naissance d’un nouveau p as. Lorsq ue nous levons la jambe vers le haut et en avant, nous nous déséq uilibrons vers l’avant, il faut q ue la deuxième jambe rattrap e ce mouvement en se levant à son tour et venir se p lacer sur le sol en avant de la p remière jambe, et ainsi rétablir l’éq uilibre. C ette imag e nous p ermet de comp rendre q ue le p remier p as est toujours celui de la foi, q ui eng endre un nouveau p as, et ainsi de suite. Le p eup le sur les bords du

9 9

Jourdain, a vite ap p ris, p arce q u’il était p rêt. Il avait esp éré, p endant des années de désert, travailler son p etit morceau de terre, p uis d’en vivre. C ertainement fatig ué p ar la consommation de la manne, rassasié p ar cette p rovidence divine ; il asp irait à un menu p lus varié des p roduits de la terre, comme tous les autres p eup les. Il était maintenant p lus q ue p rép aré p our s’eng ouffrer p ar la p orte ouvrant au monde sédentaire.

U n p eup le fin p rêt, animé d’une g rande vision, devait encore comp ter sur l'Éternel p our avancer, et ap p rendre q ue l’homme ne p eut trouver sa p leine liberté q ue dans les limites tracées p ar Dieu. C ’est donc en accomp lissant la volonté de l'Éternel q ue le p eup le trouvera le chemin et une vie de liberté. C ’est bien dans la connaissance de Dieu acq uise durant ces q uarante années p assées dans le désert, q u’Israël p eut s’ap p uyer p our réaliser sa g rande vision.

Que nous ap p rend cette nouvelle étap e d’Israël ? Deux choses : ‘être en règ le avec Dieu et rentrer dans la vision de Dieu p our nos vies’. La p remière : être en règ le avec Dieu. Il est nécessaire de veiller sur nos comp ortements et se soumettre à la volonté de Dieu. U n p assag e dans le désert est seulement p rofitable lorsq ue son issue aboutit à une mise en règ le de la vie de l’enfant de Dieu. La circoncision fut le p remier acte de soumission du p eup le à la volonté de Dieu. C omme nous l’avons vu, la circoncision aujourd’hui est celle du cœ ur.

Si elle n’est p as véritablement vécue p ar l’enfant de Dieu, on p eut dire q ue ce chrétien demeure dans une vie nomade. C ’est-à-dire, se satisfaisant d’un enseig nement sp irituel facile à acq uérir, sans effort à p roduire. Si elle est véritablement vécue, ce chrétien rentre dans une vie sédentaire. La circoncision du cœ ur rép ond à l’invitation du Seig neur lui-même de p orter sa croix et de le suivre. Ainsi Dieu roule au-dessus de nous l’humiliation de la servitude du p éché, p our

10 0

nous faire rentrer dans son royaume.

Le deuxième p oint est d’une autre nature p uisq u’il s’ag it de rentrer dans la vision de Dieu p our nos vies. Les Israélites ont connu deux sortes d’alimentation imp osées p ar Dieu. La p remière est l’ag neau p ascal, la deuxième est la manne. Voyons comment l’évang éliste Jean rap p orte les p aroles de Jésus (5) : « En vérité, en vérité je vous le dis, celui qui croit a la vie éternelle. Moi, je suis le p ain de vie. Vos p è res ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts. C’est ici le p ain qui descend du ciel, afin que celui qui en mange ne meure p as. Moi, je suis le p ain vivant descendu du ciel. Si quelqu’un mange ce p ain, il vivra éternellement, et le p ain que je donnerai, c’est ma chair p our la vie du monde. Les juifs se querellaient entre eux et disaient: ‘comment celui-ci p eut-il nous donner sa chair à manger?’ Jésus leur dit : ‘En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez son sang, vous n’avez p as la vie en vous. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang est vraiment un breuvage. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. Comme le Pè re qui est vivant m’a envoyé, et que je vis p ar le Pè re, ainsi celui qui me mange vivra p ar moi. C’est ici le p ain descendu du ciel. Il n’est p as comme celui qu’ont mangé vos p è res: ils sont morts. Celui qui mange ce p ain vivra éternellement.»

C es p aroles du Seig neur font allusion à deux typ es d’alimentation, celui d’un être vivant offert en nourriture, lorsq u’il fait mention de la chair et du sang , et l’autre alimentation p réconisée est celui du p ain, en l’évoq uant p ar le souvenir de la manne. C omment comp rendre cela p our le chrétien aujourd’hui ? Le Seig neur s’adresse à des Juifs. C es derniers connaissaient évidemment très bien ce q ue sig nifiaient la Pâq ue et la manne. Ils savaient très bien q ue la chair et le

10 1

sang sig nifiaient l’immolation de l’ag neau p ascal et la manne rep résentait la p révoyance de Dieu p our son p eup le lors de la fuite de l’esclavag e dans le désert. Mais ils ont p ris ces déclarations d’une manière littérale, c’est-à-dire sans y ap p orter une réflexion, déclarant p ar là q u’ils étaient retournés dans le désert. Jésus leur sig nifiait q u’Il est le Pain descendu du ciel et l’Ag neau Pascal envoyé p ar le Père, mais ils ne voulurent p as comp rendre et rejetèrent leur Sauveur. Pour nous, instruits p ar les lectures de l’Ancien et du Nouveau Testament, nous sommes des p rivilég iés p our nous faire une idée p récise de ces déclarations du Seig neur.

Ainsi C hrist est celui q ui libère de l’esclavag e du p éché, en roulant cette humiliation au-dessus du p eup le et p ermet à la colère de Dieu de p asser au-dessus. Il nous faut g arder à l’esp rit q u’un enfant de Dieu doit marcher p ar la foi en p renant sa croix et suivre Jésus-C hrist et q ue son p remier p as en avant, q ui est celui de la foi, détermine le second. Il doit ainsi démontrer q u’il accomp lit la volonté de Dieu p our sa vie p ar une circoncision effective de son cœ ur. Ainsi de l’homme esclave du p éché q u’il était, il p asse au statut d’homme libre. Il abandonne l’enfance sp irituelle et asp ire à un enseig nement p lus consistant (6). John Stott soulig ne (7) : ‘La croix nous invite à la fois à renoncer à nous-mêmes et à nous valoriser’.

10 2

- APPLIC ATION -

Rep renons ce q ue nous venons de voir : ‘Être en règ le avec Dieu et rentrer dans la vision de Dieu p our nos vies’. C ela concerne toute notre vie. Être en règ le avec Dieu ne p eut se vivre au-delà de la croix. La vision de Dieu rép ond, dans nos vies, à la comp réhension q ue nous avons de la nouvelle alliance. L’imag e emp loyée du p eup le nomade q ui franchit les limites frontalières et atteint la liberté p ar une installation sédentaire est une aide p édag og iq ue.

C e p assag e n’est, en soi, p as évident et fait ap p el à une attention soutenue. Des modif ications et des chang ements de comp ortements sociaux accomp ag nent le franchissement. La circoncision reste le symbole le p lus p arlant. L’aide et le soutien p ermanent de Dieu sont p résents dans l’histoire de l’homme. Dieu fait p asser au-dessus de nous notre op p robre, faisant ap p el à notre sag esse p our nous p ermettre de modifier nos acq uis sociaux.

