Le Yacht (Paris. 1878)

Source gallica.bnf.fr / Bibliothque nationale de France

Le Yacht (Paris. 1878). 1878-1968.

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QUARHNTE-SIX1JV1E VOLiUryiE H 2.354 SjRJylEDI S 1VIHI 1928 P. 217

SOIVlIVlAiRE. La sa ni par les croisires en mer (Conim. y\.TuoJiAzt). Correspondance des ports. Le navire porte-avionsLoxinglon. L'assistance marins (G. de HAUUN). Le meetingd'Iii/dropla nettes d'ilendon. ha course-croisire de la Mditerrane. Le yacltl moteurs Savarona. Nouvelles et. faits nautiques. Le yachting l'tranger. Vue croisire mouvemente. A proposdes engins de sauvetage. Emploi, d'une montre comme boussole. (.'amples rendus des rgales : Clialov; Cachet. Communications des

Socits nautiques : Programme de la Grande Semaine de yachting dela Baie de Seine et des rgales du Cercle de la Voile de Paris. Bi-bliograplitc.

Photos et plans. L'avant du navire porte-avions Lexiug'lon. Le yacht moteurs Savarona : plan, photo cl vues du stabilisateurgyroscopique. Les yachts Flying Cloud et Eros dans le port deMarseille. Le yacht de la grande classe Aslra. Emploi d'unemontre comme boussole {figures).

LasantparlescroisiresenmerLa

.plupart des lecteurs de ce journal, ayantpratiqu l'a navigation, savent qu'il n'est pas dedtente comparable celle que .procure le s-jour bord d'un navire, surtout s'il s'carteassez loin et assez longtemps des ctes. Lescroisires de tourisme qu'organisent de plus enplus souvent les compagnies de navigationn'ont pas seulement l'avantage de faire voir leurs passagers des pays nouveaux et pitto-resques, ceux-ci en prouvent le plus souventune amlioration notable de leur sant.

Une brochure fort intressante que vient -depublier le docteur Adrien (Loir, directeur del'Institut Ocanographique du Havre, dont lacampagne en faveur des croisires en mer estbien connue des lecteurs du Yacht, nous apportede nouveau ce sujet des prcisions qu'il y aintrt faire connatre.

Ainsi, il signale que l'utilisation des voyagesen mer pour la cure des maladies n'est pasl'application d'une ide moderne: dans toutel'antiquit, les voyages au long cours taientrecommands comme traitement. Hippocrateprescrivait ses malades de longs voyagesmaritimes, et Celce disait : On ne va pas enEgypte pour le pays lui-mme, mais cause dusjour en mer qu'il faut faire pour y parvenir,et on gurit.

Gallien envoyait des malades faire le voyagede Rome en Libye. Hrodote, Avicenne, Ori-toase, Cassiodore, Cicron, Aristote, Euripideont lou les effets bienfaisants de la cure ma-rine, trop longtemps nglige, mais qui re-prend une place de premier ordre dans la tech-nique moderne.

Plus prs de nous, entre beaucoup d'autres,Lannec crivait il y a cent ans : Je suisconvaincu que dans l'tat actuel de la science,nous n'avons pas encore de meilleurs moyens proposer la phtisie que la navigation etl'habitation des bords de la mer, dans un cli-

mat doux, et je les conseille toutes les foisqu'ils sont praticables.

Mais on observe une diffrence sensibleentre le climat des ctes et celui du large, ou,pour parler comme le docteur Loir, entre lesclimats maritimes et les climats marins. Lespremiers prsentent de plus grands carts queles seconds quant la temprature, la pres-sion baromtrique, l'tat hygromtrique del'air, la rgularit des vents, et c'est surtoutpour la composition chimique que les diff-rences sont sensibles : l'air de Paris contient20 % 'd'oxygne; cette proportion s'lve 21 % sur l'Atlantique, et va jusqu' 23 % 400 lieues des ctes. L'acide carbonique setrouve en quantit dix fois moins grande aularge ou sur les terres, tandis qu'en revanchel'ozone, cet oxygne condens, le chlorure desodium et surtout l'iode organique y sont rele-vs dans une proportion trs suprieure: c'estl sans doute ce qui concourt donner l'airmarin les qualits toniques qui le caractrisent.Quant aux germes 'bactriologiques, qui exis-tent encore en petit nombre jusqu'au sommetdu Mont-Blanc, ils disparaissent compltementau milieu de l'Ocan.

Les conditions physiques et chimiques del'atmosphre marine activent les phnomnesvitaux, et, sans entrer dans les dtails techni-ques que l'on pourra trouver dans la brochureque nous analysons, il faut tout au moins indi-quer les gurisons, ou tout au moins les am-liorations trs grandes, observes dans denombreux cas de neurasthnie, d'anmie, dedyspepsie, et surtout de toutes les maladiesqui intressent les bronches et. les poumons.Les voyages en mer ne sont contre-indiqusque dans des cas rares : maladies chroniquesde l'estomac ou de l'intestin, maladies, de coeur,tuberculoses avances et goutte.

Quant aux gens bien portants, le premier effetcertain le 'mal de nier une fois vaincu est une augmentation de l'apptit; mais onconstate aussi que les tissus deviennent plusfermes, la circulation plus active, la respirationplus.profonde, et que toute irritabilit nerveuse.

disparat. Les conditions mmes de la vie bord tendent donc donner aux marins, outreune humeur gale, le sang-froid qui est unede leurs qualits les plus ncessaires.

Il y a dj quarante ans que des mdecinsanglais prescrivent leurs malades de longuesnavigations. Le docteur Loir, qui a beaucoupvoyag travers le monde, particulirement surdes navires britanniques, a trouv sur chacund'eux quantits de convalescents qui taientvenus demander la mer une amlioration deleur tat. Ces passagers taient l pour le seulplaisir d'tre en mer, aprs avoir choisi leslignes les meilleures et les bateaux les plusstables.

Les mdecins anglais, nous dit l'auteur, onttudi toutes les lignes qui sillonnent le globe,et indiquent celles qui conviennent le mieux chaque cas particulier qui se prsente eux.Ils ont des correspondants dans chaque port;le mdecin du bord est charg de surveiller lemalade 'qui lui a t prsent par le mdecin'traitant. A bord de chaque bateau, un officierest charg d'organiser les jeux et de faire, dsl'embarquement, la fusion entre les passagers.La vie bord de ces navires est trs intense;,cependant il a t prvu des coins isols pourceux qui veulent se mettre au repos et ne pasparticiper la vie mondaine .

Il est souhaiter que l'attention des mde-cins franais soit attire sur l'intrt de sem-blables cures, qui permettent d'une faon cer-taine de rgnrer les forces physiques com-promises par certaines maladies, de mme queles forces nerveuses puises par la vie haute tension des grands centres urbains. Surnos lignes de navigation, on n'aurait que l'em-barras du choix entre des navires confortables,de tonnage suffisant (car il faut de la place ibord pour que le traitement porte tous ses.fruits). Il y aurait tudier les divers parcours,en se servant de l'exprience acquise l'tran-ger, pour prvoir les rsultats que l'on obtien-dra dans chaque cas particulier. C'est l'affairedes spcialistes, mais l'on doit dsirer qu'un

218 Journal de la Marine 5 Mai 1928.

grand nombre d'entre eux soient au courantd'un traitement qui avait dj conquis unejuste faveur chez les anciens et auquel lesconditions de la vie moderne donnent un int-rt encore plus grand.

Commandant A. THOMAZI.

-**-

CORRESPONDANCEDES PORTS

Cherbourg, 30 avril.

La station de sauvetage de GouryLe canot de sauvetage moteur destin :a

station de Goury, prs du cap de la Hague, aexcut Cherbourg des essais qui ont tdes plus satisfaisants, en prsence du com-mandant Chollet, dlgu de la Socit Cen-trale de sauvetage des naufrags.

Ce canot qui ne comprend pas moins de130 caissons air, est pourvu de deux mo-teurs essence de 20 chevaux chacun. Il peutrecevoir 50 passagers.

C'est par ses propres moyens et avec sonpropre quipage qu'il est venu du Havre Cherbourg, puis s'est rendu de Cherbourg Goury.

Deux cales, une intrieure et une extrieure,permettent le lancement du canot n'importequelle heure de la mare. L'inauguration decette station, qui sera l'une des mieux quipesce France, a t fixe au 15 juillet prochain.

Le croiseur amricain Dtroit est attendu Cherbourg le 16 mai. Il y sjournera jusqu'au28.

L'aviso Quentin-Roosevclt est arriv Glengariff le 25 et continue sa tourne dans lamer d'Irlande.

Le Pourquoi-Pas? est arriv Cherbourget va se prparer sa campagne annuelle.

Brest, 30 avril.

Rorganisation des flottilles de patrouille

A compter du l 01' mai, les escadrilles de pa-trouilles et celles de dragages seront fusion-nes et constitueront des escadriles d'avisosdont le commandant dans chaque rgion pren-dra le commandement de l'escadrille nouvelle-ment constitue.

Les avisos de 1'"" et de 21' classe pourronttre quips suivant les besoins en couteurs,dragueurs, etc., et employs indiffremment _la patrouille, l'escorte, le dragage, etc.

Cette rorganisation simplifiera le service etpermettra au commandement de rpartir aumieux de l'intrt gnral les btiments dontil dispose.

Les torpilleurs Lopard et Lestin, la 4escadrille et les sous-marins Dupuy-de-Lmeet Jean-Routier sont arrivs Brest le 24. Ilsen sont repartis aujourd'hui pour excuter deslancements de torpilles sur l'aviso Arras, enbaie de Douarnenez, partir de demain.

