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1 Direction N’tolo Journal N°19 - Septembre 2014 EDITO Laurence raconte son séjour au Cameroun Récits et photos en pages 3 et 4 Suite au verso Les projets originaux des entrepreneurs de N’tolo Le microcrédit continue d’attirer l’at- tention de petits entrepreneurs qui se lancent dans des affaires souvent très originales. Cette année, les dossiers dépo- sés pour demander un crédit comportent quelques idées dont la simplicité est cer- tainement la force. Albertine Magoufo, jeune femme de Douala, a sollicité un prêt pour l’achat d’une machine à coudre et de quelques toises de tissu afin de se lancer, à domi- cile, dans la confection de vêtements sur mesure. Faisant appel à son savoir-faire en couture et à son carnet d’adresses pour s’assurer une clientèle, Albertine estime que son affaire sera rapidement rentable. Cette activité ne l’expose en outre pas à des risques inconsidérés; la machine à coudre professionnelle, coûtant environ 450 francs suisses, représente 90% du montant emprunté et pourrait être reven- due sans grande perte en cas d’échec de son entreprise. R entrée du Cameroun il y a quelques semaines à peine, Laurence nous ramène des nou- velles toute fraîches des projets de Direction N’tolo est de nom- breuses photos qui rendent compte de manière très concrète des actions de notre association. La pertinence d’une action de soli- darité basée sur l’échange, la com- préhension mutuelle et la confiance, prend tout son sens à chaque fois que l’un de nous se rend au Came- roun. La coopération au dévelop- pement à échelle humaine, c’est ce qu’a pu expérimenter une fois de plus Laurence, en suivant nos projets et en rencontrant nos partenaires durant deux mois passés au Came- roun dans le cadre d’un stage de mé- decine (voir page 3). Dans quelques jours c’est Jonathan, qui, presque au terme d’un tour du monde d’une année, passera lui aussi par N’tolo. Nos liens avec le Cameroun sont à chaque fois revigorés par ces séjours sur place qui permettent de remettre des noms et des visages sur les béné- ficaires de nos actions. L’occasion de renouveler la confiance envers ceux qui portent au quotidien les projets que nous soutenons et de renforcer les bases d’une collaboration tou- jours plus fructueuse. Pascal

Journal N°19 - Septembre 2014 Direction N’tolo · fums et autres produits cosmétiques à un fournisseur en gros, afin de les revendre ... par Laurence durant les deux mois qu’elle

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Direction N’tolo Journal N°19 - Septembre 2014

EDITO

Laurence raconte son séjour au CamerounRécits et photos en pages 3 et 4

Suite au verso

Les projets originaux des entrepreneurs de N’tolo

Le microcrédit continue d’attirer l’at-tention de petits entrepreneurs qui se lancent dans des affaires souvent très originales. Cette année, les dossiers dépo-sés pour demander un crédit comportent quelques idées dont la simplicité est cer-tainement la force.

Albertine Magoufo, jeune femme de Douala, a sollicité un prêt pour l’achat d’une machine à coudre et de quelques toises de tissu afin de se lancer, à domi-

cile, dans la confection de vêtements sur mesure. Faisant appel à son savoir-faire en couture et à son carnet d’adresses pour s’assurer une clientèle, Albertine estime que son affaire sera rapidement rentable. Cette activité ne l’expose en outre pas à des risques inconsidérés; la machine à coudre professionnelle, coûtant environ 450 francs suisses, représente 90% du montant emprunté et pourrait être reven-due sans grande perte en cas d’échec de son entreprise.

Rentrée du Cameroun il y a quelques semaines à peine,

Laurence nous ramène des nou-velles toute fraîches des projets de Direction N’tolo est de nom-breuses photos qui rendent compte de manière très concrète des actions de notre association.

La pertinence d’une action de soli-darité basée sur l’échange, la com-préhension mutuelle et la confiance, prend tout son sens à chaque fois que l’un de nous se rend au Came-roun. La coopération au dévelop-pement à échelle humaine, c’est ce qu’a pu expérimenter une fois de plus Laurence, en suivant nos projets et en rencontrant nos partenaires durant deux mois passés au Came-roun dans le cadre d’un stage de mé-decine (voir page 3). Dans quelques jours c’est Jonathan, qui, presque au terme d’un tour du monde d’une année, passera lui aussi par N’tolo.

Nos liens avec le Cameroun sont à chaque fois revigorés par ces séjours sur place qui permettent de remettre des noms et des visages sur les béné-ficaires de nos actions. L’occasion de renouveler la confiance envers ceux qui portent au quotidien les projets que nous soutenons et de renforcer les bases d’une collaboration tou-jours plus fructueuse.