Le chang ement est salutaire à l’homme. C ela lui p ermet d’ap p rendre à demeurer dans son p ays. Le réfractaire au chang ement s’exclut p rog ressivement de la vie sociale selon les normes divines. Le chrétien s’exclut de la normalité du monde p our p rop oser une autre manière de vivre, une autre façon d’entrep rendre. La sédentarisation du p eup le d’Israël était voulue p ar Dieu, car ce p eup le avait ap p ris, lors de son p assag e au désert, q ue rien n’était vraiment acq uis, chaq ue jour était une nouvelle journée. C e p eup le savait, au travers de sa vie nomade, q ue l’org anisation sociale s’établissait sur des lois sûres, mais q ue la forme restait à réap p rendre à chaq ue étap e dans le désert.

Le Nouveau Testament ne donne p as de p récision sur la forme q ue doivent avoir nos ég lises. C ar chaq ue situation

10 3

demande un savoir-faire différent. C hacune de nos ég lises p eut librement s’org aniser en s’ap p uyant sur la connaissance de la croix et de la p ersonne de Jésus-C hrist. Rep osant sur le fait q ue la colère de Dieu a été roulée au-dessus de nos têtes, nous devons aller de l’avant.

10 4

- MEDITATION -

1. Que veulent dire les mots ‘Guig al’ et ‘Pâq ue’ ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … ..............

2. C omment, de nos jours, p assons-nous de l’état

d’esclave à celui d’homme libre ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

3. Êtes-vous p rêt à p asser d’une vie nomade à une vie

sédentaire ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … ..............

4. Quelles sont les deux choses nécessaires p our p asser à

une vie sédentaire ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

5. C omment comp renez-vous q ue C hrist est celui q ui

p ermet au p êcheur de voir sa condamnation roulée au-

dessus de lui ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

10 5

- LEC TU RE -

Josué chap itre 1, versets 1 à 9

« Moïse, le serviteur du Seigneur, était mort. Le Seigneur dit alors à Josué, fils de Noun et auxiliaire de Moïse: mon serviteur Moïse est mort. Maintenant, c'est à toi de traverser la riviè re du Jourdain avec tout le p eup le, p our p énétrer dans le p ays que je donne aux Israélites. Comme je l'ai p romis à Moïse, je vous accorde la p rop riété de tout endroit où vous p oserez le p ied. Du sud au nord votre territoire s'étendra du désert aux montagnes du Liban. D'est en ouest il ira de l'Eup hrate, le grand fleuve, à la mer Méditerranée, en incluant le p ays des H ittites. Durant toute ta vie p ersonne ne p ourra te résister, car je serai avec toi comme j'ai été avec Moïse. Jamais je ne t'abandonnerai, jamais je ne te laisserai sans secours. Sois courageux et fort, car c'est toi qui donneras en p artage à ce p eup le le p ays que j'ai p romis à ses ancêtres. Il te suffira d'être courageux et fort et d'observer entiè rement la loi que mon serviteur Moïse t'a transmise: ne t'en écarte jamais et ainsi tu réussiras dans tout ce que tu entrep rendras. Rép è te sans cesse les enseignements du livre de la loi et médite-les jour et nuit de façon à observer tout ce qui y est écrit. A lors tu mè neras à bien tes p rojets et ils réussiront. N'oublie p as que je t'ai recommandé d'être courageux et fort. Ne tremble p as, ne te laisse p as abattre, car moi, le Seigneur ton Dieu, je serai avec toi p artout où tu iras. »

10 6

C hap itre 9

FOI - COURAGE - OBEISSANCE

Avant de continuer, un rap p el p our rafraîchir votre mémoire. Le livre de Josué a p robablement été écrit p ar Josué lui-même, tout du moins les p remiers chap itres, p uis p ar des écrivains insp irés, concernant notamment la fin du livre.

e

avant J.C . sur une p ériode de 25 ans ; durée p endant laq uelle Josué dirig ea le p eup le d’Israël. Josué, dont le nom sig nifie ‘l'Éternel sauve’, a les mêmes racines q ue le nom de Jésus. Il devait avoir 9 0 ans au moment des faits, et mourut vers l’âg e de 10 0 ans, ap rès avoir rép arti les territoires p ar tribu. Le livre est situé juste ap rès le Pentateuq ue. Il est connu comme le p remier livre des p rop hètes antérieurs (1).

C ’est un récit historiq ue, racontant aux g énérations futures comment le p eup le de Dieu a p ris p ossession du Pays p romis. C ’est un livre p rop hétiq ue ; son but sp irituel est de soulig ner la fidélité de Dieu, (la p romesse faite à Abraham s’est réalisée malg ré les infidélités du p eup le) et enfin comment le jug ement de Dieu p eut s’exercer sur les p eup les. C omme lors de la traversée du désert, Dieu a combattu p our les siens, ou p lutôt à leurs côtés. Si ses dons sont g ratuits, ils doivent cep endant être acq uis p ar la foi. Le livre de Josué est un très bon exemp le de combat sp irituel. Mais attention, Dieu n’accorde la victoire q u’à ceux q ui le servent sans p artag e, et q ui en toute chose cherchent sa volonté et obéissent à ses lois. Le secret de la victoire sp irituelle se trouve dans ces lig nes. On p eut le résumer en trois mots : foi, courag e, obéissance (2). Dieu

10 7

L’ép oq ue des événements se situe vers le début du 14 siècle

est f idèle même s’il intervient au dernier moment. Le p ays p romis est seulement atteint lorsq ue nous sommes attentifs à suivre les p as de Jésus-C hrist, comme le p eup le d’Israël l’a fait en suivant Josué, et ainsi entrer dans le rep os p romis.

Dès les débuts de ce livre, Josué est introduit dans la p résence de Dieu p our y recevoir ses instructions (3). En q uoi ces recommandations de Dieu à Josué p euvent-elles être les nôtres aujourd’hui ? C e livre est p rop hétiq ue, annonçant un avenir p lus p arfait et l’assurance d’entrer dans le rep os de Dieu. Dieu va réaliser ses p romesses en utilisant Josué q ui conduira le p eup le à la p ossession du p ays p romis. C e p assag e ne cache p as q u’une p ériode de combat est nécessaire, et recommande de s’attacher d’autant p lus aux p romesses de Dieu en p long eant ses reg ards dans la p arole de Dieu. C ’est de cet enseig nement q ue p lus tard l’Eg lise tirera sa force, son courag e, et sa connaissance de Dieu. L’ap ôtre Paul encourag era les chrétiens dans le même typ e de combat sp irituel, en donnant des directives très claires sur les p lans social, p ratiq ue et sp irituel (4).

Le chrétien doit s’insp irer de l’exp érience du p eup le d’Israël p our entrer dans le combat menant aux p romesses de Dieu. Le combat sp irituel s’eng ag e selon le p rincip e d’une bonne p rép aration, d’un bon éq uip ement, d’une marche p ar la foi, et l’obéissance à la volonté de Dieu. Nous verrons q u’il est imp rudent de s’exp oser au combat lorsq u’on n’est p as en règ le avec Dieu. L’exp érience de la conq uête de Aï nous le montrera lorsq ue nous aborderons cet ép isode. Mais nous l’avons déjà remarq ué lorsq ue le p eup le se trouvait à la veille de monter à l’assaut de la ville de Jéricho, Dieu l’arrêta et lui rap p ela l’imp ortance de la circoncision. Elle n’avait p as été p ratiq uée durant la traversée du désert, d’où toute une g énération incirconcise. C ette marq ue extérieure était oblig atoire p our se p résenter devant Dieu, et y être accueilli avec bienveillance. Le p eup le comp rit q ue cet oubli p ouvait entraîner la défaite et

10 8

entra dans la volonté de Dieu en accep tant la circoncision.