L'aviso Ville-d'Ys a appareill de Nor-vge pour l'Islande, le 25.

Le Mars et Le Fortun sont arrivs Brest, venant 'de Cherbourg. Avec La Palme etLa Railleuse, venus de Lorient. Ils vont cons-tituer le noyau de l'escadrille de torpilleursattache la 2 escadre lgre, et que rallie-ront encore L'Adroit et L'Alcyon ds qu'ilsseront prts.

Lorient, 30 avril.Nos nouveaux torpilleurs

Ces jours derniers., les torpilleurs La Palmeet La Railleuse appareillaient de Lorient pourentreprendre un essai de longue dure la

suite duquel ils ralliaient le port de Brest,tant rattachs la deuxime flottille. Cesbtiments ont fait retour Lorient pour unelgre mise au point et pour complter leursapprovisionnements. Ils ont appareill aujour-d'hui pour des exercices d'entranement enbaie de Quiberon.

Saint-Nazaire, 27 avril.

L'accident de l'hydravion Ricliard-Penliot

Le grand hydravion Richard-Penhot, dontLe Yacht a longuement parl l'poque de sespremiers essais, et qui tait demeur prs d'uneanne en transformations dans les chantiersde Saint-Nazaire, avait repris ses vols depuisquelques jours en vue des preuves officiellesqu'il devait subir devant une commission de lamarine.

Mercredi matin, 7 heures 30, il quitta sonhangar, glissa sur les eaux de l'estuaire ets'leva une premire fois. L'appareil taitcharg 18 tonnes; il atteignit assez vite leplafond de 1.800 mtres et redescendit pouramrir, la suite de rats de moteur.

A 8 heures, il s'enlevait de nouveau et pla-nait au-dessus de la ville et de l'estuaire unehauteur relativement faible. A 8 heures 20,alors qu'il filait l'allure de 180 kilomtres l'heure et n'tait pas plus de 70 mtres au-dessus de la surface, on le vit piquer du nez;un aileron se dtacha de l'empennage et tomba la mer. Quelques secondes plus tard, ayantfrl au passage un vapeur italien mouill enface de- l'avant-port, le Richard-Penhot s'cra-sait sur l'eau entre la jete Ouest de la nou-velle entre et la tour des Mores. Une explo-sion se produisit et l'avion s'enfona.

Immdiatement, des bateaux partirent au se-cours des passagers. On put sauver le piloteet les deux mcaniciens, qui portent des bles-sures sans gravit. Un dessinateur du chan-tier, qui es accompagnait, a disparu.

Il y a tout lieu de croire que cet accident at occasionn par une rupture du plan de d-rive qui serait all coincer ou couper la com-mande du gouvernail de profondeur. Il apporteune grande dception ceux qui comptaientsur le Richard-Penhot pour rsoudre le pro-blme des transports grande distance au-des-sus de la mer.

Toulon, 30 avril.- Les exercices de la lr escadre

La 1" escadre, sous les ordres du vice-ami-ral Docteur, a effectu, le 26 avril, des exer-cices au large de Toulon. Un fort contingentd'avions, le nouveau porte-avions Barn et plu-sieurs croiseurs lgers ont particip cesmanoeuvres.

Le marchal Ptain, qui venait d'inaugurer Monaco un monument lev la mmoire desMongasques morts en France, tait arriv laveille au soir Toulon et avait pris passage surle cuirass-amiral Provence, accompagn dedeux gnraux, de l'ingnieur gnral de l'artil-lerie navale Crmieux et de nombreux offi-ciers, pour assister ces exercices.

Le lendemain, le marchal s'est rendu laCiotat et Marseille pour visiter les chantiersde constructions navales et aronautiques.

A la Ciotat il a t reu par M. Philippar,prsident des Messageries 'Maritimes, et s.escollaborateurs. Le marchal s'est intress auxtravaux du paquebot Eridan, en chantier pour

'la ligne d'Australie, qui sera lanc fin mai. Il examin les diffrents appareils d'hydravia-tion actuellement en construction.

Comme l'escadre tait au large, dans la

matine de jeudi, elle a reu un tlgramme duministre de la Marine ordonnant d'envoyerimmdiatement le croiseur Strasbourg et untorpilleur d'escadre pour porter secours auxvictimes du tremblement de terre qui avait eulieu le 23 Corinthe.

Le Strasbourg et le Mistral sont revenusaussitt Toulon o ils ont embarqu d'ur-gence un important contingent de mdicaments,de vivres et de secours divers, qu'ils vont por-ter Corinthe. En outre, trois mdecins de lamarine et dix-'huit infirmiers des hpitaux del'Etat ont pris passage sur ces btiments.

Au dernier moment, le Mistral, ayant une l-gre avarie, d tre remplac par la Tem-pte, qui a appareill la fin de l'aprs-midi

'

avec le Strasbourg. Les services de la marineont fait preuve d'une grande rapidit, car iln'a pas fallu plus de trois heures pour .runirpersonnel et matriel, grce aux dispositionsprises par la direction du Service de Sant.

Nous avons dit rcemment que le mi-nistre de la Marine faisait prparer deux raidsariens en hydravion, l'un du lieutenant devaisseau Paris et de l'officier des quipagesBougault, sur Berre-New-York, par les Aoreset les Bermudes; l'autre, du capitaine de cor-vette Guilbaud, sur Berre-Buenos-Aires, si Pa-ris russit le premier.

Afin de prparer son expdition, le capitainede corvette Guilbaud a quitte jeudi dernier leschantiers Latham, de Caudebec, pour effectuerla liaison sans escale de 2.000 kilomtres envi-ron, Caudebec-Bizerte.

L'quipage de l'hydravion transatlantique quia pris le dpart 5 heures 50 tait composdo l'amiral Frochot, directeur de l'Aronauti-que maritime, assurant la charge de chef debord, du commandant Guilbaud, du lieutenantde vaisseau de Cuverville, tous deux pilotes etnavigateurs, d'un matre radiotlgraphiste etd'un mcanicien.

L'appareil se dirigea sur Marseille, en pas-sant au-dessus de Paris. A 14 heures 30, on lesignalait l'Ouest d'Ajaccio; il tait Bizerte 21 heures, et arrivait au centre d'aviationmaritime de Karouba 23 heures.

Le capitaine de corvette Guilbaud va rallierprochainement Saint-Raphal, o l'on procderaaux essais dfinitifs de l'appareil en prsencede la commission officielle de rception. Aprsquoi, l'hydravion transatlantique sera ramen Caudebec pour recevoir des rservoirs sup-plmentaires et les instruments de grande navi-gation.

Le contre-torpilleur Jaguar est arriv Toulon le 24, venant de Lorient, et a t incor-

por la lvc escadre. Le sous-marin Phoque a appareill pour

Alexandrie le 23 et y est arriv le 25; le sous-marin Regnault a appareill d'Oran pour Algerle 26 et y est arriv le 27; les sous-marinsCdiman et Maurice-Callot sont arrivs Bey-routh le 25.

5 Mai 1928. Le Yacht. N 2.354 219

Une photographie originale : L'avant du navire porte-avions amricain Lexington (Clich Roi.)

bien le terme de Wardog (dogue de guerre)qu'ont appliqu au Lexington nos confrresamricains. C'est bien l l'image de cettegrosse tte de chien, au museau aplati, laquelle l'emplacement des cubiers et desancres concourt donner une expression vrai-ment caractristique.

^ga,

L'assistance aux marins

Le marin n'est pas un homme ordinairevivant son foyer; c'est un tre trs spcial,que sa vie errante soustrait entirement l'action bienfaisante de toutes ces oeuvres so-ciales, qui existent un peu partout terre pourles travailleurs de toutes catgories.

Ainsi s'exprime, avec juste raison, la So-cit des OEuvres de Mer en tte de son Bul-letin de 1928.

Les marins franais se rpartissent en troisgrandes catgories, dans les proportions sui-vantes:

Grande pche 5 % ;Long cours et cabotage 35 %;Petite pche et bornage 60 %.Bien que ces derniers soient, de beaucoup

les plus nombreux, ils ne constituent pas, dupoint de vue qui nous occupe, la partie la plusintressante. C'est que leurs retours au foyersont frquents, et leurs absences de courtedure. Le terme de vagabonds de la mer, ou

encore de sans foyer, ne leur est donc pasapplicable.

Les vrais vagabonds de la mer ce sont leslong-courriers, qui se posent partout, au hasarddes circonstances, sans jamais pouvoir se fixernulle part au-del de quelques jours.

Ainsi abandonns eux-mmes, perdus dansla foule cosmopolite des villes qu'ils frquen-tent, ils constituent une proie toute dsignepour les tentateurs, pour les exploiteurs, quiles attendent au dbarquement, et les mettenten coupe rgle. Comment essayer de les ysoustraire?

En leur procurant, dans des conditions sai-nes et honntes, le foyer, le gte qui leur man-que. C'est ce quoi s'vertuent de pourvoir,depuis longtemps, les diverses maisons du ma-rin.

Au nombre de 526, elles se rpartissent en-tre 387 ports de commerce. Nos ports natio-naux France et Colonies n'en comptentque 15, sur lesquelles 5 seulement sont fran-aises.

II est remarquer que la plupart sont desoeuvres protestantes. Ceci s'explique, entreautres raisons, par le fait que la grande majo-rit des gens de mer appartiennent cettereligion. Deux d'entre elles comptent un cer-tain nombre de succursales. La British SailorSociety, qui voit sa fondation remonter 1820,possde 85 maisons. Moins anciennes, les Mis-sions to Seamen en ont 95. Il est certain que,

comparativement, nous faisons pitre figure ct d'elles.

