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Journal des Travailleurs des Industries du Livre, du Papier
et de la Communication
N° 141 - Mars 2008Prix 1,54 €
Commission paritaire 2999 D 73 S
Nouvelle formule
édito Jean Gersin
Nouvelle formule
2
Vous avez entre les mains une formule différente du
journal de la Fédération.
En effet, le projet de communication qui est le nôtre
depuis le congrès de Lille (novembre 2007) porte sur la
complémentarité Internet – papier imprimé.
Nous avons lancé une lettre électronique hebdomadaire,
7 Jours Filpac, qui, au bout de deux dizaines de parutions,
répond manifestement à une attente : dans un moment
où les questions sociales sont au centre des débats
nationaux, nos réponses et nos analyses doivent coller à
une actualité particulièrement riche.
Dans le même état d’esprit, nous oeuvrons à la refonte du
site fédéral, de façon qu’il accueille à la fois de l’image
animée, les documents de référence utiles à l’intervention
et à la réflexion, les réactions à chaud des organisations
de la Fédération et de la Fédération elle-même.
Dans cette panoplie, il échoit à Impac un rôle différent de
sa place habituelle : nous le concevons comme un
bimestriel consacré à des articles de fond, suscitant des
débats et des réactions que le titre statutaire se propose
de recueillir, de façon qu’il soit un organe de réflexion et
de débat, y compris avec des interlocuteurs qui ne se
situent pas forcément dans notre périmètre fédéral.
Ce premier essai a le défaut classique de celui qui essuie
les plâtres.
Nous comptons sur vous pour l’améliorer, en réagissant
aux articles proposés, que cette réaction passe par le site
fédéral ou par le journal lui-même.
Bonne lecture et à bientôt pour animer les grands débats
sociaux qui nous agitent.
Journal des Travailleurs des Industries du Livre, du Papieret de la Communication263, rue de Paris 93514 Montreuil CedexTéléphone : 01 48 18 80 24Fax : 01 48 51 99 07Site : http://www.filpac-cgt.frE-mail : [email protected]
Comité de rédactionResponsable : Jean Gersin
Equipe rédactionnelle : Eric Birger, David Dugué,Yvon Huet, Jean-Pierre Ghiotto, Thierry Lanchon, Antoine PeillonFlorence Peyronneau, Correspondant :David Rousselle
Montage :Madeleine Fougères
Révision : Michèle Marquis-Pardo
Imprimerie Alliages115, avenue Raspail94250 Gentilly
MARS 2008
3 MARS 2008
SOMMAIRE
Dossier
Sécurité
sociale
professionnellepage 6
Banalité
de la censurepage 3
Internet :
zéro papier
zéro socialpage 19
Et aussi...
Cen du
14 février 2008page 15
Banalité
de
la censureCritique politique, vie privée, débatdémocratique… Le contrôle, par intervention directeou autocensure, est devenu monnaiecourante au pays des droitsde l’homme et du citoyen. Impac continue la revue de ceglissement progressif vers la dictature.
Antoine
Peillon
4MARS 2008
COMME il y eut la « banalitédu mal » (Hannah Arendt,
Eichmann à Jérusalem ;Rapport sur la banalité dumal, Gallimard, 1961), à pro-pos des pires crimes nazis, il ya, aujourd’hui, une banalitéde la censure, tellement lamassivité du phénomèneantidémocratique ne sembleplus susciter la moindre révolte.
Dans l’Impac n° 138, daté deseptembre 2007, nous avionsdéjà fait la revue de nombreu-ses et graves atteintes à laliberté d’informer, sous lesintertitres de « Chronique dunouvel absolutisme : censuresincessantes » (pages 15 à19)… Il est toujours utile, selon nous,de continuer cette chronique, afin desusciter prise de conscience et, pour-quoi pas, réactions de rejet chez lessalariés-citoyens.
Dernier haut fait de la Sarkozie, quenous rappelons ici, pour celles et ceuxqui ne sont pas encore abonné(e)s à« 7 Jours Filpac-Cgt », notre lettre d’in-formation hebdomadaire (envoyez votreadresse e-mail à [email protected]), le21 février dernier, Lagardère, propriétai-re des magasins Relay, le groupe del’ami du président, a demandé à seskiosquiers de cacher le titre d’une cou-verture de Courrier international, « Vude Madrid, Sarkozy ce grand malade »,traduction fidèle d’un titre du quotidienespagnol El Pais traduit et publié parCourrier international. Le journal s’étaitdéjà vu refuser une affiche de ce numé-ro par Métrobus, la régie publicitaire dela RATP.
Gérard Unger, président de Métrobus,avait indiqué : « Nous ne pouvions pasnous permettre de diffuser des propospolémiques comme ceux qui figuraientsur cette affiche… » Malgré les proposi-tions de modifications faites par ledirecteur du magazine, PhilippeThureau-Dangin, il y a eu, selon lui, « unblocage total ». « Mes nouvelles propo-sitions, qui n’étaient absolument pasdiffamatoires, ont été rejetées parMétrobus comme partisanes », a-t-ilprécisé, avant de conclure : « A cemoment-là, on était plus proche de lacensure que du respect des usagers .»Mais, le même jour, le groupe Lagardèrea réussi à faire encore plus fort queMétrobus, la régie publicitaire de laRATP : dans des boutiques Relay de toutle pays, les employés ont dû plier lehaut de l’affiche pour que ce titre sacri-
lège n’apparaisse pas. Lagardère (pro-priétaire des Relay) a laissé la directiondu magazine face à une alternative. Soitles affiches partaient à la poubelle, soitelles devaient être pliées. Dans un com-muniqué, la Société des journalistes(SDJ) de Courrier international s’estinquiétée de ces deux cas de censuresuccessifs.
A son tour, l’intersyndicale d’HachetteFilipacchi Associés (HFA), filiale deLagardère Active, a fustigé lundi 25février la société de points de venteRelay qui appartient également àLagardère. Elle a considéré la mesure de
Lagardère comme un« acte de censure,mais aussi un abus depouvoir de la part dela société Relay ». La SDJ de Courrierinternational avait rap-pelé vendredi 22février que le groupeLagardère, qui contrô-le Relay, « souhaiteaugmenter sa partici-pation au capital dugroupe Le Monde,propriétaire deCourrier internatio-nal ». Elle ajoutaitqu’« un tel acte augu-re mal de l’indépen-dance rédactionnelle
des titres de notre groupe si le groupeLagardère devenait majoritaire ».
Non content d’obtenir, sans avoir mêmeà le demander, l’occultation des titresqui risqueraient de l’offusquer, Sarkozya un effet mortel sur des vecteursentiers de l’information libre. Arrêts surImages de Daniel Schneidermann surFrance 5 ou la Bande à Bonnaud surFrance Inter ont ainsi disparu des ondes.
En août 2007, déjà, c’est TF1 qui passeà la trappe une interview exclusive, pré-vue pour être diffusée dans l’émission7 à 8, de l’un des frères de Rachida Dati,nouvelle garde des Sceaux, qui venaitd’être condamné à un an de prisonpour trafic de drogue…
Mi-septembre 2007, c’est une lettremanuscrite que Nicolas Sarkozy portesous le bras à la sortie du Conseil desministres qui est l’objet d’une ridiculeautocensure. Le magazine Choc(Lagardère) prévoyait de publier unedouble page sur le contenu du billetdoux, mais y renonce très rapidement…
Le 19 décembre 2007, Paris Matchpublie un dossier de 16 pages surNicolas Sarkozy, comportant des photosde Bettina Rheims, qui a suivi le chef del’Etat pendant une dizaine de jours,mais les lecteurs n’y liront pas l’articlesur Carla Bruni, écrit par une rédactriceen chef de l’hebdomadaire, qui racon-tait la vie mouvementée de l’anciennemannequin, chanteuse et nouvelle com-pagne de Sarkozy… Réunie en assem-blée générale le 18 décembre, la SDJ deParis Match a regretté « qu’aucuntémoignage racontant, selon la tradi-tion du magazine, les coulisses de cereportage ne soit venu donner du sens[au] sujet ».
«« A MA CONNAISSANCE
C’EST
LA PREMIÈRE FOIS
QU’UN PRÉSIDENT
EN EXERCICE
DÉPOSE
UNE PLAINTE
CONTRE
UN ORGANE
DE PRESSE »,
S’EST VANTÉ
L’AVOCAT
DU PRÉSIDENT,
THIERRY HERZOG.«
5 MARS 2008
Le vendredi 25 janvier 2008, la chaîneDirect 8, qui appartient à VincentBolloré, a subitement annulé la diffu-sion de l’émission « 88 minutes »consacrée à une « Spéciale Sarkozy etles femmes » et qui devait se dérouleren direct. Dans l’après-midi, les invitésà l’émission du soir ont chacun reçu uncoup de téléphone embarrassé desjournalistes de la chaîne pour leurexpliquer que le débat a été annulé« pour des raisons techniques ».
Le 7 février, Nicolas Sarkozy s’est ànouveau lancé dans une action judi-ciaire liée à sa vie privée en déposantune plainte pour faux, usage de fauxet recel (passible de trois ans d’empri-sonnement et de 45000 euros d’a-mende) contre le site internetnouvelobs.com qui a fait état d’unSMS attribué au chef de l’Etat propo-sant le retour à la vie commune à sonex-épouse Cécilia. « A ma connaissan-ce c’est la première fois qu’un prési-dent en exercice dépose une plaintecontre un organe de presse », s’estvanté l’avocat du président, ThierryHerzog.
Enfin, début février dernier encore, lesénateur PS Robert Badinter a piquéune grosse colère en apprenant qu’uneinterview donnée à Public Sénat, danslaquelle il critiquait solennellement laloi anticonstitutionnelle sur la « réten-tion de sûreté », ne serait pas diffusée.Un malencontreux « problème tech-nique », a juré la chaîne de Jean-PierreElkabbach…
LA TOILE MÉDIATIQUE
DE BOLLORÉ
Télévision, radio, papier, web, sondages, audiences, publicité, produc-
tion ou diffusion de contenus... En moins d’une décennie, Vincent
Bolloré est devenu un « magna » de la communication, notamment
numérique.