La circoncision est, de nos jours encore, oblig atoire ; le Seig neur nous l’a p récisé comme étant celle du cœ ur. Hommes et femmes ap p elés à former le p eup le de Dieu devront avoir un cœ ur circoncis ; Dieu veut un p eup le p ur. La circoncision du cœ ur corresp ond à la décision p rise de suivre Jésus-C hrist, et imp liq ue l'abandon de la course ép hémère imp osée p ar le système du monde. Le chrétien vit déjà dans les lieux célestes selon l’ép ître aux Ep hésiens (5), sa conduite doit être celle d’un enfant de Dieu s’attachant aux intérêts de son Seig neur, c’est-à-dire au royaume de Dieu.

De même q u’il était nécessaire au p eup le d’Israël de se p réserver de l’immoralité et des fausses relig ions p résentes sur le sol de C anaan, l’Eg lise doit ég alement se p réserver de l’immoralité q ue le monde offre g ratuitement avec beaucoup de p erversité, et s’éloig ner des fausses concep tions relig ieuses. Le chrétien debout et en marche doit ap p rendre à rejeter toute fausse rep résentation de Dieu, objets de dévotion, comme : imag es, œ uvres d’art, objets de culte. Il se doit de ne p as s’exp oser inutilement à des p hilosop hies, des sp iritualités déviantes ou occultes q ui p rovoq uent la colère de Dieu. A l’instar de Josué et du p eup le d’Israël, l’Eg lise doit de se trouver sans rep roche devant l'Éternel.

Si Josué est reconnu p ar le p eup le comme le successeur de Moïse, il n'en est rien de Jésus q ui est rejeté p ar son p eup le. La foi, le courag e et l'obéissance sont trouvés chez Josué q ui incarne la vision de Moïse p our le p eup le ; il y p uise, en tant q u'homme du livre, sa motivation et sa lég itimité. Quant à Jésus, il incarne la vision de son Père, en y rép ondant, en tant q ue Fils, p ar une soumission p arfaite. L'un est reconnu p ar le p eup le, l'autre est rejeté et tué d'une manière odieuse. Pourtant leur vie de f oi, de courag e et d'obéissance a été exemp laire.

10 9

Je vous invite à revenir au p remier chap itre q ui introduit tout ce livre, il exp ose l’imp ortance de la mémoire. La mémoire s’attache à une histoire, à un p assé, récent ou ancien. Ici, il est fortement recommandé de se souvenir de la Loi, des p romesses de Dieu, de ses interventions en faveur du p eup le, et des circonstances q ui les ont entourées. C ette mémoire doit être incarnée. Josué, q ui est reconnu comme celui q ui succède à Moïse dans la charg e de conduire le p eup le, devient celui sur q ui rep ose l’esp érance de la p ossession de l’héritag e p romis, il en est la mémoire (6) : ‘que ce livre de la loi ne s’éloigne p as de toi’. De même, p lusieurs siècles p lus tard, Jésus, le C hrist viendra sur terre. Il incarnera la Loi, réalisera les p romesses de Dieu le concernant, offrira sa p rop re vie p our le salut de p lusieurs, conduira le p eup le de Dieu à p osséder l’héritag e p romis dans les cieux. C ’est au travers de cette connaissance q ue l’homme d’aujourd’hui, comme à l’ép oq ue de Moïse et de Josué, p eut connaître la volonté de Dieu p our sa vie de tous les jours et annoncer le royaume Dieu.

Israël est tout à la fois une imag e et une ombre offerte à l’observation des nations. C et asp ect est évident lorsq ue Rahab décrit l’état d’esp rit des habitants de C anaan (7) : « Elle dit à ces hommes : l'É ternel, je le reconnais, vous a donné ce p ays, la terreur que vous insp irez s’est abattue sur nous, et tous les habitants de ce p ays défaillent devant vous. Car nous avons ap p ris : que l'É ternel a mis à sec devant vous les eaux de la mer des joncs, lors de votre sortie d'É gyp te, et comment vous avez traité les deux rois A moréens qui régnaient en Transjordanie, Sihon et Og, que vous avez voués à l’interdit. Nous l’avons ap p ris, le cœur nous a manqué, et chacun a p erdu le souffle devant vous, car l'É ternel, votre Dieu, est Dieu dans les cieux, là-haut, et sur terre, ici-bas ».

Le p eup le d’Israël est un p édag og ue p our les autres nations, dans le sens où il est un modèle. Son histoire n’a p as échap p é à l’observation des autres nations. L’intervention de

110

Dieu, q ui conduit ce p eup le p as à p as, a été un objet d’étonnement p our tous. Le Dieu d’Israël est reconnu comme n’étant p as de la même nature q ue les dieux des autres p eup les. Tous connaissent le Dieu d’Israël comme C elui q ui est au-dessus des autres dieux, car aucun autre dieu n’a inscrit dans la mémoire de son p eup le une histoire aussi charg ée d’interventions miraculeuses. Aucun p eup le, aucune nation, ne p eut revendiq uer les g rands miracles accomp lis p ar le Dieu d’Israël. Israël est le p eup le sur q ui rep ose la mémoire de l’histoire des p eup les et des nations. C ’est p ourq uoi, comme nous l'avons remarq ué, Josué est ap p elé : ‘l’homme du Livre’ ou ‘l’homme de la mémoire’.

Asp ect q ui encore aujourd’hui nous interp elle. Les mémoires du p eup le auq uel nous ap p artenons, du p ays où nous vivons, de la rég ion où nous sommes installés, sont imp ortantes. Nous ne p ouvons p as faire comme si. L’ég lise locale rentre dans une histoire, elle n’en est p as le début ; sa mission est de s’intég rer dans le monde afin de conduire le p eup le vers la C roix de Jésus-C hrist et le Royaume de Dieu, en annonçant la Bonne Nouvelle de Jésus-C hrist - sans oublier l’asp ect social de l’ég lise, p arce q ue l’ég lise est un g roup e social. C ’est p ourq uoi nous nous attachons à l’enseig nement des enfants afin de leur transmettre notre mémoire. Lors des cultes nous laissons une larg e p lace à l’enseig nement, et aux études bibliq ues.

Le p eup le d’Israël n’est p as seulement celui de la mémoire, il est le bras q ui exécute les jug ements de Dieu sur les p eup les rebelles. Dans son sillag e, les p eup les vont trembler, des rois vont p erdre leur p uissance et chercher à fuir la colère de Dieu, les murailles vont s’effondrer (8), des frelons et une averse de g rêlons (9 ) vont aider dans cette mission. Lors d’un combat, sur la demande de Josué, Dieu intervient p our allong er la durée d’une journée(10 ) - Toutes ces manifestations extraordinaires laisseront le champ libre aux enfants de Dieu.