La Socit des OEuvres de Mer s'est fix,comme but, les secours matriels, mdicaux,moraux et religieux aux marins franais et ceux des autres nationalits. Bien qu'ils fus-sent la minorit, elle a commenc par s'oc-cuper des pcheurs de Terre-Neuve et d'Is-lande. Fonde en dcembre 1894, elle a d-pens, depuis plus de 30 ans, la somme de10 millions, dont 6 pour la priode postrieure la guerre. Outre l'quipement de son navire-hpital, aujourd'hui la Sainte-Jeanne-d'Arc, ellea install, Saint-Pierre (de Terre-Neuve),une maison familiale ouverte aux pcheurs detoutes les nationalits. Dans sa pense, cettecration n'tait qu'un essai. Maintenant que lect grande pche est satisfait, elle tourne sesregards vers le long-cours, pour lequel elleenvisage la construction, au Havre, d'une mai-son modle.

Pour ce genre de foyers, le choix de l'em-placement a une importance capitale. Il fautque la maison soit place porte de la main,sans que, pour s'y rendre, le marin ait fran-chir le barrage dangereux de tous les tenta-teurs interlopes.

Fort judicieusement, elle a fait l'acquisition,pour 400.000 francs, d'un terrain situ au d-bouch du pont III, c'st--dire l'entre de laroute que doivent suivre les long-courrierspour aller en ville. L'htel construire visera

220 Journal de la Marine 5 Mai 1928.

la satisfaction des besoins de ses htes, aussibien dans l'ordre matriel.

Il comprendra donc toute une srie d'instal-lations rpondant l'accomplissement de ce

programme. Nous nous contenterons de lesnumrer : dortoirs, rfectoires, bureau de d-

pt de fonds, de placement gratuit, de rensei-gnements sur les ressources et les distractionssaines de la ville.

Si le docteur a son cabinet, avec salle de

consultation, l'aumnier aura sa chapelle.Voici, maintenant, les salles : de bains et

douches, de billard, de jeux, de correspon-dance, de bibliothque et de consommation.Puis une innovation. Dans une aile spare de

petits logements seront mis la disposition desfemmes dsireuses de venir passer quelquesjours en compagnie de leur mari.

Partant de ce principe que la gratuit estruineuse , la socit exigera, des bnficiaires,une rmunration proportionnelle.

Mais de semblables fondations sont, quoi-au'on fasse, trs onreuses matriellement.

Sans recourir la charit publique, les OEu-vres de Mer se voient dans l'obligation de faireappel : d'abord aux bnficiaires, directs ou

indirects, de son action, ensuite tous ceux

qui portent, nos marins, un vritable intrt.

Les services qu'elles a rendus, depuis safondation, nous sont un sr garant de ceuxqu'elle continuera rendre dans l'avenir. C'estpourquoi nous nous faisons un devoir de si-

gnaler, et de recommander, nos lecteurs, sanouvelle initiative.

G. DE RAULIN.

Le meetingd'hydroplaneftesd'Hendon

Nos amis britanniques vont de l'avant en

hydroplanettes. Non seulement ils ont comprisce que ce sport comportait de dveloppementpratique puisque, en deux ans, ils passent de500 3.000 amovibles payant licence, mais ilscrent partout des clubs, et ils organisrentleur premier meeting huit jours aprs Pques.C'est commencer tt, et c'est ce qu'il faut.Toute une srie de comptitions va maintenants'chelonner sur les cinq mois de beau tempsqui suivent. M y aura cette anne vingtmeetings en Angleterre.

Celui que le British Motor Boat Club avaitorganis Hendon, le samedi 14 avril, avaitattir plus de mille spectateurs qui n'ont pashsit payer, au minimum, 2 shillings et

demi, soit une quinzaine de francs.Cette premire comptition a montr le d-

sintressement complet des constructeurs vis--vis de la catgorie de 250 ce, classe A, opas un seul engagement ne fut reu. Il en futd'ailleurs de mme dans la classe D (au-dessusde 500 ce), mais pour d'autres raisons, cetteclasse tant l'objet d'une dfaveur officielle.

En 350 ce, douze bateaux ont pris le dpart.Le plus rapide tait It, propuls par un Lock-

wood; c'est une coque frachement imported'Amrique; elle a un arrire assez particulier.Le tableau est, en quelque sorte, report vers

l'avant, l'arrire s'arrondissant en forme de

pointe de course avec un chenal ouvert l'airlibre pour le refoulement de l'eau. Trs int-ressant bateau, bien men d'ailleurs par M.

Fry, qui eut pu faire plus vite sans doute.Vitesse : 23 milles 1/2. Disons de suite quecinq concurrents ont fait plus de 20 milles l'heure, soit 35 km., ce qui est fort joli.

En 350 ce. encore, il y eut une course rser-ve aux dames. Quatre concurrentes y parti-cipaient. C'tait presque une course pour Elto,car, seul, It, dj nomm, avait un moteur

tranger cette marque. Des vitesses moyen-nes de plus de 30 l'heure furent ralises,et ce, par des femmes, dont quelques-unestaient presque des enfants, tandis que le vieiloncle, couch dans le fond de la coque, devaitfournir le moteur.

C'est la srie du 500 ce. qui semble avoirrencontr le plus de faveur, mme auprs dupublic, ce qui ne surprendra personne, tantdonn les vitesses ralises. Dpasser, en effet,28 statute milles sur une coque de moins dequatre mtres est un spectacle tout fait ex-citant, et c'est la performance accomplie parM. C T. Lewis, avec son Evinrude et unecoque dont il a trac lui-mme les plans. Lacourse eut lieu en deux sries; dans la pre-mire, il faut signaler la coquette performancede Watermota qui, avec un 350 ce, se classetroisime avec la trs belle vitesse de prs de24 milles l'heure. C'est un moteur de cons-truction anglaise et l'on sait qu'il est admis defaire concourir les cylindres infrieures dansles sries plus leves. Il est vident que ceWatermota, qui s'tait class second dans sasrie, derrire Lockvood (classe B), est trspouss.

En se reportant au tableau que nous repro-duisons ci-dessous, d'aprs notre excellent con-frre The Motor Boat, on voit que cette pre-mire srie fut enleve de haute lutte parEvinrude, qui s'assure la premire et la se-conde place avec des coques construites parSee, qui ont dj obtenu tous les honneursdans les comptitions de fin de saison l'anne.prcdente en Angleterre. Miss Chief et Flash-1sont des See. Mentionnons aussi que Ace estgalement un See, et que les formes du bateaude M. C. T. Lewis, dont nous avons parl tout l'heure, se rapprochent beaucoup de ce:1esadoptes par le constructeur See.

La seconde srie ne fut pas dnue d'intrt,bien que la lutte ss soit localise entre les pro-pritaires de Cyclone et ds Ace. Cyclone avait300 mtres d'avance au premier tour, et Acese tenant sagement derrire, avec un moteurneuf que l'on venait de tirer de sa caisse, etqui avait peine tourn.

Mais, dans le dernier tour, M. See fit lcherson Evinrude, talonnant Cyclone qui gagnait la vitesse fantastique de 28 milles l'heure,dans une eau qui tait loin d'tre calme.

Le meeting se termina pas une course pourles trois

.premiers de chaque srie. Cettepreuve fut remporte par deux des Evinrudeprcdemment classs, Miss Chief et Ace, letroisime, Cyclone, chavira au COTS du troi-sime tour.

Voici les rsultats dtaills. Le parcours,pour toutes les sries, tait de trois milles(3 tours de triangle) :

Classe B :Propulseur Temps

m. s.

It 327 ce Lockwood 7 40British-Maid-II .. 347 ce Watermota 7 42Wow 322 ce Elto 8 12

Baby-Ino-II . 327 ce Johnson 8 41Dum-Dum d 9 49G. N 322 ce. Elto 9 56Eau-Baby d 10 22Spitfire d 11 10Anda d 11 14

Trois concurrents ont abandonn.La vitesse horaire en milles de It est de

23 m. 50; de British-Maid-II, 23 m. 26; deWow, 21 m. 95; de Baby-Ino-II, 20 m. 74.

Classe B. Course de dames :Wow 324 ce Elto 10 33Spitfire 322 ce Elto 11 18It 327 ce Lockwood 11 54Zip 322 ce Elto 14 23

Vitesse horaire en milles : Wow, 17 m. 45;Spitfire, 15 m. 96; It, 15 m. 10; Zip, 12 m. 50.

Classe C. Premire manche :Miss Chief 486 ce Evinrude 6 43Flash-I 486 ce Evinrude 6 57British-Maid-II .. 347 ce Watermota 7 33It 488 ce Johnson 8 01Babba 453 ce Johnson 8 34Sea-Bee 488 ce Johnson 9 39

Ace a abandonn au second tour.Vitesse horaire en milles : Miss Chief,

26 m. 79; Flash-I, 25 m. 94; British-Maid-II,23 m. 81; It, 22 m. 38; Babba, 21 m. 03; Sea-Bee, 18 m. 69.

Classe C. Seconde manche :Cyclone 486 ce Evinrude 6 25Ace 486 ce Evinrude 6 54Ziou 453 ce Johnson 8 00Babba d" S 42Sunny-Jim

'

d" 8 45Baby-lno-II a abandonn au premier tour.Vitesse horaire en milles: Cyclone, 28 m. 04;

Ace, 26 m. 8; Ziou, 22 m. 5; Babba, 20 m. 69;Sunny-Jim, 20 m. 57.