Le 7 février dernier, le propagandiste de Sarkozy avait invité la presse
pour fêter le premier anniversaire du quotidien Direct Matin (ex-MatinPlus). Avant d’accueillir, pour une soirée de fête, des représentants
d’Havas - Jacques Séguéla -, du Monde ou de Direct 8, les salons du
restaurateur Laurent avaient servi à la présentation des résultats du
réseau Ville Plus. Une brochette de patrons de PQR s’étaient alors lan-
cés dans un concours d’éloges à destination de leur « partenaire ».
De fait, en s’associant avec le milliardaire, ces éditeurs bénéficieront,
pendant deux ans, d’un minimum garanti de 2,4 millions d’euros de
recettes publicitaires, à se répartir au prorata du nombre d’exemplaires
vendus. Quant au groupe Le Monde, qui possède 30% de Direct Matin,
son tout nouveau président, Eric Fottorino, s’est félicité « très large-ment de cette collaboration ».
En un an, Bolloré s’est installé sur le marché des gratuits, à Paris,
Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux, Montpellier et, bien sûr, en
Bretagne. Il distribue, aujourd’hui, 700000 exemplaires chaque jour.
Strasbourg et Toulouse doivent suivre.
Vincent Bolloré possède aussi, à 100%, Direct Soir et la chaîne
Direct 8. En novembre 2007, le patron breton déclarait à Télérama :
« Je ne suis pas un investisseur financier, je suis un investisseur indus-triel. Je dois donc avoir le contrôle de l’éditorial. » Sa dernière acqui-
sition dans les médias est la branche française de l’agence Associated
Press. Il en sera actionnaire minoritaire (40 %) au côté d’un ancien pré-
sident de l’AFP, Bertrand Eveno. Enfin, Bolloré a créé en 2004 la radio
RNT, diffusée en ondes moyennes en région parisienne.
Bolloré tisse aussi sa toile tout autour de l’information. Il possède ainsi
44% de l’institut de sondages CSA. Il contrôle la SFP, un des princi-
paux prestataires de services audiovisuels en Europe... Il préside
Havas, le sixième groupe mondial de communication et de publicité
(Euro-RSCG notamment), ce qui lui a donné un siège au conseil
d‘administration de Médiamétrie. Il tente encore d’imposer ses vues
chez Aegis, géant britannique de l’achat d’espace publicitaire, dont il
possède déjà 29% du capital. Aegis contrôle Carat, dont les analyses
sur les programmes audiovisuels sont largement reprises dans les
rubriques médias. Il détient 10% de Gaumont et 75% de Streampower,
un des leaders du streaming (lecture de fichiers audiovisuels en conti-
nu), qui travaille pour de nombreux médias et commence à produire
des émissions de télé et du contenu pour les appareils mobiles.
A lire : Nicolas Cori et Muriel Gremillet, Vincent Bolloré, ange oudémon ?, éditions Hugo doc, janvier 2008, 135 pages, 12,50 euros.
6MARS 2008
La sécurité
sociale
professionnelle,
une idée neuve
pour
un nouveau
siècleYvon
Huet
7 MARS 2008
RAPPEL DE LA « VISION » DU CANDIDAT PRÉSIDENT, SELON FRANÇOIS FILLON(Extraits de son blog, 15 février 2007)
Le projet présidentiel de Nicolas Sarkozy est un projet fondé sur une analyse en
profondeur de la France, d’où vient-elle, où en est-elle, où peut-elle et doit-elle
aller, et sur une vision.
Pour Nicolas Sarkozy, la crise de la France est avant tout une crise morale du tra-
vail. Travail au sens large, c’est-à-dire l’effort, le mérite, l’initiative, la prise de
risques. C’est cette crise qui explique nos déficits, notre dette, la stagnation du
pouvoir d’achat, notre déclassement dans le rang des nations, notre chômage de
masse, nos piètres performances sociales, les difficultés de l’école et de l’ensei-
gnement supérieur. Tout doit donc être fait pour réhabiliter la valeur travail dans
notre pays et pour que la France collectivement travaille plus.
Parmi ses propositions:
- sécurité sociale professionnelle, car si le travail doit payer, il doit aussi protéger ;
- société du plein emploi par la mobilisation du travail de tous ;
- bouclier fiscal à 50% et investissement dans le capital des PME déductible de
l’ISF, pour favoriser le retour des talents et des capitaux ;
- … fusion ANPE-Assedic, la réforme du droit du travail (flexisécurité) et l’obli-
gation d’accepter un emploi après deux refus injustifiés, qui sont des conditions
sine qua non de la réussite de cette nouvelle sécurité.
Lors de son 48e Congrès, la Cgt aadopté le projet de sécurité socialeprofessionnelle pour les tra-vailleurs et citoyens de notre pays. A son congrès de novembre, laFilpac Cgt a repris largement cethème bien adapté aux nouveauxdéfis qui l’attendent dans lemonde de la communication. Certains doutent, trouvent ladémarche floue, loin du terrain del’action revendicative quotidienne,des urgences de la résistance auxcoups portés par le Medef et songouvernement. Et pourtant, il s’a-git bien là d’un projet qui, s’il estnouveau, n’en est pas moins fédé-rateur des revendications actuelleset futures du monde du travail.
Dans l’Impac d’octobre 2007, AntoinePeillon a exposé les grandes lignes
du combat pour le statut du travail sala-rié et, dans son principe corollaire, lasécurité sociale professionnelle comme« le socle sur lequel se rebâtira toute lasécurité – voire la propriété – sociale, seulsupport réel de la propriété de soi, c’est-à-dire l’authentique liberté ». La Cgt apublié un CD qui explicite ce principe etde nombreuses interventions inscriventcette perspective, dans le cadre des luttesqui sont menées dans toutes les branchesprofessionnelles. S’agit-il, comme sesdétracteurs le fustigent, d’un repli « nos-talgique » sur le principe de « sécuritésociale » ou d’un miroir aux alouettespour mieux « accepter » les coups portéspar le Medef et son gouvernement ?Pour mieux le comprendre et l’apprécierà sa juste valeur, il est bon de situer l’en-jeu dans son contexte.
Un monde du travail sous les feux de l’« ultralibéralisme triomphant »A la faveur de la désindustrialisation del’appareil productif français, de la moder-nisation des outils de production, lasociété capitaliste a permis à la fois des
avancées par l’expression de besoinsnouveaux, et des reculs avec le chômagemassif depuis les années 80 et, désor-mais, dans la foulée du départ en retraitedu baby boom, l’exclusion, la précarité etl’émergence massive d’une population
de travailleurs pauvres non protégés, cequi ne veut pas dire qu’hier il y avait leparadis sur Terre et que c’est l’enferaujourd’hui (voir encadré 1).La réalité est certes contrastée selon lesrégions et les professions, mais elle
8MARS 2008
LES LIMITES DU MODÈLE
SOCIAL D’APRÈS-GUERREIl nous faut réexaminer le modèle salarial du plein emploi d’après-guerre. Souligner
«ses apports considérables», comme le font nombre d’experts, est justifié. Pour autant,
cela ne doit pas nous interdire la critique : il s’agissait d’un plein-emploi partiel qui
laissait de côté des millions de femmes et s’accommodait du sous-emploi de centaines
de millions de personnes. Sa fragilité est apparue avec les premières manifestations de
la crise, à la fin des années 60 : précarisation, marginalisation, exclusion se sont ampli-
fiées au détriment de tout le salariat et de ses conditions d’emploi.
Le contrat de travail, pour le secteur privé, et les statuts, pour le secteur public, tradui-
saient un premier dépassement d’une conception de la force de travail comme simple
marchandise. Ce modèle de gestion de l’emploi est en crise, comme l’attestent la per-
manence d’un niveau élevé de sous-emploi et le poids de la précarité.
L’objectif collectif ne peut pas être le simple retour aux bases de 1945. Il est nécessai-
re, en effet, de se réinterroger sur les conditions d’insertion de ce modèle social dans
l’ensemble du modèle de croissance d’après-guerre, afin de mesurer les contradictions
qu’il faut dépasser.
Jean-Christophe Le Duigou, Formation et Emploi n°76, 2001
«IL S’AGIT BIEN LÀ
D’UN PROJET QUI,S’IL EST NOUVEAU,N’EN EST PAS
MOINS FÉDÉRATEUR
DES REVENDICATIONS
ACTUELLES ET FUTURES
DU MONDE
DU TRAVAIL.
LA SÉCURITÉ SOCIALE
PROFESSIONNELLE
EN DÉBAT À L’UNIVERSITÉ
Selon Christophe Ramaux, professeur à l’université Paris I, si on ne
compte plus les « luttes contre les licenciements» depuis deux siè-
cles, on peine à se souvenir d’une issue victorieuse d’une seule
d’entre elles. La plupart du temps, elles aboutissent seulement à en
améliorer les conditions. La question du statut à offrir à ceux qui
sont privés d’emploi se pose donc bien. On peut même y voir l’un
des axes majeurs de la nécessaire refondation de l’Etat social.
Preuve du caractère inachevé de celui-ci, les droits des sans-emploi
ont toujours été les parents pauvres de la protection sociale.
L’Unedic n’a été créée qu’en 1958 et, parmi les droits sociaux,
ceux des chômeurs ont été les plus déstabilisés par les politiques
néolibérales de ces vingt dernières années. Une large redéfinition
de la quatrième « branche » de la protection sociale, qu’est la pro-
tection contre le chômage, contribuerait à refonder l’Etat social. La
notion de nouvelle sécurité sociale professionnelle avancée par la
Cgt vise, en ce sens, juste. Le fait que le travailleur puisse bénéfi-
cier d’un authentique statut non seulement quand il a un emploi,
mais aussi quand il est privé d’emploi, peut sans aucun doute ser-
vir de boussole pour une telle redéfinition.