111

L’Ég lise s’inscrit dans la continuité de cette histoire. Elle en est l’héritière p rivilég iée, c’est p ourq uoi elle se doit de connaître son p assé. C ela lui p ermettra de découvrir q ue C hrist n’est p as venu sur cette terre, sans q ue lui-même ait reçu p ar sa naissance et sur l’ap p el de Dieu, l’héritag e p romis (11). Il a, à son tour, incarné l’histoire de son p eup le en se charg eant de celui de l’humanité. Par là nous savons q ue C hrist est la mémoire de l’humanité. Il a p arfaitement incarné la volonté de Dieu sur terre ; aujourd’hui Il p ossède le p ouvoir de jug er les Nations. Nous avons besoin, en tant q u’enfants de Dieu, de comp rendre q ue nous sommes les héritiers des p romesses de Dieu dans la Bible (12). Nous sommes viscéralement attachés à la Parole de Dieu p arce q u’elle est rédemp tion, vie éternelle, baig née p ar un fleuve dont les berg es sont remp lies d’arbres p orteurs de fruits en toute saison.

C e livre donne la stratég ie sp irituelle q ue l’Ég lise doit emp loyer p our se p rép arer à entrer dans le combat sp irituel, avec trois mots d’ordre : foi, courag e, obéissance. Nous sommes arrivés au moment où le p eup le entre dans la terre p romise ; il vient de se p urifier en accep tant la circoncision, l’effet est immédiat, les C ananéens p erdent courag e (13) : « Tous les rois des A morites vivant à l’ouest du Jourdain et les rois des Cananéens établis au bord de la mer Méditerranée ap p rirent que le Seigneur avait asséché le Jourdain p our p ermettre aux Israélites de le franchir. A lors le cœur leur manqua et ils ne se sentirent p lus le courage de résister aux Israélites. » - Josué doit vivre encore une exp érience.

112

- APPLICATION -

Le combat sp irituel est rap p elé. U ne p rép aration élémentaire est recommandée. U n slog an est lancé : Foi, C ourag e, Obéissance. Trop souvent, nous nous cantonnons à la foi, oubliant la p art q ui nous revient. Le courag e et l’obéissance semblent, de nos jours, assez éloig nés de nos réalités. Nous p référerions les voir ancrés dans un p assé révolu. Ils évoq uent la servitude du p eup le utilisée p ar des p olitiq ues p ervers. Nous savons q ue les q ualités morales sont détournées au p rofit des p uissants de ce monde. En évoq uant seulement les deux g randes g uerres, combien de jeunes sont montés à l’assaut d’autres jeunes habités des mêmes p rincip es moraux : courag e, obéissance. C omment les réhabiliter dans notre combat sp irituel ?

Dernièrement, utilisant le terme ‘combat’, j’ai été rep ris p ar une p ersonne q ui ne voulait absolument p as l’utiliser. C e mot est-il, comme ceux de courag e et obéissance, banni de la concep tion chrétienne ? C ar s’il n’y a p as de combat, p ourq uoi envisag er d’avoir du courag e et d’être obéissant ?

A force d’ig norer ces mots une réap p rop riation se fait. On ap p elle courag e : détermination, et obéissance : op p osition ; une telle conduite fait ap p el à un comp ortement chrétien ‘dit normal’. C ette normalité ne se trouverait-elle p as dans le système imp osé p ar le modèle du monde ? C ’est justement l’enseig nement du livre de Josué q ui soulig ne l’imp ortance de la fracture d’avec un modèle déformé. Les adversaires cananéens étaient déterminés à ne p as céder un p ouce de terrain et ils étaient p rêts à s’op p oser à toutes interventions des Israélites en choisissant d’emp loyer la force. A l’encontre, le p eup le d’Israël se tenait p rêt p ar la foi, s’ap p rop riant le courag e dans une attitude d’obéissance.

113

U ne rup ture avec les concep tions erronées des habitants cananéens était déterminante p our la conq uête envisag ée. U ne rup ture devrait s’envisag er dans nos ég lises afin q u’elles soient conq uérantes. Prop oser une autre concep tion morale et sociale, réhabilitant les termes de courag e et d’obéissance. Frédéric de C oninck (14) résume ainsi son exp osé sur la rup ture avec le monde : ‘Il est donc p ossible d’imag iner une vie sociale où le p ouvoir p rendrait en comp te la justice, la détresse, le p ardon, la p aix, la tendresse’. C ourag e et obéissance ne sont p as nécessairement synonymes du culte de la force au détriment de celui des valeurs.

114

- MEDITATION -

1. C omment comp rendre q u’Israël fut un p eup le

p rop hétiq ue et le bras du jug ement des Nations ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

2. De nos jours le combat sp irituel p eut-il s’insp irer de

celui déjà accomp li p ar Israël au temp s de Josué ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

3. Dans l’ép ître aux Ep hésiens il y ait fait référence aux

armes du chrétien. Pouvez-vous exp liq uer p ourq uoi ces

armes nous sont nécessaires ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

4. De nos jours nous p ouvons p arap hraser et dire : ‘que

cette loi incarnée p ar Jésus ne s’éloigne p as de toi’.

Que nous ap p rend cette loi ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

115

- LEC TU RE -

Exode chap itre 23, versets 20 à 33

« Je vais envoyer un ange qui vous p récédera et vous p rotégera le long du chemin; il vous conduira dans le p ays que je vous ai p rép aré. Prenez bien soin de lui obéir, de ne p as vous montrer insoumis; il ne sup p orterait p as votre révolte, car il agit en mon nom. Si vous lui obéissez fidè lement, si vous accomp lissez scrup uleusement ce que je vous ordonne, moi le Seigneur, je serai l'ennemi de vos ennemis et l'adversaire de vos adversaires. " Lorsque mon ange vous p récédera p our vous conduire chez les A morites, les H ittites, les Perizites, les Cananéens, les H ivites et les Jébusites, je détruirai ces p eup les. Mais vous ne devrez p as vous incliner devant leurs dieux p our les adorer, ni imiter leurs cérémonies. A u contraire vous détruirez les statues de ces dieux et vous briserez leurs p ierres dressées; et c'est moi seul, le Seigneur votre Dieu, que vous adorerez. A lors je vous bénirai en vous accordant nourriture et boisson, et en vous p réservant des maladies. Dans votre p ays, il n'y aura p lus de femme qui avorte ou qui souffre de stérilité, et je vous accorderai de vivre longtemp s. »

« Voici ce que je p rovoquerai: à la nouvelle de votre ap p roche, les nations seront terrifiées; tous les p eup les chez qui vous p énétrerez seront mis en déroute et vos ennemis tourneront tous le dos p our s'enfuir. J'enverrai aussi devant vous des frelons qui mettront en fuite les H ivites, les Cananéens et les H ittites, avant même votre arrivée. Cep endant je ne ferai p as fuir tous ces p eup les devant vous la même année; s'il en était ainsi, le p ays deviendrait un désert où les bêtes sauvages se multip lieraient à vos dép ens. Je chasserai vos ennemis p eu à p eu, au fur et à mesure que vous deviendrez p lus nombreux et que vous occup erez le p ays. Finalement votre territoire s'étendra de la mer des Roseaux à la mer Méditerranée et du désert du Sinaï à l'Eup hrate, car je

116

livrerai en votre p ouvoir les habitants de ces régions, afin que vous les chassiez. Vous ne conclurez aucune alliance avec eux ou avec leurs dieux. Vous ne leur p ermettrez p as de demeurer dans votre p ays, afin qu'ils ne vous entraînent p as à commettre des fautes contre moi. En effet, si vous adoriez leurs dieux, vous seriez p ris au p iè ge de l'idolâtrie. » -