Classe C. Finale rserve aux trois pre-miers de chaque manche :

Vitesse-h.Temps en milles

Miss Chief 6 m. 3S s. 27.11Ace 6 m. 40 s. 27.03British-Maid-II .. 7 m. 24 s. 24.32Flash-I S m. 40 s. 20.78

Cyclone abandonne au troisime tour et Ziouau premier tour.

LA COURSE-CROISIREDE LA MDITERRANE

Une nouvelle runion gnrale du Comitd'organisation de la croisire a eu lieu Mar-seille, bord du pavillon flottant de la S. N. M.,le 28 avril, . 14 heures.

Assistaient cette runion MM. G. Pasquier,prsident de la S. N. M., et I.-M. Bnet, com-missaire gnral de la croisire; MM. FernandRouff, Flory et Santin, venus spcialement deCannes; MM. le docteur Hbrard et le lieute-nant-colonel Lacroix, arrivs de Toulon; M. lecommandant Rolland, reprsentant M. JeanFraissinet, armateur, empch; MM. Giraud,Sabater, Gaymard, Lon Mouret, Lon Brunet,A. Cyprien Fabre, docteur Ribot, directeur deJa Sant maritime.

Le Comit, dans une belle atmosphre desympathie et d'mulation rciproque de sesmembres gage d'un succs certain de leurentreprise sportive a examin et tranchdiffrentes questions de dtails : revue, appa-reillages, prix, bourses d'quipages, ftes, affr-tement d'un paquebot, etc.

Dans l'intention de donner satisfaction cer-tains yachtsmen, et en raison de la concidencede la Grande Semaine du Havre, le Comit aenvisag favorablement la modification de ladate de dpart de la Croisire, en la retardantde huit jours.

Toutefois, cette modification demeure subor-donne des arrangements prendre, si possi-ble," en vue du mouillage des yachts dans leVieux-Port, Marseille. En effet, des rjouis-sances nautiques publiques sont organises surce bassin, chaque anne, l'occasion de lafte nationale du 14 juillet, qui ncessiteronttrs probablement des changements de mouil-lages.

Le Comit prendra trs prochainement unedcision ce sujet; elle sera communique parla presse et par lettre aux propritaires desyachts engags.

5 Mai 1928. Le Yacht. - N" 2.354 221

Voici la liste, ce jour, des comptiteurs d-finitivement inscrits et de ceux dont la partici-pation la croisire est probable :

Escapade, golette, M. de Sessevalle.Sainte-Thrse, yawl, M. Grardin.Krakcn, cotre, M. H. Estier.Dame-Blanche, ketch, M. M. Grosselin.Guervcur, yawl, M. A. de Neufville.Honoria, cotre, M. Grald Murphy.Syltewick, yawl, M. M. Grosselin.Dana, golette, M. Fernand Rouff.Sydalg-ll, golette, M. Maurice Chabrircs.Robur, golette, MM. de Cavaignac et de

Rouvre.Bruyre-Blanche, ketch, M. J. Goncet.L'Incomprise-IU, cotre, M. Baudrier.L'Indcise, golette, M. Andr Cordesse.Maud, yawl, M. M. Rozs.Atsugua, cotre, M. Adrien Soulet.Evasion, yawl, M. J. Lefranc.Le Ramier, yawl, M. Raymond Recouly.L'Apache, ketch, M. Calmette.Sivana, golette, M. W. Van Rick.Vctclla, ketch, M. Vermorel.La Vague, yawl, M. Mongin.M'ieto, vedette municipale de la Ville de

Marseille.

Pour l'honneur du yachting franais, il y alieu d'esprer qu'aux engagements ci-dessusviendront s'ajouter d'autres plus nombreuxafin de faire de cette course-croisire quiest honore des plus hauts patronages unevritable manifestation maritime nationale.

Annonons galement qu'un nouveau prix reprsent par un objet d'art a t offertpar un membre du Comit de la croisire, dansle but de stimuler le zle du peloton de queue.

Le Comit met au point les dtails des r-ceptions qui auront lieu Cannes, Juan-les-Pins et en Corse, ainsi que des banquets offi-ciels.

Le commissaire gnral, en liaison avec lespersonnalits ajacciennes, membres du Comitde la croisire, ira rgler sur place, dans quel-ques jours, les questions de dtails d'organisa-tion de la rception des cruisingmen Ajaccioet des excursions dans l'Ile de Beaut.

L'effort considrable que reprsente la misesur pied de cette grande course-croisire m-rite bien d'tre soutenu moralement ou ma-triellement par tous les yachtsmen qui ont coeur le dveloppement de leur sport favoriet de lui assurer un brillant avenir. Aucund'eux ne saurait raisonnablement se soustraire ce devoir.

L. M.

Le yacht moteur " Savarona "

Le yacht Savarona, qui appartient M. Ri-chard M. Cadwelader ]', banquier Philadel-phie, a t construit par Pusey et John, deWilmington. sur les plans de MM. Henry J.Gielow. C'est le plus grand yacht moteuractuellement flot, comme on font foi ses prin-cipales caractristiques :

Longueur totale 89 m. 50Longueur la flottaison 85 in. 25Largeur 11 m. 62Tirant d'eau 4 m. 88Si rien n'a t nglig pour faire de ce ba-

teau le type parfait du grand yacht moteurmoderne, la principale particularit signalerest l'application, sur le Savarona, d'un stabilisa-teur gyroscopique, le plus fort appareil de cetype construit pour une unit de plaisance, etdont le poids atteint presque 50 tonnes.

Le principe gnral sur lequel le fonction-nement des stabilisateurs gyroscopiques estbas peut-tre rsum comme suit : Si un lourdrotor, mont sur pivots par deux axes perpen-diculaires l'un l'autre, est mis en rotation, trs grande vitesse, autour de son axe vertical,toute tendance donner la priphrie du ditrotor un mouvement de bas en haut par ledessous, ou de haut en bas par le dessus, pro-voque une action oui n'est pas dans le sens de

Le rotor du stabilisateur gyroscopique.

l'application de la force. L'appareil offre unersistance considrable la sollicitation dansle sens de l'application de cette force, et, enmme temps, l'axe s'incline dans un plan per-pendiculaire celui de la sollicitation, le mou-vement ayant lieu comme par rapport un axehorizontal passant par le rotor. Ce mouvementgyroscopique est connu sous le nom d pr-cession , et l'on conoit facilement que, si unevague s'approche d'un bateau muni d'un stabi-lisateur gyroscopique, son action, la leve,sera similaire l'application d'une force de basen haut sur la priphrie du rotor.

II y a deux classes de stabilisateurs pourprvenir ou diminuer le roulis des bateaux. Lespremiers sont connus comme les types pas-sifs , et sont destins aux navires ne ncessi-tant pas une stabilisation pousse. Le gyro-stable de ce type dpend de l'action initiale duroulis du navire pour provoquer la raction dustabilisateur. L'effet de la vague s'approchantdu navire est de provoquer un mouvement deprcession et, par consquent, une rsistancede l'appareil avec pivotement d'avant enarrire. En contrlant la vitesse de la prces-sion par rapport celle du roulis, on arrive superposer peu prs les priodes.

Dans le type actif de stabilisateur, on pro-voque la rsistance propre l'appareil en fai-sant apparatre la prcession en avance par une

pousse artificielle tout au dbut de l'amoragedu roulis. Virtuellement, on peut dire que letype actif de stabilisateur anticipe sur l'actionde la vague et stabilise avant le mouvementbien, qu'en fait, un mouvement, mais de l'ordreinfinitsimal, serve dclencher l'action.

Il est admis que la vitesse priphrique durotor, quelle que soit la dimension de celui-ci,doit tre voisine de 9.500 10.000 mtres parminute. Sur le Savarona, le diamtre du rotor

I est de 2 m. 43 et sa vitesse de rotation de 1.300tours par minute; il est actionn par un moteurde 110 CV. Un rducteur de vitesse est accou-pl l'appareil.

Les photographies que nous reproduisons ci-| contre, d'aprs notre excellent confrre The

Motor Ship, qui nous empruntons galementla description du Savarona, donnent une ideprcise de la construction du stabilisateur gy-roscopique.

Le mouvement de prcession bord d'unnavire ne doit pas dpasser gnralement 120degrs, c'est--dire 60 degrs de chaque ctde la verticale. Quand cette limite est atteinte,un frein lectrique arrte immdiatement lemouvement de prcession.

Deux vues du stabilisateur gyroscopique du Savarona. (D'aprs The Motor Ship.)

222 Journal de la Marine 5 Mai 1928.

Plan des amnagements du yacht moteur Savarona, A^. R. M. Cadweladr,

Le stabilisatur a prouv son efficacit durantune sortie par gros temps, en rduisant au mi-nimum le roulis et le tangage bord du yacht.Au cours des essais, le roulis, de l'ordre de12 degrs de chaque bord, a t ramen zro.

Savarona est propuis par deux moteursBessemer, huit cylindres, sans injectiond'air, dveloppant chacun 1.500 CV 300 t. m.Le diamtre des pistons est de 45 cm.; leurcourse de 55 cm.

La longueur de la salle des machines atteintprs de 23 mtres; mais les moteurs princi-paux occupent peine la moiti de cette lon-gueur, le reste tant pris par un puissant groupelectrogne, servant non seulement pour le ser-vice du bord mais pour la manoeuvre du gyros-cope, et le gyroscope lui-mme.