Christophe Ramaux insiste particulièrement sur la protection des
sans-emploi en ne faisant pas de la formation, contrairement à la
Cgt, une question majeure. Selon lui, on peut soutenir que c’est la
rémunération des sans-emploi qui est d’abord en jeu. Celle-ci est
particulièrement faible aujourd’hui et n’a, globalement, pas cessé
de baisser depuis le début des années 80. Compte tenu des condi-
tions posées pour y avoir accès, seule environ 40 % de la popula-
tion indemnisable est couverte par l’assurance chômage, pour un
montant fréquemment inférieur à 750 € par mois.
Les autres sans-emploi – c’est-à-dire la majorité – ne peuvent pré-
tendre (lorsqu’ils y ont droit) qu’aux minima sociaux. Les ressour-
ces qui permettraient d’améliorer immédiatement et de façon signi-
ficative la rémunération des sans-emploi sont limitées par rapport à
la richesse nationale, si on songe que, toutes prestations confon-
dues (y compris le RMI), les prestations chômage représentent seu-
lement de l’ordre de 10 % des dépenses de protection sociale…
Poser que le statut à bâtir pour les sans-emploi doit, en priorité,
comprendre une indemnisation digne de ce nom suppose de
renouer avec une représentation en termes de responsabilité socia-
le du chômage. A l’encontre donc des représentations en termes
d’«employabilité» ou de «trappes à chômage» qui mettent l’accent
sur la responsabilité des chômeurs…
Au-delà, on peut soutenir que ce statut doit viser à ce que le tra-
vailleur, entre deux emplois, ne soit plus considéré comme un chô-
meur, stigmatisé et insécurisé par de faibles ressources, mais
comme titulaire d’un statut à part entière. En offrant à chacun un tel
statut professionnel, garanti par-delà les fluctuations de l’emploi,
c’est au fond la figure même du chômeur, telle qu’elle existe
aujourd’hui, qu’il s’agit de faire disparaître.
concerne de plus en plus de gens, notam-ment les jeunes, les femmes et nombre d’an-ciens qui n’arrivent plus à joindre les deuxbouts entre leur licenciement et leur retraite. Dans ces conditions, il y a certes les luttes derésistance auxquelles le mouvement syndicalcontribue, les victoires étant souvent acqui-ses lorsqu’on arrive à négocier mieux que ceque les appétits patronaux suggèrent, maisle rouleau compresseur est là, implacable etsans concessions. Il organise une autre pro-tection, celui du capital financier pour lequelnombre d’intelligences sont mobilisées etpayées au meilleur prix alors que tout cepotentiel gâché pourrait être utilisé pour lajustice sociale.
Une entreprisede dérèglement systématiqueDans un environnement « social-populiste »où toutes les mesures pleuvent contre ledroit social quand ce n’est pas le droit toutcourt, où les promesses d’aide aux salariésvictimes des plans sociaux sont accompa-gnées de nouvelles conditions, mais celles ducapital spéculatif soumis aux aléas de la crisefinancière, ce sont tous les acquis issus de1936, 1945 et 1968 qui sont remis en causeet ce n’est pas un hasard si le président sedonne une image de sprinter dans tous sesrendez-vous. Pressé par le Medef, il faut qu’ilrende l’inacceptable irrémédiable, quitte àpasser par-dessus tous les principes républi-cains et démocratiques, au nom du principed’efficacité pour que « demain » cela aillebeaucoup mieux, dans un monde « flexi-sécurisé » (voir encadré 2).
10MARS 2008
LE RAPPORT ATTALI
DANS LE PANIER
DE LA GRAND-MESSE LIBÉRALE
Selon le rapport Attali, la France est « un pays trop
lent ». La commission a donc construit un rapport pour
« lever les freins à la croissance ». On y assure que,
appliquées ensemble, d’avril 2008 à janvier 2009, par
voie d’ordonnance si nécessaire, les mesures préconi-
sées permettraient de ramener le taux de chômage au
niveau dit de « plein-emploi » (5%) et d’augmenter de
1 point le taux de croissance potentielle d’ici à 2012.
C’est un hymne au néolibéralisme avec l’appel à tou-
jours plus de concurrence sur le marché des biens et des
services, à plus de flexibilité, de précarité et de pression
à la baisse des « coûts salariaux » sur le marché de
l’emploi et sous la contrainte que, dès 2009, les dépen-
ses publiques soient réduites de 1% du PIB, soit
«20 milliards d’euros d’économie par an». Cela concer-
ne l’emploi à propos duquel le rapport propose de faci-
liter les licenciements économiques, confirme la néces-
sité de «séparation à l’amiable» entre employeur et
salarié tout en faisant écho à l’exigence de «sécurisa-
tion» avec la «formation rémunérée » (combien et com-
ment ?) des chômeurs. Toutes choses qui, outre l’encou-
ragement des suppressions d’emploi, permettraient aux
patrons, avec de nouvelles baisses des cotisations socia-
les, de tirer encore plus vers le bas le «coût salarial».
Un rouleau compresseur bien huiléDans cette situation, les salariés d’au-jourd’hui ne sont pas sans réagir, dansle secteur public comme dans le sec-teur privé. Il y a certes des inégalités etcertains aimeraient qu’un grand soir, àl’image de 1968 dont nous allons célé-brer les quarante ans, s’oppose à cetteentreprise de déstructuration desacquis sociaux. Personne ne peut pré-juger des formes que peuvent prendreles luttes sociales, mais l’analyse de laréalité, où la précarité des salariés sansstatut s’est généralisée au détrimentdes salariés protégés par les conven-tions collectives, donne aux syndicatsune responsabilité nouvelle etincontournable. Le temps de réactivitéest évidemment freiné tant par la pres-sion patronale et médiatique que parla difficulté d’appréhender et de maî-triser le nouveau contexte de dévelop-
pement du travail salarié. « Cerise surle gâteau patronal », les mesures gou-vernementales actuelles créent à lafois le nivellement par le bas et la per-sonnalisation des carrières, à grandsrenforts de démonstrations magistra-les confortées par le rapport Attali(voir encadré 3).
La sécurité sociale professionnelle, un projet ambitieux et rassembleurLe tableau est donc noir. Il ne faut passe le cacher sous le prétexte de « nou-velle civilisation ». Mais il fait apparaî-tre, après une longue période de résis-tance, dont les luttes de 1995 dessalariés des services publics, la nécessi-té urgente d’un nouveau front dedéfense et de perspectives pour lemonde du travail. La Cgt écrit donc lespremières pages d’un projet qui donneun contenu à la fois positif et alterna-
«LE SOCLE
SUR LEQUEL
SE REBÂTIRA
TOUTE LA SÉCURITÉ
– VOIRE
LA PROPRIÉTÉ –SOCIALE,SEUL SUPPORT RÉEL
DE LA PROPRIÉTÉ
DE SOI,C’EST-À-DIRE
L’AUTHENTIQUE
LIBERTÉ.
11 MARS 2008
tif et l’analyse de l’expérience dumouvement social des quarante der-nières années permet de gagner dutemps en ne refaisant pas certaineserreurs de méthode. Porter une idéeneuve et ne pas s’en faire déposséderà partir d’une lutte opiniâtre pour ladémocratie sociale, c’est certainementle gage de ne pas se retrouver orphe-lin d’un espoir hier trop souvent déçu.
Un principe de transformationsociale en débatUne réflexion d’ensemble sur cettequestion est abordée aussi par nom-bre de politiques, syndicalistes et pro-fessionnels des scien-ces sociales, depuisles années 80, mêmesi, évidemment, ellereflète des avis nuan-cés et suscite undébat permanent(voir encadré 4 etbibliographie). LaCgt, de son côté,considère que la luttepour une Sécuritésociale professionnel-le et le statut du tra-vail salarié est à l’ord-re du jour, au mêmeniveau que la défensede la sécurité socialeou de la retraite parrépartition. La sécuri-té sociale profession-nelle inclut le principede SECURITE commegarant de la perma-nence du contrat detravail, avec tous lesdroits sociaux induits,le principe de respon-sabilité SOCIALEcomme contributive àla mutualisation desfonds qui doiventpermettre le suivid’un salarié, quel que soit le motif, etenfin la sécurisation de la carrièrePROFESSIONNELLE à laquelle a droittout individu. Notre pays doit favoriser, dans le pro-longement d’une Education nationalepublique de qualité, la formation per-manente (voir encadré 5) sur une baseà la fois équitable et performante àcharge pour le capital financier et spé-culatif de remettre dans la corbeille demariée du contrat social, l’argentnécessaire à son fonctionnement. La question des moyens est évidem-ment posée. Il s’agit de créer un
financement par une cotisationmutualisée des entreprises soit dubassin d’emplois, soit de la branche,et sur la base de la conquête de nou-veaux droits pour les salariés. Pour cela, les entreprises doivent réin-jecter toute l’énergie qu’elles dépen-sent pour réaliser des profits spécula-tifs au bénéfice de la sécurisation del’emploi. Et c’est bien ce changementde logique qui peut donner un sens etune concrétisation à un principe quipourrait, sinon, être interprétécomme un aménagement de la pério-de de recherche ou de changementd’emploi, telle qu’elle est compriseaujourd’hui et que le patronat et legouvernement appellent la flexi-sécurité.
Poudre aux yeux ou perspective crédible ?Des promesses, toujours des promes-ses ? Faux, parce que l’avantage dusyndicalisme, c’est de ne jamais avoirà raisonner en termes de promessesmais plutôt de résultats des confron-tations liées à la démocratie sociale.Preuve en est, c’est en France, où laproductivité du travail a été long-temps la plus performante des paysdéveloppés que les conquêtes socialesont été souvent les plus hardies.