117

C hap itre 10

LE CHEF DE L’ARMEE DE L’ETERNEL

Je vous invite à lire le chap itre q ui décrit la rencontre la p lus surp renante (1) : « Un jour où Josué se trouvait p rè s de Jéricho, il vit soudain un homme debout en face de lui, une ép ée dégainée à la main. Josué s'ap p rocha de lui et lui demanda: Es-tu de notre côté ou du côté de nos ennemis? -- Ni l'un ni l'autre, rép ondit l'homme. Je suis le chef de l'armée du Seigneur et je viens d'arriver. A lors Josué se jeta la face contre terre et lui dit: Je suis ton serviteur, que m'ordonnes-tu? Le chef de l'armée du Seigneur lui rép ondit: Enlè ve tes sandales, car tu te trouves dans un endroit saint. Et Josué obéit. »

Avant d’entrer dans le sujet, nous devons faire le p oint sur ce q ue nous ap p elons la Théop hanie (2), c’est-à-dire la manifestation visible de Dieu. Dieu est invisible, mais il p eut p rendre des formes visibles aux yeux des hommes. C ela p eut être sous forme du vent, du tonnerre, des éclairs ; ce fut le cas lorsq ue Moïse monta sur la montag ne p our recevoir la Loi. Dieu se manif esta p ar une nuée, lors de la traversée du désert ; une nuée le jour g uidait le p eup le, et une colonne de feu la nuit. Parfois il s’ag it d’une flamme. Au milieu de ces manif estations résidait la g loire de Dieu.

Dieu p eut ég alement décider de se manif ester sous une

forme humaine ; on p arle alors de ‘l’Ang e de l'Éternel’ ; ap p ellation q ui le différencie des ang es en g énéral. L’Ang e de l'Éternel, fait un avec Dieu, il en est une rep résentation humaine visible, il p arle comme étant Dieu lui-même. Dans le

118

livre de la Genèse (3) nous avons un exemp le. Il s’ag it de l’exp érience de Jacob lorsq u’il rencontre l’Ang e de l'Éternel, il dira : " J'ai vu Dieu face à face et je suis encore en vie." C'est p ourquoi il nomma cet endroit Penouel - ce qui veut dire Face de Dieu. »

Dans le livre des Jug es (4) l’Ang e de L'Éternel donne son nom sur la demande du p ère de Samson, Manoach. Il lui rép ondit : « mon nom est Merveilleux », Voir aussi le texte du p rop hète Esaïe (5) : « Car un enfant nous est né, un fils nous est donné. Dieu lui a confié l'autorité. On lui donne ces titres: Conseiller, Merveilleux, Dieu fort, Pè re p our toujours, Prince de la p aix. ». Je n’ai p as mis en évidence toutes les manifestations de l’Ang e de l'Éternel, mais juste q uelq ues unes p our nous p ermettre de comp rendre q ue ces manif estations visibles sont bien attribuées à Dieu, et p ar-là, sont les formes visibles de Jésus-C hrist bien avant son arrivée sur terre.

Pour q uelles raisons p ouvons-nous affirmer q ue les Théop hanies p euvent être attribuées à Jésus-C hrist ? il nous est nécessaire, ici, de g arder à l’esp rit q ue Dieu se fait connaître d’une manière p rog ressive. L’exemp le q ue j’ai choisi avec Manoach, nous p ermet d’attribuer la théop hanie à Jésus-C hrist : ‘son nom est Merveilleux’. Le Nouveau Testament le confirme ég alement dans la lettre aux Philip p iens (6) il donne des indications de p remier ordre : « Existant en forme de Dieu, il n’a p as regardé, son égalité avec Dieu comme une p roie à arracher ». C e texte est l’un des p lus p récis du Nouveau Testament q ui détermine la nature divine de Jésus-C hrist. Existant en forme de Dieu est l’exp ression donnant Théop hanie, c’est-à-dire Dieu visible. L’ang e de l'Éternel, est dans l’Ancien Testament, une manif estation visible de la p ersonne de Jésus-C hrist q ui s’incarnera q uelq ues siècles p lus tard, selon le p rincip e de la révélation p rog ressive de Dieu.

C eci établi, revenons à notre texte du livre de Josué.

119

Josué est intrig ué et se demande q uelle est cette p ersonne q ui se p résente devant lui avec l’ép ée à la main. J’ai choisi de p résenter cette rencontre sous deux ang les, d’abord p rop hétiq ue ; ensuite sous celui du p rincip e autorité-soumission. Pour bien comp rendre l’asp ect p rop hétiq ue de l’événement il faut nous rep orter au livre de l’Exode (7) . Il est tout-à-fait évident q ue ces p aroles de l'Éternel ne se sont p as accomp lies lors de la vie de Moïse. Je vous rap p elle q ue nous avions remarq ué p récédemment q ue Josué accomp ag nait Moïse lors des événements marq uants de l’histoire d’Israël. De toute manière il était imp ossible p our Josué de ne p as le connaître. Le texte est clair ; l’Ang e de l'Éternel sera envoyé dès les débuts de la camp ag ne afin de p ermettre au p eup le d’Israël de s’ap p rop rier le p ays de C anaan. Nous ne p ouvons donc p as isoler ce p assag e du livre de l’Exode aux événements q ui concernent celui de Josué. A l’annonce de la déclaration du nom de l’homme q ui se p résente devant lui (8): ‘Je suis le chef de l’A rmée de l'É ternel’, Josué a immédiatement comp ris q u’il avait devant lui, une forme visible de Dieu. Rap p elons-nous la p romesse faite p ar Dieu à Moïse (9 ) : « Je vais envoyer un ange qui vous p récédera et vous p rotégera le long du chemin ».

C ette rencontre confirme Josué comme celui q ui détient, ap rès Moïse, la resp onsabilité de la continuité de l’Oeuvre, mais encore p lus, p ermet à Josué de se remémorer les ordres et les limites q ue Dieu donna à Moïse q u’il reçut dès les débuts de sa mission.

Je vous p rop ose de p asser rap idement sur l’ensemble des recommandations q ue nous venons de lire. La p remière est la sainteté. Dieu est saint et son envoyé l’est tout autant, ce q ui nous renvoie à l’oblig ation de la circoncision. La deuxième est d’avoir un cœ ur disp osé c’est-à-dire ne p as offrir de résistance ; la résistance, ici, est assimilée au p éché. Le p éché est une forme de révolte et donc d’op p osition. Puis un rap p el (10 ) : « Vous ne conclurez aucune alliance avec eux ou avec leurs dieux. » Enfin, l’ang e de l'Éternel termine p ar des

120

bénédictions, en disant : ‘si tu écoutes mes p aroles et q ue tu les mets en p ratiq ue je ferai, ceci et cela en ta faveur.’ (11).

Nous voilà donc au moment où les p aroles de l'Éternel, données à Moïse, vont s’accomp lir sous le commandement de Josué. C ette observation nous conduit à p enser q ue Dieu accomp lit toujours ses p aroles, q u’Il est fidèle et q u’Il utilise p our cela tel ou tel homme. Les g énérations se succèdent mais ses p aroles verront le jour. C ’est la resp onsabilité de chaq ue g énération de discerner les temp s et les ép oq ues, d’observer q uelles sont les p rop héties q ui s’accomp lissent sous ses yeux. Il en est de même p our nous.