Deux dynamos de 110 kw., actionnes par unmoteur Diesel, assurent le service gnral dubord, tandis qu'une troisime unit de 40 kw.et une gnratrice servent au compas gyros-copique, qui- exige, lui seul, une trs fortedpense de courant.

La question des auxiliaires a t soigneuse-ment tudie, de mme que celle du chauffageet de la ventilation.

Il parati-a inutile de dire que, sur un yachtde cette taille, les amnagements sont particu-lirement .confortables, mais il est intressantde signaler que toutes les dcorations int-rieures sont dues une dame, Mrs Renner.

Cette dcoration est du style franais duxvm' sicle. Le vert jade domine.

Le grand salon, de style Louis XV, est situsur le pont principal, au milieu du navire. Lesboiseries sont en noyer. La salle manger est l'avant, sur le mme pont; sa table est dedimensions suffisantes pour recevoir 18 per-sonnes. Le salon et l salle manger ont cha-cun prs de 8 mtres de ct.

Egalement sur le pont principal, on trouvles appartements du propritaire qui compor-tent un petit salon, une belle chambre cou-cher, deux salles d bains, Un cabinet de toi-lette; ils communiquent de plin-pid- avec uiievrahdah. Ls logements du propritaire sontcomplts par un boudoir plac sur le pont desembarcations. '

Les officiers et l'quipage sont logs sous lepont principal l'avant. La partie arrire estrserve aux invits qui ont leur dispositionsept grandes chambres et huit salles de bains.

Deux des chambres ont un cabinet de toi- tlette particulier. i

A l'extrmit arrire sont quatre belleschambres destines aux domestiques. . '

Le pont suprieur comporte une trs grandepromenade avec, l'avant, un salon d'obser-vation, clair par de larges fentres. Le bu-reau et la cabine du capitaine sont dans lemme deck-house. A l'arrire, on trouve lachambre du compas gyroscopique.

Une des caractristiques du Savarona estqu'il n'est pas ncessaire, pour qui que ce soit,de monter sur le pont .pour se rendre d'un en-droit l'autre du navire.

Les embarcations moteur sont au nombrede trois : une vedette avec moteur Kermath,de 150 CV; une vedette rserve au propri-taire avec moteur de 100 CV, de l mmemarque; une-vedette pour l'quipage, avec mo-teur de 35 CV.

La machine frigorifique peut donner jour-nellement 150 kilos de glace, tout en fournis-sant le froid ncessaire la conservation desdenres.

Des thermo-tanks assurent la ventilation etfournissent l'air froid et l'air chaud.

Le yacht tant destin entreprendre de lon-gues croisires, il possde de vastes rservoirs eau douce et combustible liquide, placs l'avant et l'arrir de la salle des moteurs.La contenance des rservoirs combustible estde 360 tonnes, assurant, la vitesse de 15noeuds, un rayon d'action de 11.000 milles. Sescaisses eau douce peuvent recevoir 230tonnes.

Aux essais, la vitesse moyenne a t de15 noeuds, les moteurs donnant 200 tours-nii-nute, soit 70 % de la puissance totale.

NOUVELLESET FAITS NAUTIQUESA l'Acadmie d Marine

L'Acadmie- de Marine, dans sa derniresance, a entendu deux cmmuhiatihs du ^pitiie de .corvette L Prieur, l'une sr unthodolite enregistreur pour sondages ariensmanoeuvr par un seul pointeur et permettantde marquer automatiquement toutes ls 30 se-condes ls positions du ballon sonde st lcafte; l'autre sur un appareil autonome per-mettant d'effectuer ds plonges sous l'eaud'une dure de dix minutes environ, et qui,par sa facilit d'emploi, est susceptible de mul-

tiples applications comme engin de sauvetageou comme instrument de travail sous l'eau.

MM. Andr Vovard et Georges Grosjean ontt lus membres associs.

Le LTI" Salon Nautique InternationalC'est la fin de mai que sera close la liste

des premiers exposants du 111" Salon Nautique.Une quinzaine de jours aprs aura lieu ,1e ti-rage au sort des stands.

Les exposants ont donc intrt se faireinscrire de suite, car, partir de juin, il nepourra tre donn satisfaction que dans la me-sure des places disponibles.

Malgr la saison tardive laquelle aura lieule Salon, beaucoup de constructeurs demandent faire des dmonstrations sur la Seine. LeComit d'organisation a donc pris ses disposi-tions pour leur rserver le port des Champs-Elyses.

Signalons que le III" Salon Nautique ouvrirases portes deux jours plus tt qu'il n'avait tannonc, c'est--dire le mercredi 12 dcembreau lieu du 14, et les fermera le dimanche 23:

Fcamp.Un nouveau chantier, celui de la Socit des

Chantiers Navals de Normandie, fonctionneds maintenant Fcamp, sous la direction deM. Chantelot, ancien constructeur de navires,et de M. Lfflaistre, architecte naval.

l est muni d'un outillage moderne et pourraentreprendre la construction de bateaux deplaisance et de navires de pche, depuis lesplus petites units jusqu' 450 tonnes de jauge.

Ce chantier est desservi par une voie nor-male. Une grue d 5 tonnes est dresse proximit de la scierie pour le transbordementdes bois en grumes.

Eh outre, le chantier dispose d'un personnelspcialis et entran, ce qui lui permettra delivrer rapidement ds coques particulirementsoignes, construites sr Cales ouvertes.

Ce chantier vient d recevoir la commanded'un idnde mixte d 27 m. 60 de long, destin la pche dans les fhrs d'Islande, ainsi qued'un chalutier eh bois moteur de 20 mtresd long.

Citons, parmi les autres constructions, cellesd'une vedette de 7 mtres, avec cabine, d'uncahot moteur de 5 mtres, d'un bateau d-rive de 5 m. 33 et de plusieurs autres petites

I embarcations,

5 Mai 1928. Le Yacht. N" 2.354 223

|.c yacht moteur Savarona, de W ni. 50 de longueur, M. R. M. Cadweladar.

Le Havre. \ m

Malgr le temps incertain qui nous a amen, sl

dimanche, une pluie diluvienne, mais aussiquelques belles journes, l'armement des diyachts continue avec une activit soutenue. 1'

Actuellement, sont prts prendre la mer : trle dundee Le Voil, appartenant M. Landes, hle dundee Patrona, M. Lesieur, le yacht Bmoteur Thb, M. Jacques Menier. Sont ga- tilement arms et ont fait leur premire sortie 1'les petits cotres moteur auxiliaire Nicole, bn M. Pedron; Ploum-Tchi, M. Ridel. e

A bord du steam-yacht belge Mallard, on ilprpare l'armement et, sous la direction du tipropritaire, M. Robert, une complte trans- dformation de la passerelle est effectue. A

Aile-VI et Petite-Aile-II, Mme Virginie | *'Hriot, rentrent de temps en temps au bassin vdu Commerce entre deux sorties d'entran- *ment. s

c Le 26 avril est arriv dans notre port le

12 mtres J. I. Dovo-III, battant pavillon bele,y e^

et qui appaitient M. Vent. Cette unit, jus-qu'ici gre en cotre, va tre compltement ;transforme par une voilure en marconi. Les .Chantiers de la Hve ont t chargs de cestravaux.

Le 8 mtres J. I. Chief {ex-Cupidon), quiappartient M. Neidecker; Gallia, 8 mtresJ. I.; VElvire, ex-Aile-II, transform pourcourir au handicap national et appartenant

'

M. Gaston Morel, ainsi que le Kadi, 8 m. 50'

J. L, viennent d'tre monts sur le quai Casi-'

m'ir-Delavigne, par les chantiers Collignon, envue de la rfection des carnes et peintures.

Le petit yawl auxiliaire Tesbih-IIl, ap-partenant M. Cailliatte, l'aimable secrtairede la Socit des Rgates du Havre, a quitt legarage de l'Agence Gnrale Maritime pourprendre armement et commencer ses sortiesds la semaine prochaine.

Le 29 est entr le cotre Zphyr, venantde Loguivy. Il a t achet par M. Geoffroy-Chteau, M. James Philippe, de Paris. Cettenouvelle unit, mesurant 15 mtres de lon-gueur, aura maintenant Le Havre comme portd'attache.

Le grand steam-yacht Atmah, au baronEdmond de Rothschild, est entr en cale schepour rfection de sa carne et diffrents tra-vaux. Ceux-ci tant termins, le 30 avril, At-

mah a repris son poste d'amarrage dans le bas- lsin du Commerce.

Deux nouveaux monotypes de la sriedes 12 m2 de voilure, viennent d'tre mis l'eau. Ils ont t construits par leurs propri-taires. L'un d'eux appartient M. Bertin, quilui a donn le nom de Solange; l'autre, M.Boudin, a reu le nom de Si-Jo. Ces deux pe-tites units sont trs soignes dans le dtail;l'me ou planche de coupe, ainsi que le plat-bord sont en acajou verni; le pont est borden petites laises. Cette srie, qui a t lanceil y a deux ans, au moment de la commandetransmise pour le Club Nautique Uruguayende Montevideo, par notre Agence GnraleMaritime, et dont les plans sont ds l'archi-tecte Gaston Grenier, semble prendre un d-veloppement rapide. Les chantiers FlorimondGrivel, spcialiss dans la construction de cettesrie, ont sorti ce jour plus de vingt units,qui ont donn, par leurs qualits nautiques,toute satisfaction leur propritaire. Nous enverrons courir cette anne sur notre rade,puisqu'il y a dj au Havre trois concurrents flot et un quatrime en construction auxChantiers de la Hve.