Cela explique en partie cet acharne-ment du patronat et des forcesconservatrices à les remettre encause. Dans ce contexte d’affronte-ment frontal et brutal contre l’histoire,la sécurité sociale professionnelleopposée à la flexisécurité, c’est bien leconstat d’un véritable enjeu de socié-té. Bien sûr, la Cgt est un contre-pouvoiret ne peut remplacer les partis poli-tiques qui revendiquent à juste titre laresponsabilité de gestion des affairespubliques, mais elle a tout intérêt àgarder son indépendance, ce qui neveut pas dire indifférence. La Cgt fait donc ses propositions et neperd pas non plus de vue la dimensionuniverselle de son projet et l’effetd’entraînement que cela peut produi-
re au sein des organisationssyndicales mondiales eteuropéennes (UNI et CES)dont elle est membre.
Un projet novateur dans un contexte européen et international en mouvementVouloir poser la questiond’une sécurité sociale pro-fessionnelle en France sanstenir compte de ce qui sepasse en Europe et dans lemonde, c’est comme si onconsidérait que la planèteTerre était la seule à tournerautour du Soleil et que leSoleil était la seule étoile àbriller dans l’univers. L’analyse du mouvementsocial comme la confronta-tion des idées supporterontde moins en moins l’égo-centrisme en la matière, cequi ne veut pas dire qu’ilfaut attendre de savoir ce
qui va se passer chez nos voisins pouragir et proposer, encore moins d’allerchercher un modèle qui ne peutjamais se transposer (même à la hus-sarde, comme veut l’imposer de forceSarkozy, avec son modèle mi Thatchermi Blair).
Un traité européen« simplifié » par le libéralismeLe contexte européen est totalementimprégné du credo libéral, avec plusou moins de « liberté » selon l’histoire
12MARS 2008
IL N’Y A PAS
DE SÉCURITÉ SOCIALE
PROFESSIONNELLE
SANS FORMATION CONTINUE
La sécurité sociale professionnelle n’a de sens quecomme un aspect d’une vision de la carrière pro-gressive de tout individu. Ce n’est pas l’améliorationde l’indemnisation du chômage actuel… On est surl’idée qu’entre deux emplois le contrat de travaildoit être maintenu, le salaire également jusqu’à ceque le reclassement soit effectif, étant entendu quele reclassement ce n’est pas n’importe quellesconditions d’emploi, ni dans n’importe quellesconditions de salaire. C’est un reclassement qui doit permettre de se met-tre dans cette vision de la continuité et de la progres-sivité de la carrière… Nous ne sommes pas opposésà ce que les formations soient organisées pendant lapériode de non-emploi, mais c’est le plus mauvaismoment car lorsqu’on est en situation de ruptured’emploi on est en sentiment d’échec personnel.C’est quand on est dans l’emploi qu’il faut travaillerà la formation. Il faut penser à la reconversionquand on est déjà dans l’emploi et cela doit devenirquelque chose de naturel, de positif. Il faut desdroits pour cela… et quand on dit socle interprofes-sionnel, c’est pour permettre une mobilité positive.Il faut donc que les droits soient transférables d’uneentreprise à l’autre, d’une branche à l’autre.
Maryse Dumas, secrétaire de la Cgt Extrait d’un débat sur la sécurité sociale professionnelle
LE DUIGOU J.-C., 2002, « Approche économique d’une sécuritésociale professionnelle. Contexte et contenu », Analyses etDocuments économiques, CGT, n°89,janvier, 55-58.BOCCARA P., 2002, Une sécurité d’emploi ou de formation. Letemps des cerises,Septembre 2002.CASTEL R., 2003, L’insécurité sociale. Qu’est-ce qu’être protégé ?,Le Seuil, La République des idées.DANIEL C. et TUCHSZIRER C., 1999, L’État face aux chômeurs,Flammarion.FOUGÈRE D. (2003), « Instabilité de l’emploi et précarisation destrajectoires »,Actes des Troisièmes Entretiens de l’Emploi, ANPE, pp. 105-110.GÉLOT D., NEYRAT F. et PELAGE A., 2005, « Pour l’éducation per-manente.Propositions pour la formation professionnelle des salariés et deschômeurs », Note de la Fondation Copernic. Ed. Syllepse.GIVORD P. et MAURIN E. (2003), « La Montée de l’instabilité pro-fessionnelle et ses causes », Revue économique, vol. 54, n°3,
pp.617-626.JALMAIN M., 2003, Emploi et sécurisation des parcours profes-sionnels, La revue de la CFDT, n°58, mars-avril, 15-21.JEAMMAUD A., 1999, « Programme pour qu’un devenir soit unavenir », Droit social, n°5, mai.MENGER P.-M., 2003, Portrait de l’artiste en travailleur.Métamorphoses du capitalisme, Seuil, La République des idées,décembreMORIN M.-L., 1999, Prestation de service et activité de travail,cahier Travail et Emploi, ministère de l’Emploi et de la Solidarité, LaDocumentation française.RAMAUX C., THÉVENOT N., « L’Etat social à l’épreuve du risque.Entre segmentation et politiques publiques », rapport final, Actionconcertée incitative « Travail » - Ministère de l’EducationNationale, de la Recherche et de la Technologie.SUPIOT A. , 1999, Au-delà de l’emploi. Transformations du travailet devenir du travail en Europe, rapport pour la Commission euro-péenne, Flammarion, Paris, juin.VIVIER B., 2003, La place du travail, rapport présenté au nom dela section du travail au Conseil économique et social, juillet.
BIBLIOGRAPHIE
de chaque peuple et dans des conditions évolutivesqui tiennent compte des mouvements de capitaux,des priorités qui sont données par Bruxelles enfonction de la situation de la « compétitivité » dusalariat dans chaque pays membre de l’UE et de la« souplesse » permise aux entreprises quant auxpossibilités d’embauche et de licenciement.La question de la perspective d’une nouvelle donneet de nouvelles conquêtes sociales passe donc parune confrontation des expériences des salariéseuropéens qui sont de plus en plus soumis auxmêmes pressions de nivellement par le bas, les tra-vailleurs espagnols n’ayant rien à envier aux tra-vailleurs anglais dans le championnat de la précari-té et les travailleurs allemands n’ayant rien àapprendre aux travailleurs français dans celui de laremise en cause des avantages acquis, pour ne citerque certains points de comparaison (voir encadré 6).
Conjuguer la résistance et la perspectiveGageons que la sécurité sociale professionnelle aun bel avenir devant elle. Elle a le mérite de rassem-bler toutes les catégories de salariés, de bannir l’ex-clusion sociale, de mettre les pouvoirs publics et lepatronat devant leurs responsabilités face au devoirdémocratique et social. Elle donne au mouvement social une perspectivequi ne peut se crédibiliser que par l’adéquation desluttes sur le terrain et de la confrontation des idées.Elle permet l’établissement de nouvelles solidarités,en France, mais aussi chez nos voisins européens etcitoyens du monde confrontés à la même problé-matique. Les « Don Juan », accros du CAC 40, sesentent aujourd’hui des désirs d’éternité. Il seraitjuste que ce soient eux qui, demain, se retrouventavec la « gueule de bois ». La lutte continue, oui,mais désormais avec une revendication autantmoderne que porteuse d’espoir.
13 MARS 2008
On oppose souvent les pays de l’Europe du Sud et ceux
du Nord. Cette réalité commence à se pondérer, même
si le niveau de vie et la culture sociale de chaque pays
pèsent encore sur les comportements. L’adoption
récente du traité de Lisbonne, même s’il exprime
quelques préoccupations théoriques pour que la loi du
marché « bénéficie » aux salariés, met tous les pays de
l’UE sous la houlette de la dérégulation du marché du
travail et de la précarisation du salariat.
Les licenciements individuels
Concernant les coûts occasionnés par un licenciement
abusif, les contraintes sont faibles en France et aux
Pays-Bas et c’est au Royaume-Uni, en Irlande et en
Allemagne qu’elles sont les plus fortes. Concernant la
difficulté de licencier, notamment l’obligation pour les
entreprises de notifier par écrit les motifs, la consulta-
tion des représentants du personnel, l’obtention d’une
autorisation administrative, c’est en France, en Italie et
aux Pays-Bas que les procédures sont les plus contrai-
gnantes. Concernant le coût du licenciement individuel
en termes d’indemnisation et de préavis, c’est en Italie
et dans les autres pays de l’Europe du Sud qu’il est le
plus élevé même s’il reste faible par rapport à la
France, aux Pays-Bas et en Allemagne. Dans tous les
cas, ce sont les derniers embauchés qui sont les pre-
miers licenciés, ce qui limite le coût des licenciements.
Globalement, on se dirige partout vers un assouplisse-
ment des contraintes avec des écarts important dans un
même pays selon les conventions collectives.
Les licenciements collectifs
La définition du licenciement collectif est la plus res-
trictive en France, en Espagne et au Portugal. Les
contraintes administratives les plus fortes sont en
France, aux Pays-Bas et dans les pays du Sud, excepté
l’Italie où une très grande souplesse a été introduite
depuis 1991.
Les contraintes du licenciement
La législation du licenciement reste forte en Espagne et
au Portugal. L’Italie, la France, le Royaume-Uni sont
dans une position intermédiaire, tandis que les contrain-
tes apparaissent faibles aux Pays-Bas, en Irlande, en
Finlande et en Allemagne mais quand on isole la légis-
lation spécifique aux licenciements abusifs et collectifs,
c’est en Allemagne, en France et en Italie, en Europe du
Sud, que les contraintes sont les plus fortes.
Le recours aux CDD
pour éviter les licenciements
C’est en Espagne qu’il est le plus fort (34%), contraire-
ment au Royaume-Uni où il est plus facile de licencier
les salariés en CDI. En Italie, les CDI constituent enco-
re la majorité des emplois (12% de CDD seulement)
tandis que la réglementation des licenciements « justi-
fiés » est devenue très souple.
Flexibilité des salaires,
recours aux heures supplémentaires
La Grande-Bretagne est championne en la matière mal-
gré l’existence d’un salaire minimum. L’Allemagne, la
France et l’Italie ont les contraintes les plus fortes
concernant le recours aux heures supplémentaires et à
l’intérim.