Pascal

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Nouvelle volée de projets de micro-crédit

D’une manière similaire, Gaëlle Emambo, une autre jeune femme de Douala, pro-fitera d’un crédit pour acheter des par-fums et autres produits cosmétiques à un fournisseur en gros, afin de les revendre dans la rue ou au porte-à-porte. La cau-tion, une somme de 200 francs suisses à déposer auprès du fournisseur, permettra à Gaëlle d’emmener les produits en ne les payant qu’une fois qu’elle les aura vendus. Or, si cette caution ne devrait représenter qu’une formalité, c’est au contraire cette somme importante qui lui barrerait la route si elle n’avait pas accès à l’emprunt à des taux raisonnables. Les produits de beauté étant non-périssables et relative-ment faciles à écouler, son projet est pro-metteur et peu risqué.

Depuis deux ans, Crédit.com a aidé un nombre croissant de jeunes urbains à effectuer l’achat d’un outil de travail coû-teux (une moto ou un frigo par exemple) qui se révèle générateur d’un revenu conséquent. Et c’est bien là l’essence d’un crédit, de mettre un outil cher entre les mains d’un travailleur motivé, afin qu’il

l’emploie pour décupler sa capacité à gagner sa vie.

Malgré ces signaux encourageants, Géné-ration Action a constaté que les activités que mènent les bénéficiaires de prêts restent souvent accessoires, dans l’attente d’un emploi salarié fixe et que rares sont ceux qui parviennent à vivre uniquement de leur affaire. De même, la politique de n’exiger qu’un remboursement partiel du prêt en guise d’encouragement est mise à mal par des abandons qui interviennent peu après le paiement de la dernière «mensualité». Cette pratique ôte son sens au cadeau que Crédit.com fait en renon-çant à la fin du remboursement.Comme nous l’avons fait par le passé pour résoudre d’autres problèmes, nous sommes en train d’envisager des méca-nismes qui inciteraient à inscrire les projets dans la durée et pour minimiser l’ampleur de l’emprunt tout en laissant de larges perspectives de revenus pour les bénéficiaires.

suite de l’article à la une

Esther dans son nouveau salon de coiffure

Emmanuel qui transporte Laurence

sur sa moto-taxi

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Au bout de la piste de N’tolo

Combiner son stage de médecine tropicale avec le suivi des acti-vités de Direction N’tolo était une évidence pour Laurence. C’est donc tout naturellement qu’elle a choisi l’hôpital de N’Kongsam-ba, à quelques kilomètres de N’tolo, puis un service de pédiatrie à Douala - où vivent beaucoup des bénéficaires de notre projet de micro-crédit - pour y effectuer ses stages.

Entre un travail prenant et fort en émotions dans les services hos-pitaliers camerounais, des discussions à bâtons rompus avec les

différents responsables de projets et les innombrables rencontres avec les bénéficiaires finaux de Direction N’tolo, le programme du séjour fut chargé.

Vous retrouverez ci-dessous quelques extraits des articles écrits par Laurence durant les deux mois qu’elle a passés au Cameroun, que vous pouvez lire en intégralité sur:

www.direction-ntolo.com/Laurence

« Et le retour à N’tolo, tou-jours aussi chargé d’émo-tions ! Avoir l’impression si forte et si déroutante de ren-trer à la maison, malgré les milliers de kilomètres qui me séparent de la Suisse ! Telle-ment d’émotions en voyant tous ces enfants courir sur la piste à ma rencontre, avec quelques centimètres de plus que lors du dernier voyage en 2010, revoir Jocanto et son fidèle chapeau, aperce-voir le foyer tout neuf avec ses récents travaux ! »

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« Je continue, en parallèle de mon stage à l’hôpital, à faire le suivi de nos pro-jets de micro-crédit à Douala. Après le travail, je file rencontrer Lydienne, qui braise du poisson dans un quartier isolé une fois la nuit tombée, puis Ewas, qui gère un petit service de vente de cré-dit de téléphone ou encore Esther, qui a monté son salon de coiffure. J’essaie de prendre le temps avec chacun, de leur expliquer qui nous sommes, nos objectifs et notre méthode de fonction-nement. Un de nos mots d’ordre était vraiment d’avoir un visage pour les bé-néficiaires de ces crédits, et je crois que c’est réussi ! Ces visites sont toutes effec-tuées avec Danger, l’un des membres de Génération Action, qui s’occupe au quotidien du suivi de ces projets, avec lequel je mène aussi de nombreuses dis-cussions pour ajuster et adapter encore notre système pour la prochaine vague de crédits. »