Si l'activit rgne au bassin et sur lesquais, elle n'est pas moindre dans nos chan-tiers.

Aux Chantiers de la Hve on peut voir,mont sur gabarit, un cano canadien sur plande Pierre Arbaut. C'est le premier d'une sriede six qui seront tous en acajou verni et cons-truits pour un groupe de jeunes sportifs ha-vrais.

A ce mme chantier, remarqu galement encours d'excution un 6 m. 50 en acajou, cons-truit pour M. Vigne et destin au lac de Ge-nve. Les plans sont de l'architecte PierreArbaut.

Cette semaine sera allong la quille d'un6 mtres J. I. mis en chantier pour un yachts-man espagnol.

Les chantiers Florimond Grivel viennentde terminer diffrents travaux de trasformationsur le yacht Rveur, qui appartient M. Fou-lon; les ateliers Le Prestre et Lacroze ont pro-cd la revision des moteurs, et le Rveurest entr en armement Harfleur, son garagehabituel.

M. Jacques Thillaye du Boullay, qui vient

de se rendre acqureur de la vedette moteurAu-Ron-Ban, qui appartenait M. Pearson, aconfi les travaux de transformation et rpa-ration aux chantiers Grivel. Au-Ron-Ban por-tera dsormais le nom de Ma Mousette-I. C'estun bateau de 13 mtres de long, 2 m. 90 delarge et 1 mtres de tirant d'eau. Un moteurWolseley de 30 CV 6 cylindres lui imprime lavitesse de 9 noeuds 1/2. La marche arrire estassure par le systme Kitchen, constitu, enprincipe, de deux quarts de sphre s'ouvrant etse fermant sur l'arrire de l'hlice, ce quichange le point d'action de celle-ci et, par con-squent, la marche.

Quimper.

Le premier monotype de 6 m. 30 a t livr M. Brard, de Quimper, par les chantiers Au-bin, de Nantes. Venu par fer jusqu' Concar-neau, ce trs joli yacht a immdiatement tmis l'eau. Peu de temps aprs, il faisait voilesur Bnodet et Quimper.

Avec sa coque acajou, son pont bleu azur,sa carne blanohe et son lgant marconi, ceyacht a rellement fort bel aspect. Beaucoupd'amateurs se sont intresss ce modle,oui rappelle beaucoup la srie des 12 m2 devoilure, mais est plus fort et conviendra da-vantage la mer, souvent grosse et chipo-teuse, de nos ctes. Construits d'aprs lesplans de M. Gaston Grenier, ces bateaux sontappels beaucoup de succs. Les chantiersde la S. O. C. N. A., Lorient, ont en effetmis l'eau, la semaine dernire, deux typesde cette srie; deux autres sont en construc-tion.

La voilure des 6 m. 30 dj lancs ouen construction a t confie Franois LeFay, du Passage-Lanrlec, prs Concarneau.

Franois Le Fay termine actuellement la voi-lure d'une golette de 15 m. 60, construite chezChassaigne, La Rochelle, pour M. Balden-week, de Paris.

M. Lllaz a galement command cet ate-lier la voilure de sa golette de 13 mtres,actuellement en construction aux chantiers Ro-chedreux, de Douarnenez, sur plans de V.Brix.

Enfin, Eole, ex-Sora'is-II, construction Fife,le joli yacht de M. Bernard, de Brest, hisseracette anne une voilure neuve de Franois LeFay.

224 Journal de la Marine 5 Mai 1928.

Lorient. La golette La Revanche, M. du Cha-

zaud, dont Le Yacht a annonc, la semaine der-nire, la transformation en yacht aux chantiersde Lorient Keroman, recevra non pas un moteurunique de 80 CV., mais deux 40 CV. Bolinders.

La Tremblade.

Le 27 avril est arriv en relche LaTremblade, aprs avoir essay vainement depasser Maumusson, le cotre moteur Bosco,battant guidon du Y. C. F., ayant bord sonpropritaire, le lieutenant de vaisseau Serres,membre vie du Y. C. F., et Mme Serres, tousdeux membres de la Socit des Rgates deBrest.

Ce petit cotre, dont Le Yacht a dj parlet publi la photographie propos des rgatesde Brest de septembre 1927. arrivait de Brest,aprs avoir touch Loctudy, Concarneau, Belle-Ile, Pornic. Les Sables-d'Oionne et la Rochelle.I! se rend Toulon en empruntant le canal duMidi de Bordeaux Cette. Malgr une merassez dure au passage du Raz et la sortiedes Sables, ce petit cruiser s'est admirable-ment comport.

"'

Ste.;

Le yacht moteur auxiliaire Honoria, M. ciMurphy, membre du Y. C. F., est arriv dans d'notre port, venant de Bordeaux par le Canal ddu Midi. Le tirant d'eau d'Honoria atteignant2 ni. 20, on avait d embarquer ce yacht bord ad'une barque du canal. La traverse s'est effec- ntue dans d'excellentes conditions, grce un Cchargement de bois, qui a permis d'obtenir le dtirant d'air ncessaire pour passer sous les aponts. il

A l'aide d'une puissante grue de 40 tonnes,le yacht, dont le tonnage atteint 18 tonnes, a t mis l'eau et mat. c

Rappelons que ce yacht a t construit toutlcemment par les chantiers Chassaigne, de la sRochelle Les amnagements comprennent, en /partant de l'avant : un vaste poste d'quipage, tun salon avec deux larges couchettes, puis, sur 1tribord, un lavabo avec water-closet; sur b- alson se prolonge jus-qu'au 21 fvrier. Nous faisons route par fortebrise sur Cintadella, o nous arrivons le soir.Le vent ayant molli, nous dmes effectuer unbon mille l'aviron pour rentrer au port. Nousfmes trs aimablement reu par le vice-consulde France qui, aprs nous avoir fait parcourirl'le, nous conduisit au monument lev lammoire des naufrags du paquebot Gnral-Chanzy. Courrier de Marseille-Alger qui pritdans ces parages.

Le 23, au matin, nous partons pour Major-que, par faible brise d'Est, et doublons le capPra. A 11 heures, la brise frachit, nous lon-geons la cte avec l'intention de visiter les'grottes d'Arta, mais cela nous fut impossible,la mer devenant de

.plus en plus dure et le vent'soufflant trs frais. Nous continuons jusqu'Port-Colomb, o nous arrivons 16 heures;

nous y trouvons la vedette de sauvetage deslignes ariennes Latcore La-Jonquille, et re-cevons un chaleureux accueil de l'quipage. Le24, au matin, La-Jonquille nous prend en re-morque et nous facilite la sortie du port; nouscinglons sur Palma. La brise souffle trs fortde N.-E. A 18 heures, nous arrivons Palma,o nous faisons un long sjour. Le 16 mars,quittons Palma 16 h. 30, aprs avoir embar-qu un jeune marin espagnol, avide d'aventureset de voyages. Les vents sont irrguliers et pas-sent du Sud-Est au surot; nous louvoyonstrois heures pour sortir de la baie; 18- heures,le vent s'tablit rgulier, nous mettons le capau surot sur Ibis; le 17, au matin, nous som-mes en vue du feu de Togo Mago, suivons lacte Est d'Ibis o nous arrivons 10 heures.Nous en repartons l 21 d'Ibis 8 heures, parforte brise de surot. Nous naviguons jusqu'20 heures et mettons la cape; la mer est .trsdure, et tout se brise bord. Le 22, 4 heures,nous faisons route cap au Sud 1/4 Sud-Est,forte drive, 12 heures le point nous donne7 ou 8 milles de drive sous le vent de la routenormale. A 17 heures, nous mettons de nouveau la cape, par suite de la fatigue de l'qui-page. Puis nous reprenons la route, 22 heu-res, et apercevons les feux de la terre d'Alg-rie, du Cap Cavin et du Cap Matifou; nousessayons de faire route au vent des feux. Le23, 5 heures, nous sommes cinq milles duCap Matifou. A ce moment souffla un violentcoup de vent d'Ouest, frquent dans ces para-ges; nous cassons la sous-barbe et le pointd'coute du foc; nous tablissons la voile decape et fuyons sur Dellys, o nous arrivons 8 heures. Aprs avoir pass une semaine Dellys, le 29, nous appareillons 18 heurespour Alger, par faible brise d'Ouest; puis noussommes dans une zone de calme presque plat;mais 23 heures, la brise de teno qui souffletoujours rgulirement dans ces parages, nousaide passer le Cap Bengut; le lendemain, levent frachit, faisant bonne route, nous arri-vons devant le Cap Matifou midi; encalmin 9 milles d'Alger, un violent siroco nous d-porte fort heureusement et nous entrons quel-ques heures aprs dans le port d'Alger.

Nethou.reprit la mer destination de Palma

i et Toulon le 3 avril. Depuis le dpart de cepetit yacht, aucune nouvelle ne nous tait par-venue et une certaine inquitude rgnait surson sort, quand, par un radio 'lanc le 27 avril,le Martinique, courrier de .Marseille, de laCompagnie Gnrale Transatlantique, fit con-natre qu'il avait opr le sauvetage d'un yachtet le ramenait en remorque.

Cette unit n'tait autre que le Nethou, dontles propritaires et le matelot, grce au d-vouement du commandant Paoli et de l'qui-page du Martinique, qui doivent tre chaleu-reusement flicits, ont pu tre ramens sainset saufs Alger.