La période d’essai
Plus la période d’essai est courte, plus la sécurité est
forte pour le salarié. Les meilleurs sont l’Autriche et la
Norvège (1 mois). En France, on en est à 3 mois pour
les cadres et de 1 mois à 8 semaines pour les non-ca-
dres, avec des variations en fonction des conventions
collectives et la nature des contrats. Au Danemark, la
période d’essai est de 3 mois et c’est en Belgique que
la période est la plus longue (6 mois) pour les
employés, mais très courte (14 jours pour les ouvriers).
En Espagne, la période est de 6 mois pour les emplois
qualifiés et de 2 mois pour les autres. En Suède et en
Italie, la durée maximale est de 6 mois. Au Royaume-
Uni et en Allemagne, la plus grande souplesse est lais-
sée à la négociation contractuelle avec une très grande
inégalité selon les contrats pour le Royaume-Uni alors
qu’on arrive à des durées inférieures à 6 mois en
Allemagne. En Grèce, la période d’essai est négociée
individuellement et en Irlande elle n’est pas fixée, le
droit du licenciement s’appliquant dès l’embauche.
Aux Pays-Bas, la période d’essai est de 2 mois maxi-
mum mais de 2 semaines seulement pour les contrats
inférieurs à un an. Au Portugal, elle s’étale de 60 à
90 jours en fonction de la taille de l’entreprise et peut
s’étendre à 240 jours pour les cadres et 180 jours pour
le personnel qualifié. Elle varie de deux semaines à six
mois au Luxembourg et s’élève à quatre mois maxi-
mum en Finlande.
(Source : Catherine Mills, Economie et Politique, numéro demai-juin 2006.)
L’EUROPE, UN IMMENSE
CHANTIER DU «FLEXIBILITY LAND»
La mosaïque des situations et l’évolution de la législation sociale en Europe reflètent de nom-breuses contradictions entre la pression de Bruxelles, la politique des gouvernements en placeet la résistance du mouvement social. Raison de plus pour que la sécurité sociale profession-nelle fasse des émules pour aider à ouvrir en grande les volets de l’Europe sociale.
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15 MARS 2008
ActualitéPromesses… promesses...Après huit mois de gouvernement, arri-ve, pour certains, le temps des désillu-sions. Les promesses non tenues minentla confiance de l’électorat sarkozien, cequi ne se transforme pas pour autant enmouvement social mais cependant, ceque nous percevons comme état d’espritdans les entreprises se recoupe avec lessondages et la mobilisation dans la gran-de distribution et dénote d’un change-ment important dans les mentalités ; lacrainte cède le pas à l’expression dumécontentement.
AudiovisuelDans le secteur audiovisuel, la suppres-sion de la publicité dans les chaînes detélévision publiques, le développementet le passage obligé au numérique (TNT)risquent de changer en profondeur lepaysage et, à ce propos, il n’y a pas eu deréflexion de fond avec la confédération,ce que la Filpac demande. Il faut d’ores et déjà mettre en «marche»le groupe de travail sur les « convergen-ces numériques ».
CriseConstatation d’un recul important del’impression de papier au profit de la dif-fusion numérique et il faut trouver com-ment répondre à cette évolution.Conséquences sur les emplois, sur lessecteurs industriels, sur la production depapier… etc.Québécor en situation de faillite auxEtats-Unis, qui ferme ses usines enAngleterre, en Autriche, et qui se restruc-ture en France, jusqu’à quand ? Quel avenir pour l’imprimerie lourde?Sur son usine de Corbeil, Québécoropère des déplacements de charges detravail pour réduire l’activité de l’entrepri-se et renoncer à ses engagementsconcernant la pérennité du site, comme il
a pratiqué dans ses autres entreprisesdont il ne voulait plus.L’Imprimerie nationale : grève dans l’usi-ne de Choisy pour refuser la remise encause d’un plan prévoyant de garder lessalariés tant que des solutions de reclas-sement aux conditions idoines ne sontpas trouvées. Un médiateur a été dési-gné, les salariés « échaudés » sont scep-tiques, la question devrait être tranchéeen assemblée générale par un vote à bul-letin secret.
Agenda socialUn agenda chargé et cela malgré lesélections municipales et cantonales. Letexte sur le modèle social basé sur l’indi-vidualisme au détriment du collectif.Les retraites, la santé, la Sécurité sociale,l’emploi, la représentativité des syndicats.Tout est fait pour détruire un modèlesocial solidaire, pensé par le Conseilnational de la Résistance pour le rempla-cer par des engagements personnels etenrichir les assureurs privés.
MobilisationLe 4 mars, journée d’action sur la pénibi-lité au travail (stress, pression, harcèle-ment). Semaine d’action sur le pouvoird’achat la première semaine de mars.L’escroquerie présidentielle sur la récupé-ration des RTT et des comptes épargneentreprise n’a pas calmé les attentes dessalariés et, malgré la période de négocia-tions annuelles obligatoires (NAO), lepatronat bloque sur 2007 et sur les per-spectives d’augmentations de salaire sur2008.
Dans le débatSur le pouvoir d’achat, revenir sur l’élé-ment fondamental que constitue le salai-re et bien expliquer de quoi il est fait.Insister sur le « brut », réhabiliter le salai-re indirect et démontrer que « l’ennemi »n’est pas les charges sociales.
Cen
du 14 février 2008Premier Cen de l’année 2008, après huit mois de règne de l’omniprésent président du pouvoir d’achat, Nicolas Sarkozy.
Jean-Pierre
Ghiotto
Vie fédéraleVie fédérale
Pages suivantes :le Cen tout en photos...
Il faut une augmentation générale des salai-res, en lien avec les qualifications et pas seu-lement une bataille d’indices de référence. Ne pas oublier les salaires « variables » liés àl’évaluation des compétences et aux contratsd’objectifs qui deviennent de plus en plus lanorme et qui débouchent sur des salaires aumérite, toujours pour aller vers plus d’indivi-dualisme et instaurer une compétition entreles salariés, même si le salaire individualisénuit au travail d’équipe et à l’intelligence col-lective.A propos du modèle social, si on ne règle quela question du pouvoir d’achat, on ne règlepas celle de la précarité, le salaire n’est qu’undes éléments. Le patronat et le gouverne-ment s’attaquent à la notion de retraite à60 ans et voudraient que les salariés choisis-sent individuellement le moment de leurdépart, quitte à bénéficier de retraites amoin-dries par l’application des décotes liées auxnombres d’années non cotisées, surtout sicelles-ci sont portées à 42, 43 ou 44 annuitéspour bénéficier du taux plein.
Activité revendicativeDeux groupes de travail se sont réunis :
Groupe sur les salaires :Décision de lancer une campagne sur lessalaires directs et indirects.Mesure de l’évolution de l’inflation (indiceFilpac)Le salaire en question aujourd’hui, volonté dele redéfinir.Lever les craintes de menaces sur l’emploi encas d’augmentation.Attend-on un sauveur du pouvoir d’achat ouattaque-t-on le problème ?Est prévue une formation sur le bulletin desalaire et, dès avril, une «expression» fédéra-le sera diffusée sur ce sujet. Cette campagnen’aboutira que si les membres du Cen s’im-pliquent pendant la semaine de lancementde cette manifestation.
Formation professionnelle :Cela ne doit plus être le domaine dequelques initiés, l’ensemble des militants doiten prendre l’initiative et s’approprier toutesles problématiques. Il faut former les camara-des qui siègent dans les organismes de for-mation car ces organismes sont et serontconfrontés à des fusions et il est nécessairede consolider et de mutualiser nos fonds deformation.Les approches de formations professionnellesdoivent se faire en lien avec les organisationsterritoriales de la Cgt.
Construire un rapport de forcesLe Cen partage la démarche confédérale etse dit prêt à œuvrer pour la construction d’unrapport des forces favorable aux salariés, res-tent à trouver les éléments revendicatifs les
16MARS 2008
DenisTardiveau
EdouardSchoene
DidierGlachant
AnneMejias de Haro
CyrilleFournet
PascalAkoun
AlainDemarchi
ChristianPoncet
PatrickBauret
EmmanuelBusson
Jean-MarcBeauvais
PatrickBertin
OlivierBlandin
NajibBouslin
Jean-JacquesChemin
DavidChanudet
BrunoChauveau
SamiraCheurfi
RenéMahaud
17 MARS 2008
SergeAudonnet
RomainAltman
MarioCiona
Jean-PaulDesousa
JacquesDurin
PascalFiatte
EricFoucaud
Jean-PierrreCombébiac
DavidDugué
GérardFabert
SteveBeneteau
DanielFriour
LaurentGaboriau
SylvieHénon
JeanGersin
plus rassembleurs, les plus unifiants. La ques-tion des salaires et du pouvoir d’achat sem-ble s’imposer et il va falloir défendre au tra-vers du salaire la notion de solidarité, enimposant des revalorisations pour l’ensembledes salariés et contrer les principes d’aug-mentations individuelles chères au patronat. Les retraites sont également fédératrices et le29 mars, la Cgt propose une journée interprofessionnelle sur ce sujet, le Cen s’associeà cette démarche.Pour résister et même être offensif, la gestionprévisionnelle des emplois et des compéten-ces (GPEC) doit être une arme pour les sala-riés. Il y a lieu de s’en emparer les premierspour éviter de subir les bons vouloirs desemployeurs, il faut les obliger à se déclarersur leurs objectifs, leurs perspectives. Etre offensif également sur tout ce qui tou-che à la formation professionnelle, celareprésente des enjeux considérables, et on nepeut défendre le principe des rémunérationsliées à la qualification sans maîtriser tout cequi touche à la formation professionnelle.Dans nos professions, les conséquences du«numérique» sur l’ensemble de nos activi-tés, mais aussi dans tous les secteurs de notresociété. Cela suppose des choix se sociétédans ses applications, le numérique au servi-ce du plus grand nombre ou uniquementmachine à enrichir le capital ?Pour construire un rapport de forces, l’infor-mation joue un rôle primordial, les patronsl’ont compris, ils possèdent la quasi-totalitédes moyens de communication. Il faut doncêtre en mesure de donner avec les moyensdont on dispose un maximum d’informationsaux militants, aux salariés. Mais on ne donne pratiquement que ce quel’on a reçu, quelques fois ce que l’on aconçu, il faut donc que la Filpac reçoive leplus possible de renseignements. Il n’y a pasde petites ou grandes informations, il y a uneinformation. Plus nous mettrons en commun nos connais-sances, plus nous nous armerons pour abor-der notre avenir.Présentation d’un budget de rigueur pourinverser une situation financière critique de laFilpac.Les dernières années ont vu des déficitsalourdir une dette que le budget de 2008 sepropose de commencer à rembourser. Celapasse par une réduction des dépenses impor-tante, ce qui ne signifie pas pour autant unebaisse d’activité mais une gestion différentedes postes du budget et qui aboutit à près de25 % de réduction des frais de fonctionne-ment. Ce budget met l’accent sur la recher-che de financements, le premier élémentétant de stopper le déclin des adhérents parune politique de syndicalisation performante,sachant que les cotisations constituent l’es-sentiel des ressources de la Filpac. Malgréune politique budgétaire volontaire, l’actuali-té sociale ne permet pas de réduire davan-tage les dépenses de fonctionnement et ce
NadiaKhalifi
PascalLefèbvre
ZoranLucic
18MARS 2008
Jean-PierreMartinez
XavierWattiez
RichardWilf
Jean-PhilippeMaréchal
FranckSparhubert
Jean-PierreViaud
MichelMuller
AntoinePeillon
MarcPeyrade
DenisRemande
LaurentJoseph
MichèleMathé
MarcNorguez
BernardPerez
Jean-MarieRavé
GillesRenoir
Jean-FrançoisRoppert
DavidRousselle
GérardSénécal
FranckSailliot
budget 2008 fait apparaître un déficit que leCen, après un vote unanime, se propose decombler par le lancement d’une souscriptionauprès des adhérents de la Filpac, la formerestant à l’initiative des syndicats.