Faisons juste un p etit arrêt p our rap p eler q ue, p our notre ép oq ue, c’est le temp s de l’Eg lise, p ériode de la g râce obtenue p ar le moyen de la foi, sujet de nombreuses p rop héties. Nous vivons une p ériode de la p atience de Dieu en faveur des p écheurs, un temp s laissé aux nations et aux individus p our p rendre une décision p ersonnelle en faveur de Jésus-C hrist - Ép oq ue de rassemblement du p eup le de Dieu issu de toutes les nations. Dieu se manif este sous une forme humaine, avec l’incarnation ; en C hrist, Dieu s’est révélé aux hommes comme le Sauveur et le Seig neur. C hrist mena le combat ultime contre la mort, il en est devenu le vainq ueur, ouvrant la voie à la liberté et à la vie. L’ennemi fut vaincu, Satan fut jeté dans les lieux inférieurs. Jésus disant (12) : « J’ai vu Satan tomber comme un éclair ».

Josué, en son temp s, annonçait cette victoire et l’entrée dans le royaume de Dieu. En accomp lissant les p rop héties données à Moïse, Josué et le p eup le d'Israël devenaient à leur tour, des p rop hètes p our les g énérations à venir. Josué, au travers de sa mission, annonçait aux g énérations futures la p rééminence de la p arole de Dieu sur les circonstances et les événements ; il annonçait la p arfaite réalisation des p lans de Dieu et confirmait la nécessité d’être soumis à l’autorité divine.

121

C ette mission p rop hétiq ue est annoncée p ar ces p aroles (13) : « Enlè ve tes sandales, car tu te trouves dans un endroit saint ». C anaan devait être nettoyé des imp uretés morales et sp irituelles. Tout lieu q ue foulera Josué deviendra saint, il aura comme tâche de nettoyer l’aire, de chasser les imp uretés, de détruire les idoles, de ne p as faire d’alliance avec les p eup les q ui y résident. Le jug ement de Dieu est tombé, Josué est le bras q ui l’exécutera. Par là, il annonce p rop hétiq uement le jug ement des nations à venir et leur condamnation future.

C ette rencontre est, comme nous venons de le voir, d’abord p rop hétiq ue, mais elle révèle une autre p articularité, le p rincip e autorité-soumission. Rep renons le texte (14) : « Un jour où Josué se trouvait p rè s de Jéricho, il vit soudain un homme debout en face de lui, une ép ée dégainée à la main » Josué en levant les yeux voit un homme l’ép ée à la main, il lui demande, comme c’était alors la coutume dans un tel cas, s’il s’ag it d’un ami ou d’un ennemi. La q uestion q ue se p osait Josué était la suivante : ‘C et homme veut-il se rallier à Israël ou s’y op p oser ?’ Le combat des héros de chacun des camp s était une manière de rég ler les différends. Le vainq ueur avait droit de vie et de mort sur le p eup le ainsi vaincu au travers de la défaite de son héros. Le vaincu s’humiliait attendant son exécution.

C e fut le cas, avec l’histoire de David et de Goliath (15). C e dernier, un g éant, venait les armes à la main, humilier p ar ses p aroles le p eup le d’Israël, tremblant de p eur. Seul David accep ta, au nom de Dieu, d’affronter ce g éant, et en devint vainq ueur. Il y eut ce jour là une g rande déroute dans le camp adverse. Pour le p assag e q ui nous concerne, Josué se demande si l'ang e q ui s'adresse à lui est un héros ennemi envoyé p our rég ler le p roblème les op p osant en p rovoq uant le chef de l’armée d’Israël ? d'où la q uestion de Josué (16) : ‘Es-tu de notre côté ou du côté de nos ennemis ?- La rép onse donnée (17) : « Je suis le chef de l'armée du Seigneur » détermina l’attitude de Josué. Il ne s’ag issait p as de p rovocation, il n’y aura p as de

122

duel. Ici, l’armée d’Israël tire sa lég itimité et sa force de l'Éternel. Josué le sait et le reconnaît, il est chef d’un p eup le p ar délég ation sous l’autorité de Dieu. C ’est donc dans un acte sp ontané dicté p ar un cœ ur disp osé q u’il adore le Seig neur en tant q ue chef de l’armée de l'Éternel et naturellement celui de l’armée d’Israël.

Habitué aux manif estations sp irituelles, il comp rit immédiatement l’imp ortance de cette rencontre. Il n’est p as seul face à l’ennemi. Josué sait q u’il obtiendra la victoire dans la mesure où son attitude sera fidèle au Seig neur. C e n’est p as lui q ui sera en p remière lig ne, mais le Seig neur lui-même. C omme dans le désert où la nuée p récédait le p eup le et lui donnait la bonne direction et décidait du moment p our établir le camp et le lever (18). De même le terrain sera conq uis p arce q ue Dieu manifestera moment ap rès moment, comment obtenir la victoire. Josué ne devra p as être dérouté p ar les p lans du Seig neur, il se contentera de les exécuter. Nous verrons q ue cette rencontre sera déterminante p our la suite. La stratég ie emp loyée p our la conq uête de Jéricho avait de q uoi intrig uer p lus d’un chef de g uerre.

Pour conclure, le Seig neur lui-même intervient d’une manière visible aux yeux du chef de l’armée d’Israël p our donner une rép onse concrète aux Promesses q ue Dieu a données à Moïse. C ette Théop hanie ou C hristop hanie intervient seulement ap rès q ue le p eup le se soit p urifié en p assant p ar la circoncision, et juste avant de mener leur p remière conq uête sur Jéricho. Dieu a un p lan q u’il réalise au travers des g énérations q ui se succèdent. C es g énérations q ui observent les événements et les circonstances se rendent comp te de l’intervention directe de Dieu dans leur histoire.

Aujourd’hui, il ne s’ag it p as de s’ap p rop rier un royaume les armes à la main, mais de se saisir p ar la foi des Promesses de Dieu p our celui q ui croit en l’œ uvre de Jésus-

123

C hrist (19 ) : « A fin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle »; p aroles q ui accomp lissent les p rop héties au sujet du Sauveur et q ui ouvrent à d’autres p rop héties en faveur de l’homme. Il est racheté à un g rand p rix, son p éché est p ardonné, le sang de Jésus-C hrist rép andu sur la croix et la p uissance de la résurrection rendent la p uissance de la mort sans force. C hrist a combattu p our nous, Il est le vainq ueur, ouvrant un sanctuaire non fait de main d'homme, auq uel nous avons accès jour et nuit librement. Il y a une esp érance aujourd’hui, c’est cela la Bonne Nouvelle, une esp érance. Le chef de l’Armée de l'Éternel a vaincu la mort, jeté et foulé à terre l’ennemi de Dieu, Satan. Il a combattu p our nous; vainq ueur il t’ap p elle à rejoindre son p eup le.

124

- APPLIC ATION -

Le thème de ce chap itre reste celui de la règ le : Autorité – Soumission. C omment voyons-nous au XXI ème siècle ce p rincip e ? Il semble q ue la société, en g énéral ait ap p ris à rejeter l’un et l’autre. Dans la concep tion q ue le monde offre il n’y a p as de p lace à l’absolu. Les termes d’autorité et de soumission y sont, comme ceux vus au chap itre p récédent de ‘C ourag e’ et ‘Obéissance’, bannis car jug és p ernicieux, dép assés. C ’est devenu un jeu p ieux d’évaluer une connotation p ossible donnée p ar un resp onsable sp irituel en dénonçant haut et fort l’embrig adement semi-militaire q ue ce typ e de lang ag e ferait renaître. Mai 68 est derrière nous, l’histoire sait nous le rap p eler.