« Après ces journées de travail, je suis contente de partir à N’tolo le weekend. J’ai profité de partir aux champs avec les jeunes de FARESO planter du maïs puis récolter des fruits et légumes en tout genre, et de m’initier à la prépa-ration de nouveaux plats typiques. J’ai eu l’occasion de descendre au lycée d’Ebone pour apprécier les travaux de ré-aménagement de la salle de lecture, abimée en juin 2013 par une grosse tempête, et rencontrer le nouveau proviseur, qui m’a fait une très bonne impression : je l’ai trouvé lui-même en salopette en train de repeindre les murs de la salle pour diminuer le coût de la main d’oeuvre ! Les élèves sont actuelle-ment en congé et reprendront les cours la semaine prochaine, l’occasion alors pour moi d’y retourner inaugurer cette salle refaite à neuf et de discuter avec ces jeunes afin qu’ils connaissent mieux notre association. »

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Le foyer prend de nouvelles couleurs

Le foyer culturel, véritable témoin de la collaboration entre notre association et le village, a pris de nouvelles couleurs ! En effet, après son inauguration en 2007, les travaux de finition et d’entretien se sont poursuivis progressivement, au gré de nos financements. C’est désormais le plafond intérieur qui a été finalisé, avec un lissage du sol, la peinture de tous les extérieurs et la réorganisation de l’appro-visionnement électrique. Jocanto, récem-ment nommé représentant du chef, a pris la gestion du lieu en main, avec la rédaction d’un règlement d’utilisation et la réorganisation de la location des chaises et tables. Les bénéfices tirés de cette location sont désormais réinvestis pour l’entretien du foyer. Quel plaisir de

Génération Action fête ses 10 ans

Durant tout un weekend au mois d’avril, le village s’est animé pour fêter les 10 ans de Génération Action, l’association des jeunes ressortissants de N’tolo avec lesquels nous collaborons pour de nom-breux projets. Au programme : des ate-liers de discussions, la réunion d’élites ré-gionales, la présentation aux populations des dernières réalisations de l’associa-tion, mais bien évidemment également de longues préparations culinaires pour la réalisation d’un véritable festin pour la soirée de clôture ! Direction N’tolo a participé à l’événe-ment, financièrement d’une part mais également par la présence de Laurence qui a profité de l’occasion pour projeter les films des derniers voyages et prendre la parole pour témoigner de notre col-laboration fructueuse avec leur groupe. Le principal succès de ces célébrations

réside dans la notoriété que gagne petit à petit Génération Action dans la région, devenant de véritables acteurs du déve-loppement, au devant de projets promet-teurs comme les bourses d’études et les

micro-crédits. C’est un véritable plaisir de voir le travail des jeunes de Génération Action reconnu et salué par leurs aînés !

voir ce bâtiment utilisé et surtout animé à de nombreuses occasions... d’une voix unanime, les habitants de N’tolo nous

confient leur fierté de voir leur village doté d’une telle infrastructure, unique dans la région!

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Après la fermeture temporaire de la salle de lecture du Lycée d’Eboné, une tem-pête ayant endommagé le toit en juin 2013, les activités y reprennent de plus belle! Les livres mis à l’abri, le Proviseur de l’établissement s’est démené pour trou-ver des fonds auprès d’élites locales afin de reconstruire le toit. Le budget étant conséquent, nous y avons également contribué à hauteur d’environ 600 francs suisses.

Le Proviseur a lui-même mis la main à la pâte afin de redonner un coup de pein-

ture au bâtiment! Les élèves ont donc à nouveau pu profiter de la salle pour la fin de l’année scolaire. Pour la rentrée de septembre prochain, nous discutons d’in-tégrer les frais d’inscription à la salle de lecture (de 500 FCFA, soit 1 franc suisse) aux frais généraux de scolarité. Tous les élèves y seraient donc inscrits, avec l’es-poir d’une plus forte affluence!

CON

TAC

TS

IMPR

ESSU

MSite Internet : www.direction-ntolo.com E-mail: [email protected]

Compte postal : 17-520072-5 1279 Chavannes-de-Bogis

Région LausannePascal BriodAv. d’Ouchy 601006 Lausanne076 220 23 10

Région NyonLaurence ThévozChamps Blancs 72 1279 Chavannes-de-Bogis 079 694 90 05

N° 19 • Septembre 2014Rédaction: Géraldine Ballansat, François et Pascal Briod, Jonathan et Laurence Thévoz • Mise en page: Pascal Briod • Imprimé à 200 exemplaires • Parution entre 2 et 4 fois par an

C’est reparti au lycée d’Ebone

Brunch de soutienNous vous invitons à venir partager un instant camerounais avec nous! Après le retour de Laurence, nous aimerions vous donner des nouvelles fraîches de nos projets, photos et films à l’appui! Nous vous concocterons un brunch avec quelques surprises exotiques et vous proposerons de l’artisanat venant du marché de Douala. Réservez la date du

8 novembre 2014dès 10h30 à Lutry

Vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire par courrier ou sur notre site internet

www.direction-ntolo.com/brunch