Secteur organisationDeux fers au feu : la syndicalisation et lesélections prud’homales.Pour la syndicalisation, syndiquer certes, maisaussi en assurer la pérennité. Chaque mem-bre du Cen est un organisateur et il faut queles actions de syndicalisation se fassentconjointement avec les organisations régio-nales de la Cgt pour aller à la rencontre dessalariés. Il faut utiliser, mettre à jour lesfichiers Cogitiel pour avoir une idée du nom-bre des adhérents, de sa progression sinonde sa régression.Elections prud’homales, 18 millions d’élec-teurs ; en premier lieu, vérifications des listesd’inscriptions, travailler avec les structuresCgt régionales. La campagne pour les inscriptions fait partiedes élections, il faut débusquer tous les caslitigieux faisant obstacle à la figuration sur laliste des électeurs.
Non photographiés :Dominique BreteauGérard LetreguillyLucien LorreyteGuillaume TaconStéphane Puifourcat
SylvainFournier
19 MARS 2008
Internet :
zéro papier,
zéro social?
Pluri-médiaPlurimédia
Si l’utilisation d’une technique n’est pas neutre socialement, la techniquepar elle-même ne dit pas grand-chose. Le réseau des chemins de fer, parexemple. Sans eux, comment les premiers congés payés auraient-ils gagnéle littoral et vu la mer pour la première fois de leur vie? Mais un train si per-formant soit-il ne représente en rien un instrument libérateur pour lesouvriers si le Front populaire n’avait pas gagné le droit à ces congés payés.Les mêmes chemins de fer ont été l’outil privilégié du transport des dépor-tés vers les camps de la mort. Jamais un tel déplacement de populationsn’aurait été possible sans le réseau européen des voies ferrées. Les campsde concentration ont été bâtis en fonction de leur circuit. Mais est-il possi-ble d’assimiler les chemins de fer au nazisme? Internet n’est ni la meilleureni la pire des choses. C’est un enjeu.
Jean
Gersin
20MARS 2008
L E LIBÉRALISME prétend annexer à sonservice exclusif la révolution numé-
rique. La modernité et l’avenir repose-raient sur la combinaison des deux, et larévolution numérique serait l’enfantnaturel du capitalisme global…
Les NTIC, cause mondialede l’ONU, outil de la globalisation libéraleLes nouvelles techniques de l’informa-tion et de la communication (NTIC) ontété l’objet d’un discours idéologiqueapparu dès après la chute du mur deBerlin (1989). La thèse de « la fin de l’his-toire et des idéologies» fut alimentéepar la doctrine des lendemains informa-tiques qui chantent. Les NTIC représen-tent le progrès de nouveau en marche,l’avenir radieux. Le monde n’est plusqu’un village global, où tous peuvententrer en contact avec tous. Les distan-ces sont abolies, l’interactivité est totale,l’accès à Internet et son usage sont faci-les. Soudain paraît un monde d’abon-dance de biens culturels, de savoir etd’information à la portée de chacun.D’autant que, par définition, Internetsuppose l’élimination du contrôle centralet pyramidal. L’individu parvient au som-met de son libre choix, dont il jouit parl’offre d’options infinies, dans un réseauouvert. Internet rutile de tous ses feux,car l’instrument apparaît comme l’outilde la revanche, le monopole des télés,radios et groupes de presse sur l’infor-mation peut être contourné. Les Nationsunies font de ces NTIC une cause mon-diale : la Conférence de l’ONU sur lecommerce et le développement (CNU-CED) organise la montée en puissancede l’idée de « la société de l’informa-tion». Elle étudie régulièrement le degréde pénétration des NTIC dans le monde(rapport CNUCED 2007-2008 sur l’éco-nomie de l’information, intitulé «Scienceet technologie pour le développement :le nouveau paradigme des TIC »). L’ONUreprend à son compte en la modernisantla thèse de Nora-Minc : l’usage des NTICest vecteur de développement, de gainsde productivité et de démocratisationdans les pays émergents.
La conjuration de la pub et des grands corps de l’EtatBien entendu, une part de vérité existedans cette présentation idyllique.Comment ne pas être fasciné par cemédia Internet, qui, le premier, concur-rence la télé au point d’en faire régresserl’audience, bouleverse le rapport à l’é-
crit, à l’image, à la connaissance et chan-ge la représentation du monde. C’est lerapport Jouyet-Lévy (L’Economie de l’im-matériel, la croissance de demain), remisen mars 2006 au ministre de l’Economieet des Finances de l’époque, qui donnele cadre stratégique dans lequel s’inscritInternet pour les libéraux. Hier encore,«durant les Trente Glorieuses, le succèséconomique reposait essentiellement surla richesse en matières premières, sur lesindustries manufacturières et sur le volu-me de capital matériel dont disposaitchaque nation (…) aujourd’hui, la vérita-ble richesse n’est pas concrète, elle estabstraite. Elle n’est pas matérielle, elleest immatérielle. C’est désormais lacapacité à innover, à créer des concepts,et à produire des idées qui est devenuel’avantage compétitif essentiel.»Maurice Lévy, président du groupePublicis, et Jean-Pierre Jouyet, chef duservice de l’inspection générale desFinances, livrent alors leur vision confor-me à la globalisation libérale :« L’organisation du travail fait l’objetd’une nouvelle division internationale : laproduction se déplace dans les pays àbas coûts de main-d’œuvre et les paysdéveloppés se spécialisent dans les tech-nologies de pointe, la construction del’offre commerciale, la création duconcept ou la maîtrise du design.» Laproduction se déplace toute seule, avecses petites jambes ? Non, le capitalismedéplace ses usines vers la main-d’œuvrela moins chère. La délocalisation bat sonplein. Ce n’est pas une variation dedame nature, mais bien une stratégieglobale.Dès lors, une place est assignée àInternet : «D’une part, la place croissan-te de l’innovation, qui est devenue leprincipal moteur des économies déve-loppées (…) D’autre part, le développe-ment massif des technologies de l’infor-mation et de la communication, ouvreaux entreprises des possibilités considé-rables de réorganisation de leur produc-tion et de recentrage sur les activités àplus forte valeur ajoutée. Enfin la tertiai-risation continue des pays développés,qui reposent de plus en plus sur des éco-nomies de service… » Le décor est plan-té. Les nouvelles technologies de l’infor-mation et de la communication vont êtrele vecteur d’un nouveau capitalisme, dela connaissance (cognitif), qui devient leprivilège des sociétés occidentales. Lecapitalisme traditionnel, celui de lamanufacture, ira planter ses choux unpeu plus loin. Voilà qui éclaire d’un jourcru l’idéologie du village global, de lanouvelle démocratie par Internet. Le Netest asservi à la grande œuvre de la divi-sion internationale du travail.
«LE CAPITALISME
DÉPLACE SES USINES
VERS LA
MAIN-D’ŒUVRE
LA MOINS CHÈRE.LA DÉLOCALISATION
BAT SON PLEIN.CE N’EST PAS
UNE VARIATION
DE DAME NATURE, MAIS BIEN
UNE STRATÉGIE
GLOBALE.