A l’ép oq ue du déroulement du livre de Josué, l’autorité était exercée p ar le roi, q ui était communément reconnu comme l’ayant reçu d’un dieu. L’autorité avait une orig ine sacrée. C ette idée a évolué. Dans nos p ays occidentaux l’autorité est institutionnelle, détenue p ar le p eup le q ui la délèg ue bien décidé à la défendre si besoin est. C ’est la raison p our laq uelle de nos jours l’autorité est bien souvent synonyme de subversion. Subversion notamment f ace à l’ordre établi et voulu p ar Dieu.

En tout cas, c’était l’attitude des habitants de C anaan. Ils avaient rejeté l’Eternel établissant un ordre social q ui corresp ondait à leurs attentes, désirs et besoins; un monde sans la p résence du Dieu de l’U nivers q u’ils considéraient comme déficient, ou tout du moins, ni meilleur, ni moins bon q ue l’un des dieux q ui p révalaient sur le sol de C anaan.

C omment se soumettre à une autorité q ui dép end de notre bon vouloir ? L’un annule l’autre. Dans ce sens il n’y a ni autorité, ni soumission, mais un échang e éq uitable q ui cherche

125

à satisfaire les p arties. Reconnaissant les p oints p ositifs q ue p eut amener un tel exercice, il faut ég alement admettre les limites q ue cela fait naître. C ar si l’autorité devient ‘remise en q uestion p ermanente’, et q ue la soumission devient ‘démission’, nous p renons le risq ue d’une installation anarchiq ue.

Il nous faut accep ter q ue l’orig ine de toute autorité vient de Dieu ; Il l’a établie en fonction de p lusieurs p aramètres dont entre autres la loi, la foi, le courag e, l’obéissance. Josué en était p ourvu.

126

- MEDITATION -

1. L’asp ect p rop hétiq ue de ce p assag e est basé sur q uel

p assag e de l’Écriture ? Relisez ce p assag e.

… … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … …

2. Quelle ap p lication, aujourd’hui, p ouvez-vous faire de

cet asp ect p rop hétiq ue ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … …

3. Le p rincip e autorité soumission est de nos jours souvent

mal interp rété. C omment le voyez-vous p our votre vie ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … …

4. « Celui qui croit en moi sera sauvé » : ces p aroles de

Jésus ont été saisies p ar la foi p ar Josué et le p eup le

d’Israël. C omment vivez-vous cette p romesse dans

votre vie ?

… … … … … … … … … … … … … … … … … … …

… … … … … … … … … … … … … … … … … … …

127

NOTES :

SU RVOL :

JOSU E ANNONC E JESU S1 : Josué chap itre 7, versets 20 à 262 : C hap itre 9 , verset 193 : Josué chap itre 24, versets 15 à 174 : Josué chap itre 1, verset 25 : Evang ile de Matthieu chap itre 3, versets 13 à 176 : Josué chap itre 1, verset 187 : Josué chap itre 27, verset 258 : Livre aux Hébreux chap itre 8, verset 59 : Josué chap itre 2, verset 910 : Evang ile de Matthieu chap itre 5 verset 4811 : Evang ile de Jean chap itre 6 verset 58

L’HOMME DU LIVRE1 : Livre de l’Exode chap itre 33, verset 112 : Josué et le secret de sa réussite, p ag e 93 : Livre au Deutéronome chap itre 11, verset 244 : Livre de Josué chap itre 1, verset 35 : Livre au Deutéronome chap itre 17, versets 8 à 156 : Josué C hap itre 1 verset 147 : Evang ile de Matthieu chap itre 5, verset 488 : Bible Thomp son, p ag e 1447

L’APPROPRIATION :1 : Deuxième livre aux C orinthiens chap itre 10 , verset 182 : Josué chap itre 1, verset 23 : Deuxième livre aux C orinthiens chap itre 12, verset 104 : Ep ître aux Philip p iens chap itre 4, verset 15 : Josué chap itre 1, fin du verset 86 : Josué chap itre 1, versets 10 à 117 : Livre des Nombres chap itre 32, versets 1 à 58 : Live des Nombres chap itre 32, versets 17 à 199 : Josué chap itre 1, verset 1110 : Josué chap itre 1, fin du verset 18

RAHAB, FEMME AVISEE1 : Josué chap itre 1, versets 17 à 182 : Josué chap itre 2, versets 1 à 73 : Josué chap itre 2, versets 8 à 144 : Josué chap itre 2, verset 165 : Josué chap itre 2, versets 17 à 206 : Josué chap itre 2, verset 247 : Josué chap itre 2, versets 4 à 58 : Josué chap itre 2, fin du verset 59 : Josué chap itre 2, fin du verset 510 : Josué chap itre 2, versets 9 à 1111 : Josué chap itre 2, fin du verset 1112 : Livre aux Hébreux chap itre 11, verset 3113 : Josué chap itre 2 versets 12 à 13

19 3

14 : Josué chap itre 2, verset 1415 : Josué chap itre 2, verset 1516 : Référence dans le livre de Frédéric de C oninck ,Ethiq ue chrétienne et sociolog iq ue.17 : Ep ître aux Galates chap itre 6, verset 15

DE L’ARC HE A LA C ROIX1 : Nouveau Dictionnaire Bibliq ue2 : Livre d’Esaïe chap itre 49 , verset 83 : Psaume chap itre 78, versets 54 à 554 : Nouveau Dictionnaire Bibliq ue5 : Deuxième ép ître aux C orinthiens chap itre 5, verset 17

LA MEMOIRE1 : Genèse chap itre 322 : Genèse chap itre 463 : Livre aux C olossiens chap itre 2, verset 14 à 154 : Evang ile de Marc chap itre 16, verset 195 : Première ép ître aux C orinthiens chap itre 15, versets 54 à 576 : Ep ître aux Romains chap itre 6, versets 3 à 47 : Ep ître aux Romains chap itre 6, versets 5 à 68 : Ep ître aux Romains chap itre 6, verset 79 : Ep ître aux Romains chap itre 3, verset 2010 : Ep ître aux Romains chap itre 4, versets 21 à 2511 : Ethiq ue C hrétienne et Sociolog iq ue, p ag e 255

C IRC ONC ISION DU C Œ U R1 : Josué chap itre 5, verset 12 : Josué chap itre 5, versets 2 à 83 : Actes des ap ôtres chap itre 54 : Actes des ap ôtres chap itre 65 : Actes des ap ôtres chap itre 7, versets 54 à 606 : Actes des ap ôtres chap itre 8, verset 17 : Actes des ap ôtres chap itre 4 et 58 : Nouveau Dictionnaire Bibliq ue9 : Genèse chap itre 17, versets 1 à 1010 : Josué chap itre 5, verset 511 : Exode chap itre 312 : Exode chap itre 2, versets 11 à 1513 : Exode chap itre 3, verset 3 à 414 : Exode chap itre 4, versets 24 à 2615 : Genèse chap itre 17, versets 9 à 1416 : Ep ître aux C olossiens chap itre 2, versets 11 à 1317 : Ep ître aux Ep hésiens chap itre 4, versets 20 à 2418 : Ep ître aux Romains chap itre 2, verset 2919 : Ep ître aux C olossiens chap itre 2, verset 11

REGLES ET VISION1 : Josué chap itre 5, verset 8 à 122 : Exode chap itre 133 : Exode chap itre16, verset 314 : Josué chap itre 1, verset 16 à 175 : Evang ile de Jean chap itre 6, verset 47 à 586 : Livre aux Hébreux chap itre 5, verset 127 : John Stott, La croix de Jésus C hrist, p ag e 271