Nous avons t heureux de revoir les aima-bles propritaires du Nethou qui nous ontdonn, sur leur traverse et les incidents p-rilleux qui l'ont accompagne, les dtails sui-vants :

Nous tions partis de Palma le 17 avril;tout allait pour le mieux bord; le temps, re-lativement beau, nous faisait esprer une finde croisire agrable. Aprs avoir naviguplusieurs jours par des vents trs irrguliers,nous nous trouvions 80 milles de Toulon,quand une formidable tempte de mistral s'a-battit sur nous; le Nethou fut dsempar; sonmt fut bris, ainsi que son beaupr, et leslames furieuses qui nous assaillaient, nousmirent pendant trois jours, par instants, dansune situation trs critique; tenir la cape tait

chose impossible; la violence du vent et delo mer taient tels que le filin de notre ancreflottante fut bris et nous dmes ainsi nouslaisser driver, en escomptant la rencontre d'unnavire de fort tonnage.

Les lments enfin se calmrent et lesvents changrent de direction; aprs avoir ta-bli une voilure de fortune, l'aide d'un esparet d'une voile, nous drivmes sur la route descourriers Alger-Marseille.

Notre anxit tait grande, les vivres di-minuaient. Le 26 au matin, nous aperumentle vapeur Martinique, auquel nous fmes dessignaux de dtresse, la mer avait grossie denouveau et les vents taient devenus trs frais.Nous nous trouvions, d'aprs les renseigne-ments qui nous furent donns, 30 milles auN.-E. d'Ayre, le Minorque. Se dtournant desa route, le commandant Paoli, aprs des ma-noeuvres hardies, mmes prilleuses, parvint nous amener bord et prendre le yacht enremorque. .

La mer devenait de plus en plus dure, etle Martinique fit route sur Alger, allure r-duite, ayant d mme stopper plusieurs fois,le Nethou tant, certains moment, transfor-m en vritable sous-marin; le commandantfit filer de l'huile pour calmer 3a mer afin depouvoir conserver le yacht en remorque et leramener bon port.

Le Nethou a t amarr au -wharf de la Com-pagnie Gnrale Transatlantique. E. S.

*a^

A propos des engins de sauvetage

Au moment o l'on procde activement l'armement des yachts, o l'on envisage depourvoir au remplacement des nombreux ac-cessoires hors d'usage, la question de la scu-rit ne peut manquer de se poser dans touteson importance.

En effet, l'amateur de sport nautique ne doitrien ngliger pour assurer son bord, non seu-lement la sauvegarde de sa propre existence,mais celle des siens et de ses invits. 11 luifaut prendre toutes les prcautions vouluespour parer aux ventualits qui peuvent surve-nir au cours d'une promenade ou d'une croi-sire. Fort heureusement, les accidents sonttrs rares; nanmoins, le yachtsman avisdonne au problme de la scurit toute l'atten-tion qu'il mrite.

A ce sujet, nous croyons utile de signaler,parmi les_ engins de sauvetage, la brassire Fluctut Desmarquoy, adopte par la Ma-rine nationale et les services de TATonauti- .que. Ce .vtement offre une scurit complteen permettant de flotter indfiniment tout enconservant Ja caleur du corps. La boue desauvetage de la mme marque, trois cein-tures flottantes, est combine pour maintenirsur l'eau trois et mme quatre personnes.

Tous ces engins sont confectionns en caout-chouc mousse, dont la densit moyenne estde 0,10, moins de la moiti de celle du lige.Le mme produit peut tre employ pour laconfection de pare-battages, de coussins, debanquettes et siges, de matelas, etc., qui, encas d'accident, peuvent tre jets l'eau etconcourir efficacement au sauvetage.

Emploi d'une montre comme boussole

Bien que les indications fournies par l'em-ploi du montre comme boussole ne puisse pr-tendre une grande prcision, nous croyonsintressant d'indiquer, ceux des lecteurs duYacht, qui ne le connatraient pas dj, cette

5 Mai 1928. Le Yacht. N 2.354 227

mthode d'orientation trs simple et suffisante |dans certains cas.

L'observateur tant reprsent, sur la figure,par la croix O, lit l'heure de sa montre (heurecompte partir de minuit jusqu' 24 heures :par exemple, pour 3 heures aprs-midi, il lit15 heures et, pour 6 heures du soir, il lit 18heures).

Il divise cette heure par 2 et tient verticale-ment sur cette heure divise par deux unepointe ou un bout d'allumette A (le cadran esttenu horizontalement).

La montre est oriente de telle faon quel'ombre projete sur le cadran par la pointeverticale passe par le centre du cadran. Cesconditions tant remplies, la queue de la mon-tre {XII heures) indique la direction du Nord.

Sur la figure, les montres sont reprsentesschmatiquement dans cinq positions diffren-tes, correspondant aux points suivants : Est,Sud-Est, Sud, Sud-Ouest et Ouest.

La mme opration pourrait servir pour lespoints intermdiaires.

Un exemple rendra cet expos plus clair :il est 6 heures du matin (6 : 2 = 3), nous pr-sentons la pointe verticale sur III heures du

COMPTESRENDUSDESRGATESChatou, 22 et 29 avril

Le succs de la saison des rgates s'affirmeet, bientt, le petit bassin de Chatou ne seraplus assez vaste pour les monotypes qui y vo-luent.

Belle brise. Deux tours de parcours. Dpart la remonte. Prsident de course : M. JeanLedeil. Voici les rsultats de la journedu 22 avril :

1. Mah-Jong, ex-Darling, M. Saintomer.2. White-Cat, MM. Lechat et Martin.3. Kin-Kin, M. Hemjic.4. Lambda, M. Vigier.5. Porc-Epic, barr par M. Giquel.6. Couin-Couin, M. Lambert.7. Etourneau, M. Harl.S. Crapoussin, M. Rimoux-Salen.9. Fox-Trott-II, M. Loys des Fillires.

10. Pouet-Pouet, M. Hug.Non classs : Trottinette, M. Trottain;

Chardon, M. Humbert; La Belote, M. R-mond; Ppette, M. Prat; Gollaud, barr parNi. Yves Hadengue.

Journe du 29 avril

De nombreux monotypes prennent le dpartpar trs belle brise, qui va en mollissant versla fin du parcours.

Nous sommes heureux de revoir en coursele Lzard, l'ancien monotype de M. Paul Har-dy, l'un des premiers membres du C. N. C,qui a t rachet par M. Hadengue.

Le nouveau Mah-Jong de M. Saintomer, quifut son ancien Darling^ construit galementavant la guerre, est, lui aussi, en course.

Lzard, Mah-Jong, Porc-Epic et Lambdafont partie d'une srie construite en 1909 parde Coninck, ce qui prouve qu'un monotype de

Chatou ne vieillit pas, car ses ans saventencore conserver leur classement.

Parcours : deux tours. Prsident :1e ccurs? :M. Georges Thierry.

1. Lambda, M. Vigier.2. Lzard, M. Hadengue.3. Mah-Jong, barr par M. Giquel.4. Trottinette, M. Trotain (dclass pour

avoir couru en homme seul).5. Etourneau, M. Harl.6. Fox-Tro'.i-II, M. Des Fillires.7. Avolo, M. Messager.'8. White-Cat, Al M. Lechat et Martin.9. Couin-Couin, i> M. Lambert.

10. Kin-Kin, M. Hemjic.11. X. Y. Z., M. Mr.queroi.12. Cropoussin, M. Rimoux-Salen.13. La Belote, M. Rmon.14. Pouet-Pouet, M. Hug.

Non classs : Ppette, AL Prat, et Char-don, M. Humbert.

Gacliet, 29 avril

La troisime poule de printemps du Club dela Voile de Nantes avait amen un certain'nombre de spectateurs qui suivirent avec int-rt les volutions des yachts.

Le vent, rgulier le matin, fora au dpartet, dans la plaine de la Couronnerie, les yachtseurent subir de violentes rafales du N.-N.-W., qui mirent les quipages l'preuve etobligrent quelques yachts rduire leur voi-lure.

Une avarie trs lgre survenue au S m. 50Ciboulette-II priva les spectateurs, peu aprsle dpart, de la lutte passionnante escompteavec son concurrent Hara-Kiri, ce dernier yachtayant ce moment l'avantage.

Nous signalerons la belle course de l'ex-1tonneau Mimosa qui, dgag du lot ds le d-part, fit un temps remarquable sous la con-duite de M. Oh. Tiriau.

Rsultats. Parcours : 6 milles.Srie des 8 m. 50 :

h. m. s.Hara-Kiri, barr par M. Dezilles. . en 1 27 24

t Srie des 6 m. 50 :. Musard, barr par M. R. Guybert, en 1 41 23

Triplepaite, barr par M. Ch. Tiriau. 1 43 49Sries extrarglementaires :1" Au-dessus de 6 m. 50 de longueur cor-

rige :' t. rel t. comp.-

h. m. s. h. m. s.1 Mimosa, M. Laborde . 1 36 16 1 36 52t Oxalis, M. Pgaline 1 42 00 1 42 00

2" De 5 m. 50 6 m. 50 de longueur cor-2 rige :r h. m. s.e Thas, M. Volant en 1 50 34

Yachts auxiliaires :t. .rel t. comp.

h. m. s. h. m. s.Botti-de-Zan, M. Chanon. 155 53 157 17Vtille, M. Loirat 1 50 34 1 57 24Saint-Louis-lI, M. Perrault 1 41 38 2 04 02Celika, M. le D'' Paturaud 2 04 01 2 04 37Hobby, M. Paray 2 05 58 2 05 58

Dinghies de 12 pieds (4 milles) :h. m. s.