21 MARS 2008
Zéro papier? Retour à Bercy 2007Bien entendu, le surgissement d’unconcurrent à côté du traditionnel papierimprimé interroge l’avenir de mille ques-tions. Dans l’une des filières industrielles,les industries graphiques et la reprogra-phie, s’est tenu un colloque organisé parle patronat, sous le... patronage actif duministère de l’Economie, en ses locaux deBercy. C’était les 15 et 16 novembre2007, et cela s’appelait « l’imprimé, unmédia du futur». Le patronat est restéentre soi, avec son gouvernement, sur-tout pas de syndicats. S’il y a un avenir dupapier imprimé, l’absence de la moindrepréoccupation sociale traduit l’idée qu’ildoit y avoir rupture avec le cadre précé-dent. Sinon, le patronat aurait condescen-du à dialoguer avec les syndicats. Commequoi, on peut se poser de vraies ques-tions, aborder l’utilisation des technolo-gies les plus modernes, et revenir à uneattitude indécrottablement réactionnaire.Passe…C’est vrai, si Internet devient le vecteurtechnologique du capitalisme new look,quid de l’avenir du papier imprimé? Aquoi doivent s’attendre les industries gra-phiques, comment peuvent-elles s’adap-ter dans la nouvelle donne? Ce n’est ni un faux débat ni une questionsubalterne. A cette question les rencont-res de Bercy ont commencé de répondrepar le papier… monnaie. C’est un cabinetd’expertises économiques lié au patronatqui a ouvert le feu, par son représentant,M. Ferrand.Un intervenant : «Avez-vous une visionsur les activités de production de la struc-ture des coûts sur l’industrie? Commentla fiscalité grevant l’outil de productionimpacte-t-elle notre compétitivité ?M. Ferrand: « Je vais vous donner uneréponse de macro-économiste, c’est monmétier. On va partir de la production.Vous avez 100 de production. Commentse décompose cette masse ? Pour l’indus-trie, vous allez avoir 70 de consommationintermédiaire : les achats d’intrants, d’é-nergie, de services, tout ce qui est utile àvotre production. Le reste, c’est de lavaleur ajoutée. Comment se décompose-t-elle ? Deux tiers partent en rémunéra-tion brute directe des salariés, plus cotisa-tions ; 6 % en impôts liés à la production,moins subventions. C’est un terme barba-re qui recouvre la TP, des taxes foncièreset certains droits d’accise*. Le reliquat estl’excédent brut d’exploitation (EBE). Voilàla photographie. Regardons le déplace-ment opéré sur les cinq dernières années :en valeur ajoutée, deux tiers pour lessalaires, 6 % pour les impôts, le reliquatse situant à 26 ou 27 % pour l’excédent
brut d’exploitation (EBE) contre 33 % il ya cinq ans. Il y a eu un jeu de bonneteau:ce qui a été perdu au niveau de l’EBE a étéretrouvé dans les salaires. La masse de lavaleur ajoutée elle-même a diminué.Quand on a une masse de valeur ajoutée,ce n’est pas tant sur les salaires que surl’EBE. Comme, dans le même temps, lamasse des impôts liés à la production n’apas véritablement diminué, il n’y avaitqu’un seul poste sur lequel faire l’ajuste-ment.»M. Ferrand est venu dispenser un cours degestion des entreprises, ajoutant parailleurs que, dans le concert européen, lessalaires français étaient en tête alors quela productivité nationale était en queue.Et de reprendre la thèse libérale classique :Un Intervenant : «Qu’est-ce que le théo-rème de Schmidt»?M. Ferrand : « Les profits d’aujourd’huisont les investissements de demain, quisont les emplois d’après-demain.»Bercy mobilisé pour les industries gra-phiques s’est orienté vers un discours bienordinaire, apparu à l’orée des années1980 : la rédemption des industries passepar la restauration de la productivité et labaisse des coûts sociaux de production, etspécialement les salaires. Le même Ferrand pointe les surcapacitésde production du secteur, le recul descapacités d’exportations françaises parrapport à la zone euro, l’évolution plusrapide des coûts salariaux en France, lerecul des profits, une productivité tropconcentrée sur les 25-55 ans. Et de tirer laconclusion que, pour restaurer les profits,il convient de transférer les prélèvementssociaux dans le domaine fiscal, c’est-à-dire créer la TVA dite sociale dans les car-tons de Sarkozy. On le voit, on est loin dela poésie des réseaux, de la magie de laconnexion illimitée, des échanges libressur le Net.Mais le fond du débat annoncé a-t-il eulieu ?
Du bon usage du CNRSC’est Dominique Wolton, directeur auCNRS, qui est venu apporter la vision ras-surante pour le futur du papier imprimé.Deux idées dominent parmi celles qu’il alivrées au parterre patronal. D’abord,Internet ne prendra pas la place du papier.Pourquoi ?«Toute l’histoire des techniques de com-munication prouve qu’aucune d’entreelles ne remplace la précédente. Pour uneraison anthropologique : plus nous avonsà notre disposition de flux d’informationet de systèmes interactifs performants,plus nous repoussons plus loin la question
de la communication. La relation entredeux personnes ou deux sociétés ne fonc-tionne pratiquement jamais. Nous leconstatons dès que nous sommes surterre. Nous réservons aux techniques lacapacité de résoudre les incommunica-tions humaines. Plus elles sont perfor-mantes, plus nous pensons que cela mar-che, et moins cela marche. Lorsque l’oninvente d’autres techniques en pensantqu’elles vont supprimer les précédentes,ce n’est pas vrai. Nous passons de plus enplus de temps dans les activités de com-munication. Vous avez raison, nousgérons des flux d’information croissants.La vraie question qui nous intéresse tousn’est pas celle de la gestion de l’informa-tion, mais la communication avec autrui.Dès lors, la question de la légitimité del’opérateur se pose. Les industries gra-phiques ont une légitimité historique. »
Deuxième idée, poser correctement leproblème de la relation entre le média tra-ditionnel et le média nouveau :«Oui, on a gagné de l’argent, des inves-tissements, des discours, des idéologiessur l’avenir du livre et du système électro-nique, etc. Moins de dix ans après, on s’a-perçoit qu’il y a de la place pour les deux.Heureusement, il y a de nouveaux seg-ments. Quand des activités traditionnelles(le papier, le livre, l’image) doivent-ellesêtre capables de prendre de nouveauxsupports, de nouvelles techniques de pro-duction et de transmission ? A partir dequand doit-on préserver le contenu tradi-tionnel d’une activité ancienne ? Le géniedu journal, d’une maison d’édition ou ducinéma, est de savoir répondre à cette
«LE NET
SOUS
LE JOUG
DU
THÉORÈME
DE SCHMIDT?
(*) Impôt indirect portant sur les objets de consom-mation, principalement sur les boissons.
22MARS 2008
question : “Jusqu’où dois-je abandonnerune partie de mes traditions et à partir dequand ne dois-je surtout pas le faire ?”Après dix ou quinze ans de modernitétechnique, par définition, le public aurachangé de goût et de comportement etsera demandeur… Les activités tradition-nelles sont, à mon avis, pleines d’avenir.Quand vous avez de la tradition, vousavez de l’histoire accumulée, de la cultu-re. Vous pouvez vous saisir du progrèstechnique, faire quelque chose qui s’a-dapte au changement de société, mais,en même temps, ne lâche pas la main dupassé. En effet, c’est avec le fonds cultu-rel que vous ferez l’avenir. La pire deschoses est de succomber à l’idéologietechnique et de supposer que tout vachanger. »
Bercy, un appel «Charles Martel » contre le zéro papier« En 732, il y eut Poitiers, Charles Martel… Y aura-t-il Bercy 2007 pour arrêter ceque l’on a dit être l’inexorable progres-sion du zéro papier?», se demande alorsle colloque. C’est M. Haber, de la Commission euro-péenne, conseiller pour les industriesgraphiques (forêt, bois, papier, papierimprimé, filière graphique) qui mène lebal. Son analyse est la suivante : sept pays enEurope se partagent 80% de la valeur del’imprimerie : Belgique, Pays-Bas, Espa-gne, Angleterre, Allemagne, Italie,France. Ces sept pays enregistrent tousla baisse du chiffre d’affaires, de l’em-ploi, de la croissance, de la valeur ajou-tée depuis 2004. Le rapport entre activi-tés traditionnelles et activités digitales(numériques) est d’environ 90/10. Comment alors se pose le problème pourle maître européen des élégances gra-phiques ? Dans le concert de la concurrence interna-tionale, les atouts européens sont uneproduction moderne et de qualité, unrespect de l’environnement, mais ses han-dicaps se situent dans une adaptation aunégoce international insuffisante, et dansdes surcapacités de production.Le défi que doivent relever les industriesgraphiques européennes se résume ainsi :elles sont coincées entre une globalisationde l’industrie du papier en amont, et uneconcentration des donneurs d’ordres enaval. Elles sont confrontées à la diversitédes réglementations des pays de l’Unionet leur est lancé le grand défi technolo-gique du numérique. Pour la France, de façon spécifique, lafilière nationale souffre de surinvestisse-ments, de baisse de la valeur ajoutée,
d’un déficit de mutation vers le multimé-dia, d’une surexposition à la compétitioneuropéenne et internationale.
Haber, le conseiller européen préconise un plan en six points :
� Développer le partenariat entreentreprises.
� Encourager les regroupements etles alliances afin de faire le poids faceaux fournisseurs et aux clients. Cesregroupements et ces alliances doi-vent se comprendre comme la mise enplace de stratégies complémentairesentre entreprises, un encouragementà la diversification, une mise en com-mun de formations aux NTIC.
� Mise au point de cellules de veilleconcernant les courants commer-ciaux, adopter un management desentreprises qui les orientent vers leservice, et donc mettre au point lesmétiers correspondants.
� Pousser dans le sens d’une standar-disation européenne des réglementa-tions afin de constituer une référencecontinentale.
� Bâtir des plates-formes technolo-giques de recherche et de développe-ment à l’échelle européenne.
� Contribuer à la constitution d’unecharte européenne des règlements etdes législations.
Ainsi est donné le coup d’envoi d’unevaste mutation où l’imprimeur doit à lafois devenir prestataire de services numé-riques, et valoriser la valeur spécifique dupapier imprimé produit en recherchant safonction particulière. Pour opérer cette
mutation, le patronat de la branche estdopé par la certitude que les pouvoirspublics nationaux et européens l’aiderontà rompre avec le cadre social précédent.Ce colloque est précieux parce qu’il est lepremier à cette échelle à établir uneméthode pour aborder la question dunumérique. Mais l’absence de toute réfé-rence au cadre social, la réduction desnouvelles technologies à un simple fac-teur de profit, l’appel à un cadre régle-mentaire de l’Union européenne pourfaciliter la restauration des profits en dis-ent long sur l’amalgame entre convergen-ce numérique et contre-réforme libérale.