19 4

FOI – C OU RAGE – OBEISSANC E1 : Nouveau Dictionnaire Bibliq ue2 : Josué chap itre 1, versets 5 à 93 : Josué chap itre 1, versets 1 à 94 : Ep ître aux Ep hésiens chap itre 65 : Ep ître aux Ep hésiens chap itre 1, versets 3 à 146 : Josué chap itre 1, verset 87 : Josué chap itre 2, verset 98 : Josué chap itre 6, verset 209 : Josué chap itre 10 , verset 1110 : Josué chap itre 10 , verset 1211 : Evang ile de Luc chap itre 1, versets 34 à 3812 : Romains chap itre 8, verset 1713 : Josué chap itre 5, verset 114 : Ethiq ue C hrétienne et Sociolog iq ue, p ag e 25

LE C HEF DE L’ARMEE DE L’ETERNEL1 : Josué chap itre 5, versets 13 à 152 : Nouveau Dictionnaire Bibliq ue3 : Genèse chap itre 32, verset 304 : Livre des Jug es chap itre 135 : Esaïe chap itre 9 , verset 56 : Ep ître aux Philip p iens chap itre 2, verset 67 : Exode chap itre 23, versets 20 à 338 : Josué chap itre 5, verset 149 : Exode chap itre 23, verset 2010 : Exode chap itre 23, verset 3211 : Exode chap itre 23, versets 26 à 3312 : Evang ile de Luc chap itre 10 , verset 1813 : Josué chap itre 5, verset 1514 : Josué chap itre 5, verset 1315 : 1 Samuel chap itre 1716 : Josué chap itre 5, fin du verset 1317 : Josué chap itre 5, verset 1418 : Exode chap itre 13, verset 2119 : Evang ile de Jean chap itre 3, verset 15

JE LIVRE ENTRE TES MAINS1 : Josué chap itre 62 : Josué chap itre 6, verset 23 : Nouveau Dictionnaire Bibliq ue4 : Josué chap itre 5, versets 11 à 125 : Josué chap itre 6, versets 6, 7, 166 : Josué chap itre 6, verset 27 : Josué chap itre 6, verset 178 : Josué chap itre 6, versets 3 à 49 : Josué chap itre 6, versets 8 à 910 : Evang ile de Jean chap itre 1, versets 1 à 311 : Josué chap itre 6, verset 112 : Actes des ap ôtres chap itre 16, verset 3113 : Ep ître aux Romains chap itre 1, verset 16

LE PAS DE LA VIC TOIRE

19 5

1 : Josué chap itre 6, versets 20 à 242 : Exode chap itre 33, verset 13 : Evang ile de Jean chap itre 1, versets 1 à 34 : Esaïe chap itre 7, verset 145 : Josué chap itre 6, versets 17 à 186 : Psaume chap itre 76, verset 127 : Josué chap itre 1, verset 16 à 188 : Josué chap itre 2, verset 119 : Josué chap itre 6 , verset 1710 : Nouveau Dictionnaire Bibliq ue11 : Bible Thomp son, sup p lément archéolog iq ue12 : Josué chap itre 6, verset 1813 : Psaume chap itre 3, verset 914 : Josué chap itre 6, verset 2215 : Evang ile de Matthieu chap itre 1, verset 516 : Livre des Nombres chap itre 10 , verset 917 : Josué chap itre 6, verset 2018 : Livre aux Hébreux chap itre 11, verset 119 : Livre aux Hébreux chap itre 11, verset 620 : Ep ître aux Ep hésiens chap itre 4, verset 521 : Ep îtres aux Galates chap itre 2, verset 2022 : Ep ître aux Galates chap itre 3, verset 1423 : 1 Pierre chap itre 1, verset 724 : Livre aux Hébreux chap itre 11, verset 3025 : 1 C orinthiens chap itre 13, verset 1326 : Livre aux Hébreux chap itre 11, verset 127 : 1 Jean chap itre 5, verset 428 : Actes des ap ôtres chap itre 3, verset 629 : 1 C orinthiens chap itre 13, verset 1330 : Livre aux Hébreux chap itre 11, verset 3131 : Esaïe chap itre 28, verset 1532 : Josué chap itre 2, fin du verset 1133 : Josué chap itre 5, verset 1434 : Evang ile de Luc chap itre 23, versets 33 à 3735 : Livre de Osée chap itre 10 , verset 12

DE LA VALLEE DU TROU BLE A LA PORTE DE L’ESPERANC E1 : Josué chap itre 5, verset 142 : Josué chap itre 6, verset 23 : Josué chap itre 7, verset 74 : Josué chap itre 7, verset 115 : Josué chap itre 6, verset 26 : Livre aux Hébreux chap itre 11, verset 17 : Livre aux Hébreux chap itre 5, verset 88 : Josué chap itre 7, verset 209 : Josué chap itre 7, verset 510 : Livre de Osée chap itre 2, verset 17 et 2311 : Actes des ap ôtres chap itre 512 : Josué et le succès de sa réussite13 : Josué chap itre 7, verset 314 : Josué chap itre 7, verset 1015 : Ep ître aux Romains chap itre 3, verset 2516 : Livre des Psaumes chap itre 69 , verset 617 : Jacq ues chap itre 1, verset 14 à 1518 : Tite chap itre 3, verset 5

19 6

19 : Ep ître aux Ep hésiens chap itre 4, verset 3020 : Ep ître aux Romains chap itre 14, verset 1721 : Livre de l’Exode chap itre 1322 : Deutéronome chap itre 16, verset 2023 : 1 Jean chap itre 3, verset 16

QU E FERAS-TU POU R TON GRAND NOM ?1 : Josué chap itre 82 : Josué chap itre 7, verset 133 : Josué chap itre 10 , versets 3 à 44 : Exp ression rep rise de Ig nace de Loyola5 : Jérémie chap itre 48, verset 106 : Josué chap itre 7, versets 2 à 4 et 107 : Psaume chap itre 119 , verset 678 : Josué chap itre 8, fin du verset 19 : Exode chap itre 17, verset 1310 : Josué chap itre 8, verset 111 : Psaume chap itre 119 , verset 10 1 et 16212 : Josué chap itre 1 , versets 6 à 913 : Josué chap itre 7, versets 10 , 13, 1614 : Josué chap itre 7, verset 915 : Josué chap itre 8, verset 616 : chap itre 1617 : Livre aux C olossiens chap itre 3, versets 1 à 3

C ONC LU SION 1 : Deuxième ép ître à Timothée chap itre 3, verset 17 ; Ep ître aux Philip p iens chap itre 1, verset 62 : Evang ile de Marc chap itre 6, verset 463 : C ontexte de la référence 24 : Livre de l’Ecclésiaste chap itre 1, verset 95 : Livre au Deutéronome chap itre 5, verset 46 : Livre de la Genèse chap itre 3, verset 17 : H.E. Alexander, Fondé sur le Roc, p ag e 1468 : Livre de la Genèse chap itre 13, versets 4 et 149 : Première ép ître à Timothée chap itre 6, versets 20 à 2110 : C ommentaire sur l’Evang ile de Marc, p ag e 32611 : C ommentaire sur l’Evang ile de Marc, p ag e 32712 : Evang ile de Matthieu chap itre 6, versets 11 et 34 ; évang ile de Luc chap itre 11, verset 313 : Première ép ître de Pierre chap itre 2, verset 11

19 7

Le livre complet est disponible dans les librairiesou sur les sites marchands

comme : www.amazon.fr