Billiken, M. Sudry en 1 35 11L'entranement sur dinghies de 12 pieds, en

vue des rgates olympiques, a donn les r-sultats suivants :

Premire course. 1. M. Bureau; 2. M.Naudin.

Deuxime course. 1. M. Bureau; 2. M.Parent; 3. M. Naudin.

Cette dernire course a t accompagne surdinghy de 14 pieds par M. Sudry, de Vannes.

-*>-

G0MMUNIGQT10HSDESSOCITSNAUTIQUESAvant-programme de la Grande

Quinzaine Internationale deYachting de la Baie de Seine.Socit des Rgates du Havre

(90" anne). Courses interna-tionales en rade du Havre, les 9,

10, 1.1, 12, 13 et 14 juillet 1928.Socit des Rgates de Deauville (3" anne).

Courses internationales en rade de Deau-ville, les 16, 17, 18, 19, 20. et 21 juillet 1928.

Du 30 juin au 7 juillet, au Havre, preuvesliminatoires pour dsigner les champions de-

'

vant aller courir les Olympiques Amster-dam : srie des 8 mtres J. I. et srie des6 mtres J. I. Engagements envoyer l'U.S. N. F.

Dimanche 8 juillet, au Havre, journe desbateaux de pche, canots de pche moteursauxiliaires. Embarcations l'aviron du com-merce et de l'Etat. Yachts modles. Prix :7.000 francs.

Socit des Rgates du Havre

13 et 14 juilletHandicap national rserv aux yachts han-

dicaps par le Y. R. A.Prix Lorne Campbell Currie. lr srie :

au-dessus de 16 mtres de rating jusqu' 20mtres. Prix : 3.000 francs par jour.

Prix de la Socit des Htels et Casino deDeauville. 2" srie : de 9 mtres de ratingjusqu' 16 mtres. Prix : 2.500 francs parjour.

Prix spcial des deux sries au premieryacht franais : 400 francs par journe.

Prix de la Socit des Htels et Casino de

228 Journal de la Marine 5 Mai 1928.

Deauville. Yachts de la srie de 12 mtres pouJ. I. Prix : 5.000 francs par jour. terr

Prix d'honneur, dans chaque srie, au plus Cpetit nombre de points des deux courses. vil!

Les. deux sries du Handicap international descourent ensemble pour le Prix d'honneur. C

199, 10, 11 et 12 juillet tre'.

Handicap national, classes A et B. runies. ( lr" srie : au-dessus de 7 mtres jusqu' nei12 mtres. Prix : 1.000 francs par jour. I2" srie : 7 mtres de rating et au-dessous. poiPrix : 700 francs par jour. 1

Prix Dufayel. Yachts de la srie des S m- gaitrs J. I. Prix : 2.500 francs par jour. (:

Prix Maurice Taconet. Yachts de la srie tardes 6 mtres J. I. Prix : 2.000 francs par de:

jour. SaPrix Edmond Vidal. Yachts de la srie

des 8 m. 50 J. I. Prix : 1.200 francs parjour. fr.

Papillons monotypes du Nord-Ouest. Prix : 1.000 francs par jour. tre

Srie des 12 mtres carrs de voilure. Prix : 300 francs par jour. j yrj

Dinghies de 14 pieds anglais. Prix : 300francs par jour.

-s^iPrix d'honneur, dans chaque srie, au plus SQ

petit nombre de points des quatre courses.

Objets d'art et mdailles (la 1"' et 2'-' srie du erHandicap national courent ensemble pour lePrix d'honneur).

Le Prix d'honneur de la srie des 6 mtresJ. I. est offert par M. Carlier, vice-prsidentdu R. Y. C. de Belgique. R

COUPES S;

Edmond Vidal Mmorial Cup , offertepar ses amis anglais. Le rglement sera donnultrieurement.

13 juillet J3Coupe des Ailes, offerte par Mme Virginie 1

Hriot, pour yachts de 6 mtres J. L, barrspar leurs propritaires. 7

9, 10, 11 et 12 juillet ?Coupe-challenge Lerch, pour yachts de 6 m-

a

trs J. I.Coupe Lady Owen-Nodot, pour dinghies de

14 pieds anglais.'

Les engagements pour ces quatre coupes de-vront parvenir la S. R. H. avant le 30 juin, -6 heures du soir.

Journe du Cercle de la Voile de ParisCourses internationales, organises par la

S. R. H. le 14 juillet : ,Yachts de 8 mtres J. 1. Prix : obj. art.Yachts de 6 mtres J. 1. Prix : obj. art. (Yachts de 8 m. 50 J. I. Prix : obj. art. ,Yachts de 6 m. 50 J. I. Prix : obj. art.

Papillons monotypes du N.-O. Prix : obj. a.Socit des Rgates de Deauville

16, 17, 18, 19, 20 et 21 juilletHandicap international pour yachts handi-

caps par le Y. R. A. i1" srie : au-dessus de 16 mtres jusqu' I

20 mtres de rating. Prix : 3.500 francs jpar journe, offerts par la Ville de Deauville. !

2" srie : de 9 mtres de rating jusqu' 16mtres. Prix : 3.000 francs par journe,offerts par la Ville de Deauville.

Prix spcial des deux sries au premieryacht franais- : 400 francs par journe, offertspar la Ville de Deauville.

12 mtres J. I. Prix: 7.000 fr. par journe.8 mtres J. I. Prix : 3.000 fr. par journe.6 mtres J. I. Prix : 2.300 fr. par journe.8 m. 50 J. I. Prix : 1.200 fr. par journe.Papillons monotypes du N.-O. Prix :

1.200 francs par jour.Handicap national, classes A et B runies :1 srie : au-dessus de 7 mtres, jusqu'

12 mtres. Prix : 1.100 francs par journe.2 srie : 7 mtres et au-dessous. Prix :

900 francs par journe.Tous ces prix sont offerts par la Ville de

Deauville.Coupes et Prix d'honneur au meilleur nom-

bre de points des six jours.Coupe offerte par le Casino de Deauville

pour les deux sries runies du Handicap in-ternational.

Coupe offerte par la Municipalit de Deau-ville les 16, 17, 18 et 19 juillet, pour la srie !des 12 mtres J. I. j

Coupe offerte par M. Louis Breguet, les 18,19, 20 et 21 juillet, pour la srie des 12 m-tres J. I.

Objets d'art et mdailles pour les Prix d'hon-neur des autres sries.

Les deux sries du H. N. courent ensemblepour le Prix d'honneur.

Les engagements seront clos, pour les r-gates du Havre et de Deauville, le 30 juin 1928, 6 heures du soir. Les adresser, avec le mon-tant des entres, au Secrtaire de la Socitdes Rgates du Havre, Club des Rgates,Sainte-Adresse (Seine-Infrieure).

Montant des entres

Handicap international et 12 mtres : 100francs par course.

Handicap national, 8 mtres, 6 mtres, 8 m-tres 50 : 100 francs pour toutes les courses.

Papillons, dinghies et 12 mtres carrs devoilure : 40 francs pour toutes les courses.

Les propritaires des yachts battant le pa-pillon du Y. C. F., du C. V.P. et de la S. R. H.,sont exonrs du droit d'entre.

Une retenue de 3 % sera faite sur les prixen espces au profit de l'U. S. N. F.

Socit des Rgates du HavreSamedi 7 juillet : Grand bal des rgates.Jeudi 12 juillet : Dner des yachtsmen.

Remise des prix des quatre premiers jours. Sauterie de gala.

Socit des Rgates de DeauvilleDimanche 15 juillet 192S : Rception des

yachtsmen par la municipalit 12 h. 1/2, auBar des Bains. Djeuner bleu et blanc 1 heure, au restaurant des Ambassadeurs.

Samedi 21 juillet 1928 : Remise des prix 7 heures la Mairie de Deauville. Dneroffert aux yachtsmen par la Ville de Deauville, 9 heures, au Restaurant des Ambassadeurs.

Cercle de la Voile de Paris

Programme des rgatesde 1928

Rgates de Printemps dans lebassin de Meulan-Les Mureaux

6 Htm. 6 mtres : lr" preuve des Elimi-natoires de la Coupe du C. V. P.

1"' preuve de la Coupe Tuffier (Objetd'art).d'Art.)

6 m. 50 : lrc' preuve de la Coupe des Mu-reaux (800 fr.).

Chats : 1"' preuve de l'ancienne Coupe Avi-ragnet (Objet d'art).

Autres_ sries : Objets d'art et mdailles.13 mai. 6 mtres : 2e preuve des Elimi-

i natoires de la Coupe du C. V. P.I 2e preuve de la Coupe Tuffier (Objet d'art). ]I 6 m. 50 : 2" preuve de la Coupe des Mu-! reaux (800 fr.).

Chats : 1'" preuve de la Coupe des Chats(550 fr.).

Autres sries : Objets d'art et mdailles.17 mai. 6 mtres : 3 preuve des Elimi-

natoires de la Coupe du C. V. P.lr

Le Yacnt

AWCIEKNE MAISON QURUSK (184C)A. MTAYER

SuccesseurMdailles d'or et d'argent Exposit. Universelle*

Paris 18G7, 1889, 1900Maritime, Bordeaux 1907

Diplme d'honneur du yacht-Club de France 1903Touring-Club de France 1909

135-137, Eue Saint-Antoine, PARIS

(En face la station du Mtro Saint-Paul)118-Mt - Ad. tlgr.: ANCRE-PARISTl. Archives |52.38 j, C. Seine n M.454

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