Le trentenaire rapport Nora-Minc,« l’Informatisation de la société », com-mandé par Giscard d’Estaing, présidentde la République, écrit par Simon Nora,proche de Jacques Delors, rencontra unsuccès considérable et fut immédiatementun best-seller. Au détour de la fin desTrente Glorieuses, en 1978, après deux«chocs pétroliers» et un ralentissementéconomique, Alain Minc et Simon Noraoffraient à un capitalisme essoufflé à lafois un discours d’avenir et un objectifrestaurant l’idéologie du progrès ininter-rompu. L’avenir serait à la « télématique», la com-binaison de l’informatique et des télé-communications. La formation de réseauxinformatiques serait l’instrument de chan-gements radicaux, tournant la France versune politique de « créneaux industriels »nécessaire à l’anticipation de la fin de lacréation d’emplois dans les grands sec-teurs industriels, une reconquête de lacompétitivité, une réorganisation fonda-mentale de ses circuits administratifs etfinanciers. On l’aura compris, par delà les aléas dupouvoir politique, c’est bien la feuille deroute écrite par Nora-Minc qui s’est appli-quée. L’entreprise actuelle, la contre-réforme libérale, prétend se cacher dansles plis d’Internet pour se justifier. C’estbien à cela qu’il faut répondre : dissocierl’outil de l’instrumentalisation qui en estfaite, contre l’emploi en particulier.
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Série. Comédie. EU.
2005. Réal. : Greg
Daniels.20minu-
tes. 5/6.VOST.St
éréo.Avec : Steve
Carell,Kate Flan
nery,
John Krasinski, RainnW
ilson.
Le match de basket.
Michael Scott orga
nise un match de basket au sein de
Dunder Mifflin. So
n équipe, qui regrou
pe tousles com-
merciaux,doit affr
onter celle de l'e
ntrepôt.5434949
23.05 The Office
�� 5321758 23.30 Surprises
94833 23.45 US
Open Golf. 4e jour. En direct.AOakmont (Penn
sylvanie).6925543
0.45AfroSamurai � 8674050 1.1
0Afro Samurai � 2965470 1.30
Afro Samurai � 1608876 1.55Afro Samurai � 9847470 2.1
5Afro
Samurai � 5594760 2.40 Le journa
l des sorties des je
ux vidéo
60592962.55 Surprises
9987012 3.05 Clevelan
d Cavaliers/San
Antonio Spurs Bask
et-ball.ChampionnatN
BA. Finale. 5e match
éventuel.En direct.
6.50TexAvery 7287949 7.0
0 24Heures duMans 2007
(C) Endu-
rance. 8425494 7.55N
annyMc Phee��Film. 17641765 9.30 Inside
Man � ��� Film. 4284307 11.40 24He
ures duMans 2007
(C)
Endurance. La course. En
direct. 9583746 12.35
Groupe d'action
discrète(C) 197725
3 12.40 L'effet papillon (C) 62708
33 13.40 La
semaine desGuignols (C
) 843727 14.10 Brothe
r and Brother (C)
5249307 14.15 Zapping
(C) 6262475 14.35
24 Heures du Mans
2007 (C)Enduranc
e. L'arrivée. En direct. 474
5727
15.30Meeting de Paris
Athlétisme.AthléT
our2007.Endirec
t.Au stade Jean-Bo
uin.
Ladji Doucouré, Eu
nice Barber,Marc Raqu
il,Mehdi Baala,
Romain Mesnil et Yohan Diniz figurent
parmi les têtes
d'affichelors de cette 2
e étape del'Athlé To
ur. 91185
17.00 La très grande co
urse (C)99956
17.35 La très grande co
urse35794
18.00Wallace et
Gromit, leMystère
du lapin-garou ���
Film.Animation.GB. 2005. R
éal. :Nick Park et
Steve Box.
1h25.VM. Stéréo.
De nombreux habitants d
u quartiersont dev
enus végé-
tariens et cultive
nt leur potager.W
allace et Gromit ont
mis au point unsystème écologiq
ue protégeant leurs
cultures.Mais un rongeur
étrangerôde.
6512348
19.20 Çacartoon
(C)
5938678
20.20 H (C)
Série.Comédie. Fra
. 2001. 4/20. Stér
éo.597901
8.00 L'ours, letigre et l
es autres88543 8.25
Spirou et Fanta-
sio 3197659 8.55 Le best of d
e la Route du rock (2) Concert.
4850920 9.45On dan
se quandmême 1004366 10.
45 L'Homme de
la Lune Courtmétrage. 2847949 11.0
5CesariaEvora 4154253 12.0
0
Arte reportage 47833 12.4
5Metropolis8619659 13.
30Architec-
tures � 2388 14.00Le fabuleux
destin des inventions 7040123
14.55 360°, GEO7317494 15.
50 Jours tranquilles
à Corfou�
�� Film TV. 472225317.15 Irinka et
Sandrinka Court métrage.
308388 17.35Vins à l
a carte 19814
18.05 La guerre des Six
Jours �1723920
19.00 Jean-Sébastien Bach, l'a
rt de la fugue
Concert.Classiqu
e. 45minutes. Stéréo.
25889
19.45 Karambolage �
2928388
19.55Arte info
233475
20.15Architectu
res �
Documentaire.Art. Fra.
2004. Réal. : Rich
ard Copans et
StanNeumann. 30m
inutes. 12. Stéréo
. Inédit.
LaVillaBarbaro
.
AuXVIe siècle, l'a
rchitecteAndrea Palladio
construit une
maison de campagne à Maser, pour les frèr
es Barbaro,
une desfamilles les p
lus riches deVen
ise.821494
20.45Thema
En remontant leMississipp
i.1938659
6.00M6Music 1336104 7.45 Sta
r 6Music dimanche 5639659 9.25
M6 Kid 8883710411.35Tur
bo 1261524 12.20 Les Simpson � 5851340
12.45 Les Simpson � 5398630
13.20 Beautiful People
�
Série. Sentimentale. E
U. 2006.50minutes. 9
/16. Inédit.
Retour vers le fu
tur.
En conflit avec son ex-mari pour
la gardede sa fille
, Lynn
réalise qu'elle ve
ut se réconcilier a
vec Julian.6637562
14.10 Beautiful People
�
9769901
15.25 Super Nanny �
6041456
16.30 Super Nanny �
5981494
17.40 66minutes
8231949
18.55 D&CO
419833
19.50 Six'/Météo �
Spéciallégislati
ves.
234104
20.10 E=M6Look : on
n'arrêtepas le pr
ogrès !
Au sommaire : «Du nouvea
u dans l'épilation !
». - «Com-
ment fabrique-t-on
le rouge à lèvres ?». - «Garder d
e
belles mains, c'e
st possible ! ». - «
La saga du jean ! ».
- « Les nouveaux gel
s pour cheveux».
820765
20.35 Flash info
Spéciallégislati
ves.
4801982
20.40 Sport 6
9641253
TOUTES LES CHAÎNES
SisterAct
Comédie.EU.1992.Ré
al. :EmileArdolino.Stéré
o.Avec :
WhoopiGoldberg (D
elorisVanCartier
),Maggie Smith
(la mère supérieure), Harv
ey Keitel (Vince LaRocca
),
Bill Nunn (Eddie Souther)
.
DelorisVan Cartier c
hante tous les so
irs au Moonlight
Casino de Reno. Son amant, un
gangster, abat u
n
employé trop bavard so
us ses yeux.Deve
nue un témoin
gênant,Deloris de
mande la protection
de la police, qui
la cache dans uncouvent
. La chanteuse essaie d'en-
seigner le gospel
aux religieuses.
Un rôle taillé sur
mesure pour la dés
opilanteWhoopi
Goldberg,quiacc
omplit l'unede sespe
rformances les
plusmarquantes.
Mississippi Burnin
g
Policier.EU. 1988.
Réal. :Alan Parker.
Avec :GeneHack
-
man (RupertAnderso
n), Willem Dafoe (Alan Ward),
FrancesMcDormand (madame Pell), R.
Lee Ermey
(Tilman).
Dans l'État duMississippi
, durant l'été 1964
, trois jeunes
militants des droits
civiques, venus é
tablir uncentre
d'inscription électora
l pour les Noirs, disp
araissent
mystérieusement.Deux
agents duFBI,Rupe
rtAnderson,
un homme du Sud plutôt souple, e
t Alan Ward, un
yankee intransige
ant, sontchargés
de l'enquête.
Un thrillerdequal
itéquis'inspired'u
nfaitdiversauthen
-
tique.AlanParker
saitcapteravec in
telligence la réalit
é
du Sud américain e
t la distribution e
st excellente.
La Fureur dans le
sang
Les âmes perdues.
Policière. GB. 200
6. Réal. :A.J.Quin
n. 3/4. VM. Scéna-
rio : Niall Leonar
d. Avec :Robson
Green (Tony Hill),
Simone Lahbib (Alex Fielding), Emma Handy (Paula
McIntyre),Mark Leth
eren (Kevin Geoffries).
A peineTony a-t-il réu
ssi à empêcher un étudiant
, Kurt,
de se donner la mort qu'Al
ex l'appelleà la rescouss
e :
elle a besoin de lui pourune nouvelle
enquête. On a
en effet retrouvé les corps
calcinésd'un homme d'af-
faires etde son comptable, q
ui semblent avoir péri da
ns
un incendiecriminel.
RobsonGreen.
Gene Hackman,Willem Dafoe.
WhoopiGoldberg.
� 782017
SÉRIE� 1 H 30
20.50
�� 694307
FILM� 2 H 5
20.50
��� 692949
FILM� 1 H 55
20.50
De 8.00à 19.00
retrouvez les pro
grammes
de France 5 /TNT
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